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AURACH Le Jardin des Richesses
Georges Aurach
Oraison.
Mon Dieu, mon Seigneur, Jésus Christ très haut fils de Dieu : moi indigne pêcheur je rend grâce à votre pitié par laquelle vous m’avez daigné appeler à la connaissance de cet art mystérieux, qui semblait être inconnu à tous ceux qui ignoraient l’origine de la nature et de quoi ce don est constitué, puisque ce n’est que par votre grâce immense que tout est donné.
Laquelle m’a fait librement ce don est le fait à beaucoup d’autre qui vraiment vous aiment. Faites mon Dieu très libéral, que toutes arrogances, avarice, toute cupidité, luxure et tout autre vice soient loin de ceux à qui vous l’avez donné, et que je puisse, ô mon Dieu, Père très clément, obtenir avec ce don, en votre nom, votre miséricorde par Jésus Christ notre Seigneur.
Ainsi soit-il.
Au nom de Jésus Christ fils de Dieu vivant et au nom de la très heureuse très glorieuse vierge Marie sa mère, et du très saint Chevalier et martyr George et de toute la cour céleste triomphante.
Ainsi soit-il.
*
Je commencerai d’écrire et composer le livre où je déclarerai parfaitement, entièrement, et clairement, et ferai connaître à l’esprit humain, non pas aux impies, pervers, superbes, ni aux injustes. Mais aux bons, et dévots fidèles de Jésus Christ, cet Art à ceux qui le cherchent fidèlement, cette partie la plus grande et la plus occulte.
Premièrement : le plus secret de l’Astronomie inférieure et deuxièmement : de la Philosophie et de la Science de la sacrée Alchimie, comment par cet Art l’inèrement et les natures s’achèvent parce qu’il n’y a aucun travail plus digne et plus puissant que celui là, et ni aucune opération qui, ni par Art, ni selon les cours des natures puisse s’y véritablement et parfaitement ouvrer, cette Pierre philosophale a achever. Enfants de cette Science vous saurez que les philosophes ont écrit cet art Divin et cette méthode très occulte, mais si obscurément et énigmatiquement, par diverses figures, et par termes impropres, que se serait merveille si un homme, même angélique, le pouvait entendre, si ce n’était un grand philosophe admirablement versé en cet Art.
Laquelle manière d’opérer par la grâce de Dieu, j’espère faire connaître et instruire si fidèlement nos enfants, qu’aucun d’eux ne puisse manquer en l’opération.
Venez enfants de la philosophie, je vous mènerai au jardin de richesse et de science, de plaisir et de joie, où je vous montrerai des fleurs de toutes les couleurs imaginables, et spécialement quelques racines très noble de leur nature, et des herbes de l’Art du Magistère, très secrètes, et les enseignerai en les mettant ensemble et séparant, et cueillant leurs fleurs vermeilles, et en tirant leur sucre et leur moelle odoriférante pure, et enfin continuant et fortifiant parfaitement ces mêmes choses tellement qu’elles ne puissent plus être corrompues ou détruites par aucun élément du monde. Mais qu’elles deviennent rayonnantes dans le feu, qu’elles prennent croissance en l’air, qu’elles produisent des feuilles dans l’eau, qu’elles fleurissent dans la terre, et qu’elles augmentent et ne défaillent jamais en leur vertu ; desquelles ainsi en goûtant leurs douceurs vous défendrons de soif et de faim, vous donneront une abondance de trésors qui ne manquera jamais, vous donneront une parfaite santé, vous préserveront de toutes maladies et conserveront en santé votre vie très longue selon la volonté de Dieu et la vôtre.
*
chapitre I.
De la connaissance et manifestation des choses et des matières des Philosophes, par le moyen desquelles tout le magistère s’achève en l’opération de la bénite Pierre des Philosophes.
Remarquez enfants et connaissez les racines de la nature et très nobles herbes des Philosophes. Ou les racines des philosophes sont vertes, mêlées avec blancheur, mais leurs herbes sont citrines, rougeâtres, et de couleur blanche, quelques-unes unes sont de couleur livide, leur fleur odeur et saveur est tellement noble qu’on ne peut trouver au monde rien de plus doux, de plus fort, ou de plus précieux, ni qui le puisse égaler en bonté ; leur suc mûr extrait est de diverses couleurs, qui a la splendeur du Soleil devient rouge, et à la clarté de la Lune devient blanc, et ces herbes sont communes et un don céleste qui se trouve en tout temps et partout, et les ont tant les pauvres que les riches, elles sont viles et rejetées, et ne tombent jamais en l’usage des Médecines. Leurs vertus sont cachées, et les anciens n’en ont rien voulu montrer, mais les très fort cachent.
