tag:blogger.com,1999:blog-21961275445319097082024-02-02T05:21:08.336+01:00Le Miroir AlchimiqueLe portail Saint-Firmin à la cathédrale d'AmiensLe Miroir Alchimiquehttp://www.blogger.com/profile/03138462213732119910noreply@blogger.comBlogger835125tag:blogger.com,1999:blog-2196127544531909708.post-11120640928820009052023-04-25T15:33:00.005+02:002023-04-25T15:45:32.206+02:00CANSELIET Préface de "Aspects de l'Alchimie Traditionnelle" de René Alleau.<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEixvvt6uvYvfsm77wTBURmLk9GNxuIPz3lQJB0dQeJE-nRd_HMFRKIFAch61HwrVyEhQuAea_I1I9fv20p8sLYzArzwzhP1SFgtl7-S0JKTy3rrg0XTZW0shgq0UdZa_KVBirBy551Ta7A2-wjWoAoilVL19sAr322fZrWfYKOqZn9taUBZ89HqImDC/s1050/medaille%20divina%20metamorphosis%20recto.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1050" data-original-width="898" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEixvvt6uvYvfsm77wTBURmLk9GNxuIPz3lQJB0dQeJE-nRd_HMFRKIFAch61HwrVyEhQuAea_I1I9fv20p8sLYzArzwzhP1SFgtl7-S0JKTy3rrg0XTZW0shgq0UdZa_KVBirBy551Ta7A2-wjWoAoilVL19sAr322fZrWfYKOqZn9taUBZ89HqImDC/w343-h400/medaille%20divina%20metamorphosis%20recto.jpg" width="343" /></a></div><p><br /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: x-large;">EUGÈNE CANSELIET</span></p><p style="text-align: center;"><br /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: x-large;">Préface de </span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: x-large;">"Aspects de l'Alchimie Traditionnelle" </span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: x-large;">par René Alleau</span></p><p><br /></p><p style="text-align: justify;">Depuis la naissance de l'Occultisme moderne, au siècle dernier, responsable, par son ignorance et sa vanité, d'une incroyable méprise, depuis longtemps déjà se faisait sentir le besoin d'une étude approfondie, qui exposât, savamment, sainement et clairement, le but et l’idéal de l'alchimie, ainsi que l'universalité de ses principes les plus élémentaires. Enfin, ce livre est né, et le voici, qui présente l'immuable science d'Hermès, sous les divers aspects traditionnels de l'unique et unanime Vérité, et qui, par suite, ne la monopolise pas, si nous osons dire, comme d'aucuns l'ont tenté, au profit de telle ou telle autre civilisation religieuse. Nul, mieux que René Alleau — et nous ne déclarons point cela parce qu'il est notre ami, disciple de Fulcanelli et fils de Science comme nous-même — nul, mieux que lui, ne pouvait traiter ce sujet d'actualité brûlante, en l'étendant au cadre immense du vieux monde, sous la lumière de ses connaissances étendues des antiques philosophies orientales. Son jugement nous apparaît d'autant plus sûr, son autorité d'autant plus grande, que, persuadé du fondement positif de l'alchimie, ainsi qu'il en est, sur notre terre, pour toute incontestable vérité, il a davantage vérifié, dans la matière, l'exactitude des enseignements traditionnels et, par elle, physiquement communiqué avec L'Esprit. Ainsi, éprouvons-nous un plaisir très réel dans le sentiment de collaborer modestement à une œuvre de salut et de charité, en écrivant ces quelques pages, où le lecteur, malgré l'impression première, décèlera vite l'harmonie les unissant intimement au texte, qu'elles précèdent dans le même sentier.</p><p style="text-align: justify;">Comme il est plus facile d’exposer ce que l'on connaît bien, on ne s'étonnera pas que nous entrions dans le vif même du sujet, auquel René Alleau ouvre l'accès pour le débutant, avec un souci du détail, de la précision et de la clarté, assurément jamais atteint avant lui. Que le lecteur nous pardonne, en conséquence, de l'entraîner, dès cette préface, au sein même de la philosophie alchimique parvenue à son plus haut degré de perfection, pour l'Occident, avec la pensée flamboyante du moyen âge chrétien. Selon que René Alleau le déclare en citant François Bacon, « l'antiquité est la jeunesse du monde », et c'est pourquoi, profondément, longuement, lui-même y pénètre et séjourne, afin de dissiper les épaisses ténèbres, qui enveloppent la Connaissance dans notre temps terriblement troublé et caduc.</p><p style="text-align: justify;">Avec lui, nous reprendrons tout d'abord les paroles de Nicolas Valois, de qui il nous semble inconcevable que les <i>Cinq Livres</i> manuscrits, depuis le milieu du XVe siècle, n'aient jamais été imprimés : « La Patience est l'eschelle des philosophes et l'humilité la porte de leur jardin. » Cette déclaration de l'adepte normand prend l'inestimable valeur d'un apophtegme de base, exprimant avec netteté les deux qualités, qui, avant toute autre, doivent être celles du chercheur et qui sous-entendent, chez lui, la force et la justice, dans tout le sens issu de ces deux vocables. Rien, selon nous, n'est plus propre à souligner les quatre vertus nécessaires, en l'art d'alchimie, que les femmes, sculptées debout, aux angles du tombeau rectangulaire, érigé sur l’ordre de la belle et très instruite Anne de Bretagne, « la bonne duchesse en sabots de bois », dans l'église des Carmes à Nantes, afin qu'il y reçût les restes de ses parents vénérés. Notre maître Fulcanelli a écrit tout ce qu’il était possible de révéler sur cette somptueuse demeure philosophale, sur ce mausolée miraculeusement soustrait à la fureur populaire de 1793, et réédifié, sous Louis XVIII, dans la cathédrale Saint-Pierre. Nous nous devons simplement de rappeler ici que le mors et sa bride, l'horloge médiévale et son aiguille unique, évoquent la Patience, avec l'idée du frein à toute précipitation, par les Anciens, considérée comme œuvre du diable : <i>praecipitatio a diabolo</i>. De même cette seconde créature de marbre, si pleine de virginal maintien, s'observant dans son miroir convexe et tenant un compas ouvert au-dessus du serpent qui expire à ses pieds, figure exactement l'Humilité, surtout avec le faciès de vieillard vénérable et barbu, lui tenant lieu d'occiput et la transformant elle-même en un Janus de nouveau genre.</p><p style="text-align: justify;">Janua est, en latin, la Porte. Si le Dieu romain à deux visages était, sur les voies publiques, celui des arcs voûtés de grandes dimensions, l'étrange bifrons de la reine Anne surveille toujours l'étroite entrée dont parle l'Evangile :</p><p style="text-align: justify;">« Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite ; car beaucoup, je vous le dis, chercheront à entrer et ne le pourront pas. »</p><p style="text-align: justify;">Voilà bien, précisément, l'accès exigu et dérobé offert au petit nombre, que René Alleau a su découvrir, sans ménager ses efforts et ses sacrifices, dans le double domaine de l'étude livresque et de l'expérimentation au laboratoire.</p><p style="text-align: justify;">De cette petite porte, un marquis italien du nom de Palombara, savant compagnon, en l'art d'Hermès, de l'étrange <i>roi</i> de Suède Christine*, voulut laisser l'instructive figuration dans le mur extérieur de sa magnifique villa romaine. </p><p style="text-align: justify;">*(Note de L.A.T. : "roi de Suède", et non "reine de Suède", est bien le titre réel de Christine, voulu par son père pour lui permettre de monter sur le trône).</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi5Zg2zGZ7JFsqJ-vs3z6dHZ7eFWgzL_RIpOxpFbKXE7iqGN7CWzDap3YUjNpd1CgVLrMq2lvWT7PkCC3zhEv0gIOqPwTsCulLxnFjc4OMWQPffso0BS5egfLGhL65uLY98CYnoN3dKxj9Ai9x1Fil-GqN3PpoG2ojheFpde442LQowXP5pQgHvn4t1/s730/villa%20palombara%20ter%20avec%20gardiens.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="451" data-original-width="730" height="396" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi5Zg2zGZ7JFsqJ-vs3z6dHZ7eFWgzL_RIpOxpFbKXE7iqGN7CWzDap3YUjNpd1CgVLrMq2lvWT7PkCC3zhEv0gIOqPwTsCulLxnFjc4OMWQPffso0BS5egfLGhL65uLY98CYnoN3dKxj9Ai9x1Fil-GqN3PpoG2ojheFpde442LQowXP5pQgHvn4t1/w640-h396/villa%20palombara%20ter%20avec%20gardiens.jpg" width="640" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">La Porte Magique du Marquis de Palombara, à Rome</td></tr></tbody></table><div><br /></div><br /><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEig_9ngqRTg-fJFoPKx6Ru5Q7vyk8LsSpPh7ucPpGXAt4B22Y-ehIT3ZfJSB_wwubmGFNug3NA1zs9VzoHOgc2jp6rlMd2-9T0zKU7uO7AHKPQEykW5Km8w6ZJxrI-lqFeL_F_TsS3jfPENdQs9FBb3oBT3Foa3Jn1afvbbUn_X71lOyzsR_kQHhCFB/s582/villa%20palombara%20ter.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="582" data-original-width="376" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEig_9ngqRTg-fJFoPKx6Ru5Q7vyk8LsSpPh7ucPpGXAt4B22Y-ehIT3ZfJSB_wwubmGFNug3NA1zs9VzoHOgc2jp6rlMd2-9T0zKU7uO7AHKPQEykW5Km8w6ZJxrI-lqFeL_F_TsS3jfPENdQs9FBb3oBT3Foa3Jn1afvbbUn_X71lOyzsR_kQHhCFB/w414-h640/villa%20palombara%20ter.jpg" width="414" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Détails de la Porte Magique</td></tr></tbody></table><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;">Par miracle, selon qu'il convenait pour un message de cette importance, le précieux grimoire du gentilhomme-adepte, sous la forme du seul chambranle de pierre, nous reste, à Rome, dissimulé dans le square Victor-Emmanuel, après avoir échappé à la démolition du somptueux logis. Demeure, initiatique entre toutes, dont une plaque de marbre, au-dessus de la grande porte, précisait la transcendante destination par cette phrase latine, ponctuée du millésime 1680 :</p><p style="text-align: center;"><i>Villae Ianuam Tranando Recludens Iason Obtinet Locuples Vellus Medeae </i></p><p style="text-align: center;">"Jason, en poussant la porte de la villa, découvre et conquiert la précieuse toison de Médée"</p><p style="text-align: justify;">Les initiales des mots latins de cette phrase suggestive, rapprochées dans l'ordre où elles se trouvent, reproduisent, comme on le voit, le vocable <i>vitriolum</i>, vitriol, lequel désigne l'agent chimique secret, jouant un rôle capital dans le Grand Œuvre philosophal. Il convient, à ce propos, que nous soulignions, ainsi que, de son côté, René Alleau n'y manque pas très pertinemment, la confusion que provoque trop souvent la lecture des vieux auteurs, faite de manière superficielle ou avec idée préconçue. Que le curieux instruit y relève, par exemple, les termes mercure, soufre, aigle noir et lion rouge se succédant en quelque passage ou la pratique est serrée de plus près, aussitôt il traduira : Hg + S = HgS. Ce qui revient, pour lui, à triturer au mortier, jusqu'à extinction, du vif-argent et de la fleur de soufre, obtenant ainsi du sulfure mercurique, appelé autrefois, par les spagyristes, éthiops minéral. Voilà l'aigle noir expliqué par cette masse amorphe très obscure, qui, sublimée dans une cornue avec allonge et récipient, se transformera, sur les parois froides, en une poudre rouge. Par ce cinabre artificiel, par ce vermillon qui n'est qu'une variété, allotropique et rutilante, du précédent sulfure noir, à son tour, le mystère du lion rouge est parfaitement dissipé. Ainsi, le profane savant croira-t-il avoir définitivement percé le sens d'un passage d'apparence abstruse, et qui ne constituait, à ses yeux, qu'un problème primaire d'une étonnante simplicité.</p><p style="text-align: justify;">On verra, dans la troisième partie d'« Aspects de l'Alchimie traditionnelle » ce que sont, chez les alchimistes, ce mercure, ce soufre et même la matière première. Pour nous, il ne nous apparaît pas inutile d'insister sur les grossières erreurs d'interprétation commises par des hommes éminents et de savoir aussi grand qu'incontestable. Le modèle, le plus frappant parce que de certaine importance, nous est fourni par un « numéro hors-série », volume XXXVII, avril 1948, de la revue <i>Biologie Médicale</i>, éditée par Specia. Il comporte un seul article, de 59 pages, dû à M. Paul Chevallier et intitulé <i>La Table d'Émeraude</i>, <i>secret de la préparation de l'acide sulfurique</i>. Ce sous-titre résume tout l'opuscule, ramenant au niveau inférieur des formules entassées dans les recueils de secrets, ce texte qui demeure à la fois le plus ancien et le plus considéré parmi les classiques de l'alchimie, et dont les phrases sont si souvent citées chez les vieux auteurs, à la manière de versets évangéliques, suivant leur rapport propre avec la phase examinée dans le processus du labeur physique. L'Émeraude des philosophes, c'est-à-dire la gemme précieuse qui orne le front de Lucifer et dans laquelle sera taillé le Graal, celle-là même encore de la bague de Peau d’Âne, est biffée d'un trait de plume, n'existe plus et a cédé la place au sulfate ferreux, au vitriol vert ou couperose du commerce...</p><p style="text-align: justify;">Ce n'est pas ici le lieu que nous réfutions, point par point, l'étude de M. Paul Chevallier, d'ailleurs fort bien conduite et disposée, pleine d'érudite conscience, publiée enfin dans un décor de documents et d'images reproduits de livres anciens, qui fait de cette plaquette, en tout état de cause, un document curieux qu'on recherchera. Tout le malentendu, au reste, ressort de la déclaration que le distingué professeur à la Faculté de Médecine fait au chapitre IV, avant de commencer sa traduction littérale de la Table d'Émeraude :</p><p style="text-align: justify;">« L'idée directrice doit être : le texte latin n'est obscur et philosophico-mystique que pour les non-initiés ; les initiés y trouvent une formule chimique de lecture aisée. »</p><p style="text-align: justify;">Que n'eût pas été la réaction indignée des Eliphas Levi, des Papus, des Guaita et de tutti quanti, s'ils s'étaient vu reléguer, de la sorte, parmi les non-initiés! René Alleau met tout le monde d'accord, mages, chimistes, voire hyper-chimistes, qui, de toute évidence, ne tireront jamais quoi que ce soit de réel des traités les plus véritables : « A cet égard, écrit-il, ni les critiques « rationalistes », ni les auteurs « de l'école occultiste » contemporaine ne semblent se soucier des équivoques et des erreurs qu'entraînent, inévitablement, des interprétations « chimiques » ou « mystico-morales ».</p><p style="text-align: justify;">Nous n'y ajouterons rien, pour notre part, sinon que le vitriol des philosophes, s'il est bien un sel, doit sa couleur verte au fluide cosmique, au <i>spiritus mundi</i> des alchimistes, qu'il retient après l'avoir reçu du mercure des sages. Ce dernier est l'aimant de Philalèthe, la parcelle du chaos primordial que le Père a laissée sur la terre à la disposition des hommes de bonne volonté, le corps unique par lequel Il fait à l'Élu le don de son Fils.</p><p style="text-align: justify;">La notion philosophique de l'esprit universel est sincèrement éveillée, en une claire similitude, par Etteilla, que rien ne rebutait, ni la sotte curiosité des fâcheux, ni même la désolante abjection d'un peuple se donnant carrière :</p><p style="text-align: justify;">« Cette première matière semble assez bien être cette « légère mousse qui croît avec le temps sur les vieux toits de chaume et sur les ruines des édifices. » (<i>Les Sept Nuances, de l'Œuvre</i>, page 3).</p><p style="text-align: justify;">Quel singulier alchimiste il fut (sous ce nom d'emprunt formé de son patronyme Alliette lu à rebours) coiffeur de son état, 48, rue de l'Oseille, dans le Marais et s'intitulant « professeur d'algèbre, astro-philastre et restaurateur de la cartomancie pratiquée chez les Egyptiens » ! Il se disait disciple du comte de Saint-Germain, qu'il affirmait être « le vrai et unique auteur du « Philalèthe » et de qui il annonçait le voyage à Paris, en 1787 ou 88 au plus tard, encore que le mystérieux personnage fût décédé, croit-on, en 1784. Voici en quels termes il invoque son puissant maître, avec qui il est tout de même indéniable que Louis XV et Mme de Pompadour, nonobstant la rigoureuse étiquette de l'époque, soupaient intimement en de longues soirées, allant jusqu'à lui réserver un appartement tout auprès d'eux pendant leurs courts déplacements en province :</p><p style="text-align: justify;">« Agréé de la Rose + Croix, savant et sage Saint-Germain, le favorisé de bientôt soixante-cinq lustres, qui m'avez confié la première éducation de l'une de vos parentes, rendez-vous à ma prière en m'aidant de vos sages conseils à éclairer, sur les hautes sciences, mes inestimables contemporains. »</p><p style="text-align: justify;">Quant à la corporification du fluide universel, l'image offerte par Etteilla se montre en accord avec le choix que les vieux auteurs, avant lui, firent du Nostoc, dans le même but. On connaît cette algue terrestre, qui, au printemps, apparaît soudain dans les allées des jardins, telle une sorte de gelée gluante et vert sombre. Elle s'y évanouit, d'ailleurs, aussi rapidement, sous les rayons du soleil, sans laisser la moindre trace, quel qu'en ait été le volume parfois très important. Où ce cryptogame prend-il l'humidité qui le forme et le colore et par laquelle il se prête si parfaitement à l'analogie philosophique ? Celle-ci, en effet, lui fait partager, avec l'émeraude des Sages, les expressions nombreuses qui les signalent dans les traités : Crachat de mai, crachat de lune, archée du ciel, vitriol végétal, beurre magique, écume printanière, fleur du ciel, graisse de rosée, purgatoire des étoiles, trône de la terre, etc... L'étymologie, que nous tirons du grec, est à retenir en tout cas, pour laquelle nous séparons le vocable en ses deux syllabes nos et toc ; la seconde reproduisant le substantif <i style="text-align: left;"><span style="font-family: Symbol; font-size: 11pt; font-variant-caps: small-caps; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;">TokoV</span></i>, tokos : enfantement, naissance ; la première, le génitif de <span style="font-family: Symbol; font-size: 11pt; text-align: left;">nooV</span>, c'est-à-dire <span style="font-family: Symbol; font-size: 11pt; text-align: left;">NooV</span>, noos : de l'esprit. "Le Nostoc serait donc, littéralement, la génération de l'esprit. C'est bien ce que l'artiste vérifie — pour peu que les conditions extérieures de travail soient respectées — au cours des réitérations du premier œuvre, dans le bel émail vert olive qu'il recueille et qui lui révèle également que le rayonnement cosmique est pesant et odoriférant. Cette matière subtile possède, en vérité, la pondérabilité du Christ incarné, sa couleur verte et son odeur qui est celle de la fumée de l'encens.</p><p style="text-align: justify;">Il est facile de s'imaginer quel agent thérapeutique constitue l'émeraude des philosophes, de la sorte chargée de l'esprit cosmique, qui, maintenant l'harmonie du monde, la conservera ou la rétablira dans le microcosme humain menacé de déséquilibre ou livré à l'anarchie. L’analogie est complète, puisque, au siècle dernier encore, les savants considéraient la nostocacée de nos prairies comme un remède contre le cancer. Au demeurant, nous ne laissons pas d'être frappé de l'irrésistible attraction, qui conduisit M. Paul Chevallier, spécialiste de la pathologie cancéreuse, à effectuer, sur la Table d'Émeraude d'Hermès, son étude assez considérable, malheureusement restée dans le domaine spagyrique.</p><p style="text-align: justify;">Nous avons parlé de conditions extérieures d'exécution manuelle ; qu'on sache bien qu'elles résident dans la triple influence, astrale, atmosphérique et humaine. Dans le Grand Œuvre, la saison et l'état de la lune jouent un rôle primordial, ainsi que la pureté et le calme du ciel, selon que le soulignent ces deux passages catégoriques de deux excellents auteurs :</p><p style="text-align: justify;">« Pour le Bélier et le Taureau, ainsi que les Jumeaux qui sont en œuvre, l'un au-dessus de l'autre, et qui règnent au mois de mars, d'avril et de mai, ils apprennent que c'est dans ce temps-là que le sage alchimique doit aller au-devant de la matière, et la prendre à l'instant qu'elle descend du ciel et du fluide aérien. » (<i>Explication très curieuse des Enigmes et Figures de Notre-Dame de Paris</i>, par Esprit Gobineau de Montluisant.}</p><p style="text-align: justify;">« Tu prends du feu, consyderant toutes foys, l'estât de la lune, pour ce que c'est de grande conséquence. l'ay oui d'iceulx qui vieulx sont dans l'art, et ont expérience, que choisissant d'avoyr le feu sus le desclin de la lune, la claïrté du feu vient à manquer tellement quellement icelle lune manque d'esclat. En le faicsant, consydère sur toutes chouses les seignes de pluye, ce qui seroyt grand dangier, et tu les lairras passer... » (<i>Les Troys Libvres de l'Art du Potier</i>, du cavalier Cyprian Piccolpassi)</p><p style="text-align: justify;">Notons surtout que le singulier maître potier de la terre de Durante n'envisage pas, en cet endroit, le feu vulgaire du fourneau ou de la lampe, mais celui que les adeptes s'accordent à qualifier de philosophique et de secret.</p><p style="text-align: justify;">Il ne nous apparaît pas inopportun maintenant de fournir un témoignage historique de réalisation scientifique de la Pierre philosophale, si ce n'est dans sa vertu de Médecine Universelle, tout au moins lorsqu'elle est orientée vers le règne minéral, dans sa propriété de transmuer en or les métaux inférieurs. Pour cela, nous donnons, immédiatement après cette préface, la photographie de la gravure reproduisant, d'après l'original, dans un traité de Jean-Joachim Bêcher, la médaille que fit frapper, en 1648, l'empereur d'Allemagne Ferdinand III, que plusieurs personnages très savants des XVIIe et XVIIIe siècles purent examiner à loisir et dont il n'est pas impossible qu'elle soit toujours conservée en quelque musée germanique. Ce monarque, très instruit dans les sciences naturelles, voulut attester de cette manière la transmutation exécutée par lui-même, à Prague le 15 janvier 1648, avec la poudre de projection d'un alchimiste venu de Vienne, non sans qu'il eût pris auparavant toutes ses dispositions afin de n'être pas trompé. C'est ce que nous annonce l'exergue de l'avers, dont Lenglet-Dufresnoy, au tome second de <i>L'Histoire de la Philosophie hermétique</i>, a fourni l'image dépouillée de sa grâce originale, comme on le verra en la conférant avec notre document emprunté, nous le précisons, au <i>Tripus hermeticus fatidicus pandens oracula chimica Johannis Joachimi Becheri</i> ; <i>l’Oracle hermétique qui dit l'avenir, ouvrant les sanctuaires chimiques</i>. Les deux lignes parallèles, séparant les deux plans, y indiquent, grandeur nature, soit 8 millimètres, l'épaisseur de la pièce (nummi crassities) dont le diamètre mesure 6 centimètres et demi dans la réalité. Voici la traduction de la légende qui couvre le revers et que Lenglet-Dufresnoy de rendre :</p><p style="text-align: justify;">« COMME CET ART EST CELUI D'UN TRES PETIT NOMBRE D'HOMMES, AINSI RAREMENT IL PRODUIT AU GRAND JOUR. DIEU EST LOUE ETERNELLEMENT, QUI NOUS COMMUNIQUE UNE PARTIE DE SON INFINIE PUISSANCE A NOUS SES PLUS VILES CREATURES. »</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgJqwrW_omNnNHtbopRIGro1fYSmhWUZMsubNrsGl0Y2Nz2tu_ocRdYgvxcRsWOoc_C5FOTr5q16DhlkrOBK5RAP-PL-DVoP0aeD0E32hKBc1ApO_PZjn6Xw3zyDynPtp6uuXG55mSuh4OAeh6Vt4yRkK92GuHkiTkBtjeEe7e8FcV2514QosnPAoWA/s2388/medaille%20divina%20metamorphosis%20recto%20bis.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2388" data-original-width="1373" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgJqwrW_omNnNHtbopRIGro1fYSmhWUZMsubNrsGl0Y2Nz2tu_ocRdYgvxcRsWOoc_C5FOTr5q16DhlkrOBK5RAP-PL-DVoP0aeD0E32hKBc1ApO_PZjn6Xw3zyDynPtp6uuXG55mSuh4OAeh6Vt4yRkK92GuHkiTkBtjeEe7e8FcV2514QosnPAoWA/w368-h640/medaille%20divina%20metamorphosis%20recto%20bis.jpg" width="368" /></a></div><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;">La vignette de Becher est accompagnée, en regard, d'une note latine qui achève de nous exposer les circonstances de la divine métamorphose :</p><p style="text-align: justify;">« Cette pièce d'or, qui vient de vif-argent transmué en or par, le moyen d'une teinture dont une partie avait teint dix mille parties, est conservée, en souvenir, dans le Trésor impérial. L'Empereur rédigea lui-même l'inscription, comme il fit, de sa propre main, la projection avec la teinture remise par Richthausen, nommé encore baron du « chaos. »</p><p style="text-align: justify;">Baron du Chaos ! ne doutons point que ce singulier titre nobiliaire ne reflète la sagesse hermétique de l'adepte, par le rappel de la matière première, laquelle demeurera la base des opérations. Etudiant cette « constellation » dans le domaine psychologique, qu'il a spécialement exploré, pendant dix années, à travers les religions, René Alleau évoque le drame, en citant Antonin Artaud. Il souligne, en un autre endroit, cette « perturbation de l'équilibre du mécanisme logique de la conscience profane », matière première et, conséquemment, chaos du Grand Œuvre sur le plan mental et spirituel, que l'alchimiste ne saurait abandonner sans qu'il revînt aussitôt aux manipulations ordinaires des manuels de chimie.</p><p style="text-align: justify;">Là réside l'explication ésotérique de certaines œuvres poétiques, la justification des poètes inspirés, qualifiés de maudits. Quelle insondable névrose s'attache aux visions des malades observés par le professeur C.G. Jung, parmi lesquels certains, quoique ignorant jusqu'à l'existence de l'alchimie, décrivent des images presque calquées sur celles des plus rares volumes ! Rappelons, à ce propos, avec Yves Duplessis, « le sens gnostique du tourbillon de vie qui dévore les ténèbres » (<i>Le Surréalisme</i>), et qui pourrait expliquer, par exemple, le sonnet de Rimbaud, consacré à ces Voyelles non sans rapport cabalistique avec la <i>Poussière de Soleils</i> de Raymond Roussel. André Breton et Jean Ferry ont étudié, très exactement, cette pièce de théâtre acroamatique, dans les <i>Cahiers de la Pléiade</i> de l'été 1948 ; le premier surtout en une exégèse magnifique, savante et décisive, sous le titre : <i>Fronton Virage</i>.</p><p style="text-align: justify;">Dans quel subconscient insoupçonné et vertigineux, l'adolescent du collège de Charleville, que l'avenir promettait à la double réputation, de voyou pour les uns ou de voyant pour les autres, où Rimbaud puisa-t-il les indications opératoires de ces deux vers ?</p><p style="text-align: justify;">« A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu, voyelles, Je dirai quelque jour vos naissances latentes. »</p><p style="text-align: justify;">Quand le jeune poète eût pu suivre l'harmonie colorée du prisme, quand, à coup sûr, il ignorait tout de l'élaboration physique au foyer, quelle divine illumination lui fit choisir les trois couleurs principales de la Grande Coction, à savoir, le noir, le blanc et le rouge ; le vert du vitriol ; puis le bleu du mercure ? Il se trouvait pourtant bien éloigné encore de cette « paix des vides »...</p><p style="text-align: justify;">« Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux. »</p><p style="text-align: justify;">Le dernier vers du sonnet fameux chante le petit poisson d'Hermès, l'Ichthys des catacombes chrétiennes, la rémore des vieux alchimistes, cette pastille, minuscule eu égard à la masse minérale engagée, qui en est la partie sulfureuse, purissime et spirituelle, recueillie, laborieusement, au cours du second œuvre, et dont la cassure s'offre superbement brillante et violacée :</p><p style="text-align: justify;">— O l'Oméga ! rayon violet de ses Yeux !</p><p style="text-align: justify;">Eugène CANSELIET. Savignies, décembre 1952.</p><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjmWqVok1N4eetKm4WGuaJg-UewTdFx2QiuI5NVQNQ_fArJgnb3Ba641CrfRBwXi2ZVxzgzaiOjiTn3vAB0OsLd7UIaHE5cPnKZNiISjco84ErMRvuU0Gzq7J3KOFUtHgT67q1dkAJsFGknK8oARF2KO9zxxPtOjo3TYGjLnP1mvA7-vttJ-KBCVWNR/s847/alleau%20couverture%20bis.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="847" data-original-width="532" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjmWqVok1N4eetKm4WGuaJg-UewTdFx2QiuI5NVQNQ_fArJgnb3Ba641CrfRBwXi2ZVxzgzaiOjiTn3vAB0OsLd7UIaHE5cPnKZNiISjco84ErMRvuU0Gzq7J3KOFUtHgT67q1dkAJsFGknK8oARF2KO9zxxPtOjo3TYGjLnP1mvA7-vttJ-KBCVWNR/w402-h640/alleau%20couverture%20bis.jpg" width="402" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Disponible en librairie</td></tr></tbody></table><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><br />Le Miroir Alchimiquehttp://www.blogger.com/profile/03138462213732119910noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2196127544531909708.post-51587070528142822252023-03-29T10:51:00.002+02:002023-03-29T10:52:08.671+02:00ORSCHALL Sol Sine Veste (L'Or Nu) ou Trente expériences sur la couleur pourpre tirée de l'or.<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiB18Zk80ISCxHjJa4uQqYNFVYDXEYjFah2tftCGV5eUXkMYW26e6DXcExocKpsMr5m7gEIpYzMj34mXfsndw3IyXdzfDbvXZA7ItmjcCeMSsSKtvpnqFm8XyLDtGFVHqJQaj1tvO_b3J0rN1ymdWTttc4Uk6JgdURC0cYJjMCPJH4_u35jI-I9RXmP/s626/rubis%2001.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="417" data-original-width="626" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiB18Zk80ISCxHjJa4uQqYNFVYDXEYjFah2tftCGV5eUXkMYW26e6DXcExocKpsMr5m7gEIpYzMj34mXfsndw3IyXdzfDbvXZA7ItmjcCeMSsSKtvpnqFm8XyLDtGFVHqJQaj1tvO_b3J0rN1ymdWTttc4Uk6JgdURC0cYJjMCPJH4_u35jI-I9RXmP/w400-h266/rubis%2001.jpg" width="400" /></a></div><div style="text-align: center;"><br /></div><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span class="Apple-style-span" style="background-color: #fafcff; line-height: 19px;"><span class="Apple-style-span" style="color: #2a2a2a;"></span></span></span><br /><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span class="Apple-style-span" style="color: #2a2a2a;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: x-large;">SOL SINE VESTE </span></span></span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span class="Apple-style-span" style="color: #2a2a2a;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br /></span></span></span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span class="Apple-style-span" style="color: #2a2a2a;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">(LE SOLEIL SANS VÊTEMENT ou L'OR NU)</span></span></span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span class="Apple-style-span" style="color: #2a2a2a;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br /></span></span></span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span class="Apple-style-span" style="color: #2a2a2a;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">OU</span></span></span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span class="Apple-style-span" style="color: #2a2a2a;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br /></span></span></span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span class="Apple-style-span" style="color: #2a2a2a;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: x-large;">TRENTE EXPÉRIENCES</span></span></span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span class="Apple-style-span" style="color: #2a2a2a;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br /></span></span></span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span class="Apple-style-span" style="color: #2a2a2a;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Pour tirer la couleur pourpre de l’Or</span></span></span></div><div style="font-size: 12px; text-align: center;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span class="Apple-style-span" style="color: #2a2a2a;"><br /></span></span></div><div style="font-size: 12px; text-align: center;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span class="Apple-style-span" style="color: #2a2a2a;"><br /></span></span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span class="Apple-style-span" style="color: #2a2a2a;"><div><span style="font-size: medium;">Avec</span></div><div><br /></div><div>Quelques conjectures sur le destruction de l'Or,</div><div>et une instruction pour faire dans la plus grande</div><div>perfection de faux Rubis ou du Verre rouge</div></span></span></div><div style="font-size: 12px; text-align: center;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span class="Apple-style-span" style="color: #2a2a2a;"><br /></span></span></div><div style="font-size: 12px; text-align: center;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span class="Apple-style-span" style="color: #2a2a2a;"><br /></span></span></div><div style="font-size: 12px; text-align: center;"><br /></div><div style="font-size: 12px; text-align: center;"><div style="font-size: medium;"><span class="Apple-style-span" style="background-color: #fafcff; color: #2a2a2a; line-height: 19px;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif" style="font-size: large;">Johann Christian ORSCHALL</span></span></div><div><br /></div></div><div style="font-size: 12px; text-align: center;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span class="Apple-style-span" style="color: #2a2a2a;"><br /></span></span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span class="Apple-style-span" style="color: #2a2a2a;">1684</span></span></div><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span class="Apple-style-span"><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: center;">Traduit de l'allemand par le baron Holbach en 1752</div><div style="text-align: center;">(Traduction retranscrite avec l'orthographe du français moderne)</div></span></span><br /><span class="Apple-style-span" face="Verdana, Tahoma, Arial, sans-serif" style="color: #2a2a2a;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: 12px; line-height: 19px;"><br /></span></span><br /><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, Tahoma, Arial, sans-serif" style="background-color: #fafcff; color: #2a2a2a; line-height: 19px;">PRÉFACE</span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, Tahoma, Arial, sans-serif" style="color: #2a2a2a; line-height: 19px;"><br /></span></div><span class="Apple-style-span" face="Verdana, Tahoma, Arial, sans-serif" style="background-color: #fafcff; color: #2a2a2a;"><div class="surlignable"><div class="texte" style="border-bottom-color: rgb(176, 176, 176); border-bottom-style: solid; border-bottom-width: 1px; border-bottom: 1px solid rgb(176, 176, 176); line-height: 1.6em;"><div style="text-align: justify;">Je vais vous communiquer, cher lecteur, quelques expériences sur l’or qui pourront contribuer également à votre plaisir et à votre utilité ; elles ont pour objet la destruction de ce métal qu’on a tant cherchée de nos jours et qu’on cherchera vraisemblablement encore longtemps.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Si vous me demandez ce que je pense de cette opération, je vous répondrai que je ne la nie ni ne l’assure : je sais seulement qu’on ne tirera jamais d’un corps tous les avantages que l’on désire, sans sa Destruction qui ne peut être produite que par l’action du feu ; et ne serais point étonné qu’on admît la possibilité de cette destruction ; qu’on en reconnût le symbole dans le Phoenix des Anciens, qui, après avoir été réduit en cendres, revient de nouveau à la vie & se reproduit en plusieurs milliers de petits Phoenix ; qu’on imaginât que, si nous pouvions venir à bout de brûler ce beau Phoenix (ou l’or), nous parviendrions ensuite à la découverte tant désirée de la Pierre Philosophale ; qu’on ajoutât qu’il ne s’agit que de le réduire en cendres ; qu’il n’importe nullement de quelle manière l’opération se fasse : que, soit que ce fût par la voie humide ou sèche, soit que ce fût par la voie froide ou chaude, on pourrait se flatter d’avoir atteint le but qu’on se propose, si l’on avait une fois la solution radicale de l’or ; car on posséderait dès lors le vrai Mercure des Philosophes.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Je n’entreprendrai point ici l’énumération de tous les moyens sophistiques que j’ai vu employer pendant le cours de ma vie pour parvenir à la destruction de l’or ; (car j’ai été élevé dès ma plus tendre jeunesse dans les travaux de la Chimie, & je puis dire sans exagérer que j’ai fait des choses singulières en ce genre). Entre les charlatans que j’ai démasqués, l’un avait un dissolvant, l’autre une poudre ; mais examinait‑on la chose au grand jour, ce n’était qu’une dissolution de la nature de celles qu’on aurait pu obtenir avec l’eau régale, et que je désigne en général par le nom de Division, parce que ce n’est autre chose que l’or divisé en très petites parties ; opération qui toutefois exigerait plus de peine qu’on ne se l’imagine, si on se la proposait par la voie du Phoenix. Quand à celle des dissolvants, je regarde la multitude de ceux qu’on emploie sur l’or comme fort inutile, & je reviens, cher Lecteur, à l’allégorie du Phoenix. On trouve dans les anciens Poètes & Philosophes, que le Phoenix, après avoir ramassé une quantité de toutes sortes d’aromates, se place sur ce bûcher, que les matières en sont allumées par le Soleil, & qu’il se consume lui‑même; hiéroglyphes vides de sens, ou qui nous indiquent assez clairement, ce me semble, de ne point chercher dans les choses étrangères, ce qu’il faut tirer de la chose même ; instructions qu’ils ont encore enfermées dans cette espèce d’apophtegme, ne cherchez ni dans les plantes ni dans les animaux, ni dans la graisse, ni dans les métaux ni dans les sels ? Où faut‑il donc chercher ? Nulle part; car c’est de lui‑même ou de son .semblable, ou de ce qui lui est le plus proche qu’il faut l’emprunter.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Il est donc assez inutile de se tourmenter pour avoir des Dissolvants. Si ce que nous cherchons est invisible, & si nous le cherchons où il n’est pas, quelle utilité tirerons-nous de notre travail ? Je ne prétends pas donner à entendre par ce que je viens de dire, qu’il faille chercher la chose dans l’or ; ce n’est pas là ma pensée ; je veux seulement que nous fassions le possible pour trouver la manière de brûler le Phoenix par lui‑même ; & c’est ce dont je traiterai dans la suite plus amplement.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Pour ne pas m’étendre ici en discours superflus, je déclarerai d’abord qu’une destruction de l’or dont je ne fais aucun cas, c’est celle de laquelle on dit qu’après l’avoir obtenue, il n’est plus possible de remettre l’or en un corps. Un Italien qui s’était arrêté quelque temps à Nuremberg prétendait avoir ce secret, & se vantait de pouvoir tellement détruire l’or, qu’il n’était plus possible de le réduire. Un homme d’esprit lui demanda à quoi ce secret était bon. Un autre lui dit que la meilleure manière de travailler sur l’or était d’amasser force ducats dans sa bourse. Ce Virtuose estimait ce secret 1000 ducats ; mais personne n’en voulant à ce prix, ni à aucun autre, il l’aurait volontiers donné pour rien. Je ne fais donc aucun cas d’un secret qui détruit l’or au point qu’il n’y a plus moyen d’en refaire un corps, & je crois même que cela n’est pas possible. Qu’on me donne un corps détruit de cette sorte et on verra si je ne lui rendrai pas bientôt son existence. Je n’ai d’autre garant à offrir au Lecteur de ce que j’avance que la parole d’un homme qui a travaillé en Chimiste tant qu’il a vécu, & qui a réussi en beaucoup de choses. J’expliquerai ici la précipitation rouge de l’or : lorsque je la fis pour la première fois, je crus avoir pris, comme on dit, la pie‑au‑nid ; mais quand j’examinai mieux la chose, je me trouvai bien loin de compte.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Après ce préambule dont on se serait bien passé, je finis en assurant que ce qui m’a déterminé à rendre ce traité si court, c’est que je me propose, quand j’aurai plus de loisir, d’en écrire un très étendu, & de déduire plus au long ce que je ne fais ici qu’effleurer en passant. S’il se trouve des gens qui, par ignorance ou par un désir insatiable d’avoir tout à la fois, m’objectent que je pouvais me dispenser de me mettre à l’ouvrage pour si peu de choses, je leur fermerai la bouche avec la réponse du célèbre Sabinus. Ce savant homme, après avoir servi Dieu & éclairé le monde par sa science & son érudition en qualité de Professeur à Könisberg en Prusse, forma le dessein de laisser à la postérité un petit ouvrage, & à s’acquérir en même temps une gloire immortelle ; ses écrits étaient bons : mais un railleur entreprit de jeter du ridicule sur leur brièveté, & lui demanda, pourquoi il n’avait pas composé un grand et bel ouvrage à l’exemple d’Homère et de Virgile. Sabinus repoussa cette impertinente question, en observant que les Boeufs les Ânes, les Vaches & les Mulets, n’aimaient point à boire dans de petits ruisseaux, mais dans de grandes eaux troubles telles que celles du Danube, de l’Elbe, & du Rhin, qu’il en était autrement des gens d’esprit ; qu’ils aimaient à se désaltérer à de petites sources où l’eau est plus pure & plus délicate que dans ces grandes rivières, le réceptacle de toutes sortes d’immondices.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Si d’autres ajoutent qu’il n’y a point de lucre à tirer de cet écrit, je leur dirai, apprenez, (ô avares insatiables) que vous êtes des aveugles & que vous méritez le sort de Midas, puisque vous préférez la richesse à la science que l’on acquiert par l’étude de la nature, semblables à ce Roi ignorant qui préférait le flageolet de Pan au luth d’Apollon.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Au reste, qu’on loue ou qu’on blâme cet Ouvrage, cela m’est égal. Le jugement que chacun en portera fera connaître sa façon de penser, sans rien changer à la mienne.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Quant à vous, Lecteur, qui aimez les Sciences & les Arts, à peine aurez vous lu ce traité que vous en aurez la suite. J’ai pris pour devise, ce que l’on dit aux enfants à l’école, que celui qui méprise les petites choses ne mérite pas celles qui sont les plus importantes Si cet ouvrage vous est agréable, je vous en promets un plus considérable & je ne tarderai pas à vous tenir parole.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;">VALE, VIVE ET JUDICA BENE.</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: center;"><i>Quaelibet res nihil praestare potest</i></div><div style="text-align: center;"><i>praeter id quod in se est ε continet.</i></div><div style="text-align: center;">(Geber)</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgGziZPdl2KlIjYObU1gq6REwNGTMQOQyfUKPFfsNE6fAN7ZWQqfXBj3HG7nZdCFVjCMS0eT-fhUmi52-qBPysEsZCCiyQsbxuF5XLxU3lVnvIQMunuZqgornI4RUi2X9JES5njkHsO4gQe84e4iTiGYZO_a9-8XEjXaB7cU3gwdLOekMlELRuesAA9/s728/Orschall%20Art_de_la_verrerie_de_Neri_Merret_et_Kun%20-%20suvi%20de%20sol%20sine%20veste-564.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="728" data-original-width="591" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgGziZPdl2KlIjYObU1gq6REwNGTMQOQyfUKPFfsNE6fAN7ZWQqfXBj3HG7nZdCFVjCMS0eT-fhUmi52-qBPysEsZCCiyQsbxuF5XLxU3lVnvIQMunuZqgornI4RUi2X9JES5njkHsO4gQe84e4iTiGYZO_a9-8XEjXaB7cU3gwdLOekMlELRuesAA9/s16000/Orschall%20Art_de_la_verrerie_de_Neri_Merret_et_Kun%20-%20suvi%20de%20sol%20sine%20veste-564.jpg" /></a></div><br /><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;"><span style="font-size: large;">SOL SINE VESTE</span></div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: center;">(L'OR NU)</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: center;">OU</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: center;">TRENTE EXPÉRIENCES</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;">Pour tirer la couleur pourpre de l’Or.</span></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Nous pourrions commencer par discourir sur l’origine de l’or, sur sa formation et sa perfection ; mais comme tous les Livres qui parlent des minéraux sont remplis de ces sortes de dissertations, j’y renvoie le Lecteur. Il y trouvera les éclaircissements que l’on peut espérer sur cette matière. Je n’entreprends donc point ici d’éclaircir la nature de l’or, et je ne veux entrer en dispute avec personne sur l’essence de ce métal, car <i>quot capita, tot sententiae</i>.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">II est certain, ainsi que la plupart des Auteurs l’assurent, que ce corps précieux a été formé du soufre le plus pur et d’un mercure bien cuit, à l’aide du sel le plus subtil ; il est encore certain que l’or, le vin et l’homme sont les plus nobles créatures du monde, qu’ils ont tous trois leur reine et qu’il y a sympathie surprenante entre eux. J. Becher les range dans son Arbre de la manière suivante : il met l’or dans le règne minéral, le vin dans le règne végétal, le serpent dans le règne animal et l'homme, <i>sicut microcosmus</i>, comme étant un petit monde, contient en lui‑même tout ce qui se trouve dans ces trois acteurs différents.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Quelques‑uns ont tenté d’en tirer la pierre Philosophale tant souhaitée et tant recherchée, mais jusqu’à présent, je n’ai encore vu personne qui ait obtenu de ces substances quelque chose d’utile, malgré toutes les combinaisons et les épreuves qu’on en a faites et principalement du vin. A cette occasion, je ne veux pas passer sous silence ce qui m'a été raconté un jour par le défunt Prélat ou Abbé du monastère de St. Florian; je laisse à chacun la liberté d'en croire ce qu'il jugera à propos ; mais ce prélat jurait la vérité du fait qui suit.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Dans un Monastère célèbre, un Religieux commit un crime pour lequel il fut condamné à mort. Le Prélat de ce temps, qui était un curieux, promit au coupable de lui accorder la vie, s’il pouvait se résoudre à souffrir tout ce que l’on entreprendrait sur lui ; ce misérable ayant plus de peur de la mort que de tous les tourments qu’il s’exposait à endurer, accepta d’autant plus volontiers la proposition, qu’elle lui laissait espérance d’échapper ; on l’enferma ; on eût soin de le bien garder ; on ne lui donna rien à boire ni à manger, et on l’obligea pour toute nourriture de boire son urine aussitôt qu’il l’avait lâchée, ce qu’il fit jusqu’à vingt fois. Une diète aussi rigoureuse réduisit ce misérable dans un état à faire pitié ; car l’urine sortant à la fin avec douleur le brûlait vivement et vint la dernière fois tout à fait rouge. Cet homme, qui auparavant était d’une bonne construction, qui avait de belles couleurs et beaucoup d’esprit, perdit non seulement tout son embonpoint, mais devint si maigre qu’il n’était plus reconnaissable ; son visage était défiguré comme celui d’un mort ; il avait l’esprit égaré, et il mourut le quatrième jour. Le prélat tenta des expériences sur cette urine et lui trouva la propriété d’un dissolvant universel ; après avoir dissout l’or radicalement, elle le faisait monter au haut du chapiteau dans la distillation. Je laisse à chacun la liberté d’en croire ce qu’il voudra ; mais je dois observer en même temps, qu’il n’est pas difficile de faire monter l’or au haut du chapiteau par la distillation ; car quelque fixe et solide que soit ce métal de sa nature, il s’élève néanmoins très facilement, lorsque des sels acides et pénétrants l’entraînent avec eux.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">J’ai vu quelque chose de semblable à Freysingen chez un Artiste fort prévenu de son mérite ; il me montra un chapiteau et des récipients dans lesquels l’or avait monté ; mais quand l'on venait à examiner la chose, on s’apercevait aisément que ce n’était que de l’or dissout dans l’eau régale qui en avait été tirée par l’alambic ; l’on avait donné un feu assez violent pour rendre rouges tous les vaisseaux, ce qui avait fait élever l’or ; mais il n’y avait rien à tirer de ce phénomène. Il me donna seulement occasion de tenter l’expérience suivante.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;">Ière Expérience.</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Par ordre des Maîtres que je servais alors, je fis dissoudre un jour de l’or dans de l’esprit de sel. J’employai pour cela de l’or en feuilles très minces, tel que celui que l’on achète chez les batteurs d’or et dont on se sert pour dorer ; après avoir fait digérer cette dissolution pendant huit jours à une chaleur modérée, je la mis à distiller par la cornue, et j’en retirai doucement l’esprit de sel ; il resta au fond une chaux d’un jaune obscur qu’il fût aisé de réduire en un corps, mais qui ne fulmina pas. J’édulcorai cette chaux autant qu’il me fut possible ; je la mêlai ensuite avec des fleurs de soufre ; et après l’avoir fait rougir au feu, je retirai un beau pourpre d’or pareil à celui que les Orfèvres emploient, après qu’ils l’ont broyé en poudre très fine et mêlé avec trois parties de beau verre blanc de Venise ; en sorte que j’en fus extrêmement surpris. Nous ne négligeâmes rien pour porter nos recherches sur cette couleur aussi loin qu’il nous fût possible ; nous versâmes sur cette matière de nouvel esprit de sel ; et après l’avoir laissé digérer pendant quelque temps, nous le retirâmes de nouveau par la distillation, sans jamais cependant pousser l’extraction jusqu’à siccité ; nous réitérâmes ce travail jusqu’à huit différentes reprises ; et lorsqu’à la huitième fois nous voulûmes pousser l’opération jusqu’à siccité, nous vîmes au plus fort degré du feu paraître au col de la cornue, quelque gouttes rouges qui à cause de leur trop grande pesanteur ne montaient qu’avec difficulté, nous reversâmes dessus tout ce qui avoir passé à la distillation ; nous le laissâmes en digestion beaucoup plus longtemps qu’auparavant, et nous tirâmes enfin tous l’esprit de sel à un feu si violent qu’il était capable de fondre et de rompre tous les vaisseaux. II s’éleva, mais en petite quantité, quelques gouttes rouges semblables à un beurre d’antimoine, lesquelles cependant se laissèrent dissoudre très facilement dans l’esprit de sel qui avait passé. Nous répétâmes souvent la même chose jusqu’à ce que nous eussions une certaine quantité de beurre d’or ; nous crûmes que le <i>caput mortuum</i> qui était resté devait être blanc ; mais nous nous trompâmes ; il redevînt or, quoiqu’avec bien de la peine ; il est vrai qu’il était fort pâle : nous conservâmes notre beurre pour d’autres opérations ; mais avant que d’en donner la description, je veux raconter l’histoire suivante afin qu’on ne m’accuse pas de fausseté, si cette Expérience ne réussit pas d’abord à tout le monde.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Comme j’étais un jour chez un chimiste fameux et très expérimenté dont j’omets le nom, on vint à parler de la dissolution de l’or, et on dit entre autres choses qu’elle se faisait dans l’esprit de sel. Ce chimiste ne voulant pas le croire, je lui soutins la chose sans faire réflexion que, lorsque j’avais exécuté cette expérience, j’avais employé un esprit de sel que j’avais acheté tout préparé et tout rectifié. Nous voulûmes recommencer ; et nous prîmes de l’esprit de sel que nous mîmes dans un vase avec des feuillettes d’or ; mais il ne se fit point de dissolution, et l’or resta tel qu’il était. II faut donc remarquer que l’esprit de sel simple ne dissout pas l’or. </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;">IIème Expérience</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Nous n’eûmes pas plutôt mêlé du nitre dans le mélange dont on vient de parler, que la dissolution de l’or se fit. Si à la place de l’or en feuilles, on emploie de l’or en chaux, l’esprit de sel simple l’attaque et le dissout très bien : mais pour revenir à notre beurre d’or, nous crûmes que, si nous en faisions la dissolution dans l’eau, il y aurait une précipitation rouge, de même que dans la préparation du <i>mercurius vitae</i> ; mais il s’en fit une blanche (Le mercure de vie est une poudre blanche qui se trouve précipitée, après qu’on a versé de l’eau sur du beurre d’antimoine). Quoique nous estimassions que l’esprit de sel devait se séparer, il ne se fit aucune précipitation, jusqu’à ce que nous eussions exposé le mélange au feu ; après quoi nous ne trouvâmes dans le fond aucune chose rouge comme nous l’avions cru ; mais seulement une poudre jaune : tout le rouge avait disparu, ce qui nous mortifia beaucoup.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;">IIIème Expérience.</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Nous pensâmes que la dissolution se faisant dans l’eau ; elle ne manquerait pas de réussir aussi dans l’esprit de vin ; nous donnâmes presque dans l’opinion de Fr. Basile qui en parlant du sel dans ses vers s’exprime ainsi :</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;"><i>L’esprit de vin me nuit ;</i></div><div style="text-align: center;"><i>Il produit l’or potable.</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Je me souviens à ce propos d’une merveille que j’ai souvent entendu raconter à mon père ; il savait avec de l’esprit de sel doux, tirer d’un ducat d’or un quart de ducat ; le reste de l’or demeurait blanc comme de l’argent. II mettait de l’antimoine sur le quart de ducat qu’il avait extrait ; et avec ce mélange, il teignait trois quarts de ducat du plus fin argent qui devenait de l’or parfait. J’ai voulu refaire cette opération, mais elle ne m’a pas réussi, ainsi que je l'avais espéré ; cependant comme le procédé en est curieux et plaisant, je vais vous le mettre ici.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;">IVème Expérience.</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Je fis un or fulminant à la manière ordinaire, c’est à dire, qu’après que j’eus dissous de l’or dans de l’eau‑régale, je précipitai avec l’huile de tartre par défaillance ; je versai sur cet or fulminant de l’esprit de sel doux ; mais il ne voulut mordre dessus, que quand je l’eus mis à un degré de chaleur médiocre ; je parvins pour lors à le dissoudre tout‑à‑fait. Mon esprit de sel doux devint d’un beau jaune semblable à celui de la plus belle dissolution d’or dans l’eau régale ; ce qui me fit croire qu’il était très bien dissout. J’en fis évaporer l’esprit de sel, et je m’attendais à trouver dans ma chaux d’or quelque chose de rare ; mais il arriva ce dont je ne me serais jamais douté, c’est à dire que la force élastique y demeura encore cachée, comme l’expérience me le fit bientôt connaître ; cette chaux commença à se sécher tout doucement ; mais lorsque toutes les vapeurs et humidités en furent sorties, j’entendis dans mon appartement un bruit si terrible, qu’on aurait crû qu’on y avait tiré un des plus gros canons ; il n’y avait cependant qu’une petite quantité de matière : on peut conclure de là que le sel de tartre s’y insinue de façon qu’il n’est presque pas possible de l’en tirer par les lotions. Cela m’apprit aussi que cet esprit de sel l’attire à lui ; mais je laisse à chacun la liberté d’en juger.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Cependant je persistai dans le dessein de trouver le moyen de précipiter l’or dans une belle couleur rouge, ce que je ne pouvais venir à bout de faire. Mais un jour que j’avais entrepris un certain travail pour lequel j’avais besoin d’une dissolution d’or, je la fis dans l’eau‑régale et me servis pour cela d’un petit matras ; après l’opération faite, je voulus par hasard nettoyer ce matras ; pour cet effet je versai dedans une certaine quantité d’eau douce : je le rinçai bien, et ne trouvant pour cette fois sous ma main d’autre vaisseau pour verser l’eau, je la mis dans un vase d’étain qui était disposé de façon à laisser couler l’eau dans un autre vase, mais qui pour cette fois se trouvait bouché de manière que rien n’en pût sortir ; l’eau demeura donc dedans pendant le temps de mon dîner, après lequel étant rentré dans mon appartement pour me laver, je m’aperçus avec surprise que le vase d’étain était tout rouge. Je ne pus deviner d’abord ce qui en était la cause ; mais je ne tardais pas à m’en apercevoir.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;">Vème Expérience.</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Le Docteur Cassius que je consultai, m’indiqua une autre route, mais comme la confusion de mes idées jetait de la langueur dans mon travail et que je ne savais comment m’y prendre, il me vint en pensée que, puisque l’esprit de sel dissout l’or après qu’on l’a rendu fulminant, il pourrait bien se faire que cet esprit de sel serait trop fort, ce qui me détermina à essayer ce qui suit.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;">VIème Expérience.</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Je pris du sel commun tel que celui dont on se sert à table ; je le fis bien sécher et le pilai très subtilement ; je pris aussi des feuilles ou lames très minces de l’or le plus fin. Je plaçai ces feuilles d’or avec mon sel bien séché, <i>stratum super stratum</i>, ou lits ou couches de l’un sur l’autre, dans un vase capable de résister à l’action du feu ; je continuai cette cémentation pendant huit heures, le plus soigneusement qu’il me fut possible. Je m’étais imaginé que mes lames d’or, après avoir été rongées et réduites en petits morceaux, auraient communiqué au sel leur belle couleur jaune. Quoique après que le vaisseau fût refroidi et que je l’eus ouvert, je m’aperçusse bien que je n’avais pas réussi ; j’eus cependant lieu d’être content : je trouvais quelque chose de meilleur et de plus important, puisque le sel était teint en un si beau pourpre qu’il me fit un plaisir infini. Je crus donc encore avoir pris la pie‑au‑nid ; que je n’avais plus qu’à verser sur ce sel de l’esprit de vin, et que je ne manquerai pas d’en extraire la belle couleur rouge. Cela n’arriva cependant pas ainsi ; mon esprit de vin demeura blanc ; et quoiqu’il eût resté assez longtemps dessus, mon sel ne perdit en aucune façon sa brillante couleur rouge ; il en devint seulement plus éclatant et plus agréable à la vue ; il acquit par là une qualité et un brillant que je ne saurais décrire, et devint un remède très utile contre les palpitations de coeur, et un sudorifique excellent ; mais je n’en pus tirer aucun autre avantage.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Dans la pensée qui me vint de cémenter l’or avec le sel, je fis la dissolution de l’or <i>sine strepitu</i> ; je la placerai ici, quoiqu’elle soit connue d’ailleurs. Je fais d’autant moins de difficulté de la rapporter, qu’elle n’a réussi à personne de la manière que je vais la décrire.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;">VIIème Expérience.</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;">On prend du salpêtre, de l’alun, du sel commun, de chacun égale quantité ; on broie le tout avec un poids de feuilles d’or égal à celui de chacune des matières susdites en particulier ; après avoir réduit le mélange en une poudre aussi subtile qu’il se peut, on verse le tout ensemble dans le matras, et l’on met par dessus de l’eau que l’on évapore ensuite en la faisant fortement bouillir, ce que l’on continue jusqu’à ce que le sel qui reste au fond demeure jaune ; sinon il faut de nouveau verser de l’eau dessus et faire évaporer jusqu’à ce que le signe susdit paraisse ; alors on verse sur ce sel jaune de l’esprit de vin, lequel en prendra la couleur dans le moment ; si on trempe un fer poli dans cet esprit de vin et qu’on le laisse sécher ensuite, il prend une belle couleur d’or.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">On précipite cet esprit de vin avec de l’huile de tartre par défaillance, et pour lors on a un beau crocus d’or au fond du vase. Zwelfer en a fait mention fort au long. Un de mes amis voulut à Sulzbach réduire cette chaux, qu’on appelle autrement crocus d’or. Il s’imagina pouvoir la fondre avec un flux commun ou ordinaire ; mais lorsqu’il s’attendait à trouver un régule d’or, il ne trouva contre son espérance qu’un verre noir, d’un rouge foncé, cependant un peu transparent. On peut se rappeler ici le grand cas que les anciens faisaient de la vitrification de l’or, opération aujourd’hui très facile et très connue. Je sais qu’il y a environ seize ans, différentes personnes ont reçu des récompenses pour le procédé de vitrifier l’or que je viens d’indiquer. Quoique toutes les fois que j’ai communiqué ce procédé, j’aie averti qu’on n’en tirerait aucun profit, mes avertissements on été inutiles.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;">VIIIème Expérience.</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Comme je m’appliquais beaucoup ci‑devant à la fonte des minéraux pour en pouvoir obtenir quelque utilité, je crus qu’il y aurait aussi de l’avantage à traiter ce que les Orfèvres appellent des <i>ordures</i> ; j’étais occupé de cette idée, lorsqu’il me tomba sous la main des raclures d’or qui ne sont autre chose que de la pierre ponce dont les Orfèvres se sont servis à frotter l’or pour le polir. Comme la pierre ponce dont on a frotté l’or en détache beaucoup, je comptais pouvoir faire fondre ces raclures avec de la litharge, mais je trouvai qu’il ne se formait point de scories ; je m’avisai de les traiter comme du verre, et je crus qu’il pourrait se former un régule ; pour cet effet je pris un flux composé de cendres gravelées, de nitre et de borax que je mêlai avec les raclures. Je fis bien fondre le tout ; mais je trouvai au lieu d’un régule quelques petits grains, et j’eus outre cela un beau verre rouge tout semblable à l’émail rouge transparent dont se servent ceux qui travaillent en or : ils étaient si ressemblant que, quoique j’en connusse la différence, j’avais de la peine à les distinguer. Voici la manière de procéder dans cette opération.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Prenez une lame d’or battu ; frottez‑la avec la pierre ponce ; rassemblez avec soin toute la raclure qui tombera dans un vase avec de l’eau ; séchez‑la ensuite ; prenez de cette raclure autant que vous en voudrez, etc. Procédez pour le reste comme il a été dit ci‑dessus. Les Anciens ont fait un grand cas de la vitrification de l’or ; mais je ne veux pas décider s’il s’y prenaient de la même manière que je m’y suis pris, et si le succès en était le même ; il me suffit que je sache vitrifier l’or : je voudrais seulement savoir le moyen de réduire ce verre d’or et d’en retirer l’or qui y est contenu. Cette vitrification me fit entreprendre un autre travail dans l’espérance de parvenir à faire des rubis, secret très désiré ; mais quelque peine que je prisse, tous mes efforts furent inutiles, je vis bien que sans une forte destruction de l’or, je ne pourrais réussir. Il arriva dans ces entrefaits, que le célèbre Docteur Cassius qui est en possession du secret de faire le verre rouge, entra en conversation avec moi ; il se vantait non seulement de précipiter l’or dans le plus grand rouge ; mais aussi de le détruire tellement qu’il n’était plus possible de le réduire. Lui ayant raconté à ce sujet ce qui m’était arrivé avec le vaisseau que j’avais lavé et la cuvette d’étain dont j’ai parlé ci‑dessus, il en fut étonné et me révéla tout de suite son secret que je crois devoir rapporter ici, d’autant plus que je l’ai souvent mis en pratique avec succès et que je m’en suis servi pour faire plusieurs expériences.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">On prend trois quart d’eau‑forte dans laquelle on ait précipité de l’argent, et un quart d’eau salée ; on les mêle ensemble ; ce mélange prend une couleur laiteuse, c’est à dire que l’argent dont quelques parties sont encore demeurées dans l’eau‑forte après la précipitation, tombe au fond du vase. On laisse ce mélange dans cet état jusqu’à ce qu’il soit devenu clair ; il est alors d’une couleur d’aigue‑marine ; on le décante ensuite dans un autre vase pour le séparer de son sédiment, et on le filtre avec soin. Après cette préparation, on jette dans cette liqueur un peu de limaille d’étain ; on l’expose à une chaleur douce, et on laisse dissoudre peu à peu : Mais il ne faut jeter dans la liqueur qu’une petite pincée d’étain à chaque fois, c’est à dire, autant que l’on peut en prendre avec les deux premiers doigts ; il faut attendre qu’une pincée soit dissoute pour en remettre une autre ; on continue ce procédé jusqu’à ce que l’eau soit entièrement devenue d’un beau jaune, ce qui est la marque que la solution a été suffisante ; on filtre cette liqueur jaune de façon qu’elle soit très belle et très pure, et on la garde en cet état.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">On fait ensuite une eau‑régale avec de l’eau‑forte et du sel ammoniac suivant la méthode connue de tout le monde ; on dissout de l’or dans cette eau. On fait tomber quelques gouttes de cette solution d’or dans un très grand verre plein d’eau de fontaine bien pure et bien nette ; on remue bien le tout ensemble, et ensuite on laisse tomber dans le même verre une ou deux gouttes de la solution d’étain préparée comme on l’a enseigné ci‑dessus ; sur le champ on voit toute la liqueur devenir rouge et d’une belle couleur de sang. C’est ici la</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;">IXème Expérience.</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;">J’avoue que lorsque je fis cette expérience pour la première fois elle me causa un très grand plaisir ; car je pensais avec le Docteur Cassius que ce précipité rouge ne pouvait se réduire. II me parût d’abord que cela était ainsi ; mais à la fin je trouvai le moyen de le réduire et d’en tirer de très bon or, comme je le dirais plus bas.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Je mis à part cette eau rouge teinte par les gouttes de la dissolution de l’or et de celles de l’étain que j’avais versées dessus. Pendant la nuit il se précipita un beau crocus d’or au fond du vaisseau. Ce crocus fournit aux Orfèvres un beau pourpre d’or très proche à être employé dans leurs émaux.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Je m’appliquai sans perdre de temps à faire des expériences sur cette admirable eau rouge ; je sentais que plus j’y travaillais, plus mon zèle augmentait. Je crus d’abord qu’avant que cette matière rouge se précipitât, je pouvais la distiller par la cornue dont je me servais de préférence à un alambic, afin que la matière ne fût pas obligée de monter si haut ; mais cette expérience ne répondit point à mon attente.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;">Xème Expérience.</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Aussi tôt que l’eau susdite se fut colorée, je la mis dans une petite cornue de verre, à l’embouchure de laquelle j’ajoutai un petit récipient que je lutai le plus exactement que je pus. Je donnai d’abord une chaleur douce ; mais plus je voulus pousser la distillation, moins il vint de gouttes rouges ; je crus à la fin devoir augmenter le feu pour obtenir quelque chose : mais je ne pus même avoir un résidu rouge ; il n’était que d’un jaune pâle : je versai dessus de l’esprit de vin qui prit sur le champ une couleur aussi jaune qu’une solution d’or ; mais il resta en arrière une petite quantité d’une chaux blanche que je regardai comme provenant de l’étain qui était entré dans le mélange.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Cet esprit de vin coloré en jaune ne me parut pas différent de la solution d’or <i>sine strepitu</i> ; j’y trempai un fer poli : non seulement ce fer ne se dora point ; mais il ne s’y fit pas même la moindre tache jaune, sans que j’en pusse pénétrer la raison. Cet événement me fit concevoir une autre espérance. Je crus que l’or qui était dans cet esprit de vin n’était point si corporel ou si sensible que dans la solution d’or <i>sine strepitu</i>, et que pourvu qu’il passât par la cornue, il était égal qu’il fût jaune ou rouge ou de quelque couleur que ce fût ; mais j’éprouvai qu’il me donnait un produit tout différent, comme on va le voir dans la suite.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;">XIème Expérience.</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Je pris l’esprit de vin ci‑dessus qui était d’un beau jaune ; je le mis dans une petite cornue à digérer pendant quelques temps, afin qu’il pût devenir suffisamment délié ; quand je crus que le temps d’en faire usage était venu, je l’exposai d’abord à un degré de chaleur, très modéré. Mais cela fut inutile, car mon esprit de vin passa tout blanc ; et après que la distillation fût faite jusqu’à siccité, je trouvai dans le fond de la cornue de petites étoiles d’or. C’est ainsi que cet or que le Docteur Cassius avait fait passer pour irréductible se réduit sans peine en or, mais ce qui m’étonna le plus, ce fut que, de quelque manière que je m’y prisse, je ne pus presque pas réduire la chaux, lorsqu’elle se fut déposée au fond ; ce qui me donna occasion de tenter encore quelque chose et de faire l’opération suivante.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;">XIIème Expérience.</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Après avoir précipité une certaine quantité d’or de la manière expliquée ci‑dessus, je mis l’eau rouge à évaporer, car il me parut qu’il était assez indifférent de la faire distiller ou de la faire évaporer. Il arriva cependant que, lorsque l’évaporation était presque sur sa fin, le matras de verre qui contenait la matière se fendit. Je le retirai du feu, afin qu’il ne se brisât pas entièrement ; je laissai refroidir la matière qui était gluante et avoir pris la consistance d’un onguent, et je versai ensuite de l’esprit de vin par dessus, qui devint à la vérité jaune, mais un peu trouble. Je versai dans un autre petit verre cet esprit de vin ainsi coloré ; je le laissai découvert et j’allai dîner. Lorsque je revins pour voir si cet esprit de vin coloré ne s’était pas clarifié, je trouvai qu’il était devenu de la couleur d’un beau rouge de rubis ; ce qui me causa beaucoup de joie, comme on peut se l’imaginer. J’avoue que j’ignore quelle est la cause particulière de ce phénomène, et qu’ayant réitéré cette expérience à plusieurs reprises différentes, je n’ai pu y réussir en tout que deux fois en comptant cette première. Je n’ai jamais imaginé quelle était la subtile et singulière manipulation qui se dérobait ici ; ce qu’il y a de plus admirable c’est que la teinture n’était pas d’un rouge simple comme les autres, mais d’un Rouge de rubis qui tirait sur le pourpre.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Ce qui restait au fond du verre était tout blanc. Je le laissai sans y faire attention ; il me fournit cependant l’occasion de faire l’expérience suivante.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;">XIII<span style="font-size: 13.3333px;">ème </span>Expérience.</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Le verre qui contenait le résidu de l’expérience précédente étant resté assez longtemps sur une fenêtre, parce que je n’en faisais aucun cas ; il se trouva par hasard que je voulus nettoyer et débarrasser cette place ; ce vase tomba sous ma main et j'aperçus que de ce résidu ou de ce marc blanc il s’était formé une matière rouge et sèche qui tenait très fortement au verre ; les sel contenus dans cette matière s’étaient élevés et poussés en haut sous forme de poils ou de cheveux d’une manière fort jolie ; je crus qu’en présentant ce mélange à la lumière, il paraîtrait encore plus beau ; je trouvai qu’il n’était pas rouge, mais violet, en le tenant dans l’obscurité ; et lorsque la lumière donnait dessus, il paraissait de même que s’il avait été doré par le meilleur peintre. Cette opération m’a réussi plusieurs fois ; mais il faut que la matière ait été longtemps exposée à l’air. Continuant toujours à faire des expériences sur cette matière, je cherchai les différentes façons dont on peut mêler ou combiner les liqueurs susdites les unes avec les autres.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;">XIVème Expérience.</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;">J’ai trouvé qu’il y avait une très grande différence à verser la solution d’étain dans la solution d’or, ou à verser la solution d’or dans la solution d’étain, quoique les matières fussent en même poids et en même proportion. Si je prends un petit verre rempli de solution d’or et que je verse dedans un peu de solution d’étain, ce mélange devient noir comme du charbon ou de l’encre, en sorte qu’on peut s’en servir pour écrire ; mais si je prends un petit verre plein de la solution d’étain et que je verse dedans de la solution d’or, la liqueur devient à la vérité dans l’instant couleur de charbon, mais le mélange se met à travailler et redevient clair en peu de temps ; si on y reverse de nouvelle solution d’or, il arrivera la même chose que dans le premier mélange, et ce dernier phénomène pourra bien passer pour une chose très singulière ; il nous a fourni l’expérience suivante.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;">XVème Expérience.</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;">On peut faire la même chose en mettant deux fois plus de la solution d’or que de celle d’étain, et il en résultera encore un phénomène singulier. Je crus d’abord que le mélange me donnerait du rouge ; si, de même que dans l’autre solution d’or, je versais des gouttes, et si je mettais par dessus de nouvelle solution d’étain, attendu qu’il y avait plus d’or que d’étain ; mais cela n’arriva point. Je pris donc de ce dernier mélange de solution d’étain et d’or ; j’en laissai tomber quelques gouttes dans un grand verre plein d’eau ; j’y mis aussi quelques gouttes de la solution d’étain.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;">XVIème Expérience.</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;">J’observai que ce mélange ne devenait pas rouge, mais d’un beau violet qui se précipita ensuite au fond du vase ; ce qui prouve que le beau rouge ne vient que de l’or : Je ne puis me dispenser d’exposer ici comment il faut s’y prendre pour faire la dissolution d’étain, de façon que l’on puisse réussir dans ces expériences.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Si l’on veut se dispenser de l’embarras de la précipitation de l’eau‑forte et de la seconde précipitation avec l’eau salée, dont on a parlé dans la VIIIème expérience vers le milieu, on prendra seulement de l’eau‑régale, c’est à dire, de l’eau‑forte dans laquelle on aura fait dissoudre du sel ammoniac, et on y dissoudra de l’étain ; cela produira le même effet que ce que j’ai dit ci‑dessus ; mais pour s’exempter de toute cette peine, on pourra procéder de la manière suivante.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;">XVIIème Expérience.</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;">On prendra un grand verre plein d’eau de fontaine, bien propre ; on mettra dedans quelques gouttes de solution d’or faite comme il a été dit ; on y mettra ensuite un morceau d’étain d’Angleterre bien pur et bien nettoyé ; et après qu’on l’y aura laissé tremper quelque temps, on verra que l’eau qui paraîtra d’abord entièrement noire, après avoir été quelques heures dans cet état, commencera à se colorer en rouge. Quand elle aura acquis la plus vive rougeur, on en retirera le morceau d’étain.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Cette opération produira les mêmes effets que ceux qu’on a produits ci‑dessus par le moyen de la solution d’étain, et on pourra faire avec ce rouge toutes les expériences qui ont été rapportées. La solution préparée de la manière suivante produit aussi le même effet.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;">XVIIIème Expérience.</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;">On fait un amalgame de mercure et d’étain avec lequel on mêle une égale portion de sublimé ; on met ce mélange sur un plateau de verre et non de fer, que l’on porte ensuite à la cave ou dans un lieu humide, pour qu’il se résolve en une liqueur. On peut se servir de cette liqueur d’étain pour produire les mêmes effets que par la solution d’étain dont on a parlé ci‑dessus : Il y a une autre liqueur ou solution d’étain que le Docteur Cassius m’a apprise, qui est encore beaucoup plus curieuse ; ce n’est qu’un esprit fumant ; et certes cet esprit a quelque chose de merveilleux ; comme il m’est arrivé très souvent de faire cette opération, je veux la mettre ici.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;">XIXème Expérience.</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Quoique cette opération ne se fasse point avec de l’or, elle peut cependant être utile : en voici le procédé. Premièrement, on fait à la manière ordinaire un amalgame de trois parties d’étain d’Angleterre avec cinq parties de mercure vif ; on triture cet amalgame autant qu’il est possible avec un poids égal de mercure sublimé ; on incorpore bien ces matières, après quoi on met ce mélange dans une cornue de verre au bain de sable, et on l’expose au feu, après y avoir très étroitement luté un récipient dont on tient le ventre dans de l’eau froide. On commence par donner un feu doux ; on le rend ensuite plus fort ; alors il passe une liqueur claire ; cette liqueur est bientôt suivie de certains esprits qui s’élèvent avec tant de violence qu’il y a lieu d’en être étonné : lorsqu’on s’aperçoit qu’il commence à se sublimer quelque chose du sel, on cesse le feu et on laisse refroidir le tout.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Lorsque tout est refroidi, on délute le récipient et l’on vide promptement l’esprit qui se trouve dedans, dans un vase très bien bouché. Lorsque cet esprit est exposé à l’air, il commence à fumer fortement et ne cesse pas jusqu’à ce qu’il soit entièrement évaporé. Quand on prépare cet esprit fumant, il faut bien faire attention qu’on ne doit pas se servir de vase ou d’instrument de métal ; il faut que tout se fasse avec des vaisseaux de terre ou de grès ; faute d’avoir pris cette précaution, l’opération m’a manqué plusieurs fois ; et je voulais y renoncer, lorsque je me rappelai que j’avais fait mon amalgame dans une cuillère de fer, ce qui paraît de peu de conséquence ; cela fût pourtant la cause de ce que je ne réussis pas ; je me servis une autre fois d’un vaisseau de terre, tout alla bien, et ne manqua jamais de réussir depuis.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Cet esprit fumant précipite l’or dans la plus belle et la plus vive rougeur, quand on s’en sert suivant le procédé que j’ai dit ci‑dessus, au lieu de la solution d’étain. Le Docteur Cassius m’a dit là‑dessus, que si on mêle cet esprit fumant avec une chaux d’or, et qu’on le retire ensuite par la distillation, l’or passe aussi sous la forme d’une belle résine rouge comme du sang, qui aussitôt qu’on l’expose à la chaleur, devient liquide comme de l’huile, mais se durcit au froid comme les autres résines ; et que si j’en mettais seulement quelques gouttes dans un verre plein d’eau, l’eau se changerait en une pierre semblable au cristal ; mais je n’ai pas encore porté mes recherches aussi loin, j’ai seulement éprouvé ce qui suit.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;">XXème Expérience.</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Une personne me pria de lui apprendre à préparer de l’esprit fumant ; je n’avais pas trop d’envie de lui montrer ce secret ; je voulais l’en dégoûter sous prétexte de la dépense qu’il fallait faire pour y réussir ; comme elle me pressait toujours et que je ne pouvais pas refuser ; je joignis pour la valeur de deux ducats d’or en feuilles avec quatre once du mélange susdit ; je crus que cela ne nuirait pas à l’opération, mais au lieu de l’esprit fumant que je m’attendais à avoir, je n’obtins absolument rien ; personne n’en fût plus fâché que moi qui ne pouvais deviner la cause de cette perte; je remarquai cependant, après avoir cassé la cornue, qu’il s’était attaché au col par‑ci par‑là, quelques belles fleurs couleur de pourpre, et je trouvai un peu de sublimé de la même couleur au‑dessus du <i>caput mortuum</i> : j’étais alors en voyage, et l’opération s’étant faite dans un autre laboratoire que le mien, je ne pus pas pousser l’expérience plus loin ; je fus donc obligé d’abandonner à quelque autre le soin de continuer l’examen de la chose. Quand à ce qui concerne ce que le Docteur Cassius m’avait dit de la coagulation de l’eau, je ne regarde pas la chose comme impossible, car il m’est arrivé ce que je vais raconter.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;">XXIème Expérience.</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Je m’étais sérieusement appliqué ci‑devant à chercher le moyen de pouvoir nourrir les perles, <i>maturatio perlarum</i>, et j’avais imaginé que l’esprit fumant pouvoir y contribuer beaucoup : je fis donc avec un de mes meilleurs amis de l’esprit fumant, et nous voulions mettre dedans une perle non‑mûre. Comme nous n’avions point dans ce moment une bouteille nettoyée et propre ; pour épargner le temps, nous ne voulûmes point en envoyer chercher, et nous en fîmes rincer une ; il resta, comme il a toujours coutume d’arriver, quelques petites gouttes d’eau attachées ça et là aux parois du verre ; nous lavâmes aussi la perle, et il y resta quelque humidité ; enfin nous jetâmes la perle dans la liqueur ; nous vîmes dans le fond du verre quelques parties d’eau qui s’y étaient déposées ; nous n’y fîmes point attention ; et sans rien craindre, nous versâmes dessus de l’esprit fumant ; nous l’y laissâmes un peu de temps, c’est à dire presque une heure, après avoir bien fermé le vaisseau ; et nous nous en allâmes. Nous voulûmes après cela remuer la bouteille ; mais notre perle s’était attachée fortement et ne remuait pas ; nous nous regardâmes l’un l’autre, ne sachant ce que cela vouloir dire. Je pris enfin une plume avec laquelle je crus pouvoir détacher la perle, mais cela fut inutile ; dans la mauvaise humeur où j’étais, je pris un outil de fer qui se trouvait sous ma main, et je voulus m’en servir ; il arriva que la perle en peu de temps s’était si fortement attachée, que je fus obligé de casser le verre avant d’en avoir pu venir à bout, et notre esprit fumant fut répandu sans que nous pussions le ramasser à cause de la promptitude avec laquelle il s’évapora. Je me resouvins alors de ce qu’un de mes amis d’Hambourg m’avait écrit, il y avait environ douze ans. Le voici : Une compagnie de gens respectables se trouva assemblée dans une auberge ; c’étaient tous gens curieux. Ils conversaient ensemble sur différents sujets, lorsqu’il arriva un homme inconnu qui se joignit à eux et fit la conversation ; un moment après, il demanda un verre plein d’eau de fontaine fraîche qu’on lui apporta. Il déboutonna son habit ; il ouvrit la fente de sa chemise ; on remarqua qu’il portait sur la peau une espèce de large ceinture à laquelle étaient attachées plusieurs petites bourses ; il en ouvrit une ; il en tira un peu d’une drogue et la jeta dans le verre ; il s’en alla ensuite sans qu’on s’en aperçût, et on ne put savoir ce qu’il était devenu : on examina ce qui était dans le verre, et on trouva que c’était du cristal et si dur qu’on en fut étonné. On n’a jamais pu savoir quel était cet homme et ce qu’il était devenu : pour moi, je ne doute pas que l’esprit fumant ne puisse coaguler l’eau ; et voici sur cela ce que je puis attester avoir vu de mes yeux.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;">XXIIème Expérience.</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Un garçon qui travaillait dans mon laboratoire et que j’avais chargé de nettoyer le récipient dans lequel j’avais fait distiller de l’esprit fumant, jeta dans ce récipient une assez grande quantité d’eau, dans le dessein de le rincer ; mais il revint à moi dans le moment pour me montrer ce qui était arrivé, et se plaindre que l’eau qu’il avait versée dans le récipient était devenue une espèce de sel coagulé ; d’où je conclus que ce n’est pas une chose si difficile de coaguler l’eau ; il y aurait plusieurs expériences à faire pour cela ; mais il ne faut pas trop nous éloigner de notre sujet.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;">XXIIIème Expérience.</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;">On prend de l’esprit de vitriol bien rectifié ; on verse dessus, une quantité égale d’eau salée ; on fait ensuite évaporer ce mélange ; il reste au fond du vase un gâteau, blanc, aigre salé qui tombe très facilement en <i>deliquium </i>; on prend ensuite du crocus d’or qui s’est déposé au fond de l’eau rouge dont nous avons parlé plus haut ; on le triture avec ce sel <i>duplicatum </i>tant et si longtemps que l’on peut ; enfin, jusqu’à ce que ce sel, qui par lui‑même est blanc, acquière une couleur violette ; on le met ensuite à chauffer dans un vase de terre qui puisse résister au feu, et il se liquéfie très promptement ; quand il est liquéfié, on le décante ; alors il a une si belle couleur rouge incarnate qu’elle fait plaisir à voir, on pile ce sel ainsi coloré dans un mortier de verre, et on verse dessus un esprit de vin tartarisé, on le laisse un peu de temps en digestion, et on en extrait par là un beau rouge couleur de sang ; les sels restent blancs au fond.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Je fis cette expérience en procédant comme je viens de le dire, excepté qu’au lieu de sel <i>duplicatum </i>j’employai du sel <i>admirabile </i>de Glauber ; mais je remarquai, après l’avoir fondu, qu’il n’était pas si beau qu’en se servant du sel <i>duplicatum </i>; il était d’une couleur noirâtre et ne promettait point un heureux succès. Effectivement, j’éprouvai que l’esprit de vin dont je l’arrosai, ne voulait point agir dessus ; ce qui rendit le travail inutile.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Je veux mettre ici un procédé du Docteur Cassius par lequel on apprendra à faire usage d’une dissolution d’argent avec de l’eau‑forte ou de l’esprit de nitre ; il veut qu’on l’évapore jusqu’à pellicule ; qu’après l’avoir fait cristalliser, on dissolve les cristaux dans le vinaigre distillé ; qu’on cristallise de nouveau ; qu’on mêle ces cristaux avec l’extraction d’or rapportée ci‑dessus ; enfin qu’on tienne le tout en digestion ; ce qui donnera, dit‑il, un bon produit <i>via particulari</i> ; mais j’ai peine à prendre confiance en cette opération.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Je la regarde avec raison comme une teinture d’or : et je croirai facilement que cette teinture est très déliée et meilleure que celle que l’on fait avec la solution d’or <i>sine strepitu</i>, si l’on verse dessus de l’esprit de vin, et qu’il se teigne en jaune aussitôt. Mais l’or y est encore trop corporel ; cependant j’admettrai sans peine un fait qui m’a été raconté à Vienne par une personne du premier ordre ; il était arrivé à un Comte.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">"Ce Seigneur n’avait eu pendant tonte sa vie que fort peu de santé, et personne n’en savait la raison et ne connaissait sa maladie. Un Chimiste qui prétendait n’ignorer de rien, .s’offrit à rétablir entièrement le pauvre malade avec l’aide de Dieu et par le moyen d’une teinture d’or, qu’il disait être le fruit de .ton habileté dans l’Art. Avec cette teinture, (qui n’était autre chose qu’un esprit de vin coloré, semblable à celui dont nous venons de parler), peut‑être aurait‑il réussi, si le remède avait été aussi excellent que la foi et la confiance du malade étaient grandes. Ce mauvais Chimiste donna de sa prétendue teinture d’or ; sans considérer le mal qu’elle pouvait causer au malade, qui en mourut en peu de jours. Les parents furent curieux de savoir quelle avait été la cause d’une maladie assez opiniâtre pour résister à l’admirable or potable ; après avoir tenu conseil, ils firent ouvrir le corps du défunt ; et comme entre autres parties, on visitait aussi l’estomac, on y trouva un petit morceau d’or qui, (comme on peut le conjecturer) n’était pas d’une couleur aussi vive que l’or ordinaire ; quoiqu’il ne fut pas douteux que ce n’en fût : mais ce qui est bien surprenant, c’est qu’il paraissait comme s’il eût été fondu et réuni ; on eût alors des preuves de la vertu tant vantée de l’or potable."</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Je pourrais rapporter plusieurs traits semblables, si je ne craignais d’abuser d’un temps précieux ; il est donc plus difficile qu’on ne se l’imagine d’obtenir une vraie teinture d’or. Les Anciens croient impossible de l’obtenir sans un dissolvant universel ; je suis de leur opinion sur ce point. J’ajoute seulement que l’or est un corps dur qui ne peut être dissout par aucun esprit sans le secours soit du sel ammoniac, soit du sel animal, soit du sel commun. Le célèbre Docteur Volkamer, Médecin et Physicien de Nuremberg et Membre de l’Académie des Curieux de la Nature, a trouvé une manière singulière de décomposer le nitre et d’en séparer l’esprit, l’eau, le sel et un terre blanche comme la neige ; cet esprit de nitre, après avoir été préparé et aiguisé de cette manière par son sel, est en état de dissoudre l’or ; je l’ai vu moi même et l’ai éprouvé plusieurs fois. Mais pour ne pas allonger davantage cette digression, je remets à traiter cette matière en son lieu, et je retourne à ma précipitation d’or.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;">XXIVème Expérience.</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Je pris un verre plein d’esprit de vin ; je mis dedans quelques gouttes de cet esprit de vin jaune que donne la solution d’or dont on a tant de fois parlé ci‑dessus ; après avoir bien mêlé le tout, j’y ajoutai un morceau d’étain que j’y laissai jusqu’à ce que la liqueur devînt d’un beau rouge ; le tout resta dans cet état encore une fois aussi longtemps ; il ne se précipita rien, et le mélange demeura toujours d’un beau rouge, à l’exception de quelques peu de sédiment noir qui tombaient au fond. Ayant observé que plus je laissais cet esprit, plus il devenait beau, j’en eus beaucoup de joie, je le laissai longtemps, parce que je fis un voyage ; et quoique mon absence dût être d’un mois, j’étais persuadé que je le retrouverais rouge ; mais à mon retour, lorsque je vins à jeter les yeux dessus, je vis qu’il était devenu clair et que le rouge s’était déposé au fond de l’esprit de vin, comme il avait fait dans l’eau ; j’eus encore lieu d’observer que la couleur rouge qui s’était déposée au fond de l’eau en forme de chaux, s’était déposée dans l’esprit de vin sous celle d’un mucilage. Il est certain que plus longtemps on veut laisser cette couleur dans l’esprit de vin, plus il faut que cet esprit soit rectifié. Une personne de ma connaissance qui avait fait avec moi ces recherches, m’a raconté que l’eau dans laquelle la couleur rouge, s’était une fois déposée, redevenait d’elle‑même toute rouge avec le temps. Il ne m’est jamais arrivé de voir ce phénomène, et l’eau m’est restée toujours blanche.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;">XXVème Expérience.</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Ayant un jour fait une bonne provision d’eau‑forte précipitée deux fois, la première par l’argent, la seconde, par de l’eau de sel, ou pour parler plus juste, ayant préparé de l’eau régale ; je fis dissoudre toutes sortes de métaux dans cette eau, du moins tous ceux qui pouvaient s’y dissoudre ; je m’en servis pour la dissolution de l’étain, comme pour celle de l’or ; mais je ne pus rien en tirer qui en valût la peine, Jusqu’à ce que l’ayant employée sur le mercure, je trouvai que, lorsqu’il est dissous et mis en usage de la même manière que la solution d’étain, il précipite l’or dans la plus vive couleur rouge et la rend plus belle, plus éclatante et plus parfaite que l’étain ne le fait : je m’imagine donc qu’à ce rouge précipité par le mercure, il se joint quelque chose d’un autre rouge qui est particulier au mercure ; car j’ai observé qu’en trempant une plume, un morceau de bois ou quelqu’autre chose dans la solution de mercure, tout prend en séchant un aussi beau rouge que si on l’avait trempé dans la solution de l’or ; ce qui ne me laisse aucun doute, comme je l’ai déjà dit, que, dans l’opération dont il s’agit, il n’y ait un peu du rouge qui vienne au mercure. Chacun en croira ce qu’il voudra ; de certain, c’est que ce crocus d’or forme un très beau pourpre comme je l’ai dit ci dessus. Mais on ne peut le faire passer à la distillation comme le crocus d’or dont j’ai parlé plus haut ; il faut pour cela le mêler avec du flux, ce qui en concentre la couleur. Mon plus grand amusement était autrefois de m’occuper de la couleur pourpre ; en voici une que je veux mettre ici.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;">XXVIème Expérience.</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Je préparai un sel de tartre <i>extemporaneum</i>, comme à l’ordinaire, en faisant allumer et détonner ensemble dans un creuset le nitre et le sel de tartre en égale portion ; je les portai ensuite à la cave pour faire tomber le mélange en <i>deliquium</i>. Je me servis de cette liqueur pour précipiter une solution d’or, au lieu d’y employer de l’huile de tartre ; la précipitation se fit fort bien ; ayant mêlé le précipité avec des fleurs de Soufre et fait rougir le tout au feu, j’obtins une chaux qui donna un si beau pourpre d’or pour peindre, que j’en suis encore tout émerveillé. Le <i>liquor cristallorum</i> produit la même chose ; mais la couleur de l’un est plus belle que celle de l’autre.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Je crois que le nitre, particulièrement lorsqu’il est fixé, contribue à cet effet et que la couleur en est rehaussée ; mais j’abandonne cela au jugement de chacun. Je me souviens cependant d’avoir vu un phosphore qui était tout‑à‑fait mucilagineux ; et (comme j’ai raison de le croire à présent que j’en connais la préparation) ce mucilage devait être assez fort pour changer l’or lui même en un corps mucilagineux d’un beau rouge ; mais y avait‑il là du nitre ? N’est‑on pas obligé de dire qu’il n’y en avait point ; et ne peut‑on pas mettre ici en question, si la propriété de diviser l’or, qu’a le sel ammoniac, lorsqu’il est dissout dans l’eau‑forte, ne vient point uniquement d’un sel urineux qu’il contient ? Je ne doute pas qu’on prenne l’affirmative là‑dessus, et qu’on ne puisse trouver dans l’urine un semblable dissolvant ; car c’est pour ainsi dire du sel commun changé en sel ammoniac : il est libre à chacun de le croire ou non ; je parle ici sur mes expériences, et je ne veux disputer avec personne ; car je sais que les hommes ne se trompent en rien aussi aisément que dans la préparation de la teinture de l’or : plusieurs tiennent un dissolvant coloré et un <i>aurum putabile</i>, un or prétendu, pour un <i>aurum potabile,</i> de l’or potable ; combien n’y a‑t‑il pas de gens qui font l’extrait de la chaux d’or avec de l’esprit de miel et qui disent que, lorsque cet esprit de miel a resté longtemps dans cet état, il se change de lui même en un beau rouge ? J’ai connu un Brûleur de charbon, dont je ne veux pas dire le nom, qui vendait un dissolvant fort cher, assurant que c’était le vrai dissolvant universel. Aussitôt qu’il en versait des gouttes sur quelque chose que ce fût, cette chose en peu de temps devenait d’un beau rouge ; il n’importait sur quelle chose il les versât ; l’effet ne manquait jamais. Ce qui me donna du soupçon sur son opération, ce fut de voir que tant de teintures différentes ne communiquassent jamais au dissolvant que la même couleur : car je pensais que l’une aurait dû faire du rouge, l’autre du vert, l’autre du bleu, etc. Je dis à ce Charlatan que peut‑être son prétendu dissolvant s’était ainsi coloré lui‑même : il me répondit que les soufres dissous (car les soufres disait‑il, étaient aussi des teintures) étaient tous de même nature avant que de prendre une forme, et que par conséquent ils devaient par le moyen de son excellente et véritable extraction, n’avoir qu’une seule et même couleur. Mais après avoir bien examiné, je découvris que ce dissolvant universel tant vanté n’était qu’un pur et vrai esprit de suie, <i>spiritus fuliginis</i>, qui devenait rouge de lui‑même, peu de temps après avoir été en repos. J’ai éprouvé que tous les esprits acides, quels qu’ils soient, comme les esprits des bois, de la manne, de la rosée de mai et de l’eau de pluie produisaient le même effet. C’est pourquoi il est à propos de bien examiner, avant que d’entreprendre quelque chose d’utile, le dissolvant dont on se sert. Mais pour éviter la prolixité et finir promptement ce discours, je chercherai en peu de mots s’il est certain que le beau rouge soit produit particulièrement par l’or, ou si les sels ne pourraient pas y contribuer en quelque chose. Ce pourpre d’or dont j’ai souvent parlé et dont les orfèvres ont coutume de se servir pour peindre en émail, m’engage dans cet examen ; on en connaît assez la préparation ; il n’est pas nécessaire de la répéter ici : cependant il est bon de dire que c’est un or fulminant, lorsque après avoir été dissout par l’eau régale, on l’a précipité avec l’huile de tartre par défaillance : chacun sait quelle détonation épouvantable il produit, quand il est mis sur le feu. Mais j’eus moi‑même lieu d’être bien surpris un jour : avant précipité une assez grande quantité d’or, c’est à dire, à peu près pour la valeur de huit ducats, dans le dessein de faire plusieurs expériences, je sortis après avoir mis cet or dans un mortier de jaspe seulement sur un poêle, pour le faire sécher : quand je revins à la maison, je trouvai que la matière était encore toute ensemble et en grumeaux : ne croyant pas qu’elle dût jamais fulminer, je l’ôtai de dessus le poêle, et je travaillai avec un pilon de jaspe, à en écraser les grumeaux ; quel coup ne fit‑elle pas entendre ? On aurait crû que toute la maison était renversée de fond en comble : le mortier qui m’avait coûté très cher, fût brisé en tant de morceaux qu’on ne pouvoir les compter : l’or fulminant me sauta dans les yeux, et j’eus la même sensation que si l’on m’avait tiré au visage un fusil chargé de sable, sans cependant être blessé. Je conclus que l’agitation seule suffisait pour allumer cet or. On peut voir un autre exemple de ce phénomène dans les observations sur les expériences de R. Lulle ; je me dispense de le rapporter pour abréger. Pour revenir à mon propos qui est de savoir si les sels contribuent à la couleur rouge, voici les observations que j’ai faites.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;">XXVIIème Expérience.</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Quand je veux savoir si mon pourpre d’or sera beau j’en prends un peu, et avant de le mêler à des fondants, je l’approche d’une lumière ou d’une bougie plus il fait de bruit en fulminant avec éclat et plus je juge qu’il deviendra beau ; on ne peut donc pas disconvenir qu’il n’y ait quelques parties de sel ? Je voudrais pourtant m’en convaincre encore mieux ; mais comment faire pour cela : je crois en attendant, que la couleur intérieure de l’or doit être rouge ; car si cela n’était pas, il s’ensuivrait nécessairement que lorsque je dissous du cuivre ou un autre métal dans l’eau‑régale, (cette eau les attaque tous volontiers) elle devrait non seulement teindre sur le champ cette dissolution, mais encore donner du rouge, de même qu’elle en donne, lorsque je fais ce procédé avec l’or et la dissolution d’étain.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Mais afin de ne pas être trop long, j’abandonne ces discussions, pour rapporter les expériences que j’ai tentées pour contrefaire des rubis, avec tout ce qui concerne leur préparation.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Les anciens regardaient comme un secret fort rare la manière de colorer le verre en beau rouge ; ils croyaient impossible d’y parvenir sans une solution radicale de l’or ; je ne veux point rapporter toutes les folies et toutes les opérations extravagantes auxquelles cette idée a donné lieu ; il vaut mieux se taire que de perdre le temps à raconter ce qu’il est inutile de savoir ; apprenons plutôt à chacun la manière de faire un verre rouge et des rubis factices. D’abord il est vrai que la magnésie sublimée plusieurs fois avec du sel ammoniac bien édulcorée ensuite et mêlée avec une fritte de cristal donne un verre rouge. Pareillement, lorsqu’on a précipité avec le mercure une extraction d’émeril rouge (suivant Béguin) et qu’on l’a mêlée avec une fritte, on obtient un verre rouge ; mais ce rouge est aussi différent de celui du rubis que l’écarlate l’est du cramoisi.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">On ne peut nier, car c’est un fait connu de tout le monde, que le Docteur Cassius n’ait obtenu un beau rubis par le procédé que nous venons d’exposer, et qu’il n’ait communiqué plusieurs fois cette méthode pour de l’argent. On peut voir de ses rubis en plusieurs endroits et entre autres à Freysingen où il en a distribué quantité ; mais il tenait son secret fort caché. J’en ai fait moi‑même plusieurs de la même manière ; elle m’a quelque fois réussi, et mes pierres sont venues fort belles ; d’autres fois je les ai manquées. J’ai tenté différentes expériences sur cette matière, que je ne ferai pas difficulté de rapporter ici.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Est‑il bien vrai, comme les anciens l’ont prétendu, que, sans une vraie destruction de l’or par la dissolution, on ne puisse donner au verre une couleur semblable à celle du rubis ? Si cela est ainsi, je suis sûr de posséder le secret de la solution radicale de l’or, car je sais par le moyen de cette dissolution faire des rubis, et l’on ne peut me le disputer. Il est très certain que sans l’or il est impossible de contrefaire les rubis ou de donner au verre la vraie couleur pourpre ; ceux qui sont dans le cas de peindre le verre ou de forcer des couleurs dans les émaux, n’ont point d’autre pourpre que celui qui se tire de l’or ; aussi ne réussit‑on point dans ces talents qu’on ne sache bien la manière de travailler l’or. Le savant Artiste en verre Jean Kunckel se vante du contraire ; il assure qu’il a la méthode de préparer un beau verre rouge, couleur de rubis, sans employer l’or. Je ne veux pas le contredire ; mais je ne peux m’imaginer que ce verre soit d’un beau rouge et véritablement pourpre ; et si je n’étais persuadé que Kunckel sait parfaitement distinguer les couleurs, je ne pourrais le croire. Je ne veux pas le contredire ; peut‑être son pourpre ne vient‑il pas d’un or corporel, mais seulement d’un soufre doré, etc. Je laisse la chose pour ce qu’elle est, et j’espère qu’au plutôt j’aurai un peu de ce verre ; car j’avoue que je meurs d’envie d’en voir ; mon impatience est d’autant plus grande, que je sais que Kunckel est homme très versé dans l’Art de faire des verres. Mais sans m’arrêter plus longtemps sur ceci ; je vais passer à quelque chose de merveilleux qui me vient d’un certain lieu comme une grande expérience, et je veux en faire juge Kunckel qui entend si bien la manière de préparer des verres et des rubis : car je ne doute pas que ce petit traité ne lui tombe entre les mains.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Voici ce que l’on m’a mandé.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Le Professeur Kirchmayer (je ne le connais pas, mais j’ai vu un Traité avec un Baron de Ratisbonne signé de son nom et muni de son cachet) communiqua à ce Baron le procédé suivant, pour lui apprendre à faire un vin d’Espagne, d’un vin commun de Bavière.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">1). On prend du caillou ou un beau cristal bien pur ; on le fait rougir au feu ; on l’éteint dans l’eau, et on réitère la même chose, jusqu’à ce qu’il soit devenu friable ; on le réduit ensuite en une poudre très subtile ; on prend de ce cristal et du sel de tartre bien pur autant de l’un que de l’autre ; on fait fondre le tout, et on le porte à la cave pour qu’il tombe en <i>deliquium</i>.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">2). On prend d’antimoine une partie, de doux de fer une partie, de salpêtre et de tartre autant de l’un que de l’autre <i>ad pondus omnium</i>, on fait fondre ce mélange pour avoir un régule ; on sépare ce régule de ses scories ; on résout ce régule avec du nitre trois fois de suite, c’est à dire, à trois différentes reprises ; alors il est tout préparé.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">3). On dissout de l’or dans l’eau‑régale ; on le précipite avec le <i>liquor silicium</i> ou <i>cristallorum</i> mentionné ci‑dessus, et on édulcore la chaux.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">On fait ensuite liquéfier le régule d’antimoine qu’on vient de préparer, et on y met un peu de chaux d’or ; on prétend que le mélange devient rouge et assez transparent ; alors la teinture est toute faite, et le rubis soluble (comme il l’appelle) est préparé. On le mêle avec du verre, et il lui donne une belle couleur de rubis, etc.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">J’ai rapporté ceci en peu de mots, cependant sans rien omettre du procédé.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Je ne puis m’imaginer qu’un homme, pour peu qu’il soit versé dans les travaux Chimiques, croie que la chose puisse réussir ; car prescrire ce procédé est‑ce dire autre chose que ce qui suit ? Qu’on prenne de l’or fulminant et qu’on le mêle avec du régule d’antimoine bien purifié, etc. Ce procédé donnera une poudre rouge, etc. Qui est‑ce qui ne rirait pas ? Qui est‑ce qui croira que l’or fulminant puisse être fait avec le <i>liquor cristallorum</i>. Dites‑moi, de quoi le <i>liquor cristallorum</i> est‑il particulièrement composé ; de quoi participe‑t’il le plus ? N’est‑ce pas du sel de tartre ? Oui certes. Si on avait fait un l<i>iquor cristallorum</i> avec le nitre, je pourrais bien croire que le nitre fixé aurait donné un précipité ou une chaux d’une autre couleur, telle que la couleur d’ocre, car je l’ai éprouvé. J’avais un jour laissé tomber en <i>deliquium </i>dans la cave un sel de tartre <i>extemporaneum </i>(comme on le nomme) pour en composer une liqueur ; c’est à dire que j’avais fait détonner parties égales de nitre et de tartre ; je mis ensuite sur une partie de la solution d’or, trois fois autant d’eau, et j’en fis la précipitation avec cette liqueur, parce que je n’avais point d’huile de tartre sous la main ; il tomba au fond une chaux d’un beau violet qui me servit très bien pour un pourpre d’or. Cependant je ne pus point l’employer à colorer le verre, avec quelque adresse et quelque précaution que je m’y prisse. Que ceci soit dit pour répondre au premier chef.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Secondement, le Professeur Kirchmayer enseigne à faire un régule d’antimoine qui est même un régule martial qu’il a soin de purifier ensuite plusieurs fois avec le nitre ; il met dans ce régule une chaux qu’il a précipitée par le <i>liquor silicum</i> ; après avoir donné le procédé, il ajoute que le mélange deviendra rouge, et qu’il se dissoudra d’abord à l’air ; que c’est pour cela qu’il faut bien le garder, et il l’appelle par la même raison rubis soluble. L’auteur de ce procédé devrait bien me dire pourquoi ce mélange se dissout aussi aisément à l’air que les sels, et s’il a jamais fait l’opération de fondre et purifier l’or par l’antimoine ? S’il prétendait cela, ne se moquerait‑on pas de lui, et n’aurait‑il pas lieu lui même de s’étonner de sa simplicité ? Où a‑t‑on jamais vu qu’un métal se dissolve à l’air ? qu’est‑ce autre chose que tout ce produit, sinon un régule d’or ? quand même on y mettrait encore une fois plus de chaux d’or, et qu’on mêlerait bien exactement le tout ensemble ; l’antimoine ne ferait autre chose qu’absorber l’or et s’en emparer ; car si on en sépare l’antimoine, il laisse l’or en un corps. Le régule d’antimoine est‑il autre chose que le plus pur et le plus bel antimoine ? et quand il aurait été mêlé avec du fer, il quitterait le fer dès qu’on le pousserait au feu. Je crois que ce procédé a été copié de Glauber, et que le Docteur Kirchmayer y a seulement changé quelque chose.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Glauber en enseignant (si je m’en souviens bien) la méthode de faire un régule simple d’antimoine, dit qu’il faut le fondre plus d’une fois avec la chaux d’or, et qu’alors on obtiendra une couleur rouge ; je le croirai sans peine, mais ce sera après le succès. Je répondrais bien qu’il n’aura lieu que sous une de ces constellations favorables aux Charlatans et à leurs procédés mensongers. C’est pourquoi, mon cher Professeur, soyez mieux sur vos gardes une autre fois ; ne croyez pas tout ce que l’on vous prescrit, et soyez plus réservé à le communiquer à d’autres comme quelque chose de certain, afin qu’il ne vous arrive pas ce qui est arrivé dans une cour à une personne connue et que vous connaissez bien, à l’occasion d’un phosphore.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Je n’ai pas voulu laisser passer ce fait sous silence, afin que l’on sache à quoi s’en tenir, et que l’on connaisse ceux à qui l’on peut ajouter foi ; mais il serait inutile de s’arrêter là‑dessus plus longtemps ; et pour revenir à la brièveté que j’ai affectée dans ce petit Traité, je vais exposer en peu de mots ce qui m’est arrivé dans la préparation des rubis, en suivant mon procédé accoutumé et ce à quoi il faut donner attention ; j’ai ci‑devant traité assez au long de la précipitation rouge de l’or, et exposé assez clairement les expériences qui la concernent, je crois donc inutile d’y revenir ici.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;">XXVIIIème Expérience.</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Je prend une partie de cailloux bien calcinés, un quart de salpêtre, du sel de tartre et du borax autant que de salpêtre ; je réduis le tout ensemble en une poudre la plus subtile qu’il est possible ; je jette ce mélange dans l’eau rouge où s’est faite la précipitation de l’or ; je laisse le tout sur le feu l’un avec l’autre. jusqu’à ce qu’il soit entièrement évaporé ; je broie le résidu tout au plus menu, et je le tiens bien enfermé dans une bouteille. Ceci est une teinture bien différente de celle de Monsieur Kirchmayer ; et il y a lieu de craindre qu’elle ne tombe en <i>deliquium </i>à l’air.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Lorsque je veux faire le flux, c’est à dire former les rubis, je prends deux petits creusets ; je mets la matière rouge susdite dans l’un, et dans l’autre une belle fritte de cristal, en un fourneau propre à cela ; quand tous deux sont bien entrés en fusion, j’observe d’abord dans quel creuset est le rouge, et j’en retire un peu ; je le mets à l’air et le laisse refroidir ; alors il paraît blanc ; je remet à rougir, et j’examine quelle est sa couleur ; si elle est trop vive ou trop faible, si elle est trop rouge, je remets derechef dedans un peu du cristal fondu. Je laisse ce mélange se fondre, et se lier exactement ; après quoi j’en fais l’épreuve comme auparavant, ce que je continue jusqu’à ce que je sois content de la couleur.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Lorsque je tentai cette opération pour la première fois, le Docteur Cassius ne m’ayant point dit que d’abord la matière rouge serait blanche, je fus désespéré, et je crus avoir perdu toutes mes peines. J’abandonnai cette recherche, et je fus longtemps sans y travailler ; pendant ce temps je m’exerçai à la préparation des beaux verres, en façon de porcelaine. J’observai cependant que quand je les regardais au sortir du premier feu, ils étaient de la couleur du cristal ; mais qu’aussitôt qu’on les avait chauffés derechef (ce que les faiseurs de verre appellent recuire) ils prenaient la couleur désirée ; je voulus éprouver s’il n’en serait pas de même du rubis factice ; plus j’avais été affligé d’avoir manqué au premier essai, plus je fus réjoui de réussir dans celui‑ci ; je m’assurai toutefois que la chose ne réussissait pas toujours, et j’observai que les sels qui étaient dans l’eau où s’est faite la précipitation y contribuaient beaucoup. Quelquefois le verre prenait un enduit jaunâtre et quelquefois une croûte ou peau bleuâtre ; et je pensai pouvoir en conclure que les sels étaient la cause de tous ces changements, comme je l’ai déjà dit. Je laissai donc l’eau se clarifier et ne me déterminai à me servir du précipité ou du crocus d’or qu’après que les sels en seraient édulcorés.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;">XXIXème Expérience.</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Après avoir conduit ainsi mon opération, j’estimai qu’il ne devait plus rester de parties de sel ; et après avoir mêlé le tout exactement, je n’eus aucune inquiétude qu’il me revint autre chose qu’un rubis factice plutôt trop vif en couleur que trop faible ; je fis bon feu dans un bon fourneau à vent, et comme je remarquais que tout entrait bien en fusion, je fus curieux de voir ce que c’était, et je trouvai à la vérité un beau verre de cristal ; je le laissai refroidir, et je le fis de nouveau chauffer jusqu’à ce qu’il devînt rouge, comme j’avais procédé auparavant ; mais il ne prit point cette couleur. Je ne savais plus comment je devais m’y prendre, lorsque je remarquai que mon or s’était réduit au fond du creuset, c’est à dire, avait repris sa première forme ; quel ne fût pas mon étonnement ! Car l’or est d’ordinairement très réfractaire et très difficile à réduire. J’accusai donc encore les sels de cet effet, et j’édulcorai encore une fois du mieux que je pus, sans que le verre prit pour cela la couleur du rubis ; Dieu sait combien de manipulations différentes je mis en usage ; je n’en pouvais assez imaginer et essayer de nouvelles pour réussir dans mon entreprise, jusqu’à ce qu’enfin j’entrepris une chose singulière que je vais expliquer ici.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;">XXXème et dernière Expérience.</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Je fis le raisonnement suivant. Le crocus d’or donne un beau pourpre d’or pour peindre en émail ; l’or fulminant même produit cet effet ; quand on l’a mêlé dans le fondant et qu’on l’a pilé le plus menu qu’il est possible, il ne se réduit pas ; mais il demeure sous la forme d’une chaux de couleur pourpre. Veux‑t‑on le pousser trop fortement, il se dissipe dans le feu et l’on n'obtient rien ; il arrive la même chose, lorsqu’on emploie une portion d’or fulminant qui soit presque tout or, avec trois ou quatre portions du flux ou fondant. Que devient l’or ? Et d’où naît cette facilité de s’échapper et de dissiper ? Ce qu’on y ajoute n’est autre chose que du verre de Venise, (J’ai coutume de m’en servir aussi) et la préparation consiste à le piler très subtilement ; ceci doit y contribuer.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Je prends le crocus d’or qui a été précipité par l’étain ; je le mêle avec six parties de verre de Venise et le fais piler très‑fin dans un mortier d’Agathe, comme on le pratique pour le pourpre d’or à émailler ; je mêle le tout avec ma fritte, et qui est‑ce qui a de plus beaux rubis que moi ? Je me sers de cette méthode, quand l’occasion et le temps me le permettent, et je trouve que c’est la meilleure manière ; car avec l’eau, ils ne viennent pas toujours beaux.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><div style="text-align: center;">Conclusion</div><div><br /></div><div>On peut voir par ce petit ouvrage, que l'excellent artiste Langelot possède une belle invention dans son Tritic. En continuant ces expériences qui peut être produiront dans la suite quelque chose de mieux, je pourrai communiquer au public des choses curieuses, surtout si je remarque que celles-cu soient agréables; mais pour cette fois je m'en tiens à ces XXX expériences, ne doutant pas que chacun ne les emploie à son plus grand profit; du moins telle a été mon intention.</div><div><br /></div><div>VALETE</div></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><br /></div></div></div></span>Le Miroir Alchimiquehttp://www.blogger.com/profile/03138462213732119910noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2196127544531909708.post-76236551279821741362023-02-08T17:45:00.002+01:002023-02-08T18:05:36.596+01:00PERNETY Dictionnaire Mytho-Hermétique (Aperçu).<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiJYNLyVi3GiJmH6TWqP_G7UE2ZojOUFfzpFd6CH7Dmpn0FSImgFQi2UVsCrjsyT0SUp52qyNanRU2V7iQne3YPHGUQYlnRQqOxKXUVXe84XGaJQfRDsTPwrVycCsdziGfNVmE-vdehxSVGX1DhQv-qJjCq4RHVbso_-yumDPuEeBER902o5HBW94w1/s974/Dictionnaire_mytho_herm%C3%A9tique-6.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="974" data-original-width="591" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiJYNLyVi3GiJmH6TWqP_G7UE2ZojOUFfzpFd6CH7Dmpn0FSImgFQi2UVsCrjsyT0SUp52qyNanRU2V7iQne3YPHGUQYlnRQqOxKXUVXe84XGaJQfRDsTPwrVycCsdziGfNVmE-vdehxSVGX1DhQv-qJjCq4RHVbso_-yumDPuEeBER902o5HBW94w1/w388-h640/Dictionnaire_mytho_herm%C3%A9tique-6.jpg" width="388" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: 29px;">DICTIONNAIRE MYTHO-HERMÉTIQUE</span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: 29px;"><br /></span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: 29px;">Dom Antoine-Joseph Pernety</span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: 29px;"><br /></span></div><div style="text-align: center;"><br /></div><table border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" class="MsoNormalTable" style="border-collapse: collapse; margin-left: 2.75pt; mso-padding-alt: 0cm 3.5pt 0cm 3.5pt; mso-yfti-tbllook: 1184; width: 733px;">
