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HERBORT Compemdium Hermeticum


FIEDRICH   HERBORT
(Theodore a Silva)

1764 - 1833
  

LE COMPEMDIUM HERMETICUM



  V I T R I O L U M   HERMETICUM
Vitrescibili - In - Terra - Regenerans - Illud - Oleum - Latet - Universalis - Medicina.

 Cf. pages 18. § 79.

Sirach, XXXVIII, 4 :

Le Seigneur fait croître et sortir de la terre les plantes médicinales et un connaisseur ne les mépri­se pas.

Dans le Sel de la terre se trouve l’huile de la miséricorde et l’Eau de la Vie.
V
Réunir le feu et l’eau,
Seigneur ! c'est le travail des tiens,
Car en Lui se trouvent puissance et force ;
Savoir faire jaillir avec sagesse
La lumière des sombres ténèbres,
Voila la vraie maîtrise.

Eckhartshausen


COMPENDIUM HERMETICUM


ou Précis de la Science Hermétique tiré de maints écrits et exposé clairement par

Theodore a Silva

I, Corinthiens, XII, 4.

II existe bien des dons, mais il n'est qu'un seul Esprit, et il existe bien des forces, mais il n'est qu'un seul Dieu qui opère tout en tous.

Mais l'intelligence n'est donnée qu'aux Elus pour la préparation des travaux et des jours, à ceux qui sont nantis d'une fortune et d'un bon sens suffisants, pas à ceux qui ont mérité l’indi­gnité par la gravité de leurs fautes.

Au nombre des dons de la parfaite Sagesse il faut compter aussi, en cette vie, la connaissance naturelle de la Haute Chymie. Grâce à elle, on peut faire jaillir la lumière des ténèbres et l’Immortel de la matière putrescible ; ce faisant, on prépare la médecine universelle, quand on sait transformer la lumière en une douce huile potable qui est alors le véritable baume de Vie.

Le sentier secret de Dieu ne se trouve pas dans les écrits, il faut le chercher dans la nature, dans ce que les créatures nous témoignent de Dieu. Quelque chose d'impérissable est caché dans la putrescibilité ; si nous éliminons celle-ci, nous parviendrons au jardin secret de Salomon, c'est-à-­dire au paradis, et nous pourrons puiser à la fontaine scellée de Dieu.


Diverses sentences sur l'Art hermétique ou chimique
1.- Sachez, hommes sages, que rien n'a été caché par les Adeptes si ce n'est le commencement et le secret de l'Art, qui est le plus difficile et ne signifie rien d'autre que ceci : détruire le corps et le changer en esprit.

2.- Toute erreur dans l'Art consiste dans le fait que l'on ne sait pas obtenir la matière convenable.

3.- Admets en premier lieu qu'elle a fait faire de nombreuses erreurs ; car le premier travail est de dissoudre la réalité de la Pierre.

4.- La Pierre est dite minérale parce qu'elle n'est faite que de minéraux.

5.- Il faut choisir une nature métallique et qu'elle soit en partie active et passive, sinon tu n'arri­veras à rien.

6.- Il est stupide de croire que la matière spagy­rique ne doive pas être préparée et rendue subtile avant qu'elle soit prête pour l'Œuvre.

7.- Tant que tu n'auras pas compris la matière métallique d'après son principe même, il ne pourra se faire que tu comprennes l'Alchimie véritable et que tu parviennes à la transmutation exacte, vraie et naturelle.

8.- La Matière Première des corps est une sorte de vapeur onctueuse et humide ; c'est en une telle vapeur qu'il faut changer les corps. Et une telle vapeur est appelée Pierre et principe de l’opération que nous effectuons sur la matière, elle est le soufre onctueux dont on extrait encore la Cinquième Essence [Quintessence].

9: Une fumée blanche ou une substance fumeuse a en elle une humidité onctueuse de laquelle l'alchimiste sépare l’humidite philosophique qui convient à l'Œuvre et qui sera claire comme une larme ; dans la première se trouve l'essence métallique et dans la deuxième le moyen d'unir les teintures parce qu'elle a la nature du soufre et du vif argent.

10.- La substance fumeuse et volatile susdite est transformée et fixée ainsi en une nature stable et ferme qui résiste au feu.

11.- La raison pour laquelle il faut réduire le métal en vapeur est que nous voyons toutes choses engendrées par la médiation du Mercure vivant qui a été lui-même engendré par elle. C'est par la nature mercurielle que nous sommes alimentés et nourris. En effet, sans elle, il n'y a pas de vie animale ni végétale, car quelle que soit la chose dont on la sépare, aussitôt s'ensuivent la corruption et la mort puisqu'elle est le ferment, la vie et l’exis­tence de toutes choses.

12.- Le vif argent est le germe des métaux et leur origine.

13. Le vif argent est un feu qui brûle les corps plus que le feu vulgaire ; il est notre eau qui dissout par une solution non pas vulgaire mais philoso­phique, dans laquelle le corps retourne à l’eau première dont il est sorti ; c'est cette même eau, précisément, qui transforme le corps en cendres.

14.- Dans l’eau philosophique gît l’esprit de l’es­sence auquel seul appartient le pouvoir de corrompre magistralement les corps et de les transmuter en matière première.

15.- Tout notre magistère se fait avec notre eau, et en effet, elle est le germe des métaux et tous les métaux se réduisent à elle.

16. La Pierre est unique dans le monde entier et celui qui s'est écarté de cela dans le principe de l’Œuvre travaille en vain.

17.- Dans notre Pierre sont le Soleil et la Lune, en puissance et non d'une façon visible, mais en pouvoir et essence.

18.- Si tu extrais cette Pierre de la matière où elle se trouve et si tu commences à travailler autour d'elle jusqu'à la perfection en commençant là où la nature l’a laissée, tu trouveras en elle la perfection et tu te réjouiras.

19.- La Pierre est dite toute réalité parce qu'elle a en elle toute chose nécessaire à sa perfection. On la trouve partout du fait de sa participation aux éléments, on la nomme de tous les noms à cause de l’admirable variété des couleurs de sa nature.

20. Notre Pierre est considérée comme froide et humide de l’extérieur, mais dans ce qu'on ne voit pas elle est chaude et sèche. Il importe donc de cacher ce qui est manifeste et de rendre manifeste ce qui était caché. Or ce qui est caché est une huile chaude et sèche et c'est cela qui donne la couleur, pas autre chose.

21.- Le premier degré de notre méthode ou de notre Œuvre est la dissolution de la Pierre en eau spirituelle, puisque le premier mode de préparation a pour but que la Pierre devienne du Mercure. Car il est le premier corps opérant dans les choses pour les ramener à son propre mode.

22.- L'eau qui subsiste, ou le vin ardent, est appelée eau corporielle, c'est-à-dire quand le corps a été réduit en mercure ; et hors de l’eau qui subsiste rien ne se fait ; et ce qui ne s'évapore pas dans l’eau est appelée Pierre.

23.- L'eau mercurielle est la matière tirée de tous les métaux et avec elle tous les métaux sont dissous et ne peuvent se réduire à autre chose. Si les métaux n'étaient pas dissous en leur matière par cette eau mercurielle, ce qu'on veut faire ne serait pas possible.