Je les ai parfaitement nommées, et je jure par le Créateur du Ciel et de la Terre, que d’elles seules se fait l’Art et non d’autres choses du monde, c’est pourquoi je supplie fort ceux à qui Dieu donnera l’intelligence de ce livre, et leur en fera percevoir les fruits, qu’ils soient secrets, et qu’ils jouissent de ce Don Divin, n’en usant mal superbement ou tyranniquement, mais en rendant louange à Dieu : mais pour l’usage du corps et salut de l’âme, afin que les pauvres misérables et diseteux en reçoivent de la consolation et de l’aide. Et qu’ils prient Dieu pour moi, afin que je n’en soit repris au jour du Jugement, mais que j’entende avec les élus cette douce voix : Venez les bénits de mon Père, entrez au Royaume, etc.
chapitre II.
De l’Opération de la pierre bénite des Philosophes et de sa sublimation.
Mon fils, vous allez mettre la main à l’œuvre, dites au nom de Dieu : mon Dieu aidez moi et faites que je vous en rende grâces. Prenez donc toutes les herbes que vous connaissez avec leurs racines et fleurs, et tirez d’elles les quatre Eléments en cette façon. Prenez des herbes susdites, en bonne quantité de chacune anna, découpez les fort menues, et broyez les, et les mettez dans un vaisseau philosophique, et de là tirez les quatre Eléments, premièrement l’eau, deuxièmement l’huile, troisièmement le feu, et la terre demeurera au fond du vaisseau, laquelle vous broierez subtilement et vous verserez sur icelle son eau propre que vous en aurez tiré, et distillez la derechef comme devant, faites cette sublimation sept fois, c’est à dire mortifiez sept fois par ascension, et sept fois revivifiez par descension.
Le père Hermès, Roi des Grecs, étant interrogé quel était le principe de l’Art, dit « faites monter sept fois les morts et faites descendre sept fois les vivants ». Et vous aurez ce que vous cherchez, alors la vigueur d’un chacun est changée inséparablement en l’un ou l’autre, et est faite un e conjonction ferme de l’époux et de l’épouse, à savoir de l’eau et de la farine, et en ce degré cette eau de vie acquiert cette quintessence et absorbe, ès dites sept sublimations toutes les substances natures et vie des herbes susdites, sublimés par soi-même deux ou trois fois cette eau honorée qui est appelée la fontaine de Salut sans terre ou sans fèces, et est mettez en chacune sublimations ses immondices ou ordures qu’elle a laissé, en après sublimez derechef lentement à feu médiocre jusqu’à ce que la substance aqueuse en soit extraite, laquelle vous garderez, par soi en un verre net et bien bouché, parce qu’elle a des vertus excellentes, et lors que la dite huile commence à monter mettez un nouveau vaisseau pour recevoir cette huile très précieuse. Et ainsi continuez le feu peu à peu, en le fortifiant jusqu’à ce que plus rien de ladite huile ne soit sublimé, et gardez cette huile bénite et liqueur des Philosophes en un verre bien net et bien bouché. C’est là notre matière et notre Secret auquel les Philosophes ont donné une infinité de noms, à savoir Azoth qui suivant les Indiens est or, et suivant les Cumans azoth est autant que dire argent suivant les Alexandrins et Macédoniens, c’est le fer suivant les Grecs, mercure, suivant les Hébreux étain suivant les Tartares airain suivant les Arabes et en langue arabique saturne, et suivant les Latins surtout les Romains : hoganubem. Les Philosophes aussi l’ont appelé en beaucoup d’autres et divers noms comme pierre, et suivant les différentes couleurs qu’elle reçoit en sa décoction et ses différents changements. Ils lui ont donné autant de nom suivant leur fantaisie.
chapitre III.
De la Division de l’eau philosophique et de sa noblesse et effet.
Mon fils, tourne et vois toute l’étendue de mon Jardin et considère une fontaine vive ayant sa Source qui coule du fondement, tirée des très nobles racines philosophiques, et de leurs merveilleuses fleurs. Car c’est la fontaine de l’eau vive, c’est la fontaine de la joie, de jeunesse, de beauté et de santé, l’eau qui coule de cette fontaine, a telle vertu que tous les Philosophes en ont fait sa louange, et on dit en la genèse chapitre premier, que l’Esprit du Seigneur était porté sur les eaux en la Création du Ciel et de la Terre, d’où vous savez que toutes choses sont faites de l’eau. Dieu divinisa cette eau, lorsqu’il dit et commanda qu’une partie fut aride, et l’appela Terre, et cette Terre non changée par après, l’a conservé en l’arrosant et humectant, parce que la Terre sèche ne fait aucun fruit si elle n’est humectée d’en haut par son eau pluvieuse. Ainsi je vous averti par une naturelle condition en ce propos de l’occulte Pierre de tous les philosophes, à savoir que vous la divisez en deux partie, chacune partie en son vaisseau bien bouché, coagulez l’une partie de cette eau et la desséchez et la changez en terre, et gardez l’autre partie pour l’arrosement, imbibition ou incération de cette même eau endurcie.
chapitre IV.
