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CHEVALIER INCONNU La Nature à découvert




La Nature à découvert


Pour les Enfants de la science seulement et non pour les Ignorants Sophistes

Par


Le chevalier inconnu




La Sainte Ecriture appelle la matière première, tantôt une terre vague et stérile, et tantôt Eau. La division a été faite des eaux supérieures des inférieures, en séparant le subtil de l’épais, et le léger comme un esprit du corps matériel. Cet œuvre a été accompli par l’Esprit du corps lumineux ; car la lumière est un esprit igné qui, en séparant les hétérogènes, a chassé en bas les épaisses ténèbres de la région voisine, et est plus éminente et plus éclatante ; et amassant la matière homogène et subtile, est plus approchante de l’Esprit et l’a allumé en lumière immortelle et, comme une huile incombustible, devenant le trône de la Divine Majesté, c’est le Ciel empyrée qui est le monde intelligible et le monde matériel, comme l’horizon et le définiteur des deux.

L’Esprit et le grand Architecte du monde a commencé l’ouvrage de la Création par deux principes universaux, savoir : un formel et l ‘autre matériel, le ciel et la terre. Par le nom de terre, on entend la masse de l’abîme des eaux qui n’étaient point encore formées ; et par le ciel on entend l’empyrée qui, dans l’ordre de la nature est le principe formel quoique éloigné ; car l’esprit de Dieu qui est la splendeur de la divinité, dans le moment de la création s’étant promené sur les eaux, c’est-à-dire s’étant épandu sur la surface ténébreuse et humide de l’abîme, la lumière a paru aussitôt, c’est-à-dire la lumière la plus subtile et la plus excellente a été formée. Et ainsi le premier jour a été fait, et la partie des ténèbres manquent de lumière, la nuit, est demeurée en elle. Et ainsi la matière première a été divisée en jour et en nuit.

Le Seigneur commanda à cette lumière de s’épandre sur les ténèbres les plus proches et, les ayant chassées, enfermées et resserrées en bas devers le centre, le second jour apparut, la lumière embrassant aussitôt toute la région supérieure céleste et aérienne ; et le même esprit, après avoir condensé les ténèbres, les a jetées et enfoncées dans le centre de l’abîme, et ainsi le dernier espace des cieux, qui s’appelle air ou ciel inférieur, a reçu la lumière ; et c’est le troisième jour. Ainsi les ténèbres en masse qui couvrent toute la masse de l’abîme, ayant été resserrées par l ‘espace de trois jours, dans la basse région par la lumière qui parut, se sont tellement épaissies, à cause de l’étroit espace et compression du froid, qu’elles se sont changées en une très grande masse et nature d’eau ; et alors le firmament a été comme balancé au milieu des eaux. Et ensuite, de la plus épaisse matière de l’abîme a été fait le solide et grossier corps de la terre, le centre et le noyau de tout l’œuvre, et comme la fosse et le tombeau des ténèbres.

Par après, le mouvement de l’Esprit, les eaux se sont retirées de la superficie de la terre à ses côtés, et elle a paru toute sèche et aride, afin qu’elle poussât les plantes et qu’elle logeât les animaux et l’homme ; et ainsi toute la terre et l’eau, dans le troisième jour, se sont arrêtées et terminées à un globe, et la lumière première créée a été ramassée dans le globe du soleil céleste, afin que d’autant plus qu’elle serait resserrée, elle fût plus efficace pour le bien de la nature, pour réveiller le feu de tous les êtres de la terre. Et c’est l’ouvrage du quatrième jour. Le cinquième jour, les oiseaux et les poissons ont été tirés des eaux, et le sixième le tout a été achevé en l’homme, chef d’œuvre de la Création et miracle de la Nature. Ainsi le monde a été fait comme une matrice dans laquelle les semences du Soleil et de la Lune célestes étant envoyées, sont corrompues, cuites et digérée pour la génération de toutes choses.

Des entrailles de la terre philosophique procèdent deux grandes opérations : la solution et la coagulation. La première fait l’ouverture du corps et la dispose entièrement afin d’en produire tout d’un coup la séparation des parties, et qu’après, par leur mutuelle mixtion, il se produise un nouveau corps, ayant tiré, par la dissolution, toute l’impureté qui est toujours plus ou moins dans les corps. Et afin que cela se fasse, il faut remarquer le centre de la nature ou le point central qui est caché dans ledit corps, lequel point ne se trouve jamais dans les métaux vulgaires, car ils sont morts à cause de l’opération du feu externe ; c’est pourquoi il en faut chercher des vifs, qui aient encore leurs esprits lorsqu’ils sont encore ensemble dans leurs mines et non lavés ; et les ayant trouvés, il leur faut procurer la conversion de leurs corps en eau, de laquelle ils ont été premièrement faits, savoir en mercure philosophique, qui est un élément vif et Esprit universel, d’où on le définit une réduction d’une chose sèche en eau, qui ne se fait que par son feu et son sang, que les Philosophes appellent Queue de Dragon ou Eau mercurielle. Car tout corps se dissout par l’esprit auquel il est mêlé, et par-là est fait spirituel. La coagulation est procurée par la froideur de l’air qui l’environne et par la solidité de la terre qui l’étreint par une grande quantité de feu, c’est-à-dire d’esprit universel corporifié, et par un continuel mouvement, attendu que n’imbibant que goutte à goutte, il faut toujours remuer pour qu’elle aille partout, et surtout une longue patience et maturité de temps.

La dissolution se fait par la chaleur du soleil céleste, par la raréfaction de l’air, la trop grande quantité d’humidité et le repos, et par un continuel mouvement, jusqu’à temps que la nature procédant naturellement ait elle-même parachevé son ouvrage, et elle se parfait par une solution et coagulation souvent réitérée, par lesquelles on fait en sorte que l’eau et l’air soient purs et sans excrément ni fèces, et alors ils lavent facilement, teignent plus et travaillent plus noblement. La nature et l’art écartent de leurs opérations ce qui est externe, impur et superflu.

L’effet de la solution est de rendre les choses corporelles spirituelles, pourvu que l’esprit, par un trop grand feu du soleil céleste, ne s’en aille pas en fumée car le feu doit imiter la nature du soleil céleste dans le mois de juillet, afin que l’eau restant s’épaississe par une douce et lente décoction en terre noire, au feu de putréfaction qui se fait au milieu de la terre.

La solution rend léger un corps fixe, et la coagulation rend un corps léger fixe ; laquelle dissolution se divise en deux sortes, savoir : en naturelle et en violente. La violente épuise l’esprit de la chose que l’on doit dissoudre, et la dissolution naturelle ouvre les pores du corps solaire en eau céleste, sans mouiller les mains, par laquelle la semence préparée et envoyée en sa matrice, qui est la Lune des philosophes ou eau aérienne, et se doit gouverner par un feu philosophique d’imbibitions continuelles, pendant 7 mois, c’est-à-dire 7 imbibitions, et quelquefois 10 jusqu’à ce que cette eau consomme trois parties d’elle-même et qu’elle en laisse une ; et cela se nourrit au double par après, du lait de la moitié de sa terre, ou bien de la graisse qui naît dans les mamelles de sa dite moitié, et se couvre de la putréfaction par la vertu du sel de la nature, et ainsi se fait la génération de la pierre.

La solution se fait d’un corps crud de terre philosophique, afin qu’elle fasse à la fin une augmentation. A la solution se réduisent la sublimation, la dissolution et la putréfaction.

La sublimation et évaporation postérieure est la conversion d’une nature pesante et humide en une légère. La fin et l’utilité en est triple : la première, afin que le corps impur soit insensiblement épuré de ses ordures ; la seconde afin qu’il reçoive plus largement les vertus des supérieures, qui coulent continuellement ; la troisième, afin que par cette sorte d’évacuation, elle soit déchargée d’une terre superflue met la terre philosophique en état de pouvoir travailler.

En inhumation, l’eau contracte la pesanteur des inférieures, afin qu’elle demeure en eux ; elle est cependant peu de chose à faire, et fait chose de grande valeur et incorruptible.

Le mercure philosophique se sublime par soi-même et non la terre philosophique, car étant la chaux du corps, elle ne se sublime pas elle-même, mais il faut qu’elle soit très bien incorporée et unie avec le mercure pour se pouvoir sublimer ensemble.

Après la sublimation vient la fermentation, que les supérieures exercent dans les natures inférieures. L’eau toutefois qui ne peut demeurer dans un même état, s’engrosse aux faveurs du ciel ; car comme l’air est ouvert à la vapeur qui s ‘élève, il la reçoit comme dans son palais, où auparavant qu’elle aborde, le corps, en quelque façon s’étant converti en esprit, sa nature humide est dépouillée de son poids, afin qu’ayant reçu la légèreté, elle jouisse du privilège de diverse nature. Cependant le soleil et les autres astres, par une continuelle influence, envoient et distillent les esprits vivifiques, et les vapeurs étant ramassées en lui comme en une éponge, sucent avec avidité ce nectar spirituel et s’en remplissent ; et puis après, retombant dans le sein de la terre, elles font des productions infinies, selon la vertu des semences et selon la disposition des matrices ; et ainsi par la nature de l’eau les autres éléments sont fermentés. Ce levain est cet Esprit vivifique provenant des natures supérieures dans les inférieures, sans lesquelles la terre serait derechef stérile et déserte ; c’est la semence de toute vie de laquelle l’homme vit, savoir de l’air fermenté de cet Esprit vivifique descendu des astres. Ainsi la fermentation est la multiplication d’une moindre vertu en une plus grande. C’est pourquoi il faut distinguer en l’Elixir trois choses : l’âme, le corps et l’esprit. L’âme est le ferment ou la forme de l’Elixir, n’étant qu’une moitié de l’esprit vivifique, corporifié avec le sujet philosophique que l’on sépare pour dissoudre ; le corps en est sa pâte ou sa matière, et c’est l’autre partie que l’on garde pour fixer sa partie dissoute ; et l’esprit est le siège, le médiateur et le chariot de l’âme, lequel la doit dissoudre pour servir à nourrir son corps, lequel médiateur ou Esprit universel étant ôté, il n’y peut plus avoir d’alliance entre le corps et l’âme, puisque ce sont deux extrêmes.

Cet esprit n’est autre chose que cette liqueur vivifique qui atténue la forme et la matière, qui est appelée quelquefois Ciel, Mercure, Dissolvant, Menstrue et Quintessence. Et l’âme est l’union de ces deux êtres, esprit et corps, dans leur pure nature, qui doivent être altérés également ensemble pour se pouvoir unir, et le troisième qui est l’âme est très secret ; et c’est l’union de cette première terre avec la propre eau vivifique. C’est pourquoi lorsque le Lion a soif, qui est votre autre moitié réservée sèche, faites-le boire, de peur que votre corps ne se rompe.

Au reste, le ferment, qui est l’âme, prépare le corps dur et se convertit en sa nature liquide ; et le ferment n’est autre chose que le Soleil ou la Lune philosophique ; et l’or philosophique qui est un corps, n’est jamais préparé sinon avec le feu, qui est notre eau mercurielle ou vivifique, car le levain de l’or est l’or, et le ferment ou levain du fer est le faire ; car tout agent agit selon sa forme, et l’altération se ressent toujours de la nature de l’agent, et ainsi celui qui ne peut réduire deux corps en leur matière première, ne peut avoir aucun ferment puisque pour avoir un ferment il faut avoir une âme, et, pour avoir une âme, il faut avoir deux matières premières pures et unies ensemble.

