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ANONYME Arcana Divina (Les Arcanes divins).*
*
A R C A N A D I V I N A
Les Arcanes divins
Anonyme
XVIIIème siècle
Nous voulons vous apprendre dans nos présents écrits, la vraie voie de la
sagesse à nous transmise par la bonté de Dieu pour élaborer, des trois règnes universels,
la pierre de tous les sages, bénite de toute éternité.
Introduction
Adam, le premier homme a été un
universel divin, duquel dérivaient les enfants de son fils Seth qui possédaient
ces sciences et érigeaient deux colonnes, dont l'une devait être garantie de
l'eau et l'autre du feu. Mais le déluge ayant frappé la Syrie et la Chaldée,
puis par Abram l'Egypte, ensuite la Grèce, ces colonnes tombaient en
destruction totale. Il y eut un désastre et une désolation si universelle dans
la nature, qu'il ne resta plus rien que la clarté du soleil avec ses rayons
aurifiques que la miséricorde de Dieu a bien voulu nous conserver.
O toute puissance Divine ! O
mystère de la création ! Lumière éternelle et impénétrable, éclaire-nous
par ton esprit, afin que nous marchions dans les voies de ta volonté et que
nous transmettions autant que possible à ceux du genre humain qui en seront
dignes les grands mystères que tu nous as confiés, pour porter à toi seul
louange et gloire en toute éternité.
Sache donc, ô homme qui aura
été trouvé dignes de parvenir à la connaissance de nos présents écrits, que
c'est l'œuvre divin et le mystère le plus sublime que nous vous manifestons, par lequel on peut opérer de
grands miracles ; que s'il n'était pas contraire à la Majesté d'arrêter le
soleil pour 24 heures seulement, comme au temps de Josué, on mettrait en feu et
flamme des montagnes entières. Nous nous sommes bornés d'entreprendre, de
gouverner et d'employer avec sagesse notre œuvre universel à la gloire du grand
Jehova.
En vous transmettant les œuvres
des trois règnes, nous chargeons votre conscience de ne point les divulguer au
profane ; car c'est le plus sublime trésor, la base et le fondement de
toute sagesse, un soulagement de tous les pauvres, un esprit guérissant toutes
les maladies, un sauveur de tous prisonniers, un vainqueur de toutes choses,
possédant toute la sainteté divine qui tire son principe de toute éternité, et
reste éternellement immuable avec Adonaï.
1ère partie
Par l'usage de notre machine, on prouve la manière de procéder
pour faire l'esprit de Mercure que l'on ne portera jamais dans son premier Ens sans
elle et de notre feu de nature duquel il tire son seul principe, ainsi que tout
au monde.
Prenez donc pour cet esprit du Mercure
commun, mettez-le dans une cucurbite. Adaptez-y un récipient. Commencez par lui donner
le 1er degré de distillation de notre feu de nature. Augmentez successivement
d'un degré. Lors que le Mercure sera
ému par sa propre chaleur qui est renfermée en lui, il se mettra en mouvement,
passera dans le chapiteau en forme de brouillard, et de là dans le récipient où
il se résoudra en une eau spirituelle ou eau visqueuse en se rendant visible.
Ceci est donc un menstrue dissolvant, mais non pas universel, qui aura la
puissance et la force de réduire tous les corps métalliques dans leur première
matière, c'est à dire dans leur essence de nature, et de faire un spirituel
d'un corporel, ce que nous transmettrons à l'artiste pour son usage ultérieur.
De cette sublimation de Mercure,
il n'y a néanmoins rien d'autre chose à faire que de le mettre dans une capsule
de verre ouverte, et de l'évaporer doucement par notre feu de nature magique,
en le coagulant en un sel métallique, puis lui appliquer le foyer entier pour
le fondre en un verre, lequel verre nous nommons notre pierre vitrifiée philosophique avec laquelle on peut opérer particulièrement
de grandes choses. Mais comment pouvoir faire cette opération, tant pour
pouvoir servir à la santé, que pour la subsistance de la vie ? Je ne vous trace
ici qu'un procédé. Savoir :
Prenez une partie de notre pierre
vitrifiée philosophique avec dix parties d'argent fin. Mettez-les ensemble en
fusion devant notre machine par notre feu de nature. Vous en obtiendrez une
matière blanche et cassante qui se laissera très facilement réduire en poudre.
Prenez une partie de cette poudre
sur mille parties de mercure commun. Mettez-les dans une capsule ouverte ou sur
une pierre de tuile dans laquelle vous aurez fait une cavité proportionnée.
Faites fondre le tout ensemble devant notre machine et par notre feu de nature
secret. Entretenez la fusion jusqu'à ce que le mercure ne fume plus. Vous
l'aurez alors figé en bon argent. Mais
comme cet argent sera trop compact et
qu'il est égal au poids de l'or, vous le mettrez en fusion avec l'alliage de
deux onces de cuivre qui, par son soufre
lui ouvre les pores, et vous aurez alors un très bon argent.
Mais si vous joignez de l'or fin à
notre dite pierre vitrifiée philosophique,
en procédant par notre feu de la même manière qu'il est dit ci-dessus, votre
bénéfice sera plus considérable en vous rapportant de l'or au lieu de l'argent.
Quand à la médecine, il ne faut
pas employer la dite pierre dans des maladies, étant encore trop éloignée de la
pureté requise.
Seconde partie
Du règne minéral
Ce chapitre traite de quelle manière tirer bonne partie de toutes
les minières par l'emploi de notre feu de nature magique ; soit minière d'or,
argent, fer, vénus, mercure, étain, plomb ; soit des pyrites aurifiques,
vénériennes, sulfureuses, bismuth , soit des minières arsenicales, antimoniales,
cobalt, marcassites, pierres de grenade, jaune d'ocre, cailloux bruns, calmet,
de toute espèce de talc, du vitriol et enfin de tous les métaux et minières
imparfaites.
Pour en opérer par notre machine,
la règle principale est celle-ci. Savoir :
1° Prendre tel minéral que vous
voudrez. Pesez-le et notez son poids. Employez-le tout cru comme il sort des
mines. Lavez-le seulement de ses impuretés, autant que possible. Puis séchez-le
et broyez-le fin en seblick. Etendez-le sur un plat de
marbre, mais non pas trop épais. Faites agir sur lui notre feu magique pour le
calciner en remuant continuellement la matière avec un bâton de verre ou de
bois, afin que le feu prenne partout.
Cela fini, pesez la matière ainsi
calcinée. Vous trouverez une augmentation dans le poids qui s'y est figée, sans
que vous y ayez ajouté quelqu'autre chose, et vous aurez obtenu le plus beau et
fixe métal. Alors cette manipulation est achevée.
2° Nous vous apprenons de plus
comment affiner tous les métaux par notre feu magique pour les porter dans leur
plus haut degré de finesse. Savoir :
Prenez une très bonne coupelle.
Ayez grand soin qu'elle soit supérieurement bonne. Sans cela, on ne réussira
pas de coupeller avec notre feu dans des coupelles ordinaires ; car
l'esprit du monde s'y imprègne copieusement, casserait les coupelles et
empêcherait votre opération. Mettez donc dans la coupelle votre métal fondu.
Faites agir notre feu magique. Projetez-y progressivement et peu à peu de notre
Saturne philosophique, c'est à dire du nitre
(salpêtre) qui est le maître de tous les métaux pour les bien laver. Continuez
notre feu, comme il faut, toute impureté passera par la fumée, et le métal
restera fixe et pur en arrière. Dans un éclat ou splendeur plus brillant et
d'un titre plus fort que l'on n'obtiendra jamais de la manière ordinaire de
coupeller par le feu commun.
Suivons à présent le règne minéral
et laissons de côté l'esprit (balance) de
mercure dont nous avons parlé
ci-devant, et prenons pour la transmutation et amélioration des métaux imparfaits
un minéral ordinaire qui ne soit pas encore métal, mais qui cependant renferme
en lui une semence et soufre
métallique. Nous entendons ici tels minéraux qui contiennent en eux un soufre mercuriel ou mieux un soufre d'or. Choisissez donc un tel minéral.
Pulvérisez-le, chassez en toutes les impuretés avec de l'eau ; puis
calcinez-le par notre feu de nature. Vous verrez dans ce travail avec surprise
l'esprit du monde s'y imprégner magnétiquement, s'y figer et s'y métalliser.
Cela étant fait, vous ajouterez de l'or fin au dit soufre d'or, car l'or est son corps naturel. Mettez-les ensemble en
fusion, et fiancez-les par notre feu de nature. Entretenez la fusion tant
qu'elle présente l’œil de chat rouge comme du feu, uniforme comme une boule ou
pierre ronde qui reste sans mouvement. Vous aurez alors achevé votre œuvre, et
vous possédez par lui un trésor que rien ne pourra vous manquer, soit à l'égard
de la santé, soit à l'égard de la fortune. C'est notre pierre philosophique
minérale qui se présente comme une escarboucle dans la plus haute pureté et
beauté, jouant toutes les plus belles couleurs du monde.
Une partie de cette pierre
précieuse sur 100 parties d'or fin, fondues ensemble devant et par notre de
nature, acquiert une augmentation dans la fusion par l'attraction magnétique de
l'esprit du monde, et le tout devient à la fin une poudre et teinture parfaite,
dont une partie projetée sur 1000 parties - même plus - d'autres métaux
imparfaits, les convertit dans le meilleur or.
De l'universellissime
Pour parvenir à la connaissance de
l'élaboration de l'universel, il faut pour en être digne que l'homme ait une
âme pure et droite, que son esprit ait plus de penchant aux choses divines
qu'aux mondaines. L'Eternel lui accorde alors ce dont il l’implore, et les
portes de la sagesse lui seront ouvertes. Commençons donc sous l'auspice de la
Sainte Trinité à vous indiquer et prouver que notre matière universelle émane
du Dieu de toute éternité, qu'elle est le principe de toutes les créatures, et
qu'elle n'est encore rien autre que le souffle éternel de Dieu et de son Esprit
qui réside dans les éléments, suivant l'ordre de Dieu. Si vous connaissez cet
esprit universel et si vous savez vous le procurer dans sa quantité requise,
par notre feu de nature magique pour faire du spirituel un corporel, vous serez
maître de l'universel et de la pierre de tous les sages, de quoi vous devez
rendre grâce à Dieu Seul, du fond de votre âme qu'Il vous a trouvé digne de
parvenir à des connaissances si sublimes et célestes.
