APHORISMES D'URBIGERUS
Aphorismi Urbigerani
Baron Urbiger
(Baro Urbigerus)
1690
À nos chers Disciples, Honorés Co-adeptes, et tous les partisans de notre Art Hermétique.
Tous trouvant, chers Fils qui avez atteint par nos moyens la vraie connaissance de notre Matière première, méritant de recevoir nos instructions plus avancées pour le reste du Procédé, afin d’extraire toute ambiguïté, que vous pouvez avoir conçu en notre absence, pour faciliter votre travail, et pour vous précautionner à amener votre travail à son ultime perfection ; nous allons ici, selon votre désir, vous exposer, pour votre salut et celui du public les Règles les plus infaillibles, nécessaires à prévenir les erreurs dans cette grande entreprise.
Et ainsi, vous, honoré Co-adeptes, ne pourrez jusqu’à présent jamais prévaloir de vous-même, jusqu’à venir à la Résolution de présenter au Monde l’entière Pratique de notre Art, joint à la Théorie ; nous sommes néanmoins plus que certain, que nous ne devrons recevoir aucune Réprimande de vous, pour avoir mis en lumière ces Règles nôtres, que nous avons écrites, de sorte que même ceux qui ne connaissent notre personne, verrons rapidement non seulement, que tout ce que nous avons écrit, est la réelle Vérité, montrant clairement la Théorie et la Pratique de tout l’Art Hermétique, mais confluerons aussi, que ces Opérations ont de nécessités souvent passées entre nos mains pour pouvoir donner de telle Règles positives et Instructions infaillibles, élucidant toutes les parties les plus obscures et Enigmes des Philosophes passés, et les alertant de tous les Accident qui peuvent arriver durant le travail avec notre sujet.
Nous sommes, disons nous, confiant, que vous ne nous blâmerez pas de ceci, puisque vous verrez aisément que notre Dessein est d’instruire nos Disciples, et prévenir les Bien pensant à cet Art le plus noble, d’être abusé et escroqué par n’importe quel prétendu Adepte, pour finir, ceux, qui devront par la Bienveillance Divine, et l’aide de nos Aphorismes, ou avoir autrement reçu le savoir bénit de notre première Matière, qui est la même dans nos trois voies pour produire le grand Elixir, ceux-là puissent par nos règles atteindre le but de leur Désir.
Ayant dans nos Voyages eut la fortune de rencontrer des Personnes de vrai Principe en Philosophie et Religion, nous ne pouvions leur donner l’accolade et les instruire pour qu’ils puissent atteindre la Perfection, qui ne peut être atteinte sans la connaissance de notre Art Céleste, par lequel comprenant tous les Mystères des Mystères, nous apprenons comment servir Dieu en Confiance et Vérité. Et puisque nous n’avons aucune Obligation à aucune Âme vivante pour la connaissance que nous possédons, l’ayant toute obtenue par la seule Bénédiction de Dieu Miséricordieux sur notre Travail et nos Expériences, étant par conséquent plus libre que ceux qui ont reçus cette Faveur de nous ou d’un autre Adepte, ils est de notre détermination lorsque nous rencontrons des personnes digne de faire de même. Vivant à présent en Angleterre, bien que n’étant pas Natif de ce Royaume, nous avons pensé qu’il était nécessaire d’écrire ces Aphorismes en langue Anglaise, car le Savoir ne s’intéresse qu’au sens, et j’espère qu’on pardonnera facilement toute Impropriété dans nos Expressions, et quand la Providence nous emmènera vers un autre Pays, comme nous avons connaissance de la plupart des Langages Européen, nous les publierons de même dans la Langue du lieu où nous serons, de façon que nous puissions obtenir plus rapidement les effets de nos Désirs qui ne visent à rien, mais désabusé par le Monde, sinon établir certaines Marques évidentes permettant de distinguer ce qui a de la valeur de ce qui n’en a pas, et amener les Hommes à quitter leurs Formes qui ne leurs sont pas nécessaire, en leur enseignant la vrai manière de Servir Dieu, qui est la seule chose qui puisse les rendre heureux en ce Monde et en l’autre.
Aphorismi Urbigerani,
Ou certaines règles, démontrant clairement les Trois Voies infaillibles pour préparer le GRAND ELIXIR des PHILOSOPHES.
I.
La Science Hermétique consiste seulement en la parfaite connaissance de la Matière première des Philosophes qui est dans le royaume minéral non encore déterminé par la Nature.
II.
Une matière non déterminée étant le commencement de tous les Métaux et Minéraux, il s’en suit que dès que l’on est assez heureux pour la connaître et la concevoir, il devient aussi aisé de comprendre leurs Natures, Qualités et Propriétés.
III.
Bien que quelques Personnes, sous l’emprise de fausses Notions, rêvent que la première Matière doit être trouvée dans quelque endroit particulier, et à différentes époques de l’année, par la Vertu d’un Aimant Magique, nous sommes certains (et ceci en accord avec notre Divin Maître Hermès) que toutes ces suppositions sont fausses, elle se trouve partout et en tout temps et seulement par notre Science.
IV.
L’Art Hermétique consiste en la vraie Manipulation de notre Sujet indéterminé, qui avant de pouvoir être amené au plus haut degré de Perfection, doit par nécessité passer par toutes nos opérations Chimiques.
V.
Nos Opérations Chimiques sont les suivantes, Sublimation, Dissolution, Filtration, Cohobation, Distillation, Séparation, Réverbération, Imbibition et Digestion.
VI.