La putréfaction et la nourriture on presque les mêmes façons d’agir que la solution ; en sorte que l’humidité, la putréfaction et la noirceur se possèdent l’un et l’autre, et la putréfaction n’est point accomplie que la nature du corps ne soit tout à fait résolu en eau. Elle se fait par un feu très long, car s’il montait quelque chose, il se ferait une séparation des parties, ce qu’il ne faut pas souffrir, jusqu’à tant que le mâle et la femelle soit parfaitement unis ; car autrement l’esprit serait ému et poussé par la chaleur de l’air, par la subtilité de des parties qui se compose, et par la légèreté du feu de la matière ; mais il faut que les esprits et s’y fixe par une stabilité de repos, égalité des mixtes, par une longue patience et par la maturité du temps, la nature procédant naturellement en elle-même en tous ses ouvrages.

Enfin, la putréfaction est proprement la corruption de la matière des philosophes dans un feu secret ; cette opération s’appelle noirceur et distillation de la tête du corbeau, afin que la nature se perfectionne de la puissance en acte. Il faut dissoudre le corps et le séparer de ce qu’il survient d’hétérogène à la nature et le purger, unissant ensuite les parties pures aux pures, les cuites aux cuites et les crues aux crues, le tout selon le poids de la nature et non pas de la matière.

Le nitre central ne prend d’eau que ce qu’il lui en faut, soit qu’elle soit pure ou impure. La graisse de l’eau n’est jamais pure, c’est pourquoi l’art la purge par une double chaleur, et après il l’a conjoint. Il faut chercher une chose cachée, de laquelle, par une façon admirable, se fait une humidité et l’or philosophique sans violence et sans bruit, et aussi naturellement et doucement que la glace se font et se dissout par le moyen de l’eau chaude. Et cette humidité est la chose de laquelle la nature produit l’or philosophique, et d’elle, tous les métaux et autres êtres prennent leur origine ; et elle n’a rien plus amis que notre eau, et n’ayant aucune impureté il lui sert comme de mer.

Notre corps philosophique composé se dissout par le chaud, et avant sa composition par le froid.

Il faut dissoudre l’or et l’argent philosophique dans une eau genre ; tout le gouvernement ne se fait que par l’eau, à laquelle il faut mêler le corps de la magnésie est le cuire avec un feu léger jusqu’à ce qui se liquéfient et se fonde ; car par le travail de l’eau, il se réduit facilement tout en eau.

Tout ce qui doit dissoudre doit excéder en quantité ce qui doit être dissous, et le seul esprit droit de nécessiter sur passer le corps lorsque qu’il faut élever le corps ; il faut que le corps excède l’esprit lorsqu’il faut fixer l’esprit. Et pour cette fin, il est corps pour fixer l’esprit, et il est esprits pour dissoudre le corps. Il faut donc mêler à votre moitié que vous les dissoudre trois parties de l’humide contre une du sec, pour faire votre dissolvant.

Au commencement, aidez votre ouvrage à la solution par la Lune aérienne et à la coagulation par le soleil philosophique. La première partie de ce que nous avons dit est pour imprégner la Terre, la terminer et la blanchir ; les deux autres sont réservées pour raréfier la terre blanche et de la fermenter et la blanchi pour la dernière fois.

Une petite faute dont le commencement est une grande faute dans la suite ; c’est pourquoi il faut toujours mettre les choses dans l’égalité des premiers poids de chaque partage, afin que légalité soit jours dans les deux, afin que d’autant que l’eau humecte, d’autant l’eau se diminue. Si l’eau est égale en proportion avec la Terre, par une chaleur mesurée il se produit un nouveau germe blanc est ensuite rouge. Il faut regarder : premièrement les préparations qui font attirer les esprits sur les corps, et les purger et nettoyer dans leurs propres eaux de toutes leurs impuretés et ensuite les en extraire. Deuxièmement tout ce qui parle dans la composition du poids, se doit entendre de la terre et de l’eau philosophique, qui sont cachée sous le nom du corps et de l’esprit de S, du Soleil et de la Lune philosophique, d’Air, enfin sous plusieurs autres non. Et de ceci savez qu’il y a trois parties d’eau contre une partie de terre, pour former votre dissolvant, autrement dit votre âme.

L’eau se fait proportionnée par la nature du corps que vous voulez dissoudre en sorte que la froideur de l’eau n’excède point la chaleur naturelle du corps sec, car toute chose se corrompt quand le feu naturel du corps ne domine pas.

Il faut réduire la moitié du corps en eau, qui est appelé par les sages Eau de sapience, car ce qui sort du corps résout est une humidité très claire et une vertu de l’esprit dissolvant. il y a deux eaux, à savoir : l’une solaire, qui est la moitié du coagulé, et l’autre lunaire, qui est le l’eau aérienne qui se dissout cette susdite moitié, de l’union desquels est formé le Mercure des philosophes leur lait virginal, duquel est fait la pierre blanche ou rouge.

La troisième opération philosophique est la multiplication, qui se fait par la solution et se parachève par la coagulation, qui fait changer la Terre en eau par extraction et l’eau en terre par une douce décoction, jusqu’à ce qu’il apparaisse sur la superficie de la terre une couleur Noire, laquelle terre noire est proprement un élément terrestre.

La coagulation est diverse par l’objet de la solution ; néanmoins c’est la même chose, car l’esprit ne se congèle point si le corps n’est dissout, ni le corps ne se dissout point si l’esprit ne se congèle, et c’est le même ouvrage.

Celui qui connaît la solution du corps par l’esprit du même corps, dans la première matière, à la congélation de l’esprit et dans le même corps, il n’est pas autre chose que la susdites solution, c’est-à-dire la conversion du corps en terre noire, le blanchissage de ladite terre noire et la subtilité du corps en son changement en air, et il n’ignore rien.

Cette préparation ou premier œuvre est un travailler puéril et indigne d’un homme de lettre, c’est pour quoi on l’appelle communément l’ouvrage des femmes et un jeu d’enfant. Celui qui pourtant l’ignorera ne viendra pas à bout de son dessein est ne jouira pas du fruit de l’art.

L’on réduit à la coagulation : la fixation, la cibation, l’exaltation et la conversion. Pour cette action sont disposées et ordonnées toutes les deux, savoir : la solution et la coagulation, par l’attraction de l’humide et de l’éjection du phlegme et de la Terre morte terre damnée.

Il y a deux flegmes ; l’un est une substance aqueuse ressemblant à l’eau, et l’autre une substance terrestre comme un excrément, tous deux matériels et mêlés dans la composition des mixtes avec le sel, le soufre et le mercure. Et c’est dans cette première eau dans laquelle est cuit le soufre philosophique, qui n’engendre et n’augmente avec lui et n’entre point dans l’eau du mercure, sinon comme humectant les parties. C’est pourquoi ils ne sont point les principes, mais tout au plus les liens, les matrices et les écorce des principes, sans lesquels les principes seraient stériles parce qu’ils sont d’eux même aucune activité.

Les fèces donc, où les fèces terrestres de la chaleur de l’eau, sont destinées aux terres damnées, car l’eau s’engraisse et, épaississant par l’évaporation, se tourne en terre et se précipitent au fond en terre impalpable. C’est pourquoi la plus crasse partie de l’eau restante la plus épaisse est le feu ; de sorte que la terre morte est la terre d’où on a tiré et séparé l’humidité par inclinaison. Il la faut alors calciner philosophiquement, afin qu’une nouvelle terre cristalline soit tiré d’elle.

C’est pourquoi elles ayant tiré du composé ces superfluités autant il en faut, et faisant un mélange bien réglé, la nature fait et exécute heureusement son devoir pour ces trois opérations, savoir la solution, la coagulation et par l’éjection de la terre morte et du phlegme, il naît de ces deux effets la santé des corps et de la génération de la pierre.

En un mot, trois choses lui appartiennent et lui apporte la santé et la vie, savoir : le Soleil, qui est le feu central de l’Esprit Universel ; l’Air, Jupiter ou le vent, qui le porte en son ventre ; et la Lune, qui est l’eau aérienne réceptacle dudit Esprit. Et comme le soleil du ciel envoie ses influences aux inférieurs par la Lune, aussi notre feu solaire et vital, ou Esprit universel, communique par ladite Lune, Eau aérienne, les vertus qu’il a reçu du Soleil supérieur dans les membres du corps humain notre sujet philosophique, c’est à dire par une liqueur ou sang qui y est le ferment et le lien du feu qui est Esprit universel. Jupiter est le vent ou l’air ; comme un milieu, que les Anciens ont caché sous tant d’énigmes.

Il y a un ciel externe que les astrologues connaissent, et un autre externe connu des Philosophes. L’un est en haut et l’autre en bas ; le ciel qui est en bas est l’Esprit universel corporifié ; mais la liqueur qui a engendré la première vie, autrement l’humeur radicale ou la Lune cosmique, est en haut. Le ciel inférieur agi en quelque façon spirituellement par une chaleur vitale que les Philosophes appellent chaleur naturelle ou le Soleil microcosmique, qui est nourri par le Soleil supérieur, comme notre Lune de la lune céleste ; d’où il est assuré que toutes les parties principales de notre corps humain ou Sujet philosophique, et tous les partis qui leur servent ont leur ciel, leurs étoiles et leur firmament. Il faut cependant remarquer que les astres sont cachés dans les principes, dans les éléments et dans les matrices, dans lesquels, comme dans un médium ils se font paraître, principalement dans l’air, du sein duquel dépend la température, du grand du petit monde.

Cependant sachez que dont chaque simple, si on vient à sa dissolution, il y a de l’huile et de la lie, de laquelle il s’engendre un sel très et efficace ; il faut rendre l’un à l’autre et laisser faire la nature.


La vraie médecine universelle.


La chaleur naturelle est un esprit universel renfermés dans l’humide radical, c’est à dire dans la pierre blanche ou rouge, car dans l’âme, c’est à dire l’esprit universel qui y a dissout la moitié du sujet, sont contenues toutes les vertus spirituelles ; et dans le corps, c’est-à-dire dans l’autre moitié de la pierre blanche ou rouge, sont contenus les vertus corporelles. Ainsi celui qui connaît le ciel et la terre de l’homme, ou Sujet philosophique, savoir l’âme et le corps, possède une connaissance universelle. L’humide radical réduit l’esprit particulier dans sont point naturel lorsqu’il n’est point libre dans ses fonctions, par l’universel à qu’il contient en lui-même, car le semblable guéri par le semblable.

Dans le général, la médecine universelle, qui est le véritable or potable ou Esprit universel, ou médecine de toutes choses est un remède certain en toutes les maladies. Car comme toutes les maladies qui naissent à l’homme n’ont pas tant d’humeur que les excréments et superfluité du sang, elles doivent être guéries par notre or potable, à cause de la sympathie naturelle qu’il a avec notre humide radical ; et partant c’est l’Azote philosophique qui guéri toutes les maladies, ayant la faculté de guérir quelque infirmité que ce soit.

