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L.A.T. Notes alchimiques (3) - "Respirer la Lune"

 



NOTES ALCHIMIQUES (3)

"Respirer la lune"

Extraits de textes relatifs au rôle de l'Air, des Astres 
et du Spiritus Mundi

(Relevés par L.A.T.)

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ANONYME

« Les Récréations Hermétiques »

Soyez donc assuré que sans l’eau ignée composée de la pure lumière du Soleil et de la lune, il vous sera impossible de vaincre les nombreux obstacles qui se multiplieront encore à vos regards, lorsque vous tenterez le passage de ce fameux Détroit qui conduit à la Mer des Sages, cette eau que quelques-uns nomment avec raison esprit universel et que l’Anglais Dickinson a suffisamment fait connaître, est d’une si grande vertu et pénétration, que tous les corps qui en sont touchés, retournent facilement à leur premier être.

J’ai déjà fait connaître que ce n’était pas l’eau de pluie ni de Rosée qui convenait à cette opération, j’ajouterai ici que ce n’est point non plus l’eau d’une espèce de champignon appelé communément Flos Coeli ou Fleur du Ciel et que l’on prend fort improprement pour le Nostoch des anciens, mais une eau admirable tirée par artifice des rayons du soleil et de la lune. Je dirai encore que les sels et autres aimants qu’on emploie pour tirer l’humide de l’air, ne sont bons à rien dans cette circonstance et qu’il n’y a que le seul feu de Nature dont on puisse ici se servir utilement. Ce feu renfermé au centre de tous les corps a besoin d’un certain mouvement pour acquérir cette pro­priété attractive et universelle qui vous est si nécessaire, et il n’y a dans le monde qu’un seul corps où il se trouve avec cette condition, mais il est si commun qu’on le rencontre partout où l’homme peut aller ; c’est pourquoi j’estime qu’il ne vous sera pas difficile de le rencontrer.

(On tirera grands avantages à comparer ce passage où est mis en valeur ce fameux nostoc, aux lignes qu'y consacre Fulcanelli dans son "Mystère des Cathédrales"; ou encore Eugène Canseliet dans son "Alchimie expliquée sur ses textes classiques" et ses "Deux Logis alchimiques"; ou aussi Grassot, dans sa "Lumière tirée du chaos"; ou Pierre Dujols, alias Magophon, dans son "Hypotypose du Mutus Liber"; et enfin Pernety, en divers endroits. - L.A.T.)

M. Bruno de Lansac, auteur du commentaire sur l’ouvrage ayant pour titre La lumière sortant des ténèbres, dit savamment que le feu vit d’air et que c’est aux lieux où l’air abonde le plus qu’il faut chercher le Soufre des sages ; car il appelle cette eau indifféremment soufre ou mercure, d’autant qu’elle contient l’un et l’autre et qu’elle jouit de leurs propriétés. Ce n’est cependant pas tout à fait à la lettre qu’il faut prendre ces paroles. Je recommande seulement de suivre attentivement cet auteur lorsque passant en revue les Règnes de la Nature il fait une démonstration précise de l’emploi et de l’utilité de cet élément pour l’entretien de chacun d’eux. Ce chapitre bien médité sera d’un grand secours aux amateurs de la science, et je ne puis trop les engager à en faire l’objet d’une étude particulière.

J’ai dit que la lumière était la source commune, non seulement des Éléments, mais encore de tout ce qui existe, et que c’est à elle, comme à son principe, que tout doit se rapporter. Le Soleil et les Etoiles fixes qui nous l’envoient avec tant de profusion en sont comme les générateurs ; mais la Lune placée intermédiairement, l’attrempant de son humidité, lui communique une vertu générative au moyen de laquelle tout se régénère ici-bas.

Tout le monde sait aujourd’hui que la lumière que la lune nous envoie, n’est qu’un emprunt de celle du Soleil, à laquelle vient se mêler la lumière des autres astres. La Lune est par conséquent le réceptacle ou foyer commun dont tous les philosophes ont entendu parler : elle est la source de leur eau vive. Si donc vous voulez réduire en eau les rayons du Soleil, choisissez le moment où la lune nous les transmet avec abondance, c’est-à-dire lorsqu’elle est pleine, ou qu’elle approche de son plein : vous aurez par ce moyen l’eau ignée des rayons du Soleil et de la Lune dans sa plus grande force.
Mais il est encore certaines dispositions indispensables à remplir, sans lesquelles vous ne feriez qu’une eau claire et inutile.

Il n’est qu’un temps propre à faire cette récolte des esprits astraux. C’est celui où la Nature se régénère ; car à cette époque l’atmosphère est toute remplie de l’esprit universel. Les arbres et les Plantes qui reverdissent, et les Animaux qui se livrent au pressant besoin de la génération, nous font particulièrement connaître sa bénigne influence. Le printemps et l’automne sont par conséquent les saisons que vous devez choisir pour ce travail ; mais, le printemps surtout est préférable. L’été, à cause des chaleurs excessives qui dilatent et chassent cet esprit, et l’hiver à cause du froid qui le retient et l’empêche de s’exhaler, sont hors-d’œuvre. Dans le midi de la France le travail peut être commencé au mois de mars et repris en septembre ; mais à Paris et dans le reste du royaume, ce n’est au plutôt qu’en avril qu’on peut le commencer et la seconde sève est si faible que ce serait perdre son temps que de s’en occuper en automne.

Il faut savoir maintenant que l’influence astrale se fait préférablement sentir vers le Nord ; que c’est vers le Nord que se tourne constamment l’aiguille aimantée, et que c’est aussi vers le Nord que les fluides Electrique, Galvanique et Magnétique portent tous leurs efforts, c’est donc aussi vers cette région que vous tournerez votre appareil, car l’expérience a prouvé que de tout autre côté vous ne trouveriez point cet esprit.

Il faut aussi que le ciel soit pur et qu’il n’ait point de vent, autre que la fraîcheur agitée de la nuit, car sans cela on n’obtiendrait qu’un esprit très faible et incapable d’action.

On peut commencer le travail aussitôt que le soleil est couché, et le continuer toute la nuit; mais, il faut le cesser lorsqu’il se lève, car sa lumière disperse l’esprit, et on ne recueille plus qu’un flegme inutile et nuisible.

Les Philosophes ont tenu jusqu’ici ces choses très secrètes ; ils n’en ont parlé que fort obscurément, et toujours sous le voile de l’allégorie. D’Espagnet, le Cosmopolite et quelques autres ont fait des des­criptions ingénieuses de la saison de printemps.

Nicolas Flamel, pour désigner la région du Nord, a feint un voyage à Saint-Jacques de Compostelle, d’où il est revenu avec un médecin juif converti qui, après lui avoir enseigné les plus grandes particularités de l’œuvre, mourut à Orléans où il le fit enterrer à Sainte-Croix.

On voit au ciel la Voie Lactée qui court du midi vers le Nord où elle forme deux branches dont la direction est variable en raison du mouvement de la terre, et dont la Boussole suit la variation. Cette voie lactée est appelée vulgairement le Chemin de Saint-Jacques, parce que les pèlerins la désignent ainsi, et qu’elle leur sert de guide pendant la Nuit pour leur grand voyage ; elle est aussi le guide du philosophe Hermétique qui la reconnaît dans le midi où elle prend sa source, et la suit vers le Nord où est son Embouchure. Le médecin juif converti est le Mercure qu’il trouve sur sa route, et qui  comme on le sait, révèle tous les secrets de l'Art,  quand on en est possesseur. Flamel le désigne comme médecin, parce qu’il purge les métaux de leur lèpre et qu’il est vraiment une médecine. Il en fait un juif converti, parce que la Lumière prend sa source en Orient et qu’il en fait un juste emploi. Enfin, il le fait mourir à Orléans et enterrer à Sainte-Croix pour annoncer sa fixation : ce que la Croix marquant les quatre points Cardinaux de l’atmosphère montre plus positivement. C’est donc un mensonge de l’auteur du livre ayant pour titre Hermippus Redivivus tendant à accréditer son système imbécile, que la citation qu’il a faite du prétendu voyage de N. Flamel et qu’il ose appuyer de la relation qui lui en fut faite par deux Adeptes se disant ses amis et affirmant sa longue existence.

B.V. fait dire à Adolphe sortant d’un souterrain à Rome, et tenant à la main le petit Coffret de plomb renfermant la figure parabolique du vieil Adam : « Dans mon extrême ravissement, je regardai au midi où sont les chauds lions, et puis je me tournai au Nord où sont les Ours. »

Saint Didier, auteur du Triomphe Hermétique, dans sa Lettre aux disciples d’Hermès, dit que « l’étude de cette science est comme un chemin dans les sables où il faut se conduire par l’Étoile du Nord ».

Cette Etoile a toujours été considérée comme le guide certain de notre philosophie, et c’est elle qui conduisit les bergers à la Crèche où reposait le Sauveur du monde. Il y a des ouvrages intitulés L’Étoile ou philosophe du Nord, mais l’abus qu’on fait de cet emblème un trop grand nombre d’auteurs pseudonymes, pour se donner du relief et se faire rechercher, l’ont couvert de tant de défaveurs qu’il a beaucoup perdu de son prix.

Sachez toutefois que l’esprit astral étant le père nourricier de la pierre, il en faut recueillir une grande quantité. Cette récolte ne peut se faire en une seule fois, c’est pourquoi on y emploiera tout le temps que durera le travail qui est au moins de trois années ; car il ne faut pas s’en tenir à ce que disent les auteurs sur les temps, leurs discours n’étant que des tissus d’énigmes ou d’allégories dont je donnerai ailleurs l’explication. Revenons au principal Sujet de la Philosophie.

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ANONYME

"Arcana Divina"

Secretum secretorum

Où la vérité rendue compréhensible. Ce que c'est que notre ci-devant mentionné spiritus mundi, quelles sont ses qualités et vertus, dont nous ferons meteorice brièvement la description ci-après.

Sachez que personne ne pourra élaborer le grand mystère sans connaissance de notre esprit du monde et de notre feu magique philosophique de nature. Nous parlons ici du grand secret de tous les secrets qui a eu son commencement des vertus divines et éternelles, et qui l'aura jusqu'à la fin des siècles. Ainsi, vous tous qui désirez ardemment de vous occuper de ces choses divines, commencez par vous rendre dignes du partage de l'esprit de Dieu, afin que vous obteniez de lui la lumière de la sagesse et sa grâce éternelle.

Nous disons donc que que meteorica minor n'est autre chose dans sa génération que meteorica sagax. De ce chaos philosophique s'engendrent, dans la région supérieure, les pluies. Mais ces pluies ne parviennent pas jusqu'à nous comme pluies, mais bien comme des vapeurs, des chay desquelles émane la rosée. Toutes ces choses ne se versent pas sur nous avec une substance car elles sont spirituelles. Elles forment aussi le tonnerre, la foudre, mais ne frappent pas sur notre terre par leur trop grand éloignement. Leurs espèces et leurs parties se répandent dans l'élément supérieur de l'air. C'est alors qu'elles tombent sur les globes, de manière que sagax engendre du sang, des métaux etc. Dragones, halones, apparitiones, similitudines, figuras, etc. Toutes ces choses émanent d'en haut, lorsqu'elles viennent sous les intersticia media. Quelquefois, elles sont consumées et dispersées par les meteorica minora.

Dans cette meteorica sagaci, se trouve la teinture des métaux, gemmarum et d'autres couleurs. De cet Olimpe émanent toutes les couleurs. Dans cet Olimpe, réside Vulcanus meteoricus qui est le genitor de toutes les couleurs, de toutes les teintures etc.

De la meteorica sagax sort conjonctio teinturae in corpora elementata. Ainsi naissent dans cette meteorica les pluies par la coction in media intersticiis. Là se trouve l'esprit du monde qui coagule tous les corps des métaux, ceux des pierres précieuses et imparfaites etc.  Car de cet esprit partent les rayons du soleil et s'insinuent en toutes choses, de manière qu'il en résulte un creatum. Ceci est donc sagax meteorica et le vrai membrum scientiarum sideris. Il est aussi notre véritable Ens philosophique que nous devons recueillir dans le temps d'une belle chaleur du soleil, lorsqu'il y a un jour clair, pur et non pas venteux ou nébuleux.

On obtiendra surtout cet esprit en plus grande quantité et en meilleure qualité dans des temps chauds et lourds ou un ciel où l'on doit s'attendre à des orages.

Toutes ces connaissances sont de grands secrets et mystères divins : et croyez que si votre esprit ne les sent ni ne les comprend pas, Dieu ne vous a pas destiné à ces œuvres. Dans ce cas vous ferez bien d'y renoncer et de vous borner à suivre l'état qui vous est propre, de marcher dans la crainte de Dieu pour finir vos jours à son honneur et gloire. Amen.


Du grand feu lunaire et froid

Ayant indiqué fidèlement et clairement dans nos précédents arcanes divins tout ce qui regarde notre machine solaire, nous traiterons ici du grand feu lunaire et nous enseignerons les vertus miraculeuses vraiment divines qui y sont renfermées. Personne n’ignore que par la volonté du créateur, toutes choses créées se trouvent dans une correspondance perpétuelle des deux grands luminaires solaire et lunaire de la nature ; qu’elles s’y maintiennent par un ordre sympathique qui leur est imprégnée, afin que tout tende à la gloire de Dieu et à l'utilité de l'homme.

Le Créateur a établi une telle disposition, un tel ordre permanent dans ses œuvres de la nature, dans tous les êtres et espèces créés, que rien ne parvient à sa maturité et perfection avant le temps qui lui est prescrit, si ce n’est qu’on se trouve en état d'aider à la nature par l’art. Si nous disons par l’art, nous voulons entendre et parler de notre machine solaire et lunaire. Car sans leur aide et moyen, le tout marcherait dans l’ordre naturel des choses, et rien ne pourrait être produit avant le terme prescrit, ni être amélioré et multiplié.

Pour cette raison, nous vous instruisons de nouveau de ce que c'est que notre machine solaire et comment, en très peu d'heures, on peut devant cette machine porter dans la dernière et la plus haute perfection tous les minéraux, perles et autres, et les convertir en pierres précieuses dont il est impossible de taxer la valeur : ce que les expériences détaillées ci-après vous indiqueront plus amplement.

Toutes les opérations que l'on veut entreprendre avec nos machines universelles, doivent se faire suivant la nature et dans un tel ordre même que chaque espèce puisse se réjouir de la nature de son semblable, afin que toutes les choses corporelles retournent dans leur centre, leur premier principe, et qu'elles deviennent ens primum, ainsi qu'elles étaient dans leur commencement, sans destruction de leurs liens de vie, ou de leurs racines, de quoi nous avons déjà parlé dans nos arcanes divins.

Nous exposons donc ici quelques expériences. Comment porter par notre machine lunaire, dans leurs premiers principes, ou matières premières, toutes les eaux gelées, tous les cristaux, coraux, perles, nacres de perles et généralement tous les minéraux et pierres précieuses de quelques dénomination et natures qu'elles puissent être.

1° Nous étendons notre machine et commençons à exposer devant elle pour une opération un cristal ordinaire et commun dans un vase bien propre et commode, et laissons rayonner sur lui le foyer. Alors ce cristal, sans beaucoup de mouvement, se réduira et se calcinera en une poudre très pure et blanche par son propre feu froid qui lui est inné, et cela dans une heure de temps. Puis nous exposons la dite poudre ainsi calcinée sous notre principale machine solaire, et nous lui donnons le foyer entier ; alors elle se fondra en une pierre vitrifiée éternellement fine. Ceci sera donc une pierre précieuse jouant beaucoup de couleurs et résistant à toutes les épreuves. Elle ne fond pas dans le feu matériel, ne se casse, ni ne change jamais dans ses couleurs. Nous en reparlerons encore lorsque nous nous occuperons d'indiquer les teintures des pierres précieuses.

2° Même opération se fait avec les coraux. On commence par les réduire devant notre machine lunaire, ainsi que nous l'avons indiqué ci-dessus à l'occasion des cristaux. Puis on les fond devant la machine solaire. Il en résulte une pierre vitrifiée d'un rouge brillant et noble qui, en la portant sur soi pour la santé, est inappréciable. Cette pierre est une amulette inconcevable contre toute espèce de sortilège.

3° On agit de la même manière à l'égard des perles. On en calcine une bonne quantité devant la machine lunaire, en les réduisant ainsi en poudre. Puis on fond la poudre devant la machine solaire. Voyez à cet égard ce que nous avons dit dans nos arcanes divins.

4° On calcinera de la même manière des nacres de perles, l'alumen plumosum. Tout devient pierres précieuses qui jouent toutes sortes de couleurs, et aussi belles qu’on taxera d’un prix très haut, sans que jamais l'on puisse deviner ce qu'elles étaient auparavant.

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ANONYME

« Scholies »

15e
L’Argile est la matrice naturelle et première du monde entier : l’Esprit astral en est la semence

16e
L’Esprit astral est sans équivoque la lumière du Soleil et des astres dont l’air et les cieux sont remplis.

17e
Dans notre système terrestre, le soleil est le père de cet esprit, la Lune en est la mère.

18e
La Lune est dite la mère de l’Esprit astral, parce que sa Lumière vivifique tire sa source du Soleil.

19e
Cependant tous les astres y joignant leur lumière, son véritable nom est l’Esprit universel.

20e
Il faut que cet esprit qui est un feu, soit dis­sout par un autre feu, et devienne Eau.

21e
On recueille cet Esprit dans la grande mer des sages qui est l’air, par le moyen d’un acier magique qui est d’une même nature.

22e
Le feu central renfermé dans tous les corps est un acier magique.