24.- L'eau des Philosophes est appelée Bronze d'Hermès. Les Adeptes en ont parlé dans leurs écrits. Dans notre eau se font toutes les trans­formations, à savoir sublimation, distillation, solution, coagulation, fixation.

25. Elles se font toutes dans l’eau susdite, comme dans un récipient artificiel, ce qui est le grand secret.

26.- Les Adeptes ont donné des dénominations multiples et variées de ces opérations qui en réalité sont une seule et même chose afin que la Science reste obscure aux non initiés.

27.- La permutation du corps en eau est la teinture de n'importe quel corps. Mais il faut observer quelle différence il y a entre la teinture de l’eau et celle de l’huile : la teinture de l’eau lave et purifie, la teinture de l’huile teint et colore.

28.- L'esprit des métaux est la matière première de notre Pierre qu'il faut extraire des corps des métaux.

29. Cet esprit lui-même est l’extracteur et le réduc­teur de l'âme, et le réformateur de l’Œuvre tout entier et tout ce que nous cherchons est en lui.

30.- Si l’esprit des métaux était libéré par suite de l’inertie de son corps, il exercera ses mouve­ments et ses actions sur tout corps qui lui est soumis.

31.- C'est à cause de la menstrue que les corps subissent une dissolution naturelle et que leur esprit passe de la potentialité à l’acte et selon cette définition, il est démontré que la dissolution des métaux ne doit se faire qu'à partir de leur principe.

32.- L'esprit est double, à savoir préparant et teintant. L'esprit préparant dissout et extrait du corps de la magnésie le bronze et de nouveau le réduit à lui-même. L'esprit teintant est dit cinquième essence, laquelle est la force et l’énergie pénétrante.

33.- Le Mercure des Philosophes est l'âme de n'importe quel métal dissous ayant la faculté de transformer au mieux ce qui lui est semblable.

34 – Notre mercure, c'est à dire la teinture, est extrait du sel [grain] incorruptible crée par la puissance divine. Cette substance est un éther onctueux ; c'est en elle qu'est l’esprit de la cinquième essence à qui seule appartient la vertu de corrompre et de transformer l’Or en matière première. C'est le plus grand secret caché par les Anciens.

35.- L'or extrait de cette Pierre est l’Or philosophique et il est teinture dotée d'une âme.

36.- Notre Or n'est pas l'or vulgaire parce qu'il est spirituel ; il dissout les corps imparfaits en séparant le pur de l'impur.

37.- Le Bronze des Philosophes est leur Or, et ce qui est parfait dans ce bronze, c'est la couleur verte [viridité] que notre magistère transforme en notre Or.

38.- O viridité bénie qui régénère toutes choses ! D'où nous savons qu'aucune végétation, aucun fruit ne germe sans que la couleur verte n'appa­raisse en eux ; c'est pourquoi les Adeptes l'ont nommée germe parce qu'elle a la vertu de faire germer et de faire croître.

39.- Toute vérité qui se trouve en l’Art Alchimique est de joindre l'humide au sec. Par humide, entends l’esprit liquide délivré de toute impu­reté ; et par sec entends le corps parfait, pur et calciné. Dissoudre, c'est transformer le corps en nature spirituelle, mais coaguler c'est, à l'inverse, rendre l'esprit à la nature corporelle en sorte que ce qui est fixe devienne volatil et que ce qui est volatil devienne fixe.

40.- La solution du corps et la coagulation de l’es­prit sont deux choses, mais elles n'ont qu'une seule opération ; car l’esprit ne se coagule pas sans que le corps se dissolve et le corps ne se dissout pas sans que l’esprit se coagule.

41.- A l'humide radical est mélangée une terre subtile et pure sans laquelle l’esprit de la Pierre ne pourrait être retenu et ne posséderait pas le complément de sa force.

42.- La putréfaction philosophique n'est rien d'autre que la corruption ou destruction des corps.

43.- Notre putréfaction n'est ni sale ni impure. Mais elle est le mélange de l’eau avec la terre et de la terre avec l’eau à travers des particules infimes jusqu'à ce que le corps parvienne à l’unité.

44.- La terre avec son eau se putréfie et se purifie ; quand elle aura été purifiée, tout l’Œuvre par­viendra à sa fin avec l’aide de Dieu.

45.- Le vif argent sublime à partir de notre bronze, dont tout est consti­tué, est l’eau pure et la teinture vraie. Car de notre bronze vient le soufre blanc dans lequel l’esprit est retenu afin qu'il ne fuit pas.

46: Si vous n'avez pas tout d'abord rendu blanc notre bronze, vous ne pouvez le rendue rouge, parce que personne ne peut passer d'un extrême à l’autre sans passer par un moyen terme.

47.- Notre magnésie, une fois rendue blanche, ne permet pas à l’esprit de s'échapper ni à toute autre trace de bronze d'apparaître. C'est elle en effet qui est le soufre blanc fixe qui teint et perfectionne tous les corps.

48.- Le soufre est l’esprit de la nature régénérante qui agit dans l’humide qui lui convient ; sa substance est incombustible et elle donne la couleur à ses fils [ceux qu'elle engendre].

49.- L'épouse de ce soufre est notre mercure rece­vant le fœtus par son imprégnation, parce que son humide est propre à la création des métaux.

50.- Le soufre le meilleur, appelé Apyron, est estimé vivant, resplendissant, très brillant.

51.- Le Soufre des Sages brûle pour blanchir et s'améliorer.

52.- Le Dragon est le vif argent extrait des corps ; il possède corps, âme et esprit.

53.- Sa queue est son Sel, cendre dans la cendre. Cette cendre magnifiée est le ferment de L'or vulgaire.

54.- De toutes choses on peut faire de la cendre et de cette cendre du sel, et de ce sel sort l’eau ; de cette eau se fait le mercure et de ce mercure, par diverses opérations, le Soleil.

55.- La racine de l’Art est le savon des Philosophes qui est le minerai de tous les sels, plus fort en son genre que tour les sels. Avec lui, tous les corps et les esprits sont calcinés, avec lui se font toutes les solutions et coagulations.

56.- Beaucoup se trompent dans l’extraction du Mercure de l’Or et de l’Argent ; mais s'ils lisaient attentivement ce que disent les Philosophes, ils y arriveraient très facilement et avec peu de travail.

57.- La teinture est extraite de notre Or, non de l’or vulgaire ; elle peut être appelée l'âme de l'or, car elle est l'huile du soufre vivant.

58.- L'huile du soufre vivant se fait avec l'eau première des métaux au moyen d'une douce chaleur ; et tu verras l'huile surnager comme la liqueur distillée de l’Or, incombustible. C'est la vraie forme et la substance du soufre vivant.

59.- Cette huile qui lie les natures en leur donnant l'aspect de la cire et qui fait entrer dans la méde­cine les éléments séparés retient la couleur de l’Esprit jusqu'à l’épaississement et revêt alors la couleur jaune et l’aspect des métaux.

60.- Dans le Sel primordial gît le plomb des Philosophes. Le Plomb est le nom du mâle chez les Philosophes et Azoth le nom de la femelle. Le mâle est chaud et sec, la femelle froide et humide.