Quand nos disons ces Opérations nôtres, elles ne doivent pas être entendues comme les Opérations communes des Sophisticateurs des Métaux, dont l’industrie consiste seulement à distinguer les Sujets de leur Forme, et leur Nature : mais les nôtres sont réellement pour transfigurer notre Sujet, en conservant leurs Nature, Qualité et Propriété.
VII.
Ceci est notre Sujet, après qu’il soit passé par toutes ses Opérations, qui toujours imite la Nature, il est appelé la Pierre des Philosophes, ou la Quintessence des Métaux, étant composé de l’Essence de leurs quatre Eléments.
VIII.
Les Métaux et Minéraux que la Nature a déjà déterminé, bien qu’ils puissent être rétrogradés en l’Eau vive Mercurielle, et ses Vapeurs, ne doivent en aucun cas être pris pour Matière première des Philosophes.
IX.
Notre vraie et réelle Matière est seulement une Vapeur, imprégnée de Semence Métallique, non déterminée, crée par Dieu Tout Puissant, générée par le concours et l’influence des Astres, contenue dans les entrailles de la Terre, comme la Matrice de toute chose créée.
X.
C’est notre Matière qui est appelée indéterminée, parce que, étant un intermédiaire entre le Métal et le Minéral, et n’étant pas l’un d’entre eux, elle a en elle le pouvoir de les créer tous les deux, en fonction du Sujet qui convient.
XI.
Une telle Vapeur Métallique, congelée et nourrie dans les Entrailles de la Terre est appelée indéterminée, et quand elle enfante le Serpent avec la Beauté et son feu additionnel final, le Vert déterminé – Dragon de Philosophe et sans la vraie connaissance et la Manipulation correcte de lui rien ne peut être fait en notre Art.
XII.
Ce Dragon Vert est l’Or naturel des Philosophes, extrêmement différent du vulgaire, qui est corporel et mort, ayant atteint la fin de sa Perfection par la Nature, et par conséquent incapable de générer, à moins qu’il ne soit premièrement généré lui-même par notre Eau Mercurielle, mais le nôtre est spirituel et vivant, ayant la Faculté générative en lui, et dans sa Nature propre, et ayant reçu la qualité Masculine du Créateur de toutes choses.
XII.
Notre Or est appelé Naturel, car il ne peut être fait par l’Art, et parce qu’il n’est connu de personne, excepté des vrais Disciples d’Hermès, qui savent le séparer de sa forme grossière originale. On l’appelle aussi Philosophique, et si Dieu n’avait été si bienveillant, de nous créer ce premier Chaos, tout notre adresse et notre Art serai vain pour élaborer le grand Elixir.
XIV.
Hors de notre Or, ou indéterminé Dragon Vert, sans addition d’aucune chose créée, nous savons comment extraire avec le Menstrue Universel tous les Eléments ou Principes nécessaires à l’élaboration de notre Grand Œuvre. Ce qui est notre première voie de préparer le Grand Elixir, et parce que c’est notre premier Chaos doit être trouvé sans dépense, et ne coûte que le labeur de l’extraire hors des Mines, ce n’est pas sans raison qu’on l’appelle la Voie du Pauvre.
XV.
Les Opérations dans notre première voie étant en quelque sorte les même que celles de la seconde, qui est quand nous conjoignons notre Dragon déterminé avec notre Serpent, nous devons (afin d’éviter les Répétitions) dans les Aphorismes subséquents donner les Instructions pour toutes les deux.
XVI.
Notre Serpent, qui est aussi contenu dans les Entrailles de la Terre, étant de toutes les choses créées les sujets le plus proche de la Nature Féminine pour notre Dragon, alors par leur copulation un tel germe astral et métallique, contenant nos Eléments, doit être aussi produit, effectué le total Mystère d’Hermès, bien que se soit avec quelques Dépenses et de Temps.
XVII.
Puisque notre Serpent est de toute les choses créées le sujet le plus proche de la Nature Féminine pour notre Dragon, elle doit après leur Copulation être prise pour Base de notre travail Philosophique, car hors des ses entrailles, sans l’aide d’aucun Métal ou Minéral, nous devons en tirer nos Principes ou Eléments, nécessaire à notre Travail, étant rétrogradés par le Menstrue Universel.
XVIII.
Ce Sujet Féminin ne peut être rétrogradé, à moins de le libérer de ses impuretés, et Qualités Hétérogènes, il est premièrement animé par ses qualités Homogènes, qui font qu’il est apte à recevoir l’Amour spirituel de notre Dragon Vert.
XIX.
Après que notre Serpent soit lié par sa Chaîne, pénétré par le Sang de notre Dragon Vert, et transformé, en passant neuf ou dix fois par le Feu combustible, en Air Elémentaire, si vous ne le trouvez pas extrêmement furieux et extrêmement pénétrant, ceci est un signe que vous n’avez point touché notre Sujet, la Notion d’Homogénéité ou leur Proportion.
XX.
Si ce Serpent furieux, après qu’il soit dissout par le Menstrue Universel, filtré, évaporé, et congelé neuf ou dix fois, ne vient pas dessus en Nuage et ne se transforme en Lait Virginal, ou Eau Métallique Argentine, non corrosive, mais néanmoins insensiblement, et de manière invisible, dévorant toute chose l’approchant, on peut voir pleinement que vous vous écartez de la Notion de notre Menstrue Universel.
XXI.
Le Serpent dont je parle maintenant est notre véritable Eau Céleste, ou vrai Aigle et Mercure des Philosophes, grandement différent de celui du vulgaire, qui est corporel, grossier, mort et plein de Qualités Hétérogènes, un Sujet tombé de sa Sphère, tel un Fruit non mûr de l’Arbre. Mais le nôtre est spirituel, transparent, vivant, résidant en sa propre Sphère, tel un Roi sur son Trône.
