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SPIRITUS MUNDI Quelques aperçus...*






LE SPIRITUS MUNDI


Le Spiritus Mundi, ou Esprit du Monde, ce « fluide universel » associé à la couleur verte, rosée céleste, lié aux notions d'Akasha et de Prâna de la Tradition hindoue ou au Ki de la Tradition chinoise, qu’il s’agit, au cours du Grand Œuvre, de capter… sorte d’essence astrale… reste, sous divers noms (Ether, Azoth, Lumière Astrale, Dissolvant Universel, Mercure des Sages, Serpent Vert, etc) qui n’en finissent pas d’embrouiller les pistes, l’un des arcanes  majeurs de notre Art. Le miroir alchimique qu’est la Lune nous le prodigue, nous le restitue, nous le reflète…

« Dérober le feu du ciel et le fixer », nous dit Magophon…

J’ai cru utile, dans le présent article, de rassembler divers extraits de divers auteurs, tous relatifs à ce fameux Spiritus Mundi. On s’en ferait ainsi une image plus nette, grâce aux concordances d’opinions qui, il va sans dire, sont singulièrement explicites…

Explicites ? 

Dès lors que l’on cesse d’imaginer que les symboles sont des sortes d’auberges espagnoles où l’on apporte tout et n’importe quoi, dès lors que l’on admette que l’Alchimie est autre chose – ou même bien plus – qu’une série de réflexions philosophiques ou intellectuelles, dès lors que l’on comprenne que Mère Nature est à la fois esprit et… corps, on peut concevoir que les « influences astrales » ne sont pas qu’une figure de style !  Tant pis pour les théoriciens, tant pis pour les amoureux du « logos » sans forme ni consistance.

Qu’on ne se méprenne pas !  L’Alchimie n’est pas qu’une affaire d’ondes – même si elle l’est aussi -, et ne se résume certainement pas à quelque échange de molécules… Mais, qu’on le veuille ou non, l’esprit et le corps – et certains ajouteront l’âme - participent au même projet…


L.A.T.

Notre-Dame de Paris - Portail de la Vierge
Le Bain des Astres - Condensation de l'Esprit Universel
Planche 18 du "Mystère des Cathédrales" de Fulcanelli
Dessin de Julien Champagne



EUGENE CANSELIET

"Les alchimistes et le fluide universel"

Article paru dans le numéro 2 de la revue "Atlantis" (1946)

1er extrait :  « L'alchimiste, - et, par ce vocable, nous entendons bien le philosophe qui se tient rigoureusement dans la voie du Grand Oeuvre, - l'alchimiste, disons-nous, dirige tous ses efforts vers la captation de l'esprit universel, dont il fera, dans sa création microcosmique, la source de vie et le facteur de perfection. L'adepte persévérant et infortuné, connu sous le pseudonyme de Cyliani (Silène), personnifie le spiritus mundi des vieux textes dans la nymphe de grande beauté qui est l'artisane de son succès laborieux, et qui lui parle, en songe, au pied d'un gros chêne :

Mon essence est céleste, tu peux même me considérer comme une déjection de l'étoile polaire. Ma puissance est telle que j'anime tout : je suis l'esprit astral, je donne, la vie à tout ce qui respire et végète, je connais tout. Parle: que puis-je faire pour toi »…

2ème extrait : « Peut-être cet appareil titanesque (le cyclotron) expliquera-t-il le miracle que l'alchimiste provoque sans le comprendre, et qui revient simplement à capter, avec le miroir idoine, ce fluide universel, appelé, dans la terminologie scientifique moderne, rayonnement cosmique. »


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VAN HELPEN

L'Escalier des Sages

(Livre 4ème - Chapitre 1 - De l'Elément de l'Air et de l'Air des Philosophes)

C’est l’Air dedans lequel l’esprit de Dieu était épandu sur les eaux devant la création du Monde, et c’est la lumière et l’Air dedans lesquels ce même Esprit est encore épandu présentement, et par lesquels et avec lesquels il pénètre toutes choses, et qu’il est partout présent.