61.- L'huile est la tourbe de tous les métaux nageant au-dessus de la menstrue après leur dissolution. Il est, en effet, nécessaire que les corps se convertissent en huile. Cette huile est aussi nommée astre du Soleil.

62.- Le vif argent qui est extrait des métaux par­faits est dit huile incombustible, âme et éther, splendeur des corps, parce qu'il confère une vie immortelle aux métaux morts et imparfaits.

63.- Tous les métaux se réduisent à la mercuria­lité ; donc, ils ont été du mercure parce que toute chose participe de ce à quoi elle est réduite. Ainsi s'évanouit l’objection de ceux qui disent que la spécificité des métaux ne saurait être transmutée ; ce qui est vrai, comme ils l’assurent, excepté qu'ils peuvent être ramenés à leur matière première. Alors vraiment tu auras le germe propre des métaux, à partir duquel ils sont engendrés artificiellement. En effet, de même que les métaux ont été engendrés par voie naturelle du propre germe des métaux, de même peuvent-ils être engendrés à partir du même germe en procédant artificiellement.

64.- Trois formes sont requises et suffisent pour tout le magistère, à savoir la fumée blanche, c'est à dire l’Eau céleste, le Lion viridité et le Bronze d'Hermès. Mais ces trois éléments for­ment proprement un tout, car tout le magistère se fait avec notre eau et c'est par elle et avec elle que se font toutes les choses nécessaires. Seule l'eau fait tout par elle-même, dissout tout, coagule tout, défait tout sans le secours de quoi que ce soit. C'est en elle qu'apparaissent habituellement les cou­leurs agréables.

65.- Le récipient des Philosophes est leur eau, mais tous reconnaîtraient que l'eau même doit être contenue dans un certain récipient.

66.- La pleine lune est la racine de tout par elle, l'eau prend tout son sens parce qu'elle est domi­née par toutes les humeurs ; l'âme aérienne et le feu secret de notre philosophie ; [c'est] notre eau. (aeschmayim des Kabbalistes).

67.- De même que l'année est divisée en 4 parties, de même aussi notre Œuvre bénie ; en effet :
Premièrement, c'est l’hiver, le froid et l’humidité.
Deuxièmement le prin­temps, chaud, humide et fleuri.
Troisièmement l’été, temps chaud, sec et rougeoyant.
Quatrièmement l'automne, temps froid et sec, propice à recueillir les fruits.

68.- Dans l’Œuvre de la Pierre apparaissent quatre couleurs : noir, blanc, jaune et rouge. Cette noirceur dans laquelle est l'humidité est changée en diverses couleurs et finalement en blancheur.

69 - Le blanchiment est le commencement du travail et le soutien de tout le corps, et celui-ci ne passe pas ensuite par des couleurs variées, si ce n'est au rouge qui est à la fin de la cuisson de la teinture. Le jaune est ce qui se produit entre le blanc et le rouge et il n'est pas dit cou­leur parfaite. Or, dans la décoction, après le blanchiment, tu ne pourras pas te tromper ; car la quantité de chaleur augmente peu à peu. La couleur rougeâtre se crée à la suite d'un complément d'assimilation, comme le sang qui, chez l’homme, ne se régénère pas s'il n'est pas assimilé auparavant par le foie.

70:- Le feu naturel seul, fortifié par un nouveau feu naturel, est dans notre intention, parce que le feu contre nature est nuisible et que le feu naturel contient en soi une vertu active. Tout ce que, la vertu céleste élémentaire fait dans les vases de la nature, elle le fait aussi dans les récipients de l’alchimiste, seulement de la maniè­re dont les choses sont formées selon les récipients naturels de la nature. Ce que la nature fait au moyen de la chaleur du soleil, la chaleur de la lampe le fait aussi ; celle-ci est cependant tempérée de sorte qu'elle n'excède pas la vertu motrice et formative [de la nature].

71.- Quand tu verras le blanc paraître à la surface de ton récipient, réjouis-toi et sois certain que dans ce blanc le rouge est caché. Et cette couleur rougeâtre, il ne faut pas l’extraire, mais seule­ment la soumettre au feu jusqu'à ce que le rouge s'y fasse totalement.

72.- Par la putréfaction toute chose est digérée et devient parcelle du putride ; celui-ci est fétide, mais pur.

73.- La chaleur agissant dans un corps humide produit d'abord le noir [nigreda] ; fais en sorte d'obtenir au début la couleur noire et alors tu seras certain que tu putréfies et que tu procèdes par la bonne voie.

74.- Quand les Philosophes ont vu la chose dissoute de cette manière, ils font appelée sel ammoniac et quand elle a été putréfiée, alors ils ont dit notre Pierre est vile et se révèle dans le fumier, et quand elle a été transformée en eau [ils ont dit] tant les riches que les pauvres la possèdent et elle se trouve en tout lieu ; et quand elle a été blan­che, ils l'ont appelée arsenic et du nom de tout ce qui est blanc, et lait de la vierge ; et quand elle est devenue rouge, ils font nommée Soufre, Hyacinthe, Sang et du nom de tout ce qui est rouge.

75.- Bien des Adeptes ont appelé la calcination fixation et ils ont raison parce que toutes ces façons d'opérer sont dans la sublimation. Certai­nement, si quelqu'un sublime parfaitement, il accomplit tout le travail et celui-ci se fait en un seul four et un seul récipient.

76.- Tout le but de la sublimation consiste en ceci : une fois écartée la terrestréité des esprits, une fois rejetée d'eux la partie la plus évanescente et vaporeuse, il faut qu'il reste leur substance médiane, soit cette partie égalisée qui fait une simple fusion au-dessus du feu, sans brûler.

77.- Nous ne pouvons trouver aucune substance résistant au feu, si ce n'est la seule humidité onctueuse, parfaite et qui ne brûle pas ; et celle-ci, quand elle est dûment préparée, conduit tous les corps qu'elle touche au complément solaire le plus authentique et, par-dessus tous les corps, surtout la lune.

78.-Le sel des métaux est la Pierre des Philosophes. En effet, notre Pierre est l'eau congelée dans l'or et l'argent ; elle résiste au feu et se dissout dans son eau dont elle est composée en propre. Donc, la réduction des corps à leur matière première n'est autre que la résolution de la matière congelée.

79.- De tous les métaux peut être tiré le Vitriol, c'est-à-dire le sel fusible et pur qui est la vérita­ble Pierre Philosophale dans laquelle le Soleil, la Lune et le Mercure sont joints et vivants.

80.- Ce sel fusible, que les Arabes appellent Sel Alembroth, est un sel très noble, fixe, très fin, pénétrant toutes les humeurs intérieures des corps, élixir complet, secret des secrets.

81.- Tout sel fixe est considéré comme un corps ou comme un résidu, et un tel sel s'extrait des choses calcinées ; et notre sel, qui est teinture, est extrait de la chaux des métaux.

82.- D'un tel sel, voici ce que dit un auteur d'abord, il devient cendre, ensuite sel, et de ce sel, par diverses opérations, se fait le Mercure des Philosophes.

83.- Tu sauras comme un secret grand et certain qu'il n'y a pas de voie et de moyen plus court que d'opérer par le sel des métaux, car en lui nul défaut ne peut se présenter.