Tout est en Dieu. Tout émane de
Dieu, en implorant sa bonté, Il nous accorde par son Saint-Esprit la vraie
sagesse qui nous instruit en tout.
Considérez l'esprit universel du
monde, et voyez si selon la création et l'ordre immuable de Dieu, toutes les
créatures ne tirent par de Lui leur vie et leur conservation, et que sans Lui,
rien ne pourrait exister. Dès que cet esprit quitte l'homme, et tous les êtres
vivants, il en résulte une réduction naturelle de manière que tous rentrent
dans leur élément primitif, id est in
materiam ultimam, et qu'ils deviennent ce qu'ils ont été avant leur
naissance. Sachez donc que cet œuvre de la nature n'est autre chose que
l'esprit universel du monde qui s’insinue quoi qu'invisiblement dans tous les
hommes et êtres vivants, mais qu’il devient visible et corporel, lorsqu'il se
joint à l'élément de la terre, en s'y coagulant en un sel nitre, lequel
est destiné à la génération, croissance et conservation de toutes choses.
Soyez donc un scrutateur et un
observateur attentif des choses de la nature et un vrai mage. Sachez surtout
disposer votre œuvre de manière qu'il dérive de la nature et de la semence
propre à chaque chose que Dieu lui a imprégnée ; c'est-à-dire, si vous
voulez faire des métaux, ou les améliorer, ou les porter à un titre plus haut
qu'ils n'ont, il est nécessaire de recourir à une semence métallique qui n'est
autre chose que notre mercure
philosophique, id est, l'esprit du monde. Mais pour vous le procurer,
observez qu'il n'est rien au monde qui n'ait son aimant analogue à lui, sa
sympathie et son antipathie. C'est ainsi que le nitre commun est un
aimant pour attirer une grande quantité d'esprit du monde, comme son propre
sang, duquel il a pris son principe, et se rend visible à nous. Ceci doit se
faire de la manière suivante. Savoir :
1° Prenez du nitre commun bien
cristallisé. Mêlez-y de la chaux vive. Faites-les bien rougir ensemble dans un
creuset bien luté. Puis, pilez cette masse. Lessivez-la avec de l'eau chaude.
Filtrez, évaporez jusqu'à moitié, faites cristalliser. Puis prenez ces
cristaux. Mêlez-y de nouveau de la chaux vive. Répétez cette manipulation trois
ou quatre fois. Puis faites fondre ces cristaux dans un creuset très propre
devant notre machine par le feu de nature. Ils deviendront tellement ignés et
magnétiques, que si vous les déposez après dans des capsules larges, ou
d'autres vases convenables sous notre machine, dans le temps d’un beau jour de
soleil, et que vous lui donniez le 3eme degré de notre feu, vous obtiendrez
dans une heure de temps plus de deux pintes de la plus pure, de la plus bénite
rosée du ciel, ou esprit du monde.
Aussitôt que vous aurez ramassé
cet esprit, vous le conservez dans une bouteille bien bouchée séparément. Vous
mettez aussi séparément vos cristaux magnétiques dans un verre, et conservez-les
bien pour notre usage prochain.
2° Après cette manipulation faite,
nous prenons cet esprit du monde pur et bleu céleste et nous commençons par lui
appliquer tout doucement devant notre machine les rayons distillatoires, puis
ceux calcinatoires de notre feu magique astral de la nature, en cela aussi
longtemps qu'il soit entièrement coagulé en sel bleu céleste. Parvenu à ce
point, nous appliquons là-dessus le feu entier de notre feu et continuons tant
que ce sel soit réduit entier en un verre, ou pierre toute ronde comme une
boule fixe, et qui ne se remue plus, qui présente les plus belles couleurs
célestes au suprême degré, ce qui peut s'opérer en deux ou trois heures.
Et c'est ainsi que vous aurez
achevé avec l'aide de Dieu l'œuvre le plus sublime, et vous possédez
l'universel et la pierre philosophale, en même temps la faculté de prolonger ou
abréger votre vie, d'être éternellement heureux ou malheureux, suivant que vous
en avez fait un bon ou mauvais usage, en abusant de ce sublime don de Dieu.
Regardez toujours devant vous, et non pas en arrière, si vous voulez contempler
et pénétrer les merveilles de votre Créateur, qui par sa grande bonté, vous a
tout imprégné dans le sublime mystère de la pierre philosophale.
Vous voyez dans cette pierre, jour
et nuit, jusqu'en toute éternité, le cours du soleil et de la lune avec les
révolutions des planètes et étoiles, en un mot, le cours entier du firmament,
très distinctement, quoiqu'en très petites figures ; comment chacun et
tous consomment l'ordre du mouvement qui leur est prescrit. Tout le microcosme
se présente de même dans notre dite pierre. Elle renferme généralement tout en
elle, excepté que dans sa qualité de constellation et de nature fixe, elle ne
réjouira point votre désir de l'or, parce qu'elle ne teindrait ni ne
transmuterait les métaux imparfaits si ce n'est que vous ne preniez une partie
de cette pierre bénite sur mille partie de l'or fin qui est son ferment, et que
vous les mettiez en fusion devant notre machine. En l'addition solaire
sulfureuse, toute la masse se fondra de nouveau en un verre plein de feu et
rouge comme un rubis qui sera très cassant et se broie facilement en la plus
belle poudre rouge. Ce sera ce qui vous réjouira et contentera car en projetant
une partie de cette poudre sur mille parties de métaux imparfaits, en fusion
devant et par notre feu de nature, elle teint et transmue le tout en or le plus
fin, soutenant toutes les épreuves. Ici, nous devons vous exhorter de rendre
grâce et gloire à Dieu du fond de votre
âme, pour un bienfait aussi sublime dont sa bonté a bien voulu vous gratifier.
Si vous négligez cet avis, prenez garde, vous n'en jouirez pas longtemps.
Maintenant, nous allons faire la
description de ce que c'est que la pierre philosophale, ses vertus et les
puissances qu'elle renferme en elle, auxquelles elle nous fait participer,
comment en faire usage et la conserver dans sa pureté.
La pierre philosophale est
premièrement un don et grâce sublime de Dieu. On peut voir en elle non
seulement toutes les merveilles de Dieu, mais aussi scruter et pénétrer tous
les trésors et mystères dans cet œuvre divin. Elle donne en outre les facultés
de se mieux connaître soi-même. Elle procure à l'homme richesse, honneur, amour
et amitié. Elle préserve celui qui la porte sur lui de tous les malheurs. Elle
lui infuse toute sagesse, fortifie la mémoire, pacifie toute inimitié, guérit
toutes les maladies quelconques, rajeunit l'homme, prolonge sa vie pour
plusieurs centaines d'années, si la Volonté de Dieu le permet, en invoquant sa
bonté avec ferveur et du fond de l'âme. Enfin cette pierre bénite rétablit
toutes les infirmités et incommodités humaines.
Si l'homme n'en prend qu'un
demi-grain par an dans du vin, et qu'il transpire bien après l'avoir prise, il
se verra rajeuni. Il lui croîtra des dents nouvelles et des ongles aux mains et
aux pieds. Les cheveux gris tomberont et seront remplacés par de nouveaux. La
peau externe du vieil homme disparaît. Il en vient une nouvelle rajeunie. Ainsi
l'homme sera comme un nouveau-né, comme un adolescent. C'est ainsi que nous
finissons cet article à la gloire de Dieu, père fils et Saint-Esprit.
Autre œuvre universel
Nous voulons encore vous transmettre un autre œuvre universel qui
dérive de même de notre base et racine universelle. Nous vous l'exposons
brièvement et clairement. Savoir :
Notre matière universelle n'est
autre chose, ainsi que nous l'avons déjà dit précédemment, que le pur esprit
solaire du monde, lequel étant coagulé mécaniquement en un corps, et rendu
visible (ce qui est bien à observer), devient un nitre nommé Dragon des Philosophes, qui se présente
par sa forme extérieure d'un beau blanc, mais dans son intérieur est un dragon
d'un pur feu solaire qui, en le retournant, produit dans sa nature le plus beau
rouge ; c'est à dire de faire un corps invisible d'un corps visible, et un
corps visible d'un invisible, fixe en permanence au feu. Et vous obtiendrez
encore une teinture universelle dont une partie transmue mille parties des
métaux imparfaits en or le plus fin. Tout ceci doit s'opérer devant notre
machine et feu de nature et peut être achevé en deux ou trois heures de temps.
Ayant traité ci-devant du règne
minéral, dans notre description de l'œuvre universel, et puisqu'il appartient
en même temps à ce règne, l'objet de toutes les pierres précieuses et
imparfaites, ainsi que tout ce qui croît dans l'eau, comme perles, cristaux,
coquilles, et autres espèces quelconques, nous vous tracerons ici un exemple
comme elles peuvent être portées dans une plus haute perfection devant notre
machine par notre feu de nature magique. Les avantages en résultant sont
immenses, non seulement à l'égard des richesses mondaines, mais encore à la
conservation d'une santé sans infirmité et de la prolongation de la vie. De
finir ensuite ses jours dans le terme prescrit par la Providence Divine et de
rendre quasi en dormant notre esprit à Dieu duquel il est émané.
Comme il est indubitable que par
la crainte et l'amour envers Dieu nous pouvons triompher de tout, aussi par sa
grâce et par notre feu magique de nature, moyennant l'application de notre
machine, vous pouvons vaincre tout et reproduire tout dans la plus parfaite et
la plus haute perfection : ce qui serait impossible sans l'emploi de notre
feu de nature.
Nous défions qui que ce soit de
dire s'il a jamais vu ou entendu que l'on puisse porter en fusion, sans
addition, le talc, les perles, et surtout l'alumen
plumosum par le feu matériel, tel violent qu'il soit. Personne ne se
vantera de pouvoir le faire s'il ne connait point l'usage de notre feu de nature, ainsi que nous le
prouverons et démontrerons ci-après.