23e
Ce mot magique vous fait voir que ce n’est point un véritable acier, mais qu’on ne l’appelle ainsi que par comparaison.

24e
Tous les corps qui ont vie attirent l’air pour leur nourriture. Le règne animal est celui où cette attraction se fait le plus visiblement.

25e
Aussitôt que l’esprit astral est attiré, il est réduit en  eau dont les sages font leur feu secret.

26e
Quoique tous les temps soient propres à cette attraction, le printemps est la saison la plus conve­nable, ensuite l’automne.

27e
A ces deux époques, la Nature se régénère, et l’air est plus chargé de cet esprit vital.

28e
La Lune étant la mère de cet esprit, ce n’est que quand elle luit qu’elle nous le donne.

29e
Par conséquent, plus sa lumière est grande, plus cet esprit est abondant.

30e
La Terre est ronde, et son mouvement est d’occident en orient.

31e
L’esprit repoussé vers les Pôles par ce mouve­ment, et ne trouvant son repos que vers le Nord, il s’y réfugie.

32e
Le Nord étant sa patrie, c’est dans cette région de l’atmosphère qu’on doit en faire la récolte.

33e
Aussitôt que le Soleil paraît sur l’horizon, il chasse l’esprit, il faut cesser le travail.

34e
Esaü vendit à Jacob son droit d’aînesse pour un plat de lentilles, il faut diviser ainsi sa terre.

35e
Il faut faire pleuvoir sur cette terre la rosée du ciel, c’est-à-dire l’esprit, et qu’elle en soit imbibée.

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ANONYME

« La Parabole de Mars de Busto Nicenas »

La constellation de la Grande Ourse est rendue caractéristique par ses sept plus brillantes étoiles, qui semblent former l'image d'un chariot. En astrologie hindoue, elle porte le nom de "Sapta Rishi", les Sept Sages.

Elle tourne autour de l'Etoile Polaire toute proche, astre principal de la constellation de la Petite Ourse, caractérisée également par sept étoiles principales qui rappellent l'image de la Grande Ourse.

L.A.T.

1er extrait :  Mais je dois exposer aussi la cause qui m’incitait à ce voyage, car elle est importante. J’avais appris que sept Sages ou Philosophes devaient habiter dans sept capitales différentes de l’Europe, et que tous ces Sages, plus que tous les autres, étaient instruits dans tous les arts et dans toute sagesse, et, en particulier, dans la médecine.

2ème extrait :  C’est ainsi que j’eus pendant la nuit un rêve ou une vision qui me dit à haute voix : Dirige tes pas vers le pôle qu’observent les marins et qu’ils appellent étoile polaire ; c’est là que ton désir sera exaucé.

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ANONYME

«  Le Banquet des Sages »

1er extrait :  Au sortir de là les génies voulurent être payés. Ne sachant de quelle manière les satisfaire, ils me dirent que c'était de la monnaie de philosophes qu'il leur fallait et que cette monnaie était souffle de vent. Alors je leur soufflais trente ou quarante fois au nez, et ils furent contents. Ils me dirent que l'or ou l'argent, tout matériels qu'ils soient, sont faits de l'essence propre du vent.

2ème extrait :  « Vous ne doutez pas à présent de la réalité de l'œuvre, quoiqu'il y ait des savants qui en doutent et parce qu'ils n'ont pas vu la fontaine et l'origine de la nature et qu'ils ne savent pas que le vent est le premier principe des choses, car ces ignorants, quand ils veulent se moquer des sciences et les mépriser, disent que nous ne faisons que du vent, ne croyant pas si bien dire puisque enfin cette matière n'est que du vent. Mais ce vent est un vent gras qui souffle du côté du sud, qui charge les arbres de manne, les fleurs de miel et les herbes de rosée que l'aurore verse dessus au matin comme une pluie de diamants fondus et de rubis éclatants. »

3ème extrait :  C'est le vent ou l'air des cieux qui porte dans son ventre la fécondité du soleil, c'est la vapeur des éléments de la nature des eaux supérieures portant naturellement en son sein l'esprit de la lumière et le vrai feu de nature.

4ème extrait :  Or, il est certain que l'âme aspire à se rejoindre à son corps par le moyen de l'esprit. Aussi dans l'œuvre cette âme, qui n'est qu'une vapeur céleste et le véhicule des teintures et du feu astral, se condense en forme de larmes brillantes qui roulent sur le corps. L'esprit élémentaire, inférieur à l'âme, et d'une région plus basse, fait aussi la même chose, et en pressant le corps sur leurs ailes, relèvent dans l'air, se mêlent avec lui, le raréfient, le subtilisent, le dilatent en vapeurs, le font spirituel et lui inspirent la vie. Ce qui est assez exprimé par les larmes d'Hébé et d'Iris, par les baisers qu'elles vous donnèrent, tâchant même de vous enlever au ciel. Cet héroïque Hercule qu'Hébé appelle tueur de monstres, comme avec mépris, témoignant qu'il lui est à charge, c'est le feu auquel elle est mariée depuis qu'elle est sortie du corps, auquel feu elle préférait la société et l'union avec son corps, car ce feu ne fera que la promener du ciel à la terre et de la terre au ciel  jusqu'à ce qu'elle soit fixée dans le cœur de son cher amant, c'est-à-dire dans le corps auquel elle ne rend point visite sans lui apporter chaque jour de nouvelles faveurs ainsi qu'Hébé vous a promis, de ne vous venir voir sans vous apporter de nouveaux présents du ciel. « Mais pourquoi, lui dis-je, Hébé est-elle employée ici plutôt qu'une autre déesse ? » « C'est, me dit-il, par rapport à la rénovation qui est un des plus admirable effet de notre œuvre. Car cette vertu rénovatrice, ce n'est pas dans les éléments dilatés et raréfiés en vapeur, subtiles comme le ciel même. Cette vertu infuse du ciel même, et unie à l'âme, c'est notre Hébé et nos éléments très purs et très subtils qui font briller leur pureté dans les couleurs de l'arc-en-ciel, laquelle pureté élémentaire, est propre à recevoir et reçoit en effet cette vertu céleste et rénovatrice qui lui est infusée, car les éléments ainsi purifiés et brillants sont représentés par la nymphe Iris, messagère de Junon, déesse de l'air.

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SÉVERIN BATFROI

« Alchimiques Métamorphoses du Mercure Universel » 

(1ère partie, chapitre 1)

Le feu élémentaire a pour mission de purifier et de conduire à la perfection toutes choses, par sa pureté, sa subtilité et sa faculté de pénétrer les corps les plus compacts. Il est un élément supérieur au même titre que l'Air. Ce dernier, dont on nous dit qu'il est subtil, diaphane, léger et invisible, sert de lien, de support, voire de véhicule au feu.

L'Esprit universel porte le feu, et l'air qui contient cet esprit, le répand parmi les créatures. "Rien - précise Sendivogius - ne viendrait en ce monde si l'air ne pénétrait et attirait la nourriture multiplicative"


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SÉVERIN BATFROI

« Alchimie et Révélation Chrétienne » 

(avec une préface d’Eugène Canseliet), chapitre I

"Crucifié à Pâques, lors de la Pleine Lune, le Christ voit quarante jours après, son Ascension rendue possible par la Nouvelle Lune et l'astre qui se gonfle. Dix jours plus tard, il envoie une partie de son esprit, de son âme : c'est la Pentecôte" (« Le Carnaval », C. Gaignebet).

Le fils de science remarque là le cycle spécifique auquel est soumis le Spiritus Mundi, ce que la Table d'Emeraude énonce en clair : "Il monte de la terre vers le ciel, et redescend aussitôt sur la terre, et il recueille la force des choses supérieures et inférieures".

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SÉVERIN BATFROI

« Alchimiques Métamorphoses du Mercure Universel » 

(1er partie, chapitre 2 « La Fontaine mercurielle »)

(…) Au moment où les signes eschatologiques se faisaient de plus en plus précis, l’homme, venant couronner une suite de longues recherches, prenait possession du sol lunaire, violant irrémédiablement celui des astres que les Sages considéraient comme l’homologue de leur Vierge Minérale.  

(Note L.A.T. :  voir aussi le chapitre III, « La Vierge Minérale ou la Fiancée du Grand Œuvre »)

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SÉVERIN BATFROI

« Alchimie et Révélation Chrétienne »

Chapitre VIII

L’Ascension, (...). L'événement était en concordance avec la nouvelle lune, puisque le séjour dura une lunaison et demi, soit 40 jours. Les philosophes anciens dissertèrent souvent au sujet de l'astre des nuits tant son rôle est prépondérant au sein de l'Oeuvre. Cependant, il est assez peu aisé de distinguer les passages qui traitent de notre indispensable satellite, et ceux qui mettent en scène la "lune des philosophes", càd le corps féminin du Grand Oeuvre. Il est d'autant plus facile de créer une confusion à ce sujet, que toutes deux jouent un rôle analogue dans le milieu où le Créateur les a placées, bien que la lune philosophique soit profondément tributaire de son homologue céleste eu égard à son action au sein de la microcosmique genèse alchimique. C'est elle cet aimant des Sages qui reçoit les influences vivifiantes du Spiritus Mundi, et les dispense aux autres protagonistes, sans que l'Artiste ait à intervenir, si ce n'est pour établir les poids et régler le régime du feu, influences qu'elle reçoit par l'entremise du luminaire qui lui correspond et qui règle, ici-bas, toute génération.

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SÉVERIN BATFROI

« Alchimie et Révélation Chrétienne » 

(avec une préface d’Eugène Canseliet), chapitre II

(…) Le livre d’Isaïe, par l’une de ses saisissantes évocations, ne laissa pas de mettre en lumière un arcane fondamental du Grand Œuvre, auquel est attachée la naissance surnaturelle du Rédempteur, ainsi que l’élaboration de la Pierre Philosophale :  « Cieux, répandez d’en haut votre rosée, et que les nuées fassent pleuvoir le juste. »  Ces propos nous renvoient à l’un des bas-reliefs de la cathédrale d’Amiens, décryptés par Fulcanelli, sur lequel «  l’Adepte contemple le flot de la Rosée Céleste tombant sur une masse que nombre d’auteurs ont pris pour une toison ». Le symbolisme mis ainsi en évidence est celui de la captation, par l’Aimant des Sages, du précieux agent rénovateur, du Verbe lui-même, qu’Isaïe invoqua véhémentement eu égard à son mode de manifestation.

« Car tous les arbres – précise Basile Valentin – herbes et racines, aussi bien que tous les métaux et minéraux, reçoivent leurs forces, leur nourriture et leur accroissement de l’esprit de la terre, parce que l’esprit, qui est la vie, est nourri par les astres et accorde ensuite son aliment à tout ce qui végète. »  (« Les Douze Clefs de la Philosophie », Editions de Minuit, traduction et notes d’Eugène Canseliet)
  
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SÉVERIN BATFROI

« Alchimiques Métamorphoses du Mercure Universel » 

(2ème partie, chapitre I)

De même que le Christ fut engendré de la Vierge par l'Esprit Saint, l'or philosophique est une corporification de l'esprit du monde, du Spiritus Mundi des Anciens ou, à tout le moins, du fluide précieux qu'il véhicule. La lune des philosophes, c'est-à-dire le mercure dûment préparé, ne sert que de matrice, de réceptacle, les modernes diraient de "relais". Aussi peut-on considérer qu'elle n'entre pas activement dans la composition, et qu'elle demeure pure de toute souillure, car aucun corps étranger n'est introduit dans le compost par l'Artiste.

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GUY BÉATRICE

« Le vaisseau du salut et l’or des alchimistes » 

(chapitre VII)

C'est ici le lieu de nous interroger sur cette étrange particularité qui veut que le coeur de l'homme soit à gauche, incliné dans la poitrine de 23 degrés environs, càd, du même angle que fait l'axe de la terre tournant dans l'espace par rapport au plan de l'écliptique.

Aussi est-on amené, par une hypothèse assez vertigineuse, à imaginer que, peut-être, le coeur de l'homme, comme celui d'ailleurs des animaux l'est encore aujourd'hui, aurait été placé à l'origine de la Création au centre de sa cage thoracique pour, ensuite, s'incliner de 23 degrés lors du bouleversement de l'axe de rotation terrestre à la suite de la chute du couple adamique dans les temps.

Moins délirante qu'elle paraît, cette idée se trouve confortée lorsque l'on sait au vrai que le coeur joue dans l'organisme humain le même rôle que le petit soleil centrique eu égard à notre planète, comme notre planète le joue aussi vis-à-vis du monde sublunaire. Ainsi, l'Esprit Universel, porté par l'Ame du Monde, entrant par le Pôle Nord et sortant par l'Essieu du Sud, vivifie le système circulatoire de la planète, comme le sang entrant par les oreillettes ressort du coeur par les ventricules.

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EUGÈNE CANSELIET

"La définition d'Alchimie" 

(article non daté)

L’athanor, qui étymologiquement signifie privé de mort, est le fourneau secret de l’alchimiste. Exactement l’athanor enveloppe et retient le feu caché qui doit être nourri par le feu élémentaire, c’est-à-dire celui qui alimente, à l’extérieur, le gaz ou le charbon. Ce feu secret ou sel nitre recueilli de la rosée, est très véritablement l’âme du monde, et l’agent de toutes les merveilleuses métamorphoses auxquelles donne lieu la surhumaine création du Grand-OEuvre. Il est le coeur de la création alchimique et il est retenu au centre du mercure dont la vertu végétative est exubérante. Il est aussi figuré tantôt par le serpent, tantôt par la coquille Saint-Jacques. C’est un point capital de la Science qui n’est transmis que de bouche à oreille.

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EUGÈNE CANSELIET

"Magie et Alchimie"

Article paru dans le numéro spécial 11-12 sur la magie de la revue La Tour Saint-Jacques (1957)

"La magie, nous nous devons d'y insister, se tient à l'origine de l'alchimie et de l'astrologie et préside obligatoirement à toutes leurs opérations, puisqu'elle en constitue le moteur essentiel et impondérable."

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EUGÈNE CANSELIET

"Les alchimistes et le fluide universel"

Article paru dans le numéro 2 de la revue "Initiation et Science" (1946)

1er extrait :  « L'alchimiste, - et, par ce vocable, nous entendons bien le philosophe qui se tient rigoureusement dans la voie du Grand Oeuvre, - l'alchimiste, disons-nous, dirige tous ses efforts vers la captation de l'esprit universel, dont il fera, dans sa création microcosmique, la source de vie et le facteur de perfection. L'adepte persévérant et infortuné, connu sous le pseudonyme de Cyliani (Silène), personnifie le spiritus mundi des vieux textes dans la nymphe de grande beauté qui est l'artisane de son succès laborieux, et qui lui parle, en songe, au pied d'un gros chêne :

Mon essence est céleste, tu peux même me considérer comme une déjection de l'étoile polaire. Ma puissance est telle que j'anime tout : je suis l'esprit astral, je donne, la vie à tout ce qui respire et végète, je connais tout. Parle: que puis-je faire pour toi »…

2ème extrait : « Peut-être cet appareil titanesque (le cyclotron) expliquera-t-il le miracle que l'alchimiste provoque sans le comprendre, et qui revient simplement à capter, avec le miroir idoine, ce fluide universel, appelé, dans la terminologie scientifique moderne, rayonnement cosmique. »

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EUGÈNE CANSELIET

« L’Alchimie expliquée sur ses textes classiques »

"Le rayonnement solaire le dissipe, la chaleur le volatilise, les nuages l'interceptent, le vent le disperse et l'empêche de se fixer, mais, par contre, les radiations lunaires le favorisent et l'exaltent. À la superficie de la terre, il s'unit à l'eau pure de la rosée qui lui sert de véhicule pour le règne végétal."

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EUGÈNE CANSELIET

« L’Alchimie expliquée sur ses textes classiques »

Point n’est besoin d’avoir acquis de grandes connaissances d’alchimie, pour se rendre compte que les gravures du Livre Muet traduisent des opérations au cours desquelles intervient, de façon décisive, l’énergie du cosmos. La source en est immense et l’apport tout-puissant, selon que le font aisément penser les gravures 4, 9 et 12, qui nous montrent le faisceau gigantesque du fluide aqueux projeté sur la terre, depuis le haut du ciel, entre les deux grands luminaires, le soleil et la lune.

Sans que nous craignions que certains esprits légers ne nous traitent de radoteur vieilli, nous soulignerons de nouveau l’indéniable évidence, que ces trois images nous offrent un couple d’alchimistes, spécialement heureux ; l’homme et la femme qui sont occupés à recueillir la rosée, fournie abondante et meilleure par le printemps, du bélier au taureau.

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EUGÈNE CANSELIET

« L’Alchimie expliquée sur ses textes classiques » 

"Conjonction et Séparation"

Chacune des phases du Grand Oeuvre physique, qu’elle soit principale ou intermédiaire, possède ses limites bien marquée, et c'est pourquoi la purification ne doit pas être poursuivie, au-delà du moment où l'image stellée apparaît fortement empreinte dans la face supérieure du brillant longot, à la fois plane et circulaire.

En ces instants, l’alchimiste affermit son accession ; il est entré dans le domaine transcendant, dont nul ne prend souci à l’ordinaire. Non seulement il sait désormais que l’esprit du cosmos est de couleur verte, mais encore il a vérifié que l’insaisissable agent de la vie se montre néanmoins pondérable et, conséquemment, de matérielle gravité.