L’Air est la matrice de la lumière et des influences des astres, lesquelles il attire à soi par une inclinaison amoureuse, et les porte (comme sur une charrette) aux lieux où le créateur et directeur de l’univers les a ordonnés.


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MAGOPHON

Hypotypose du Mutus Liber (Planche 3)




(...) Certains auteurs, et non des moindres, ont prétendu que le plus grand artifice opératoire consiste à capter un rayon de soleil, et à l’emprisonner dans un flacon fermé au sceau d’Hermès. Cette image grossière a fait rejeter l’opération comme une chose ridicule et impossible. Et pourtant, elle est vraie à la lettre, à tel point que l’image fait corps avec la réalité. Il est plutôt incroyable qu’on ne s’en soit pas encore avisé. Ce miracle, le photographe l’accomplit en quelque sorte en se servant d’une plaque sensible qu’on prépare de différentes manières. Dans le Typus Mundi, édité au XVIIe siècle par les PP. de la Compagnie de Jésus, on voit un appareil, décrit encore par Tiphaigne de Laroche, au moyen duquel on peut dérober le feu du Ciel et le fixer. Le procédé est on ne peut plus scientifique, et nous déclarons candidement que nous révélons ici sinon un grand mystère, du moins son application à la pratique philosophale.


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PIERRE VICOT

La Clé des Secrets de Philosophie 
(Livre Premier - Chapitre IV)


77.
La pierre n'est autre chose qu'une quintessence descendue du ciel en terre qui donne vie à toutes choses du monde : donc sa première origine est au ciel, et secondement et selon l’art dans l’or et l’argent, desquels il faut faire mariage, par le moyen des natures crues aux influences corporifiées, mais la voie est inconnue de plusieurs quoiqu’elle soit commune et devant les yeux d’un chacun.


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LIMOJON DE SAINT-DIDIER

Entretien d’Eudoxe et de Pyrophile


EUDOXE.

C'est beaucoup cependant, que vous connaissiez déjà de vous-même que ce passage a de la connexité avec celui que je viens de vous expliquer; c'est à dire que vous jugez bien que la femme qui est propre à la pierre et qui doit lui être unie, est cette fontaine d'eau vive, dont la source toute céleste, qui a particulièrement son centre dans le Soleil, et dans la Lune, produit ce clair et précieux ruisseau des Sages, qui coule dans la mer des Philosophes, laquelle environne tout le monde; ce n'est pas sans fondement, que cette divine fontaine est appelée par cet Auteur la femme de la pierre; quelques-uns l'ont représentée sous la forme d'une Nymphe céleste; quelques autres lui donnent le nom de la chaste Diane, dont la pureté et la virginité n'est point souillée par le lien spirituel qui l'unit à la pierre; en un mot, cette conjonction magnétique est le mariage magique du Ciel avec la Terre, dont quelques Philosophes ont parlé: de sorte que la source féconde de la teinture physique, qui opère de si grandes merveilles, prend naissance dans cette union conjugale toute mystérieuse.

PYROPHILE.

Je ressens avec une satisfaction indicible tout l'effet des lumières, dont vous me faites part; et puisque nous sommes sur ce point, permettez-moi, je vous prie, de vous faire une question, qui pour être hors du texte de cet Auteur, ne laisse pas d'être essentielle à ce sujet. Je vous supplie de me dire si le mariage magique du Ciel avec la Terre, se peut faire en tout temps; ou s'il y a des saisons dans l'année qui soient plus convenables les unes que les autres à célébrer ces Noces Philosophiques.

EUDOXE.