Pour preuve convaincante, nous
prenons seulement une demi once de perles orientales ; nous les mettons
dans une coupelle bien propre devant notre machine universelle, de manière que
notre feu de nature astrale les touche au centre et qu'il puisse les embrasser.
On voit alors dans l'instant les merveilles de Dieu, comme elles se calcineront
dans le moment, et puis se mettront en fusion comme eau célestielle (signe du Verseau), s'augmentant de quelques
grains par l'attraction et
l'imprégnation de l'Esprit du monde, et devenant plus précieuses en acquérant
un plus grand degré de fixité vitrifiée qu'elles n'avaient eu auparavant.
Sache qu'on ne doit pas regarder
cela comme de simples expériences, par la raison que les perles ont été portées hors de leur
nature et transmuées par notre feu magique de nature en une pierre vitrifiée
d'une fixité éternelle et d'un éclat incomparable, céleste et infiniment
brillant en couleurs.
*
Observation et démonstration naturelle des raisons pourquoi ces choses peuvent
être portées par nous dans une haute et
inappréciable transmutation, et cela per se, et se solo.
Sachez donc que toutes les choses
corporelles que nous calcinons, puis mettons en fusion devant notre machine,
attirent et s'imprègnent de l'esprit pur du monde ; bien entendu, chaque chose
de la nature de son semblable ; lequel esprit du monde leur infuse et leur
approprie ces grandes beautés et vertus en se figeant en elles et se rendant
corporel avec elles, et démontre par là la preuve la plus complète de la
nature.
Considérez ces grandes merveilles
de Dieu, la grandeur de sa bonté et de sa miséricorde envers nous pauvres
humains, ayant disposé tout dans la nature pour notre bien, afin de l'employer
et d'en faire un usage saint à ses louanges et à sa gloire, pour à la fin jouir
et parvenir à la béatitude éternelle.
Je prie en conséquence celui qui
aura été digne de parvenir à la connaissance de ces saints mystères, d'en être le
fidèle gardien, ainsi que nous l'avons déjà observé ci-devant. Sachez que c'est
cette pierre qui procure la vie éternelle, si c'est la volonté de Dieu. C'est
cette pierre qui procure toutes richesses et qui guérit toutes les maladies et
infirmités humaines. Elle est celle qui rajeunit l'homme, le garantit de tout,
a la puissance de faire revivre les morts.
C'est cette pierre dont l'usage
nous inspire toute sagesse et tous les secrets de la nature entière. Rendons-en
grâce à la miséricorde et à la bonté de Dieu, et ne cessons pas de chanter ses
louanges.
Enfin, nous vous transmettons donc ici l'usage de cette bénite
pierre. Savoir :
Prenez, en invoquant la très
sainte bénédiction de Dieu, sur une partie de la dite pierre, 10 parties de
pierres fines orientales qui sont son ferment. Mettez tout ensemble en fusion
devant notre machine par notre feu de nature. Vous en obtiendrez une teinture
inappréciable pleine de toutes les plus belles couleurs. Donc, une partie sur
1000 parties de perles non mures, nacre de perles, etc. les transmuent en
perles les plus fines du monde que vous pourrez modeler en des formes
préparées, les rendre grosses ou petites, à votre choix.
Mais en donnant des diamants fins
pour ferment à notre susdite pierre, et en les mettant ensemble en fusion par
notre feu de nature, vous en obtiendrez une teinture sur tous les cristaux,
cailloux, verres etc. étant auparavant bien purifiés.
Quant à la santé, cette pierre
n'opère autrement que de garantir celui qui la porte sur lui de tout air infect
et de toutes maladies pestilentielles.
Arcanum arcanorum
ou
Instructions secrètes du règne minéral
sur l'alumen plumosum
incombustible au feu ordinaire
Calcinez, puis mettez en fusion,
l'alumen plumosum par notre feu
secret et néanmoins visible à tout le monde. Prenez l'alumen plumosum tout cru, tel qu'il sort des mines. Vous en
obtiendrez en procédant de la manière ci-dessus au sujet des perles, une pierre
précieuse et belle qui surpasse beaucoup une escarboucle par son éclat
étincelant, et par le feu de nature qui a été imprégné en elle. Car l'alumen plumosum contient en lui le feu
le plus fixe et la vraie quintessence du feu de la nature qui ensuite a été
manifesté et exalté par l'application de notre feu de nature magique, en
procédant ainsi qu'il suit. Savoir :
Prenez une partie de cette pierre
sur 10 parties de diamants fins. Pilez ces deux matières en poudre. Faites-les
fondre ensemble par notre feu de nature. Le diamant recevra la propriété de la
nature fixe de cette pierre et sera aussi magnétiquement engrossé par notre feu
de la nature du soleil et de ses rayons toujours vivants, dont le feu se
présentera éternellement dans cette pierre vivante et étincelante, donnant
toujours un éclat si brillant que rien au monde ne peut être comparé à sa
beauté.
L'escarboucle naturelle n'est que
pâle et morte en la comparant contre celle de notre pierre d'escarboucle
céleste, fixe et pleine de feu. Le feu de la première est faible et se perd.
Elle reste toujours sans mouvement, si
ce n'est qu'on ne la tourne et remue, elle brillera toujours très peu. La nôtre
surpasse aussi beaucoup la pierre susdite des perles, en l’employant pour la
transmutation d'autres pierres, après lui avoir donné auparavant un ferment par
une autre pierre, telle qu'il vous plaira.
C'est une teinture universelle
pour les pierres ignobles et pour les cristaux
Du talc
Pour faire l'huile de talc
Notre vraie huile de talc ainsi
que toute autre huile qu'on voudrait tirer des métaux, minéraux, perles ou
pierres précieuses, ne doit et ne peut être produite par aucun autre art que
devant notre machine, par notre feu qu'on doit gouverner ainsi que suit :
Prenez du talc commun. Mettez-le
sur une capsule de verre dont nous avions déjà parlé. Exposez-le sur notre
machine pour donner un feu calcinatoire. Calcinez jusqu'à ce qu'il tombe en
poudre bleue, et qu'il ne fume plus. Retirez alors la matière calcinée, peu à
peu, successivement de notre machine, de manière que le feu ne soit pendant
deux heures qu'un feu de digestion. Vous verrez alors avec surprise avec quelle
abondance cette terre calcinée, engrossée par son propre esprit, attire
l'esprit universel du monde, et comme cet esprit la dissout en huile et esprit
couleur de chair.
Par la même manipulation et même
procédé, on peut réduire en huile tous métaux, minéraux et pierres.
Observez que plus un minéral aura
été calciné et ouvert par notre feu de nature magique, plus il attire l'esprit
universel du monde, et se dissout avec lui en esprit et en huile ; laquelle
solution se coagule ensuite en donnant notre feu plus fort et se fixe au
suprême degré, tant pour en faire usage pour la santé que pour produire des
pierres précieuses. Rendons nos hommages à Dieu qui par sa grande bonté nous
comble de tant de sublimes bienfaits. Son Nom soit loué.
Du règne végétal
Décomposons actuellement les végétaux devant notre machine par
notre feu magique de nature, et prouvons que sans lui, rien essentiellement de
bon et utile ne serait produit.
On voit avec commisération et
peine des milliers d'hommes se fatiguer inutilement pour des frais immenses
avec leur prétendue merveilleuse décomposition des plantes, et ce qui en
dépend, en employant le feu matériel pour digérer, calciner, distiller, cuire
de toute manière ; mais ils n'obtiennent jamais ce Ens véritablement bon que nous obtenons avec et par notre feu très
naturellement, très facilement, en peu de temps, et même en peu d'heures. Car
notre feu engendre, conserve, nourrit et donne la maturité à tout, au lieu que
le feu matériel diminue, brûle, détruit et consume tout. Concluez de cette
différence qu'il ne peut résulter rien de l’emploi du feu matériel, ou tout au
plus très peu de bon, tandis que notre feu nourrissant démontre de mille et
mille manières ce que nous avançons.
Parlons maintenant comment on peut
obtenir la seule véritable essence des végétaux et pennons pour exemple la
graine de froment. Observons qu'il y a deux teintures à tirer des végétaux,
dont l'une sert pour l'augmentation et l'autre pour la santé.
Commençons par donner la
préférence à juste titre à la teinture servant pour l'augmentation. Savoir :
Prenez du nitre très pur en
poudre. Etendez-le sur un plat de verre. Calcinez doucement et lentement dans
notre feu nourrissant, et cela jusqu'à ce qu'il ne fume plus et que le nitre
soit devenu jaune rougeâtre. Alors, vous éloignez artistement la matière du feu
afin qu'elle ne conserve que le degré de digestion. Elle attire dans ce degré
l'esprit du monde, à votre grand étonnement, comme son plus proche semblable,
en une si grande abondance qu'on peut ramasser en très peu de temps, et même en
quelques heures, plusieurs pintes de ce bénit esprit du monde.
Pénétrez-vous bien ici de
l'importance de ce que nous vous disons. Réfléchissez-y bien ; et si vous
ne voulez ou ne pouvez pas nous comprendre, prenez alors pour certain que Dieu
ne vous a pas destiné pour ce grand-œuvre.
Nous n'avons pas besoin d'ajouter
rien de plus à la clarté avec laquelle nous vous parlons que de vous assurer et
de vous affirmer que de cette seule chose en laquelle sont imprégnés tous les
mystères, dépend en un mot tout l'œuvre philosophique.
L'esprit du monde rassemblé, ainsi
qu’il est dit ci-dessus, doit alors être rapproché de plus près sous notre feu
magique, afin qu'il se réduise successivement par la cuisson en une poudre
rouge ou jaune. Si nous disions encore ici trois mots seulement, vous auriez
sous vos yeux la pierre philosophale et vous auriez déjà préparé la teinture
sur les végétaux.