De la Forme ou figure du Vaisseau dans lequel on cuit la matière.
Le vaisseau de la Pierre est un dans lequel tout le Magistère s’accomplit et c’est une cucurbite aveugle qui n’a point d’ouverture. C’est un seul vaisseau de verre épais, bien cuit, et fermé de tous côtés, long d’une demie coudée, qui est rond ou uni par-dessus, et par dessous est assez grand ; son fond est tans soit peu courbé, avec les côtés unis et le haut spacieux afin que la matière se sublimant puisse plus librement monter et descendre.
Forme du Vaisseau.
chapitre V.
De la Clôture et fermeture des vaisseaux des philosophes.
Or la manière de fermer et sceller les vaisseaux et telle que s’ensuit.
Prenez l’eau philosophique ci devant dite, qui a été mise à part, avec sa très noble terre, et son sang récent bien mêlé, et mettez dedans un verre propre duquel la figure se voit ici, puis après fermez, et bouchez le vaisseau en la manière qui suit.
Mettez un globe de verre devant le col du verre, et ayez aussi du verre bien pillé que vous répandrez sur le gobe au col de verre ; en après prenez un pot de terre dans lequel le verre puisse entrer. Et prenez en premier lieu ce verre, et le mettez dedans le pot, et tout autour de cendre de tillet, et que le col du verre soit hors la terre de la longueur de deux doigts, ou un peu plus, puis faites bon feu tant que le col du verre rougisse, et alors jetez du borax sur le globe et incontinent le verre fondra et sera fermé ; puis après laissez refroidir et prenez le vaisseau avec la matière.
Mais les verres doivent toujours être propre avant qu’on y mette la chose dedans afin que l’Artiste se gouverne selon que la chose le requiert.
Vaisseau de terre.
chapitre VI.
Du Fourneau philosophique et du vaisseau dans lequel le vaisseau de verre est mis avec la matière philosophique.
Faites vous faire un vaisseau duquel la figure vous est ici représentée, de bonne terre ou très bon argile de potier, dans lequel vous mettrez le vieillard, ou la pierre, ou bien notre eau renfermée, qu’il puisse bien endurer le feu, et qu’il soit de telle grandeur que le vaisseau de verre y puisse bien être reçu, et qu’il y puisse tenir tout autour deux ou trois doigts de cendre : mais qu’il soit fait un couvercle au vaisseau de terre, que la flamme ne touche n’y frappe point le vaisseau de verre où est la matière, toutefois qu’ils se joignent ensemble. Faites un couvercle afin qu’on puisse le lever quand il sera nécessaire de voir la matière. En cette manière mettons le vaisseau de verre dans le vaisseau de terre, de manière toutefois que le verre soit bien lutté avec le Lut de Sapience, et disposé dedans le vaisseau, en sorte qu’une partie du vaisseau soit pleine et qu’il y en ait trois ou quatre de vide.
Qu’il soit fait un fourneau comme il est montré par les présentes figures, de bonne terre qui endure bien le feu, et qu’il soit enduit avec fiente de cheval et un peu de sable, afin qu’il résiste mieux à la chaleur du feu. Qu’il soit d’une coudée de hauteur et autant de largueur, épais de deux doigts, et qu’il ait un trou au milieu du fourneau par lequel le poing ou la main puisse entrer, et qu’une lamine de fer soi adaptée au-dessus avec une crois concave au milieu, en sorte qu’une lampe y puisse entrer. La largueur de la dite lamine doit être de telle grandeur qu’on puisse mettre trois ou quatre doigts entre ladite lamine et le côtés du fourneau, que le fourneau ait aussi quatre porte au-dessous près de terre, pour recevoir l’air, afin qu’il soit fait un fourneau second sur ce fourneau, auquel il y doit avoir un trépied de terre ou de fer, pour soutenir le poids d’une écuelle en laquelle doit être le verre avec la matière ; or le trépied doit être autant distant de la lamine que la lampe d’un pied et demi. Et sachez que la hauteur du fourneau second doit s’allonger jusqu’au couvercle du vaisseau de terre qui est mis sur le trépied, et cela afin que quand vous voudrez voir la matière, et les signes qui doivent paraître, la hauteur dudit fourneau ne vous puisse aucunement de voir. Or la largueur dudit fourneau second doit être si grande qu’on puisse mettre tout alentour mettre le poing ou la main au plus ou moins trois ou quatre doigts, entre le dit vaisseau de terre et les côtés du fourneau, de manière que le feu frappe non seulement le fond du vaisseau de terre, dans lequel est le verre avec la matière, mais aussi les côtés du vaisseau de verre et son couvercle. Mais qu’il soit fait un tel couvercle, et tellement conjoint à son fourneau, que la chaleur du feu réverbérant ne puisse pas sortir ; que le dit fourneau second ait aussi une porte par dessous proche la lamine de fer, afin que la lampe y soit reçue. Mais que le couvercle du dit fourneau soit rond et qu’il y ait seulement un trou au milieu de la largeur de trois doigts. Car la chaleur du feu, la fumée et la flamme doivent nécessairement sortir par le dit trou et tirer la chaleur en haut afin que la chaleur du feu environne le vaisseau de terre où est la matière, et par-dessus il doit aussi avoir deux anses au dit couvercle, afin qu’il puisse être enlevé quand il est nécessaire de voir les signes de la matière.