J'en suis venu trop avant, pour vous refuser un éclaircissement si nécessaire, et si raisonnable. Plusieurs Philosophes ont marqué la saison de l'année, qui est la plus propre à cette opération. Les uns n'en ont point fait de mystères; les autres plus réservés ne se sont expliqués sur ce point que par des paraboles. Les premiers ont nommé le mois de Mars, et le printemps. Zachaire et quelques autres Philosophes disent, qu'ils commencèrent leur oeuvre à Pâques, et qu'ils la finirent heureusement dans le cours de l'année. Les autres se contentent de représenter le jardin des Hespérides émaillé de fleurs, et particulièrement de violettes et de hyacinthes, qui sont les premières productions du Printemps. Le Cosmopolite plus ingénieux que les autres, pour indiquer que la saison la plus propre au travail Philosophique, est celle dans laquelle tous les êtres vivants, sensitifs, et végétables paraissent animés d'un feu nouveau, qui les porte réciproquement à l'amour, et à la multiplication de leur espèce, dit que Venus est la Déesse de cette Isle charmante, dans laquelle il vit à découvert tous les mystères de la nature: mais pour marquer plus précisément cette saison, il dit qu'on voyait paître dans la prairie des béliers, et des taureaux, avec deux jeunes bergers, exprimant clairement dans cette spirituelle allégorie, les trois mois du Printemps par les trois signes célestes qui leur répondent: Ariès, Taurus, et Gemini.


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ANONYME

 Le Banquet des Sages


1er extrait :  Au sortir de là les génies voulurent être payés. Ne sachant de quelle manière les satisfaire, ils me dirent que c'était de la monnaie de philosophes qu'il leur fallait et que cette monnaie était souffle de vent. Alors je leur soufflais trente ou quarante fois au nez, et ils furent contents. Ils me dirent que l'or ou l'argent, tout matériels qu'ils soient, sont faits de l'essence propre du vent.

2ème extrait :  « Vous ne doutez pas à présent de la réalité de l'œuvre, quoiqu'il y ait des savants qui en doutent et parce qu'ils n'ont pas vu la fontaine et l'origine de la nature et qu'ils ne savent pas que le vent est le premier principe des choses, car ces ignorants, quand ils veulent se moquer des sciences et les mépriser, disent que nous ne faisons que du vent, ne croyant pas si bien dire puisque enfin cette matière n'est que du vent. Mais ce vent est un vent gras qui souffle du côté du sud, qui charge les arbres de manne, les fleurs de miel et les herbes de rosée que l'aurore verse dessus au matin comme une pluie de diamants fondus et de rubis éclatants. »

3ème extrait :  C'est le vent ou l'air des cieux qui porte dans son ventre la fécondité du soleil, c'est la vapeur des éléments de la nature des eaux supérieures portant naturellement en son sein l'esprit de la lumière et le vrai feu de nature.

4ème extrait :  Or, il est certain que l'âme aspire à se rejoindre à son corps par le moyen de l'esprit. Aussi dans l'œuvre cette âme, qui n'est qu'une vapeur céleste et le véhicule des teintures et du feu astral, se condense en forme de larmes brillantes qui roulent sur le corps. L'esprit élémentaire, inférieur à l'âme, et d'une région plus basse, fait aussi la même chose, et en pressant le corps sur leurs ailes, relèvent dans l'air, se mêlent avec lui, le raréfient, le subtilisent, le dilatent en vapeurs, le font spirituel et lui inspirent la vie. Ce qui est assez exprimé par les larmes d'Hébé et d'Iris, par les baisers qu'elles vous donnèrent, tâchant même de vous enlever au ciel. Cet héroïque Hercule qu'Hébé appelle tueur de monstres, comme avec mépris, témoignant qu'il lui est à charge, c'est le feu auquel elle est mariée depuis qu'elle est sortie du corps, auquel feu elle préférait la société et l'union avec son corps, car ce feu ne fera que la promener du ciel à la terre et de la terre au ciel  jusqu'à ce qu'elle soit fixée dans le cœur de son cher amant, c'est-à-dire dans le corps auquel elle ne rend point visite sans lui apporter chaque jour de nouvelles faveurs ainsi qu'Hébé vous a promis, de ne vous venir voir sans vous apporter de nouveaux présents du ciel. « Mais pourquoi, lui dis-je, Hébé est-elle employée ici plutôt qu'une autre déesse ? » « C'est, me dit-il, par rapport à la rénovation qui est un des plus admirable effet de notre œuvre. Car cette vertu rénovatrice, ce n'est pas dans les éléments dilatés et raréfiés en vapeur, subtiles comme le ciel même. Cette vertu infuse du ciel même, et unie à l'âme, c'est notre Hébé et nos éléments très purs et très subtils qui font briller leur pureté dans les couleurs de l'arc-en-ciel, laquelle pureté élémentaire, est propre à recevoir et reçoit en effet cette vertu céleste et rénovatrice qui lui est infusée, car les éléments ainsi purifiés et brillants sont représentés par la nymphe Iris, messagère de Junon, déesse de l'air.