Enfin, en jetant une très petite
partie de la susdite poudre dans beaucoup d'eau fraîche, elle commencera dans
l'instant à monter en effervescence. On jette l'écume que l'effervescence forme
et on asperge les grains de froment, ou telle autre semence, avec cette eau
tingente. On les sème ensuite. Vous en obtiendrez une récolte infiniment
abondante, mais aussi les graines viendront d'une grosseur dont on n'aura pas
eu d'exemple.
Quand à l'augmentation,
multiplication des plantes, arbres, etc, on doit asperger les racines avec
cette eau tingente.
Pour la médecine
Personne ne doit ignorer, s'il n'est le plus ignorant de la terre,
que toutes choses ont été créées par le Créateur pour le bien de l'homme. Nous
vous exposons en conséquence un exemple de quelle manière on doit traiter les
plantes par notre feu de nature pour servir de médecine.
Quoique toutes les distillation
peuvent se faire devant notre machine, par notre feu de nature, et qu'on
obtient par l’alambic un esprit clair et pur qui sans doute est mille fois
meilleur que celui des apothicaires fait par le feu matériel. Mais vous devez
sentir que tout ce qui se distille per descensum est infiniment meilleur et préférable que
tout ce qui a été distillé par l'alambic. Nous vous indiquons donc la manière
d'employer notre machine et feu de nature pour en agir per descensum afin que vous puissiez en obtenir l'esprit et l'huile
tout à la fois. Vous devez le considérer comme un très grand secret.
Remplissez donc une cucurbite avec
des feuilles de rose ou d'autres fleurs, très pleines et très propres. Bouchez-là
au dessus très hermétiquement. Adaptez un récipient au bas de la cucurbite.
Posez cette dernière sur un anneau appliqué sur un bâton de bois devant notre
machine et faites agir notre feu très doucement. Il poussera en bas l'esprit et
ensuite l'huile. De cet esprit et huile, une seule goutte fait un meilleur
effet que ne feraient mille des distillations communes.
Teinture des fleurs ou plantes
Nous vous transmettons ici un plus grand secret que les
distillations précédentes. C’est pour faire les teintures de toutes les fleurs
ou plantes.
Si vous désirez faire une teinture
pour l'augmentation ou multiplication de toutes herbes, mettez ledit esprit et
huile que vous avez obtenu per descensum
dans une capsule ou autre verre convenable. Faites agir sur eux les rayons de
notre feu magique. Vous verrez avec une joie extrême que l'esprit et l'huile,
moyennant l'attraction de l'esprit du monde, se réduisent à la fin, par la
cuisson, en une poudre très fine et belle, de la couleur qu'était la fleur, ce
qui est une teinture très secrète.
Prenez-en un grain sur deux pintes
d'eau fraîche, elles seront teintées en la meilleure eau de rose ou telle eau
colorée de la fleur employée.
Du vin
Ayant parcouru jusqu'à présent le règne végétal, il nous reste
l'œuvre principale et universelle. C'est à dire le noble vin, ou sang des
raisins. Nous vous indiquerons donc la composition de la teinture et sa grande
utilité. De même qu'il sera possible qu'un homme puisse faire et porter sur lui
200 tonneaux de vin, et même plus.
Choisissez donc le meilleur vin,
bon pour la santé et agréable au goût. Remplissez-en une capsule. Adaptez notre
machine de manière que les rayons de notre feu de nature embrassent toujours le
vin. Il commencera à bouillir. Ne le laissez pas bouillonner trop fort, mais
faites-le bouillir peu à peu pour le réduire par la cuisson successivement à
moitié, en y versant toujours d'autre vin, jusqu'à ce que vous ayez réduit par
la cuisson à siccité 3 à 4 marks, c'est à dire 6 à 8 pintes de France, et même
plus. Alors vous augmenterez le feu. Tenez encore pendant une heure au feu ce
que vous avez réduit par la cuisson. Il s'augmentera d'un tiers. Otez alors la
machine et laissez refroidir. Vous aurez obtenu une pierre qui transmute l'eau
en vin.
Mais pour porter cette teinture
beaucoup plus haute, nous mettons en fusion cette pierre tingente dans une
capsule ouverte de verre devant notre machine par notre feu de nature, mais par
un feu très doux pour la faire fluer en liqueur : et pour que cette
opération se fasse promptement, on fait calciner la pierre par notre feu, on la
pile ensuite en poudre. Alors, l'attraction de l'esprit universel se fait plus
abondamment et s'y imprègne plus efficacement, et rend la teinture beaucoup
plus fluide, de manière que la plus faible chaleur du soleil la fera dissoudre
en une liqueur infiniment précieuse.
Puis, approchez cette liqueur plus
près dans notre feu magique pour la réduire de nouveau par la cuisson en une
pierre. Cette teinture teindra alors dix fois plus que la précédente. C'est
ainsi qu'on peut augmenter à l'infini cette teinture pour transmuer l'eau en
vin. Plus souvent on répète cette manipulation, plus riche devient
l'accroissement. Rendons à Dieu seul gloire, louange et grâce en toute
éternité.
Du règne animal
Passons maintenant au règne animal
et parcourons les grandes merveilles qu'il contient pour vous prouver et vous
transmettre une infinité de possibilités renfermées dans la nature, autant que
Dieu nous permettra de vous le découvrir. Mais en vous exhortant sérieusement à
vous taire. Que mille fois maudit soit celui qui osera abuser de ces sublimes
grâces de Dieu en les employant à des méchancetés et œuvres diaboliques.
Malheur donc à celui qui s'avisera de transmettre ces divins secrets à des
méchants ou à ceux qui n'en seraient pas dignes. Nous imposons anathème et
maudissons mille fois celui qui, une fois parvenu à la connaissance de nos
présents écrits et saintes sapience, les emploierait autrement qu'à la gloire
de Dieu.
Nous maudissons aussi ceux qui
tronqueraient ou falsifieraient nos présents écrits. Soyez certains qu'en ne
vous conformant pas à ces injonctions, cette malédiction vous frappera sans que
vous puissiez lui échapper. Car les objets dont il s'agit touchent de trop près
la majesté divine et influent sur sa toute-puissance. N'entreprenez donc rien
qu'après avoir imploré la bonté et la grâce de l'Etre Suprême et alors vous
réussirez en tous ces saints mystères.
Sachez avant tout, vous tous qui
voulez entreprendre quelque chose dans le règne animal, qu'il y aura très peu
d'utile à opérer pour les hommes.
Nous allons vous exposer un
exemple et vous demandons à quoi pourrait vous servir d'enfermer le sperme d'un
animal dans un vase philosophique hermétiquement sigillé, et que vous
l'exposiez sous notre feu de nature très peu de temps. Cela ne vous servirait à
rien autre chose que d'avoir pour résultat un monstre, ou créature qu'on nomme homuncule qui se présentera en une très
petite figure. Ce monstre n'est qu'une créature contre nature, contre l'ordre
de la volonté de Dieu. Aussi arrive-t-il de là que le diable s'incarne dans ces
créatures maudites, servant l'homme pour peu de temps, afin de l'attirer dans
ses filets.
C'est pour ces raisons que nous ne
nous permettons pas de faire un plus ample détail de beaucoup d'homuncules,
mais nous nous occuperons à des choses utiles et permises par l'être suprême.
La nature tient son temps en tout
et dans la marche que le créateur lui a prescrite. Mais sa bonté nous a bien
permis d'abréger le temps de la production à l'aide de l'art qu'il nous a
révélé, et la rendre plus parfaite.
Si vous prenez beaucoup d'œufs de
poulets, des canards, d'oies ou d'autres volailles et les mettez dans une boite
avec de la laine ou du chanvre, les déposant sous notre feu magique de nature à
une distance convenable pour ne pas allumer la boite ni le nid, vous opérerez
en trois ou quatre heures plus que la nature ne pourra faire en quatre
semaines.
On peut aussi produire des choses
merveilleuses avec les excréments de l'homme, le sang, la chair, les os, les
cornes etc. et il serait possible d'en opérer de grandes choses très secrètes
par notre feu de nature, et même avoir des prédictions par la comparution des
morts, si l'on n'avait pas à appréhender de s'attirer la juste punition du
Ciel. Ainsi nous préférons de nous en borner là.
Des électres et caractères
Voyons s'il est possible de
produire des choses extraordinaires par des caractères, etc. Personne ne se vantera
de pouvoir représenter les merveilles du monde par des caractères, signes ou électres
s'il n'a pas auparavant une connaissance parfaite de préparer un électre par
notre feu magique de nature aux heures et aux temps de la planète qui est
attribuée à chaque métal. Pour cet effet, nous voulons vous indiquer la composition
d'un miroir magique.
Miroir magique
Choisissez premièrement le temps,
puis prenez les sept métaux fins et bien purifiés en poids égal. Mettez chacun
séparément dans un large et fort creuset devant notre feu magique de nature aux
heures et au temps qui est propre et attribué à chaque métal, de manière que
vous faites fondre l'or un dimanche à l'heure où le soleil est régent, puis
l'argent le lundi à l'heure où la lune est régente, puis le fer le mardi, le
mercure le mercredi, le Jupiter (étain) le jeudi, le Vénus (cuivre) le
vendredi, et le Saturne (plomb) le samedi ; le tout toujours par notre feu
magique de nature.
Ces fusions étant ainsi achevées,
vous trouverez chaque métal engrossé dans son poids, ce qui vous indique une
preuve complète que le Supérieur s'est mélangé avec l'inférieur et qu'il s'est
imprégné de son semblable avec toutes les vertus qu'il possède, de manière que
tous les électres, signes et autres choses quelconques fondues, reçoivent de là
leurs vertu et effets quasi surnaturels.
Les sept métaux ainsi préparés,
vous les fondez ensemble en une seule masse et un jour de Dimanche in hora solis. Puis, versez la fusion
dans un moule fait en forme de miroir que vous faites ensuite polir très
proprement comme tout autre miroir de métal. Après être bien poli, rendu bien
pur et clair, vous observerez le temps où le soleil se trouve dans le signe du
Lion comme dans les mois de Juillet et Août, que les jours soient bien clairs
avec un beau soleil et surtout un jour de Dimanche. Et vous exposerez alors le
miroir plusieurs fois au soleil depuis 11 heures jusqu'à 13 heures de manière
que la partie non polie soit toujours exposée au soleil, et que la partie polie
du miroir soit au dessous posée sur une planche que vous garnissez d'une belle
toile blanche bien propre.