Fourneau.
chapitre VII.
De la Lampe et du lumignon philosophique.
Qu’il y ait une lampe sous le verre, qui brûle continuellement, parce que le feu philosophique du lumignon est que le lumignon doit être de trois files et non plus. Et les files ne doivent pas être trop gros. Or le lumignon ne brûle jamais et ne diminue point, de manière qu’il ne faut faire autre chose sinon seulement mettre l’huile à la lampe, avec un tel feu se fait notre opération et non autrement, et prenez garde que la lumière ou le feu ne s’éteigne.
Second Fourneau.
chapitre VIII.
Des degrés du Feu comment ils doivent être gouvernés.
ar un peu d’expérience montre les degrés en la quantité du feu, parce qu’en la solution le feu sera toujours doux, en la sublimation médiocre, en la coagulation tempéré, en la déalbation continuel, en la rubification fort. Mais si vous trompez en iceux, vous regretterez souvent vos peines, et votre travail. Or d’autant que les couleurs se changent, il faut d’autant plus continuer un feu doux jusqu’à ce qu’il arrive au terme de la blancheur ; mais au blanc, il demande un feu plus grand d’autant qu’il est froid crud et demi cuit. Et pour même vies sont mille fois plus blanches, on fait donc un feu doux en blanchissant tant que la vapeur soit fixée avec son semblable, ou bien si le feu est allumé avant le terme, il sera rouge, ce qui ne profite point, d’autant que le rouge est composé de beaucoup de blanc et de noir très pur avec très grande chaleur.
C’est pourquoi, que la chaleur soit si grande que vous puissiez tenir la main entre les côtés du fourneau sans danger tant que vous voudrez, et le tiendrez en telle chaleur tant que vous voyez la matière devenir noire.
Réjouissez-vous parce que c’est le commencement de la digestion. Pour lors, continuez le feu tant que toutes les couleurs soient passées, aussi quand vous verrez la matière aucunement blanchir, augmentez le feu insensiblement, jusqu’à ce que vous parveniez à la parfaite blancheur.
Suffit pour lors et la chose est achevée.
Les deux Fourneaux assemblés.
chapitre IX.
Comment le Mercure philosophique étant extrait, doit être coagulé, fixé et réduit en substance de terre.
Mettez donc le vénérable mercure, l’eau des philosophes, le premier hylec des Sages, qui est dit la première matière du corps parfait, comme nous savons et connaissons, dans son vaisseau rond et clair, ayant son orifice bien bouché, et le mettez à suffoquer dans son lit bien apprêté et chaud, durant le mois des philosophes, c’est à dire quarante jours, le tenant continuellement chaud en le sublimant de sa sueur, jusqu’à ce qu’il ne sue plus par manière d’ascension et descension tant qu’il commence intérieurement à se purifier, suffoquer et coaguler par la force de la continuation du feu, et de se figer, en sorte qu’il ne monte plus en substance fumeuse aérée, mais qu’il demeure sec au fond sans humidité, putréfié et coagulé et converti en terre noire, ce qui s’appelle la tête du corbeau, noir et l’élément sec de la terre.
Certes la conduite de la Pierre est un, qui est de cuire continuellement dans son vaisseau sans aucune intermission, tant qu’on ait obtenu la fin désirée.
Il vous suffit de mettre la pierre, ensemble, dans son vaisseau, et la fermer tant que tout le Magistère soit achevé. Donc tout le reste est mis au secret de l’art.
Pour engendrer un homme et un végétal, jamais la semence n’est mise qu’une fois, mais si elle y est mise autrement pour lors, l’un détruit l’autre, soit pour la trop grande indigestion ou à cause de l’impression de l’air, ou pour la trop grande abondance de matière. C’est pourquoi les femmes qui s’abandonnent trop fréquemment, conçoivent aussi très rarement ; mais si elles conçoivent, elles engendrent un avorton, parce que les choses crues et indigestes ne nourrissent point les digestes, mais les tuent car l’enfant est seulement nourri du sang menstrual, et en prend l’accroissement tant qu’il vienne au monde. Il est certain que notre œuvre n’a besoin que d’un vaisseau, une disposition de lui-même, pour opérer successivement le blanc et le rouge.
chapitre X.