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EUGÈNE CANSELIET

Note dans la section « Et maintenant suit l’explication du soufre », 
in « Les Douzes Clefs de la Philosophie » de Basile Valentin (Editions de Minuit)

Le coeur, centre par excellence de la vie animale; le coeur, chargé d'entretenir sans trêve la circulation du sang formateur et générateur des tissus; le coeur, dont la fonction essentielle est de maintenir l'existence de l'être, apparaît ici comme l'image du soufre philosophal. Les flammes qu'il dégage en marquent l'incessante activité - don de l'Esprit Universel - et témoignent de ses qualités chaudes, sèches, ardentes ou ignées.

Notre Soufre, véritable coeur des terres alchimiques vives - ou de nos métaux animés - agit dans les corps à la manière du feu, mais sans rompre leur équilibre ni détruire aucune parcelle interne pure, susceptible de s'attacher à lui "indéfectiblement". C'est toutefois un feu plus lumineux que chaud, bien qu'il soit ce principe de sécheresse et de mouvement nécessaire au Mercure représenté par le serpent, emblème ordinaire de la matière passive et froide, éternellement muable, c'est-à-dire capable de rendre et de retenir toutes les formes.

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EUGÈNE CANSELIET

Deuxième préface (1960) aux "Demeures Philosophales" de Fulcanelli

(...) Quant à ce feu que l’Adepte de Bourges fit représenter, en parfait Initié connaissant à merveille la destinée du Monde, il est exprimé de façon beaucoup plus réaliste, à l’égard de son essence surnaturelle, par la récente affiche de l’Electricité de France. Il nous a paru expédient de faire cette remarque, lors même qu’elle puisse sembler, ici, fantaisiste, frivole et hors de propos. Ce singulier appel à l’épargne, répandu à foison sur les murs, non moins éloigné de son rôle apparent que problématique dans sa portée de réclame, surprend tout de suite par sa sobre puissance d’évocation philosophique. Depuis le bord supérieur de l’image en couleurs, tout le fluide fulgurant et bleu, jailli des profondeurs cosmiques, illumine les ombres cimmériennes des espaces intersidéraux, descend et frappe la partie septentrionale de la Terre dont le globe est au bas de la composition. (...)

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EUGÈNE CANSELIET

Troisième préface (1965) aux "Demeures Philosophales" de Fulcanelli

(...) Dans l’introduction de notre Alchimie, nous avons indiqué, poétiquement, quelle sorte d’ondes sont les eaux supérieures, tant considérées des Anciens. A ce propos, Fulcanelli s’est souvent arrêté sur cette source magnétique, sur la fontaine de magnésie, particulièrement à la suite de Philalèthe envisageant, avec clarté, au chapitre IV de son Entrée ouverte au Palais fermé du Roi, l’aimant des philosophes, qui constitue, pour l’alchimiste, la base, simultanément spirituelle et physique, de la réalisation au laboratoire :

« Note, en outre, que notre Aimant possède un centre caché, abondant en sel, lequel sel, dans la sphère de la lune, est le menstrue qui a le pouvoir de calciner l’Or. »

En ce point capital de l’élaboration, il nous semble opportun de pousser un peu plus avant que n’y consentit le Maître, et, partant, d’attirer l’attention de certains, sur l’aide qu’ils peuvent attendre des réserves cosmiques.

Rien que pour la détection du rayonnement ultra-violet, quels appareils, quelles techniques, compliqués infiniment, en dehors des récepteurs chimiques, sous les auspices de l’électricité ! Ainsi, dans les laboratoires de physico-chimie, a-t-on pu reconnaître que, parmi les sources sidérales du rayon à la fois invisible et chimique, se place le firmament nocturne qui, par temps clair et serein, irradie puissamment au sein du fluide violet. Sans doute reste-t-il possible d’imaginer, jusqu’où arrivent à changer, la nature et le comportement du rayon qui frange le spectre à son extrémité obscure et froide, quand, parti du soleil, il parvient sur la terre, après avoir subi les effets de la lune. Oui, c’est alors que, nonobstant l’habileté qu’ils requièrent, les «tours de mains» de l’alchimiste apparaissent de cette grande et surprenante simplicité, propre toujours aux phénomènes de la Nature. (...)

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CHEVALIER INCONNU

"La Nature à découvert"

Dans la seconde opération, le prudent artiste fixe l’âme générale du monde dans l’or commun et rend pure l’âme terrestre et immobile. Dans cette dite opération, la putréfaction, qu’ils appellent la Tête du Corbeau, est très longue. Celle-ci est suivie d’une troisième multiplication en adjoutant la matière philosophique ou l’âme générale du monde.

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COSMOPOLITE

"Nouvelle Lumière Chymique"

L'Homme, donc, créé de la Terre, vit de l'air; car dans l'air est cachée la viande de la vie, que de nuit nous appelons rosée, et de jour eau raréfiée, de laquelle l'esprit invisible congelé est meilleur et plus précieux que toute la Terre universelle.

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COSMOPOLITE

"Nouvelle Lumière Chymique"

Au reste, dans ces douze chapitres j'ai allégué toutes ces raisons naturelles, afin que le Lecteur craignant Dieu et désireux de savoir puisse plus facilement comprendre tout ce que j'ai vu de mes yeux et que j'ai fait de mes mains propres, sans aucune fraude ni sophistication : car sans lumière et sans connaissance de la Nature, il est impossible d'atteindre à la perfection de cet Art, si ce n'est par une singulière révélation, ou par une secrète démonstration faite par un ami. C'est une chose vile et très précieuse, laquelle je répéterai de nouveau, encore bien que je l'aie décrite autrefois. Prends de notre air dix parties, de l'Or vif, ou de la Lune vive, une partie ; mets le tout dans ton vaisseau ; cuis cet air, afin que premièrement il soit eau, puis après qu'il n'est plus eau : si tu ignores cela, et que tu ne saches cuire l'air, sans doute tu failliras, parce que c'est là la vraie matière des Philosophes. Car tu dois prendre ce qui est, mais qui ne se voit pas, jusqu'à ce qu'il plaise à l'Opérateur ; c'est l'eau de notre rosée, de laquelle se tire le Salpêtre des Philosophes, par le moyen duquel toutes choses croissent et se nourrissent. Sa matrice est le centre du Soleil et de la Lune, tant céleste que terrestre; et afin que je le dise plus ouvertement, c'est notre Aimant, que j'ai nommé ci-devant Aimant. L'air engendre cet Aimant, et cet Aimant engendre ou fait apparaître notre air. Je t'ai ici saintement dit la vérité; prie Dieu qu'il favorise ton entreprise : et ainsi tu auras en ce lieu la vraie interprétation des paroles d'Hermès, qui assure que son père est le Soleil et la Lune sa mère; que le vent l'a porté dans son ventre, à savoir le Sel Alcali, que les Philosophes ont nommé Sel Armoniac et Végétable, caché dans le ventre de la Magnésie. Son opération est telle : il faut que tu dissolves l'air congelé, dans lequel tu dissoudras la dixième partie l'Or; scelle cela, et travaille avec notre feu jusqu'à ce que l'air se change en poudre : et alors, ayant le sel du monde, diverses couleurs apparaîtront.

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COSMOPOLITE

"Nouvelle Lumière Chymique"

Retournons à notre propos du cours des Eaux, du flux et reflux de la mer, et montrons comment elles passent par l'essieu polaire pour aller de l'un à l'autre Pôle. Il y a deux Pôles, l'un arctique, qui est en la partie supérieure septentrionale ; l'autre, antarctique, qui est sous la Terre en la partie méridionale. Le Pôle arctique a une force magnétique d'attirer, et le Pôle antarctique a une force aimantine de repousser : ce que la Nature nous a donné pour exemple dans l'Aimant. Le Pôle arctique attire donc les Eaux par l'essieu, lesquelles ayant entré, sortent derechef par l'essieu du Pôle antarctique. Et parce que l'Air qui les resserre ne leur permet pas de couler avec inégalité, elles sont contraintes de retourner derechef au Pôle arctique, qui est leur centre, et d'observer continuellement leur cours de cette manière : elles roulent sans cesse sur l'essieu du monde, du Pôle arctique à l'antarctique; elles se répandent par les pores de la Terre; et, suivant la grandeur ou la petitesse de leur écoulement, il en naît de grandes ou de petites sources, qui après se ramassent ensemble et s'accroissent en fleuves et retournent derechef d'où elles étaient sorties. Ce qui se fait incessamment par le mouvement universel. Quelques-uns (comme nous avons dit), ignorant le mouvement universel et les opérations des Pôles, soutiennent que ces Eaux sont engendrées par les Astres et qu'elles sont consumées dans le cœur de la mer ; il est pourtant certain que les Astres ne produisent ni n'engendrent rien de matériel, mais qu'ils impriment seulement des vertus et des influences spirituelles qui, toutefois, n'ajoutent pas de poids à la matière. Sachez donc que les Eaux ne s'engendrent point des Astres, mais qu'elles sortent du centre de la mer et, par les pores de la Terre, se répandent par tout le monde. 


COSMOPOLITE 

"Nouvelle Lumière Chymique" 

En cet Elément (l'Air), toutes choses sont entières par l'imagination du Feu; aussi est-il rempli d'une vertu divine, car l'esprit du Seigneur y est renfermé (qui avant la Création du monde était porté sur les Eaux, selon le témoignage de l'Ecriture sainte), et a volé sur les plumes des vents. S'il est donc ainsi (comme il est en effet) que l'esprit du Seigneur soit enclos dans l'Air, qui pourra douter que Dieu ne lui ait laissé quelque chose de sa divine puissance ? Car ce Monarque a coutume d'enrichir de parements ses domiciles : aussi a-t-il donné pour ornement à cet Elément l'esprit vital de toutes créatures, car dans lui est la semence de toutes les choses qui sont dispersées çà et là. Et, comme nous avons dit ci-dessus, ce souverain ouvrier, dans la Création du monde, a enclos dans l'Air une force magnétique sans laquelle il ne pourrait pas attirer la moindre partie du nutriment; et ainsi la semence demeurerait en petite quantité, sans pouvoir croître ni multiplier. Mais comme la Pierre d'aimant attire à soi le Fer,   nonobstant sa dureté (à l'exemple du Pôle arctique qui attire à soi les Eaux, comme nous l'avons montré en traitant de l'Elément de l'Eau), de même l'Air, par son aimant végétable qui est contenu dans la semence, attire à soi son aliment du menstrue du monde, qui est l'Eau. Toutes ces choses se font par le moyen de l'Air, car il est le conducteur des Eaux, et sa force ou puissance magnétique, que Dieu a enclose en lui, est cachée dans toute espèce de semence pour attirer l'humide radical ; et cette vertu ou puissance qui se trouve en toute semence est toujours la deux cent octantième partie de la semence, comme nous avons dit au troisième de nos douze Traités. Si donc quelqu'un veut bien planter les arbres, qu'il regarde toujours que la pointe attractive soit tournée vers le Septentrion ; et ainsi jamais il ne perdra sa peine. Car comme le Pôle arctique attire à soi les Eaux, de même le point vertical attire à soi la semence, et toute pointe attractive ressemble au Pôle. 


COSMOPOLITE 

"Nouvelle Lumière Chymique" 

Si donc tu te peux connaître toi-même et que tu n'aies l'entendement trop grossier, tu comprendras facilement comment tu es fait à la ressemblance du grand Monde et même à l'image de ton Dieu. Tu as en ton corps l'anatomie de tout l'Univers ; car tu as au plus haut lieu de ton corps la quintessence des quatre Eléments, extraite des spermes confusément mêlés dans la matrice et comme resserrée plus outre dans la peau. Au lieu du Feu, tu as un très pur sang, dans lequel réside l'âme en forme d'un roi, par le moyen de l'esprit vital. Au lieu de la Terre, tu as le cœur, dans lequel est le Feu central qui opère continuellement et conserve en son être la machine de ce microcosme; la bouche te sert de Pôle arctique, le ventre de Pôle antarctique; et ainsi des autres membres qui ont tous une correspondance avec les corps célestes : de quoi nous traiterons quelque jour plus amplement dans notre Harmonie, au chapitre de l'Astronomie, où nous avons décrit que l'Astronomie est un Art facile et naturel, comment les aspects des Planètes et des Etoiles causent des effets, et pourquoi, par le moyen de ces aspects, on pronostique des pluies et autres accidents : ce qui serait trop long à raconter en ce lieu. Et toutes ces choses, liées et enchaînées ensemble, donnent naturellement une plus ample connaissance de la Divinité. Nous avons bien voulu faire remarquer ce que les Anciens ont omis, tant afin que le diligent scrutateur de ce secret comprît plus clairement l'incompréhensible puissance du Très-Haut, que pour qu'il l'aimât et adorât aussi avec plus d'ardeur. Que l'inquisiteur de cette Science sache donc que l'âme de l'Homme tient en ce microcosme le lieu de Dieu son Créateur, et lui sert comme de Roi, laquelle est placée en l'esprit vital dans un sang très pur. Cette âme gouverne l'esprit, et l'esprit gouverne le corps. 


COSMOPOLITE 

"Nouvelle Lumière Chymique" 

Incontinent après que Dieu eut constitué la Nature pour régir toute la Monarchie du monde, elle commença à distribuer à chaque chose des places et des dignités selon leurs mérites. Elle constitua premièrement les quatre Eléments, princes du monde ; et afin que la volonté du Très-Haut (de laquelle dépend toute la Nature) fût accomplie, elle ordonna que chacun de ces quatre Eléments agirait incessamment sur l'autre. Le Feu commença donc d'agir contre l'Air, et de cette action fut produit le Soufre; l'Air pareillement commença à agir contre l'Eau, et cette action a produit le Mercure ; l'Eau aussi commença à agir contre la Terre, et le Sel a été produit de cette action. Mais la Terre, ne trouvant plus d'autre Elément contre qui elle pût agir, ne put aussi rien produire ; mais elle retint en son sein ce que les trois autres Eléments avaient produit. C'est la raison pour laquelle il n'y a que trois Principes, et que la Terre demeure la matrice et la nourrice des autres Eléments. 

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COSMOPOLITE 

"Nouvelle Lumière Chymique" 

II y a trois sortes de Sels. Le premier est un Sel central, que l'esprit du monde engendre sans aucune discontinuation dans le centre des Eléments par les influences des Astres et qui est gouverné par les rayons du Soleil et de la Lune en notre Mer philosophique. Le second est un Sel spermatique, qui est le domicile de la semence invisible, et qui, dans une douce chaleur naturelle, par le moyen de la putréfaction donne de soi la forme et la vertu végétale, afin que cette invisible semence très volatile ne soit pas dissipée et ne soit pas entièrement détruite par une excessive chaleur externe, ou par quelque autre contraire et violent accident : car, si cela arrivait, elle ne serait plus capable de rien produire. Le troisième Sel est la dernière matière de toutes choses, lequel se trouve en icelles et qui reste encore après leur destruction. 


COSMOPOLITE  

"Lettre Philosophique" 

J'appelle Teintures les puissances astrales et ponctuelles. Car la teinture est comme un point essentiel, duquel, comme du centre, sortent les rayons qui se multiplient dans leur opération. 


COSMOPOLITE 

"Lettre Philosophique" 

Le Mercure est une liqueur spirituelle, aérée, rare, engrossée d'un peu de soufre, et l'instrument le plus proche de la chaleur naturelle ; il donne vie et vigueur aux créatures sublunaires, et fortifie celles qui sont débiles ; il tient de la nature de l'air, et se montre tel par son évaporation, alors qu'il sent la moindre chaleur, quoiqu'il soit accomparable à l'eau par sa fluxibilité, et ne se contient pas dans ses propres termes, mais dans des termes étrangers, c'est-à-dire dans l'humidité ; il domine dans les corps imparfaits et corrupti­bles, car il possède trop peu du sel et du soufre ; mais là où il est réduit en une même nature bien proportionnée avec les deux autres principes, il compose un corps incorruptible, comme nous voyons dedans l'or, dont, à cause de cette admirable proportion, on peut tirer une médecine, très excellente et salutaire. 


COSMOPOLITE 

"Lettre Philosophique" 

Cette considération finie, on jette, avec justice, les yeux vers les opérations supérieures des Etoiles destinées à infuser leurs propriétés distinctes ès trois règnes, pour la propagation de leurs semences distinctes. La lumière inhé­rente en ces corps ne peut reposer, mais elle travaille conti­nuellement à élever la lumière inhérente dans les corps particuliers, comme celui-ci travaille à attirer la supérieure. Cette influence est un esprit doué du pouvoir de se com­muniquer par le moyen des rayons aux corps sublunaires. Quand ces influences sont simples, c'est-à-dire, d'une seule Etoile, elles n'opèrent que simplement. Mais l'influence jointe des rayons de différentes Etoiles qui unissent leurs rayons, opère diversement es corps inférieurs, ou pour en hâter, ou pour en empêcher les actions. Les Etoiles fixes sont celles dont le mouvement est moins perceptible, à raison de sa tardivité, qui représente des intervalles et les figures toujours de même. Pour abréger, je vous renvoie a ceux qui font profes­sion d'en traiter plus amplement, ne voulant dire que deux mot des Planètes, qui sont des Etoiles dont le mouvement est visible, et l'effet remarquable, tant a nuire qu'à profiter : leur aspect étant très puissant, soit qu'il soit droit ou collatéral, qu'il opère par conjonction ou par opposition. Les principales sont le Soleil et la Lune. dont le premier se peut dire une source abondante de lumière et de chaleur. L'âme du monde ou l'Esprit universel possède puissamment cet astre, qui se décoche par ses rayons pour donner voie et mouvement à l'Univers. Les vertus de toutes les choses sont inhérentes au Soleil, et son mouvement règle celui des saisons et des corps qui sont sous la classe des saisons. Et comme Dieu a voulu que les choses supérieures eussent leur image dans les inférieures, il se trouve qu'on en voit une du Soleil dans l'or, qui possède les vertus dilatées du Soleil, resserrées dans son corps, lesquelles si on les réduit de puissance en acte, ont de quoi rendre largement aux corps imparfaits ou malades, la vertu solaire et vivifiante que leur manque. Le Soleil attire par sa vertu magnétique les esprits les plus purs, et les perfectionne pour les renvoyer par ses rayons, afin de restaurer et faire augmenter les corps des créatures particulières. La Lune tire sa lumière et ses in­fluences du Soleil les renvoyant la nuit en terre, et marque par son mouvement raccourci les mois. Cette Eve tirée de la côte d'Adam (ou Soleil) fait dans l'opération susdite l'office de la femelle, et préside dans la matière humide, féminine et passive, comme le Soleil fait dans la matière sèche et active. 