<tbody><tr style="height: 15pt; mso-yfti-firstrow: yes; mso-yfti-irow: 0;">
<td style="height: 15pt; padding: 0cm 3.5pt; width: 550pt;" width="733">
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="color: #974706; mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR; mso-hansi-font-family: Calibri;"><a href="https://le-miroir-alchimique.blogspot.com/search/label/PERNETY%20Dictionnaire%20Mytho-Herm%C3%A9tique%20%28Pr%C3%A9face%29"><span style="color: #974706; text-decoration-line: none;">PERNETY
Dictionnaire Mytho-Hermétique (Préface)</span></a><o:p></o:p></span></p>
</td>
</tr>
<tr style="height: 15pt; mso-yfti-irow: 1;">
<td style="height: 15pt; padding: 0cm 3.5pt; width: 550pt;" width="733">
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="color: #974706; mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR; mso-hansi-font-family: Calibri;"><a href="https://le-miroir-alchimique.blogspot.com/search/label/PERNETY%20Dictionnaire%20Mytho-Herm%C3%A9tique%20A%20%C3%A0%20D"><span style="color: #974706; text-decoration-line: none;">PERNETY
Dictionnaire Mytho-Hermétique A à D</span></a><o:p></o:p></span></p>
</td>
</tr>
<tr style="height: 15pt; mso-yfti-irow: 2;">
<td style="height: 15pt; padding: 0cm 3.5pt; width: 550pt;" width="733">
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="color: #974706; mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR; mso-hansi-font-family: Calibri;"><a href="https://le-miroir-alchimique.blogspot.com/search/label/PERNETY%20Dictionnaire%20Mytho-Herm%C3%A9tique%20E%20%C3%A0%20L"><span style="color: #974706; text-decoration-line: none;">PERNETY
Dictionnaire Mytho-Hermétique E à L</span></a><o:p></o:p></span></p>
</td>
</tr>
<tr style="height: 15pt; mso-yfti-irow: 3;">
<td style="height: 15pt; padding: 0cm 3.5pt; width: 550pt;" width="733">
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="color: #974706; mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR; mso-hansi-font-family: Calibri;"><a href="https://le-miroir-alchimique.blogspot.com/search/label/PERNETY%20Dictionnaire%20Mytho-Herm%C3%A9tique%20M%20%C3%A0%20P"><span style="color: #974706; text-decoration-line: none;">PERNETY Dictionnaire
Mytho-Hermétique M à P</span></a><o:p></o:p></span></p>
</td>
</tr>
<tr style="height: 15pt; mso-yfti-irow: 4; mso-yfti-lastrow: yes;">
<td style="height: 15pt; padding: 0cm 3.5pt; width: 550pt;" width="733">
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="color: #974706; mso-ascii-font-family: Calibri; mso-bidi-font-family: Calibri; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR; mso-hansi-font-family: Calibri;"><a href="https://le-miroir-alchimique.blogspot.com/search/label/PERNETY%20Dictionnaire%20Mytho-Herm%C3%A9tique%20Q%20%C3%A0%20Z"><span style="color: #974706; text-decoration-line: none;">PERNETY
Dictionnaire Mytho-Hermétique Q à Z</span></a><o:p></o:p></span></p>
</td>
</tr>
</tbody></table><p>
</p><p class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p><p><br /></p>Le Miroir Alchimiquehttp://www.blogger.com/profile/03138462213732119910noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2196127544531909708.post-50798959356897020362023-01-22T17:18:00.002+01:002023-01-22T17:22:20.728+01:00SAINT-GERMAIN La Magie Sainte révélée à Moïse.<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLzzl2FbhZMPf-aEcc3xCAmfYbOdWRse8bOHHtxqya2oWIW5UHE8v_jc4P0uIjVuYh29tI7cDLTyQVHI6vMFiOXveJAIp77fa0X0KHfODplXbxk7CUFRxdjNv6Ogi98ohkYmyxR3ICxse6IOgdQ5JQjkryCOLEGyvQ73sLWLmaVFhEbssvOLGZZTO0/s711/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-34.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="591" data-original-width="711" height="533" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLzzl2FbhZMPf-aEcc3xCAmfYbOdWRse8bOHHtxqya2oWIW5UHE8v_jc4P0uIjVuYh29tI7cDLTyQVHI6vMFiOXveJAIp77fa0X0KHfODplXbxk7CUFRxdjNv6Ogi98ohkYmyxR3ICxse6IOgdQ5JQjkryCOLEGyvQ73sLWLmaVFhEbssvOLGZZTO0/w640-h533/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-34.jpg" width="640" /></a></div><p><br /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: x-large;">LA MAGIE SAINTE RÉVÉLÉE A MOÏSE </span></p><p style="text-align: center;"><br /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: large;">RETROUVÉE DANS UN MONUMENT ÉGYPTIEN </span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: large;">ET PRÉCIEUSEMENT CONSERVÉE EN ASIE </span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: large;">SOUS LA DEVISE D´UN DRAGON AILÉ</span> </p><p style="text-align: center;"><br /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;">Manuscrit triangulaire attribué au</span></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: x-large;">Comte de Saint-Germain</span></p><p style="text-align: center;">(Texte codé, suivi de son déchiffrement en langue française)</p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;">Vers 1750</span></p><p><br /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;">PRÉAMBULE</span></p><p style="text-align: justify;">Manuscrit rituélique, alchimique, astrologique, ayant appartenu à Antoine Louis Moret (franc-maçon français émigré aux Etats-Unis), qui le fit relier et l'intégra à sa collection d'ouvrages ésotériques sous le numéro 76, en y ajoutant son propre <i>curriculum vitae</i> maçonnique.</p><p style="text-align: justify;">Présent ensuite, entre autres, dans la collection de l'ésotériste canadien Manly Palmer Hall. Actuellement en possession de la Getty Research Library (Los Angeles, Californie).</p><p style="text-align: justify;">Le comte de Saint-Germain, né probablement entre 1690 et 1710, et mort le 27 février 1784 à Eckernförde, réputé alchimiste, mais aussi musicien, peintre, polyglotte, industriel, et accessoirement diplomate, nanti de biens considérables, ayant fréquenté rois, princes et personnalités de son temps, souvent suivi dans ses déplacements et faits et gestes par la presse de l'époque, mais dont on ne connait ni les lieu et date de naissance, dont on ignore même les origines familiales, le comte de Saint-Germain donc, est l'un des personnages des plus connus mais aussi des plus mystérieux du XVIIIe siècle. </p><p style="text-align: justify;">Au-delà des éléments avérés et bien connus de son existence, une légende est née autour du comte de Saint-Germain, entretenue par son goût du secret sur ses origines et son âge, par l'ambiguïté de ses propos publics, par certaines manoeuvres de ses adversaires visant - mais sans succès - à le faire passer pour un charlatan, légende également relayée et sans doute accentuée par quelques mouvances ésotérisantes.</p><p style="text-align: justify;">On ne peut affirmer avec certitude que le manuscrit présenté sur cette page soit de la main du comte de Saint-Germain, bien qu'une mention en latin y figure pour le certifier. Paul Chacornac, dans sa très sérieuse et très complète biographie du comte, cite les deux manuscrits alchimiques qui lui sont attribués, "La Magie Sainte révélée à Moïse" et "La Très Sainte Trinosophie", et conclut qu'ils n'ont pas été composés par Saint-Germain. (Cf. "Le comte de Saint-Germain", de Paul Chacornac).</p><p style="text-align: justify;">En se référant à l'avis de René Alleau, qui s'exprime plus précisément au sujet de <a href="https://le-miroir-alchimique.blogspot.com/2011/04/comte-de-saint-germain-ou-cagliostro-la.html" target="_blank"><span style="color: #2b00fe;">"La Très Sainte Trinosophie"</span></a>, on pourrait penser qu'il s'agit d'ouvrages collectifs élaborés sous couvert d'un pseudonyme. (Cf. "Enquête bibliographique et historique sur l'origine et l'auteur de <i>La Très Sainte Trinosophie</i>", de René Alleau).</p><p style="text-align: justify;">On mentionnera également une théorie qui fait de Joseph Balsamo, dit Cagliostro, l'auteur de cette "Très Sainte Trinosophie"... et donc peut-être aussi de "La Magie Sainte révélée à Moïse". (Cagliostro se prétendait disciple du comte de Saint-Germain. Condamné et emprisonné en Italie par la Sainte-Inquisition, il aurait eu en sa possession un exemplaire de "La Très Sainte Trinosophie", découvert dans sa cellule; par ailleurs, les premiers éléments biographiques de ce document pourraient conforter - mais de manière toujours très hypothétique - la thèse selon laquelle il en serait l'auteur).</p><p style="text-align: justify;">Mais dans l'état actuel de la recherche, l'on n'est pas à l'abri d'une surprise, qui conférerait à Saint-Germain une paternité sur ces deux ouvrages. </p><p style="text-align: justify;">Quoi qu'il en soit, ces deux manuscrits pourraient bien provenir d'une même source, et peut-être de mêmes scripteurs. Sans entrer dans les détails d'une étude toujours en cours, et à titre de simple hypothèse, on pourrait citer, en exemple, la ressemblance marquante entre les feuillets codés de "La Magie Sainte révélée à Moïse" et cette planche de la "Très Sainte Trinosophie" :</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody><tr><td><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg-g4ZCPIC4JHAA7uDoQ2i7byduNPiYyhB4MyCkeKCX5cK0MGBFBdRkwbh_Ue6D1PpJi35FIlYHEOxHB6cp0XwAG8CMUoxW_cCRvmdUlMDgNCZxk1m4Ihq5mIotBK40od9MaKuZblNzk3xCh1XppJWFsDCgcnlXH28oFC73lWd6clo-vdvxpNGwqa9d/s625/Saint-Germain%20-%20La%20Tr%C3%A8s%20Sainte%20Trinosophie-49.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="625" data-original-width="426" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg-g4ZCPIC4JHAA7uDoQ2i7byduNPiYyhB4MyCkeKCX5cK0MGBFBdRkwbh_Ue6D1PpJi35FIlYHEOxHB6cp0XwAG8CMUoxW_cCRvmdUlMDgNCZxk1m4Ihq5mIotBK40od9MaKuZblNzk3xCh1XppJWFsDCgcnlXH28oFC73lWd6clo-vdvxpNGwqa9d/w273-h400/Saint-Germain%20-%20La%20Tr%C3%A8s%20Sainte%20Trinosophie-49.jpg" width="273" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption">Planche extraite de "La Très Sainte Trinosophie"</td></tr></tbody></table><div style="text-align: justify;"><br /></div><p style="text-align: justify;">Pour ce qui concerne le contenu même de cette "Magie Sainte révélée à Moïse", on pourrait être étonné de prendre connaissance d'un rituel à caractère effectivement "magique", comme le suggère le titre du manuscrit... Quel rapport avec l'Alchimie ? A cet égard, on tirera profit d'une lecture attentive de l'article <a href="https://le-miroir-alchimique.blogspot.com/2015/01/canseliet-magie-et-alchimie.html" target="_blank"><span style="color: #2b00fe;">"Magie et Alchimie"</span> </a>d'Eugène Canseliet, qui y écrit notamment :</p><p style="text-align: justify;"><i>Plus précisément, la magie et l'alchimie forment avec l'astrologie les trois branches sorties du même tronc central, c'est-à-dire de la Science universelle, émanation réelle de l'indivisible Vérité.</i></p><p style="text-align: justify;">Nous proposons ici cette "Magie Sainte révélée à Moïse" en deux sections : </p><p style="text-align: justify;">1° le manuscrit original</p><p style="text-align: justify;">2° la version déchiffrée du manuscrit</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p>L.A.T.</p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: x-large;">∴</span></p><p style="text-align: center;"><br /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: large;"> 1° MANUSCRIT ORIGINAL</span></p><p><br /></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhYnOlfilSuUJ28kpV9Surgt4cQuPjk9NOIt5MkjC0Yz8xhnuWiNxIsvts2BEN3Xm7tjTWMwXtcJFiGL17nhipE5VVNgKLGwOQY21rsc7FF53pOQ7GRzr8wDMy88Yj9eQxv2ZAhWx3GBGSSP1t_TJAPUHmfux3fIJIm9CwiU0nLVTlkP9x9qKr_ovPN/s672/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-1.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="591" data-original-width="672" height="562" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhYnOlfilSuUJ28kpV9Surgt4cQuPjk9NOIt5MkjC0Yz8xhnuWiNxIsvts2BEN3Xm7tjTWMwXtcJFiGL17nhipE5VVNgKLGwOQY21rsc7FF53pOQ7GRzr8wDMy88Yj9eQxv2ZAhWx3GBGSSP1t_TJAPUHmfux3fIJIm9CwiU0nLVTlkP9x9qKr_ovPN/w640-h562/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-1.jpg" width="640" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiDLK2tKBTn7jNxkdoOCD14V76AKqpiDMlegmLXjmSNZ7GCmO3D-W-oGvAVgQ2rjng-qzwZBfSPelgsOs5cjmQvCS5pkO3wZCP06-ThdSGKajGJa8xw9zgemhG7jvEEtMnOJxj_N4G3fuSvSGo8bjBHr1YvvUuNHX-DELwuxP3fLopUDQn1AlbKJGR8/s711/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-7%20rect.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="591" data-original-width="711" height="532" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiDLK2tKBTn7jNxkdoOCD14V76AKqpiDMlegmLXjmSNZ7GCmO3D-W-oGvAVgQ2rjng-qzwZBfSPelgsOs5cjmQvCS5pkO3wZCP06-ThdSGKajGJa8xw9zgemhG7jvEEtMnOJxj_N4G3fuSvSGo8bjBHr1YvvUuNHX-DELwuxP3fLopUDQn1AlbKJGR8/w640-h532/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-7%20rect.jpg" width="640" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjthiTOUjPbHjjovsDH-Tbr-FYROJm98WlldITjlEnROaOjwTqfMY9_p7zXcA3tCY6ZKVaTErgZGAX89rao1kd7CZ3ufP3saLjU1zUYSZBmKceHwenpVtx1U2GWegtlZJialFjGa4CXDs1P4GyCkVt6TIpz-VFLYDFcZ7_1y5veDlPcXo9uu6SdxqVu/s711/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-9.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="591" data-original-width="711" height="532" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjthiTOUjPbHjjovsDH-Tbr-FYROJm98WlldITjlEnROaOjwTqfMY9_p7zXcA3tCY6ZKVaTErgZGAX89rao1kd7CZ3ufP3saLjU1zUYSZBmKceHwenpVtx1U2GWegtlZJialFjGa4CXDs1P4GyCkVt6TIpz-VFLYDFcZ7_1y5veDlPcXo9uu6SdxqVu/w640-h532/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-9.jpg" width="640" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjls3LLjyg7Mtw2N5-PToZGhKnndV3AwT1MuDlavyIFZqnafLZ274yNstmfvqniwmZ8-EQWnIhyk3H_caGmUUybWqJh1JYbC5aCco5iIE0bi9x4tHOT0GSmHfEk1JJBNds5nIkuECa2ZlN2p1g6NoSzsS3UersgjyLQP_Ndrhrh4-gdA7LmLd8fjbhd/s711/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-11.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="591" data-original-width="711" height="532" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjls3LLjyg7Mtw2N5-PToZGhKnndV3AwT1MuDlavyIFZqnafLZ274yNstmfvqniwmZ8-EQWnIhyk3H_caGmUUybWqJh1JYbC5aCco5iIE0bi9x4tHOT0GSmHfEk1JJBNds5nIkuECa2ZlN2p1g6NoSzsS3UersgjyLQP_Ndrhrh4-gdA7LmLd8fjbhd/w640-h532/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-11.jpg" width="640" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCLi7xXQ1tB0qiajAe40ECquoiU0A-H7Ioo-eOR35zK9C0ZEY24GmC8ZL9FR6V7f-YKxI1bjvBbL3VRXTlZZJk5sIXHjyrNvi-rphQhf31-f7cziIJGwQyF_apI17ljyG_Cj_nVJ4bSUv2vHofcr4c-N8o_yYNHtk7ZV9XAtyBlgXJAPKRP_ePI_C1/s711/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-13.jpg" style="margin-left: 1em; 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text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi2ft21-t-J8dbJFl4xq863L9VmRyqoNZZmqjWBK0aGrSpYlYm0DQ6l6P5rrIQN7akT8XjVCWiakYSgFHz05zrXNjRAPso-ZcM1x6VXKT9G3O1gEaa4FaHr4nFGd_vjD4MDll16ZB90_zhX0CAwWwPKn8epVC_s_o3u56PAK2i4vcryJeDq0n-OSOc_/s711/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-17.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="591" data-original-width="711" height="532" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi2ft21-t-J8dbJFl4xq863L9VmRyqoNZZmqjWBK0aGrSpYlYm0DQ6l6P5rrIQN7akT8XjVCWiakYSgFHz05zrXNjRAPso-ZcM1x6VXKT9G3O1gEaa4FaHr4nFGd_vjD4MDll16ZB90_zhX0CAwWwPKn8epVC_s_o3u56PAK2i4vcryJeDq0n-OSOc_/w640-h532/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-17.jpg" width="640" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiMnQIDX-v5txUvWHcjXi03_1dJsaYF-6IE-6jXO32UNc5xLfLQ1j-Z017pk4AsN42XfBmPjfWOXoET2XWu5F18adaiGsJX7eUKcP1lmyhJBM0PTZGCqpmcN7nxs58Qp5lkQo3DMKuxCsdT-o0gUWOhYhAwJV9bcbXhbwkl8ZhlpOtyj5vk1jFR5W3v/s711/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-18.jpg" style="margin-left: 1em; 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text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjbMofHPoMT-ptONrMgYTQNjINZ_jBNjN4bct6hdhltsK5lhhscWYpX9wzGYk919SnrRuTkcUwLqLMxr0-TjRFvNVzL-1np-EO0IwQ3dyVJr9be1Rv7bl1bFxRo7FtJIk9t845WbirrlihwQJSnLBcTyvJHpTp_-0_YxI8gTZeJZfW8BjoaEmH5GPkM/s711/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-20.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="591" data-original-width="711" height="532" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjbMofHPoMT-ptONrMgYTQNjINZ_jBNjN4bct6hdhltsK5lhhscWYpX9wzGYk919SnrRuTkcUwLqLMxr0-TjRFvNVzL-1np-EO0IwQ3dyVJr9be1Rv7bl1bFxRo7FtJIk9t845WbirrlihwQJSnLBcTyvJHpTp_-0_YxI8gTZeJZfW8BjoaEmH5GPkM/w640-h532/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-20.jpg" width="640" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg_ipgxRCzpCrhQFNS60ll4BayzEmme0YZKYOeXn6Vy9Uur4Yo3fvxN1GtlQdpFH-EXre6YslpAPDSXlVokVai0TVkq1jrdky6dKMX5K59aG51zWw-MkhCmRdDkqiSo5uRqbGdahrYDvG5aGiMPEb-fbAxJCIMfGJqUlPRTndtPLyscbZhuqEeO09qg/s711/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-21.jpg" style="margin-left: 1em; 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text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgElP-7LbvSnXonthXz-7WUg2LdylWB82Wlq6lWBqVyq-joAwVxJ3DlWTazkNpWVd71X6UWf64_xsfd3j1IXYQwvVaIsBUiDVN0XEHvOfvEjLh2OldmVTU8XIwubo2xe23vx_ZaPQybjyys78F4gnnrJ-qEbf4NH4jfk1HqzoCDr6x7nMHEzQq-N4yu/s711/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-53.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="591" data-original-width="711" height="532" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgElP-7LbvSnXonthXz-7WUg2LdylWB82Wlq6lWBqVyq-joAwVxJ3DlWTazkNpWVd71X6UWf64_xsfd3j1IXYQwvVaIsBUiDVN0XEHvOfvEjLh2OldmVTU8XIwubo2xe23vx_ZaPQybjyys78F4gnnrJ-qEbf4NH4jfk1HqzoCDr6x7nMHEzQq-N4yu/w640-h532/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-53.jpg" width="640" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhhya6EYHBgt9N3L2U1qI54RdINehnQo3CeX_Qivaun7HVyUqcvb9NjcMstJuulQZbetd3E8oaZR4iuYSWrZ5-Ng_rbvpgagtTHBVdO1YaQGkY2S32IaB9kFP3Av50aWi4CTbEXppf_3PxY_3AZUPoOOscmsJDZpQ7MGKNFYHjwPSUPQ0pU13yPQFvx/s711/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-54.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="591" data-original-width="711" height="532" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhhya6EYHBgt9N3L2U1qI54RdINehnQo3CeX_Qivaun7HVyUqcvb9NjcMstJuulQZbetd3E8oaZR4iuYSWrZ5-Ng_rbvpgagtTHBVdO1YaQGkY2S32IaB9kFP3Av50aWi4CTbEXppf_3PxY_3AZUPoOOscmsJDZpQ7MGKNFYHjwPSUPQ0pU13yPQFvx/w640-h532/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-54.jpg" width="640" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEir4bTO-j0jh6uPVgWNJxnAUJ4aekQ9_UI3x3_QePXI4Skj2X_dhGoxNeaESBCJ-qz0v6toNXenX9yw1lX7dX1JNIMd_-2dAV5PDGNQCXGihT3Mw9b87opahP3R97V0TrGk8al6OE_5ErQ3phVBAOTL6NqoMJrgGV5qcQWRMAiQE5cnhuoa0T5U32gi/s711/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-55.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="591" data-original-width="711" height="532" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEir4bTO-j0jh6uPVgWNJxnAUJ4aekQ9_UI3x3_QePXI4Skj2X_dhGoxNeaESBCJ-qz0v6toNXenX9yw1lX7dX1JNIMd_-2dAV5PDGNQCXGihT3Mw9b87opahP3R97V0TrGk8al6OE_5ErQ3phVBAOTL6NqoMJrgGV5qcQWRMAiQE5cnhuoa0T5U32gi/w640-h532/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-55.jpg" width="640" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg9jqfa4wUCdlx7IcbdFtovo4k7OPfu2-mgdsgepbjLWcsKUeFXEdGtmBh8DKJO2cquTlpgtrBQqHU7QGqPrLN2GvWvOrHRz9W6GZ_J1yggfUY_4KFM2KFVscidzK8PTQSV8wtnkcJ1NK8KAl3KegpMPbN8lOY7cacwoNOae4bAlxsvibhnGt020_qW/s711/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-56.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="591" data-original-width="711" height="532" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg9jqfa4wUCdlx7IcbdFtovo4k7OPfu2-mgdsgepbjLWcsKUeFXEdGtmBh8DKJO2cquTlpgtrBQqHU7QGqPrLN2GvWvOrHRz9W6GZ_J1yggfUY_4KFM2KFVscidzK8PTQSV8wtnkcJ1NK8KAl3KegpMPbN8lOY7cacwoNOae4bAlxsvibhnGt020_qW/w640-h532/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-56.jpg" width="640" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiPBMr435J9GdhRabqSZefyNDp1ZhWenZK0qBrL6obpbxRNrL_qQZg-NTm_zQYBeKeThEbi0s70Pa0MSqfBTFua9TpXoSImNtGyUhLYvu2cLfI5OY6_i8mbBX-zrAaMgZFP-ahtj9U6FxDA4YOpEEMTdnsHbnNV98fjigBcrATTN-MUiL_N_5Kt4ouR/s711/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-57.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="591" data-original-width="711" height="532" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiPBMr435J9GdhRabqSZefyNDp1ZhWenZK0qBrL6obpbxRNrL_qQZg-NTm_zQYBeKeThEbi0s70Pa0MSqfBTFua9TpXoSImNtGyUhLYvu2cLfI5OY6_i8mbBX-zrAaMgZFP-ahtj9U6FxDA4YOpEEMTdnsHbnNV98fjigBcrATTN-MUiL_N_5Kt4ouR/w640-h532/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-57.jpg" width="640" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiCa2wedA2yH7GPchjrdJOar3sGxbpl0PeRbkKCJL903ThugLft7N9hMl3xoMkpUbiUaqw4UDZcizJQU9Z342ObBf8QZgtEiGyO6GUkiEFg5gpQSd60egkYMXtfdG7w68HuDC86F0d98DoQGzpStmMtHYKXuwLeFVmGtjELEotz-60HOM8HMOoSgiwu/s711/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-58.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="591" data-original-width="711" height="532" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiCa2wedA2yH7GPchjrdJOar3sGxbpl0PeRbkKCJL903ThugLft7N9hMl3xoMkpUbiUaqw4UDZcizJQU9Z342ObBf8QZgtEiGyO6GUkiEFg5gpQSd60egkYMXtfdG7w68HuDC86F0d98DoQGzpStmMtHYKXuwLeFVmGtjELEotz-60HOM8HMOoSgiwu/w640-h532/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-58.jpg" width="640" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg4kOYRc_pouJDihbw308ktzWfH-Ch5GVnnLPbfvYmGX2if-VRhr08slSYrP1wbzQcElG9sNfXdgQ89br1zrbTQIjxRtkaOPQZSC-mo2yP_e3tNPVzKTilzgpFTs16nojMi6MLQUwUxlm9GrL3rzNDojAOfIqHwFLyU6EDtitCR7JJvQLZdLcFwcCue/s711/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-59.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="591" data-original-width="711" height="532" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg4kOYRc_pouJDihbw308ktzWfH-Ch5GVnnLPbfvYmGX2if-VRhr08slSYrP1wbzQcElG9sNfXdgQ89br1zrbTQIjxRtkaOPQZSC-mo2yP_e3tNPVzKTilzgpFTs16nojMi6MLQUwUxlm9GrL3rzNDojAOfIqHwFLyU6EDtitCR7JJvQLZdLcFwcCue/w640-h532/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-59.jpg" width="640" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhF0idFFG1ZDwIn3JYaAjCu2PI0JakiqWSnNp1Qrx3tRuzuaWO1Rl08RQkthqk4iUr7Xzb1F9O2AgjHwMlaHuRAUc6RjCNfjayN2CV29KEnr-dd2m3wdvboF5RVoSXeIr8GqzGgWurI7WxK8A1AngM6UUJpli7SHjKMvgTukWLNuqjKFKatO3lojuZ-/s822/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-76.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="822" data-original-width="591" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhF0idFFG1ZDwIn3JYaAjCu2PI0JakiqWSnNp1Qrx3tRuzuaWO1Rl08RQkthqk4iUr7Xzb1F9O2AgjHwMlaHuRAUc6RjCNfjayN2CV29KEnr-dd2m3wdvboF5RVoSXeIr8GqzGgWurI7WxK8A1AngM6UUJpli7SHjKMvgTukWLNuqjKFKatO3lojuZ-/s16000/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-76.jpg" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Clé de déchiffrement du texte codé, insérée dans le manuscrit</td></tr></tbody></table><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiJ0RsmVpuuGbkfFRBc-u9VQm4CFZOo7uErttGdNT0A0Jt9GAI3Ci_XgT6QuyJI20fRFCtDHKuCHkv80O33HKPKSbsKIKSEcPmoB4yyQBO0QA3sePEC7AZedcVQJt7f1HTANBRV5l7cSX7lwY7vtv7yLuz48ZynfB3uhrFST6mcvEcJRBnVMfQKD-6V/s670/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-70.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="591" data-original-width="670" height="564" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiJ0RsmVpuuGbkfFRBc-u9VQm4CFZOo7uErttGdNT0A0Jt9GAI3Ci_XgT6QuyJI20fRFCtDHKuCHkv80O33HKPKSbsKIKSEcPmoB4yyQBO0QA3sePEC7AZedcVQJt7f1HTANBRV5l7cSX7lwY7vtv7yLuz48ZynfB3uhrFST6mcvEcJRBnVMfQKD-6V/w640-h564/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-70.jpg" width="640" /></a></div><br /><p><br /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: x-large;">∴</span></p><p><br /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: large;">2° VERSION DÉCHIFFRÉE DU MANUSCRIT </span></p><p style="text-align: center;"><br /></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhYnOlfilSuUJ28kpV9Surgt4cQuPjk9NOIt5MkjC0Yz8xhnuWiNxIsvts2BEN3Xm7tjTWMwXtcJFiGL17nhipE5VVNgKLGwOQY21rsc7FF53pOQ7GRzr8wDMy88Yj9eQxv2ZAhWx3GBGSSP1t_TJAPUHmfux3fIJIm9CwiU0nLVTlkP9x9qKr_ovPN/s672/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-1.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="591" data-original-width="672" height="562" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhYnOlfilSuUJ28kpV9Surgt4cQuPjk9NOIt5MkjC0Yz8xhnuWiNxIsvts2BEN3Xm7tjTWMwXtcJFiGL17nhipE5VVNgKLGwOQY21rsc7FF53pOQ7GRzr8wDMy88Yj9eQxv2ZAhWx3GBGSSP1t_TJAPUHmfux3fIJIm9CwiU0nLVTlkP9x9qKr_ovPN/w640-h562/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-1.jpg" width="640" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiDLK2tKBTn7jNxkdoOCD14V76AKqpiDMlegmLXjmSNZ7GCmO3D-W-oGvAVgQ2rjng-qzwZBfSPelgsOs5cjmQvCS5pkO3wZCP06-ThdSGKajGJa8xw9zgemhG7jvEEtMnOJxj_N4G3fuSvSGo8bjBHr1YvvUuNHX-DELwuxP3fLopUDQn1AlbKJGR8/s711/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-7%20rect.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="591" data-original-width="711" height="532" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiDLK2tKBTn7jNxkdoOCD14V76AKqpiDMlegmLXjmSNZ7GCmO3D-W-oGvAVgQ2rjng-qzwZBfSPelgsOs5cjmQvCS5pkO3wZCP06-ThdSGKajGJa8xw9zgemhG7jvEEtMnOJxj_N4G3fuSvSGo8bjBHr1YvvUuNHX-DELwuxP3fLopUDQn1AlbKJGR8/w640-h532/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-7%20rect.jpg" width="640" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">N° Soixante et seize …</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><p class="MsoNormal"><o:p></o:p></p><p class="MsoNormal">De la collection maçonnique du Très Illustre Frère Antoine Louis Moret, fondateur et Vénérable honoraire de la Respectable Loge "La Sincérité" n° 122.<o:p></o:p></p><p class="MsoNormal">Ex président du Souverain Chapitre « La Triple Union » n° 5946, membre de plusieurs Grands Orients, Maître, Elu, Chevalier, Commandeur, Patriarche, Prince et Gouverneur, Prince de tous les ordres maçonniques et de tous les rites, Français, Ecossais, Anglais, Irlandais, Prussiens, etc, etc, etc.<o:p></o:p></p><p class="MsoNormal">Gouverneur Général, Inspecteur Général du 33<sup>e</sup> degré<o:p></o:p></p><p class="MsoNormal"> S∴ P∴ D∴ S∴ E∴</p><p class="MsoNormal">Orient de New York<o:p></o:p></p><p class="MsoNormal">Etats Unis de l’Amérique du Nord<o:p></o:p></p><p class="MsoNormal">5810<o:p></o:p></p><p class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p><p class="MsoNormal"><i>Note de L.A.T.<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal"><i>1° La Respectable Loge « La Sincérité » n° 122 a été installée par la Grande Loge de l’Etat de New York le 10 avril 1805, à l’Orient de New York (avec le Général Gabriel Rey pour Vénérable, Antoine Louis Moret comme 1<sup>er</sup> Surveillant, Victor Dupont de Nemours comme 2e Surveillant).<o:p></o:p></i></p><p class="MsoNormal"><i>2° Le Souverain Chapitre « La Triple Union » n° 5946 , séant à la Vallée de New York, a été régulièrement constitué par le Grand Orient de France.<o:p></o:p></i></p></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><i>3° L'année maçonnique 5810 équivaut à l'année civile 1810</i></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjthiTOUjPbHjjovsDH-Tbr-FYROJm98WlldITjlEnROaOjwTqfMY9_p7zXcA3tCY6ZKVaTErgZGAX89rao1kd7CZ3ufP3saLjU1zUYSZBmKceHwenpVtx1U2GWegtlZJialFjGa4CXDs1P4GyCkVt6TIpz-VFLYDFcZ7_1y5veDlPcXo9uu6SdxqVu/s711/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-9.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="591" data-original-width="711" height="532" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjthiTOUjPbHjjovsDH-Tbr-FYROJm98WlldITjlEnROaOjwTqfMY9_p7zXcA3tCY6ZKVaTErgZGAX89rao1kd7CZ3ufP3saLjU1zUYSZBmKceHwenpVtx1U2GWegtlZJialFjGa4CXDs1P4GyCkVt6TIpz-VFLYDFcZ7_1y5veDlPcXo9uu6SdxqVu/w640-h532/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-9.jpg" width="640" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: center;">"Offert par le très sage comte de Saint-Germain qui a parcouru le monde"</div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjls3LLjyg7Mtw2N5-PToZGhKnndV3AwT1MuDlavyIFZqnafLZ274yNstmfvqniwmZ8-EQWnIhyk3H_caGmUUybWqJh1JYbC5aCco5iIE0bi9x4tHOT0GSmHfEk1JJBNds5nIkuECa2ZlN2p1g6NoSzsS3UersgjyLQP_Ndrhrh4-gdA7LmLd8fjbhd/s711/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-11.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="591" data-original-width="711" height="532" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjls3LLjyg7Mtw2N5-PToZGhKnndV3AwT1MuDlavyIFZqnafLZ274yNstmfvqniwmZ8-EQWnIhyk3H_caGmUUybWqJh1JYbC5aCco5iIE0bi9x4tHOT0GSmHfEk1JJBNds5nIkuECa2ZlN2p1g6NoSzsS3UersgjyLQP_Ndrhrh4-gdA7LmLd8fjbhd/w640-h532/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-11.jpg" width="640" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">LA MAGIE SAINTE RÉVÉLÉE A MOZE [MOÏSE] RETROUVÉE DANS UN MONUMENT ÉGYPTIEN ET PRÉCIEUSEMENT CONSERVÉE EN ASIE SOUS LA DEVISE D´UN DRAGON AILÉ </div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCLi7xXQ1tB0qiajAe40ECquoiU0A-H7Ioo-eOR35zK9C0ZEY24GmC8ZL9FR6V7f-YKxI1bjvBbL3VRXTlZZJk5sIXHjyrNvi-rphQhf31-f7cziIJGwQyF_apI17ljyG_Cj_nVJ4bSUv2vHofcr4c-N8o_yYNHtk7ZV9XAtyBlgXJAPKRP_ePI_C1/s711/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-13.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="591" data-original-width="711" height="532" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCLi7xXQ1tB0qiajAe40ECquoiU0A-H7Ioo-eOR35zK9C0ZEY24GmC8ZL9FR6V7f-YKxI1bjvBbL3VRXTlZZJk5sIXHjyrNvi-rphQhf31-f7cziIJGwQyF_apI17ljyG_Cj_nVJ4bSUv2vHofcr4c-N8o_yYNHtk7ZV9XAtyBlgXJAPKRP_ePI_C1/w640-h532/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-13.jpg" width="640" /></a></div><p><br /></p><p style="text-align: justify;">L´orbite que tu vois à la page précédente te servira de modèle pour en faire d´autres auxquels tu donneras neuf coudées de largeur. Tu en feras usage pour opérer des merveilles, faveur que n´ont pas eu Berose et Sanconiaton, tes prédécesseurs, et te donneront en même temps l'Intelligence du Caractère dont est écrit ma révélation afin que tu en fasses usage pour trois choses :</p><p style="text-align: justify;">° Pour trouver les choses perdues dans les mers depuis le bouleversement du globe. </p><p style="text-align: justify;">° Pour découvrir des mines de diamants, d´or et d´argent dans le sein de la terre. </p><p style="text-align: justify;">° Pour conserver la santé et prolonger la vie jusqu´à un siècle et au-delà avec la fraîcheur de cinquante ans et la force de cet âge. </p><p style="text-align: justify;">Tu feras tes opérations pour les deux premiers objets toutes les fois que le soleil et la lune et la terre se trouvent en conjonction sur la même ligne et dans le même plan. </p><p style="text-align: justify;">Quant à la troisième merveille, tu pourras la faire en tout autre temps. </p><p style="text-align: justify;">Mais il faudra porter sur toi une figure semblable à celles que tu vois ici :</p><p><br /></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiGQTT9QVNuqA85HMo1AA7hRbC7cL0rX5irz0sW4oFhIH-FVDC0V9nJFuTdu5ouohfT97R7qGpknKkU7SFvnk1rLIaHr4i_MUQjb5KOHxh6np--Lazf1DHNkthtaUkxb_473m9EXi5svhFCTUNygVTRhySJc9Yt3bCdoQdmzAj5t2Zu1hznj_8y7mon/s711/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-21.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="591" data-original-width="711" height="532" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiGQTT9QVNuqA85HMo1AA7hRbC7cL0rX5irz0sW4oFhIH-FVDC0V9nJFuTdu5ouohfT97R7qGpknKkU7SFvnk1rLIaHr4i_MUQjb5KOHxh6np--Lazf1DHNkthtaUkxb_473m9EXi5svhFCTUNygVTRhySJc9Yt3bCdoQdmzAj5t2Zu1hznj_8y7mon/w640-h532/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-21.jpg" width="640" /></a></div><div><br /></div><br /><div><div style="text-align: justify;">Tu prendras un vase propre, il n´importe la matière, tu le rempliras de feu que tu exorciseras de la manière suivante :</div><div style="text-align: justify;"> </div><div style="text-align: justify;"><i>O feu, créature, je t´exorcise par celui par qui toutes choses ont été faites afin que tu éloignes de toi de tout fantôme : Bénis-le ô père éternel pour la gloire de ton nom saint et permanent, toi qui vis et règnes dans tous les siècles des siècles.</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Un lévite que tu auras avec toi répondra: <i>AMEN.</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Tu béniras ensuite de l´encens et quatre lampes de la manière suivante :</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i>O Dieu éternel, Être souverain, bénis cet encens et ces lampes afin que leur force et leur vertu augmentent de crainte que leurs ennemis n´y puissent entrer. Toi qui vis et règnes dans tous les siècles des siècles.</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Ton lévite répondra : <i>AMEN.</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Tu verseras cet encens béni sur le feu et tu allumeras tes lampes avant tes opérations. </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Le petit orbite concentrique est le lieu où tu te tiendras pendant tes opérations. </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">L´autre orbite qui est au-dessous est la place qu´occupera ton lévite.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Tu seras vêtu comme aux jours des cérémonies des sacrifices. </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">En entrant dans ton orbite tu auras en ta main gauche la figure :</div></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjQV0iBVLvdTZSOHnaPDAL_1iXrimgOCVCYJ2y6y7ZK7WSR_AO8Luvbz_V3ILhpltICytAKezPQ6dyE4jPeWRtk_nec2t90zocdaiXXvowxVW6Uq5Tyowzhtgvke9vrFZNbOAXEfdRGEaeEwTTTiJprzxAMZifWwl3aonukK4jSOJ4NizmXWsQXXmT7/s711/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-27.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="591" data-original-width="711" height="532" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjQV0iBVLvdTZSOHnaPDAL_1iXrimgOCVCYJ2y6y7ZK7WSR_AO8Luvbz_V3ILhpltICytAKezPQ6dyE4jPeWRtk_nec2t90zocdaiXXvowxVW6Uq5Tyowzhtgvke9vrFZNbOAXEfdRGEaeEwTTTiJprzxAMZifWwl3aonukK4jSOJ4NizmXWsQXXmT7/w640-h532/saint%20germain%20manlypalmerbox34ms209hall-27.jpg" width="640" /></a></div><div><br /></div><br /><div><div style="text-align: justify;">Ton lévite te suivra en portant la représentation des caractères de révélation.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Lorsque tu seras rendu à la place qui t´est destinée tu remettras à ton lévite la figure avec laquelle tu étais entré. </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Alors ton lévite ayant été occuper la sienne, tu béniras ton orbite en proférant ces paroles sacrées :</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i>NOTOMARGATET, Bénis cette orbite, bénis-la !</i></div><div style="text-align: justify;"><i><br /></i></div><div style="text-align: justify;"><i>ZANODA, bénis-la </i></div><div style="text-align: justify;"><i><br /></i></div><div style="text-align: justify;"><i>MIOLE, bénis-la </i></div><div style="text-align: justify;"><i><br /></i></div><div style="text-align: justify;"><i>ALAG, bénis-la </i></div><div style="text-align: justify;"><i><br /></i></div><div style="text-align: justify;"><i>SOTHIA, bénis-la </i></div><div style="text-align: justify;"><i><br /></i></div><div style="text-align: justify;"><i>SORIGIS, bénis-la </i></div><div style="text-align: justify;"><i><br /></i></div><div style="text-align: justify;"><i>APHAL, bénis-la </i></div><div style="text-align: justify;"><i><br /></i></div><div style="text-align: justify;"><i>AGEMO, bénis-la </i></div><div style="text-align: justify;"><i><br /></i></div><div style="text-align: justify;"><i>THOBASSA, bénis-la </i></div><div style="text-align: justify;"><i><br /></i></div><div style="text-align: justify;"><i>ARIL, bénis-la </i></div><div style="text-align: justify;"><i><br /></i></div><div style="text-align: justify;"><i>BAGORA, bénis-la</i></div><div style="text-align: justify;"><i><br /></i></div><div style="text-align: justify;"><i>Toi qui vis et règne dans tous les siècles des siècles. </i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Ton lévite répondra: <i>AMEN.</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Ensuite tu invoqueras les esprits à qui j´ai donné le pouvoir de présider aux heures de la nuit en commençant du côté où s’élève le soleil et en disant : </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i>LEAMAN, LECIAB, BATRANAGIO, RIBRAL,TELARO.</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Du côté où se couche le soleil :</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i>ELANA, LEPAB, USTAEL, THERRUB, SOTARECO, ILIBAPAC.</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Du côté le plus élevé de l´orbite :</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i>LEIA, ELINA, AMIGABIREL. </i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Du côté le plus bas de l´orbite :</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i>PEDI-UBAD, FIALECHAM, CHARSIEL.</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Tu feras encore du côté où se lève le soleil l´invocation suivante, prosterné vers la terre : </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i>Nous vous invoquons; VALATMA et LEMIROT, LECIAB et TELAR, HERIBAG et ARNOVIO, TRABA et AIOT, ANIEL et LEDIMAT, JANAEL et CALGAS, LEASO et VIANOEL, et nous vous ordonnons par celui par qui toutes choses ont été faites et par tous les autres noms de l´Éternel par celui de : GANODA, EL, MIOLES, HOLAC, MEBOTH, NOLIC, SAFT, et NOTAMARGATET, qui est le Signe du Dieu élevé, de vous représenter près de cette orbite invisiblement et de me faire connaître par une juste inspiration, si vous m´en jugez digne par la pureté de mon âme : les lieux où il y a des mines de diamants, d´or et d´argent, ceux qui recèlent des choses précieuses, perdues dans les mers, de prolonger ma vie saine et jusqu´au delà d´un siècle ! Je vous demande ces faveurs sans que j´encoure ni danger, ni risque, ni péril.</i></div><div style="text-align: justify;"><i><br /></i></div><div style="text-align: justify;"><i>Par Y et V qu´Adam a compris, par le nom d´AGLA, pour la préservation de Loth et sa famille du feu de Sodome et de Gomorrhe. Par le nom de LOTH. Par la délivrance de Jacob de la persécution de son frère. Par ceux de SOIGAD, HANODA, THEOS ou NOTAMMARCA, TET, et par les autres noms du Tout-puissant qui vit et règne véritablement. Telle est la volonté de celui qui créa tout et dont l´empire est sur tout, pour tous les siècles des siècles. </i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Ton lévite répondra: <i>AMEN.</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Tu placeras sur ta tête, avec la main gauche, la figure que te remettra ton lévite. Alors si ton âme est vraiment pure, elle s´élèvera, tu te sentiras inspiré, tu prêteras une oreille attentive à tout ce que les esprits aériens souffleront, ayant soin de tracer de la droite à la gauche sur une lame d´airain tous les caractères inspirés, que tu béniras ensuite, par ces mots :</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i>Soyez bénis par THEOS.</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Tu ne les communiqueras à personne. Car tu te rendrais indigne de ma bonté divine et tu n'aurais pas le succès que tu as osé espérer. Tu prendras alors la figure qui était sur ta tête avec la même main, tu la tiendras à deux mains, et prosterné en adoration tu prononceras ces caractères :</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;"><i>Au nom de l´Eternel, du Dieu vrai, maître de mon corps, de mon âme, et de mon esprit. Allez en paix. Retirez-vous. Qu´un de vous m´accompagne toujours. Que les autres soient prêts à venir quand je les rappellerai.</i></div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: center;"><br /></div></div><p><br /></p>Le Miroir Alchimiquehttp://www.blogger.com/profile/03138462213732119910noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2196127544531909708.post-68785973663468815152022-05-13T11:41:00.000+02:002022-05-13T11:41:28.062+02:00COLONNA Abrégé de la doctrine de Paracelse et de ses archidoxes (2ème partie).<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjWrbwhfXH-mMEm-QbYM-vg91oZwiazXdWIaSqjYqZ7N92hUxS7H4SdlwODdlBOViVxvkTWYAtxKLxqdEBn3o3fccmm0ZNefVEb-aE-xARVLLKgDbVIgEi4VouMqM0kxch5WVxi25KtrsQ/s1600/Glauber+description+fourneaux+phil+1659.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="291" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjWrbwhfXH-mMEm-QbYM-vg91oZwiazXdWIaSqjYqZ7N92hUxS7H4SdlwODdlBOViVxvkTWYAtxKLxqdEBn3o3fccmm0ZNefVEb-aE-xARVLLKgDbVIgEi4VouMqM0kxch5WVxi25KtrsQ/s320/Glauber+description+fourneaux+phil+1659.png" width="320" /></a></div>
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<span style="font-size: x-large;">ABRÉGÉ DE LA DOCTRINE DE PARACELSE</span></div>
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<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: large;">ET DE SES ARCHIDOXES</span></div>
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<span style="font-size: x-large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: x-large;">Francesco Maria Pompeo Colonna</span></div>
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1724</div>
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiU2MQbYc6NrDzV9j57Q6ViGVApwxKtAXa8CQX6MI8pI5H9qjghLzdCWNZKzvMk4uKtdHo11TBywzd4cN9BOyB83OgH8K8NnAX9ZeQoAtqgEKFkTOcRXT1GEM7KbPRPVN_Hfs93pfpUqTs/s1600/Colonna+-+Abr%25C3%25A9g%25C3%25A9+de+la+doctrine+de+Paracelse_002.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiU2MQbYc6NrDzV9j57Q6ViGVApwxKtAXa8CQX6MI8pI5H9qjghLzdCWNZKzvMk4uKtdHo11TBywzd4cN9BOyB83OgH8K8NnAX9ZeQoAtqgEKFkTOcRXT1GEM7KbPRPVN_Hfs93pfpUqTs/s640/Colonna+-+Abr%25C3%25A9g%25C3%25A9+de+la+doctrine+de+Paracelse_002.png" width="382" /></a></div>
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<div style="text-align: center;">
Francesco Maria Pompeo Colonna</div>
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<div style="text-align: center;">
1646 - 1726</div>
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"Deuxième partie"<br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjMFW4zZC2aE2eLwZQmC8kWo2XIPe_Mtl0ZMgk43i0xdwi9s4koqRjBKjjUKXzz6wWTnjec2Lr2k7hEI3KQ3cpDSjCVx6fdKFnT9rNg797MbRFP8LGvDqekMUe1nap8fq4PXjN25pa1pWw/s1600/Colonna+-+Abr%25C3%25A9g%25C3%25A9+de+la+doctrine+de+Paracelse_281.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjMFW4zZC2aE2eLwZQmC8kWo2XIPe_Mtl0ZMgk43i0xdwi9s4koqRjBKjjUKXzz6wWTnjec2Lr2k7hEI3KQ3cpDSjCVx6fdKFnT9rNg797MbRFP8LGvDqekMUe1nap8fq4PXjN25pa1pWw/s640/Colonna+-+Abr%25C3%25A9g%25C3%25A9+de+la+doctrine+de+Paracelse_281.png" width="362" /></a></div>
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgRyS3AC2GLImm0coxmP48ZRTZNBfnggMoaVf0bMzicyfpyJnLO87PU6kFevpc0GXStHltX0MGXpezNISZkGegRPzi7tGN8hvE1TzwVLgWxUbWq1C1LZx40CS78jybNlZ8DC1w7PGT581g/s1600/Colonna+-+Abr%25C3%25A9g%25C3%25A9+de+la+doctrine+de+Paracelse_510.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgRyS3AC2GLImm0coxmP48ZRTZNBfnggMoaVf0bMzicyfpyJnLO87PU6kFevpc0GXStHltX0MGXpezNISZkGegRPzi7tGN8hvE1TzwVLgWxUbWq1C1LZx40CS78jybNlZ8DC1w7PGT581g/s640/Colonna+-+Abr%25C3%25A9g%25C3%25A9+de+la+doctrine+de+Paracelse_510.png" width="368" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEie_JsmR1vKKTjeN_FRX-UJ1cpBUw8IOvQ1CRMN42D2hKVYVjO9U7R-AXkqrRn1fcbmJN4pdvTwcajYBinbKpqilUM2wQMtLJK5P9HEfQtl3TUWsxLFx6mDTAm2HaAVP75LubwPc6gTugM/s1600/Colonna+-+Abr%25C3%25A9g%25C3%25A9+de+la+doctrine+de+Paracelse_511.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEie_JsmR1vKKTjeN_FRX-UJ1cpBUw8IOvQ1CRMN42D2hKVYVjO9U7R-AXkqrRn1fcbmJN4pdvTwcajYBinbKpqilUM2wQMtLJK5P9HEfQtl3TUWsxLFx6mDTAm2HaAVP75LubwPc6gTugM/s640/Colonna+-+Abr%25C3%25A9g%25C3%25A9+de+la+doctrine+de+Paracelse_511.png" width="360" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCAt3nDwK_TmpMyuiS4ty1rgmsXE_IPCl-eKFIY-vxbP-VTvSV0SzjnsOJGsRN6mqSbs45QpupbGrUKWapCxvtzYIJQck9y_JMVGkhfngYoqN2L-lgds_mPY69WI-S2Ykrl9Dn9EVufao/s1600/Colonna+-+Abr%25C3%25A9g%25C3%25A9+de+la+doctrine+de+Paracelse_512.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhCAt3nDwK_TmpMyuiS4ty1rgmsXE_IPCl-eKFIY-vxbP-VTvSV0SzjnsOJGsRN6mqSbs45QpupbGrUKWapCxvtzYIJQck9y_JMVGkhfngYoqN2L-lgds_mPY69WI-S2Ykrl9Dn9EVufao/s640/Colonna+-+Abr%25C3%25A9g%25C3%25A9+de+la+doctrine+de+Paracelse_512.png" width="358" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEglE3rBZxG73memBEVR-N2eQxKF6X6BOB11WjITLPJcVr3oiTMxZceU1rMMAi9o4kyqodhyphenhyphen337tSA1eh5TjeygiaVXtM5US0rjNikmDjBkSxTrDTMQF4Tts-584soJ1DfPXK9hD0qYe_ZQ/s1600/Colonna+-+Abr%25C3%25A9g%25C3%25A9+de+la+doctrine+de+Paracelse_513.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEglE3rBZxG73memBEVR-N2eQxKF6X6BOB11WjITLPJcVr3oiTMxZceU1rMMAi9o4kyqodhyphenhyphen337tSA1eh5TjeygiaVXtM5US0rjNikmDjBkSxTrDTMQF4Tts-584soJ1DfPXK9hD0qYe_ZQ/s640/Colonna+-+Abr%25C3%25A9g%25C3%25A9+de+la+doctrine+de+Paracelse_513.png" width="370" /></a></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhYJJas4hrHpdwN-wE_TrsyAmELDBdTaiMpZ6v7KH5YDp7ZF8rBMVwGs190fHlm4INbynVI7qUq6vwIMqYO_Hj5cpAGfebUkxKz1DnvNZ0hTf93Gq958ZokKGKHEvqJkOY1ypBW7RgjrFw/s1600/Colonna+-+Abr%25C3%25A9g%25C3%25A9+de+la+doctrine+de+Paracelse_514.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhYJJas4hrHpdwN-wE_TrsyAmELDBdTaiMpZ6v7KH5YDp7ZF8rBMVwGs190fHlm4INbynVI7qUq6vwIMqYO_Hj5cpAGfebUkxKz1DnvNZ0hTf93Gq958ZokKGKHEvqJkOY1ypBW7RgjrFw/s640/Colonna+-+Abr%25C3%25A9g%25C3%25A9+de+la+doctrine+de+Paracelse_514.png" width="358" /></a></div>
<br />
<br />
<br /></div>
</div>
Le Miroir Alchimiquehttp://www.blogger.com/profile/03138462213732119910noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2196127544531909708.post-72783916166592999552022-05-13T11:23:00.000+02:002022-05-13T11:23:58.004+02:00SAVORET Eckartshausen.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgN8pkARKrDVeOMVXoNWJp3wUXiFxf2RZZvdVPRm9jJaQBMADyBg0TxdKT8OdqjLYo6KCfZFCcBfmA83Cd1ExTJIYTXMJhV0bj3Wek3RSh2OKeZbu2A08umh4xP7M2Up9G3rat6b83a-Hg/s1600/Karl+von+Eckartshausen.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgN8pkARKrDVeOMVXoNWJp3wUXiFxf2RZZvdVPRm9jJaQBMADyBg0TxdKT8OdqjLYo6KCfZFCcBfmA83Cd1ExTJIYTXMJhV0bj3Wek3RSh2OKeZbu2A08umh4xP7M2Up9G3rat6b83a-Hg/s320/Karl+von+Eckartshausen.jpg" width="251" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Karl von Eckartshausen</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<span style="font-size: x-large;">ECKARTSHAUSEN<o:p></o:p></span></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: center;">
<span style="font-size: x-large;">André Savoret<o:p></o:p></span></div>
<div>
<br /></div>
<br /><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Eckartshausen, fils du comte Charles de Haimhausen et de
Marianne Eckart, naquit au château de Haimhausen, en Haute-Bavière le 28 juin
1752, et mourut le 12 Mai 1803. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Il étudia le droit à Munich et à Ingolstadt, se fit
remarquer de bonne heure par son sérieux, devint conseiller à Munich en 1776,
censeur littéraire en 1780, et abandonna volontairement cette situation en
1793. Membre de l'Académie des Sciences en 1777, « réel archiviste secret » (1) en 1784, il fut nommé en 1799 premier
archiviste secret de la Maison de Bavière. Il publia d'abord des ouvrages de
droit et de littérature, puis de nombreux ouvrages mystiques. On peut
distinguer deux périodes dans ses activités. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Dans la première, il cherche à faire progresser la
civilisation et la morale par l'accord de la Religion et de la Science. A cette
période appartiennent, entre autres : <i>Éthique
Pour toutes les conditions</i> (Munich 1784), <i>Discours sur le bonheur de l'humanité</i>. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
La seconde période se signale par des oeuvres religieuses,
comme <i>Dieu est l'amour le plus pur</i>,
qui parut d'abord en 1790 et eût 9 éditions, puis, fut réédité à Mannheim en
1876. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Ensuite il fit éditer <i>Oeuvres
religieuses sur des sujets clairs et obscurs</i>, qui fut également édité
plusieurs fois, en dernier lieu à Stuttgart en 1839. Puis parurent en 1784 E<i>claircissements sur la Magie, et Nuits
Mystiques</i>, qui fut réédité par l'Alliance des Mystiques Chrétiens, ainsi
que 2 de ses autres ouvrages, <i>Hiéroglyphes
pour le Coeur de l'Homme</i> et <i>Le Voyage
de Kosti</i>.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Ensuite parurent <i>Etude
des Nombres de la Nature</i> (Leipzig 1794), <i>Esquisse d'une Chimie</i> (Regensburg 1800), <i>La Nuée sur le Sanctuaire</i> (1802), et un livre posthume <i>Sentiments et Temple de la Nature</i>
(1804). <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Tous ses ouvrages sont pleins du louable désir d'aider ses
semblables en cherchant à ranimer dans les hommes le pâle reflet du bonheur, de
la lumière, et de la magnificence primordiale, cette flamme mystique que le
matérialisme n'a pu éteindre. Il les relie à la lumière divine elle-même, qu'il
indique comme la source unique de toute félicité humaine. Sa manière, fort
éloignée du sectarisme, est au contraire pleine de tact et de mesure. Il
conseille amicalement et fait appel à la logique, au cours de ses analyses,
pour persuader la raison. La religion, dit-il, n'a pas à craindre la raison,
mais les hommes se sont détournés de cette raison pure qu'ils ont échangée
contre la politique.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
La raison est issue du Saint-Esprit, la politique l'est du
matérialisme. Eckartshausen ne méconnaît pas, d'ailleurs, les droits du coeur.
Il s'ingénie à l'améliorer, à l'éclairer, à l'inciter au sublime. Notre raison
qui peut et doit approfondir toute chose et scruter les secrets de la Divinité,
est déchue et trop peu développée actuellement pour embrasser à la fois, d'un
coup d'oeil lucide, l'extérieur et l'intime des choses. C'est donc au coeur
qu'incombe la tâche de la précéder et de l'orienter. Une invincible
prédilection pour ce qui est spirituel et divin doit le pousser à extérioriser
les merveilleux pouvoirs de la Foi, cette Foi qui peut transporter des
montagnes. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
La raison et le coeur oeuvrent alternativement. Il est
inconcevable que l'Esprit Saint puisse illuminer totalement un homme dont le
coeur est rempli de désirs inférieurs. Il n'éclairera l'homme que dans la
mesure où le coeur lui fera place. Un tel coeur devient peu à peu en état de
discerner, en tout, le vrai, le juste, le beau et le bon. Car, il faut prendre
garde à ce fait que ne descend dans le coeur que l'Esprit que celui-ci a
appelé. Les influences spirituelles nous parviennent de deux sources
différentes; nous pouvons être influencés de deux côtés à la fois : Ici est ton
bien, dit une voix... ton bonheur est là, riposte l'autre.... Mais un coeur pur
reconnaît seul, où est le bonheur apparent, et où réside le bien réel. L'homme
doit choisir, et cela, continuellement. Mais le véritable amour pour le sublime
et le divin ne trompe pas et l'emporte tôt ou tard. L'amour est le frère de la
sagesse.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
C'est dans ce sens qu'écrivit et travailla, toute sa vie,
Eckartshausen. La voie qu'il propose conduit à la plus haute sagesse, au plus
pur amour, à la plus sublime beauté, trois dons gratuits du Père, du Seigneur
des seigneurs, aux serviteurs de son Fils, le Verbe Jésus, à ses adorateurs «
en Esprit et en Vérité ». <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Mais le conseiller d'Eckartshausen n'était pas seulement un
métaphysicien aux connaissances purement théoriques ; bien au contraire, il
appliqua ses idées et en vérifia la justesse par de nombreuses expériences,
dont beaucoup sont restées ignorées, mais dont quelques-unes nous sont connues
par sa correspondance. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
L'une de ces expériences était la séparation alchimique du
principe de corruption matérielle résidant dans la terre, (principe qu'il
désigne souvent sous le nom générique de gluten), ainsi qu'il ressort de
lettres écrites par lui à des chercheurs qui s'occupaient des mêmes travaux.
Ces derniers remplissaient un pot de fleurs avec de la terre purifiée d'après
ses prescriptions, y enfouissaient un unique grain de blé et laissaient le pot
à l'air libre. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Un développement plus rapide et plus intense de la faculté
germinative que ce n'est le cas dans de la terre ordinaire faisait résulter de
cet unique grain de nombreux épis qui surpassaient en grosseur et en beauté
ceux de toutes les variétés de blé connues. Les grains séparés de leur gaine
avaient une si naturelle couleur d'or qu'on les aurait crus recouverts d'une
fine pellicule de ce métal. Leur goût était plus doux et plus agréable que
celui du grain de blé ordinaire, sans cette impression de viscosité adhésive
que laisse d'habitude la farine sur la langue. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
A l'analyse, on constatait l'absence de colle de farine (ou
gluten) cause fondamentale de la fermentation et de la corruption de ce
produit. Un poulet fut nourri de cette farine près de deux mois, à l'exclusion
de tout autre aliment, puis on le tua. Lors de l'analyse du sang, le sérum qui
est la cause de sa corruption rapide, ne se retrouvait plus. Le sang, au lieu
de se coaguler, demeurait vif et fluide. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
De même, toujours d'après ses indications, on fit avec de la
graine de lin et ses sous-produits, de très curieuses expériences. Le chanvre
cultivé dans la terre purifiée par sa méthode était d'une inégalable beauté et,
de même que la paille du blé poussé dans le même sol, ne pouvait être consumé
par le feu vulgaire. Cette « terre vierge » possédait en outre de curieuses
propriétés, Ainsi, les vers et les insectes qu'on y déposait s'efforçaient en
hâte de s'enfuir, comme s'ils y étaient « dépaysés ». On observa également
qu'en en mélangeant deux parties avec une de terre ordinaire et en les
arrosant, le tiers impur se trouvait ennobli en peu de temps et que l'élément
impur et hétérogène se volatilisait. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Ces expériences, prouvant la possibilité d'une amélioration
chimique de la terre, confirmaient les assertions d'Eckartshausen touchant les
causes du stade anormal auquel est arrivée l'humanité terrestre, causes sur
lesquelles il s'est étendu théoriquement dans tous ses ouvrages. La conséquence
qui en découle, c'est la possibilité d'une amélioration, d'une régénération de
l'homme tout entier, depuis ses cellules physiques jusqu'à ses organismes
éthérés, actuellement faussés et affaiblis par la chute adamique. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
Ces vérités nous ramènent invinciblement au Sauveur du
Monde, qui, maître absolu de la nature physique morale et spirituelle, peut
seul en parachever la triple rédemption. <o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
(1) On entendait par « réel archiviste » celui qui exerçait
effectivement cette fonction. Pour les autres, c'était un titre honorifique,
comme celui de Heimrath (conseiller secret) qui ne donnait aucun droit
effectif, en dehors de la satisfaction d'en être pourvu.<o:p></o:p></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br /></div>
Le Miroir Alchimiquehttp://www.blogger.com/profile/03138462213732119910noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2196127544531909708.post-28342733346617876302022-01-08T11:20:00.001+01:002022-01-08T11:42:56.495+01:00RIPLEY Le Livre de Bréviaire (avec numérotation des paragraphes)<p> </p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEj20THPMdyBR57vIyrjeDJyekhKwTSSlNVDzJ1btp6H05CxaB_ViG5a4EjzfSptH7Hz1D3tGcjJ-uMruhV8YBiDKx2zw8L5gQ1OIMA2qSSYnw6TZS1IqJToeFOmeIe5EW3hFiCISp5rJYvS0fTt7dapP6fYF8NjNAvsB8JfGyL1sOhLxV_fc3CJwuXY=s700" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="365" data-original-width="700" height="334" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEj20THPMdyBR57vIyrjeDJyekhKwTSSlNVDzJ1btp6H05CxaB_ViG5a4EjzfSptH7Hz1D3tGcjJ-uMruhV8YBiDKx2zw8L5gQ1OIMA2qSSYnw6TZS1IqJToeFOmeIe5EW3hFiCISp5rJYvS0fTt7dapP6fYF8NjNAvsB8JfGyL1sOhLxV_fc3CJwuXY=w640-h334" width="640" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">The Red Lion and Green Lion precede the Philosopher’s Stone in the Ripley Scroll</td></tr></tbody></table><div><div style="text-align: center;"><br /></div><br /><div align="center" class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; mso-outline-level: 3; text-align: center;"><b><span lang="FR" style="color: black;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span class="Apple-style-span" style="font-size: x-large;">LE LIVRE DE </span><span style="font-size: x-large;"><o:p></o:p></span></span></span></b><span style="text-align: left;"><span style="font-size: x-large;"><b>BRÉVIAIRE</b></span></span></div><div align="center" class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; mso-outline-level: 3; text-align: center;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><b><span style="color: black;">(The Book of Bosom)<br /><br /><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">de Monsieur George Ripley,<br /><br />Canon de Bridlington.<br /><br /></span></span></b><b><span lang="FR" style="color: black;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Contenant<br /><br />Son raccourci philosophique dans la fabrication<br />du Mercure Philosophique et des Elixirs.<o:p></o:p></span></span></b></span></div><div align="center" class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; mso-outline-level: 4; text-align: center;"><b><span lang="FR" style="color: black;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif" style="font-size: large;">Londres,<br />Imprimé pour William Cooper,<o:p></o:p></span></span></b></div><div align="center" class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; mso-outline-level: 4; text-align: center;"><b><span lang="FR" style="color: black;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif" style="font-size: large;"><span> </span>au Pélican en Petite Bretagne.<o:p></o:p></span></span></b></div><div align="center" class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; mso-outline-level: 4; text-align: center;"><b><span lang="FR" style="color: black;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">1683</span><o:p></o:p></span></b></div><h1 align="left"><span lang="FR"> </span></h1><div align="center" class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><span lang="FR" style="color: black;"><ol><li style="text-align: justify;"><span lang="FR" style="color: black;"><b><i>Le <span>Bréviaire </span>de Monsieur George Ripley. Le travail de la totalité de la composition de la pierre philosophique, du grand élixir, et de la première solution du corps brut.</i></b></span></li><li style="text-align: justify;"><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">Prenez en premier lieu le poids de 30 livres de Sericon ou d'Antimoine, ce qui fera 21 livres de Gomme environ, à condition que ce soit bien dissout, et que le vinaigre soit très bon, et dissoudre chaque livre en un gallon de vinaigre deux fois distillé alors qu’il est encore froid, et tant qu’il est en dissolution dans un vaisseau de verre convenable, remuez-le avec un bâton propre très souvent chaque jour, plus ce sera souvent, meilleurs ce sera, et quand il est bien débarrassé de sa gangue au fond, filtrez alors la liqueur trois fois, que vous conserverez en la couvrant étroitement, et jetez les résidus, parce que ce sont des saletés superflues qui doivent être enlevées, et qui n’entrent pas dans le travail mais s'appellent « Terra damnata » (terre damnée).</span></span></li><li style="text-align: justify;"><b><i><span lang="FR" style="color: black;">La fabrication de notre gomme ou Lyon vert.</span></i></b></li><li style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR" style="color: black;">Mettez alors toutes ces liqueurs froides ainsi filtrées dans un vaisseau de verre convenable, et placez-les au Bain-marie pour l'évaporation à une chaleur tempérée, cela fait, notre Sericon sera coagulé en forme d’une gomme verte appelée notre <i>Lyon vert</i>, laquelle gomme </span><span lang="FR">séchez bien, pourtant prenez garde de ne point brûler ses fleurs pour ne pas détruire sa verdeur.<o:p></o:p></span></span></li><li style="text-align: justify;"><b><i><span lang="FR" style="color: black;">L'extraction de notre Menstrum, ou sang de notre Lyon vert.</span></i></b></li><li style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR" style="color: black;">Extraire alors ladite gomme, et mettez-la dans une cornue de verre épais, très bien lutée, et placez-la dans votre four, et sous elle un premier feu tempéré, et par la suite vous verrez une eau faible passer, laissez-la s’épuiser ; mais quand vous verrez passer une fumée ou une</span><span lang="FR" style="color: red;"> </span><span lang="FR">vapeur blanche, alors mettez ainsi un récepteur de verre, qui doit avoir un ventre très grand, et la bouche pas plus large que ce qu’il faut pour s’adapter au cou de la cornue, de manière à ce qu’aucune fumée ne s’échappe du récepteur. Puis augmentez votre feu petit à petit jusqu'à ce que la fumée sortante soit rougeâtre, continuer alors le feu le plus grand, jusqu'à ce que passent des gouttes comme du sang et qu’il n’y ait plus de vapeur qui passent, et quand ce saignement sera terminé laissez refroidir ou diminuez le feu petit à petit, et quand toutes les choses seront froides, prenez alors le récepteur, et fermez-le très rapidement, que les esprits ne disparaissent pas, parce que cette liqueur s'appelle, notre <i>liqueur bénie</i>, laquelle liqueur, vous devez enfermer étroitement dans du verre pour après. Regardez alors dans le cou de la cornue, et là-dedans vous trouverez un duvet dur blanc, car c'est la <i>Congélation</i> d'une vapeur givrée qui s’est toute sublimée, recueille-la avec diligence et conserve-la soigneusement, car elle contient de grands secrets qui seront montrés ci-après, après que le grand travail soit fini<span style="color: black;">.<o:p></o:p></span></span></span></li><li style="text-align: justify;"><b><i><span lang="FR" style="color: black;">La création de notre Base.</span></i></b></li><li style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR" style="color: black;">Sortez alors tous les résidus qui restent dans la cornue, et sont noirâtre comme la suie, ces résidus s'appellent notre <i>dragon</i></span><span lang="FR">, de ces résidus, Calcinez une livre ou plus selon votre plaisir, dans un feu chaud et ardant dans un four de potiers ou de verriers, ou dans un four à vent jusqu'à ce qu’elles deviennent une chaux blanche, aussi blanche que la neige, laquelle chaux <span style="color: black;">blanche vous conserverez bien, et propre, parce qu’elle s'appelle le fondement et la base du travail, et s'appellera maintenant <i>Mars</i>, et <i>notre terre blanche fixe</i> ou <i>fer philosophique</i>.<o:p></o:p></span></span></span></li><li style="text-align: justify;"><b><i><span lang="FR" style="color: black;">La calcination des résidus noirs appelé notre dragon noir.</span></i></b></li><li style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR" style="color: black;">Prenez alors tout le reste des résidus noirs susmentionnés ou <i>dragon noir</i>, et écrasez-les aussi finement que se pourra faire sur un marbre propre, ou tout autre pierre, et mettez sur l'un des côtés un charbon brûlant, et le feu glissera au travers les résidus en une demi-heure, et les </span><span lang="FR">calcinera jusqu’à une couleur citrine, très glorieuse à voir.<o:p></o:p></span></span></li><li style="text-align: justify;"><b><i><span lang="FR" style="color: black;">La solution desdits résidus.</span></i></b></li><li style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR" style="color: black;">Dissolvez alors ces résidus de couleur Citrine dans un bon vinaigre distillé, comme vous avez fait auparavant, et filtrez-les alors de même, trois fois, et après faites les évaporez jusqu’à une consistance de gomme, et tirez-le, ajouter alors plus de notre dissolvant, appelé maintenant, sang de dragon, et réitérez ce travail dans tous les points comme avant, jusqu'à ce que vous </span><span lang="FR">ayez changé tout ou la plupart des résidus en notre liqueur bénie, toutes ces liqueurs étant ajoutées à la première liqueur ou Menstrue, appelée le sang du Lyon vert, et placez toute cette liqueur dans un vaisseau de verre pendant quatorze jours à Putréfier<span style="color: black;">, et ensuite procédez à la séparation des éléments, parce que maintenant nous avons tout le feu de la pierre en cette liqueur bénie, qui avant vivait cachée dans les résidus, lequel secret tous les philosophes cachent merveilleusement.<o:p></o:p></span></span></span></li><li style="text-align: justify;"><b><i><span lang="FR" style="color: black;">La séparation des éléments de quoi le premier est l'air, et est également comptée notre Feu-Eau, et notre eau attrayante.</span></i></b></li><li style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR" style="color: black;">Mettez alors tout le dit dissolvant putréfié dans un distillateur du verre fin de Venise adapté pour la quantité, mettez </span><span lang="FR">dessus le chapiteau, et lutez le distillateur avec un fin tissu de lin trempé dans du blanc d’œuf, et puis placez le tout au bain-marie, mettez un récepteur, qui doit être d'une grande longueur que l'esprit ne puisse s’exhaler vers l’extérieur, et avec une chaleur<span style="color: black;"> très tempérée, séparez les éléments les uns des autres, et alors l'élément Air passera en premier lieu, qui est une Huile.<o:p></o:p></span></span></span></li><li style="text-align: justify;"><b><i><span lang="FR" style="color: black;">Notre Eau-Feu ou l'Eau attractive ainsi faite.</span></i></b></li><li style="text-align: justify;"><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">Quand tout le premier élément est distillé, alors dans un autre distillateur adapté, rectifiez-le, c’est-à-dire distillez-le 7 fois de plus, et jusqu'à ce qu’il brûle un tissu de Lin propre trempé dedans, quand il est mis à la flamme, qui alors s'appelle notre eau ardente<span style="color: black;"> rectifiée, et s'appelle également notre eau attractive,</span><span style="color: red;"> </span>qu’il faut conserver dans un récipient très<span style="color: red;"> </span><span style="color: black;">étroitement fermé,</span><span style="color: red;"> </span>autrement l'Esprit qui est très subtil s’échapperait<span style="color: black;">. En rectifiant souvent l'eau ardente, là viendra l’AER en une huile </span>blanche surnageant au-dessus de l'eau, et qui laissera derrière-elle une huile jaune qui avec un feu plus fort viendra également. Mettez un<span> </span>peu de sublimé finement broyé dans un plat de fer, et au froid<span style="color: black;"> il se dissoudra en eau, et puis filtrez-le, et </span>versez dessus une partie de l'eau ardente, et il attirera à lui-même tout le mercure en forme d’une huile verte surnageant, que vous séparerez<span style="color: black;"> et mettrez dans une cornue, et distillerez d'abord une eau, et après viendra une<span> </span>épaisse huile verte qui est l'Huile du Mercure.<o:p></o:p></span></span></span></li><li style="text-align: justify;"><b><i><span lang="FR" style="color: black;">L'Humidité ou l'eau de la pierre.</span></i></b></li><li style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR" style="color: black;">Ensuite, extrayez alors, l'humidité ou l'eau de la pierre dans un autre récipient, laquelle liqueur sera très blanche, et extrayez-la ensuite avec </span><span lang="FR">un feu très doux de Bain, jusqu'à ce qu’il ne reste dans le fond du distillateur, qu’une substance huileuse épaisse comme de la poix, conservez cette eau dans un récipient en verre convenable hermétiquement clos. Notez que quand la liqueur devient blanche, vous devez brancher un autre récepteur, jusqu’à ce que tout cet élément soit passé, deux ou trois gouttes de cette huile liquide noire donné dans de l’eau de vie soigne tout les poisons intérieurs.<o:p></o:p></span></span></li><li style="text-align: justify;"><b><i><span lang="FR" style="color: black;">Notre Sang d’Homme est ainsi fait et rectifié.</span></i></b></li><li style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR" style="color: black;">Alors mettez notre eau ardente sur cette matière noire et liquide, remuez-les bien ensemble, et laissez-les ainsi bien couverts, pendant 3 heures alors décantez et filtrez, mettez-y dessus l'eau ardente fraîche et répétez cette opération 3 fois, et ensuite distillez-la encore avec un feu tempéré de Bain, et ainsi faites cela trois fois, et alors elle s'appellera le Sang de l’Homme rectifié, lequel les travailleurs dans les secrets de la nature </span><span lang="FR">recherchent,<span style="color: black;"> et ainsi les éléments sont exaltés dans la vertu de leur quintessence, à savoir l'Humidité qui est l'eau et l'air, la</span>issez<span style="color: black;"> ce sang conservé pendant une saison.<o:p></o:p></span></span></span></li><li style="text-align: justify;"><b><i><span lang="FR" style="color: black;">L'Huile ou le feu, ou la terre de la pierre.</span></i></b></li><li style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR" style="color: black;">Ensuite, mettez alors l'Humidité ou Eau sur la matière noire et molle ou terre de la pierre, laissez-les afin qu’ils </span><span lang="FR">soient bien mélangés ensemble, et distillez alors le tout jusqu'à ce qu’il reste dans le fond, une terre plus sèche et noire qui est la Terre de la pierre, conservez l'Huile avec l'Eau pour une saison, dans tous les cas fermez hermétiquement.<o:p></o:p></span></span></li><li style="text-align: justify;"><b><i><span lang="FR" style="color: black;">L’Eau Ardente.</span></i></b></li><li style="text-align: justify;"><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">Réduire alors cette terre noire en poudre, et mélangez-la avec le sang de l’homme, et ainsi<span style="color: black;"> laissez-les 3 heures, ensuite distillez-les sur des cendres, avec un bon feu, et réitérez ce travail 3 fois, et alors elle s'appellera l’Eau de feu rectifiée, et ainsi trois des éléments seront exaltés dans la vertu de la quintessence, à savoir, l'eau, l'air et le feu.<o:p></o:p></span></span></span></li><li style="text-align: justify;"><b><i><span lang="FR" style="color: black;">La Terre.</span></i></b></li><li style="text-align: justify;"><span lang="FR">Alors calcinez la terre noire et sèche, dans un four de réverbère, jusqu'à ce qu’elle devienne une chaux blanche très fine.</span></li><li style="text-align: justify;"><b><i><span lang="FR">L'eau de la vie qui est notre mercure et notre Lune.</span></i></b></li><li style="text-align: justify;"><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">Ensuite, mélangez avec cette chaux blanche de l'eau ardente, et distillez-les avec un feu fort tout comme avant, et calcinez encore la terre que reste au fond du distillateur, et distillez-les alors encore avec un feu fort comme avant, et calcinez<span style="color: black;">-les encore, et distillez ainsi et calcinez 7 fois jusqu'à ce que toute la substance </span>de la chaux se soit élevée vers le haut, ainsi avez-vous l'eau de vie rectifiée et rendue en effet plus spirituelle, et ainsi se trouvent les 4 éléments exaltés dans la vertu de leur quintessence. Cette eau dissoudra tous les corps et les putréfiera et les purgera, et c'est notre mercure et notre Lune, et celui qui pense qu'il y a une autre eau<span style="color: black;">, est ignorant et imbécile, et ne sera jamais capable d’aboutir à cet effet.<o:p></o:p></span></span></span></li><li style="text-align: justify;"><span lang="FR"><b><i>Le<span> </span>grand secret ou Particulier de Monsieur George Ripley, pour l'aide de ceux qui ont fait<span> </span>le Mercure des Philosophes et dont la pauvreté les empêche pour procéder à l'élixir rouge ou blanc</i></b></span></li><li style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR" style="color: black;">Prenez de la Céruse ou Crème du plus fin Etain de Cornouailles,</span><span lang="FR"> </span><span lang="FR">réduisez-la en fine chaux blanche, mettez la dans un alambic de verre adapté, et versez dessus une quantité convenable de notre mercure, qui est notre Lune parfaite, alors distillez le mercure de la chaux et ré-imbibez la avec, et re-distillez, et réitérez jusqu’à ce que la chaux devienne subtile et huileuse, et si subtile qu’elle coulera comme de la cire sur une lame de cuivre chauffé, sans</span><span lang="FR"> </span><span lang="FR">s’évaporer, et changera le cuivre en fin argent, car la malléabilité et</span><span lang="FR"> </span><span lang="FR" style="color: black;">la<span> </span>blancheur</span><span lang="FR"> </span><span lang="FR" style="color: black;">de </span><span lang="FR">l’étain sont enlevé par l’intermédiaire de notre mercure, puis fixées en lui, par la vertu duquel il se fait dur et propre et peut s’allier à des corps durs en </span><span lang="FR" style="color: black;">fusion</span><span lang="FR"> </span><span lang="FR" style="color: black;">et est</span><span lang="FR"> </span><span lang="FR">presque aussi malléable que le pur que l’argent. Ce travail est très rentable et facile à mener. Utilisez-le jusqu’à être riche, et je</span><span lang="FR"> </span><span lang="FR">prie pour vous notre Seigneur, de vous laisser parvenir au grand Œuvre,</span><span lang="FR"> </span><span lang="FR" style="color: black;">et que son cœur soit disposé envers vous, selon la pratique que j’ai écrite et prouvé</span><span lang="FR">e de la même façon. Pour cela, remerciez Dieu.<o:p></o:p></span></span></li><li style="text-align: justify;"><b><i><span lang="FR" style="color: black;">L'Huile qui est l'élément du Feu, et notre mercure rouge.</span></i></b></li><li style="text-align: justify;"><span lang="FR" style="color: black;">L'Humidité et l'Huile réservées ci-dessus seront distillées avec un feu tempéré de Bain, et l'Huile rouge qui restera au fond sera diligemment gardé dans un récipient en verre fermé hermétiquement, parce que c'est l'élément du Feu, et l'Eau sera encore rectifiée, et le même travail réitéré, jusqu'à ce qu’il ne reste plus de notre Lune rouge en elle.</span></li><li style="text-align: justify;"><b><i><span lang="FR" style="color: black;">Le travail de Putréfaction.</span></i></b></li><li style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR" style="color: black;">Quand tous vos éléments sont ainsi séparés, prenez alors tous les résidus calcinés blancs </span><span lang="FR">réservés en premier, appelés Mars, et mettez-en suffisamment dans un récipient en verre de façon à le remplir à peine à sa moitié, et versez-y dessus autant de<span style="color: black;"> notre eau ardente rectifiée afin de recouvrir la chaux blanche, et cela fait, fermez</span><span style="color: red;"> </span><span style="color: black;">aussitôt avec un chapiteau aveugle, et placez-le dans un endroit froid, jusqu'à ce </span>que la chaux ait bu toute la liqueur, ce qu'il fera<span style="color: black;"> en 8 jours, </span>puis imbibez-la encore avec la même quantité de semblable eau ardent (<i>aqua ardens</i>) laissez-la huit jours de plus, et réitérez ainsi le travail, de 8 jours en 8 jours, jusqu'à ce que la même chaux n’en boive plus ; mais reste encore liquide<span style="color: red;">,</span><span style="color: black;"> alors scellez le haut du récipient en verre hermétiquement et placez-le au Bain-Marie avec une chaleur tempérée de Putréfaction.<o:p></o:p></span></span></span></li><li style="text-align: justify;"><b><i><span lang="FR" style="color: black;">La digestion de la pierre blanche.</span></i></b></li><li style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR" style="color: black;">Alors dans ce Bain tempéré laissez votre composé dans le récipient de verre sans le bouger l'espace de 150 jours entiers, et jusqu'à ce que la pierre dans le verre devienne la première reinette, et après vert blanchâtre, et après cela très blanche comme des yeux de poissons, qui est alors notre Soufre de Nature coulant, et n’est pas évaporée dans le feu, et notre pierre blanche est prête à être </span><span lang="FR">fermentée.<o:p></o:p></span></span></li><li style="text-align: justify;"><b><i><span lang="FR">Autre particulier secret de monsieur George Ripley.</span></i></b></li><li style="text-align: justify;"><span lang="FR">Prendre le Soufre de Nature ci-dessus, et projeter une quantité sur un plat de verre très chaud, et le verre prendra une couleur argentée, et cette couleur ne sera enlevée par aucun Art.</span></li><li style="text-align: justify;"><b><i><span lang="FR" style="color: black;">La digestion de la pierre rouge.</span></i></b></li><li style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR" style="color: black;">Sortez alors la pierre blanche et divisez-la en deux parties, et connaissez-en leur vrai poids de chaque moitié, une moitié est réservée pour le travail au blanc, l'autre moitié est mise dans le récipient en verre, et scellez-le<span> </span>encore </span><span lang="FR">avec le sceau d’Hermès, et mettez-le récipient en cinération qui est un feu plus chaud, et laissez-le là sans le bouger dans cette digestion, jusqu'à ce qu'elle devienne rouge, et d'une couleur pourpre, ainsi vous aurez la<span style="color: black;"> pierre rouge également prête à être fermentée.<o:p></o:p></span></span></span></li><li style="text-align: justify;"><b><i><span lang="FR" style="color: black;">La préparation du ferment pour la Pierre Blanche.</span></i></b></li><li style="text-align: justify;"><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">Prenez alors de l'argent bien purgé de tous les Métaux, et autres impuretés qui peuvent lui être jointes, et dissolvez-le dans autant de notre Lune, qui est notre mercure, que la quantité de votre argent, et pas plus, aussi précisément que vous pouvez, et la placer<span style="color: black;"> bien couverte sur les cendres chaudes, et quand elle est complètement dissoute, la liqueur entière sera verte, puis rectifiez notre mercure encore deux fois ou trois fois de plus, de sorte qu'aucune quantité de notre mercure ne soit gardée en elle, puis scellez l'Huile de Lune, et vous la placerez au bain à putréfier, jusqu'à ce qu'elle montre toutes les couleurs, et au final viendra la blancheur cristalline, qui est alors le ferment des ferments blancs.<o:p></o:p></span></span></span></li><li style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><b><i><span lang="FR" style="color: black;">La fermentation de la</span></i></b><span lang="FR" style="color: black;"> <b><i>Pierre Blanche.</i></b><o:p></o:p></span></span></li><li style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR" style="color: black;">Ensuite mettez cette moitié de Pierre Blanche réservée auparavant, pour le travail au blanc dans un flacon convenable en verre, et connaissant son poids, </span><span lang="FR">mettez autant du ferment<span style="color: black;"> de Lune mentionné ci-dessus dans le flacon en verre avec la pierre</span><span style="color: #339966;">, </span><span style="color: black;">comme peut en contenir la 4<sup>ème</sup> partie de ladite pierre, et dans ledit flacon en verre bien luté fixez-les ensemble, dans un vaisseau fixateur clos sous le feu, </span>ce qui se fera bien en 2<span style="color: black;"> ou 3 jours.<o:p></o:p></span></span></span></li><li style="text-align: justify;"><b><i><span lang="FR" style="color: black;">L’Incération de la Pierre Blanche.</span></i></b></li><li style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR" style="color: black;">Quand ils sont fixés ainsi ensemble, et deviennent une poudre très fine, faites l’incération, c'est-à-dire, imbibez la poudre fine avec l’Huile Blanche de notre pierre, qui est notre Lune en la versant dessus goutte-à-goutte, jusqu'à ce que la pierre soit huileuse, alors congelez-la, et imbibez-la encore, et de cette manière réitérez ce travail, jusqu'à ce que cette pierre devienne liquide dans le feu comme de la cire, quand elle est mise sur un plat chaud de cuivre et ne s'évapore pas, et congelez-la jusqu'à ce qu’elle soit dure, blanche et transparente comme le cristal, alors c’est une médecine du troisième degré, et la pierre blanche parfaite, transmutant </span><span lang="FR">tous les corps métalliques, et principalement<span style="color: black;"> cuivre et fer, en argent pur et parfait.<o:p></o:p></span></span></span></li><li style="text-align: justify;"><b><i><span lang="FR" style="color: black;">La préparation du ferment Rouge.</span></i></b></li><li style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR" style="color: black;">Prenez alors de même, de l'or très pur, d'abord purgé de tous autres métaux qui peuvent lui être joints, avec dix parts d'antimoine, et puis le dissolvez en notre mercure ou liqueur dissolvante, comme ci-dessus quand vous avez fait la Lune, et quand c’est parfaitement dissout, la liqueur sera de couleur citrine ; puis de manière semblable, rectifiez encore notre mercure ou </span><span lang="FR">liqueur dissolvante, et scellez alors toute l’Huile du ferment de l'or dans un récipient adapté, et placez la au Bain-Marie à putréfier, qui de même deviendra noire, et ne doit jamais être bougée durant la digestion, jusqu'à ce qu'elle devienne blanche, et ensuite sera replacée alors dans un feu plus fort sans ouvrir le récipient en verre, et puis gardez-la jusqu'à ce qu'elle change de couleur et devienne citrine, ce qui est aussi le ferment des ferments pour le travail au rouge.<o:p></o:p></span></span></li><li style="text-align: justify;"><b><i><span lang="FR" style="color: black;">La fermentation de la Pierre Rouge.</span></i></b></li><li style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR" style="color: black;">Ensuite avec l'autre moitié de la pierre avant la rubéfaction, la digestion, et réservée pour le travail au rouge, mettez </span><span lang="FR">autant de ferment d'or mentionné ci-dessus que la<span style="color: black;"> 4ème partie de ladite pierre peut en contenir, et puis fixez-les comme vous avez fait pour la Pierre au blanc, sous un feu dans un vaisseau fixateur ce qui sera très bien fait en deux ou trois jours.<o:p></o:p></span></span></span></li><li style="text-align: justify;"><b><i><span lang="FR" style="color: black;">Le travail d'Incération pour le rouge.</span></i></b></li><li style="text-align: justify;"><span lang="FR">Quand ils sont ainsi fixés ensemble, et deviennent de ce fait une poudre très fine, incérez, c’est-à-dire imbibez-là, afin qu’elle boive l'Huile rouge de notre pierre, alors congelez-là encore, et imbibez-la encore, et congelez, réitérez ce travail souvent jusqu'à ce qu'il coule comme de la cire dans le feu ; mais ne s'évapore pas quand il est mis sur un plat chaud de cuivre, et puis congelez alors jusqu'à ce qu'il soit dur, transparent, rouge clair en couleur et comme un rubis ou un jacinthe, qui sont alors la médecine du troisième degré, et la pierre rouge parfaite, transmutant tous les corps, et particulièrement le mercure, le plomb et l’argent en or pur, comme celui qui provient de la mine. Ainsi avez-vous réalisé la fabrication de la pierre des philosophes, blanche ou rouge, qui est le grand secret des philosophes. Ces pierres doivent être gardées dans plusieurs flacons en verre, ou des boîtes dans un endroit chaud, ou au moins sec, comme vous conservez le sucre, car ce sont des substances tellement tendres et huileuse, qu’elles sont susceptibles de se dissoudre dans un endroit moite dont il faut les préserver comme je l’ai montré.</span></li><li style="text-align: justify;"><b><i><span lang="FR" style="color: black;">La multiplication ou l'augmentation de la Vertu et de la qualité des pierres blanches et rouges susmentionnées.</span></i></b></li><li style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR" style="color: black;">Si vous êtes prêt d’exalter votre médecine ou pierre en quantité ou en qualité, alors mettez votre pierre blanche ou rouge susmentionnée, ou une partie de chacune dans plusieurs flacons en verre adaptés à la quantité, fermez bien le flacon, alors accrochez-le sur un bain-marie vaporeux de sorte qu'il ne touche pas l'eau, en cette vapeur ou souffle chaud, la pierre qui a été déjà congelée dans le flacon en verre sera maintenant dissoute, puis congelez-la encore sur les cendres chaudes, et ainsi dissolvez encore et congelez, et ainsi réitérez ce travail de dissolution et de congélation jusqu'à ce qu'enfin la pierre dissoute dans le flacon en verre soit congelée, dès sa sortie hors du pot du Bain-Marie, et sente l'air froid, sans utiliser aucune autre façon de congélation, et notez le nombre de fois dans ce travail que vous dissolvez et congelez votre médecine ou </span><span lang="FR">pierre, selon le nombre effectué il augmentera sa vertu de dix fois dans la projection, de sorte que si à la première once convertira 100 onces, après la deuxième solution, même conversion 1000, après les 10000 troisième conversion, ensuite la quatrième fois 100000, et après la cinquième 1000000 parties de n'importe quel métal imparfait en or<span style="color: black;"> et argent purs et vrais dans tous les examens autant que n'importe lequel de la Mine.<o:p></o:p></span></span></span></li><li style="text-align: justify;"><b><i><span lang="FR" style="color: black;">La manière de la projection.</span></i></b></li><li style="text-align: justify;"><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">Puisque c'est très compliqué de fondre un millième de millième de part de n'importe quel corps, vous ferez ainsi la projection : Prenez 100 onces de mercure d'abord lavées avec du sel, et du Vinaigre, et mettez-le dans un creuset, et placez-le au-dessus du feu, et quand ce corps commencent à devenir comme de la cire chaude, mettez dedans une once de votre élixir ou la médecine préparée comme je vous l’ai enseigné, sur ces cent parts de mercure nettoyé, et tout ledit mercure deviendra médecine, projetez une once de cette médecine sur encore 100 onces de l'autre mercure lavé, et il sera tout également converti en médecine, projetez encore 3 fois une once de ce mercure congelé, sur encore 100 onces de mercure lavé, et tout sera converti en médecine, pour la 4ème fois 1 once de ce dernier mercure congelé, sur encore 100 onces de l'autre mercure lavé, et tout cela sera convertis en or ou argent<span style="color: black;">, selon que votre pierre a été préparée, au blanc ou au rouge, félicitez-en Dieu.<o:p></o:p></span></span></span></li><li style="text-align: justify;"><b><i><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">Particulier du<span style="color: black;"> grand travail qui a sauvé la moitié du travail et du labeur indiqué par<span> </span>M. George Ripley.<o:p></o:p></span></span></span></i></b></li><li style="text-align: justify;"><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">Le dépôt blanc givré ou la poudre dont je vous ai parlé au commencement, est trouvée dans le cou de la cornue, après l’extraction du Menstrues, est comme un sublimé, et c’est le Soufre parfait de la Nature, et donc n’a pas besoin ni de Putréfaction ni de digestion au blanc, de ce soufre prenez-en la moitié, ou le tout si vous le voulez, et prenez autant<span style="color: red;"> </span><span style="color: black;">de ferment de Lune, lequel est le Ferment des ferments qui peut contenir la 4<sup>ème</sup> partie dudit soufre, les sceller les deux ensemble dans un vase</span><span style="color: red;"> </span><span style="color: black;">et les fixer</span><span style="color: green;"> </span><span style="color: black;">ensemble sous le feu dans un vaisseau fixateur, </span>ce qui sera bien fait en trois jours, et quand ils sont devenus une fine poudre blanche, alors incérez-les, c'est-à-dire, imbibez-les avec l'Huile blanche de notre pierre, qui est notre<span style="color: black;"> mercure, congelez, et imbibez et réitérez ce travail, et dans tous les points faites comme vous avez fait dans le travail au blanc, comme avec le Grand Elixir, parce que ce soufre est de la même nature, et vous aurez ainsi votre travail au blanc parfaitement fait, et la pierre en moitié moins de temps, et avec la moitié du travail ; ce qui est non seulement un bijou précieux, mais un grand secret aussi.<o:p></o:p></span></span></span></li><li style="text-align: justify;"><b><i><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">Autre Raccourci du<span style="color: black;"> travail au rouge fait par le soufre mentionné ci-dessus.<o:p></o:p></span></span></span></i></b></li><li style="text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR" style="color: black;">Prenez une moitié ou la totalité de ce soufre de nature, et dissolvez-la une fois avec notre mercure rouge, congelez encore, et alors la sceller dans le Vase et placez-le en Cinération (sur cendres) jusqu'à ce qu'il soit complètement digéré, et </span><span lang="FR">jusqu'à ce qu’il s’habille de sa couleur pourpre ou Chariot ardent, mettez dedans autant de ferment du Soleil, quand il est<span style="color: black;"> le ferment des ferments, et jusqu’à ce qu’il puisse contenir la 4ème partie dudit soufre, fixez-les alors </span>ensemble au feu<span style="color: black;"> dans un vaisseau à fixer, qui sera bien fait en 3 jours, et quand ils sont devenus en poudre rouge très fine, </span>alors incérez, c’est-à<span style="color: black;">-dire, imbibez-la avec l'huile rouge de notre pierre, qui est notre mercure rouge et Lune rouge, et le Feu de la pierre, et continuez en faisant dans tous les points comme dans le grand travail susmentionné jusqu'à ce que la pierre soit dure, transparente en couleurs comme un Rubis ou Jacinthe entrant dans le feu, et ne s'évaporant pas, ainsi avez-vous avec moins de travail et de dépenses d'heure, la Pierre<span> </span>Rouge </span>parfaite, pour laquelle remerciez Dieu. C'est le jardin plaisant et savoureux des philosophes, qui apporte la douce senteur des roses blanches et rouges, aboutissement de tout le travail des philosophes, ne contenant rien en lui de superflu ou diminué, enseignant à faire infiniment d'or ou d'argent selon que la médecine a été préparée, ayant aussi la Vertu de guérir également toute les peines et les maladies procédant aussi bien de causes froides que chaudes, grâce à la subtilité de sa nature, au-dessus de toutes les médecines des docteurs, car elle renforce la santé, fortifie ce qui est faible, et donne au vieux l’apparence de la jeunesse,<span> </span>chasse tout souci, et ôte le venin du cœur, elle assouplit les artères et les jointures, dissout toute chose dans les poumons, nettoie le sang, purge les vaisseaux, et les garde propres, et si une maladie dure depuis un mois, elle la soigne en un jour, et si depuis un an, elle la soigne en 12 jours, et si le problème est très vieux, elle le soigne en un mois. Pour conclure, quiconque possède cette médecine, possède un incomparable trésor au-dessus de tous les trésors du monde, et Dieu soit loué .<o:p></o:p></span></span></li></ol></span></div></div><div><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR"><br /></span></span></div>Le Miroir Alchimiquehttp://www.blogger.com/profile/03138462213732119910noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2196127544531909708.post-2733547600352684352021-12-17T09:40:00.000+01:002021-12-17T09:40:17.460+01:00GLAUBER La Consolation des Navigants (avec numérotation des paragraphes)<p> <span style="color: white; text-align: center;">*</span></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiqWRgBrZxnq-nc6vMX-cv16SmTcvk3p22lLD-OdXBbR2SUIZ7lqVKHAe-o-0yIDzMAOjB5bL-McLxe3U5hDte3xlIAf7iOFeXFRaTkd5BlTyjT28S1CPvAD20USTY-YZHYw2EtKCAuFvw/s1600/nef-gd.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiqWRgBrZxnq-nc6vMX-cv16SmTcvk3p22lLD-OdXBbR2SUIZ7lqVKHAe-o-0yIDzMAOjB5bL-McLxe3U5hDte3xlIAf7iOFeXFRaTkd5BlTyjT28S1CPvAD20USTY-YZHYw2EtKCAuFvw/s400/nef-gd.jpg" width="372" /></a></div><div align="center" class="MsoNormal" style="margin-top: 10pt; mso-line-height-alt: 16.0pt; text-align: center;"><span lang="FR" style="color: red; font-family: 'Book Antiqua'; font-size: 20pt;"><br /></span></div><div align="center" class="MsoNormal" style="margin-top: 10pt; mso-line-height-alt: 16.0pt; text-align: center;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif" style="font-size: x-large;">LA CONSOLATION DES NAVIGANTS</span></div><div class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><br /></span></div><div align="center" class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Dans laquelle est enseigné à ceux qui voyagent sur mer un moyen de se garantir de la faim & de la soif, voire même des maladies qui leur pourraient survenir durant un long voyage.<o:p></o:p></span></div><div align="center" class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Mise en lumière par JEAN RODOLPHE GLAUBER en faveur de ceux qui entreprennent de longues & périlleuses navigations pour l’utilité de la patrie.<o:p></o:p></span></div><div align="center" class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Et traduite en Français par le Sieur Du TEIL<o:p></o:p></span></div><div align="center" class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">A PARIS,<o:p></o:p></span></div><div align="center" class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Chez THOMAS JOLLY, Libraire Juré<o:p></o:p></span></div><div align="center" class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">rue Saint-Jacques, au coin de la rue de la Parcheminerie, aux Armes d’Hollande.<o:p></o:p></span></div><div align="center" class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">M.D.C.L.I.X.<o:p></o:p></span></div><div align="center" class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">AVEC PRIVILÈGE DU ROI.