De la Transmutation de la Pierre de nature en nature.
Sachez outre ce mon enfant, que dans ce seul vaisseau fermé et en une décoction, les sept dispositions de ce magistère se parfont. La première c’est la purification, afin que vous tiriez la très pure et très subtile substance. La deuxième c’est la solution, afin que toute la matière se dissolve en eau. La troisième, c’est la putréfaction. La quatrième, c’est l’ablution. La cinquième est la coagulation en eau, en desséchant doucement en notre Soleil. La sixième, la calcination. La septième est la fixation.
Or en ces sept dispositions paraissent les neuf altérations admirables de la nature que vous verrez à l’œil. Notre Pierre étant mise dans notre vaisseau et sentant la chaleur du Soleil, aussitôt elle se résout en eau, et par soit monte en haut au sommet du vaisseau, et monte par le vent c’est à dire par la fumée, et telle ascension en après se converti en eau, enfin la matière s’épaissit et se convertit en terre, et cette épaisseur au commencement demeurera sur l’eau, et ainsi en s’épaississant peu à peu la terre tombera dans l’eau, et demeure au fond du vaisseau au-dessous de l’eau, laquelle terre sera noire et féculente, et cette terre féculente demeurant dessous l’eau change sa couleur par longue décoction en notre Soleil et perd sa mauvaise odeur. Cette terre qui demeure au-dessous de l’eau croît et l’eau diminue pour la décoction tempérée, après cela toute la matière se changera en terre et se réduira en substance solide, et ne coulera ni ne montera plus, mais demeurera resserrée. Or notre matière se congèle et puis après s’épaissit pour la grande décoction du Soleil arrivant à parfaite blancheur et parfaite dessuiation.
chapitre XI.
Des diverses couleurs qui paraissent dans l’œuvre.
Remarquez qu’il y a trois couleurs principales qui paraissent en l’œuvre, c’est à savoir le noir, le blanc et le rouge, mais il y a plusieurs autre couleurs qui se remarquent aussi et paraissent en l’œuvre. La première c’est l’argentine, la deuxième la noire, la troisième violette, la quatrième citrine, la cinquième verte, la sixième de couleur queue de paon, la septième argentée, la huitième blanche parfaite, la huitième citrine, la dixième jaune, et la onzième rouge. Il y a plusieurs autres couleurs entre mêlées dont il ne faut se soucier.
chapitre XII.
En combien de temps la noirceur parait, et combien de temps elle dure.
Sachez donc mon fils, que la noirceur en la décoction de la pierre, parait dans quarante ou quarante deux jours, et dure par quarante ou quarante deux jours. Et quelques fois plus ou moins selon la quantité de matière.
En après elle se changera en diverses couleurs, jusqu’à ce qu’elle arrive à la blancheur. Et pour lors s’appelle Elixir blanc, et après que vous aurez eu le blanc elle ne changera plus jusqu’à ce qu’elle parvienne au parfait rouge, où est la fin de l’œuvre.
chapitre XiII.
Comment la Pierre blanche se divise en deux parties, et travaillant avec une au blanc et rougissant l’autre partie par plus longue décoction.
Or, l’eau de vie ci-devant dite étant coagulée et réduite en teinture de blancheur, divisez la en deux parties, réservez en une pour l’Elixir blanc et renfermez l’autre partie dans son vase la mettant au fourneau philosophique. Et commençant le feu de la lampe, mais plus fort au commencement et dans l’espace de quatre vingt dix ou cent jours, elle deviendra citrine, et enfin rougira d’une rougeur parfaite et sera l’Elixir rouge.
chapitre XIV.
De l’augmentation de la teinture blanche ou rouge, et comment elle est incérée pour être fluxible.
Versez sur cinq parties de l’élixir blanc ou rouge, la cinquième ou sixième partie de l’eau philosophique ci-devant gardée, et ces cinq partie se dissolvent avec la sixième partie de l’eau crue, qui est mise en cinq parties de la pierre pure et étant dissoute, congelez la dedans le vaisseau philosophique avec le feu de la lampe. Etant derechef coagulé, ajoutez-y de l’eau de vie réservée, la cinquième ou sixième partie, faites cela trois, quatre ou cinq fois, et sera si subtil, qu’aussitôt il se coagulera, et voyant telle subtile coagulation, pour lors procédez à la fermentation.
chapitre XV.
De la Fermentation de la Pierre philosophique.
Prenez cinq ou six parties de Médecine complète, blanche ou rouge, parfaitement fixe, et une partie du corps blanc ou rouge préparé et calciné, et mêlez les ensemble dans un aludel à fixer, et faite putréfier au bain marie dans le fourneau philosophique, et gouvernez y le feu d’une manière convenable jusqu’à ce que le volatil emporte avec soi le corps fixe et le volatil, et le volatil le fixe, et voyant l’apparence de diverses couleurs, pour lors augmentez le feu insensiblement jusqu’à ce que le tout demeure en manière d’huile.