Les planètes moindres sont premièrement les Hétérodromes, qui font leur cours par un mouvement divers et inégal: ce sont Jupiter, Saturne et Mars. Le premier achève son cours en douze ans. le second en trente, et le troisième en deux années. 

Les Homodromes qui font leur chemin d'une vitesse presque égale, sont Vénus et Mercure. Le premier achève son cercle dans une année, et le second de même. Parlant des métaux, peut-être, toucherai-je un mot de leur affinité et harmonie avec les Planètes. Cependant laissant à part les Météores, je me contente de vous dire généralement qu'ils s'engendrent dans l'air comme les minéraux en terre, des vapeurs, et se réduisent par la vertu des Etoiles et de certaines formes: ils sont de quatre sortes, suivant les Elé­ments: les Comètes et Etoiles tombantes, qui sont des foudres, tenant du feu ; le vent de l'air ; la pluie et la grêle, de l'eau ; les pierres, des foudres et de la terre. 


COSMOPOLITE 

"Lettre Philosophique" 

L'argent, bien que plus parfait que les autres métaux, l'est moins que l'or, il se rapporte à la lune céleste et en possède la vertu comme le caractère. Il est très utile en son espèce aux Philosophes experts. Comme l'or à la signature dans le Macrocosme, du Soleil, et dans le Microcosme, du cœur, ainsi l'argent à la signature dans le Macrocosme de la Lune, et dans le Microcosme, du cerveau, dont il est une médecine singulière, s'il est rendu spirituel et impalpable.

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JEAN COLLESSON

"Observations pour l'Intelligence des Principes et Fondements de la Nature et de la Philosophie Hermétique"

XVIII (...) Le Mercure des Philosophes est une Eau céleste, solaire et lunaire. Tout le monde le voit, mais il y en a fort peu qui la connaissent. Tout le monde vit en la Mer Pontique des Philosophes, mais tout le monde n'en sait pas extraire l'Eau pontique, qui ne mouille point les mains, et laquelle dissout l'Or et l'Argent vulgaires aussi naturellement que l'eau chaude le fait à la glace.

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JEAN COLLESSON

"Observations pour l'Intelligence des Principes et Fondements de la Nature et de la Philosophie Hermétique"

XIX (...) C'est-à-dire, comme la Semence de l'Or a tiré son origine en sa première génération de l'Influence céleste, aussi la raison naturelle dicte, que pour la Régénération et multiplication il faut emprunter et extraire le Mercure Philosophique des rayons du Soleil et de la Lune, et des autres Etoiles.

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JEAN COLLESSON

"Observations pour l'Intelligence des Principes et Fondements de la Nature et de la Philosophie Hermétique"

XX L'or et l'argent vulgaires sont les Aimants et Aciers Philosophiques, avec lesquels on extrait le Mercure des Philosophes des Corps célestes, desquels cette vivifique et nourricière Liqueur découle incessament au travers de l'étendue vaste aérienne (...)

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CYALINI

« Hermès dévoilé »

Mon essence est céleste, tu peux même me considérer comme une déjection de l'étoile polaire.

Ma puissance est telle que j'anime tout : je suis l'esprit astral, je donne la vie à tout ce qui respire et végète, je connais tout. Parle: que puis-je faire pour toi  ?

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DE LA BORDE (D.L.B.)

"Traité de la poudre de projection, divisé en deux lettres"

Les philosophes ne peuvent pas disconvenir que la semence des métaux provienne de l'humide premier principe substantiel qui la forme dans la Terre, humide qui lui sert de sujet et de matrice par laquelle cet humide principe est reçu avec les influences des astres qui lui donne le nom d'esprit universel qui fait germer et produire toutes choses de différente forme selon qu'il est reçu différemment par la différente disposition des sujets sur lesquels cet esprit universel premier principe influe, portant avec soi les quatre qualités accidentelles, qui doivent agir naturellement dans le germe séminal tant métallique végétatif que sensitif des êtres de la nature, où tout est composé d'humide substantiel premier principe.

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DE LA BORDE (D.L.B.)

"Traité de la poudre de projection, divisé en deux lettres"

Moïse nous décrit dans ses paroles le lieu où se trouve le mercure qui est une terre stérile et humide où il n'y a que le germe métallique, lequel recevant l'influence des astres représentés par la fontaine, reçoit la forme de fer par la disposition de la matrice de la Terre.

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JOHN DEE

"La Monade Hiéroglyphique"

THÉORÈME XIV

II est donc déjà clairement confirmé que c'est du Soleil et de la Lune que dépend, tout ce magistère. Le trois fois grand Hermès nous en a avertis autrefois en affirmant que le Soleil est son Père et la Lune sa Mère; et nous savons vraiment qu'il est nourri de la terre rouge sigillée (terra lemnia) par les rayons lunaires et solaires qui exercent autour de lui une singulière influence.


THÉORÈME XV

Nous proposons donc aux Philosophes de considérer les exaltations (labores) du Soleil et de la Lune autour de la Terre. Elles adviennent, pour celle-ci, lorsque la clarté solaire entre dans le Bélier ; alors la Lune reçoit dans le signe suivant (c'est-à-dire du Taureau) une nouvelle dignité de Lumière, et se hausse au-dessus de ses vertus naturelles. Les Anciens expliquaient cette proximité des luminaires (la plus remarquable de toutes) par un certain Signe mystique, sous le nom insigne du Taureau. Il est très certain que c'est là cette exaltation de la Lune, comme il en a été témoigné par écrit (dans les traités des Astronomes) dès les temps les plus anciens. Et ceux-là, seuls, comprennent ce mystère, qui sont devenus les Pontifes absolus des mystères. Et c'est pour la même raison qu'ils ont dit que le Taureau était la maison de Vénus, c'est-à-dire de l'amour conjugal, chaste et prolifique, la Nature (φυσις) se délectant de la Nature, comme le grand Ostanès l'a tenu caché en ses secrétissimes mystères.Elles (les exaltations) adviennent pour le Soleil lorsque celui-ci, après avoir reçu plusieurs éclipses de sa lumière, reçoit la force Martienne, et il est dit alors triompher dans son exaltation dans cette même maison de Mars (qui est notre Bélier). Notre Monade démontre très clairement et très parfaitement ces sécrétissimes mystères par la figure hiéroglyphique du TAUREAU qui est ici représentée, et par celle de MARS que nous avons placée aux théorèmes XII et XIII, et qui indique le SOLEIL tendant par une ligne droite vers le BÉLIER. Par la présente théorie, une autre Anatomie kabbalistique de notre MONADE s'offre donc d'elle-même, dont la véritable et ingénieuse explication est celle-ci : LES EXALTATIONS DE LA LUNE ET DU SOLEIL AU MOYEN DE LA SCIENCE DES ELEMENTS.


ANNOTATION

Il est deux choses que je crois devoir être très expressément remarquées ; la première, que cette figure hiéroglyphique du Taureau nous représente exactement la Diphtongue des Grecs




qui est toujours la terminaison du génitif singulier ; la seconde, -par une simple métathèse de lieu, nous montre doublement la lettre ALPHA (a) par un cercle et un demi-cercle, soit simplement tangents, soit se coupant mutuellement, comme ici.

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GERHARD DORN

"L'Aurore des Philosophes"


Chapitre XVIII

Des instruments et vaisseaux philosophiques. 

Les prétendus philosophes ont mal compris le vaisseau philosophique secret, caché, surtout Aristote l'alchimiste, point le philosophe grec de l'Académie, quand il a dit qu'il fallait utiliser trois vaisseaux pour la cuisson de la matière : métallique pour la première séparation et le premier degré, en verre pour le second degré de la coagulation et du blanchiment, en terre pour le troisième degré et la fixation. En réalité les philosophes n'ont besoin que d'un vaisseau unique pour toutes leurs opérations et jusqu'à la perfection de la pierre rouge. Seulement, parce que notre matière est la racine unique des deux pierres, la blanche et la rouge, il convient que notre vaisseau soit constitué de façon à ce que les corps célestes puissent en lui gouverner la matière. Les influences célestes invisibles et les impressions astrales sont en effet un moment nécessaire de l'œuvre, autrement, il serait impossible de réaliser la pierre orientale, perse, chaldéenne ou égyptienne. C'est Anaxagore qui a reconnu les énergies de tout le firmament et prédit qu'une grande pierre descendrait du ciel, ce qui se produisit après sa mort. Les kabbalistes tout particulièrement savent que notre vaisseau doit avoir une proportion exacte, une mesure géométrique exacte, une forme circulaire particulière permettant à l'esprit et à l'âme de notre matière, une fois séparés de leur corps, de s'élever toute seule vers les hauteurs célestes. Si le vaisseau est plus étroit, plus large, plus haut ou plus bas que ne l'exigent les esprits et les âmes qui dominent et qui agissent, la chaleur de notre feu philosophique secret, très vif en soi, poussera alors la matière, trop fortement stimulée, à une action beaucoup trop violente qui fera exploser le vaisseau en mille morceaux, non sans danger, pour le corps et pour l'âme du labourant. S'il est trop étroit au contraire, si la chaleur de la préparation ne peut agir sur la matière, l'œuvre sera inutile, vaine. Notre vaisseau philosophique doit donc être préparé avec beaucoup d'assiduité et en fonction de la matière. Seuls le comprendront suffisamment ceux qui ont mené à la première essence la première solution de notre matière fixe et parfaite. Que le labourant regarde bien, avec attention, ce que la matière produit, ce qu'elle dégage au cours de la première solution. Il est important et difficile de décrire la forme et la configuration du vaisseau : il doit être tel que l'exige la nature, à chacun de le vouloir et de le découvrir, de telle sorte que la nature, à partir de la noble terre philosophique, puisse des hauteurs célestes produire son fruit dans le corps terrestre. Il doit donc avoir une forme, une configuration qui lui permette d'abriter la séparation, la putréfaction opérées par le feu, qui permettent à chaque élément de posséder un endroit où se fixer, de telle sorte que le soleil et les autres planètes puissent réaliser leur opération autour de la terre élémentaire, et que leur révolution ne soit ni entravée ni perturbée par un mouvement trop rapide. Il faut donc une proportion juste et droite des parties évoquées, pour ce qui est de la rondeur et de la hauteur. Quant aux instruments qui permettent la première purification des corps minéraux, verres pour la fusion, soufflets, pinces, coupes, plats, creusets, cendriers, cucurbites, heaumes pour les eaux-fortes, ils n'ont leur utilité que lorsqu'on aborde la dernière œuvre de la projection.

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DOUZETEMPS

« Le Mystère de la Croix » 

(chap.XIII)

C'est donc le soleil qui donne à toutes choses, par ordre du souverain Maïtre, l'âme et l'esprit de quinte-essence, qui anime et vivifie tout : et c'est la lune qui leur donne le corps et l'humidité, qui résiste à tout ; du soleil vient la chaleur naturelle, de la lune l'humide radical, permanent et conservant le feu du soleil. Ces deux luminaires agissant de concert doivent produire un fruit ou enfant qui soit digne d'une si grande parenté, et qui montre par ses effets son origine, qua sit origine natus. C'est le premier de tous les sels, ou le premier être des sels : je le nommerai après de son propre nom, connu de tout le monde ; mais que chacun prenne garde à soi ; car tout faible et petit oiseau qu'il est dans son origine, il devient un terrible dragon...

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ELIPHAS LEVI

"Dogme et Rituel de la Haute Magie"

Tome 1, section "11-La Chaîne Magique - La Force"

"Le grand agent magique que nous avons appelé lumière astrale, que d'autres nomment âme de la terre, que les anciens chimistes désignaient sous les noms d'Azoth et de Magnésie, cette force occulte, unique et incontestable, est la clef de tous les empires, le secret de toutes les puissances; c'est le dragon volant de Médée, le serpent du mystère Edenique; c'est le miroir universel des visions, le noeud des sympathies, la source des amours, de la prophétie et de la gloire. Savoir s'emparer de cet agent, c'est être dépositaire de la puissance même de Dieu; toute la magie réelle, effective, toute la vraie puissance occulte est là, et tous les livres de la vraie science n'ont d'autre but que de le démontrer."

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ELIPHAS LEVI

« Dogme et Rituel de la Haute Magie »

L'or vif, le soufre vif ou le vrai feu des philosophes, doit se chercher dans la maison du mercure. Ce feu s'alimente de l'air; pour exprimer sa puissance attractive et expansive, on ne peut donner une meilleure comparaison que celle de la foudre, qui n'est d'abord qu'une exhalaison sèche et terrestre unie à la vapeur humide, mais qui, à force de s'exalter, venant à prendre la nature ignée, agit sur l'humide qui lui est inhérent, qu'elle attire à soi et transmue en sa nature; après quoi elle se précipite avec rapidité vers la terre, où elle est attirée par une nature fixe semblable à la sienne.

Ces paroles énigmatiques expriment nettement ce que les philosophes entendent par leur mercure fécondé par le soufre, qui devient le maître et le régénérateur du sel : c'est l'Azoth, la magnésie universelle, le grand agent magique, la lumière astrale, la lumière de vie, fécondée par la force animique, par l'énergie intellectuelle, qu'ils comparent au soufre à cause de ses affinités avec le feu divin. Quant au sel...(…)

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MATHURIN EYQUEM

« Le Pilote de l'Onde Vive »

De toutes les influences qui tombent ici-bas, il n’y a que celles qui se font au temps que les Planètes ont des regards entr’elles, à chaque changement de quartier de la Lune, qui soient portées au centre, parce qu’elles tombent sur la Lune, qui a la propriété de les réfléchir, comme les rayons du Soleil sont réfléchis lorsqu’ils tombent sur un miroir, aux objets qui lui sont opposés, et leur communiquent leurs qualités...

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FULCANELLI

"Les Demeures Philosophales"

Chapitre "Louis d'Estissac - VI"

Deux égides réniformes en occupent les angles et ont leur bord concave étiré en forme de coquille. Leur champ offre l’image d’une tête de méduse, avec sa chevelure de serpents, d’où jaillissent deux foudres. Ce sont là les emblèmes des matières initiales, l’une ardente, ignée, figurée par le masque de Gorgone et ses foudres ; l’autre aqueuse et froide, substance passive représentée sous l’aspect d’une coquille marine, que les philosophes nomment Mérelle, des mots grecs μήτηρ et ἕλη, mère de la lumière. La réaction mutuelle de ces éléments premiers, eau et feu, fournit le mercure commun, de qualité mixte, lequel est cette eau ignée ou ce feu aqueux qui nous sert de dissolvant pour la préparation du mercure philosophique.

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FULCANELLI

"Les Demeures Philosophales"

Chapitre "Les gardes du corps de François II (III)

La Philosophie confère à l’épouse une grande puissance d’investigation. Elle permet de pénétrer l’intime complexion des choses, qu’elle tranche comme avec l’épée, y découvrant la présence du spiritus mundi dont parlent les maîtres classiques, lequel a son centre dans le soleil et tire ses vertus et son mouvement du rayonnement de l’astre.

(...)

En ce qui concerne la valeur pratique des attributs affectés à la Justice, lesquels regardent le travail hermétique, l’étudiant trouvera par expérience que l’énergie de l’esprit universel a sa signature dans le glaive, et que le glaive a sa correspondance dans le soleil, comme étant l’animateur et le modificateur perpétuel de toutes les substances corporelles. C’est lui l’unique agent des métamorphoses successives de la matière originelle, sujet et fondement du Magistère. C’est par lui que le mercure se change en soufre, le soufre en Élixir et l’Élixir en Médecine, recevant alors le nom de Couronne du sage, parce que cette triple mutation confirme la vérité de l’enseignement secret et consacre la gloire de son heureux artisan. La possession du soufre ardent et multiplié, masqué sous le terme de pierre philosophale, est pour l’Adepte ce qu’est la trirègne pour le pape et la couronne pour le monarque : l’emblème majeur de la souveraineté et de la sagesse.