<o:p></o:p></span><br /><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><br /></span></div><h1 align="center" style="text-align: center;"><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR" style="font-size: small;">PRÉFACE AU LECTEUR.</span></h1><div class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: justify;"><ol><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ami Lecteur, Notre Sauveur Jésus Christ nous a commandé de traiter notre prochain, comme nous voudrions en être traités, & même de l’aimer à notre égal, qui est une doctrine de laquelle dépendent la loi & les Prophètes. Et quoique fort peu de gens y fassent réflexion, & que tout le monde soit attaché à ses propres intérêts, il s’en trouve pourtant quelqu’un qui songe à ce précepte, & qui ne laisse échapper aucune occasion de servir son prochain. il y en a qui ne pouvant donner que leur conseil & leur assistance, les donnent très volontiers ; d’autres qui pourraient faire largesse de leurs facultés, sont tellement poussés d’envie & d’avarice, qu’ils n’ont aucune amitié que pour eux mêmes, & c’est de cette sorte de gens que le monde est rempli, d’où vient que la charité vers les prochain est entièrement éteinte. Puis donc que la toute puissance divine m’a donné un médiocre talent de rechercher les secrets de la nature, sans doute afin que je le communiquasse aux autres, je dirai sans reproche que je ne l’ai pas voulu enfouir, mais que tous les ans l’en ai départi quelque chose au public. J’ai même résolu, avec son assistance, d’en mettre en lumière davantage & en nombre & en bonté. Or après avoir lu beaucoup de relations de voyages sur mer, aux Indes Orientales & Occidentales, j’ai considéré avec étonnement les épouvantables dangers que l’on y court tant à cause des ennemis & des Pirates, que des écueils & des tempêtes qui font submerger les Vaisseaux : mais de tous les dangers & de toutes les incommodité & de la navigation je n’en trouve point de plus fâcheux, ni de plus insupportable que la disette pour le boire & pour le manger. Car lorsque les vaisseaux sont pris des Corsaires, ceux qui étaient dedans perdent à la vérité leurs biens, mais ordinairement ils ne perdent par la vie, dont la perte est irréparable, là où on peut facilement par le moyen du commerce réparer celle des richesses ; que s’ils sont condamné à mourir, ils sont bientôt affranchis de toute sorte de douleur. Mais s’il arrive par malheur qu’on soit dépourvu de pain d’eau, & qu’on en vienne à cette horrible extrémité de se déchirer & manger l’un l’autre, certes c’est une misère bien plus cruelle que la mort même. Quoique les provisions de bouche pour le manger ne manquent pas si souvent, il n’en est pas de même de l’eau, tellement que venant à manquer on est contraint d’endurer les tourments de la soif, sans espérance d’aucuns secours étant en pleine mer à la merci de vents & des ondes. Or, la prospérité des régions maritimes où il ne croit presque point de vin ni de blé, telle qu’est la haute Allemagne, consistant principalement en la navigation, il est important de l’établir le plus avantageusement qu’il se pourra. Et c’est la raison qui m’a obligé à songer aux moyens qu’il y a de remédier à cette disette de provisions pour le boire & pour le manger, ce, qu’on peut faire dans les vaisseaux des choses plus capables d’apaiser la faim & la soif, que le pain & l’eau commune, même de guérir la maladie ordinaire des matelots, à savoir le Scorbut. Ainsi en cas que le voyage soit plus long qu’on ne s’était imaginé on se pourra servir de cette matière quand les provisions auront manqué. Or j’ai cru obliger beaucoup le public en lui communiquant le secret, & déclarant quelle est cette matière, & comment il en faut user dans la nécessité.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">C’est pourquoi afin que tout le genre humain en puisse tirer quelque utilité j’ai fait imprimer cet ouvrage, & je ne l’ai pas voulu adresser seulement à quelques particuliers, & je ne doute point que ma sincérité ne soit bien reçue de tous les voyageurs, qui se trouvant dans les dangers de la navigation, se seront garantie des inconvénients par ce moyen, de quoi ils auront sujet de rendre grâces à Dieu tant que le monde durera & que l’on fera des voyages sur la mer. Que si quelqu’un doute d’une vérité appuyée sur de si bons fondements, chacun est libre de s’en rapporter à l’expérience, avant que d’y ajouter foi, en pouvant faire l’essai non seulement en voyage, mais encore à la maison. Que personne donc ne blâme témérairement ce qu’il ne peut pas comprendre, de peur qu’il ne tombe par après en confusion. Il ne faut pas aussi s’étonner qu’en certains endroits je ne me sois pas expliqué clairement, car j’ai raison de cela. Et le Lecteur affectionné doit recevoir cet ouvrage comme un don de Dieu : car si je vois qu’il le reçoive en bonne part, je lui en communiquerai davantage avec l’aide de Dieu. Tous ceux donc qui auront besoin de ces remèdes contre la faim & la soif, & des maladies qui attaquent les navigants, il pourra s’adresser à un homme qui les prépare selon mon instruction. S’il se trouve des insensés & des ingrats, auxquels cette, proposition ne soit pas agréable ; elle le sera toutefois à Dieu, qui nous a recommandé une affection mutuelle & qui me fera un jour cette grâce, que les âmes pieuses & reconnaissantes s’acquitteront envers mes enfants qui resteront après moi de l’obligation qu’ils m’auront. C’est de quoi j’ai une entière confiance</span><span lang="FR">.<o:p></o:p></span></span></li><li><br /></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR" style="font-size: large;">LA CONSOLATION DES NAVIGANTS.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR"><br /></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Commençons </span><span lang="FR">donc notre ouvrage, & découvrons les remèdes les plus nécessaires à la navigation, vu qu’ils nous peuvent garantir non seulement de la faim, & de la soif, mais encore des maladies. Or ces remèdes ne sont autre chose que le blé, l’eau concentrée, ou réduite en une substance plus épaisse, celui-là pour apaiser la faim, & celle-ci pour apaiser la soif. J’enseignerai exactement la manière de concentrer l’un & l’autre, & de s’en servir dans la nécessité, & premièrement :<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><b><i>De la concentration du blé.</i></b></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Quant à cette concentration je l’ai soigneusement expliquée dans la première partie de la prospérité d’Allemagne, tellement qu’il n’est pas besoin de répétition : néanmoins pour instruire ceux qui n’ont pas lu ce traité, il semble que cette brève répétition est nécessaire.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Du seigle, de l’avoine, du froment, de l’orge, & autre sorte de blé, on en fait une bouillie comme on a accoutumé dans la cuisson de la bière, & l’on en ôte tout ce qu’il y a de bon suc, comme si on en voulait faire de la petite bière. Ensuite on fait cuire peu à peu cette liqueur dans de larges & profonds vaisseaux de cuivre jusqu’à consistance de miel. On donne aux bestiaux la paille & le son, pour leur servir de nourriture, mais le suc se peut commodément emporter sur mer, & si on veut y ajouter de l’eau & du houblon on en peut faire de la bière. Et d’autant qu’ordinairement huit tonnes de blé en rendent une pleine de liqueur, & chaque tonne remplie de blé en rend une & demie, voire deux de bière, aussi chaque tonne remplie de liqueur rend au moins 8, 10, ou 11, tonnes de bière, selon que tu la voudras avoir grosse ou petite. Tellement qu’une tonne pleine de suc ou liqueur se garde plus facilement dans le Vaisseau, que dix ou douze pleines de bière, lesquelles s’aigrissent & se corrompent aisément, mais au contraire la liqueur pourvu qu’elle ne soit pas éventée persiste dans sa bonté. Et c’est là une très grande utilité, vu que de la liqueur on en peut faire de très bonne & nouvelle bière. Or il en vient encore une autre commodité, si vous en faites du pain avec de la farine de seigle, lequel est bien plus nourrissant que le pain commun, & a même la vertu de remettre les malades. C’est pourquoi nos Prédécesseurs avaient raison de pétrir la farine avec du miel épuré au lieu d’eau, dont ils faisaient du pain qu’ils appelaient des gâteaux de vie, d’autant qu’ils fortifiaient le corps humain & lui donnaient la vie. Aujourd’hui que tout le monde est adonné à l’avarice vous voyez ces gâteaux faits avec du miel impur, ce qui les rend méprisables. Aussi ne peuvent ils pas sustenter beaucoup, pour ce qu’ils sentent ce miel grossier. Mais notre pain est beaucoup plus noble & plus agréable, vu que le suc qui a été tiré du blé donne une plus excellente nourriture. Que si on en veut venir plus ayant, il faut savoir que cette liqueur de blé étant concentrée est encore beaucoup plus profitable, si on la mêle avec des farines choisies, & que le pain qui en sera formé soit coupé en pièces & cuit au four jusqu’à la sècheresse & à la dureté, puis étant mis dans des corbeilles où il soit bien préservé de l’air pour être apporté dans le Navire. Car dans le besoin on le pourra arroser d’eau chaude de houblon, & lui ayant ôté les fèces ou flegmes il acquerra la substance de la bière. Ce qui ne titre pas en liqueur, & qui ne prend pas la nature de la petite bière, étant chauffé dans un chaudron avec un peu de beurre sera très propre pour ceux à qui la mer causera mal d’estomac, & les soulagera autant ou plus que s’ils avaient mangé du pain trempé dans de la bière. Lorsque les potions amères sont déplaisantes au goût, il ne faut pas cuire de houblon dans la bière, mais mettre à part seulement du pain mêlé avec eau douce pour l’évaporation, lequel aura un goût très agréable. Il en pourrait même être fait du biscuit, lequel étant mis en pièces pour être gardé dans des corbeilles pour l’embarquement. Ensuite s’il en est besoin tu le pourras arroser d’eau bouillante, & le mettant dans une tonne ouverte, laquelle toutefois ait un fond, & lui laisser quitter ses fèces, par ce moyen la farine monte en haut, & l’eau attirant une liqueur douce, il s’en fait une excellente & salutaire bière, aussi claire étant versée que si elle y avait demeuré plusieurs mois, d’autant que la séparation se fait du pur d’avec l’impur. Le plus subtil étant ôté du vaisseau, le plus épais étant cuit avec du beurre est d’un goût extrêmement agréable, & de meilleure digestion que les fèves, les poix & la tisane. Tellement qu’il ne se perd rien du tout, & cette sorte de pain donne d’excellente bière pour la boisson, & de bon potage pour le manger. Ainsi l’on peut en toute saison de l’année avoir dans le Navire de la bière nouvelle, & même de bon vinaigre, Ceci suffira d’avoir montré brièvement le moyen d’apaiser la faim & la soif, par la concentration des blés. S’ensuit maintenant la manière de guérir toutes les maladies qui attaquent les hommes sur mer ou ailleurs.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ordinairement les hommes ne gardent ni règle ni mesure en leur boire & en leur manger, mais se crèvent à force d’excès. Ce vice s’est accru par l’abus de la coutume, qui oblige & contraint sous prétexte de courtoisie de manger plus qu’il ne faut. Alors le foie est contraint de recevoir des aliments qui ne sont pas à demi cuits, dont il ne saurait faire & distribuer que du sang grossier flegmatique de sorte que par succession de temps, les entrailles sont remplies & bouchées d’humeurs épaisses, & visqueuses. D’où vient que pas un membre ne peut faire ses fonctions naturelles, & qu’il s’engendre une infinité de maladies diverses, selon que ces crudités ont entouré la chair qui couvre les membres, & fait obstruction dans les nerfs, & dans les veines, & gâté tous les moyens de la nourriture. Le mal étant venu jusque là, on sent des douleurs partout le corps, mais principalement dans l’endroit où la maladie a établi son siège : ainsi une partie se ressent de la faiblesse de l’autre, tant qu’enfin toutes les forces viennent à manquer, & que la mort emporte le malade, s’il n’est secouru par la médecine. C’est de là aussi qu’elle a tiré sa naissance, afin d’aller au-devant de ces maladies qui nous viennent de la gourmandise, & de décharger les membres de ces mauvaises humeurs dont ils étaient remplis, & de remettre le corps en son premier état. Ce qui se fait en plusieurs sortes selon la connaissance du Médecin. Lors la maladie est chassée par les évacuations par haut & par bas, par les sueurs, par les urines, selon la constitution du malade, & selon la nature de son mal. En quelque façon que soient dissipées ces humeurs malignes, pourvu que les parties internes ne soient point offensées, & que la santé soit remise, alors le Médecin a fait son devoir, s’étant rendu digne de remerciement & de récompense. Celui donc qui connaîtra parfaitement la nature des maladies, & qui aura de bons médicaments, il pourra aisément réussir dans l’occasion, mais celui qui n’a ni l’un ni l’autre, il se trompera honteusement à faire des essais, tant que le mal se rengrégera, & qu’enfin le malade rendra l’esprit : Cette vérité n’est que trop connue, & c’est pour cela qu’il y en a beaucoup qui n’osent pas fier leur vie à un Médecin ignorant, & aimant mieux guérir par le jeune & par l’abstinence, des maux qu’ils ont contractés par les excès du boire, & du manger : ce qui ne se fait que par la longueur du temps, mais aussi c’est une voie sûre. D’autres se servent de médicaments sans vertu & sans efficace, & venant à guérir, ils leur attribuent la santé, laquelle n’est revenue que par la longueur du temps qu’ils ont demeuré sans manger ; ce qui a chassé peu à peu les humeurs superflues. Comme il se voit en ces malades, qui n’ont aucune sorte de remèdes, la nature se fortifiant avec le temps, & chassant la mauvaise habitude du corps. Or plus il y a de mauvaise humeurs à dissiper, plus il faut que la nature y emploie de temps ; & ce qu’elle ne fait qu’en cinq ou six semaines, un Médecin expert le fera en trois ou quatre jours avec de bons remèdes. Tant il y a de différence entre la guérison qui se fait naturellement par la longueur du temps, & celle de l’art, qui se fait avec plus de promptitude. Vu. donc que la nature & l’art doivent concourir à la guérison ; nous voyons clairement en quel moyen nous pouvons prévenir les maux, ou les guérir heureusement par l’évacuation des mauvaises humeurs qui en sont la racine. Que si quelqu’un objecte que les mauvaises humeurs ne sont pas cause de toutes les maladies, & qu’elles viennent d’ailleurs, je lui réponds que hors les accidents des coups, des plaies, des chutes & autres, toutes les indispositions du corps humain qui sont en la superficie du cuir naissent de l’intempérance du boire & du manger, car une partie communique son mal à l’autre, tant que tout le corps abonde en mauvaises humeurs. L’estomac étant travaillé par l’excès du boire & du manger & ayant contracté des crudités froides & pernicieuses, comment pourra-il faire une bonne digestion, & envoyer au foie quelque chose de bon ? Et le foie n’ayant rien reçu que de mauvais, que peut-il distribuer au corps d’utile & de salutaire ? Ainsi il faut nécessairement qu’un membre souffre à l’occasion de l’autre, & qu’il paye la faute commune. Tant qu’un arbre ou une herbe est attachée à une terre bien tempérée, qui n’est ni trop grasse ni trop sèche, la racine en peut tirer une bonne nourriture, & la communiquer au tronc le tronc aux branches, les branches aux feuilles, aux fleurs, & aux fruits, & en produire d’excellents par de longues années : que si elle est plantée en une terre mal disposée, le tronc n’en tire qu’un mauvais suc, & le distribue aux branches. Si la plante a un fondement marécageux, elle produit un fruit malsain, lequel à cause de sa trop grande aquosité tombera avant que de mûrir ; au lieu de bon fruit, il naîtra des champignons & autres excréments provenant de pourriture, la plante même ne durera pas longtemps. Si elle est dans un sol trop aride & trop maigre, la racine n’en tirera pas assez de suc pour en nourrir le tronc, les branches, & le fruits, mais enfin elle sèchera peu à peu depuis la cime jusque au pied. Il en est de même des hommes & de leurs maladies. Ayant donc prouvé que tous les maux naissent de la redondance des humeurs, on peut aisément les prévenir ou les chasser par des remèdes convenables: Lesquels doivent avoir cette propriété que d’attirer toutes les humeurs pernicieuses de tous les viscères & membrances principales du corps dans le ventricule, lui donner la force de bien digérer, séparer le pur de l’impur, transmettre celui la au foie, & évacuer celui-ci par les selles. Et par ainsi le corps n’est pas seulement délivré des humeurs nuisibles, mais entièrement guéri. Ces médicaments ne sont connus que de fort peu de personnes, & il ne faut pas croire qu’ils soient faits d’herbes communes, il faut qu’il y ait quelque chose de plus excellent. Il est vrai que les simples ont de grandes vertus, comme il se voit dans l’ellébore, par le moyen duquel les Anciens prolongeaient leur vie, en prennent tous les jours certaine dose. Le Tabac aussi étant bien préparé fait des merveilles, comme on voit même en celui qui se prend en fumée, dont l’usage ne donne pas seulement quelque vigueur au corps, mais encore aide à soulager la faim & la soif, ce que l’expérience nous enseigne. Les preneurs de Pétun n’en savent pas la cause, ni ne se soucient pas de la savoir & se contentent du plaisir ou de l’utilité qu’ils en reçoivent. Si donc le Tabac ou quelque autre herbe commune, quoique crue & sans préparation, fait de si merveilleux effets, que ne ferait pas l’extrait, ou l’essence concentrée de tous les végétaux ? laquelle doit avoir la vertu non seulement de chasser toutes les humeurs vicieuses du corps, mais encore d’en fortifier les parties internes, & le garantir de tout ce qui peut causer la maladie.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Telle est cette Médecine que je viens offrir à tous ceux qui font de longs voyages sur mer, & qui sont sujets à beaucoup d’infirmités, outre le Scorbut ; par le moyen de laquelle non seulement ils s’en pourront préserver, & guérir, s’ils en sont attaqués ; mais encore se substanter dans la disette des vivres. Or il n’est pas nécessaire de manifester à un chacun de quelles espèces ou ingrédient est compose cet Médecine c’est un grand don de Dieu, & si considérable, qu’il ne doit pas être prostitué à ceux qui en sont indignes.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">C’est assez à présent de pouvoir recouvrer un si excellent remède pour peu d’argent : je ne permettrai pas qu’il soit enfermé avec moi dans le tombeau, je le laisserai à d’autres qui le garderont avec l’honneur qui lui est dû, & le donneront à prix raisonnable aux curieux de leur santé. On le donnera en forme d’électuaire, dont chaque jour, ou de 3 ou 4 jours l’un on pourra prendre par précaution la quantité de la moitié d’un pois ou d’un pois entier, après laquelle prise il sera bon de demeurer deux heures sans manger, si on veut même manger incontinent après il n’importe. Que si quelqu’un est assailli de fièvre, Scorbut ; Céphalalgie, catarrhe, ou autres maladies qui arrivent sur mer, d’abord il faut qu’il mette sur sa langue & avale de ce remède la grosseur d’un pois, n’étant point désagréable au goût, & qu’il tâche de suer, ou du moins qu’il fasse abstinence la moitié d’un jour, qu’il évite la chaleur excessive en été, & en hiver la rigueur du froid. Le second jour il en prendra la grosseur d’un pois ou deux, & ainsi il augmentera ou diminuera la dose selon l’état de sa maladie. Ces choses étant bien observées il faut absolument qu’il guérisse. Si quelqu’un porte avec soi demi once seulement de ce remède, il est assuré d’avoir une panacée très souveraine pour sa santé, durant son voyage au-delà même d’une année. Après la Médecine universelle, il n’en y a point qui égale celle-ci, elle fait tous les effets que j’ai attribué à mon Catholicum dans la 2ème partie de ma Pharmacopée Spagyrique, mais celui-là n’est qu’une poudre, & ce remède dont je parle à présent est un électuaire composé de bons ingrédients avec du sucre. Je le répète encore & le publie hautement, qu’il n’y a point de mal dedans ou dehors que ce remède ne guérisse, jusqu’à la vérole, la lèpre & la goutte, pourvu qu’elle ne soit pas trop invétérée; & si elle est invétérée qu’elle soit incurable, ce remède apportera toujours quelque soulagement, & du moins empêchera que le mal ne se rengrège. Il faut que la nature soit tout à fait gâtée & corrompue, lorsque ce remède ne peut pas opérer. Je ne dis rien que d’effectif, & dont je n’aie le témoignage de l’expérience. Chacun est libre de le croire ou non ; pour moi il me suffit d’avoir satisfait à ma conscience en servant mon prochain. Je prévois bien qu’il y aura quelques envieux, qui vomiront le venin de leur langue contre moi, & qui diront que cette Médecine universelle est impossible. Ces calomniateurs comme ils ne savent rien, ils voudraient que personne ne possédât aucune belle connaissance, ils n’ont bonne opinion que d’eux mêmes. Qui peut empêcher le babil de ces gens, les Oisons en font bien autant ? En cela il s’en faut rapporter à la vérité, & connaître l’ouvrier par son travail.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Que les hommes se servent de ce remède ou non, j’ai fait ce que je devais en le leur offrant non seulement contre tous les maux qui arrivent sur mer, mais encore pour fortifier le corps contre la faim. Il y a aussi un autre remède contre la soif, pour soulager & rafraîchir le corps, dans une disette d’eau & de breuvage : Ce qui se fait par le moyen de l’eau concentrée, qui n’a point sa pareille dans le monde pour rafraîchir le palais altéré. Puis donc qu’il peut arriver que l’eau manque durant une longue navigation, il faut ici déclarer comment on petit remédier à cet inconvénient, & même empêcher que l’eau commune ne se salisse ou corrompe, & faire en sorte qu’une tonne d’eau puisse autant désaltérer, que deux ou trois d’eau commune. Savoir par le moyen de la concentration ou coagulation d’eau. Je dirai sa nature & le moyen de la préparer avec la bénédiction de Dieu.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Plusieurs croiront qu’il n’est pas fort nécessaire d’expliquer la véritable propriété de l’eau concentrée, d’autant que les voyageurs ne sont guère curieux de ces connaissances, & les renvoient aux Philosophes, & aux contemplateurs de la nature. Mais cet ouvrage ne tombera pas seulement entre les mains des Navigants, mais encore entre celles des Sages & des savants; c’est pourquoi je m’imagine que je ne perdrai point mon temps si je fais une exacte description de cette eau.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ceux qui ont tant soit peu ouïr parler des choses naturelles, savent bien qu’au commencement du monde, Dieu tout puissant sépara les Éléments du chaos informe, qu’il mit la terre dans le fondement ou centre, que sur la terre il mit l’eau, sur l’eau l’air & sur l’air le feu. Tellement que chacun a son siège & son réceptacle, dont il ne part point sans l’ordre de Dieu. Or nous trouvons qu’il y a une telle communication entre eux, qu’ils ne font jamais l’un sans l’autre ; & s’il y en a un qui prédomine en quelque part, les autres sont cachés en lui, d’où ils peuvent être tirés par l’industrie. Ainsi de la terre nous en tirons l’eau, l’air & le feu; de l’eau, la terre, l’air & le feu ; & du feu, l’air, l’eau & la terre. Ainsi les Éléments se convertissent & passent d’une espèce en l’autre, & chacun d’eux reçoit & donne la vie à son compagnon réciproquement. Le feu ne saurait brûler sans l’air ; le feu agit sur l’eau, & en fait de l’air ; l’eau se repose sur la terre, à laquelle elle donne de l’humidité ; le feu engrosse l’air ; l’air coule sa semence dans la terre ; la terre nourrit & fomente cette semence jusqu’à la perfection, puis elle la produit & met au jour ce qu’elle avait dans son ventre. Il a été nécessaire de dire ceci en passant. Mais pour revenir à l’eau concentrée, & pour en déclarer la nature, il faut savoir que l’eau est le principe de tous les autres Éléments. Ce que l’on voit & expérimente journellement, principalement dans les mines souterraines, dont les plus profondes entrailles en sont pénétrées. C’est là que nous voyons que non seulement il y a de l’eau, mais qu’elle se convertit en diverses formes de corps minéraux. Cela est hors de doute. Et d’autant plus que l’eau est claire & nette, d’autant plus engendre-t-elle des pierres plus luisantes, & de plus purs minéraux. De quoi j’ai traité amplement dans le livre de la génération des Métaux. Il est aussi très constant que les pierres, & les sables reçoivent accroissement de l’eau, dans la terre, dans les fleuves, & dans la mer. Car tout sable a été originairement de l’eau, & s’es converti en pierre ou sable sous l’eau en laquelle il se peut changer derechef. Or telle eau ne sert pas a étancher la soif d’autant qu’elle est devenue trop dure & que difficilement peut elle reprendre sa première matière, si ce n’est par le moyen d’un certain sujet qui soit comme un médium commun entre le sable, les pierres, les cristaux, & l’eau, qui n’est autre que le sel, lequel porte le nom d’eau de pierre tout ensemble, & qui peut être aisément changé en l’un & en l’autre. Comme on verra ci-après. </span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Cette eau concentrée que je proposerai ici pour chasser la soif, & pour refaire le corps, n’est ni pierre, ni cristal, ni autre chose trop dure, que ceux qui faute de boisson ont accoutumé de mettre dans leur bouche, mais dont l’usage est inutile à cause que telle sorte d’eau est trop coagulée. Mais ce que je propose est un sel, lequel peut être indifféremment réparé des eaux de montagne ou de celles de la mer avec une égale bonté. Duquel on fait par le moyen de l’art une eau si excellente, qu’elle peut apaiser la soif, & remettre un corps languissant. Quelque ignorant pourra dire, comment se peut-il faire que le sel soit propre à étancher la soif, puisqu’il altère ceux qui en mangent ? Mais je réponds qu’il est vrai que le sel commun loin d’apaiser la soif, la provoque, s’il n’est premièrement épuré. Car on lui peut ôter son amertume & sa terrestréité, & lors il n’est plus dur, étant réduit en eau molle & fluide, non pas douce, mais aigrette & de goût semblable au cidre. Or cette purification doit être faite nécessairement par le feu, en sublimant le sel & le distillant dans des Vaisseaux de terre à grand feu. Par ce moyen la partie la plus noble & la plus pure monte en haut ; & la terrestre & la plus épaisse demeure au fond, n’étant presque de nul usage, mais l’autre qui est épurée a de grandes vertus non seulement contre la soif, mais encore pour beaucoup d’autres choses fort nécessaires, comme il sera montré ci-après. Personne ne doute que le sel commun tout impur qu’il est ne contienne une grande vertu. C’est pourquoi le fameux Philosophe Platon a écrit qu’il y avait quelque chose de divin dans le sel, & du contentement de tous les Sages Dieu s’est fait connaître dans le feu, & dans le sel. Les Anciens s’en sont servis pour faire des choses admirables, jusqu’à préparer la médecine universelle, & ont donné à cet Art le nom d’Alchimie, c’est-à-dire fusion de sel : Je ne prononce rien là-dessus, n’ayant jamais osé entreprendre une si haute opération. D’une chose suis-je bien assuré que j’ai faite plus d’une fois, c’est que par un certain moyen j’ai précipité l’or corporel, quoique sans profit, mais seulement pour expérimenter la possibilité. Or dans le sel commun il y a de l’or corporel, lequel demeure spirituel sans la susdite précipitation, par laquelle après il acquiert une substance corporelle. C’est de quoi personne ne se doit émerveiller. Certes le plus grand mystère du monde consiste dans le feu & dans le sel, & après rien ne peut être comparé à ces deux choses. La flamme tire la lumière des ténèbres, ce que personne n’a jamais fait que Dieu, elle peut aux rendre la vie aux morts, comme le Soleil ou un four chaud la rendent aux vers, grenouilles, mouches, & autres insectes qui étaient morts de froid, lorsqu’ils sont exposés à la chaleur de l’un ou de l’autre. De quoi j’ai plus amplement discouru dans la deuxième partie de ma Pharmacie Spagyrique & dans le miracle du monde & dans son explication une infinité de personnes se servent du feu sans le connaître, ils en font autant du sel. Ils disent que le sel est une chose de grand prix, dont la perte est sensible, qu’il donne de la force, & qu’il préserve de pourriture tant les vivants que les morts. Et certes la chose est véritable. Si les hommes n’avaient pas de sel, ou du moins des plantes & des fruits qui le contiennent, ils seraient sujets à la pourriture quoique vivants. Les bestiaux le seraient aussi, s’ils ne trouvaient du sel dans l’herbe qu’ils mangent, laquelle suffit à la vérité, pour les nourrir ; mais si on donne aux bêtes à corne, & même aux pourceaux, quelque chose de salé dans leur boire & dans leur manger, ils en deviennent plus gras & plus vigoureux ; puis donc que le sel rude & grossier plein de fèces d’impuretés, fait ce que nous avons dit, qu’il garde de pourriture les créatures vivantes, les chairs, purifie poissons morts, & toute sorte d’herbes, que ne fera pas un sel, lequel par le moyen de l’art aura acquis plus de subtilité & de pureté qu’il n’avait reçu de la nature ? C’est ainsi que le feu a le pouvoir de corriger le sel, de le purifier & de le convertir en une meilleure & plus tendre substance. Les sels communs donnent bien un goût agréable à tout ce que nous mangeons, & le gardent de pourriture, toutefois ils dessèchent, resserrent le ventre, & altèrent. Mais le sel rectifié & épuré donne un goût agréable aux viandes, empêche la corruption avec plus de vertu que l’autre, sans resserrer le ventre, au contraire il le rend libre, fait uriner, & loin de causer la soif, il la chasse tant des malades que de ceux qui se portent bien : les idiots ne savent pas cette grande différence qui est entre le sel commun, & le sel corrigé, n’ayant connaissance du sel qu’en ce qui concerne la cuisine. Les Apothicaires vendent de l’esprit de sel ; mais pour ce qu’ordinairement il n’est pas bien préparé, il ne fait pas grand effet, & on ne s’en sert pas beaucoup. S’il était bien préparé, il serait plus agréable au goût, & aurait plus d’efficace. Plusieurs choses portent des noms qui ne leur sont pas convenables. Les Anciens ont attribué une singulière bonté à l’esprit de sel dans la Médecine, comme la vérité le témoigne, pourvu qu’après la distillation il soit encore une fois rectifié & purgé de son flegme. Que si nous nous en servons étant cru comme il est monté la première fois, nous en recevrons peut-être plus de mal que de profit ; car il monte beaucoup de terrestréité, laquelle demeure au fond par la rectification, de même que le sel amer, insipide, & astringent. Et quoique cela soit observé de quelques-uns, ils s’épargnent néanmoins la peine de réitérer la distillation, & même ils fuient ce travail, à cause que l’esprit perd la plus grande partie de son poids dans la rectification, vu que les fèces inutiles en sont séparées. Il y a plusieurs années que j’ai enseigné comment on peut faire de l’esprit de sel en abondance, dont la description est exactement proposée dans la première & seconde Partie des Fourneaux : toutefois il s’est trouvé fort peu de gens qui aient entrepris ce travail, quoiqu’il en revienne beaucoup d’utilité non seulement dans la Médecine, mais encore dans la cuisine, voire même dans la métallique, comme il se voit dans la première Partie de l’œuvre Minérale, où est enseignée la manière de tirer l’or des pierres par son moyen. Quoique cet esprit soit autrement préparé pour la susdite opération qu’il ne l’est pour étancher la soif, & pour guérir les maladies, tant sur mer que sur terre. C’est pourquoi je crois qu’il sera à propos de déclarer premièrement la manière de le faire, puis comment il en faut user.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La manière donc d’anatomiser le sel par le moyen du feu, & de le transmuer en un pur & suave esprit, est diverse, comme j’ai déjà dit en ma première & seconde Partie des fourneaux. Ici j’en découvrirai une toute nouvelle très commode, laquelle je fais comme s’ensuit.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Construis d’une bonne terre, ou de verre encore mieux, de fortes retortes, remplis les de sel & de terre sèche, puis selon l’art distilles-en un esprit suavement acide, en réitérant toutefois, afin qu’il soit bien rectifié & préparé pour l’usage. Que le sel soit fait & disposé pour la distillation, en cette sorte. Remplis un pot de terre du sel de cuisine ou de mer, couvre le d’un couvercle aussi de terre, mets des charbons ardents tout à l’entour, & les approche peu à peu, tant que le sel s’enflamme de tous côtés ; cela étant fait, ôte le vaisseau du feu, & le laisse refroidir. Si par hasard quelque graisse ou autre matière combustible s’est attachée au vaisseau, elle est emportée par le feu, dissout le sel en eau commune, filtre le par un linge pur & compacte, afin que les fèces demeurent à part, & toutes ce qui est passé par transfusion, laisse le évaporer dans un pot de terre vitré, si longtemps, qu’il se fasse une petite peau ; par ce moyen il s’exhalera assez d’eau, & le reste s’achèvera par le procédé suivant.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Forme des boulettes de boue où il n’y ait point de sable, de la grandeur des oeufs de Pigeon, fais-les sécher & rougir au feu, dans un vaisseau, lors l’esprit gras de terre sera brûlé ; puis imbibe-les d’eau forte de sel, afin qu’elles y demeurent l’espace de quelques heures, & reçoivent en elles autant de sel qu’elles en pourront attirer, puis tu les ôteras & les sécheras. Avec cela on remplit les retortes, on met le feu dessous par certains degrés, & on le rend si violent, qu’il n’en sorte plus de fumée ; lors tout l’esprit est sublimé autant qu’il est possible. Le récipient doit être de verre, & fort capable, dans lequel il faut verser un peu d’eau, à cause de l’esprit, afin qu’il la puisse attirer ; & quand la distillation étant finie il aura été reçu dans une cucurbite lutée, il sera rectifié : lors l’eau ou le flegme (que tu pourras derechef verser sur l’esprit dans une autre distillation) passera, & ensuite un pur & doux esprit, clair & transparent ; au fond demeurera un sel amer, qu’il faudra jeter, & au contraire l’esprit sera conservé pour l’usage qui sera bientôt enseigné. Que si nous voulons avoir un esprit plus pur, & plus efficace, on le pourra redistiller en réitérant sur des cailloux calcinés & réduits en poudre, les fèces desquels demeurent au fond du vaisseau, & l’esprit en devient plus net, d’autant que le caillou a été auparavant de l’eau & du sel, & c’est pour cela qu’ils ont une si grande affinité ensemble. On remarque chez les Verriers, que le sable ou caillou est réduit en flux transparent, s’il s’en doit faire de bon verre; car le sel dissout le sable, les cailloux, & les cristaux dans le feu, & reçoit avec eux l’essence du verre, voire même ces espèces se résolvent en verre par le moyen du sel Alcali, de quoi j’ai amplement discouru dans la troisième Partie de mes Fourneaux. Lorsque nous distillons derechef sur des cailloux pulvérisés le susdit esprit de sel rectifié, par l’amour naturel qu’il porte audits cailloux, il en attire avec soi une partie en haut, & en devient beaucoup plus excellent dans l’usage universel contre les maladies, sur tout contre l’hydropisie, le calcul, & la goutte. Les cailloux qui restent au fond donnent aussi une eau qui a l’acidité de l’esprit de sel, n’étant rien qu’une partie dudit esprit congelée, & l’on en peut user en toutes occasions comme de cet esprit sublimé. Que personne ne s’étonne que je lui attribue plus de vertu lorsqu’il est rectifié avec des cailloux tendres, qu’à l’esprit commun de sel. Peu de gens savent quelles vertus sont cachées dans le caillou & dans le sable. Les Oies en ont la connaissance que les Hommes n’ont pas, quoiqu’il leur soit montré au doigt. Si les Oies ignoraient que le sable aide à la digestion, elles ne le ramasseraient pas ; & si les vieilles Femmes elles les nourrissent ne le savaient pas aussi, elles ne leur en donneraient pas dans leur eau. Tous les oiseaux, & beaucoup de bêtes à quatre pieds, s’en servent. Plusieurs personnes usent de cailloux & de cristaux pulvérisés pour fortifier l’estomac : Les Poules avalent du sable & du gravier, pour engendrer la coque de leurs œufs ; & n’ayant point de sable, elles font des oeufs sans coque. C’est pourquoi je dis, hautement que cet esprit de sel étant tiré sur des cailloux, est ordinairement meilleur pour les maladies, que l’esprit commun, sur tout les cristaux ou l’esprit de sel coagulé dont j’ai fait mention ci-dessus. En voila assez quant à la préparation de l’esprit de sel. Nous enseignerons maintenant comment il s’en faut servir sur mer & sur terre pour apaiser la soif, & guérir les maladies. Ayant déjà dit à quoi il est propre hors de la Médecine, à présent mon dessein est de déclarer le profit qu’il apporte dans les Navires ; ce qui a donné occasion à ce Traité.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><b><i>De l’usage de l’esprit de sel dans les Navires contre la soif & le scorbut</i>.</b></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Premièrement, cet esprit est utile au corps, lorsqu’on en jette une petite quantité dans l’eau que boivent les Matelots & les soldats, lui donnant une acidité presque pareille à celle du vin, propre à étancher la soif, & la corrigeant en sorte qu’étant bue trop vite, elle ne puisse pas causer le scorbut, empêche qu’elle ne devienne sale, noire, qu’elle ne se pourrisse & n’engendre des vers, comme il arrive dans les longs voyages ; car l’eau qui contient de l’esprit de sel ne se peut pas corrompre, & empêche que les autres choses ne se gâtent. Et d’autant que l’eau devenant acide par le moyen de l’esprit du sel, étanche mieux la soif, que celle qui n’en a point, il n’est pas nécessaire d’en faire si grande provision pour le voyage, comme ont faisait, & si on en porte beaucoup, il y a de l’apparence qu’on n’en aura point de faute. L’esprit de sel empêchant la corruption, il empêche que le scorbut ne s’engendre, il refait & réjouit l’homme d’une vigueur merveilleuse, fortifie le ventricule & toutes les parties du corps, il consume le flegme & la pituite dans les reins & dans la vessie, pousse l’urine & le calcul, entretient le ventre libre, aide à la digestion, ne souffre aucune langueur provenant de la corruption du sang, à quoi les navigants sont sujets. Si on en mêle un peu dans le vin ou dans la bière qui est dans le vaisseau, elle la conserve en sa bonté & sincérité, & lui donne la propriété d’étancher mieux la soif. On peut même s’en servir pour garder longtemps les viandes de bœuf, de mouton, ou de veau, pourvu qu’étant mises dans des pots de pierre, on mette dessus du sel qui ait été dissout dans cet esprit. Il faut néanmoins qu’elles n’aient pas beaucoup d’os. Un peu de cet esprit étant mis dans l’eau à faire cuire le poisson, le rend plus ferme & plus savoureux, que s’ils étaient arrosés de vinaigres Ainsi on peut ramollir des raisins cuits dans de l’eau où il y aura de cet esprit ; par ce moyen ils s’enfleront, & acquerront un goût agréable, comme, s’ils venaient d’être cueillis.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Pour dire en peu de paroles ce qui est de la vérité, cet esprit peut être appliqué à tous usages pour toutes sortes de vivres, soit pour le boire ou pour le manger dans les Navires. Mais outre cela si durant les grandes chaleurs on en mer seulement une goutte sur la langue avec un peu de lucre, il rafraîchit la bouche, & apaise la soif, tellement qu’on n’a pas besoin d’avoir si souvent recours à l’eau ou à la bière, dont le corps est plus endommagé qu’il n’est fortifié. Que si l’eau vient à manquer dans la longueur du voyage, il y faut un peu plus verser de l’esprit de sel, pour lui donner une agréable acidité ; car de cette forte elle étanchera mieux la soif en petite quantité, qu’elle ne ferait en une plus grande. Et même si le Vaisseau venait à périr en telle façon qu’il fallut avoir recours aux Esquifs pour se sauver, pourvu qu’on eut un peu d’esprit de sel liquide ou coagulé, il pourrait conserver la vie & la santé aux navigants, jusqu’à ce que Dieu donna les moyens de prendre terre ; & empêcherait qu’on ne fut pas contraint de boire de sa propre urine, ou de l’eau marine, qui sont nuisibles. Voila les vertus de l’esprit du sel dans la navigation, & la brièveté est cause que je ne les déclare pas toutes. Au reste j’ai songé à trouver un moyen de rendre l’eau même de la mer douce & potable par la précipitation, tellement qu’alors on ne pourrait jamais avoir faute d’eau dans les Navires. Et du moins j’ai réussi, en ce que j’ai précipité une bonne partie du sel de l’eau, qui est devenue beaucoup plus douce, mais je n’en ai jamais pu l’ôter entièrement, & il y reste toujours quelque salure. Toutefois en cas de nécessité on se pourrait servir de cette eau dans les Navires pour cuire des poix & des fèves, ou pour la faim écumer sur du blé concentré, car alors elle recevrait plus de sel par la fermentation, & on en pourrait user sans danger dans la nécessité vu que la liqueur du blé est douce, & qu’elle ne serre point le ventre, voire elle profiterait autant, que pourrait nuire l’eau marine étant en quelque façon édulcorée par la précipitation. Je pense à découvrir quelque chose de plus fin avec la grâce de Dieu, & je crois que je réussirai ; si cela arrive, je le communiquerai volontiers : maintenant je montrerai comment de l’eau salée de la mer, on en peut faire de l’eau douce, & bonne à boire. Il y a une sorte de minéral qu’on appelle glace de Marie. Ce n’est pas le verre Moscovite, comme quelques-uns s’imaginent. Lorsqu’elle est rougie au feu, & jetée dans l’eau de la mer, elle est soudain réduite en une tendre & très blanche poudre, Cela étant fait, il faut remuer promptement le vaisseau rempli d’eau marine, dans lequel la glace de Marie a été éteinte ; lors la poudre attire à soi une partie du sel, & descend au fond du vaisseau, & l’eau demeure claire: que si vous réitérez ce travail deux ou trois fois, l’eau en devient à la vérité plus douce, mais non pas tout à fait potable. Le sel de Saturne aussi fait descendre beaucoup de sel de l’eau marine, mais il ne la rend pas bonne à boire. Le meilleur moyen que je sache, c’est celui-là, mais il coûte beaucoup ; lors pourtant que nous sommes réduits à la nécessité, nous ne devons rien épargner pour éviter la mort. C’est pourquoi par précaution il serait à propos d’apporter dans les Navires un peu de cette précipitation en cas de necessité & besoin. Si on n’en a pas de besoin, on le peut reporter chez soi, vu qu’elle ne se gâte point, & aussi bonne après cent ans que le premier jour qu’on l’a préparée. Or il n’est pas nécessaire de divulguer ce secret ; si quelqu’un en a envie, qu’il vienne chez moi, & il aura contentement. Pour ceux qui sont versés dans la Chimie, je leur veux dire que cette précipitation du sel qui est dans l’eau doit être faite par le moyen d’un sable particulier, lequel fait aller en bas non seulement le sel, mais tout le flegme & toutes les impuretés, de manière que l’eau la plus sale & marécageuse devient aussi claire que de l’eau de fontaine, d’autant que la mauvaise odeur & le mauvais goût sont précipités tout ensemble. Le même se peut faire de tous les autres breuvages, comme vin & bière, la précipitation envoyant au fond toutes les ordures, la couleur & la mauvaise odeur. Et non seulement les breuvages rouges par artifice, mais les cristaux qui le sont naturellement, deviennent clairs & transparents. Ce qui peut apporter beaucoup d’utilité aux vendeurs de vin. Il est vrai que les eaux marines deviennent plus douces ordinairement, lorsqu’elles sont portées fort loin par le sable commun, lequel boit le sel desdites eaux. Car comme ces deux choses sont engendrées de l’eau, elles ont grande affinité, & même elles sont pareillement réduites en verre par le moyen du feu. C’est pourquoi il n’y a point d’homme expérimente que l’édulcoration de l’eau marine par le moyen de l’eau préparée, est fondée en raison & convenable à la nature. Cette invention mérite le nom d’un art très excellent, puisqu’elle nous peut sauver la vie, en convertissant l’eau salée en eau douce en quantité : il est pourtant mieux à propos de n’en venir pas à l’extrémité, mais de faire provision d’esprit de sel dans le temps. Car par ce moyen un peu d’eau fera beaucoup plus efficace que quantité d’eau commune. C’est ce qu’à présent j’ai voulu déclarer au public ; & si je connais que cela lui soit agréable, j’instruirai quelque honnête homme versé dans la chimie de ce qu’il faut faire pour le susdit remède contre les maladies qui arrivent sur mer, & pour l’esprit de sel contre la soif, pour la concentration du froment contre la faim, & pour les sables propres à la précipitation ; il préparera toutes choses & les distribuera à juste prix.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Les autres Alexipharmaques comme mon électuaire minéral, l’esprit & le cristal de sel, peuvent aussi être employés non seulement sur mer contre la fièvre, le Scorbut, & autres maladies, mais encore sur terre, en quelque lieu que ce soit. Quoique j’aie ci-devant parlé de divers excellents remèdes, & surtout de la panacée dans la deuxième partie de la Pharmacopée Spagyrique je préféré mon électuaire minéral à celui-ci, vu la commodité qu’il y a de s’en servir, en prenant de la boîte avec un couteau autant qu’il en faut, sans avoir besoin d’aucun véhicule, comme vin, bière, & autres qui sont nécessaires pour l’usage de la panacée. On n’a pas même besoin de peser la dose, mais on la discerne à vue d’œil selon l’âge & la force du malade. Celui qui est dans la vigueur de l’âge en doit prendre à jeun la grosseur d’un pois, & demeurer quelques heures sans manier, & ne se pas exposer grand froid ni au grand chaud. On en peut user chaque semaine par 3, ou 4, fois, selon la nécessité. Que si un grain n’opère pas, il en faut donner deux montant jusqu’à 3, ou 4, une petite dose donne beaucoup de force, une plus grande cause les selles & quelquefois le vomissement selon les humeurs qu’elle rencontre. Ce remède ayant bien cherché dans le ventre, il en fait une bonne évacuation ; s’il trouve des humeurs salées, il les purge par les sueurs par les crachats & par les urines. En un mot pure parfaitement bien le sang, ouvre toutes les obstructions des principales parties internes, comme du foie, de la rate & du poumon, empêche de croître toutes sorte d’apostume, tant dedans que dehors, consume les fluxions & catarrhes qui tombent sur les yeux, sur les dents, & sur les oreilles, chasse entièrement la vérole sans fomentation, pourvu qu’on le prenne par le dedans, comme aussi la lèpre, la goûte, l’hydropisie, l’épilepsie, des jeunes & vieilles gens, pousse hors le calcul des reins & de la vessie, extermine toute sorte de fièvre, guérit parfaitement toutes plaies & ulcères tant externes, qu’internes, étant pris au-dedans avec une diète convenable. Enfin je le répète que cette médecine est propre à toutes les maladies curables, & qui ne font pas trop invétérées. Que si le mal a jeté de si profondes racines par le temps, qu’il ne puisse pas être chassé, alors ce remède soulage au moins & rend les douleurs plus légères & plus supportables, empêche qu’elles ne s’augmentent davantage, & au contraire il les diminue. Il guérit toute gale & dartre provenant de la corruption du sang, sans aucun onguent ou liniment externe, n’ayant qu’à le prendre au dedans. Si je voulais parcourir toutes les merveilles de ce remède, ce livre deviendrait trop grand ce qui est en lui de plus excellent, c’est qu’il opère sans qu’on s’en aperçoive, qu’il chasse toutes les malignités, & guérit heureusement ceux qui pour avoir été maltraités de la vérole ont souffert quelque contraction de nerfs. Celui qui en usera par précaution toutes les semaines ou tous les quinze jours, ne sera point sujet à la douleur des dents, au tintement d’oreilles, ni aux fluxions d’humeurs âcres sur les yeux. Il guérit même les catarrhes, fistules, cancers invétérés & qui sont presque incurables, & combat généralement tout ce qui nuit à la santé du corps humain. A raison de quoi tous, tant pauvres que riches, ceux là qui entreprennent un long voyage sur mer, & qui n’ont point de Médecins, devraient en faire provision pour en user au besoin. Quiconque en aura seulement demie once, il aura un antidote & un préservatif contre beaucoup de maladies pour plus d’un an. Un Vaisseau allant aux Indes qui en portera demie livre pourra sauver la vie à beaucoup de gens. J’ai fait mon devoir, je serai bien aise que ma bonne volonté soit reconnue ; si elle ne l’est pas, j’aurai du moins satisfaction d’avoir déchargé ma conscience.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">A présent il faut décrire les vertus du sel hors la navigation. Car ce qui est profitable aux navigants, n’est pas, nuisible à ceux qui habitent sur la terre. Or on en peut user en tous lieux avec vin, bière ou autre boisson ordinaire, mais surtout dans ces régions humides, ou le Scorbut est la maladie qui court, en sorte qu’il n’y a guères de famille qui en soit exempte. Il s’en fait une petite bière très claire qui ouvre les conduits de l’urine, empêche de croître le calcul des reins & de la vessie, donne même un goût très agréable au vin, en ôte le tartre superflu, & précipite sa substance au fond ; de sorte que les vins d’Espagne & de France acquièrent une netteté pareille à celle des vins de Rhin. Empêche les vins de se pousser & de se moisir, & les garantit de quantité d’accidents. Les vins de France tels qu’on les vend en certains lieux, n’ont ni l’odeur ni la saveur du vin, comme l’ont les vins du Rhin ; or l’esprit de sel est capable de les leur communiquer, de sorte qu’ils peuvent être appelés vins C.O.S. à cause de la couleur, odeur & faneur agréables. Le vin même qui aura été amélioré par ce moyen se gardera plusieurs années, quoique autrement à peine se puisse-il garder deux années. On peut aussi par l’esprit de sel ôter au miel une saveur naturelle qui n’est pas fort agréable, & précipiter son impureté, tellement qu’il s’en fera une boisson excellente & qui ne cède à nulle autre pour la santé. Sans mentir voilà une merveilleuse invention, & qui doit bien être pratiquée en ces lieux-ci, où il n’y croit point de vin. Car le miel étant bien préparé, & dépouillé de son goût désagréable, est un baume confortatif. Sur quoi ce vieux soldat eut raison de répondre à Alexandre qui lui demandait comment il était parvenu à une grande vieillesse : au-dedans le miel, au dehors l’huile. Plusieurs savent assez que le miel possède une grande vertu ; mais qu’on a de l’aversion pour son mauvais goût, lequel est emporté par l’esprit de sel, de sorte qu’étant ainsi préparé en breuvage, il est aussi bon que le meilleur vin. Avec cet avantage que le père de famille s’en peut servir en toutes les saisons de l’année, & conserver ce nectar plusieurs années comme si c’était du vin de Rhin, sans qu’il en coûte beaucoup, ce qui est un grand soulagement à ceux qui n’ont pas de quoi acheter des vins. Et le plus admirable c’est que chacun lui peut faire prendre le goût qui lui plait, le principal de l’art consistant à faire perdre au miel son, mauvais goût par l’esprit de sel, puis en composer du vin ou de la bière, qui conservera sa bonté & sa clarté dix ou douze années ; en mettant au lieu d’eau commune de l’eau de houblon, pour la dissoudre avec le miel purgé de ses fèces, & selon la diversité du goût on y peut mêler d’autres herbes, comme on a coutume de faire dans le vin & dans la bière. Mais surtout il faut prendre garde de n’y mêler point de sel s’il n’est rectifié, d’autant qu’il rendrait le goût désagréable, & gâterait la boisson : ce que je n’ai pas du taire pour l’instruction. L’esprit de sel doit être préparé & rectifié par la façon susdite, ou par d’autres qui se trouvent dans mes écrits. Car de la façon qu’on le prépare aujourd’hui & qu’il se vend dans les boutiques il ne ferait de nulle valeur pour corriger les vins, étant fort désagréable au goût, & rendant plutôt le vin obscur, rouge & désagréable, que clair & agréable. Il est à noter qu’il n’est pas nécessaire de verser de l’esprit de sel dans les vaisseaux qui contiennent le vin ou la bière, mais qu’il suffit de le garder dans un petit verre, & en verser quelques gouttes quand on en veut boire. Tellement que chacun peut faire une boisson à sa fantaisie, & même en user dans de l’eau de fontaine pour tremper les vins durant les ardeurs de la Canicule : car si on verse quelques gouttes de cet esprit dans une cruche d’eau, elle en recevra une acidité très agréable, non beaucoup différente des eaux acides naturelles, servant d’un doux rafraîchissement au foie & au sang enflammé par les chaleurs de la saison, il apaisera même la soif, sans qu’il soit besoin de charger l’estomac de trop devin ou de bière. L’esprit de sel rectifié est salutaire, d’autant qu’il est d’un nature chaude & tempérée, il consume les crudités de l’estomac engendrée par l’intempérance du boire & du manger, pousse hors les urines, purge les reins, la vessie, les uretères de toute pituite & humeur grossière, extermine le tartre qui a fait adhésion, chaire l’hydropisie par les selles, & par les urines, ouvre les obstructions du foie, de la rate & du poumon, fortifie l’estomac, & engendre un sang bon & vigoureux. Si on mêle un peu de pur acier dans cet éprit de sel, il acquiert une acidité pareille à celle des eaux de Spa qui croissent auprès de Liège ; & si on en prend un peut, elle rend le ventre libre & en évacue les excréments, dont l’homme conçoit de la vigueur, comme s’il avait bu desdites eaux de Spa. Or d’autant qu’il y danger à porter avec soi cet esprit de sel, si par hasard & par négligence le verre où il serait contenu, venait à se rompre, étant pénétrant, avant que d’être mêlé avec le breuvage, il gâterait la poche ou les vêtements sur lesquels il se répandrait. C’est pourquoi j’ai trouvé à propos de le coaguler en forme de sel, afin qu’il se puisse porter dans du papier, ou autre pareil réceptacle, & qu’on ne craigne point la fragilité du verre. Étant ainsi coagulé il ne sera pas seulement utile à ceux qui vont à cheval ou en carrosse, mais encore à ceux qui vont à pied & qui font de longs voyages, mêmes dans les guerres, & qui sont contraints de boire des eaux mare & marécageuses, sales & puantes, dont ils contractent la dysenterie, & autres maladies qui le font mourir comme mouches. Il arrive souvent qu’on voyageur durant les chaleurs de l’été, boit de la première eau qu’il rencontre, ce qui lui gâte le foie sans apaiser la soif. Et s’il mettait seulement dans sa coupe la grosseur d’un pois de ce sel, il serait plus désaltéré d’en boire une fois, que s’il buvait quantité d’autre liqueur. Mais quoique cet esprit ou ce sel fois très utile à toute sorte de personnes, il l’est toutefois davantage aux navigants & aux gens de guerre qui périssent bien souvent plutôt par la manque d’eau, que par le glaive. Le Général d’armée, ou le maître du Vaisseau, qui sont si fort incommodés par la maladie de leurs gens, & qui sont obligés à tant de dépense pour leur conservation ne feraient-ils pas beaucoup mieux de prévenir ces mouvements, à peu de frais ? Un Général d’armée conduira quelquefois dix, vingt, trente mille hommes, lesquels par l’intempérance du boire & du manger, viennent à tomber dans de graves maladies & si la fièvre ou la peste se met dans ses troupes, faute de cet électuaire, de cet esprit de sel mêlé avec du sucre, elles périront misérablement. Mais l’avarice possède si fort la plupart des hommes, qu’ils aiment mieux mourir, que de faire provision de quelque excellent remède pour les soulager. Ils s’adonnent à l’orgueil & aux autres vices, & n’aiment rien que leur propre intérêt .</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Les Médecins tant anciens que modernes ont toujours attribué à l’esprit de sel de grandes vertus, tant pour le dehors que pour le dedans. Si le sel commun est si excellent, qu’il conserve les corps vivants & les morts des hommes & des belles ; que ne fera pas son esprit, lequel est un sel épuré & corrigé par le feu ? Il gardera mieux tous les animaux de pourriture, que le sel commun, & n’excite pas la soif comme le sel cru, mais au contraire il la chasse; comme j’ai plus exactement déclaré en la seconde & troisième Partie de mes Fourneaux. Et afin que l’ami Lecteur voie que je ne suis pas le seul qui célèbre les louanges de l’esprit de sel, je mettrai ici celles que lui a données le très savant Médecin Conrad Khunrath dans sa Moëlle distillatoire imprimée à Hambourg en 1636 en ces termes.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><br /></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><i><b>Les principales & très efficaces vertus qu’on attribue à l’esprit de sel, qu’on appelle communément huile de sel.</b></i></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">L‘Esprit ou huile de sel n’a pas tant d’acrimonie que le sel commun, ni tant d’acidité que l’esprit de vitriol ; mais son goût est presque semblable au suc des pommes sauvages, approchant toutefois de la douceur. Sa vertu est de discuter, dissoudre, consumer, dessécher : il n’échauffe point excessivement, mais il est de nature tempérée, migrant & fortifiant tout ensemble la chaleur naturelle, laquelle il augmente, & chasse tout ce qui est contraire à la nature ; il conserve l’état des humeurs saines, étant très utile aux flegmatiques principalement, auxquels il consume l’humidité visqueuse, empêche les fluxions du cerveau, & tontes les maladies qui proviennent de la pituite ; voire ceux qui en useront comme il faut, ils trouveront qu’ils ont recouvré de nouvelles forces.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">L’expérience a fait connaître qu’étant administré aux épileptiques dans de bonne eau de vie, il les a promptement soulagés.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Contre l’apoplexie & la paralysie, perte de parole, tremblement, palpitation & défaillance de cœur, contre la peste & infection de l’air, en mettant demie once du susdit esprit ou huile de sel, avec deux onces de suc de violettes, & autant d’électuaire de genièvre, & les donnant au malade le matin à jeun, après les avoir bien remués dans une boite de pierre.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Il facilite l’accouchement aux femmes grosses, & profite beaucoup à celles qui, se sont délivrées sans aucun danger.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Si quelqu’un désire conserver sa chaleur naturelle, qu’il use souvent de cet alexipharmaque.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Si quelqu’un se trouve chargé de superfluité d’humeurs, & qu’il en veuille être soulagé, il doit tous les jours prendre de cet esprit dans du vin, ou autres véhicules.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Il est propre pour la poitrine remplie d’humeurs froides, & éclaire la toux & l’asthme causé par ces fluxions.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Il dissout, consume, & dissipe l’amas qui s’est fait dans le ventricule ; & quoi qu’il ne donne pas de soi beaucoup de nourriture, il donne pourtant bon appétit, & aide à la digestion.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Il est propre aux obstructions & duretés du foie & de la rate, quoi qu’invétérées ; guérit les autres maux qui en proviennent, tels que sont l’ictère, l’hydropisie, la mélancolie, l’hypocondrisie, les douleurs de côtés & des entrailles, & tout ce qui vient des vents & flatuosités. Surtout il dissipe l’hydropisie, & les tumeurs aqueuses qui arrivent au membre génital & aux cuisses des hydropiques & phtisiques.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Il leur ôte la soif, qui est un grand tourment dans ces maladies ; de sorte qu’ils sont tout à fait désaltérés, & peuvent passer quelques jours sans boire : Et pour cet effet il faut prendre tous les jours de cet esprit dans de l’absinthe ou dans d’excellent vin ; & si on veut y mêler un peu de sel d’absinthe, il est profitable par le dehors, en frottant les parties malades ; & chasse même les fièvres pourries.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Il dissipe les douleurs de la colique engendrées soit par les vents, soit par la viscosité des humeurs, soit par la véhémence du froid ; il extermine les vers, ouvre les conduits des viscères internes; & ramollit le ventre, étant seulement pris par la bouche, ou appliqué par dehors. On s’en sert dans les clystères pour la lientérie, dysenterie, & hémorragie ; il est bon pour les maladies néphrétiques, & pour chasser la pierre de la veille. On en donne quelques goûtes chaque jour dans de bon vin à ceux qui sont travaillés des hernies & enteroceles. On en fait des liniments avec ligature pour appliquer sur le bubonocèle, & le malade est guéri en peu de jours.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Il extermine tous les vers du corps, & en ôte la racine & la semence.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">C’est un préservatif très efficace contre la peste, & un souverain remède à ceux qui en font infectés ; comme aussi à ceux qui ont mangé des champignons vénéneux, ou de l’opium ; à ceux qui ont été mordus des serpents, vipères, & semblables insectes, tant en l’usage interne qu’externe, d’autant qu’il consume les humidités vénéneuses. On l’applique topiquement sur les morsures des frelons.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Les femmes replètes, & qui ont des immondices d’humeur superflue dans la matrice, en usent utilement, d’autant que par son moyen toute la redondance des flegmes est purifiée, consumée, & desséchée ; tellement que la semence peut mieux être reçue dans la matrice & causer la fécondité.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">On en fait d’excellents collyres pour les excroissances des yeux, les suffusions, pustules, taches, éblouissements, & obscurités.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Si quelqu’un a les yeux livides par la contusion, il n’a qu’à mettre dessus un linge trempé dans cet esprit ou huile de sel, ou bien qu’il dissolve dans cette huile un peu de myrrhe avec un peu de miel. Cet esprit rend le cuir du visage plus beau & plus poli, & pour cet effet on en peut user avec du vin ou de l’eau propre à cela. Le sifflement, tintement, & douleur d’oreilles, y& même lors qu’elles font ulcérées, & qu’elles jettent du pus, sont guéris par ce remède. On le fait tomber goutte à goutte, étant mené avec du vinaigre.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Il est souverain contre les ulcères qui naissent dans la bouche des enfants qui sont à la mamelle, contre la tumeur des glandes du col, les impuretés de la langue, la douleur des dents, étant mêlé avec du miel écumé ; contre les maux qui arrivent aux mamelles des femmes; contre la galle, le prurit, les dartres, tant dans l’usage externe qu’interne.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Étant extérieurement appliqué, il réduit à maturité & suppuration les ulcères vénériens, & autres. Il guérit celui qu’on appelle herpès, qui pénètre jusqu’aux os; comme aussi les apothèmes vénéneux, appelés cacoethes, les maux corrosifs des parties génitales, les flueurs & ulcères, en le mêlant avec du vin blanc & de la farine d’orge, dont se fait un emplâtre à mettre dessus.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Étant mêlé avec dit suc de rue, & appliqué sur les chancres, il fait une merveilleuse opération; comme aussi en fomentations & épithèmes sur les membres foulés & contractés.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Pour ôter les verrues, on le mêle avec du suc de calthe ; pour ôter aussi les cors des pieds, les ayant coupés après le bain, & frottés du susdit esprit. Il montre une merveilleuse vertu dans l’érésipèle, rose, ou feu sacré, étant mis dessus avec du vinaigre de sureau.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Il guérit les fentes des mains & des pieds qui ont été causées par la véhémence du froid. Il est très propre à redonner la force & la vigueur aux membres qui ont souffert la lassitude, si on les en frotte bien devant le feu.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Tous, catarrhes & fluxions froides qui tombent dans les artères & dans les jointures, & causent les gouttes sciatique, podagre, chiragre, &c. sont consumées par cet esprit, étant pris intérieurement dans de convenables véhicules, & appliqué extérieurement sur l’endroit malade. Par ce moyen les douceurs sont adoucies, & les callus ou duretés discutées, principalement si on le mêle avec huile de vitriol, huile de térébenthine ; de cire, de camomille, en frottant les parties malades. Et lors qu’il s’est fait contraction de membres par la fluxion, il faut user de fomentations convenables avec cet huile de sel, & autres susdites, &c</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Il arrive quelquefois de la pourriture aux plaies extérieures, & des excroissances de chair très douloureuses, lesquelles sont promptement dupées par les onctions de cette huile.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Outre cela il faut savoir qu’outre les vertus que cet esprit a dans la Médecine, il en a de merveilleuses dans la Chimie, car il dissout l’or & les pierres précieuses, les coraux, &c. tellement qu’ensuite étant rendus potables, ils peuvent servir d’un excellent remède. Je ne dirai pas ici les procédés ; mais celui qui les aura appris dans mon ouvrage distillatoire, il découvrira de merveilleux secrets, &c.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><br /></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><i><b>Les vertus de l’esprit ou huile de sel, dans lequel l’or a été dissout & rendu potable.</b></i></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Les Philosophes & les Médecins attribuent beaucoup d’excellentes opérations à l’esprit de sel, dans lequel l’or a été dissout ou rendu potable, étant un très souverain remède à toutes infirmités, même aux défaillances qui arrivent aux mourants, pour leur donner encore un peu de vigueur, pourvu qu’on en donné seulement deux ou trois gouttes dans de bonne eau de vie. Que si on en donne chaque semaine trois gouttes dans de l’eau de vie, ou dans de très bon vin, il renouvelle l’homme & le rajeunir, change les cheveux blancs avec les blonds, produit un cuir nouveau, & le conserve dans une parfaite santé jusqu’à l’heure que Dieu lui a prescrite.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Voila mot à mot ce qu’a dit ce fameux Médecin Chimique dans son Livre intitulé Molle distillatoire, &c.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Or chacun peut aisément conjecturer que cet homme, quoique fort expérimenté, ne savait pas pourtant toutes choses, & qu’il n’a écrit que celles dont il avait, la connaissance. Il est assuré qu’il se peut encore exécuter davantage par cet esprit de sel, qu’il n’a dit. Quant à l’or potable qui se fait avec ledit esprit, il n’y a rien de plus vrai ; car je puis dire sans vanité qu’ayant longtemps manié le charbon, j’ai connu par expérience les admirables opérations de cet or potable fait avec l’esprit de sel ; c’est pourquoi j’en parlerai amplement, afin qu’une si excellente Médecine soit manifestée à l’utilité du genre humain. La liqueur d’or dont il est ici fait mention, est composée du plus fin & du plus pur Soleil, & de l’esprit de sel le mieux purifié & concentré ; car le Soleil étant premièrement fondu par l’antimoine, & purgé de ses fèces, puis étant dissout en eau royale, & précipité avec le mercure par le moyen de l’édulcoration il est réduit en une chaux subtile, laquelle étant bien rougie au feu est dissoute avec une huile de sel forte, & bien préparée. Cette chaux étant dissoute, si on lui ôte une partie de l’esprit de sel, il reste au fond une liqueur d’or extrêmement jaune, dont il ne faut pas user en cet état, d’autant que l’huile de sel contient en soi une trop grande acrimonie. Il faut donc la mêler avec une cuillère dans de la bière, du vin, ou du bouillon chaud, afin que l’esprit corrosif de sel soit ainsi comme émoussé, & qu’il ne nuise point au malade par sa trop grande acidité. Que si nous voulons que cette huile soit plus agréable au goût, on le pourra donner en façon de vin, bière, & même de potage, avec du sucre fondu, ou du sirop de roses. Car il n’importe pas du véhicule. Un homme âgé n’en doit prendre plus de deux ou trois gouttes ; que s’il sent qu’elles n’opèrent pas assez, il pourra augmenter la dose, tant qu’il connaisse son opération aux signes suivants. Premièrement on sent quelque nausée du ventricule, lorsque cette huile d’or y a rencontré quelque mauvaise pituite, & la chasse par les selles. Secondement les excréments sont noirs comme charbon ; & le maladie va deux ou trois fois à la selle sans contrainte ou nécessité comme il est accoutumé dans les purgations, quand l’urine est trouble, d’autant que la médecine dissout le tartre dans les reins & dans la vessie, & l’ôte peu a peu. Il faut bien remarquer, que par la noirceur des excréments on boit aisément que l’or peut être radicalement dissout & changé dans le ventricule de l’homme, ce que quelques-uns jugent impossible. L’estomac humain a plus de force pour la destruction des choses que le feu le plus violent ; comme il se voit en cette rencontre, voire même tout ce qui se mange & qui se boit se change en vingt quatre heures. Si l’homme peut faire cela pourquoi l’art ne le fera-il pas ? Et c’est de là que l’on prouve que les couleurs de l’or ne se paraissent bien que lorsqu’il est dissout & détruit radicalement : car la noirceur tient comme le premier rang entre les couleurs, & contient en soi toutes les autres cachées & concentrées. Remarquez bien que ces excréments noirs ne devraient pas être jetés, & que l’or étant dissout radicalement, en devrait être séparé derechef, avec quoi peut-être ferait-on des effets merveilleux. J’ai autrefois donné cette huile d’or à un enfant durant huit ou dix jours, pour chasser de son corps le Mercure qu’on lui avait donné mal à propos contre les vers : j’avais recommandé qu’on me gardât les excréments pour en faite quelque épreuve ; mais comme ils avaient demeuré longtemps, & qu’il s’en était engendré des vers, je ne pouvais m’en servir à nul usage ; je les fis mettre aux racines d’une nouvelle vigne, laquelle n’ayant que deux ans, & n’étant pas encore capable de produire des raisins, en produisit un petit qui avait de grands pépins, & des taches dorées en guise d’étoiles, ce que l’on voyait avec beaucoup d’admiration. Cet exemple mérite une grande recherche. Pour moi je suis de cette opinion, que l’urine de ceux qui vient continuellement de la susdite liqueur d’or, doit être aussi dorée, quoique cela ne se remarque pas dans la couleur. Il et hors de doute que les hommes attirant une secrète vertu de l’or dans l’usage de cette médecine, l’or qui se trouve dans leurs excréments doit dire meilleur que l’or commun. La Providence divine a bien ordonné toutes choses. Lorsque l’aliment est corrompu dans l’estomac de l’animal, la nature en retient un peu pour la nourriture, le reste s’en va par le bas, mais il n’est pas si méprisable qu’il n’ait quelque propriété. Car si ces excréments étant mêlés avec de la terre, & arrosés de la pluie, sont exposés à l’air, ils produiront d’eux même sans aucune autre semence quantité de petites herbes. Que si vous y mêlez quelque semence, il en vient des fruits de la même qualité ; & comme la multiplication des herbes peut provenir de cette source, peut être en pourrait aussi provenir celle des métaux. Il faut donc que la putréfaction précède la multiplication ; ce que Notre Sauveur même a dit à ces Disciples en ces termes. (Si le grain de froment ne tombe pas en terre, & ne meurt pas, il demeure seul, que s’il vient à mourir, il rapporte beaucoup de fruit.) Or comme dans l’arbre métallique [symbole du Soleil]</span><span lang="FR"> représente la nature d’une semence jaune & ronde : [symbole de la Lune]</span><span lang="FR"> les fleurs blanches d’un lis : [symbole de Vénus]</span><span lang="FR"> la forme des feuilles verte : [symbole de Mars)</span><b><span lang="FR"> </span></b><span lang="FR">celle d’une souche noire & dure : [symbole de Jupiter]</span><span lang="FR"> une écorce grille ressemblant presque a cette souche : [symbole de Mercure]</span><span lang="FR"> un suc clair & comme argenté qui pousse entre l’écorce & la tige, & fournit de nourriture : [symbole de Saturne]</span><span lang="FR"> enfin une racine noire ; & que toutefois aucun de ces membres représentés dans l’arbre ne se puisse multiplier, quoiqu’il se pourrisse ou qu’on le mette dans la terre, l’augmentation ne provenant que de la semence ; cela étant il ne serait point trop hors de raison, de savoir séparer l’or pourri par les excréments, pour le multiplier par le moyen de l’art. Il est vrai que je n’en ai jamais fait l’essai. Le fera qui voudra. Les Philosophes publient qu’il faut chercher la matière de la pierre dans le fumier & dans les ordures, qu’elle est sale & méprisée des hommes &c. Et ce proverbe se peut interpréter du salpêtre. J’ai voulu ajouter ce petit avis, afin de donner occasion à quelqu’un d’examiner ces choses avec plus de soin.<o:p></o:p></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR"><br /></span></span></li><li><br /></li><li><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh3Is2ocEdtYX1HKmn5Tfq541Qtlk-Gygef9qUvYVL9UoiV4UN8bzqGK5TE5ihip8zOi2c2aU7KJEbAw8HGxnW2G-aq1Bk0tPXPr1DJJJNV9t9xAAh7zxkbSRztqAbz59756eKc5tc9yCw/s1600/Pages+69+de+Consolatio_navigantium.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh3Is2ocEdtYX1HKmn5Tfq541Qtlk-Gygef9qUvYVL9UoiV4UN8bzqGK5TE5ihip8zOi2c2aU7KJEbAw8HGxnW2G-aq1Bk0tPXPr1DJJJNV9t9xAAh7zxkbSRztqAbz59756eKc5tc9yCw/s640/Pages+69+de+Consolatio_navigantium.png" width="393" /></a></li><li>(rappel et confirmation des symboles du paragraphe précédent dans la version latine)</li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR"><br /></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Au reste il est certain que l’or étant anatomisé par l’esprit de sel, & étendu avec d’autres liqueurs, telles que sont l’eau, le vin, la bière, & autres semblables & pris par la bouche, se dissout radicalement & se change dans l’estomac. Car il m’a été impossible de réduire l’or corporel qui était dans les excréments, en son ancienne & première substance. Ce qui donne grand sujet de considérer les effets de la nature. Et je pense que celui-là ne perdrait pas son temps, qui tâcherait à faire des progrès en cette occasion. C’est un axiome des Philosophes, que l’art commence, on la nature finit, & laisse l’ouvrage imparfait : mais ils ne disent pas comment il faut procéder. La nature a dès le commencement élevé l’être minéral ou la première matière des métaux, autant qu’il a été possible, c’est-à-dire dans la perfection, elle l’a mise sur le trône ; l’Art a détruit le très parfait corps du Soleil par le moyen des corrosifs, & l’a fait dissoudre dans le corps humain. Que si on savait le moyen d’aller plus outre, cette essence de l’or qui a été dissout pourrait aisément être perfectionnée & multipliée. Mais je ne prétends pas que mes paroles passent pour celles de l’Oracle de Delphes ou pour les feuilles de la Sibille. Chacun en prendra autant qu’il croira lui être nécessaire.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Quant à l’usage du remède il doit être continué, tant que le corps soit entièrement nettoyé des humeurs qui causaient la maladie, sans y mêler aucune autre forte de médecine, de peur d’empêcher l’opération de celle-ci, qui est excellente. Toutefois on peut auparavant donner une fois ou deux ma panacée dont j’ai traité en la deuxième partie de ma Pharmacopée Spagyrique car lors on en verra des effets miraculeux. Premièrement il fait tous ceux qu’on attribue à l’esprit de sel, l’huile avec laquelle l’or a été dissout étant au double plus forte que l’esprit, vu qu’étant dûment préparée elle dissout l’or, & que l’esprit ne fait pas. C’est la raison pour laquelle cette huile d’or, ou or potable, est beaucoup plus utile en toutes les maladies, auxquelles on se sert de l’esprit de sel. Cette huile répand mieux ses vertus que l’esprit, dansant que c’est en elle que l’or a été anatomisé, & comme il est de propriété chaude & sèche, il s’accorde bien avec l’huile de sel, laquelle est aussi chaude & sèche pareillement. Tellement qu’elle résiste puissamment à toute sorte de corruption qui peut arriver au corps humain. Nulle fièvre, peste, lèpre, obstruction de foie &, de rate, n’y peut prendre racine ; le sang est purifié de toute humidité salée, il ne se peut faire aucun amas du poumon, ni d’autres parties internes. Ce remède dissipe le calcul de la vessie & des reins, & généralement toutes les fluxions tartreuses & goûteuses, elle fortifie le cerveau, l’estomac, le cœur & les nerfs. Elle échauffe & pénètre tout le corps d’une façon singulière, chasse l’hydropisie, ôte tout le venin des flegmes qui s’attachent à l’estomac, & les chasse par les selles, sur tout les vapeurs du Mercure qui ont été de la cure imparfaite de la vérole, & qui ont causé contraction de membres, ou paralysie, ou qui peuvent la causer. Elle remet entièrement tout ce qui a débilité, en la prenant par le dedans. Il coûterait trop d’en user par le dehors, & en ce cas on y peut ajouter de l’esprit de sel pour en oindre les jointures & apaiser les douleurs. Cet or étant pris par le dedans fortifie parfaitement tous les membres, leur donne de la vigueur & semble leur redonner la moelle, empêche les accidents qui sont causés par la pituite, par la peste, par les ulcérations du foie & du pour mon, par la pourriture du sang, par le Scorbut, l’hydropisie, galle, & autres maladies extérieures, comme fistules & autres. Pour l’usage extérieur l’esprit de sel est assez bon dans lequel on dissout de l’acier, il guérit entièrement tous les maux de la bouche, de la langue, du gosier, du col, qui viennent de la vérole, & qui résistent à tous les autres remèdes. La liqueur d’or est véritablement meilleure, & guérit des maladies incurables par les autres remèdes, son opération & sa force consistant en sa vertu astringente. Si vous y mêlez un peu de sucre, & que vous en frottiez la gencive pourrie par le Scorbut, cette huile la guérira soudain, & fortifiera les dents. Elle est très souveraine à toutes convulsions tant externes qu’internes, comme aux ruptures de la vessie & du nombril, sans aucune incision & autres remèdes, si on la prend par dedans, & si on l’applique par dehors en forme d’épithème. Elle consolide les plaies, apporte une prompte guérison aux maux intérieurs qui consument lentement, aux contusions, & aux convulsions. Il n’y a rien dans la nature de plus astringent ni de plus salutaire que l’or dissout. Et d’autant que toutes les plaies tant extérieures qu’intérieures demandent des remèdes astringents n’y a végétal ni mineral qui soit digne d’être comparé à cet or. La solution de Mars est bonne après celle-du Soleil, ayant une vertu astringente, mais non pas si grande que le Soleil, & menée n’est pas si agréable, d’autant qu’il sent fort le vitriol, & provoque souvent à vomir. Les autres métaux sont aussi astringents, mais il n’est bon d’en user, d’autant que leur vertu est menée avec le vice. La Lune même contient beaucoup de vitriol, ayant un goût aigre, autrement elle ne laisse pas de chasser les mauvaises humeurs ; étant mise en liqueur elle est plus désagréable que le vitriol commun. Mais celle de l’or ne souffre point de mauvaises qualités, & tant dans l’usage extérieur qu’intérieur elle est salutaire aux jeunes, & aux vieux. Elle guérit l’Epilepsie, & la fracture qui se fait aux ligaments de la matrice des accouchées, elle remet promptement les parties disloquées en leur place. Enfin ce remède peut être donné sûrement en toute sorte de maladies, soit qu’elles naissent de causes chaudes ou froides, redonnant une nouvelle vigueur, dont nous demis remercier Dieu. Outre les susdites préparations, c’est un excellent préservatif contre l’ivresse, qui elle l’origine de toute sorte de maux. Et pour cette raison tous les hommes la doivent avoir en horreur. Mais par malheur l’ivrognerie règne par tout, principalement aux pays qui produisent quantité de bons vins, c’est là qu’elle a passé en coutume, & que l’on ne l’estime pas honteuse ; les jeunes hommes s’y adonnant aussi bien que les plus âgés. Si on ne buvait que pour se réjouir, cela serait supportable, mais on va jusqu’à l’excès. Chacun invite son compagnon, & celui qui boit de grands verres est plus estimé qu’un grand Philosophe. Le vin qui est un excellent don de Dieu est mal employé, & les biberons gâtent leur santé dans l’abus qu’ils en font. Pour moi je crois que l’homme qui meurt à force de boire, ne fait guères meilleure fin qu’un désespéré qui se pend ou qui se jette dans l’eau par avarice ou par quelque autre malheureuse cause. Un homme qui se tue lui même ne le peut faire qu’une fois ; & peut être ne le ferait-il pas une seconde s’il en pouvait réchapper. Mais un ivrogne commet tous les jours le même péché, & ne songe à sa perte. Comme s’il devait un jour trouver des compagnons de débauche dans le Paradis. C’est une invention du Diable pour attirer à soi les enfants de perdition, comme il se voit par la confession des Sorciers, qui disent qu’il leur promettait de les mettre après cette vie en des lieux où ils auraient toutes fortes d’infâmes voluptés. Quelqu’un m’objectera peut-être, quel intérêt avez-vous en ceci, & pourquoi voulez vous prescrire un remède à l’ivrognerie qui n’est pas une maladie, mais plutôt un agréable divertissement ? je lui réponds, que si je n’étais pas certain que c’est le plus grand mal qui puisse arriver au corps & à l’esprit, je n’eusse jamais pris la plume pour tracer ces lignes. Qu’on lise les anciennes & les nouvelles histoires; on trouvera que les plus grands malheurs du monde sont provenus de cette source. C’est pourquoi i’en alléguerai seulement quelques-uns en témoignage de la vérité. Si Noé n’eut pas pris du vin par excès, il n’eut jamais montré sa nudité à ses enfants. Si Loth n’eut pas été ivre, il n’eut jamais commis inceste avec ses deux filles. David n’eut pas commis adultère avec Bethsabée, ni fait tuer Urie son fidèle Ministre, s’il n’eut été vaincu par l’incontinence. Si Samson & Holopherne n’eussent pas fait la débauche, ils n’eussent pas été trompés par les femmes, je pourrais raconter cent histoires, de cette nature, & faire voir que l’ivrognerie est la cause de mille maux : Mais l’expérience ne le montre que trop. Il y en a qui se persuadent qu’ils ne boiront pas outre mesure quand ils seront dans le festin, mais ils s’engagent insensiblement en mangeant de bons morceaux. Lorsque les esprits naturels sont excités par ceux du vin, & font connaître l’inclination d’un chacun, les gens qui aiment à boire prennent de grands verres & les vident tour à tour à la santé les uns des autres, où ils perdent la raison en le faisant, & d’hommes se transforment en des pourceaux. Ceux qui ont l’humeur querelleuse, font la sédition & en viennent aux menaces, & des menaces aux coups. Les esprits Vénériens s’adonnent à la volupté brutale &c. d’où viennent les fornications, les adultères, les homicides, les désespoirs. Combien d’enfants sont péris par les mains de ces louves, qui ne savent où les cacher ! Je ne saurais dire tous les malheurs qui viennent de la débauche. Il n’y a que ceux qui lui ont déclaré la guerre, qui en connaissent la turpitude, ceux qui l’aiment sont aveugles, & ne la voient pas. Quand il y a beaucoup de débauchés à une table, qui sont pleins de vin jusqu’à la folie, on entend un bruit épouvantable, ils parlent sans s’écouter, ils chantent, ils dansent, & font des actions tout à fait indignés & malséantes, un homme sobre prend garde à toutes ces vilaines postures, & en conçoit de l’aversion. Je suis bien assuré que si on venait à faire réflexion là-dessus, on se retirerait de cette brutale coutume. Certes les Turcs ne seraient jamais parvenus à cette grandeur où ils sont montés, si l’usage du vin leur eut été permis ; le jeu, le mensonge, la luxure, le larcin, sont les effets de l’ivrognerie. Les jeunes filles qui aiment le vin sont sujettes à se prostituer, & les vieilles à leur en faciliter les moyens. Le Soldat ivrogne querelle & frappe, le Moine se rend ridicule. Au reste le vin fait découvrir les secrets. Et ce n’est pas sans raison que le Sage nous avertit de ne nous laisser pas séduire au vin qui paraît si beau dans le verre, disant que le cœur de l’ivrogne, & du fol est dans la bouche, & que la bouche du Sage est dans le cœur. Notre Seigneur ne nous recommande pas en vain la vigilance, & la sobriété, d’autant que l’ennemi prend occasion de la débauche à nous nuire. Pour moi je tiens que l’ivrognerie est la plus dangereuse maladie du monde, puisqu’elle précipite l’âme & le corps dans un abîme de malheurs. Et par conséquent je suis persuadé qu’il n’y a point d’homme de bien qui ne prenne en bonne part mon avis & le remède que je veux opposer à un si grand mal.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Et pour ne pas retarder davantage le Lecteur affectionné, je dis hautement que la médecine de l’ivrognerie n’est autre que l’esprit de sel. Car si on boit des vins puissants ou même de vieilles bières, il n’y a rien dans l’estomac qui puisse réprimer leur esprit subtil, d’où vient que la chaleur l’élève en haut dans le cerveau où il offense la vu, l’ouïe & les autres sens, & d’un homme sain en fait un malade. Que si on mêle un peu d’esprit de sel, il ouvre l’orifice du ventricule, & empêche les esprits de monter, les retient & les lie, leur ôtant une partie de leur force, il apaise même la soif, & rend le vin odieux. D’autant que plus un homme est altéré, & plus il boit, & par conséquent il s’enivre plus facilement. Le vin étant aussi mêlé avec l’esprit de sel ne nuit pas tant au foie ; vu qu’autant que le vin l’échauffe, l’esprit de sel le tempère & le rafraîchir ; joint que l’esprit de sel ne laisse pas longtemps le vin dans le ventricule mais le pousse dehors par les urines. Et lorsque le vin est promptement chassé du corps, il ne peut nuire que légèrement : Or cet esprit de sel doit être préparé en la manière susdite, vu qu’autrement il ne ferait pas cette opération. Lorsque le vin plaît au goût, on ne cesse de boire, tant qu’on est altéré ; ce remède donc ôtant l’altération, chacun peut se conserver dans le bon sens, & faire sa fonction. Il y en a peu qui fassent réflexion sur les inconvénients qui arrivent par la débauche où l’on prodigue inutilement en peu de temps, ce qui pourrait servir à nourrir une famille, & où la santé est affaiblie, en sorte que le lendemain on n’est pas capable de s’acquitter de son devoir. Enfin l’ivrognerie ne peut causer que du mal ; ainsi je crois que je travaille pour le bien public en découvrant ce remède non seulement pour ceux qui boivent du vin, mais encore pour ceux qui boivent de la bière. D’autant qu’il ne laisse pas longtemps l’un ni l’autre dans l’estomac, mais le chasse par les urines, & ne donne as loisir au tartre de s’attacher aux reins ni à la vessie ; la bière même est rendue par ce moyen aussi agréable au goût, que le vin, & ne charge point l’estomac, comme elle fait sans l’esprit de sel, qui en chasse les flatuosités & les crudités.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">L’usage de l’huile d’or engendre un cœur de lion, un grand courage, une chair vive & robuste ; toutes les parties du corps humain en deviennent plus fermes, & par ce moyen vous ne sentez pas les incommodités d’un mauvais lit ; au contraire l’humeur superflue ramollit, & donne sentiment douloureux. Si vous touchez un phlegmatique, il sent de la douleur à cause de la pituite qui domine dans sa chair : que si cette pituite en est ôtée, ses membres deviendront fermes, & prendront une nouvelle vigueur. Cela se voit par des indices manifestes, lorsque le Scorbut naît dans la bouche, étant causé par le phlegme salé ; les dents sont branlantes, la gencive jette du sang, la langue & le dedans des lèvres sont pleines de trous & pustules ; & si vous les frottez avec le doigt, d’une ou deux goutte de cette liqueur d’or, la gencive s’affermit, & les pustules sont entièrement guéries. Cette opération provient de la grande vertu astringente de l’or & de l’esprit de sel. Si on en use souvent, le phlegmatique deviendra sanguin par l’évacuation de l’humidité superflue, le cerveau en sera purifié, tellement que même le sens en sera plus pur & plus éclairé. Car si le cerveau est chargé d’une pituite froide & épaisse, il ne saurait rien concevoir de bon, comme on le voit par expérience dans la stupidité des phlegmatiques, dont la graisse & la pesanteur les porte au sommeil, & à l’oisiveté. Celui qui dort est à demi mort, & le phlegmatique passant pour un endormi, il ne peut pas passer que pour un homme à demi vivant. Si on le pince tant soit peu, il se plaint comme d’un grand mal ; mais l’homme bien constitué & de tempérament sanguin, a des membres robustes ; & partant ce remède est bien louable, puisqu’il donne au phlegmatique les forces d’un sanguin. Outre cela cette huile d’or réjouit les mélancoliques ; d’autant qu’elle débouche les obstructions des entrailles, & purifie le sang. Elle apporte aussi de la modération aux tempéraments chauds, & bilieux, en ôtant le sang noir & aduste, qui les précipitent dans la colère & dans les querelles. Il est assuré que ce remède fortifie merveilleusement le cœur, & le cerveau. Or le cerveau étant épuré il ne conçoit que de bonnes pensées, autrement l’homme ne sent que la confusion, la folie & la mort. Ceux donc principalement à qui Dieu a mis le commandement en main doivent tâcher de conserver le bon sens & la droite raison, afin de départir la justice sans erreur & sans corruption. Quel juge pourra prononcer une bonne sentence, s’il est toujours offusqué par les ténèbres de la crapule & de la débauche ? Jamais il ne pourra former de pensées raisonnables dans un cerveau rempli de vapeurs & d’humidités. Les ivrognes paraissent toujours hébétés, à cause de sa pesanteur de leur tête. Les personnes de tempérament sanguin qui ont bu du vin par excès, d’abord qu’ils ont dormi, ils se remettent en leur premier état ; mais les phlegmatiques ont un cerveau toujours plein d’humeurs visqueuses, qui les rend pesants & tardifs, de sorte que cette huile d’or leur est très souveraine. Lors qu’une tête pesante & phlegmatique est purgée, cela vaut mieux que si le mercure était changé en or ; & quand la mélancolie est purgée, cela vaut mieux que si le noir saturne était changé en Soleil Lorsque le sang aduste d’un colérique est rafraîchi, cela est aussi louable, que de tirer de l’or du fer. Sans mentir c’est une bonne métamorphose que de remettre toutes choses en meilleur état. L’homme gourmand & dissolu croit se bien porter pour ce qu’il a le teint frais ; mais au contraire, il se porte bien mal, puisque son esprit est esclave de son corps. Ce désordre vient de l’excès du boire et du manger, & partant il y faut remédier & embrasser la sobriété. Je pourrais alléguer ici beaucoup d’histoires pour proverbes maux que cause l’intempérance. Je n’en réciterai qu’une ou deux. On dit qu’il y avait un Roi si adonné à l’ivrognerie, que quand ses ministres lui portaient une Ordonnance a signer, il ne la relisait pas seulement. De quoi la Reine sa femme qui avait beaucoup de prudence s’étant pris garde, elle tâcha de faire connaître au Roi son erreur. Elle prie les Ministres de présenter au Roi un Arrêt de condamnation contre elle comme adultère, lequel il signa sans s’informer qui était la femme accusée. La Reine attendit au lendemain que le Roi était à jeun, & lui fit voir qu’il l’avait condamnée à mort, quoi qu’innocente. Cela l’obligea à faire réflexion sur sa mauvaise conduite & à se comporter avec plus de soin & de précaution. On dit aussi qu’une honnête femme ayant été condamnée par le Roi qui avait fait la débauche, elle en voulut appeler ; mais comme on lui eut dit qu’il n’y avait point d’appel des jugements Souverains, elle dit fort hardiment qu’elle appelait du Roi étant ivre, à lui-même quand il ne le ferait plus. De sorte que l’exécution étant différée au lendemain, elle fut absoute. Ces exemples nous font voir qu’il y a des ivrognes qui s’amendent ; mais il yen a aussi qui s’obstinent dans leur vice, & deviennent plus dissolus. Il y avait un Roi voluptueux qui buvait & mangeait excessivement ; un de ses Conseillers lui voulut remontrer la turpitude de sa vie ; mais il en fut tellement irrité, qu’il commanda d’attacher à un arbre le fils de ce Conseiller, en lui disant que si avec son arc il donnait droit dans le cœur de son fils, il ne lui pourrait pas reprocher de s’être enivré ; & que s’il ne le faisait pas, lors il approuverait ses remontrances ; après quoi il tira & perça le cœur de cet enfant. Certes ce fut une étrange malice & opiniâtreté, au lieu de se remettre dans le chemin royal de la vertu & de considérer cet axiome, Qu’il appartient aux hommes de faillir, mais qu’il n’appartient qu’aux Diables de persévérer dans le péché. Dieu ne punit que l’opiniâtreté, & il nous pardonne, pourvu que nous nous amendions. Je n’aurais pas assez de papier, si je voulais raconter tous les effets de l’esprit de sel pour corriger la boisson le Lecteur en trouvera d’avantage dans l’œuvre végétable. Je finis ce discours, dans l’espérance que j’ai que les gens de bien auront pour agréable mon travail, quoi qu’il se puisse trouver des Zoïles ignorants, & envieux qui le mépriseront : mais c’est l’ordinaire, & il ne faut que se souvenir de l’histoire de Christophe Colomb, lequel ayant fait son récit de à découverte d’un Nouveau-Monde fut moqué dans plusieurs Cours des Princes, jusqu’à ce qu’il fut écouté dans celle d’Espagne. Pour moi je n’ai d’autre intention, que de servir mon prochain : Dieu veuille qu’il se serve utilement de mon remède.</span></li></ol></div><div align="center" class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><o:p></o:p></span></div><div align="center" class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">FIN.<o:p></o:p></span></div><div class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: justify;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><br /></span></div>Le Miroir Alchimiquehttp://www.blogger.com/profile/03138462213732119910noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2196127544531909708.post-34836973622470304862021-12-10T11:23:00.000+01:002021-12-10T11:23:02.162+01:00GLAUBER L'Oeuvre minérale (avec numérotation des paragraphes)<p> </p><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhDddSQf3Gzj2LEphEEU9IM91bjlJ7ZleMk_2dF706Cuw-HSGCW4K0rKan0McAQaEMcPb9HaKCq1PlFRd1FEBCCC_TIUA1aXXz_dzFBaSI28IMUqh4dqchYALO9BjMlwXhBl7tVX2YqZA_H/s1600-h/glauber_furni_novi-s.jpg"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5390181448263538994" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhDddSQf3Gzj2LEphEEU9IM91bjlJ7ZleMk_2dF706Cuw-HSGCW4K0rKan0McAQaEMcPb9HaKCq1PlFRd1FEBCCC_TIUA1aXXz_dzFBaSI28IMUqh4dqchYALO9BjMlwXhBl7tVX2YqZA_H/s400/glauber_furni_novi-s.jpg" style="cursor: hand; display: block; height: 345px; margin: 0px auto 10px; text-align: center; width: 400px;" /></a><br /><div align="center"><span style="font-size: 28.8px;"></span></div><br /><div align="center"><span style="font-size: 28.8px;">L’ŒUVRE MINÉRALE</span></div><br /><div align="center"><br /><span style="font-size: medium;">OU EST ENSEIGNÉE</span></div><div align="center"><br /><span style="font-size: medium;">La séparation de l’Or des Pierres à Feu,</span><br /><span style="font-size: medium;">Sable, Argile, & autres Fossiles, par l’Esprit de Sel,</span><br /><span style="font-size: medium;">ce qui ne se peut faire par autre voie,</span><br /><br /><span style="font-size: medium;">Comme aussi une Panacée,</span><br /><span style="font-size: medium;">ou Médecine universelle,</span><br /><span style="font-size: medium;">antimoniale, & son usage.</span></div><div align="center"><br /><br /><span><span style="font-size: large;">JOHANN RUDOLF GLAUBER</span><br /></span><br /><br /><span style="font-size: medium;">XVIIe siècle</span></div><div align="center"><br /><ol><li style="text-align: justify;"><b>PRÉFACE AU LECTEUR</b></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Sans doute il se trouvera des gens, lesquels ne sachant pas les divers Voyages que j’ai faits ni les autres empêchements que je puis avoir eu, s’imagineront que je ne veux, ou que je ne puis pas tenir ma parole sur avoir néglige jusqu’ici l’Edition de certains traités dont j’avais fait mention, il s’en trouvera d’autres lesquels connaissant mon naturel & la calomnie de mes ennemis s’imagineront que je tienne cachées a dessein les choses que j’avais promises. C’est pourquoi je suis résolu de tenir ma parole, pour faire voir à ceux-ci que je ne suit point touché de l’insulte de ces envieux & à ceux-là que je les veux convaincre par une sensible démonstration en publiant & communiquant au public quelques un de mes secrets. Quoi que l’ingratitude du monde me donne occasion de les celer, toutefois la candeur de mon âme l’a emporté par-dessus cette considération. Outre cela j’ai été poussé par une autre raison c’est qu’il y a certains Esprits ambitieux, qui se vantent d’avoir la connaissance de mes Secrets ce qui a été cause que beaucoup se sont persuadés que mes Ecrits ne venaient pas de moi mais de quelque autre, auquel ils attribuaient la louange qui m’était due ; & on m’est souvent arrivé que ceux qui avaient reçu un Secret de moi, se sont vantes d’en être les Inventeurs par l’ostentation d’une vaine gloire.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Il y en a aussi qui n’étant pas venus аu bout de leur dessin m’accusent faussement d’avoir écrit des sottises, mais ils ne doivent blâmer que leur ignorance, & non pas mes savants écrits. Toutes ses ces considérations étaient capables à empêcher que je ne misse mes Ouvrages en lumière, je t’ai voulu faire en faveur des honnêtes gens. Ainsi je soutiens hautement que mes Ecrits ne sont point des sottises, mais des vérités bien certaines, qu’ils ne sont point non plus des inventions d’autre, mais celles de mon esprit : Au reste je vous avertis mon cher Lecteur, que je n’imite pas la plupart des Ecrivains qui s’étudient plutôt à l’ornement des paroles qu’à la doctrine mais pour moi je ne me sers que d’un style simple & naïf & ne cherche que l ‘utilité de mon prochain : C’est pourquoi j’ai mieux aimé me servir de la prolixité des paroles, laquelle est ennuyeuse aux oreilles délicates, que de la breveté laquelle est ordinairement obscure ; quoi quelle soit ornée des figures de la Rhétorique. Je commencerai donc, après avoir invoqué le Saint Nom de Dieu, mon Ouvrage, lequel j’ai divisé en trois Parties, sous le titre de L’Oeuvre Minérale. Dans la première il sera montré comment l’or peut être tiré du sable & des cailloux par le moyen de l’esprit de sel. Quoi que ce Secret semble de peu d’importance toutefois il est capable de nourrir celui qui s’en servira, pourvu qu’il ait la connaissance des pierres & du sable, propres à cette opération.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Dans la seconde il sera traité de l’origine & de la génération, des métaux, & de la mort tant des minéraux que des métaux.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Dans la troisième sera montré la possibilité de la Transmutation métallique par diverses raisons ; ce qui n’ayant encore été fait par personne que je sache, ce sera le fondement de toute la philosophie Métallique & comme la Couronne d’or de tous mes Ecrits. Dieu veuille que je puisse accomplir mon dessein à sa gloire, & à l’utilité de mon prochain.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><b>LA PREMIÈRE PARTIE DE L'OEUVRE </b><span style="text-align: left;"><b>MINÉRALE</b></span></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><b>PROCÉDÉ TRÈS PROFITABLE</b></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><em style="text-align: left;">Pour séparer L’Or des pierres à feu terre grasse, talc rouge & noir, & autres fossiles contenant en eux un Or subtil & spongieux, qui ne peut être séparé par autre voie, soit pour la petite quantité, ou pour la dureté du Minéral ou pour ses grands frais. Ce qui est très aise avec l’esprit de Sel.</em></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Sache premièrement, ami Lecteur, que toute sorte de sable, terre grasse, pierres à feu, & autres fossiles, ne contiennent pas de l’Or, mais seulement quelques-uns, sans la connaissance desquelles ce secret ne vaut rien, & d’autant que la connaissance de celle-ci est très nécessaire à l’Artisan, je veux montrer comment il les faut éprouver, afin de connaître s’ils contiennent de l'Or ou non, afin que tu ne travailles pas en vain mais au contraire avec utilité.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">La folie des hommes est merveilleuse, ils cherchent toujours des choses incertaines & laissent les certaines, quoiqu’elles soient exposées à la vue de chacun ; car beaucoup dans le désir de gagner des richesses, travaillent après des choses incertaines. De mille, à peine s’en trouve-t-il un qui vienne à bout de son dessein, quoique les métaux puissent être perfectionnés & purifiés ; j’entends les métaux imparfaits & impurs, afin qu’il en puisse être extrait de bon Or & bonne Lune mais cet art est donné à fort peu de gens & même chacun n’est pas propre de venir à bout d’un tel travail, d’autant qu’il demande un ingénieux Artisan mais les choses qui sont certaines peuvent être faites avec peu de frais & peu de travail par un Chimiste vulgaire, s’il est homme ingénieux, & qu’il ne cherche point de choses trop relevées & de trop grand profit aux premiers essais. C’est pourquoi prends bien garde à l’extraction des susdites pierres, car si tu penses en extraire avec l’esprit de Sel de beaucoup de sortes, qui n’ont point d'Or, sans doute tu n’y trouveras point d'Or, & si tu penses en extraire quelque peu qu’elles contiennent, & que tu ignore sa séparation par la voie de l’Antimoine, tu n’en dois point attendre de profit.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Il est donc premièrement nécessaire d’avoir la connaissance de ces pierres, & après de la séparation par la voie de l’Antimoine ; c’est pourquoi si tu viens à manquer, ne m’en impute point la faute, mais à ta seule ignorance, pour ne connaître pas l’extraction de l’or, car j’ai écrit assez clairement, quand même si il y aurait quelque chose d’oublié ; c’est pourquoi je t’avertis de prendre bien garde à ton travail, autrement il te sera inutile, car il est très assuré qu’il si trouve en beaucoup d’endroits des pierres, terre grasse & sable, qui ont & contiennent bien souvent beaucoup d’or, & encore qu’ils n’en aient pas en abondance, néanmoins il en peut être extrait avec profit ; mais des pierres qui en contiennent beaucoup, il en peut être extrait avec grand profit. Il se trouve aussi des roches & des montagnes d’or, & de grandes montagnes remplies de sable & terre grasse pleines d’or, ne rendant pas ce qu’il coûte pour les laver, à cause de leur trop grande raréfaction, spongiosité & légèreté, à cause qu’en le lavant, il s’en va avec le sable ; néanmoins quoi qu’il en soit, il en peut être extrait avec profit par l’esprit de Sel, & par l’antimoine fixe & purifié : En un mot c’est un secret par lequel un homme ne saurait être nuisible à un autre, comme il arrive en d’autres opérations mécaniques ; c’est pourquoi il n’y a point d’homme qui doive être honteux d’y travailler, car Dieu au commencement créa l’or dans la terre & dans les pierres, afin que tous l’en puissions extraire à la gloire de son nom, & profit de notre prochain, même il n’a pas défendu le véritable usage c’est pourquoi je dis en vérité que j’ai ici décrit cet Art, quoi que méprisé par les ignorants, il est de grand profit & presque incompréhensible. Maintenant considère la chose un peu plus avant & tu trouveras en chaque place dans la terre de grands trésors qui se peuvent avoir mais qui ne sont pas découverts à cause de l’ignorance. En vérité tous connaissent qu’il y a en divers endroits (du sable & terre grasse, qui contient de l’or, lequel pour les susdites raisons est laissé en friche sans être travaillé, mais il le peut être aisément par mes préceptes.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Il se trouve aussi des montagnes d’argent, desquelles l’argent ne saurait être extrait, à cause du peu de poids qu’il a ; il se trouve aussi en beaucoup de places une certaine terre jaune ou rougeâtre ou semblable à la terre grasse, laquelle quoi qu’elle contienne beaucoup d’argent, il n’en peut être extrait avec profit par la voie susdite ; néanmoins elle se peut séparer avec profit non avec l’esprit de Sel, qui le laisse sans le touchée, mais pat un autre chose qui se trouve par tout en abondance, dont pour certaines raisons nous n’en dirons rien en cet endroit.