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EUGENE CANSELIET

L’Alchimie expliquée sur ses textes classiques


"Le rayonnement solaire le dissipe, la chaleur le volatilise, les nuages l'interceptent, le vent le disperse et l'empêche de se fixer, mais, par contre, les radiations lunaires le favorisent et l'exaltent. À la superficie de la terre, il s'unit à l'eau pure de la rosée qui lui sert de véhicule pour le règne végétal."


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EUGENE CANSELIET

L’Alchimie expliquée sur ses textes classiques


Point n’est besoin d’avoir acquis de grandes connaissances d’alchimie, pour se rendre compte que les gravures du Livre Muet traduisent des opérations au cours desquelles intervient, de façon décisive, l’énergie du cosmos. La source en est immense et l’apport tout-puissant, selon que le font aisément penser les gravures 4, 9 et 12, qui nous montrent le faisceau gigantesque du fluide aqueux projeté sur la terre, depuis le haut du ciel, entre les deux grands luminaires, le soleil et la lune.

Sans que nous craignions que certains esprits légers ne nous traitent de radoteur vieilli, nous soulignerons de nouveau l’indéniable évidence, que ces trois images nous offrent un couple d’alchimistes, spécialement heureux ; l’homme et la femme qui sont occupés à recueillir la rosée, fournie abondante et meilleure par le printemps, du bélier au taureau.


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EUGENE CANSELIET

L’Alchimie expliquée sur ses textes classiques
(Conjonction et Séparation)


Chacune des phases du Grand Oeuvre physique, qu’elle soit principale ou intermédiaire, possède ses limites bien marquée, et c'est pourquoi la purification ne doit pas être poursuivie, au-delà du moment où l'image stellée apparaît fortement empreinte dans la face supérieure du brillant longot, à la fois plane et circulaire.

En ces instants, l’alchimiste affermit son accession ; il est entré dans le domaine transcendant, dont nul ne prend souci à l’ordinaire. Non seulement il sait désormais que l’esprit du cosmos est de couleur verte, mais encore il a vérifié que l’insaisissable agent de la vie se montre néanmoins pondérable et, conséquemment, de matérielle gravité.


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MATHURIN EYQUEM

Le Pilote de l'Onde Vive


De toutes les influences qui tombent ici-bas, il n’y a que celles qui se font au temps que les Planètes ont des regards entr’elles, à chaque changement de quartier de la Lune, qui soient portées au centre, parce qu’elles tombent sur la Lune, qui a la propriété de les réfléchir, comme les rayons du Soleil sont réfléchis lorsqu’ils tombent sur un miroir, aux objets qui lui sont opposés, et leur communiquent leurs qualités...


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GRIMALDY

Œuvres Posthumes


En convenant que tout ce que les Philosophes disent de sublime au sujet du Nitre est vrai, il faut en même-temps convenir qu’ils entendent parler d’un Nitre aérien, qui est attiré en sel plus blanc que la neige, par la force des rayons du Soleil, & de la lune par un aimant qui attire l’esprit invisible, c’est là la magnésie des Philosophes, & l’agent dont ils composent leur dissolvant, ou mercure philosophique, qui ouvre le mixte jusque dans son centre pour avoir ce feu pur qui est l’âme & le principe de vie, & des actions de toutes choses, qui est en quelque façon la clef qui ouvre les portes secrètes pour décomposer le mixte & le réduire en son premier principe.