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FULCANELLI

"Les Demeures Philosophales"

Chapitre "Les gardes du corps de François II (IV)

Signalons enfin que la Force porte encore d’autres empreintes de l’ésotérisme qu’elle reflète. Les tresses de sa chevelure, hiéroglyphes du rayonnement solaire, indiquent que l’Œuvre, soumis à l’influence de l’astre, ne peut s’exécuter sans la collaboration dynamique du Soleil. La tresse, nommée en grec σειρά, est adoptée pour figurer l’énergie vibratoire, parce que, chez les anciens peuples helléniques, le soleil s’appelait σείρ. Les écailles imbriquées sur la gorgerette du halecret sont celles du serpent, autre emblème du sujet mercuriel et réplique du dragon, écailleux lui aussi. Des écailles de poisson, disposées en demi-cercle, décorent l’abdomen et évoquent la soudure, au corps humain, d’une queue de sirène. Or, la sirène, monstre fabuleux et symbole hermétique, sert à caractériser l’union du soufre naissant, qui est notre poisson, et du mercure commun, appelé vierge, dans le mercure philosophique ou sel de sagesse. Le même sens nous est fourni par la galette des rois, à laquelle les Grecs donnaient le même nom qu’à la lune : σελήνη ; ce mot, formé des racines σέλας, éclat, et ἕλη, lumière solaire, avait été choisi par les initiés pour montrer que le mercure philosophique tire son éclat du soufre, comme la lune reçoit sa lumière du soleil. Une raison analogue fit attribuer le nom de σειρήν, sirène, au monstre mythique résultant de l’assemblage d’une femme et d’un poisson ; σειρήν, terme contracté de σείρ, soleil, et de μήνη, lune, indique également la matière mercurielle lunaire combinée à la substance sulfureuse solaire. C’est donc une traduction identique à celle du gâteau des rois, revêtu du signe de la lumière et de la spiritualité, – la croix, – témoignage de l’incarnation réelle du rayon solaire, émané du père universel, dans la matière grave, matrice de toutes choses, et terra inanis et vacua de l’Écriture.

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FULCANELLI

"Les Demeures Philosophales"

Chapitre "Le mythe alchimique d'Adam et Eve"

La plupart d’entre eux se sont contentés de décrire allégoriquement l’union du soufre et du mercure, générateurs de la pierre, qu’ils nomment soleil et lune, père et mère philosophiques, fixe et volatil, agent et patient, mâle et femelle, aigle et lion, Apollon et Diane (dont quelques-uns ont fait Apollonius de Tyane), Gabritius et Beya, Urim et Thumim, les deux colonnes du temple : Jakin et Bohas, le vieillard et la jeune vierge, enfin, et de manière plus exacte, le frère et la sœur. Car ils sont réellement frère et sœur, tenant chacun leur être d’une mère commune, et redevables de la contrariété de leurs tempéraments plutôt à la différence d’âge et d’évolution qu’à l’écart de leurs affinités.

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FULCANELLI

"Les Demeures Philosophales"

Chapitre "Alchimie et Spagyrie"


Pour les alchimistes, les esprits sont des influences réelles, quoique physiquement presque immatérielles ou impondérables. Ils agissent d’une manière mystérieuse, inexplicable, inconnaissable mais efficace, sur les substances soumises à leur action et préparées pour les recevoir. Le rayonnement lunaire est l’un de ces esprits hermétiques.

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FULCANELLI

« Le Mystère des Cathédrales 

"Paris"

On remarque encore, sous ce porche, un petit bas-relief quadrangulaire vraiment curieux. Il synthétise et exprime la condensation de l’Esprit universel, lequel forme, aussitôt matérialisé, le fameux Bain des astres où le soleil et la lune chimiques doivent se baigner, changer de nature et rajeunir. Nous y voyons un enfant tomber d’un creuset, grand comme une jarre, que maintient un archange debout, nimbé, l’aile étendue, et qui paraît frapper l’innocent. Tout le fond de la composition est occupé par un ciel nocturne et constellé (pl. XXIX). Nous reconnaissons en ce sujet l’allégorie très simplifiée, chère à Nicolas Flamel, du Massacre des Innocents, que nous verrons bientôt sur un vitrail de la Sainte-Chapelle.


NOTRE-DAME DE PARIS
PORTAIL DE LA VIERGE
Le Bain des Astres
Condensation de l'Esprit universel
Planche XXIX


Sans entrer par le menu dans la technique opératoire, – ce qu’aucun Auteur n’a osé faire, – nous dirons cependant que l’Esprit universel, corporifié dans les minéraux sous le nom alchimique de Soufre, constitue le principe et l’agent efficace de toutes les teintures métalliques. Mais on ne peut obtenir cet Esprit, ce sang rouge des enfants qu’en décomposant ce que la nature avait d’abord assemblé en eux. Il est donc nécessaire que le corps périsse, qu’il soit crucifié et qu’il meure si l’on extraire l’âme, vie métallique et Rosée céleste, qu’il tenait enfermée. Et cette quintessence, transfusée dans un corps pur, fixe, parfaitement digéré, donnera naissance à une nouvelle créature, plus resplendissante qu’aucune de celles dont elle provient. Les corps n’ont point d’action les uns sur les autres ; l’esprit, seul, est actif et agissant.

C’est pourquoi les Sages, sachant que le sang minéral dont ils avaient besoin pour animer le corps fixe et inerte de l’or n’était qu’une condensation de l’Esprit universel, âme de toute chose ; que cette condensation sous la forme humide, capable de pénétrer et rendre végétatifs les mixtes sublunaires, ne s’accomplissait que la nuit, à la faveur des ténèbres, du ciel pur et de l’air calme ; qu’enfin la saison pendant laquelle elle manifestait son activité avec le plus d’activité et d’abondance correspondait au printemps terrestre, les Sages, pour ces raisons combinées, lui donnèrent le nom de Rosée de Mai. Aussi, Thomas Corneille ne nous surprend-il pas lorsqu’il assure qu’on appelait les grands maîtres de la Rose-Croix Frères de la Rosée-Cuite, signification qu’ils donnaient eux-mêmes aux initiales de leur ordre : F. R. C. [Dictionnaire des Arts et des Sciences, art. Rose-Croix. Paris, Coignart, 1731.]

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FULCANELLI

"Le Mystère des Cathédrales" 

"Amiens"

Il importe donc de retenir que le soleil est le destructeur par excellence de toutes les substances trop jeunes, trop faibles pour résister à son pouvoir igné. Et cela est si réel qu’on a basé sur cette action spéciale une méthode thérapeutique pour la guérison d’affections externes, la cicatrisation rapide de plaies et blessures. C’est le pouvoir mortel de l’astre sur les cellules microbiennes d’abord, et les cellules organiques ensuite, qui a permis d’instituer le traitement photothérapique.

Et maintenant, travaillez de jour si bon vous semble ; mais ne nous accusez pas si vos efforts n’aboutissent jamais qu’à l’insuccès. Nous savons, quant à nous, que la déesse Isis est la mère de toutes choses, qu’elle les porte toutes dans son sein, et qu’elle seule est la dispensatrice de la Révélation et de l’Initiation. Profanes qui avez des yeux pour ne point voir et des oreilles pour ne point entendre, à qui donc adresserez-vous vos prières ?

Ignorez-vous qu’on ne parvient à Jésus que par l’intercession de sa Mère, sancta Maria ora pro nobis ? Et la Vierge est figurée, pour votre instruction, les pieds posés sur le croissant lunaire, toujours vêtue de bleu, couleur symbolique de l’astre des nuits. Nous pourrions dire beaucoup plus, mais nous estimons avoir assez parlé."

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FULCANELLI

« Les Demeures Philosophales » 

Section III du chapitre « Les gardes du corps de François II »

(…) La Philosophie confère à qui l’épouse une grande puissance d’investigation. Elle permet de pénétrer l’intime complexion des choses, qu’elle tranche comme avec l’épée (Note L.A.T. :  référence à la Justice), y découvrant la présence du spiritus mundi dont parlent les maîtres classiques, lequel a son centre dans le soleil et tire ses vertus et son mouvement du rayonnement de l’astre. (…)

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FULCANELLI

"Le Mystère des Cathédrales" 

"Paris"

Il s’agit visiblement ici de l’essence même des choses. Et, en effet, les Litanies nous apprennent que la Vierge est le Vase qui contient l’Esprit des choses : Vas spirituale. « Sur une table, à hauteur de la poitrine des Mages, nous dit Etteilla, étoient, d’un côté, un livre ou une suite de feuillets ou lames d’or (le livre de Thot) et, de l’autre côté, un vase plein d’une liqueur céleste-astrale, composée d’un tiers de miel sauvage, d’une part d’eau terrestre et d’une part d’eau céleste… Le secret, le mystère étoit donc dans le vase. » [Etteilla, Le Denier du Pauvre, dans les Sept nuances de l’Œuvre philosophique, s. l. n. d. (1786), p. 57.]

Cette Vierge singulière, – Virgo singularis, comme le désigne expressément l’Église – est, au surplus, glorifiée sous des épithètes qui dénotent assez son origine positive. Ne la nomme-t-on pas aussi le Palmier de la Patience (Palma patientiæ) ; le Lis entre les épines (Lilium inter spinas) [C’est le titre de mss. alchimiques célèbres d’Agricola et de Ticinensis. Cf. biblioth. de Rennes (159) ; de Bordeaux (533) ; de Lyon (154) ; de Cambrai (919).] ; le Miel symbolique de Samson ; la Toison de Gédéon ; la Rose mystique ; la Porte du Ciel ; la Maison de l’Or ; etc. ? Les mêmes textes appellent encore Marie le Siège de la Sagesse, en d’autres termes le Sujet de la Science hermétique, de la sapience universelle. Dans le symbolisme des métaux planétaires, c’est la Lune, qui reçoit les rayons du Soleil et les conserve secrètement dans son sein. C’est la dispensatrice de la substance passive, que l’esprit solaire vient animer. Marie, Vierge et Mère, représente donc la forme ; Élie, le Soleil, Dieu le Père est l’emblème de l’esprit vital. De l’union de ces deux principes résulte la matière vivante, soumise aux vicissitudes des lois de mutation et de progression. C’est alors Jésus, l’esprit incarné, le feu corporifié dans les choses telles que nous les connaissons ici-bas :

ET LE VERBE S’EST FAIT CHAIR, ET IL A HABITÉ PARMI NOUS.

D’autre part, la Bible nous enseigne que Marie, mère de Jésus, était de la tige de Jessé. Or, le mot hébreu Jes signifie le feu, le soleil, la divinité. Être de la tige de Jessé, c’est donc être de la race du soleil, du feu. Comme la matière tire son origine du feu solaire, ainsi que nous venons de le voir, le même nom de Jésus nous apparaît dans sa splendeur originelle et céleste : feu, soleil, Dieu.


Enfin, dans l’Ave Regina, la Vierge est appelée proprement Racine (Salve, radix) pour marquer qu’elle est le principe et le commencement du Tout. « Salut, racine par laquelle la Lumière a brillé sur le monde. »

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GOBINEAU DE MONTLUISANT

« Explication très curieuse des énigmes et figures hiéroglyphiques, physiques, qui sont au grand portail de l'église cathédrale et Métropolitaine de Notre-Dame de Paris »

5° Au-dessous de ces deux animaux (le mouton et le taureau), on voit un corps comme endormi et couché sur son dos, sur lequel descendent de l'air deux ampoules, le col en bas, 1'une adressante vers le cerveau, et l'autre vers le cœur de cet homme endormi. Ce corps ainsi figuré n'est autre chose que le sel radical et séminal de toutes choses, lequel par sa vertu magnétique attire à soi l'ame et l'esprit Catholiques, qui lui sont homogènes, et qui sans cesse s'insinuent et se corporifient dans le sel, ce qui est représenté par les deux ampoules ou fioles, contenants la chaleur et l'humidité naturelle et radicale; et ce sel ayant ainsi attiré et corporifié ces deux substances en lui, leur union spirituelle lui ayant acquis de prodigieux degrés de force, il se pousse et pénètre dans le point central des individus; et d'universel que ce sel était, il se particularise, se corporifie, se détermine, et devient rose dans le rosier, or dans l'argent vif minéral, or dans l'or, plante dans le végétal, rosée dans la rosée, homme dans l'homme, dont le cerveau représente l'humide radical lunaire, et le cœur signifie la chaleur naturelle solaire, véhiculée dans le premier, comme sa matrice.

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GOBINEAU DE MONTLUISANT

« Explication très curieuse des énigmes et figures hiéroglyphiques, physiques, qui sont au grand portail de l'église cathédrale et Métropolitaine de Notre-Dame de Paris. »

11° Au bas, un peu au-dessus du Verseau, et vis-à-vis des Poissons, l'on voit un Dragon volant qui semble regarder seulement et fixement : Ariès, Taurus et Gemini, c’est-à-dire les trois signes du Printemps. Ce Dragon volant qui représente l'Esprit universel et qui regarde fixement les trois figures, semble nous dire affirmativement que ces trois mois sont les seuls dans le cours desquels l'on peut recueillir fructueusement cette matière céleste que l'on appelle "lumière de vie", laquelle se tire des rayons du soleil et de la Lune par la coopération de la Nature, un moyen admirable et un Art industrieux, mais simple et naturel.

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GOBINEAU DE MONTLUISANT

"Explication très curieuse des énigmes et figures hiéroglyphiques, physiques, qui sont au grand portail de l'église cathédrale et Métropolitaine de Notre-Dame de Paris"

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GRIMALDY

« Œuvres Posthumes »

En convenant que tout ce que les Philosophes disent de sublime au sujet du Nitre est vrai, il faut en même-temps convenir qu’ils entendent parler d’un Nitre aérien, qui est attiré en sel plus blanc que la neige, par la force des rayons du Soleil, & de la lune par un aimant qui attire l’esprit invisible, c’est là la magnésie des Philosophes, & l’agent dont ils composent leur dissolvant, ou mercure philosophique, qui ouvre le mixte jusque dans son centre pour avoir ce feu pur qui est l’âme & le principe de vie, & des actions de toutes choses, qui est en quelque façon la clef qui ouvre les portes secrètes pour décomposer le mixte & le réduire en son premier principe.

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RENÉ GUENON

"Soufre, Mercure et Sel"

In "La Grande Triade" (1946)

" (...) le Mercure des hermétistes est en somme la même chose que la « lumière astrale » de Paracelse, ou ce que certains auteurs plus récents, comme Éliphas Lévi, ont appelé plus ou moins justement le « grand agent magique » (...)

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RENÉ GUENON

"Soufre, Mercure et Sel"

In "La Grande Triade" (1946)

Pour reprendre un symbolisme que nous avons déjà employé précédemment, le Soufre est comparable au rayon lumineux et le Mercure à son plan de réflexion, et le Sel est le produit de la rencontre du premier avec le second ; mais ceci, qui implique toute la question des rapports de l’être avec le milieu où il se manifeste, mérite d’être envisagé avec de plus amples développements.

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RENÉ GUENON

« Spiritus, Anima, Corpus » 

In « La Grande Triade », chap. XI

(...) Une question peut encore se poser : comment se fait-il que, malgré le défaut de symétrie que nous venons d’indiquer entre eux, l’esprit et l’âme soient cependant pris parfois d’une certaine façon comme complémentaires, l’esprit étant alors généralement regardé comme principe masculin et l’âme comme principe féminin ? C’est que, l’esprit étant ce qui, dans la manifestation, est le plus proche du pôle essentiel, l’âme se trouve, relativement à lui, du côté substantiel ; ainsi, l’un par rapport à l’autre, l’esprit est yang et l’âme est yin, et c’est pourquoi ils sont souvent symbolisés respectivement par le Soleil et la Lune, ce qui peut d’ailleurs se justifier encore plus complètement en disant que l’esprit est la lumière émanée directement du Principe, tandis que l’âme ne présente qu’une réflexion de cette lumière. De plus, le « monde intermédiaire », qu’on peut appeler aussi le domaine « animique », est proprement le milieu où s’élaborent les formes, ce qui, en somme, constitue bien un rôle « substantiel » ou « maternel » ; et cette élaboration s’opère sous l’action ou plutôt sous l’influence de l’esprit, qui a ainsi, à cet égard, un rôle « essentiel » ou « paternel » ; il est d’ailleurs bien entendu qu’il ne s’agit en cela, pour l’esprit, que d’une « action de présence », à l’imitation de l’activité « non-agissante » du Ciel (8).

(Fig. 15)

Nous ajouterons quelques mots au sujet des principaux symboles de l’Anima Mundi : l’un des plus habituels est le serpent, en raison de ce que le monde « animique » est le domaine propre des forces cosmiques, qui, bien qu’agissant aussi dans le monde corporel, appartiennent en elles-mêmes à l’ordre subtil ; et ceci se rattache naturellement à ce que nous avons dit plus haut du symbolisme de la double spirale et de celui du caducée ; d’ailleurs, la dualité des aspects que revêt la force cosmique correspond bien au caractère intermédiaire de ce monde « animique », qui en fait proprement le lieu de rencontre des influences célestes et des influences terrestres. D’autre part, le serpent, en tant que symbole de l’Anima Mundi, est le plus souvent représenté sous la forme circulaire de l’Ouroboros ; cette forme convient en effet au principe animique en tant qu’il est du côté de l’essence par rapport au monde corporel ; mais, bien entendu, il est au contraire du côté de la substance par rapport au monde spirituel, de sorte que, suivant le point de vue où on l’envisage, il peut prendre les attributs de l’essence ou ceux de la substance, ce qui lui donne pour ainsi dire l’apparence d’une double nature. Ces deux aspects se trouvent réunis d’une façon assez remarquable dans un autre symbole de l’Anima Mundi, qui appartient à l’hermétisme du moyen âge (fig. 15) : on y voit un cercle à l’intérieur d’un carré « animé », c’est-à-dire posé sur un de ses angles pour suggérer l’idée du mouvement, tandis que le carré reposant sur sa base exprime au contraire l’idée de stabilité (9) ; et ce qui rend cette figure particulièrement intéressante au point de vue où nous nous plaçons présentement, c’est que les formes circulaire et carrée qui en sont les éléments y ont des significations respectives exactement concordantes avec celles qu’elles ont dans la tradition extrême-orientale (10).