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Et cette voie de séparation fait beaucoup pour la minière de cuivre qui n’est pas abondante, de laquelle on n’en saurait tirer aucun profit par la voie ordinaire, pour le séparer du cuivre & après le réduire en un meilleur métal, ou la changeant en vert-de-gris faute d’un meilleur Art, laquelle chose peut très bien & très honnêtement entretenir plus que d’une famille. Par cette voie on peut séparer des scories, de l’or, l’argent & le cuivre avec profit, mais d’autant que j’ai résolu de ne traiter ici que de la seule extraction de l’or hors des pierres, je laisse avec raison de traiter de l’extraction de l’argent & du cuivre pour en traiter autre part, à cause qu’elle se doit faire par un autre menstrue. Si je veux que cette démonstration soit approuvée, elle sera suivie d’autres très excellentes., Mais à présent j’ai entrepris une plus noble manière pour l’amour de ma Patrie, par laquelle il se voit clairement que quoique l’Allemagne soit réduite à la nécessité, elle est néanmoins assez riche, si elle veut seulement prendre garde à ses trésors cachés. Il n’est pas nécessaire de présenter le morceau caché, car il suffit de la démonstration, il n’est pas aussi bon de présenter ce qui est bon à ceux qui le négligent, car aux ingrats la meilleure chose ne leur est pas agréable le veux donner en peu de mots la démonstration & l’ex-traction de ces pierres, ne doutant pas qu’un expert & expérimenté Chimiste, n’en tire du profit & n’en remercie Dieu, ce que le paresseux ne sera pas.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Pour ce qui concerne les susdites pierres, desquelles l’or doit être extrait, c’est où consiste tout le secret. Toute sorte de pierres pour la plupart ont un invisible, & quelquefois visible & invisible, volatil & corporel tout ensemble ; mais communément beaucoup contiennent du fer impur, semblable à un Or volatil & un peu de soufre semblable au cuivre.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Les pierres que les Allemands appellent Quartzen & Hornstein contiennent de l’or pur & corporel, quoi qu’il soit mêlé avec Lune & Cuivre, peuvent être brûlées & broyés, & extraits avec le mercure, & s’ils abondent en Or peuvent être purgés par la fonte, ce travail est ordinaire aux Mineurs, & à ceux qui s’exercent aux métaux : desquelles choses je n’entent pas parler, d’autant que d’autres en ont écrit auparavant ; mais pour des pierres, Quartzen & Hornstem, qui se trouvent presque partout, qui ne contiennent qu’une quantité d’Or ferreux & marcassiteux, soit-il fixe ou volatil, il n’en peut être séparé avec profit par le mercure ni par la fonte : c’est pourquoi elles sont négligées par les Mineurs, soit par ignorance, ou à cause des frais insupportables ; mais j’ai éprouvé ces pierres méprisées, & si peu d’Or qu’elles contiennent, il se pouvait séparer avec grand profit, Je ne veux pas attendre davantage d’en publier la connaissance, pour l’amour de mon prochain, ne doutant nullement que cette publication sera profitable à beaucoup, car je n’ignore pas qu’il y en a aussi bien des Doctes que des Savants, Nobles & Roturiers, Séculiers & Ecclésiastiques, auquel & il est fort difficile de maintenir leurs familles, lesquelles à cause des guerres, ou autres accidents, sont tombées dans la pauvreté & à leur considération, & d’autres qui sont nécessiteux, j’ai publié ce secret lequel étant bien travaillé ne rapportera pas un petit profit tous les années, particulièrement aux endroits où les pierres se trouvent en abondance, comme aussi l’esprit de sel, la description duquel est donnée en la première partie de mes Fourneaux & ci-après en sera donné une meilleure, si rien ne m’empêche & cependant sers-toi de celui-ci. Que si par fortune il arrivait que tu ne puisses venir à bout de ce travail susdit, ne rougis point d’apprendre les opérations manuelles, lesquelles ne se peuvent décrire exactement par ceux qui sont expérimentés, autrement tu perdrais le temps & les frais, sans qu’il te portait aucun profit, & quand à ces pierres, sache qu’il y en a beaucoup qui se trouvent en diverses places, principalement aux endroits sablonneux & montagneux, mais en quelques-uns plus & meilleures qu’en d’autres, car rarement se trouve-t’il du sable sans pierres, & souvent de fois le sable même ne manque pas d’Or ; mais il s’en trouve fort peu sur le bord des rivières, parce que l’eau lavant & emportant le sable, découvre les pierres en grande abondance, quoi qu’elles ne se connaissent pas si aisément par le dehors, comme celles qui sont trouvées nettes dans le sable, à cause qu’elles sont couvertes de boues, c’est pourquoi il les faut rompre avec un marteau, afin de voir ce qui est en elles ; ce qui se connaîtra mieux, si on les brûle, & éteint en eau froide, car les pierres qui conservent leur blancheur après être rougies & éteintes, ne contiennent rien ; mais si elles deviennent rougeâtres, elles font voir qu’il y a quelque chose en elles & plus rouges elles sont, plus témoignent-elles leur valeur.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Or ceci ne se doit pas entendre des pierres sablonneuses qui rougissent en quelque endroit dans le feu qui ne contiennent point d’Or, mais des pierres desquelles on tire du feu par une mutuelle percussion, lesquelles plus pures elles sont, & plus elles contiennent d’Or plus pur. Il y a aussi des pierres desquelles le feu en est tiré par percussion qui rougissent au feu, & ne contiennent point d’Or mais du Fer lesquelles tu connaîtras par ce rouge clair qu’elles ont auparavant les brûler, & étant brûlées se changent en un rouge obscur qui ne luit point & qui est cru ; mais les pierres qui contiennent Or étant brûlées, acquièrent une couleur jaune Or ou rougeâtre, comme si elles étaient couvertes d’Or & cela se trouve par tout le corps, si elles sont rompues en pièces; celles-ci donnent un pur Or mais les autres donnent une extraction rouge comme sang, bonne pour les usages de la Chimie, mais particulière ment pour exalter la Lune par ciment, car pour l’Or il s’y en trouve rarement : ce qui doit être bien observé, autrement tu extrairas du Fer pour de l’Or & par ce moyen perdras ton travail.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Comme aussi les meilleures pierres qui contiennent l’Or sont celles qui sont blanches & luisantes par-ci par-là au travers, ayant dans toute leur substance des lignes & taches verres, rouges, jaunes, bleues, rousses & brunes. Il y a aussi des pierres noires, desquelles on tire du feu par percussion, contenant l’Or & Fer desquelles ils peu-vent être séparés avec profit ayant quelquefois beaucoup d’Or ferreux en quantité, séparable par l’art, comme il sera dit ci-après.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Les pierres qui retiennent une blancheur après être brûlées sont très bonnes, ayant des veines vertes & bleues & autres semblables, comme aussi celles qui après être brûlées ont des taches noires sans aucunes veines.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Mais les pierres, Quartz & Hornstein encore qu’elles ne s’altèrent point en les brûlant néanmoins si on y voit de l’Or volatil & spirituel auparavant, d’elles-mêmes elles donnent de l’Or par la force de la séparation. Le sable gros & subtil, contient Or jaune, jette en la brûlant la fumée de couleur bleue, & qui est exalte en couleur brune ; mais celle qui ne s’altère pas ne contient rien de bon. La terre subtile, jaune ou rouge, passant au travers du sable ou montagne, semblable à une, veine, contient aussi Or qui est la plupart volatil & non meurt, s’enfuyant quand on le veut réduire, ayant entrée dans Lune & autres métaux par cette raison se peut conserver.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Et pour la plus grande & assurée connaissance, tu peux éprouver les pierres avec du verre fusible, laquelle chose est traitée dans la quatrième Partie de mes Fourneaux, afin que tu n’aies pas occasion de m’imputer la faute de ton erreur ; c’est pourquoi je veux que tu entendes, que toutes les pierres ne contiennent pas d’Or & qu’il n’est pas séparable en toutes par l’esprit de sel : c’est pourquoi il te les faut connaître auparavant que de les employer au travail.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>Maintenant s’ensuit la préparation des Pierres & l’extraction de l’Or qui est en elles par l’esprit de Sel.</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Premièrement les pierres étant rougies dans le feu, il les faut éteindre en eau froide, après les tirer hors étant froides, & les mettre en fine poudre.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">NB. Quand elles sont rompues dans le mortier la meilleure part peut être aisément séparée de la plus mauvaise, car quand elles sont en fine poudre toujours si la partie meilleure va en poudre rouge premièrement, & la mauvaise étant plus épaisse et plus dure, ne contient que fort peu ou rien du tout: que si elles sont grossièrement pilées & passées par un fin tamis la plus subtile part passera au travers le tamis en poudre rouge, & ce qui ne vaut rien étant resté dans le tamis, comme, une poudre blanche qu’il faut jeter mais s’il y parait quelque rougeur il la faut mettre derechef en poudre dans le mortier & la tamiser, & la meilleure part passera en poudre rouge, le reste doit être jeté mais il te faut observer que toutes & chacunes de ces pierres ne sont pas séparables étant battues en poudre car quelques-unes, étant battues retiennent partout la même couleur sans faire aucune séparation des meilleurs parties, lesquelles il te faut mettre en fine poudre, et en faire l’extraction sans aucune séparation, mais, celles qui sont séparables, sont plus aisées à faire l’extraction, d’autant que tout l'Or qui est contenu dans une livre, pour le plus souvent, peut être assemblé & tiré en trois ou quatre onces de fine poudre séparée, comme a été dit, & comme cela il n’est pas nécessaire de faire l’extraction de toute la pierre, ni d’employer tant d'esprit de sel mais le sable & la terre grasse n’ont pas besoin de cette préparation mais sans aucune préparation on en fait l’extraction avec l’esprit de sel.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Prends des pierres ci-dessus préparées & séparés, 2, 3, 4, ou 6 livres & les mets dans une cucurbite de verre entière, & verse dessus de l’esprit de sel, qui surnage de trois ou quatre doigts, & le mets sur le sable ou bain chaut, afin que l’esprit de sel fasse l’extraction de l’Or & le laisse comme cela l’espace de cinq ou six heures, tant que l’esprit soit teint d’un rouge épais, & qu’il n’en tire plus de teinture. Il pourrait arriver qu’à la première fois, quoique rarement, il ne sera pas teint d’une si grande teinture, néanmoins il te le faut tirer par inclination, & mettre sur d’autre poudre de pierres, & faire comme dit est dans une autre cucurbite sur le feu, pour en extraire l’Or ; cela fait tire-le par inclination, & le verse dans un autre cucurbite ou il y ait de la poudre de pierres fraîche, réitérant comme cela, tant qu’il soit suffisamment teint d’Or, lequel tu garderas à part, tant que tu en ayez une grande quantité, afin que tout l’Or soit séparé à une fois hors du sel, comme il fera dit ci-après.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Cela fait, remets de nouvel esprit de sel sur les pierres qui sont resté dans la première cucurbite, & le laisse si longtemps sur le feu tant qu’il soit teint, & qu’il ait extrait l’Or qui a resté dans les pierres, qui n’avait pas été extrait à la première fois ; tire-le après par inclination, & le verse sur les pierres réservées dans la seconde cucurbite, & dans la troisième, pour extraire le résidu de l'Or, qui n’avait pas été extrait la première fois, & ainsi pareillement aux autres réservées, tant que l’esprit de sel soit suffisamment coloré, & qu’il n’en tire plus de, teinture lequel tu tireras hors, & la mettras avec le premier réservé. Vous mettrez derechef de nouvel esprit sur la matière restée, afin d’extraire tout l’Or & sur la fin mettez-y de l’eau commune, afin de tirer hors tout l’esprit teint de l’Or qui reste dans les pierres, afin qu’il n’y ait point d’Or de perdu.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Ce travail doit être si longtemps & si souvent réitéré, tant qu’il ne reste ni pierres ni esprit, & dans le même temps vous jetterez les pierres qui ont été extraites & lavées, afin d’emplir derechef les cucurbites avec de nouvelles pierres, & continuer comme cela le dit travail ; & si vous n’avez plus d’esprit pour continuer la dite extraction, vous pouvez séparer l’Or extrait d’avec l’esprit, laquelle chose se fait comme s’ensuit. Il faut avoir premièrement une bonne quantité de verres, ou retortes, de la meilleure terre, qui puisse retenir les esprits, lesquels vous emplirez si avant de vos esprits teints, tant que l’esprit dans, l’extraction ne s’enfuie par dessus, quoi fait, il le faut extraire au bain sec peu a peu hors de l’Or, duquel esprit vous pouvez vous servir derechef comme au premier travail & l’Or qui est laissé au fond du vaisseau, il le faut tirer hors avec un fil de fer crochu, & le garder (qui sera comme une terre rouge) pour son usage, jusqu’à ce qu’en ait une bonne quantité, autant qu’il suffit pour en faire la séparation & purgation, qui se fera après par l’Antimoine.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Mais quand tu feras l’extraction hors du talc rouge avec l’esprit de sel, grenats rouge ou noir, émeri, pierre calamine, où autres fossiles, lesquels autre Or fixe, contiennent beaucoup d’or qui n’est pas meurt, & qui est volatil ; il faut que Vous jette dans l’extraction un peu de fer, sa voir dans la dissolution, lequel retiens & fixe l’Or qui s’enfuirait autrement dans la fusion ; c’est pourquoi les dissolutions & extractions de talc, & autres choses contenant de l’Or volatil, sont mieux faites avec des cucurbites de fer, ou avec des alambics de terre, qu’avec les retortes de Verre ou de terre, d’autant que cet Or Volatil ne tire seulement que ce qui lui est nécessaire pour la fixation ; & ce fer es après aisément séparé de Or par Antimoine, comme il sera enseigné ci-après. Ceci est à noter, que tout le grenat ne se dissout pas entièrement dans l’esprit sel, quoi qu’il soit laissé long-temps en digestion, retenant toujours sa première couleur, c’est pourquoi il y a cette différence à faire, ou il faut apprendre une préparation qui est requise pour la dissolution de l’Or qui est contenu en eux.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Et pour le talc, il ne le faut pas extraire avec une chaleur excessive, autrement toute sa substance se dissoudrait dans l’esprit, & empêcherait ton travail, à casée qu’il y a pour lors peu de profit ; c’est pourquoi cela se fait, afin que ce peu Or dispersé dans une grande de quantité de talc, soit réduit en un petit volume car il n’est pas nécessaire que tout le talc soit rendu fusible d’autant qu’il apporterait du dommage mais il n’y a point de danger aux pierres, a cause que l’esprit de sel ne les dissous, pas comme il fait le talc, mais extrait seulement l’Or, le corps de la pierre étant laissé en son entier. La pierre calamine doit être aussi gouvernée d’autre façon; dans l’extraction & fixation, que les grenats, pierres, & talc, d’autant qu’elle se dissout presque toute dans l’esprit de sel c’est un travail dont il n’est pas nécessaire de parler ici, à cause qu’il est particulièrement traité ailleurs de son extraction & fixation & je ne désire pas d’en traiter ici, mais seulement de l’extraction de l’Or hors des pierres à feu qui se peuvent trouver par tout, & c’est le chemin de l’extraction de l’Or hors des pierres à feu & sable par la chaleur avec l’esprit de sel, pour être fait dans des vaisseaux de verre, mais il y a une autre voie aussi, qui se fait à froid sans vaisseaux de verre, lequel je crois mérite d’être mis au jour, afin qu’avec le susdit travail vous puissez choisit celui qu’il vous plait. Il se fait comme s’enfuit. Il vous faut avoir quantité d’entonnoirs de terre bien cuits, qui ne boivent pas les esprits & à leur défaut, il en faut avoir dé verre très fort. Il faut aussi avoir un banc, avec quantité de trous pour y mettre les susdits entonnoirs & au-dessous il y faut placer des écuelles de verre, ou bassins pour recevoir l’esprit de sel.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>La façon du travail par les entonnoirs</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Il faut mettre les entonnoirs dans les trous du banc, puis il faut premièrement mettre un gros morceau de pierre dans le plus étroit de l’entonnoir, sur lequel vous en mettrez de plus petites pièces, & par-dessus celles-là encore de plus petites autant qu’il en faut pour emplir l’étroit de l’entonnoir & la partie large doit être après remplie de la poudre de pierres, à la réserve de trois ou quatre doigts d’épois pour l’esprit de sel, & par ce moyen ces grosses pièces qui sont au fonds empêcheront que la fine poudre ne passe avec la fusion de l’esprit de sel.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Ce fait, mettez sur les pierres qui sont dans l’entonnoir, de l’esprit de sel, de l’épaisseur de deux ou trois doigts, lequel travaillera sur les pierres, & en extraira l’Or, qui tombera dans l’écuelle ou bassin qui est dessous & d’autant que le plus souvent il passe à la première fois de là poudre avec l’esprit de sel, il vous faut cohober l’esprit sur les pierres, tant que le passage soit bouché, & que l’esprit sorte clair ; ce fait, versez le dit esprit dans le second entonnoir les pierres, puis au troisième & comme cela en-suivant, tant qu’il passe, ou tant qu’il soi suffisamment teint, lequel vous garderez tant que vous en ayez une quantité suffisante, pour être distillé par la retorte, pour séparer l’esprit d’avec l’or lors cet esprit étant passé au travers des pierres des entonnoirs, selon l’ordre, & bien teints, versez derechef de nouvel esprit de sel dans les entonnoirs, selon l’ordre, commençant par le premier (comme a été dit) jusqu’au dernier ; & quand verrez que l’esprit qui passe ne se teint plus, c’est signe que tout l’Or en est extrait alors il n’y faut plus mettre d’esprit, mais de l’eau commune, afin que l’eau en passant attire tout l’esprit de sel resté dans les pierres, & que rien ne soit perdu, laquelle eau acide étant gardée à part, sert pour le même usage ce que étant fait, tirez hors les pierres extraites & emplissez les entonnoirs avec de nouvelles pierres comme devant, pour être extraites, réitérant tant que vous aurez des pierres & de l’esprit mais il ne faut pas mêler l’esprit qui n’est pas bien teint avec celui qui est bien coloré de Or, il le faut garder à part pour le mettre sur des nouvelles pierres préparées dans les entonnoirs, selon l’ordré, tant qu’il soit suffisamment teint,& étant teints séparez-le par des retortes de verre avec le reste en faisant l’extraction hors de Or & étant extrait servez vous en dans un nouveau travail de même que de l’autre & par ce moyen avec 100 livres d’esprit de selon peut extraire 1000 livres de pierres préparés & en séparer Or qui est contenu en elles ce qui ne peut être fait par la fusion ni autrement, mais le principal point étant bien, gouverné afin que l’esprit ne se gâte ou ne se perde & par cette voie beaucoup de pierres peuvent être extraites avec peu d’esprit mais il faut remarquer dans l’extraction qui se fait a froid qu’il faut que l’esprit de sel soit plus fort que dans celle qui se fait par la chaleur dans les cucurbites autrement les affaires n’iraient pas, bien mais avec un fort esprit, l’extraction se fait plutôt & en est plus aisée par la voie froide, que par celle qui se fait avec la chaleur & n’est pas si dangereuse si pénible, ni de si grande dépense. Cette extraction donc par le froid demande un esprit de sel plus puissant que celle qui se fait par la chaleur.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Et c’est ici la manière par laquelle ces pierres l’Or & autres fossiles Or, sont préparées & sont extraites avec l’esprit de sel, lequel en est aussi séparé derechef d’avec eux, maintenant je montrerai la façon de la purification de l’Or qui a demeuré dans la retorte.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Le pur Or étant extrait hors des pierres, non celui qui est ferreux, il n’est pas besoin de grand travail pour le purifier, car tu le peux par la fusion avec du borax, ou avec le flux qui le fait des parties égales de nitre & de tartre ; mais l’Or qui est extrait des pierres, & qui est mêlé avec du fer, comme il est pour la plupart, il ne le faut pas fondre par le flux, d’autant qu’il ne se purifie pas par là, ni ne rend pas Or malléable, il le faut séparer par le Plomb par lequel il sera purgé & malléable, & si cet Or a d’ailleurs aucunes impuretés soufreuses mêlées avec lui, il ne re peut séparer par le Plomb, d’autant qu’il est pour la plupart réduit en scories & autres impuretés par le Fer, avec perte ; c’est pourquoi il faut qu’il soit purgé avec trois parts d’antimoine, & séparé par ce moyen il ne se perd rien. C’est la meilleure voie pour la séparation & purification de l’Or ferreux autrement ne peut être séparé sans perte.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>Le moyen de séparer l’Or impur par Antimoine.</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Il est très nécessaire de connaître ce travail si vous voulez avoir aucun profit de la susdite extraction des pierres par l’esprit de sel lequel sans cette réduction & séparation est de nulle valeur. Et quel profit, je vous prie, y peut-il avoir à l’extraction d’un or qui n’est pas murs lequel ne saurait être purgé par la voie ordinaire, demandant un Artisan industrieux dans la fusion, par laquelle; il soit séparé de ses fèces superflues, & fixé, car il est aisé de conjecturer qu’un Or si spirituel & volatil mêlé avec du Fer, ne se peut réduire en corps par un flux commun, mais plutôt en scories, d’autant que l’expérience nous certifie que Or dissout, avec l’esprit de sel & aussi le fer, ou autre chose soufreuse ; l’esprit de sel en étant extrait ne saurait être entièrement réduit par le flux vulgaire fait de nitre & de tartre, parce qu’il s’en va en scories. Que si cela arrive à un pur Or fixe & corporel, se pourrait-il faire autrement avec celui qui est sale, volatil & incorporel? car Or qui est extrait des pierres est ordinairement ferreux, & le fer ayant une grande affinité avec Or (par laquelle raison étant étroitement unis ils sont difficilement séparées, & comme cela il s’en va plus aisément avec le Fer en scories qu’il n’en est se-pare) ; il vous faut par nécessité faire un flux, qui n’attire pas seulement l’Or mais qui le purifie & le nettoie, ce qui ne se fait que par l’Antimoine seulement lequel avec son soufre combustible & fusible travaille aisément sur l’Or qui est mêlé avec le Fer, mais par son Mercure il attire à soi le plus pur Or corporel, le nettoie, & sépare de toutes scories sans aucune perte, c’est pourquoi il ne se peut trouver un meilleur flux: Il est vrai qu’il demande une industrieuse & ingénieuse séparation de Antimoine d’avec l’Or sans perdre d’Or. Ce qui se fait comme s’ensuit.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Prends premièrement Or ferreux qui a été laissé après l’extraction de l’esprit de sel; qu’il soie mis en fine poudre dans une retorte ou pot de fer, mêles-y deux on trois parts Antimoine en poudre, & les mêle dans un fort creuset, qui soit plein & couvert, & le fonds dans notre quatrième fourneau, tant qu’il flue comme de l’eau ; cela étant fait, verse-le tout ensemble dans vu cornet chaud, joint par le dedans avec de la cire ; & lors qu’il sera froid, sépare le régule de la scorie ( qui aura la plupart de Or ) avec un marteau, & le mets a part; ce fait, fonds derechef la scorie de Antimoine ( qui contient beaucoup Or) qui a été laissée dans le creuset & y mets vu peu de limaille de. Fer; mêle avec un fil de fer crochu, & lé soufre combustible de Antimoine sera mortifie par l’adjonction du Fer & rendra un régule qui contiendra le reste de Or, ayant égard à la quantité du Fer qui a été mis, & il y aura plus ou moins de scorie ordinairement il répond poids pour poids, au poids du Fer alors jette la masse, bien fluente, dans le cornet chaud, & joint au-dedans avec de la cire ; étant froid, sépares en derechef le régule d’avec la scorie, avec un marteau, lequel garderas aussi à part, fonds derechef la scorie comme devant & la précipites avec du Fer, & en tires le régule, lequel garderas aussi à part, d’autant qu’il contient de Or & Lune mêlez ensemble, car le meilleur Or est précipité a la première fois, en site la plus basse, & à la fin seulement Lune, c’est pourquoi chaque régule doit être garde séparément, afin que le pur Or soit a part, & Or argenté ou contenant Lune aussi a part.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Et si Antimoine perd sa fusibilité par l’addition du Fer & qu’il ne jette plus de régule, il est nécessaire toutes les fois que la précipitation se fait par l’addition du Fer, d’y jeter un peu de nitre, afin de faire la masse dans le creuset pour précipiter le régule & tout Or & Lune étant réduits en trois, ou quatre régule il faut garder à part la scorie qui a été laissé de laquelle sera parle ci-après,</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>S’ensuit le moyen de séparer Or & Lune de Antimoine</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Les susdits régules antimoniales peuvent être purgées en diverses façons, premièrement par le moyen des soufflets sur une coupelle de terre, comme est la coutume des Orfèvres quand ils rendent Or fusible par Antimoine ce travail est ennuyant & ne saurait être souvent fait sans danger de la santé ni même en grande quantité ; c’est pourquoi quand on sait une meilleure voie, c’est une folie de pratiquer celle-là. Le régule peut être aussi purifié avec du Plomb par la coupelle ce travail peut être fait en grande quantité mais il y faut beaucoup de charbon & de Plomb & l’Antimoine n’y saurait être conservé. Or il peut être fait avec profit mieux que par les deux susdites façons comme s’ensuit Vous pouvez si vous voulez calciner les régules avec du sel commun, les réduire en cendre, & puis les fondre, par laquelle voie Or & Lune en peuvent aisément être tirés. Vous pouvez aussi les fondre dans un creuset & par l’addition de certains sel séparer Antimoine de l’Or & Lune réduisant l’Or en scorie étant séparées ils se trouvent purifiées malléable, quoi que ce soit la voie la plus aisée, elle est néanmoins fort dangereuse ; car si vous n’y procédez avec conduite, les sels gâtent & usent beaucoup Soleil & Lune, & quelquefois laissent l’Or qui n’est pas malléable & vous contraignent de réitérer votre travail.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Mais celui qui entend à le faire avec le nitre seulement, il peut avec grand profit, en peu de temps, & en grande quantité, purifier le susdit régule sans perdre Or, Lune ni antimoine. Il y a aussi d’autres manières pour cela qu’il serait inutile de mettre par écrit ; c’est pourquoi je veux enseigner la meilleure de toutes, qui est grandement profitable dans la séparation du régule en grande quantité. Il est premièrement nécessaire d’avoir un Fourneau particulier, avec va feu presque semblable à celui de la première Partie de nos Fourneaux Philosophiques, lequel est bâti pour la sublimation des fleurs. Il y manque la grille, mais il doit avoir de petits trous pour allumer les charbons, afin que l’antimoine se séparant l’Or soit élevé & sublimé aux vaisseaux sublimatoires. Ce Fourneau étant droitement bâti & échauffé jette dessus avec une cuillère autant de régule que le feu en peut porter, lequel se fondra, promptement, & s’élèvera peu à peu, l’air étant attiré par les trous sans aucune difficulté, le régule étant sublimé, il en faut jeter davantage, si vous en avez jusqu’à ce que le régule soi entièrement sublimé & séparé de Or & Lune, lesquels sont laisses dans le feu purs & malléables. Le Fourneau étant froid, il faut retirer les fleurs & les garder pour l’usage dont nous p<span style="text-align: left;">arlerons ci-après. Par cette voie vous ne séparerez pas seulement une grande quantité de régule hors d’Or & Lune en peu de temps ; mais aussi vous garderez l’antimoine, lequel peur servir en beaucoup d’usages de l’Alchimie & Médecine, avec grand profit : ce qui est certainement une belle connaissance car non seulement on peut gagner beaucoup sans faire tort à son prochain, mais encore assister quantité de malades par cette excellente Médecine faite de fleurs. C’est un don particulier de Dieu, de quoi nous avons à lui rendre grâces, immortelles, & c’est ici le meilleur de tous les moyens pour séparer l’Or de l’antimoine que je connaisse, lequel ne se fait pas seulement en grande quantité, dans peu de temps, & à peu de frais mais aussi sans perte d’antimoine.</span></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>S’ensuit l’usage des Fleurs Antimoniales</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Premièrement, vous pourrez garder les fleurs les plus blanches qui sont au pot le plus bas pour une Médecine universelle avec le sel de tartre & réduire les autres qui ne sont pas si pures en régule, lequel sera propre à divers usages, comme il sera montré ci-après, ou bien vous les pouvez mêler avec poids égal de soufre commun, ou antimoine, lesquels étant mêlés & mis dans un creuset couvert & fondus, ils rendront un antimoine semblable au naturel, bon pour purifier l’Or ou bien mêlez les avec d’autres métaux ou minéraux afin que par ce moyen ils soient rendus meilleurs, ou bien servez vous-en pour la Chirurgie, car ce sont les meilleurs emplâtres strityques. Enfin on se peut servir des susdites fleurs en beaucoup de choses avec bon succès & profit.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Les scories antimoniales peuvent aussi être réduites en fleurs, & pour le même usage, comme aussi celles qui sont faites avec le régule, à cause que dans cette fusion & séparation de l’Or qui a été extrait des pierres & du talc, le seul Or qui était meurt & fixe, a été séparé du régule; & l’Or qui n’était pas meurt, & qui est volatil, a resté dans la scorie, lequel est élevé avec les fleurs. Il s’ensuit donc que celles-ci sont meilleures, tant pour la Médecine, que pour la transmutation métallique.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Ou si tu veux ajouter audit Antimoine du vieux Fer & le réduire dans le Fourneau, & prendre le régule contenant Or & Lune, lequel peut être mis en usage en autres opérations Chimiques, où il est besoin de régule, comme il sera montré ci-après, mais la, scorie rend un régule avec un feu violent en un Fourneau, avec une particulière séparation par extraction, quoi qu’il ne contienne point d’Or, on s’en peut néanmoins servir avec profit : comme si on le mêle avec l’Etain dans la fonte, il le rend dur & sonnant, très utile pour en façonner diverses sortes de choses, & qui ne se noircit pas si aisément que l’Etain commun & si tu ne le veux, tu en peux faire des poids à peser.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Ici nous avons traité de l’extraction de l’Or hors des pierres à feu, & de sa purification par l’Antimoine, maintenant je veux vous apprendre comme il se faut servir du reste de Antimoine tant pour perfectionner les métaux imparfaits, que pour la Médecine, aussi bien pour conserver la santé, que pour guérir les maladies.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Mais voyant que nous avons fait mention d’une Médecine universelle fait de Antimoine dessus dit, je ne veux pas que tu penses qu’elle puisse guérir généralement toutes intempéries sans distinction, ce qui est seulement attribué à la pierre des Philosophes, mais non par moi à cette Médecine. Je n’attribue que ce que j’en ai éprouvé je puis assurer avec vérité, qu’il n’y a après la pierre des Philosophes, près que point de comparable à elle ; car elle ne préserve pas seulement le corps de diverses maladies, mais l’affranchi heureusement de celles dont il est attaqué : c’est pourquoi elle peut avec raison porter le nom de Médecine universelle.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>Voici la préparation</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Prend des fleurs purifiées hors de la scorie une livre a savoir de Antimoine par lequel Or extrait a été purifié, lesquelles pour la plupart sont de couleur jaune ou rouge contenant un Or volatil & non mort & à son défaut, prenez les fleurs faites du régule doré étant pour la plupart blanches, lesquelles mettrez ; dans un fort verre qui ait un col long, & mettez dessus trois ou quatre d’esprit de vin tartarisé ; mêlez-les bien ensemble, en les remuent & mettez par dessus un col crochu, dans lequel mettrez quelques onces de Mercure, comme il est démontré dans la cinquième partie des Fourneaux Philosophiques bouchant bien les jointures avec vessie de Bœuf triple mouillée, laquelle étant sèche, placez le verre dans le bain, & donnez le feu par degrés, afin que l’esprit de vin & Antimoine se puissent digérer, l’y laissant l’espace de vingt-quatre heures; & incontinent que le feu en est hors, tirez le vaisseau, & étant froid, retirez ou séparez l’esprit teint en rouge d’avec les fleurs ; remettez de nouvel esprit, &mettez au bain comme devant à digérer par vingt-quatre heures, tant qu’il soit rouge, réitérant cela par trois fois, ou tant que l’esprit ne se teigne plus. Pour lorsqu’il n’en faut plus mettre, filtrez l’esprit teint par le papier brun, les fleurs qui restent après l’extraction, ne sont plus nécessaires en cette affaire, lesquelles pourrez garder à part ou jeter mais il faut mettre l’esprit teint dans une cucurbite avec l’alambic, & en extraire la moitié hors de la teinture, lequel-esprit distillé peut servir derechef au même travail, mais la teinture laissée dans la cucurbite, est la Médecine de laquelle nous avons fait mention. Maintenant que nous avons parlé de l’esprit de vin tartarisé, afin de satisfaire celui qui en pourrait douter, j’en veux ici donner la description, laquelle se fait comme s’ensuit.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Prenez 20 ou 30 livres de tartre, mettez les dans une grande retorte lutée au sable & en distillez; l’esprit un feu doux. Ce travail se peut mieux faire, &plutôt par, l’instrument de notre second Fourneau ; & d’autant qu’il requière de grands & amples récipients à cause, qu’il est très pénétrant, vous pouvez appliquer premièrement un Serpent d’étain ou cuivre au col de la retorte au lieu du récipient, lequel doit être placé dans un tonneau plein d’eau froide, afin que les esprits soient refroidis & retenus par ce moyen. Il en faut après extraire la moitié par une cucurbite de verre avec son alambic, car l’autre moitié avec l’huile noire ne sert de rien en ce travail, & par cette raison la faut ôter. Apres cela mêlez cette subtile partie distillée avec la moitié de la tête morte du susdit esprit, calcinée à blancheur, & en tirez ou distillez derechef la moitié par le bain, par une cucurbite & son alambic, les jointures bien closes, & le tartre calciné retiendra avec lui la fétidité & le flegme ensemble, &ne distillera que le plus pur & subtil de l’esprit, lequel il faut mêler derechef avec l’autre moitié de tartre calciné en blancheur, & rectifier par un autre alambic. La tête morte peut être derechef calcinée pour en retirer la fétidité, afin de s’en pouvoir servir derechef. C’est ici l’esprit de vin tartarisé, avec lequel la susdite Teinture & essence doit être tirée & extraite, & non seulement de cela, mais de tous autres métaux, ce qui ne se peut faire autrement.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Et s’il était nécessaire, j’écrirais quelques autres choses de la très grande force & vertu qu’il a pour purifier les métaux imparfaits, avec lesquels il a une grande affinité, car il peut séparer le pur de l’impur, de quoi nous parlerons plus amplement en autre lieu ; mais quand ce n’est que pour la purification des métaux, il n’a pas besoin d’ une si grande rectification, comme il est requis à l’extraction des Médecines, métalliques, &vous le pouvez tirer en abondance h ors de la lie sèche. Il y a aussi un autre esprit devin tartarisé, duquel on se peut servir en la susdite opération. Il se fait comme s’ensuit. Dissolvez dans une livre d’esprit de vin, six onces de cristal de tartre laquelle dissolution peut servir à la susdite extraction, & de même façon.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>Avertissement</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Ne conçoit pas mauvaise opinion de cette Médecine pour être tirée d’une chose si basse, & sans beaucoup de subtilité. Ne dis point en toi-même : Si ceci est vrai, qu’une si fameuse & excellent Médecine puisse être faite par une voie si aisée, à quoi nous sont nécessaires tant de diverses décoctions précieuses, & dégoûtantes ? pourquoi ne se sert-on de celle-ci en leur place ? certainement il vaudrait mieux se servir de celle-ci ; mais qui sera si audacieux que d’oser déplaire à une si grande multitude, qui soutient cette sorte de décoctions ? certainement personne ; & il y en a peu qui puissent abandonner leur ancienne coutume, laquelle prévaut, encore qu’elle doive être corrigée. J’espère que, le temps viendra, que les Médecins ne travailleront pas par avarice, mais par la charité que nous devons à notre prochain, & que les malades seront pleinement soulagés par leur assistance. Mais pour la vertu d’une si grande Médecine, j’en ferai l’ouverture à ceux qui sont plus jeunes & moins expérimentés que moi je laisse son jugement libre à chacun.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>Les Vertus de cette Médecine.</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Cette teinture antimoniale, évacue par dessus toutes les autres Médecines, les humeurs vicieuses,& purge insensiblement toutes les impuretés du sang, outre les obstructions du foie, de la rate, des reins, & autres entrailles, faisant attraction de toutes les malignités & d’autant qu’il nettoyé le sang, il guérit la lèpre, la vérole, le scorbut, & autres maladies qui proviennent de l’impureté du sang, par sa vertu atténuante & pénétrante, elle, résout toutes les humeurs tartareuses, évacue celles qui engendrent la goutte, la pierre des reins & de la vessie, mais non le tartre qui est parfaitement coagulé : toutefois il en allège la douleur, & empêche son accroisse-ment, mais n’étant pas dure ou coagulée, elle l’attire & évacue entièrement & fondamentalement hors de toutes parts ; il guérir toutes fièvres & autres maladies provenant des humeurs superflues ; il évacue doucement les eaux qui sont entre cuir & chair, par selles & urines, en peu de temps, fortifie & purge les principales parties, & les garanti de tous accidents contre nature : C’est un excellent préservatif en temps de peste & autres maladies contagieuses; pour ceux qui l’ont déjà, c’est un excellent remède, chassent promptement toute la maladie hors du cœur en l’évacuant; en peu de mots, c’est la plus excellente Médecine universelle, douce & grandement profitable aux vieux & aux jeunes; mais elle doit être diversement administrée, à cause de la force & vertu dont elle est douée; d’autant qu’elle ressemble à un grand feu qui en éteint un moindre. Certainement on ne saurait désirer une meilleure Médecine que celle-ci, laquelle est extraite d’une chose basse & méprisée, en peu de temps, à peu de frais, & avec peu de peine. Je confesse ingénument que je n’ai jamais vu son semblable, & je ne doute point qu’elle ne soit la meilleure du monde. Pourquoi donc en cherchons-nous aucune autre que celle-ci? Elle excelle en toutes les choses qui sont requises en la véritable Médecine ; mais encore qu’elle soit très excellente, je suis certain que plusieurs auront, mauvaise opinion, pour ce qu’elle est préparée de Antimoine qui est vue chose vile & méprisée, & par une voie facile, mais cela n’importe, car je monde veut être trompé, admirant les choses splendides, & méprisant les choses basses, quoi que Dieu même se plaise en la simplicité.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>L’usage & la dose de cette Médecine.</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Voyant que de toutes les Médecines celle-ci a le plus de verni & de pouvoir, il est nécessaire qu’on en use diversement ; car toujours une petite dose est plus sûre qu’une grande, parce qu’elle peut être souvent réitérée ; à quoi il faut bien prendre garde en toutes les maladies de vieux ou de jeunes. Aux petits en-sans de deux, trois, quatre, ou six mois, contre les vers, galles, fièvres, & épilepsie, vous n’avez besoin d’en donner qu’environ une demi-goutte dans un propre véhicule laquelle il faut réitérer trois on quatre fois le jour; elle tue les vers, évacue l’estomac des mauvaises humeurs, les recrée, & les garantit de galle, les garanti de la petite vérole, & de la rougeole, si on en use sous les mois une fois : mais aux enfants de l’âge de deux où trois ans, il leur en faut donner une goutte; & aux enfants de l’âge de deux, trois, quatre, ou cinq ans, une goutte & demie ; aux jeunes gens depuis l’âge de quinze à vingt-quatre ans, on en peut donner deux, trois, où quatre gouttes, à des corps robustes, depuis l’âge de vingt-cinq à cinquante ans, quatre, cinq, six, ou set gouttes: enfin la dose doit être augmentée ou diminuée selon la qualité de la maladie, & du malade; Et pour là pierre, ou la goutte, on en doit donner quelques gouttes tous les jours dans du vin, ou de la bière, le matin a jeun, à moins que le malade soit trop faible, car pour lors il en faut donner deux ou trois fois le jour, & continuer cela tant que le malade doit guéri, sur-quoi il faut observer qu’il garde une diète modérée.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Pour la lèpre, la vérole, & le scorbut, il en faut donner tous les matins une dose, & la maladie sera entièrement détruite. Si le malade est extrêmement faible il lui en faut seulement donner de deux jours l’un, aussi long-temps qu’il sera nécessaire. Dans l’épilepsie, il en faut donner tous les jours, comme aussi dans l’hydropisie ; à toutes les fièvres, deux ou-trois heures avant l’accès. Pour la petite, il en faut donner incontinent, & répéter tous les jours, mais pour se présenter, il en faut prendre une fois toutes les semaines. Pour toutes les autres maladies internes, il en faut donner tous les jours jusqu’au déclin de la maladie; mais après on en doit user peu à peu, tant que la maladie soit entièrement guérie.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Aux externes, comme aux blessures nouvelles faites par un coup, chute, blessure d’épée, ou balle, os rompus, &c. tous les jours vue fois, avec l’application extérieure nécessaire des emplâtres, aux vieilles fistules 8e cancers, tous les jours une fois par dedans, mais, par dehors il, faut quel le mal soit nettoyé avec des onguents minéraux ; car par cette voie, pour si mauvais, si invétéré & désespéré qu’il puisse être, il fera véritablement guéri, sans peine, & sans tourment.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Or quoi que cette Médecine soit la plus précieuse de toutes, néanmoins il y a un menstrue qui n’est point corrosif, avec lequel on peut non seulement & avec plus de facilité qu’avec l’esprit de vin tartarisé, extraire une Médecine universelle hors de Antimoine, qui sera douée de plus grandes vertus que la susdite, de laquelle pour le prix d’un richedalle on en peut faire vue quantité en trois jours, qui suffira pour guérir mille hommes. Tous les végétaux, animaux & minéraux, & métaux, sont aussi dissous par cette Médecine, & réduits en leur première matière & par cette voie non seulement les poissons sont changés en très-salutaires Médecines, mais aussi les choses amères sont privées de leur amertume, d’autant que les choses en sont tellement corrigées, qu’elles ne provoquent pus le vomissements, ni les selles, qui sont de très violents cathartiques, étant transmuées en excellents restauratifs ; les fétides même étant corrigés, en acquièrent vue odeur agréable, & (ce qui est merveilleux ) il ne dissout pas seulement les végétaux, animaux,& minéraux, & les choses qui en proviennent, mais encore le verre même ; c’est pourquoi il faut toujours choisir les verres les plus forts pour les digestions & pour lés solutions & à leur défaut très faibles doivent être changés toutes lès six heures. Cette Médecine n’est nullement altérée par les choses qu’elle réduit & tourne en sa première matière médicinale, ni en sa vertu, ni en sa couleur, gardant toujours le milieu, se; tenant entre le pur & l’impur duquel l’un tombe au fonds, & l’autre nage sur le menstrue, qui peut encore servir derechef. Enfin les vertus de ce menstrue ne sauraient être assez louées pour la préparation des Médecines, & il peut bien être comparée l’eau Mercurielle de Basile Valentin, & à l’Alcaest de Paracelse & d’Helmont, lequel je juge être le feu des Maccabées, tournée en une eau épaisse sous la terre ; ç’est un feu perpétuel qui ne brûle pas toujours visiblement, c’est une eau permanente, ne mouillant point les mains, le Savon des Sages, l’Azoth des Philosophes, & le Bain Royal.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Quoi que je connaisse ce menstrue il y a quelques années, & que je m’en sois souvent servi dans les métalliques, & trouvé beaucoup de secrets par son moyen, néanmoins je ne m’en étais jamais servi dans la Médecine, jusqu’à ce qu’il me fut demandé par un amateur des écrits d’Helmont, si je connaissais la préparation de la liqueur Alcaest de Paracelse ; & comme il m’eut parlé de quelques vertus de cette liqueur pour la préparation des Médecines, je commençai à songer en moi-même, & remarquai que c’était mon bain secret qui purifie les métaux c’est pourquoi je l’éprouvai tout sur l’heure avec les végétaux & animaux ( car je connaissais sa vertu dans les métalliques ) & je trouvai des choses incroyables & étonnantes, qui m’étaient inconnues : c’est pourquoi j’affirme & confesse sincèrement, que toutes & chacune les Médecines qui ont été inventées par d’autres, & par moi même, pour si rares & chères qu’elles puissent être, ne sont que peu de chose à mon jugement, puis que cette clef universelle nous manquai, sans laquelle nos végétaux, minéraux, & animaux, de quelque façon qu’on veut travailler, ne sauraient être parfaitement résous : c’est pourquoi nous n’allons eu qu’une partie de leurs vertus ; mais à présent nous n’avons pas besoin de beaucoup d’art, de labeur, ni de dépense, pour réduire tout lé corps sans, corrosifs en sa première matière, laquelle ressemble à une liqueur très-belle, jetant hors & terrestréité superflue, & devient une Médecine très salutaire faite des trois principes dans leur pureté ; ce qui ne se peut faire que par ce menstrue ; car quelle autre chose peuvent les Médecine extraire des herbes, sinon des sirops, des, électuaires, des conserves, & des eaux ? avec les quelles préparations les herbes ne sauraient être améliorées, mais seulement qualifiées avec addition de sucre ou de miel, à cause qu’il ne se fait point de séparation du pur d’avec l’impur ou du bon d’allée le mauvais, car le tout est laisse ensemble dans les électuaires & dans les conserves & dans les sirops& dans les eaux distillées, il n’y en a seulement qu’une part. Il est vrai que les extraits par l’esprit de vin ne sont pas à mépriser, s’ils sont bien préparés, mais ils ne sont pas meilleurs que leurs simples, lesquels outre cela sont privés de ce que l’esprit de vin n’en a pu tirer & quoi que le demeurant soit calciné pour en tirer le sel, & pour le mêler avec l’extrait, toutefois ce n’est pas chose de grande conséquence car le feu détruit la vertu des herbes, en sorte que les sels fixes, encore qu’ils soient; cristallisés, ne perfectionnent rien dans les Médecines excepté ceux qui sans aucune combustion l’ont faite du jus des herbes, desquelles il est traité en la troisième Partie des Fourneaux Philosophiques. Au reste il n’y a personne qui ose extraire des herbes efficaces pour la Médecine, parce qu’en la préparation elles ne sont pas, corrigées ni amandées.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Or en cette manière les herbes les plus puissantes, lesquelles sans cette préparation ne sont que des poisons, sont morts & purifiées par cette liqueur d’Alcaest ; ce qui fait qu’elles peuvent être données aux maladies les plus désespérées ; car Dieu n’a point créé les herbes en vain, comme quelques uns pensent, puis qu’il les a expressément créées pour manifester ses merveilles. Voyez l’Opium, la Mandragore, la Ciguë, le Jusquiame, & autres choses assoupissantes, comme quoi elles sont mortelles étant administrées imprudemment ; mais étant corrigées pat ce menstrue, elles deviennent douces & excellentes Médecines: combien dangereux est l’Esula, la. Scammonée, l’Ellébore, la Catapucte, le Gommiguta, & autres violents purgatifs, lors qu’ils sont donnez à propos. Il n’y a personne qui l’ignore ; toutes ces choses sont corrigées par cette voie & changées en très-salutaires médicaments. Qui est celui, je vous prie, qui ose manger du Napelus, des Champignons, & autres végétaux vénéneux? Ils sont aussi tellement corrigés par cette liqueur d’Alcaest, que non seulement ils ne sont plus venimeux, mais sont tournés en douces & salutaires Médecines pour beaucoup de maladies. Nux Vomica, Coque de Levant, & autres choses qui troublent le cerveau, sont par ce moyen très-salutaires. Comme aussi ces animaux vénéneux’» tels que sont les Araignées, Crapaud, Serpents, Vipères, &c. en sont tellement corrigés, qu’ils n’ont pas seulement perdu leur qualité vénéneuse mais ils résistent & détruisent le poison.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Considère les Araignées qui ont une Croix pour signe, qui changent de peau tous les mois, & se renouvellent eux-mêmes; ce que les Serpents & l’Alcion ne font qu’une fois l’année. Plusieurs savent la grande vertu qu’ont les Vers de terre crus, &c. au mois de Mai, pour résoudre les humeurs tartareuses, & la vérole. Qu’est-ce qu’ils ne feront donc pas, s’ils sont corrigées par ce menstrue ? Les Cantharides, & mille pieds, autrement Cloportes, sont aussi tellement corrigés, qu’ils peuvent être mis plus seulement en usage pour provoquer l’urine ; & si on pouvait avoir ce grand & vénéneux Basilic, dont les Fables font mention, qui tue les hommes par sa seule vue (ce qui est faux selon la lettre) il pourrait être changé en Médecine par cette liqueur d’Alcaest, de même que ce Basilic minéral, la poudre à Canon, qui tue dans un moment un nombre infini d’hommes; comme aussi l’Arsenic, l’Orpiment, le Kobolt, & semblables, ils peuvent être privés de leur malignité, & réduits en très-excellentes Médecines. Enfin ses excellentes vertus, qui sont manifestes pour corriger le venin des simples, ne sauraient être suffisamment décrites ; c’est pourquoi il mérite que nous employons nos soins à le chercher de tout notre pouvoir, afin que nous pouvons préparer des Médecines admirables, & qu’à l’advenir les malades ne soient pas si tourmentés avec des boissons amères & importunes. A la vérité je ne saurais assez admirer ses grandes vertus, qui ont été & long-temps cachées. Ce n’est pas une chose corrosive, & néanmoins il dissout toutes choses, mais quelques-unes plus vite que les autres. Il change & améliore leur vertu naturelle; c’est pourquoi il peut être la consolation des Spagyriques, qui ont cherché long-temps de rares Médecines, étant celle par laquelle les végétaux sont séparés & corrigés ; comme aussi les animaux & minéraux. Cela doit obliger un Médecin consciencieux d’avoir en recommandation la préparation de ce menstrue universel, par le moyen duquel il peut préparer les Médecines : son origine, & sa préparation, sont viles ; mais la vertu est très-efficace, son invention & son usage très-difficile à trouver, c’est pourquoi on ne le peut obtenir que par un don de Dieu, du quel procède toute sorte de bien .Ne pense donc pas que la gloutonnerie, l’ivrognerie, la méchanceté, la vanité, & la menterie, soient le chemin par lequel on y parvient, vu que c’est un don de ce Dieu miséricordieux ? mais afin que tu saches ce qu’il faut déterminer concernant la préparation des Médecines préparées des simples vénéneux, je le veux brièvement exposer. Par exemple, vue tous les végétaux, animaux, & minéraux, qu’on appelle poisons, & qui font la guerre à la Nature humaine, lors qu’ils sont donnés au dedans, & pourtant non sans cause rejeté de tout le monde, ils sont semblables à un ennemi invincible, qui cherche de tout son pouvoir d’oppresser & de détruire son adversaire ; mais étant arrêté par un Médiateur qui n’a pas moins de force, & réconcilié avec son contraire, il n’a plus cette malignité qu’il avait auparavant sa réconciliation, l’autre ne pouvant résister a un si puissant ennemi, étant fait son ami, & le secourant à l’encontre des autres ennemis semblables & invincibles. Il en est de même aux venins, végétaux, animaux, & minéraux, détruisant la Nature humaine, lesquels par la liqueur Alcaest, qui est comme le réconciliateur, sont si corrigés, qu’ils ne portent aucun dommage; & de plus grands ennemis qu’ils étaient, ils se prêtent une mutuelle assistance après la réconciliation. Il n’y a point de chose semblable dans la Nature, qui puisse si promptement corriger les poisons, les réduire en leur première matière, & en faire une essence salutaire. Ainsi je finis cette déclaration, qui n’a pas été écrite sans raison & qui touchera, ces cœurs qui ne sont pas endurcis. C’est ici certainement la véritable correction Philosophique, avec laquelle ce qui est malin, est réduit est vile substance salutaire. A quoi peut servir cette correction, qui est faite par la mixtion d’autres choses, comme des cathartiques & cordiaux ? En vérité rien du tour, même les cordiaux ne font que débiliter les cathartiques, car la Nature n’est pas capable de détruire un purgatif vénéneux en une fois, ni d’attirer une chose réconfortant, ou corroborative ; pour-ce qu’une purgation étant donnée incontinent, elle met sa malignité dans le corps, à la quelle malignité la Nature résiste & s’efforce de chasser l’ennemi, auparavant qu’elle en puisse attirer l’ami réconfortant c’est pourquoi cet ami est chassé avec son ennemi. Le même arrive dans le mélange du sucre, miel & autres choses douces, avec les amères, acides, &c. Les choses déplaisantes ne sont pas corrigées par les choses douces, mais elles acquièrent un goût & une saveur différents, sans aucune autre altération essentielle. Cette correction est semblable à celles qui se sont dans les Tavernes, pour corriger avec des fumées odoriférantes l’air qui était infecté auparavant par les crachats, vomissements, & puanteurs des ivrognes. Elle leur est agréable, quoi qu’ils attirent aussi bien la mauvaise que la bonne odeur aromatique, d’autant qu’ils sont privés de jugement, mais elle ne le serait pas aux personnes sobres qui ont l’usage de la raison. De la même façon sont corrigés aujourd’hui le simples ; mais une véritable & philosophique correction es faite par elle-même, sans addition d’autre choie, par le bénéfice du feu seulement tant actuel que potentiel, humide, mûrissent, séparant, & corrigeant la malignité : ce qui se fait par la liqueur Alcaest, comme il est appelle par Paracelse & par Helmont.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Or des savoir si ma liqueur est le même Alcaest de Paracelse, & d’Helmont, il n’importe, pourvu qu’elle ait les mêmes vertus.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Le feu & la vertu du feu peuvent faire beaucoup, non pas en brûlant & détruisant, mais par nutrition & maturité, entretenant & humectation Touchant ce feu humide, voyez Artéphius, Bernard, Basile, Paracelse, &c. La maturité ne se fait jamais par choses froides, mais par les chaudes, lesquelles produisent vu germe. Si pas hasard la Nature a laissé quelque chose d’imparfait dans le Royaume végétal, minéral & animal, il peut être corrigé par le moyen de l’art avec la liqueur d’Alcaest, qui est la meilleure correction, jusqu’à ce que par le bénéfice de l’Art, & par l’assistance de la Nature, on ait inventé quelque remède plus excellent. . Et ce sont ici les vertus incroyables de cette liqueur Alcaest, duquel l’usage sert pour la préparation des Médecines; & d’autant qu’il été dit ci-devant qu’il montre aussi ses vertus d’ans les métalliques, je ne saurais les cacher aux studieux. Il ne sera pas ici fait mention de toutes, car il est doté d’un si grand nombre, qu’il est impossible à homme mortel de les pouvoir nombrer.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>Les vertus de l’Alkaest qui sont manifestées, dans les Métalliques.</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Premièrement ce menstrue Philosophique dissout radicalement tous les minéraux & métaux sans violence, & les réduit en de douées & salutaires médecines, de l’Or il s’en fait Or potable de Lune, Lune potable; &, par conséquent des autres métaux, des métaux potables ; de telle façon qu’il peut bien être appelle le Mercure universel. </li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Secondement, il purge, lave, & transmute les minéraux & métaux en un espèce plus noble;c’est pourquoi il peut bien être appelle le Savon de Sapience, par lequel le dire des Philosophes est confirmé, le Feu & l’Azoth blanchissent le Laton.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Troisièmement, par lui tous les minéraux & métaux sont mûris & fixés ; de sorte qu’après cela l’Or ou Lune qui ne sont pas morts, & qui sont incorporés en iceux, peuvent être tirés hors par la coupellation avec profit ; c’es pourquoi il peut être, avec raison, comparé au seau d’Hermès.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Quatrièmement il rend les métaux volatils, & les conjoint radicalement ensemble ; tellement qu’ils soutiennent le feu, & l’un opère dans l’autre dans le feu, il détruit & vivifie, tue & ressuscite ; c’est pourquoi il est comparé au Phénix.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Cinquièmement, il sépare les métaux mêlées sans aucune perte, & fort promptement mais d’un autre façon que les menstrues corrosifs, de sorte que chacun se peut séparer à part par exemple sur le point de séparer Or, Lune, Cuivre, Fer, Etain &Plomb, & mêlez ensemble, ou bien deux, trois, ou quatre d’eux mêlez, de façon que chacun paroisse séparément sans perte d’aucun, vous n’avez pas besoin de coupeller ce mélange avec Etain, par laquelle voie Or & Lune en sont extraits & tout le reste perdu ; mais par cette voie ils sont tous préservés & sont retirés d’un après l’autre très puissamment & doucement en l’espace d’une demi heure, par ce très fort vinaigre des Philosophes.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Sixièmement, les métaux sont soudainement mortifiés & réduits en vu verre transparent, irréductible, semblable à un Amause, mais se réservant la nature & propriété de chaque métal, lequel dans la réduction de l ’Or donne de parfait Lune, par lequel le dire des Philosophes est confirmé, la corruption d’une chose est la génération d’une autre d’une autre : comme aussi celui de Paracelse ; de quelque chose ne fait rien & de rien quelque chose. Au reste cette huile incombustible, ou eau permanente, montre la vérité des écrits des Philosophes, lesquels généralement assurent que la solution, putréfaction, distillation, sublimation, circulation, ascension, descension, cohobation, incération, calcination, coagulation, fixation, & fermentation, &c. se sont dans leur travail en une fois, en une manière & dans un seul vaisseau. Dans cette seule opération toutes les couleurs apparaissent, desquelles les Philosophes font mention, comme la tête de Corbeau, le lait Virginal, le sang de Dragon, la queue de Paon, Lyon vert & rouge, &c. Par cette liqueur d’Alcaest, on voit la vérité du discours Hermétique ; Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, &c. & beaucoup d’autres choses sont exécutées, comme le, secret Chalyps de Sendivogius, & l’huile de Talc qui est tant recherchée.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">C’est jusqu’où est allée mon expérience, même je ne doute point que je n’obtienne par son moyen cette universelle Salamandre, qui vit dans !e feu.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Ces choses que j’écris sont très-véritables, quoi qu’elles soient incroyables aux ignorants, à cause de ses merveilleuses vertus. Je le voudrais publier au monde pour le bien public, mais par considération je n’ai pas jugé à propos de le communiquer pour certaines causes, néanmoins de peur que la science ne périsse, & afin que la véritable & presque éteinte Médecine, pour la guérison des maladies vulgairement incurables, puisse être mise en usage, j’ai découvert ce secret menstrue à deux de mes amis, sa séparation, & son usage.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Mais toi ne penses pas à cause que j’ai écris de ces choses si hautes, que l’entendes de rendre le secret commun à tous en général. Je ne l’entends pas comme-cela; mais je fais mon possible pour confirmer celui qui cherche, & lui donner occasion de chercher plus avant, pour trouver ce secret, dans lequel il ne trouvera pas seulement là vérité de mes paroles, mais par son exercice il trouvera tous les j ours des choses plus grandes que celles-ci.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Et d’autant que je n’ai jamais aspiré à la vanité de richesses & des, honneurs, je pourrais bien être persuadé de laisser à d’autres mes la- beurs les plus difficiles, à cause que dans mon vieux âge ses travaux sont pénibles & fort ennuyeux ; outre cela la Philosophie m’a montré un autre chemin, tellement que j’ai déterminé de m’abstenir de tout mon pouvoir de ces vanités, & de chercher le bien permanent & une vie tranquille ne manquera pas à ceux qui les cherchent.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Voyant & remarquant la vérité infaillible des écrits des Anciens qui sont calomniés par des, envieux ignorants, je ne puis m’empêcher de défendre leurs paroles, & de venger leurs injures en peu de paroles, montrant la possibilité de la, transmutation métallique, mais je n’affirme point que par l’art que j’ai exercé beaucoup d’années, & par la possibilité que je défends j’aie gagné beaucoup de bien ; d’autant que je n’ai pu faire des essais qu’en petite quantité pour trouver la possibilité ce sans aucun profit, seulement en particulier ; car je n’ai jamais fait aucun essai en aucune chose du travail universel le réservant jusqu’à ce que j’aie un temps & un lieu plus convenable. Toutefois je ne veux pas dénier une telle Médecine Universelle, d’autant que j’en ai vu les principes & les fondements de l’art ; c’est pourquoi j’ai dessein d’ôter tous les obstacles des soins domestiques, & d’en faire l’épreuve ; car qui pourra douter plus longtemps de sa possibilité, vu qu’elle est prouvée par de très-excellents hommes, même par des Rois & par des Princes ? Ce menstrue est suffisant pour défendre les écrits des Philosophes, sans la transmutation métallique, & je crois véritablement que le temps s’approche, auquel Dieu, avant que de juger le monde, parle feu, montrera sa grande puissance aux Nations, par la révélation & incroyable force des choses naturelles, dont la transmutation des métaux n’est pas la moindre. Je la déclare dans la troisième Partie de l’Opération minérale, au profit de mon & prochain, & pour la vérité.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>Je vais montrer comme quoi le susdit régule des fleurs & scories de Antimoine peu être mis en usage pour l’amélioration des métaux imparfaits en sorte néanmoins que l’art ne soit point profané.</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Le régule d’Antimoine étant une humeur radicale métallique peut faire dé grandes choses ; car étant réduit en eau sans aucun corrosif, il dissout tous les métaux, les nettoie, lave, meurt, purifie & les change en meilleure espèce de telle façon qu’on en peut retirer un profit particulier qui n’est pas à mépriser : Mais comme quoi il peut être réduit en eau, & dissoudre les métaux par icelle, les rendre volatils, & les fixer derechef, il a été montré par Artéphius, Basile, & Paracelse, c’est pourquoi il n’est pas nécessaire de répéter ici leurs écrits, auxquels je renvoie le Lecteur.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Non seulement le régule, mais aussi toute sorte d’Antimoine peut servir en diverses manières pour la séparation des métaux, & pour l’extraction de l’Or caché, ce qui ne peut être fait sans plomb, comme il se verra par l’exemple suivant.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Quand vous trouvez une marcassite ou autre fossile ferreux, qui résiste & ne se veut rendre à l’épreuve du Plomb, mettez-y trois parts d’Antimoine & étant bien mêlé, fondez-les dans un creuset couvert, & étant fondus, versez-les dans le cornet & quand tout est froid séparez le régule, lequel purgerez derechef par le feu, comme devant & vous trouverez de l’Or qui était dans le fossile s’il en était abondante, & qu’il eut davantage Or ; car on ne le tire pas tout à une fois avec le premier régule, il faut faire un autre régule En y mettant davantage de fer & nitre, lequel est aussi d’une nature approchante de l’Or, & si ces marcassites & fossiles ne sont point ferreuses, vous pouvez y mettre, ou mêler dans la première fusion, du fer & nitre autrement ils ne rendront point de régule ; en y mettant davantage d’écaille de fer, vous ferez davantage de régule, & pour le même usage que celui duquel a été parlé ci-devant en la fusion & réparation dé l’extraction de l’Or, les poids peuvent être aussi faits des scories. Parce moyen sont facilement séparez la pierre calamine, marcassite, Kobolt, étain, talc, & autres fossiles contenant de l’Or.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Au reste tout ce qui contient d’Or, comme celui du Stirie, Carinthie, de Grenate & Transylvanie &c. peut très-aisément être séparé par cette voie avec profit; & si le fer n’avait point d’Or, pourvu que Antimoine en ait, il peut être séparé par fusion avec le fer si on en fait un régule le reste de Antimoine peut être derechef fondu avec nouveau fer, & nouveau nitre de plus grand poids que celui-là, mais moins que celui-ci & être réduit en régule propre pour l’usage suivant. Des scories on en doit faire des poids afin que rien ne soit perdu. Si tu as Antimoine 100 livres lequel contienne deux ducats & que tu en veuille séparer l’Or. Prends le poids de 100 livres, divisé en trois ou quatre parts, fonds-le selon l’art y joignant un peu de fer & de sel de frêne & les réduits en petits régules, du poids d’une ou deux livres ; pour lors fonds la scorie avec la moitié de son poids dé fer dans un creuset fort & large, & tu auras davantage de régule, environ 50 livres ou davantage, & de scorie 40 livres dont tu, feras des poids, ou des balles pour un canon, &c. le reste environ 8 ou 9 livres s’en va en fumée, & comme cela tu as réduit l’Or, qui était en 100 livres de poids en une ou 2 livres lesquels tu peux sublimer en fleurs, laissant l’Or au feu pour leur usage, mais les 50 ou 60 livres préparé par le moyen de beaucoup de fer, elles ont fort peu ou point l’Or, tu le peux mêler avec Etain, pour le rendre plus beau, plus dur, & fondant, & pour faire diverses sortes de belles choses, comme plats, écuelles, &c. Car Etain mêlé avec le régule ressemble Lune en blancheur & dureté, sonnant de même que lui, il ne se salit pas si aisément que celui qui n’est pas mêlé.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Maintenant voyons quel profit provient de la séparation de cet Antimoine si méprisé. Posez le cas que 100 livres d’Antimoine, coûtent trois richedalles, car la plupart du Polonais est vendu pour cela, & quoi que celui d’Hongrie & de Transylvanie soit plus cher, néanmoins celui-ci a plus d’or, auxquelles joignez 60 livres de vieux fer, qui est vendu pour demi richedalle, que les frais des charbons & creusets nécessaires vaillent un demi richedalle davantage, la dépense de tout n’est que quatre richedalles, au lieu desquelles je prends deux ducats, en Or livres 6o de régule, 90 livres de scorie, & une ou 2 livres de fleurs. Les 60 livres de régule peuvent être vendus au prix de l’étain, c’est pourquoi la livre est vendu un quart de riche-dalles, & par ce moyen tout le prix est quinze richedalles, lors les 80 livres de scorie peuvent être vendus à 40 f. ou pour le moins 24 f. ou une demi richedalle, & le tout conté & rabattu, comme ils sont, restera seize richedalles.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Et quoi que l’Antimoine ne rendit qu’un ducat, & que 1 livre de régule ne fut vendu que la huitième partie d’une richedalle, néanmoins le reste sera six richedalles, & dans un jour deux hommes peuvent aisément séparer 200 livres & supposé qu’il ne contienne point d’Or, Comme quelque Antimoine n’en a point, néanmoins on peut gagner journellement quatre ou cinq richedalles.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Mais quand tu as 100 livres de Antimoine, qui contient 3, 4, ou 5 ducats, & que le fer requis à la séparation contienne un ou deux ducats, alors il y a d’autant plus de gain. Que celui donc qui entreprend cette affaire cherche le meilleur Antimoine & Fer & il pourrait aisément gagner- tous les jours 20, 30, & quelquefois 60 richedalles. Et si tu peux avoir tant de régule, que tu ne le puisses tout mêler avec Etain pour n’en avoir pas alors il peut être vendu en parcelles, de façon que la livre se vendent pour la, quatrième partie d’une richedalle, par laquelle voie le profit journalier de séparation ne diminuera pas, au contraire il augmentera, comme il se verra par le discours suivant. Le régule de Antimoine est l’espèce masculine du Plomb son première être étant l’Or impur & non meurt, mais le premier être du Plomb commun, est Lune impure & non mûre, comme l’expérience le témoigne, car toujours l’Antimoine purgé & fixe donne dé l’Or mais le Plomb commun donne seulement Lune & d’autant que l’Antimoine qui est meilleur que le Plomb commun est appelé le Plomb des Philosophes ou leur plomb secret, appelé comme cela de plusieurs, mais connu de peu de gens, non que la chose soit inconnu, ou d’une origine inconnue, mais à rai-son de ses vertus & propriétés cachées. Je dis que toutes ses vertus ne sauraient être connues par homme mortel quoi qu’il eut cent ans pour cherche cette nature admirable car le centre de toutes choses merveilleuses ne se peut jamais trouver.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>Son Usage</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Ayant fait mention du régule d’Antimoine qui est Plomb & meilleur que le commun il faut aussi qu’il purifie les métaux les lave & en sépare Or, & Lune, qui est caché en eux ; ce que le commun peut faire, auquel si on ajoute les métaux il en attire la partie la plus impure dans la coupelle, & la converti en scorie & l’entraîne en bas avec lui dans la porosité des cendres, laissant le plus pur Or & Lune dans la coupelle, mais de quelques-uns, comme de Etain, Fer,& de Plomb, qui n’obéissent pas au plomb il n’en peut extraire leur Or, & Lune & il n’y a personne qui ait écrit la voie de cette séparation ; II est vrai que Lazarus Erker, & d’autres aussi, ont décrit la manière pour séparer Lune hors de Etain, & Fer, laquelle ne doit pas être méprisée. S’il était accidentellement mêlé avec la Lune, il se peur séparer par cette voie, mais non pas s’il a été engendré radicalement, & mêlé avec eux, pource qu’il demande un autre Plomb qui embrasse volontairement Etain & Fer, ce qu’aucune autre chose ne peut faire que le régule.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Mais comme Etain & Fer, pour la plupart contiennent beaucoup Or & Fer particulièrement Etain, qui est inséparable du commun; il vaut bien mieux chercher un autre Etain, & un autre moyen de séparation, comme il se voit apertement chez les affineurs, lesquels éprouvent le Etain & Fer par la voie commune sur le test. Cependant que lie Etain & le Fer liquéfiés dans le plomb, montrent leur opiniâtreté, quittant par une propriété naturelle & contraire, s’élevant par dessus en guise de scorie ou cendres, sans aucune séparation, a la réserve de l’or & de l’argent, s’ils sont mêlés ensemble accidentellement, lesquels demeurent avec le Plomb, mais non pas s’ils sont cachés dans leur milieu ou centre : Mais afin que cette vérité paroisse, je la veux montrer par un exemple. Mettez sur le test au-dessous d’une tuile 16 parts de plomb & une d’Etain à la façon des épreuves, donnez feu de fonte pour séparer la scorie; lors presque tout l’Etain, s’enfuira ou sera brûlé au fond & séparé comme cendres au-dessus du plomb sublimé, lequel n’est point privé de son Or & Lune incorporez ensemble, ce que je montrerai après. Quand tout est sublimé & calciné hors du plomb, le test qui est au dessous de la tuile étant ôté, & le reste du Plomb, répandu, tu ne trouveras pas davantage Lune après la coupellation, que ce que les 16. parties de plomb contenaient auparavant si elles n’avaient pas été coupellées avec l’Etain, & même quelques fois moins, une partie étant ôtée dans l’examen par l’Etain le même se fait avec le Fer encore qu’on y adjoint du Cuivre avec du verre de Plomb pour retenir l’étain, & le Fer,& pour en séparer leur Or & Lune on n’avancerait rien ; car bien que par ce moyen Or & Lune pût s’extraire quelque peu d’argent davantage, cela ne viendrait pas d’Etain, ni de Fer, mais de Cuivre ; c’est pourquoi il le faut tirer par une autre voie dont nous parlerons en fuite.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Et dans le même temps je veux prouver clairement que la séparation de Etain & Fer par le Plomb commun pour en tirer leur Or & Lune n’est de nulle valeur, parce que demeurant en eux, ils sont réduits en cendres ou scories.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Prenez quel Etain que ce soit & le réduisez en cendres par Plomb ou par agitation dans un vaisseau de terre poli (l’éprouvant auparavant par la voie commune pour en savoir faire la distinction) lequel calcinerez bien, afin que Etain, corporel en grain puisse être calciné, ou qu’étant fondu, il pusse être séparé des cendres ; alors prenez une partie ces cendres, & du flux, suivant six parts, ou davantage : les ayant mêlés, fondez les dans un fort creuset à feu violent, tant que le flux ait consommé toute la chaux de Etain & que des deux il n’en soit fait qu’un, à savoir un verre rouge, ou jaune, lequel peut être éprouvé avec un fil d’archal crochu mis dedans : s’il n’est pas encore clair, il faut couvrir derechef le creuset, & donner plus grand feu, tant que l’épreuve soit parfaite. Ce travail est fini en demi-heure ; ce fait, jetez le dans un mortier de bronze, & le couvrez tant qu’il soit froid, de peur qu’il ne s’enfuie par haut, & qu’il ne se perd.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Après mêlez-le en poudre, à laquelle il faut mener le poids égal de limaille de Fer; étant mêlés, mettez les dans un creuset fort & cou, vert, d’autant que le flux est fort pénétrant, & donnez grand feu de fusion pendant demi-heure ; ce fait, tirez le hors, car Etain a fait séparation, & réduit quelque partie de Plomb du flux, se retirant au fonds, qui se peut séparer étant froide, & être réduite en scorie sur, le têt, & en suite être coupellée : alors vous trouverez-un grain d’Or, tirés de Etain, sans aucun Lune. Et si auparavant vous avez pesé moins de 100 livres de chaux d’Etain, & en suite ce grain d’or, vous pouvez aisément juger combien d’Or est contenu dans 100 livres de poids de cendres d’Etain pour le moins trois, quatre, cinq, ou six onces le tout si votre travail à été juste.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Vous voyez donc que la faute ne doit pas être imputée aux métaux, mais aux ignorants de la séparation de l’Or & Lune.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Il ne faut pas pourtant que tu te persuades de gagner beaucoup de richesses par cette voie de Etain, car je n’ai pas écris ceci à cette fin, mais seulement pour en faire voir la possibilité; & si tu penses que l’Or vienne du fer par le flux, mêle la limaille de Fer avec le flux, auparavant y mettre la chaux Etain & tu trouveras en ce faisant que Or ne vient, pas du flux ou du Fer, mais de l’Etain. Donc étant assuré que c’est l’Etain qui contient Or, tu peux considérer comment il se tire très-convenablement avec d’autre Plomb, & par autre voie, comme il fera dit ci-après. Et ne pense pas que Etain contienne davantage l’Or que tu as entendu, car il y en a davantage, s’il en est sagement extrait. Je ne dénie pas qu’il ne se puisse tirer davantage Or de l’Etain mais il se faut donner plus de soin a qu’à celui-ci, si tu en désirés avoir davantage. On, le peut extraire non seulement par le flux, mais par plusieurs autres maximes, car ce qui en est écrit, n’est que pour montrer la possibilité que Or qui est contenu dans les imparfaits,, peut être extrait par une préparation secrète.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>Le Flux requis à cette Opération</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Prenez une part de sable blanc & pur, ou de pierres à feu, ne contenant point Or fusible, auxquels vous mettrez trois parts de litharge de Plomb, étant mêlés, fondez les dans un fort creuset afin qu’il s’en fasse un verre jaune transparent, lequel verserez afin qu’il se produise ; puis le mettez en poudre, & vous en servez en la manière susdite. Si vous demandez comment se mêle le sable & les pierres, vu qu’ils ne sont pas de nature métallique ; je réponds, que la chaux d’Etain, non plus que les autres fossiles qui résistent, ne peuvent être examinées par le Plomb seul, pour les raisons suivantes, d’autant que dans la calcination de Etain sa nature métallique est cachée, & ses parties impures & terrestres sont manifestées ; c’est pourquoi il n’a plus d’affinité avec le Plomb, & autres métaux, si les parties cachées du plomb, & des autres métaux, ne sont manifestées, & si les manifestes ne sont cachées, car pour lors ils s’embrassent aisément l’un l’autre, & sont derechef bien mêlés ensemble, comme sans altération.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Pour ce qui est de l’altération des autres métaux, ce n’est pas ici le leu d’en traiter, mais seulement de celle du Plomb & l’Etain dont nous avons-fait la véritable description.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Le plomb réduit en cendres par lui-même, ou en litharge, & privé de sa forme métallique, ne peut être mis en usage dans ce travail sans le sable, ou sans les pierres, pour les raisons suivantes. Le Plomb, & le verre de plomb fait par lui-même est grandement fusible & volatil, & la chaux d’Etain se fond difficilement, & quand ces deux chaux seraient mêlées pour être fondues dans un creuset, toutefois elles ne se mêleraient pas, ni étant fondues ne s’embrassaient pas l’une l’autre, à cause de la différence de leur fusibilité d’autant que la chaux de plomb se fond aisément toute seule par un petit feu, perce & pénètre le creuset, la chaux d'Etain demeurant dans le Creuset; c’est pourquoi il faut joindre du sable on des pierres avec le Plomb, empêcher sa fusibilité, afin qu’il puisse endurer le même degré du chaleur avec ceux qui sont difficiles a fondre, Car chaque chose embrasse & affecte mutuellement son semblable, comme l’eau fait l’eau ; l’huile, l’huile, le verre, le verre ; & les métaux, les autres métaux ; mais l’eau ne se mêle pas avec l’huile, ni aussi les verres avec les métaux, mais Ses-métaux avec les métaux, & le verre avec le verre, quoi qu’il soit fait de métaux ou de sable. Ainsi ceux qui mêlent les chaux des métaux difficilement malléables, ou autre chose dure avec le plomb, pour les examiner, errent grandement, ne considérant pas que le Plomb corporel n’a point d’affinité avec eux, ils persistent dans leur erreur & par conséquent ne trouvent rien qui vaille.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Mais quand la chaux des métaux est jointe avec le Plomb par un médium, comme le sable & les pierres, & qu’il en est fait un verre transparent, alors le plomb étant précipité & séparé du mélange il ne se peut que Or & Lune contenu en eux ne soit tiré avec lui. C’est ici une véritable & philosophique épreuve, laquelle ne doit être méprisée, d’autant que beaucoup de choses peuvent être faites par son moyen.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Mais il ne faut pas oublier que dans la mutuelle mixtion & fusion du verre de Plomb & de la chaux d'Etain & d’autres métaux durs, on pourrait aisément errer en la précipitation ( qui est faite avec le mélange du fer ) de Or avec le Plomb dans le régule, de sorte qu’on ne gagne rien, à cause de l’excès ou du défaut, car si le mélange demeure long-temps dans le feu sans fondre, il se brûle ; de sorte qu’il ne saurait être bien se-paré, s’il demeure trop long-temps en fonte, l’Or est attiré par la scorie, à cause du mélange du Fer, ayant grande affinité avec l’Or; par cette voie on ne gagnerait rien, c’est pourquoi ce travail doit être fait différemment avec sagesse & industrie. Il faut avoir soin de ne point brûler le régule du Plomb avec trop de feu, quand tu le réduits en scorie, de peur d’attirer l’Or hors du Fer & le réduire en scorie; & quoi que ceci puisse être prévu par industrie, néanmoins nous ne pouvons pas tout sur l’heure faire que chacun soit Maître aux Arts, car ce travail requière grande diligence &exercice journalier, outre la lecture des Livres ; mais ce secret sera communiqué autre part.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Je te fais donc cette admonition, afin que tu ne m’imputes point ton erreur, mais à toi-même : ce que j’ai écrit est véritable, & de là n’en infère point une impossibilité de l’attraction de Or hors du Plomb par le Fer, ni de fa réduction en scorie ; ce qui ne m’étonne point, quoi qu’il te semble incroyable. Mais afin que tu en fois certain, assure-t’en par l’épreuve suivante. Prends 200 livres de Plomb du poids le plus bas des Affineurs, mets les sur le test dans ta tuile avec huit ou dix plotons de pur Or, d'Etain deux ou trois livres & 6 ou 7 de Fer du poids le plus bas ; fais les fondre ensemble pendant une heure, pour le réduire en scorie, comme les Examineurs ont coutume de faire; alors tire-le & sépare le Plomb des scories, pour coupeller ce qui est séparé : alors pèse les grains d’Or laissez, & tu trouveras que la moitié a été consommée par les scories. Que si cela se fait d’un Or corporel & fixe, pourquoi ne se sera-il pas d'un Or nouvellement extrait hors des métaux imparfaits ? c’est pourquoi il te faut chercher diligemment la nature des métaux, & pour lors les choses ne te feront pas incroyables.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">On voit donc par cet exemple, & par les autres dont nous avons fait mention, que la séparation qui est faite par le test & par les coupelles n’est pas légitime & véritable, & par conséquent qu’il faut chercher une autre séparation des métaux plus profitable, d’autant que par celle-ci la plus grande partie de Or & Lune se brûle en scorie, dont l’expérience rend témoignage. C’est pour cela que les susdits exemples ont été mis en avant, à quoi se rapporte aussi la façon de la preuve pour savoir combien les scories ont attiré d’or. Ce qui se fait en la manière suivante. Prenez le résidu des scories noires, auxquelles tu joindras le double de leur poids de sel de tartre, mets-le dans un creuset qui ne soit rempli qu’à moitié, de peur qu’il ne s’en aille par l’ébullition, & le couvre en sorte que rien ne tombe dedans, sous la tuile ou entre les charbons ardents, l’espace d’une ou deux heures à digérer, & il se précipitera un nouveau régule de Plomb, lequel étant séparé hors de la scorie, sera coupellé, & tu trouveras de nouveaux grains d’or attirés par le Fer de la scorie & séparés par le sel de tartre, lequel domine la férocité du fer. Ainsi tu as entendu par deux exemples, comme quoi dans la coction de la séparation de l’Or peut être tiré du plomb, par l’étain & Fer, c’est pourquoi il est nécessaire que l’Or soit séparé des susdits métaux par le régule d’antimoine, & non par le Plomb si tu désires en extraire la véritable substance avec profit.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">L’or peut être aussi séparé du verre de Plomb, étant premièrement dissout avec les cendres d'Etain, avec poudre de charbon, le mettant en flux, & le remuant avec un fil de fer, comme aussi avec du soufre commun, le brûlant par-dessus, mais la susdite manière avec le Fer doit être préférée aux autres deux qui gâtent l’Or, &c. c’est pourquoi les scories restantes doivent être recueillies, desquelles par le moyen d’une autre fournaise attractive, on peut recouvrer l’Or & Lune qui en ont été perdus.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Toutes ces démonstrations n’ont été alléguées que pour faire voir que l'Or qui est dans l’Etain & le Fer peut être séparé par le régule d’Antimoine, & non par le Plomb Or, comme quoi cette préparation se doit faire, vous l’entendrez dans la troisième Partie, là où nous traiterons du plomb spécifié par Paracelse, dans son Livre appelle, le Ciel des Philosophes & autres travaux chimiques & artificiels, c’est pourquoi nous n’en dirons rien, comme étant superflu de discourir d’une même chose en divers endroits, cependant exerce-toi aux choses les plus petites, afin que tu sois plus intelligent dans les plus grandes. Ne t’étonne point de ma libéralité à publier de si grands Secrets, j’ai raison de le faire, d’autant que je ne puis porter un si grand fardeau tout seul, & il ne sert de rien aux riches & aux avares de vendre leurs biens à ceux qui ne gardent pas leur parole, & qui ne payent point après qu’ils ont eu le secret, ce qui m’est arrivé : C’est pourquoi j’ai résolu de communiquer quelques Secrets indifféremment à tout le monde afin que le pauvre en reçoive du profit, sachant bien qu’encore que j’écrive clairement, néanmoins tout le monde ne me comprendra pas d’abord. Il y en a qui ont la tête si dure, qu’ils ne sauraient imiter un travail, quoi qu’ils l’aient vu plusieurs fois. Plusieurs m’ont visité souvent pour voir ma nouvelle façon de distiller, néanmoins après l’avoir vu ils ne l’ont pas su imiter, jusqu’à ce que par de fréquences opérations, ils ont rencontré la véritable méthode. D’autres ont abandonné le travail lors qu’ils ne leur réussi pas aussitôt, qu’ils le souhaitaient. Si cela arrive à ceux qui ont une démonstration oculaire, il arrivera bien plus aisément à ceux qui en ont seulement lu ou je veux dire quelque chose ; c’est pourquoi je suis certain que quand bien je publierais tous mes Secrets en général & en particulier, ils ne pourraient pas être exécutés, par toutes sortes de personnes.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Et pour l’Esprit de Sel qui est nécessaire à ce travail, vous le trouverez dans la première Partie de mes Fourneaux, laquelle est corrigée & le moyen, de la séparation dans la quatrième Partie.</li></ol></div><br /><div align="center"><br />F I N</div><div align="center"><br /></div>Le Miroir Alchimiquehttp://www.blogger.com/profile/03138462213732119910noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2196127544531909708.post-89139014467251971222021-11-22T16:34:00.000+01:002021-11-22T16:34:30.996+01:00GLAUBER Traité de la médecine universelle ou le vrai or potable (avec numérotation des paragraphes<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgX6_nYZvq0_qP0dCjwQ_a5AmDN6DZ4WCC-D8AV9-Cz7gQHml9tBtM87CY8EWfOqtWqser-23u5KageAvjaJFRzqM0weGpTep1YFZhy5p1pVCv5bxReeVLe6BWg_1Q4xM_h2qoyf5wYFkY/s1600/Glauber.png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgX6_nYZvq0_qP0dCjwQ_a5AmDN6DZ4WCC-D8AV9-Cz7gQHml9tBtM87CY8EWfOqtWqser-23u5KageAvjaJFRzqM0weGpTep1YFZhy5p1pVCv5bxReeVLe6BWg_1Q4xM_h2qoyf5wYFkY/s400/Glauber.png" width="303" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">Jean-Rodolphe Glauber</div><h1 align="center" style="text-align: center;"><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span class="Apple-style-span" style="font-weight: normal;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: x-large;"><br /></span></span></span></span></h1><h1 align="center" style="text-align: center;"><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span class="Apple-style-span" style="font-weight: normal;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: x-large;">TRAITÉ DE LA MÉDECINE UNIVERSELLE,</span></span><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><o:p></o:p></span></span></span></h1><div align="center" class="MsoNormal" style="margin-top: 10pt; mso-line-height-alt: 16.0pt; text-align: center;"><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif" style="font-size: large;">OU<o:p></o:p></span></span></div><div align="center" class="MsoNormal" style="margin-top: 10pt; mso-line-height-alt: 16.0pt; text-align: center;"><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">LE VRAI OR POTABLE.</span><span class="Apple-style-span" style="color: red;"><o:p></o:p></span></span></span></div><div align="center" class="MsoNormal" style="margin-top: 10pt; mso-line-height-alt: 16.0pt; text-align: center;"><span lang="FR" style="color: red;"><br /></span></div><div class="MsoBodyText" style="text-align: center;"><span lang="FR"><i>C’est à dire une exacte description de la vraie Médecine universelle, & de l’admirable vertu qu’elle exerce sur les végétaux, animaux & minéraux.</i></span></div><div class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><span lang="FR">Pour servir de clair flambeau au monde aveugle, lui enseignant le moyen de discerner le mensonge d’avec la vérité ; & de secourir les pauvres malades abandonnés.<o:p></o:p></span></div><div class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><span lang="FR"><br /></span></div><div class="MsoBodyText2" style="text-align: center;"><span lang="FR">PAR JEAN RUDOLPHE GLAUBER.</span></div><div class="MsoBodyText2" style="text-align: center;"><span lang="FR"><br /></span></div><div class="MsoBodyText2"></div><div class="MsoBodyText2" style="text-align: center;"><span lang="FR">Et mis en Français par le Sieur Du TEIL.</span></div><div class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><span lang="FR">A PARIS,<o:p></o:p></span></div><div class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><span lang="FR">Chez THOMAS JOLLY, Libraire juré, rue Saint-Jacques, au coin de la rue de la Parcheminerie, aux Armes d’Hollande.<o:p></o:p></span></div><div class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><span lang="FR">MDCLIX<o:p></o:p></span></div><div class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><span lang="FR">AVEC PRIVILÈGE DU ROI.<o:p></o:p></span></div><h2 style="text-align: center;"><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif" style="font-size: small;"><br /></span></span></h2><h2 style="text-align: center;"><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif" style="font-size: small;">PRÉFACE</span></span></h2><div class="MsoBodyText2"><ol style="text-align: left;"><li><span lang="FR">LECTEUR.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Ami Lecteur, je t’avertis, que cette traduction touchant la Médecine universelle, ou Or potable, devait être ajoutée au Livre intitulé, </span><span lang="FR">La Continuation du Miracle du Monde</span><span lang="FR">, & que l’Imprimeur ne l’a pu faire à cause du peu de temps & de certains empêchements, même de la foire de Francfort ; de sorte qu’il n’a pu mettre en lumière que ces trois Livres, dont le premier enseigne aux Laboureurs & aux Vignerons, d’engraisser leurs terres sans fumier : Le second enseigne aux Marchands de faire profiter sûrement leur argent dans leurs maisons sans usure, & sans incommodité de leur prochain: Le troisième enseigne aux fidèles Médecins, la façon d’avoir aisément & à peu de frais des médicaments, par le moyen desquels, à la façon du Samaritain, ils puissent remédier aux maladies.<o:p></o:p></span></span></li><li><span lang="FR">Il a mis au jour ces trois procédés. Pour le quatrième que j’ai dédié aux personnes de qualité, pour conserver & recouvrer la santé, il ne l’a pu faire pour les raisons susdites. J’ai cru que j’obligerais le public en le lui donnant, que si je ne m étends pas assez sur cet usage de cette Médecine universelle, on le trouvera plus, au long dans le Livre, que Dieu aidant, je mettrai en lumière au premier jour sur ce sujet.</span></li><li><br /></li><li><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif" style="font-size: small;">AUX PERSONNES DE QUALITÉ QUI DÉSIRENT VIVRE LONGUEMENT EN SANTÉ</span></span></li><li><i>La Médecine universelle, ou le vrai Or potable.</i></li><li><span lang="FR">APRÈS avoir décrit trois excellents procédés dans la Continuation du miracle du monde, & facilité le moyen à beaucoup de personnes de gagner leur subsistance; j’ai voulu faire un présent aux personnes de qualité pour se maintenir heureusement dans une parfaite santé, & pour la recouvrer aussi en cas qu’ils l’eussent perdue. Car il importe aux hommes, élevés en autorité & puissance, de jouir d’une parfaite santé afin de pouvoir mieux agir & commander à ceux qui en dépendent, pour défendre les gens de bien, & punir les méchants. Or il est constant qu’après la grâce divine, la sagesse consiste dans le bon tempérament, qui vient de la bonne disposition du cœur & du cerveau. Il n’est donc pas possible que les affaires soient bien gouvernées sans la santé.</span></li><li><span lang="FR">Or le bon état des Royaumes & des Républiques, consistant en la prudence & en la conduite des Ministres & des Magistrats, il est nécessaire de travailler à ce que ces personnes se portent bien, afin qu’elles soient propres à l’administration. C’est ce qui, m’a obligé à donner au public cette Médecine universelle, la santé est absolument nécessaire à la félicité de l’homme, sans elle tout les trésors & toutes les richesses sont inutiles ; & celui là seul est heureux qui possède la santé & les richesses ; la maladie & la pauvreté étant pires que la mort.</span></li><li><span lang="FR">Nous voyons souvent que de bons Magistrats & Gouverneurs, sont emportés, par de petites maladies ; & qu’ils eussent longtemps gouverné leurs sujets, s’ils eussent eu de bons remèdes pour les secourir.</span></li><li><span lang="FR">Main il y a beaucoup de gens qui sont de cette humeur, qu’ils préfèrent les richesses à la santé, & la santé au salut éternel. D’où vient qu’il y en a quelques-uns lesquels recherchant les bons médicaments passent leur vie en sûreté jusqu’à ce que la mort les saisit. Lors ils connaissent que la santé est un don incomparable de Dieu, & que la maladie est la peine du péché. Mais il arrive souvent qu’on s’avise trop tard de songer au rétablissement de la santé, & qu’on est contraint de céder à la mort.</span></li><li><span class="Apple-style-span" style="line-height: normal;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Il est donc raisonnable que les jeunes gens dans la fleur de leur l’âge songent à la maladie, à la vieillesse, & qu’ils recherchent les remèdes que Dieu a ordonné, pour adoucir les douleurs, & pour chasser les maladies. De même qu’un oiseau enfermé dans la cage, peut aisément être gardé ; mais s’il est une fois échappé, il ne peut être recouvert qu’avec peine ; ainsi la santé peut aisément être conservée, mais étant une fois perdue, elle ne peut être recouvrée que difficilement : on s’avise trop tard d’épargner, quand on est venu au fond. Il ne faut pourtant pas perdre courage, mais s’adresser à Dieu lui demander pardon, puis user légitimement des moyens que sa divine libéralité nous a fournis. Car si on prie bien Dieu, & qu’on se serve de bons remèdes, il est impossible que la maladie ne cède à leur puissance. Sans le secours divin il est certain que toutes nos actions sont impuissantes, & quelles ne réussissent jamais : rien ne se fait sans la permission divine, soit bien ou mal ; aux gens de bien toutes choses sont bonnes, quoique les ignorants ne le croient pas ainsi : & au contraire aux méchants toutes choses sont méchantes, quoique ce ne soit pas le sentiment du monde aveugle. La fortune & la prospérité mondaine n’est que fumée, il n’y a que la vertu & piété de solide : tout le reste est vain & caduc. Il n’y a donc personne, riche ou pauvre, grand ou petit, qui doive avoir plus de soin d’autre chose que de la vertu & de sa santé. Le Vieil & Nouveau Testament enseignent à servir Dieu sans fallace & sans hypocrisie ; & ce petit Livre enseigne conserver sa santé, & à la recouvrer quand on l’a perdue</span><span lang="FR">.</span></span></span></li><li><br /></li><li><span lang="FR">LA MÉDECINE UNIVERSELLE,</span></li><li><span lang="FR">OU</span></li><li><span lang="FR">VRAI OR POTABLE.</span></li><li><span lang="FR">Le remède qui est honoré du titre de Médecine universelle doit être tel, qu’il exerce sa vertu sur les trois règnes des végétaux, animaux & minéraux, & qu’il les puisse secourir dans leurs besoins, s’il n’a pas cette vertu il ne mérite pas le nom de Médecine universelle.</span></li><li><span lang="FR">C’est pourquoi traitant de cette Médecine universelle, je suis obligé de montrer qu’elle mérite ce nom, & qu’elle en possède les propriétés. Et il n’est pas seulement nécessaire qu’elle exerce ces vertus sur les trois règnes en général, mais encore en particulier, sans addition d’aucune chose étrangère, & que sans beaucoup de peine, ni de dépense, elle puisse secourir le pauvre & le riche également. Ceux-là donc se trompent lourdement qui s’imaginent que cette Médecine universelle doit être tirée d’ici, & de là en certaines régions, avec grand peine & grand dépense. Cette opinion est tout à fait éloignée de celle des véritables Philosophes, lesquels avouent que la matière de cette médecine, se trouve en tous lieux, & qu’elle peut secourir soute sorte de gens. Mais le monde qui fait l’entendu par son orgueil, & dans les ténèbres, ne peut se persuader qu’il y ait rien de bon dans les choses viles & abjectes ; & laissant les marguerites qui sont devant leurs yeux, s’attachent à des écorces. C’est pourquoi les véritables Philosophes ont raison de dire, que personne n’en ferait état, si on l’appelait par son propre nom. Ce qui est cause qu’ils l’ont enveloppée sous tant d’énigmes, & n’ont pas voulu que leurs écrits aient été pris au pied, de la lettre. Sendivogius dit qu’il a souvent révélé l’art mot à mot à quelques-uns, qui néanmoins sont incrédules, & présomptueux, ne pouvant pas s’imaginer qu’une chose si précieuse soit cachée dans un sujet si méprisable. Il ajoute même que l’art & la matière universelle peuvent plutôt être, touchées que, comprises par l’entendement. Et moi j’assure que cet art est connu de tout le monde, & qu’il n’y a personne qui n’en use : je dis bien plus, qu’un enfant nouveau né ne peut pas vivre sans cette matière universelle. Dans beaucoup de mes écrits, j’ai déjà montré que le nitre se trouvait non seulement dans les végétaux, animaux & minéraux, mais même dans les éléments, & que par conséquent on le peut justement appeler Médecine universelle. Car sans les éléments personne ne peut vivre. Le croira qui voudra. Voilà quant à la matière universelle.</span></li><li><span lang="FR">Pour la préparation je l’ai montrée en plusieurs de mes traités, particulièrement dans le Miracle du Monde, & autres qui appartiennent à cet Ouvrage; c’est pourquoi je n’en dirai pas autre chose.</span></li><li><span lang="FR">Ici néanmoins j’ajouterai qu’encore que j’aie préparé cette médecine universelle diverses fois, je confesse qu’elle n’a pas toujours répondu à mes souhaits, & que jamais je ne l’ai conduite jusqu’à sa dernière fixation & perfection ; pour ce que le temps, l’occasion, & autres choses m’ont manqué. Or je veux consacrer à l’éternelle mémoire de la postérité les progrès que j’y ai faits, qui sont tels qu’en trois jours je la puis achever ; mon dessein ne tendant à autre chose qu’à la gloire du Tout-puissant, & au soulagement d’une infinité de malades par un secours très présent & très efficace, & n’ayant pas voulu ensevelir avec moi un talent que Dieu m’a donné.</span></li><li><span lang="FR">Que personne ne s’imagine d’attraper de moi cette préparation par de belles paroles par des promesses de montagnes d’or, afin de s’en servir par après à vivre dans la volupté & dans l’orgueil, le veux qu’il sache qu’il n’est pas en ma puissance de révéler ce don de Dieu à tout le monde, & que j’aimerais mieux mourir que de le prostituer en le communiquant aux impies. Et quoique j’appelle cette médecine universelle, il ne faut pas pour cela que l’on s’imagine qu’elle serve à la transmutation des métaux imparfaits en or, & que par son moyen on puisse amasser de grands trésors, comme les Philosophes attribuant à leur médecine universelle. Car je ne sais point une telle médecine, ni ne songe à la savoir, rendant grâces à Dieu seul de cette médecine que je tiens de sa bonté pou secourir les pauvres malades. J’avoue même ingénument qu’elle n’a encore servi de rien pour amélioration des métaux, & que pour moi je me contente de trouver ma subsistance pour le vivre & le vêtement. Je ne souhaite point l’abondance des richesses, & je ne demande à Dieu que de n’être pas accablé de pauvreté, ni aussi trop rempli, de peur que l’orgueil ne m’emporte, & que je ne vienne à dire : Qui est le Seigneur ? & quand même je croirais pouvoir tirer un grand profit de cette médecine dans les choses métalliques, néanmoins je n’en ferais rien ; & n’emploierais pas aux biens temporels, ce don de Dieu pour en priver les pauvres malades, en faveur desquels il m’a été donné.</span></li><li><span lang="FR">Il pourrait bien arriver peut-être que par la diligence des studieux ma médecine fut poussée à ce point, que d’exercer sa puissance sur les bas métaux, en les perfectionnant & corrigeant avec utilité, mais, Dieu s’est réservé cela, & c’est de lui que devons attendre sa grâce avec patience. Cependant il nous est permis d’user de cette excellente médecine, laquelle montre évidemment la grandeur de l’art, fermant la bouche aux ignorants, & brisant leurs dents médisantes.</span></li><li><span lang="FR">Toutefois quelqu’un de ces ignorants pourrait jeter son venin, & demander par quel droit je puis donner le nom d’Universelle à ma Médecine, vu que je confesse qu’elle n’est capable de m’apporter aucun profit des métaux, & quelle remédie seulement aux maladies, & que les Philosophes assurent que la médecine universelle a la vertu de transmuer les métaux en or, avec une grande utilité. A cela je réponds que j’ai déjà déclaré que je n’ai pas eu tout ce qu’il me fallait pour faire la fixation. Mais qui peut savoir ce que le temps nous apportera avec l’aide de Dieu ? On ne reprochera pas à un enfant qui ne vient que de naître, de n’avoir assez d’esprit ou de jugement, pour entreprendre quelque chose de grand. Il faut attendre qu’il soit devenu homme, & qu’il ait la taille & la force convenable, pour engendrer. Ma médecine est tout à fait semblable à cet enfant ; de sorte que si on la cultive philosophiquement, il n’y a point de doute qu’elle ne parvienne à une juste perfection ; les choses qu’elle fait déjà, montrent assez qu’on en peut attendre avec le temps d’autres plus considérables.</span></li><li><span lang="FR">Or comme un bon père ne souhaite rien si ardemment, sinon que ses enfants deviennent grands pendant qu’il est en vie, qu’ils se marient heureusement, & qu ils conservent le nom & la race par des successeurs dont il puisse recevoir beaucoup de joie, & toutefois n’a point de certitude de vivre assez longtemps pour jouir de ce bonheur, tellement qu’il doit se confier à Dieu & attendre patiemment les ordres ; comme fit Moïse auquel il montra la terre promise, mais ne lui donna pas assez de vie pour jouir de sa possession : Pareillement Dieu m’a montré la terre promise, mais il n’y a que lui qui sache si je suis digne d’y parvenir pour jouir des fruits agréables qu’elle porte. Il est vrai que sa bonté miséricordieuse m’a donné en ma vieillesse un enfant philosophique dont je reçois beaucoup de contentement : mais je ne sais pas j’aurai assez de vie pour le voir en son âge viril. De même donc qu’un vieillard ayant reçu de la divine, bonté, un héritier pour la propagation de son nom, est ravi d’aise, quoiqu’il ne soit pas assuré de vivre assez pour le voir en sa virilité; je suis aussi ravi d’aise voyant ce mien nouvel enfant philosophique ; quoique peut-être ma vie ne dure pas assez pour le voir en sa perfection. Je ne doute pourtant en nulle façon que Dieu ne lui suscite d’autres pères nourriciers pour l’élever & le conduire jusqu’à la force virile pour la gloire de Dieu, & le soulagement d’une infinité de malades.