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FULCANELLI

Le Mystère des Cathédrales (Amiens)


Il importe donc de retenir que le soleil est le destructeur par excellence de toutes les substances trop jeunes, trop faibles pour résister à son pouvoir igné. Et cela est si réel qu’on a basé sur cette action spéciale une méthode thérapeutique pour la guérison d’affections externes, la cicatrisation rapide de plaies et blessures. C’est le pouvoir mortel de l’astre sur les cellules microbiennes d’abord, et les cellules organiques ensuite, qui a permis d’instituer le traitement photothérapique.

Et maintenant, travaillez de jour si bon vous semble ; mais ne nous accusez pas si vos efforts n’aboutissent jamais qu’à l’insuccès. Nous savons, quant à nous, que la déesse Isis est la mère de toutes choses, qu’elle les porte toutes dans son sein, et qu’elle seule est la dispensatrice de la Révélation et de l’Initiation. Profanes qui avez des yeux pour ne point voir et des oreilles pour ne point entendre, à qui donc adresserez-vous vos prières ?

Ignorez-vous qu’on ne parvient à Jésus que par l’intercession de sa Mère, sancta Maria ora pro nobis ? Et la Vierge est figurée, pour votre instruction, les pieds posés sur le croissant lunaire, toujours vêtue de bleu, couleur symbolique de l’astre des nuits. Nous pourrions dire beaucoup plus, mais nous estimons avoir assez parlé."


     *


ANONYME 

Les Récréations Hermétiques


Soyez donc assuré que sans l’eau ignée composée de la pure lumière du Soleil et de la lune, il vous sera impossible de vaincre les nombreux obstacles qui se multiplieront encore à vos regards, lorsque vous tenterez le passage de ce fameux Détroit qui conduit à la Mer des Sages, cette eau que quelques-uns nomment avec raison esprit universel et que l’Anglais Dickinson a suffisamment fait connaître, est d’une si grande vertu et pénétration, que tous les corps qui en sont touchés, retournent facilement à leur premier être.

J’ai déjà fait connaître que ce n’était pas l’eau de pluie ni de Rosée qui convenait à cette opération, j’ajouterai ici que ce n’est point non plus l’eau d’une espèce de champignon appelé communément Flos Coeli ou Fleur du Ciel et que l’on prend fort improprement pour le Nostoch des anciens, mais une eau admirable tirée par artifice des rayons du soleil et de la lune. Je dirai encore que les sels et autres aimants qu’on emploie pour tirer l’humide de l’air, ne sont bons à rien dans cette circonstance et qu’il n’y a que le seul feu de Nature dont on puisse ici se servir utilement. Ce feu renfermé au centre de tous les corps a besoin d’un certain mouvement pour acquérir cette pro­priété attractive et universelle qui vous est si nécessaire, et il n’y a dans le monde qu’un seul corps où il se trouve avec cette condition, mais il est si commun qu’on le rencontre partout où l’homme peut aller ; c’est pourquoi j’estime qu’il ne vous sera pas difficile de le rencontrer.

(On tirera grands avantages à comparer ce passage où est mis en valeur ce fameux nostoc, aux lignes qu'y consacre Fulcanelli dans son "Mystère des Cathédrales"; ou encore Eugène Canseliet dans son "Alchimie expliquée sur ses textes classiques" et ses "Deux Logis alchimiques"; ou aussi Grassot, dans sa "Lumière tirée du chaos"; ou Pierre Dujols, alias Magophon, dans son "Hypotypose du Mutus Liber"; et enfin Pernety, en divers endroits. - L.A.T.)