Notes de l'extrait du chap. XI

(8) Ces dernières remarques peuvent permettre de comprendre que, dans le symbolisme hermétique du 28e degré de la Maçonnerie écossaise, le Spiritus et l’Anima soient représentés respectivement par les figures du Saint-Esprit et de la Vierge, ce qui est une application d’ordre moins universel que celle qui fait correspondre ceux-ci à Purusha et à Prakriti comme nous le disions au début. Il faut d’ailleurs ajouter que, dans ce cas, ce qui est envisagé comme le produit des deux termes en question n’est pas le corps, mais quelque chose d’un autre ordre, qui est la Pierre philosophale, souvent assimilée en effet symboliquement au Christ ; et, à ce point de vue, leur relation est encore plus strictement conforme à la notion du complémentarisme proprement dit qu’en ce qui concerne la production de la manifestation corporelle.

(9) Cf. Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps, ch. XX.

(10) En comparant cette figure à la figure 8, on constatera que l’image schématique du « monde intermédiaire » apparaît en quelque sorte comme un « retournement » de celle de l’ensemble du Cosmos ; il serait possible de déduire de cette observation, en ce qui concerne les lois de la manifestation subtile, certaines conséquences assez importantes, mais que nous ne pouvons songer à développer ici.

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FRANZ HARTMANN

"In The Pronaos Of The Temple Of Wisdom", chapter VIII "Alchemy"

THE “PRIMA MATERIA”

If we wish to know nature we must learn to know God, and God cannot he known without a knowledge of one’s own divine self. The spiritual substance of which external visible nature is an imperfect expression and manifestation, has been called “Prima Materia”; it is the material for the formation of a new heaven and a new earth. It is like “water,” or a “crystalline ocean,” if compared with our grossly material earth, it is at once fire, water, air, and earth, corporeal in its essence, and nevertheless, incorporeal relatively to our physical forms.

In it as the “Chaos,” are contained the germs, or seeds, or “potencies” of all things that ever existed, and of all that ever will exist in the future. It is the soul, or corpus of nature, and by means of the magic fire, it may be extricated from all substances, and be rendered corporeal and visible. It is a unity, and nevertheless a trinity, according to its aspects as Sulphur, Mercury, and Salt. These three are distinct qualities characterising the spirit of light, and nevertheless they are nothing different from the essence of the light, and this light is eternal nature, or the soul of the world.

This primordial matter contains the powers that go to form minerals and metals, vegetables and animals, and everything that breathes; all forms are hidden within its depths, and it is therefore, the true principium or beginning of all things. It is the play and battle ground for all the astral influences that come from the stars and the birthplace of the beings that inhabit the astral plane, not less than of those that are born into the (to us) visible world. It is the womb of eternal nature from which everything that exists is born by the power of the spirit acting within. From its fertile soil are produced good and evil fruits, wholesome and noxious plants, harmless and poisonous animals, for God is no distinguisher of persons, or favouring any particular individual; each receives its share of life, and will, according to its capacity to receive, and each becomes ultimately that which its character destines it to be.


THE “SPIRITUS UNIVERSALIS”

Without which no alchemical experiment will succeed.

Johannes Tritheim, an abbot and alchemist, whose writings are plainer and more comprehensible than any other alchemical book, says:

All things have been made by the power of the divine word, which is the divine spirit or breath that emanated from the divine fountain in the beginning. This breath is the spirit or soul of the world, and is called the “spiritus mundi.” It was at first like air, and contracted into a fog or nebular substance, and afterwards became “water” (Akasa). This “water” was at first all spirit and life, because it was permeated by and made alive by the spirit. It was dark in the depths; but through the outspoken word the light became generated therein, and then the darkness was illumined by the light, and the “soul of the world” (the astral light) had its beginning. This spiritual light, which we call “Nature,” or the soul of the world, is a spiritual body, which, by means of Alchemy, can be made tangible and visible; but as it exists in an invisible state, therefore is it called “spirit.”

“This is an universal and living fluid diffused throughout the All of Nature, and which pervades all beings. It is the most subtle of all substances, the most powerful on account of its inherent qualities, penetrating all bodies, and causing the forms in which it is active to live. By its action it frees the forms of all imperfections, and renders the impure pure, the imperfect perfect, and causes that which is mortal to become immortal by becoming fixed therein.”

“This essence of spirit has emanated from the centre in the beginning, and is incorporated into the substance of which the world is formed. It is the Salt of the Earth, and without its presence the grass would not grow, nor the fields be green; and the more this essence is condensed, concentrated, and coagulated in the forms, the more enduring will they become. This substance is the most subtle of all things, incorruptible, unchangeable in its essence, pervading the infinity of space. The sun and the planets are merely condensed states of this universal principle, and they distribute their abundance from their throbbing hearts, and send them into the forms of the lower worlds and into all beings, acting through their own centres, and leading the forms higher up on the road to perfection. The forms in which this living principle becomes fixed become perfect and permanent, so that they will neither rust nor decay, nor be changed on being exposed to the air; neither can such forms be dissolved by water, nor be destroyed by fire, nor eaten up by the elements of the earth.

“This spirit can be obtained in the same manner in which it is communicated to the earth by the stars; and this takes place by means of water, which serves as its vehicle. It is not the Philosopher’s Stone, but the latter may be prepared of it by causing that which is volatile to become fixed.

“I admonish you to pay strict attention to the boiling of the water, and not to allow your minds to be disturbed by things of minor importance. Boil it slowly, and let it putrefy until it attains the proper colour, for in the water of Life is contained the germ of wisdom. By the art of boiling the water will become transformed into earth. This earth is to be changed into a pure crystalline fluid, from which an excellent red fire is produced; but this water and fire, grown together into one essence, produces the great Panacea, composed of meekness and strength: the lamb and the lion in one.”


THE SECRET FIRE

In H. P. Blavatsky’s book “The Voice of the Silence,” the secret fire of the Alchemists is described as “Kundalini,” the “serpentine,” or annular working power in the body of the ascetic. “It is an electric fiery occult or Fohatic power, the great pristine force which underlies all organic and inorganic matter”; and in another place the author says: “It is an electro-spiritual force, a creative power which, when aroused into action, can as easily kill as it can create.”

This point is the reason why the secrets of Alchemy are rot divulged to the curious, and why only those who have gained the power to control their own self will be told how that power can be aroused in man.

In regard to this “secret fire,” the Rosicrucians say:

The potentialities in nature are aroused by the action of the secret fire, assisted by the elementary fire. The secret fire is invisible, and is contained within all things. It is the most potential and powerful fire, with which the external visible fire cannot be compared. It is the fire with which Moses burned the golden calf, and that which Jeremiah hid away, and which seventy years after was found by the knowing ones, but which, by that time had become a thick water. (2 Maccab. I. and II.)

Without the possession of this magic fire, no alchemical process can be accomplished, and therefore it is recommended in the “Secret Symbols of the Rosicrucians,” that the student of Alchemy should above all seek for the fire.

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KIRCHWEGER

« La Nature dévoilée » 

(La Chaîne d'Or d'Homère et l'Anneau de Platon) - Tome 1

CHAPITRE IX

De ces deux, à sçavoir le nitre et le sel, toutes les choses sublunaires et visibles naissent et se conservent, se détruisent et se régénèrent. Dans l’air ils sont volatils et sont des météores volatils; dans la terre ils sont corporels et sont aussi, suivant leurs degrés de fixité, des choses fixes, plus fixes et très-fixes; enfin on ne trouvera aucun sujet sublunaire, dans la résolution duquel ces deux choses ne se trouvent; tout ce qui existe en prend son existence, comme nous le dirons et prouverons ci-après plus amplement.

Le nitre est acide et le sel est alkali.

Celui-là est l’ame et l’esprit,                       Celui-ci est le corps,
le père,                                                         la mère,
la semence masculine,                                 la semence féminine,
le soufre primordial,                                    le sel primordial et le mercure,
le ciel et l’air,                                               l’eau et la terre,
l’acier,                                                          l’aimant,
le marteau,                                                   l’enclume,
l’actif,                                                           le passif,
Et tous les deux ensemble constituent la Semence universelle.

CHAPITRE X

Comme nous ne pouvons pas monter jusqu’au ciel, et que nous sommes obligés de reconnoître ses sujets dans ce qui lui est inférieur, nous dirons en peu de mots: le ciel est plein de lumière; la lumière est un effet ou un produit du feu, et le salpêtre étant tout feu, nous en concluons que le ciel est un nitre de la plus grande volatilité, et qu’en descendant il devient toujours de plus en plus corporel et fixe. Que ceci suffise touchant le nitre céleste.

Parlons à présent de l’air. Les éclairs, le tonnerre et la grêle prouvent visiblement qu’il y a un nitre et un sel dans l’air; car le nitre fulmine, éclaire, tonne, congèle, lorsqu’il est joint au sel, et nous ne trouvons sur la terre aucun autre sujet capable de produire ces effets.

Le nitre est procréé du ciel; d’abord il est volatil; mais dans l’air il est réduit en un corps volatil spiritueux; dans l’eau et dans la terre, il devient un corps visible et palpable.(…)

CHAPITRE XIV

(…) On voit que l’huile et l’esprit de vitriol sont un soufre dissous, lorsqu’on en imbibe une terre, comme par exemple de la craie ou toute autre terre fixe, et qu’on les fait évaporer fortement à un feu ouvert, ils brûlent et s’enflamment comme le soufre: or j’ai prouvé ci-dessus que le soufre étoit auparavant un nitre et qu’il étoit son origine.(…)

(…) Il est visible que le soufre et le mercure tirent leur naissance du nitre et du sel. Plus la terre se charge de nitre ou de corrosif qui est un acide, plus elle devient sulfureuse; et à mesure qu’elle s’alkalinise ou devient saline, ou qu’elle se trouve dans un endroit alkalin et salin qui tue le corrosif ou le soufre, il en provient un mercure ou des sujets mercuriels.(…)

(…) Mais les animaux tirent aussi de l’air, par leur respiration, le nitre et le sel volatils, et en plus grande quantité que les végétaux et les minéraux, et ils s’en servent comme d’un aliment particulier et céleste pour leur nourriture et leur conservation.(…)

CHAPITRE XVI

Après que Dieu eut créé la vapeur universelle, il lui implanta, de sa propre volonté, une essence active que nous nommons esprit. Cet esprit est dès le commencement un être mobile qui ne se repose jamais; mais qui est toujours en mouvement, opérant et agissant continuellement et sans relâche. Qu’il soit fixe ou volatil, il est toujours en action, et il opère avec altération et successivement dans toutes les créatures: lorsqu’il cesse d’exister dans l’une, ou qu’il en sort, dans le même instant il recommence à travailler dans une autre, et ainsi il ne se repose jamais un seul moment.

Cet esprit est l’agent, l’auteur et l’origine de tout changement, et il commence chaque changement par la putréfaction. Lorsqu’il l’a fomentée pendant quelque tems, il sépare le pur de l’impur, ensuite il conjoint, coagule et fixe jusqu’au terme absolu de chaque individu: après qu’il a poussé un corps coagulé jusqu’à son dernier terme, il recommence à le putréfier, à le résoudre, à le séparer, jusqu’à ce qu’il en ait achevé quelqu’autre chose. Cet esprit est le générateur, le conservateur, le destructeur et le régénérateur de toutes les choses du monde.

Cet esprit, dans son origine primordiale, est entièrement caché dans la vapeur ou dans l’eau, et si spiritueux que par la moindre chaleur il s’en détache, et s’envole dans l’air; mais lorsqu’il descend dans nos élémens corporels plus grossiers, il est retenu en partie et obligé de gré ou de force à devenir un corps visible et palpable, ou plutôt à prendre lui-même un tel corps; alors il paroît à nos yeux en une forme très-blanche, crystalline et transparente (le nitre), froide comme la glace et cependant d’une nature si ignée que lorsqu’il s’échauffe, s’il étoit rassemblé dans le centre de la terre en grande quantité, et que son contraire vînt à sa rencontre, il deviendroit si furieux qu’il feroit sauter en l’air non-seulement les roches, les pierres, les maisons et les habitans, mais même le globe de la terre tout entier; il nous donne aussi très-souvent et à notre dommage des preuves de sa force par les tremblemens de terre, et sans son frère ou sa femme froide (qui est le sel) à laquelle il s’attache avec une passion amoureuse très-forte et qui est la seule qui puisse le dompter et adoucir, il y a long-tems qu’il auroit détruit le monde entier; mais son frère ou sa femme, lorsqu’ils s’embrassent tous deux dans son palais igné infernal, ne le lui permet pas, et le tient serré jusqu’à ce qu’il éteigne sa fureur; alors il ne peut plus causer de dommage, et oublie même sa férocité au point que, ses contraires se joignant avec lui, non-seulement il ne leur cause aucun dommage, mais qu’il les attire à lui, s’associe avec eux, et fait, pour ainsi dire, avec eux une alliance perpétuelle.

Cet esprit est répandu dans toutes les créatures et distribué en elles, comme nous l’avons marqué plus amplement ci-dessus; sans lui, aucune ne pourroit vivre ni exister. C’est lui qui est le principe de la naissance, de la destruction et de la régénération de toutes les choses.

La putréfaction est donc la première clef et la première porte, par le moyen de laquelle cet esprit double nous ouvre le palais de la Nature, et le renferme ensuite par les degrés suivans.(…)

(…)Il ne faut pourtant pas s’imaginer que cette eau de laquelle l’esprit procrée tous les animaux, végétaux et minéraux, soit une eau sans puissance comme une eau de fontaine; c’est une eau qui renferme quatre choses, à sçavoir les quatre élémens qui y sont dans un parfait accord; trois choses, à sçavoir l’esprit, l’ame et le corps, le mercure, le soufre et le sel, le volatil, l’acide et l’alkali, et deux choses qui sont le mâle et la femelle, l’agent et le patient, le nitre et le sel dont toutes choses naissent, et par lesquelles elles sont détruites et régénérées; c’est une eau dans laquelle l’esprit est l’agent qui opère tout; et quoique cet esprit soit différent suivant la fixité ou sa volatilité, et qu’on le puisse appeler double, triple, quadruple et quintuple; il n’est pourtant qu’un seul et unique esprit différent suivant ses différentes opérations.

Lorsqu’il est volatil et une vapeur, on l’appelle ciel, air, le volatil, l’agent, le mâle, l’ame, etc. S’il est demi fixe et corporel, on l’appelle eau, acide, esprit, soufre, nitre; s’il est fixe, on l’appelle terre, le fixe, le patient, l’alkali, la femelle, l’aimant, le corps, le sel, comme nous avons dit ci-dessus.(…)

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KIRCHWEGER

« The Golden Chain of Homer » 

(Sigismond Bacstrom's translation)

Chapter 2

(…) This universal fire fills that immense space in the Universe between the heavenly bodies. and as it has a power to become material, it generates a subtil vapour or invisible most subtil Humidity, its first passive principle: It causes therein a gentle Reaction, and a general, gentle, most subtil Fermentation takes place universally, and by this Reaction the Universal Acid is everywhere generated, which we can deem nothing else than a most subtil incorporeal Nitre Spiritus Mundi, outwardly cold and inwardly fire.

Thus this Spiritual incorporeal Nitre or Universal Acid; we deem the second invisible change of the Universal fire, generated out of chaotic invisible Humidity: and as this approaches the atmospheres of the heavenly bodies, it becomes gradually more and more material, until it meets an alcaline passive principle wherein it fixes itself and forms native nitre, so that from Spiritus Mundi, it becomes nitre.

Thus we say, not without good reason, that the Solar Rays of Light, are nothing else but a most subtil spiritual Spiritual Mundi, which gradually becomes more and more nitreous, as it approaches the Earth, but Sea Salt in the Ocean; animating the atmosphere with fire or Life, and thereby giving elasticity to the air, and Life and preservation to the water. From this, every man of common understanding may learn what Nature is, and its origin.(…)

Chapter 4

How the Universal Sperm is generated by the four Elements.

After God had divided or corporified the Anima or Spiritus Mundi, the simple Chaos into four Elements. or predominating, leading principles; He called to them "increase and multiply"; The Heavens and the Air, both animated by the Universal fire are the Father, the Male, the Agent or Operating principles. Water and earth are the Mother, the Female or Passive principle. These four are nevertheless only two, fire and water; They are forced to engender continually a regenerated Chaotic water or primordial Chaos out of their Center, for the generation, preservation, destruction and regeneration of all Things, and this will continue until it pleases God to Calcine and regenerate the whole Earth.

These four so-called Elements, which must fabricate the Universal Sperm or regenerate the Chaos, when one Extream is considered towards the other, seem quite contrary, and indeed as contraries they cannot effect any good; yet when they meet orderly, they are fully capable to execute that what God has ordained them for.(…)

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L.A.T.

"Le Spiritus Mundi"

Le Spiritus Mundi, ou Esprit du Monde, ce « fluide universel » associé à la couleur verte, rosée céleste, lié aux notions d'Akasha et de Prâna de la Tradition hindoue ou au Ki de la Tradition chinoise, qu’il s’agit, au cours du Grand Œuvre, de capter… sorte d’essence astrale… reste, sous divers noms (Ether, Azoth, Lumière Astrale, Dissolvant Universel, Mercure des Sages, Serpent Vert, etc) qui n’en finissent pas d’embrouiller les pistes, l’un des arcanes  majeurs de notre Art. Le miroir alchimique qu’est la Lune nous le prodigue, nous le restitue, nous le reflète…

« Dérober le feu du ciel et le fixer », nous dit Magophon…(...)

*

LETTRE D’UN ADEPTE

Adressée à L.A.T. - 16 octobre 1993

Mon cher Frère,

(...)

L'épître d'Aristée est assez révélatrice. Les versets 31/32, 36/37 font référence à "l'Air".