84.- Celui qui posséderait le sel fusible et l'huile incombustible louerait Dieu.

85.- Le sel des métaux transmute le vif argent vulgaire en Soleil et Lune véritables.

86.- Sublimer, c'est extraire des résidus élémen­taires la cinquième essence (quintessence) ou l'huile qui est le Ciel des Philosophes ou la Nature ascendante ; les résidus élémentaires sont la terre.

87.- Du Plomb des Philosophes on extrait une certaine huile de la couleur de l'or ou presque ; si tu sublimes avec elle la Pierre minérale ou végétale ou mixte après la première fixation en trois ou quatre formes, cela te dispensera de tout travail de solution et de coagulation. La raison en est que c'est cette huile cachée qui permet à la médecine de pénétrer et de se joindre à tous les corps et qui permettra d'augmenter extraordinairement son effet. Si tu sais bien préparer et adapter cette huile et si tu travailles au moyen du mélange sus-dit, tu pourras compo­ser la Pierre en trente jours.

88.- De tous les métaux on peut tirer le sel, et tout sel de métal est l'élixir. Dans le sel du métal sont cachés l'élément de la terre et l'élément du feu. Le feu et la terre sont les éléments extrê­mes ; l'eau et l'air les éléments moyens. Les deux extrêmes, le feu et la terre, sont fixés ; les deux moyens, l'eau et l'air, sont volatils. En toutes choses qui sont combustibles, leur eau et leur huile peuvent être séparées de la terre. Mais dans les métaux, l'huile - ou le feu - ne peut être séparé de la terre car les choses qui ont été fixées dans le feu restent conjointes.

89.- Tous les Anciens Sages de l'Alchimie ont tiré des conclusions au sujet du Sel qu'ils disent Savon de la Sagesse et Clé qui ferme et ouvre, et encore : qui ferme de sorte que personne n'ou­vre.





SEPT PROPRIETES NECESSAIRES DANS LA PIERRE.


1° -L'Oléaginité [caractère huileux], donnant en projection l'universelle fusion et l'ouverture à la médecine. Car le premier pas nécessaire de la médecine est la fusion subie et convenable qui s'accomplit grâce à l'oléaginité naturelle.

2° - La Subtilité spirituelle, coulant dans la fusion à l'instar de l'eau, pénétrant dans la profondeur de la chose susceptible de mutations parce que, après la fusion, nécessaire à la médecine est son moyen de pénétration.

3° - L'Affinité entre l'élixir et la chose à trans­muter, donnant la faculté de recevoir et de retenir, car après la pénétration l'adhérence est nécessai­re à la médecine.

4° - L'Humidité radicale, ignée, coagulant et conso­lidant les parties retenues au moyen de l'insé­parable union des parties co-semblables.

5°- - La Pureté et la Clarté, purificatrice, qui donne un splendide éclat à la chose à transmuter.

6° - La Terre fixante, tempérée, subtile, incom­bustible, qui donne une fixation stable.

7° - La Teinture, qui donne la couleur resplendis­sante et parfaite.


ííí


De même que ceux qui désirent comprendre les merveilles de Dieu et demandent ardemment au Père l'illumination de ses lumières, reçoivent dans la même mesure l'esprit de la sagesse divine qui les conduit à toute vérité et par la foi vivifiante les conduit au vainqueur, ce Lion de la tribu de Juda qui seul descelle et ouvre le livre de la régénération, fermé des sept sceaux, dans chaque homme fidèle, en sorte que naisse en lui cet Agneau qui dès le commencement a été immolé et qui est seul Sei­gneur des Seigneurs, et qui par sa croix d'humilité et de mansuétude crucifie à mort le vieil Adam et régénère l'homme nouveau né de la semence du Verbe de Dieu ; de même un processus [type] se trouve dans le travail philosophique de régéné­ration, là où le Lion viride (Cf. page 44) seul ferme et ouvre les sept sceaux insolubles des esprits métalliques et fait souffrir les corps pour les amener à la per­fection.





DU TRAVAIL PREPARATOIRE A L'ŒUVRE HERMETIQUE.


Rien n'a été tenu plus secret par les auteurs hermétiques que le commencement de l'Œuvre, qui est l'opération la plus délicate ; elle consiste en ceci : détruire la matière brute par dissolution et la transformer en un liquide spirituel. Aucun Adepte n'a appelé la matière brute de son nom vérita­ble, car ils ne parlent que de la matière première qui est tirée de la matière brute.

Le travail préparatoire consiste donc à séparer la matière première de la matière brute ; il serait, en effet, stupide de croire que la matière hermétique ne doive pas subir une préparation préalable.

En conséquence, le secret de l'Art alchimique, c'est la connaissance du matériau à utiliser pour en tirer la matière première ; c'est la préparation du Chaos des Sages ; c'est la séparation des vrais principes ; c'est savoir les assembler naturellement et les soumettre à une cuisson appropriée. Il y a de nombreuses matières dont on peut séparer les principes ; et il y a de nombreuses voies dans l'Art alchimique, mais les plus courtes sont les meilleures. Qu'on ne se laisse pas induire en erreur par les multiples manières dont certains, de la façon la plus pénible, ont obtenu la matière première.

Les Adeptes disent que leur Art consiste à dis­soudre et à coaguler, et il faut les en croire ; car la matière doit tout d'abord être dissoute, réduite à ses constituants qu'il faut ensuite réunir par la coagulation.

Parmi les minéraux, il faut choisir ceux dans lesquels la lumière atteint un point de concentration maximale et dans lesquels le feu le plus ardent est également contenu.

Il n'est pas non plus nécessaire d'utiliser un minéral trouvé à l'état naturel ; car si on ne peut pas le trouver, on peut aussi travailler sur des métaux. Mais comme ceux-ci ont une trop forte densité due à l'action liante du Saturne souterrain, on ne peut les dissoudre comme il convient avant de les avoir préalablement réduits à l'état minéral, afin de les rendre perméables aux dissolvants hermétiques.

Un certain auteur parle d'un élément particulier qu'il appelle Electrum minérale immaturatum. Celui qui parvient à connaître ce composé, connaît la matière brute, mais pour­tant déjà élaborée que l'Adepte doit utiliser pour en tirer l'humidité radicale. Il est extrêmement difficile à celui qui cherche le secret sans être guidé par un maître expérimenté, de trouver le point optimal qui doit être celui de la vraie matière constituant l'objet de l'Œuvre philosophique. La plupart des chercheurs sont d'ordinaire si troublés par l'abondance des recommandations qu'ils ne savent ni trouver ni reconnaître le sel [Korn] qui résiste au feu ou la véritable humidité radicale. C'est précisément elle que de nombreux auteurs appellent l'humidité épaisse et visqueuse, c'est la véritable matière première des métaux qui seule résiste au feu parce qu'elle est mêlée à une terre blanche.

Pour obtenir cette humidité radicale, il faut réduire en miettes et calciner les minéraux, mais il faut savoir les traiter d'une manière très spéciale.

Celui qui veut préparer une médecine et préparer les métaux en les débarrassant de leurs impuretés, doit savoir rendre les minéraux et les métaux tout à fait volatils, c'est-à-dire en faire une fumée ou une vapeur qui s'élève, car c'est là la qualité spécifique de la matière première des métaux. Mais cette vapeur se précipite en eau et celle-ci peut être transformée en une terre fixe.