</span></li><li><span lang="FR">Quant au moyen de l’obtenir en sa perfection, je l’ai découvert ça & là, dans mes écrits ou l’occasion a été la plus commode. De sorte que j’estime qu’il serait superflu d’en traiter ici plus au long.</span></li><li><span lang="FR"><i>De la nature, forme, propriétés & vertus de mon vrai Or Potable.</i></span></li><li><span lang="FR">Quant à la forme de cet enfant nouveau né, j’avertis le Lecteur gracieux, qu’il n’a pas d’éclat, & qu’il est simple à voir, mais qu’il contient toutes les couleurs du monde cachées en soi, & plus il vieillit, plus sont agréables les couleurs qu’il montre. Le feu lui fournit d’aliment le revêt de diverses couleurs, & le rend fort, superbe & puissant ; tellement qu’on le peut justement appeler son père. Comme il est né de la terre, il l’aime aussi, & s’en sert pour sa nourriture, jusqu’à ce qu’étant parvenu à la maturité de l’âge il devienne semblable à son père, abandonne sa mère, & comme un maître qu’il commande sur ses possessions héréditaires étant encore dans son enfance, il ne montre rien que d’enfantin ; mais bientôt il fera connaître quel homme il sera un jour.</span></li><li><span lang="FR">Puis donc qu’un enfant nouvellement né est doué de si grande vertu, que ne ferait-il pas s’il avait atteint la maturité de l’âge ? Il faut voir & entendre ses opérations sur les végétaux, animaux, & minéraux. Parlons premièrement des végétaux.</span></li><li><br /></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR"><i>Comment il faut faire l’épreuve pour connaître si cet Or Potable, ou eau de vie des Philosophes, est la souveraine Médecine des végétaux.</i></span></span></li><li><span style="text-align: justify;"><br /></span></li><li><span style="text-align: justify;">Personne n’ignore que les végétaux dont le propre est de naître & de multiplier, ne doivent aussi être nourris. Or leur nourriture, n’est autre chose qu’un sel soufré, soit qu’il tire, sa naissance des végétaux, animaux ou minéraux, car il n’importe aux végétaux pourvu qu’on leur donne de la nourriture pour croître & multiplier. Le Laboureur engraisse sa terre de fumier, afin que la semence qui est jetée sur cette terre, en puisse tirer le sel, & le convertir en son aliment ; & par ce moyen croître & augmenter. Il n’a point de connaissance d’autre moyen d’engraisser les champs que celui-là.</span></li><li><span lang="FR">Mais le véritable Physicien se sert d’autres, excréments, & même des minéraux pour engraisser les terres, dont j’ai parlé ailleurs, & amplement dans mon Miracle du Monde. Vu donc que mon Or Potable est aussi un sel de soufre, mais beaucoup plus puissant & plus efficace, que celui qui est caché dans le fient du bétail, puis qu’il avance merveilleusement bien l’accroissement & la multiplication de tous les végétaux, j’ai cru qu’il était à propos de mettre ici son usage dans l’amélioration des végétaux pour montrer que mon or potable en est la souveraine médecine, laquelle ne fait que commencer dans le fient du bétail, & ensuite exerce ses vertus dans l’opération universelle : car si les fumiers des Chevaux, des vaches & des brebis apportaient aussi bien du remède aux hommes & aux métaux, comme ils font aux végétaux, ils devraient aussi être appelés, universels par cette raison. Mais d’autant qu’ils n’apportent remède qu’aux végétaux, & non aux minéraux, ni aux animaux, avec lesquels ils n’ont aucune affinité, on les met justement au nombre des médecines particulières qui ne sont propres, qu’aux végétaux. Toutefois le sel tiré de ces fumiers, & converti en salpêtre, ce qui est aisé, se laisse transmuer en médecine universelle; mais avant cette transmutation il ne passe pas l’ordre des transmutations particulières. Mais ce mien Or potable mérite le nom de Médecine universelle, vu qu’il est propre, non seulement aux végétaux, mais aux animaux & minéraux. Ce qui sera parfaitement bien montré comme s’ensuit.</span></li><li><span lang="FR">Fais-toi faire certains vaisseaux de bonne forte terre, lesquels étant cuits deviennent pierreux. Les meilleures terres entre autres sont celle de Cologne, de Sibourg, Valdenbourg & semblables, fort serrées & ne prenant point d’eau. Si tu n’as pas de cette sorte de terre, tu peux faire tes vaisseaux de verre. Car la terre poreuse, quoique enduite de verre plombé, n’est nullement propre a cela.</span></li><li><span lang="FR">C’est pourquoi il est absolument nécessaire d’avoir de bons vaisseaux, & qu’il prenne garde à cet avertissement sur toutes choses. Le vaisseau doit avoir un empan de longueur ou profondeur, & autant de largeur ; que le fond soit percé de quelques trous, comme sont les pots destinés à conserver des fleurs. Les vaisseaux ainsi préparés, & rempli jusqu’au bord du sable clair & maigre, il y faut jeter de trois ou quatre semences des herbes, qu’on a envie de semer, afin que si l’une venait à manquer, les autres puissent pousser. Les semences étant mises dans le sable comme nous avons dit, & arrosées de notre eau universelle, il faut exposer les vaisseaux au Soleil & à l’air, afin que les semences puissent pousser & croître, ce qu’elles feront en peu de jours aussi bien de ce sable que des autres terres, pourvu qu’elles ne soient, pas trop vieilles, ou gâtées. Or sitôt qu’elles se feront élevées de la longueur d’un doigt, il en faut laisser deux ou trois des plus grandes, & des plus fortes, & arracher les autres, de peur que l’une n’empêche de croître l’autre, & qu’elle n’ait pas l’espace requis dans le pot de terre.</span></li><li><span lang="FR">Ce même vaisseau plein de terre & de semences doit être mis dans un autre pot fait de pareille sorte terre bien cuite, afin que si par hasard l’eau médicinale venait à pénétrer au travers du sable, elle ne se perde pas, mais qu’étant reçue elle soit remise dans le pot plein de sable. Surtout il faut bien prendre garde que cette eau médicinale ne soit emportée par la pluie, laquelle ôterait aux herbes leur nourriture. Le sable ne doit pas être par trop humecté, mais il le doit être toujours un peu, de crainte que s’il était entièrement sec, ou trop humide, tout le travail ne se gâte par l’excès ou par le défaut du tempérament. Si on observe dûment toutes les choses ordonnées, l’herbe étant née & crue en peu de temps portera des fleurs & des fruits plus prompts & meilleurs, que si elle était sortie d’une autre terre engraissée de fumier. Les couleurs en deviendront plus belles, l’odeur en sera plus forte, & les forces plus grandes, que ces herbes conserveront longtemps comme étant moins corruptibles que les autres. Après que toute l’humeur qu’on y a premièrement versée aura été entièrement consumée par l’air & par le Soleil ; il faut derechef verser sur le sable d’autre eau de pluie, dans laquelle ait dissout un peu d’or potables afin qu’on fournisse d’aliment à l’herbe tant qu’elle croîtra. Si le sable n’est arrosé que de l’eau de pluie seule il n’en sortira rien, ce qui a été connu de tout le monde.</span></li><li><span lang="FR">Pareillement toute forte d’herbes & de plantes, peuvent être rendues propres à germer & à croître au milieu de l’Hiver, par le moyen de cette médecine universelle, pourvu que les racines soient arrosées de cette liqueur ainsi dissoute. Les fleurs & les fruits étant plutôt crûs & beaucoup plus excellents que par le moyen du fumier ordinaire. La Médecine universelle a donc cette efficace de soi-même ; mais elle en aura une plus grande si on y ajoute un certain ferment métallique par le moyen duquel les herbes ont plus de vertu. Si on leur ajoute un ferment d’or, les herbes n’auront, pas seulement les vertus de l’or, mais leurs feuilles seront marquées comme de petites taches d’or, qui seront très agréables à voir. Si le ferment est d’argent les herbes en auront les vertus, & seront bigarrées de petites marques d’argent. Par ce moyen les herbes soulageront merveilleusement le coeur & le cerveau, leur communiquant les vertus desdits ferments, savoir d’or & d’argent. Si les personnes puissantes prenaient soin d’élever & de cultiver de telles herbes dans leurs jardins, il est assuré qu’ils en recevraient de grandes commodités pour leur santé. Car sans parler de leur admirable beauté qui réjouit la vue, & de leurs vertus particulières, elles ont cet avantage qu’on s’en peut servir au lieu de mon or potable, dont quelques personnes de qualité pourraient avoir conçu quelque horreur, à la persuasion de leurs Médecins ignorants, lesquels sont si stupides qu’ils condamnent les vertus de ces remèdes illustres, & tâchent par leur médisance d’en détourner leurs maîtres. S’ils usaient donc de ces herbes au lieu de mon or potable, ils seraient exempts d’inquiétude, & par le moyen de ces végétaux jouiraient de la merveilleuse efficace de l’or potable pour la conservation & recouvrement de leur santé.</span></li><li><span lang="FR">Non seulement avec l’aide des végétaux, mais encore des animaux le susdit or potable peut être mis en usage très utilement pour le soulagement du genre humain. Ce qui s’exécutera en a manière suivante. Il faut nourrir quelque temps les poules d’avoine, orge, froment ou autre grain macéré dans la liqueur de cette médecine universelle, étant ainsi nourris elles convertiront en leur substance, ces vertus médicinale, & la chair en sera beaucoup meilleure que celle des autres. Si on a soin d’en amasser la fiente & de la mêler avec le sable pour y semer des herbes, elles en deviennent meilleures, d’autant qu’elles s’approprient & convertissent en leur suc, les restes de la liqueur que les poules n’avaient pas consumées, & converties en leur substance. De sorte qu’il ne se perd rien de cette liqueur, mais tout y est grandement utile. En vérité cette transplantation de la médecine universelle, en végétaux, minéraux & animaux, est tout à fait admirable, & les personnes de qualité les plus délicates, s’en peuvent servir en toute sûreté : car voyant que cette médecine loin de nuire aux herbes & aux poules ou poulets, leur communique plus d’efficace, ils croiront sans doute qu’elle doit être aussi profitable aux hommes les plus délicats. Si cette médecine est douée d’une si grande vertu, qu’elle est capable de transmuer dans l’espace de quelques heures un minéral vénéneux tel que le mercure, comme nous verrons bientôt ; certes il faut qu’elle soit tout à fait exempte de venin ; vu que la malignité d’une chose ne corrige point celle de l’autre, mais plutôt la gâte & la rend pire. D’où l’on voit aussi clair que le jour que cet or potable, loin de participer de quelque malignité, est une très salutaire médecine pour toutes choses. S’il se trouve quelqu’un qui n’en veuille rien croire, ou qui ne le puisse pas comprendre, je ne saurais pas lui donner d’autre lumière, ayant proposé ceci avec sincérité. S’il y a quelque chose de mieux, qu’il le débite sans mépriser ce qu’il n’entend pas, afin de ne pas prostituer sa renommée, avec l’imposteur Farnel, & de s’exposer à la risée publique. Je suis bien aise que les autres sachent plus que moi, & je n’ai point de honte d’apprendre quelque chose d’autrui : mais, j’estime être semblable à Farnel le Menteur un ignorant lequel censure mes écrits par envie, sans pouvoir rien mettre au jour, qui vaille mieux. Je ne crois pas que les compagnons de son ignorance veuillent désormais facilement montrer leurs oreilles d’âne, d’autant que leur porte-enseigne a été si malmené, qu’il commerce à s’abstenir de telles folles & malicieuses entreprises.</span></li><li><span lang="FR">Si ce n’est que peut-être il sortit des ténèbres quelque nouveau Farnel ou Erostrate lequel veuille s’acquérir de la réputation par ses crimes; mais j’espère qu’il aura la même récompense que les autres, à savoir la honte & le malheur. Ils doivent être comparés à ce ver qui a tant de pieds dont j’ai fait mention dans la seconde partie de ma Pharmacopée Spagyrique.</span></li><li><span lang="FR">Ce verre vit pas comme les autres de terre, ou d’herbes, mais il cherche les autres vers gras dans la terre, il s’attache à eux en les mordant, & par le trou qu’il leur fait il suce toute leur graisse, & dont il devient si gras qu’à peine peut il ramper, quoiqu’il ait quantité de pieds. Au Printemps on le voit fort maigre ; l’Été il s’engraisse du suc qu’il tire des autres vers sans pied, & ne sort jamais de-dessous la terre, si ce n’est que quelqu’un de ces vers sans pied ait la force de le sortir, & de lui faire voir le jour afin de ce dépêtrer de lui & de sa morsure. Car quoique ce ver qui n’a point de pied soit dix fois plus grand que l’autre, celui-ci néanmoins lui est si fortement attaché par sa morsure que jamais il ne le quitte, sinon quand il est attiré sur terre. Car d’abord qu’il paraît au jour, & qu’il voit quelqu’un, il lâche le ver, & se remet sous terre, où il cherche un autre ver pour le tourmenter, & lui sucer le sang. Le premier étant délivré & presque partagé de la morsure, se recache sous la terre, & se remet par sa propre force. J’ai souvent remarqué de mes propres yeux le combat de ces insectes, & ayant pris ce ver cruel méchant je l’ai écrasé. Mais j’ai dit, jamais cette forte de vermine ne voit la lumière, s’ils ne sont tirés par les vers auxquels ils s’attachent en les mordant,</span></li><li><span lang="FR">Si donc cette vermine à plusieurs pieds se nourrissait de terre comme les autres, & laissait en paix les vers, qui n’ont point de pied, jamais elle ne serait connue, & personne n’en ferait mention. Mais blessant les vers par sa morsure elle manifeste sa malice, & s’acquiert une fort mauvaise réputation. On lui donne le nom de sangsue, qui serait très convenable à Farnel : car comme ce ver avide de sang sans avoir été attaqué par l’autre, le tourmente sous terre jusqu’à ce qu’il le contraigne de sortir au jour : De même Farnel m’a provoqué. S’il se fut contenté de substituer honnêtement, il ne m’aurait pas sucé le sang par sa morsure, venimeuse & je n’aurais pas été contraint de le produire au jour avec ses méchantes actions. Qui aurait jamais connu Farnel s’il ne m’avait attaqué par une horrible perfidie, s’il ne m’avait chargé de mille Calomnies, s’il ne m’avait ôté de la tranquillité où j’étais pour me jeter dans l’inquiétude, & me faire un dommage très considérable ? Comme donc ce ver qui suce le sang fait voir sa cruauté ; comme aussi la propriété des autres vers innocents se manifeste : de même les noires actions de Farnel montrent sa malice extraordinaire. Qui aurait jamais pensé que le ver eut un suc si salutaire, s’il n’avait su qu’ayant été blessé par l’autre, il a la propriété de se remettre par son propre suc ? Si Farnel n’eut pas témoigné d’en vouloir à ma personne & à mes biens, s’il m’eut laissé en repos, sa malice & sa bonté n’auraient pas été connues de tout le monde. Personne n’eut su que c’était un perfide, un voleur, un assassin. Et d’ailleurs personne ne m’eut demandé tant & de si rares secrets que Farnel m’a contraint de révéler par ses calomnies. Ainsi il n’y a rien au monde de si méchant & de si pervers qui ne serve à quelque bien. Si le ver dont nous avons souvent parlé, n’attaquait pas l’autre ver innocent, il ne ferait pas en sorte que la nature d’icelui qui est très salutaire. Farnel m’a attaqué & m’a injurié : il m’a donné occasion de lui répondre & de me défendre, dont beaucoup de secrets ont été mis en lumière. Jamais je n’eusse manifesté la connaissance que j’ai des choses naturelles, & me serais tenu caché comme, le ver, si Farnel qui est une vraie sangsue, ne m’eût ôté de mon repos par sa morsure venimeuse. Que personne ne prenne en mauvaise part cette comparaison qui est convenable à mon propos ; & je ne doute point que plusieurs ne s’étonnent que je parle si clairement de choses si importantes. Il a fallu que je me sois manifesté, autrement le peuple grossier & ignorant, se serait imaginé que Farnel eut été victorieux au lieu qu’il s’est taché d’une infamie éternelle. Tellement qu’un chacun connaîtra sa malice & sa perfidie abominable qui l’ont porté à se moquer de mes écrits, & qu’au contraire j’ai travaillé pour mon prochain. Je n’ai pas voulu passer ces choses sous silence, j’ai cru les devoir découvrir à tout le monde.</span></li><li><span lang="FR">Quant à mon Or potable, j’espère qu’il servira de médecine à beaucoup de gens de bien, qu’il me donnera beaucoup de force, & qu’il servira de poison à tous mes ennemis & diaboliques Farnéliens. Car de même que la Cigogne tue les crapauds, serpents & autres insectes venimeux; ainsi cette médecine détruira tellement la race des Farnéliens, qu’il n’en restera pas un seul vestige.</span></li><li><span lang="FR">Or afin que personne ne s’étonne ou ne juge absurde de ce que j’écris que mon Or potable donne une nature d’or aux herbes naissantes, je trouve à propos de le confirmer par de véritables Histoires. On lit dans les Chroniques d’Hongrie & de Transylvanie que la terre de ces régions ayant partout dans les montagnes une nature d’or, dont les Mineurs ont tiré une grande quantité depuis mille ans en çà, lequel a été fondu & monnayé, il s’y est souvent trouvé des vignes, desquelles non seulement les feuilles, mais les raisins étaient comme si on les avait dorés.</span></li><li><span lang="FR">Ce n’est point un conte de vieille, mais une chose très véritable, au rapport de plusieurs personnes qui demeurent en ces pays-là. Il y a plus de six ans qu’habitant dans la Franconie il m’arriva qu’une vigne aux racines de laquelle j’avais mis de l’or réduit en son premier être, porta des pépins dorés. Ce que j’ai raconté plus au long dans le traité de la Consolation des Navigants. Dernièrement un Gentilhomme de Hongrie, m’assura que proche de Cremnis ville des montagnes d’Hongrie, un villageois trouva un morceau d’or corporel plus long qu’une aulne, lequel était né d’une pierre & était alentour d’icelle. Et ce Gentilhomme m’en donna un petit morceau par curiosité. Mais quand ces histoires ne seraient pas véritables, comme elles sont, néanmoins ce que j’ai attribué à mon or potable, est la pure vérité.</span></li><li><span lang="FR">Je ne puis donner d’autre raison touchant ces, feuilles & ces raisins dorés, sinon qu’en ces régions la terre est imprégnée de vapeurs d’or ou du premier être de l’or, n’étant pas encore endurci & coagulé, & que cette pluie d’or étant, menée avec la pluie s’insinue & pénètre dans les racines de la vigne, desquelles elle monte dans les branches & dans les raisins, où elle se rend visible.</span></li><li><span lang="FR">Il en arrive de même à mon or potable, lequel étant semblable à quelque or spirituel, s’il est dissout par de l’eau commune de pluie, & mené avec elle, comme le sable où l’on sème des végétaux, s’il est humecté de cette liqueur, il est attiré par les végétaux lesquels tirent leur nourriture du sable, & en étant attiré il les rend participantes de la nature de l’or ; ce qui se voit par expérience.</span></li><li><span lang="FR">De ce peu que je viens de dire chacun pourra aisément comprendre que mon or potable est la souveraine médecine des végétaux ; qu’il soit aussi celle des minéraux nous le montrerons en peu de preuves, mais qui sont claires & évidentes.</span></li><li><br /></li><li><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><i>De l’usage de mon Or potable en la correction des minéraux.</i></span></span></li><li><span lang="FR" style="font-weight: normal;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif" style="font-size: small;">Quant à l’amélioration des minéraux , mon or potable est tel qu’il donne des marques très assurées de la possibilité, à ceux qui recherchent la transmutation des métaux par la voie sèche & par la voie humide.</span></span></li><li><span lang="FR">Premièrement il faut savoir, que ledit or potable étant conduit à la perfection qui m’est connue, est semblable à l’eau claire & nette, qu’il pique la langue d’une saveur chaude ignée, & qu’il exhale une odeur soufreuse, mais agréable.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Quelqu’un dira qu’une eau claire de cette sorte ne peut pas avoir beaucoup de force, & demandera pourquoi on l’appelle, or potable, vu qu’il devrait plutôt être rouge ou jaune ? Je réponds que la rougeur ne se voit pas étant cachée dans la blancheur durant sa tendre jeunesse, mais qu’elle se manifeste avec lui parvenant à un plus grand âge par le moyen du feu, & qu’elle fait voir sa beauté avec plus de force, d’efficace : Car voici comme parlent les Philosophes : </span><span lang="FR">Si vous ne blanchissez pas notre or, vous ne le pourrez pas rougir</span><span lang="FR">, & en autre lieu, </span><span lang="FR">si quelqu’un sait détruire l’or, lequel ne soit plus or, celui-là sera parvenu à un grand secret</span><span lang="FR"> ; & derechef ailleurs, </span><span lang="FR">Notre or n’est pas un or vulgaire, mais un or en puissance, non en forme</span><span lang="FR">. Toute la troupe des Philosophes est pleine de telles paroles, par où l’on démontre exactement que le vrai or potable ne doit pas être rouge à la vue d’abord, mais qu’il en mérite le nom, pourvu que cette force & efficace rouge soit cachée dans son principe intérieur. Car si la blancheur ne couvrait pas la rougeur, jamais il ne deviendrait rouge. Mon or potable étant coagulé & réduit en stabilité par le feu, se change en pierre de couleur de feu, & ne rend pas l’or corporel dans la fonte, sinon qu’on lui ajoute un corps métallique, il se retire en or spirituel & philosophique, afin qu’i1 devienne corporel.<o:p></o:p></span></span></li><li><span lang="FR">Mon or potable est un lait virginal, lequel est coagulé par une petite chaleur. Etant coagulé il passe en sang de dragon, lequel étant coagulé doit faire une constante salamandre. Je ne l’ai vraiment jamais encore préparée, ni n’en ai trouvé l’occasion ; mais me contentant de mon lait virginal comme d’une très bonne médecine universelle, j’attends avec patience ce que la bonté divine m’accordera pour l’avenir.</span></li><li><span lang="FR">Pour montrer donc que mon or potable est aussi le remède des minéraux, qu’il les corrige & les perfectionne en or, je mettrai ici quelque façons de l’exécuter, tant par la voie sèche, que par la voie humide.</span></li><li><span class="Apple-style-span" style="line-height: normal;"><i>La manière d’éprouver par la voie humide, si mon Or Potable est le vrai or volatil philosophique.</i></span></li><li><span lang="FR">Prends de mon or potable une once. Souviens-toi que le verre doit être rond dans le fond, soit que ce soit une par celle de quelque petit matras ou fiole, afin que le mercure se puisse assembler en un globe au fond, puis mets dans le sable le verre avec l’or potable & le vif-argent jusqu’à la hauteur de la liqueur, fais-le chauffer l’espace d’une heure, tant que le phlegme étant exhalé l’or potable se réduise en sel blanc. Cela fait jette derechef sur ce sel blanc autant d’eau de pluie, qu’il a perdu en cuisant ; ou bien rempli le verre d’eau de pluie jusqu’où il était plein d’or potable, afin que se reposant un peu sur ce sel, ce sel étant dissout elle se convertisse en cet or potable ; ayant les mêmes couleur, saveur & autres qualités & versez dessus qu’il avait auparavant. L’or potable étant versé, le mercure se trouve dur & fixe dans le fond comme de bon or, de la même grandeur qu’il a été mis dans le verre. Remarque bien que si par erreur le vif-argent n’a pas été assez teint, ni conduit au degré qu’il faut, & qu’il soit devenu aucunement noir, il le faut ôter du verre, le mettre dans un petit creuset, & le bien faire rougir au charbon, afin qu’il reçoive la couleur convenable de l’or, répondant au meilleur or des Ducats, lequel sera constant dans les examens. Quant à cet or potable qu’on a employé pour la coagulation du mercure, il peut être souvent employé au même usage, avec cette précaution toutefois, qu’il faut toujours prendre moins de vif argent la seconde fois que la première ; d’autant que l’or potable ayant été mis en usage par ces travaux successif perd peu à peu sa force & sa vigueur.</span></li><li><span lang="FR">Cette manière de coaguler le mercure petit être pratiquée aussi dans la coagulation des autres minéraux & métaux, pourvu qu’ils soient réduits en feuilles très déliées, car étant trop épais ils ne peuvent pas entièrement être digérés par l’or potable en si peu de temps pour atteindre un juste degré de perfection ; mais ils demeurent crus au-dedans, & c’est à quoi il faut bien prendre garde. Si ce travail est dûment exécuté, les métaux sont transmués en vrai or, selon la grandeur, la figure & la forme qu’ils auront été mis, l’un toutefois plutôt & plus commodément que l’autre, selon qu’il a plus d’affinité avec l’or : N. B. si le métal n’étant pas bien traité, était encore noir quand on l’a ôté de l’or potable, il le faut bien rougir au feu, afin qu’il prenne la couleur d’or. Celui qui doutera, le doit mettre dans le plomb & le purger par la coupelle, afin qu’il soit certain d’avoir de bon or, & qu’il soit délivré de tout scrupule. Car le saturne & l’antimoine n’ôteront rien à un tel or, ce que l’examen fera voir clairement</span></li><li><span lang="FR"><br /></span></li><li><span lang="FR"><i>La manière de faire l’épreuve par la voie sèche, comment les métaux imparfaits sont transmués par mon Or Potable.</i></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Prenez une once de mon or potable ou lait virginal, & l’ayant mis dans un vaisseau de verre, & dans du sable chaud, fais-en évaporer toute l’humidité, tant qu’il reste demie once de sel blanc. Mets ce sel dans un creuset avec </span><span lang="FR">3</span><span lang="FR">j ou 3</span><span lang="FR">b</span><span lang="FR"> d’argent mis en lame, ou de cuivre, ou de fer : Pour l’étain & le plomb, ils n’ont pas besoin d’être mis en lame. Mets le creuset avec le sel & le métal dans les charbons : Le sel étant promptement fondu comme de la cire, pénétrera bientôt tout le métal, & le changera en or, ce qui se fait en un quart ou pour le plus en demie heure. Le sel étant versé hors du creuset, on y trouve la lame du métal, avec la même figure &quantité qu’elle avait quand elle y a été mise, & entièrement changée en pur or, L’étain & le plomb comme étant de facile fonte sont fondus en grains qui ont la nature du pur or. Si le creuset est trop échauffé par l’excessive véhémence du feu, il se peut faire aussi, que l’argent, le cuivre, & le fer s’en aillent en grains ; ce que je n’ai pas voulu céder aux studieux & amateurs de l’Art.<o:p></o:p></span></span></li><li><span lang="FR">Voila les deux façons d’examiner mon or potable par la voie sèche & par la voie humide, desquelles si tu te sais bien acquitter, tu ne seras point trompé dans ton dessein. Or je n’assure pas que cette transmutation soit lucrative, & j’ai ci-devant ajouté que je ne révélais tout ceci que pour montrer la possibilité de l’art. Car quoique cet or soit véritable & qu’il souffre tous les examens accoutumés, néanmoins il n’apporte aucune utilité, d’autant que l’or potable avant qu’il acquière ce degré de vertu susdite, coûte plus que ne vaut l’or qui a été fait par son moyen. </span></li><li><span lang="FR">Et même quand cela apporterait quelque utilité, celui-là toutefois ferait mal qui emploierait une médecine si royale pour avoir si peu d’or, puisqu’on en peut avoir d’ailleurs, ce serait un péché honteux de consumer un remède si excellent pour un peu d’argent qu’on en tirerait; aussi ne l’ai-je pas enseigné à ce dessein, afin qu’on s’en serve à faire de l’or mais pour faire connaître visiblement à tout le monde qu’il se rencontre encore aujourd’hui des hommes, auxquels Dieu a donné l’industrie de préparer d’excellents médicaments. Je ne porte point envie aux autres, s’ils apprennent quelque chose de mes écrits, & s’ils trouvaient occasion de pousser l’ouvrage : Mais je ne veux pas que l’impie s’imagine qu’il a trouvé ici un moyen d’exercer sa méchanceté. Dieu sait bien ce qu’il doit faire en cette rencontre, & non pas à notre fantaisie. Pour la vérité que j’écris, je suis en pouvoir d’en faire la démonstration à toute heure, à quoi je m’arrête.</span></li><li><span lang="FR">Je puis bien conjecturer aisément que mes écrits seront censurés par divers jugements, mais je ne le puis empêcher, ni ne m’en soucie, ayant cette consolation d’avoir écrit la vérité, & de la pouvoir défendre en présence de tout le monde. Je sais bien aussi qu’on me pourra objecter que mon or potable n’est qu’une simple solution de l’or commun, laquelle étant jointe aux autres métaux rend l’or qui a été précipité par lesdits métaux, & qui retourne en son premier corps ; de sorte que ce n’est pas un vrai or potable, ni cette transmutation. une véritable transmutation de l’or. Pour réfuter cette objection, je demande ; si l’or corporel commun peut être dissout sans quelque corrosif ? Car ce mien or potable n’a point de corrosion, & c’est une eau ignée tout à fait contraire aux corrosifs, vu que ce n’est autre chose que du nitre fixé, ou du sel sulfureux, avec lesquels l’or commun n’a aucune familiarité, & ils n’ont point assez de, force pour le dissoudre. Si même il se pouvait faire que le corps de l’or commun fut dissout par ces sels fixes, & que mon or potable fut dissout dans une telle solution, il faudrait nécessairement que cette solution d’or prit une couleur jaune ou rouge. Mais il n’en est pas de même de mon or potable, vu qu’il est si clair & net qu’il passe l’eau de fontaine en splendeur & transparence. Joint que la solution de l’or corporel teint les ongles, les mains & les cheveux de couleur noire, ce que ne fait pas mon or potable, & partant il mérite le nom d’or philosophique. Car tous les Philosophes qui ont été les véritables possesseurs de la médecine universelle confessent en termes exprès : Que ni leur or, ni la solution d’icelui, ne teignent les mains d’aucune couleur. Et c’est par cette marque qu’ils distinguent l’or vulgaire d’avec l’or philosophique. De là il s’ensuit nécessairement que mon or potable a été préparé avec l’or philosophique, puisqu’il ne teint les mains d’aucune couleur.</span></li><li><span lang="FR">Or je veux bien que la solution de l’or vulgaire n’ait pas été faite par le moyen de quelque menstrue corrosif, comme la mienne ne l’est pas. Toutefois dans la digestion elle ne teindrait pas & ne transmuerait pas les métaux imparfaits & le vif-argent du commun ; mais, à la façon de toutes les autres solutions, elle couvrirait seulement la superficie d’iceux de la couleur de l’or précipité ; telle que se peut préparer une poudre avec l’or commun, dont j’ai décrit la manière. Lorsque l’argent en est couvert, il est aussi bien doré, que s’il l’avait été avec du vif-argent commun & avec de l’or : Il n’y a donc que la superficie qui est dorée, mais l’argent ne se change point & demeure en son premier état. Ainsi l’or étant dissout dans l’esprit de sel dore la superficie de quelque fer que ce soit avec l’assistance du vitriol de Vénus ; mais le fer retient sa nature & sa propriété. Si on verse abondamment de l’eau dans cette solution, & qu’on y mette de l’étain, du plomb, du fer ou du bismuth, l’or étant précipité par une eau corrosive a accoutumé de d’attacher au métal comme à une éponge poreuse. Et aussitôt que vous remuez l’eau, l’or précipite qui ressemble à du limon trouble & grossier se disperse dans l’eau, & le métal qui a été mis reste comme il était auparavant sans aucune transmutation.</span></li><li><span lang="FR">Il est constant que si le corps entier des métaux imparfaits prenait la teinture par le moyen de la solution de l’or commun, ce qui est impossible, certainement si on frottait la superficie des métaux & principalement de la Lune, de cette solution, l’extérieur en paraîtrait doré ; ce que ne fait point mon or potable ; mais si on en frotte de l’argent, il le varie d’autant de couleurs qu’il en parait dans la queue d’un Paon ; tellement qu’on ne les peut effacer qu’avec difficulté, ce qui est une preuve indubitable de l’excellence de mon or potable, qui est le vrai or des Philosophes.</span></li><li><span lang="FR">Si on me faisait d’autres objections je les pourrais aisément détruire, mais je ne crois point qu’il y ait personne si téméraire qui se veuille opposer à des choses généralement approuvées, à moins que de pouvoir apporter quelque chose de mieux. Que s’il se trouve quelqu’un qui apporte quelque chose de mieux, il aura aussi connaissance de ce que je dis, & ne le méprisera pas. L’ignorant ne fait aucun discernement des bonnes choses. Témoin Farnel dont sous avons parlé jusqu’à nous dégoûter; Quiconque doutera de ceci qu’il en faite l’expérience ; que s’il refuse de la faire, qu’il s’abstienne de porter jugement de moi, de peur d’être soumis aux jugements des autres qui le déclareront un vrai sot & ignorant. C’est assez pour les sages ; les fols ne profitent jamais de la doctrine.</span></li><li><span lang="FR">Que les ignorants donc disputent & jugent mal tant qu’ils voudront de mon or potable, je leur répète toujours cette même chanson : si vous avez quelque chose de meilleur, produisez-le, & le soumettez aux examens requis, sinon tairez-vous, & ne méprisez pas ce que votre entendement grossier ne saurait comprendre.</span></li><li><br /></li><li><span lang="FR"><i>De l’usage de mon Or Potable en la Médecine.</i></span></li><li><span lang="FR">Quel besoin est-il que je publie les admirables vertus de mon or potable dans la médecine ? Je ne pense qu’il soit nécessaire d’en composer un grand volume : car cela nuit plutôt que cela ne profite. Et l’on a une telle maladie d’écrire, qu’ on attribue quelquefois à un méchant vin brûlé les vertus qu’a peine attribuerait-on à l’or potable. Il est fort assuré, que parfois dans une chose vile & abjecte, il y a plus de vertu cachée que dans les choses les plus précieuses ; mais comme chacun ne fait pas discerner le vrai d’avec le faux & qu’il est contraint d’ajouter foi à ce qu’il entend dire, il est impossible qu’il ne se trompe souvent, & qu’il ne prenne le bien pour le mal ; à quoi l’examen sert de remède, pour la recherche de la vérité.</span></li><li><span lang="FR">Si je voulais décrire soigneusement les forces de mon or potable, il me faudrait composer un grand volume, ce que je ne dois pas faire en ce lieu, mais bientôt je mettrai en lumière un Livre où j’en traiterai, & de plusieurs autres de mes médicaments, sous le titre de la Pharmacopée de Glauber. Ici je dirai brièvement l’usage de mon or potable.</span></li><li><span lang="FR">Puis donc que mon or potable, comme je l’ai souvent répété, est un feu concentré, réduit en forme liquide ; & que toute fois essence est semblable à un feu tendre, pénétrant, sans, flamme, chacun, peut aisément conjecturer à quoi il est propre dans la médecine.</span></li><li><span lang="FR">De tous les éléments le plus pur, le plus subtil, le plus pénétrant & le plus, efficace est le feu, c’est ce que tout le monde avoue. Car la force du feu, qui est la chaleur, pénètre les corps les plus épais comme sont les métaux & le verre ; Il n’y a rien qui lui puisse fermer le passage, l’eau, la terre, & l’air, sont facilement repoussés. Dieu tout puissant est comparé au feu, de qui toutes choses reçoivent l’esprit & la vie, sans qui rien ne peut vivre ni se mouvoir, toutes choses étant dures, mortes & froides sans lui, comme il se voit par les corps des hommes & des autres animaux, lesquels pendant qu’ils sont en vie, sont toujours chauds, & quand ils sont morts, ils sont plus froids que la glace.</span></li><li><span lang="FR">Pendant que cette étincelle de vie est entretenue par les aliments convenables, elle dure en sa vigueur dans les animaux ; mais aussitôt qu’elle commence à manquer de nourriture, elle fait comme une lampe qui s’éteint à faute d’huile. Puis donc que la vie de l’homme n’étant qu’un vrai feu se soutient par le boire, & par le manger, comme la lampe, laquelle sans l’huile & sans l’air qui est nécessaire à l’entretien du feu & de la vie, ne peut conserver sa lumière. Quelqu’un pourrait demander pourquoi les hommes sont si aisément attaqués de maladies, vu qu’ils ne manquent pas de bonne nourriture ? Je réponds à cela, que les humeurs grossières, crues, & tenaces, bouchent les, passages aux esprits & à la chaleur de vie ; tellement que cette pourriture lui manquant il faut qu’elle en soit dépouillée. Pour nous servir toujours de la comparaison de la lampe allumée, oui voit que la mécher ou lumignon étant environné des fèces d’une huile impure, ne reçoit rien qui la puisse faire brûler, au contraire il est cause qu’elle se meurt quoiqu’il y ait assez d’huile. Ainsi quoiqu’on mette au pied d’un vieil arbre beaucoup de fumier, la végétation n’est pas perpétuelle ; mais enfin toutes choses meurent. Les humeurs crues, grossières, & tenaces qui se mêlent dans les racines & leur ôtent le passage de la pourriture, sont cause de la mort aux plantes, comme aux hommes & aux lampes, en la manière susdite.</span></li><li><span lang="FR">Dieu a voulu donner un tel ordre à toutes choses qu’ayant leurs causes naturelles, elles tendissent toutes à leur fin, & courussent à leur destruction, afin qu’il n’y eut rien de stable & de consistant que l’éternité.</span></li><li><span lang="FR">L’eau la plus claire passant par des canaux & par des conduits de bois les remplit enfin de limon par succession de temps, les rétrécit, & se bouche elle, même le passage. C’est ce que fait l’eau claire & froide des fontaines. Pour la chaude elle va bien encore plus vite, comme il se voit aux bains sulfureux, où il faut très souvent ouvrir & nettoyer les canaux & aqueducs, afin que l’eau puisse librement couler, mais cela arrive encore plus vite en ces eaux chaudes, lesquelles venant à se refroidir laissent des fèces dans les vaisseaux & les bouchent. Il en arrive le même dans les vaisseaux ouverts, lorsqu’une eau claire est souvent échauffée, & autant de fois refroidie : car enfin aux parties intérieures du vaisseau s’attache un limon tenace, lequel par longueur, de temps se convertit en une dure pierre. Si l’eau de fontaine la plus claire & transparente fait ce que nous venons de dire, que pensez-vous que doivent faire celle qui est trouble, grossière & limoneuse de sa nature ? C’est par cette raison que non seulement les vins nouveaux envoient au fond du tonneau leurs fèces, & attachent leur tartre aux côtés, mais encore les vins vieux en font de même, quoique non pas en si grande quantité.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Aussi lorsque les hommes boivent des liqueurs troubles, il arrive nécessairement que leurs parties internes étant remplies des fèces leur ôtent la nourriture de la vie, comme l’huile grossière ôte celle de la lumière à la lampe. Car tout ce que les hommes mangent & boivent tous les jours, bouche enfin par succession de temps les passages des viscères & privent le feu vital de sa nourriture. Plutôt donc cette nourriture de vie est-elle ôtée, & plutôt s’éteint la lumière ou feu vital, & plutôt s’approche & se rend maîtresse la mort froide & ténébreuse. Ce qui a donné lieu aux vieux proverbes : </span><span lang="FR">Mange choses cuites, bois choses claires, & dis la vérité pour vivre longuement</span><span lang="FR">. Quelqu’un dira : j’éviterai donc les boissons troubles, je ne mangerai rien qui ne soit bien cuit & bien apprêté, afin de jouir heureusement d’une longue vie. Cela va fort bien, vu que pour la conservation de la santé, il n’y a rien de meilleur que de vivre sobrement, & d’éviter les viandes & boissons crues & grossières : mais il ne s’ensuit pas pour cela qu’on ne soit enfin sujet aux maladies & à la mort. Car il n’y a point de viande si bien cuite, ni de boisson si claire, qui n’apporte avec soi les fèces cachées, dont par longueur de temps les vaisseaux intérieurs ne soient remplis & bouchés, d’où viennent les maladies, comme nous avons montré par l’exemple de l’eau de fontaine la plus claire & la plus nette. De même les arbres qui sont au sommet des montagnes les plus hautes, quoiqu’ils se nourrissent d’eau de pluie très claire, sont néanmoins contraints de mourir ; la nourriture leur étant ôtée parce que les passages des racines sont bouchés.<o:p></o:p></span></span></li><li><span lang="FR">Je ne veux pas dire qu’un chêne ou autre arbre sauvage qui n’est nourri que de l’eau de pluie & des feuilles, qui tombent tous les ans ne dure plus longtemps, qu’un arbre fruitier lequel dans les vergers est cultivé avec grand soin. Car on sait que souvent un chêne dure jusqu’à mille ans, là où un arbre bien cultivé à peine durera-il cent ans. Ce qui doit être attribué à la différence de nourriture. Les cerfs vivants dans les forêts & les corbeaux dans l’air, peuvent vivre au-delà de cent ans ; mais s’ils sont privés, quoique parfaitement bien nourris, ils ne passeront pas cinquante ans. Il est très constant & manifeste que si les hommes ne vivaient que de pain & d’eau, ils allongeraient leur vie de beaucoup d’années, au lieu de vivre délicatement ; personne néanmoins ne s’en soucie, & l’on aime mieux vivre délicieusement, ce qui charge la nature, cause des obstructions dans les entrailles ; & par conséquent les maladies. Un arbre qui est trop engraissé de fumier, attire une humeur qui bouche les racines, les empêche d’envoyer de la nourriture au tronc & aux branches, ce qui cause la mort. Mais direz-vous que faut-il donc faire ? Si les obstructions causent les maladies, n’y a-il point de remède pour les prévenir ou pour les ôter ? Je dis que l’un & l’autre sont possibles, qu’on les peut prévenir, & les ôter entièrement, par des remèdes amis de la nature, & contraires aux choses qui engendrent les obstructions. Car les humeurs froides, impures & tenaces, doive n’être atténués, incisées, ouvertes par des remèdes chauds, pénétrants, & ignées, ce que l’expérience nous a enseigné il y a très longtemps. Les plus assurés & les plus efficaces de tous ces remèdes sont l’esprit volatil de sel commun, ou de vitriol qui ne soit pas corrosif, l’esprit volatil de tartre cru ; l’esprit de nitre & de sel armoniac, & autres semblables esprits ignées qui sont très propres à chasser ces obstructions.</span></li><li><span lang="FR">Or d’autant qu’ordinairement ces esprits volatils n’attaquent & ne résolvent que les obstructions récentes & qui ne sont pas encore confirmées, mais ils n’ont pas assez de force pour vaincre chasser celles qui sont invétérées, lesquelles désirent des médicaments qui leur ressemblent & qui soient fixes. C’est de quoi tous les experts Médecins tombent d’accord, & toute la finesse de la Médecine consiste à pouvoir chasser non seulement les nouvelles, mais les vieilles obstructions. Les herbes & choses semblables n’en peuvent point venir à bout, vu que personne n’en peut être guéri. Car après que le malade s’est longtemps servi de remèdes palliatifs, après avoir avalé beaucoup de potions, la mort vient enfin l’enlever, laquelle il eût néanmoins évité par quelque bon remède. Comment se pourrait-il faire qu’une médecine froide, grossière, crue, & mal préparée, pût emporter des humeurs froides, grossières, & les pût avoir, échauffées incisées & ramollies ? Ce serait la même chose que si quelqu’un voulait faire fondre un morceau de glace avec un autre morceau de la même glace, au lieu de se servir de quelque chose de chaud. C’est pourquoi pour échauffer, exténuer & emporter ces froides & tenaces obstructions, il faut user de quelque médicament ignée, vif & pénétrant, & bannir les sirops, conserves & juleps comme choses froides, mortes & aqueuses.</span></li><li><span lang="FR">Je ne puis considérer sans étonnement que les hommes fassent si peu d’état de la vie par une pure ignorance. Mais cet aveuglement se trouve surtout en ces pauvres idiots qui sont obligés de croire tout ce qu’ils entendent dire, & s’abandonnent entièrement au temps & au hasard. A quoi Dieu peut-être remédiera un jour par sa bonté.</span></li><li><span lang="FR">Nous concluons donc, & nous arrêtons que la principale cause de la mort sont les humeurs grossières, visqueuses, lesquelles occupent peu à peu les viscères, les bouchent, & ôtent sa nourriture à l’humide radical, & enfin après avoir débilité le feu vital, l’éteignent entièrement.</span></li><li><span lang="FR">Pour les ôter & les dissiper, il n’y a point d’autre remède que de tenir ouverts & nets, les passages & conduits des viscères internes, ou de les ouvrir s’ils sont déjà bouchés.</span></li><li><span lang="FR">C’est à quoi est propre mon or potable, & il n’y a point de médecine qui le puisse mieux faire. Car c’est une essence subtile, ignée & pénétrante de sa nature, échauffant les choses froides, atténuant les grossières, incisant les visqueuses, consumant & desséchant toutes les humeurs ; de sorte qu’étant mises en usage elle empêche & prévient toute sorte d’obstructions, ramollit & incise celles qui sont déjà formées. Joint qu’elle surpasse tous les autres remèdes à fortifier l’esprit vital, & à le conserver en son entier, & par conséquent digne d’être, estimée & appelée le centre concentré de tous les médicaments. Car toutes les vertus qui sont éparses dans les végétaux, animaux, & minéraux, se trouvent concentrées en cette médecine & lui acquièrent justement le titre de Médecine universelle, laquelle ne surpasse pas seulement les autres en promptitude d’opération quant à la guérison du corps humain, mais encore quant à la correction & amélioration des végétaux & des minéraux.</span></li><li><span lang="FR">Que si elle n’avait, ces excellentes vertus que pour les maladies des hommes, & qu’elle ne fit rien sur les végétaux & minéraux, elle ne pourrait pas mériter le nom de Médecine universelle, & ne serait mise qu’au rang des remèdes particuliers comme n’étant capable que de remédier aux maladies des animaux seulement.</span></li><li><span lang="FR">Il est vrai que les Philosophes attribuent à leur Médecine universelle la guérison de toutes les maladies du genre humain, & la correction des métaux imparfaits, & même la puissance de les transmuer en or parfait ; mais quant aux végétaux, ils n’en disent mot. Je ne sais pas pourquoi, & je ne crois pas nécessaire d’en déclarer la cause, vu qu’il me suffit de dire que la mienne passe plus outre & qu’elle fait le même effet sur les végétaux.</span></li><li><span lang="FR">Je veux toutefois qu’un chacun prenne bien le sens de mes paroles, & qu’il ne m’estime pas si simple, que je fasse comparaison de mon or potable, avec la grande pierre des Philosophes, laquelle convertit en pur or une grande quantité de métaux imparfaits, par le moyen de la projection. Car je n’attribue pas de si grandes vertus à ma médecine, je ne voudrais pas pourtant assurer, qu’avec le temps il ne s’en puisse tirer quelque chose de mieux. je n’ai pas encore atteint jusque là, & peut-être n’y parviendrai-je jamais. Cela n’est pas en ma puissance, mais en celle de Dieu qui le peut accorder à qui bon lui semble. Cependant je rends grâces au Père céleste pour ce grand don que je tiens de lui, moi qui suis indigne de ce royal enfant qu’il m’a donné. Or je ne sais pas si ce même Père divin voudra étendre sa grâce sur moi, afin de conduire cet enfant jusqu’à l’âge viril, & lui mettre la couronne d’honneur & de gloire. Cela dépend de lui qui peut tout donner & tout ôter selon sa volonté.</span></li><li><span lang="FR">Tout ce que j’ai mis ici par écrit est conforme à la pure vérité, & n’a d’autre fin que la gloire & l’honneur de Dieu, avec la manifestation de ses œuvres admirables. Puis ensuite la santé des hommes, afin que le talent que Dieu m’a confié produise des fruits convenables, & soit employé à l’avantage de mon prochain.</span></li><li><span lang="FR">Or les Philosophes attribuent à leur médecine la puissance de faire de toute sorte de pierres à feu des pierres précieuses de toutes couleurs ressemblant aux Naturelles. Quelqu’un en demandera autant de mon or potable, auquel je réponds derechef, que mon or potable est encore imparfait & dans son enfance, lequel étant parvenu à la perfection par le moyen du feu, sera peut-être un jour capable de faire le même effet. Dans l’état où il est à présent par mon industrie, dans un creuset couvert en trois heures de temps il se change en une pierre transparente rouge comme sang, & semblable à un rubis, duquel si l’on en jette un petit morceau dans du verre fondu, il le rend vert, jaune, bleu, ou noir, selon qu’il est jeté en plu grande ou moindre quantité, ou qu’il est plus longtemps conservé dans le flux. Que si il fait ce n’étant pas encore fixe ni mûr, on peut aisément conjecturer, ce qu’il fera lorsqu’il sera porté à une parfaite constance dans le feu.</span></li><li><span lang="FR">Au reste il teint de diverses couleurs en peu d’heures quelques espèces de cailloux blancs dans le feu, & change même le soufre en très bon or, c’est une vérité, laquelle me ravit en admiration sur tout ce que j’ai jamais ouï dire.</span></li><li><span lang="FR">Et je crois être à propos de déclarer comment cela est venu à ma connaissance. J’avais mis sur le sable quelques onces de mon or potable, lesquelles étaient dans de la porcelaine, afin que le phlegme étant évaporé, Je le pusse réduire en sel. La chaleur du feu s’étant trop augmentée en mon absence, une bonne partie de la liqueur sortit de la porcelaine par ébullition, & se répandit dans le sable. M’approchant pour voir ce qui était, je trouvai que la liqueur répandue s’était cachée dans le sable chaud. Ayant ôté le sable qui s’était assemblé en un corps avec l’or potable, & l’ayant mis dans un verre, j’y versai de l’eau de pluie, & je mis le verre sur le sable chaud. Je versais par après avec un entonnoir, l’eau qui avait attiré le sel ; & par ce moyen filtrant la liqueur qui était imprégnée du sel, & qui sans changer de couleur ni de saveur, était passée claire transparente, je la séparai du sable. Or je fus bien surpris d’étonnement, quand je vis que ce sable, lequel était blanc auparavant, était devenu comme rouge, pour ce que l’or potable teignait même le sable. L’ayant mis à examen dans la coupelle, il me rendit de l’or tout pur, ce qui me surprit encore davantage, car c’est une transmutation merveilleuse, dont je n’ai jamais ouï parler. Cela me persuade qu’un morceau de, cristal pourrait être digéré dans cet or potable en pierre précieuse, quoique je n’en aie jamais fait l’essai, que je ferai néanmoins, si Dieu me conserve la vie.</span></li><li><span lang="FR">Après le susdit essai je conjecturai que le sable où j’avais semé des herbes, & que j’avais arrosé de mon or potable, n’avait pas entièrement communiqué aux herbes les vertus & les qualités de l’or, mais qu’il en avait retenu la principale partie pour sa correction, & qu’il n’en avait donné aux herbes que la moindre. Cette conjecture ne me trompa pas; car me servant de l’occasion je trouvai la chose véritable. C’est pourquoi dorénavant je ne me suis plus servi de sable pour donner aux herbes les vertus & les propriétés de l’or, mais en sa place je me suis servi des raclures de bois, dans lesquelles j’ai commencé à semer des herbes. Car le bois n’a pas la même force que le sable, pour tirer également l’essence de l’or potable. Ainsi donc un bois pourri, où les raclures du bois seront plus, propres à cette sorte de production, que le sable même, lequel s’attire les principales vertus de l’or potable, s’en sert pour se corriger, & laisse le peu qui en reste aux végétaux, faisant à l’ordinaire des hommes, dont chacun est le-plus proche à soi-même. Si je n’eusse pris garde à cela par hasard, le sable m’eût ôté beaucoup de profit, n’eut laissé que fort peu aux végétaux, & eut pris le meilleur pour soi.</span></li><li><span lang="FR">Il ne faut pas faire ici une chose digne d’être sue ; c’est que les herbes qui naissent par le secours de mon or potable sont toujours plus fortes & plus grandes, que les herbes communes, & les surpassent en couleur, saveur, odeur, & autres vertus. La raison est d’autant que la susdite Médecine universelle, n’est qu’un feu, lequel communique sa vigueur ignée aux végétaux, & aux minéraux. Car c’est une chose assez connue que plus les régions sont chaudes, plus sont efficaces les herbes qu’elles produisent. Les herbes qui naissent dans les régions les plus humides de la Flandre, ne sont pas comparables en odeur, ni en saveur, ni en force à celles qui croissent dans la haute Allemagne dont le sol est plus chaud & plus sec. La haute Allemagne ne produit pas des herbes de si grande vertu, que la France dont l’air est plus chaud & plus sec que celui de l’Allemagne ; ou à peine le romarin peut-il être exempt des injures de l’Hiver ; dans les déserts de la France, il croît en telle abondance qu’il devient grand comme un arbre, & met a l’abri de la pluie, ceux qui se mettent dessous. On porte en Allemagne, en Flandre, & autres pays d’excellent miel de Marseille, où les Abeilles le forment du suc des fleurs de romarin, pour en faire de bon vin miellé, ou des confitures de fruits & de fleurs. Pour le miel que les Abeilles ramassent dans les prairies humides & marécageuses de Hollande, & de Frise, il n’a presque point d’odeur, mais il surpasse en bonté celui qu’elles composent des fleurs des arbres sauvages & de celles qui se trouvent dans les déserts.</span></li><li><span lang="FR">Ce qui montre clairement que les vertus des herbes sont bien différentes, & que ceux-là se trompent bien, lesquels mettant indifféremment toutes les herbes de l’Europe en même catégorie, attribuent les mêmes vertus aux herbes, des pays Septentrionaux, comme Danemark, Norvège, Suède & Pologne, que les anciens Médecins ont attribué aux leurs. Les nouveaux Galénistes en font autant, lesquels assurent que les herbes humides dans ces froides régions égalent en vertu celles dont les anciens Médecins ont fait mention. Or l’expérience fait voir les abus qu’ils commettent dans l’usage de leurs herbes,</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Avicenne, Averroès, </span><span lang="FR">Æ</span><span lang="FR">ginete, dont Galien a été le compilateur, n’ont pas été Allemands, Suédois, ni Polonais, ayant été habitants de ces chaudes régions, dans lesquelles le sel étant échauffé jour & nuit des rayons du Soleil, doué des propriétés de l’or communique une merveilleuse vertu aux herbes. C’est donc une erreur grossière, que d’attribuer les mêmes qualités aux herbes de nos Froides régions., Or par le moyen de l’art, il se peut faire que les herbes des pays les plus froids aient les mêmes vertus que ces Arabes attribuent aux leurs. Tous les Philosophes disent que l’art commence, où la nature finit. Et sur tout Hermès qui en est comme le père, dit clairement, en sa Table Emeraudine : </span><span lang="FR">C’est une vérité très certaine, ce qui est supérieur, est comme ce qui est si inférieur, & du rebours pour exécuter les miracles d’une seule chose</span><span lang="FR">.<o:p></o:p></span></span></li><li><span lang="FR">Quoique ces paroles se puissent expliquer diversement ; toutefois leur sens général ne regarde que le Soleil supérieur & inférieur, qui engendre & perfectionne toutes choses. Nous ne pouvons en aucune manière attirer à nous le Soleil supérieur, & moins lui commander de rendre nos terres susceptibles de la chaleur de ses rayons, & de remplir les herbes qu’elles produisent des mêmes, vertus, que possèdent celles d’Arabie. Il ne nous connaît point, mais il continue sa course ordinaire, & fait la fonction que Dieu lui a ordonnée. Si nous voulons. corriger les dons de la nature, il faut s’adresser à l’art qui en est l’imitateur, & savoir, s’il nous voudra prêter son assistance. Ce qu’il fera aisément, c’est-à-dire, que la terre d’Europe produise des herbes aussi, efficaces, que celle d’Arabie, & même à peu de frais ; de sorte qu’il n’est pas besoin d’y employer mon or potable qui coûte davantage. Car l’eau sulfureuse salée & fluide, fera le même effet, vu que dans le sel & dans le soufre, se trouvent les rayons solaires pleinement concentrés & coagulés. C’est notre Soleil terrestre, par 1a vertu duquel toutes choses sont animées ; que si nous savions l’appliquer dûment aux végétaux, nous ferions avec le secours de l’art la même chose que fait le Soleil supérieur & naturel dans les herbes. Celui qui n’entend pas ces paroles ne doit pas être mis au rang des Philosophes, il suit des Docteurs aveugles, & entraîne avec soi dans les ténèbres du précipice. Le Soleil qui fait sa course dans le Ciel ne peut être rendu ni plus grand, ni plus petit. Pour le Soleil inférieur, nous le tenons entre nos mains, & nous le pouvons accommoder aux herbes selon notre fantaisie.</span></li><li><span lang="FR">D’où vient que l’art surpasse la nature, si nous en savons bien user. Mais cette dissertation s’étend plus avant que je ne pensais, & sa longueur m’avertit de m’arrêter. Les longues oreilles d’un âne ne deviennent pas plus courtes par un long discours, & un Ethiopien ne devient pas plus blanc pour être incessamment lavé.</span></li><li><span lang="FR">Toutefois afin que chacun voie que je n’ai déclaré que là vérité, & que je l’explique encore plus clairement il faut encore découvrir d’autres choses pour en faire l’essai si on veut. Coagule mon or potable en sel rouge, & en jette 3, 4, 5, 6, 8, ou 12 grains, plus ou moins sur demie once de verre de cristal fondu dans un creuset, afin de fondre ce qui sera sur la superficie; cela étant fait, le verre attirera bientôt une teinture, & se couvrira d’une couleur de jacinthe si belle, qu’elle ne cédera en rien à la couleur naturelle dudit jacinthe. N. B. si on prête la fusion par un feu plus long, le verre se teindra de couleur d’or, verte, bleue, & enfin noire, si on le laisse trop longtemps dans le feu. Celui qui voudra faire un rubis, qu’il mette dans un creuset net & couvert de l’or potable coagulé seul sans addition d’aucune chose, qu’il le laisse dans la fusion l’espace de quelques heures & il aura un verre de couleur de sang, lequel sera si beau, qu’à le voir seulement il sera capable de remettre & réjouir un homme accablé d’affaires & de soucis.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Chacun peut aisément conjecturer en quel état se trouve celui lequel après plusieurs travaux, & après avoir attendu la bénédiction de Dieu, voit enfin la possibilité de la chose qu’il a recherchée avec tant de soin. Moïse fut ravi de voir seulement la Terre promise, quoi qu’il n’y entra pas. Quelle fut la joie de ce saint vieillard Simon, lorsque étant entré dans le Temple par une inspiration divine, il prit le petit Jésus entre ses bras, & dit : </span><span lang="FR">Seigneur, laissez maintenant aller votre serviteur en paix, d’autant que mes yeux ont vu mon Sauveur</span><span lang="FR">. Je crois que personne ne se scandalisera de cette comparaison. Car mon enfant c’est la boue. Or comme l’enfant Jésus n’étant pas encore en âge de pouvoir parler, prêcher, ni de faire des miracles, était néanmoins semblable aux autres enfants quant à l’extérieur, & personne ne savait ce qu’il devait un jour devenir, jusqu’à ce qu’étant parvenu à l’âgé viril il fit de grands miracles, & ce par la raison que l’essence divine étant cachée en lui de toute éternité, se manifesta par succession de temps. Aussi personne ne sait-il quelles couleurs & quelle figure doit avoir la plante qui est à naître de quelque semence, enfin en naissant elle manifeste ce qu’elle cachait en elle-même.<o:p></o:p></span></span></li><li><span lang="FR">De même le véritable premier être de l’or caché dans mon or potable, n’est pas visible aux yeux, & moins encore ce que l’art en peut faire, avant qu’il ait acquis sa fixation par le moyen du feu. Il faut donc attendre patiemment que cet enfant soit crû, & qu’étant parvenu à l’âge viril, il fasse des actions viriles. Qui est-ce qui croirait que toute l’essence d’un oiseau avec les plumes, & tout ce qui lui appartient, fut cachée dans un œuf, si la chose n’était connue de tout le monde? Si on boit trop grande quantité de moût, il nuit à l’estomac, & excite la colique ; mais quand il est changé en vin fort & clair, il fortifie l’estomac, & produit les forces qu’il tenait cachées auparavant. Celui qui connaît la semence végétable, l’œuf animal, & le premier être minéral, celui-là sait que de la semence doit naître l’herbe, de l’œuf l’oiseau, & du premier être des minéraux, la médecine universelle. Or celui qui n’est pas capable de ce raisonnement, & qui méprise la semence, l’œuf & le premier être des minéraux, qui font le sel, & le soufre, celui-là sans y penser rejette aussi l’herbe qui est cachée, l’oiseau, & la médecine universelle. C’est pourquoi personne ne doit mépriser ce qu’il n’entend pas. Afin de donner l’intelligence de l’affaire, je dis que le premier être de l’or cache la médecine universelle, laquelle le temps, l’art & la nature, produisent en lumière réellement. Par ainsi on ne doit pas se moquer de mon or potable, pour être encore dans son enfance, & ressembler à de l’eau salée commune ; mais au contraire on doit s’imaginer qu’étant semblable au blanc d’œuf, il contient dans son intérieur le jaune qui produira un jour un bel oiseau.</span></li><li><span lang="FR">C’est assez parlé de la nature & des propriétés de mon or potable ; Bientôt je ferai imprimer l’usage d’icelui entre mes principaux remèdes. Cependant quiconque s’en voudra servir, il le pourra faire en toute sûreté, vu qu’il ne fait aucun effet qui ne profite au corps humain, en fortifiant l’humide radical, dont la vie de l’homme est entretenue, comme nous avons montré en l’exemple de la lampe. Mais il en faut user avec précaution ; car comme c’est un feu tout pur, on le doit employer avec mesure. Au commencement il en faut donner au malade une ou deux gouttes dans du vin, de la bière, ou autre boisson, & surtout très utilement dans l’esprit de vin : le jour ensuivant, il faudra ajouter une gouttelette, & une autre les jours d’après, tant qu’elle purge par les urines & par les sueurs, & quelquefois aussi légèrement par les selles. Cette opération étant faite, il faut diminuer aussi les doses tous les jours, tant que la maladie étant emportée, on ne veuille plus user du remède. Toutes choses étant dûment faites, on verra qu’il n’y a point de mal qui ne soit chassé & comme consumé par cette médecine, comme, le bois l’est par le feu ardent ; de sorte que tout est réduit en rien, à la réserve du sel fixe. Car comme nous avons montré ci-devant, toutes des maladies tirent leur origine des humeurs, auxquelles rien ne peut remédier plus commodément, & sûrement, que cet or potable qui les ouvre, incise, consume & chasse, de même que le Soleil consume & fait évaporer l’eau dans un vaisseau. Tellement qu’elle guérit & prévient la lèpre, la vérole, la fièvre quarte, & autres, le scorbut, l’épilepsie, l’apoplexie, la mélancolie hypocondriaque, le calcul des reins & de la vessie, la goutte, & toutes les maladies de la matrice tant connues qu’inconnues, & même aussi la peste. Il n’y a que le phlegme excessif qui s’en va en pourriture. Ainsi on voit qu’une personne sanguine d’un tempérament un peu sec, se porte mieux qu’un flegmatique. Le sucre étant, sec dure beaucoup d’années, s’il est humecté il devient aigre & moisi quoiqu’on y mette du sel pour le conserver.</span></li><li><span lang="FR">L’humidité superflue ouvre donc la porte à la mort, pour attaquer la vie ; & au contraire une sécheresse chaude & tempérée, conserve toutes choses en bon état, & empêche la corruption. Quoiqu’une maison soit belle & magnifique, le toit étant entrouvert & fendu il reçoit la pluie de tous côtés qui le corrompt & le pourrit ; que si on ferme les trous par lesquels la pluie est entrée, & qu’on en ouvre d’autres par lesquels l’air chaud puisse entrer pour dessécher l’humidité, la maison pourra, être conservée. Les hommes qui vivent dans des lieux humides & marécageux, & dont le boire & le manger sont aqueux, ne font pas ordinairement de bon tempérament, étant tourmenté de fluxions & de scorbut. Au contraire ceux qui habitent les montagnes & lieux élevés, jouissent d’un air plus pur & plus sec, se nourrissent de viandes plus propres à la santé, ne savent que c’est de ces maladies qui proviennent d’humidité, sont robustes & ont la chair dure & épaisse. Cette différence ne s’aperçoit pas seulement aux hommes ; mais encore, toutes les autres choses. Car non seulement le pain, la chair, le fruit & autres aliments, se moisissent & corrompent beaucoup plutôt dans les lieux humides, mais aussi les métaux mêmes, fer, cuivre, étain, & autres semblables n’évitent pas la corruption, de l’air humide, & sont couverts de rouille ce qui ne leur arrive pas si aisément dans l’air sec. Voila ce que j’ai voulu brièvement dire de mon or potable, j’en dirai davantage dans l’usage de mes principaux médicaments, qui suivra bientôt ce traité,</span></li><li><span lang="FR">Quoique j’aie souvent fait mention çà & là dans mes écrits de la préparation de mon or potable clairement, & à la façon des Philosophes sans aucun recipe, comme dans le Miracle du monde, dans l’explication, & dans la continuation d’icelui ; Toutefois pour satisfaire pleinement tout le monde, j’avertis un chacun de ne se pas imaginer que le sujet doive être tiré des pays étrangers avec grande dépense : Car la matière de mon or potable s’offre en tous lieux gratuitement, aussi bien au pauvre qu’au riche ; & peut être menée à la perfection en trois jours : j’entends parler de cette perfection que peut requérir son enfance, à savoir pour être lait virginal, ou eau claire, universelle & médicinale, que j’appelle or potable, dans lequel est caché le précieux sang de Dragon, pour être transmué en certain temps limité en une constante Salamandre : ce que je n’ai pas encore obtenu. Et partant j’en demeure là, ne faisant point de doute que mon or potable ne puisse venir au ajout de la confiance & fixation par la voie sèche & par la voie humide.</span></li><li><span lang="FR">Au reste je ne nie point qu’il ne puisse être fait de toutes les choses du monde ; mais plus aisément plus promptement d’un sujet que de l’autre. L’enfant le plus pauvre qui vienne au monde, jouit nécessairement de ce sujet, sans lequel il ne saurait respirer. C’est pourquoi quelques anciens Philosophes ont écrit, qu’Adam & Eve, avaient la même matière dans le Paradis, quoiqu’ils n’aient pas été vêtus, s’étant couvert de feuilles les parties honteuses, après qu’ils connurent leur nudité. Car ce fut hors du Paradis, que Dieu leur fit des habits.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Le vieux Hermite Morienus discourant du sujet universel avec le Roi Calid, lequel lui en demandait l’explication, lui répondit : </span><span lang="FR">Toi-même, ô Roi, tu as ce sujet en ta puissance</span><span lang="FR">. Ayant achevé l’œuvre, il écrivit ces mots sur un vaisseau qui contenait la pierre : Qui porte tout avec soi n’a besoin du secours d’autrui : par lesquels il donne à connaître qu’il pouvait en tous lieux derechef recouvrer la matière universelle, & qu’il n’avait besoin de personne pour cela. Marie Prophétesse sœur de Moïse, appelle l’œuvre de trois heures ; un autre l’œuvre Philosophique de sept jours: Et moi Glauber novice, disciple d’Hermès, assure en vérité, que mon or potable dont il s’agit, peut être fait en trois heures, & même des sujets qui se trouvent partout, & dont tout le monde se sert, & ne peut se passer dans la vie. C’est la pire vérité sans être enveloppée des nuages des similitudes ou paroles obscures. Et afin que personne ne doute du sens littéral de cet écrit, j’assure pour la troisième fois que l’or potable peut être fait de toute sorte de végétable, animal, ou minéral, mais plutôt de l’un que de l’autre. Car quoique chacun le puisse faire de toute pièce de bois, de pain, de chair, d’herbe, de feuille, toutefois il est plus facile de le faire du sel qui et le centre concentré de tous les végétaux & animaux ; ce que je laisse comme une vérité infaillible. Or je veux que chacun sache que je ne parle ici d’autre sel que de celui qui se trouve en toutes choses.<o:p></o:p></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Et afin que l’on comprenne mieux le sens de mes paroles, j’ajouterai un bref discours, mais fondamental. Ce n’est pas assez pour celui qui est curieux de l’art, & qui a un ardent désir de réussir, de lire tel ou tel Philosophe, pour se persuader ensuite d’entendre clairement la doctrine qui lui a été enseignée; mais il doit soigneusement examiner quelle est la nature & l’origine de ce qu’il cherche, & par quelle voie il la peut trouver. Car si nous recherchons exactement les choses, & que nous allions jusque au fond, nous trouverons que Dieu a été seul jusqu’au terme qu’il prit plaisir de créer les choses visibles pour sa gloire. Il ne prononça que soit fait, ce qui donna naissance aux éléments dont est sorti tout ce que nous voyons, sans lesquels la nature ne peut subsister. Que si on veut faire quelque chose de meilleur & de plus pur, que la nature, il faut avoir recours à l’art, lequel surpasse & va plus loin, & commencer par où elle a fini. Car lors on en vient jusqu’à la quintessence, laquelle surpassant la nature d‘un degré, ne saurait passer plus outre. Que si on voulait encore avoir quelque chose de plus parfait que la quintessence, il faudrait avoir procédé par quelque autre voie, vu que l’art ne passe pas au-delà de la quintessence. Ainsi il faut nécessairement revenir au centre, d’où les éléments ont tiré leur origine. Ce centre est ce divin </span><span lang="FR"><i>fiat</i></span><span lang="FR">, ou sel universel hermaphroditique, participant des deux natures, lequel étant un vrai premier mobile, contient en soi deux contraires cachés, & ces contraires agissant l’un contre l’autre réciproquement, engendrent les trois principes des trois règnes, végétaux, animaux, minéraux, les nourrissent & multiplient par les quatre éléments ; voilà le cours ordinaire de la nature. Mais l’art va beaucoup plus avant, il réduit la circonférence au centre, & ne permet pas à ce centre ou premier mobile, que ces deux contraires agissant l’un contre l’autre, le patient soit vaincu par l’agent, & qu’il passe par les trois règnes susdits, comme par ses circonférences ; il surmonte & apaise ce premier mobile, afin qu’if ne divise pas ses forces, & qu’il ne les étende pas trop dans un grand circuit ; mais qu’il les absorbe & engloutisse en quelque forte en lui-même. De même comme le dragon s’emporte la queue venimeuse par la morsure, & s’en nourrit, lors qu’il n’a pas d’autre aliment, & par ce moyen il devient une souveraine médecine. C’est pourquoi Hermès a dit très sagement : notre dragon, ne meurt que par F. & S. Il faut qu’un feu vainque l’autre, & le transmue en une plus noble essence. Tel feu est mon secret Alcaest ou véritable or potable, par le moyen duquel il se peut faire des merveilles. L’eau est claire & transparente, dans laquelle est caché le feu, la couleur & la forme. Or ce feu interne se manifeste aisément, & devient visible par un double feu, sec & humide. La voie sèche s’exécute par le feu & par la chaleur des charbons communs de bois. Pour la voie humide, il se faut servir d’esprit de vin bien rectifié, & délivré de tout son phlegme.<o:p></o:p></span></span></li><li><span lang="FR">Prends une once de feu sec & concentré, mets là sur trois onces de feu humide ou esprit de vin, lequel boira le sec en peu de temps. L’un & l’autre étant digéré l’espace de quelques heures dans une fiole à long col par une chaleur convenable, prendra la couleur de sang, & manifestera ses vertus concentrées. Car tout ce qui était retiré au-dedans, sort & se rend visible & perceptible aux feux extérieurs. Ainsi le petit enfant qui était revêtu d’une couleur blanche, devient éloquent, fort, & prudent comme un homme fait, & le lait virginal se change en un sang de dragon très efficace. C’est la véritable eau de vie, & le véritable vin de santé, duquel si on prend journellement quelques gouttes elles conservent & allongent la vie. Plusieurs honnêtes gens ont vu chez moi, l’admirable & prompte vertu de ce remède.</span></li><li><span lang="FR">S’il se trouve quelque malade qui ne puisse point avoir de soulagement par les remèdes communs des Galénistes, & qu’il veuille avoir recours à mon or potable, je lui en donnerai charitablement autant qu’il en faut pour guérir : Et ce d’autant plus volontiers, afin qu’en ces derniers siècles où le monde à entièrement perverti, les merveilles de la divine providence soient connues, & que la bouche soit fermée aux ennemis de cet art noble & excellent, qui méprisent & accusent les Philosophes de mensonge par une pure envie & ignorance.</span></li><li><span lang="FR">Je ne doute nullement qu’il s’en trouvera plusieurs qui suivront mes traces pour composer le vrai or potable, & tacheront de le porter à une plus haute perfection par succession de temps, auxquels je n’envie point un heureux succès ; si Dieu leur daigne accorder un si grand don. Personne ne tirera de moi autre chose que ce que j’ai dit çà & là dans mes écrits touchant cet or potable. Que chacun le contente de trouver chez moi la médecine préparée. Ce que de cent un n’offrirait pas s’il en était possesseur. J’ai déjà assez amplement déclaré la cause qui m’a poussé à la divulguer, & à l’offrir aux malade pour leur consolation & rétablissement.</span></li><li><span lang="FR">Pour conclusion je proteste derechef que tout ce que j’en ai dit est véritable. Que personne ne soit si téméraire que de s’en moquer comme d’une chose vaine & impossible.</span></li><li><span lang="FR">Chacun est libre d’en faire l’épreuve. Tant que je vivrai on trouvera chez moi cette médecine préparée. Voire même j’en montrerai à l’œil l’usage aux amis pour la correction des végétaux, animaux & minéraux, afin que les merveilles de Dieu & la possibilité de l’art soient mises en évidence.</span></li><li><br /></li><li><span lang="FR"><br /></span></li><li><span lang="FR">AVIS AU LECTEUR.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR"><o:p> </o:p></span>AFIN que le Lecteur comprenne mieux le sens de cet opuscule, j’ai cru être à propos d’en faire ici une brève récapitulation. Toute l’affaire consiste à savoir comment cette médecine est aisément préparée des végétaux, animaux & minéraux qui se trouvent par tout, & pour cette raison elle st appelée universelle, parce quelle remédie aux maladies aux défauts de ces trois règnes. Car tous les végétaux croissent mieux & plus promptement par le secours de cette médecine, & acquièrent une odeur & saveur beaucoup plus agréable que ceux qui sont aidés par le fumier ordinaire des bêtes. Pareillement la fécondité est augmentée dans les animaux tant mâles que femelles, l’humide radical est fortifié, & toutes les obstructions du corps sont ouvertes, & emportées. Dans le règne des minéraux c’en un remède très efficace qui corrige les métaux imparfaits, il transmue le mercure vif en très bon or, les pierres à feu, les cristaux & verres cristallins en beaux rubis & jacinthes, semblables aux naturels en couleur, non en dureté.</span></li><li><span lang="FR">Toutes ces vertus lui ont acquis le nom de Médecine universelle; ce que je n’ai pas voulu sceller aux curieux de l’art, & admirateurs de la divine bonté.</span></li><li><span lang="FR"><br /></span></li><li><span lang="FR">FIN.</span></li></ol></div><div class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: justify;"><span lang="FR"></span></div><div align="center" class="MsoBodyText" style="text-align: center;"><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"></span></span></div><div class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: justify;"><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"></span></span></div><div class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: justify;"><span lang="FR"><o:p></o:p></span></div><div><span lang="FR"><br /></span></div>Le Miroir Alchimiquehttp://www.blogger.com/profile/03138462213732119910noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2196127544531909708.post-3180597243352818892021-11-20T11:46:00.000+01:002021-11-20T11:46:02.298+01:00GEBER La Somme de la Perfection - Livre Second (avec numérotation des paragraphes)<p> </p><div align="center"><div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiYI1To0T74ENJzcR5b3fE0sKyTeUz6uAL4SbHSpiO8SJTj9HXGeWWglpVD7zP0xiX1lR3ugSAZO1d1yswSyaw0JvcTh6MhKHwCvJb3wKO4yShivNAiVtBiyXvWuMD53Rxxq_Cl4TR2KO9f/s1600/geber.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiYI1To0T74ENJzcR5b3fE0sKyTeUz6uAL4SbHSpiO8SJTj9HXGeWWglpVD7zP0xiX1lR3ugSAZO1d1yswSyaw0JvcTh6MhKHwCvJb3wKO4yShivNAiVtBiyXvWuMD53Rxxq_Cl4TR2KO9f/s320/geber.jpg" width="268" /></a></div>Geber (721-815)<br /><span style="font-size: 28.8px;"><br /></span><br /><span style="font-size: x-large;">SECOND LIVRE DE LA SOMME DE LA PERFECTION </span></div><div align="center"><span><br /></span></div><div align="center"><span style="font-size: large;">OU </span></div><div align="center"><span><br /></span></div><div align="center"><span style="font-size: x-large;">L’ABRÉGÉ DU MAGISTÈRE PARFAIT</span></div><div align="center"><br /></div><div align="center"><br /><span style="font-size: large;">GEBER</span></div><div align="center"><br /></div><div align="center"><br />TABLE DES CHAPITRES.</div><div align="left"><br />PREFACE : Division de ce second Livre en trois parties.<br />PREMIERE PARTIE DU SECOND LIVRE.<br />CHAPITRE I : De la Connaissance des choses par lesquelles on peut découvrir la possibilité de la perfection, et la Manière de la faire.<br />CHAPITRE II : De la nature du Soufre et de l'Arsenic.<br />CHAPITRE III : De la Nature du Mercure ou Argent-vif.<br />CHAPITRE IV : De la Nature de la Marcassite, de la Magnésie et de la Tutie.<br />CHAPITRE V : De la Nature du Soleil.<br />CHAPITRE VI : De la Nature de la Lune.<br />CHAPITRE VII : De la Nature de Mars, où il est traité des Effets du Soufre et du Mercure, et des Causes de la corruption et de la perfection des Métaux.<br />CHAPITRE VIII : De la Nature de Vénus ou du Cuivre.<br />CHAPITRE IX : De la Nature de Jupiter ou de l'Etain.<br />CHAPITRE X : De la Nature de Saturne, ou du Plomb.<br />SECONDE PARTIE DU SECOND LIVRE<br />Des Médecines<br />CHAPITRE XI : Qu'il doit nécessairement y avoir deux sortes de Médecines, tant pour chaque Corps imparfait que pour l'Argent-vif, l'une au Blanc, l'autre au Rouge; mais qu'il n'y en a qu'une seule très parfaite, qui rend toutes les autres inutiles.<br />CHAPITRE XII : Qu'il faut donner une préparation particulière à chaque Métal imparfait.<br />CHAPITRE XIII : Que la Médecine doit ajouter ce qui est de défectueux dans les Métaux imparfaits; et que la préparation, qu'on leur donne pour recevoir cette Médecine, doit ôter ce qu'ils ont de superflu.<br />CHAPITRE XIV : De la préparation de Saturne et de Jupiter.<br />CHAPITRE XV : De la préparation de Vénus.<br />CHAPITRE XVI : De la préparation de Mars.<br />CHAPITRE XVII : De la manière de purifier l'Argent-vif.<br />CHAPITRE XVIII : Que la Médecine très parfaite donne nécessairement cinq différentes propriétés de perfection, qui sont la Netteté, la Couleur ou Teinture, la Fusion, la Stabilité, et le Poids Et que par ces effets l'on doit juger de quelle chose on doit prendre cette Médecine.<br />CHAPITRE XIX : Des préparations qu'il faut donner à la Médecine, afin qu'elle ait toutes les propriétés qu'elle doit nécessairement avoir.<br />CHAPITRE XX : De la différence des Médecines, et qu'il y en a du premier, du second, et du troisième Ordre.<br />CHAPITRE XXI : Des Médecines du premier Ordre, qui blanchissent Vénus.<br />CHAPITRE XXII : Du blanchissement de Mars.<br />CHAPITRE XXIII : Des Médecines qui jaunissent la Lune.<br />CHAPITRE XXIV : Des Médecines du second Ordre, et de leurs propriétés.<br />CHAPITRE XXV : De la Médecine Lunaire et Solaire pour les Corps imparfaits.<br />CHAPITRE XXVI : De la Médecine qui coagule et fixe l'Argent-vif.<br />CHAPITRE XXVII : Comment par l'Art on peut rendre les Médecines entrantes, ou leur donner ingrés.<br />CHAPITRE XXVIII : De la Médecine du troisième Ordre en général.<br />CHAPITRE XXIX : De la Médecine Lunaire du troisième Ordre.<br />CHAPITRE XXX : De la Médecine Solaire du troisième Ordre.<br />TROISIEME ET DERNIERE PARTIE DU SECOND LIVRE<br />Des Epreuves de la perfection.<br />CHAPITRE XXXI : Division des choses contenues en cette Partie.<br />CHAPITRE XXXII : De la Coupelle.<br />CHAPITRE XXXIII : Comment l'on fait l'Examen des Métaux par la Coupelle.<br />CHAPITRE XXXIV : Du Ciment, et pourquoi il y a des Corps ou Métaux qui le souffrent mieux, et d'autres qui le souffrent moins.<br />CHAPITRE XXXV : De quoi est fait le Ciment, et comment on fait l'Epreuve.<br />CHAPITRE XXXVI : Du Rougissement des Métaux au feu.<br />CHAPITRE XXXVII : De la Fusion.<br />CHAPITRE XXXVIII : De l'Exposition qu'on fait des Métaux sur les vapeurs des choses acides.<br />CHAPITRE XXXIX : De l'Extinction des Métaux rougis au feu.<br />CHAPITRE XL : Du Mélange su Soufre combustible avec les Métaux.<br />CHAPITRE XLI : De la Calcination et de la Réduction.<br />CHAPITRE XLII : De la facilité qu'ont les Métaux à recevoir l'Argent-vif.<br />CHAPITRE XLIII : Récapitulation de tout l'Art.<br />CHAPITRE XLIV : De quelle manière l'Auteur a enseigné l'Art en cette Somme de perfection.</div><div align="center"></div><div align="center"><span style="color: white;">*</span><br /><ol><li style="text-align: justify;">SECOND LIVRE DE LA SOMME DE GEBER</li><li style="text-align: justify;"><span style="color: white;">*</span></li><li style="text-align: justify;">PRÉFACE</li><li style="text-align: justify;"><span style="color: white;">*</span></li><li style="text-align: justify;"><i>Division de ce second Livre en trois parties.</i></li><li style="text-align: justify;"><span style="color: white;">*</span></li><li style="text-align: justify;">Après avoir traité des Principes du Magistère dans le Livre précédent, il ne nous reste plus qu'à faire voir, comme nous l'avons promis, en quoi consiste l'accomplissement de notre Art, par un Discours qui l'explique clairement. Or la connaissance de la perfection consiste en trois choses. Car nous devons premièrement examiner les choses par le moyen desquelles nous pouvons découvrir plus facilement en quoi consiste la perfection de notre Œuvre. En second lieu, nous avons à examiner quelle est la Médecine qui doit nécessairement donner la perfection, et rechercher en quoi on la peut mieux trouver, et d'où on la peut plus prochainement tirer, afin de parfaire les Imparfaits de quelque manière que ce soit. Enfin nous devons considérer les Artifices, par le moyen desquels nous puissions connaître si la perfection est véritable et accomplie. Quand nous aurons suffisamment traité de ces trois choses, nous aurons donné une idée et une entière connaissance de la perfection, autant qu'il est nécessaire pour notre Art.</li><li style="text-align: justify;"><span style="color: white;">*</span></li><li style="text-align: justify;">PREMIÈRE PARTIE DU SECOND LIVRE.</li><li style="text-align: justify;"><span style="color: white;">*</span></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE I</li><li style="text-align: justify;"><span style="color: white;">*</span></li><li style="text-align: justify;"><i>De la Connaissance des choses par lesquelles on peut découvrir la possibilité de la perfection, et la Manière de la faire.</i></li><li style="text-align: justify;"><span style="color: white;">*</span></li><li style="text-align: justify;">On ne saurait connaître comment se fait la transmutation des Corps imparfaits et de l'Argent-vif, si auparavant l'on n'a une véritable connaissance de leur Nature, et si l'on ne sait quelles en sont les Racines et les Principes. Je donnerai donc premièrement la connaissance des Principes des Corps ou Métaux, en déclarant ce qu'ils font par leurs propres Causes, et ce qu'ils ont en eux de bon et de mauvais. Ensuite je ferai voir quelles sont les Natures et les Essences de tous ces Corps, avec toutes leurs propriétés, et je dirai les causes de leur imperfection, et celles de leur perfection; ce que je prouverai par des expériences manifestes.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE II</li><li style="text-align: justify;"><span style="color: white;">*</span></li><li style="text-align: justify;"><i>De la nature du Soufre et de l'Arsenic.</i></li><li style="text-align: justify;"><span style="color: white;">*</span></li><li style="text-align: justify;">Il est nécessaire avant toutes choses de connaître la nature des Esprits, c'est-à-dire du Soufre, de l'Arsenic et de l'Argent-vif, parce que ce sont les Principes des Corps. J'ai dit ci-devant que le Soufre et l'Arsenic étaient une graisse de la terre. Ce qui est si vrai que cela se voit évidemment par la facilité que le Soufre et l'Arsenic ont à s'enflammer et à se fondre au feu, n'y ayant que les huiles et les graisses, et ce qui est de leur nature, qui s'enflamme et qui se fonde facilement par la chaleur. Ce qui nous fait voir que le Soufre, et l'Arsenic qui lui ressemble, ont en eux-mêmes deux causes de corruption ou d'imperfection, qui sont l'une une Substance inflammable, et l'autre des Fèces, ou impuretés terrestres. Et par ainsi il n'y a que leur moyenne Substance, laquelle tient le milieu entre l'inflammable et l'impur, qui puisse servir à donner la perfection. Or la raison pour laquelle la Substance inflammable et les Fèces impures de ces deux Esprits, causent la corruption et l'imperfection, c'est premièrement à l'égard des Fèces terrestres et grossières, qu'elles empêchent la fusion et la pénétration. Et pour ce qui est de la Substance inflammable, c'est qu'elle ne peut soutenir le feu, ni par conséquent donner la fixité; et que c'est elle qui, étant jointe avec les Corps, leur donne la noirceur de quelque espèce qu'elle soit. Il n'y a donc que la moyenne Substance de ces deux Esprits qui puisse être cause de la perfection, parce qu'elle n'est pas si terrestre qu'elle ne puisse entrer facilement, ce qui vient de ce qu'elle est bien fondante, et que ses parties subtiles ne sont pas si volatiles, qu'elles ne demeurent assez de temps dans le feu pour faire leur action sur les Corps et les changer. Cette moyenne Substance ne peut néanmoins communiquer la perfection aux Métaux imparfaits ni au Vif-argent, si auparavant elle n'est rendue fixe. Car n'étant pas fixe d'elle-même, quoiqu'elle ne s'enfuie pas d'abord du feu, et qu'elle y demeure assez pour faire impression sur les Corps; le changement pourtant qu'elle fait sur ces Corps n'est pas stable, ne demeurant pas toujours, et n'étant pas à toute épreuve.Il s'ensuit de ce que nous venons de dire, que l'Artiste doit nécessairement séparer la moyenne Substance du Soufre et de l'Arsenic pour s'en servir en notre Art. Ce que quelques-uns ont cru impossible, à cause que cette moyenne Substance est fortement mêlée et unie d'une union naturelle avec les autres parties de ces deux Esprits. Mais ces gens-là disent manifestement le contraire de ce qu'ils peuvent faire. Car s'ils calcinent le Soufre, je ne dis pas fortement, mais jusqu'à ce qu'il ne se puisse plus fondre ni s'enflammer, il est certain que cette Calcination ne se pourra faire sans qu'il y ait séparation de ses parties. Parce que le Soufre demeurant dans sa Composition naturelle, et dans sa simple Substance (c'est-à-dire tel qu'il a été produit par la nature),^ il doit nécessairement s'enflammer et brûler. Et par conséquent ne brûlant plus, il faut que par la séparation que l'artifice a fait des différentes Substances qui sont en lui, sa partie inflammable ait été détachée et séparée de celle qui ne l'est pas. C'est pourquoi, s'il se peut faire qu'en calcinant le Soufre, on puisse venir jusqu'à lui ôter tout ce qu'il a d'inflammable (comme on le peut), l'expérience doit convaincre ces gens-là que l'on peut absolument séparer les différentes parties du Soufre les unes des autres. Mais parce qu'ils n'ont pas eu assez d'adresse pour faire cette séparation, ils sont persuadés qu'elle n'est pas possible.Ce que nous avons dit jusque ici dans ce Chapitre fait voir que le Soufre n'est point la véritable Matière dont l'on doive se servir dans notre Art; et qu'il n'y a en lui, tout au plus, qu'une de ses parties qui puisse y être utile. Et j'ai enseigné par quel artifice on peut faire la séparation de cette partie d'avec les autres.Pour ce qui est de l'Arsenic, parce que dans la Racine et le Principe de sa Composition, il y a eu plusieurs de ses parties inflammables qui ont été dissipées par l'action de la Nature, qui en a fait le mélange, il n'est pas si difficile de faire la séparation de ses parties, que de celle du Soufre. Mais l'Arsenic ne peut qu'être Teinture pour le blanc, comme le Soufre pour le rouge. C'est pourquoi il faut s'appliquer surtout à faire adroitement la séparation des parties du Soufre, comme devant être d'une plus grande utilité.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE III.</li><li style="text-align: justify;"><span style="color: white;">*</span></li><li style="text-align: justify;"><i>De la Nature du Mercure ou Argent-vif.</i></li><li style="text-align: justify;"><span style="color: white;">*</span></li><li style="text-align: justify;">L'Argent-vif a tout de même des superfluités qu'il faut lui ôter. Car il a deux causes d'imperfection : l'une est une Substance terrestre, impure, et l'autre une humidité ou aquosité superflue et volatile, laquelle s'évapore au feu, mais sans s'enflammer. Quelques-uns ont cru pourtant que l'Argent-vif n'avait point de terrestréité superflue et impure : Mais ils n'ont pas raison, l'expérience faisant voir qu'il a beaucoup de lividité ou de noirceur, et que sa blancheur n'est pas assez pure, ni bien nette (ce qui ne peut provenir que d'une terre impure). Outre qu'il ne faut pas être grand Artiste pour tirer de lui une terre noire et semblable à de la lie. Car pour le faire, il n'y a qu'à le laver de la manière que je dirai ensuite.Mais comme on peut perfectionner l'Argent-vif en deux manières, l'une en faisant une Médecine de lui, et l'autre en lui donnant la perfection par le moyen d'une Médecine; il faut aussi le préparer et le purifier de deux façons différentes. La première, qui est celle dont nous parlons, se fait par la Sublimation, afin d'en faire une Médecine. L'autre manière dont nous parlerons ensuite se fait par la Lotion (c'est-à-dire en le lavant) et celle-là est pour le coaguler. Ainsi, pour du Mercure en pouvoir faire l'Elixir, ou la Médecine qui donne la perfection, on doit premièrement le bien purifier par la Sublimation de toutes ces Fèces et impuretés grossières, afin que venant à en faire la projection sur les Corps imparfaits, il ne leur communique pas une couleur plombée et livide. Et il faut encore lui ôter son aquosité volatile, de crainte que la Médecine que l'on en ferait ne s'évaporât et ne s'en allât toute en fumée dans la projection.De sorte qu'il ne faut conserver que sa moyenne Substance pour en faire la Médecine; parce qu'il n'y a en lui que cette moyenne Substance toute seule qui ait cette propriété de ne se point brûler ni se consumer au feu, et qui empêche les Corps auxquels elle s'unit, d'être ni brûlés ni consumés : Et qu'outre cela elle demeure et persévère dans le feu, sans s'évaporer; et qu'enfin elle donne la fixité à ce qui est volatil.J'ai déjà fait voir ailleurs, dans les Discours que j'en ai fait, que l'Argent-vif était ce qui donnait la perfection. Et cela même se vérifie par expérience. Car nous voyons que l'Argent-vif s'attache plus fortement, et qu'il s'unit plus parfaitement, premièrement à d'autre Argent-vif, puis à l'Or, et après l'Or à l'Argent. Ce qui fait voir évidemment que l'Or et l'Argent, qui sont les deux Métaux parfaits, participent plus de la nature de l'Argent-vif que les autres Corps Métalliques que nous jugeons par là n'avoir pas tant de conformité avec lui, et que nous trouvons véritablement être moins participants de sa nature. D'ailleurs, on voit que tout ce qui demeure plus longtemps au feu, et ce qui lui résiste mieux sans se brûler, a le plus d'Argent-vif Et par ainsi l'Argent-vif est ce qui donne la perfection, et ce qui empêche les Corps Métalliques de brûler, et de se consumer dans le feu, qui est le dernier degré, et la plus grande marque de perfection.On se sert du second degré, ou moyen de purifier l'Argent-vif, pour lui donner la Coagulation. Pour le faire, il n'y a seulement qu'à le laver tout un jour, afin de lui ôter par ce moyen ce qu'il a de terrestre et d'impur. Cela se fait ainsi. On prend un plat de terre, dans lequel on met l'Argent-vif que l'on veut purifier.On verse par dessus de bon vinaigre, ou quelque autre liqueur semblable, tant que l'Argent-vif en soit tout couvert. On met ensuite le plat sur un feu fort doux, où on le tient sans qu'il boue. Il faut remuer incessamment l'Argent-vif avec le doigt, sur le fond du plat, afin qu'il se mette en fort menues parties, comme si c'était une Poudre Blanche très subtile, continuant à remuer toujours, jusqu'à ce que tout le vinaigre soit évaporé, et que l'Argent-vif se réunisse et reprenne sa première forme. Après quoi on le lave avec de l'eau, et l'on jette tout ce qui en sort de crasse noire qui demeure attachée au plat. On réitère cette Opération jusqu'à ce que l'on voie que l'Argent-vif ait entièrement perdu sa couleur livide et noirâtre, que ses terrestréités lui causent, et qu'il devienne d'un beau bleu clair, mêlé d'une couleur azurée, comme est celle des Cieux. Car lors on peut dire qu'il a été parfaitement bien lavé. L'Argent-vif étant en cet état, il faut faire la projection dessus de la Médecine, qui a la vertu de le coaguler, et il se coagulera en Poudre, laquelle transmuera les Corps imparfaits en Soleil et en Lune, selon que la Médecine qui le coagulera, et de laquelle nous parlerons ci-après, aura été préparée.On doit inférer de ce que je viens de dire, que l'Argent-vif, pris tel q'il est sorti de la Mine, n'a pas la vertu de perfectionner les Corps ou Métaux imparfaits : mais que ce qui peut donner cette perfection, c'est une chose qui est tirée et faite de lui par notre artifice. On peut dire la même chose du Soufre et de l'Arsenic, qui est semblable au Soufre, Il ne faut donc pas s'imaginer que naturellement nous puissions faire ce que fait la Nature en la production de ces choses, mais nous l'imitons seulement par notre artifice naturel, par le moyen duquel nous les élevons à pouvoir donner la perfection aux Corps imparfaits.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE IV.</li><li style="text-align: justify;"><span style="color: white;">*</span></li><li style="text-align: justify;"><i>De la Nature de la Marcassite, de la Magnésie et de la Tutie.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Il nous reste à parler encore en particulier des autres Esprits, c'est-à-dire de la Marcassite, de la Magnésie et de la Tutie, qui font une forte impression sur les Corps. Il faut donc dire quelle est leur Nature, la considérant par ses Causes, et par les expériences que l'on en a.La Marcassite est composée de deux Substances, dont l'une est un Argent-vif mortifié, et qui approche de la fixité; et l'autre est un Soufre adustible (c'est-à-dire qui s'enflamme et se brûle). Et certes l'expérience fait voir manifestement que la Marcassite a un Soufre en elle. Car lorsqu'on vient à la sublimer, il en sort et il s'en élève visiblement une Substance sulfureuse qui se brûle. Et sans la sublimer, on peut encore remarquer par un autre moyen que la Marcassite a du Soufre. Car si on la met au feu pour la faire rougir, elle ne rougit point qu'auparavant elle ne se soit enflammée par l'adustion de son Soufre. D'ailleurs, il paraît manifestement qu'elle a aussi de l'Argent-vif par ce qu'elle donne au Cuivre la blancheur du véritable Argent, comme fait l'Argent-vif lui-même. Outre que lorsqu'on la sublime, on voit qu'elle prend la couleur du bleu céleste; et elle a évidemment une lueur métallique. Ce qui fait voir à ceux qui font ces Opérations sur elle, qu'elle a en soi et en sa Racine les deux Substances de Soufre et d'Argent-vif.Il est aisé de prouver par les mêmes expériences que la Magnésie est composée d'un Soufre plus mat et plus trouble, d'un Argent-vif plus terrestre et plus crasseux; et que son Soufre est plus fixe et moins inflammable que celui de la Marcassite; et qu'ainsi elle a plus qu'elle de conformité avec la nature de Mars.Pour la Tutie, ce n'est qu'une fumée des Corps blancs. Ce qui se connaît par une expérience évidente. Car premièrement si l'on fait projection des deux fumées qui sortent des Corps de Jupiter et de Vénus, et qui s'attachent conjointement aux murailles des fournaises des Fondeurs, et de ceux qui travaillent sur ces deux Métaux, le mélange de ces deux fumées fait la même impression et le même effet que la Tutie. Secondement, parce que cette fumée des Métaux, ni la Tutie non plus, ne se remettent point en Corps, si l'une et l'autre n'est mêlée avec quelque Métal. Or, comme la Tutie est la fumée des Corps blancs, elle ne donne point aux Corps blancs la Teinture orangée, mais seulement aux Corps ou Métaux rouges; parce que l'orangé n'est autre chose qu'un mélange proportionnée du rouge et du blanc. Au reste la Tutie subtile comme elle est, pénètre profondément dans les Corps, et par ainsi elle les altère et les change mieux que ne fait le Métal d'où elle est sortie. Et ce changement souffre mieux l'examen, pourvu qu'on le fasse avec tant soit peu d'artifice, de la manière que je l'ai déjà dit.Et partant, tous les Corps qui reçoivent quelque altération, la reçoivent nécessairement par le moyen et par la vertu de l'Argent-vif, ou du Soufre, ou des choses semblables, parce qu'il n'y a que cela seul qui se communique, et qui s'unisse naturellement aux Corps ou Métaux, à cause de la grande conformité qui est entre eux.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE V</li><li style="text-align: justify;"><span style="color: white;">*</span></li><li style="text-align: justify;"><i>De la Nature du Soleil.</i></li><li style="text-align: justify;"><span style="color: white;">*</span></li><li style="text-align: justify;">Il faut maintenant parler à fond des Corps Métalliques, et découvrir leur Essence cachée, en reprenant le Discours que nous en avons fait dans le Livre précédent, auquel nous ajouterons beaucoup de choses nécessaires. Nous parlerons donc premièrement du Soleil, puis de la Lune, et ensuite des autres Corps Métalliques, et nous en dirons tout ce qui sera nécessaire pour en donner la connaissance. Et en tout cela nous n'avancerons rien que nous ne prouvions par les expériences que l'on en peut faire.Le Soleil est formé d'un Argent-vif très subtil, et de peu de Soufre fort pur, fixe et clair, qui a une rougeur nette, qui est altéré et changé en sa nature, et qui fixe et teint cet Argent-vif. Et comme ce Soufre n'est pas également coloré, et qu'il y en a qui est plus teint l'un que l'autre, de là vient qu'il y a aussi de l'Or qui est nécessairement plus jaune, et d'autre qui l'est moins.Or il est évident que l'Or est formé de la plus subtile Substance de l'Argent-vif, parce que l'Argent-vif, qui ne s'attache uniquement qu'à ce qui est de sa même nature, et qui ne reçoit point tout ce qui n'en est pas, s'attache facilement et s'unit fortement à l'Or, de sorte qu'il semble l'embrasser. Il ne faut point d'autre preuve pour montrer que cette Substance de l'Argent-vif, de laquelle l'Or est formé, est claire et nette, que la splendeur et l'éclat qu'à l'Or, qui brille aussi bien la nuit qu'en plein jour. Ce même Argent-vif doit aussi nécessairement être fixe, et sans nul mélange de Soufre impur et combustible; parce que l'Or ne diminue et ne s'enflamme point dans le feu, quoiqu'on l'y fasse rougir et qu'on l'y fonde. Son Soufre est tingent (C'est-à-dire qu'il teint l'Argent-vif) parce que le Soufre minéral étant mêlé avec l'Argent-vif vulgaire, et étant sublimé avec lui, lui communique une couleur rouge qui est ce qu'on appelle le Cinabre artificiel, et que ce même Soufre étant amalgamé avec les Corps Métalliques, et sublimé avec eux à fort feu, en sorte que ce que les Métaux ont de plus subtil soit élevé et sublimé avec lui, cette Sublimation devient très jaune. Ce n'est donc que la pure Substance du Soufre qui fait une couleur nette et pure dans les Métaux. Et c'est par conséquent le Soufre impur qui leur donne une couleur impure et imparfaite. Il n'y a qu'à considérer l'Or pour être persuadé qu'il est jaune, et celui qui en douterait serait aveugle.La Matière de l'Essence de l'Or n'est donc autre que la Substance très subtile et pure de l'Argent-vif, laquelle a été fixée par le mélange et par l'union de la Matière très subtile et fixe du Soufre incombustible, qui a une Teinture rouge et claire. Mais il y a pourtant plus d'Argent-vif que de Soufre dans la composition de l'Or. Ce qui se connaît par la facilité qu'à l'Argent-vif de s'attacher à l'Or, ce que ne fait pas le Soufre. Ainsi, si l'on veut faire quelque altération et quelque changement dans les Métaux imparfaits, on doit se proposer l'Or pour modèle de ce que l'on doit faire, et tâcher de réduire toujours ces Métaux à la même égalité qu'est celle de l'Or. Nous en avons ci-devant enseigné le moyen.Au reste, parce que les parties, dont l'Or a été premièrement formé, étaient subtiles et fixes, elles se sont aussi beaucoup resserrées et condensées, et c'est ce qui rend l'Or si pesant. D'ailleurs, comme la Nature a mis longtemps à le cuire et à le digérer, par une chaleur fort tempérée, ses parties (les plus crues et volatiles) se sont exhalées lentement et peu à peu; et par ainsi il a été épaissi parfaitement et comme il le faut, dans le dernier mélange qui s'est fait de ses Principes; et c'est ce qui fait qu'il ne se fond qu'après avoir rougi.Il se voit, de ce que nous venons de dire, que la perfection des Métaux dépend de trois choses. Premièrement de la grande quantité de leur Argent-vif. Secondement de l'uniformité et égalité de leurs Substances, qui se fait par un mélange égal et bien proportionné de leurs Principes. Et en troisième lieu, de ce qu'ils s'endurcissent et s'épaississent par une longue et modérée digestion. Et par ainsi l'impureté et l'imperfection des Métaux proviendra du trop de Soufre, de la diversité de Substance, et d'une digestion précipitée qui les endurcit et les épaissit trop soudainement.Ainsi, si le Soufre, qui vient à se mêler avec l'Argent-vif, pèche en quantité et en qualité, il s'en formera nécessairement divers Métaux imparfaits, selon la différente proportion de ce Soufre, et selon qu'il sera bon ou mauvais. Car le Soufre (qui entre dans la composition des Métaux) est ou fixe, et n'est pas tout combustible, ou il l'est entièrement. Ou ce Soufre est volatil : et il l'est, ou en tant que Soufre, ou non pas comme Soufre. Ou bien il est en partie volatil, et en partie fixe. De plus, ce Soufre, ou n'est Soufre qu'en partie, ou en partie il ne l'est pas. Et ce qui est Soufre, est ou tout pur, ou tout impur. Ou il y en a seulement la moitié d'impur, ou il n'y en a que fort peu. Le Soufre est encore ou en grande quantité, et ainsi il domine l'Argent-vif, ou il y en a peu, et l'Argent-vif a le dessus. Ou ces deux Principes sont si bien proportionnés, qu'il n'y en a pas plus de l'un que de l'autre. Enfin, ou ce Soufre est blanc, ou il est rouge, ou il tient le milieu entre ces deux couleurs. Et c'est ce différent mélange de ces deux Principes qui produit nécessairement dans la Nature différents Corps Métalliques, et d'autres semblables Corps, tels que sont les Métallions. Nous allons examiner cette différence des Métaux, et nous en rapporterons les Causes et les propriétés, que nous prouverons par des expériences sensibles.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE VI</li><li style="text-align: justify;"><span style="color: white;">*</span></li><li style="text-align: justify;"><i>De la Nature de la Lune.</i></li><li style="text-align: justify;"><span style="color: white;">*</span></li><li style="text-align: justify;">Nous avons dit dans le Chapitre précédent que l'Or se forme lorsqu'un Soufre pur, fixe, rouge et clair, se mêle de telle sorte avec un Argent-vif pur et net, que non seulement le Soufre ne domine pas, mais que l'Argent-vif y soit en plus grande quantité. Que si un Soufre net, fixe, blanc, d'une blancheur pure et claire, vient à se mêler avec un Argent-vif pur, fixe et clair, et que le Soufre ne domine pas, mais qu'il y ait tant soit peu plus d'Argent-vif, il s'en formera de l'Argent, qui est un Métal parfait, mais pourtant moins pur et plus grossier que n'est l'Or. Car ses parties ne sont pas si serrées que celles de l'Or; et par conséquent il n'est pas si pesant que l'Or. L'Argent n'est pas encore si fixe que l'Or, comme il paraît en ce qu'il diminue dans le feu : Ce qui est une marque que son Soufre n'est pas tout à fait fixe ni incombustible, puisqu'il s'enflamme un peu lorsqu'on fait rougir ce Métal dans le feu. Or quand je dis que le Soufre de l'Argent n'est pas fixe, cela se doit entendre par rapport à celui de l'Or, n'étant pas impossible que le même Soufre soit fixe, si on le compare avec un autre qui l'est moins, et qu'il ne soit pas fixe, si on le considère par rapport à un autre qui l'est plus. C'est en ce sens qu'à l'égard de l'Or, le Soufre de la Lune n'est pas fixe, mais incombustible; et qu'en faisant comparaison de l'Argent avec les Métaux qui sont imparfaits, son Soufre est fixe et incombustible.