L’humide radical et le ciel des philosophes, remettant la nature dans ses propres forces ; c’est le ciel terre reste provenant du ciel céleste, car ce qui est selon sa nature est conservée par son semblable. C’est l’herbe inconnue qui donne la vie ; c’est ce palais céleste, c’est cette huile du soleil médicinal.
Il y a dans le corps humain, autrement dit Sujet philosophique, une substance d’une nature céleste que plusieurs ignorent, laquelle n’a besoin d’aucune médecine parce qu’elle est médecine soi-même, qui, étant accablée par la corruption du corps, est délivrée non par son contraire, mais par son semblable, et ce par la paix, en expulsant ses contraires.

L’essence de notre or tirée par véhicule est le ciel des philosophes dans lequel, comme dans le ciel, toutes les étoiles sont conjointes, dans le corps de l’homme ce que le Soleil fait dedans le monde.
Dans cette est essence il n’y reste rien ; sinon la teinture de l’or philosophique, laissant la terre dans le fond du vaisseau quoique plus blanche que la neige.

Au reste, cet élixir de la vie est d’une telle vertu que, par son odeur, les âmes des moribonds sont arrêtés, ainsi pour le trouver, il ne faut point s’arrêter dans les éléments externes ni universalissimes, mais dans les internes et dans la nature des corps, dans lesquels se trouve l’esprit interne qui est tout le fondement de la vie et de la médecine.

Le corps se nourrit pas par le corps, mais par la vie commune qui est le vital et esprit universel, comme d’un aliment. C’est pourquoi l’homme n’est pas nourri par le boire ni le manger, mais bien dudit feu vital, qui est en eux cachée, lequel se joint facilement au naturel, à cause de l’homogénéité qu’il a avec le feu vital du corps humain, puisqu’ils ne sont qu’une même chose.

La pierre philosophale n’est autre chose qu’une certaine quintessence, ou nature céleste ou simples, et cinquième substance des éléments, qui a divers noms, comme l’huile incombustible des philosophes, huile de Talc, leur Soufre, leur Elixir, leurs Agents, prenant son origine quelque fois de Saturne, Mars, du Soleil, de Vénus et de la Lune. Elle est nommée du nom des éléments, Eau, de Vin, de Sang, de Lait et de Sperme. On l’appelle aussi Lion vert, parce qu’elle a la puissance de changer les fixes en volatil et les corporels spirituels. On l’appelle encore Gorge puante, à cause de la mauvaise odeur qu’elle exhale du corps impur dans la première distillation, comme aussi on appelle ladite pierre philosophale une fumée blanche laquelle elle est condensée devant la teinture rouge ; voilà d’où on l’appelle lait Virginal.

On l’appelle aussi un Roi dont le corps est au rouge, les pieds blancs et les yeux noirs. Elle est composée de deux eaux : l’une la Pierre légère et l’autre la fixes et l’endurcit.

Si vous ne pouvez pas cuire lors vif de l’air de la Lune vive, vous manquerez sans doute. Vous devez prendre ce qui est et ce qui ne se voit pas : cela s’appelle l’eau de rosée philosophique, de laquelle se tire le salpêtre philosophique, par laquelle toutes choses se connaissent et croissent. La matrice est le centre du Soleil ou de la Lune, tant céleste que terrestre, et pour parler plus clairement, c’est notre aimant, dit Sendivogius, autrement notre Acier ; et Hermès nous dit que le soleil est son père et la Lune sa mère, et que le vent l’a portée en son ventre. L’air vulgaire engendre et fait paraître cet aimant, et cet aimant engendre et fait paraître l’air philosophique où le mercure des philosophes, qui est le fils du Soleil et de la Lune, par la force et la vertu attractive de cet aimant philosophique ou cet acier magnétique qui se trouve en tous lieux et en tout temps. C’est ce sel alcali appelé sel Armoniac et Végétable, caché dans le ventre de la Magnésie, parce que par une vertu aimantine et occulte, elle attire à soi le fils du Soleil dans le même moment qu’elle veut revenir et reprendre son existence naturelle.

On l’appelle aussi être ou centre terrestre parce que la Terre étant sa nourrice, il acquiert les vertus et les qualités empreintes à la nature terrestre, et néanmoins est comme une poussière de l’eau limoneuse, ou plutôt comme ce sperme ne visqueux colle verdâtre sous laquelle les grenouilles couvent, parce que la racine de toute chose est verte, dit Razis. Et Moïse dit que cette Terre Adamique occulte secrète est cette vierge céleste qui paraît aux yeux de tout le monde, déguisé sous un vieil et sale manteau, mais qui n’a jamais pu souffrir le regard des hommes dans sa nudité corporelle, hormis les vrais Enfants de la Science.

Sachez que le Soleil et la Lune du ciel, avec la coopération des autres astres, vous aideront beaucoup à produire formellement cette Terre Adamique ; mais ils ne feront pas tout ; il faut donc recourir à ces deux célestes et souverains directeurs de la moyenne nature, qui sont le soleil ou l’esprit et universel, et la Lune ou Eau aérienne. Aussi est-ce une chose moyenne que vous devez trouver, puisse qu'elle doit tenir du corps et de l’esprit, du visible et de l’invisible, du céleste et du terrestre.

C’est dans ce commencement que l’on éprouvera les plus grandes de difficultés, car il faut chercher une chose qui n’est point et qui ne se trouve point dans les trois règnes de la Nature, car elle n’est point visible et ne se trouve pas formellement ni au ciel, ni sur la terre, ni dessous ; elle est diffuse partout mais elle n’existe en aucun lieu particulier, ni dans sujet déterminé ; il faut que l’industrie de l’Artiste serve de sages femmes pour tirer formellement des entrailles de la nature votre Terre Adamique ; car c’est la nature qui fait cette première matière philosophique ; c’est elle qui fait cette eau visqueuse, céleste et glorieuse, et non notre art, et c’est notre Terre Adamique qui est cette bénite nature naturante, qui engendre toutes choses, dans laquelle seule consiste tout le magistère, et à laquelle on ne doit rien ajouter d’étranger ; mais seulement dans la première opération on doit ôter d’icelle toutes matières superflues, d’autant qu’en cette unique matière toutes choses nécessaires à cet art sont contenues, excepté le ferment solaire ou lunaire qui sont l’esprit universel attiré par la Pierre au blanc ou au rouge, que l’on ajoutera seulement à la fin de l’œuvre blanc ou rouge. Et considérer que par l’attraction et raréfaction de l’eau et de l’air, les cieux et le monde universel ont été faits. Et cette eau nécessaire à cet œuvre est telle que personne ne peut vivre ni engendrer, et de laquelle personne ne peut manquer.

Premièrement, il faut résoudre la moitié de la terre blanche ou rouge en eau, qui est le Mercure des philosophes, et en dissoudre l’autre moitié du corps du Soleil ou de la Lune philosophique ; ils s’y consomment tellement qu’il ne reste de lui (du corps) la dixième partie, avec l’autre partie qui était déjà dans le dissolvant ; et ce sujet restant sera votre humide radical des métaux. Ensuite prenez l’eau de nitre et la moitié et de notre terre, qui est notre susdit Mercure philosophique, et qui est un ruisseau et une onde vive lorsqu’il a dissout son sujet ; prenez donc d’icelle eau claire et il y ajoutez le l’autre partie qui de son humide radical blanc ou rouge, sec et net, au feu de putréfaction en l’ensevelissant dans la terre, l’ayant imbibé peu à peu et avec grand jugement, car il ne faut jamais imbiber que poids égal, mais il ne faut jeter de notre liqueur qu’une après l’autre ; et nos imbibitions d’égalités dureront jusqu’à tant que les altérations et couleurs de la matière apparaisse comme la queue du paon. Gouvernez ses opérations en préparant et digérant jusqu’à ce que cette diversité de couleurs disparaisse et qu’il apparaisse la couleur verte. Et quand vous verrez dans le fond de votre vaisseau des cendres de couleurs brunes tirant sur le rouge, ouvrez le vaisseau, prenez-en sur la pointe d’un couteau que vous mettrez sur du fer rougi au feu ; et si elle teint, ayez d’abord de notre susdite eau ou mercure philosophique, dont vous réserverez autant que la première fois de cette présente préparation ; cuisez encore une autre fois au premier feu de putréfaction. Et parce que vous avez neuf, imbibitions avec notre menstrue ou Esprit universel du monde sur notre cendre, celle-ci augmente à chaque imbibitions. Et cependant il faut chaque fois que le dissolvant pèse autant que le dissoluble. Ainsi dissolvez, distillez et rectifiez de la sphère de la Lune, la partie de notre pierre blanche ou rouge autant de fois qu’il faudra pour vous fournir suffisamment d’une Mercure philosophique pour pouvoir calciner nef fois le Soleil ou la Lune philosophique ; par neuf égalités chaque fois.

Il y a deux feux, le premier ou celui de la première opération est un feu d’un seul degré continuel qui entoure la matière, et c’est l’imbibition en poids égal de votre dit Mercure. Le second est un feu naturel qui est la propre ardeur de la pierre blanche ou rouge, qui digère la matière liquide et la fixe ; voilà le gouvernement du feu si entendez la nature dudit feu, qui est l’ardeur centrale de l’esprit universel concentré. Il doit y avoir un vaisseau de nature qui est l’Esprit universel fixe et le même non fixe. Le vaisseau du premier œuvre doit être rond, et le second doit être un peu plus petit à la façon d’un œuf. Mais sur toutes choses, sachez il n’y a qu’un feu de nature, c’est-à-dire un esprit universel ; et tout ce qui fait diversement c’est par la différente situation des lieux qu’il fait. Il n’y a aussi qu’un vaisseau de nature, à concevoir la chose en son état primitif ou son être, mais pour abréger il en faut deux, car autrement il faudrait qu’il fut durant sept ans au feu d’interaction d’une seule matière, mais préparée de différentes manières.

Si vous appliquez votre esprit a pénétrer quelque chose, considérez toujours tout ce qu’il a de créé en lui pour en faire paraître ce qu’il a de caché dans l’ombre et lui ôter l’ombre qui le cache.

Considérez la simple eau de nuée et comme elle contient en soi même ce que le monde possède, savoir les pierres, les sels, l’air, la terre, le feu, quoique pourtant elle ne paraisse que comme eau simple.

Jugez de même de toutes choses, et ce que l’œil ne peut comprendre, l’esprit du Sage le comprend, considérant une matière commune mais non pas d’une façon commune. Prenez dont le fils très clair et l’unissez à sa sœur blanche, et de cela se formera un tiers, la moitié duquel vous résoudrez en eau et leur en présenterez à boire, car il sera pour eux un breuvage d’amour, parce que par la bienveillance du consentement, il joint les choses aux choses ; et versez-leur du vin des mêmes mamelles jusqu’à ce que les pures conviennent aux pures, autrement ils produiraient des choses qui leur seraient dissemblables, attendu que de chaque préparation il faut faire dissoudre la moitié pour en imbiber son autre moitié.

Cet Esprit du monde est une Emanation externe spirituelle et une vertu divine, revêtu d’une céleste humidité que le Philosophe rend corporelle, condense et fige dans l’or commun qui est le centre et le noyau de chaque être, afin qu’il soit plus parfait et plus multipliant. Et l’or, ou vertu générale concentrée dans les particuliers, attire à soi sa générale, tout ainsi que l’aimant attire le fer, et chaque chose son semblable, afin que par leur union vous ayez une heureuse issue.