XXII.
Quoique le Mercure vulgaire est un fruit si vert, corporel et mort, en vérité si vous savez comment l’amalgamer avec notre Dragon, et le rétrograder avec le Menstrue Universel, vous devez être assuré que par ce moyen aussi vous serez capable de préparer un Mercure Sophique, avec lequel vous produirez certainement le Grand Elixir, découvrirez le Secret des Secrets, et ouvrirez les portes les plus fermées, et commanderez à tous les Trésors du Monde.
XXIII.
Notre Mercure est appelé le Mercure des Philosophes, car il est un Sujet qui ne peut être trouvé tout préparé, et doit être nécessairement préparé par nos Préparations Philosophiques, à partir de notre premier Chaos, et bien qu’il soit Artificiel, il est cependant préparé naturellement, la Nature que l’on imite en sa Préparation contribue aussi à son élaboration.
XXIV.
Puisque notre Sujet ne peut être appelé le Serpent ardent des Philosophes, ni avoir le pouvoir de soumettre aucune chose créer, avant qu’il n’est reçu sa Vertu et Qualité de notre Dragon Vert, et du Menstrue Universel, par lesquels il est premièrement soumis, dévoré et enfoui dans leurs Entrailles, desquelles ils renaît à nouveau, devenu alors capable des mêmes Vertus de tuer et vivifier, vertus qui sont naturelles en notre dragon et Menstrue Universel.
XXV.
Le Menstrue Universel des Philosophes est ce menstrue Céleste, sans lequel rien ne peut vivre ou subsister en ce Monde ; c’est aussi ce noble Champion qui délivre la Vierge immaculée, Andromède, qui par longtemps fut attaché au Rocher entre les mains du Dragon, ayant accepté tout l’Amour spirituel par crainte d’être éternellement ruinée et dévorée par lui (ce qui n’aurait pu être évité, si ce noble Champion n’était venu la délivrer). Elle doit accoucher d’un Enfant, qui deviendra la Merveille des Merveilles, et Prodige de la Nature.
XXVI.
Si notre Vierge dans son confinement, par avant qu’elle ne soit libérée, ne manifeste pas son extrême Beauté avec tout son intérieur : ses diverses, ses délicates et charmantes Couleurs naturelles qui sont très plaisante à la vue, cela signifie, qu’elle n’a pas suffisamment apprécié la compagnie spirituelle du Dragon.
XXVII.
Si le Menstrue Universel n’a pas totalement délivré la Vierge des griffes du Dragon, c’est un signe qu’elle n’était, soit pas suffisamment libre de ses Qualités Hétérogènes, soit qu’elle ne reçut pas de la chaleur extérieur une Qualité suffisamment pénétrante, ou que le Menstrue Universel était trop faible pour effectuer cet ouvrage.
XVIII.
Pour savoir si l’Amalgame, la Sublimation, la Dissolution, la Filtration, la Coagulation, et la Distillation ont été naturels et Philosophiques, tout le corps du Serpent doit traverser spirituel et transparent, ne laissant au fond derrière lui, des Fèces qu’en très petite quantité, qui ne peut être réduites par aucun Art ; soit en le Mercure coulant, ou autre substance métallique.
XXIX.
Après la Séparation et toutes les Opérations mentionnées ci-dessus, si notre Serpent, étant amalgamé à n’importe quel Métal, pure ou impur, ne peut supporter la Fusion, ce sera en vain d’essayer de poursuivre, car vous pouvez être sûr que vous ne marchez pas dans la vraie Voie de l’Art Hermétique.
XXX.
Nos Distillations Philosophiques consistent seulement en l’exacte Séparation de notre Eau Spirituelle et Mercurielle de tous ses vénéneuses Substances huileuses, qui ne sont d’aucune utilité en notre Art, et ceci malgré que le Caput Mortuum soit laissé derrière après la première Distillation.
XXXI.
Si après la première Distillation une Huile extrêmement corrosive et pénétrante ne monte pas (dès qu’elle apparaît au Col de la Retorte le ballon de réception doit être changé) cela signifie que la distillation n’a pas été faite correctement, et par Conséquence, que le Feu interne de notre eau Métallique vaporeuse, étant brûlée et corrodée par ses Vapeurs empoisonnées, et le Feu extérieur, est encore mélangé et est demeuré avec elles et le Caput Mortuum.
XXXII.
Au cas où vous devriez commettre une telle Erreur en cette première Distillation, il ne sera jamais en votre pouvoir de préparer le Mercure Double des Philosophes, à moins que vous ne recommenciez à nouveau, et si vous avez plus d’Habilité en notre Art, vous préparerez aisément notre Mercure Simple, avec lequel vous ferez des grandes et miraculeuses choses.
XXXIII.
Cette Huile rouge sang avec ses Fumées pénètre toute partie et Atome de tous les Métaux et Minéraux, et principalement l’Or de la dissolution duquel on doit pouvoir aisément extraire la teinture ou Essence avec de l’Esprit de Vin parfaitement rectifié, et le fait passer avec lui par l’Alambic, ce qui est en vérité une grande Médecine pour les corps humains.
XXXIV.