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE VII</li><li style="text-align: justify;"><span style="color: white;">*</span></li><li style="text-align: justify;"><i>De la Nature de Mars, où il est traité des Effets du Soufre et du Mercure, et des Causes de la corruption et de la perfection des Métaux.</i></li><li style="text-align: justify;"><span style="color: white;">*</span></li><li style="text-align: justify;">Si un Soufre fixe et terrestre se trouve mêlé avec un Argent-vif qui soit pareillement fixe et terrestre, et si tous deux ont une blancheur impure et livide, ou noirâtre, et si dans la composition il y a beaucoup plus de ce Soufre fixe que d'Argent-vif, de ce mélange il s'en fait du fer. Et parce que l'excès du Soufre fixe dans la composition des Métaux, en empêche la fusion, il s'ensuit de là que le Soufre fixe ne se fond pas si promptement que fait l'Argent-vif; au lieu que celui qui n'est pas fixe se fond plutôt. Ce qui nous fait connaître manifestement pourquoi quelques Métaux se fondent facilement, et promptement, et d'où vient qu'il y en a d'autres qui sont fort longs et fort difficiles à fondre. Car ceux qui ont le plus de Soufre fixe se fondent plus lentement : et ceux qui ont le plus de Soufre adustible se fondent plus tôt. Ce qu'il est bien aisé de faire voir. Car pour preuve que le Soufre fixe des Métaux, est ce qui fait qu'ils sont plus difficiles à fondre; c'est que le Soufre lui-même ne peut jamais devenir fixe s'il n'est calciné, et quand il est calciné il n'est plus fusible. Et par conséquent c'est le Soufre fixe des Métaux qui en empêche la fusion. Or je sais par expérience que le Soufre ne peut être fixe s'il n'est calciné. Parce qu'ayant essayé de le fixer sans l'avoir calciné, j'ai trouvé qu'il était toujours volatil, et qu'il s'enfuyait jusqu'à ce qu'il fût changé en une terre semblable à de la chaux.Mais il n'en est pas ainsi de l'Argent-vif, qui peut être rendu fixe, et en le changeant en terre, et sans qu'il soit besoin de l'y changer. On le fixe et on le change bientôt en terre, si on se hâte de faire sa fixation, en le sublimant avec précipitation. Et on le fixe tout de même par une Sublimation lente et réitérée, sans qu'il soit changé en terre, puisqu'il se fond alors de même qu'un Métal. Et cela, je le sais pour l'avoir fixé de ces deux manières; l'une hâtée et précipitée, jusqu'à ce que son humidité fût consumée; et l'autre lente, en le sublimant plusieurs fois doucement et peu à peu. Je l'ai vu et je l'ai trouvé, dis-je, par expérience, comme je le dis.Or la raison pour laquelle cela se fait ainsi, c'est que la Substance de l'Argent-vif est visqueuse et serrée. On voit qu'elle est visqueuse par la séparation qui s'en fait en très menues parties, lorsqu'on l'imbibe et qu'on l'amalgame avec d'autres choses. Car sa visquosité paraît lors évidemment; parce (qu'encore qu'il soit séparé en une infinité de parties fort menues), il s'attache néanmoins, et il s'unit fortement à ce avec quoi on le mêle. Il n'y a personne qui ne voie tout de même que sa Substance est solide et fort serrée. Car il ne faut que le considérer et le soupeser, et l'on trouvera qu'il est si pesant, lorsqu'il est tout pur, qu'il pèse plus que l'Or même. D'ailleurs sa composition est très forte, comme nous l'avons déjà dit ci-devant, à cause de la mixtion très exacte de ses deux Principes. Et partant, l'Argent-vif peut être fixé sans que son humidité soit consumée, et sans qu'il soit changé en terre. Car ses parties étant bien unies ensemble, et sa composition étant par conséquent très forte, ses parties venant à être encore plus resserrées par l'action du feu, cela fait qu'il résiste au feu, qui ne saurait plus le détruire en cet état, et la flamme même; pour grande et violente qu'elle soit; n'a plus de prise sur lui, et elle ne saurait ni le pénétrer, ni le résoudre en fumée; parce qu'il est trop serré pour pouvoir être raréfié, et que d'ailleurs il ne peut point être brûlé, n'ayant point de Soufre inflammable, qui est ce qui rend les Corps adustibles, ou capables d'être brûlés et consumés par le feu.Nous avons découvert par là deux Secrets admirables. L'un, pourquoi le feu détruit les Métaux. Et de cela nous trouvons trois causes. La première est un Soufre adustible qui est renfermé dans le profond de leur Substance, lequel venant à se brûler, diminue cette Substance en la résolvant en fumée; jusqu'à ce qu'il l'ait entièrement consumée, quelque quantité que les Métaux aient d'Argent-vif bien fixe et bien fusible. La seconde cause est extérieure, et c'est la violence du feu de flamme, qu'on augmente et qu'on entretient toujours très forte, et qui touchant continuellement les Métaux, les fond, les pénètre et les résoud en fumée, quelque fixes qu'ils soient. La dernière cause, c'est la Calcination des Métaux, qui les raréfie en éloignant leurs parties les unes des autres. Car cet éloignement fait jour à la flamme, qui les pénètre par ce moyen, et qui les réduit en fumée, quelque parfaits qu'ils puissent être. Que si ces trois causes de la destruction des Métaux concourent et se trouvent ensemble, il est certain qu'ils seront aisément détruits. Mais s'il en manque quelqu'une, ils seront plus difficiles à détruire à proportion que ces causes seront moindres.L'autre Secret que nous avons trouvé, c'est que nous avons connu par là, que la bonté et la perfection des Métaux consiste dans leur Argent-vif. Car rien de tout ce qui cause la destruction et l'anéantissement des Métaux ne pouvant diviser l'Argent-vif en ses Principes : mais ou toute sa Substance s'en allant de dessus le feu, ou y demeurant toute entière, sans que rien s'en perde, il faut nécessairement que la cause de la perfection des Métaux soit dans l'Argent-vif. Louons donc et bénissons Dieu qui a crée cet Argent-vif, et qui lui a donné une Substance et des propriétés qui ne se rencontrent en nulle autre chose de la Nature. De sorte que nous pouvons trouver en cette Substance d'Argent-vif la perfection, par un certain artifice, qui se trouve en lui par une puissance prochaine. Car c'est l'Argent-vif qui surmonte le feu, et que le feu ne saurait vaincre : au contraire, il se repose et il se plaît à demeurer dans le feu.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE VIII</li><li style="text-align: justify;"><span style="color: white;">*</span></li><li style="text-align: justify;"><i>De la Nature de Vénus ou du Cuivre.</i></li><li style="text-align: justify;"><span style="color: white;">*</span></li><li style="text-align: justify;">Reprenons maintenant notre Discours. Quand le Soufre est impur, grossier, rouge, livide, que sa plus grande partie est fixe, et la moindre non fixe, et qu'il se mêle avec un Argent-vif grossier et impur, de telle sorte qu'il n'y ait guère plus ni guère moins de l'un que de l'autre; de ce mélange il s'en forme du Cuivre. Et il est aisé de juger que pour faire ce Métal, ces deux Principes doivent être mêlés de cette manière, si l'on considère les effets qu'ils produisent naturellement en lui. Car lorsqu'on le fait rougir au feu, on en voit sortir une flamme, comme est celle que fait le Soufre; ce qui est une marque qu'il a un Soufre qui n'est pas fixe. Outre que ce Métal diminue dans le feu, par l'évaporation qui se fait de ce mauvais Soufre. On connaît néanmoins qu'il a beaucoup de Soufre fixe, parce qu'en le faisant souvent rougir au feu, et en le brûlant, après cela il ne se fond pas si facilement, et il en devient plus dur; ce qui ne peut provenir que de ce qu'il a beaucoup de Soufre fixe. D'ailleurs, il paraît par la couleur de ce Métal que son Soufre est rouge, livide, impur, et qu'il est mêlé avec un Argent-vif, impur et plein de crasse. Ainsi on n'a pas besoin d'autre preuve pour le vérifier.De là on peut faire une expérience qui nous découvrira un Secret. Car puisque tout ce qui est changé en Terre par l'action de la chaleur se dissout facilement, et se réduit en Eau, et que cela se fait à cause que le Feu rend plus subtiles les parties sur quoi il agit, il s'ensuit de là que, quelque subtile que soit naturellement une chose, elle le devient encore davantage si elle est réduite en cette nature de Terre (par la Calcination), et qu'elle se dissout mieux. Et partant, les choses se dissolvent mieux à proportion qu'elles sont plus subtiles et plus calcinées. Ce qui fait voir quelle est la cause de la corruption et de l'impureté de Mars et de Vénus, et qu'elle ne provient que de la quantité qu'ils ont de Soufre fixe et non fixe, ou adustible : Vénus en ayant plus d'adustible que Mars, et Mars plus de fixe que Vénus. Quand donc le Soufre fixe de ces deux Métaux est devenu encore plus fixe, par la chaleur du feu, ses parties deviennent plus subtiles, et ce qui est disposé en lui à se dissoudre se dissout, comme il se voit lorsqu'on expose ces deux Métaux sur la vapeur du vinaigre. Car cette vapeur fait sortir sur leur superficie, comme une fleur, l'aluminosité (c'est-à-dire les parties alumineuses) de leur Soufre, par le moyen de la chaleur qui vient de cette vapeur, et qui subtilise les parties superficielles, et les plus proches de ces Métaux. Et si vous faites bouillir ces deux Corps dans quelque Eau pontique ou salée, vous trouverez qu'il s'en dissoudra beaucoup par cette ébullition. Et si l'on va dans les Mines de ces deux Métaux, on verra distiller et s'attacher à eux l'aluminosité qui s'en dissout; laquelle se change et se résoud en eau, à cause de sa ponticité ou salure, et de la facilité qu'elle a à se dissoudre. Car il n'y a rien de pontique ou salé, et qui se dissolve facilement que l'Alun, et ce qui tient de sa nature.Pour ce qui est de ce que ces deux Métaux noircissent au feu, cela vient d'un Soufre qui n'est pas fixe, et qui est adustible, qu'ils ont renfermé en eux. Et quoique Vénus ait beaucoup de ce Soufre, et que Mars en ait peu, néanmoins, comme ce qu'il en a est presque fixe, c'est ce qui est cause qu'on ne peut pas ôter à Mars cette noirceur.Nous avons fait voir ci-dessus que le Soufre qui n'est pas fixe est ce qui fait, et ce qui facilite la fusion des Métaux; et qu'au contraire le Soufre fixe n'a nulle fusion, et qu'il l'empêche. Mais il n'en est pas ainsi de l'Argent-vif fixe. Car quelque fixité qu'il ait, il ne s'enfuit pas pour cela qu'il ne fasse point de fusion, ni qu'il l'empêche de se faire. Je puis porter témoignage de cette vérité. Car par quelque moyen que j'aie pu imaginer de faire la fusion, je n'ai jamais pu tenir le Soufre en fusion après l'avoir fixé. Au lieu qu'ayant fixé de l'Argent-vif, après l'avoir sublimé plusieurs fois avec du Soufre fixe; ce Soufre a été par ce moyen rendu bien fusible.Ce qui fait voir évidemment que plus les Corps ou Métaux ont d'Argent-vif, plus ils sont parfaits; et que ceux qui en ont le moins, ont aussi moins de perfection. C'est pourquoi je t'avertis que (pour faire le Magistère) tu dois faire en sorte en toutes tes Opérations, que dans la Composition il y ait toujours plus d'Argent-vif que du Soufre. Et que si tu peux faire l'Œuvre de l'Argent-vif tout seul, tu auras trouvé la perfection qui est la plus précieuse, et qui surpasse de beaucoup tout ce que la Nature peut faire de plus parfait. Car par elle tu pourras purifier les Corps imparfaits, jusque dans leur profondeur, et dans leur intérieur, ce que la Nature ne saurait faire. Or on doit juger que les Corps qui ont le plus d'Argent-vif sont les plus parfaits, parce qu'ils reçoivent plus facilement l'Argent-vif que les autres, et qu'ils s'y attachent mieux. Car nous voyons que les Corps parfaits reçoivent aimablement l'Argent-vif comme étant de leur même nature.On voit par les choses que nous avons dites ci-devant, que dans les Corps ou Métaux, il y a de deux sortes de Soufre. L'un qui est caché dans la profondeur de l'Argent-vif, et qui y est dès le commencement de sa conformation, et l'autre qui survient à l'Argent-vif après qu'il est déjà fait. On ne peut lui ôter ce dernier qu'avec bien de la peine : mais il est impossible de lui ôter le premier par le moyen du feu, de quelque artifice qu'on se serve, et quelque opération qu'on fasse pour cela, à cause que ce Soufre est intimement uni à lui, et qu'il est né avec lui. L'expérience confirme ce que nous venons de dire. Car nous voyons que le feu détruit le Soufre adustible des Métaux : mais il ne saurait leur ôter leur Soufre fixe. Ainsi, quand nous disons qu'on peut purifier les Métaux en les calcinant, et en leur faisant reprendre Corps, cela se doit entendre qu'on peut les dépouiller de leur Substance terrestre, laquelle n'est pas unie intimement à eux, ni dans le profond de leur nature. Car de prétendre par le moyen du feu, séparer les choses qui sont intimement unies, cela ne se peut, si ce n'est par le moyen de la Médecine de l'Argent-vif, qui couvrirait et tempérerait cette Terre ou ce Soufre, ou qui la séparerait du Composé. Car on sépare en deux manières la Substance terrestre ou sulfureuse, qui est intimement unie à la nature du Corps ou du Métal. Premièrement par la Sublimation qu'on en fait avec la Tutie et la Marcassite, lesquelles élèvent la Substance de l'Argent-vif, et laissent le Soufre en bas. Ce qu'elles font par la ressemblance qu'elles ont, tant avec l'Argent-vif qu'avec le Soufre, n'étant que deux fumées qui sont composées d'Argent-vif et de Soufre; mais qui ont beaucoup plus du premier que du dernier. Et cela se voit par expérience : parce que si vous les mêlez par une forte et prompte fusion avec les Corps, les Esprits qu'elles contiennent enlèveront les Corps avec eux, et les réduiront en fumée. Et par ainsi ces deux Esprits séparent des Corps cette terre sulfureuse. Secondement, on peut séparer cette Substance terrestre, qui est dans le Métal, en le lavant et l'amalgamant avec l'Argent-vif, comme nous l'avons dit ci-devant. Et la raison en est parce que l'Argent-vif ne s'attache et ne retient que ce qui est de sa nature, et laisse tout ce qui n'en est pas.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE IX</li><li style="text-align: justify;"><span style="color: white;">*</span></li><li style="text-align: justify;"><i>De la Nature de Jupiter ou de l'Etain.</i></li><li style="text-align: justify;"><span style="color: white;">*</span></li><li style="text-align: justify;">Revenons à la composition des Métaux. Si le Soufre, qui en est l'un des Principes, a un peu de fixité, s'il a une blancheur impure, et s'il en a moins que d'Argent-vif, si l'Argent-vif est impur, en partie fixe et en partie volatil, et s'il n'a qu'une blancheur impure et imparfaite, de ce mélange il se fera de l'Etain.Les Opérations que l'on fait sur ce Métal pour le préparer (c'est-à-dire pour lui ôter ses impuretés) font voir qu'il est composé de la sorte. Car en le calcinant, on sent la mauvaise odeur du Soufre qui en sort; ce qui marque qu'il a un Soufre non fixe ou adustible. Que si en s'exhalant, ce Soufre ne fait pas une flamme bleue comme est celle que fait le Soufre vulgaire, lorsqu'il se brûle, il ne s'ensuit pas pour cela qu'il soit fixe, parce que cela ne vient nullement de sa fixité, mais de ce que dans la composition de ce Métal, il y a beaucoup plus d'Argent-vif, lequel par son humidité empêche ce Soufre de brûler si visiblement qu'il puisse faire une flamme.Au reste, il y a deux sortes de Soufres, et deux différents Argent-vifs dans l'Etain. L'un de ces Soufres est combustible, puisque lorsqu'on le calcine, il rend la même odeur que le Soufre vulgaire. L'autre Soufre, qui est plus fixe, et qui pour cette raison n'a point de mauvaise odeur comme le premier, se voit dans la chaux de ce Métal, laquelle demeure dans le feu sans se brûler ni se consumer.On remarque tout de même deux Argent-vifs dans l'Etain : l'un qui n'est pas fixe, et qui lui donne le cric, et l'autre fixe, qui ne lui en donne point. L'expérience nous fait voir le premier. Car avant que l'Etain soit calciné, il a le cric, et après avoir été calciné trois fois, il ne l'a plus. Ce qui vient de ce que son Argent-vif volatil, qui faisait le cric, s'est exhalé dans la Calcination. Or il est certain que c'est l'Argent-vif volatil de l'Etain qui lui donne le cric. Car si on lave du Plomb avec de l'Argent-vif, et qu'après l'avoir lavé, on le fasse fondre à un feu, qui ne soit pas plus fort qu'il doit l'être pour fondre le Plomb, il demeurera une partie d'Argent-vif avec le Plomb, qui lui donnera le cric, et le changera en Etain. Cela se voit tout de même dans la transmutation qui se fait de l'Etain en Plomb. Car si on calcine plusieurs fois l'Etain avec le Plomb, et si on lui donne un feu propre à lui faire reprendre Corps, il se convertira en Plomb. Et cette transmutation se fera plus facilement si, lorsque l'Etain est en fusion, on lui ôte les pellicules qui se forment au-dessus, et si on les calcine à fort feu. Mais vous serez encore assurés que ces différentes Substances se rencontrent dans l'Etain si vous pouvez trouver l'invention de le conserver dans des vaisseaux propres pour cela, et de faire la séparation de ces Substances, par le moyen d'un certain degré de feu, comme je l'ai fait, après l'avoir découvert avec beaucoup de peine et de travail. Ce qui m'a fait connaître que j'avais eu raison de croire que ce Métal était composé de toutes ces différentes Substances.Que si vous me demandez ce qu'il reste de l'Etain, après qu'on l'a dépouillé de ces deux Substances, qui ne sont pas fixes, c'est-à-dire après qu'on lui a ôté son Soufre combustible et son Mercure volatil, je vais vous le dire, afin de vous faire connaître parfaitement la composition de ce Métal. Sachez donc qu'après cela il reste un Corps livide et pesant comme le Plomb, mais qui est plus blanc. Ainsi c'est un Plomb très pur, dans la composition duquel les deux Principes, l'Argent-vif et le Soufre, sont également fixes, quoiqu'ils ne soient pas tous deux égaux en quantité; parce qu'il y a plus d'Argent-vif dans cette composition, comme on le peut connaître par la facilité qu'à l'Argent-vif a y entrer, tout tel qu'il est en sa nature. Ce qui ne se ferait pas si facilement si l'Argent-vif n'y était pas en plus grande quantité. C'est pour cette raison que l'Argent-vif ne s'attache à Mars que par un très grand artifice; ni à Vénus non plus, à cause du peu d'Argent-vif qu'ont ces deux Métaux dans leur composition. Néanmoins Vénus, ayant plus d'Argent-vif que Mars, comme il se voit en ce qu'elle est aisée à fondre, au lieu que Mars ne se fond qu'avec une extrême difficulté; l'Argent-vif, par conséquent, ne doit s'attacher que très difficilement à Mars, et plus facilement à Vénus.Or quand j'ai dit que dans ce Corps, que j'ai appelé Plomb très pur, les deux Substances qui en font ,la composition étaient fixes, j'ai voulu dire que leur fixation s'approchait d'une forte fixation, et non pas qu'elles demeurassent toujours fixes à toute épreuve. Et pour preuve de cela, si l'on calcine ce Plomb très pur, et qu'on en tienne la Calcination, ou la chaux, dans un feu violent, ce feu ne séparera point ces deux Principes l'un d'avec l'autre; mais la Substance de ce Corps montera, et se sublimera toute entière, quoique néanmoins plus purifiée qu'elle n'était.Au reste, la Substance du Soufre adustible est plus aisée à séparer dans l'Etain que dans le Plomb : comme il se voit en ce que Jupiter s'endurcit, qu'il se calcine, et que son éclat s'augmente facilement. Ce qui nous a fait connaître que son Soufre adustible et son Mercure volatil (qui sont les deux choses qui le corrompent et qui l'infectent) ne sont pas de sa première composition, ni exactement unies avec ses Principes, mais qu'elles surviennent après qu'il est déjà formé. Et c'est pour cela qu'on les en peut facilement séparer, et que les divers changements qu'on donne à ce Métal, c'est-à-dire sa Modification, son Endurcissement et sa Fixation, ne sont plus promptement que dans le Plomb. Et il est aisé de deviner pourquoi cela se fait, si l'on considère tout ce que j'ai dit ci-devant, et la remarque particulière que j'ai faite. Car après l'avoir calciné et remis en Corps, lui ayant donné un feu fort et violent, j'ai vu, par les vapeurs qui s'élèvent dans sa Sublimation, qu'il devenait orangé, ce qui est une propriété du Soufre qui est fixe, et qui souffre la calcination. Tellement que de cette expérience, laquelle j'ai trouvée fort assurée, et qui m'a confirmé dans mon opinion, j'ai jugé que ce Métal avait beaucoup de Soufre fixe dans sa composition. C'est pourquoi j'exhorte tous ceux qui auront envie de connaître la vérité en notre Science, de travailler soigneusement pour découvrir, et pour être convaincus de tout ce que je viens d'avancer; et de ne cesser leur recherche et leur étude, jusqu'à ce qu'ils aient acquis la connaissance des Principes des Corps et des propriétés des Esprits, et qu'ils en aient une certitude entière, sans se contenter de simples conjectures. Je leur en donne la facilité par la manière dont je l'ai enseignée dans ce Livre, l'ayant dit suffisamment, et autant qu'il est nécessaire pour notre Art.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE X</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De la Nature de Saturne, ou du Plomb.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Il ne nous reste plus à faire que la description de Saturne. Ce Métal n'est en rien différent de Jupiter, si ce n'est que sa Substance, est plus impure, à cause qu'il est composé d'un Argent-vif et d'un Soufre plus grossier, et que son Soufre combustible est plus fortement attaché à la Substance de l'Argent-vif qu'il ne l'est dans Jupiter. Et enfin qu'il y a plus de Soufre fixe dans sa composition. Nous en allons rapporter les causes, et les prouver par des expériences convaincantes.Premièrement, il n'y a qu'à considérer ces deux Métaux pour juger que Saturne a plus de terrestréité et de fèces que Jupiter. Cela paraît encore en ce que la première fois Saturne se calcine plus facilement que Jupiter. Ce qui est une marque qu'il a beaucoup plus de terrestréité. Car l'expérience nous fait voir que les Corps qui ont le plus de terrestréité se calcinent plus facilement; et que ceux qui en ont le moins sont plus difficiles à calciner parfaitement le Soleil. Enfin, il se vérifie que Saturne a plus de terrestréité et de fèces que Jupiter, en ce que sa noirceur et son impureté ne se purifient ni ne s'en vont point en le calcinant, et en le remettant plusieurs fois en corps : comme l'on voit que cela se fait dans Jupiter. Ce qui est une preuve que Saturne a beaucoup plus d'impureté dans les Principes de sa composition.En second lieu, il est aisé de juger que tout ce que Saturne a de Soufre combustible est plus fortement uni à la Substance de son Argent-vif qu'il ne l'est dans Jupiter. Parce que par l'évaporation il ne saurait se séparer si peu de ce mauvais Soufre (pourvu que la quantité en soit un peu considérable) qu'il ne paraisse d'une couleur orangée et fort teinte : outre que ce qui demeure même de ce Soufre au fond du Vaisseau est de même couleur. Ainsi il faut nécessairement de trois choses l'une, ou que Saturne n'ait point de Soufre qui soit combustible; ou qu'il en ait bien peu; ou enfin que ce qu'il en a soit fortement uni avec le Soufre fixe dans sa première composition. Or on ne peut pas douter, que non seulement il a un mauvais Soufre, et qu'il n'en a pas peu, mais même qu'il en a beaucoup, puisqu'il a l'odeur de ce Soufre; qu'il conserve longtemps cette odeur, et qu'il est bien difficile de la lui faire perdre. Ce qui nous a fait connaître évidemment que son Soufre combustible est assurément uni très exactement avec son Soufre incombustible, lequel approche fort de la nature du Soufre fixe : en sorte que ces deux Soufres étant mêlés et unis avec son Argent-vif, ils ne font tous ensemble qu'une seule Substance homogène, c'est-à-dire qui est tout de même nature. Et de là vient que quand la nature du Soufre combustible de ce Métal vient à s'élever, elle monte nécessairement avec le Soufre incombustible, n'y ayant que lui qui puisse faire la couleur orangée.Nous avons dit en troisième lieu qu'il y a plus de Soufre incombustible dans Saturne que dans Jupiter. Ce qui est si vrai que dans la préparation que l'on donne à la Chaux de ces deux Métaux (en les tenant l'une et l'autre quelque temps dans le feu), on voit que celle de Saturne devient toute orangée, au lieu que celle de Jupiter ne fait que blanchir. Ce qui nous a fait connaître la cause pour laquelle Jupiter s'endurcit plutôt par la Calcination, et pourquoi il ne perd pas si aisément la facilité qu'il a à se fondre que fait Saturne. Car cela vient de ce que Saturne a plus de Soufre et d'Argent-vif fixes, qui est ce qui fait la dureté des métaux.Or il y a deux choses qui font et qui donnent la fusion : l'Argent-vif et le Soufre adustible. L'une desquelles, qui est l'Argent-vif, est suffisante pour donner une fusion parfaite, à quelque degré de feu que ce puisse être; soit qu'il faille que les Métaux rougissent auparavant que de se fondre; soit qu'ils puissent être fondus sans cela. C'est pourquoi, comme dans Jupiter il y a beaucoup d'Argent-vif qui n'est pas fixe, il a aussi une grande facilité à se fondre fort promptement, et il est difficile de la lui ôter.La mollesse des Métaux vient tout de même de deux causes, qui sont un Argent-vif qui n'est pas fixe, et un Soufre combustible. Et par ce qu'on ôte plus facilement le Soufre combustible à Jupiter qu'à Saturne, l'une des causes qui le rendent mou lui étant ôtée par la Calcination, il faut nécessairement qu'il s'endurcisse; au lieu que les deux choses qui font la mollesse, étant fortement unies dans la composition de Saturne (et par conséquent, ni l'une ni l'autre ne lui pouvant être ôtée qu'avec difficulté), cela est cause qu'il ne peut pas s'endurcir si aisément. Il y a néanmoins cette différence entre la mollesse qui vient de l'Argent-vif, et celle que fait le Soufre combustible; que celle-ci est cassante et ployante; au lieu que celle que fait l'Argent-vif s'étend et s'allonge beaucoup. Et cela se voit manifestement par l'expérience. Car il est certain que les Corps ou Métaux, qui ont quantité d'Argent-vif, ont une grande extension; et qu'au contraire ceux qui ont peu d'Argent-vif ne peuvent guère être étendus. C'est ce qui fait que Jupiter s'étend plus facilement et plus délicatement que Saturne; Saturne plus que Vénus; celle-ci plus que Mars; la Lune plus que Jupiter, et le Soleil beaucoup plus que la Lune.C'est donc l'Argent-vif et le Soufre fixes qui donnent la dureté aux Métaux : Et ce qui fait leur mollesse, ce sont les deux causes opposées à celle-là; c'est-à-dire l'Argent-vif volatil, et le Soufre combustible. Et c'est le Soufre qui n'est pas fixe, et l'Argent-vif, quel qu'il soit, fixe ou volatil, qui leur donnent la fusion. Mais le Soufre qui n'est pas fixe donne nécessairement la fusion au Métal sans qu'il rougisse, comme on le voit par l'Arsenic (qui est un Soufre combustible) et qui étant projeté sur les Métaux difficiles à fondre, leur donne la fusion sans qu'il soit nécessaire qu'ils rougissent auparavant.L'Argent-vif, qui n'est pas fixe, rend tout de même les Métaux aisés à fondre. Mais l'Argent-vif fixe ne donne la fusion au Métal qu'après que ce Métal s'est enflammé et qu'il a rougi. Et partant, c'est le Soufre fixe qui retarde et qui empêche la fusion de quelque Métal que ce soit.Ce qui nous découvre un grand Secret. Car puisque l'on trouve par l'expérience que les Métaux qui ont le plus d'Argent-vif sont les plus parfaits, il s'ensuit nécessairement que les Métaux imparfaits qui ont le plus d'Argent-vif s'approchent aussi le plus de la perfection, et de la nature des parfaits. Et par conséquent, plus les Métaux auront de Soufre, plus ils seront impurs et imparfaits. D'où l'on doit inférer qu'entre les imparfaits, Jupiter est celui qui s'approche le plus des Corps parfaits puisqu'il a le plus d'Argent-vif, qui est ce qui fait la perfection, et que par cette même raison Saturne en est moins proche; Vénus moins que Saturne, et Mars moins que pas un. Cela s'entend si l'on considère ces Métaux à l'égard de ce qui fait la perfection. Car ce serait toute autre chose, si on les considérait par rapport à là Médecine qui les parfait, qui supplée à ce qui leur manque, qui les pénétrant jusque dans l'intérieur, raréfie leur épaisseur, et qui pallie et qui couvre leur noirceur et leur impureté par un éclat et un brillant qu'elle leur communique : Parce qu'à cet égard Vénus est plus capable de recevoir la perfection par le moyen de cette Médecine; Mars la peut moins recevoir qu'elle; Jupiter moins que Mars; et Saturne a le moins de tous de disposition à la recevoir.Cette diversité des Métaux et les Opérations que l'on a fait sur eux, nous ont appris que pour leur donner la perfection, il fallait les préparer différemment, et qu'ils avaient besoin de différentes Médecines pour cela. Car on a vu que les Métaux durs, et qui rougissent au feu, avaient besoin d'une Médecine qui pût les ramollir et raréfier leur Substance intérieure trop serrée, et la rendre uniforme et toute égale partour : Et qu'au contraire aux Métaux mous, et qui ne rougissent point au feu, il fallait une Médecine qui les endurcît, les resserrât et qui épaissit leur Substance interne et cachée. Nous allons voir quelles sont ces Médecines, nous dirons quels sont leurs effets, et ce qui a été cause qu'on les a inventées, ce qu'elles laissent d'imparfait dans les Métaux, et ce à quoi elles peuvent donner la perfection.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">SECONDE PARTIE DU SECOND LIVRE</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Des médecines en général, et de la nécessité d'une Médecine universelle qui donne la perfection à tous les Métaux imparfaits, et d'où elle se peut mieux prendre, et plus prochainement.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XI</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Qu'il doit nécessairement y avoir deux sortes de Médecines, tant pour chaque Corps imparfait que pour l'Argent-vif, l'une au Blanc, l'autre au Rouge;mais qu'il n'y en a qu'une seule très parfaite, qui rend toutes les autres inutiles.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Nous avons dit ci-devant que les Esprits avaient plus de conformité avec les Corps que quoi que ce soit. Et la raison que nous en avons apportée, c'est qu'ils s'unissent mieux et plus amiablement à eux que nulle autre chose qui soit dans la Nature. Ce qui m'a donné la première notion que les Esprits devaient être la véritable Médecine pour altérer et changer les Corps. Et c'est cela même qui fut cause que j'employai toute mon industrie pour trouver l'artifice de transmuer véritablement, par le moyen des Esprits, chaque Corps imparfait en Lune et en Soleil véritables et parfaits. Je crus donc qu'il fallait faire nécessairement différentes Médecines de ces Esprits, selon la diversité des choses qui devaient être transmuées. Car y ayant de deux sortes de ces choses-là, l'Argent-vif, qui est un Esprit, et qui doit être coagulé et fixé parfaitement, et les Corps qui n'ont pas la perfection, c'est-à-dire les Métaux imparfaits; et ces Métaux n'étant pas d'ailleurs tous semblables, puisque les uns sont durs et rougissent au feu, tels que sont Mars et Vénus, et les autres sont mous, qui ne rougissent point, comme sont Jupiter et Saturne : il faut nécessairement que la Médecine, qui doit donner la perfection à tant de choses différentes, soit aussi différente elle-même. Ainsi il faut une Médecine particulière pour fixer et parfaire l'Argent-vif, laquelle soit différente de celle qui doit donner la perfection aux Métaux imparfaits. Et à l'égard de Vénus et de Mars, qui rougissent au feu, il faut une autre Médecine particulière pour eux, et qui soit différente de celle de Jupiter et de Saturne, qui sont mous, et qui ne rougissent point; parce que la nature de ces Métaux étant visiblement différente, il est certain que pour les rendre parfaits, il leur faut des Médecines de différentes sortes. D'ailleurs, quoique Mars et Vénus aient cela de commun entre eux, que tous deux sont durs, ils ont néanmoins chacun des propriétés particulières qui les dont différer. Car Mars n'est pas fusible, et Vénus l'est. Mars est entièrement livide, plein de crasses et d'impuretés; et Vénus, non. Mars a une blancheur obscure, et Vénus une rougeur impure et une verdeur. En quoi l'on voit une grande différence. De sorte que ces deux Métaux étant différents en tant de choses, il faut de nécessité que la Médecine qui doit leur donner la perfection soit pareillement différente. Il en est de même de Jupiter et de Saturne. Car quoique tous deux conviennent en ce qu'ils sont mous, ils ne le sont pas nécessairement de la même manière; et ils diffèrent encore en plusieurs autres choses. Par exemple, Jupiter est net, et Saturne ne l'est pas : ainsi la Médecine qui doit les perfectionner ne doit pas être la même. De plus, l'Argent-vif et les Métaux imparfaits qui peuvent être changés sont transmués en Lune ou en Soleil : ainsi il faut nécessairement qu'il y ait une Médecine rouge qui les transmue en Soleil, et une blanche qui les change en Lune. De manière qu'y ayant deux Médecines, l'une Solaire et l'autre Lunaire, pour chacun des quatre Métaux imparfaits, il y aura par conséquent huit sortes de Médecines pour la transmutation de ces Métaux. Et parce que l'Argent-vif peut être changé tout de même en Soleil et en Lune, il y aura donc encore deux Médecines particulières pour lui. Et ainsi ce feront en tout dix Médecines nécessaires pour donner la perfection, tant à l'Argent-vif qu'aux Métaux imparfaits; ce que j'ai trouvé avec beaucoup de peine et de travail.Mais après avoir longtemps travaillé, et après une étude opiniâtre et une longue et profonde méditation, et de grandes dépenses, j'ai enfin trouvé une seule Médecine qui nous exempte de travailler à toutes celles dont nous venons de parler. Car elle ramollit le Métal qui est dur, et endurcit celui qui est mou; elle fixe ce qu'ils ont de volatil, elle purifie ce qu'ils ont d'impur, et leur donne enfin une Teinture et un éclat qu'on ne saurait exprimer; cette Teinture étant plus belle, et cet éclat plus brillant que la Teinture et l'éclat que la Nature donne aux deux Métaux parfaits.Nous traiterons par ordre et en particulier de ces Médecines; nous en dirons la composition et les causes, et nous n'avancerons rien que nous ne prouvions par expérience. Pour cet effet, nous parlerons premièrement des dix Médecines particulières, et nous dirons en premier lieu qu'elles sont celles des Métaux imparfaits; ensuite celle de l'Argent-vif, et nous finirons par la Médecine Universelle du Magistère, qui donne généralement la perfection à tous. Mais parce que les Métaux imparfaits ont besoin d'être préparés auparavant que de recevoir la perfection, pour ne pas donner sujet à personne de se plaindre, que par envie nous ayons celé ou retranché quelque chose de notre Science, nous commencerons par dire la préparation qu'il faut donner aux Métaux imparfaits, pour les disposer à recevoir la perfection, soit au Blanc, soit au Rouge : après quoi nous traiterons de toutes les Médecines, et nous en dirons tout ce qu'il sera nécessaire d'en savoir.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Qu'il faut donner une préparation particulière à chaque Métal imparfait.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Il est aisé de connaître, par les choses que nous avons dites ci-devant, ce que c'est que la Nature, en travaillant à la production des Métaux, laisse de superflu ou de défectueux en chacun de ceux qui sont imparfaits. Car nous avons découvert la plus grande partie de leur nature, et ce que nous en avons dit suffirait pour les faire assez connaître. Mais parce que nous n'avons pas donné une idée de ces Métaux entière et accomplie, nous achèverons de mettre ici ce que nous avons omis, lorsque nous avons en traité dans le Livre précédent.Comme il y a donc deux sortes de Corps imparfaits qui peuvent être changés, deux mous, Jupiter et Saturne, qui ne rougissent point au feu, deux autres durs. Mars et Vénus, qui ne son point fusibles, ou qui ne le sont au moins qu'après avoir rougi, il est certain que le Nature nous apprend par la différence qu'elle a mise entre eux, que nous devons aussi les préparer différemment : Or les deux premiers Corps imparfaits, que nous avons dit être de même nature, je veux dire le Plomb noir, que dans notre Art on appelle Saturne, et le Plomb blanc qui a le cric, et que nous nommons ordinairement Jupiter, sont néanmoins bien différents, tant dans leur essence profonde et cachée, que dans leur apparence et leur extérieur. Car Saturne est manifestement livide, pesant, noir, sans cric et sans aucun son : au lieu que Jupiter est blanc, quoiqu'un peu noirâtre, qu'il a le cric, et qu'il a un petit son clair, comme nous l'avons fait voir ci-devant, par les expériences que nous en avons rapportées, et par la déclaration de, leurs propres causes : Et ce sont là autant de différences par lesquelles un Artiste judicieux peut considérer les préparations qu'on leur doit donner, et dans l'ordre qu'on les leur doit donner, selon que ces différences sont ou moindres ou plus grandes.Nous traiterons de toutes ces préparations de suite. Nous commencerons par celle des Métaux mous, et nous dirons premièrement celles de Saturne; puis nous viendrons à Jupiter, qui a une autre sorte de mollesse que Saturne; nous continuerons par les autres Métaux, et nous finirons par les préparations que l'on doit donner à l'Argent-vif pour le coaguler. Mais il faut remarquer auparavant que dans la préparations des Corps ou Métaux imparfaits, il n'y a rien de superflu à leur ôter de leur intérieur, mais de leur extérieur seulement.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XIII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Que la Médecine doit ajouter ce qui est de défectueux dans les Métaux imparfaits; et que la préparation, qu'on leur donne pour recevoir cette Médecine, doit ôter ce qu'ils ont de superflu.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">On donne diverses préparations à Saturne, et à Jupiter aussi, selon qu'ils sont dans un degré ou plus proche ou plus éloigné de la perfection. Or il y a deux choses qui causent leur imperfection : L'une qui leur est naturelle, étant profondément enracinée en eux, et unie essentiellement aux Principes de leur composition; et c'est la terrestréité de leur Soufre, et l'impureté de leur Argent-vif. L'autre survient à cette première mixtion, ou à ce premier mélange de leurs Principes, et ce n'est autre chose qu'un Soufre combustible et impur, et un Argent-vif sale et plein d'ordure, qui sont des choses du premier genre (c'est-à-dire de la nature des Esprits), qui corrompent la Substance de Saturne et de Jupiter. Pour la première, il est impossible de la leur pouvoir ôter, par quelque Médecine que ce soit du premier ordre, c'est-à-dire par nulle des huit Médecines particulières, quelque industrie qu'on y apporte; mais on peut avec peu d'artifice en séparer la dernière.Et la raison pourquoi l'on ne saurait ôter à ces deux Métaux les impuretés dont nous venons de parler, c'est qu'elles sont si intimement unies avec les Principes naturels de ces Corps, qu'elles sont de leur Essence, et ne font qu'une même Essence avec eux. Et comme il n'est pas possible de détruire l'Essence d'une chose, et qu'elle demeure toujours la même, aussi est-il impossible d'ôter à ces Métaux ces impuretés essentielles qui les corrompent. C'est pourquoi quelques Philosophes ont cru que de cette manière on ne pouvait point perfectionner ces Métaux par l'Art.Pour moi, lorsque je cherchais la Science, j'avoue que je suis demeuré court en cet endroit, aussi bien qu'eux; et que par nul moyen ni par nulle préparation que j'aie pu imaginer, je n'ai jamais pu donner aux Métaux imparfaits un éclat véritable et parfait : au contraire, tout ce que je faisais ne servait qu'à les gâter et à les noircir entièrement. Ce qui m'étonna fort, et je désespérais pendant longtemps de pouvoir y réussir; mais enfin étant rentré en moi-même, après m'être bien rompu la tête à rêver là-dessus, je vins à considérer que les Métaux imparfaits étaient sales et impurs dans le profond de leur nature, et que l'on ne pouvait trouver rien de brillant, ni de resplendissant en eux, puisqu'il n'y avait rien de semblable dans leur composition naturelle, étant impossible de trouver dans une chose ce qui n'y est pas. Et de là je tirais cette conséquence : Puisque, dis-je, ces Métaux n'ont rien de parfait, il faut nécessairement que ni dans la séparation que l'on en ferait en diverses Substances, ni dans le profond de leur nature, l'on ne puisse rien trouver de superflu. Et par ce moyen je jugeai qu'il devait y avoir en eux quelque chose de manque, qu'il fallait suppléer et remplacer par une Matière ou Médecine qui lui fût propre et convenable, et qui pût ajouter ce qu'il y avait de défectueux. Or le défaut de ces Métaux est d'avoir trop peu d'Argent-vif, et de ce que le peu qu'ils en ont, n'est pas si condensé ni si resserré qu'il devrait l'être. Et par ainsi, pour les parfaire et les achever, il faut augmenter leur Argent-vif, le resserrer, et lui donner une fixation stable et qui demeure à toute épreuve. Ce qui se fait par une Médecine faite de l'Argent-vif lui-même. Car quand elle est parfaite du seul Argent-vif, alors par sa splendeur et par son éclat, elle pallie et couvre leur noirceur, et elle la change en une splendeur brillante; parce que l'Argent-vif, qui est changé en Médecine, étant purifié par notre Art, et réduit en une Substance très pure et très éclatante, si on en fait la projection sur les Corps imparfaits, il les rendra éclatants et leur donnera la perfection qui leur manque, par le moyen de sa fixation; et par sa pureté il les transmuera et les perfectionnera entièrement. Nous dirons dans la suite quelle est cette Médecine, dans un Chapitre que nous ferons particulièrement pour cela.Ainsi de ce que nous venons d'établir, on doit inférer qu'il faut nécessairement trouver deux sortes de perfections; l'une, qui se fasse par une Matière, laquelle sépare du Composé la Substance qui est impure; l'autre, par une Médecine qui couvre et pallie cette impureté par le brillant de sa splendeur, et qui lui donne la perfection, en la rendant belle et éclatante. Au reste, comme l'on ne peut rien trouver de superflu, mais seulement quelque chose de manque dans l'intérieur et l'essence des Corps imparfaits, s'il y a quelque chose à leur ôter, c'est de l'extérieur et de l'apparence de ces Corps qu'il faut ôter ce qui leur survient, après qu'ils sont déjà faits et composés. Et cela se fait par diverses préparations que nous allons rapporter. Nous commencerons par celles de Jupiter et de Saturne, dont nous parlerons conjointement dans le même Chapitre; puis nous traiterons de celles des autres Corps imparfaits selon leur rang.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XIV</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De la préparation de Saturne et de Jupiter.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">On donne différentes préparations à Saturne et à Jupiter, selon qu'ils ont plus ou moins le besoin de s'approcher de la perfection. Ces préparations se réduisent pourtant à deux; l'une qui est générale, et l'autre particulière. La générale se peut faire de différentes manières, par le moyen desquelles, comme par autant de degrés, les Métaux imparfaits s'approchent de la perfection. Le premier de ces degrés consiste à leur donner l'éclat, et à bien purifier leur Substance. Le second, à les endurcir, en sorte qu'ils rougissent au feu avant que de se fondre. Et le troisième à les fixer, en leur ôtant leur Substance fugitive ou volatile. Or on les purifie et on les rend éclatants par trois moyens : ou par des choses qui ont la vertu de les purifier, ou en les calcinant et en leur faisant reprendre Corps, ou en les dissolvant. Les choses qui les purifient le font, ou lorsqu'ils sont réduits en chaux, ou étant en Corps. On purifie leur chaux, ou avec des Sels, ou avec des Aluns, ou avec du Verre. Ce qui se fait de cette manière. On calcine le Métal, après quoi on jette sur sa chaux de l'eau d'Alun, ou de Sels toute pure, ou dans laquelle on aura mis du verre en poudre : et ensuite on fait reprendre corps à cette chaux; et on réitère cette opération jusqu'à ce que le Métal paraisse être parfaitement purifié. Ce qui se fait parce que les Sels, les Aluns et le Verre ayant toute une autre fusion que n'ont les Métaux, ces choses-là se séparent d'eux, et en se séparant, elles emportent avec elles leur Substance terrestre, laissant de cette manière les Corps tous purs. Saturne et Jupiter, demeurant en corps et sans être calcinés, sont encore purifiés de cette même sorte. Pour cet effet, on les réduit en limaille très subtile, que l'on mêle tout de même avec les eaux d'Aluns, ou de Sels, et la poudre de Verre : Puis on remet cette limaille en corps (par la fusion), et l'on refait cette opération jusqu'à ce que ces deux Métaux paraissent être bien purifiés. Il y a encore une autre façon de les purifier, en les lavant avec de l'Argent-vif, de la manière que nous l'avons dit ci-devant, dans le Chapitre onzième.Ces deux Métaux se purifient encore d'une autre façon, en les calcinant et en leur faisant reprendre corps avec un degré de feu proportionné, et propre à faire cette opération, laquelle l'on réitère jusqu'à ce qu'ils paraissent plus nets. Car par ce moyen on ôte à ces deux Corps imparfaits deux sortes de Substances qui les corrompent et les infectent; l'une qui est inflammable et volatile, et l'autre grossière et terrestre; à cause que le feu élève et consume tout ce qui est volatil. Et lorsqu'on remet ces Métaux en Corps par la fusion, le feu bien proportionné en sépare tout de même la terrestréité. On trouvera la manière de donner cette proportion au feu dans notre Livre de la Recherche de la perfection, qui est devant celui-ci. Car dans ce Livre-là j'ai mis toutes les recherches que j'ai faites par mes raisonnements, comme j'ai écrit en celui-ci les opérations et les expériences que j'ai faites, et que j'ai vu de mes yeux, et touché de mes mains, sans en avoir rien retranché, et je l'ai mis dans l'ordre que la Science le demande.Il y a encore un autre moyen pour purifier Saturne et Jupiter, qui est de les dissoudre, comme nous l'avons déjà dit, et de faire reprendre corps à ce qui en aura été dissous. Car de cette manière il se purifie mieux que par quelque autre voie que ce soit : Et ainsi elle vaut mieux que pas une, hormis celle qui se fait par la Sublimation, qui est la meilleure de toutes.Nous avons dit que l'un des degrés qui approchait ces deux Métaux de la perfection était l'endurcissement de leurs Substances molles; tellement qu'ils deviennent si durs par cette préparation, qu'ils ne se puissent fondre qu'après avoir rougi au feu. Pour faire cet endurcissement, il faut trouver le moyen d'unir intimement à leur Substance de l'Argent-vif, ou du Soufre, ou de l'Arsenic qui lui ressemble, et qu'ils soient fixes : ou bien de mêler avec eux des choses dures et qui ne soient pas fusibles, telles que sont la chaux, les Marcassites et les Tuties. Car tout cela s'unit si bien avec eux qu'ils s'embrassent mutuellement, parce qu'ils s'entr'aiment : Et par ce moyen ces Métaux s'endurcissent de telle sorte qu'ils ne se fondent point qu'auparavant ils n'aient rougi. La Médecine qui donne la perfection, et dont je dirai la composition ci-après, fait le même effet. Une autre sorte de préparation que l'on donne à ces deux Métaux, et qui est le troisième degré, c'est, comme nous l'avons dit, de leur ôter leur Substance volatile. Ce qui se fait en les tenant dans un feu bien proportionné pour cela, après leur avoir donné le premier degré par la Calcination.Au reste, ces trois degrés, dont nous venons de parler, se doivent donner par ordre et de suite. Car premièrement il faut ôter à ces deux Métaux tout ce qu'ils ont de volatil et de combustible, qui les corrompt, après quoi il faut les dépouiller de leur terrestréité superflue : et enfin, il faut les dissoudre et les remettre en Corps. Ou bien il faut les laver parfaitement, en les mêlant avec de l'Argent-vif. Pour bien purifier ces deux Métaux, il faut nécessairement suivre cet ordre.Venons maintenant à la préparation particulière de ces deux Corps. On prépare Jupiter différemment. Premièrement, par la Calcination, qui l'endurcit, ce qu'elle ne fait pas à Saturne. Jupiter s'endurcit aussi en le préparant avec l'eau d'Alun, comme nous l'avons dit ci-devant. Secondement, en le tenant longtemps dans son feu de Calcination. Car par ce moyen il perd le cric, et il ne rend plus cassants les autres Métaux avec lesquels on le mêle, comme il faisait auparavant. Ce qui ne se fait pas de même à Saturne, parce qu'il n'a point de cric, et il ne rend point les autres Métaux aigres et cassants comme fait Jupiter. Celui-ci perd encore son cric en le calcinant, et en le remettant en corps par plusieurs fois, comme il fait aussi si l'on verse de l'eau de Sels et d'Aluns sur sa chaux; parce que ces choses lui ôtent le cric par leur acrimonie.La préparation particulière de Saturne se fait pareillement par la Calcination qui s'en fait par l'acrimonie des Sels. Car elle l'endurcit, comme il se blanchit particulièrement avec le Talc, la Tutie, et la Marcassite aussi. J'ai parlé plus au long de toutes ces sortes de préparations dans mon Livre de la Recherche de la perfection, où on les peut voir; car je n'ai fait qu'abréger ici ce que j'en ai dit là plus amplement.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XV</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De la préparation de Vénus.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">En suivant l'ordre que nous nous sommes proposé, nous avons maintenant à parier de la préparation de Vénus, et de celle de Mars qui sont les deux Métaux durs. Commençons par Vénus. On la prépare de différentes façons, ou en l'élevant par la Sublimation, ou sans la sublimer. On l'élève en unissant adroitement à elle de la Tutie, avec laquelle elle a plus de conformité; et en la mettant ensuite à sublimer dans un Vaisseau sublimatoire, et par un degré de feu propre à faire élever sa partie la plus subtile, qui se trouve être d'un grand éclat et fort brillante. Ou bien après avoir réduit ce Métal en très menues parties, c'est-à-dire en limaille, on le mêle avec du Soufre, et on le sublime comme nous venons de le dire. On prépare Vénus d'une autre sorte sans la sublimer, soit qu'elle soit en chaux, soit qu'elle soit en corps, par les choses mondificatives, c'est-à-dire qui ont la vertu de purifier, telles que sont la Tutie, les Sels et les Aluns. Ou bien en la lavant avec de l'Argent-vif, comme nous l'avons dit; ou en la calcinant, et lui faisant reprendre corps, ainsi que les Métaux précédents; ou en la dissolvant et en remettant en corps ce qui en aura été dissous; ou enfin on la purifie comme les autres Métaux imparfaits en la lavant avec de l'Argent-vif.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XVI</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De la préparation de Mars.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">On prépare aussi Mars de plusieurs manières : ou en le sublimant, ou sans le sublimer. On le sublime avec l'Arsenic, et cette Sublimation se fait ainsi : II faut trouver le moyen d'unir à lui le plus profondément que l'on pourra (c'est-à-dire jusque dans son intérieur), de l'Arsenic, qui ne soit pas fixe, et de le si bien unir qu'il se fonde conjointement avec ce Métal. Après quoi il le faudra sublimer dans un Vaisseau propre pour cela. Cette manière de préparer Mars est la meilleure et la plus parfaite de toutes. On le prépare encore avec de l'Arsenic, en les sublimant plusieurs fois tous deux ensemble, jusqu'à ce que Mars retienne une certaine quantité de cet Arsenic avec lui. Car si après cela on fait reprendre corps à ce Métal, il en sortira blanc, fusible, net et bien préparé.Il y a encore une troisième manière de le préparer, en le fondant avec du Plomb et de la Tutie. Car cela le rend tout de même net et blanc.Mais parce que j'ai promis d'enseigner la manière d'amollir les Corps durs, et d'endurcir les mous par le moyen d'une Calcination particulière, de peur que l'on ne croie que je veuille omettre quelque chose, je vais dire comment cette Opération se doit faire.Premièrement donc pour endurcir les Métaux mous, il faut dissoudre de l'Argent-vif précipité, et dissoudre pareillement le Corps que l'on voudra endurcir après l'avoir entièrement calciné. On mêle ces deux dissolutions ensemble, et de ce mélange on en arrose alternativement le Métal calciné, le broyant, et l'imbibant, le calcinant, et lui faisant reprendre corps, jusqu'à ce qu'il devienne si dur, qu'il ne se puisse fondre qu'il ne rougisse auparavant. On fait la même chose avec la chaux des Corps mous et la Tutie, et la Marcassite que l'on calcine et que l'on dissout, dont ensuite l'on fait les mêmes imbibitions. Et plus ces choses seront pures et nettes, plus le changement qu'elles feront (sur les Corps qu'elles endurciront) sera parfait.Les Corps durs seront ramollis par un artifice tout semblable, que voici : On les mêle et on les sublime avec de l'Arsenic. Et après les avoir sublimés, on les brûle par le degré de feu que j'ai dit, dans mon Livre des Fourneaux, qu'il se fallait servir pour cela. Enfin on les remet en corps avec un feu violent, mais proportionné : et on réitère ces Opérations jusqu'à ce que les Corps s'amollissent dans la fusion, autant qu'ils peuvent l'être à proportion de leur dureté. Toutes ces altérations et ces changements sont du premier ordre, et sans cela la Transmutation des Métaux ne se peut faire.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XVII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De la manière de purifier l'Argent-vif.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Pour achever toutes les préparations, il nous reste à parler de la modification ou purification de l'Argent-vif, qui est toute la préparation qu'on lui peut donner. Elle se fait en deux manières. La première par la Sublimation, que nous avons enseignée dans le Livre précédent, et la dernière par la Lotion ou Ablution, c'est-à-dire en le lavant. Ce qui se fait ainsi : On met de l'Argent-vif dans un bassin de verre, de grès ou de faïence, et par-dessus on verse du vinaigre jusqu'à ce qu'il surnage. Cela fait, on pose le plat ou bassin sur un feu doux, et on le laisse échauffer, tant que l'on puisse le remuer librement avec le doigt. On le remue donc incessamment, jusqu'à ce qu'il se mette tout en grains aussi menus que de la poudre, et que tout le vinaigre qu'on y aura mis, soit consumé. Après quoi on lave avec de nouveau vinaigre toutes les crasses terrestres, et les ordures qu'il aura laissées dans le plat, et on les rejette. Il faut réitérer cette Lotion, jusqu'à ce que l'Argent-vif soit entièrement dépouillé et nettoyé de sa terrestréité, et qu'il paraisse de couleur d'un très beau bleu céleste. Ce qui sera une marque qu'il aura été assez lavé, et qu'il est bien purifié. Voilà toutes les sortes de préparation. Passons maintenant aux Médecines.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XVIII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Que la Médecine très parfaite donne nécessairement cinq différentes propriétés de perfection, qui sont la Netteté, la Couleur ou Teinture, la Fusion, la Stabilité, et le Poids Et que par ces effets l'on doit juger de quelle chose on doit prendre cette Médecine.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Nous parlerons premièrement en général des Médecines, de leurs Causes et de leurs Effets, conformément aux expériences que l'on en peut faire. Mais avant toutes choses, voici des Maximes qu'il faut établir, par le moyen desquelles on connaîtra si la Médecine est véritable, et si la Transmutation qu'elle aura faite est parfaite.Premièrement, les Corps imparfaits ne sauraient recevoir la perfection, si la préparation ou la Médecine ne leur ôte tout ce qu'ils ont de superflu; c'est-à-dire leur Soufre inutile et combustible, et leur terrestréité impure; et si dans la fusion ces deux choses ne sont séparées du Métal, dans lequel elles sont mêlées lorsqu'on fait sur eux la projection de la Médecine qui doit le transmuer. Quand on aura trouvé le moyen de faire cette séparation, on pourra dire qu'on a l'une des espèces de la perfection.Secondement, si la Médecine ne donne de l'éclat au Métal imparfait, et si elle ne le change en couleur blanche ou rouge, selon que tu as dessein de le faire : Et si cette couleur n'est accompagnée d'un brillant, et d'une lueur agréable, sois sûr que la Transmutation n'est pas bonne, et que le Métal imparfait que tu as voulu transmuer, n'a pas reçu une véritable ni une entière perfection.Troisièmement, si la Médecine ne donne une fusion au Métal imparfait, telle que l'ont le Soleil et la Lune, et dans le temps précisément que l'ont ces deux Métaux imparfaits, c'est une marque infaillible que la Médecine n'est pas parfaite; et très assurément elle ne demeurera ni ne persévérera point dans les épreuves; mais elle se séparera du Métal sur lequel on l'aura projetée, et elle s'en ira en fumée, comme je le ferai voir évidemment ci-après, lorsque je parlerai de la Coupelle.Quatrièmement, si la Médecine ne demeure, et si le changement qu'elle fait et la Teinture qu'elle donne au Métal imparfait, n'est stable et permanente à toute épreuve, cela ne vaut rien, parce que tout s'en va en fumée.En cinquième et dernier lieu, si la Médecine ne donne au Métal imparfait le véritable poids des Métaux parfaits, le Transmutation que l'on prétend qu'elle fait n'est ni parfaite ni véritable, mais sophistique, n'ayant qu'une apparence trompeuse. Parce que le poids (dans le même volume) est une des marques essentielles de la perfection. Ce sont là les cinq différences de la perfection. Et parce que la Médecine de notre Magistère doit nécessairement communiquer toutes ces propriétés au Métal imparfait et à l'Argent-vif en les transmuant; il est aisé de juger de là de quelle chose il faut la tirer. Car il est certain que cette Médecine ne peut être prise que des choses qui s'unissent le mieux aux Corps Métalliques qui ont plus de conformité avec eux, qui les pénètrent jusque dans l'intérieur, qui s'attachent et s'unissent à eux, et qui par ce moyen les peuvent changer. Or quelque recherche et quelque épreuve que j'aie vu faire dans toutes les autres choses, je n'ai jamais rien trouvé qui ait tant de liaison avec les autres Corps Métalliques, que l'Argent-vif. De manière qu'ayant travaillé sur l'Argent-vif, j'ai reconnu, par l'expérience, qu'il est la véritable Médecine qui donne la perfection aux Métaux imparfaits, et qui les change et les transmue véritablement avec très grand profit.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XIX</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Des préparations qu'il faut donner à la Médecine, afin qu'elle ait toutes les propriétés qu'elle doit nécessairement avoir.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Nous n'avons donc plus qu'à déterminer quelle doit être la Substance de l'Argent-vif, afin d'être une véritable Médecine, et quelles propriétés il doit avoir pour cela. Or comme l'expérience nous a fait voir que l'Argent-vif ne fait nul changement dans les Métaux imparfaits, si lui-même n'est changé auparavant en sa nature : nous avons reconnu par là que nécessairement il doit être préparé pour faire cet effet. Car il ne se mêle point dans l'intérieur des Métaux imparfaits, s'il n'a eu sa préparation particulière, laquelle ne consiste qu'à le rendre tel qu'il puisse se mêler jusque dans le profond et dans l'intérieur du Métal, qui doit être transmué sans pouvoir jamais en être séparé. Or l'Argent-vif ne peut point se mêler de cette manière, s'il n'est rendu extrêmement subtil par la préparation particulière que nous déclarée dans le Chapitre où nous avons traité de sa Sublimation. Mais quand il pourrait se mêler de cette sorte, il ne demeurerait point avec le Métal, et l'impression qu'il ferait sur lui ne subsisterait point s'il n'est rendu fixe. Il ne donnera point aussi l'éclat au Métal qu'il doit nécessairement avoir, s'il est véritablement transmué, et si sa Substance n'est rendue fort éclatante par un artifice particulier, et par une opération qui se fait par le moyen d'un degré de feu propre et convenable. Il ne communiquera pas même aux Imparfaits la fusion des Métaux parfaits, si on ne le fixe de telle manière qu'en cet état il puisse ramollir les Corps durs, et endurcir les mous. Car la fixation doit être si bien ménagée, qu'elle n'empêche pas qu'il ne lui reste assez d'humidité pour pouvoir donner la fusion que nous demandons, et qui est nécessaire.Il faut donc si bien préparer l'Argent-vif, que premièrement il s'en fasse une Substance très brillante et très pure. Puis on le doit fixer avec cette précaution, que l'on sache lui donner le feu si à propos et si juste, que ce feu ne lui laisse d'humidité que ce qu'il en faut pour faire une fusion parfaite, et qu'il consume tout le surplus. Pour cet effet, si l'on en veut faire une Médecine pour ramollir les Métaux qui sont durs et longs à fondre, on doit lui donner au commencement un feu lent, parce que le feu lent conserve l'humidité et donne une fusion parfaite. Que si au contraire on veut, par cette Médecine, endurcir les Métaux mous, on doit faire un feu fort et violent, à cause qu'un tel feu consume, l'humidité et retarde la fusion. Et ce sont là des règles et des Maximes à quoi tout Artiste bien sensé doit soigneusement prendre garde, et les avoir toujours présentes, à quelque Médecine que ce soit qu'il veuille travailler : comme il doit aussi faire plusieurs autres considérations sur le changement du poids, qui se fait dans la Transmutation; et en rechercher la cause et remarquer l'ordre dans lequel ce changement se fait.Or pour ce qui est de la grande pesanteur des Métaux parfaits, elle ne provient que de ce que leur Substance est fort subtile et uniforme, c'est-à-dire toute de même nature. Car par ce moyen, n'y ayant rien entre les parties de ces Métaux qui les sépare et les désunise, c'est cette presse et ce resserrement de parties qui leur donne un si grand poids en si petit volume.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XX</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De la différence des Médecines, et qu'il y en a du premier, du second, et du troisième Ordre.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Ce n'est donc qu'à rendre plus subtiles les Matières sur lesquelles il faut travailler, que l'Artiste doit s'appliquer dans toutes ses Opérations; soit qu'il veuille préparer les Corps imparfaits, soit qu'il ait dessein de faire la Médecine qui doit leur donner la perfection. Car plus les Corps qui seront transmués seront pesants, et plus ils seront trouvés parfaits, par les règles de l'Art et par l'expérience qu'on en fera. Mais parce qu'il y a plusieurs sortes de Médecines, pour en parler utilement, il est nécessaire de les comprendre toutes, et d'en rapporter toutes les différences. Je dis donc qu'il y en a de trois sortes. L'une qui est du premier Ordre, une autre du second Ordre, et une autre enfin du troisième Ordre.J'appelle Médecine du premier Ordre, la préparation, quelle qu'elle soit, que l'on donne aux Minéraux, laquelle, après qu'ils sont ainsi préparés, étant projetée sur les Corps imparfaits leur imprime un changement et une altération, qui ne leur donne pas néanmoins une perfection si grande ni si forte, qu'ensuite ils ne puissent être corrompus et changés, c'est-à-dire revenir en leur première nature, et que la Médecine et l'impression qu'elle a faite sur eux, ne se dissipent et ne s'évaporent entièrement, sans qu'il en reste rien. Telle est la Sublimation, laquelle, sans avoir reçu aucune fixation, blanchit Vénus et Mars. Telle est encore la Teinture, tirée du Soleil et de la Lune ou de Vénus, que l'on mêle ensemble, et que l'on met sur un Fourneau de Ciment, comme du Ziniar *, et des autres choses semblables. Car c'est une Teinture, qui teint à la vérité, mais qui de demeure pas : au contraire, elle se perd dans les épreuves, en s'exhalant en fumée.Par la Médecine du second Ordre, j'entends toutes sortes de préparations desquelles faisant projection sur les Corps imparfaits, elles les changent, et leur donnent quelque perfection; mais leur laissent cependant beaucoup d'impuretés, comme est la calcination des Corps imparfaits, laquelle leur ôte tout ce qu'ils ont de volatil, et qui leur laisse leur terrestréité. Comme est encore la Médecine qui rougit la Lune, ou qui blanchit Vénus; sans que ces deux Teintures puissent après cela être ôtées à ces deux Métaux, qui demeurent néanmoins au surplus dans leur même nature, et gardent les autres impuretés qu'ils avaient auparavant.Enfin, j'appelle Médecine du troisième Ordre la préparation, laquelle survenant aux Corps imparfaits par la projection que l'on en fait sur eux, les dépouille de toutes leurs impuretés, et leur donne une perfection entière et accomplie. Et cette Médecine est seule et unique en son espèce. Et quiconque l'a, il n'a que faire de se mettre en peine de chercher les dix espèces différentes de Médecines du Second Ordre.Au reste, on appelle l'Œuvre du premier Ordre, la Petite Œuvre; celle du second Ordre, l'Œuvre moyenne, et celle du troisième Ordre, la grande Œuvre. Voilà toutes les sortes de Médecines.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXI</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Des Médecines du premier Ordre, qui blanchissent Vénus.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Suivant l'ordre que nous avons établi, nous parlerons de toutes ces sortes de Médecine l'une après l'autre. Pour cet effet, nous dirons premièrement les Médecines des Corps ou Métaux, puis nous passerons à celles de l'Argent-vif, qui sont différentes de celles des Corps. Et nous rapporterons toutes ces Médecines de suite. Ainsi nous commencerons par celles du premier Ordre; nous poursuivrons par celles du second, et nous finirons par celles du troisième.Les Médecines des Corps du premier Ordre, sont ou pour les Corps (ou Métaux) durs, ou pour les Corps mous. De celles qui sont pour les Corps durs, les une sont pour Vénus, les autres pour Mars, et les autres pour la Lune. A l'égard de Vénus et de Mars, leur Médecine est pour leur donner une blancheur pure; et la Médecine de la Lune pour la rendre rouge avec un beau brillant. Car on ne donne point, ni à Vénus, ni à Mars, une couleur rouge avec un éclat apparent, par nulle Médecine du premier Ordre : parce que ces deux Métaux étant tout à fait impurs, ils ne sont pas en état de recevoir le brillant de la Teinture du Soleil, si auparavant on ne leur donne une préparation qui leur communique de l'éclat. Parlons donc premièrement de toutes les Médecines du premier Ordre pour Vénus, après quoi nous verrons celles qui sont pour Mars.Il y a une Médecine qui blanchit Vénus avec l'Argent-vif, et il y en a une qui la blanchit avec l'Arsenic.La première se fait ainsi. On dissout premièrement de l'Argent-vif précipité, puis on dissout tout de même de la Chaux de Vénus; on mêle ces deux Dissolutions, ensuite on les coagule, et enfin l'on fait projection de cette Médecine sur Vénus en corps, c'est-à-dire telle que Vénus est naturellement sans être calcinée, et sans qu'elle ait nulle autre préparation; et elle la rend blanche et nette. Ou bien. On dissout de l'Argent-vif précipité et de la Litharge, l'un et l'autre séparément. On mêle ces deux Dissolutions, après quoi on dissout de la Chaux de Vénus, que l'on veut blanchir; et ayant mis cette Dissolution avec les précédentes, on les coagule, puis l'on en fait projection sur le Corps, et elle le blanchit. Autrement. On sublime avec le Corps de Vénus alternativement une certaine quantité d'Argent-vif jusqu'à ce qu'il en demeure une partie avec elle, sans qu'ils s'en sépare, encore qu'on le fasse rougir au feu. Puis l'ayant arrosée fort souvent avec du vinaigre distillé, on la broie, afin que l'Argent-vif la pénètre mieux. Ensuite on la brûle, et on la sublime une seconde fois avec l'Argent-vif, on l'arrose ou imbibe avec du vinaigre, on la brûle, comme on a fait la première fois, et l'on réitère ces Opérations, jusqu'à ce qu'une bonne quantité d'Argent-vif demeure sans s'évaporer, encore qu'on le fasse fortement rougir au feu. Cette Teinture au blanc, pour être du premier ordre, est fort bonne. En voici d'une autre manière. On fait sublimer de l'Argent-vif, tel qu'il vient de la Mine avec d'autre d'Argent-vif précipité, jusqu'à ce que celui-là se fixe sur celui-ci, et qu'il soit fusible : après quoi on en fait projection sur Vénus en corps, et elle deviendra d'une blancheur à porter du profit. Autrement encore. On fait dissoudre de la Lune et de la Litharge séparément; et ces deux Dissolutions, étant mêlées ensemble, elles blanchissent Vénus. Mais elles se blanchissent mieux, si dans toutes les Médecines dont on se servira pour la blanchir, on y ajoute de l'Argent-vif, et que l'on fasse si bien, qu'il y demeure toujours sans s'exhaler.On blanchit encore Vénus avec l'Arsenic sublimé, et c'est l'autre sorte de Médecine qui la blanchit. Cela se fait en prenant de la Chaux de Vénus, et en sublimant avec elle de l'Arsenic une ou deux fois, jusqu'à ce qu'ils s'incorporent ensemble, et que par ce moyen Vénus devienne blanche. Mais je t'avertis que si tu n'es bien adroit à faire les Sublimations, l'Arsenic ne demeurera point avec Vénus, et ne lui communiquera point de blancheur qui soit permanente. Après l'avoir donc sublimé une fois, il faut que tu le sublimes encore une seconde, de la manière que je l'ai dit, quand j'ai parlé de la Sublimation de la Marcassite. On blanchit encore Vénus d'une autre manière. On fait projection de l'Arsenic sublimé sur de la Lune, puis l'on projette le tout sur du Vénus, et elle blanchit avec utilité. Ou bien. On mêle premièrement avec de la Lune, de la Litharge, ou du Plomb brûlé, qu'on aura dissous auparavant, puis on jette de l'Arsenic par-dessus; et enfin on fait projection du tout sur du Vénus, et elle paraît d'un fort beau blanc. Et c'est là un blanc du premier Ordre. Ou, l'on jette seulement de l'Arsenic sublimé sur de la Litharge dissoute et remise en Corps, puis on en fait projection sur du Vénus étant en fusion, et cette Médecine lui donne une blancheur agréable. Ou bien. On mêle du Vénus et de la Lune ensemble, et sur cela on fait projection de quelque Médecine que ce soit qui ait la vertu de blanchir. Or la Lune se plaît mieux avec l'Arsenic qu'avec nul des Métaux; c'est pourquoi elle l'empêche d'être aigre et cassant. Après la Lune, Saturne a plus d'affinité avec l'Arsenic. Et c'est pour cela qu'on mêle ordinairement l'Arsenic avec la Lune et Saturne. Autrement. On fait fondre de l'Arsenic sublimé jusqu'à ce qu'il se mette par morceaux, puis on le jette pièce à pièce sur du Vénus. Je dis qu'il le faut jeter par pièces, et non pas le mettre en poudre pour en faire projection; parce qu'étant en poudre, il s'enflamme bien plutôt qu'en pièces. Et par ainsi il s'exhale plus facilement, et ayant pris feu, il est consumé avant qu'il ne soit tombé sur le Corps qui est rougi, et qu'il ne l'ait touché.On ôte encore la rougeur à Vénus, et on la blanchit avec de la Tutie. Mais parce que la Tutie ne la blanchit pas assez bien, elle ne fait que la jaunir seulement. Or toute sorte de jaune a beaucoup d'affinité avec le blanc. Voici comment on se sert de la Tutie pour cela. On prend quelque sorte de Tutie que ce soit; on la dissout et on la calcine; puis on dissout du Vénus, on mêle ces Dissolutions, et on en jaunit la Substance de Vénus; et quiconque travaillera sur Vénus avec la Tutie, il y trouvera du gain.Enfin on blanchit Vénus avec de la Marcassite sublimée, de même qu'avec l'Argent-vif sublimé, et l'un se fait comme l'autre.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Du blanchissement de Mars.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Nous devons parler maintenant des divers blanchissements de Mars, qui se font par le moyen de ces Médecines particulières du premier Ordre, suivant quoi il n'a pas une véritable fusion, c'est-à-dire qu'il ne se peut fondre de lui-même, si l'on ne lui ajoute un Fondant. Ainsi il faut le blanchir avec une Médecine fondante.Toute Médecine qui blanchit Vénus fait le même effet sur Mars, en le préparant de la même manière. Néanmoins l'Arsenic, de quelque sorte qu'il soit, est la Médecine qui le rend particulièrement fusible. Mais avec quoi qu'on le blanchisse et qu'on le fonde, il faut nécessairement le mêler et le laver avec de l'Argent-vif, jusqu'à ce qu'il n'ait plus d'impureté, et qu'il soit devenu blanc et bien fusible. Ou bien. Il le faut rougir à fort feu, et jeter de l'Arsenic par dessus; et quand il sera fondu, en faire projection sur une quantité de Lune. Parce qu'étant une fois mêlé avec de l'Argent, on ne l'en saurait séparer qu'avec bien de la peine. Ou bien encore. On calcine le Mars, on lui ôte toute son aluminosité qui peut être dissoute, et qui est ce qui le rend impur. Ce qui se fait en le dissolvant de la manière que je viens de dire. Ensuite on sublime avec lui l'Arsenic, lequel on aura purifié auparavant, par quelque Sublimation qu'on en aura faite. Et on le resublime plusieurs fois de cette sorte, jusqu'à ce que quelque partie de l'Arsenic se fixe avec lui. Après cela on l'imbibe (ou l'arrose) avec la Dissolution de la Litharge, les mêlant, les remuant, et les brûlant alternativement; et enfin on lui fait reprendre corps par le même degré de feu avec lequel j'ai dit qu'on remettait Jupiter en corps, après qu'il a été calciné. Cela fait, Mars sera blanc, net et fusible. Ou bien. On le remettra en corps, après avoir mêlé sa Chaux seulement avec de l'Arsenic sublimé, et il paraîtra blanc, net et fusible.Mais il faut que l'Artiste agisse ici avec la même précaution que nous avons dit qu'il devait prendre, en refaisant la Sublimation de Vénus avec l'Arsenic, afin de faire entrer l'Arsenic, et de le fixer jusque dans sa profondeur.Mars se blanchit encore avec la Marcassite et la Tutie, et cela se fait de la même manière et par le même artifice que nous avons dit ci-devant que l'on blanchissait Vénus. Néanmoins ces deux Médecines ne le purifient ni ne le blanchissent pas parfaitement.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXIII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Des Médecines qui jaunissent la Lune.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Pour parler maintenant avec sincérité de la Médecine du premier Ordre, qui donne à la Lune la Teinture du Soleil, nous dirons que c'est une Médecine laquelle s'attache intimement à la Lune, et la Lune, et la pénètre jusque dans son intérieur, et qui par ce moyen lui communique cette Teinture : soit que cette Médecine s'unisse ainsi à la Lune, et qu'elle la colore d'elle-même et par sa propre vertu; soit que cela lui vienne de l'artifice de notre Magistère. Ce qui fait qu'il y a de deux sortes de Médecines pour teindre la Lune. Nous parlerons premièrement de celle qui d'elle-même s'attache et s'unit naturellement à elle. Puis nous dirons par quel artifice nous rendons les autres Médecines (de quelques espèces qu'elles soient) propres à s'unir, tant à la Lune qu'aux autres Métaux, à les pénétrer et à s'y attacher fortement, sans pouvoir en être séparées.On tire la première Médecine, ou du Soufre, ou de l'Argent-vif, ou de la composition et du mélange de ces deux Esprits. Mais la Médecine qui se prend du Soufre est bien moins efficace : au lieu que celle qui se fait de l'Argent-vif est beaucoup plus parfaite. On fait encore cette Médecine de certains Minéraux qui ne sont pas de la nature de ces Esprits, tels que sont le Vitriol, et la Couperose, qu'on appelle la Gomme du Cuivre, ou son égout. Nous parlerons premièrement des Médecines de l'Argent-vif, puis de celles qui se font du Soufre ou du mélange de ces deux Esprits. Ensuite nous verrons quelles sont celles que l'on fait avec la Gomme du Cuivre, et les autres choses semblables.On fait la Médecine avec l'Argent-vif de cette manière. On prend de l'Argent-vif qui soit précipité, et que la précipitation ait mortifié et rendu fixe. On met ce Précipité dans un Fourneau, qui fasse un feu fort, comme est celui où l'on met les Chaux des Métaux pour les maintenir et les conserver toujours en même état. Et on laisse ce Précipité dans ce Fourneau jusqu'à ce qu'il devienne rouge, comme est le Cinabre, qui se fait du mélange de l'Argent-vif et du Soufre. Que s'il ne rougit pas dans ce feu, il faudra prendre une partie d'Argent-vif, sans être mortifié, et l'ayant mêlé avec du Soufre, resublimer ainsi ce Précipité. Mais il faut que le Soufre et l'Argent-vif, dont on se servira pour faire cette Opération, soient bien purifiés de toutes leurs impuretés; et après qu'on aura sublimé ce Soufre vingt fois avec le Précipité, on le dissoudra dans des Eaux âcres et dissolvantes, puis on le calcinera et on le dissoudra plusieurs fois, jusqu'à ce qu'il le soit assez. Cela fait, dissous une partie de Lune, mêles-en la Dissolution avec les précédentes; coagule le tout, et fais-en projection sur de la Lune fondue, et tu verras que cela la teindra utilement. Mais si l'Argent-vif rougit lorsqu'on le précipitera, afin qu'on en fasse la projection, et que ce Précipité donne la Teinture à la Lune; il suffira de le mettre, et de le tenir dans le Fourneau, comme je viens de le dire, sans qu'il soit besoin de le mêler avec quoi que ce soit de tingent.On teint tout de même la Lune avec le Soufre; mais c'est un travail difficile et pénible, plus qu'on ne le saurait croire. On la teint encore avec la Dissolution de Mars. Mais il faut nécessairement calciner le Mars et le fixer auparavant; ce qui n'est pas une petite affaire. Après cela on le prépare comme nous avons dit qu'il fallait le faire pour la Médecine du soufre et de l'Argent-vif, en le dissolvant et le coagulant, et nous en faisons la projection de la même manière sur de la Lune fondue. Et avec tout cela la Teinture que cette Médecine donne à la Lune n'est point brillante, mais elle est obscure et mate, et d'une couleur pâle et désagréable.La Médecine qui se fait du Vitriol et de la Couperose, pour teindre la Lune, se fait ainsi. On prend une certaine quantité de chacun de ces Minéraux. On en sublime ce qui peut être sublimé, et on sublime le reste à fort feu. Il faut sublimer une seconde fois ce qui aura été sublimé, et on le fera par un degré de feu qui soit propre à cette Opération, afin que par ce moyen, une partie se fixe après l'autre, jusqu'à ce que la plus grande partie soit fixée. Puis on calcinera cette partie avec un feu qu'on fera de telle manière qu'on puisse l'augmenter, afin d'achever et de parfaire cette Médecine. Ensuite on dissoudra cette Matière, et il s'en fera une Eau parfaitement rouge, et qui n'a pas sa pareille. Après quoi, il faudra trouver moyen de lui donner ingré, c'est-à-dire de la rendre si subtile qu'elle puisse entrer et pénétrer dans le Corps de la Lune. Je t'en ai suffisamment enseigné l'artifice par les choses que j'ai dites dans ce Livre, si tu es un véritable Inquisiteur de l'Œuvre parfaite. Et parce que nous avons vu que ces choses s'attachaient et s'unissaient aimablement et intimement à toute la Substance de la Lune, nous avons inféré de là qu'elles étaient faites et composées des mêmes Principes qu'elle. Ce qui est assurément très véritable. Car c'est pour cela même qu'elles ont la vertu de l'altérer et de la changer.Voilà toutes les Médecines du premier Ordre. Ce n'est pas qu'on ne puisse en augmenter le nombre en les mêlant diversement, sans que dans les différentes manières, avec lesquelles leurs mélanges se peuvent faire, les choses tingentes perdent rien de leur essence ni de leur vertu. Mais à dire le vrai, la Médecine pour la Lune que l'on tire de l'Argent-vif n'est pas une Médecine du premier Ordre; parce qu'elle ne communique pas seulement une des cinq espèces de la perfection que nous avons remarquées ci-devant, mais elle donne la perfection toute entière.Il y en a qui ont imaginé plusieurs autres Médecines; mais il arrive nécessairement de deux choses l'une, ou qu'ils font leur Médecine des mêmes choses, ou qui sont du moins de même nature que celle dont nous avons parlé; ou bien qu'ils la font d'une chose, laquelle par l'altération et le changement qu'on lui donne, a la même vertu que ce qu'elle n'est pas en effet : c'est-à-dire, qui fait le même effet que les Médecines dont nous venons de parler, quoiqu'elle ne soit pas de même nature qu'elles. Mais cette Médecine ne peut de rien servir à ce qui est net et pur, ni à ses parties, jusqu'à ce que le Moteur se soit reposé dans le plus haut Mobile de la Nature, sans être nullement corrompu.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXIV</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Des Médecines du second Ordre, et de leurs propriétés.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Venons maintenant aux Médecines du second Ordre, et disons-en tout ce qu'il sera nécessaire d'en savoir, avec les preuves et les expériences que par effet nous avons trouvée être véritables. Or comme il y a des Médecines pour transmuer les Corps, et qu'il y en a aussi pour coaguler parfaitement, c'est-à-dire pour fixer l'Argent-vif en véritable Soleil et Lune, nous commencerons par les premières.La Médecine du second Ordre est une Médecine laquelle, comme je l'ai déjà dit, donne seulement une seule sorte de perfection aux Corps imparfaits. Mais parce que dans les Corps imparfaits il y a plusieurs impuretés qui les corrompent, et qui sont cause de leur imperfection, comme par exemple dans Saturne, il y a un Soufre volatil et un Argent-vif aussi volatil, et outre cela une terrestréité qui rendent nécessairement imparfait; on fait une Médecine, laquelle ôte entièrement l'une et l'autre de ces imperfections, ou qui la pallie et la cache, en l'embellissant sans toucher aux autres imperfections, qui y demeurent toutes entières. D'ailleurs, comme dans les Corps, il y a quelque chose qui ne peut être changé, parce que c'est une chose qui leur est essentielle; étant née avec leurs Principes, elle ne peut point aussi leur être ôtée par aucune Médecine du second Ordre : Et il n'y a que la seule Médecine du troisième et grand Ordre qui puisse la faire perdre aux Corps mixtes dans lesquels elle se trouve. Mais parce que l'expérience a fait voir que par la Calcination on pouvait ôter les superfluités des Volatils, et que la terrestréité qui n'était pas essentielle aux Corps, ni unie à leurs Principes, se perdait en les calcinant et en les remettant plusieurs fois en Corps; cette Connaissance a fait que l'on a inventé la Médecine du second Ordre, laquelle peut pallier et couvrir les imperfections essentielles des Corps, ramollir ce qu'ils ont de dur, et endurcir ce qu'ils ont de mou, et communiquer aux Imparfaits, tant durs que mous, une perfection du second Ordre qui ne soit pas Sophistique, mais une véritable perfection de Soleil et de Lune.Mais parce qu'aussi on ne saurait, par cette Œuvres du second Ordre, empêcher que les Corps mous ne se fondent fort promptement, ni leur ôter l'impureté qui est enracinée dans leurs Principes, on a été obligé de rechercher une autre Médecine, laquelle dans la projection qu'on en fera sur eux, puisse épaissir et resserrer leurs parties trop rares et trop éloignées les unes des autres, et par ce moyen les endurcir assez pour ne pas se fondre avant qu'ils aient rougi dans le feu. Cette Médecine a été encore nécessaire pour faire un effet tout contraire sur les Corps durs imparfaits, en raréfiant et atténuant leur épaisseur, autant qu'il est nécessaire pour se fondre plus promptement qu'elles ne faisaient sans leur ôter pourtant la propriété qu'ils ont de rougir avant que de se fondre. Et afin encore qu'en palliant la noirceur qui se trouve dans les uns et dans les autres de ces Corps imparfaits, elles les embellissent : et qu'enfin, comme cette Médecine est ou Blanche ou Rouge, la blanche les transmue en blanc de Lune, et la rouge en rouge parfait. Or ces deux Médecines, la Blanche et la Rouge, ne diffèrent qu'en ce que l'une n'est pas si bien préparée ni digérée, et par conséquent si parfaite que l'autre; le différent effet qu'elles font de changer en blanc et en rouge, ne provenant nullement de la différence des Corps, sur lesquels on fait projection, ni de ce qu'elles soient composées de choses différentes en Teinture; mais de la seule préparation ou cuisson.Au reste, la Médecine du second Ordre, qui doit épaissir et resserrer les parties trop rares des Corps mous, doit être tout autrement préparée que celle qui doit atténuer et raréfier le trop d'épaisseur des Corps durs. Car on doit donner à la crémière un feu propre à consumer le trop d'humidité des Corps mou; au lieu que la dernière a besoin d'un feu doux, et qui conserve l'humidité qui fait la fusion.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXV</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De la Médecine Lunaire et Solaire pour les Corps imparfaits.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Parlons maintenant de toutes les Médecines Lunaires et Scolaires du second Ordre, et enseignons la manière de les faire, en commençant par les Médecines Lunaires, û faut néanmoins remarquer auparavant que le Soufre, quel qu'il soit, est ce qui empêche la perfection, comme nous l'avons fait voir ci-devant, et que l'Argent-vif est ce qui fait la perfection dans les Ouvrages de la Nature, par un régime ou une digestion parfaite. Notre intention étant donc, non pas de changer les ordres de la Nature, mais d'en imiter les Opérations, autant que nous le pouvons faire; nous nous servons tout de même de l'Argent-vif dans le Magistère de cette Œuvre, pour faire toutes les Médecines Lunaires et Solaires, soit pour parfaire les Corps imparfaits, soit pour coaguler et fixer l'Argent-vif. Car, comme nous l'avons déjà fait voir, il faut des Médecines différentes pour faire ces deux choses, nous allons maintenant traiter des unes et des autres par ordre et de suite.La Matière néanmoins de ces deux Médecines est la même, et il n'y en a qu'une seule, et nous l'avons assez fait connaître en tout ce que nous venons de dire. Prends-la donc et t'en sers pour faire la Médecine Lunaire du second Ordre, que j'ai promis de t'enseigner, et pour cet effet exerce-toi et apprends à la préparer par les Opérations qui sont nécessaires pour faire ce Magistère, que tu ne peux ignorer, et qui ne se terminent toutes qu'à séparer la pure Substance de cette Matière, à fixer une partie de cette Substance, et à laisser l'autre pour faire l'Incération. Continuant ainsi à faire le Magistère, jusqu'à ce que tu aies rendu la Médecine fondante, qui est ce que tu dois chercher, et que tu reconnaîtras par expérience. Car si faisant projection de ta Médecine sur les Corps durs, elle leur donne une prompte fusion; et si elle fait un effet tout contraire sur les Corps mous, ce sera une marque assurée qu'elle est parfaite. De sorte qu'étant projetée sur quelque Métal imparfait que ce soit, elle le changera parfaitement en Substance de Lune, pourvu qu'on lui ait donné les préparations nécessaires; sinon elle laisse quelque imperfection au Corps qu'elle change, et elle ne lui communique tout au plus qu'une des sortes de perfections dont nous avons parlé ci-devant. Par ce qu'elle ne peut rien faire davantage, n'ayant eu les préparations que pour être Médecine du second Ordre : au lieu que la Médecine du troisième Ordre donne la perfection aux imparfaits, par la seule projection que l'on en fait sur eux, sans qu'il soit besoin de les préparer auparavant.La Médecine Solaire du second Ordre, pour chacun des Corps imparfaits, se fait de la même Matière et par le même Régime. Elle diffère néanmoins de la Lunaire, en ce que ses parties sont rendues plus subtiles par une manière de digestion toute particulière; et par le mélange qu'on fait d'un Soufre préparé par un Régime subtil, avec cette Matière que nous avons assez déclarée pour la faire connaître. Et ce Régime ne tend qu'à fixer ce même Soufre très pur, et à le dissoudre ou rendre faible avec modération. Car c'est ce Soufre qui teint la Médecine, et c'est par son moyen, qu'étant projetée sur quelqu'un des Corps imparfaits, elle lui donne la perfection de l'Or, autant que la préparation qu'elle a eue auparavant, comme Médecine du second Ordre, la rend efficace; et autant que celle que l'on a donnée au Corps imparfait, le rend capable de la recevoir. Et si l'on fait projection de cette même Médecine sur la Lune, elle lui donnera la perfection du Soleil avec beaucoup de profit.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXVI</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De la Médecine qui coagule et fixe l'Argent-vif.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Pour achever les Médecines du second Ordre, il nous reste à parler de celles qui coagulent ou fixent l'Argent-vif. Je dis donc que la Matière de cette Médecine se doit prendre des mêmes choses d'où se prend celles des autres Médecines, c'est à savoir de ce que nous avons assez fait connaître, par tout ce que nous avons dit dans les Chapitres précédents. Et la raison en est que l'Argent-vif, qui est volatil, s'enfuyant aisément, sans même qu'il soit beaucoup échauffé, a besoin d'une Médecine laquelle, avant qu'il s'exhale, s'attache d'abord intimement et profondément à lui, qui s'y unisse par ses moindres parties, qui l'épaississent, et qui par sa fixation le retiennent, et le conservent dans le feu jusqu'à ce qu'il puisse en souffrir un plus violent, qui consume son humidité superflue, et qui par ce moyen le convertisse en un moment en véritable Soleil ou Lune, selon que la Médecine aura été préparée au Rouge ou au Blanc.Or comme on ne saurait rien trouver qui convienne mieux à l'Argent-vif que ce qui est de même nature que lui, nous avons jugé de là qu'il fallait faire cette Médecine du Vif-Argent lui-même, et nous avons imaginé le moyen de la changer en Médecine par notre artifice. Et ce moyen ne consiste qu'à préparer l'Argent-vif de la manière que nous avons déjà dit, par un long et assidu travail, par lequel sa Substance subtile et plus pure se change, celle qui est blanche en Lune, et celle qui est orangée en Soleil. Or il ne peut point devenir Orangé si l'on ne mêle avec lui quelque chose qui lui donne cette Teinture, et qui soit de sa même nature : et qu'après, de cette Substance très pure de l'Argent-vif, par le moyen des Opérations dont on se sert pour faire le Magistère, il se fasse une Médecine qui s'attache très fortement à l'Argent-vif, qui le rende très facilement fusible, et qui le coagule et le fixe. Car si on le prépare auparavant, comme il le doit être, cette Médecine le convertira en véritable Soleil ou Lune.On demande d'où se doit principalement tirer cette Substance d'Argent-vif. Je réponds qu'on la doit prendre dans les choses où elle est, et la tirer de ces mêmes choses. Or il est certain que naturellement elle est dans les Corps et dans l'Argent-vif même; puisque et l'Argent-vif, et les Corps, sont constamment tous d'une même nature, ainsi que l'expérience le fait voir. Néanmoins il est plus difficile de trouver cette Substance dans les Corps; au lieu qu'elle est plus aisée à trouver, et plus proche dans l'Argent-vif, quoique pourtant elle n'y soit pas plus parfaite. Mais dans quelque lieu que l'on trouve, et d'où l'on prenne cette Médecine, soit dans les Corps, soit dans la Substance de l'Argent-vif, on peut dire que c'est la Médecine de la Pierre précieuse.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXVII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Comment par l'Art on peut rendre les Médecines entrantes, ou leur donner ingrés.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Il arrive quelque fois que les Médecines dont nous venons de parler se mêlent, et quelque fois aussi elles ne se mêlent pas avec les Corps. Ainsi il est nécessaire d'enseigner par quel moyen on peut les rendre capables de se mêler, c'est-à-dire d'entrer profondément dans les Corps, dans lesquels elles ne sauraient entrer sans cela. Ce moyen est de dissoudre ce qui est entrant, et de dissoudre aussi ce qui ne l'est pas, et de mêler ensuite ces deux Dissolutions. Car tout ce qui pourra se mêler par les moindres parties, avec ces Dissolutions, de quelque nature qu'il soit, deviendra aussitôt entrant. Or il est certain que c'est par la Dissolution que cette ingrés s'acquiert, parce que c'est par la Dissolution que la fusion se communique à ce qui n'est pas fusible. Et par conséquent, c'est par ce moyen qu'elles deviennent propres à entrer dans les Corps, et à les altérer ou changer. Et c'est aussi pour cela que nous calcinons de certaines choses qui ne sont pas de la nature de celles dont nous parlons, afin qu'elles se puissent mieux dissoudre. Et on ne les dissout qu'afin que les Corps reçoivent mieux leur impression, et que par ce moyen ils soient mieux préparés et mieux purifiés.Il y a encore une autre manière de rendre entrant ce qui ne l'est pas, à cause de son épaisseur. Ce qui se fait en le sublimant plusieurs fois avec des Esprits, qui ne sont pas inflammables comme sont l'Arsenic et l'Argent-vif, sans le rendre fixe. Ou bien en dissolvant plusieurs fois ce qui de soi n'est pas entrant.Voici encore un autre bon moyen pour donner ingrés aux choses qui ne se peuvent pas mêler avec les Corps ou Métaux. Il faut dissoudre le Corps dans lequel on veut faire entrer la Médecine, afin de le changer et de l'altérer : et il faut de même dissoudre la Chose, ou la Médecine, que l'on veut qui entre dans le Corps, et qu'elle le change. Il ne faut pas néanmoins le dissoudre tout à la fois, mais une partie seulement; et de cette Dissolution on en abreuvera, à plusieurs reprises, ce qui n'aura pas été dissous. Car par ce moyen, il faut nécessairement que cette Médecine entre dans ce Corps-là, et qu'elle le pénètre, quoiqu'il ne s'ensuive pas pour cela qu'elle doive entrer aussi aisément dans les autres Corps. Ce sont là les artifices par lesquels les choses deviennent entrantes, par la conformité de leur nature : Et c'est par ce moyen que l'on a trouvé de les mêler facilement avec les Corps, qu'elles les changent et les altèrent.Ainsi voilà nos dix Médecines parachevées, et tout ce que nous avions à dire là-dessus.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXVIII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De la Médecine du troisième Ordre en général.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Nous n'avons plus à parler que de la Médecine du troisième Ordre. Il y en a de deux sortes : l'une que l'on appelle Lunaire, et l'autre Solaire. Ce n'est pourtant qu'une seule Médecine, puisque toutes les deux n'ont qu'une même Essence, et qu'elles agissent de même manière. C'est pourquoi les anciens Philosophes, dans les Livres que nous avons lus d'eux, assurent tous qu'il n'y a qu'une Médecine. La seule différence qui s'y trouve, c'est que pour faire la Médecine Solaire, on lui ajoute la Couleur rouge qui lui donne la Teinture. Et cette Couleur vient de la Substance très pure du Soufre fixe, qui n'est que dans la Médecine Solaire, et qui ne se trouve point dans l'autre. Or on appelle cette Médecine du troisième Ordre, la grand'Oeuvre; parce qu'il faut une plus grande application pour la découvrir, un plus long travail pour la préparer, et beaucoup plus de peine pour la parfaire, que celles du premier et du second Ordre. Cette Médecine ne diffère pas néanmoins essentiellement de celle du second Ordre, si ce n'est qu'elle demande seulement une préparation plus subtile, par un Régime de feu qui se doit faire par degré, et un travail plus long et plus assidu. Je dirai son Régime et la Manière de le préparer par ses Causes et ses Expériences, et j'enseignerai quel différent degré de feu il faut lui donner pour être Médecine du troisième Ordre. Car afin que la Médecine Solaire ait sa Teinture parfaite, elle a besoin d'un degré de feu différent de celui qui est nécessaire pour donner la perfection à la Médecine Lunaire : parce qu'il faut ajouter un Soufre tingent à la première, que la dernière ne doit pas avoir, ce qui ne se fait que par une plus forte digestion, et par conséquent par un plus fort degré de feu.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXIX</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De la Médecine Lunaire du troisième Ordre.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">La manière de faire cette Médecine est de prendre la Pierre, c'est-à-dire la Matière, qui doit être maintenant assez connue; séparer sa partie la plus pure et la mettre à part, puis fixer quelque chose de cette partie très pure, et en laisser aussi sans fixer. On prend ce qui est fixé; l'on en dissout tout ce qui peut se dissoudre; et ce qui ne s'est pas dissous, on le calcine. Puis on dissout tout de même une seconde fois tout ce qui le peut être, continuant ainsi à calciner et à dissoudre, jusqu'à ce que l'on en ait dissous une bonne partie. Après quoi l'on mêle toutes ces Dissolutions, on les coagule et en les rôtissant légèrement, on les tient dans un feu modéré jusqu'à ce qu'on puisse donner à cette Matière un feu plus fort, selon qu'elle en a besoin. Recommencez ensuite, comme à la première fois, à dissoudre tout ce qui pourra être dissous; coagulez-le, et le remettez dans un feu modéré, jusqu'à ce qu'il puisse en souffrir un plus grand pour lui donner sa perfection. Il faut réitérer quatre fois ces préparations, et à la fin on calcinera cette Matière comme elle le doit être. Ce qui étant fait, la très précieuse Terre de la Pierre sera bien préparée. Prenez alors cette partie de votre Matière, que vous avez gardée sans la fixer, et la mêlez subitement et adroitement avec cette Terre ainsi préparée, par leurs moindres parties, et tâchez de les sublimer si bien ensemble, de la manière que je l'ai dit, que ce qui est fixe s'élève et se sublime entièrement avec ce qui n'est pas fixe, c'est-à-dire avec ce qui est volatil. Et si après cela ce qui est fixe ne s'élevait pas, il faudra encore lui ajouter autant de la Matière volatile ou qui n'est pas fixe, qu'il en faudra pour le faire sublimer. Après quoi, il faut les resublimer et continuer à le faire, jusqu'à ce que tout soit devenu fixe. Ensuite on l'abreuvera une partie après l'autre, avec la même Matière (que l'on a gardée) et qui n'a pas été fixée, de la manière que vous le devez savoir, jusqu'à ce que tout s'élève et se sublime. Fixer encore jusqu'à ce qu'il se fonde facilement après avoir rougi, et vous aurez une Médecine qui transmuera tous les Corps imparfaits et quelque Argent-vif que ce soit, en très parfaite Lune.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXX</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De la Médecine Solaire du troisième Ordre.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Pour faire cette Médecine il faut, en la préparant, lui ajouter avec grand artifice un Soufre incombustible en fixant, calcinant et dissolvant, et en réitérant ces Opérations jusqu'à ce que ce Soufre soit pur et net. Mais avant tout cela, il faut avoir parfaitement sublimé la Matière de cette Médecine. La manière d'ajouter ce Soufre se fait en réitérant la Sublimation de la partie de la Pierre, c'est-à-dire de sa Matière qui n'est pas fixe, et en la joignant industrieusement avec la partie fixe; tellement que celle-ci s'élève avec l'autre, et qu'elle lui communique sa fixité et sa stabilité. Et plus on refait de suite ces Opérations, qui donnent une perfection exubérante à cette Médecine, plus elle acquiert de perfection, plus elle devient efficace, et plus enfin sa vertu s'augmente et se multiplie.Mais pour ne donner sujet à personne de sa plaindre de moi, je m'en vais dire en quoi consiste tout l'accomplissement de Magistère, et cela en peu de mots fort intelligibles, que comprendront tous, sans rien omettre.Tout le secret consiste donc à purifier parfaitement, par la Sublimation, tant la Pierre, ou sa première Matière, que ce qu'on lui ajoute, c'est-à-dire son Soufre : puis à fixer adroitement ce qui est volatil, et à rendre volatil ce qui est fixe; et enfin à faire encore le fixe volatil. Fais cela, et tu posséderas un Secret très précieux, qui vaut mieux incomparablement que tous les Secrets de toutes les Sciences du Monde, et qui est véritablement un Trésor, qu'on ne saurait assez estimer. Applique-toi à le chercher avec un travail assidu et une très profonde méditation. Car par ce moyen tu pourras l'acquérir, et non autrement.Au reste, en refaisant, comme je l'ai dit, les Opérations de cette Médecine ce qui s'appelle sa Multiplication, on peut relever à une telle perfection, qu'elle changera véritablement une infinité d'Argent-vif en Soleil et en Lune très parfaits. Et cela ne dépend que de sa seule Multiplication.Il ne nous reste plus qu'à louer et à bénir en cet endroit le très-haut et très glorieux Dieu, Créateur de toutes les Natures, de ce qu'il a daigné nous révéler toutes les Médecines que nous avons vues et connues par expérience. Car c'est par sa crainte inspiration que nous nous sommes appliqués à les rechercher avec bien de la peine, et qu'enfin nous les avons faites, et que nous avons vu de nos yeux et touché de nos mains le parfait Magistère que nous avons tant cherché. Que si nous avons celé la chose, celui qui sera Fils de la Science ne s'en doit pas étonner. Car ce n'est pas à lui que nous l'avons cachée, mais au Méchant, l'ayant enseigné de telle manière que très assurément un Fou n'y comprendra rien; au lieu que ce que nous en avons dit encouragera un Homme sage à s'attacher encore plus fortement à la rechercher.Courage donc, Fils de la Science, cherchez et vous trouverez infailliblement ce Don très excellent de Dieu, qui est réservé pour vous seuls. Et vous, Enfants d'iniquité, qui avez mauvaise intention, fuyez bien loin de cette Science, parce qu'elle est votre Ennemie, et qu'elle est faite pour votre perte et votre ruine, qu'elle vous causera très assurément. Car la Providence divine ne permettra jamais que vous jouissiez de ce Don de Dieu, qui est caché pour vous, et qui vous est défendu.Après avoir parié de toutes les sortes de Médecines, en suivant l'ordre que nous nous sommes proposé, nous allons traiter maintenant des différentes Epreuves, par lesquelles on connaît si le Magistère est véritablement parfait.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">TROISIÈME ET DERNIÈRE PARTIE DU SECOND LIVRE</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Des Epreuves de la perfection.</i></li><li style="text-align: justify;"><i><br /></i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXXI</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Division des choses contenues en cette Partie.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Nous ne nous arrêtons point à parler ici des Expériences, que tout le monde sait faire, comme d'examiner les Métaux parfaits par leur poids, leur couleur, et l'extension qu'ils reçoivent sous le Marteau; parce qu'il ne faut pas être fort habile pour cela. Ainsi nous ne traiterons en cette Partie que des Epreuves ou Essais que font les Artistes pour connaître si la Médecine, dont on aura fait projection sur les Corps imparfaits, et qui les aura transmués, leur aura donné une véritable perfection.Ces Epreuves sont la Coupelle, le Ciment, le Rougissement du Métal au feu, la Fusion, l'Exposition que l'on fait sur la vapeur des choses aiguës ou acides, le Mélange ou l'Addition du Soufre combustible, l'Extinction du Métal qui a été rougi, la Calcination, la Réduction en Corps, et la facilité ou difficulté qu'il aura à recevoir l'Argent-vif. En suivant cet ordre, nous commencerons par la Coupelle, puis nous viendrons aux autres Epreuves, et nous rapporterons les Causes de chacune dans leur lieu.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXXII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De la Coupelle.