Règles générales touchant la matière de la Pierre.


La première matière se trouve partout, remplit tout et multiplie tout ; de quelque nom que l’on l’appelle, soit plomb, sel, arsenic, or, c’est toujours la même chose. Mêlez toujours les natures avec les natures, et s’il y a quelque chose de contraire à la nature, c’est une nécessité et de la séparer, afin que la nature soit semblable à la nature. Faites cela avec le feu et non pas avec la main et si vous ne suivez pas la nature, vous travaillerez en vain.

Que le philosophe sache la conversion des éléments, et rende les choses pesantes légères et les légère pesante, et qu’il imite la nature qui est toute simple, dans sa route. C’est pourquoi il faut qu’ils en prennent plus par l’imagination que par le travail et faits.

Celui qui travaille hors le sel des philosophes, qui est leur Mercure, comme dans les herbes, animaux, les pierres ou d’autres sujets que le Soleil et la Lune qui sont couverts de la sphère de Saturne, il perd son temps, sont bien, sa peine, parce qu’il travaille sur une matière est étrangère.

Chercher la solitude à fin de demeurer avec Diogène, caché dans son tonneau. Apprenez dans cette solitude la façon de tirer l’eau admirable en laquelle, si vous mettez des fruits de l’arbre solaire, vous les verrez se consommé et s’améliorer. C’est une eau de vie qui a un feu intrinsèque qui, étant aidé d’un feu continuel, brûle les trois parties de son corps. Elle est tout, et personne ne vit sans elle. Et celle là est très bonne, qui est tirée par la force de notre chaleur qui se trouve dans le ventre du bélier.
C’est un grand venin devant qu’elle soit bien cuite, mais après une cuite convenable c’est une grande médecine. Elle donne 29 grains de sang, et chaque grain donne 864 fruits de l’arbre solaire. Elle s’augmente d’abord à 10, puis à 100, et puis à 1000 et puis à 10.000, etc..

Toute créature s’en sert, mais invisiblement. Toutes choses se font d’elle en ce monde et vivent en elle, en laquelle il n’y a proprement rien, mais c’est une chose qui se mêle à toutes choses. Et toute génération se fait dans le mâle et la femelle ; mais à cause de la distinction des trois règnes de la nature, les bêtes à quatre pieds naissent d’une façon et les vers d’une autre. Car quoi que les vers aient la vue et l’ouïe, ils se reproduisent pour autant par la putréfaction, et leur lieu est la Terre en laquelle se putréfient leurs semences. Aussi, en notre œuvre, la mère des choses est notre eau, et tout ce qui vient d’elle vient de putréfaction scion comme font les vers.

C’est pourquoi les philosophes disent qu’il y a un phœnix et une salamandre, car s’ils étaient produits de la conception de deux corps, il serait sujet à la mort, et parce qu’ils ne se font que revivifier, le premier corps étant détruit, il en paraît un autre car la mort n’est autre chose que séparer de une chose d’une autre.

L’eau doit être dix par contre une du corps, pour faire la pierre, et mêlés les natures avec les natures.

Dans cette œuvre, il faut exciter le feu que Dieu a enfermé dans le centre de chaque chose, ce que la nature fait quelquefois de soi-même, et quelquefois aidée de l’industrie d’un bon artiste, en purifiant par le feu toute l’impureté.

La pierre participe aux quatre éléments, invisibles, mais connus par leurs effets. C’est pourtant une même chose, une même substance, une même racine et une même nature.

Les métaux naissent dans la terre d’une fumée sulfureuse qui agit dans l’humide aqueux et aérien, qui est l’argent vif, le compliant et l’arrosant jusqu’à ce qu’il arrive à la dernière pureté, de préparation et cuisson de l’or, et cela arrive en mille ans.

Le feu minéral est une eau et un feu qui n’est pas feu. Prenez donc le feu et mesurez l’air, mortifiez l’eau et ressuscitez la Terre. Dans l’œuvre de maîtrise, il ne faut qu’un vaisseau, un fourneau, une disposition. Si la nature conçoit quand elle a engendré, il faut nourrir l’enfant jusqu’à ce qu’il puisse endurer le feu. Que l’on ne donne pas une nourrice étrangère à ce petit enfant, mais qu’il suce les mamelles de sa mère ; car comme il a été nourri dans son sein de son sang, ainsi il doit être nourri, par la nature, d’un sang poussé des veines mamillaires, circulé et rectifié d’une convenable proportion. Ses membres et assoupis seront liquéfiés par la sueur, et par après il croîtra peu à peu, et alors il voudra un manger royale et deviendra Roi plus fort que le roi et se battra seul contre mille.

Qui sait seulement détruire l’or, qu’il ne soit plus or, c’est-à-dire le détruire et le réduire en sa première matière, celui-là est parvenu au secret.

L’œuvre de divers étant achevée et le soleil étant élevé dans le signe d’Aries, préparez vos levains qui y ont besoin d’une grand de préparation, parce que la pierre des philosophes introduit naturellement dans les métaux imparfaits les qualités et la forme de l’or. L’or vulgaire possède, dans les trois familles de la nature, l’uniforme et les qualités de l’or. C’est pourquoi il les faut tirer de lui et non pas d’autre ; et comme tel qu’il est il n’est pas parfait pour soi, il le faut perfectionner pour les autres par une chose plus subtile, plus active et plus spirituelle que lui, étant homogène avec lui, contenant éminemment sa forme, ou la puissance de la recevoir, ou de pouvoir la déterminer à lui.

Prenez garde que l’esprit universel du monde est la matière première des philosophes, laquelle peut seule multiplier les semences des natures particulières, et même nourrir l’or commun, animé la végétation ; et c’est elle qui communique et fournit le germe de la vraie génération.

Hermès appelle à cette matière première et universelle la Lune, et ses sectateurs l’ont appelé le bain de Diane, le l’eau hiléal azotique et primordiale ; et Hermès l’appelle aussi la forme première et universelle du Soleil, et ses disciples l’appellent Diane ou la Nature, soufre combustible, l’Esprit général du monde qui, dans la première création du monde ; était porté sur les eaux.

La matière première et la forme première ne sont toutes deux réellement qu’une même substance, et sont en effet inséparables l’une de l’autre et ne peuvent être séparés que par la raison. C’est pourquoi l’Esprit invisible, qui est interne, de l’Eau hiléal et azotique sera la forme et l’agent ; l’externe de la même Eau, la substance humide et aérée, ou Quintessences qui apparaît quelquefois aux enfants de l’Art, comme une vapeur et quelquefois comme une eau, sera la matière est le patient, savoir tous deux une substance humide. L’esprit étant couvert d’elle, tous les deux sont l’âme universelle du monde lesquels, savoir la forme et la matière, nourrissants et multipliant toutes choses, lorsqu’elles sont arrêtées aux semences des individus.

De cette Eau universelle sont venues les formes des individus, et après la consommation du monde, elles s’y réuniront.

L’âme du monde est un Mercure et un dissolvant avec lequel il faut dissoudre l’or sans violence, et de leur union ne naîtra la Salamandre et le fils du Soleil.

L’or ne peut jamais concevoir et n’est vivifié par l’âme générale du monde, qu’il ne soit ressusciter de la mort à la vie, qu’il ne soit végétant et que la queue de paon n’apparaisse de toutes sortes de couleurs, le vert dominant, lequel est suivi du pourpre noir, par dans la matière, mais de la matière. Cette opération s’arrête après l’animation, la calcination et la dissolution de l’or vulgaire dans l’eau philosophique.

Dans la première opération, l’on trouve l’âme du monde par sa par la séparation des éléments, savoir le feu de la terre, le léger du fixe, le subtil il de l’épais, les âmes pures des corps impurs. Car dans l’or il y a un esprit subtil et pénétrant l’âme du monde, le sel et le baume des astres, lesquelles étant unis ensemble font une seule liqueur et eau mercurielle.

Dans la seconde opération, le prudent artiste fixe l’âme générale du monde dans l’or commun, et rend pure l’âme terrestre et immobile. Dans cette dite opération, la putréfaction, qu’il appelle la tête du corbeau, est très longue. Celle-ci elle est suivie d’une troisième multiplication en ajoutant la matière philosophique ou l’âme général du monde.

Un la troisième opération est perfectionnée par la fermentation qui est un ouvrage de trois jours, comme ils appellent.

La quatrième est fin or par la projection de la pierre sur les métaux imparfaits. Ainsi si vous avez deux parties ou substances dont une est matériel et se peut déterminer, savoir la l’âme du monde, l’autre partie est déterminante et formelle, savoir l’or commun. Et de ces deux l’on compose la médecine universelle, la panacée, ou pierre des philosophes soit au blanc, soit au rouge.

Toutes nos opérations consistent en la coagulation et la dissolution ; car il faut dissoudre le corps de l’or pour l’Œuvre rouge et de l’argent pour l’Œuvre blanc.

Dissoudre l’or c’est le spiritualiser et le rendre léger. Coaguler l’âme du monde, c’est congeler fixement l’âme du monde dans l’argent ou dans l’or. Il faut toujours que le dissolvant de la nature soit coagulant. L’eau est la matière universelle de toutes choses, et l’Esprit ou le feu de la nature a été la forme générale dont l’union suffit à tout.

L’or et l’argent sont faits vif quand, ayant perdu les formes extérieures, ils sont animés et vivifiés, et ils perdent les dites formes par le Mercure des philosophes qui vivifie leur nature à active, ou humide naturel du petit monde, car l’or elle le principe de faire l’or, comme le feu de faire le feu. La forme ou l’agent de cet art est la semence de l’or ; le patient ou la matière est Mercure philosophique, ou autrement la nature même, l’âme du monde, ou l’Eau céleste, solaire et lunaire, qui ne peut être tiré par une industrie d’aucune substance des trois familles, mais bien des rayons du soleil, par une admirable l’industrie philosophique.

L’or et l’argent sont les pierres d’aimant par lesquelles on tire le mercure des corps célestes, et cette liqueur vivifique ou le par l’air, afin que l’humide radical des individus de la nature soi conservé et multiplié, car la semence particulière attire la générale de la même façon que l’aimant attire le fer et chaque chose son semblable.


La science chimique.


Dans Esdras, livre quatrième, il est dit que l’or se fait dans de poudre. L’objet final de la chimie est l’amour, et l’objet formel est à mélange juste et égal des quatre qualités élémentaires, en résolvant et coagulant tout chose par le moyen du feu, où il est besoin de deux natures, savoir d’une nature rouge et l’autre blanche, une légère et l’autre fixe. Elle est employée en ce seul point de joindre le sec à l’humide par la coagulation et par la solution. L’humide est un esprit liquide qui est épuré de toute ordure, le sec est le corps de chaque chose et sa prison, les vertus de toutes choses sont retenues, afin que leurs esprits naturels puissent imprimer librement en elles leurs forces et leurs actions ; et ainsi il faut savoir délivrer Esprit naturel de leurs fers, de leurs chaînes, en séparant le pur de l’impur et l’esprit du corps, ce qui n’est qu’une même opération.

Il faut suivre et imiter la nature, qui est simple, secrète et patiente, constante et adonnée à une seule chose, et accommoder de la façon d’agir de l’art à celle de la nature, produisant toujours un être par son semblable, faisant quelque fois comme elle des séparations. Ainsi il connaîtra que la vie animale dépend de l’air, car il y a une viande cachée de la vie, que nous appelons la nuit une rosée et jours une eau raréfiée, dont l’Esprit invisible congelé vaut plus que toute la terre l’universelle.