Quant à la captation, le lieu, l'époque et la DISPOSITION sont capitales, tant au niveau de l'Ergon (opus spirituel) que le Parergon (laboratoire). Entre ces deux aspects d'un même processus, il y a analogie mais non identité.

En l'homme, on débute au printemps, au lever du soleil, moment où le prâna est actif. Vous pouvez utiliser les Tattwa hindous; ceux-ci changent toutes les 24 minutes... Tout cela dans une méditation ou un rituel spirituel mais non magique. La magie oeuvre seulement au niveau astral, il est important d'oeuvrer avec et par la Triade supérieure, Kether-Hokmah-Binah, qui se réfère à la tradition hébraïque. Naturellement, dès la lune croissante et surtout à la pleine lune, l'esprit est pénétrant et le mental très dégagé. En lune noire ce sera l'inverse !

Vous pouvez le cas échéant utiliser les Fêtes Chrétiennes, à savoir les inclure en le rituel, tout en tenant compte des spécificités qui leur sont inhérentes.

C'est un rituel à faire durant six mois, sans faire exception, sans arrêter et avec une tonique exclusivement spirituelle ! Vous devez construire le rituel, établir un canevas préalable.

Pour l'Oeuvre physique, il est fort utile de tenir compte du printemps, auquel correspond l'Hiver philosophique alchimique, et essentiellement de l'influx lunaire (croissante et pleine lune). La matière étant disposée par l'Art, mettra la nature en demeure d'agir, car elle est un réceptacle, un aimant recevant l'Acier des Sages... Exposition de la M.P. aux rayons lunaires... La discipline traditionnelle interdit d'être plus prolixe. Je reconnais que la voie humide (non celle des amalgames) est au sujet de la captation, plus aisée que la voie sèche.

Il y a donc une foule d'analogies à établir entre la voie spirituelle et l'opus physique. Souvenez-vous que c'est un Centre qui émet d'une part, et qu'un autre Centre reçoit d'autre part...

Voilà mon cher Frère, ce que j'avais à vous dire pour l'instant.

Je vous souhaite bon vent, et vous envoie mes plus fraternelles pensées dans l'Un.

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LETTRE D’UN ADEPTE

Adressée à L.A.T. - 13 novembre 1993

Mon cher Frère,

Pour ce qui est de l'Ergon, seules les résonnances internes, votre tonique, peuvent décider du choix de la Tradition à utiliser pour constituer le rituel. Une courte invocation respectueuse à l'ABSOLU est nécessaire - càd à l'Informel, l'Inconditionnel, qui est de l'ordre de la métaphysique pure - ce n'est pas un néant comme beaucoup l'ont écrit.

Ensuite une autre invocation à la Triade, dont Kether, en tant qu'AHIEH, est le Principe de la Manifestation Universelle. Suit la Hiérarchie Archangélique dont la Schekinah est à invoquer en premier, demandant son assistance afin d'être guidé et inspiré en les travaux alchimiques. Il y a les remerciements, la clôture du rituel + quabalistique, etc, circumambulations...

Le rituel peut durer de 30 à 50 minutes, et est à faire chaque jour à la même heure, cela durant les recherches alchimiques ! Le rituel est aisément adapté avec l'alchimie spirituelle d'Ambelain ! En tout cas, il faut maintenir la tonique spirituelle, et ne pas descendre au plan astral !

Les pentacles de plomb ne sont pas nécessaires, les Tattwas sont à utiliser selon la vertu en rapport.

Je vous avais parlé d'un rituel de 6 mois, c'est celui que j'ai pratiqué; il s'agit de l'Abramelin. Toutefois, celui qui n'y est pas préparé va au devant d'ennuis sérieux.

Concernant les attributions élémentales au niveau du rituel (ndlr : il s'agit ici du rituel spirituel), le Nord = Terre, Sud = Feu, Est = Air, Ouest = Eau.

Maintenant, au niveau du Parergon, en l'opus matériel, les attributions sont fonction des Saisons Philosophiques et ne suivent pas nécessairement celles reprises ci-dessus.

Voici un exemple en la voie humide :

SOLVE{ Hiver = Eau = 1e degré du Feu - Merc, Sat, Jup.
{ Printemps = Air = 2è degré du Feu - Lune, Vénus

COAGULA{ Eté = Feu = 3è degré du Feu - Vulcain
{ Automne = Feu = 4è degré du Feu - Mars, Soleil

Les couleurs de l'oeuvre sont en rapport avec les planètes. Attention qu'en la voie sèche, ce processus est différent, l'ordre planétaire, les degrés du Feu, sont très différents de ceux de la voie susdite. Certes, il y a analogie, mais non identité !

Commencement de l'Ergon au printemps, à l'aube, et continuer jusqu'à la fin de vos recherches.

Pour le 1er Oeuvre (ndlr: opus matériel), au printemps réel également, à la campagne où règne le moins possible de pollution. Exposition de la M.P. à Diane, càd opérer le soir pour purifier le Mercure et essayer d'obtenir l'Etoile.

Au 2ème oeuvre, le Caput sera exposé à la Lune en plein Air...

Quant à la Disposition, au niveau matériel, c'est en premier la pré-préparation de la M.P., il vous faut la débarrasser de la gangue, la broyer, etc... Les opérations de livigation (?), d'assation, etc, doivent vous être connues, si vous pratiquez la voie sèche !

Je pense qu'un four plus moderne, sans soufflet, pourrait vous être plus utile. Je vous conseille d'acheter Le Laboratoire alchimique par Atorène, aux éditions Trédaniel, cela vous aidera beaucoup !

Je vous laisse ici, et vous envoie mes sentiments les plus fraternels en l'Un.

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LIMOJON DE SAINT-DIDIER

"Le Triomphe hermétique"




Explication générale de cet Emblème

« On ne doit pas s’attendre de voir icy une explication en détail qui tire absolument le rideau de dessus cet énigme philosophique, pour faire paroistre la vérité à découvert ; si cela estoit, il n’y auroit qu’à jetter au feu tous les Escrits des Philosophes : Les Sages n’auroient plus d’avantage sur les ignorans ; les uns et les autres seront également habiles dans ce merveilleux Art. On se contentera donc de voir dans cette figure, comme dans un miroir, l’abregé de toute la Philosophie secrete, qui est contenuë dans ce petit livre, où toutes les parties de cet emblème se trouvent expliquées aussi clairement, qu’il est permis de le faire. Ceux qui sont initiés dans les misteres philosophiques comprendront d’abord aisement le sens qui est caché sous cette figure, mais ceux qui n’ont pas ces lumieres, doivent considerer icy en general une mutuelle correspondance entre le Ciel et la Terre, par le moyen du Soleil et de la Lune, qui sont comme les liens secrets de cette union philosophique. Ils verront dans la pratique de l’Oeuvre, deux ruisseaux paraboliques, qui se confondant secretement ensemble, donnent naissance à la misterieuse Pierre Triangulaire, qui est le fondement de l’Art. Ils verront un feu secret et naturel, dont l’esprit penetrant la Pierre, la sublime en vapeurs, qui se condensent dans le vaisseau. Ils verront quelle efficace la pierre sublimée reçoit du Soleil et de la Lune, qui en sont le Pere et la Mere, dont elle herite d’abord la première couronne de perfection. Ils verront dans la continuation de la pratique, que l’Art donne à cette divine liqueur une double couronne de perfection par la conversion des Elemens, et par l’extraction et la depuration des principes, par où elle devient ce mistérieux caducée de Mercure, qui opere de si surprenantes metamorphoses. Ils verront que ce même Mercure, comme un Phenix qui prend une nouvelle naissance dans le feu, parvient par le Magistere à la dernière perfection de Soufre fixe des Philosophes, qui luy donne un pouvoir souverain sur les trois genres de la nature, dont la triple couronne sur laquelle est posé pour cet effet le Hieroglyphique du monde, est le plus essentiel caractere. Ils verront enfin dans son lieu, ce que signifie la portion du Zodiaque avec les trois signes qui y sont represente, de sorte que joignant toutes ces explications ensemble ; il ne sera pas impossible d’en tirer l’intelligence entiere de toute la Philosophie secrete et de la plus grande partie de la pratique qui est deduite assés au long dans la « Lettre adressée aux vrays disciples d’Hermès », qui est à la fin de ce traité ».

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LIMOJON DE SAINT-DIDIER

« Entretien d’Eudoxe et de Pyrophile »

EUDOXE.
C'est beaucoup cependant, que vous connaissiez déjà de vous-même que ce passage a de la connexité avec celui que je viens de vous expliquer; c'est à dire que vous jugez bien que la femme qui est propre à la pierre et qui doit lui être unie, est cette fontaine d'eau vive, dont la source toute céleste, qui a particulièrement son centre dans le Soleil, et dans la Lune, produit ce clair et précieux ruisseau des Sages, qui coule dans la mer des Philosophes, laquelle environne tout le monde; ce n'est pas sans fondement, que cette divine fontaine est appelée par cet Auteur la femme de la pierre; quelques-uns l'ont représentée sous la forme d'une Nymphe céleste; quelques autres lui donnent le nom de la chaste Diane, dont la pureté et la virginité n'est point souillée par le lien spirituel qui l'unit à la pierre; en un mot, cette conjonction magnétique est le mariage magique du Ciel avec la Terre, dont quelques Philosophes ont parlé: de sorte que la source féconde de la teinture physique, qui opère de si grandes merveilles, prend naissance dans cette union conjugale toute mystérieuse.

PYROPHILE.
Je ressens avec une satisfaction indicible tout l'effet des lumières, dont vous me faites part; et puisque nous sommes sur ce point, permettez-moi, je vous prie, de vous faire une question, qui pour être hors du texte de cet Auteur, ne laisse pas d'être essentielle à ce sujet. Je vous supplie de me dire si le mariage magique du Ciel avec la Terre, se peut faire en tout temps; ou s'il y a des saisons dans l'année qui soient plus convenables les unes que les autres à célébrer ces Noces Philosophiques.

EUDOXE.
J'en suis venu trop avant, pour vous refuser un éclaircissement si nécessaire, et si raisonnable. Plusieurs Philosophes ont marqué la saison de l'année, qui est la plus propre à cette opération. Les uns n'en ont point fait de mystères; les autres plus réservés ne se sont expliqués sur ce point que par des paraboles. Les premiers ont nommé le mois de Mars, et le printemps. Zachaire et quelques autres Philosophes disent, qu'ils commencèrent leur oeuvre à Pâques, et qu'ils la finirent heureusement dans le cours de l'année. Les autres se contentent de représenter le jardin des Hespérides émaillé de fleurs, et particulièrement de violettes et de hyacinthes, qui sont les premières productions du Printemps. Le Cosmopolite plus ingénieux que les autres, pour indiquer que la saison la plus propre au travail Philosophique, est celle dans laquelle tous les êtres vivants, sensitifs, et végétables paraissent animés d'un feu nouveau, qui les porte réciproquement à l'amour, et à la multiplication de leur espèce, dit que Venus est la Déesse de cette Isle charmante, dans laquelle il vit à découvert tous les mystères de la nature: mais pour marquer plus précisément cette saison, il dit qu'on voyait paître dans la prairie des béliers, et des taureaux, avec deux jeunes bergers, exprimant clairement dans cette spirituelle allégorie, les trois mois du Printemps par les trois signes célestes qui leur répondent: Ariès, Taurus, et Gemini.

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LIMOJON DE SAINT-DIDIER

« Entretien d’Eudoxe et de Pyrophile »

EUDOXE.
Vous avés raison en ce qu'on ne peut s'asseurer d'entendre les Philosophes, à moins qu'on n'ait une entiere intelligence des moindres choses qu'ils ont escrites. La connoissance de la saison propre à travailler au commencement de l'oeuvre, n'est pas de petite conséquence; en voicy la raison fondarnentale. Comme le Sage entreprend de faire par nostre art une chose, qui est au dessus des forces ordinaires de la nature, comme d'amolir une pierre, et de faire vegeter un germe metallique; il se trouve indispensablement obligé d'entrer par une profonde meditation dans le plus secret interieur de la nature, et de se prevaloir des moyens simples, mais efficaces qu'elle luy en fournit; or vous ne devés pas ignorer, que la nature dès le commencement du Printemps, pour se renouveller, et mettre toutes les semences, qui sont au sein de la terre, dans le mouvement qui est propre à la vegetation, impregne tout l'air qui environne la terre, d'un esprit mobile, et fermentatif, qui tire son origine du pere de la nature; c'est proprement un nitre subtil, qui fait la fecondité de la terre et dont il est l'âme, et que le Cosmopolite appelle le sel-petre des Philosophes. C'est donc dans cette seconde saison que le Sage Artiste, pour faire germer sa semence metallique, la cultive, la rompt, l'humecte, l'arose de cette prolifique rosée, et lui en donne à boire autant que le poids de la nature le requiert; de cette sorte le germe Philosophique concentrant cet esprit dans son sein, en est animé et vivifié, et acquiert les propriétés, qui lui sont essentielles, pour devenir la pierre vegetable, et multiplicative. J'espere que vous serés satisfait de ce raisonnement, qui est fondé sur les loix, et sur les principes de la nature.

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LIMOJON DE SAINT-DIDIER

« Epitre d’Aristée à son fils »

24. Toutefois comme nulle creature ne peut estre reparée & rétablie qu'en sa propre nature, l'air estant la fontaine & 1a source originelle de toutes choses, il en est aussi pareillement la source universelle.

25. On voit manifestement que la semence, la vie, la mort, la maladie & le remede de toutes choses sont dans l'air.

26. La nature y a mis tous ses tresors, & les y tient renfermez comme sous des portes particulieres & secrettes.

27. Mais c'est posseder la clef d'or, que de sçavoir ouvrir ces portes, & puiser l'air de l'air.

28. Car si l'on ignore comment il faut puiser cet air, il est impossible d'acquerir ce qui guérit généralement toutes les maladies, & qui redonne la vie aux hommes.

29. Si tu desires donc de chasser toutes les infirmitez, il saut que tu en cherche le moyen dans la source générale.

30. La nature ne produit le semblable, que par le semblable, & il n'y a que ce qui est conforme à la nature qui peut faire du bien à la nature.

31. Apprends donc, mon Fils, à prendre l'air ; apprends à conserver la Clef de la nature.

32. les Creatures peuvent bien connoistre l'air; mais pour prendre l'air, il faut avoir la clef de la nature.

33. C'est véritablement un secret qui passe la portée de l'esprit de l'homme, sçavoir tirer de l'air, l'Arcane Celeste.

34. C'est un grand secret de comprendre la vertu que la nature a imprimée aux choses. Car les natures se prennent par des natures semblables.

35 Un poisson se prend avec un poisson; un oiseau avec un oiseau ;& l'air se prend avec un autre air, comme avec une douce amorce.

36. La neige & la glace sont un air que le froid a congelé, la nature leur a donné la disposition qu'il faut pour prendre l'air.

37. Mets une de ces deux choses dans un vase fermé. Prends l'air qui se congele à l'entour pendant un temps chaud, recevant ce qui distille dans un vaisseau profond, étroit, épais, sort & net, afin que tu puisses faire comme il te plaira, ou les rayons du Soleil, ou de la Lune.

38. Lors que tu en auras rempli un vase, bouche le bien, de peur que cette celeste éteincelle, qui s'y est concentrée, ne s'envole dans l'air.

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MAGOPHON

« Hypotypose du Mutus Liber » 

(Planche 3)

(...) Certains auteurs, et non des moindres, ont prétendu que le plus grand artifice opératoire consiste à capter un rayon de soleil, et à l’emprisonner dans un flacon fermé au sceau d’Hermès. Cette image grossière a fait rejeter l’opération comme une chose ridicule et impossible. Et pourtant, elle est vraie à la lettre, à tel point que l’image fait corps avec la réalité. Il est plutôt incroyable qu’on ne s’en soit pas encore avisé. Ce miracle, le photographe l’accomplit en quelque sorte en se servant d’une plaque sensible qu’on prépare de différentes manières. Dans le Typus Mundi, édité au XVIIe siècle par les PP. de la Compagnie de Jésus, on voit un appareil, décrit encore par Tiphaigne de Laroche, au moyen duquel on peut dérober le feu du Ciel et le fixer. Le procédé est on ne peut plus scientifique, et nous déclarons candidement que nous révélons ici sinon un grand mystère, du moins son application à la pratique philosophale.

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I. MALBEC DE TRESFEL

"Abrégé de la théorie et des principes de l'Art appelé Chimie"

La terre & l'eau Eléments grossiers & visibles, mères matrices de tous les êtres corporels sensibles inférieurs, reçoivent cette semence universelle, qui est la vie de toutes les créatures, que les uns appellent Esprit universel, les autres Ame du monde, & divers autres noms comme il plaît à chacun, qui n’est autre chose qu'une quintessence émanée des influences des Astres, aidée de la vertu combinaire des Éléments supérieurs, & de leurs opérations laquelle par un mouvement & une circulation perpétuelle descend du Ciel dans la terre, & remonte de la terreau Ciel, & par ce mouvement continuel qui ne repose jamais engrossit les matrices de ces Éléments inférieurs ou elle se corporifie & se détermine selon les accidents des matrices qui la reçoivent dans les trois familles de la Nature, ou elle se digère, se cuit & produit tous les mixtes que nous voyons en ce bas monde qui sont divisés en trois règnes, Animaux, Végétaux, Minéraux.