Une teinture d’un rouge sang profond et d’excellente Vertu peut aussi être extraite du Caput Mortuum mentionné ci-dessus, malheureusement et accidentellement mélangé avec le Soufre intérieur de notre Eau Mercurielle, ainsi que l’huile rouge, par l’intermédiaire de l’Esprit de Vin rectifié ; qui après évaporation donne une Poudre, qui imbibée et digérée Philosophiquement vous donnera la Médecine des Médecines, proche du Grand Elixir, par laquelle vous pourrez rapidement guérir toutes sortes de désordres, à la grande admiration des Gallénistes, et l’admiration des Chimistes Vulgaires.
XXXV.
La plupart des Philosophes, malgré leur l’intention d’aller plus loin en la perfection de notre Art Céleste, ont employé cette Huile rouge rendue Potable en Médecines internes, ou externes sans autre Préparation en attendant d’avoir obtenu le grand Elixir.
XXXVI.
Si le Caput Mortuum n’a pas la Qualité Magnétique d’attirer à lui le Spiritus Mundi provenant des Astres, c’est un signe qu’à la fin de la Distillation de l’Huile rouge, le feu extérieur était si violent qu’il en a brûlé l’Aimant qui est contenu dans les premières Fèces de notre Eau Mercurielle.
XXXVII.
Après la première Distillation, si la moindre Partie de notre Eau Virginale Mercurielle puisse de quelque manière être transformée en Mercure coulant, ou autre Substance Métallique, c’est le signe évident que soit le Sujet, soit sa Préparation et Réduction en Eau, n'ont été réellement naturel ou Philosophique.
XXXVIII.
Le Spiritus Mundi mentionné ci-dessus, bien que d’aucun usage en notre grand Œuvre, est toutefois un excellent Menstrue pour extraire les Teintures des Métaux, Minéraux, Animaux et Végétaux, et pour effectuer de grande choses dans l’Art de volatiliser les corps fixes et principalement l’Or.
XXXIX.
Un grand nombre des Prétendants au véritable Savoir hermétique préparent des Menstrues, pour dissoudre le Mercure Commun, et le change en Eau de différentes manières, et par différentes addition de Sels, Sulfures, Métaux et Minéraux. Mais parce que toutes ces Préparations sont sophistication, n’importe qui expert en notre Art sera capable de réduire à nouveau ce menstrue en mercure Coulant.
XL.
La Qualité de notre Eau Mercurielle étant de volatiliser tous les corps fixes, et de fixer tous les corps volatils, se fixant avec ceux qui sont fixes, en accord avec leur Proportion, dissolvant son propre Corps, elle s’unit avec eux de manière inséparable, conservant toujours ses propres Qualités, et elle ne reçoit aucune augmentation de n’importe quelle chose créer, mais la reçoit seulement de son Corps cru.
XLI.
Notre Eau Mercurielle a tant de sympathie avec les Astres, que si elle n’est conservée Hermétiquement close et scellée, en peu de temps, semblable à un Serpent ailé, elle s’envolera d’une manière merveilleuse vers sa propre Sphère, emmenant avec elle tous les Eléments et Principes des Métaux, et ne laissant rien derrière elle.
XLII.
Plusieurs Prétendants à la Science Magique préparent des Aimants, pour attirer de l’air, et (comme ils prétendent) des Astres différents Menstrues, qu’ils pensent nécessaires à la Production du Grand Elixir ; mais leurs Aimants étant composés de différentes choses déterminées, et bien que leur Menstrues soient de grand Dissolvants nous sommes loin d’être assurés qu’il possède la connaissance pour effectuer aucune des réelles Expérience en notre Art.
XLIII.
Certains pensent, qu’à moins que l’Opérateur ne soit un Maître en la Science Magique, et comprenne fondamentalement toutes les Expériences, il ne sera jamais capable par aucun Art de produire aucune chose que peut produire l’Elixir Universelle. Maintenant, bien que nous ne dénions pas que la Connaissance Magique soit nécessaire pour atteindre les plus hauts degrés de Perfection dans toutes les Sciences, toutefois nous sommes certains que cela n’est pas nécessaire pour élaborer le Grand Elixir des Animaux, métaux, Pierres Précieuses, et Végétaux.
XLIV.
Notre Lait Virginal, ou Eau Métallique, étant amenée à une parfaite Spiritualité, et Diaphanité parfaite, est appelé Chaos véritable des Philosophes ; car par cela seul, sans aucune autre addition d’autre chose créée, ou préparée artificiellement, nous pouvons préparer et séparer tous les Eléments, qui sont requis pour Former notre Microcosme Philosophique.
XLV.
Pour comprendre correctement, comment avec ceci, notre Chaos, nous formons le Microcosme Philosophique, nous devons nécessairement premièrement comprendre le grand Mystère de la Création du Macrocosme ; car il est impératif d’imiter et d’utiliser la même Méthode dans la Création de notre Microcosme, que le Créateur a utilisé dans la Formation du Macrocosme.
XLVI.
Lorsque notre Chaos ou Eau Céleste s’est purifié lui-même de son Corps grossier et palpable, il est appelé Ciel des Philosophes, et le Corps palpable Terre, qui est vide, déserte et obscure. Et si notre Divin Esprit, qui est charrié sur la surface des Eaux, n’enlève pas à ce Corps palpable cette précieuse Semence Métallique, en dépit de nos intention, nous ne seront jamais capable par aucun Art d’aller plus avant en la perfection de notre Microcosme
XLVII.
Ce Ciel des Philosophes, après qu’il soit séparé de la Terre, contenant notre Semence Philosophique, et Aimant de notre Sel de Nature, et des Eaux superflues, il est appelé le Mercure simple de l’homme sage, car qui peut l’atteindre atteint en même temps la Connaissance et le Pouvoir de rétrograder les Métaux, les Minéraux, etc.… de manière à les réduire à leur premier Etre, pour perfectionner les Corps imparfaits, et vivifier les Corps morts, conservant toujours en lui sa propre Propriété et Qualité, et pour produire le Grand Elixir par les moyens usuels des Philosophes.