Esdras admira une trinité en deux choses : c’est cette chaîne d’or qui lie non seulement tout l’univers, mais encore tous les animaux et chaque nombre d’iceux, en longueur, largeur et profondeur, poids, nombres et mesures. Et tous les trois règnes sont liés par le Sel, Soufre et Mercure. Mais celui qui ignore le poids, il ne sait rien. C’est pour cela que l’homme est obligé d’adorer Dieu selon le nombre ternaire. Il faut connaître interne, externe et essentielle. L’abrégé d’un chacun est le soleil fixe mâle et agissant, et la lune constante, femelle et patiente, par lesquelles, moyennant la semence de l’air, tout est perfectionné en ce monde pour l’utilité de l’homme, non seulement extérieurement mais aussi intérieurement, par le premier homme créé des quatre éléments en est comme l’abrégé, d’où il est dit Microcosmes.

De là il s’ensuit que l’homme à affinité avec les éléments et avec tous leurs fruits sans lesquels il ne peut vivre. Car quel est l’homme qui peut vivre sans l’air, l’eau, la terre et le feu ? Ainsi il faut qu’ils en usent jusqu’à la fin du monde. Ainsi l’or étant le fruit de la semence et de son Elément, il s’ensuit que l’or et sa semence, ont été créées pour l’homme, non pas pour le manger comme une nourriture grossière et journalière, mais pour user en médecine, pour acquérir en vivant une longue santé. Et puisque Dieu a donné des vertus médicinales et signalées aux métaux et minéraux imparfaits, il très certain qu’il n’aura pas refusé les mêmes vertus, et même plus excellente, aux métaux plus parfaits, qui sont lors et l’argent. Les médecins conviennent que l’or réjouit le cœur, ce qui ne se doit pas entendre de l’or commun mais du philosophique, et de sa semence, laquelle est vivante, et l’or vulgaire est un corps mort.

Donc si quelqu’un veut préparer cette médecine pour préserver le corps humain de toute pourriture et corruption, et il faut que cette médecine soit préparée de la plus parfaite créature ; et comme ni n’y a rien de plus parfaits que la semence de l’or, parce qu’elle n’a pas encore obtenu la force métallique, l’or n’est point encore corps, il faut préparer une médecine universelle d’icelle. Or, si cette semence d’or doit devenir médecine utile à l’homme, et aux métaux pour les changer en or ou en argent et leur restituer la santé, elle doit être faite par une génération plus sublime que l’état naturel, comme nous avons dit ci-devant et son essence doit être plus puissante, plus pue, plus parfaite, plus constante, plus fusible et plus subtile que l’or même, devant être luisante comme escarboucle reluisant la nuit, et qui se résolvent or en toutes viandes et breuvages, qu’elles rougissent le vin blanc, le rendant aussi doux que du sucre, et qu’elles se répandent par tous les membres de l’homme, chassant par sueur toutes les infirmités, et purgeant la masse du sang, et rajeunissant l’homme, c’est-à-dire lui redonnant une nature nouvelle et plus forte qu’auparavant.

Car s’il homme ne peut ressusciter qu’après être rentré dans sa première matière, qui est la terre d’où il est sorti, alors il en sortira revêtu d’un corps céleste transparent, pénétrant et transperçant. De même l’or ne peut être multiplié sans être régénérée, dans laquelle régénération il se multiplie ; et chaque partie multipliée, en la régénérant tout de nouveaux comme l’autre, se multiplie à l’infini ainsi que les semences de tous les êtres. Il ne faut qu’acquérir cette semence et lui ordonner l’âme céleste et l’esprit.


Actions et mystères de l’art.


La lumière et les ténèbres, la forme et la matière, le mâle et la femelle, le Soleil et la Lune, l’agent et le patient sont une même chose.

La forme et l’esprit, l’âme du monde prise abstractivement, c’est la matière première du monde et le chaos devant toute forme. L’Esprit du monde, pris concrètement, comprend l’âme du monde et la matière première après qu’elle ait formé.

Le feu de l’univers, l’archée du monde, l’Esprit du monde et de la nature est une même chose. La chaleur naturelle de chaque mixtes, ou bien le feu, l’esprit particulier pris abstractivement, est un rayon de feu de la nature, ou du Soleil céleste, de l’âme du monde prise abstractivement. L’humide radical est la plus subtile partie de la matière première mise en acte par la forme de l’univers. La nature première est de deux sortes. La pure est active, comme celle qui est mise en acte par l’âme est tirée l’ordure ; et l’impur ce sont les boues ou le phlegme. L’humide radical est un baume du mixte contenant le baume de la nature, composée de chaleur, de feu ou des esprits spécifiques, avec une petite partie de la matière première subtile et est épurée.

Cet humide comprend trois principes du mixte : le mercure, le soufre et le sel, qui se connaissent par la solution et non par la composition, car cela n’appartient qu’à Dieu. Dans la solution du mixte, un trop grand feu étant allumé évapore le soufre et le mercure ; n’y demeurant que le sel, lequel se trouve dans les cendres, lequel lors repris, ni dans une matrice convenable, de fixe il sera volatil. Donc, dans le mixtes, et de il y a trois choses : le corps que l’on voit, l’esprit y la partie la plus subtile de la matière première réduite en acte, et l’âme qui est composée des deux, savoir du fixe et du volatil. Le corps au regard de la conservation du mixte et son augmentation ; l’esprit regard de l’homme pour qui tout a été fait, et c’est un rayon de la lumière aérienne et déjà contracté par le soleil, et qui a été créé dès le commencement.

L’Eau et la Terre sont les matrice des choses ; il y a de sorte de semences : l’entrée et l’issue. L’entrée est cette substance qui a été plusieurs fois cuite, qui se change en notre substance. L’issue est plus pure et se réserve dans un vaisseau pour la génération.

La semence se dissout par le soleil du menstrue. Le mixte est plus impur s’il retient de sa matrice qui est la source d’impuretés.

Le soleil et la Lune communs sont l’or et l’argent commun. L’un sert à l’Œuvre pour le rouge et l’autre pour le blanc. Le Soleil et la Lune pris en ce sens sont actifs et masculins, qui déterminent la nature, ou la Lune des philosophes, comme passive ; cette Lune, qui est la femme de la nature, est réellement l’Esprit du monde, lequel, parce qu’il est assemblé par l’esprit de l’or de l’argent, est dit femelle ou patiente, qui dissout l’esprit de l’or, comme la femme fait de la semence de l’homme.

La nourriture se fait de l’esprit qui est dans l’aliment, ou bien de l’humide radical et du feu naturel qui composent ensemble le baume de la nature.

L’air est le chariot de l’Esprit du monde, et il est appelé l’entretien du feu parce qu’il demande un lieu spacieux convenable à sa nature plus rare et plus spirituelle.

L’or vif est un Soufre rouge.

L’argent vif ou Lune vive est appelé le Soufre blanc.

Les bois flottés n’ont point de bonnes cendres parce que leur sel, qui de sa nature est détersif, a été trop dissout par l’eau.

Dieu a créé de toutes choses de la matière première ; la nature crée et multiplie les choses de la seconde matière que les philosophes connaissent.

Chaque élément est en sa sphère et l’un ne peut être sans l’autre.

Le mouvement cause la chaleur ; la chaleur émeut l’eau, le mouvement de l’eau cause l’air, qui est la vie de tous les vivants.

Il y a deux principes qui sont les commencements de toutes choses : l’eau patiente, et la chaleur agente qui est mêlée dans les semences et à cette même humeur laquelle, avec l’idée spécifique, a donné le commencement à la génération de chaque chose.

Les opérations de la nature ou sont l’ombre en plusieurs choses, et même elle n’est pas visible, quoi qu’elle agisse visiblement ; car c'est un esprit léger qui fait son office dans le corps et par les organes corporels. Sa connaissance sert pour savoir les lieux propres et plus proches, afin que les choses se conjoignent selon la nature, et afin que la semblance agisse en son semblable et que la nature à fasse aussi son devoir.

L’agent et le patient, bien proportionné dans la génération, sont la nature aimant la nature, et le mâle et la femelle conjoint ensemble, le mercure et le soufre tirés d’une même racine et qui conspire à une même fin.

La nature est une mère universelle, qui a des mamelles pleines de lait de l’esprit général qui accomplit tout le magistère par une voie, par une même chose, par une même dissolution et par un même acte.
Tout ce qui est contraire dans la circonférence du cercle se trouve aussi dans le centre du même cercle ramassé en puissance ; par exemple la Lumière, qui est étendue partout, est uni dans le soleil. Tout se joint avec son semblable et fuit son dissemblables comme son ennemi.

La séparation du pur avec l’impur est la séparation de l’esprit avec le corps ; il est certain que Dieu n’a rien crée qui soit visible, qui ne soient invisiblement ramassés dont quelques créatures, afin que, par ce qui est ramassées en un, nous parvenions à ce qui est séparé infiniment en plusieurs.

Voilà tout l’on appelle l’or le soleil, parce que les rayons du soleil, qui sont comme étendus à l’infini, sont rassemblés en un dans le corps de l’or.

Lorsque vous entendrez parler de trois cercles dans cette Science, vous devez entendre trois principes : le Sel, le Soufre et le Mercure, le Corps, l’Ame et l’Esprit les trois règnes de la nature : le végétal, l’animal et le minéral.

Lorsque l’on parle des neuf aigles, cela s’entend des globes célestes qui envoient leurs influences à la Terre, comme des flèches, afin que les esprits retournant en haut soient encore rendus féconds.

Le sperme des métaux n’est pas différent du sperme des autres choses, savoir une vapeur humide.

Que l’artiste fuie toutes circulations, calcination et réitération de nulle valeur et inutile dans une chose de dure, vu que de soit elle est partout molle.

Qu’on ne cherche pas la matière première, mais la seconde seulement, telle toutefois qu’elle est conçue elle ne peut changer, de telle sorte cependant que là où la nature cesse dans les métaux parfaits, l’art commence.

L’or est engendré de la nature ordinairement à cause de l’humidité des lieux qui a si à la vapeur et l’embrasse, que le Soleil du ciel préparant, fait une argile grasse de laquelle se servent les potiers et de laquelle l’or s’engendre.

Toute eau se congèle par la chaleur si elle est avec l’esprit ; elle est congelée par le froid si elle n’a pas d’esprit. Celui qui sait congeler l’eau par le chaud et unir l’esprit avec elle, il se peut vanter d’avoir trouvé un trésor plus précieux que l’or.

Fait donc que l’esprit se sépare de l’eau et qu’elle se putréfie, et qu’il apparaisse un grain par après ayant rejeté l’ordure, ramenez l’esprit d’en haut dans l’eau et unissez-les ensemble, et il poussera un rameau et une forme dissemblable à ses parents.

Ceux-là se trompent s’ils dissolvent et rongent par des eaux fortes le Saturne, la Lune et le Soleil, et les conjoignent puis après à des corps est hétérogène ; comme si un homme pouvait être engendrer d’un corps humain disséqué et corrompu, dans lequel la semence est gâtée.