Ici vous verrez avec surprise des
merveilles et dans quelles correspondance et vertu magnétique se trouve ce
miroir et notre électre préparé avec les astres, les planètes et toutes les
régions d'en haut. Vous verrez des couleurs merveilleuses qu'il attire à soi en
vous représentant toutes les choses célestes et terrestres bien clairement et
naturellement, quasi comme vivantes. Bonheur et malheur, la vie et la mort, et
presque tout ce que vous désirez savoir. C'est ainsi que se préparent tous les
sceaux, caractères, etc.
On peut fondre de plus une petite
clochette bien merveilleuse de notre électre qui, lorsque vous la portez sur
vous et que vous passez sur un trésor caché commencera à sonner et vous
manifestera ainsi le trésor caché.
Cette clochette opère encore
beaucoup de choses et même miraculeuses. Elle fait paraître des bons et des
mauvais esprits et les force de vous obéir en tout. Cette petite clochette est
susceptible de bien d'autres grandes choses, mais nous ne pouvons vous les
révéler et nous renfermons ces sublimes mystères sous le sceau de la sagesse.
Nous vous réitérons que les métaux
doivent être fondus chacun séparément devant notre machine par notre feu de
nature dans le temps et dans l'heure que règne la planète de chaque métal car
sans cette observation scrupuleuse, tout le travail serait nul et une folie.
C'est ainsi que nous finissons
notre présent sublime mystère que nous avons obtenu de Dieu sur nos ardentes
prières, afin qu'après cette vie, notre esprit retourne à Dieu d'où il est
sorti au commencement, et qu'il jouisse en Lui de la béatitude éternelle.
Règle fondamentale pour faire notre machine
Nos verres ardents doivent être
faits de la plus pure et la plus fine matière, ensuite supérieurement bien polis.
Plus ces verres seront grands, plus leur force sera grande pour opérer plus
promptement et plus efficacement pour finir une opération.
Cependant, leur grandeur suffira
pour tous les œuvres ci-devant détaillés quand le verre capital contient en son
diamètre 24 pouces et au centre 3 pouces, puis le verre collectif en son
diamètre douze pouces et au centre 2 pouces 1/3. Car la trop grande force du
feu, quoi qu'il sorte de la nature, nuit néanmoins et outrepasse les genres
moindres qui ne pourraient être portés dans la perfection, ainsi que par
comparaison nous pouvons l’observer, lors qu'un été aura été excessivement
chaud et sec. C'est pourquoi chaque opération doit être dirigée suivant son
espèce et par le degré du feu qu'elle requiert.
Si vous avez besoin de donner feu
de fusion, il faut que le foyer entier frappe la matière exposée. Si vous
voulez donner feu de calcination ou celui de digestion ou celui de
distillation, vous poussez la machine exposée de quelques degrés, ainsi que
nous l'avons indiqué au dessin de la machine, à proportion qu'il sera
nécessaire, soit en arrière, soit en avant, ce que la pratique vous apprendra
facilement.
Des particuliers
Par amour envers Dieu, en faveur des pauvres indigents, nous
allons indiquer quelques particuliers pour subvenir à leur subsistance, afin
que la miséricorde et la toute-puissance de l'être suprême soit reconnue de
plus en plus, et qu'il soit rendu grâce à lui seul de tous les bienfaits dont
il nous a comblé.
1° Prenez de l'or fin, autant que
vos facultés vous le permettent. Posez-le sur une pierre lisse qui soutient le
feu devant notre machine. Calcinez-le avec un peu de cailloux pilés très fin,
et cela jusqu'à ce que tout devienne rouge et que les cailloux ne donnent plus
de fumée. Alors vous augmentez le feu peu à peu et, sur la fin, vous donnez le
foyer entier. Tout fondra ensemble et se vitrifiera en verre rouge de feu comme un rubis et
augmente en poids. Puis pesez ce verre
solaire. Ajoutez dix fois autant de son poids d'or fin. Faites fondre le tout
ensemble sur un petit test plat. Vous obtiendrez une poudre d'un rouge écarlate
très friable.
Un grain de cette poudre projetée
sur cent grains et même plus de lune (argent) teindra le tout dans le meilleur
or. Toute cette opération s'achève en 2 ou 3 heures devant notre machine par
notre feu magique de nature.
Autre particulier plus important
2° Prenez du sel d'ammonium.
Calcinez-le et ôtez toute humidité. Mêlez-y de la terre de potier un peu sèche.
Formez des petites boules grosses comme des petit pois. Séchez-les, puis
poussez-les per descensum devant
notre machine par notre feu de nature. Vous aurez alors préparé votre menstrue
d'extraction.
Si ensuite vous versez ce menstrue
sur de l'or calciné par des cailloux, ainsi qu'il est dit ci-dessus, il en fera
sur le champ l'extraction de son soufre. Puis distillez-en le menstrue, il
restera au fond du verre le soufre solaire ou anima solis.
Ce soufre solaire se dissout par
la plus petite chaleur du soleil que nous pourrions lui donner devant notre
machine en une huile rouge foncée. Puis cette huile coagulée et figée par un
degré plus fort de notre feu de nature, on en obtient une teinture dont une
partie transmuera plus de mille parties
de Lune (argent) en or.
Autre
3° Faites fondre ensemble de
l'argent et du cuivre ana devant
notre machine de feu de nature. Projetez-y un peu de soufre commun et
successivement tant que la masse paraisse ressembler à une scorie toute rouge.
Dans cette opération, le cuivre avec son soufre figera la femme froide lunaire
et il entre avec elle dans la maison d'honneur fixe solaire.
On peut procéder de la même
manière avec tous les autres métaux. Nous ne voulons pas nous arrêter ici plus
longtemps. Nous préférons ce qui peut servir pour la santé en vous indiquant
comment préparer le précieux or potable.
Or potable
Faites fondre devant notre machine
par notre feu de nature six parties d'or fin. La fusion faite, retirez l'or un
peu en arrière, et donnez feu calcinatoire. Projetez un peu de soufre commun.
Pulvérisez successivement et peu à peu les dix parties d'or. Remuez
continuellement avec un bâton de verre.
L'or s'ouvrira, se gonflera, montera et deviendra tout poreux. Continuez la
calcination jusqu'à ce que tout soit devenu rouge écarlate et qu'il se laissera
broyer en poudre très fine.
Mettez cette poudre dans du bon
vin ou esprit de vin, elle s'y dissoudra à l'instant. Elle colore le vin d'un
beau rouge et le rend ainsi potable.
Mais si de nouveau vous vouliez
rendre cet or corporel, exposez-le dans une capsule de verre devant notre feu
de nature pour le réduire par la cuisson. Vous obtenez alors le corps sous la
forme d'un soufre d'or qui se dissout très doucement en une huile d'or. Puis
coagulant cette huile, vous en aurez une teinture particulière dont une partie
peut teindre plus de mille parties d'argent en or.
Tous les métaux peuvent être
rendus potables de la même manière et ce qui est surprenant dans cette
opération, c'est que chaque matière augmente et s'améliore sous notre feu de
nature par le bénit Esprit du monde.
Observez que dans la calcination,
le soufre ouvre les pores des métaux, et qu'ils deviennent, par l’attraction de
l’esprit universel du monde très fluides et disposés à se dissoudre dans
l'esprit de vin ou dans du vin, et se rendant ainsi potables.
Tous les minéraux, coraux, pierre
d'agate etc. peuvent être réduits en liqueur par notre calcination
philosophique.
Fixation et coagulation du Mercure vif,
de l'esprit de vin et autres esprits
A l'occasion de ce que nous avons dit ci-dessus, nous nous
souvenons de devoir aussi vous instruire de figer et coaguler devant notre
machine par notre feu de nature le mercure vif, l'esprit de vin et d'autres
esprit. Savoir :
On met le Mercure vif dans une
capsule de verre ouverte ou sur un test devant notre machine. Aussitôt qu'il
sentira le feu calcinatoire et commencera à fumer, alors on y projette
successivement de petits morceaux de soufre. Il reçoit la chaleur sulfureuse et
se coagule en argent des plus fin dont on peut faire journellement quelques
livres.
L'esprit de vin ou d'autres
esprits, doivent tout simplement être cuis et figés en sel, ce que tout
prétendu chimiste ou alchimiste ne fera jamais par le feu matériel qui brûle et
consume tout. Toutes ses peines, tous ses travaux sont et seront nuls. Il ne
fera jamais rien de bon. Le feu matériel étant diamétralement opposé à celui de
la nature. Si donc vous faites attention à notre feu de nature, vous opérerez
votre fortune et bonheur.
La pierre particulière des sages
Nous allons continuer sous
l'auspice de Dieu à faire la description de ce que c'est que la pierre
particulière des sages et comment la faire.
Vous voyez dans notre observation meteorica sagaci d'où viennent la rosée,
les vapeurs, les frimats, c'est à dire de la région supérieure et de l'Esprit
universel. Toutes choses sont créées moyennant lui et sortant de lui. Elles
sont jetées sur nous par l'air commun et se manifestent ensuite comme des corps
visibles ou compréhensibles.
Par exemple, en hiver, nous
prenons l'air cristallin, gelé et attaché aux arbres, aux haies. Dans le
printemps et l'automne, la rosée. Nous l'exposons dans des capsules de verre
ouvertes sous notre feu magique de nature et nous le réduisons par la cuisson
en un sel astral. Puis nous le calcinons par un degré plus fort de notre feu
jusqu'à fixité et qu'il ne fume plus. Alors nous lui appliquons le foyer entier
de notre feu, moyennant quoi nous le fondons en une pierre ronde, constellée et
vitrifiée qui est pleine des plus belles couleurs et de bien d'autres choses
merveilleuses.
Quoique cette pierre astrale
possède de grandes beautés et des vertus incroyables, il s'en faut cependant
beaucoup qu'on puisse la comparer à notre pierre universelle. On peut faire de
la première une teinture particulière si on la met de nouveau en fusion avec
partie égale d'or ou d'argent pour son ferment.