M. Bruno de Lansac, auteur du commentaire sur l’ouvrage ayant pour titre La lumière sortant des ténèbres, dit savamment que le feu vit d’air et que c’est aux lieux où l’air abonde le plus qu’il faut chercher le Soufre des sages ; car il appelle cette eau indifféremment soufre ou mercure, d’autant qu’elle contient l’un et l’autre et qu’elle jouit de leurs propriétés. Ce n’est cependant pas tout à fait à la lettre qu’il faut prendre ces paroles. Je recommande seulement de suivre attentivement cet auteur lorsque passant en revue les Règnes de la Nature il fait une démonstration précise de l’emploi et de l’utilité de cet élément pour l’entretien de chacun d’eux. Ce chapitre bien médité sera d’un grand secours aux amateurs de la science, et je ne puis trop les engager à en faire l’objet d’une étude particulière.

J’ai dit que la lumière était la source commune, non seulement des Éléments, mais encore de tout ce qui existe, et que c’est à elle, comme à son principe, que tout doit se rapporter. Le Soleil et les Etoiles fixes qui nous l’envoient avec tant de profusion en sont comme les générateurs ; mais la Lune placée intermédiairement, l’attrempant de son humidité, lui communique une vertu générative au moyen de laquelle tout se régénère ici-bas.

Tout le monde sait aujourd’hui que la lumière que la lune nous envoie, n’est qu’un emprunt de celle du Soleil, à laquelle vient se mêler la lumière des autres astres. La Lune est par conséquent le réceptacle ou foyer commun dont tous les philosophes ont entendu parler : elle est la source de leur eau vive. Si donc vous voulez réduire en eau les rayons du Soleil, choisissez le moment où la lune nous les transmet avec abondance, c’est-à-dire lorsqu’elle est pleine, ou qu’elle approche de son plein : vous aurez par ce moyen l’eau ignée des rayons du Soleil et de la Lune dans sa plus grande force.
Mais il est encore certaines dispositions indispensables à remplir, sans lesquelles vous ne feriez qu’une eau claire et inutile.

Il n’est qu’un temps propre à faire cette récolte des esprits astraux. C’est celui où la Nature se régénère ; car à cette époque l’atmosphère est toute remplie de l’esprit universel. Les arbres et les Plantes qui reverdissent, et les Animaux qui se livrent au pressant besoin de la génération, nous font particulièrement connaître sa bénigne influence. Le printemps et l’automne sont par conséquent les saisons que vous devez choisir pour ce travail ; mais, le printemps surtout est préférable. L’été, à cause des chaleurs excessives qui dilatent et chassent cet esprit, et l’hiver à cause du froid qui le retient et l’empêche de s’exhaler, sont hors-d’œuvre. Dans le midi de la France le travail peut être commencé au mois de mars et repris en septembre ; mais à Paris et dans le reste du royaume, ce n’est au plutôt qu’en avril qu’on peut le commencer et la seconde sève est si faible que ce serait perdre son temps que de s’en occuper en automne.

Il faut savoir maintenant que l’influence astrale se fait préférablement sentir vers le Nord ; que c’est vers le Nord que se tourne constamment l’aiguille aimantée, et que c’est aussi vers le Nord que les fluides Electrique, Galvanique et Magnétique portent tous leurs efforts, c’est donc aussi vers cette région que vous tournerez votre appareil, car l’expérience a prouvé que de tout autre côté vous ne trouveriez point cet esprit.

Il faut aussi que le ciel soit pur et qu’il n’ait point de vent, autre que la fraîcheur agitée de la nuit, car sans cela on n’obtiendrait qu’un esprit très faible et incapable d’action.

On peut commencer le travail aussitôt que le soleil est couché, et le continuer toute la nuit; mais, il faut le cesser lorsqu’il se lève, car sa lumière disperse l’esprit, et on ne recueille plus qu’un flegme inutile et nuisible.

Les Philosophes ont tenu jusqu’ici ces choses très secrètes ; ils n’en ont parlé que fort obscurément, et toujours sous le voile de l’allégorie. D’Espagnet, le Cosmopolite et quelques autres ont fait des des­criptions ingénieuses de la saison de printemps.