Toute chose se multiplie au mâle et à la femelle, non pas par la division du sexe, mais par leur naturel conjonction, ont vu qui ne soient vivants et aient des spermes, des corps entiers et non disséqués.

Jamais personne n’a pu connaître la matière première. Mettez la seconde matière dans un lieu convenable, et la nature, opérant facilement sera engendrée, ce sera une chose faite de la forme de la semence.

Comme la chose commence, elle finit. D’un se font de et de deux un troisième, et non plus. Ce qui se voit dans Dieu unitrine ; et ainsi le monde est fait et ainsi finira.

Rien n’est créé d’un sinon Dieu. Qu’il suffise donc à l’homme de produire une chose qui lui est utile.
Le sperme est donc multiplicatif, non pas par la matière seconde, mais par la première matière qui ne se voit pas, qui est caché dans la nature dans les Eléments, la seconde apparaissant quelquefois aux fils de la Nature et de l’Art.

La première matière des Eléments est un point central qu’il est impossible de multiplier sans lors ; mais la nature seconde qui est la femme des métaux, n’est connue que des enfants de la Science.

La femme ne diffère pas de l’homme, elle provient de la même semence et tous deux naissent dans une même matrice, et rien n’a manqué que la digestion. Et comme la matière est plus pure dans le sang et dans le sel, de même façon la Lune provient de la même semence et matrice que le Soleil, mais la matrice a eu plus d’eau que de sang cuit et digeste, selon le de temps de la Lune céleste.

Dans le ciel, les vertus des planètes ne montent point, mais descendent. Et l’expérience nous fait voir que l’on ne saurait changer Vénus en Mars. Par la même raison, le Jupiter se change facilement en Mercure ; le Soleil se mêle à tous, mais il n’est jamais augmenté ni avantagé par les inférieurs. Il est facile de changer le fer en cuivre, Jupiter en Mercure, Saturne en Lune ; et celui qui sait bien faire ces changements selon le la nature, a trouvé un grand trésor.

De plus, il y a un certain métal qui a la puissance de consommer les autres métaux, et il l’est quasi comme lors eau et comme leur mère, auquel résiste seulement l’humide radical du Soleil et de la Lune, pour les rendre meilleurs : il s’appelle Acier, et si l’or se conjoint onze fois avec lui, il renvoie sa semence et l’affaiblit presque jusqu’à la mort ; alors il conçoit et engendre un fils plus clair que son père.

Enfin, lorsque l’on met la semence du Soleil déjà né dans sa matrice, il la purge et la fait bien plus propre pour concevoir des fruits inestimables.

Il y a un autre Acier semblable, qui est créé de soi par la nature, et cet Acier est le véritable principe de l’Œuvre que tant de personnes cherchent et que si peu trouvent.

Que l’Artiste remue la Nature, et qu’il connaisse que l’or peu donner la semence et le fruit dans lequel il se multipliera. Qu’il ne tente rien sans la nature, qu’il faut aider et suivre : voilà le plus sûr et le meilleur chemin, et c’est le tout.

Le médium pour aider la nature est le feu, la chaleur excitant les esprits congelés dans les corps, afin que la nature opère ; cela se fait par la solution.

L’or se soumet à toutes choses c’est-à-dire la très pure substance du soufre, du mercure et du sel, comme un baume ou une liqueur à l’exemple le du même or.


La chimie chrétienne.


Le centre de l’univers, qui sans cesse donne le mouvement, et qui demeure immobile, représente l’image de Dieu.

Le désir que la nature à se perfectionner à l’infini, n’est point en vain. Elle sera toujours de soi imparfaite, et recevra sa perfection dans son centre, qui est Dieu, qui représente l’unité de Dieu.
Ainsi, lorsque la vertu du chaud naturel produit l’humide radical qui est de même nature avec lui, il est joint et unis d’un lien indissoluble. Cette admirable puissance productive dedans les créatures montrent l’infinie puissance générative de Dieu, par laquelle le Père engendre son Fils, qui lui est égal en tout, excepté en paternité.

Le monde universel, à l’exemple de Dieu, dont il est le miroir, produit en un autre toute son essence, comme si c’était le Verbe de son entendement, savoir le chaud naturel et l’humide du nom de qui se trouve dans le sel de la nature, produisant dans ce sel un certain sec par un mutuel amour qu’il les unit ensemble d’une unité d’essence ; et ce lien n’est point différent des deux, quoique distinct.

Le sec radical précède l’action du chaud naturel ignée dans l’humide, lequel n’est qu’un pur amour est véritable lien de tous les deux. Le chaud igné dans la source de la nature représente Dieu le père ; l’humide premier engendré du chaud se peut comparer aux fils du Père éternel ; et le sec radical, qui est le lien des deux, au Saint Esprit qui est l’amour du Père et du Fils.

Ces trois choses sont différentes et ne font qu’une. Car le sel de la nature est trine et un.

Dans la matière du sel ou mercure du monde, le chaud est le premier d’origine ; l’humide n’est pas créé après, mais il prend son commencement du chaud comme de son origine, et le sel est dit le troisième parce qu’il est produit et émané de tous les deux.
Voilà d’où vient que le sel ou mercure du monde est appelée des Anciens : traîtres et mondain, dont la vertu, considérée quand elle est encore dans l’air, a été appelée Jupiter, dans l’eau Neptune, dans la Terre Pluton. De sorte que le soufre des philosophes est notre chaud igné, leur  notre humide et leur sel notre sec, qui sont nos premières productions, ainsi que nos trois divines personnes sont le premier principe de tout être créés.

Toutes ces choses sont un, et trois, et ces trois distincts d’un, comme c’est un de trois. C’est ainsi que chacun provient de trois et, par un mélange, le ternaire prend son origine d’un. Ces trois et un créés n’établissent pas plusieurs formes, car ils seraient trois en titres, mais ils le constituent seulement un mercure de vie qui est le fondement de tout la nature : ainsi dans tout notre ouvrage. Nous avons un père, qui est le Soleil, un fils qui est le Mercure des philosophes et l’esprit universel, qui est l’âme. Et la vie du monde est l’amour et le lien de tous les deux, lesquelles trois choses, quoique réellement distinctes, ne sont pourtant une même essence et nature solaire, dont le fils et l’esprit procèdent du Soleil qui est le père, la véritable mine et source originaire, le mercure enfin des philosophes.

La matière première, mercure, peut être dite en quelque sorte toute puissante, par ce que tout ce qui est dans l’ordre de la nature prend son origine d’elle. La matière est corruptible, et ainsi du reste, en sa façon toutefois, d’où le sel, selon le langage de presque toutes les nations, s’écrit en trois lettres et a été estimé saint et sacré des Anciens. Et on ne faisait point de sacrifices sans sel : c’est pourquoi toute victime est saupoudré de sel et de feu dans les évangiles.

Le monde est plein de l’Esprit vital qui s’appelle la Force énergique de toute la nature, et la semence du ciel et des astres et des Eléments ; et néanmoins il se revêt de la forme des corps élémentaires. Toutefois la lumière du ciel et des astres ne perd point l’espèce, afin qu’elle agisse ; mais elle descend du Soleil en terre, à l’idée du Fils de Dieu dans le sein de Marie, pour prendre un corps élémentaire sans quitter la compagnie du chaud, qui est son père, ni l’esprit du monde qu’il remplit ; il reçoit seulement une nature inférieure dans le centre du sel, comme dans le sein d’une terre vierge, et après avoir enfanté, il ne perd pas sa virginité.

Le sel du monde est produit du chaud igné de l’Esprit du monde, et dans sa production il est exempt de toute sorte de corruption élémentaire. Le sel est la mère et la fille de l’Esprit du monde qui conserve le monde.

Le sel vient, en quelque façon, être dit vierge avant et après son enfantement de l’Esprit du monde, qui ne reçoit aucune semence étrangère pour la génération de son fils, que la vertu de l’esprit qui la remplit, afin qu’elle produise et introduisent la substance nourrissante à toute la nature.
Le fils du sel est l’esprit et le corps qui participent à la nature céleste et élémentaire, et ainsi il tient de deux natures comme Jésus Christ.

De même le Soleil, qui est le grand Père des métaux et de la nature, envoie son fils unique Mercure, le sauveur des métaux, prendre un corps terrestre dans les entrailles d’une terre vierge, laquelle ne conçoit le fils du Soleil que par l’opération de son Esprit et de Vie.

La mort de Jésus-Christ semble être représentée dans la mort de l’Esprit, et c’est lorsqu’il se corporifie ; car alors ce fils du Soleil donne sa vie pour la restauration métallique, en purgeant les métaux de leurs imperfections et impuretés originelles, par l’admission de son sang royal.

La mort n’est pas l’anéantissement du corps, n’est sa purification. C’est le dépouillement du vieux corps, et le renouvellement de la nature. Ainsi la mort des hommes est le chemin pour arriver à une vie plus heureuse que la première.

Dans la mort des mixtes, le chaud et humide, qui sont les premiers, ne sont pas séparées des excréments hétérogènes avec leur sec radical.

L’esprit du monde meurt tous les jours, lorsqu’il y perd un corps, et aussitôt il triomphe de la mort.
Les influences célestes descendent en nous par la résurrection de l’esprit du monde.

L’esprit du monde monte de la terre au ciel, et après en redescend, et nous en rapporte, comme l’Esprit Saint toutes les puissances.

Il y a trois choses dans le mercure du monde : le chaud igné qui est appelé le Soufre ; l’humide premier né qui est appelé Lune ou Mercure ; et le sec radical qui est appelé Soleil, le lien et l’amour du Soleil et de la Lune ; et ce dernier, à cause de sa ténuité, mérite d’être appelé l’Esprit du monde, qui descend du ciel en forme de soufre et de feu, qui est la vie naturelle par laquelle il entretient son épouse.

Cet esprit renouvelle la nature et la face de la terre ; qui est figuré par le caractère de S, qui est une Lune en haut, un Soleil en bas, et une croix pour son bassement.

Ils mettent le chaud originel dans le centre, qui est la source de la vie du monde, qui est dans le centre de chaque chose et qui même fait sa demeure dans le centre du monde, afin qu’il communique plus facilement à chaque chose, comme étant le cœur du monde et sa source continuelle de vie.

Ce croissant est l’idée de l’humide radical du monde et de la nature, qui est la matrice de toutes choses. Et parce que le chaud mérite le nom de Père de toutes choses, aussi le demi-cercle marque cette humidité surnageante au susdit centre, et n’est qu’une partie essentielle de l’humide, étant la véritable femelle et moitié de son mâle, laquelle est inutile à la génération si elle n’est conjointe avec le mâle, qui est son soleil, et avec lequel elle compose un véritable et parfait cercle et en même temps un soleil.

Le Père du chaud est le Soleil, et la mère de l’humide est la Lune, l’influences célestes n’étant autre chose que le chaud igné du monde avec son humidité ; et le sec radical, qui parachève et accomplit l’essence entière du chaud du mercure, est représenté par la croix.

La croix d’en bas nous représente et nous signifie l’idée de la nature et élémentaire, ou l’influence céleste descendante, et le sel le but de tous les changements. C’est pourquoi ils ont mis la croix dans les plus basses parties comme patiente, et par la quelle on monte à toutes les plus hautes perfections.