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GEORGE RIPLEY

"Ripley Scroll"

(15th century)

Version from the Huntington Library (HM 30313)


First verse section:

Of the Sunne take the light
The red Gum that is so bright
And of the Moon doe allsoe
The white gum there keepe too
The Philosophers sulphur vive
This I call it without strife
Kybright and Kebright it is called allsoe
And other names many more
Of them drawe a white tincture
And make of them a marriage pure
Between the husband and the wife
Espowsed with the water of life
But of this water thou must beware
Or else thy work will be full bare
He must be made of his own kind
Mark thou now in thy mind
Acetome of philosophers men call this
A water abiding so it is
The Maidens Milke of the dew
That all the work doth renew
The Spirit of life called allso
And other names many moe
The which causeth our generation
Betwixt the Man and the woman
Soe looke that there be noe devision
Be there in the Conjuntion
Of the Moone and of the Sonne
After the Marrige is begun
And all the while they be a wedding
Give him to her drinking
Acetam that is good & fine
Better to him then any wine
Now when this Marriage is done
Philosophers call this a stone
The which hath great Nature
To bring a Stone yt is so pure
Soe he have kindly nourishing
Perfect heate & decoction
But in the Matrix when they bee put
Looke never the vessel bee unshut
Till they have ingendred a stone
In all the world is not such a one

*

PATRICK RIVIERE

"De l'influence du rayonnement cosmique"

Dans l'abondante littérature alchimique, force est de constater l'importance accordée aux rayons cosmiques stellaires (essentiellement soli-lunaires), telle que le reflètent par exemple, les planches 4, 9 et 12 du Mutus Liber d'Altus, ainsi que celle du Triomphe Hermétique, de L. de St Didier. Serait-ce uniquement dû à la présence des ultra-violets (U.V.) ? Bien qu'en effet ceux-ci soient filtrés par la couche d'ozone, les rayons cosmiques frappant l'atmosphère et la surface terrestre, engendrent régulièrement un certain nombre d'éléments - radioactifs ou non - et en particulier transmutent l'azote 14 en carbone 12 ou en carbone 14 radio-actif, avec production de protons et d'électrons. A cela s'ajoute encore le " vent solaire " particulièrement présent lors des éruptions se produisant au sein de l'astre diurne suivant un cycle de 11 ans, capable d'engendrer des répercussions électro-magnétiques sur notre planète.

Fort de l'intérêt que la littérature hermético-alchimique porte au Soleil : " Le Soleil fait tout " dit Hermès Trismégiste, qui ajoute encore : " Expose au Soleil et délaye la vapeur au Soleil... " Zozime le Panapolitain affirme que " Le moment pour entreprendre le Grand œuvre c'est celui de l'été, alors que le Soleil a une nature favorable pour l'opération. " Dans un traité paru en 1724,l'auteur anonyme écrit au chapitre IX, intitulé " Du Soleil, le vrai centre et le cœur du monde " : " Mais qui saurait concentrer les influences du Soleil... aurait trouvé le secret de la Nature pour la santé et pour les richesse. (...)

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ROBERT VALENS RUGL

"The Glory of the World"

The Sun is its Father, the Moon its Mother.

If you have those two spirits, they bring forth the Stone, which is prepared out of one part of Sulphur, or Sun, and four parts of Mercury, or Moon. The Sulphur is warm and dry, the Mercury cold and moist. That must again be dissolved into water, which before was water, and the body, which before was mercury, must again become mercury.

(...)

It is the same with our Stone, which is daily generated from [the] air by the Sun and Moon, in the form of a certain vapour (...)

(...)

What is the Mercury of the Sages?

Mercury is nothing but water and salt, which have been subjected for a long space of time to natural heat so as to be united into one. This is Mercury, or dry water, which is not moist, and does not moisten anything; of course, I do not speak of crude common mercury, but of the Mercury of the Sages. The Sages call it the fifth element. It is the vital principle which brings all plants to maturity and perfection. The other quintessence, which is in the earth, and partly material, contains within itself its own seed which grows out of its soil. The heavenly quintessence comes to the aid of the earthly, removes the grossness of its earth, and brings the aforesaid seed to maturity. For Mercury, and the Celestial Quintessence, drain off all harmful moisture from the quintessence of the earth. 

This Mercury is also called sulphur of the air, sulphur being a hardening of mercury; or we may describe them as husband and wife, from whom issue many children in the earth. You must not think that I desire to hide from you my true meaning: nay, I will further endeavour to illustrate it in the following way. Common sulphur, as you know, coagulates common mercury; for sulphur is poisonous, and mercury deadly. How then can you obtain from either of them anything suitable for perfecting the other, seeing that both require to be assisted by some external agent? On the other hand, I tell you that if, after the conjunction of our fixed sulphur with our sublimed mercury, you sprinkle a mere particle of it upon crude mercury, the latter is at once brought to perfection. Again, you may clearly perceive that the quintessence of the earth has its operation in the winter when the earth is closed up with frost; while the Quintessence of the Stars operates in the summer time, when it removes all that is injurious in the inferior quintessence, and thus quickens everything into vigorous growth. The two quintessences may also be driven off into water, and there conserved. An earthly manifestation you may behold in the colours of the rainbow, when the rays of the Sun shine through the rain. But, indeed, there is not a stone, an animal, or a plant, that does not contain both quintessences. In short, they embody the secret of our whole Magistery, and out of them our Stone is prepared. Hermes, in his Emerald Table, expresses himself as follows: "Our Blessed Stone, which is of good substance, and has a soul, ascends from earth to heaven, and again descends from heaven to earth. Its effectual working is in the air; it is joined to Mercury; hence the Sun is its Father, the Moon its Mother; the wind has borne it in her womb, the earth is its nursing mother, and at length that which is above is also that which is below. The whole represents a natural mixture: for it is a Stone and not a Stone, fixed and volatile, body and soul, husband and wife, King and Queen." Let what I have said suffice, instead of many other words and parables.

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DAVID L. SPESS

"Soma, the divine hallucinogen" 

Chapter 5, Soma and the origins of alchemy


Special breathing techniques are first encountered in the Rg Vedic soma ceremony with the chanting of sacred syllables by the rsis and during their practice of generating internal heat and light. The Rg Vedic hymns were written in a variety of magical chanting meters. The rhythmic monotony of these incantations was accompanied by breathing techniques specific to each meter; the method of chanting each meter was a wellkept secret. The ritual development of the embryonic alchemical sun within the womb is a special part of the Rg Vedic soma ceremony that employed special breathing techniques (tapas) associated with fire and sound. In the Atharva Veda there are detailed examples of methods of embryonic womb breathing. The healing power is said to reside in the breath, remaining latent until stimulated according to the established magical ritual.

A number of Chinese alchemists used Indian breathing (Sanskrit prana, Chinese chi) techniques in their practices. Some of these are Lu Puwei (d. 237 B.C.E.), Liu An (d. 122 B.C.E.), and Hua T'o (189 C.E.). Hua T'o was a famous physician and master of life energy (chi). Hua T'o's techniques have been shown to be derived from India. Even his name is derived from a transliteration of a Sanskrit word for medicine, agadya, which means "universal cureall."(20)  Breathing techniques themselves are a very ancient tradition in China, certainly older than Chinese alchemy itself. (21)  Even though breath or chi control practices were being used in China already in the sixth century B.C.E.(22)  the Indian counterpart to such practices dates from the hymns in the Rg Veda, Atharva Veda, Brahmanas, Aranyakas, and Upanisads, which places the use of these techniques in India at least before 1200 B.C.E. And since the generation of the solar embryo with special breathing techniques is present in the early development of the Rg Vedic soma ceremony as an integral component, this could push the above date back to 1800 B.C.E. or even earlier. Portions of the Atharva Veda can be dated to before 1150 B.C.E. by the mention of iron in the text. Other parts are much older and incorporate yogatype practices, breathing techniques, and medicinal knowledge from indigenous Indian cultures.

The great French Indologist Jean Filliozat addressed the question of whether Taoist breath control antedates the corresponding Indian yogas. He suggests that while each system is peculiar to its culture, there are too many similarities to argue entirely independent development. At the same time, he is convinced that such common elements as the concern with retention of the pneuma or breath and the use of certain positions go back too far in India and must have been imported directly into China.(23)

The embryonic respiration described in Taoist texts is more like the early forms found in the Rg Vedic soma ceremony and must be derived from the latter. As noted by Mircea Eliade, "The embryonic respiration (of the Chinese) was not, therefore, like pranayama, an exercise preliminary to meditation, nor an auxiliary technique, but sufficed in itself . . . to set in motion and bring to completion a `mystical physiology' which led to the indefinite prolongation of life of the material body."(24) This is exactly what we find as the goal of the creation of the subtle body in the Rg Vedic soma ceremony. Within the creative matrix of the universal womb the golden embryo is nurtured and brought to full development. It does not involve a continued pranayama regimen of breathing exercises, yet internal fiery breath within the womb plays a vital part. These techniques may have been part of the religious practices of the Indus Valley cultures (2700 B.C.E.), where seal impressions have been found that depict sages seated in yogic postures. It is now known that the Indus Valley cultures were in direct contact with central Asia (Bactria), which was the original homeland of the IndoIranians. In the Rg Veda itself womb breathing is associated with the ecstasy states of the soma ceremony and the heartsunwomb of one's internal being. The drawing in and breathing out of rays as breaths from the solar heart is a basic component of the practice described there.

As we have shown, there is overwhelming evidence that the Chinese Taoist rejuvenation and longevity techniques have their origin in the Rg Veda and Atharva Veda, which far predate any Chinese Taoist or alchemical texts. The soma ceremony described in both the Rg Veda and the Atharva Veda is the source of the elixir theory, the practice of embryonic womb breathing, various psychogenic processes, other breathing exercises, and the concept of the breath as an energy source in the universe.

Another important idea derived from the Rg Vedic soma ceremony is the association between the Pole Star and Big Dipper and the heavenly elixir and rejuvenation and longevity concepts. The Pole Star and Big Dipper figure in the archaic myths of most cultures, but their use as the source and holderof the elixir of immortality in a developed cosmogony and cosmology comes from the soma ceremony of the Rg Veda. In India from an early date, kingship was associated with the Pole Star in an older form of cosmology involving the deity Varuna.

There is evidence in the Indus Valley culture and in the Rg Veda that associates not only Varuna but also Indra and Soma with the Pole Star. Indra, the main deity of the hymns who plays an essential role in the soma sacrifice, actually replaces Varuna as the Pole Star during the soma ceremony: Varuna is said to become Indra.(25)

In China, according to Confucian philosophy, the Pole Star was also associated with kingship. Both the Pole Star and the Big Dipper are prominent aspects of Taoist alchemical techniques, and it is highly likely that their source can be found in the hymns of the Rg Veda (Fig. 5).






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BASILE VALENTIN

"Révélation et Déclaration sur les teintures essentielles des sept métaux"

Toutes choses qui sont visibles et compréhensibles sont faites de l'Esprit du Mercure, lequel Esprit est plus précieux que toutes les choses de la Terre. Car c'est de lui qu'elles sont faites & qu'elles tirent leur origine ; c'est en lui que le Philosophe trouve tout ce qu'il cherche.

Car cet Esprit est l'origine & le commencement des Métaux, étant réduit en un être spirituel, lequel ETRE n'est rien qu'un Air volant de ça & de là sans Ailes ; c'est un vent mouvant, lequel, après que Vulcain l'a chassé hors de son domicile, rentre dans son Chaos, puis se mêle et se dilate dans la plus pure partie ou Région de l'Elément de l'AIR d'où il était auparavant sorti, d'autant qu'il aime son semblable, y étant attiré par la force Magnétique des Astres.

Mais si cet ESPRIT DE MERCURE peut être pris et rendu corporel, alors vous avez une EAU claire, pure & transparente, qui est la vraie EAU spirituelle & première RACINE Mercuriale des Minéraux et des Métaux, qui est l'Eau permanente au FEU, entièrement dépouillée de toute aquosité terrestre & flegmatique : C'est aussi cette EAU céleste, de laquelle tant d'Auteurs ont si amplement écrit.

Par cet ESPRIT DE MERCURE tous les métaux sont résous en leur première Matière, sans aucune corrosion, comme la glace en l'Eau chaude ; cet ESPRIT rajeunit l'Homme & tous les Animaux, & prolonge la VIE à la vieillesse, consume et détruit toutes choses excrémentaires. Cet ESPRIT est la clé de mes autres clés.

C'est pourquoi je crierai :

Venez ici vous tous qui êtes bénis de Dieu, & qu'on vous soigne avec cette HUILE DE SANTE, et qu'on embaume vos corps, de peur qu'ils ne se gâtent par corruption et pourriture ; soyez aussi rafraîchis de cette Eau toute céleste, car elle bannit les excessives et peccantes chaleurs : Mais sachez que cet esprit de Mercure contient en soi les trois principes. Il est Mercure, puisque c'est une Eau CÉLESTE qui est le commencement de toutes choses ; il est Soufre, car c'est une HUILE INCOMBUSTIBLE, qui a son origine d'un soufre spirituel, qui est ce moyen unissant de l'ESPRIT & du CORPS, car c'est leur AME ; enfin il est SEL, puisqu'il est un CORPS, quoique spirituel, & ce SEL doit être réuni avec son MERCURE par l'HUILE, comme vous verrez ci-après plus amplement.

Et pour mieux faire entendre de quel être, matière et forme est cet ESPRIT DE MERCURE, je dis que sa substance est animée, sa matière spirituelle & sa forme terrestre ; Ce qu'on doit entendre comme chose incompréhensible, ces paroles seront indubitablement rudes et étranges à plusieurs parce qu'elles font naître des pensées extraordinaires. Il est bien vrai que ces paroles sont extraordinaires, c'est pourquoi elles requièrent aussi des hommes d'extraordinaire Esprit pour les entendre. A la vérité, elles ne sont pas si aisées à comprendre que l'est au paysan la méthode de bien conduire la charrue, et ceux qui ne sont pas versés en cette science ne la comprendront pas,quoique, inconsidérément, ils s'imaginent le contraire. J'estime celui-là instruit en la vraie SCIENCE, qui, après la parole de DIEU & les Mystères du salut de son AME, a appris à bien connaître ; par de bons principes et fondements bien raisonnés la NATURE des choses sublunaires, qui renferment les Minéraux, Végétaux & Animaux : afin que la lumière d'une vraie et solide connaissance dissipe et fasse évanouir l'obscurité de l'ignorance & que nous puissions distinguer le bon d'avec le mauvais, ou le bien d'avec le mal.

Il n'est pas nécessaire de savoir la première origine ou source de cet ESPRIT DE MERCURE ; sachez toutefois en passant qu'elle est surnaturelle, sortant des Astres célestes & des Eléments de la première Création.

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VAN HELPEN

« L'Escalier des Sages »

Livre 4ème - Chapitre 1 - De l'Elément de l'Air et de l'Air des Philosophes

C’est l’Air dedans lequel l’esprit de Dieu était épandu sur les eaux devant la création du Monde, et c’est la lumière et l’Air dedans lesquels ce même Esprit est encore épandu présentement, et par lesquels et avec lesquels il pénètre toutes choses, et qu’il est partout présent.

L’Air est la matrice de la lumière et des influences des astres, lesquelles il attire à soi par une inclinaison amoureuse, et les porte (comme sur une charrette) aux lieux où le créateur et directeur de l’univers les a ordonnés.

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PIERRE VICOT

« La Clé des Secrets de Philosophie »

(Livre Premier - Chapitre IV)

77.
La pierre n'est autre chose qu'une quintessence descendue du ciel en terre qui donne vie à toutes choses du monde : donc sa première origine est au ciel, et secondement et selon l’art dans l’or et l’argent, desquels il faut faire mariage, par le moyen des natures crues aux influences corporifiées, mais la voie est inconnue de plusieurs quoiqu’elle soit commune et devant les yeux d’un chacun.

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OSWALD WIRTH

"Le Tarot des Ymagiers du Moyen Age"

XV - Le Diable

“Le procédé magique consiste à coaguler la lumière astrale, c'est à dire l'atmosphère phosphorescente qui enveloppe la planète grâce à l'action de son feu astral (...). En empruntant le bras gauche du Baphomet, nous pouvons attirer à nous la vitalité ambiante vaporisée invisiblement et la condenser en brouillard plus ou moins opaque dans sa fluorescence (...). Le fluide coagulé charge l'opérateur à la manière d'une pile électrique mais aucun effet ne se produit tant qu'il n'y a pas décharge autrement dit solution. Ici, intervient le bras droit porteur de la torche incendiaire du Baphomet, image des déflagrations véhémentes qui sont à redouter. Pour éviter l'explosion qui bouleverse, affole, ahurit et risque de déchaîner la démence, il convient de capter le courant qui détermine l'écoulement graduel du fluide accumulé. Un habile magnétiseur utilise ce courant par une intelligente mise en pratique de la formule : “Coagula, Solve”

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OSWALD WIRTH

"Le Tarot des Ymagiers du Moyen Age"

II - La Papesse

Au sortir de l'Unité où tout se confond (arcane I), nous abordons le domaine du Binaire ou de la distinction; c'est le parvis du Temple de Salomon où se dressent les deux colonnes Jakin et Bohaz entre lesquelles trône la Papesse, devant un voile aux nuances chatoyantes qui masque l'entrée du sanctuaire.

Des deux colonnes, l'une est rouge et l'autre bleue. La première correspond au Feu (Ardeur vitale dévorante, activité mâle, Soufre des Alchimistes) ; la seconde se rapporte à l'Air (souffle qui alimente la vie, sensibilité féminine, Mercure des Sages). Toute la création découle de cette dualité fondamentale : Père, Mère - Sujet, Objet - Créateur, Création - Dieu, Nature - Osiris, Isis - etc.

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