La raison pour laquelle il faut transformer minéraux et métaux en une fumée ou vapeur blan­che volatile est la même que celle qui préside à d'autres choses créées : toute chose commence par être une substance éthérée, le mercure vraiment vivant qui se condense en un liquide épais et visqueux. De ce liquide, tous les Sages disent qu'il est une eau épaisse, mercurielle, soufrée ; qu'il est le pur ferment universel de toutes choses et contient l'essence de la vie.

Les Sages appellent unanimement cette eau originelle mercure et ils disent qu'il contient tout ce qu'ils cherchent.

Dans son état d'extension et de pureté, le mer­cure est l'éther vital ou l'élément vital universel. A l'état liquide, il est le solvant universel et il offre bien des similitudes avec un acide phospho­rique pur. A l'état solide, il est le Sel Central qui fixe le volatil.

Le mercure, cet esprit astral, est la matière première de toutes choses ; il est notre vie à tous et nous l'attirons en nous en respirant. Il est aussi la clé essentielle de l'Art.

Il est tout à fait vrai que notre matière contient en elle-même tout ce qui est nécessaire à l'Art et qu'il faut éviter, en la travaillant, toutes les super­fluités ; néanmoins, cette remarque s'applique non pas au travail préparatoire, mais à la suite du tra­vail, car ce dernier est l'œuvre de la nature seule, alors que le travail préparatoire est entièrement artificiel.

Un auteur définit brièvement les trois opéra­tions principales de l'Œuvre philosophique de cette manière : dans la première opération on fait une eau claire ; dans la deuxième, on la précipite en une terre appelée sel, lune ou argent ; par la troisième on obtient un soufre rouge sang. Le travail, donc, grâce auquel on prépare cette eau claire, c'est le travail prélimi­naire.

A partir de tous les métaux, mais particulièrement à partir du fer et du cuivre, quand ils ont été réduits à une sorte de minéral, on peut préparer un vitriol philosophique dont émane, par distil­lation, une fumée blanche qui se précipite en une eau claire dans laquelle sont contenus les trois principes.

La fumée blanche du mercure, expulsée de l'Electrum, est le véritable Chaos des Sages où se mêlent le rouge et le blanc ; elle est d'abord une eau sèche, ou un air coagulé contenu, invisible, dans la matière brute.
  


DE LA MATIÈRE PREMIERE.

La matière première est la semence de la multi­plication. Cette semence est un air coagulé ; en lui se sont réunies en un liquide les deux substances de base, c'est-à-dire le soufre de nature et la substance de nature. Cet l'élément incombustible, ou bien le pur carbone en extension qui s'est uni à l'éther vital. Ce liquide est l'humidité radicale de la nature ; les Anciens l'appelaient Fontaine de Vie.

Ce n'est que dans cette matière qu'on peut trouver le Mercure des Sages qui contient en lui tout ce que cherchent les Adeptes. Ils appellent aussi cette matière Chaos, un vif argent qui con­tient en soi l'essence de la vie. Ce Chaos possède toutes les propriétés qui se peuvent trouver sous le soleil ; il est froid et chaud, humide et sec, et de toutes les couleurs. Mais ces qualités sont si confusément mêlées qu'on ne peut les différencier les unes des autres.

Tous les Sages hermétistes assurent que dans la mesure où on connaît la matière première, on peut tenir pour certain d'avoir découvert le sanctuaire de la nature ; car on possède alors l'eau ignée, ou le feu aqueux que les plus anciens Sages appellent le Mercure Universel.

Dans le brouillard, ou la fumée qui s'est élevée de la matière chaotique et qui s'est déposée dans le réceptacle sous forme de liqueur mercurielle, sont contenus les trois principes qui se développe­ront ensuite à partir de la liqueur par distillation et sépara­tion.

En premier lieu apparaît l'esprit blanc et subtil ; avec celui-ci, on obtient ensuite le soufre, ou l'anima, le feu vivant, une huile transparente d'un beau rouge rubis. Reste finalement le sel que l'on extrait aussi avec l'esprit.

Les trois principes constituent la matière la plus immédiate en vue de l'Œuvre philosophique ; car la matière des métaux est double ; dans son état premier, elle est la matiè­re la moins immédiatement utilisable, car elle se compose des quatre éléments que l'artiste ne peut ni produire ni traiter ; il doit en conséquence s'occu­per de la matière immédiate dans laquelle se trou­vent les trois principes que l'on peut tirer de toutes les substances.




DE LA PIERRE PHILOSOPHIQUE.

Le mot pierre a différentes acceptions qui s'appliquent au mieux aux trois différents stades de l'Œuvre. La pierre du premier stade est la substan­ce pure, spirituelle et mercurielle, ou encore l'eau du commencement du monde, l'humidum radi­cale. La pierre du deuxième stade est cette même matière, cuite, digérée et coagulée en un soufre incombustible.

Au troisième stade, la même matière est portée à la perfection de la teinture fixe et colorante. Les Sages ont aussi appelé leur Pierre animale, végé­tale et minérale ; non parce qu'il faut la prendre dans les trois règnes, mais parce qu'elle est un corps régénéré dans lequel sont incluses toutes les vertus et qualités des trois règnes natu­rels, y compris l'éther ; celles-ci ont été portées, par dissolution et artificielle coagulation, au degré le plus élevé de leur puissance auparavant paralysée.

La Pierre est appelée végétale à cause de sa vertu fertilisante ; mais on l'appelle animale quand elle n'a pas encore reçu d'ensemencement métallique par fermentation avec l'or et qu'on peut l'utiliser comme médecine. On l'appelle minérale lorsqu'elle a été parachevée jusqu'à la projection. On appelle de préférence, et à juste titre, le Sel de nature Pierre des Sages parce qu'il est la semence véri­table, incombustible et stable des métaux et le Père de l'Or.


 DU FEU PHILOSOPHIQUE.

 Notre feu, en tant qu'il est un être dont l'action est naturelle, est la clé de notre Art. Il repose, invi­sible, dans la plupart des choses et reste tout à fait inactif jusqu'à ce que l'Art le mette en état d'agir. On ne peut pas le produire, car il est de toute éternité et il engendre tout dans le monde.

Ce feu élémentaire est la lumière du premier jour de la création qui, séparée des autres éléments, produit une lueur ; mais uni à ceux-ci, il est invi­sible et inconnaissable. Le feu naturel, parce qu'il est le principe de la forme, ne peut pas être capté et séparé dans sa pureté par une destruction ana­lytique ou par une intervention artificielle, car les sens ne peuvent pas saisir les formes, qui sont spirituelles.

C'est au plus profond de la terre philosophi­que que le feu sacré a sa plus forte concentration ; mais il se développe facilement par l'action d'élé­ments qui lui sont apparentés dans l'humidité radicale quand celle-ci pénètre dans les profondeurs de la terre.

Les fondateurs de la plus ancienne prêtrise n'ont pas dit en vain que le Ciel est dans la Terre, mais d'une manière terrestre, et que la Terre est dans le Ciel, mais d'une manière céleste ; ils sont donc proches parents.