Nous avons tous pris notre origine du centre du néant jeté sur la surface de la terre, dans laquelle il y a toutes sortes de contrariétés, et par la croix nous sommes tous unis au centre divin dans lequel il y a une vraie paix.

Le soleil et la Lune sont supportés en ce caractère du S, par la Croix de laquelle ils reçoivent toute puissance.

Lacroix représente le monde par de ligne conjointe et disjointe. La ligne supérieure représente le feu, qui est le plus digne de tous les éléments ; les lignes latérales représentent les éléments d’air et d’eau ; et la ligne inférieure représente la terre ; lesquelles quatre lignes, étant réunies en rond dessus de leur centre referons un nouveau monde parfait et très achevé en qui la quadrature du cercle sera parfaite.

Les anges sont de purs Esprits et en quelque façon reconnaissables par les esprits ignés ou mercure du monde, lesquels quoiqu’ils soient corporels, sont pourtant les plus pures des autres parties du corps ; et ils sont créés pour servir à Dieu et lui à la nature créée. Mais l’homme seul a été créé pour Dieu seul, et tout le reste est fait pour le service de l’homme. Son corps a été formé de la très pure partie du limon et du mercure que l’on appelle sel, et de cette matière même d’où provient l’or et l’argent.

L’Arbre de Vie était la source et le centre de toute la nature. Le feu, purifiant les hétérogènes, montre fort bien le Purgatoire. Et le feu, lors du Jugement en purifiant les excréments de la nature, par la calcination universelle, le feu même de l’Enfer. Et la pureté de notre pierre se rapporte à notre immortalité.

Il y a sept Sacrements qui représentent, dans la chimie, les sept instruments par lesquelles on purifie des corps.

Le Baptême répond à la calcination, dans laquelle l’eau et le feu sont nécessaires.

La Confirmation répond à la fixation, rendant fermes les Esprits dans leurs sujets comme dans leur doctrine.

La Pénitence représente la putréfaction, par laquelle les mixtes sont épurés.

L’Eucharistie représente la Pierre bénite par laquelle on vit d’une vie préparée par une médecine universelle.
L’Extrême-onction est représentée par l’huile des Sages, qui est la vertu des cendres ou le sel dissout pour purger toutes choses.

L’Ordre comme une huile par laquelle, avec les cendres d’un sel très parfait, se fait le Savon des Sages, d’où sortent des rayons admirables, figurant le Soleil et le Sel de l’univers.

Le mariage est représenté quand le mari rouge épouse la femme blanche, pour la multiplication du fils du Soleil et de la Lune.

Ainsi la création du monde et l’institution des sacrements ont un très grand rapport.

Et l’éternité des Bienheureux est représentée dans l’Esprit divin, qui attend de vertu et d’efficace qu’il préserve le corps humain de toute corruption et pourriture.

La chimie poétique.


Jupiter changé en pluie d’or est le premier ouvrage. Les quatre fils de Saturne sont les quatre éléments : Jupiter représente le feu ; Junon, l’air ; Neptune, la mère de l’eau, et Pluton, la terre.

Les parties y de la génération de Saturne, coupées par Jupiter, nous signifient l’Esprit ou l’Essence du Soufre, qui descend du ciel dans la mer ; de ces deux est sorti la Vénus ou le Vitriol, le principe de l’or philosophique et le Soufre radical de tous les métaux qui congèlent l’argent vif. La faux de Saturne est l’eau philosophique qui sépare l’Esprit de l’or de son corps. L’Hercule des anciens est le mercure purgeant et vivifiant la Terre, c’est-à-dire les Soufres emprisonnés et surmontant Anthée.

Le Dédale est le soufre fixe ; son fils est le soufre léger, tous deux sortants du Labyrinthe, c’est-à-dire de la captivité, car la nature, embrassant son semblable, se rend libre et ne s’envole que lorsqu’on la sublime. Et Icare volant haut, c’est-à-dire trop subtilisé, ses ailes ayant été brûlées par le soleil, tombant dans la mer, c’est-à-dire perdant sa volatilité ; il est fixé ensevelie par son père dans le sable, c’est-à-dire qu’il se fixe avec lui.

Midas signifient la poudre de projection. Bacchus la lui avait apprise car l’eau qui dissout s’appelle vin et ainsi le vin est fait d’eau, laquelle étant bien cuite dans les grappes, fait tout. Et le vin est appelé le sang de la terre.

Python est tué par Phœbus avec des flèches, car l’interne agissant excite par-là l’externe ; l’humidité surabondante est détruite. Cela aussi signifie le Soleil philosophique, la médecine universelle qui a puissance sur tout et contre tous les venins.
Typhon est l’exhalaison sèche et chaude de la pierre dans ses entrailles, qui est la forme et l’agent.

La Gorgone est une vapeur humide qui est la matière est la matrice ; le premier, savoir Typhon, est une vertu semblable à celle du Vitriol minéral qui congèlent les mercures ou les vapeurs humides qu’ils ont appelés Gorgones.

Persée est un feu agissant qui, par une liqueur dissolvante, coupe la tête à Gorgone, du sang de laquelle est engendré le Soufre fixe, mais non pas le commun. Le Soufre volatil s’appelle Pégase ailé, ou volant par l’air ; ces deux substances fixes et légères, dont nous avons déjà parlé, sont appelées par Hermès le Ciel et la Terre, le Supérieur et l’Inférieur, lesquels, étant uniformes et contempérées ensemble, guérissent métaux et hommes.

Esculape est enseigné par Chiron de prendre le sang des Gorgones.

Cerbère à trois têtes, fils de Typhons et des Gorgones, sont les trois substances ou les trois principes auxquels et dans lesquels, par la chaleur du soleil, se résolvent toutes choses.

L’Hydre à sept têtes, Scylla avec six chiens, sont les sept métaux entre lesquels Mercure est le Dragon qui garde la pomme d’or.

Naïades sont les eaux vives.

Le larcin de Mercure signifie et le sceptre de Jupiter, et c’est la puissance absolue qu’elle acquiert par les degrés nécessaires à sa perfection.

Le trident de Neptune est l’union permanente des trois principes ont son sujet qui en son sa perfection.

Les flèches d’Apollon sont les rayons tingents du Soleil.

L’épée de Mars est la première couleur qui apparaît après la corruption comme une épée nue.

La ceinture de Vénus est le cercle diversifié de toutes couleurs qui se termine au rouge.

Le Soleil, ou le sel engrossé, est rendu fécond par la vie de l’Esprit du monde, dardant ses rayons sur la terre, cause la génération et l’entretien de toutes choses.

Le sang qui découla du côté droit de la tête de Méduse, et ressuscita Hippolyte qui avait été déchiré et traîné aux Enfers par les chevaux de Méduse, et il est aussi bon à toutes sortes de maladies ; mais le sang qui découla du côté gauche de la tête de Méduse est un venin très pernicieux.

Les douze travaux d’Hercule le sont les figures, les degrés et les opérations de l’Art, qui sont : premièrement la Calcination ; deuxièmement la Congélation ; troisièmement la Fixation ; quatrièmement la Dissolution ; cinquièmement la Digestion ; sixièmement la Distillation ; septièmement la Subtilisation ; huitièmement en la Séparation ; neuvièmement l’Incération ; dixièmement la Fermentation ; onzièmement la Multiplication ; douzièmement la Projection.

Hercule est le fils de Jupiter. C’est l’Artiste né sous une bonne constellation.

Alchmène, mère d’Hercule, laquelle est la prudence, Minerve qui est l’adresse, le fit allaiter par Junon pour obtenir l’immortalité. Junon est la nature aérienne d’où procède le nectar qui rend tout immortel. Il la blesse dans le tétin un coup de trident, c’est-à-dire qu’il fait la séparation des principes de cette humeur aérienne pour commencer son ouvrage, d’où viennent naître deux serpents qui lui firent la guerre dans son berceau, c’est-à-dire au commencement de son ouvrage, l’un desquels serpent est ailé et l’autre sans ailes. C’est le mercure et le soufre des philosophes, le mâle et la femelle, le Soleil et la Lune, tous deux de même origine et de même nature et source mercurielle qui, par les degrés de l’Art se doivent convertir en quintessence. Ce sont ces dragons de qui les Egyptiens faisaient mordre leur queue pour nous apprendre qu’ils se doivent réunir en un sujet. C’est de Gabritiusus et Beya, dont la conjonction matrimoniale engendre Latone qui, engrossée de Jupiter, c’est-à-dire des influences célestes, lui fera enfanté Diane, la blancheur des philosophes, qui puis après sert de sage-femme à la sa mère pour lui faire enfanter son Apollon qui est la couleur rouge.

Cette matière aérienne est encore la biche ailée à pieds d’airain et qui portaient des cornes d’or, que Euristé commanda à Hercule de prendre à la course, c’est-à-dire que la matière doit être volatile, qui toutefois contient la nature du fixe qui la fixe. Ce sont les cornes d’or, c’est-à-dire les rayons de son soufre, qui fixe la vivacité de son Mercure.

Le fleuve Alphée est l’eau mercurielle dont hercule se sert pour ôter la corruption des étables d’Augias, c’est-à-dire qui ôte la noirceur de la matière.

Les oiseaux Stymphales, défaits par Hercule, sont les esprits volatils de la matière qui se fixe sur leurs terres par la continuation du feu.

Les taureaux et les chevaux de Diomède, qui vomissent le feu, sont les soufres cachés de la terre minérale qui rendent subtil le baudrier d’Hyppolite. Reyne des Amazones que le Euristée commanda de lui apporter, c’est le cercle capillaire et diversifié qui paraît à la décoction de l’Elixir.

Anthée est le fils de la Terre. Hercule par trois fois le porta par terre, mais sa mère en le touchant au redoubla ses forces. il voulait faire de la tête d’Hercule le chapiteau d’une colonne du temple de Neptune son frère. Enfin Hercule l’éleva en l’air et, ainsi privé des secours de sa mère, il l’étouffa entre ses bras. Anthée est le géant qui prenait son origine du Mercure pourri par le mélange de l’eau et de la Terre philosophale.

La défaite des Pygmées, qui ne font la guerre qu’aux grues et qui voulurent venger la mort Anthée leur père, sont les couleurs qui poussent après avoir longtemps circulé.

Le fleuve Achéloüs est la matière de l’Elixir purgé de son hydropisie et de sa lèpre ou phtisie, c’est-à-dire de son eau étrangère et de sa terre. Il est l’eau mercurielle des philosophes, qui change continuellement de nature et de forme, se réduisant enfin en terre, représentée par le taureau qu’Hercule vainquit et dont il tira une corne d’abondance, c’est-à-dire un Elixir qui donna aux Nymphes pour multiplier.

Les Nymphes et Hespérides avaient dans leur jardin un pommier dont les pommes, toutes d’or, furent le douaire que Jupiter assigna à Junon en l’épousant ; et un dragon toujours vaillant en était le gardien. Hercule fut commandé de les enlever à, il ne sait où le trouver. Il consulta les Nymphes, qui sont les eaux douces, pour en trouver l’entrée. Elles le renvoyèrent à Nérée, Dieu marin, qui est une eau toute imprégnée de feu et de lumière ; et par le moyen de Prométhée qui est l’assistance des cieux, il lui découvre le lieu et le secret d’endormir le dragon, c’est-à-dire le fixer, pour emporter les fruits. Ce dragon est l’eau mercurielle qui garde les pommes Hespérides, c’est-à-dire qu’il cache en lui le véritable or des philosophes, et leur véritable Soleil qui, bien conduit arrête sa vivacité, l’endort et le fixe.