Si le ferment est l'or, une partie
convertit en or au moins trois mille parties d'argent. Si le ferment est la
lune, une partie de la teinture convertira mille parties de mercure en argent.
Secretum secretorum
Où la vérité rendue compréhensible. Ce que c'est que notre
ci-devant mentionné spiritus mundi, quelles sont
ses qualités et vertus, dont nous ferons meteorice brièvement la description ci-après.
Sachez que personne ne pourra
élaborer le grand mystère sans connaissance de notre esprit du monde et de
notre feu magique philosophique de nature. Nous parlons ici du grand secret de
tous les secrets qui a eu son commencement des vertus divines et éternelles, et
qui l'aura jusqu'à la fin des siècles. Ainsi, vous tous qui désirez ardemment
de vous occuper de ces choses divines, commencez par vous rendre dignes du
partage de l'esprit de Dieu, afin que vous obteniez de lui la lumière de la
sagesse et sa grâce éternelle.
Nous disons donc que que meteorica minor n'est autre chose dans
sa génération que meteorica sagax. De
ce chaos philosophique s'engendrent, dans la région supérieure, les pluies.
Mais ces pluies ne parviennent pas jusqu'à nous comme pluies, mais bien comme
des vapeurs, des chay desquelles
émane la rosée. Toutes ces choses ne se versent pas sur nous avec une substance
car elles sont spirituelles. Elles forment aussi le tonnerre, la foudre, mais
ne frappent pas sur notre terre par leur trop grand éloignement. Leurs espèces
et leurs parties se répandent dans l'élément supérieur de l'air. C'est alors
qu'elles tombent sur les globes, de manière que sagax engendre du sang, des métaux etc. Dragones, halones,
apparitiones, similitudines, figuras, etc. Toutes ces choses émanent d'en
haut, lorsqu'elles viennent sous les intersticia
media. Quelquefois, elles sont consumées et dispersées par les meteorica minora.
Dans cette meteorica sagaci, se trouve la teinture des métaux, gemmarum et d'autres couleurs. De cet Olimpe émanent toutes les couleurs. Dans
cet Olimpe, réside Vulcanus meteoricus qui
est le genitor de toutes les
couleurs, de toutes les teintures etc.
De la meteorica sagax sort conjonctio
teinturae in corpora elementata. Ainsi naissent dans cette meteorica les pluies par la coction in media intersticiis. Là se trouve
l'esprit du monde qui coagule tous les corps des métaux, ceux des pierres
précieuses et imparfaites etc. Car de
cet esprit partent les rayons du soleil et s'insinuent en toutes choses, de
manière qu'il en résulte un creatum.
Ceci est donc sagax meteorica et le
vrai membrum scientiarum sideris. Il
est aussi notre véritable Ens
philosophique que nous devons recueillir dans le temps d'une belle chaleur du
soleil, lorsqu'il y a un jour clair, pur et non pas venteux ou nébuleux.
On obtiendra surtout cet esprit en
plus grande quantité et en meilleure qualité dans des temps chauds et lourds ou
un ciel où l'on doit s'attendre à des orages.
Toutes ces connaissances sont de
grands secrets et mystères divins : et croyez que si votre esprit ne les
sent ni ne les comprend pas, Dieu ne vous a pas destiné à ces œuvres. Dans ce
cas vous ferez bien d'y renoncer et de vous borner à suivre l'état qui vous est
propre, de marcher dans la crainte de Dieu pour finir vos jours à son honneur
et gloire. Amen.
Du grand feu lunaire et froid
Ayant indiqué fidèlement et clairement dans nos précédents arcanes
divins tout ce qui regarde notre machine solaire, nous traiterons ici du grand
feu lunaire et nous enseignerons les vertus miraculeuses vraiment divines qui y
sont renfermées. Personne n’ignore que par la volonté du créateur, toutes
choses créées se trouvent dans une correspondance perpétuelle des deux grands
luminaires solaire et lunaire de la nature ; qu’elles s’y maintiennent par
un ordre sympathique qui leur est imprégnée, afin que tout tende à la gloire de
Dieu et à l'utilité de l'homme.
Le Créateur a établi une telle
disposition, un tel ordre permanent dans ses œuvres de la nature, dans tous les
êtres et espèces créés, que rien ne parvient à sa maturité et perfection avant
le temps qui lui est prescrit, si ce n’est qu’on se trouve en état d'aider à la
nature par l’art. Si nous disons par l’art, nous voulons entendre et parler de
notre machine solaire et lunaire. Car sans leur aide et moyen, le tout
marcherait dans l’ordre naturel des choses, et rien ne pourrait être produit
avant le terme prescrit, ni être amélioré et multiplié.
Pour cette raison, nous vous
instruisons de nouveau de ce que c'est que notre machine solaire et comment, en
très peu d'heures, on peut devant cette machine porter dans la dernière et la
plus haute perfection tous les minéraux, perles et autres, et les convertir en
pierres précieuses dont il est impossible de taxer la valeur : ce que les
expériences détaillées ci-après vous indiqueront plus amplement.
Toutes les opérations que l'on
veut entreprendre avec nos machines universelles, doivent se faire suivant la
nature et dans un tel ordre même que chaque espèce puisse se réjouir de la
nature de son semblable, afin que toutes les choses corporelles retournent dans
leur centre, leur premier principe, et qu'elles deviennent ens primum, ainsi qu'elles étaient dans leur commencement, sans
destruction de leurs liens de vie, ou de leurs racines, de quoi nous avons déjà
parlé dans nos arcanes divins.
Nous exposons donc ici quelques
expériences. Comment porter par notre machine lunaire, dans leurs premiers
principes, ou matières premières, toutes les eaux gelées, tous les cristaux,
coraux, perles, nacres de perles et généralement tous les minéraux et pierres
précieuses de quelques dénomination et natures qu'elles puissent être.
1° Nous étendons notre machine et
commençons à exposer devant elle pour une opération un cristal ordinaire et
commun dans un vase bien propre et commode, et laissons rayonner sur lui le
foyer. Alors ce cristal, sans beaucoup de mouvement, se réduira et se calcinera
en une poudre très pure et blanche par son propre feu froid qui lui est inné,
et cela dans une heure de temps. Puis nous exposons la dite poudre ainsi
calcinée sous notre principale machine solaire, et nous lui donnons le foyer
entier ; alors elle se fondra en une pierre vitrifiée éternellement fine. Ceci
sera donc une pierre précieuse jouant beaucoup de couleurs et résistant à
toutes les épreuves. Elle ne fond pas dans le feu matériel, ne se casse, ni ne
change jamais dans ses couleurs. Nous en reparlerons encore lorsque nous nous
occuperons d'indiquer les teintures des pierres précieuses.
2° Même opération se fait avec les
coraux. On commence par les réduire devant notre machine lunaire, ainsi que
nous l'avons indiqué ci-dessus à l'occasion des cristaux. Puis on les fond
devant la machine solaire. Il en résulte une pierre vitrifiée d'un rouge
brillant et noble qui, en la portant sur soi pour la santé, est inappréciable.
Cette pierre est une amulette inconcevable contre toute espèce de sortilège.
3° On agit de la même manière à
l'égard des perles. On en calcine une bonne quantité devant la machine lunaire,
en les réduisant ainsi en poudre. Puis on fond la poudre devant la machine
solaire. Voyez à cet égard ce que nous avons dit dans nos arcanes divins.
4° On calcinera de la même manière
des nacres de perles, l'alumen plumosum.
Tout devient pierres précieuses qui jouent toutes sortes de couleurs, et aussi
belles qu’on taxera d’un prix très haut, sans que jamais l'on puisse deviner ce
qu'elles étaient auparavant.
Des pierres précieuses
Diamants, émeraudes, adamas, magnés, marguerites, jacinthes,
saphirs, rubis, escarboucles, coraux, chrysophages. C'est une pierre qui
rayonne tout de feu dans la nuit, et fusionne sur l'or pendant le jour.
1° Calcinez beaucoup de petits
diamants, ainsi que je vous l'ai ci-devant indiqué, sous notre machine lunaire.
Car sans l'application de son feu froid, vous ne ferez rien sur le diamant.
Puis fondez ensemble ces pierres calcinées devant notre machine solaire, et
vous en aurez fait une grande pierre, ce qui est certainement un chef d'œuvre
de notre art, car la pierre est créée de nouveau sans tache. En portant cette
pierre sur soi, elle procure des honneurs et des faveurs auprès des grands.
2° L'émeraude peut être régénérée
de la même manière. Elle devient plus brillante et plus belle qu'elle n'a été
auparavant. C'est une pierre verte transparente. Elle est bonne pour les yeux
et pour la mémoire en la portant sur soi. Elle conserve la chasteté et, ce qui
est plus surprenant, elle se casse en la transgressant.
3° Adamas doit être régénéré par
la même méthode. Cette pierre est aussi appelée diamant et enax parce qu'elle est plus dure, elle procure de la Joie.
4° Magnès est une pierre
ferrugineuse. Une fois régénérée, elle devient tellement exaltée en force que
si vous lui approchez un morceau de fer, vous ne pourrez plus l'en détacher.
Elle tiendra beaucoup de quintaux de fer suspendus en l'air. En pilant cette
pierre entre deux pierre pour la réduite en poudre, elle possède la vertu
d'arrêter dans l'instant toutes les diarrhées quelconques, en n'en prenant
qu'un grain.
En projetant un grain de cette
pierre sur 1000 grains d'étain, de cuivre ou de plomb en fusion, le tout se
convertit en fer. Le soufre de cette pierre est aurifique et teint en or.
5° Marguerita est une pierre
blanche. Elle croît dans les coquilles. Étant régénérée, elle possède de
grandes vertus de manière que hommes et animaux l’aiment et la suivent. Si vous
frottez le bec d'un oiseau avec cette pierre, il vous suivra toute sa vie et ne
vous quitte plus.
6° Jacinthe est une pierre jaune.
Régénérée par nos deux machines, sa beauté sera exaltée au point qu'elle
devient inappréciable. Elle possède la vertu de garantir l'homme de toutes les
bêtes sauvages. On peut dompter par elle les lions et les tigres.