XLVIII.
Après que nous ayons séparé l’Eau de l’Eau, par quoi je veux dire l’Eau Mercurielle Céleste de l’Eau superflue, qui est le flegme, par la Bénédiction Divine et l’Infusion de notre saint Esprit, nous ne savons pas en notre doute, mais nous devrions être capables de faire sortir de notre Terre différents Fruits et Sujets, avec lesquels nous pourrons sûrement effectuer toute la Création, poussant notre œuvre à son plus haut Degré de Perfection.
XLIX.
Notre Eau Mercurielle étant aussi brillante que les Cieux, et notre Corps grossier et palpable, qui s’est séparé lui-même de notre Eau Céleste, ayant les même Propriétés et Qualité qu’avec la Terre, rien sinon l’Ignorance ne pourra dénier qu’ils sont les vrais Cieux et la vraie Terre des Philosophes.
L.
Si après la Séparation de l’Esprit des Eaux superflues, le Monde, dans lequel elle est contenue n’apparaît pas très clair, et plein de lumière, et de la même clarté que notre Eau Céleste, c’est un signe que la Séparation ne s’est pas complètement effectuée, l’Esprit étant toujours mêlé avec les Eaux.
LI.
Si en l’espace de neuf ou dix Semaines, ou deux Mois Philosophiques au plus, notre Eau Mercurielle ne s’est pas encore séparée elle-même de sa propre Terre contenant la Semence Métallique, c’est un signe évident que vous vous êtes égaré soit dans le travail, ou que sa Digestion, ayant été trop violente, à confondu et brûlé le Sujet principal de la Création.
LII.
Cette Terre Philosophique, contenant notre sujet Principal, après qu’il ait été séparé de toutes les Eaux, doit être séchée doucement par quelque Chaleur externe, pour la débarrasser de son Humidité superflue, de façon à ce qu’elle puisse recevoir la Céleste Humidité de notre Eaux Argentine, par laquelle s’unissent les Fruits les plus noble, avec lequel notre Microcosme Philosophique est généré, nourrit et saturé.
LIII.
Si la Terre, après qu’elle ait été réverbérée, et humectée de notre Humidité Céleste, n’enrichit pas notre Air avec les Fruits divins espérés, vous devez alors être certain, que durant le séchage, le Feu extérieure à été si violent, qu’il a brûlé le Feu interne et la Nature de la Terre, et conséquemment détérioré votre Ouvrage, ainsi que l’élaboration du Mystère de la Création, en accord avec les plus nobles, riches, courtes, plus naturelles et secrètes voies des Philosophes.
LIV.
Au cas ou la Terre serait totalement détruite par la violence du Feux extérieur, il est à peu près certain que vous ne puissiez continuer notre noble Création avec elle ; cependant, si vous savez comment amalgamer notre Mercure simple avec l’Or commun, qui est dissout, vivifié et renouvelé par lui, vous pourrez être sûr d’effectuer le Grand Elixir, bien que moins rapidement, bien que moins riche, que si vous l’aviez fait autrement. Et c’est notre troisième voie.
LV.
L’Amalgamation de notre Mercure simple avec l’Or commun consiste seulement en la bonne proportion, et dans l’indissoluble Union des deux, qui s’effectue sans aucun Feu externe en très peu de temps ; sans la Proportion exacte et la parfaite Union vous ne pourrez espérer leur Mariage à aucun moment.
LVI.
Sachez-le, la bonne Proportion est de dix parts de notre Mercure simple pour une d’Or commun le plus fin, qui est dissout en lui, comme la Glace fond dans l’Eau commune, de manière imperceptible, et dès que la Dissolution accomplie, la Coagulation et Putréfaction doivent suivre, Effet que vous ne pourrez voir si le Mercure excède en Proportion. Alors lorsque votre Or aura été bien amalgamé, uni, putréfié, et digéré de manière inséparable avec notre Mercure Simple, vous aurez alors seulement notre Soufre Philosophique, pendant ce temps on aurait pu effectuer toute l’œuvre en travaillant sans Or commun.
LVII.
Bien que notre Mercure Simple soit extrêmement volatil et spirituel, puisqu’il est le véritable Agent, digérant la Semence ou l’Essence de tous les Métaux et Minéraux, non digéré il adhérera naturellement à tous, s’il est mis avec eux, et le les quittera qu’en le soumettant à un feu de Fusion pendant plusieurs heures.
LVIII.
Ce Mercure simple, qui avant sa rétrogradation était d’une Nature féminine, et qui avant de quitter toute sa Terre, était Hermaphrodite, ayant le pouvoir de deux Sexes, et devenu maintenant à nouveau de Qualité Féminine, et bien qu’il est perdu le Feu visible Masculin, il a néanmoins conservé le sien, qui nous est invisible, et avec lequel il effectue ses Opérations visibles en digérant les Métaux imparfaits, après qu’il soit Déterminé avec n’importe lequel.
LIX.
Si notre Mercure (la Proportion étant strictement observée) doit être amalgamé avec n’importe quel Métal imparfait, étant premièrement déterminé avec un qui aura été fixé, il régénérera et perfectionnera le même, ne perdant la moindre Partie des sa vertus ou Quantité. Lequel Métal après digestion d’un Mois Philosophique (comme la plupart des Philosophes enseignent) pourra résister à tous les Essais et sera bien meilleur que n’importe quel Naturel.