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Voyons donc ce que c'est que la Coupelle; disons-en les Causes, qui seront très manifestes, et la manière de la faire. Mais il faut remarquer premièrement qu'il n'y a que le Soleil et la Lune qui puissent souffrir cet examen. En recherchant donc quelle est la Cause de l'effet que produit la Coupelle, et d'où vient que des Métaux imparfaits, que l'on met à cet Examen, il y en a qui le souffrent plus longtemps, et d'autres moins, nous verrons par même moyen, ce qui fait la véritable différence des deux Corps parfaits, d'avec les imparfaits.Ce n'est pas que ce soit une chose nécessaire à faire en cet endroit, puisque nous avons déjà suffisamment examiné et découvert la Composition essentielle des deux Métaux parfaits, par leurs Principes, lorsque nous en avons ci-devant traité expressément. Car nous avons dit alors que leur Substance était composée d'une grande quantité d'Argent-vif, et de sa plus pure Substance, très subtile d'abord, mais qui depuis a été épaissie, et rendue en état de ne se fondre, qu'étant devenue rouge dans le feu. Et de là nous tirons cette conséquence que les Métaux imparfaits, qui ont le plus de terrestréité, souffrent le moins la Coupelle, et que ceux qui en ont le moins, la souffrent davantage. Et la raison en est, parce que les parties de ces derniers étant plus subtiles, n'étant entremêlées d'aucune terrestréité grossière, elles se mêlent mieux, et elles s'unissent plus fortement ensemble et ainsi elles sont beaucoup plus tenantes les unes aux autres. Et de là il s'en suit encore que les Corps, dont les parties sont plus minces et plus subtiles, ou au contraire qui sont plus épaisses et plus grossières que ne sont celles des Corps parfaits, étant mêlés ensemble, doivent nécessairement se séparer entièrement les uns des autres, lorsqu'on les met à cette Epreuve, parce que ces Corps ne se fondent par tous de la même manière, et au même temps, entre ceux-là, et ceux qui dans leur composition ont le moins d'Argent-vif, se séparent le plus tôt des autres.Ce qui nous fait évidemment connaître la raison pourquoi de tous les Métaux, Saturne souffre moins la Coupelle, et pourquoi il se sépare le premier de ceux qu'on met à cette Epreuve avec lui. Car c'est qu'il est composé de beaucoup de terrestréité et de fort peu d'Argent-vif, et qu'il se fond facilement et promptement, qui sont deux choses toutes opposées à cet Examen. Et parce qu'il s'en va et s'exhale plutôt que pas un des autres Corps imparfaits, c'est pour cela qu'il est plus propre quel nul autre à faire cette Epreuve, et à servir d'Examinateur. Car s'exhalant d'abord, il enlève et entraîne avec lui les autres Corps imparfaits qu'on y met. Et par cette même raison, il se consume moins du Corps parfait dans le feu qu'on fait pour la Coupelle, quoiqu'il soit très violent; parce que Saturne, qui est l'Examinateur, n'y demeure pas si longtemps; au lieu que le Corps parfait y demeure jusqu'à la fin, et longtemps après que Saturne est tout consumé. Et par ainsi, il se brûle moins du Corps parfait en cet Examen, qui se fait pas l'entremise du Plomb, et même il s'y purifie davantage. C'est pourquoi Jupiter, ayant moins de terrestréité, et plus d'Argent-vif que Saturne, et ce qu'il en a étant plus pur et plus subtil, lorsqu'il est mêlé avec les autres Métaux, il souffre plus longtemps la Coupelle que ne font Saturne ni Vénus, parce qu'il s'attache plus intimement à ce qu'il y a de Métal parfait mêlé avec lui. Et c'est pour cela même, que lorsqu'il y a du Jupiter mêlé avec quelqu'un des Corps parfaits, dans la masse dont on fait l'Epreuve, le Corps parfait diminue beaucoup, avant que Jupiter s'en sépare. Pour ce qui est de Vénus, quoiqu'elle ne se fonde qu'après avoir rougi, néanmoins, lorsqu'elle est mêlée avec un Corps parfait, comme elle ne se fond pas si tôt que lui, cela est cause qu'elle s'en sépare, mais non pas pourtant si tôt que Saturne, parce qu'elle rougit avant que de se fondre. Mais comme elle a bien moins d'Argent-vif que Jupiter, qu'elle a plus de terrestréité que lui, et qu'elle est par conséquent d'une Substance plus épaisse, elle se sépare aussi plutôt que Jupiter de la masse où elle sera mêlée avec un Métal imparfait; parce que Jupiter s'y attache bien plus intimement que ne fait Vénus, pour la raison que je viens de dire. A l'égard de Mars, n'ayant point de fusion, à cause qu'il n'a presque point d'humidité, il ne se mêle avec nul des Métaux; et s'il arrive que par la violence du feu, il se mêle avec le Soleil ou la Lune, n'ayant point d'humidité, il boira celle de ces deux Métaux parfaits, et s'unira avec eux fort exactement, et par ses moindres parties. De sorte qu'encore qu'il ait beaucoup de terrestréité, et fort peu d'Argent-vif, et qu'il ne soit pas même fusible, on a pourtant bien de la peine à le séparer d'avec les Métaux parfaits, et il faut être bien expert pour le pouvoir faire. L'Artiste, qui comprendra bien les raisons que je viens de dire (pourquoi il y a des Métaux qui souffrent la Coupelle, et d'autres qui la souffrent plus ou moins) connaîtra par là ce qu'il faut faire pour perfectionner les Métaux imparfaits, c'est-à-dire ce qu'on doit leur ajouter et leur ôter. Mais s'il ne m'entend ou s'il ne me croit pas, et qu'il ne veuille suivre là-dessus que son caprice, cela ne lui servira de rien pour découvrir la vérité. J'ai dit au commencement de ce Chapitre que les deux Corps parfaits, c'est-à-dire le Soleil et la Lune, souffrent l'Examen de la Coupelle. J'en ai dit la raison, je l'explique encore et j'ajoute que c'est à cause de leur bonne et forte composition, qui vient de leur parfaite mixtion, et de leur pure Substance; au lieu que les Métaux imparfaits ne la peuvent souffrir, à cause de l'impureté et de la faible union de leurs Principes.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXXIII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Comment l'on fait l'Examen des Métaux par la Coupelle.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Pour faire la Coupelle, il faut prendre des Cendres criblées, de la Chaux, ou de la poudre des Os des Bêtes, que l'on aura brûlés. On mêle tout cela ensemble, ou une partie seulement; on le détrempe avec un peu d'eau, et on lui donne la forme en l'aplatissant avec la main, afin qu'il ait une assiette ferme et solide, et on enfonce un peu le milieu plus que les côtes; et sur ce milieu, qui a la figure d'une petite Coupe, l'on jette un peu de poudre de verre, et on la laisse sécher. On se sert ensuite de cette Coupelle, comme je vais le dire.On pose le Métal, ou la masse du Métal que l'on veut coupeller, dans le milieu de cette Coupelle, à l'endroit où elle est un peu creuse; on met des charbons pardessus qu'on allume, et on souffle continuellement avec un soufflet sur la Matière qu'on y a mise, jusqu'à ce qu'elle soit fondue. Cela fait, on jette du Plomb pièce à pièce par-dessus, et on continue à souffler fortement, afin d'y entretenir continuellement un feu de flamme. Et quand vous verrez la Matière se tourner, et se remuer fortement, soyez assuré qu'elle n'est pas pure. Il faut attendre pourtant jusqu'à ce que tout le Plomb soit exhalé. Car si après cela l'agitation de la Matière continue toujours, c'est une marque qu'elle n'est pas assez purifiée, ainsi il faut encore jeter d'autre Plomb par-dessus, et souffler continuellement jusqu'à ce qu'il s'en aille. Que si après y avoir jeté du Plomb la seconde fois, vous voyez que la Matière ne demeure pas encore en repos, il faut souffler par-dessus, jusqu'à ce que ce mouvement s'arrête, et que la surface de la Matière fondue vous paraisse nette et claire. Alors ôtez les charbons, défaites le feu, et jetez de l'eau sur votre Matière, parce que vous devez la trouver bien coupellée.Que si en soufflant vous jetez de fois à autre de la Poudre de verre dans votre Coupelle, le Métal que vous examinez s'en purifiera mieux; parce que le Verre emporte les ordures en les accrochant. Au lieu de Verre, on peut y jeter du Sel, ou du Borax, ou de l'Alun de quelque sorte que ce soit. Cette Epreuve se peut aussi bien faire dans un Creuset de terre, qu'avec une Coupelle, en soufflant tout autour par-dessus, afin que le Métal qu'on mettra dedans à éprouver, soit plutôt fondu et purifié.Parlons maintenant du Ciment, et disons-en les causes et l'usage.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXXIV</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Du Ciment, et pourquoi il y a des Corps ou Métaux qui le souffrent mieux, et d'autres qui le souffrent moins.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Nous avons dit ci-devant que les Corps qui ont le plus de Soufre combustible se brûlaient beaucoup plus par la Calcination; et que ceux qui en ont le moins, ne se brûlaient pas si facilement. Le Soleil étant donc celui de tous les Métaux qui a le moins de Soufre, et ce qu'il en a étant fixe, il s'ensuit de là qu'il est le moins combustible de tous, même par le feu de flamme. La Lune ayant pareillement moins de Soufre que tous les autres Métaux, et en ayant pourtant plus que le Soleil, il est certain qu'elle ne peut pas souffrir si longtemps le feu de flamme que le Soleil, non plus que les autres choses qui brûlent de la même manière. Vénus le pourra encore moins souffrir, parce qu'outre elle a plus de Soufre que ces deux Métaux parfaits, elle a encore des terrestréités. Jupiter ayant moins de Soufre et de terrestréité que Vénus, mais pourtant plus que le Soleil et la Lune, il se brûlera moins par conséquent au feu de flamme que ne fera Vénus; mais plus que le Soleil et la Lune. Pour Saturne, il a plus de Soufre et de terrestréité dans sa composition que nul des Corps dont nous venons de parler; aussi il s'enflamme beaucoup plus tôt, et se brûle bien plus vite au feu de flamme. Ce qui vient principalement de ce que son Soufre est fortement mêlé dans sa Substance, et que ce Soufre est plus fixe que celui de Jupiter.A l'égard de Mars, s'il ne se brûle pas, c'est par accident que cela se fait, non pas que cela vienne de lui. Car quand on le mêle. avec des Corps qui ont beaucoup d'humidité, il la boit, à cause qu'il n'en a point, et qu'il est extrêmement sec, n'ayant que très peu de Mercure. Et si on le mêle avec quelque autre Corps, il ne s'enflamme ni ne se brûle, à moins que les Corps avec lesquels il sera mêlé, ne soient d'eux-mêmes inflammables et combustibles. Car en ce cas-là il se brûle et s'enflamme nécessairement, selon que les Corps auxquels il est mêlé, sont inflammables et combustibles eux-mêmes.Cela présupposé, le Ciment étant fait de choses inflammables, on voit pourquoi il a été inventé, et quel est son usage, qui est afin que tout ce qui serait combustible dans les Métaux se brûlât et fût consumé. N'y ayant donc qu'un seul Corps, qui est le Soleil, qui soit incombustible, il n'y a que lui ou ce qui s'approchera le plus de sa nature, qui ne sera pas consumé par le Ciment. Il y a pourtant des Corps qui lui résistent davantage, et d'autres qui le souffrent moins. Et il est aisé, par les choses que nous venons de dire, d'en faire le discernement. Car par cette raison la Lune y dure plus après le Soleil, Mars moins qu'elle, Jupiter moins que Mars, Vénus moins que Jupiter, et Saturne le moins de tous.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXXV</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De quoi est fait le Ciment, et comment on fait l'Epreuve.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Voyons maintenant de quelle manière on fait le Ciment. Car comme il est d'un grand usage, pour examiner si les Métaux sont parfaits ou non, un Artiste doit nécessairement le savoir faire. Le Ciment se fait donc avec les Matières minérales qui s'enflamment, comme sont toutes celles qui noircissent, qui s'enfuient de dessus le feu, qui pénètrent et qui brûlent. Par exemple, le Vitriol, le Sel ammoniac, le Verdet, à quoi on ajoute un peu de poudre de vieille Brique, et tant soit peu, ou point du tout de Soufre, de l'Urine d'Homme, avec d'autres choses semblables, aiguës et pénétrantes. De tout cela détrempé avec l'Urine, on compose un Ciment, dont on fait des couches, sur des lamines de Métal qu'on veut passer par le Ciment. On arrange ensuite ces lamines dans un pot de terre, où il y aura des grilles de fer, et l'on pose ces lamines de telle manière qu'elle ne se touchent pas, et ne soient pas couchées les unes sur les autres; mais qu'il y ait de l'espace entre deux, afin que l'ardeur de feu puisse s'étendre librement, et agir également sur toutes, û faut mettre ce Pot, ainsi accommodé, dans un Fourneau, et l'y tenir durant trois jours à fort feu, prenant garde néanmoins de ne pas faire le feu si violent que les lamines se puissent fondre; mais qu'il soit tel que les lamines se tiennent seulement toujours rouges. Après ce temps-là, on trouvera les lamines nettes et purifiées de toutes sortes d'ordures et d'impuretés; pourvu que le Métal, dont elles sont, soit parfait. Car s'il ne l'est pas, elles seront entièrement détruites et brûlées par la Calcination qui s'en sera faite.Il y en a qui, sans Ciment, mettent des lamines de Métal dans un feu de flamme, et elles se purifient tout de même, si elles sont de Métaux parfaits; car autrement elles se brûlent et se réduisent en cendre. Mais dans l'Examen qui se fait de cette sorte, il faut tenir bien plus longtemps les lamines dans le feu que lorsqu'on les accommode avec du Ciment.Au reste, comme la Lune n'est pas beaucoup différente de la nature du Soleil, pour peu qu'on la prépare, elle demeure avec lui dans le même Examen, et elle le souffre tout de même, sans se séparer de lui. Aussi les Métaux ne se séparent les uns des autres, tant à la Coupelle qu'au Ciment, qu'à cause de la différence qui se trouve dans la composition de leur Substance : parce que c'est ce qui leur donne une fusion différente, et ce qui fait qu'ils ont leurs parties ou plus ou moins serrées. Et de là vient qu'ils se séparent les uns des autres dans ces deux Examens. Car la Substances des Métaux, qui sont d'une composition très forte, ne saurait être corrompue par aucun Corps étranger, à cause que ces Métaux, et ces Corps étrangers, sont deux différentes Substances qui ne peuvent point se mêler et s'unir ensemble par leurs moindres parties. C'est pourquoi, quand les Métaux sont mêlés les uns avec les autres, ils se séparent par cet artifice, sans que pour cela leur Essence soit entièrement corrompue ni détruite. C'est pourquoi l'on connaît si, dans la Transmutation, les Corps imparfaits ont reçu une véritable perfection, s'ils se fondent comme il faut, s'ils rougissent au feu, s'ils ont la solidité et la fermeté qu'ils doivent avoir pour être parfaits.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXXVI</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Du Rougissement des Métaux au feu.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Les Métaux parfaits rougissent au feu dans un temps déterminé avant que de se fondre. Afin que les imparfaits soient véritablement transmués, et qu'ils reçoivent une véritable perfection, il faut nécessairement qu'ils soient fusibles de la même manière : je veux dire qu'auparavant de se fondre, il faut qu'ils rougissent en s'enflammant, et qu'ils paraissent d'un beau bleu céleste, comme font les Corps parfaits avant que de venir comme aux à cette blancheur éclatante que l'œil ne saurait supporter. Car les Corps parfaits rougissent parfaitement d'une rougeur très forte, auparavant que de se fondre, et ils ne viennent à cette grande blancheur, que l'on ne saurait regarder, que lorsqu'ils sont fondus. Ainsi, si les Corps imparfaits, sur lesquels on fait la projection, se fondent avant que de rougir, c'est une marque qu'ils ne sont pas parfaits; et s'ils ne rougissent qu'avec peine, et par un feu fort violent, leur Transmutation n'est pas véritable. Ce qui se doit entendre des Corps imparfaits, qui sont naturellement mous; la même chose se doit inférer de Mars tout seul. Car les Métaux qui ne rougissent pas naturellement, n'acquièrent pas facilement cette propriété, par la préparation qu'on leur donne; ni ceux qui ne sont pas fusibles d'eux-mêmes, ne reçoivent pas non plus par là une fusion semblable à celle qu'ont naturellement les Corps parfaits. Et si après avoir fait projection de la Médecine sur ces Métaux, ils ne rougissent pas avant leur fusion et s'ils ne jettent pas une lueur d'un beau bleu céleste fort agréable, on peut dire véritablement que leur transmutation n'est pas parfaite. De plus, s'ils n'ont pas le même poids des Métaux parfaits, dans le même volume, s'ils n'ont pas la même couleur, ni le même éclat, s'ils ne rougissent pas de la même manière, et enfin s'il leur manque quelque autre propriété des Corps parfaits, que l'on peut reconnaître par les différentes Epreuves que l'on a imaginées pour cela, on peut dire que l'Artiste n'a pas bien réussi dans ses recherches, ni dans son travail. Ainsi il doit recommencer à étudier et à chercher tout de nouveau, jusqu'à ce qu'il acquière la véritable connaissance du Magistère, qu'il ne doit pourtant attendre que de la bonté de Dieu seul.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXXVII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De la Fusion.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Nous allons parler maintenant de la Fusion et nous en dirons tout ce qui sera nécessaire, parce que c'est une Epreuve qui nous fait évidemment connaître les Métaux qui rougissent au feu, et ceux qui n'y rougissent point. Je dis donc premièrement que la Fusion des Corps parfaits ne se fait que d'une seule manière, qui est qu'ils ne se fondent jamais qu'ils n'aient rougi auparavant. Mais comme il y a d'autres Métaux qui rougissent tout de même, avant que de fondre, il faut remarquer que les parfaits rougissent d'une manière particulière. Car lorsqu'ils rougissent, ils ne deviennent pas tout à fait blanc, il ne paraît point de noirceur dans le feu qui en sort, et ils ne se fondent pas d'abord qu'ils ont rougi, ni ils ne deviennent pas tout aussitôt liquides et coulants.Quand on verra donc qu'un Métal fondra à un fort petit feu, ou qu'il fondra sans rougir, ou qu'en fondant il paraîtra noirâtre, c'est une marque infaillible que c'est ou un Corps imparfait (tel qu'il est naturellement, ou si l'on a fait projection de quelques Médecine sur lui, que cette Médecine est imparfaite). Que si encore après qu'un Métal aura rougi, on ne le fait point refroidir en le trempant dans l'Eau, et que sa rougeur sa change tout à coup en noirceur, et qu'ainsi il perde sa rougeur auparavant que de s'endurcir; il est certain que ce Métal, quel qu'il soit, n'est pas parfait; et c'est assurément un des Métaux imparfaits qui sont naturellement mous. Mais si c'est un Métal qui avant que de fondre ne rougisse qu'avec peine, et même qu'à fort feu, et si étant rouge il jette un éclat et une lueur fort resplendissante et toute blanche, c'est un témoignage que ce Corps-là n'est pas parfait; mais c'est l'un ou l'autre des deux Corps durs, c'est-à-dire Vénus ou Mars. De même, si l'on ôte du feu un Métal après être fondu, et qu'il s'endurcisse tout aussitôt, tellement qu'il ne soit plus coulant ni liquide, demeurant toujours rouge et éclatant, quel que soit ce Corps-là, et quelque Médecine qu'on ait projetée sur lui, il n'a pas la véritable perfection de Lune ni de Soleil; mais c'est ou Mars, ou quelque chose de semblable.De ce que nous venons de dire, il est évident que les Corps fusibles rougissent de trois différentes manières auparavant que de fondre, comme il se connaît par expérience. Car il y en a qui étant rouges, paraissent noirâtres, et c'est là la manière de rougir des Métaux imparfaits, qui sont mous. Il y en a d'autres dont la rougeur est d'un rouge clair, et ceux-là ce sont les Métaux parfaits. Et enfin il y en a d'autres, dont la rougeur est fort blanche, et qui jettent des rayons brillants; et ceux-là, ce sont nécessairement les Corps imparfaits qui sont durs, ainsi que la raison et l'expérience le font voir.Mais pour être plus assuré de toutes les manières dont_ les Métaux rougissent au feu, l'on n'a qu'à en faire fondre un peu de chacun, et à considérer premièrement à quel degré de feu chacun d'eux se fond, et ensuite prendre garde à toutes les différences de leur fusion. Car de cette manière on s'instruira pleinement de toutes choses, et non autrement. Cela dépendant uniquement de la Pratique et de l'Expérience. Et c'est là un Avertissement général, qui doit servir pour toutes les manières d'Examens, tant de ceux dont j'ai déjà parlé, que de ceux qui nous restent encore à dire. Voilà pour la Fusion.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXXVIII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De l'Exposition qu'on fait des Métaux sur les vapeurs des choses acides.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Notre ordre veut que nous parlions maintenant de la Preuve que l'on fait pour connaître si les Corps sont parfaits en les mettant sur les vapeurs des choses âcres et acides. On a imaginé cette preuve parce qu'on a vu par expérience que les Corps parfaits étant mis sur la vapeur des choses aiguës, c'est-à-dire de celles qui ont un suc aigre, pontique et acide, s'ils sont purs et sans mélange, il ne se forme rien au-dessus, principalement sur le Soleil. Et si ces Corps parfaits ont quelque alliage, il se fait sur leur superficie une espèce de petite fleur ou duvet, de couleur de bleu céleste très agréable; et qui se fait encore mieux sur l'Or, qui est mélangé avec quelque autre Métal, que sur l'Argent. Ainsi, à l'imitation de la Nature, nous mettons les Corps qui ont été préparés et altérés par nos Médecines à la même Epreuve, pour essayer si la même chose et la même couleur d'un bleu céleste se formera sur eux. Ce qui ne provient que d'un Argent-vif net et pur, comme nous l'avons fait voir suffisamment ci-devant. C'est pourquoi lorsqu'on mettra quelque Corps' ou Métal que ce soit, qui aura été altéré par la Médecine, sur la vapeur des choses acides, et qu'on verra qu'il ne produira pas cette belle couleur céleste, on peut dire que ce Corps-là n'est pas entièrement parfait.Or voici la différence que par cet Examen, on remarque entre les Corps ou Métaux imparfaits. Sur Mars, il se forme une rougeur brune, ou un jaune brun entremêlé de verdeur. Sur Vénus un vert brun mêlé d'un bleu céleste, trouble et obscur. Sur Saturne un blanc brun et sur Jupiter un blanc clair. Et d'autant que l'Or, qui est le Corps ou Métal le plus parfait, étant mis à cette Epreuve, ne produit rien de semblable, ou qu'il en produit bien peu, et qu'il est même fort longtemps à le faire; et que d'ailleurs Jupiter, par la vapeur des acides, jette cette fleur gommeuse, plus tard que ne font les autres Métaux imparfaits; nous inférons de là que Jupiter est celui de tous les Métaux imparfaits qui a le plus de disposition à recevoir la perfection, par la grand'Oeuvre. C'est ainsi que, par le moyen de cet Examen, tu pourras aisément connaître de quelle espèce de Métal sera celui que tu auras voulu changer par la Médecine, si tu considères bien de suite ce que je viens de dire dans ce Chapitre. Que si cela ne te peut de rien servir dans ce dessein, tu ne dois t'en prendre qu'à ton ignorance toute pure.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXXIX</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De l'Extinction des Métaux rougis au feu.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">On fait cette Epreuve de diverses manières pour connaître par là si le Métal imparfait, sur lequel on aura fait projection du Magistère, est parfait ou non. Car premièrement, ayant éteint dans une Liqueur ce Métal, après l'avoir rougi au feu, si l'on a prétendu le changer en Lune, et qu'il ne devienne pas blanc étant éteint ou si ayant reçu la Médecine solaire, il ne devienne jaune, et qu'il prenne quelque autre couleur; c'est une marque évidente que la Médecine, par laquelle on a voulu transmuer ce Métal, n'est ni véritable, ni parfaite. Secondement, si après avoir fait rougir et avoir éteint par plusieurs fois dans l'Eau, où l'on aura dissous des Sels ou de l'Alun, un Métal sur lequel on aura fait projection de quelque Médecine que ce soit, on voit se lever par-dessus une écaille un peu noirâtre; ou si après l'avoir éteint dans de l'Eau soufrée, et l'avoir rougi et éteint ensuite plusieurs fois de la même manière, il s'en sépare beaucoup de scories ou paillettes; ou s'il devient d'un vilain noir et désagréable; ou s'il se casse sous le marteau, il est certain que la Médecine dont on se sera servi pour transmuer ce Métal, est trompeuse et sophistique. Troisième, si après avoir fait passer un Métal par un Ciment fait avec du Sel Ammoniac, du Verdet et de l'Urine d'Enfant, qui est celle qui a le plus d'acrimonie, ou de quelque autre chose semblable : et après cela, l'ayant fait rougir et éteint, celui qui paraissait avoir été changé en Lune ou en Soleil, étant forgé, n'a par la couleur ni d'Argent ni d'Or, ou s'il s'écaille sous le marteau, il est certain que ce Métal n'a été changé que par sophistication. Enfin, voici une maxime constante et générale pour toutes sortes d'Examens et d'Epreuves : qui est, que si le Métal qui aura été altéré par quelque Médecine que ce puisse être, du premier, du second, ou du troisième Ordre, se trouve n'avoir pas le véritable poids, dans le même volume, ni la véritable couleur du Métal parfait, dans lequel on aura prétendu le transmuer, l'Artiste s'est assurément abusé dans son Ouvrage, et sa Médecine n'est qu'une fourberie et une sophistication, qui non seulement ne profite de rien, mais qui cause la ruine de l'infamie de ceux qui s'appliquent à ces sortes d'Ouvrages.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XL</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Du Mélange su Soufre combustible avec les Métaux.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">On connaît tout de même, par le mélange que l'on fait du Soufre avec les Métaux, si la Médecine que l'on aura projetée dessus est véritable et parfaite. Car nous noyons par expérience que le Soufre étant mêlé avec les Corps ou Métaux, en brûle les uns plus que les autres, et qu'il y en a qui après cela reprennent corps, et d'autres qui ne le reprennent point. Et ainsi l'on peut connaître par là la différence d'entre les Métaux imparfaits, qui auront été changés par le moyen des Médecines sophistiques d'avec ceux qui auront été véritablement transmués par l'Elixir. De sorte que comme de tous les Corps ou Métaux, tant parfaits qu'imparfaits, nous voyons que le Soleil est celui que le Soufre brûle le moins, et après lui Jupiter, puis la Lune, et enfin Saturne : et que Vénus se brûle plus facilement que nul de ceux là, et Mars encore plutôt et plus facilement qu'elle, et que tous les autres. On peut juger de là qui sont les Métaux les plus proches de la perfection, et qui sont ceux qui en sont les plus éloignés.On juge pareillement par la diversité des couleurs qu'ont les Corps après avoir été brûlés par le Soufre, de quelle espèce ils sont, et quelle est leur véritable nature. Car au sortir de cette Epreuve, le Soleil paraît fortement orangé ou rouge clair. La Lune est noire, entremêlée d'un bleu céleste. Jupiter est noir avec un tant soit peu de rouge mêlé. Saturne est noir, brun, avec un peu de rouge et de lividité. Pour ce qui est de Vénus, si elle a été fort brûlée par le Soufre, elle paraît après cela noire et fort livide : mais si elle n'a été que légèrement brûlée, elle a une couleur fort nette d'un beau violet, qui lui vient du mélange du Soufre. Mais à l'égard de Mars, bien qu'il soit beaucoup ou peu brûlé, il revient toujours de cette Epreuve fort noir et fort obscur.On remarque pareillement la différence qui est entre les Métaux en les remettant en Corps, après qu'ils ont été brûlés par le Soufre. Car il y en a qui reprennent Corps, et d'autres qui, après l'avoir repris, étant mis dans un feu violent, s'en vont entièrement ou en partie en fumée avec le Soufre. Dé plus, quelques-uns de ceux qui reprennent corps reviennent en leur même nature; et ils y en a d'autres qui, après avoir été ainsi brûlés, reviennent et se changent en tout un autre Corps que celui qu'ils avaient auparavant. Ceux qui après cette Epreuve reprennent leur même Corps, ce sont le Soleil et la Lune. Mais Jupiter et Saturne s'évaporent; Jupiter ou entièrement où presque tout; Saturne ne s'évapore pas tout à fait, mais quelque fois plus et quelquefois moins. Au reste, cette différence vient de la diversité des choses et des Corps, et de la différente manière de les préparer ou de les essayer par cette Epreuve. Car si au sortir de cet Examen on remet Jupiter en Corps, et qu'on lui veuille donner tout à coup un feu fort violent, il s'évapore et se perd : au lieu que si l'on donne le feu peu à peu et par degrés, Saturne et Jupiter se conservent et se maintiennent en leur nature. Il est vrai que les Corps que ces deux ' Métaux reprennent après cela, ne semblent pas être leur véritable Corps, mais un autre tout différent. L'expérience nous ayant fait voir qu'après cette Epreuve, Jupiter se change comme en un Régule d'Antimoine clair, et Saturne en un Régule d'Antimoine brun et obscur. Que Vénus se diminue, si on lui fait reprendre corps par un feu fort, et Mars encore plus. Mais Vénus, se remettant en Corps, devient plus pesante qu'elle n'était, et d'une couleur jaune obscure, qui tient un peu de la noirceur, et elle s'amollit en augmentant de poids. Ainsi l'on pourra juger par ces Expériences de la nature des Corps qui auront été altérés par les Médecines.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XLI</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De la Calcination et de la Réduction.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Nous aurions encore une fois à parler ici de l'Examen qui se fait en calcinant les Corps ou Métaux, en leur faisant ensuite reprendre Corps. Mais, parce que nous avons déjà traité fort amplement de ces deux choses dans le Livre précédent, nous nous contenterons de dire que nous avons prouvé par expérience, qu'encore que l'on calcine les Corps parfaits, et qu'on les remette en Corps, tant que l'on voudra, ils ne perdront rien pour cela de leur perfection et de leur bonté : c'est-à-dire qu'ils ne perdront rien, ni de leur couleur, ni de leur poids, ni de leur volume, ni de leur volume, ni de leur éclat, au moins qui soit considérable. D'où il faut tirer cette conséquence, que si en calcinant et en remettant plusieurs fois en corps les Métaux imparfaits, quels qu'ils soient, qui auront été altérés et changés par quelque Médecine, s'ils déchoient de la bonté qu'ils semblaient avoir acquise par la projection, il est certain que les Médecines, qui auront fait ce changement, ne sont que de pures Sophistications. Ainsi l'on doit travailler à faire des expériences, afin de n'y être pas trompé.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XLII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De la facilité qu'ont les Métaux à recevoir l'Argent-vif.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">J'ai ci-devant fait voir clairement que les Corps ou Métaux qui avaient beaucoup d'Argent-vif, étaient les plus parfaits, et que c'était la raison pour laquelle ils s'attachaient beaucoup mieux à l'Argent-vif que ne font les autres. Et il est certain, par conséquent, que les Corps qui reçoivent et boivent plus avidement l'Argent-vif s'approchent le plus de la perfection; ainsi que nous le témoigne la grande facilité que le Soleil et la Lune, qui sont les deux Corps parfaits, ont à le recevoir et à s'attacher à lui. D'où il s'ensuit que tout Métal imparfait qui aura été transmué par quelque Médecine, et qui ne recevra pas facilement l'Argent-vif en sa Substance, doit être fort éloigné de la perfection.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XLIII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Récapitulation de tout l'Art.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Après avoir parlé suffisamment des Expériences qu'on peut faire pour examiner la perfection du Magistère, et avoir par conséquent satisfait à ce que nous avions promis au commencement de ce Livre, il ne nous reste plus autre chose à faire, pour achever notre Ouvrage, qu'à mettre dans un seul Chapitre tout l'accomplissement de cette divine Œuvre, et réduire en peu de mots le Procédé du Magistère que nous avons abrégé en cette Somme et dispersé en tous les Chapitres qu'elle contient. Je déclare donc, que toute l'Œuvre ne consiste qu'à prendre la Pierre (c'est-à-dire la Matière de la Pierre), que l'on doit assez connaître par toutes les choses que nous en avons dites dans les Chapitres de ce Traité; et par un travail assidu et continuel, lui donner le premier degré de Sublimation, afin de lui ôter toute l'impureté qui la corrompt. La perfection que la Sublimation doit donner à cette Matière, ne consistant qu'à la faire devenir si subtile qu'elle soit élevée à la dernière pureté et subtilité; qu'elle devienne enfin toute spirituelle et volatile. Après quoi, il faut la rendre tellement fixe par les manières de Fixations que j'ai décrites, qu'elle .puisse résister au feu, quelque violent qu'il soit, et demeurer sans s'enfuir ni s'évaporer : Et c'est là la fin du second degré de la préparation qu'il faut donner à cette Matière. Par le troisième degré, on achève de la préparer tout à fait. Ce qui se fait en sublimant cette Pierre (ou cette Matière), et par ce moyen de fixe qu'elle est, la rendant volatile, puis de volatile la faisant fixe une seconde fois, la dissolvant après l'avoir fixée, et étant dissoute la rendant encore volatile, et la refixant tout de même, tant qu'elle soit fusible, et qu'elle transmue les Imparfaits, et leur donne la véritable perfection de Soleil et de Lune à toute épreuve. Ainsi, en refaisant les Opérations de ce troisième degré, on augmente la perfection de la Pierre, et on multiplie la vertu qu'elle a de transmuer les Corps imparfaits. De sorte que ce n'est qu'en refaisant continuellement les mêmes Opérations de l'Œuvre qu'on donne la Multiplication à la Pierre, par laquelle on la rend si parfaite qu'une de ses parties pourra convertir en véritable Soleil et en véritable Lune cent parties de Métal imparfait, puis mille, et ainsi de suite en augmentant toujours jusqu'à l'infini. Après on n'a plus qu'à faire passer par les Epreuves le Métal qui aura été transmué, pour connaître si le Magistère, qui en aura fait la Transmutation, est véritable et parfait.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XLIV</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De quelle manière l'Auteur a enseigné l'Art en cette Somme de perfection.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Mais pour ôter toute sorte de prétexte aux Calomniateurs de nous accuser de mauvaise foi, et de n'avoir pas agi sincèrement en ce Traité : Je déclare ici premièrement qu'en cette Somme, je n'ai pas enseigné notre Science de suite, mais je l'ai dispersée ça et là en divers Chapitres. Et je l'ai fait ainsi à dessein, parce que si je l'avais mise en ordre de suite, les Méchants, qui en feraient un mauvaise usage, l'auraient apprise aussi facilement que les Gens de bien. Ce qui serait une chose tout à fait indigne et injuste. Je déclare en second lieu, que partout où il semble que j'aie parlé le plus clairement et le plus ouvertement de notre Science, c'est là où j'en ai parlé le plus obscurément, et où je l'ai le plus cachée. Je n'en ai pourtant jamais parlé par Allégories ni par Enigmes; mais je l'ai traitée, et je l'ai enseignée en paroles claires et intelligibles, l'ayant écrite sincèrement, et de la manière que je l'ai sue, et que je l'ai apprise par l'inspiration de Dieu, très haut, très glorieux et infiniment louable, qui a daigné me la révéler, n'y ayant que lui seul qui la donne à qui il lui plaît, et qui l'été quand il lui plaît.Courage donc, Enfants de la Science, ne désespérez pas de pouvoir apprendre une Science si merveilleuse. Car je vous assure que vous la découvrirez indubitablement si vous la cherchez, non pas par le raisonnement d'aucune autre Science que vous ayez apprise, mais par un mouvement et une impétuosité d'esprit. Et celui qui la cherchera par l'intelligence et la lumière naturelle de son esprit, la trouvera. Mais celui qui prétendra l'apprendre par les Livres ne doit pas espérer de la savoir, qu'après avoir étudié pendant un long temps. Car je déclare encore que ni les* Philosophes qui m'ont précédé, ni moi, n'avons écrit notre Science que pour nous, et pour les Philosophes nos Successeurs, et nullement pour les autres; quoique d'ailleurs cette Science soit très véritable et très assurée. Pour moi, quoique je n'aie écrit tout de même que pour moi la manière et de la rechercher, et de l'apprendre : Je puis dire néanmoins que ce que j'en ai dit, je ne l'ai pas dit seulement pour exciter les Personnes sages et intelligentes à s'appliquer à l'étude de cette Science; mais même que j'en ai assez dit pour leur donner le moyen de la rechercher par l'unique et la véritable voie. Et je puis assurer que quiconque aura bon esprit, et qui s'appliquera soigneusement à bien comprendre ce que j'ai dit en ce Livre, aura assurément la satisfaction de Découvrir un Don excellent de Dieu très haut et très puissant.Voilà tout ce que j'avais à dire, touchant la recherche d'un Art ou d'une Science si relevée et excellente.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><span style="font-size: medium;">Fin du second Livre, et de toute la Somme de perfection de Geber.</span></li></ol></div><div align="center"></div><div align="center"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="justify"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="center"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="center"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="center"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"></div><div align="justify"></div><div align="center"><br /></div><div align="center"><br /></div>Le Miroir Alchimiquehttp://www.blogger.com/profile/03138462213732119910noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2196127544531909708.post-60091097193550094372021-11-19T10:08:00.000+01:002021-11-19T10:08:32.149+01:00GEBER La Somme de la Perfection - Livre Premier (avec numérotation des paragraphes)<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEidHmabgcAT3SLSFAE0d50IiwqayDi4o6t7sHlJGnLv1rzHO0kNzhF0pCAgIMwPy42ckpr4Qgl7uygUxX4D5-YyJF4yuS7RK0WXqTi3mwQmPxk0C9GU_VMpP-2kt0zToZwjJWmmX7Ut_BbG/s1600-h/Geber.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" iq="true" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEidHmabgcAT3SLSFAE0d50IiwqayDi4o6t7sHlJGnLv1rzHO0kNzhF0pCAgIMwPy42ckpr4Qgl7uygUxX4D5-YyJF4yuS7RK0WXqTi3mwQmPxk0C9GU_VMpP-2kt0zToZwjJWmmX7Ut_BbG/s320/Geber.jpg" /></a></div><br /><div style="text-align: center;"><span style="font-size: x-large;"></span></div><br /><div style="text-align: center;"></div><br /><div style="text-align: center;"><span style="font-size: 28.8px;">LA SOMME DE LA PERFECTION<br /></span></div><br /><br /><div style="text-align: center;"><span style="font-size: 20.8px;">ou l’abrégé du magistère parfait de<br /></span></div><br /><div style="text-align: center;"><span style="font-size: 20.8px;">GEBER<br /></span></div><br /><div style="text-align: center;"><span style="font-size: large;">Philosophe arabe</span></div><br /><br /><div style="text-align: center;">Auteur : Apocryphe latin du XIIIe siècle signé GEBER, philosophe arabe.</div><br /><div style="text-align: center;">Traduit en français au XVIIe S.</div><br /><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: center;">Rien n’indique qu’il s’agisse d’une transcription</div><br /><div style="text-align: center;">de l’œuvre du philosophe arabe DJÂBER - VIII - IXe S. .</div><br /><div style="text-align: center;"><br /></div><br /><div style="text-align: center;">DIVISÉ EN DEUX LIVRES.</div><br /><br /><br /><br /><div style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;">LIVRE PREMIER</span></div><br /><div align="justify"><br /></div><br /><div style="text-align: center;"><ol><li style="text-align: justify;">AVANT PROPOS ET CHAPITRE I</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De la manière d’enseigner l’Art de Chimie, et de ceux qui sont capables de l’apprendre.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">J‘ai réduit brièvement en cette Somme de la Perfection toute la Science de Chimie, ou de la Transmutation des Métaux. Dans mes autres Livres, j’en avais fait plusieurs Recueils que j’avais tirés et abrégés des Ecrits des Anciens : mais en celui-ci j’ai achevé ce que je n’avais qu’ébauché en ceux-là. J’y ai ajouté en peu de paroles ce que j’avais omis dans les autres ; j’y ai mis tout au long ce que je n’avais dit ailleurs qu’imparfaitement, et j’y ai déclaré entièrement et aux mêmes endroits ce que j’avais celé dans mes autres Œuvres. Et je l’ai fait afin de découvrir aux personnes intelligentes et sages l’accomplissement et la perfection d’une si excellente et si noble partie de la Philosophie. Ainsi, ô mon cher Fils ! Je puis t’assurer avec vérité que dans les Chapitres généraux de ce Livre, j’ai mis suffisamment le Procédé de cet Art tout entier et sans nulle diminution. Et je proteste devant Dieu, que quiconque travaillera comme ce Livre enseigne de le faire, aura la satisfaction d’avoir trouvé la véritable fin de cet Art, et d’y arriver. Mais, mon Cher, je t’avertis aussi que celui qui ignorera les Principes naturels de la Philosophie, est fort éloigné de cette Connaissance, parce que le véritable fondement, sur lequel il doit appuyer son dessein, lui manque ; comme au contraire en est bien près celui qui connaît déjà les Principes naturels des Minéraux. Ce n’est pas que pour cela il ait encore la véritable racine, ni la fin profitable de cet Art très caché : mais ayant plus de facilité à en découvrir les Principes que celui qui forme quelque projet de notre Œuvre sans en connaître la voie ni la manière, il est aussi moins éloigné que lui de l’entrée de cette Science. Mais que celui qui connaîtra tous les Principes de la Nature, quelles sont les Causes des Minéraux, et de quelle manière la Nature les forme, il n’y a que fort peu à dire qu’il ne sache l’Œuvre toute entière, quoique sans ce peu là qui lui manque, il soit absolument impossible de faire notre Magistère. Parce que l’Art ne peut pas imiter la Nature en toutes ses Opérations, mais il l’imite seulement autant qu’il lui est possible. Et c’est ici un Secret que je te révèle, mon Fils, qui est que ceux qui recherchent cet Art, et les Artistes même, manquent tous en ce qu’ils prétendent imiter la Nature en toute l’étendue et en toutes les différences et les propriétés de son action. Applique-toi donc soigneusement à étudier nos Livres, et attache-toi surtout à celui-ci. Considère et médite mes paroles attentivement et très souvent, afin que t’étant rendu familière notre manière de parler, et entendant notre idiome ou langage particulier, tu puisses pénétrer dans notre véritable intention et la découvrir. Car tu trouveras dans les Livres sur quoi faire un Projet assuré de ce que tu cherches ; tu y apprendras à éviter toutes les erreurs, et par ce même moyen tu sauras en quoi tu peux imiter la Nature dans l’artifice de notre Œuvre.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE II</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Division de ce Livre en quatre Parties.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Voici l’ordre que je tiendrai en ce livre : Premièrement, je parlerai succinctement des obstacles qui peuvent empêcher l’Artiste de réussir et de parvenir à la fin véritable (de l’Art). A quoi j’ajouterai les qualités que doit avoir celui veut s’y appliquer. Secondement, je convaincrai les Ignorants et les Sophistes, lesquels, à cause qu’ils ne peuvent comprendre cet Art, et que par toutes les recherches qu’ils en font, ils n’en retirent jamais l’avantage ni le profit qu’ils s’étaient proposés, prétendent en détruire la vérité, en soutenant que ce n’est rien du tout. Pour cet effet, je rapporterai premièrement toutes leurs raisons, que je détruirai si évidemment qu’il n’y a personne de bon sens qui ne voie que tout ce qu’ils allèguent contre, n’a ni en tout, ni en partie, nulle apparence de vérité. Troisièmement, je traiterai des Principes naturels, c’est-à-dire des Principes dont la Nature sert à faire ses productions ; j’expliquerai la manière dont ils se mêlent ensemble dans les Mixtes, selon qu’il se connaît par les Ouvrages de la Nature ; et je parlerai de leurs Effets suivant l’opinion des Anciens Philosophes. En quatrième et dernier lieu, je déclarerai quels sont les Principes que l’on doit employer pour la Composition de notre Magistère, en quoi nous pouvons imiter la Nature, et la manière de mêler et d’altérer ces Principes selon le cours et la manière d’agir ordinaire de la Nature ; avec leurs Causes et les Expériences manifestes qu’on en peut faire, afin de donner moyen à l’Artiste industrieux d’appliquer ces choses, et de s’en servir à l’usage de notre Œuvre.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">PREMIÈRE PARTIE DU PREMIER LIVRE</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Des empêchements à cet Art.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE III</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Division des empêchements.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Ces empêchements en général viennent, ou de l’impuissance naturelle de l’Artiste, ou de ce qu’il n’a pas le moyen de faire la dépense nécessaire, ou de ce qu’il n’y peut vaquer à cause de ses autres occupations. A l’égard de l’impuissance naturelle de l’Artiste, elle vient, ou de ses organes, qui sont ou faibles, ou tout à fait corrompus; ou elle vient de son esprit qui ne peut agir librement, soit par la mauvaise disposition des mêmes organes, qui sont ou pervertis, ou gâtés, comme je l’ai dit, ainsi qu’il se voit aux Fous et Insensés; soit parce que l’Esprit est plein de fantaisies, et qu’il passe facilement d’une opinion à une autre toute contraire; soit enfin qu’il ne sache ce qu’il veut précisément, ni à quoi se devoir déterminer</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE IV</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Des Empêchements à l’Œuvre, qui peuvent venir de la mauvaise disposition du Corps de l’artiste</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Voilà en gros quels sont les Empêchements à cet Œuvre. Nous allons maintenant les examiner en détail, et l’un après l’autre. Je dis donc que l’Artiste ne pourra jamais faire notre Œuvre, s’il n’a ses organes entiers et sains : par exemple, s’il est aveugle, ou s’il est estropié des mains et des pieds ; parce que devant être le Ministre de la Nature, il ne pourra pas s’en aider pour faire les travaux nécessaires, et sans lesquels l’Œuvre ne peut être parfaite. Il en sera de même, s’il a le Corps infirme ou malade, comme ceux qui ont la fièvre, ou qui sont ladres, à qui les membres tombent par pièces ; s’il est dans la décrépitude, et dans une extrême vieillesse : car il est certain qu’un Homme qui aura quelques-unes de ces imperfections ne pourra de lui-même, (et travaillant seul), faire l’Œuvre, ni la conduire à sa dernière perfection.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE V</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Des Empêchements qui viennent de l’esprit.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Ce sont là les Empêchements que l’Artiste peut avoir de la part du Corps. Ceux qui peuvent lui survenir du côté de l’Esprit sont encore plus considérables et plus nuisibles à l’accomplissent de l’Œuvre. Les voici. Un Homme, qui n’a pas l’esprit naturellement assez bon pour rechercher subtilement les Principes naturels, et pour découvrir quels sont les fondements de la Nature, et les artifices par lesquels on peut imiter cette grande Ouvrière dans ses Opérations, celui-là ne trouvera jamais. La véritable racine, ni le commencement de cet Art très précieux. Car il y en a beaucoup qui ont la tête dure, qui n’ont pas l’Esprit de faire aucune recherche, qui ont de la peine à concevoir ce qu’on leur dit le plus clairement, et dans les termes les plus intelligibles et les plus usités ; et qui ne sauraient qu’avec difficulté comprendre les ouvrages qui se font ordinairement devant leurs yeux. Il y en a d’autres qui conçoivent aisément tout ce qu’ils veulent, et qui, à cause de cette facilité qu’ils ont, croyant bien souvent avoir découvert la vérité, ils se heurtent opiniâtrement à leur sens, quoique ce qu’ils s’imaginent ne soit qu’une fantaisie vaine, absurde, et tout à fait éloignés de la raison ; parce qu’elle n’a aucune conformité avec les Principes naturels. Cela vient de ce que ces Gens-là, ayant la tête remplie d’imaginations et de vapeurs, sont incapables de recevoir les impressions et les véritables notions des choses naturelles. Il y en a aussi qui n’ont pas l’esprit ferme ni arrêté, qui passent facilement d’une opinion et d’un dessein à un autre ; qui croient parfois une chose comme certaine, et qui s’y attachent sans nulle raison ; puis ils changent aussitôt de sentiment et de volonté, avec aussi peu de fondement. Et comme ils ont l’esprit volage, ils entreprennent plusieurs ouvrages qu’ils ne font seulement qu’ébaucher, sans en achever jamais aucun. Il y en a d’autres, stupides comme des Bêtes, qui ne sauraient comprendre aucune vérité en ce qui concerne les choses naturelles ; comme sont les Fous, les Imbéciles et les Enfants. D’autres ont simplement du mépris pour notre Science, ne pouvant croire qu’elle soit Possible ; et ceux-là, la Science les méprise tout de même, et elle les éloigne d’elle, comme indignes d’arriver jamais à l’accomplissement d’une Œuvre si précieuse Enfin il y en a qui sont Avares et Esclaves de leur argent. Ceux-là voudraient bien trouver notre Art, ils sont persuadés qu’il est véritable, et ils le cherchent même par raisonnement ; mais ils craignent la dépense, et leur avarice est cause qu’ils ne font rien. Tous ces Gens-là ne sauront jamais notre Œuvre. Car comment ceux qui l’ignorent, ou qui ne se soucient pas de la chercher, pourraient-ils en avoir la connaissance?</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE VI</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Des Empêchements extérieurs.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Après avoir parlé dans les deux chapitres précédents de tous les Obstacles Subvenant des deux parties essentielles de 1’homme, qui peuvent l’empêcher de réussir en cette Œuvre, il nous reste à dire un mot des Empêchements qui, lui survenant de dehors, peuvent tout de même rendre son dessein inutile. Il y a des Gens spirituels et adroits, qui ne sont pas même ignorants dans les Ouvrages de la nature, qui la suivent et l’imitent en ses principes, et en toutes ses Opérations, autant qu’on le peut faire ; et qui outre cela, ont l’imagination assez forte pour pénétrer dans toutes les choses qui se font régulièrement ici-bas par les actions de la Nature. Et cependant ces Gens-là, avec toutes ces lumières et tous ces avantages, sont contraints d’abandonner le Magistère, tout admirable qu’il est, et ils ne sauraient y travailler, pour être dans la dernière nécessité, et ne pouvoir faire la moindre dépense. Il s’en trouve d’autres qui ont de la curiosité pour cette Science ; mais soit parce qu’ils sont ou embarrassés dans les vanités du monde, ou occupés dans lés grands emplois, ou accablés de soins ; soit parce qu’ils se donnent entièrement aux affaires de la vie, notre Science les fuit et s’éloigne d’eux. Voilà tous les Obstacles qui empêchent les Hommes de réussir dans notre Art.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE VII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Conclusion de cette première Partie. Quel doit être l’artiste.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">On voit par les choses que nous venons de dire, que celui qui se veut appliquer à notre Œuvre doit avoir plusieurs qualités. Premièrement, il doit être savant et consommé dans la Philosophie naturelle. Car quoiqu’il fût riche, qu’il eût bien de l’esprit et beaucoup d’inclination pour notre Art, il ne le saura jamais, n’ayant pas étudié ni appris la Philosophie naturelle : parce que cette Science lui donnera des lumières et des ouvertures que son esprit, quelque vif qu’il soit, ne lui saurait suggérer. Et ainsi l’étude réparera le défaut de l’intelligence naturelle. En second lieu, il faut que l’Artiste ait naturellement un esprit vif, pénétrant et industrieux, parce que quand il posséderait toutes les Sciences, si naturellement il n’a de l’industrie et de l’adresse, il ne sera jamais Philosophe. Car venant à faillir dans son travail, il y remédiera sur l’heure par son industrie ; ce qu’il ne ferait pas, si, pour corriger sa faute, il n’avait nulle autre aide que sa Science toute seule. Comme par la Science, qu’il aura acquise, il lui sera pareillement facile d’éviter beaucoup de fautes, où il pourrait tomber sans elle, et s’il n’avait que sa seule industrie pour l’en garantir. Parce que l’Art et l’Esprit s’entraident mutuellement, et suppléent au défaut l’un de l’autre. Il est encore nécessaire que notre Artiste soit ferme et résolu dans ce qu’il aura entrepris, et qu’il ne s’amuse pas à changer incessamment, en faisant tantôt un essai et tantôt un autre. Etant très certain que notre Art ne consiste point en la pluralité des choses. Et ce n’est point assurément en cela que gît sa perfection. Car il n’y a qu’une seule Pierre, qu’une seule Médecine, et qu’une seule Cuisson : Et c’est en cela uniquement que consiste tout notre Magistère, auquel nous n’ajoutons aucune chose étrangère, et nous n’en diminuons rien aussi, si ce n’est que dans la préparation que nous lui donnons, nous en ôtons ce qui est d’inutile et de superflu.</li><li style="text-align: justify;">Une des choses qui est encore fort nécessaire à l’Artiste, c’est qu’il doit s’attacher soigneusement à son travail, jusqu’à ce qu’il l’ait entièrement achevé ; et il ne doit point l’abandonner à moitié fait, autrement son Ouvrage, ainsi imparfait, au lieu de lui donner du profit et de l’instruction, ne lui causerait que du dommage et du désespoir.</li><li style="text-align: justify;">Il est encore nécessaire qu’un Artiste connaisse les Principes et les Racines principales, et qui sont de l’essence de notre Œuvre. Car celui qui ne saura par où il faut le commencer, n’en trouvera jamais la fin. C’est pourquoi je te parlerai bien au long de tous ces Principes en ce Livre, et ce que j’en dirai sera assez clair et intelligible aux Sages et aux Avisés, et suffira pour leur donner l’intelligible de notre Art.</li><li style="text-align: justify;">Il faut, de plus, que l’Artiste soit modéré, et qu’il ne soit pas sujet à s’emporter, de peur que venant à se dépiter, il ne gâtât, dans son emportement, l’ouvrage qu’il aurait commencé.</li><li style="text-align: justify;">Il ne lui est pas moins nécessaire de conserver et d’épargner son argent, qu’il ne doit pas dissiper en de folles dépenses, et mal à propos, sur la vaine confiance du succès de son Ouvrage, de crainte que s’il ne réussisse pas il ne tombât dans la nécessité et dans le désespoir ; ou que peut-être, lorsque par son industrie et par son raisonnement il approcherait de la vérité, et qu’il l’aurait presque découverte, il n’ait pas de quoi la mettre en exécution, pour s’être inconsidérément épuisé. Il en est de même de ceux qui ne sachant rien, lorsqu’ils commencent de s’appliquer à cet Art, font des dépenses excessives et se ruinent en mille choses inutiles. Car s’ils viennent ensuite à découvrir la vérité, et la véritable voie qu’il faut tenir, ils n’ont pas de quoi pouvoir travailler. Ce qui les afflige en deux manières ; et parce qu’ils ont inutilement dépensé leur argent, et qu’ils ont perdu le moyen d’acquérir facilement et bientôt une Science si admirable. Cette Science n’est donc pas pour les Pauvres ni pour les Misérables ; au contraire elle est leur Ennemie, et leur est entièrement opposée.</li><li style="text-align: justify;">Mais je t’avertis qu’il n’est point nécessaire que tu dépenses ton bien à cette recherche Car je t’assure que si tu sais une fois les Principes de cet Art, et que tu comprennes bien ce que je t’enseignerai, tu parviendras à l’entière perfection de l’Œuvre sans qu’il t’en coûte guère, et sans que tu sois obligé à faire aucune dépense considérable en tout ton travail. Après cela, si tu perds ton argent pour avoir méprisé de suivre les avis et les enseignements que je te donne dans ce Livre, tu auras tort de me maudire et de t’en prendre à moi, de ce que tu devras n’imputer qu’à ton ignorance et à ta sotte présomption.</li><li style="text-align: justify;">Voici un autre avis fort important que j’ai encore à te donner. Ne t’amuse point aux Sophistications qu’on peut faire en cet Art ; mais applique-toi uniquement à la seule perfection. Car notre Art ne dépend que de Dieu seul, qui le donne et qui l’ôte à qui lui plaît. Et comme il est tout puissant et infiniment adorable, et juste autant que miséricordieux, il te punirait infailliblement des tromperies que tu ferais par tes Ouvrages sophistiques. Et non seulement il ne permettrait pas que tu eusses la connaissance de notre Art, mais il t’aveuglerait et te ferait tomber de plus dans l’erreur, et de l’erreur il te plongerait dans la misère et dans le malheur, d’où tu ne sortirais jamais. Et certes il n’est rien de si misérable et de si malheureux qu’un Homme à qui Dieu refuse la grâce de pouvoir connaître et de voir la vérité, et de savoir s’il a bien ou mal fait, après avoir longtemps travaillé, et avoir poussé son Ouvrage jusqu’à la fin parce qu’il demeure toujours dans l’erreur. Et quoiqu’il travaille incessamment, il ne sort jamais de la misère et du malheur où il est ; et perdant ainsi la plus grande consolation et la plus grande joie qu’on puisse avoir en ce Monde, il passe toute sa vie dans la pauvreté et dans l’affliction, sans avoir de quoi se survenir ni se pouvoir consoler.</li><li style="text-align: justify;">Au reste, lorsque tu travailleras, prend bien garde à tous les signes qui paraissent en chaque Opération ou Cuisson ; retiens les soigneusement en ta mémoire, et tâche d’en découvrir la Cause, en étudiant attentivement les Livres de cette Science.</li><li style="text-align: justify;">Ce sont là les qualités nécessaires à un véritable Artiste. Que s’il lui en manque quelqu’une, je lui conseille de ne se point appliquer à notre Art.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Fin de la première partie du premier livre</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">SECONDE PARTIE DU PREMIER LIVRE</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Où sont rapportées et réfutées les Raisons de ceux qui nient l’Art de Chimie.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE VIII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Division de ce qui sera contenu en cette seconde Partie.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Ayant traité dans la première Partie de ce Livre de ce qui peut empêcher de réussir en notre Art ; et ayant suffisamment parlé des qualités que doit avoir celui qui s’y veut appliquer, suivant l’ordre que nous nous sommes proposés, il faut maintenant examiner ce que les Sophistes et les Ignorants ont à dire contre la possibilité de notre Science. Voyons donc premièrement quelles sont leurs raisons, et nous les réfuterons ensuite, faisant voir clairement aux Personnes intelligentes qu’elles n’ont rien de solide ni de véritable.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE IX</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Raisons de ceux qui nient simplement l’art.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Il y a de deux sortes de Gens qui nient notre Art, et qui tâchent de le détruire. Les uns le nient absolument, et les autres ne le nient que sur diverses suppositions qu’ils font. Voici comment raisonnent les premiers.</li><li style="text-align: justify;">1. Toutes les choses, disent-ils, sont distinguées en plusieurs Espèces différentes. Et cela vient de ce que dans la composition des Mixtes les Eléments ne sont pas mêlés ni unis en même proportion en tous. Ainsi, ce qui fait qu’un Cheval est d’une espèce différente que celle d’un homme, c’est que la proportion des Eléments est toute autre dans la composition d’un Cheval que dans celle d’un Homme. Il en est généralement de même des autres différences qui se remarquent en toutes choses, et il en est par conséquent de même dans les Minéraux. Car le mélange et la proportion des Eléments dans les Mixtes est ce qui leur donne la forme et la perfection ; et par ainsi c’est ce qui en fait la différence d’avec les autres choses. Or il est certain que cette proportion nous est entièrement inconnue. Comment donc pouvoir former un Mixte, et en faire le mélange et la composition ? Que s’il est vrai, comme il l’est en effet, que nous ignorions quelle est la véritable proportion des Eléments dans l’Or et dans l’Argent, il s’ensuit nécessairement de là que nous ne saurons jamais comment il les faut former. Et partant, concluent-ils, l’Art que vous dites, qui fait l’Or et l’Argent, est inutile et impossible.</li><li style="text-align: justify;">2. D’ailleurs, quand on connaîtrait même exactement la véritable proportion des Eléments, et combien il entre de chacun d’eux dans la Composition de l’Or et de l’Argent, on ne saurait pas pour cela la manière de bien mêler et unir ces mêmes Eléments ensemble pour en faire ces deux Métaux ; parce que la Nature ne les formant que dans les Mines, qui sont cachées dans le profond de la Terre, on ne la voit point travailler Ne sachant donc de quelle manière se fait le mélange des Eléments, dans la composition de l’Or et de l’Argent, il est certain, par conséquent, qu’on ne les saurait faire.</li><li style="text-align: justify;">3. Mais supposé qu’on sût au juste, et la proportion des Eléments, et la manière de les mêler, il ne s’ensuivrait pas qu’en faisant leur mélange, on pût bien proportionner la chaleur, qui est l’Agent par le moyen duquel le Mixte se fait tel qu’il est, et est rendu parfait. Car pour former les Métaux, la Nature se sert pour chacun d’eux d’un certain degré de chaleur qui nous est inconnu. Comme nous ne connaissons point non plus toutes les autres différentes Causes efficientes, sans le concours desquelles la Nature ne saurait produire ni achever ses Ouvrages. Et partant, puisque toutes ces choses nous sont inconnues, il s’ensuit évidemment que nous devons aussi ignorer la manière de faire le Magistère.</li><li style="text-align: justify;">4. Outre ces raisons qu’ils allèguent, ils se servent encore de l’expérience. Car ils disent premièrement que depuis plus de mille ans en ça, on sait que plusieurs Personnes fort sages se sont appliquées à la recherche de cette Science ; de sorte que si on l’eût pu faire par quelque manière que ce fût, il est sans doute que depuis un si longtemps, elle devrait avoir été faite plus de mille fois ; cependant on n’en a jamais ouï parler. Ils disent secondement qu’il y a plusieurs Princes et plusieurs Rois qui ne manquaient ni de richesses ni d’Hommes fort savants et forts éclairés, lesquels ont souhaité passionnément de trouver cet Art, qui ne l’ont pourtant jamais trouvé, quelque étude et quelque dépense qu’ils aient faite pour cela. Ce qui est une preuve convaincante que ce n’est qu’une pure imagination.</li><li style="text-align: justify;">5. De plus, les Philosophes qui ont fait semblant d’enseigner cette Science dans leurs Livres ne l’ont pourtant point enseignée, et on n’y a jamais pu découvrir cette vérité. Ce qui fait voir évidemment que cette Science n’est rien du tout.</li><li style="text-align: justify;">6. Voici une autre de leurs raisons. Nous ne saurions imiter la Nature dans les Compositions les plus faibles et les plus aisées à détruire. Par exemple, nous ne saurions faire un Cheval, ni quelque autre Mixte semblable, quoiqu’ils soient d’une Composition très faible, et qui est presque sensible. Donc à plus forte raison nous en saurions faire la mixtion des deux Métaux, laquelle est très forte ; comme il se voit par la grande difficulté qu’il y a de les résoudre, et de les réduire en leurs propres Eléments et en leurs premiers Principes. Outre que nous ne saurions même connaître leur mixtion, ni par nos sens, ni par aucune épreuve.</li><li style="text-align: justify;">7. On ne voit point, disent-ils, qu’une Espèce se change en une autre, ni qu’elle puisse y être réduite par aucun artifice. Par exemple, que d’un Bœuf il s’en fasse une Chèvre. Comment donc pouvoir changer les uns en les autres les Métaux qui sont de différente espèce entre eux, et du Plomb en faire de l’Argent ? C’est une chose qui paraît ridicule et qui est tout à fait éloignée de la vérité, fondée sur les Principes même de la Nature.</li><li style="text-align: justify;">8. Ils disent de plus : Il est certain que la Nature emploie mille ans à purifier les Métaux imparfaits, et à leur donner la perfection de l’Or. Comment donc un Homme, qui pour l’ordinaire ne vit pas cent ans, pourra-t-il vivre assez de temps pour transmuer en Or les Métaux, imparfaits, puisqu’il lui faudrait mille ans pour le faire ? Que si on voulait dire que les Philosophes achèvent en peu de temps, par leur Art, ce que la Nature ne fait qu’en un grand nombre d’années, parce qu’en beaucoup de choses l’Art supplée au manquement de la Nature. Ils répondent que cela ne se peut point faire, surtout dans les Métaux ; parce que les Métaux n’étant faits que de vapeurs très subtiles, et par ainsi n’ayant besoin, pour leur cuisson, que d’une chaleur tempérée, qui épaississe également en eux-mêmes leur humidité particulière, afin qu’elle ne s’enfuie ni ne les quitte point, par quelque chaleur que ce soit, et qu’ils ne demeurent pas privés de cette humidité, qui n’est autre chose que le Mercure *, qui leur donne la malléabilité et l’extension, il est certain que si par artifice on veut abréger le temps que la Nature met à faire la cuisson des Minéraux, et des Corps métalliques, cela ne se pourra faire qu’en se servant d’une chaleur plus forte que celle dont la Nature se sert. Et ainsi cette chaleur excessive, au lieu d’épaissir également le Mercure, qui est l’humidité métallique, elle le dissoudra et le dissipera en le faisant sortir de la composition. Car c’est une Maxime assurée, qu’il n’y a que la chaleur douce et modérée qui puisse épaissir l’humidité (Mercurielle) et lui faire prendre Corps, ni qui en fasse une parfaite mixtion ; et que la chaleur trop violente la détruit.</li><li style="text-align: justify;">9. Ils font encore une autre objection. L’Etre et la perfection des choses vient, disent-ils, des Astres, comme étant les premières Causes qui, dans les Corps sublunaires, influent la Forme et la perfection, et qui impriment dans la Matière le mouvement qui tend à la génération et à la production, pour produire ou pour détruire les Individus des Espèces. Or cela se fait tout à coup et dans un instant, (lorsqu’un seul ou plusieurs Astres, par leur mouvement régulier, sont arrivés dans le Firmament à un certain point fixe et déterminé, duquel vient l’Etre ou la forme et la perfection.) Car toutes les choses d’ici-bas reçoivent dans un moment leur Forme et leur Etre d’une certaine position des Astres. Et comme il y a plusieurs de ces positions, et non pas une seule, et qui toutes sont différentes les unes des autres, de même que leurs Effets sont aussi différents entre eux, il n’est pas possible que l’on puisse remarquer ni distinguer exactement une telle diversité, et une si grande différence de positions ; parce qu’y en ayant une infinité, elles nous sont inconnues. Quelle apparence donc qu’un Philosophe supplée et répare en son Œuvre le défaut qui y arrivera, pour ne pas connaître la différence des diverses positions où les Astres se trouvent successivement par leur mouvement continuel Mais supposons qu’un Philosophe connaisse même certainement quelle est la véritable position d’une ou de plusieurs Etoiles qui donne la perfection aux métaux ; il ne fera pas encore pour cela ce qu’il prétend. Car l’artifice ne saurait en un instant préparer ni disposer quelque Matière que ce puisse être à recevoir une forme. Parce que la disposition, que l’on donne à la Matière, est un mouvement qui ne se peut faire que successivement et peu à peu. Et partant, les Astres influant la Forme en un instant, et l’Artiste ne pouvant en un instant disposer la Matière à la recevoir, il est certain que la Matière, sur laquelle on prétend introduire la Forme de l’Or, ne la recevra jamais.</li><li style="text-align: justify;">10. Enfin, nous voyons, disent-ils, que régulièrement dans les choses naturelles, il est bien plus facile de détruire une chose que de la faire. Or il est constant que c’est une chose très difficile que de détruire l’Or : Comment donc prétendre de le faire ?</li><li style="text-align: justify;">C’est par ces raisons, et par quelques autres, qui n’ont pas plus d’apparence, que ceux qui nient simplement notre Art, prétendent en faire voir l’impossibilité. Mais toutes ces raisons ne sont que des Sophismes, que je réfuterai après avoir premièrement établi la vraie intention pour l’accomplissement de notre Œuvre. Après quoi je rapporterai et réfuterai aussi les raisons de ceux qui nient cet Art sous quelques conditions.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE X</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Que l’Art ne doit et ne peut pas même imiter exactement la Nature en toute l’étendue de ses différentes actions ; où il est parlé des Principes des Métaux.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Avant de répondre à toutes ces questions, il faut remarquer les Principes qui servent de Matière et de fondement à la Nature pour former les Métaux, et qui selon quelques Philosophes sont le Soufre et l’Argent-Vif, ont une composition et une union très forte et resserrée par ensemble. Et de là vient qu’il est fort difficile de dissoudre et de définir ces Principes. Parce que ces deux Matières étant mêlées, elles ne s’épaississent et ne s’endurcissent ensemble autant qu’il est nécessaire pour être rendues malléables, (c’est-à-dire pour pouvoir être étendues sous le marteau) sans se casser, sans se désunir, qu’à cause que leur mélange et leur digestion ne se faisant dans les Mines que peu à peu, que successivement et durant un long temps, par une chaleur fort douce et fort modéré qui les épaissit ; il ne se perd et ne s’exhale rien de leur humidité visqueuse.</li><li style="text-align: justify;">Mais il faut tenir pour une Maxime générale et assurée : Premièrement, que nulle Matière humide ne peut s’épaissir qu’auparavant ses plus subtiles parties ne s’évaporent et que les plus grossières ne demeurent, si dans la Composition il y a plus d’Humide que de Sec. Secondement, que le véritable et l’exact mélange du Sec et de l’Humide consiste en ce que l’Humide soit tempéré par le Sec, et le Sec par l’Humide ; et que des deux il se fasse une seule Substance, laquelle soit homogène en toutes ses parties, qui soit tempérée entre le dur et le mou, et qui puisse s’étendre sous le marteau. Ce qui n’arrive que par le mélange, qui se fait durant un long temps, de l’Humide gluant et visqueux, et d’une Terre très subtile, qui se mêlent ensemble exactement par leurs moindres parties, jusqu’à ce que l’Humide soit la même chose que le Sec, et le Sec le même que l’Humide. Or cette Substance subtile, que nous avons dit qui devait s’exhaler de l’Humide ne se résout et ne s’évapore pas tout à coup ; mais cela se fait lentement et peu à peu, et en plusieurs milliers d’années ; parce que la Substance des Principes dont la Nature se sert est homogène et toute uniforme ; c’est-à-dire entièrement semblable. Si donc cette Substance subtile s’exhalait soudainement, comme l’Humide n’est pas une chose différente du Sec (puisqu’à cause de leur mélange si exact, ils ne sont tous deux qu’une même chose) il est sans doute que l’Humide ne pourrait s’exhaler qu’avec le Sec : et par ainsi tout s’en irait en fumée ; et dans la résolution qui se ferait de l’Humide, il ne pourrait point être détaché ni séparé du Sec, étant si fortement unis l’un avec l’autre. Nous en avons une expérience convaincante dans la Sublimation des Esprits. Car ces Esprits venant à se résoudre soudainement par la Sublimation, (c’est-à-dire une partie de ces Esprits, qui s’élèvent dans le Vaisseau, se détachant de l’autre qui demeure au fond) l’Humide n’est point séparé du Sec, ni le Sec de l’Humide, en sorte qu’ils soient divisés entièrement dans les parties dont ils sont faits, c’est-à-dire séparés dans leurs premiers Principes ; mais leur Substance monte toute entière, ou s’il se fait quelque dissolution de leurs parties, ce n’est que bien peu. Il est donc vrai que ce qui fait épaissir les Métaux, (ou leur Matière), c’est l’évaporation qui se fait successivement et également de l’Humide subtil et vaporeux. Or nous ne pouvons point faire cet épaississement de la manière que la Nature le fait ; et par conséquent nous ne saurions imiter la Nature en cela. Aussi il ne nous est pas possible de l’imiter en toutes les différences de ses propriétés : comme nous l’avons dit dans l’avant-propos de ce Livre. Nous ne prétendons donc pas imiter la Nature à l’égard de ses Principes, ni dans la proportion qu’elle garde lorsqu’elle mêle les Eléments, ni dans la manière dont elle les mêle les uns avec les autres, ni dans l’égalité de la chaleur par laquelle elle épaissit et corporifie les Métaux, d’autant que ce sont des choses qui toutes nous sont impossibles, et qui nous sont absolument inconnues. Cela étant présupposé, nous allons maintenant réfuter les raisons de ceux qui, par leur ignorance, nient un Art si excellent.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XI</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Réfutation des Raisons de ceux qui nient l’Art absolument.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Quand ils disent donc que nous ignorons la proportion des Eléments, que nous ne savons pas de quelle manière ils sont mêlés, que nous ne connaissons point au juste le degré de la chaleur qui épaissit et corporifie les Métaux, et que plusieurs autres causes, aussi bien que les accidents que la Nature produit par ses actions, nous sont inconnues : nous en demeurons d’accord. Mais il ne s’ensuit pas pour cela que notre Science soit impossible. Car si nous ne pouvons pas savoir toutes ces choses, nous ne nous soucions pas aussi de les savoir ; puisque la connaissance que nous en aurions ne pourrait de rien servir à notre Œuvre : et que pour la faire, nous nous servons d’un autre Principe et d’une autre manière de produire les Métaux ; en quoi nous pouvons imiter la Nature.</li><li style="text-align: justify;">A ce qu’ils nous objectent que les Philosophes et les Rois ont recherché cette Science inutilement, je réponds en un mot que cela n’est point vrai ; parce qu’il est certain qu’il y a eu des Rois (quoique fort peu), surtout parmi les Anciens, qui l’ont sue, et que de notre temps, même, s’il y a des Personnes sages qui l’ont trouvée par leur seule industrie. Mais ils n’ont point voulu la révéler ni de vive voix, ni par écrit à ces sortes de Gens, comme en étant indignes. De sorte que ces Gens-là, n’ayant jamais connu personne qui la sût, se sont imaginés faussement que personne ne l’a jamais sue.</li><li style="text-align: justify;">Pour ce qui est de ce qu’ils disent avec aussi peu de raison que, ne pouvant imiter la Nature dans les plus faibles mixtions qu’elle fait des Eléments, comme dans la composition d’un Ane et d’un Bœuf, il s’ensuit que nous pouvons encore moins l’imiter dans les mixtions qui sont plus fortes (telles que sont celles de Métaux), il est aisé de leur faire voir qu’ils se trompent lourdement en plusieurs choses : Car premièrement leur raisonnement n’étant fondé que sur une comparaison qu’ils font, ou sur une conséquence qu’ils tirent du plus au moins. Cette conséquence n’est pas de nécessité, mais de contingence ; c’est-à-dire que cela ne conclut pas nécessairement ; mais il prouve seulement que cela peut être, comme il peut être en plusieurs occurrences. Et ainsi ce n’est pas une conviction qui puisse nous forcer à avouer l’impossibilité de notre Art. Secondement, il y a un autre moyen de leur faire connaître leur erreur, en ce qu’ils ne font point voir qu’il y ait aucune ressemblance, pas même apparente, entre la composition faible des Animaux et la mixtion forte et serrée des Minéraux. Et la raison en est parce que ce qui donne la perfection aux Animaux et aux Végétaux, qui ont une Composition faible, ce n’est pas la proportion (des Eléments), ni la Matière qui est mêlée avec proportion, ni les qualités de cette Matière dont la mixtion est faite, ni la mixtion même qui est l’effet de l’action et de la passion de ses qualités, et qui n’est que l’union et l’assemblage des premières qualités. Ce n’est, dis-je, nulle de ces choses qui donne la perfection aux Animaux et aux Végétaux : mais, selon l’opinion de plusieurs, c’est l’Ame sensitive et végétative, laquelle vient des secrets de la Nature ; c’est-à-dire, ou de la Quintessence, ou du premier Agent. Ce que nous avançons sur le sentiment de plusieurs, parce que c’est une chose que nous avouons qui nous est cachée et inconnue. C’est pourquoi encore que la composition des Animaux et des Végétaux soit faible, nous ne saurions pourtant ni les faire, ni leur donner la perfection ; parce que nous ne saurions leur donner l’Ame, qui est ce qui les rend parfaits. D’où il est évident que si nous ne pouvons donner, la perfection à un Bœuf, où à une Chèvre, le défaut n’en vient pas de ce que nous n’en saurions faire la mixtion, mais de la part de l’Ame, que nous ne saurions leur donner. Car pour ce qui est de faire une Composition moins forte, ou plus forte, comme d’en faire une moins faible, ou une plus faible, nous en viendrons aisément à bout par notre artifice, en imitant la voie et le cours de la Nature. N’est donc pas vrai ce qu’ils disent, qu’il y a plus de perfection dans les Métaux que dans les choses vivantes ; puisqu’au contraire il y en a moins, à cause que la perfection des Métaux consiste plus dans la proportion et dans la composition des Eléments qu’en autre chose : c’est-à-dire que dans l’Ame, qui donne la vie. Et partant, comme les Métaux ont moins de perfection que les Animaux et les Végétaux, il nous est aussi plus facile de les parfaire qu’eux. C’est ainsi que Dieu diversifie les perfections de ses Créatures. Car dans celles dont la Composition naturelle est faible, il a mis une plus noble et une plus grande perfection, par le moyen de l’Ame qu’il leur a donnée. Et à celles dont il a fait la Composition plus forte et plus ferme (comme sont les Pierres et les Minéraux), il leur a donné une perfection beaucoup moindre et moins noble, parce qu’elle ne consiste que dans la seule manière de leur mixtion. La comparaison qu’ils font n’est donc pas juste ni bonne ; car la composition d’un Bœuf et d’une Chèvre n’est pas ce qui nous empêche de former un Bœuf et une Chèvre ; mais c’est la Forme (ou l’Ame) qui donne la perfection à ce Bœuf et à cette Chèvre, laquelle est plus excellente et plus inconnue que n’est la Forme qui donne la perfection au Métal.</li><li style="text-align: justify;">Ils ne sont pas plus véritables lorsqu’ils disent qu’une Espèce ne se change point en une autre Espèce. Car une Espèce se change en une autre lorsqu’un Individu d’une Espèce se change dans l’Individu d’un autre. Car nous voyons qu’un Ver se change naturellement, et même par artifice, en une Mouche, laquelle est d’une Espèce différente du Ver. D’un Taureau, qu’on suffoque, il en naît des Mouches à miel. Le Blé dégénère en Ivraie, et d’un Chien mort il se forme des Vers, par la fermentation de la putréfaction. Il est vrai que ce n’est pas nous qui les faisons ; mais c’est la Nature, à laquelle nous fournissons les choses nécessaires pour agir. Il en est la même chose de la Transmutation des Métaux. Ce n’est pas nous qui les transmuons, c’est la Nature, à laquelle, par notre artifice, nous préparons la Matière et lui disposons les voies ; parce que d’elle-même elle agit toujours immanquablement, et nous ne sommes que ses Ministres dans les Opérations que nous lui faisons faire par notre Art.</li><li style="text-align: justify;">Ils prétendent fortifier ce raisonnement par cet autre, qui n’est pas moins imaginaire, en disant que la Nature emploie mille ans à former et à parfaire les Métaux, qui est un terme auquel la vie d’un Homme ne saurait atteindre. A quoi je réponds que selon l’opinion des anciens Philosophes, il est vrai que la Nature, agissant sur ces Principes, y met ce temps là. Mais soit que la Nature fasse la perfection des Métaux en mille ans, ou en plus de temps, ou en moins, ou même dans un moment, cela ne fait rien contre nous ; parce que nous ne pouvons point imiter la Nature en ses Principes ; ainsi que nous l’avons déjà prouvé, et comme nous le ferons encore voir plus amplement dans la suite. Il y en a pourtant, et qui sont même sages et bien éclairés, qui soutiennent que la Nature fait bientôt son Opération ; c’est-à-dire en un jour, et même en moins de temps. Mais quand cela serait vrai, il ne nous serait pas moins impossible d’imiter la Nature, en la mixtion de ces Principes, comme nous l’avons suffisamment prouvé. Le surplus de leur raisonnement étant véritable, je ne le veux point aussi contester.</li><li style="text-align: justify;">A ce qu’ils disent que la production et la perfection des Métaux vient de la position d’une ou de plusieurs Etoiles, que nous ignorons, je réponds que nous ne nous mettons point en peine de la position ni du mouvement des Astres, et que cette connaissance ne nous servirait de rien en notre Art, et par conséquent elle n’est point nécessaire. Car il n’y a point d’Espèce de choses sujettes à la génération et à la corruption, dont il n’y en ait tous les jours de particulières, qui soient produites, et d’autres qui ne soient détruites ou corrompues. Ce qui fait voir évidemment que la position des Astres est tous les jours très propre, tant pour la production que pour la destruction des choses particulières, en toute sorte d’Espèce. Il n’y a donc nulle nécessité que l’Artiste observe, ni qu’il attende la position des Etoiles ; quoique néanmoins cela pût servir Mais il suffit de préparer les choses à la Nature, afin qu’elle, qui est sage et prévoyante, les dispose aux positions propres, et aux aspects favorables des Corps mobiles. Car la Nature ne saurait faire son action, ni donner la perfection à quoi que ce soit sans le mouvement et la position des Corps mobiles. Et par ainsi, si vous préparez comme il faut votre artifice à la Nature, et que vous preniez bien garde que tout ce qui doit se faire dans le Magistère soit bien disposé, il est sans doute qu’il recevra sa perfection par la Nature, sous une position qui lui sera convenable, sans qu’il soit nécessaire que vous observiez cette position.</li><li style="text-align: justify;">Aussi quand on voit un Ver se former d’un Chien, ou d’un autre Animal pourri, nous n’avons que faire d’observer immédiatement la position des Etoiles pour connaître comment ce Ver a été produit. mais il suffit seulement de remarquer les qualités de l’air où est cet Animal qui pourrit, et les autres Causes qui en sont la pourriture, sans le concours de la position des Astres. Et cela seul nous apprend tout ce qu’il faut faire pour produire des Vers à l’imitation de la Nature. Parce que la Nature trouve d’elle-même la position des Astres qui est nécessaire pour cela, encore qu’elle nous soit inconnue.</li><li style="text-align: justify;">Pour l’autre Objection qu’ils font, en disant que la perfection s’acquiert en un instant,, et cependant que notre préparation ne se pouvant pas faire en un instant, il s’ensuit nécessairement de là, que le Grand Œuvre ne saurait être parfaite par l’artifice, et par conséquent que l’Art de Chimie n’est rien du tout. Je réponds qu’ils ne sont pas raisonnables, et que c’est parler en Bêtes et non pas en Hommes. Car les propositions d’où ils tirent cette conséquence n’ont nulle liaison avec elle. Ainsi leur raisonnement est comme qui dirait : Un Ane court, donc tu es une Chèvre. Et la raison en est, qu’encore que la préparation ne puisse se faire en un instant, cela n’empêche pas toutefois que la Forme ou la perfection n’arrive en un instant à la chose qui est préparée pour la recevoir. Car la préparation n’est pas la perfection ; mais c’est une habilité ou une disposition à recevoir la Forme.</li><li style="text-align: justify;">Enfin, ils allèguent pour dernière raison qu’il est plus facile à l’Art de détruire les choses naturelles que de les faire : ainsi, comme ils soutiennent que nous ne pouvons détruire l’Or, ils concluent qu’il nous est encore moins possible de le faire. A quoi je réponds que leur raisonnement ne conclut pas nécessairement pour nous forcer à croire que l’on ne puisse pas faire l’Or par artifices Car il est vrai que comme il est difficile de le détruire, il est encore plus difficile de le faire : Mais il ne s’ensuit pas de là qu’il soit impossible. Et la difficulté qu’il y a à détruire l’Or vient de ce que ses parties ayant une forte union entre elles, il est évident que sa dissolution doit être difficile à faire. Et par ainsi il est malaisé de dissoudre l’Or. Et l’erreur où ils sont de croire qu’il soit impossible de faire l’Or ne provient que de ce qu’ils ne savent pas l’artifice de le dissoudre, suivant la manière d’agir ordinaire de la Nature. Ils auront bien pu connaître, par divers essais qu’ils auront fait pour détruire l’Or, que la Composition de l’Or était très forte ; mais ils n’ont pas reconnu jusqu’où pouvait aller cette force, et ce qui la pouvait vaincre, et en faire la dissolution.</li><li style="text-align: justify;">J’ai ce me semble répondu suffisamment aux raisons imaginaires des Sophistes : Il reste maintenant, mon Fils, à satisfaire à ce que je vous ai promis, qui est d’examiner les raisons qu’ont ceux qui nient notre Art à de certaines conditions, et selon quelques suppositions qu’ils font. Ensuite nous traiterons des Principes dont la Nature se sert à la Composition des Métaux, lesquels nous examinerons encore plus à fond dans la suite ; après quoi nous parlerons des Principes de notre Magistère, et nous traiterons premièrement de chacun de ses Principes en particulier, nous réservant d’en faire un Discours général dans le Livre suivant. Commençons par mettre les raisons des premiers, et par les réfuter.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XII.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Différents Sentiments de ceux qui supposent l’Art véritable.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Ceux qui supposent que cet Art est véritable ne sont pas tous de même sentiment. Ce qui fait qu’il se trouve différentes opinions touchant la véritable Matière pour faire l’Œuvre. Car les uns soutiennent qu’il faut la prendre dans les Esprits. D’autres assurent que c’est dans les Corps, ou Métaux, qu’elle se trouve : D’autres dans les Sels et Aluns, les Nitres et les Borax. Et d’autres enfin, disent que c’est dans toutes les choses végétables qu’il faut la chercher. De tous ces Gens-là, il y en a qui disent vrai en partie, mais qui se trompent aussi en partie ; et il y en a d’autres qui se trompent en tout, et qui trompent tous ceux qui lisent leurs Livres, et qui suivent leur Doctrine. Une si grande diversité d’opinions fausses m’a bien donné de la peine et m’a fait faire bien de la dépense. Et ce n’a été que par une longue conjecture, et après plusieurs expériences bien pénibles et bien ennuyeuses, que j’ai développé la vérité parmi tant de faussetés. Je puis dire même que de fausses opinions m’ont souvent détourné du bon chemin où j’étais, parce qu’elles étaient opposées à mon raisonnement, et qu’elles m’ont souvent jeté dans le désespoir. Que tous ces Fourbes soient donc maudits à jamais, puisque par leur fausse Doctrine ils n’ont laissé à toute la Postérité que des sujets de leur donner des malédictions, et qu’au lieu d’enseigner la vérité, ils n’ont laissé dans leurs Ecrits que des erreurs et des mensonges diaboliques pour abuser tous ceux qui s’appliquent à la Philosophie. Et que je sois maudit moi-même si je ne corrige leurs erreurs, et si en traitant de cette Science, je ne dis et je n’enseigne entièrement la vérité, autant qu’on le peut faire dans une chose si admirable. Car on ne doit pas traiter notre Magistère en des termes qui soient tout à fait obscurs ; ni on ne doit pas aussi l’expliquer si clairement qu’il soit intelligible à tous. Je l’enseignerai donc de telle manière qu’il ne sera nullement caché aux Sages, quoiqu’il soit pourtant bien obscur aux Esprits médiocres ; mais pour les Stupides et les Fous, je déclare qu’ils n’y pourront jamais rien comprendre.</li><li style="text-align: justify;">Revenons à notre propos. Ceux qui ont cru que la Matière de notre Œuvre se devait prendre dans les Esprits sont différents entre eux. Car les uns ont dit que c’était dans l’argent-vif, les autres dans le Soufre, et d’autres dans l’arsenic, qui a grande affinité avec ce dernier. Quelques uns ont soutenu que c’était dans les Marcassites, d’autres dans la tutie, d’autres dans la Magnésie, et d’autres enfin dans le Sel Ammoniac. Il n’y a pas moins de diversité entre ceux qui ont cru que c’était dans les Corps ou Métaux qu’on trouvait cette Matière ; parce qu’il y en a qui ont dit que c’était Saturne, d’autre Jupiter, et d’autres enfin, quelqu’un des autres Corps. Il y en a encore d’autres qui assurent qu’il faut la chercher dans le Verre ; d’autres dans les Pierres précieuses ; d’autres dans les Sels, dans les différentes sortes d’Aluns, de Nitres et de Borax. Il y en a d’autres enfin, qui croient que l’Art se fait indifféremment de toutes sortes de Végétaux ; de sorte que dans les différentes suppositions qu’ils font, ils sont tous opposés les uns aux autres, et ceux qui ne croient nulle de ces différentes opinions, ou qui en combattent quelqu’une, se persuadent que par ce moyen ils détruisent absolument la Science. Et à dire le vrai, ni les uns ni les autres ne disent presque rien de véritable.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XIII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Raisons de ceux qui nient que l’Art soit dans le Soufre.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Ceux qui ont cru que le Soufre était notre véritable Matière, après avoir travaillé sur ce Minéral sans connaître en quoi consiste la perfection de sa préparation, ont laissé leur Ouvrage imparfait. Car ils s’imaginaient qu’en le nettoyant et le purifiant, il serait parfaitement préparé. Et comme cette préparation se fait par la Sublimation, ils crurent qu’il n’y avait qu’à sublimer le Soufre pour lui donner toute la perfection qu’il peut acquérir par la préparation, et que c’était la même chose de l’Arsenic, qui est semblable au Soufre. Mais venant à faire la projection, ils ont vu que leur Soufre, ainsi préparé, au lieu d’altérer les Corps métalliques et les transmuer, comme il le devait faire, se brûlait et s’en allait tout en fumée, et que non seulement il ne s’attachait pas inséparablement aux Métaux, mais même qu’il s’en séparait en peu de temps, sans qu’il en restât rien du tout ; et que les Corps, sur lesquels ils en avaient fait la projection, se trouvaient plus impurs qu’ils ne l’étaient auparavant. Comme ils virent donc qu’ils s’étaient trompés à faire leur Œuvre, et étant néanmoins persuadés (pour avoir longtemps pensé et ruminé là-dessus) que la Science consistait dans le Soufre tout seul, et ne s’y trouvant pas, et croyant d’ailleurs qu’elle ne peut se trouver en nulle autre chose, ils ont inséré de là quelle était impossible.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XIV</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Réfutation de ce que l’on vient de dire.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">C‘est ainsi que raisonnent ceux qui cherchent notre Science dans le Soufre. Mais il est aisé de faire connaître en peu de mots à ces Gens-là qu’ils n’entendent rien du tout dans le Magistère : et parce qu’ils supposent que le seul Soufre vulgaire est notre Matière, et à cause qu’encore que ce qu’ils supposent fût vrai, ils se trompent dans la manière de le préparer, croyant qu’il n’y a autre chose à faire qu’à le sublimer. Ressemblant en cela à un Homme qui depuis sa naissance jusqu’à sa vieillesse aurait demeuré enfermé dans une maison : lequel s’imaginerait que tout le Monde n’aurait pas plus d’étendue que la maison où il serait, et qu’il n’y aurait autre chose au Monde que ce qu’il voit dans cette maison. Car ces Gens-là n’ont jamais travaillé sur plusieurs Matières, et ils ne se sont jamais appliqués à beaucoup d’opérations, ni ne se sont pas beaucoup peinés à faire des expériences. Ainsi ils n’ont pu connaître d’où notre Matière se doit tirer et d’où elle ne peut pas être prise. Et comme d’ailleurs ils n’ont pas beaucoup travaillé, ils ne savent pas aussi quelle est l’Opération nécessaire pour donner la perfection à l’Œuvre, et qui sont celles qui ne la peuvent pas donner. Mais ce qui a fait que leur Ouvrage est demeuré imparfait, c’est (qu’après leur préparation) leur Soufre est demeuré adustible et volatil, qui est ce qui gâte et corrompt les Corps métalliques au lieu de les perfectionner.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XV</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Raisons de ceux qui nient que l’arsenic soit la Matière de l’Art, et leur Réfutation</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Il y en a d’autres qui étant persuadés que notre Médecine se devait nécessairement trouver dans le Soufre et dans l’arsenic, qui lui est semblable, et considérant plus attentivement que les premiers ce qui empêchait sa perfection, ils l’ont non seulement purgé de sa sulphuréité brûlante en le sublimant, mais ils ont encore tâché de le dépouiller de sa terrestréité, ou de ses parties terrestres et grossières, n’ayant pu néanmoins lui ôter la volatilité. Et ceux-là ont été trompés aussi bien que les autres, lorsqu’ils ont voulu en venir à la projection, parce que leur Médecine ne s’est pas intimement ni fortement unie aux Corps sur lesquels ils l’ont jetée ; mais elle s’est évaporée peu à peu, et a laissé les Corps métalliques tels qu’ils étaient et sans aucun changement. Ce qui leur a fait dire, comme aux premiers, que la Science n’était rien. Nous leur faisons aussi la même réponse que nous avons déjà faite aux premiers ; et nous assurons de plus que notre Science est véritable, par ce que nous la savons indubitablement, pour l’avoir vue de nos yeux, et touchée de nos propres mains.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XVI</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Raisons de ceux qui nient que la Matière de l’Art soit dans le Soufre, L’Argent-vif, la Tutie, la Magnésie, la Marcassite, le Sel Ammoniac ; et leur Réfutation.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Il s’en est trouvé d’autres, qui ayant pénétré plus avant dans la nature du Soufre, 1’on purifié, lui ont ôté sa volatilité et son adustion, et l’ont par ce moyen rendu fixe, terrestre et mort : de sorte qu’étant mis sur le feu, il ne se fondait pas bien, mais il se vitrifiait. Ce qui était Cause que dans la projection qu’ils faisaient de cette Médecine sur les Corps, elle ne pouvait pas se mêler avec eux, ni par conséquent les altérer ni changer. D’où ils tirent la même conséquence que les premiers (que l’Art est impossible, et nous leur répondons aussi comme nous avons fait aux premiers, qu’ils ont laissé l’Ouvrage imparfait et tronqué, ne sachant pas comment il le fallait parachever ; parce qu’ils n’ont pas su rendre leur Médecine entrante et pénétrante, qui est sa dernière perfection. Il en est de même touchant la préparation des autres Esprits, et on y fait les mêmes fautes, si ce n’est que dans l’Argent-vif et dans la Tutie, nous sommes délivrés du plus grand travail qu’il y ait à faire (dans la préparation des autres), qui est de leur ôter l’adustion. Car ces deux choses-là n’ont point de Soufre adustible et inflammable: mais ils ont seulement une Matière volatile et une terrestréité impure.</li><li style="text-align: justify;">A l’égard des Magnésies et des Marcassites, elles ont toutes un Soufre adustible, et la Marcassite en a encore plus que la Magnésie. Toutes sont aussi volatiles, mais l’Argent-vif et le Sel Ammoniac le sont davantage que la Magnésie. Le Soufre est moins volatil que l’Argent-vif ni que le Sel Ammoniac ; l’Arsenic, qui ressemble au Soufre, est moins volatil que lui, la Marcassite moins que l’Arsenic ; la Magnésie ne l’est pas tant que la Marcassite, et la Tutie l’est moins que la Magnésie, et que tous les autres Esprits. Toutes ces choses ont pourtant de la volatilité, mais les unes en ont plus que les autres. Et c’est cette volatilité qu’ont tous les Esprits qui a fait que ceux qui ont voulu faire des expériences et travailler dessus, se sont lourdement trompés dans les Opérations qu’ils ont faites pour les préparer, et dans la projection qu’ils ont essayé d’en faire. Et de là ils ont inféré l’impossibilité de l’Art, de même que ceux, que nous avons dit, qui supposaient l’Œuvre dans le Soufre. Ainsi nous n’avons autre chose à leur répondre que ce que nous avons déjà répondu à ceux-là.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XVII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Raisons de ceux qui nient que la Matière de l’Art soit dans les Esprits, conjointement avec les Corps qu’ils doivent fixer.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Il y en a d’autres qui, s’étant appliqués à faire des expériences, ont tâché de fixer les Esprits dans les Corps, sans avoir donné auparavant nulle préparation aux Esprits pour arrêter leur volatilité : mais s’étant trompés tout de même, ils n’en ont eu que du déplaisir et du chagrin. De manière que, désespérant de réussir, ils ont été forcés de mépriser la Science et de déclamer contre elle, comme la croyant fausse. Ce qui les a troublé, et qui les a jeté dans cette incrédulité, c’est que dans la fusion des Corps, laquelle ne se fait que par un feu violent, les Esprits qu’on Jette alors dessus, ne pouvant souffrir l’ardeur du feu à cause de leur volatilité qu’on ne leur a point ôtée, ne s’attachent point fortement aux Corps, mais les quittent et s’évaporent, et il n’y a que les Corps qui restent tous seuls dans le feu. Ces Gens-là se trouvent encore parfois abusés d’une autre manière. Car il arrive souvent que les Corps même s’en vont du feu avec les Esprits ; parce que les Esprits qui ne sont pas fixes, et dont les parties sont très subtiles, s’étant attachés et unis intimement aux Corps, ces Esprits, venant à s’évaporer par la violence du feu, enlèvent et emportent nécessairement les Corps avec eux (à cause que dans cette Composition des Corps et des Esprits ; il y a plus de volatil que de fixe). Ce qui leur fait dire, comme aux premiers, que l’Œuvre est impossible. A quoi nous répondons aussi comme nous avons fait à ce qu’ont dit les premiers.</li><li style="text-align: justify;">Voici la cause de leur erreur. Le Philosophe dit: Fils de la Science, si vous voulez faire la Conversion ou la Transmutation des Corps, d’imparfaits en parfaits, si cette Transmutation se peut faire par quelque matière que ce puisse être, il faut nécessairement qu’elle se fasse par les Esprits. Or il n’est pas possible que les Esprits, qui ne sont pas fixés auparavant, s’attachent et s’unissent si bien aux Corps que leur union puisse être de quelque utilité ; comme il a été dit ci-dessus, puisqu’ils s’exhalent et s’enfuient au feu, et qu’ils laissent les Corps sans les avoir nullement changés, et sans leur avoir rien ôté de leurs impuretés. Que si les Esprits sont rendus fixes, ils sont encore inutiles ; parce qu’en cet état ils ne peuvent pas pénétrer les Corps, étant par la fixation devenus Terre, qui n’a point de fusion. Et quand bien même ils paraîtraient être fixes, après avoir pénétré les Corps, à cause qu’étant dans une chaleur faible ils ne s’évaporent pas, ils ne sont pourtant point fixes ; parce qu’étant mis dans une forte chaleur, ils se séparent des Corps, ou bien et eux et les Corps s’en vont ensemble en fumée. Donc, puisque l’Art ne se peut trouver dans la Matière la plus prochaine, et qui a le plus d’affinité avec les Métaux, à plus forte raison ne se trouvera-t-il pas dans une Matière éloignée et étrangère. Et par conséquent il ne peut se trouver en nulle chose.</li><li style="text-align: justify;">C’est le raisonnement qu’ils font. A quoi je réponds qu’ils ne savent pas tout ce qu’on peut savoir là-dessus : C’est pourquoi ils ne trouvent pas tout ce qui se peut faire. Et parce qu’ils ne peuvent faire ce qu’ils ne savent pas, ils tirent de leur incapacité une preuve, qu’ils croient très forte, de l’impossibilité de l’Art.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XVIII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De ceux qui nient que la matière de l’Art se trouve dans les Corps, et premièrement dans le Plomb blanc, ou l’étain, qu’on appelle Jupiter, et leur réfutation.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Quelques-uns ont cru que la Matière de l’Art se trouvait dans les Corps: mais ayant essayé d’y travailler, ils se sont trompés, parce qu’ils croient que les deux Espèces de Plomb, c’est-à-dire, le livide ou noir, et le blanc (qui n’a pourtant pas une blancheur nette et pure), étaient fort semblables et s’approchaient fort de la nature du Soleil et de la Lune ; le livide beaucoup de soleil, et non pas tant de la Lune ; et le blanc beaucoup de la Lune, et peu du Soleil. C’est ce qui fit croire à quelques uns d’entr’eux, que Jupiter n’était différent de la Lune que par ce qu’il avait le cric, qu’il était mou, et qu’il se fondait fort promptement. De sorte que s’imaginant que sa fusion si prompte et sa mollesse ne provenaient que d’une humidité superflue qu’il avait ; et que ce qui causait son cric, c’était un Argent-vif volatil, qui était entremêlé dans sa Substance : ils le mirent au feu et le calcinèrent, après quoi ils le tinrent dans un feu tel qu’il le pouvait souffrir, jusqu’à ce que sa chaux fût devenue blanche. Mais après cela, le voulant remettre en son premier état, c’est-à-dire le remettre en Corps malléable, comme il était auparavant, ils ne le purent faire: ce qui leur persuada que c’était une chose impossible. D’autres ont fait reprendre Corps à quelque peu de sa chaux par un feu fort violent ; mais ils ont trouvé qu’il avait encore le cric, comme auparavant, et qu’il était aussi facile à fondre, et cela leur a fait croire qu’on ne saurait lui ôter ces deux défauts par cette voie-là, et qu’il était impossible de trouver le moyen de l’endurcir.</li><li style="text-align: justify;">D’autres s’étant opiniâtrés à travailler sur ce Métal, l’ont calciné et remis en son premier état, puis ôtant sa Scorie, ils l’ont recalciné à plus grand feu, et remis une seconde fois en Corps: de manière qu’en réitérant ces opérations, ils ont trouvé qu’il s’était endurci, et qu’il n’avait plus le cric. Mais n’ayant pu lui ôter entièrement sa prompte fusion, ils se sont faussement persuadés qu’on ne le saurait faire.</li><li style="text-align: justify;">Il y en a eu d’autres, qui ayant essayé de lui donner de la dureté, et le rendre en état de ne pouvoir être fondu que difficilement, en mêlant avec lui des Corps durs, se sont trompés tout de même, parce qu’il a rendu aigre et cassant quelque Corps que ce soit qu’on lui ait ajouté ; sans que toutes les préparations, qu’ils aient pu leur donner, leur aient de rien servi. Ainsi n’ayant pu lui donner la perfection, ni par le mélange des Corps durs, ni par aucun régime de feu, étant rebutés par la longueur du temps qu’il faudrait pour découvrir le Magistère (qu’ils croient trouver par là), ils ont assuré que c’était une chose impossible.</li><li style="text-align: justify;">D’autres enfin s’étant avisés de mêler plusieurs drogues différentes avec l’Etain, et voyant que non seulement il n’en était point changé, et qu’elles n’avaient nul rapport ni affinité avec lui, mais qu’au contraire elles le gâtaient, et faisaient un effet tout contraire à ce qu’ils en attendaient, ils ont jeté les Livres par dépit, et secouant la tête, ils ont dit que notre divin Art n’était qu’une niaiserie toute pure. Et à tous ces Gens-là je réponds comme j’ai déjà fait aux autres ci-devant.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XIX</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Raisons de ceux qui nient que l’Art soit dans le Plomb.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">On ne réussit pas mieux à travailler sur le Plomb. Il est vrai qu’étant mêlé avec les Corps, il ne les rend pas cassants comme fait l’Etain, et qu’après sa calcination il reprend corps, et revient plutôt à sa nature que lui. Mais ceux qui travaillent sur ce Métal ne sauraient lui ôter sa noirceur, parce qu’ils n’en savent pas le moyen. Ainsi ils ne peuvent point lui donner de blancheur qui soit permanente, et quoi qu’ils aient pu s’imaginer, il ne leur a pas été possible de l’unir si fortement aux Corps fixes, qu’étant mêlé avec eux, il ne s’enfuie à fort feu. Et ce qui, dans la préparation de ce Métal, a le plus trompé ceux qui ont cru que la Science ne pouvait se trouver que dans lui seul, c’est qu’après qu’il a été deux fois calciné, et autant de fois remis en Corps, tant s’en faut qu’il s’endurcisse en nulle manière, qu’au contraire il devient plus mou qu’il n’était auparavant ; et qu’avec tout cela il ne perd aucune de ses mauvaises qualités, qui sont la noirceur et la facilité qu’il a à se fondre soudainement. C’est pourquoi n’ayant pu rien faire de bon de ce Métal, dans lequel ils avaient cru qu’on pouvait facilement trouver la plus véritable et plus prochaine Matière de la Science, ils ont conclu de là que l’Art n’était qu’une pure imagination. De manière que ces Gens-là étant dans la même erreur que ceux dont nous venons de parler, nous ne leur répondrons que la même chose.