7° Le rubis acquiert dans la régénération un rouge si beau qu'il sera
hors de prix. Ses vertus sympathiques procurent amitié et d'être agréable à
tout le monde.
8° L'escarboucle est la pierre du
soleil. Elle joue de la lumière comme le soleil. Étant régénérée, son éclat et
sa lumière sont augmentés bien au delà du double, de manière qu'elle éclairera
un endroit jour et nuit. Cette pierre régénérée est inappréciable. Elle
approche le plus près de la pierre philosophale. Elle renferme généralement en
elle toutes les vertus de toutes les autres pierres précieuses. Elle possède en
elle le supérieur et l'inférieur, c'est à dire le céleste et le terrestre.
9° La calcédoine est une pierre de
beaucoup de couleurs entremêlées et troubles qui, dans la régénération
deviennent si brillantes et si belles que l'on peut la regarder comme une vraie
merveille du monde. Cette pierre se fige et se vitrifie compacte et dure comme
un diamant. En la portant sur soi, elle est un préservatif contre toute
maladie.
10° Topaze est une pierre qui
brille la nuit et jette un très grand feu. Etant régénérée, elle attire du
soleil un tel éclat qu’on peut la comparer à l'escarboucle. Tous les spectres
se retirent devant sa clarté, ainsi que tous ceux qui habitent dans les
ténèbres.
11° L'améthyste acquiert dans la
régénération un éclat rouge, brillant, entremêlé de jaune. Elle se vitrifie
très dure. Sa vertu sympathique vous rend agréable à tout le monde.
12° La chrysopage sort de sa
régénération infiniment brillant et présente toutes les couleurs dans la plus
grande beauté. Cette pierre acquiert la vertu d'éteindre le feu matériel. Elle
annonce le beau et le mauvais temps. Si on la porte sur soi, on est averti de
la mort ; car quelques jours avant, elle pâlit, elle se trouble, et à la
fin, elle se casse.
En voilà assez sur la perfection
des pierres précieuses. Dans leur régénération par notre machine solaire et
lunaire, et les deux grands luminaires du monde.
De la transmutation des pierres imparfaites
Nous vous transmettons encore ici un très grand et important
secret. Savoir comment procéder pour transformer et teindre les pierres
imparfaites dans un très haut degré, de quoi nous avons déjà fait mention dans
nos arcanes divins, en parlant de l’alumen plumosum.
L’alumen plumosum incombustible ne peut être altéré par aucun feu
matériel, mais bien par nos deux grands luminaires de la nature du monde car il renferme en lui
le feu le plus fixe de la nature. Ainsi nous prenons :
1° L’alumen plumosum et le calcinons devant
notre machine lunaire en une poudre blanche très pure et fine. Puis nous la
mettons en fusion devant notre machine solaire, afin qu’elle se vitrifie. Il
sortira alors de la régénération avec un corps tellement clarifié et beau que
rien ne peut être comparé à son éclat. Il est l’unique, la seule matière et le
seul feu fixe dont on peur faire une teinture pour toutes les pierres
précieuses ainsi que nous vous l’avons déjà fidèlement indiqué dans nos arcanes
divins.
2° Le talc se présentera presque
de la même beauté dans la régénération. Notez qu’il y a à l’égard de cette
matière à observer qu’elle flue sous la machine solaire au plus petit feu en
une huile blanchâtre, lorsqu’elle aura été calcinée devant la machine lunaire.
Nous avons cru nécessaire de vous faire
cette observation parce que c’est une
autre manière de faire l’huile de talc que celle indiquée dans nos précédents
arcanes.
3° On peut préparer une pierre de l’eau commune de
fontaine. Savoir : Faites congeler l’eau dans un vase devant notre machine
lunaire, afin qu’elle devienne glace. Otez-là alors de la machine lunaire, et
remettez-là sous la même machine, de manière qu’elle soit continuellement
frappée par le 3ème degré du feu. Il se formera des cristaux. Donnez ensuite à
ces cristaux le foyer entier qui les calcinera en une poudre sèche et blanche.
Cette poudre exposée sous la machine solaire fluera comme de l’eau et se
coagule ensuite en une pierre claire, vitrifiée, que l’on distingue à peine
d’un diamant, hors qu’elle n’a pas la même dureté. Sachez donc qu’il faut lui
aider par la teinture ci-dessus indiquée, et vous aurez complété l’art pour
préparer de l’eau commune un diamant ou autre pierre précieuse.
Des minéraux et matières croissant dans la terre
1° Commençons par l'élément du feu
qui n'est autre chose qu'une minière vivante de soufre. Quand on expose cette minière
devant notre machine lunaire, sous le feu froid de la nature, elle s’altère et
tombe en une poudre brillante et cristalline de façon que de son genre
sulfureux elle acquiert un autre genre à cause de deux feux de nature, l'un
contraire à l'autre, comme froid et chaud. Mais exposant ensuite cette poudre
sous la machine solaire, elle se fond sur le champ. Puis, entretenant plus long
temps la fusion, le soufre se vitrifie en une pierre cristalline qui s'insinue
et entre dans les métaux et peut opérer particulariter
très avantageusement. Si vous mettez ce soufre figé avec de l'or en fusion,
ce dernier sera porté en un si de haut degré qu'il ne paraît plus or.
Projetez-le ensuite sur de l'argent, vous serez richement récompensé.
2° On regarde le mercure parmi les corps minéraux comme
l'élément de l'eau. Il se coagule et se fixe sur le champ par la machine
lunaire. Exposé ensuite sous la machine solaire, il se met promptement en
fusion en un corps lunaire.
3° Le nitre est l'élément de
l'air. Il tombe en poudre blanche devant la machine lunaire et se met en fusion
comme de l'eau devant la machine solaire. Il devient ensuite une pierre
vitrifiée de la dernière fixité.
Faites ici une attention sérieuse
sur cette pierre, et souvenez-vous de ce que nous avons dit à cet égard dans
nos arcanes divins. Vous parviendrez à un trésor impossible à apprécier si vous
lui donnez de l'or pour ferment devant notre feu magique de nature. Vous
possèderez assez de richesses, et de même pour la santé. Nous ne voulons pas en
dire davantage, cela doit vous suffire.
4° Nous regardons le vitriol, le
sel gemme et sel commun pour l'élément de la terre. Lorsqu'on porte le vitriol
dans une calcination philosophique par notre machine lunaire, et qu'on le met
après en fusion par notre feu solaire magique de nature, il en résulte un verre
d'un beau rouge. Puis on fermente ce verre avec de l'or et on en obtient une
teinture dont une partie teint plus de mille parties d'argent en or.
5° Nous allons vous indiquer
encore comment tirer un plus grand parti de tous les minéraux et de quelle
manière reproduire de chacun d’eux son primum
ens. Sachez donc préalablement que les trois principes minéraux sont soufre, mercure et sel, dans lesquels est renfermé et se trouve le primum ens des métaux qui est l'esprit
vivifiant et croissant.
Comme vous trouvez le primum ens de l'or dans les marcassites des grenats, dans le talc rouge
aurifique : ainsi, on trouve le primum
ens de l'argent dans les marcassites blanches, dans le talc blanc, dans
l'orpiment, l'arsenic, les litharges.
Le primum ens du cuivre se rencontre dans les cobalts, dans le zinc,
dans le vitriol, l'atramena et le vert-de-gris.
Le primum ens de l'étain se trouve dans le zwitteng (Note de L.A.T. : ou zwitter, selon une autre version, ayant le
sens d’hermaphrodite, androgyne).
Celui du plomb dans l’antimoine et
celui du minium.
Dans le cinabre seul est le primum ens du vif-argent.
Le primum ens est un esprit volatil, croissant et vivifiant qui repose
dans la matrice minérale jusqu'à ce que par le laps de temps et l'influence des
saisons, il devienne un corps métallique et fixe.
Faites ici attention et comprenez
bien que c'est une espèce vivante qui repose là en sa tendre jeunesse
spirituelle. C'est pour cette raison que nous soutenons l'impossibilité
d'obtenir cet esprit, ou ce primum ens,
par le feu matériel du bois et des charbons, ayant assez observé dans nos
arcanes divins que le feu matériel détruit, consomme et anéantit toute vie aux
choses vivantes. Ne sortez donc jamais hors. Agissez prudemment avec elle er
par elle et ne traitez ces œuvres qu’avec le feu vivifiant de la nature, d’où
elles ont pris leur origine, et par lequel elles ont été créées et nourries.
Nous allons donc vous indiquer la
manière de vous procurer spirituellement et corporellement ces esprits vivants
par les deux grandes lumières du monde, à l'aide de nos machines à la gloire de
Dieu et à votre avantage.
Nous prenons donc une des dites
minières toute crue et fraîche de sa racine minérale et l'exposons sous notre
machine lunaire et lumière vivante de la nature pour la calciner sans détruire
ses esprits vitaux, et ouvrir par ce moyen sa matrice dans laquelle repose l'Ens primum.
Puis nous renfermons cette matière
calcinée dans une cucurbite bien lutée que nous exposons devant notre machine
solaire, et distillons avec une très faible chaleur du soleil. Alors, l'esprit
vivant passera par le chapiteau dans le récipient, dans toute sa virginité et
se présente comme une eau bleuâtre qui reste continuellement ensemble sans se
quitter à l'instar du mercure commun. Mais dès que cet esprit prend l'air, il
retourne subitement dans son chaos. C'est pourquoi on doit l'enfermer
promptement dans un vase philosophique, lequel secret qui le retient et que
l'on doit joindre à lui, n'est autre chose qu'un or, argent, ou autre métal
vierge qui n'a pas encore senti, ni qui n'aura été purifié par le feu matériel,
mais celui qui aura été pris immédiatement des mines. Ceci est le vrai vase
philosophique du dit-esprit à lui semblable, dans lequel il se réjouit, se
contient et s'incorpore.
Nous vous observons qu'on ne pourra
faire rien autre chose avec ce primum Ens
des minéraux que l'arbre d'or nommé arbre philosophique qui croit
continuellement. Voici le procédé.