Mais le feu originel n'est jamais sans lien avec la terre, et ce lien qui réunit la force expansive et la force contractive, c'est l'humidité radicale, qui est le baume universel, le précieux élixir de la nature. Elle n'est pas sous la domina­tion du feu vulgaire, car elle ne diminue ni ne s'évapore sous l'action de celui-ci.

Le feu naturel est appelé par certains le Lion vert, non pas à cause de la couleur, mais à cause de sa vertu fertilisante ; il est caché dans le Sel philo­sophique et peut-être considéré comme le sang de la nature. Quand un artiste, en séparant la matière philosophique, aperçoit une substance lumineuse, subtile, claire, incandescente et brillant comme un rubis, il peut être sûr qu'il a vu le secret des Sages.

Ce liquide subtil et lumineux est appelé par certains le Ciel des Philosophes et il constitue la partie la plus fine et la plus claire du soufre vivant. Le Ciel des Philosophes est une huile subtile qui est d'une nature très ignée et qui constitue la véritable humi­dité radicale ; celle-ci est incombustible et elle peut se coaguler de façon qu'aucune action du feu ne soit en mesure de la chasser.

Dans leurs écrits énigmatiques, les hermétistes parlent encore de trois feux différents : le feu naturel, le feu non naturel et le feu antinaturel. Ils appel­lent feu naturel l'esprit igné qui est caché dans la matière et qui peut être mis en éveil par une stimu­lation convenable.

Ils appellent feu non naturel, celui qu'il faut ajouter et introduire artificiel­lement dans la matière comme stimulant afin d'augmenter la puissance du feu naturel.

Ils appellent feu antinaturel, celui qui corrompt la composition [alchimique] et qui détruit son «tempérament», mais c'est à vrai dire le même qui ouvre ensuite la voie à la génération.

Sous la dénomination de fumier de cheval, les Philosophes n'entendent pas tant une chaleur extérieure que celle, intérieure, du soufre rouge qui contient le feu naturel. Ils entendent aussi par fumier de cheval le feu humide de l'eau de la matière première. C'est pourquoi un auteur écrit : "prends la terre et calcine la pour en faire une fiente humide, jusqu'à ce qu'elle devienne blanche et grasse tu auras alors le soufre fixe et incombustible".

Dans la nature, l'un aime l'autre, c'est-à-dire que chaque élément aime celui qui lui est apparen­té. Cette sympathie consiste en une force magnéti­que ; mais la sympathie ne peut se trouver ailleurs que dans une substance hermaphrodite qui a l'ai­mant en son centre. Celui qui sait unir le Ciel et la Terre trouvera tout aussi facilement l'aimant. Le magnétisme, c'est-à-dire l'attirance récipro­que du Sel et de l'Esprit de toutes choses, ainsi que leur réunion, produit la matière de la teinture ; et si, en unissant une huile minérale spirituelle et la terre, c'est-à-dire le Sel, on a obtenu un liquide gras et lourd, on possède alors la semence de tous les métaux.

Le feu intérieur dont il a été question est celui qui fait «mûrir» à temps et se coaguler la Pierre ; le feu extérieur, qui est absolument nécessaire dans l'opération ne fait que stimuler et mettre en mouvement l'in­térieur. Mais du feu vulgaire extérieur, qui ne peut être que le feu d'une lampe, on dit qu'il doit être tout à fait modéré et ne pas excéder la chaleur interne naturelle ; c'est pourquoi ceux qui en font une mention particulière, comparent la chaleur nécessaire à la maturation de notre teinture à celle d'une poule qui couve.

Et quand plusieurs auteurs recommandent vivement de ne pas apporter de feu vulgaire au sanctuaire, ce n'est là qu'une de leurs querelles, et il est vrai qu'il ne faut pas adjoindre à la matière du feu vulgaire, de peur de la corrompre ; mais cela n'exclut pas la chaleur extérieure qu'il faut mettre sous le verre.




DE LA TERRE PURE.


La terre blanche, l'élément le plus intérieur de la nature matérielle, est la substance de base dans laquelle sont renfermés les trois principes. Elle est la nature sujette aux variations, le premier être visible et intelligible que Dieu a créé ; elle apparaît toujours sous une forme blanche. Les Anciens disaient : "omnia in manu Dei alba sunt, ut ab ipso tingi possint".

La terre blanche se trouve au plus profond de toutes les choses ; elle est le tabernacle du soleil ; il n'est pas nécessaire de la fabriquer. Quand on possède la clé universelle de la nature, on peut ouvrir chaque corps et en extraire ce qu'il a de plus intime. La terre philosophique est vivante, ver­dissante, c'est un véritable baume qui conserve les corps ; c'est pourquoi certains l'appellent le Lion vert, ce qui caractérise vraiment cette force, contenue en elle, qui engendre, fertilise et multiplie. Cette force est l'âme du monde que Salomon appelle la flamme du Seigneur qui jamais ne s'éteint.

La terre primitive, dans sa pureté totale, est d'origine divine, comme l'homme, et comme lui elle est douée d'un esprit céleste. Elle est le Sel que notre Sauveur appelle l'unique bien. Elle est la mer cristalline d'où coule l'eau de la vie qui est mêlée au feu de l'amour.

Les Anciens ont parlé de trois sortes de terres qui sont nécessaires à l'Œuvre et qui se succèdent ou surgissent l'une de l'autre ; mais il n'y a qu'une terre qui, selon le degré de sa pureté, est appelée différemment ; la première est la terre des perles ; la seconde la terre des feuilles, et la troisième la terre de l'Or.

La terre pure qui est nécessaire à notre Œuvre doit être vraiment claire comme le cristal ; elle n'a rien de commun avec quoi que ce soit, si ce n'est avec le pur éther vital ; celle-ci l'attire à elle et elle devient grosse de ses œuvres. Les Anciens appe­laient cette terre magnétique et cristalline nitrum et uitrum. Pour Pythagore, elle était fixation des rayons du soleil. Les hermétistes appellent cette fixation des rayons solaires le Sceau d'Hermès, parce que la lumière en extension s'est concen­trée dans l'Œuvre et l'a, pour ainsi dire, scellée L'homme et la terre, avec leurs mystères, sont enserrés mêmement dans les rets de la malédiction et de la mort et ils ont besoin l'un et l'autre d'être régénérés. C'est par l'eau et l'Esprit que s'opère la régénération de toutes les choses de ce monde, particulièrement celle de la terre ; cette dernière s'opère par l'intervention d'un esprit aqueux qui a été tiré d'une semence hermaphrodite.

La terre est le réceptacle de tous les autres élé­ments ; quand elle a été transformée par le feu hu­mide et par le feu pur, elle devient le quatrième principe qui est à considérer comme une teinture céleste.

La terre se dissout peu à peu sous l'action de l'esprit volatil qu'elle a attiré à elle ; elle est alors liquide et cristalline.




EXPLICATION DE QUELQUES EXPRESSIONS EMPLOYEES DANS LES ECRITS HERMETIQUES.
  
La fermeture du Sceau d'Hermès ne signifie pas qu'il faille obturer ou fermer par fusion l'ouver­ture de la cornue de verre dans laquelle la matière est contenue ; elle se fait au moyen de la qualité coagulante et fixante du Sel Central ou de la pure terre transparente qui retient les deux autres prin­cipes de telle sorte qu'aucune force ignée ne puisse les séparer s'ils ont été unis selon les préceptes de l'Art.