Nicolas Flamel, pour désigner la région du Nord, a feint un voyage à Saint-Jacques de Compostelle, d’où il est revenu avec un médecin juif converti qui, après lui avoir enseigné les plus grandes particularités de l’œuvre, mourut à Orléans où il le fit enterrer à Sainte-Croix.

On voit au ciel la Voie Lactée qui court du midi vers le Nord où elle forme deux branches dont la direction est variable en raison du mouvement de la terre, et dont la Boussole suit la variation. Cette voie lactée est appelée vulgairement le Chemin de Saint-Jacques, parce que les pèlerins la désignent ainsi, et qu’elle leur sert de guide pendant la Nuit pour leur grand voyage ; elle est aussi le guide du philosophe Hermétique qui la reconnaît dans le midi où elle prend sa source, et la suit vers le Nord où est son Embouchure. Le médecin juif converti est le Mercure qu’il trouve sur sa route, et qui  comme on le sait, révèle tous les secrets de l'Art,  quand on en est possesseur. Flamel le désigne comme médecin, parce qu’il purge les métaux de leur lèpre et qu’il est vraiment une médecine. Il en en fait un juif converti, parce que la Lumière prend sa source en Orient et qu’il en fait un juste emploi. Enfin, il le fait mourir à Orléans et enterrer à Sainte-Croix pour annoncer sa fixation : ce que la Croix marquant les quatre points Cardinaux de l’atmosphère montre plus positivement. C’est donc un mensonge de l’auteur du livre ayant pour titre Hermippus Redivivus tendant à accréditer son système imbécile, que la citation qu’il a faite du prétendu voyage de N. Flamel et qu’il ose appuyer de la relation qui lui en fut faite par deux Adeptes se disant ses amis et affirmant sa longue existence.

B.V. fait dire à Adolphe sortant d’un souterrain à Rome, et tenant à la main le petit Coffret de plomb renfermant la figure parabolique du vieil Adam : « Dans mon extrême ravissement, je regardai au midi où sont les chauds lions, et puis je me tournai au Nord où sont les Ours. »

Saint Didier, auteur du Triomphe Hermétique, dans sa Lettre aux disciples d’Hermès, dit que « l’étude de cette science est comme un chemin dans les sables où il faut se conduire par l’Étoile du Nord ».

Cette Etoile a toujours été considérée comme le guide certain de notre philosophie, et c’est elle qui conduisit les bergers à la Crèche où reposait le Sauveur du monde. Il y a des ouvrages intitulés L’Étoile ou philosophe du Nord, mais l’abus qu’on fait de cet emblème un trop grand nombre d’auteurs pseudonymes, pour se donner du relief et se faire rechercher, l’ont couvert de tant de défaveurs qu’il a beaucoup perdu de son prix.

Sachez toutefois que l’esprit astral étant le père nourricier de la pierre, il en faut recueillir une grande quantité. Cette récolte ne peut se faire en une seule fois, c’est pourquoi on y emploiera tout le temps que durera le travail qui est au moins de trois années ; car il ne faut pas s’en tenir à ce que disent les auteurs sur les temps, leurs discours n’étant que des tissus d’énigmes ou d’allégories dont je donnerai ailleurs l’explication. Revenons au principal Sujet de la Philosophie.


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ANONYME

Scholies


15e
L’Argile est la matrice naturelle et première du monde entier : l’Esprit astral en est la semence

16e
L’Esprit astral est sans équivoque la lumière du Soleil et des astres dont l’air et les deux sont remplis.

17e
Dans notre système terrestre, le soleil est le père de cet esprit, la Lune en est la mère.

18e
La Lune est dite la mère de l’Esprit astral, parce que sa Lumière vivifique tire sa source du Soleil.

19e
Cependant tous les astres y joignant leur lumière, son véritable nom est l’Esprit universel.

20e
Il faut que cet esprit qui est un feu, soit dis­sout par un autre feu, et devienne Eau.