LX.
La détermination de notre Mercure avec n’importe quel Corps fixe doit être fait en dissolvant une petite quantité de « remplissant » rouge ou blanc suivant la Couleur et la Qualité du métal que vous désirez améliorer, et si vous n’errez point dans la Séparation et l’Union des Sujet, vous serez assuré d’atteindre votre désir après la Digestion Philosophique.
LXI.
Pour savoir si le Mercure simple est correctement préparé, ou est parvenu à sa perfection, une Goutte déposée sur une plaque de Cuivre rougie, doit la blanchir de part en part et ne doit plus s’en séparer, à moins d’être mis en Fusion. Si ce n’est pas le cas, ce sera la simple Démonstration que soit votre Mercure n’est pas préparé correctement, ou qu’il n’est pas encore séparé de sa Terre.
LXII.
Si votre Mercure simple, mis sur sa propre Terre sèche, ne s’unit pas avec l’Essence des Métaux, apparaissant plus rouge que le Sang, et brillant plus que le Feu, ce qui est la marque de la Réception de son propre Feu intérieur, et que l’aigle a bu le Sang du lion Rouge, il est évident que vous vous êtes égaré dans la Manipulation de la Terre.
LXIII.
Ce Mercure, imprégné de l’Essence, ou Soufre des Métaux, est appelé le Mercure Double des Philosophes, qui est d’une Qualité bien plus grande, et de plus grande Vertu que le Mercure Simple, par les Imbibition duquel avec le Sel de Nature, après qu’il soit saturé avec le simple, tout le Mystère de la Création du Microcosme Philosophique est maintenu et perfectionné.
LXIV.
Pour savoir si votre Mercure Double est préparé Philosophiquement, et suffisamment imprégné de son propre Feu Naturel interne, mettez une Goutte sur une plaque d’Argent portée au rouge, et si l’Argent n’est pas pénétré de part en part se teignant en rouge foncé, et pouvant endurer le feu de Fusion, cela signifiera que vous avez échoué dans sa préparation, ou que vous ne lui avez pas donné assez de temps pour être pleinement saturé de sa propre Terre.
LXV.
Cette teinture rouge foncé, extraite de notre Terre Philosophique, est appelée notre Soufre, notre Or essencifié non Digéré, notre Feu intérieur élémentaire, et notre Lion Rouge : car sans son Aide et Concours il est impossible de nourrit, digérer ou accomplir, notre Monde Philosophique, car il est le seul idoine, et la véritable Essence de tout le travail de notre Création.
LXVI.
Lorsque la Terre a perdu son Âme, ce qu’il en reste est l’Aimant véritable, attirant le Sel de Nature du Feu combustible après une violente Calcination de plusieurs heures, lequel Sel après sa Purification et Clarification est appelé Terre clarifiée ou Sel des Philosophes, qui en s’unissant avec notre Mercure simple ou double, et après Digestion, est appelé par notre Maître Hermès l’Esprit Universel terrestréifié.
LXVII.
L’Extraction, la Purification, et la Clarification de notre Terre ou Sel de Nature doit être faite par notre Mercure Simple : qui étant mis sur la Terre réverbérée, l’attirera à lui, et s’unira à elle, l’en séparant par une douce Distillation après quoi vous posséderez le Sel des Philosophes.
LXVIII.
Nous devons utiliser aussi notre Mercure simple pour l’extraction de sa propre Âme hors de son Corps, et pour sa Clarification ultérieure, cependant parce que c’est un Menstrue philosophique et permanent, il ne perd rien de ses Prérogatives naturelles, ni ne perd rien en quantité, étant notre véritable Alkaest, comme Paracelse aime l’appeler.
LXIX.
Ces trois Principes, ou Eléments de notre Chaos, parfaitement séparé de leurs impuretés, et amené à leur plus haute Perfection, sont appelés avec raison les trois Travaux d’Hercule, car après leur Préparation le Travail, le Trouble et le Danger deviennent du passé.
LXX.
Quelques Opérateurs fous prétendent, que notre Grand Elixir peut être préparé d’une manière très aisée, et sans aucun trouble, à ceux-ci nous répondrons brièvement avec notre Maître Hermès, que de tels Imposteurs ne connaissent ni notre Matière, ni sa vraie Préparation. De ce fait nous ne dénions pas, mais toute Personne Saine, de n’importe quelle âge qu’elle puisse être, peut comprendre tous nos Travaux d’Hercules, nécessaire à notre ouvrage.
LXXI.
Nos Opérations appelées Herculéennes en rapport avec le reste du Travail, qui est très facile, sans Trouble ni Danger, et ayant été appelé pour cette raison Jeux d’Enfants, car un Enfant ou une Femme, doué de raison peu aisément effectuer ce travail et l’amener à sa plus haute Perfection, suivant les Dires de tous les vrais Philosophes.
LXXII.
Bien que les Opérations mentionnées ci-dessus sont, de l’opinion commune des Philosophes, estimées difficiles et dangereuse, nous pouvons assurer en toute conscience que nous les avons effectué sans aucune aide sur un Feu commun de Cuisine, comme il est connu de certain Co-adepte, et de nos Amis qui ne pouvait qu'admirer et approuver notre ouvrage.
LXXIII.
Aucun véritable Adepte ou parfait Artiste ne pourra dénier que tout le Travail du Grand Elixir peut depuis le commencement jusqu’à la fin être effectué en un seul Fourneau, en un seul Vaisseau, par une seule personne, à très peu de frais.
LXXIV.