Mot grec athanatos qui signifie immortel. L'athanor est alors cette terre imputrescible et incombustible dans laquelle les forces d'en haut se coagulent et qui, soumises à l'action calorifique de la digestion, viennent à maturité et se dessè­chent comme dans un four jusqu'à ce que la tein­ture soit prête. Le Vase d'Hermès, ou le Vase naturel des Sages, c'est l'eau de cette même teintu­re ; c'est une substance menstruelle et la matrice de la nature. Dans ce vase s'accomplissent tous les degrés de l'Œuvre et quand les Sages parlent de leur vase, il faut entendre par là leur eau première. Que la matière doive être contenue dans un récipient artificiel, dans une cornue de forme convenable, cela est évident.

Quand les Sages parlent d'une double voie, c'est-­à-dire de la voie humide et de la voie sèche, ils veulent seulement donner à entendre que la Pierre, dans la première période de sa cuisson, est liquide, c'est-à-dire humide ; mais que lorsqu'elle s'est débarrassée de son humidité superflue et qu'elle s'est purifiée, la sécheresse apparaît alors. C'est pourquoi ils disent aussi qu'il faut d'abord opé­rer une cuisson parce que la Pierre est humide, et qu'ensuite il faut la calciner parce qu'elle est sèche.

Les différentes dénominations de l'Œuvre ne sont pas à prendre à la lettre, et c'est l'unique eau des Philosophes qui accomplit les différentes opérations de solution, de coagulation, de putré­faction, de calcination, de sublimation et de fixation.

La première dissolution est le début de l'Œuvre ; ce commencement a été le plus souvent tenu caché par les Philosophes ; c'est en effet la partie la plus délicate de l'Œuvre. Elle consiste à détruire le corps pour le transformer en un liquide spirituel.

La coagulation s'opère en même temps que la dissolution ; car lorsque la matière brute est trans­formée en eau par dissolution, l'esprit et le corps se trouvent réunis, le corps devient liquide et l'esprit devient fixe.

Le lavage doit s'entendre au sens symbolique, car c'est la purification de la terre qui s'accomplit par l'action du feu intérieur.

C'est ainsi que la réverbération n'est que l'action du feu intérieur.

La calcination n'est pas une exhalaison de notre substance, mais une réintégration de l'humidité radicale dans le corps minéral après qu'on en a extrait tout esprit. Les Sages calcinent au moyen de leur eau pleine de feu céleste. La calcination n'est que l'effet de l'imbibition, car c'est grâce à cette pénétration liquide que le feu intérieur s'accroît dans la terre.

La putréfaction, c'est la purification de l'humi­dité radicale par la fermentation naturelle. La putréfaction est une combustion lente [calme] ; les corps sont radicalement dissous et il ne reste à la fin que leurs purs principes.

La sublimation des Sages, c'est faire d'une petite chose quelque chose de noble, de précieux. En conséquence, les Sages disent les corps sont sublimés quand ils sont amenés à une forme délicate, spirituelle. La véritable signifi­cation du mot sublimer est donc : rendre parfait. La teinture doit être portée à son plus haut degré de perfection, de façon qu'elle monte au ciel et que, après être passée par l'obscur tombeau de la putréfaction, elle connaisse derechef la résurrection.

Quand Hermès a dit que la matière de la Pierre devait s'élever vers le ciel et redescendre sur la terre, cela ne veut pas dire que la matière doive s'élever dans la partie supérieure du vase, mais seulement qu'il faut lui rendre un peu de la partie spirituelle qu'il faut avoir en suffisance - après qu'elle a été coagulée le plus possible, afin que cette impré­gnation la dissolve et la rende spirituelle.

L'opération répétée de la dissolution et de la coagulation confère à la teinture des vertus, ainsi que la faculté de pénétrer dans les corps pour les rendre nobles.

La fermentation de la Pierre ne peut survenir avant que celle-ci soit achevée ; alors, elle est elle même le ferment que l'on utilise pour fondre une certaine portion d'or et en faire la poudre colo­rante.

L'incération de la Pierre, c'est la préparation par laquelle on la rend aussi fusible que la cire. Cette opération se fait en imbibant la poudre rouge d'Azoth, dont l'oléaginité subtile confère à celle-ci des qualités de fusibilité et de forte pénétration. Mais cette imbibition doit se faire progressivement et sous l'effet d'une très douce chaleur.

Le Globe rouge des Sages, c'est le Phénix qui naît du feu, l'Or des Sages, leur cinabre.

La Pierre aqueuse des Sages, c'est leur cristal, c'est l'Azoth à l'aspect vitré, le palais de Pierre dans lequel le roi peut se rendre pour y résider.

Tantôt le plomb est appelé or, tantôt l'or appelé plomb ; mais il s'agit ici du plomb philoso­phique qui n'est pas connu dans le monde pro­fane. C'est le soufre d'or ardent, le lion rouge, le sang du basilic.

La substance ignée et fixe de la nature, c'est la force intérieure de la semence des substances. Les Anciens l'appe­laient Astrum.

La teinture avec laquelle la nature colore l'or est sans aucun doute un soufre extrêmement subtil, pur, fixe et incombustible. Si l'or doit devenir colorant, il faut nécessairement qu'il soit rehaussé par ce soufre incombustible et qu'il devienne pure teinture.

L'Esprit de Vie ou, selon le langage hermétique, l'Or potable, cette substance subtile et oléagineuse qui constitue le noyau le plus interne des corps, tel est, à dire vrai, le secret le plus ineffable de l'Art ; c'est autour de lui que tourne tout ce que l'on trouve dans les écrits hermétiques.

Parce que la Sagesse est une Lumière et que de cette lumière est constituée la vie de toutes les créatures ; et parce que la vie est une teinture, et que celle-ci ne se trouve dans aucun règne d'une façon aussi stable et constante que dans le règne minéral, des hommes illuminés par l'Esprit de Dieu ont suivi cette lumière qui provient d'une sagesse cachée, pas à pas, jusque dans le règne compact des métaux. C'est qu'ils avaient réfléchi au fait que la lumière ne peut avoir, nulle part ailleurs, une vie plus brillante que dans ces substances qui sont le moins soumises à la décomposition. Et comme ils l'ont trouvée, grâce à leurs travaux, dans un corps sombre à l'aspect peu engageant où on ne la cher­che pas facilement, ils l'ont libérée ; au moyen de la lumière d'en haut, son origine, ils l'ont colorée, multipliée et l'ont utilisée ensuite comme une médecine pour la prolongation de la vie et pour rendre nobles les métaux impar­faits.





UN EXTRAIT DE LA TOURBE DES PHILOSOPHES.

 Au moyen d'une chaleur modérée, on extrait de la matière métallique une certaine humidité grasse, mêlée à une terre subtile et purifiée au maximum qui est appelée élixir et grâce auquel on transmute les métaux. Mais il est requis que cette chaleur externe, c'est-à-dire ce feu artificiel, soit modéré, afin qu'il n'excède pas la chaleur intrinsèque na­turelle, évidemment pour que cette chaleur intrin­sèque retienne sa propre humidité ; car si la chaleur externe est excessive, l'humidité grasse mêlée à la terre subtile s'évapore sous l'action d'un feu ardent et ne peut rester dans le corps.