Prendre deux parties d'or, ou
argent vierge et une partie du susdit esprit minéral vivant que nous appelons
aussi notre mercure philosophique. Mettez-les
ensemble dans un grand et beau cylindre de verre. Luttez-le bien et déposez le
tout dans un endroit tempéré. Laissez-le là tranquille. Il croîtra des branches
d'or ou d'argent en deux ou trois mois qui s'élèveront à l'instar des branches
de coraux.
Après ce temps, vous lui donnez de
nouveau une nourriture avec notre mercure
philosophique. Puis vous laissez reposer autant de temps qu'auparavant.
Répétez cette nourriture jusqu'à trois fois. A la fin, l'arbre grandira tant
qu'il remplira le verre avec beaucoup de beaux et petits rameaux. Il acquiert
en même temps une vraie racine. Il est devenu alors le véritable arbre
philosophique d'or ou d'argent qui produit de mois en mois son or ou argent
vierge et fera une riche récolte. Vous en ôterez avec une petite pincette pour
votre usage ainsi qu'il suit.
Pesez et notez exactement le poids
des rameaux d'or que vous en aurez détachés afin de nourrir de nouveau cet
arbre philosophique avec autant de poids de mercure
philosophique. Par ce moyen, vous
conservez une récolte éternelle et un revenu riche sans frais et sans beaucoup
de peine.
Considérez cet œuvre en tout et
par tout, et convenez que c'est une véritable transplantation dans ses racines
vivantes, suivant l'ordre divin. Dans la qualité agit la nature par l'esprit
magnétique qu'elle possède en elle, cherchant à se multiplier et à reproduire
ses semblables avec les parties vierges, à la gloire de Dieu et pour le bien de
l'homme.
Celui qui prétendrait opérer la
même chose avec le mercure commun ou du cinabre, ou de l'or ou de l'argent
purifiés par le feu matériel est un falsificateur des vertus de la nature, et
il sera incapable d'entreprendre la moindre chose dans nos œuvres.
Pour faire connaître les plus grandes
vertus de cet or vierge dont nous parlons et qui n'aura jamais éprouvé le feu
matériel, vous n'avez qu'à prendre cet or vierge, le mettre en fusion par notre
machine solaire, entretenir la fusion
jusqu'à ce qu'il soit vitrifié en un verre de bel écarlate. Donnez-lui
ensuite un ferment d'or à poids égal pour en faire une teinture qui teint -
quoique particulièrement - beaucoup
plus qu'une teinture particulière faite
d'or commun, ainsi que nous en avons déjà fait mention dans nos arcanes divins.
En portant le dit or vierge sur
soi, il est un incroyable fortifiant du cœur et un préservatif singulier contre
tout air infecte et d'autre maladies.
Observons encore que personne ne
s'avise de prétendre pouvoir produire la pierre philosophale par le feu commun,
ou la teinture universelle d’un pareil primum
Ens mineralium. Car la pierre philosophale dérive d'un tout autre centre et
d'une toute autre substance que le règne minéral.
Chaque espèce, ou genre, porte sa
semence particulière. C'est pourquoi toutes les choses créées doivent rester
dans l'ordre que le Créateur leur a infusé. Chaque chose produira éternellement
son semblable, si ce n'est que l'on sache aider la nature par la nature même.
Cette connaissance est une lumière particulière que Dieu nous accorde et qui ne
peut être exécutée qu'à l'aide des deux grands luminaires, par leur influence
astrale et par l'application de nos machines solaires et lunaires.
Nous vous disons donc ici de
prendre le dit esprit vivant, c'est à dire le dit Ens mineralium, de le réduire par la coction dans un vase ouvert
jusqu'en un sel sec devant notre feu solaire et vivant de nature. Puis de
nouveau la coction jusqu'en une pierre rouge comme le plus beau rubis vitrifié
et fixé. Vous en obtiendrez alors une teinture qui peut être toujours augmentée
par un ferment, et qui ne finira jamais. Mais malgré tout cela, il s'en faut de
beaucoup que ce soit une teinture universelle, parce qu'elle n'a pas été prise
de la racine universelle.
Enfin, en finissant nos présents
arcanes divins, nous chargeons la conscience de chacun qui en aura
communication de n'en point abuser et terminons ainsi toutes ces choses
élémentaires qui sont temporelles, et qui seront consumées à la fin des jours,
au lieu que, nous autres créatures humaines, pourvu que nous soyons justes, et
que nous ayons vécu dans la crainte de Dieu, serons clarifiés en Dieu, entrant
dans la béatitude éternelle pour louer et glorifier dieu, de siècles en
siècles. Amen.
Nous allons encore joindre au
présent, quelques procédés curieux à exécuter par la machine lunaire.
Savoir :
Une pêche plaisante
S'il se trouve beaucoup de
poissons dans un bassin profond, ou même presque sans fond, difficiles à
pêcher, on n'a qu'à établir notre machine lunaire sur un petit bateau dans
l'endroit où l'eau sera plus profonde. On donne le foyer sur l'eau, grand
seulement comme un écu. Cela donnera un grand éclat et fera monter tous les
poissons en haut. On donne alors le foyer dans toute sa grandeur. Les poissons,
par ce moyen, seront très éblouis de manière qu'on peut les prendre avec les
mains ou avec des instruments convenables.
Autre secret
Calcinez du vitriol par la machine
lunaire. Il devient d'un beau blanc et tombe en poudre. C'est alors la vraie
poudre antipathique qu'on emploie dans différentes maladies.
La poudre d'hirondelle
antipathique se prépare de la même manière.
En faisant congeler et engourdir
une chauve-souris par la machine lunaire, l'opération sera faite : mais il
sera mieux de la faire un jour de Dimanche, parce que les chauves-souris sont
saturnines au suprême degré. Avec cette poudre, on peut détruire des
sortilèges ; mais aussi on peut en pratiquer, soit de bons, soit de
mauvais.
Autre
Quand la lune est pleine, on
expose un grand miroir devant la machine lunaire, mais pas trop près afin qu'il
ne casse pas. Vous y verrez représentés la lune entière, étoiles, paysages, des
montagnes, des vallées, de l'eau, du feu, et dans ce dernier, mille et mille
figures affreuses se remuant avec plus de vitesse les unes que les autres. Leur
regard occasionne une vue effrayante. Les ténèbres peuvent y être
supérieurement bien observées.
Etablissement curieux d'un fond d'écrevisses
Moyennant lequel elles se multiplient beaucoup et deviennent
grandes et grasses : et que d'un pareil étang, ni écrevisse, ni poisson ne
puisse s'en échapper, si même un ruisseau d'eau vive passait au milieu.
Faites creuser un étang de la
grandeur qu'il vous plaira. Faites-le murer tout autour avec de grandes
briques. Faites mettre dans le sol au milieu de l'étang de grandes poutres de ehrenholz (Erable Champêtre, Acer campestre). Les écrevisses aiment
singulièrement cette espèce de bois. On plante tout autour de l'étang une herbe
nommée diebstökel en allemand. Cette
herbe acquiert de grandes racines qui, en majeure partie, en croissant,
s'étendent vers l'eau. Les écrevisses en mangent et deviennent très lubriques,
au point qu'elles se multiplient en peu de temps par milliers. Il faudrait
faire passer par l'étang un petit ruisseau d'eau vive courante, afin que l'eau
reste toujours fraîche aux endroits où ce ruisseau entre et sort. On fait poser
quelques pierres d'aigle des deux côtés de l'entrée et de la sortie du passage.
Car la pierre d'aigle est antipathique à toutes les espèces aquatiques.
Arrivées au passage, elles se retirent. Après avoir déposé dans l'étang des
écrevisses à volonté, et qu'elles se sont multipliées, on doit les engraisser
de la manière suivante.
Si par exemple vous avez mis 300
écrevisses, on jette dans l'étang au moins une fois par mois une livre de
fromage nouveau par petits morceaux, et deux ou trois œufs cuits et coupés en
quatre. On leur jette aussi de temps à autre du foie cru. Avec cette
nourriture, les écrevisses grossissent et s'engraissent singulièrement. Leur
goût en devient exquis.
Etablissement d'un fond d'eau
par le moyen duquel on peut réunir beaucoup de sources et les
augmenter.
Prenez une livre de la vraie
pierre d'aimant et une demi livre d'alun. Faites bien rougir au feu l'aimant
deux à trois fois en l'éteignant à chaque fois dans du vinaigre. La pierre
deviendra cassante et friable. Pilez-la en poudre puis calcinez l'alun dans un
pot de terre jusqu'à ce qu'il soit devenu tout brun. Pilez-le en poudre et
mêlez ces deux matières. Humectez-les avec de l'eau ordinaire. Faites-en de
grosses boulettes de la grosseur d'un florin (un petit écu). Séchez-les au
soleil. Devenues sèches, vous les mettez dans un fourneau à vent ou devant le
foyer d'un maréchal pour les faire bien rougir. Laissez les refroidir. Le fond
d'eau sera ainsi préparé. Notez que si vos deux livres d'aimant et d'alun ne
voulaient pas se bien lier pour en former des boulettes, on peut y mêler un peu
de terre de potier pour les faire tenir bien ensemble.
Si donc vous voulez augmenter les
eaux et réunir quelques sources pour couler ensuite par des cavités légères
qu'elles formeront elles-mêmes, il faut bien examiner le terrain où coulent les
sources qui seraient éloignées de 50 à 60 pieds l'une de l'autre. Observant
ensuite d'attaquer en premier lieu la plus faible, en y enfonçant un fort bâton
de fer au milieu du trou de la source, en cela à la profondeur de trois pieds,
et même plus, suivant que le terrain le permettra. On jette après dans le trou
qu'à fait le bâton de fer une des boulettes ci-dessus, la laissant ainsi
tranquille. La boulette opérera une ouverture en peu de jours. L'eau montera et
coulera par un ruisseau qu'elle se forme elle-même et qui augmentera de plus en
plus.
Il faut observer qu'on doit
toujours entreprendre cette opération dans le croissant de la lune, car toutes
les eaux augmentent ou diminuent avec la lune.
Fin des arcanes divins
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