Alors vous avez le vrai élixir avec lequel vous pouvez teindre quand vous voulez. Et sachez qu’il n’est pas besoin de faire cette fermentation qu’une fois parce que toute la matière se change en ferment, c’est pourquoi vous n’avez que faire de la recommencer, parce que comme le levain du pain convertit toute la pâte, de manière que cette pâte est réservé un levain pour fermenter derechef d’autre pâte, et est aussi excellente comme devant de même proprement en la matière philosophique.
chapitre XVI.
Que la teinture augmente par la solution et aussi par la fermentation.
Notre médecine se multiplie par la dissolution et aussi par la fermentation, mais plus tard par la Solution. Or notre médecine est plutôt augmentée par la fermentation. D’autant que n’étant pas dissoute elle n’opère pas bien si premièrement elle n’est fixée en son ferment, toutefois elle opère plus abondamment en beaucoup de médecines dissoutes et fermentée, qu’étant seulement fermentée, et tenez cela secret, parce qu’elle est plus subtile : tant soit que par la seule fermentation elle peut être multipliée même à l’infini, cela parce que le ferment qui lui est ajouté tire à sa nature la couleur et la saveur. Les philosophes sont fort différents dans les fermentations et augmentations de la Pierre, tant au blanc qu’au rouge, parce qu’ils ont posé diverses manières, mais en la préparation et mondification de la pierre, il n’y a qu’une seule manière et un travail, tant au blanc qu’au rouge.
chapitre XVII.
Que la teinture peut être augmentée en deux autres manières, savoir en quantité et qualité.
Or, en la quantité, elle s’augmente ainsi : Prenez donc une partie de l’eau crue réservée, et de l’élixir trois parties, qu’ils soient mêlés ensemble par bonne mixtion comme il convient, en après que le tout soit mis en un vaisseau à cela propre, afin que le vaisseau soit mis sur un feu lent, jusqu’à ce qu’il se change en pierre, puis après les broyez et les mettez dedans une cucurbite entière, versez par-dessus l’eau première rectifiée, et scellez le vaisseau, et en après agencez le sur son fourneau avec un récipient les jointures étant bien fermées, et faites un feu tempéré comme on a de coutume, tant que toute l’eau soit séparée, versez la derechef par-dessus et la tirez comme dessus. Réitérez cela tant de fois que vous voyez ladite matière au fond du vaisseau, claire comme un glaive nu, et réduite en son premier état, blanche ou rouge, selon que la matière aura été séparée.
chapitre XVIII.
Comment la Médecine est augmentée en qualité.
L’Elixir est augmenté en qualité. C’est à savoir afin qu’il prenne trois parties de la pierre volatile qui est un genre féminin, et une partie de l’Elixir, et qu’ils soient broyés et conjoints ensemble comme il faut, en après qu’ils soient mis dedans une cucurbite entière, et mettez dessus l’eau première qui surnage, la scellez comme on a de coutume et l’agencez dedans son fourneau avec un récipient, les jointures étant bien fermées, et distillez l’eau à feu lent, étant toute distillée fortifiez le feu tellement que tout ce qui se pourra sublimer monte en haut sur ce qui est demeuré en bas, et mettez dessus l’eau et la distillez et sublimez et calcinez à la façon, et réitérez cela tant de fois par grande industrie, que le volatil soit entièrement fixe avec le fixe, ce qui doit arriver en une fois sept, ou deux fois sept, ou trois fois sept, qui est le nombre des philosophes, et la première préparation. Et sachez que de la réitération de cette préparation, résulte un degré d’une plus grande bonté, altération et diversité. Comme des Médecines, quelqu’une tombent au double d’elles-mêmes, mais quelques-unes au centuple, et pour lors selon l’industrie, il faut réitérer trois fois sept, et s’appelle la seconde préparation mais les unes sur mille et les autre sur deux mille, les unes sur quatre mille. Et pour lors il faut semblablement réitérer trois fois sept, et c’est toute l’opération et la troisième manière.......
Or en après par réitération la Médecine choit sur dix mille et puis sur cent mille, et derechef il est nécessaire de réitérer trois fois sept qui est quatrième manière et la quatrième préparation de la Médecine.
Or ensuite, par la réitération de la partie non fixe, elle choit sur deux cent mille, et derechef en cinquième et dernier lieu il est nécessaire de réitérer la Pierre trois fois sept, ce qu’en après elle choit sur un million et transmue le corps, le rend en parfaite Lune ou Soleil selon ce à quoi la matière aura été préparée. Et cela ne dépende que de réitérer plusieurs fois cette Pierre non fixe, en cette Œuvre s’accomplit le très précieux Secret qui est un secret sur toutes les sciences de ce monde, et un trésor inestimable et incomparable, et ainsi se parfait l’ordre des multiplications et de l’élixir en quantité et qualité.
chapitre XIX.