21e
On recueille cet Esprit dans la grande mer des sages qui est l’air, par le moyen d’un acier magique qui est d’une même nature.

22e
Le feu central renfermé dans tous les corps est un acier magique.

23e
Ce mot magique vous fait voir que ce n’est point un véritable acier, mais qu’on ne l’appelle ainsi que par comparaison.

24e
Tous les corps qui ont vie attirent l’air pour leur nourriture. Le règne animal est celui où cette attraction se fait le plus visiblement.

25e
Aussitôt que l’esprit astral est attiré, il est réduit en  eau dont les sages font leur feu secret.

26e
Quoique tous les temps soient propres à cette attraction, le printemps est la saison la plus conve­nable, ensuite l’automne.

27e
A ces deux époques, la Nature se régénère, et l’air est plus chargé de cet esprit vital.

28e
La Lune étant la mère de cet esprit, ce n’est que quand elle luit qu’elle nous le donne.

29e
Par conséquent, plus sa lumière est grande, plus cet esprit est abondant.

30e
La Terre est ronde, et son mouvement est d’occident en orient.

31e
L’esprit repoussé vers les Pôles par ce mouve­ment, et ne trouvant son repos que vers le Nord, il s’y réfugie.

32e
Le Nord étant sa patrie, c’est dans cette région de l’atmosphère qu’on doit en faire la récolte.

33e
Aussitôt que le Soleil paraît sur l’horizon, il chasse l’esprit, il faut cesser le travail.

34e
Esaü vendit à Jacob son droit d’aînesse pour un plat de lentilles, il faut diviser ainsi sa terre.

35e
Il faut faire pleuvoir sur cette terre la rosée du ciel, c’est-à-dire l’esprit, et qu’elle en soit imbibée.


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CYALINI

Hermès dévoilé


Mon essence est céleste, tu peux même me considérer comme une déjection de l'étoile polaire.

Ma puissance est telle que j'anime tout : je suis l'esprit astral, je donne la vie à tout ce qui respire et végète, je connais tout. Parle: que puis-je faire pour toi  ?


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GOBINEAU DE MONTLUISANT

Explication très curieuse des énigmes et figures hiéroglyphiques, physiques, qui sont au grand portail de l'église cathédrale et Métropolitaine de Notre-Dame de Paris.


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PATRICK RIVIERE

De l'influence du rayonnement cosmique


Dans l'abondante littérature alchimique, force est de constater l'importance accordée aux rayons cosmiques stellaires (essentiellement soli-lunaires), telle que le reflètent par exemple, les planches 4, 9 et 12 du Mutus Liber d'Altus, ainsi que celle du Triomphe Hermétique, de L. de St Didier. Serait-ce uniquement dû à la présence des ultra-violets (U.V.) ? Bien qu'en effet ceux-ci soient filtrés par la couche d'ozone, les rayons cosmiques frappant l'atmosphère et la surface terrestre, engendrent régulièrement un certain nombre d'éléments - radioactifs ou non - et en particulier transmutent l'azote 14 en carbone 12 ou en carbone 14 radio-actif, avec production de protons et d'électrons. A cela s'ajoute encore le " vent solaire " particulièrement présent lors des éruptions se produisant au sein de l'astre diurne suivant un cycle de 11 ans, capable d'engendrer des répercussions électro-magnétiques sur notre planète.

Fort de l'intérêt que la littérature hermético-alchimique porte au Soleil : " Le Soleil fait tout " dit Hermès Trismégiste, qui ajoute encore : " Expose au Soleil et délaye la vapeur au Soleil... " Zozime le Panapolitain affirme que " Le moment pour entreprendre le Grand œuvre c'est celui de l'été, alors que le Soleil a une nature favorable pour l'opération. " Dans un traité paru en 1724,l'auteur anonyme écrit au chapitre IX, intitulé " Du Soleil, le vrai centre et le cœur du monde " : " Mais qui saurait concentrer les influences du Soleil... aurait trouvé le secret de la Nature pour la santé et pour les richesse. (...)



*


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