Quelques Imposteurs voudront persuader le Vulgaire, que l’Or, l’Argent, et bien d’autres ingrédients sont requis pour faire le Grand Elixir en suivant notre plus noble voie : par la Doctrines de tous les Philosophes, et nos propres Règles infaillibles, il est plus que certain que nous n’avons jamais utilisé aucun de leurs Ingrédients, jamais d’Argent ni d’Or, (sauf celui mentionné dans notre troisième voie) jusqu’à ce que nous parvenions à la Fermentation de nos Elixirs.
LXXV.
Nous vous assurons de même avec tous les vrais Philosophes, que toutes les choses nécessaires à votre Travail Philosophique à part les Vaisseaux, et quelques instruments nouveaux appartenant au Fourneau, peuvent être achetés pour moins d’une simple Guinée, et cela partout à n’importe qu’elle époque de l’année.
LXXVI.
Puisque l’on ne doit jamais utiliser ni Or ni Argent en la Formation et Cibation de notre Travail Philosophique, il s’ensuit, que le vieil adage utilisé par plusieurs Auteurs, que si l’on ne travaille sur l’Or il est impossible de faire de l’Or, n’est dû qu’a l’incompréhension de l’Homme qui ne comprend pas notre Art.
LXXVI.
Lorsque nos travaux d’Hercules sont amenés à Perfection, qui est quand nos trois principes, ou Elément sont préparés, purifiés et perfectionnés, tant que leur l’Union Philosophique et inséparable ne sera pas effectuée, il ne faudra pas espérer le Grand Mystère de notre Création.
LXXVIII.
Nos Principes ou Elément étant amené à une Union et Digestion parfaite et inséparable, on les appelle le Mercure Triple des Philosophes, qui étant fini couronnera la Création et Formation de notre travail.
LXXIX.
De notre travail de la Création du début jusqu’à sa fin parfaite, à notre connaissance, il faut neuf Mois pour atteindre la perfection pour tout Artiste habile suivant nos règles, à moins que quelques Accident se produise durant la Préparation de nos Travaux d’Hercule : pour prévenir une telle chose nous travaillons en un Vaisseau de terre, que nous trouvons bien meilleur que tout vaisseau de Verre, et que tous les anciens Philosophes ont préféré utiliser.
LXXX.
Avant que vous n’en veniez à l’Union de nos Eléments, votre Terre clarifiée doit être avant tout digérée par un Feu de Cendre modéré et continuel, afin de la débarrasser de toute humidité non naturelle, qu’elle pourrait avoir attiré après sa Purification, et ceci afin de lui permettre de recevoir notre Mercure simple qui doit la nourrir dans son enfance.
LXXXI.
Si votre Terre clarifiée, après qu’elle ait été digérée durant l’espace de tout un Mois, n’apparaît pas aride, subtile et frangible, cela signifiera que vous n’avez pas bien accompli sa Purification ou la Clarification, ou que l’humidité extérieure qu’elle a attirée y est toujours attachée.
LXXXII.
Prenez grand Soin de ne pas commencer les Imbibitions de votre Terre, avant qu’elle ne soit très bien purifiée, clarifiée et séchée, et qu’elle soit devenue très subtile et extrêmement frangible, car cela serait d’un grand Désagrément pour votre Œuvre comme pour votre Mercure, et bien que cela ne détruise votre ouvrage vous perdriez beaucoup de Temps.
LXXXIII.
Après que la Terre est Clarifiée et a été amené à un parfait état de Pureté et de Frangibilité, elle doit être imbibée avec huit part de notre Mercure Simple, ou Lait de Vierges, qu’elle absorbera très rapidement comme une éponge, ce qui démonte l’affâmement de notre Enfant ; et ensuite le Feu doit être continué jusqu’à ce que notre Enfant ait faim à nouveau.
LXXXIV.
Si en l’espace de deux ou trois jours, ou quatre au plus, l’Enfant ne montre pas de signe d’affâmement en devenant très sec et frangible de nouveau, cela devient le signe évident que vous l’avez vaincu par excès de nourriture.
LXXXV.
Un grand soin doit être apporté en le nourrissement de notre Noble Enfant, car si vous n’observez pas bien nos Règles infaillibles, vous ne serez jamais capable de l’amener à parfaite Maturité, car la notion de la Proportion de nos Imbibition, et la manière de les faire vous amènera à la fin infaillible et prospère de notre Oeuvre.
LXXXVI.
L’on doit toujours observer que le Feu soit toujours modéré, tant que vous faites vos Imbibitions, par peur de forcer quelque part de Mercure à quitter la Terre ; car une Chaleur modérée fait l’Union entre l’Ame et le Corps et parfait tout le Travail ; au contraire un Feu trop Violent désuni et détruit tout.
LXXXVII.
L’Enfant étant sec, l’Imbibition doit être répéter, et cette Méthode doit être suivie jusqu’à ce que la Matière ait reçu son poids de Mercure ; après quoi si elle n’est pas devenue fixe, fondante comme de la Cire, et plus Blanche que la Neige, vous devez continuer les Imbibition jusqu’à l’apparition de ce signe.
LXXXVIII.
Les Imbibitions ne doivent pas être faite plus souvent que une fois tous les trois ou quatre jours, après lesquels vous trouvez que votre Matière qui a bu tout votre Mercure, être en grand besoin de Nourriture, qui doit lui être donné, jusqu’à ce qu’elle soit rassasiée, ce qui se verra lorsqu’elle coulera de nouveau comme de la Cire.
LXXXIX.