Par quelle Manière la Médecine est enfin fermentée pour teindre parfaitement.
Quand vous voudrez teindre, prenez de tel corps avec lequel vous avez parfait votre œuvre en la fermentation, c’est à savoir du blanc ou du rouge, mettez-le en poudre subtile, et le mettez dedans un pot de terre luté, ou dedans un creuset de terre, sur le feu et versez peu à peu de l’huile de l’élixir sur ces poudres, de manière qu’elles s’imbibent et s’assemblent, et sera faite poudre très subtile, et prenez garde que vous n’y mettiez par trop d’huile, ce ferment est l’élixir avec lequel vous pouvez teindre tous les métaux et l’argent vif en Lune ou Soleil, que la Médecine est préparée.
chapitre XX.
De l’effet et de Vertu de la bénite Pierre Philosophique.
Mon fils, je vous ai fait, et dressé, et planté un jardin de richesse, composé surabondamment d’or et d’argent, et de pierres précieuses, avec toutes sortes de délices, d’agréments et de joies et de plaisirs merveilleusement enrichi de toutes choses précieuses et de toute beauté, autant que l’homme le puisse imaginer et désirer. Je vous ai dedans le magistère et en possession de l’Astronomie inférieure, que vous pourrez gouverner, conduire et former, en user avec pouvoir selon votre volonté et cela par la grâce de Dieu, douceur et faveur auquel vous rendrez bonheur et louange. Et reconnaissez que vous êtes véritablement sujet à la divine Majesté de peur de tomber dans la malédiction de Lucifer, lequel se voulant rendre semblable à Dieu, fut oubliant de la création, et souvenez vous que vous êtes créature vile. Il est Seigneur, vous êtes Serviteur. Il est Dieu, vous êtes Homme. Il est éternel, vous êtes Mortel. Et ne vous imaginez pas d’avoir de vous-même tout ce que vous cherchez dedans ce livre, mais de la grâce et piété divine, parce que les vertus et effets de cette noble Science louable, ou teinture physique ne se peuvent montrer, par quoi les anciens Sages philosophes ont trouvé quatre ou principaux vertus en cette glorieuse trèsorière, parce que premièrement elle guérit le corps humain de plusieurs et diverses infirmités.
Secondement, parce qu’elle rétablit à perfection les corps imparfaits des métaux.
En troisième lieu parce qu’elle transmue les pierres dures en pierres précieuses.
En quatrième parce qu’elle rend toute sorte de verre ductile et malléable.
Quand au premier tous les Philosophes sont convenus quand la pierre Ematite rouge est rougie parfaitement elle ne fait pas seulement des merveilles dans les corps solides mais aussi dedans le corps humain.
Car la prenant intérieurement elle guérit toutes les infirmités, et aussi celles du dehors s’en oignant, et de la pation cardiaque, l’étique, l’illiaque pation, la colique, l’ictéritie, etc ....la maladie Egidy avec l’épileptie. Toutes espèces de fièvres sont guéries par icelle en la prenant souvente fois : la goutte, la sciatique sont guéries par elle s’en oignant. Elle ôte tout ce qui se trouve dedans un estomac malade, et arrête toutes les fluxions d’humeurs pectantes et les consumes en la buvant ou s’en oignant.
Prise à jeun elle chasse toute mélancolie ou tristesse d’esprit. Elle dessèche tout flux provenant du rhume, elle corrige aussi parfaitement les mauvaises odeurs. Elle arrête les fluxions des yeux larmoyant, atténue et dissipe la chassie. Elle chasse la rougeur, les taches en molifiant la peau, le cuir, le grain, la taye, la tache blanche, la cornée, l’ongle, la cataracte, ayant les paupières renversées, l’ardeur et les sustusion, et nue des yeux, toutes ces maladies sont facilement guéries par la médecine philosophique.
Elle conforte le cœur et les esprits en la buvant, apaise la douleur de tête s’en oignant aux tempes.
Elle rend l’ouïe aux sourds, et secoure toute douleur d’oreille, promet guérison aux hidropiques, rétablit les nerfs retirés s’en oignant, et répare les dents cariées en les lavant. Elle adoucie la puanteur d’haleine, son onguent guérit tout genre d’apostème, les emplatrant ou jetant au-dedans sa poudre, sèche les ulcères, les plaies, les cancers nolismeetangère, les antraies, dartes galles. La rogne démangeaison et la teigne sont guéries par icelle, elle efface les cicatrices de manière qu’une nouvelle chair est engendrée.