Calus était un voleur qui avait trois têtes ; il était fils de Vulcain. Il avait trois têtes, c’est-à-dire qu’il était le soutient des trois familles, la réunion du Sel, Soufre et Mercure, qui prend toutes sortes de formes. Il est fils de Vulcain, c’est-à-dire du feu, parce qu’il se doit extraire d’un autre mercure par le feu. Hercule la somme de sa massue, c’est-à-dire le fixe. Hercule tire le sanglier tout vif de la neige d’Erimonte, montagnes d’Arcadie, qu’il porte à Euristée, c’est-à-dire que l’ouvrage passe de la noirceur à la blancheur ; mais avant cela, Hercule fut obligé de tirer le Cerbère des enfers, que d’abord qu’il y eût vu le jour, il vomit Laconit, c’est-à-dire qu’il se changea de la corruption en une nature plus parfaite.

Le lion de Némée fut le soutien des travaux et le comble de la gloire d’Hercule.

Le serpent Hydra, né de l’eau mercurielle, a fait le commencement et la suite des travaux par ces changements. Après cette victoire, sa massue lui devint inutile : la seule des dépouilles lui suffit.

L’Hydre à sept têtes est la multiplication de son ouvrage. Notre enfant qui naît dans les eaux est cette eau mercurielle qui est tout notre secret. C’est le vaisseau d’Hermès qui contient tout ce qui lui est nécessaire.

Eurydice est cette terre mercurielle qui fait le souhait des sages philosophes. Elle est fille de l’Océan, duquel elle s’était engendrée, c’est-à-dire des eaux Orphée est le savant artiste des eaux, mais son trop mais trop précipitée, qui l’a reconduit.

Le Styx est le marais bourbeux qui naît de la dixième partie de l’Océan, et duquel s’était engendré l’Hydre que Hercule avait combattu. Le serpent qui blessa Eurydice est l’eau qui la dissout et la fait Entrer dans les enfers, c’est-à-dire qui l’a conduit dans la noirceur. Caron est le temps. Les quatre fleuves ténébreux qu’Orphée traverse sont des dissolutions. La Nuit dans son chariot est la matière ténébreuse en son chaos ; ces trois chiens sont les trois principes et Pluton le Dieu des richesses.

La chaste Diane sœur du Soleil, c’est cette terre feuilletée qu’Actéon, un autre téméraire, voulu découvrir dans son bain avant qu’elle le fût desséchée et fixée, et dont elle se vengea, lui donnant des cornes de cerf à la tête, qui firent sa confusion et causèrent sa mort.

Les champs Elyséens sont les terres feuillées. Eurydice, qui se trouve parmi les myrtes et les lauriers, représente cette âme végétante que le ciel infuse sur la matière, qui croît tous les jours par l’apposition de l’eau ne mercurielle qui la blanchit jusqu’à sa perfection.

Orphée captive Pluton et les dieux, qui sont les couleurs différentes qui succède au noir et ne se perfectionne qu’au rouge. Il eut tiré Eurydice des Enfers, si son impatience n’eût précipité son ouvrage : les excès de son amour fit l’excès de son feu. La Sagesse est le temps et la Prudence est la patience.

Daphné, nymphe fille du fleuve Pénée, est fille de l’eau et n’est que glace : elle est l’eau mercurielle des philosophes. A cause de la poursuite du Soleil, elle est changée en laurier, c’est-à-dire en couleur verte, qui fait l’entrée en sa perfection.

Saturne coupant génitoires du Ciel, les fit tomber dans la mer, d’où sortit une écume qui donna naissance à Vénus. Les nymphes élevèrent cette divinité naissante dans une conque marine. Elle ne fut pas plutôt sortie qu’elle s’essuya ses yeux et ses mains pour paraître plus belle à son arrivée dans l’île de Chypre. La terre fit éclore sous ses pieds les lys et les roses dont les Grâces lui firent une couronne ; les Heures lui donnèrent une robe déliée de toutes couleurs. Mercure fut le premier des dieux qui l’engrossa et elle en eut Cupidon. Mars en voulu faire autant, mais il y fut enchaîné est troublée par son mari Vulcain.

Vénus est l’eau mercurielle qui, découlant du ciel, apporte tout ce qui lui est nécessaire. Les nymphes qui l’élèvent sont les eaux douces qui lavent la terre et de la nourrissent dans une coquille de mer, c’est-à-dire un œuf philosophique. Les cheveux tout mouillés qu’après sa naissance elle est éponge de ses mains pour paraître plus belle sont les humidités qui se dessèchent en les congelant. Les fleurs que l’île de Colchos fait éclore à son arrivée, sont les trois couleurs mystérieuses, la noire, la blanche et la rouge qui, successivement, font éclater sa gloire. La robe de que lui donne les heures est le pourpre qui lui vient par le temps. Mercure se joint à elle, et ils ne font qu’une eau qui produit l’Amour : c’est l’Elixir. Mars qui voulu en jouir est une couleur imparfaite entre le rouge et le noir, que le Soleil découvrent par les filets de Vulcain, c’est-à-dire par la perfection qui se termine au soleil des philosophes par la force du feu.

Les eaux bourbeuses du Déluge engendrèrent ce venimeux serpent Python. Apollon, qui seul était destinée pour sa ruine, brisa son carquois sans lui rien faire ; mais enfin les ruisseaux de venin dont le monstre étaient rempli, s’écoulant par ses blessures, laissèrent le corps sans mouvement en lui ôtant la vie.

Le serpent Python est la matière ; il naît de la corruption des eaux ; il contient tout ce qu’il lui est nécessaire et même il est le vase de sa perfection. Apollon est la chaleur du soufre minéral dont la vertu est de tuer et de congeler son humide.
Les Egyptiens montrent la nécessité de la perfection du cercle, en la conjonction de ces deux extrémités, la tête et la queue.

Médée avait son chariot attelé de deux serpents.

Cadmus tue dans une fontaine le serpent qui avait dévoré ses compagnons, dont les dents, semées et cultivées dans leur terre, firent naître des hommes qui se défirent eux-mêmes, à la réserve de cinq, qui lui aidèrent à bâtir la ville de Thèbes, qui est la quintessence.

Esculape, pour venir d’Epidaure dans Rome, ne prît d’autres figures que celle d’un serpent. L’eau mercurielle est ce serpent se dévorant soi-même, s’engrossant et s’accouchant d’un autre soi-même.

Narcisse était le fils du fleuve Céphise et d’une nymphe marine. Le prophète Tirésias lui prédit qu’il vivrait longtemps s’il ne devenait pas amoureux de lui-même ; et comme ils étaient sortis d’un père qui n’étaient qu’eau il n’eut pas plutôt consulté son visage dans le cristal d’une fontaine, qu’il souhaita sa réunion à son principe et, comme un mourant dans les eaux, il fut converti en une fleur qui porte à son nom : et c’est la matière de l’Elixir.

L’hermaphrodite est le fils de Vénus et de Mercure ; il était mâle et son divertissement était les eaux ; et comme il se baignait, une naïade le surprenant l’embrassa, le retint et le convertit en elle-même ; leurs deux corps ne firent plus qu’un, qui porta alors leurs deux sexes et n’eut qu’un visage.

La matière de l’Elixir est mâle et femelle ; elle est le Soleil et la Lune, Gabritius et Beya, frères et sœurs, enfant d’un roi d’une île qui ne font qu’un corps, et un fils de roi beaucoup plus puissant que n’étaient leur père.

Atalante et étaient aussi fille d’un roi d’une île d’Arcadie ; elle surpassait en force et en vitesse tout ce qui se présentait pour courir avec elle. Etant prête à se marier, elle consulta apollon pour savoir quel mari elle devait prendre, et oracle lui répondit : fuient l’alliance des hommes, car ton mari fera que, sans mourir, tu perdras le visage. Hippomène, petit-fils de Neptune, demanda à Vénus assistance à son dessein : elle lui fit don de trois pommes d’or, cueillies au jardin des Hespérides. Ils coururent donc tous deux d’une vitesse non pareille, mais la beauté de la pomme jetée au milieu de la course, engagea Atalante à la ramassées ; elle en fit autant des deux autres, ce qui fit qu’Hippomène arriva le premier au bout de la carrière et fit d’Atalante le prix de sa victoire. Mais leurs empressements firent paraître la vérité de l’oracle, puisqu'en un instant ils se trouvèrent changés en Lion. Cela signifie que la vivacité du Mercure des philosophes se fixe par l’action de son Soufre, qui est de même nature et de même origine que lui, et tous deux, convertis en Elixir, ils font le Lion rouge des philosophes.

Climène était aussi fils de l’Océan et de Thétis, qui, engrossée des rayons du Soleil, engendra Phaéton qui, porté dans le chariot de son père, c’est-à-dire sur l’eau mercurielle, fut précipité d’un coup de foudre, c’est-à-dire noirci. Il y fut donné aux nymphes pour le purger et le laver, par les imbibitions, et furent changés en peuplier, c’est-à-dire se fixèrent avec lui.

Cygnus succède à cette métamorphose ; les noirceurs et les obscurités passées, ce roi, parents de Phaéton nouvellement blanchit, s’élève sur les eaux et chante la gloire de son trépas quand il se voit prêt de passer dans une autre nature plus parfaite et inaltérable.

Médée, éprise des feux de son nouveau conquérant, détruit elle-même ses enchantements par des charmes contraires. Par une soupe de miel, elle ferme les yeux au dragon qui n’avait pas baissé les paupières, et par la force de ses vers, les taureaux à pieds terrain qui vomissaient des flammes, baissèrent le col, se soumirent au joug et labourèrent le champ de Mars, où la charrue n’avait jamais entré. Et enfin, après tant de travaux, Médée devint le prix de sa victoire et la gloire de ces entreprises. Apprenez à connaître l’Ame du monde pour connaître le sujet de toutes les merveilles.

Zoroastre enseignait que les âmes des hommes, étant dans les cieux, avaient des ailes, et que par vieillesse les plumes venaient à leur tomber et elles se précipitaient ici bas dans les corps, et après être revenues, elles revolaient dans les cieux. Alors ses disciples, dans l’impatience de remonter séjour de béatitude, lui demandèrent un jour ce qu’ils pourraient employer pour les faire promptement renaître : en les mouillant, leur dit-il, dans l’eau qui découlent des quatre fleuves dont le Paradis terrestre est arrosé. Le mélange de l’eau et de la terre fait le sel, celui de la terre et de l’air fait le mercure. Le mercure est l’esprit et le véhicule de la nourriture, et le soufre est la forme et l’âme qui donne l’odeur et la saveur au sujet.

Le Sel universel fait le corps de l’Esprit universel, dont la force vivifiante s’appelle Phœbus, qui est le sel de l’air ; par la force des rayons du soleil, Jupiter ; et celle qui est dans la terre, Pluton.

Mon cher frère, lisez, méditez et prier le Dieu tout-puissant, qui est le véritable auteur de la nature, qu’il vous la fasse connaître ainsi que ses effets, et quand vous la connaîtrez, il ne vous sera point difficile de parvenir à la fin désirée.

Loué soit Dieu.

Amen.

FIN
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