Votre Matière étant amenée à une parfaite Fusibilité, et incomparable Blancheur, et fixité inaltérable, alors, maintenant que vous avez achevé l’Elixir au blanc, qui étant fermenté avec de l’Argent fin en feuilles aura la Capacité de transmuté tous les Métaux inférieurs en Argent le plus fin du Monde.
XC.
Avant que l’Elixir au blanc ne soit fermenté avec l’Argent commun, vous pouvez le multiplier, tant en Vertu qu’en quantité en continuant les Imbibitions avec le Mercure Simple, ce qui peut amené sa Vertu à un degré Infini.
XCI.
L’Elixir au blanc étant amené à son Degré de Maturité, désirant aller vers le plus haut Degré de Perfection, au lieu de le fermenter avec de l’Argent, il doit être Cibé avec sa propre chair et son propre Sang, ce qui donne le Mercure double, qui étant nourri, multiplié en Quantité et Qualité, et digéré termine tout l’Ouvrage.
XCII.
Dès que la première Imbibition est faite, vous verrez une grande Altération dans votre Vaisseau, vous ne verrez rien sinon un Nuage emplissant tout l’espace du Vaisseau, le Fixe se battant avec le Volatile, et le Volatile avec le Fixe. Au début le Volatil l’emporte, mais à la fin par son Feu interne uni au Feu externe, ils sont tous deux unis et fixé de manière inséparable.
XCIII.
L’on doit observer que le Vaisseau de Verre, qui doit être ovale, avec un Col d’un demi pied de long, le tout en verre épais, soit de taille suffisante, de façon à ce que la matière mise dans le Vaisseau, elle n’occupe que le tiers du volume vide, mais il ne faut pas qu’il soit trop grand autrement cela serai un obstacle à l’accomplissement de l’œuvre, et s’il est trop petit il explosera en morceaux.
XCIV.
Après que vous ayez Cibé le noble Elixir avec notre double Mercure, et avant qu’il puisse arriver à sa parfaite Fixité, il doit forcément passer par tous les Etats et Couleurs de la Nature, par quoi nos jugeons son Tempérament et son Etat.
XCV.
Les Couleurs constantes et essentielles qui apparaisse durant la Digestion de la Matière, et avant qu’elle vienne à Perfection sont essentiellement trois, La Noire, qui signifie la Putréfaction et la Conjonction des Eléments, la Blanche, qui indique sa Purification, et la Rouge qui indique la Maturation. Le reste des Couleurs qui apparaissent et disparaissent durant le progrès de l’Oeuvre ne sont qu’accidentelles et inconstante.
XCVI.
À chaque Cibation de sa propre Chair et Sang, Régénération de ses Couleurs et Digestion, l’Enfant grandira de plus en plus fort, pour qu’à la fin étant pleinement saturé et digéré, il soit appelé le Grand Elixir des Philosophes, avec lequel vous serez capable d’effectuer des Merveilles dans tous les Domaines, tant bien Animal que Minéral et Végétal.
XCVII.
Quand votre Elixir est amené a la fusibilité et à une parfaite fixité, si vous désirez faire une Médecine pour les métaux, vous devez le déterminer ou le fermenter avec de l’Or commun en feuille, durant cette Détermination il se vitrifiera, et alors vous aurez une incomparable Médecine, capable de transmuter tous les Métaux imparfaits en Or pur, et ce suivant la Doctrine de tous les Philosophes, bien que n’ont n’ayons nous-mêmes rien désigné, un Remède universel pour Guérir toutes les Maladies curables, accidents du Corps Humain, comme il est bien connu de nos Amis, qui ont bénéficié du Fruit de notre Travail.
XCVIII.
On doit observer dans la Fermentation, que l’Elixir n’excède pas le Ferment en quantité, autrement le lien ne peut être fait, et quand le Ferment prédomine sur l’Elixir, tout est transformer en poussière.
XCIX.
La meilleure Méthode de Fermentation et de prendre une part de l’Elixir, et au milieu de dix parts d’Or en feuilles, passé par avant par l’Antimoine, afin de le débarrasser de toutes ses Impuretés, et de garder le tout dans un Feu de roue pendant l’espace de six Heures, accroissant le Feu degré par degré, afin que le tout soit en parfaite fusion les dernière deux heures, et quand le tout sera froid, vous trouverez votre Matière extrêmement frangible, et de la Couleur du Grenat.
C.
Le Mercure commun, amalgamé avec le Plomb, est le Sujet le plus propre pour la Projection, lequel étant en Fusion, votre Matière fermentée étant divisée en trois parts, une part enveloppée dans de la Cire, est jeté sur l’Amalgame, à ce moment là couvrez le Creuset, et continuez le Feu, jusqu’à ce que vous entendiez le Bruit de la Séparation et de l’Union, puis opérer avec la seconde et première part comme avec la première, puis gardez le tout deux heure en un Feu continuel de Fusion, puis laissez le tout refroidir.
CI.
Celui qui voudra préparer le Grand Elixir en suivant nos plus Secrètes Voies, sans observer et suivre toutes nos Règles infaillibles, se trouvera sûrement confondu à la fin, ayant après de nombreux Troubles, Dépenses, Peines, ne moissonnant rien d’autre que déconvenues, par contre, ceux qui marcheront par nos Sentiers véritables et infaillibles, atteindrons avec peu de Peine, et Dépenses la fin désirée, ce que nous leur souhaitons cordialement, eux les aspirants à la Philosophie Hermétique.
FIN
CIRCULATUM MINUS URBIGERANUM
Circulation mineure Urbigerienne
ou l'élixir philosophique végétal
avec les trois voies certaines pour le préparer