Le soufre d'or, ou Astrum solis, ne se trouve pas seulement dans l'or, mais également dans d'autres métaux tels que le cuivre et le fer, puisqu'on tire de ceux-ci la couleur rouge et qu'on prépare cette dernière artificiellement en fabriquant, à partir d'elle, la teinture au moyen du spiritus mercurii.

Les soufres rouge-doré les plus vifs se trouvent dans le fer et le cuivre quand ceux-ci ont été ré­duits à un vrai vitriol, dans lequel les trois principes sont contenus. Quand on a un tel vitriol, on le met dans une bonne cornue et on en fait d'abord sortir, doucement, puis plus fort, l'esprit blanc sous forme de vapeur ; laquelle se précipite en une liqueur claire qui est l'eau primordiale. On distille à nouveau cette liqueur à partir d'une autre cornue bien propre. Apparaît d'abord un es­prit subtil, blanc, que l'on doit conserver dans un récipient de verre bien clos. Au fond de la cornue restent l'huile rouge et le sel philosophique. L'huile rouge, à cause de sa densité, est appelée plomb, ou or ; elle est très épaisse et de qualité très ignée ; on l'extrait au moyen du clair esprit mercuriel. Il reste finalement le sel blanc et transparent de la magnificence, la base de la Pierre ; on l'extrait à l'aide d'un esprit de vin très rectifié ; après quoi on filtre ce liquide que l'on fait ensuite évaporer doucement jusqu'à ce qu'il prenne ferme, consis­tance.

La diversité des couleurs qui apparaissent au cours de l'Œuvre philosophique provient du sou­fre intérieur, le véritable auteur de toutes les tein­tures et de leur diversité, laquelle se remarque chez tous les sujets, qu'ils soient naturels ou pro­duits par l'Art. Ces teintes peuvent être perçues très clairement lors de la cuisson du premier sujet universel. Mais dès que le blanc se manifeste, le soufre naturel se montre tout aussitôt. Celui-ci, en continuant sa maturation, devient rouge, car au blanc succède enfin le rouge, uniquement au moyen de la chaleur qu'il faut continuer d'entre­tenir et de renforcer pour l'obtention du rouge.

L'eau de sel de la matière première est l'aimant qui attire en abondance les rayons solaires ; par son action, ils peuvent se coaguler si fortement qu'il se forme comme un charbon incandescent.

Si l'on tient cette première eau de sel enfermée dans une boule de verre, et que l'on fait s'y concen­trer les rayons du soleil, elle devient rouge peu à peu et l'on peut en tirer la poudre solaire rouge ou le soufre Aphar, la terre sèche.

Si l'eau spirituelle imbibe et assimile le soufre rouge, on obtient le double mercure ou l'or vrai­ment potable, une médecine miraculeuse. Cette âme de l'or n'est pas parfaite si elle n'est pas suffisamment digérée jusqu'à ce qu'elle ait l'aspect d'une huile rouge et épaisse. On en prend une partie pour dix d'une chaux d'or bien préparée que l'on fait s'imbiber et se mé­langer jusqu'à ce que les deux corps se soient bien assimilés. Il faut procéder trois fois à cette imbibition et à cette digestion de façon que trois parties d'anima s'ajoutent à dix parties de chaux d'or et qu'elles s'unissent intimement sous l'action d'une douce chaleur. Finalement, on fait fondre cette masse dans un petit creuset, ce qui donne un produit rouge vitrifié, lequel, après pulvérisa­tion, colore le plomb.

Mais si l'on met encore plus d'anima auri, l'or et l'argent se transforme en une masse grasse qui finalement devient une huile : c'est l'élixir.

La Pierre de sang fixe, ou Pierre universelle, c'est cette huile, coagulée sur feu de lampe à l'aide de la chaux d'or, jusqu'à devenir une poudre rouge foncé.

Si l'on veut accroître la couleur, on imbibe une partie de celle-ci avec trois parties d'Azoth (huile ignée des Philosophes). Si l'on met ce composé, bien fermé, à la chaleur, il commence à noircir et au bout de six à sept jours, il sera complètement des­séché.

Les opérations de dissolution et de coagulation peuvent être répétées jusqu'à ce que la Pierre devienne une huile brillante qui ne peut plus se coaguler. Celui-ci est le feu éternel des Philosophes, qui est d'un rouge écarlate et peut se multi­plier des milliers de fois. Une telle huile possède des vertus étonnantes ; si on l'applique à la racine d'un arbre presque mort, il recommence à fleurir et à porter des fruits. Si on la mélange sous l'huile de la lampe, elle brûle constamment, sans s'arrê­ter ; de tout cristal elle fait la plus belle pierre précieuse. On trouve dans cette huile l'influence de tous les corps célestes et elle dépasse tout ce qu'il y a de bon qui soit connu sur cette terre.

Si l'on veut faire une coloration, on prend un creuset comme en utilisent les orfèvres et l'on y met une portion convenable de vif-argent purifié ; on met le creuset sur un feu de charbon doux, et quand le vif-argent commence à crépiter, on y verse la portion convenable de teinture enveloppée dans une petite feuille de cire. On met un gros morceau de charbon incandescent en haut du creuset et on fait un bon feu. Au bout de quelques temps, on verse le métal dans l'alambic préala­blement chauffé et enduit de savon. Celui-ci doit avoir une forme telle que le métal en sorte facilement en forme de ser­pentin.

Mais il est plus à propos d'ajouter une portion de teinture achevée à dix fois son poids d'argent en fusion, lequel se transforme aussi en pure teinture que l'on peut derechef ajouter proportionnelle­ment à un autre argent en quantité dix fois plus grande ; une demi-once de cette masse tinctoriale ajoutée à cent demi-onces d'un métal de moindre qualité transforme celui-ci en or pur.




PRESCRIPTIONS DES PHILOSOPHES POUR LA PALINGENESIE DES PLANTES.
  
Les plantes des Philosophes se calcinent, c'est-à­-dire qu'on fait s'évaporer dans un récipient clos, mêlé à une eau ardente (eau ignée / feu aqueux) un sel volatil dans lequel est caché une vertu re­naissante. Il faut ensuite rassembler les cendres et les mélanger au sel fixe à l'aide d'une rosée de mai philosophique (esprit mercuriel). Le récipient une fois bien clos, il faut le faire tourner pendant quel­ques temps sous l'action d'un feu modéré afin que les principes s'unissent bien.

Seul l'esprit mercuriel a la clé des prisons, c'est-­à-dire des liens matériels des âmes, clé qui permet de les délivrer et de les amener à la magnificence. Ses constituants sont un soufre naturel et un acide naturel. Au moyen de l'eau initiale, on dissout les plantes pour en faire une terre blanche. A l'aide de l'esprit mercuriel, c'est-à-dire d'une huile souple, on réduit cette terre à l'état d'une pâte visqueuse et grasse que l'on fait sécher peu à peu sous l'action d'une chaleur douce jusqu'à ce que la matière soit devenue une cendre gris-bleu.

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