Elle rétablit le vin corrompu et aigre si elle y est mêlée. De la vient qu’elle dissout la pierre si on en boit, elle chasse le venin en la buvant, tue le vers si on s’en sert en poudre. Les cheveux blancs sont arrachés par elle en s’en oignant, elle efface les rides et taches du visage s’en oignant et promect un visage jeune.
Etant prise elle aide aux femmes en travail d’enfant, elle tire hors du ventre un enfant mort en l’emplatrant, provoque l’urine, provoque le coït et l’augmente, préserve d’ivrognerie, donne bonne mémoire, augmente et fortifie l’humide radical.
En outre, elle fait plusieurs autres biens au corps humain, comme étant par-dessus toutes les médecines d’hypocrate, Galien, Constantin, Pline, Rasis, Avicenne, et de tous les autres docteurs de cet art, en odeur, saveur, vertu et effet. Et remarque que cette médecine doit toujours être mêlée aux médecines qui convienne à chaque maladie.
Quant au deuxième, il est dit qu’elle transmue à la perfection tous les métaux imparfaits, cette transmutation est assez manifeste, car tout métal qui n’est pas argent elle le rend argent, et celui qui n’est pas or le fait or en couleur, substance, dureté, poids, maniment, fusion, dureté et mollesse.
Touchant le troisième, il est écrit qu’elle transmue les pierre rudes en pierre précieuses, parce que les jaspes vertes, les hyacinthes, le corral rouge et blanc, les émeraudes, chrysolites, la pierre de victoire et les saphirs peuvent êtres formés de cette matière. Du cristal, escarboucle, rubis ou la topaze peuvent être fait par elles qui surpassent les naturelles en vertus et substances et couleurs. Certes cette médecine par son excellence surpasse la vertu naturelle en ces pierres et autres auxquelles elle sera mise, en manière toutefois que les couleurs dépurées y soient mêlées, car elle liquéfie et remplit toute pierre.
Touchant le quatrième il est écrit qu’elle rend tout verre malléable, l’y mêlant quand il se liquéfie, car il est convertible en toute couleur.
Or les autres expériences dépendent du bon jugement de l’Artiste. On lit dedans les anciennes chronique de l’empereur que pour lors un empereur perdit un très grand combat avec le Sultan. Le Sultan ayant triomphé plusieurs nobles de l’armée de l’Empereur furent traduits dans le paganisme entre lesquels étaient un certain Protonotoire de l’Empire homme de grand Savoir, qui fut donné en garde à un certain païen, qui était aussi grand Philosophe en son pays, et y ayant été détenu un fort longtemps, un jour ce païen mû de compassion, appelant le Protonotoire lui dit : Voulez vous retourner dans votre pays natal : que plut à Dieu Mr votre Serviteur eut trouvé grâce devant vos yeux, auquel le Philosophe dit, j’ai pitié de vous, faites ce que je veux. Il lui dit Monseigneur je suis prêt de faire tout ce que vous voudrez, auquel le Philosophe dit, quand vous serez de retour en votre pays, vous direz ces paroles à votre grand Seigneur, qui est votre Dieu terrestre, mon Seigneur et Maître à qui j’ai appartenu vous salue Seigneur, et vous déclarerai son magistère et ses puissances. Commandez qu’on vous apporte toute sortes de métaux que vous fondrez et jetez dedans la poudre que je vous donne, et tous seront convertis en or très véritable.
Cela fait vous fondrez le cristal en la manière susdite et jetant la poudre dedans il se changera en rubis. En après vous ferez fondre du verre, et avec la susdite poudre il se rendra malléable. Ayant vu et accompli toutes ces choses, vous lui direz : c’est la puissance et la majesté de mon Seigneur.
Après ces choses vous lui direz de plus mon magistère que vous donnerez en potion aux plus sales lépreux et qu’ils s’en aillent coucher. Lesquels, étant bien couvert sueront et aussitôt seront guéris, en sorte qu’il leur semblera qu’ils ne marchent pas sur la terre, mais sur les plumes du vent.
Allez donc maintenant en paix et accomplissez mon désir. Il s’en alla et avec joie reconnu la vérité des choses susdites qu’il montra au grand Pontife et Empereur, et ainsi la médecine de ce Philosophe fût approuvée devant le grand Pontife et l’Empereur pour lors régnant, avoir la vertu de guérir toutes les infirmités des hommes et transmuer à perfection les corps imparfaits des métaux, et les pierres rudes en pierres précieuses et rendre le verre malléable. Par ainsi la grâce, la vertu et l’opération de toute puissante trinité et indivisible trinité, veuille préparer cette médecine à tout fidèle qui la recherche.
Ainsi soit-il.
Louange, gloire, action de grâces éternelles soient rendues à Dieu le Père, et à son fils unique : et aussi au Saint Esprit notre consolateur régnant trin-un avec Dieu le Père aux Siècles des Siècles.
Amen.
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