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XX</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Raisons de ceux qui soutiennent que l’Art n’est pas dans le mélange des Corps durs avec les durs, et des mous avec les mous.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Il y en a qui ont essayé de mêler les Corps durs ensemble, et les mous aussi ensemble, à cause de la ressemblance qui est entre eux, et qui ont cru que par ce moyen ils se perfectionneraient les uns les autres, et qu’ainsi ils seraient mutuellement transmués. Mais ils ont été pareillement trompés, parce que cela n’est pas possible. Pour mêler, par exemple, le Cuivre ou quelque autre Métal semblable avec l’Or et l’Argent, ces Métaux imparfaits ne sont pas transmués véritablement en Or ou en Argent pour cela ; et ils ne peuvent point soutenir longtemps un feu violent sans se séparer d’avec les parfaits, qui demeurent toujours, au lieu que les imparfaits sont ou entièrement consumés, ou réduits en leur première nature, qu’ils reprennent. Il y en a néanmoins qui durent et qui subsistent plus longtemps dans la composition et dans le mélange qu’on en fait: et d’autres moins, pour les raisons que nous dirons ensuite. Les mauvais succès, que par leur ignorance ces Gens-là ont eus, dans toutes leurs brouilleries, les ont obligés à douter de la vérité de la Science, et à soutenir que ce n’était qu’une imposture.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXI</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Pourquoi ceux qui ont mêlé les Corps durs avec les mous, et les parfaits avec les imparfaits ont nié la Science.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Il y en a eu d’autres qui ont cherché plus avant, et qui ont cru mieux rencontrer. Ceux-ci se sont imaginés, en unifiant les Corps durs avec les mous, de trouver le moyen de donner à cette composition une dureté stable à toute épreuve, et de donner aussi la perfection aux Métaux imparfaits, en les unissant tout de même avec les parfaits ; et que généralement ils se transmueraient, et seraient transmués les uns par les autres d’une véritable transmutation. Pour cet effet, ils ont tâché de trouver la ressemblance et l’affinité qui est entre les Métaux, en subtilisant les Corps grossiers et durs ; tels sont le Cuivre et le Fer, et en épaississant ceux de qui la substance est plus subtile, comme est l’Etain et le Plomb, qui est son semblable. Ce qu’ils ont essayé de faire (tant par des drogues qu’ils y ont ajoutées) que par le régime du feu. Mais ceux qui ont fait ces essais se sont trompés dans le mélange qu’ils ont fait des Corps. Car ou ils ont rendu leur composition entièrement aigre et cassante, ou bien ils l’ont trouvée trop molle, sans avoir été altérée par le mélange des Corps durs, ou trop dure sans avoir été changée par les Corps mous qu’ils y avaient mêlés. Et par ainsi, n’ayant pu rencontrer la convenance ni l’affinité des Métaux, ils ont dit que l’Art n’était qu’une supposition.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Que l’Art ne se trouve ni dans l’extraction de l’âme (ou Teinture), ni dans le régime du feu.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">D’autres ayant encore considéré la chose de plus près, ont prétendu altérer ou changer les Corps par l’extraction de leurs Ames (c’est-à-dire de leurs Teintures), et par ce même moyen d’altérer encore tous les autres Corps. Mais quelques essais qu’ils en aient fait, ils n’ont pu y réussir. Et ainsi ils ont été trompés dans leur espérance et dans leurs opérations, aussi bien que ceux qui ont tenté de donner la perfection aux imparfaits par le seul régime du feu. Ce qui a été cause que les uns et les autres ont cru l’Art impossible. Et à tous ceux-là, nous faisons la même réponse que nous avons faite ci-devant.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXIII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Raisons de ceux qui soutiennent que l’Art n’est ni dans le Verre, ni dans les Pierreries.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Ceux qui ont cru que la Matière de l’Art se devait chercher dans le Verre et dans les Pierreries, s’étant imaginé que ces deux choses pouvaient altérer les Corps, se sont trompés tout de même. Parce que ce qui n’entre pas dans les Corps et ne les pénètre pas, ne les peut altérer, ni y faire aucun changement. Or il est certain que ni le Verre, ni les Pierreries, n’étant pas véritablement fusibles, ne peuvent ni entrer dans les Corps, ni les pénétrer. Et par conséquent, ces deux choses ne peuvent point altérer les Corps. Et quoique ceux qui ont travaillé là-dessus aient fait tous leurs efforts pour unir le Verre avec les Corps, quand ils l’auraient pu faire (quoique ce soit pourtant une chose très difficile), ils n’eussent pas fait pour cela ce qu’ils prétendaient. Parce que tout ce qu’ils auraient pu faire, c’eût été de vitrifier les Corps (c’est-à-dire les réduire en une Matière semblable au Verre, transparente et cassante comme est le verre). Cependant, quoique ce défaut vienne de la Matière dont ils se servent, ils l’attribuent à la Science, et ils soutiennent qu’elle ne saurait faire autre chose. Ainsi ils infèrent, de là qu’elle est fausse. Mais je réponds à ces Gens-là que, ne travaillant pas sur la véritable Matière, on ne doit pas s’étonner s’ils finissent mal et s’ils ne réussissent pas ; outre qu’ils n’ont pas raison d’accuser la Science de leur propre erreur.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXIV</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Motif de ceux qui nient que l’Art soit dans les moyens Minéraux, dans les Végétables, et dans le mélange de quelque chose que ce soit.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">En voici d’autres qui s’imaginent qu’ils feront l’Œuvre avec les Sels, les Aluns, les Nitres et les Borax ; mais quelque opération qu’ils puissent faire sur ces Minéraux, je suis sûr qu’ils n’y trouveront pas ce qu’ils cherchent. Et partant, si après avoir bien fait des expériences sur ces Matières par leur Solution, leur Coagulation, leur Assation, et par plusieurs autres opérations, ils ne trouvent presque rien qui puisse servir à la Transmutation, ils ne doivent pas inférer de là que ce divin Art n’est pas véritable, puisque c’est un Art qui se fait nécessairement, et qu’il y en a plusieurs qui le savent. Ce n’est pas qu’à prendre tout cela en général, on ne puisse y trouver de quoi faire quelque altération ; mais il faudrait l’aller chercher bien loin. et se donner bien de la peine pour cela.</li><li style="text-align: justify;">Ceux qui soutiennent que l’Œuvre se peut faire de tous les Végétaux, réussiraient encore plus difficilement. Ainsi, quoique ce qu’ils disent soit possible, on peut dire néanmoins que c’est une chose impossible à leur égard. Parce que leur vie ne suffirait pas pour pouvoir faire ce qu’ils prétendent. Et ainsi, si ces Gens-là ne trouvent jamais l’Œuvre en se servant seulement des Végétaux, ils ne doivent pas conclure pour cela qu’on ne la puisse jamais faire par nul autre moyen.</li><li style="text-align: justify;">Au reste, tous ceux de qui nous venons de rapporter les erreurs, n’ont supposé chacun qu’une seule Matière pour être la véritable, et ils ont condamné généralement toutes les autres, et nous les avons tous réfutés les uns après les autres. Il y en a plusieurs, et même presque une infinité d’autres, qui prétendent que pour faire l’Œuvre, on doit faire une Composition de toutes ces diverses choses, ou au moins de la plus grande partie, et les mêler en différentes proportions. Mais ces Gens-là sont tout à fait ignorants et ne savent ce qu’ils veulent faire. On peut dire même qu’ils se trompent infiniment, parce qu’il y a une infinité de différentes choses qui peuvent être mêlées les unes avec les autres, et elles peuvent être mêlées en tant de sortes, et par tant de différentes proportions, que ces manières et ces proportions sont tout de même infinies en nombre. Et de là il s’ensuit évidemment qu’ils peuvent se tromper en une infinité de façons ; soit dans le trop, soit dans le moins. Quoique pourtant ils se puissent redresser, pourvu qu’ils commencent à travailler dans la véritable Matière. Pour moi, sans m’amuser à faire de longs discours là-dessus, à réfuter cette infinité, j’enseignerai en peu de mots toute la Science, et ce qui peut servir pour la connaître. Et par ce moyen, les Personnes sages qui m’entendent, pourront éviter une infinité d’erreurs qu’ils commettraient dans le choix ‘de la Matière et dans leur travail. Mais nous examinerons auparavant les Principes naturels des Métaux ; nous en donnerons la Définition, et nous en rapporterons les Causes, autant qu’il est expédient pour notre divin Magistère ; comme je l’ai fait espérer au commencement de ce Livre.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Fin de la deuxième partie.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">TROISIÈME PARTIE DU PREMIER LIVRE</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Des principes naturels et de leurs effets.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXV</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Des Principes naturels et des Corps Métalliques, selon l’opinion des Anciens.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Suivant l’opinion des Anciens, qui, comme nous, ont soutenu la vérité de notre Art, je dis que les premiers Principes naturels, je veux dire ceux dont la Nature se sert pour former les Métaux, sont l’Esprit fétide et l’Eau vive, qu’on appelle autrement Eau sèche. Or j’ai dit ci-devant qu’il y a deux Esprits fétides, l’un qui est blanc en son intérieur, et rouge au dehors ; et l’autre qui est noir. L’un et l’autre, néanmoins, dans l’Œuvre du Magistère, ont disposition à devenir rouge. J’expliquerai succinctement, mais suffisamment et sans rien omettre, la Nature de, ces deux Principes, comment et de quelle Matière ils sont formés. Je serai obligé, pour cet effet, d’étendre mon Discours, et de faire un Chapitre particulier de chaque Principe naturel. Ces Principes ont néanmoins en général cela de commun entre eux, que chacun d’eux est d’une Composition très forte, et d’une Substance qui est uniforme et homogène: parce que dans leur Composition, les plus petites parties de la Terre sont tellement et si fortement unies avec les moindres parties de l’Air, de l’Eau et du Feu, que nulle d’entre. elles ne peut être séparée d’aucune des autres, dans la résolution qui se fait de tout le Composé. Au contraire, elles se résolvent toutes ensemblement, et l’une avec l’autre, à cause de l’étroite liaison qu’elles ont par ensemble, ayant été mêlées et unies par leurs plus simples et plus petites parties. Et cela par le moyen de la chaleur naturelle, laquelle dans les entrailles de la Terre, a été condensée et multipliée également, selon le cours et la manière ordinaire d’agir de la Nature, et que leur Essence le requiert. Ce que je dis conformément au sentiment de quelques anciens Philosophes.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXVI</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Des Principes naturels des Métaux, selon l’opinion des Modernes.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Il y en a d’autres qui ne sont pas de ce sentiment, et qui croient que ni le Vif-Argent, ni le Soufre, tels qu’ils sont naturellement, ne sont pas les Principes (c’est-à-dire la Matière prochaine des Métaux), mais qu’auparavant ils doivent être altérés et changés en une Matière terrestre. Ainsi, ils soutiennent que le Principe dont la Nature se sert pour former les Métaux est une chose toute différente de l’Esprit fétide (c’est-à-dire du Soufre) et de l’Esprit fugitif (ou de l’Argent-vif). Et ce qui les a obligé à le croire, ç’a été premièrement que dans les Mines d’Argent, et dans celles des autres Métaux, l’on n’a jamais trouvé un Argent-vif ni un Soufre tels que nous les voyons et que la Nature les a produits ; et qu’au contraire on ne les trouve faits comme ils sont que séparément, et chacun dans sa Mine particulière. Secondement à cause, disent-ils, qu’on ne va point d’une extrémité à l’autre sans passer par une disposition qui tienne le milieu (entre ces deux extrémités). Et partant, il est impossible (qu’une Matière) passe de la mollesse de l’Argent-vif à la dureté d’aucuns des Métaux, que par une disposition moyenne entre la mollesse de l’un, et la dureté de l’autre. Or dans les Mines on ne trouve aucune Matière qui ait cette consistance entre le dur et le mou, et qui participe également de ces deux choses. D’où ils concluent que ni le Vif-Argent, ni le Soufre ne sont les Principes que la Nature emploie à former les Métaux ; mais que ce doit être quelque chose qui se fait par l’altération de leur Essence ; laquelle se change naturellement en une Substance terrestre. Ce qui, selon eux, se fait de cette sorte.</li><li style="text-align: justify;">L’Argent-vif et le Soufre se changent premièrement en une espèce de Terre. Et ensuite, de ces deux Substances terrestres, il sort une vapeur fort subtile et fort pure par le moyen de la chaleur renforcée dans les entrailles de la Terre, et cette double vapeur est la Matière prochaine, ou le principe des Métaux. Car cette vapeur étant cuite et digérée par la chaleur tempérée de la Mine, il s’en fait une certaine manière de Terre, et par ce moyen elle devient en quelque façon fixe. Après quoi l’Eau minérale venant à couler au travers de la Mine, et des pores de la Terre, elle la dissout et s’unit ainsi avec elle également, par une union naturelle et solide. Ils disent donc que l’Eau, qui coule par les cavités de la Terre, venant à trouver une Substance terrestre, aisée à dissoudre, elle la dissout et s’unit avec elle en égale proportion, jusqu’à ce que cette Substance ainsi dissoute de la Terre, et de l’Eau qui y coule et qui la dissout, ne fassent qu’une même chose par une union naturelle, et que ces deux choses soient changées en nature Métallique, dans laquelle tous les Eléments se rencontrent dans une proportion nécessaire ; y étant mêlés et unis par leurs moindres parties, jusqu’à ce que de ce mélange, il se fasse une Substance uniforme et homogène. Ensuite ce mélange s’épaissit et s’endurcit en Métal, par une continuelle et longue digestion de la chaleur des Mines. Voilà quelle est leur opinion, qui n’est pas tout à fait conforme à la vérité, quoiqu’elle en approche beaucoup.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXVII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Division de ce qu’il y a dire des trois Principes.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Nous avons dit en général quels sont les Principes naturels des Métaux ; il faut maintenant en traiter en particulier. Ainsi, comme il y a trois Principes, nous ferons un Chapitre de chacun, dont le premier sera du Soufre, le second de l’Arsenic, et le troisième de l’Argent-vif. Après quoi nous parlerons des Métaux, qui sont les effets, et qui sont formés de ces Principes et nous ferons tout de même un Chapitre particulier de chacun d’eux. Et enfin nous parlerons des fondements et des opérations du Magistère, et nous en déclarerons les causes.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXVIII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Du Soufre.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Le Soufre est une graisse de la Terre qui s’est épaissie dans les Mines par le moyen d’une cuisson modérée, jusqu’à ce qu’elle devienne dure et sèche, et lors elle s’appelle Soufre. Or le Soufre a une composition très forte, et il est d’une Substance qui est semblable et homogène en toutes ses parties. C’est pourquoi on n’en saurait tirer l’huile par la distillation, comme on fait des autres choses qui en ont. Et ceux qui entreprennent de le calciner sans rien perdre de sa Substance qui soit utile et considérable perdent leur peine, ne pouvant être calciné qu’avec beaucoup d’artifice, et (sans) qu’il ne se fasse une grande dissipation de sa Substance. Car de cent livres de Soufre que l’on mettra à calciner, à peine en trouvera t on trois de reste après la calcination. On ne saurait non plus le fixer, qu’il n’ait été ‘calciné auparavant. Néanmoins, en le mêlant avec quelque autre Substance, on peut empêcher qu’il ne s’envole et ne s’enfuie si promptement, et le garantir de l’adustion. Il se calcinera même étant mêlé. Mais si on voulait tirer de lui la Matière de l’Œuvre, en le préparant par lui-même, on n’y réussirait pas. parce qu’il ne se parfait qu’étant mêlé avec autre chose, et sans lui le Magistère est si long à faire, qu’on est contraint d’en abandonner l’Ouvrage. Que si on le joint avec son pareil, l’Arsenic, il se change en Teinture, et il donne à chaque Métal le poids des Métaux parfaits ; il lui ôte ses impuretés, et il le rend resplendissant. Il est rendu parfait par le moyen du Magistère, sans lequel il ne peut rien faire de tout ce que je viens de dire au contraire, il gâte et noircit les Corps avec qui on le mêle. C’est pourquoi on ne doit jamais s’en servir sans le Magistère.</li><li style="text-align: justify;">Mais si, dans la préparation, on peut trouver le moyen de le mêler et de le joindre amiablement aux Corps, c’est-à-dire de l’unir si bien à eux qu’il n’en puisse plus être séparé, on découvrira par ce moyen un des grands Secrets de la Nature ; et on saura une des voies de la perfection : parce qu’il y a plusieurs voies qui tendent et qui conduisent au même effet. Il y en a pourtant une qui est plus parfaite que l’autre.</li><li style="text-align: justify;">Un autre effet du Soufre est qu’il augmente assurément le poids de quelque Métal que ce soit que l’on calcine avec lui, et qu’avec le Soufre on peut rendre le Cuivre semblable à l’Or. Il se joint aussi avec le Mercure. Et si on les sublime tous deux ensemble, on en fait du Cinabre. Enfin on calcine aisément tous les Corps ou Métaux avec le Soufre, hormis l’Or et l’Etain ; et le premier encore plus difficilement que l’autre. Mais il n’est point vrai que le Soufre puisse coaguler véritablement, et avec quelque profit le Vif-argent en Soleil et en Lune, et que cela se fasse aisément et sans beaucoup d’artifice, comme quelques Fous se le sont imaginés. Néanmoins, les Métaux qui ont moins d’Argent-vif, et par conséquent moins d’humidité, se calcinent plus facilement par le Soufre ; et au contraire, ceux qui ont beaucoup d’Argent-vif ou d’humidité, sa calcinent aussi plus difficilement. Mais je proteste par le Dieu très haut, que c’est le Soufre qui illumine, c’est-à-dire qui donne l’éclat, et qui perfectionne tous les Corps, ou Métaux ; parce qu’il est de lui-même Lumière et Teinture.</li><li style="text-align: justify;">Le Soufre a cela de plus qu’il ne se dissout qu’avec peine ; parce que parmi ses parties, il n’y en a point qui tiennent de la nature du Sel, en ayant seulement d’oléagineuses, lesquelles ne se dissolvent pas aisément dans l’Eau. J’en dirai la raison ci-après dans le Chapitre du Dissolvant, où je ferai voir manifestement ce qui peut être dissous dans l’Eau, et ce qui ne le peut point être.</li><li style="text-align: justify;">Au reste le Soufre se sublime, parce que c’est un Esprit. Si on le mêle avec Vénus, et que des deux on en fasse une Composition, on en fait une couleur violette fort belle. Il se mêle tout de même avec le Mercure. et par la cuisson il s’en fait un Azur fort agréable. Il ne faut pas pourtant s’imaginer pour cela que le Soufre puisse lui-même servir à faire l’Œuvre des Philosophes. Car ce serait une erreur, comme je le ferai voir clairement dans la suite. Pour le choisir, il le faut prendre massif et clair. En voilà assez pour le Soufre.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXIX</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De l’Arsenic.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">L’Arsenic est fait tout de même d’une Matière subtile, et il est fort semblable au Soufre. C’est pourquoi on ne doit point le définir autrement. Il y a néanmoins cette différence entre eux, que l’Arsenic donne facilement la Teinture blanche, et fort difficilement la rouge ; au lieu que le Soufre teint aisément en rouge, et difficilement en blanc. Or il y a de deux sortes de Soufre et d’Arsenic ; l’un qui est jaune et l’autre rouge, qui tous deux servent à notre Art, les autres espèces n’y pouvant de rien servir. L’Arsenic se fixe comme le Soufre ; mais l’un et l’autre se subliment mieux si on les mêle avec des Métaux réduits en chaux. Mais ni le Soufre, ni l’Arsenic ne sont la Matière qui donne la perfection à notre Œuvre, parce qu’ils ne sont pas parfaits pour pouvoir donner la perfection. Ils peuvent néanmoins y contribuer avec condition. On doit choisir l’Arsenic qui soit clair, par écaille, et point pierreux.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXX</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De l’Argent-vif.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">L’Argent-vif, qui selon l’usage des Anciens s’appelle autrement Mercure, est une Eau visqueuse, faite d’une Terre blanche sulfureuse, très subtile, et d’une Eau très claire, lesquelles ont été cuites et digérées dans les entrailles de la Terre par la chaleur naturelle des Mines, et mêlées et unies fort exactement par leurs moindres parties, jusqu’à ce que l’Humidité ait été également tempérée par le Sec, et le Sec par l’Humide. C’est pourquoi il coule fort aisément sur une superficie égale et unie, à cause de la fluidité et de l’humidité de son Eau : et il ne s’attache point à ce qu’il touche, encore que sa matière soit visqueuse et gluante ; parce que la sécheresse qui est renfermée dans lui tempère cette humidité et l’empêche de s’attacher à ce qu’il touche. C’est lui, qui selon l’opinion de quelques Anciens, étant joint avec le Soufre, est la Matière des Métaux. Il s’attache facilement à Saturne, à Jupiter et au Soleil ; plus difficilement à la Lune, et plus difficilement encore à Vénus qu’à la Lune, mais jamais à Mars, si ce n’est par artifice ; et de là l’on peut découvrir un grand secret. Car il est ami des Métaux, et étant de leur nature, il s’unit aisément avec eux, et il sert de moyen ou milieu pour joindre les Teintures: Et il n’y a que l’Or seul qui aille au fond du Mercure, et qui se noie dans lui. Il dissout Jupiter, Saturne, la Lune et Vénus, et ces Métaux se mêlent avec lui, et sans lui l’on ne saurait dorer nul Métal. Il se fixe, et il devient une Teinture d’une rougeur très exubérante, pour parfaire les Corps imparfaits, et d’une très grande splendeur : Et il ne se sépare jamais du Corps auquel il est joint, tandis qu’il demeure en sa nature. Le Mercure n’est pas néanmoins notre Matière, ni notre Médecine, à le prendre tel que la Nature le produit: mais il peut y contribuer avec condition, aussi bien que le Soufre.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXXI</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Des Effets des Principes naturels, qui sont les Corps Métalliques.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Nous avons maintenant à parler des Corps Métalliques, qui sont les effets, et qui sont formés de ces Principes. Il y en a six en tout: l’Or, l’Argent, le Plomb, l’Etain, l’Airain ou Cuivre, et le Fer. Le Métal est un corps minéral fusible, et qui se forge et s’étend sous le marteau en toute dimension. Il est d’une Substance serrée, et d’une très forte et ferme composition. Les Métaux ont grande affinité entre eux. Les parfaits ne communiquent pourtant point la perfection aux imparfaits, étant mêlés avec eux. Par exemple, si l’on mêle du Plomb avec de l’Or, lorsque ces deux Métaux sont en fusion, le Plomb ne deviendra pas Or par ce mélange. Car en mettant après cette Composition au feu, le Plomb se séparera de l’Or et se consumera, partie par évaporation, et partie par adustion, l’Or demeurant tout entier en cette Opération qui est une de ses épreuves. Il en est de même des autres Métaux imparfaits, selon la voie ordinaire de la Nature. Mais il n’en est pas ainsi en notre Magistère, où le Parfait aide et perfectionne l’Imparfait, et ou l’Imparfait reçoit de soi-même la perfection, sans qu’on lui ajoute rien d’étranger, et où enfin l’Imparfait est encore élevé à la perfection par notre même Magistère. Et je prends Dieu à témoin, qu’en ce Magistère le Parfait et l’Imparfait se changent et se perfectionnent l’un l’autre ; qu’ils sont changés et perfectionnés l’un par l’autre, et que chacun d’eux se perfectionne par soi-même, sans le secours d’aucun autre.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXXII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Du Soleil ou de l’Or.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Nous avons parlé en général des Corps, ou des Métaux ; il faut maintenant faire un Discours particulier de chacun d’eux. Commençons par l’Or. L’or est un Corps métallique jaune, pesant, qui n’a point de son, et fort brillant, qui a été également digéré dans la Mine et lavé pendant un long temps par une Eau minérale, qui s’étend sous le marteau, qui se fond par la chaleur du feu, et qui, sans se diminuer, souffre la Coupelle et le Ciment. C’est là la Définition de l’Or, d’où l’on doit inférer que nulle chose ne doit être censée. Or, si elle n’a toutes les Causes et les Différences ou Propriétés qui sont contenues en cette Définition, il est certain néanmoins que ce qui peut donner véritablement et radicalement la Teinture, l’uniformité et la pureté de l’Or à quelque Métal que ce soit, peut généralement de tous les Métaux en faire de l’Or. Et j’ai remarqué que le Cuivre, ayant été converti en Or par un effet de la Nature, il s’ensuit qu’il peut l’être aussi par l’artifice. Car j’ai vu dans les Mines de Cuivre, d’où il coulait de l’Eau qui, entraînant avec elle des paillettes de Cuivre fort déliées, et les ayant lavées et nettoyées continuellement et pendant un long temps ; cette Eau venant ensuite à tarir, et ces paillettes ayant demeuré trois ans ou environ dans du Sable tout sec, j’ai reconnu, dis-je, que ces paillettes ont été cuites et digérées par la chaleur du Soleil, et j’ai trouvé parmi ces mêmes paillettes de l’Or très pur. Ce qui m’a fait croire qu’ayant été nettoyées par l’Eau qui coulait, et puis également digérées par la chaleur du Soleil, dans la sécheresse du Sable, elles avaient acquis l’homogénéité et l’uniformité que nous voyons qu’a l’Or dans toutes ses parties. C’est pourquoi, en imitant la Nature, autant qu’il nous est possible, nous faisons la même altération et le même changement, quoiqu’en cela pourtant nous ne puissions ni ne devions pas même imiter la Nature en tout.</li><li style="text-align: justify;">L’Or est encore le plus précieux de tous les Métaux, et c’est lui qui donne la Teinture rouge, parce qu’il communique sa Teinture et sa perfection à tous les autres Corps métalliques. On le calcine, et on le dissout même ; mais cela se fait sans nulle utilité, et c’est une Médecine qui réjouit et qui conserve le Corps dans la vigueur de la jeunesse. L’Or se rompt et se met en pièces facilement, si on l’amalgame avec le Mercure ; l’odeur du Plomb fait aussi le même effet. De tous les Métaux il n’y en a point qui approchent effectivement de sa Substance que Jupiter et la Lune, ni qui se mêlent mieux avec lui. Saturne lui ressemble dans le poids, et en ce qu’il n’a point de son, non. plus que lui, et qu’il est aussi bien que lui exempt de rouille et de pourriture. Vénus approche plus de l’Or par la Couleur, comme elle lui est encore plus semblable en puissance ; et après elle la Lune, puis Jupiter et Saturne, et enfin Mars le moins de tous. Et en cela gît l’un des secrets de la Nature. Les Esprits peuvent aussi être mêlés et unis à l’Or, et il les rend fixes par un grand artifice, qui ne tombera jamais dans l’esprit d’un Homme qui aura l’intelligence sure et qui sera hébété.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXXIII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De la Lune ou Argent.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">La Lune, qu’on appelle ordinairement Argent, est un Corps Métallique blanc d’une blancheur pure, qui est net, dur, sonnant, qui souffre la Coupelle, qui s’étend sous le marteau, et qui est fusible par la chaleur du feu. La Lune est donc la Teinture de la blancheur. Elle endurcit Jupiter, et par artifice elle le change en sa nature. Elle se mêle avec le Soleil, sans le rendre aigre ni cassant mais à moins que d’en savoir l’artifice, elle ne demeure pas avec lui à toutes épreuves. Qui pourrait néanmoins la subtiliser, puis l’épaissir et la fixer, en l’unissant ensuite à l’Or, elle demeure avec lui dans le feu, et elle ne s’en sépare plus du tout. On la met sur le suc des acides, tels que sont le Vinaigre, le Sel Ammoniac et le Verjus, et il s’en fait un fort beau Bleu céleste. L’Argent est un Corps fort noble, mais il l’est moins que l’Or. Il a sa Mine particulière et séparée, encore que parfois il s’en trouve dans les Mines des autres Métaux ; mais cet Argent-là n’est pas si bon que l’autre. On peut le calciner et le dissoudre par un grand travail, mais cela ne peut servir de rien.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXXIV</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De Saturne ou du Plomb.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Le Plomb est un Corps noirâtre, métallique, terrestre, pesant, qui n’a point de son, et fort peu de blancheur, mais beaucoup de lividité, qui ne souffre ni la Coupelle ni le Ciment, qui est mou et aisé à étendre sur le marteau, sans beaucoup d’effort ; et enfin qui se fond facilement sans s’enflammer auparavant,. ni rougir au feu. Quelques Ignorants s’imaginent que de sa nature, le Plomb s’approche de l’Or, et qu’il lui est fort semblable ; mais ce sont des Gens qui n’ont ni sens ni entendement, et qui ne sauraient d’eux-mêmes découvrir aucune vérité, ni l’inférer des choses qui sont un peu subtiles : ainsi ils en jugent seulement selon leur sens, et selon les apparences extérieures. Car ce qui les oblige à croire qu’il y a beaucoup d’affinité entre ce Métal et l’Or, c’est qu’ils voient qu’il est fort pesant, qu’il n’a point de son, et qu’il ne pourrit point non plus que l’Or. Mais ils se trompent manifestement en cela ; comme nous le ferons voir ensuite. Le Plomb a beaucoup de terrestréité ; c’est pourquoi on le lave, et par ce moyen on le change en Etain. Ce qui fait voir que l’Etain est plus proche que lui de la perfection. On brûle le Plomb, et il s’en fait du Minium, et en le mettant sur la vapeur du Vinaigre, il s’en fait de la Céruse ; et quoiqu’il soit beaucoup éloigné de la perfection, il se change pourtant fort aisément en Argent par notre Art, et dans la transmutation qui s’en fait, il ne retient pas le même poids qu’il avait étant Plomb : mais son poids diminue, et il se réduit au véritable poids de l’Argent, et cela se fait par le moyen du Magistère. Le Plomb sert aussi à éprouver l’Argent dans la Coupelle, nous en dirons la raison ci-après.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXXV</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De Jupiter ou de l’étain.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">L’Etain est un Corps Métallique blanc d’une blancheur impure, livide, un peu sonnant, participant d’un peu de terrestréité, qui a radicalement en soi le Cric. Il est mou, et se fond aisément et soudainement sans se rougir au feu ; il ne souffre ni la Coupelle ni le Ciment, et s’étend en toute dimension sous le marteau ; de sorte qu’il peut être réduit en feuilles fort déliées. Jupiter donc de tous les Corps ou Métaux imparfaits, est celui qui a le plus de ressemblance naturelle avec les Corps parfaits, et qui s’approche le plus du Soleil et de la Lune. Mais pourtant plus de la Lune que du Soleil, comme je le ferai voir clairement ci-après. Au reste, comme ce Métal a reçu beaucoup de blancheur par les Principes de sa composition, cela fait qu’il blanchit les autres Corps ou Métaux qui ne sont pas blancs. Il a néanmoins ce défaut qu’il rend aigres et cassants les Corps à qui on le joint, hormis Saturne et le Soleil très pur. Jupiter a encore cette propriété, qu’il s’attache fortement au Soleil et à la Lune. C’est pourquoi fi ne s’en sépare pas facilement dans les épreuves. Dans la Transmutation qui s’en fait par notre Magistère, il reçoit une Teinture rouge, qui le rend fort brillant, et il acquiert le véritable poids de l’Or. On peut l’endurcir et le purifier plus aisément que Saturne, comme je le dirai ensuite. Et qui saurait le Secret de lui ôter le défaut qu’il a de rendre aigres et cassants (les Métaux auxquels on le mêle), il aurait un moyen infaillible de s’enrichir bientôt. Parce qu’ayant beaucoup d’affinité avec le Soleil et la Lune, il s’attacherait à eux, sans pouvoir jamais en être séparé.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXXVI</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De Vénus ou du Cuivre.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Vénus est un Corps métallique livide, qui tient beaucoup d’une rougeur obscure, qui rougit au feu, s’étend sous le marteau, résonne fortement, et ne souffre ni Coupelle ni Ciment. Vénus contient donc en apparence, dans la profondeur de sa Substance, la couleur et l’essence de l’Or. Elle se forge et s’enflamme sans se fondre, comme font l’Argent et l’Or. D’où l’on peut tirer un Secret. Car elle est le milieu du Soleil et de la Lune ; elle se change facilement en l’un et en l’autre de ces deux Métaux, et la transmutation qui s’en fait est fort bonne, sans beaucoup de déchet, et est aisée à faire. Elle a une très grande affinité avec la Tutie, qui lui donne une bonne couleur d’Or ; d’où l’on peut tirer du profit. Et comme elle n’a point besoin d’être endurcie pour pouvoir rougir au feu sans se fondre, on doit se servir d’elle plutôt que des autres Métaux, dans la petite Œuvre et dans la moyenne (dont il sera parlé dans le second Livre), mais non pas dans la grande. Elle a néanmoins un défaut, que n’a pas Jupiter, qui est qu’elle devient aisément livide, et que les choses âcres et acides la tachent. Et ce n’est pas un petit artifice que de lui pouvoir ôter ce défaut-là, tant il est profondément enraciné en elle.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXXVII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De Mars ou de Fer.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Mars ou le Fer est un Corps métallique fort livide, qui a peu de rougeur, qui participe d’une blancheur impure, qui est dur et inflammable, qui n’est pas fusible au moins d’une fusion, laquelle se fasse directement (ou sans addition), qui est malléable, et qui a beaucoup de son. Or le Fer est d’un rude travail (et difficile à être mis en Œuvre), à cause qu’il ne peut pas être fondu. Que si on le fond sans y ajouter la Médecine qui change sa nature, on le joindra au Soleil et à la Lune, et il n’en pourra être séparé par quelque épreuve que ce soit, qu’avec un grand artifice. Que si on le prépare auparavant que de le joindre (aux Corps imparfaits), on ne saurait plus trouver le moyen de l’en séparer ; pourvu que, sans changer sa nature et sa fixité, on ne lui ôte seulement que les impuretés qu’il a. Il peut donc aisément servir de Teinture pour le rouge, mais difficilement pour le blanc ; et si on le mêle avec le Soleil et la Lune, il ne change point leur couleur ; au contraire, il l’augmente en quantité.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXXVIII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De la différence des Métaux imparfaits à l’égard de la perfection.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">De ce que nous venons de dire, il est évident que de tous les Corps imparfaits, Jupiter est le plus éclatant, le plus ,lumineux, et qui a le plus de perfection. Ainsi, dans la transmutation, il se change en Soleil et en Lune avec bien moins de déchet que pas un. Mais quoique l’Œuvre, que l’on fait de lui, ne soit pas difficile à faire, toutefois le travail en est long, à cause qu’il se fond fort promptement. Après Jupiter, Vénus se transmue le plus parfaitement. Elle est néanmoins difficile à manier: mais le travail en est plutôt fait que celui de Jupiter. Saturne vient ensuite, car il ne se transmue pas si bien ni si parfaitement que Vénus ; il se manie pourtant fort aisément, mais le travail qu’on fait sur lui dure fort longtemps, et est long à faire. Enfin Mars est celui de tous les Métaux imparfaits qui se transmue avec le plus de déchet, qui est le plus malaisé à manier, et celui de qui le travail dure le plus. Moins donc les Corps imparfaits ont de disposition à être promptement fondus, tels que sont Vénus et Mars, plus ils sont difficile à être transmués. Et ceux qui se fondent plus aisément reçoivent très facilement la transmutation. Ceux aussi qui sont plus livides, plus impurs, et qui ont le plus de crasses terrestres, se transmuent avec plus de peine, et reçoivent le moins de perfection. Or toutes les différences de perfections que nous venons de remarquer se trouvent dans la moindre et la moyenne Œuvre seulement: car dans la grand Œuvre, toutes les perfections sont égales ; c’est-à-dire que les Métaux imparfaits, qui sont transmués, reçoivent tous une même et égale perfection, quoiqu’ils ne soient pas aussi aisément et aussi entièrement transmués les uns que les autres, comme nous venons de le faire voir. Il reste à dire quelle est la disposition, dans les Métaux imparfaits, qui fait qu’il y en a qui sont plus aisés à manier les uns que les autres, et que le travail en est ou plus long et plus court.</li><li style="text-align: justify;">Nous avons parlé des Principes naturels des Corps métalliques, et nous avons traité de chacun de ces Principes et de ces Corps séparément dans autant de Chapitres particuliers, et nous n’avons rien avancé qui ne soit conforme au sentiment et à la doctrine de ceux qui ont pénétré dans le plus profond de la nature, et qui l’ont vue à découvert, et que nous n’ayons appris et éprouvé par les longues et laborieuses expériences que nous en avons faites. Il reste maintenant, pour l’accomplissement de cet Ouvrage, à expliquer par ordre, en cette dernière Partie, de tous les Principes du Magistère, et à découvrir la perfection que nous avons vue, et en déclarer les Causes.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Fin de la troisième partie.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">QUATRIÈME ET DERNIÈRE PARTIE DU PREMIER LIVRE</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Qui traite des Principes artificiels de l’Art.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XXXIX</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Division des choses contenues en cette Partie, où il est parlé en passant de la perfection, de laquelle il sera traité dans le second livre.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Nous avons deux choses à faire en cette dernière Partie. Premièrement à parler des Principes (artificiels) du Magistère, et en second lieu de la perfection. Ces Principes sont les diverses Opérations dont l’Artiste se sert pour faire le Magistère. Il y eh a de plusieurs sortes, car la Sublimation, la Descension, la Distillation, la Coagulation, la Fixation, et la Cération , sont autant d’Opérations particulières, et qui sont toutes différentes les unes des autres. Nous traiterons de chacune séparément. Pour ce qui est de la perfection ; elle consiste à avoir la connaissance de plusieurs choses : premièrement de celles par le moyen desquelles on peut parfaire l’Œuvre ; secondement de celles qui contribuent à la perfection ; puis de la chose même qui donne la dernière perfection. Et enfin des choses par le moyen desquelles on connaît si le Magistère a toute la perfection qu’il doit avoir, ou s’il ne l’a pas. Les choses par lesquelles on parvient à l’accomplissement de l’Œuvre consistent dans une Substance manifeste, dans les couleurs pareillement manifestes, et dans les Poids de chacun des Corps (ou Métaux) qui doivent être transmués, et de ceux qui ne doivent point recevoir de transmutation, les considérant dans la Racine de leur nature ; je veux dire tels qu’ils sont naturellement, sans qu’il intervienne aucun artifice ; et les considérant aussi dans leur Racine, tels qu’ils peuvent devenir par l’artifice ; en considérant encore les Principes de ces mêmes Corps, selon leur profondeur, et tels qu’ils sont dans leur intérieur ; et selon leur manifeste ou extérieur, comme ils sont dans leur nature, tant sans artifice que par artifice. Car si l’on ne connaissait les Corps et leurs Principes dans le profond, et dans l’extérieur de leur nature, tels qu’ils peuvent être par l’artifice, et tels qu’ils sont sans artifice, l’on ne connaîtrait pas ce qu’ils ont de superflu, ni ce qui les approche de la perfection, ni ce qui les en éloigne ; et ainsi l’on ne pourrait jamais parvenir à la perfection de leur transmutation.</li><li style="text-align: justify;">La considération des choses qui aident à la perfection consiste à connaître, premièrement la nature des choses que nous voyons d’elles-mêmes et sans artifice s’attacher au Corps, et y causer quelque changement , comme sont la Marcassite, la Magnésie, la Tutie, l’Antimoine et la Pierre Lazuli. Secondement à connaître ce qui nettoie les Corps, sans néanmoins s’y attacher, comme sont les Sels, les Aluns, les Nitres, les Borax et toutes les autres choses qui sont de même nature. Et enfin à connaître la vitrification, laquelle purifie et nettoie par la ressemblance de nature.</li><li style="text-align: justify;">A l’égard de ce qui fait la perfection, elle consiste dans le choix de la pure Substance, c’est une Matière qui a pris son origine de la Matière de l’Argent-vif, et qui en a été produite. Cette matière n’est pas pourtant l’Argent-vif en sa nature, ou tel qu’il est naturellement, ni en toute sa Substance ; mais c’en est seulement une partie. Encore n’est-ce pas une partie de l’Argent-vif à le prendre tel qu’il est présentement, c’est-à-dire au sortir de la Mine, mais lorsque notre Pierre est faite. Car c’est notre Pierre qui illumine et qui empêche que les Métaux imparfaits ne soient brûlés, et qu’ils ne s’enfuient de dessus le feu, ce qui est une marque de la perfection.</li><li style="text-align: justify;">Enfin, ce qui fait connaître si le Magistère a ou n’a pas toute sa perfection, consiste dans les épreuves que l’on fait par la Coupelle, par le Ciment, par l’ignition, par l’exposition que l’on fait du Métal transmué sur la vapeur des Acides, par l’Extinction, par l’addition ou le mélange du Soufre qui brûle les Corps ; par la Réduction qui se fait des Corps (en leur propre nature) après avoir été calcinés ; et enfin par la facilité ou la difficulté qu’ont les Corps à s’attacher à l’argent-vif. Nous allons expliquer toutes ces choses, avec leurs Causes, et avec des expériences aisées, par le moyen de quoi l’on connaîtra qu’en tout ce que j’ai avancé, je n’ai rien dit qui ne soit véritable. Car ces expériences seront si évidentes qu’il n’y aura personne qui n’en demeure d’accord. Mais premièrement nous parlerons des Principes (extérieurs ou artificiels) du Magistère, ou des Opérations (dont on se sert pour le faire), en commençant par la Sublimation, et continuant de suite dans l’ordre que nous jugerons être le plus nécessaire.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XL</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De la Sublimation en général, et pourquoi on l’a inventée.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">La raison pour laquelle on a imaginé et inventé la Sublimation, ç’a été parce que ni les Anciens ni nous n’avons rien, trouvé, et que ceux qui viendront après nous ne pourront jamais rien trouver qui puisse s’unir aux Corps que les Esprits, ou au moins que ce qui a tout ensemble la nature du Corps et de l’Esprits Or l’expérience nous fait voir que les Esprits, sans être purifiés par quelque préparation, étant projetés sur les Corps, ou Métaux imparfaits, où ne leur donnent pas de couleur parfaite, ou les corrompent entièrement, et les brûlent, et les noircissent. Et cela plus ou moins selon la diversité des Esprits. Car il y a des Esprits qui brûlent et qui noircissent, comme le Soufre, l’Arsenic et la Marcassite ; et ceux là corrompent et salissent entièrement les Corps. Et il y en a d’autres qui ne brûlent pas mais qui sont volatils, et qui s’enfuient par la chaleur, telles que sont toutes les sortes de Tuties et le Vif-Argent. Et ceux là ne donnent aux Corps que des Couleurs imparfaites. En voici les raisons. La première sorte d’Esprits brûlent et noircissent (les Corps sur lesquels on les projette), ou parce que l’on ne leur a pas ôté leur onctuosité adustive et brûlante qui s’enflamme facilement, et par conséquent qui noircit ; ou parce qu’on leur a laissé leur terrestréité, laquelle noircit tout de même. Et ce qui fait que la seconde sorte d’Esprits ne donne pas de Couleur qui soit parfaite, c’est la seule terrestréité (qui ne leur a pas été ôtée), et qui donne aux Corps une Couleur livide et noirâtre, lorsqu’on en fait projection sur eux. L’adustion fait aussi le même effet.</li><li style="text-align: justify;">Pour éviter ces inconvénients, les Chimistes ont imaginé un moyen d’ôter l’onctuosité (qui est ce qui fait l’adustion) aux Esprits qui en ont, et d’ôter à tous les Esprits en général les fèces terrestres qui causent cette couleur livide. Ce qu’ils n’ont pu faire par nulle autre opération que par la Sublimation seule. Car le feu, en élevant les Esprits, lorsqu’on les sublime, en élèvent toujours les parties les plus subtiles. Et par conséquent les parties les plus grossières demeurent dans le fond du vaisseau. Ce qui fait voir évidemment que la Sublimation purifie les Esprits, en séparant d’eux la terrestréité qui empêchait qu’ils ne fussent entrants ; c’est-à-dire qu’ils ne pussent pénétrer les Corps, et qui était la cause de la couleur imparfaite et impure que ces Esprits leur communiquaient. Or on voit manifestement que par la Sublimation les Esprits sont dépouillés de cette terrestréité ; parce qu’ayant été sublimés, ils sont plus resplendissants et plus diaphanes ; qu’ils entrent et pénètrent avec plus de facilité dans l’épaisseur des Corps, et qu’il ne leur impriment pas une couleur désagréable, comme ils faisaient avant que d’avoir été sublimés. Il est encore évident que la Sublimation ôte l’adustion aux Esprits parce que l’Arsenic, qui, avant que d’être sublimé, était mauvais et prenait feu tout aussitôt ; après l’avoir été, il ne s’enflamme plus : mais étant mis sur le feu, il s’évapore sans brûler. Ce qui se fait tout de même dans le Soufre, comme on le trouvera, si l’on veut l’éprouver. Les Chimistes ayant donc remarqué qu’il n’y avait que les Esprits tous seuls qui, en s’attachant aux Corps et en les pénétrant, peuvent les changer et les altérer ; et n’ayant rien trouvé qu’ils pussent substituer aux Esprits, et avec quoi ils pussent faire le même effet, il a fallu nécessairement les préparer et les purifier par la Sublimation, n’y ayant que cette Opération qui le puisse faire. Et partant ç’a été la cause pour laquelle on l’a inventée. Nous allons dire maintenant ce que c’est, et de quelle manière elle se fait, sans rien omettre.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XLI</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Ce que c’est que la Sublimation. comment se fait celle du Soufre et de l’arsenic, et des trois degrés du feu qu’il y faut observer.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">La Sublimation est l’élévation qui se fait par le feu d’une chose sèche, en sorte qu’elle s’attache au vaisseau. Il y a de diverses sortes, selon la différence des Esprits que l’on doit sublimer. Car l’une se fait avec une forte ignition, ou inflammation du (Vaisseau et de la Matière), l’autre avec un feu médiocre ; et l’autre enfin par un feu lent et doux. Le Soufre et l’Arsenic doivent être sublimés de cette dernière façon. Car comme ils ont de deux sortes de parties, les unes très subtiles, et les autres grossières, qui toutes sont jointes ensemble également et très fortement, si l’on venait à sublimer ces deux sortes d’Esprits par un feu violent, toute leur Substance monterait sans aucune séparation de leurs parties subtiles d’avec les grossières ; elle monterait même non seulement sans être purifiée, mais encore étant toute noire et brûlée. Pour pouvoir donc séparer la Substance terrestre et impure de ces Esprits d’avec la partie subtile, il faut nécessairement se servir de deux moyens. Le premier est d’avoir un régime de feu bien proportionné, et l’autre de purifier ces deux Esprits en les mêlant avec des fèces, parce que les fèces avec lesquelles on les mêle (ayant auparavant mis le tout en poudre) s’attachent aux parties les plus grossières et les retiennent avec elles, affaissées dans le fond de l’Aludel (c’est-à-dire du Vaisseau sublimatoire) et les empêchent de monter. C’est pourquoi l’Artiste se doit servir de trois différents degrés de feu pour la Sublimation de ces Esprits. Le premier doit être proportionné de telle sorte qu’il n’y ait que ce qui a été altéré, purifié, et rendu plus lucide, qui monte, et que l’on voit manifestement que ce qui s’élève est effectivement purifié et nettoyé, par les fèces terrestres qu’on y a mêlées. Le second degré de feu consiste à faire élever et sublimer par un feu plus fort tout ce qui est de pure Substance, qui, dans la première Sublimation, a demeuré engagé dans les fèces, de manière que l’Aludel et les fèces même rougissent, ce que l’Artiste remarquera visiblement. Le troisième degré est de faire un feu fort doux, sans mêler plus aucunes fèces à ce qui a été déjà sublimé et purifié par leur moyen et leur mélange dans les précédentes Sublimations ; de manière qu’il n’en monte presque rien, et que ce qui montera par ce degré de feu soit très subtil. Ce qui est une chose absolument inutile à l’Œuvre, parce que c’est cela même, qui dans l’Arsenic et dans le Soufre, est cause qu’ils s’enflamment et se brûlent. La raison donc pour laquelle on fait la Sublimation du Soufre et de l’Arsenic, c’est afin qu’en séparant leur terrestréité impure par un régime de feu qui soit propre et convenable, et font exhaler leurs parties les plus subtiles et vaporeuses (qui est ce qui les rend adustible, et qui cause la corruption), il ne nous en reste que cette partie qui consiste en une égalité (c’est-à-dire qui n’est ni trop subtile, ni trop grossière, et qui fait une simple fusion sur le feu sans aucune adustion, qui s’exhale et s’en aille en fumée, et sans qu’elle s’enflamme).</li><li style="text-align: justify;">Au reste, il est aisé de faire voir que ce qui est le plus subtil est ce qui rend adustible, ou qui cause l’adustion. Car le feu change facilement en sa nature tout ce qui lui est semblable. Or dans toutes les choses adustibles, c’est-à-dire qui brûlent facilement, tout ce qu’elles ont de subtil est plus semblable au feu et ce qui est encore plus subtil lui est encore plus semblable : Et par conséquent, ce qui sera très subtil le sera aussi beaucoup plus. L’expérience le démontre tout de même. Car le Soufre et l’Arsenic, qui n’ont point été sublimés, s’enflamment et prennent feu tout d’abord, et le Soufre encore plutôt que l’Arsenic ; mais quand on les a sublimés, ils ne s’enflamment plus directement, c’est-à-dire d’eux-mêmes ; mais ils se fondent et se liquéfient, puis ils s’évaporent, et s’exhalent sans s’enflammer. D’où il est évident que ce que nous avons avancé est véritable.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XLII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Des Fèces des Corps Métalliques, qu’il faut ajouter aux Esprits pour les sublimer, et quelles doivent être leur quantité et leur qualité.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Il faut prendre les fèces d’une Matière qui ait le plus de rapport avec les Esprits que l’on veut sublimer et avec laquelle ils se puissent mêler mieux et plus intimement ; parce qu’une Matière, à laquelle les Esprits s’uniront plus exactement, retiendra beaucoup mieux leurs fèces et leurs terrestréités quand on les sublimera, qu’une autre qui n’aurait aucune affinité avec eux. Et la raison en est assez évidente d’elle-même. Il est d’ailleurs aisé de faire voir qu’il faut mêler des fèces dans la Sublimation des Esprits ; parce que si on sublimait le Soufre et l’Arsenic avec les fèces de quelque chose de fixe, leur Substance se sublimerait nécessairement toute entière sans être purifiée et sans aucune séparation du pur d’avec l’impur, comme le savent ceux qui en ont fait l’expérience. Or qu’il faille que les fèces aient du rapport avec ces deux Esprits, et qu’ils se mêlent ensemble exactement et en toute leur Substance, la raison en est parce que si ce mélange ne se faisait pas de la sorte, il vaudrait autant n’y rien ajouter : à cause que la Substance des Esprits monterait et se sublimerait toute entière, sans qu’il se fît nulle séparation du pur d’avec l’impur, et sans être nullement purifiée. Car puisque lorsqu’on sublime ces Esprits sans les mêler avec les fèces, leur Substance monte et se sublime toute, il faudrait aussi qu’il arrivât la même chose en les sublimant avec des fèces avec lesquelles ils ne seraient pas mêlés parfaitement. J’en parle comme savant, et comme l’ayant vu par expérience. Car ayant fait ma Sublimation sans y ajouter des fèces, ou en y en mettant, sans que les Esprits s’unissent à elles jusque dans le profond, j’ai perdu ma peine, n’ayant point trouvé que les Esprits eussent été purifiés après avoir été sublimés de la sorte. Mais les ayant sublimé ensuite avec la Chaux de quelque Corps Métallique, mon Opération a bien réussi, et j’ai trouvé que ces Esprits avaient été facilement et parfaitement purifiés par ce moyen. Les fèces doivent donc être prises de la Chaux des Métaux, parce qu’avec ces Chaux, la Sublimation se fait facilement, et elle est fort difficile à faire avec quelque autre chose que ce soit. Il n’y a donc rien dont on se puisse servir au lieu de ces fèces ou de ces Chaux. Ce n’est pas que la Sublimation ne se puisse absolument faire sans la Chaux des Corps, mais je puis assurer que sans cela elle est ‘fort difficile, et d’un travail à désespérer ceux qui le feront, à cause de sa longueur. Il est vrai que la Sublimation qui se fait sans fèces et sans aucune Chaux des Corps a cet avantage qu’elle est plus abondante, au lieu qu’elle est beaucoup moindre encore avec les Chaux. Mais aussi il n’y a pas tant de peine, et il ne faut pas tant de temps à la faire.</li><li style="text-align: justify;">Après la Chaux des Corps, il n’y a rien dont on se puisse plus utilement servir dans la Sublimation, que des Sels préparés, et de tout ce qui est de même nature qu’eux. Car avec les Sels, la Sublimation est fort abondante, et on sépare fort facilement ce qui a été sublimé d’avec les fèces et d’avec les Sels, parce que ceux-ci se dissolvent, ce que ne fait nulle autre chose dont on se sert pour intermède.</li><li style="text-align: justify;">Pour ce qui est de la proportion des fèces, on les doit mettre en égale quantité, c’est-à-dire poids pour poids, avec ce qui doit être sublimé. Mais il suffira à un Artiste, qui saura tant soit peu son métier, de ne mettre que la moitié de fèces à proportion de ce qu’il sublimera. Et il fera un mal habile Homme s’il s’y trompe. Mais un Artiste expert ne mettra qu’une fort petite portion de fèces, à l’égard de ce qu’il doit sublimer : parce que moins il y en aura, et plus abondante sera la Sublimation, pourvu toutefois qu’on diminue le feu à proportion de la diminution des fèces. Car il faut donner le feu dans la Sublimation, à proportion des fèces. Ainsi il faut faire le feu doux, quand il y a peu de fèces, et l’augmenter s’il y en a plus, et le faire fort quand il y en a beaucoup.</li><li style="text-align: justify;">Mais parce que l’on ne saurait mesurer le feu, et qu’un Homme, qui n’est pas Artiste, s’y peut facilement tromper, tant à cause de la diverse proportion des fèces (que l’on doit observer) qu’à cause de la différence des Fourneaux, et du bois dont on se sert, et même de la diversité des Vaisseaux, et de la manière de les ajuster dans le Fourneau : qui sont des choses à quoi l’Artiste doit soigneusement prendre garde. Voici une règle générale que l’on doit suivre pour tout cela. Il faut d’abord faire un feu fort doux, pour tirer tout ce qu’il y a de phlegme dans ce que l’on veut sublimer. Après quoi, si par ce premier degré de feu l’on voit qu’il ait monté quelque autre chose que le phlegme, il ne faudra pas augmenter le feu tout à coup, mais peu à peu, afin de pouvoir tirer, par le même degré du feu fort doux, la partie la plus subtile de la Matière que l’on sublime, et qu’il faut ou mettre à part, ou jeter, parce que c’est ce qui fait l’adustion. Et il faudra augmenter le feu quand il aura monté quelque peu de cette partie subtile, ou du moins une quantité qui ne soit pas considérable. Pour le connaître, on n’aura qu’à passer une languette de drap ou un tuyau enveloppé de soie ou de laine, dans le trou qui est au haut de l’Aludel. Car s’il ne s’attache que peu de chose à la languette, ou que ce qui s’y attachera soit bien pur, ce sera une marque que le feu est trop doux, et qu’il faut l’augmenter. Que si au contraire il s’en attache beaucoup, ou si ce qui s’y attachera est impur, c’est un signe que le feu est trop fort, et qu’il le faut diminuer. Mais s’il s’en attache beaucoup, et de bien pur, on aura trouvé le véritable degré du feu, selon la proportion des fèces. Or on connaîtra, en retirant la languette de l’Aludel si ce qui sublime est pur ou impur: Comme de la quantité et de la pureté ou de l’impureté de ce qui s’y attachera, on pourra facilement imaginer y trouver quel doit être le véritable régime du feu dans toute la Sublimation sans s’y pouvoir tromper.</li><li style="text-align: justify;">A l’égard de la nature des fèces, dont on se doit servir pour la Sublimation, les meilleures sont les Ecailles ou Paillettes de Fer, ou bien de Cuivre brûlé, qu’on appelle communément (Æs Ustum) parce qu’ayant moins d’humidité, elles boivent plus aisément le Soufre et l’Arsenic, et s’y attachent plus fortement comme le savent ceux qui en ont fait l’expérience.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XLIII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Des fautes que l’on peut faire, et qu’il faut éviter, à l’égard de la quantité des fèces et de la disposition du Fourneau en sublimant le Soufre et l’arsenic. De la manière de faire les Fourneaux, et de quel bois on se doit servir.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Afin donc que l’Artiste évite toutes les fautes qu’il pourrait faire par ignorance en sublimant ces deux Esprits, je l’avertis premièrement que s’il y mêle beaucoup de fèces, rien de l’Esprit ne se sublimera, à moins qu’il n’augmente le feu à proportion, comme je l’ai déjà dit en enseignant la manière de bien proportionner le feu. Que s’il se met fort peu de fèces ou que ces fèces ne soient de la chaux des Métaux, et s’il manque à trouver la proportion du feu, les Esprits, qu’on veut sublimer, monteront tous tels qu’ils sont, sans être nullement purifiés. J’ai tout de même enseigné le moyen de trouver cette proportion. On peut encore manquer par le Fourneau. Car un grand Fourneau fait un grand feu, et s’il est petit, il en fait un petit, pourvu que le bois qu’on y met, et que les Registres (ou les trous) qu’on fait aux Fourneaux pour donner de l’air, soient faits à proportion. Si l’on mettait donc beaucoup de Matière à sublimer sur un petit Fourneau, il ne donnerait pas assez de chaleur pour la pouvoir élever. Et si l’on en mettait peu dans un grand Fourneau, le trop grand feu dissiperait toute la Matière, et la réduirait en fumée. De même, quand le Fourneau est fort épais, il fait un feu resserré fort, et s’il est mince, le feu en est rare et faible ; et en cela on se peut aussi tromper. Si les Registres du Fourneau sont grands, il fera un feu clair et grand, et le feu sera faible s’ils sont petits. De même, quand le Vaisseau est posé, s’il y a une grande distance entre lui et les côtés du Fourneau, il fera un grand feu, qui sera moindre s’il y a moins d’espace entre eux. Et en tout cela on fait souvent de grandes fautes.</li><li style="text-align: justify;">Pour les éviter, l’Artiste doit faire son Fourneau conforme au degré du feu qu’il veut donner. Ainsi, s’il veut faire un feu fort et violent, il doit faire son Fourneau épais avec de grands Registres, et si large qu’il ait un grand espace entre son Vaisseau sublimatoire et les côtés du Fourneau. Que s’il veut que son feu soit médiocre ou faible, il doit donner à toutes ces choses une étendue plus médiocre et plus petite.</li><li style="text-align: justify;">Je vais t’enseigner le moyen de trouver toutes ces proportions, et celle qui sera la plus propre pour quelque Opération que tu veuilles faire, et je te dirai comment tu en dois faire l’expérience pour en être assuré.</li><li style="text-align: justify;">Si tu veux donc faire une grande Sublimation, tu dois avoir un Aludel si grand, que toute la Matière que tu mettras dans le fond de ton Vaisseau ne tienne qu’un empan de hauteur. Tu mettras ensuite cet Aludel dans un Fourneau si large que, le Vaisseau étant posé au milieu, il y ait tout au moins deux pouces de distance entre lui et les côtés du Fourneau, auquel il faudra faire des trous, ou Registres, qui soient espacés également, afin que la chaleur se communique également partout. Après tu mettras une barre de fer épaisse d’un pouce au milieu du Fourneau, qui soit fortement appuyée sur les deux côtés et élevée au-dessus du fond du Fourneau d’un bon empan, sur laquelle tu poseras ton Aludel, que tu joindras d’espace en espace au Fourneau, afin qu’il soit plus ferme. Alors fais du feu, et prends garde si la fumée sort bien, et si la flamme va librement par tout le Fourneau, et si elle est tout autour de l’Aludel. Car si cela est, ce sera une marque que la proportion est bien observée ; sinon la proportion n’est pas bonne, et il faudra élargir les Registres. Après quoi, si l’opération se fait mieux, cela sera bien de la sorte ; sinon la faute proviendra de ce qu’il n’y aura pas assez d’intervalle entre le Fourneau et l’Aludel. Ainsi il faudra ratisser les côtés du Fourneau, pour donner plus d’ouverture et de jour ; puis essayer comment cela fera continuant à ratisser les côtés du Fourneau et à agrandir les Registres jusqu’à ce qu’il ne reste plus de fumée au dedans, que la flamme paraisse claire autour de l’Aludel, et que la fumée sorte librement par les Registres. Cette instruction suffit, quelque quantité de Matière que l’on veuille sublimer, pour imaginer et pour trouver la juste proportion du Fourneau, celle de la grandeur des Registres qu’il y faut faire, et celle encore de la distance qu’il doit y avoir entre l’Aludel et le Fourneau.</li><li style="text-align: justify;">Pour ce qui est de l’épaisseur du Fourneau, elle dépend du feu que vous y voulez faire. Car si votre feu doit être grand, il faut que le Fourneau ait plus d’épaisseur ; et cette épaisseur doit être toujours d’un bon empan. Que si le feu est médiocre, le Fourneau sera assez épais de la largeur de la main. Et si le feu est petit, il suffira que le Fourneau ait deux pouces d’épaisseur. Cette même proportion se doit encore prendre du bois dont l’Artiste se sert. Car le bois solide et serré fait un feu fort, et qui dure beaucoup. Celui qui est spongieux et léger fait un feu faible et qui ne dure guère. Le bois sec fait un grand feu, mais de peu de durée. Le bois vert, au contraire, fait le feu faible, et qui dure longtemps.</li><li style="text-align: justify;">C’est donc par l’espace qui est entre l’Aludel et les côtés du Fourneau, par la grandeur et la petitesse des Registres, par l’épaisseur ou la délicatesse des murs du Fourneau, et par la diversité du bois, que l’on connaîtra véritablement les divers régimes et les différents degrés du feu. Comme ce sera de l’ouverture, grande ou petite, tant des Registres que des Portes, par où l’on met le bois dans le Fourneau, et de la quantité et différence du bois dont on se sert, que l’on connaîtra quelle doit être précisément la durée du feu, et combien chaque sorte de feu durera également, dans un même degré. Ce qui est très nécessaire et d’une grande utilité à l’Artiste ; parce que cette connaissance lui épargnera plus de peine qu’on ne saurait croire. C’est pourquoi on doit mettre en pratique, et faire expérience de tout ce que nous venons de dire ; n’y ayant que la pratique et l’exercice qui puisse rendre un Homme habile et expert en toutes ces choses.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XLIV</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De quelle matière et de quelle figure l’Aludel doit être.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Pour avoir un bon Aludel, ou Vaisseau sublimatoire, il faut qu’il soit fait de verre et fort épais. Car il ne serait pas bon de toute autre matière, n’y ayant que le verre qui soit capable de retenir les Esprits, les empêcher de s’exhaler et d’être consumés par le feu ; à cause que le verre n’a point de pores ; au lieu que les autres matières étant poreuses, les Esprits sortent et s’en vont peu à peu au travers de leurs pores. Les Métaux même ne valent rien à faire ces sortes de Vaisseaux ; parce que les Esprits ayant une grande affinité avec eux, ils les pénètrent, s’y attachent, et passent par conséquent aisément tout au travers, comme on le doit inférer de ce que nous avons dit ci-devant, et comme l’expérience le fait voir. D’où il s’ensuit qu’il n’y a point d’autre matière que le verre seul, dont nous puissions utilement nous servir à faire les Vaisseaux sublimatoires.</li><li style="text-align: justify;">Il faut donc faire une Cucurbite de verre qui soit ronde, dont le fond ne soit pas fort arrondi, mais presque plat, au milieu de laquelle R faut faire en dehors un cercle ou ceinture de verre, qui l’environne tout autour ; et sur ce cercle il faut élever une paroi ronde, qui avance autant en dedans que le couvercle de la Cucurbite a d’épaisseur ; afin que dans cet espace le couvercle puisse entrer à l’aise et sans peine, et il faut que ce couvercle ait autant de hauteur ou environ, qu’en a la paroi de la Cucurbite au-dessus du cercle. De plus, il faut faire deux couvercles à proportion de la concavité de ces deux parois, lesquels soient égaux, de la grandeur d’un empan, qui soient faits en pointe ou en pyramide ; au sommet de chacun desquels il y ait deux trous égaux, et assez grands pour y pouvoir faire entrer une grosse plume de poule, comme il se verra plus clairement par ce que je dirai ci-après. Or la raison en général pour laquelle on doit faire l’Aludel de la manière que je viens de dire, c’est afin que l’Artiste en puisse tourner et remuer le couvercle, comme il lui plaira ; et que ces deux pièces joignent si exactement l’une à l’autre, que s’il est besoin qu’elles demeurent sans être lutées, les Esprits pour cela ne puissent point en sortir ; que si quelqu’un peut imaginer quelque chose de mieux et de plus propre (pour faire cette Opération), ce que j’enseigne ici ne doit pas l’empêcher de s’en servir.</li><li style="text-align: justify;">Il y a encore une autre raison particulière qui oblige à faire l’Aludel comme je l’ai dit ; qui est, afin que la partie supérieure de la Cucurbite (c’est-à-dire tout ce qui est au-dessus de la ceinture de verre) entre entièrement dans son couvercle, et qu’ainsi la Cucurbite y entre jusqu’à moitié. Car la fumée ayant cela de propre qu’elle monte toujours et qu’elle ne descend jamais ; je crois avoir trouvé par là le meilleur moyen qu’on puisse imaginer pour empêcher que les Esprits ne s’échappent et ne se dissipent point ; ce que par l’expérience l’on trouvera être vrai.</li><li style="text-align: justify;">Au reste, il y a une Maxime générale qu’il faut observer en toutes les Sublimations, qui est que l’on doit nettoyer et vider fort souvent le haut du couvercle de l’Aludel, en ôtant ce qui aura monté, de crainte que s’il s’y assemblait trop de Matière, elle ne retombât dans le fond du Vaisseau ; et qu’ainsi, comme il faudrait recommencer souvent, la Sublimation ne fût trop longtemps à se faire. Il faut encore avoir soin d’ôter et de mettre à part la Poudre qui aura monté, et qui se trouvera proche du trou qui est au haut du couvercle, et ne la pas mêler avec ce qui sera fondu et entassé par grumeaux, et avec ce qui se trouvera clair et transparent ; soit qu’il soit demeuré au fond, soit qu’il soit monté, et qu’il se soit attaché aux côtés du Vaisseau: parce que toutes ces Matières ont moins d’adustion que ce qui aura monté proche du trou du couvercle, comme je l’ai fait voir ci devant par raison et par expérience.</li><li style="text-align: justify;">Au reste, on connaîtra que la Sublimation sera bonne et bien faite si la Matière sublimée est claire et luisante, et si elle ne se brûle et ne s’enflamme point. C’est ainsi que se doit faire la Sublimation du Soufre et de l’Arsenic pour être parfaite. Que si l’on ne trouve pas la Matière telle que nous venons de le dire, il faudra la resublimer par elle-même (c’est-à-dire sans y rien mêler), en observant toutes les circonstances que nous avons marquées, jusqu’à ce qu’elle soit de la manière que nous avons dit.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XLV</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De la Sublimation du Mercure.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Nous avons maintenant à parler de la Sublimation de l’Argent-vif, et à dire pourquoi on la doit faire. Cette Sublimation ne consiste qu’à purger parfaitement le Vif-argent de sa terrestréité, et à lui ôter son aquosité ou humidité superflue. Car n’ayant point d’adustion (c’est-à-dire ne se pouvant brûler),. nous ne devons point nous mettre en peine de la lui ôter.</li><li style="text-align: justify;">Le meilleur moyen qu’il y ait de séparer la terrestréité superflue de l’Argent-vif, c’est de le mêler avec des fèces, ou avec des choses avec lesquelles il n’ait nulle affinité. Pour cet effet on se servira, par exemple, de toutes les sortes de Talc, ou bien de Coquilles d’œuf calcinées, ou de verre pilé fort menu, et de toutes les sortes de Sels, après les avoir préparés (ou décrépites). Car tout cela le nettoie et le purge fort bien. Au lieu que tout ce qui a affinité avec lui, à la réserve des Corps parfaits, non seulement ne les nettoie point, mais le corrompt et le noircit ; parce que ce sont des choses qui toutes ont un Soufre combustible, lequel, dans la Sublimation, venant s’élever avec l’Argent-vif, le gâte et le corrompt. Ce qui se voit manifestement par l’expérience. Car si l’on sublime le Mercure avec de l’Etain ou du Plomb, on trouvera que cette Sublimation l’aura rendu tout noir. Il vaut donc mieux la sublimer avec qui n’a nulle ressemblance naturelle avec lui, qu’avec les choses qui lui sont semblables. D est vrai néanmoins que si ces choses-là n’avaient point de mauvais Soufre, la Sublimation de l’Argent-vif se ferait mieux avec elles qu’avec toutes les autres : parce que, comme il s’unirait mieux avec elles, elles le nettoieraient aussi beaucoup mieux. Ainsi le Talc est le meilleur intermède, ou moyen qu’on puisse employer pour sublimer le Mercure, parce que ces deux Matières n’ont nulle affinité, et que d’ailleurs le Talc n’a point de Soufre.</li><li style="text-align: justify;">Pour ôter de l’Argent-vif l’humidité superflue, lorsqu’on le mêle aux chaux, avec lesquelles on le doit sublimer, il faut le broyer et le mêler avec elles en arrosant l’Amalgame avec du vinaigre, ou avec quelque autre liqueur semblable, jusqu’à ce qu’il ne paraisse point de Mercure. Et ensuite on fera évaporer, sur un feu doux, la liqueur dont on l’aura arrosé. Car par ce moyen l’aquosité du Mercure s’évaporera aussi. Mais il faut prendre garde que la chaleur soit si douce qu’elle ne fasse pas monter toute la Substance du Mercure. En l’arrosant donc, le broyant et le faisant évaporer doucement par plusieurs fois, on lui ôtera la plus grande partie de son humidité, et ce qui en restera s’en ira en le sublimant une seconde fois. Or lorsqu’on le verra plus blanc que la neige, et qu’il demeurera attaché au côté du Vaisseau sublimatoire, comme s’il était mort (n’ayant plus nul mouvement) ou il faudra lors recommencer à le sublimer par lui-même, sans aucunes fèces, à cause que ce qu’il a de fixe s’attache aux fèces, et il y tiendrait si fortement qu’il n’y aurait plus moyen de l’en pouvoir séparer, ou bien il faudra par après en fixer une partie, comme je l’enseignerai ensuite dans une Chapitre que je ferai exprès pour cela ; et resublimer sur cette partie fixe ce qui restera, afin de le fixer tout de même, et le mettre à part. Et pour savoir s’il sera fixe, on en fera l’essai en le mettant sur le feu. Car s’il fait une bonne fusion, on doit être assuré que la partie qui n’est pas fixe a été suffisamment sublimée. Que si cette partie n’est pas bien fondante, vous lui ajouterez quelque peu d’Argent-vif qui ait été sublimé, mais qui ne soit pourtant pas fixe, et vous le resublimerez jusqu’à ce qu’il devienne fusible. Et quand vous le verrez fort blanc, luisant et transparent, c’est une marque qu’il est parfaitement sublimé et purifié. Et s’il n’a pas toutes ces qualités, ce sera un signe que la Sublimation n’est pas parfaite.</li><li style="text-align: justify;">N’épargnez donc point votre peine à le purifier par la Sublimation. Car telle que sera la purification que vous lui aurez donnée, telle sera aussi la perfection qui s’en suivra, dans la projection que vous en ferez sur les Corps imparfaits et sur l’Argent-vif cru, c’est-à-dire qui n’aura point été préparé. C’est pourquoi il y en eu qui, par la projection qu’ils en ont faite sur les Corps imparfaits, l’ont changé ou en Fer, ou en Plomb, ou en Cuivre, ou en Etain. Ce qui n’est provenu que de ce qu’il n’a pas été bien purifié, c’est-à-dire qu’on ne lui a pas ôté sa terrestréité et son aquosité superflue, ou qu’on n’en a pas séparé le Soufre ou l’Arsenic qui étaient mêlés avec lui. Que si on le purifie parfaitement par la Sublimation, et si on lui donne la perfection qu’il peut avoir, ce sera une Teinture pour le blanc fixe et véritable, qui n’aura pas sa pareille.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XLVI</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De la Sublimation de la Marcassite.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Après avoir suffisamment parlé de la Sublimation de l’Argent-vif, et pourquoi on la fait, voyons maintenant comment on doit sublimer la Marcassite. On la sublime en deux manières: l’une sans faire rougir l’Aludel, et l’autre en le faisant rougir. Ce qui se fait ainsi, à cause qu’elle est composée de deux différentes Substances qui sont un Soufre pur, mais qui n’est pas fixé, et un Argent-vif mortifié. La première de ces Substances peut servir de Soufre, et l’autre peut tenir lieu d’Argent-vif mortifié et médiocrement préparé. Nous pouvons donc prendre cette dernière Substance de la Marcassite, et nous en servir au lieu d’Argent-vif, et ainsi nous n’aurons que faire de l’Argent-vif, ni de prendre la peine de le mortifier. Or pour sublimer la Marcassite, il la faut broyer et la mettre dans l’Aludel, et faire sublimer tout son Soufre par une chaleur qui soit si bien conduite que le Vaisseau ne rougisse point ; ayant soin d’ôter fort souvent le Soufre qui se sublimera, pour la raison que nous en avons dite ; augmentant ensuite le feu peu à peu, jusqu’à ce que l’Aludel et la Marcassite même deviennent rouges. Et la première Sublimation de la Marcassite se doit faire dans le Vaisseau sublimatoire, jusqu’à ce que le Soufre en soit séparé ; puis continuer tout de suite l’opération dans le même Vaisseau, jusqu’à ce que toutes les deux parties sulfureuses de la Marcassite soient sorties. Ce que tu reconnaîtras évidemment par les expériences suivantes.</li><li style="text-align: justify;">Quant tout le Soufre sera sublimé, tu verras que ce qui ce sublimera par après, sera d’une couleur très blanche, mêlée d’un bleu céleste, fort clair et fort agréable. Tu le connaîtras encore de la manière que je vais te dire. Tout ce qui sera de nature sulfureuse brûlera, prenant feu et jetant une flamme semblable à celle que fait le Soufre. Au lieu que ce qui est sublimé à la seconde fois, et après que tout le Soufre sera monté, ne s’enflamme point et n’a nulle des autres propriétés du Soufre, c’est-à-dire qu’il n’en a ni la couleur, ni l’odeur ; mais il ressemblera à de l’Argent-vif mortifié par plusieurs Sublimations.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XLVII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>Du Vaisseau propre à bien sublimer la Marcassite.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">On ne peut point avoir de cette Matière qu’en sublimant la Marcassite d’une manière toute particulière. Pour cet effet, il faut avoir un Vaisseau de terre bien fort et bien cuit, qui soit long de la moitié de la hauteur d’un homme, c’est-à-dire environ de trois pieds, et large à y pouvoir mettre la main. Ce Vaisseau sera de deux pièces, afin que le fond, qui doit être fait de la forme d’un plat fort creux, puisse se démonter et se rejoindre au corps du Vaisseau ; et il faut qu’il soit plombé bien épais, depuis la bouche jusqu’à une palme près du fond. Après quoi on lui appliquera un chapiteau, ou chappe, qui doit avoir un bec fort large. Voilà quel doit être le Vaisseau pour faire cette Sublimation. Ayant bien joint ensemble avec de bon lut les deux pièces de ce Vaisseau, mis la Marcassite dans le fond et ajusté le Chapiteau, on le posera dans un Fourneau, qui soit propre à donner une forte ignition à la Matière, c’est-à-dire qui la fasse bien rougir, comme est celle qu’on donne à l’Argent et au Cuivre pour les fondre, en cas que l’on ait besoin d’un tel degré de feu. On fermera l’ouverture du Fourneau avec une plaque ou un rond qui ait une ouverture au milieu, par où l’on fera passer le Vaisseau, et on lutera cette plaque tout autour du Fourneau et du Vaisseau, de peur que si le feu venait à passer entre deux, il ne nuisit à l’opération, et qu’il n’empêchât la Matière qui se sublimera, de s’attacher aux côtés du Vaisseau. Il faudra faire à cette plaque quatre petits Registres, que l’on pourra laisser ouverts et fermer quand il sera besoin, ou pour donner plus d’air, ou même pour jeter par là du charbon dans le Fourneau. On fera encore quatre autres Registres semblables dans les côtés du Fourneau, qu’on placera de telle manière que chacun de ceux-ci se trouve entre deux de ceux qui seront à la plaque. Et ces Registres serviront tout de même à jeter du charbon dans le Fourneau. On fera encore six ou huit petits trous, larges à pouvoir y mettre le petit doigt, qui demeureront toujours ouverts, afin que la fumée du Fourneau puisse librement sortir par là. Il faut que ces trous soient faits entre la plaque et les côtés du Fourneau.</li><li style="text-align: justify;">Au reste, un Fourneau, pour être propre à donner une bonne ignition, doit avoir les côtés hauts de deux coudées, et il faut qu’au milieu il y ait une plaque de fer percée de plusieurs petits trous, qui soit fortement lutée avec les côtés du Fourneau. A l’égard des trous, on doit les faire étroits par haut, allant toujours en élargissant par bas, et ils doivent ressembler à une pyramide ronde. On les fait de cette manière afin que la cendre, les charbons et les autres choses qui tomberont dedans en sortent plus aisément, et que par ce moyen ces trous, demeurant toujours ouverts, l’air entre plus librement par là dans le Fourneau. Car plus un Fourneau reçoit d’air par les trous d’en bas, plus il est propre à donner un grand feu, et à faire une forte ignition, c’est-à-dire à enflammer et à rougir la Matière, comme l’expérience te le fera connaître si tu mets la main à l’œuvre.</li><li style="text-align: justify;">La raison pour laquelle le Vaisseau, dont on se sert pour sublimer la Marcassite, doit être fort long, c’est afin que la plus grande partie, étant hors du Fourneau, et par conséquent fort éloignée de la chaleur, elle ne s’échauffe point, et que les vapeurs qui monteront de la Matière qui sublime, rencontrant les côtés du Fourneau frais, elles s’y attachent, et qu’elles ne trouvent point d’issue, ni rien qui les consume, ni qui les détruise, comme elles feraient si le Fourneau était largement échauffé partout. Je le sais par expérience, car ayant voulu faire cette Sublimation dans de petits Aludels, je trouvai que rien ne s’était sublimé, par ce que l’Aludel étant fort court, il avait été autant échauffé en haut qu’en bas. Ce qui avait été cause que tout ce qui sublimait s’exhalait continuellement en fumée et sans que rien s’attachât aux côtés du Fourneau, tout s’en allait peu à peu par les pores que la chaleur avait ouverts. C’est donc une règle générale pour toutes les Sublimations, que le Vaisseau doit être long, afin qu’il y en ait une bonne partie qui ne ressente point la chaleur, et qui soit toujours froide.</li><li style="text-align: justify;">J’ai dit qu’il fallait plomber ou vernir la plus grande partie de l’Aludel (pour faire : bien la Sublimation de la Marcassite). C’est afin qu’à l’endroit où on le plombera, il n’y ait point de pores ; parce que autrement les vapeurs qui monteraient pendant la Sublimation s’échapperaient par là. C’est pourquoi on plombe tout l’endroit du Vaisseau où elles montent, afin de les empêcher de sortir. Mais on ne plombe point le fond, parce que comme le Vernis, qu’on fait au Vaisseau de terre avec du Plomb, est une vitrification, et que le fond de l’Aludel, étant continuellement dans le feu, il rougit, ce Vernis ou cette vitrification se fondrait ; et par conséquent la Matière se fondrait, et se vitrifierait aussi ; le verre ayant cela de particulier, que (lorsqu’il est en fusion) il n’y a rien qu’il ne détruise, et qu’il ne change en sa nature.</li><li style="text-align: justify;">L’Artiste ayant considéré toutes ces choses, et en sachant les causes et les raisons, comme nous venons de les dire, il allumera le feu sous son Aludel, qu’il continuera d’entretenir toujours jusqu’à ce qu’il soit assuré par les épreuves qu’il en fera, que tout ce qui pouvait se sublimer de sa Matière soit monté. Cette épreuve se fait par le moyen d’une petite verge de terre, qui soit bien cuite, et qui ait reçu un trou au milieu qui la perce jusqu’à moitié de sa longueur, qu’on fera entrer dans l’Aludel par le trou qui est en haut, et qu’on approchera à un pouce près de la Matière qui se sublime. Et après que l’on aura tenu là quelque temps cette verge, on la retirera. Et si l’on voit qu’il soit entré quelque chose de la Matière dans le trou de cette verge, ce sera une marque assurée que la Sublimation ne sera pas achevée. Que s’il n’y a rien, tout sera entièrement sublimé. Cette épreuve servira pour toutes les autres Sublimations.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XLVIII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De la Sublimation de la Magnésie et de la Tutie, et des Corps imparfaits.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">La Sublimation de la Magnésie et de la Tutie se fait pour la même raison et de la même manière que nous venons de dire que se sublime la Marcassite. Car toutes ces Matières ne peuvent être sublimées sans une forte ignition (c’est-à-dire sans que la Matière et l’Aludel ne rougissent et ne demeurent longtemps en cet état). C’est pourquoi ces Matières se subliment toutes pour la même raison, ont les mêmes causes, les mêmes expériences, et conviennent toutes généralement en cela, que toutes les Matières qui se subliment avec ignition, ou inflammation, se subliment sans aucune addition de fèces ; parce qu’elles en ont assez en elles-mêmes, et plus qu’il n’est nécessaire ; ce qui est cause qu’elles sont si difficiles à sublimer.</li><li style="text-align: justify;">Tous les Corps imparfaits se subliment de la même manière. Et il n’y a point d’autre différence, si ce n’est que le feu doit être bien plus fort pour faire leur Sublimation, que pour celle de la Magnésie, de la Marcassite et de la Tutie. Il n’y a point de différence non plus entre les Sublimations particulières de chaque Corps, si ce n’est qu’il y en a quelques uns qui ne sauraient se sublimer si on ne leur ajoute quelque Matière qui leur aide, et qui les élève, au lieu que les autres n’en ont point besoin.</li><li style="text-align: justify;">Or il y a deux choses à observer dans la Sublimation des Corps, qui la rendent plus aisée, comme l’expérience l’a fait voir. La première est qu’il ne faut pas mettre beaucoup de Matière tout à la fois dans le fond de l’Aludel, parce que s’il y en avait quantité, la Sublimation ne s’en ferait pas bien. L’autre est que le fond de l’Aludel, soit tout plat et nullement creux, afin que le Corps, dont on ne fera qu’une couche fort mince, et toute unie dans le fond du Vaisseau, puisse être élevée partout également. Vénus et Mars sont les deux Corps qui ont besoin d’addition pour les élever, à cause qu’ils sont fort longs à fondre. On ajoute pour cet effet de la Tutie à Vénus, et de l’Arsenic à Mars ; et avec ces deux Matières, ces Métaux se subliment facilement, parce qu’ils ont grande conformité avec eux. Avec cette précaution, on les sublimera de la même manière que la Tutie et les autres Matières, et on observera la même méthode et la même épreuve que dans la Marcassite.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE XLIX</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De la Descension et du Moyen de purifier les Corps avec les Pastilles.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Arès la Sublimation, nous avons à parler de la Descension, de laquelle nous dirons les usages et la pratique toute entière. On l’a inventée pour trois usages. Le premier, afin que la Matière qui a été enfermée dans le Vaisseau, qu’on appelle le Descensoire chimique, étant en fusion, descende et sorte par le trou qui est au fond de ce Vaisseau, et que nous connaissions par là, que cette Matière s’est fondue d’elle-même.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Le second usage de la Descension est qu’elle garantit de la Combustion les Corps qui sont faibles (c’est-à-dire qui s’évaporent facilement étant en fusion), quand ils ont repris corps après avoir été calcinés. Car quand on veut faire reprendre corps aux Métaux qui ont été réduits en chaux, comme c’est une chose qui ne se peut pas faire tout à la fois, mais successivement, et une partie après l’autre : si la partie, qui est redevenue en sa première nature de Métal, ne se séparait pas d’abord du reste, qui est en chaux ; et si elle devait demeurer en fusion jusqu’à ce que toute la chaux soit fondue, et eût repris corps ; il est certain qu’une bonne partie de ce qui s’est premièrement fondu s’exhalerait. Il a donc fallu trouver une invention pour séparer d’abord ce qui se fond, afin de l’ôter de dessus le feu, qui le fait exhaler : Et cela se fait par le moyen du Vaisseau Descensoire.</li><li style="text-align: justify;">Le dernier usage de la Descension, c’est qu’elle dépure les Corps, en les séparant des choses qui leur sont étrangères. Car tout ce qui est de pur, se fond et descend, et par ainsi, tout ce qui n’est pas de sa même nature demeure dans le Vaisseau. Voilà les usages de la Descension.</li><li style="text-align: justify;">Disons maintenant comment elle se fait, et comment doit être fait le Vaisseau dont on se sert pour la faire. Il faut que ce Vaisseau soit fait en pointe, et que ses côtés, qui doivent être fort unis, aillent toujours en étraississant également par bas, se terminant en pointe dans le fond, comme un entonnoir, afin que tout ce qui se fondra descende facilement dans le fond, sans que rien ne l’arrête. Le couvercle de ce Vaisseau (s’il en doit avoir un) sera fait comme un plat tout uni, et de telle manière qu’il joigne fort exactement au Vaisseau ; et tous deux doivent être faits de bonne terre, et bien ferme, qui ne se fêle ni ne se crevasse pas aisément au feu, quelque fort qu’il puisse être. On mettra dans ce Vaisseau la Matière qu’on a dessein de faire descendre, étant en fusion, sur des verges rondes qui soient faites de terre bien cuite, et qu’on appliquera dans le Vaisseau de telle manière quelles soient plus proches du couvercle que du fond. Après quoi on y mettra le couvercle, qu’on joindra exactement au Vaisseau, et ensuite on allumera des charbons sur ce couvercle, que l’on entretiendra continuellement avec le soufflet, jusqu’à ce que toute la Matière étant fondue, elle descende dans le Vase qui est au-dessous. Que si la Matière est difficile à fondre, au lieu de la mettre sur ces verges de terre, on la posera sur une plaque, ou toute unie, ou tant soit peu creuse, de laquelle elle puisse couler facilement lorsqu’elle sera fondue, en inclinant le haut du Vaisseau Descensoire pour la faire tomber. Car de cette manière la Matière, se tenant mieux et plus longtemps sur la plaque que sur des verges de terre, elle en recevra aussi mieux l’impression du feu ; et par conséquent elle se fondra beaucoup mieux. Outre qu’en penchant de fois à autres le Vaisseau Descensoire, on pourra connaître plus aisément quand la Matière sera fondue.</li><li style="text-align: justify;">Voilà quelle est la manière de purger les Corps par la Descension. Mais on les purge encore mieux de leurs terrestréités par les Pastilles, en leur faisant reprendre Corps après les avoir calcinés. Et cette façon de les purifier est la même que celle qui se fait par le Descensoire. En voici la manière. Il faut prendre le Corps qu’on veut purifier et le mettre, ou en menues pièces, ou en limaille, ou, pour mieux faire, en chaux, et le mêler avec quelque chaux qui ne soit point fusible. Puis mettre le tout dans le Descensoire, et le fondre à fort feu, jusqu’à ce que le tout, ou la plus grande partie, se soit remise en Corps. Car nous avons trouvé par expérience que les Corps sont nettoyés par ce moyen de beaucoup de terrestréité. Ce n’est pas pourtant que par là ils soient entièrement purifiés, comme ils le peuvent être parce que nous savons être capable de donner la perfection. Mais c’est une mondification qui leur est utile, et qui les rend plus propres à la transmutation, lorsque l’on fait projection sur eux de la Médecine pour leur donner la perfection ; étant pour eux une préparation à la recevoir. Nous dirons dans la suite tout ce qui est nécessaire pour cela.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE L</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De la Distillation ; de ses Causes, et des trois manières de la faire ; par l’Alambic, par le Descensoire, et par le Filtre.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Nous avons maintenant à parler de la Distillation et de ses Causes. La Distillation est une élévation qui se fait des vapeurs aqueuses dans un Vaisseau propre. Il y en a de plusieurs sortes, selon la diversité des choses qu’on peut distiller. Ainsi il y en a une qui se fait par le feu, et l’autre sans feu : La première se fait en deux manières, ou par l’élévation des vapeurs dans l’Alambic, ou par le Descensoire chimique, par le moyen duquel on tire l’huile des Végétaux. La Distillation qui se fait sans feu est celle que l’on fait par le Filtre. Le principal usage de toutes les Distillations en général, c’est pour purifier les Liqueurs des fèces, lesquelles, étant mêlées et confondues avec elles, les rendent troubles ; et pour les empêcher aussi par ce moyen de ce gâter et de se corrompre.</li><li style="text-align: justify;">L’usage particulier de la Distillation, qui se fait par l’élévation et par le moyen de l’Alambic, c’est pour avoir une Eau pure, sans mélange d’aucunes fèces. Car l’expérience fait voir évidemment que l’Eau qui a été distillée deux ou trois fois, ne laisse ni ne dépose nulles fèces terrestres. Or ce qui oblige d’avoir des Liqueurs ainsi purifiées, c’est afin que si on a besoin d’abreuver, ou de faire quelque imbibition sur les Esprits, ou sur les Poudres médicinales, on la puisse faire avec une Eau si pure, qu’après qu’elle sera exhalée par la chaleur, elle ne laisse aucune impureté qui infecte, ni qui gâte nos Médecines, ni les Esprits que nous aurons purifiés.</li><li style="text-align: justify;">Pour ce qui est de la Distillation qui se fait par bas ou par le Descensoire, on ne l’a inventée qu’afin de tirer, de ce que l’on distille, l’huile toute pure et naturelle. Parce que l’on ne peut la tirer naturelle ni combustible par l’Alambic, et on la tire ainsi par le Descensoire, afin de conserver sa couleur, qui est mêlée parmi sa Substance. Car il peut arriver qu’on ait besoin de cette couleur.</li><li style="text-align: justify;">L’autre espèce de Distillation, qui se fait sans feu par le moyen du Filtre, est pour avoir seulement de l’Eau bien claire. Nous allons voir maintenant comment l’on doit faire toutes ces Distillations, et nous en dirons par même moyen les Causes et les Expériences.</li><li style="text-align: justify;">La Distillation par l’élévation des vapeurs ou par l’Alambic se fait en deux manières: ou en posant une Cucurbite dans une terrine pleine de cendres qui servent d’intermède, ou en mettant la Cucurbite dans un Chaudron ou dans quelque autre Vaisseau de cuivre plein d’eau, et en l’accommodant tout autour avec des herbes ou de la laine, de peur que si elle n’était ainsi arrêtée et soutenue, elle ne vacillât dans l’eau, et qu’elle ne se rompît en venant à heurter contre les bords du Vaisseau, avant que la Distillation fût achevée. Or il y a cette différence entre ces deux Distillations, que celle qui se fait avec les cendres se fait à un feu plus grand, plus âpre, et plus fort ; et que celle du bain se fait par une chaleur douce et lente, parce que l’eau, qui sert d’intermède ou de milieu dans cette dernière espèce de Distillation, ne s’échauffe pas si fortement que fait la cendre. Et c’est pour cela que dans celle-ci, ce qui distille est coloré, et que les parties les plus grossières et terrestres montent aussi bien que les subtiles ; au lieu que dans celle qui se fait au bain il n’y a que les parties les plus subtiles qui s’élèvent, sans être colorées, et elles ressemblent bien plus à de l’Eau toute simple. D’où il s’ensuit que dans la Distillation au bain, il se fait une séparation plus subtile des parties de la Matière qu’on distille, que par celle qui se fait au feu de cendres. Ce que je sais par expérience. Car ayant distillé de l’huile par le feu de cendres, je trouvai mon huile qui avait passé dans le Récipient, sans que presque elle eût été altérée ; et pour faire la séparation de ses parties, je fus contraint de la distiller par le bain, sans quoi je ne l’aurais jamais pu faire. Mais’ l’ayant distillée au bain pour la seconde fois, je séparai mon huile en ses parties élémentaires, et je tirai une Eau très blanche et très claire d’une huile qui était parfaitement rouge. De sorte que toute la rougeur de l’huile demeura dans le fond de la Cucurbite. Ce qui fait voir évidemment que c’est par le seul moyen de cette Distillation que l’on peut faire la véritable séparation des Eléments de tous les Végétaux, de tout ce qui en provient, et de toutes les choses qui leur ressemblent ; comme c’est par le Descensoire qu’il faut tirer l’huile des mêmes Végétaux, et de tout ce qui leur est semblable. Et c’est aussi par le Filtre que l’on clarifie toutes sortes de Liqueurs, ainsi que le savent ceux qui en ont fait l’expérience: comme au contraire ceux qui ne savent pas ceci n’ont jamais travaillé aux Distillations, étant une chose aisée à apprendre à ceux qui voudront la pratiquer.</li><li style="text-align: justify;">Pour faire la Distillation au feu des cendres, il faut avoir une terrine qui soit forte, et la poser sur un Fourneau semblable à celui que nous avons décrit pour faire la Sublimation: prenant garde qu’il y ait la même distance entre la terrine et les côtés du Fourneau, et que le Fourneau ait tout les mêmes Registres, pour la raison que nous avons dite en cet endroit-là. On met dans le fond de la terrine des cendres tassées d’un pouce d’épais, et dessus ces cendres on pose la Cucurbite, que l’on couvre tout autour des mêmes cendres jusqu’au cou. Après quoi l’on met dans cette Cucurbite ce que l’on veut distiller ainsi. Puis l’on y ajuste le Chapiteau, de telle sorte que le cou de celle-là entre entièrement dans le cou de celui-ci, et qu’il aille jusqu’à son rebord, de peur que rien de ce que l’on veut distiller, et surtout les Esprits, ne puissent sortir. Cela fait, on lute bien le Chapiteau et la Cucurbite ensemble, par l’endroit où ils se joignent ; puis on applique le Récipient, dans le cou duquel le bec du Chapiteau doit entrer jusqu’à moitié ; et ensuite on enveloppe l’endroit par où ces deux Vaisseaux se joignent, d’un linge trempé d’un blanc d’œufs, de crainte que rien ne s’exhale par là. Enfin le linge étant sec et toutes choses bien disposées, on fait du feu dans le Fourneau pour faire la Distillation. Or la Cucurbite et son Chapiteau doivent être de verre. Et pour ce qui est du feu ; il le faut augmenter autant qu’il sera nécessaire pour faire la Distillation, et jusqu’à ce qu’il ait tiré toute l’humidité de la Matière.</li><li style="text-align: justify;">La Distillation qui se fait au bain est semblable à celle qui se fait au feu des cendres, à l’égard de la Cucurbite et de l’Alambic. Mais elle en est différente, en ce qu’au lieu d’une terrine, on se sert d’une chaudière de fer, ou plutôt de cuivre, que l’on ajuste sur un Fourneau, de la même manière que nous avons dit ci-devant. Et dans le fond de la Chaudière, on fait une couche de foin, de laine, ou de quelque autre matière semblable, de l’épaisseur de trois travers de doigts. Et sur cette couche l’on pose la Cucurbite avec son Alambic, accommodés et lutés comme nous venons de le dire : En sorte qu’il y ait du foin tout autour de la Cucurbite, jusqu’au cou de l’Alambic, de peur qu’elle ne vint à se casser. Sur cette couche on met de petites baguettes déliées, ou des sarments, et par dessus tout cela de gros grais, ou cailloux, afin que par leur pesanteur, faisant enfoncer le Vaisseau Distillatoire, et le foin que l’on a mis autour, il tienne par ce moyen le Vaisseau ferme et assujetti, et qu’il l’empêche de vaciller et de s’élever sur l’eau ; ce qui pourrait le faire rompre, et être cause que la Distillation serait entièrement perdue. Ensuite on remplit d’eau la Chaudière, et on fait du feu dessous pour la faire bouillir (ayant soin de la remplir d’autre Eau chaude, à mesure que celle qui est dedans s’exhale), continuant de le faire jusqu’à ce que tout soit distillé.</li><li style="text-align: justify;">On fait la Distillation par le Descensoire avec un Vaisseau de verre, auquel on applique un couvercle de même matière, y ayant mis auparavant ce que l’on veut faire distiller. On les lute ensemble, on fait du feu dessus, et la Distillation descend dans le Récipient ou le Vaisseau, qui est dessous pour le recevoir.</li><li style="text-align: justify;">A l’égard de la Distillation qui se fait par le Filtre, ou par la Languette, on la fait de cette sorte. On met dans un Bassin de verre ou de terre la Liqueur que l’on veut filtrer. On aura des Languettes (de drap blanc faites en pointe) bien lavées et bien nettes ; on les trempera dans de l’Eau, on couchera le bout le plus large dans le fond de la terrine, et le bout le plus étroit pendra hors du Bassin, sur un autre Vaisseau qu’on mettra pour recevoir la Liqueur. L’Eau dont la Languette sera abreuvée distillera la première, puis la Liqueur du Bassin se filtrera : et si l’on trouve qu’elle soit louche, on la remettra dans le Bassin, et on la refiltrera jusqu’à ce quelle soit bien claire et bien nette.</li><li style="text-align: justify;">Je ne m’amuserai point à prouver ces Opérations, parce qu’elles sont si aisées d’elles-mêmes quelles n’ont besoin d’aucunes preuves.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE LI</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De la Calcination, tant des Corps que des Esprits, de ses Causes, et de la manière de la faire.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Après la Distillation, nous avons à parler de la Calcination. La Calcination est la Réduction qui se fait d’une chose en poudre, par la privation de l’humidité, qui lie et unit ses parties ensemble. L’usage pour lequel on l’a inventée est afin d’ôter, par l’action du feu, le Soufre brûlant qui gâte et qui infecte les Corps où il se trouve. Il y a plusieurs sortes de Calcinations selon la diversité des choses qui doivent être calcinées. Car on calcine les Corps ou Métaux, on calcine les Esprits, et on calcine les autres choses étrangères, c’est-à-dire qui n’ont nulle affinité ni avec les Corps ni avec les Esprits, et toutes ces Calcinations se font pour des fins toutes différentes. Premièrement les Métaux imparfaits étant de deux sortes, les uns durs, comme sont Vénus et Mars, les autres mous, tels que sont Jupiter et Saturne, on les calcine pour diverses intentions : l’une générale et l’autre particulière. La première, c’est pour leur ôter par la violence du feu ce Soufre qui les corrompt et les rend noirs. Car ce n’est que par la Calcination qu’on peut brûler et consumer le Soufre adustible de quelque chose que ce puisse être. Les Métaux, par exemple, étant des Corps solides et épais, et leur mauvais Soufre étant caché et renfermé dans la Substance de l’Argent-vif, qui est répandue et mêlée par tout le Métal (puisque c’en est la partie principale, et celle qui fait la liaison et la continuité de toutes les autres), c’est par conséquent l’Argent-vif qui empêche ce Soufre de pouvoir être brûlé (lorsqu’on met les Métaux dans le feu, et qu’ils y fondent ou qu’ils y rougissent). Ainsi il faut nécessairement rompre et diviser la continuité du Métal, afin que le feu agissant librement sur toutes ses moindres parties, il puisse plus facilement brûler ce Soufre, qui ne sera plus défendu par l’humidité et la liaison de l’Argent-vif.</li><li style="text-align: justify;">La Calcination se fait encore pour un autre dessein, qui concerne généralement tous les Métaux: Qui est que par ce moyen on les purifie de leur terrestréité. Car l’expérience nous a fait connaître qu’en calcinant plusieurs fois les Métaux, et en les remettant par après en Corps, ils se purifient et se raffinent, comme nous le ferons voir ensuite.</li><li style="text-align: justify;">Pour ce qui est de la Calcination des Corps, ou Métaux mous, outre qu’elle les dépouille de leur mauvais Soufre, et qu’elle les purifie de leur terrestréité, ce que la Calcination fait en tous les Corps, elle sert encore en particulier à les endurcir et à les rendre capables de rougir au feu, pourvu qu’on fasse cette Opération plusieurs fois avec adresse. Nous en parlerons plus particulièrement dans le second Livre. Car l’expérience nous fait voir évidemment que par cette invention, les deux Métaux mous s’endurcissent, et Jupiter encore davantage et plutôt que Saturne.</li><li style="text-align: justify;">On calcine les Esprits pour les mieux disposer à devenir fixes, et à se résoudre en Eau. Car tout ce qui est calciné est plus fixe, et se dissout plus aisément que ce qui ne l’est pas. Et la raison en est par ce que les parties de ce qui a été calciné, étant devenues plus subtiles par l’action du feu (qui en a séparé la terrestréité et l’humidité volatile, ainsi qu’il a déjà été dit), ces parties se mêlent plus facilement avec l’Eau, et elles se changent aussi par conséquent plus facilement en Eau, comme on le connaîtra si l’on en fait l’expérience.</li><li style="text-align: justify;">A l’égard des choses étrangères (c’est-à-dire qui ne sont ni Métaux, ni Esprits), on les calcine pour servir à la préparation qu’il est nécessaire de donner aux Esprits et aux Corps, de laquelle nous traiterons plus amplement dans le Livre suivant. Mais cette calcination ne contribue en rien à la perfection des Corps, ni à celle des Esprits.</li><li style="text-align: justify;">Il est donc évident qu’il y a plusieurs sortes de Calcinations, et que cette diversité ne provient que de la différence des choses qui peuvent être calcinées. Car les Corps se calcinent tout autrement que les Esprits, et que les autres choses. Et les Corps même ne se calcinent pas tous de la même manière, parce qu’ils sont différents entre eux. Ainsi les Corps mous peuvent être calcinés en général, ou par le feu seulement, sans y rien ajouter, ou en y ajoutant le Sel préparé, ou en l’y mettant tel qu’il est sans nulle préparation.</li><li style="text-align: justify;">Pour faire la Calcination par le feu seulement, on prend un Vaisseau de terre fait comme un plat, bien fort et bien cuit, qu’on pose sur le Fourneau Calcinatoire, lequel doit être fait de la manière que nous avons ci-devant décrit le Fourneau à donner une forte ignition, et dont nous parlerons encore ensuite. Et l’on pose ce Vaisseau de telle sorte dans le Fourneau, que l’on ait la liberté d’y mettre des charbons dessous, et qu’il y ait assez d’espace pour les souffler. On met ensuite du Plomb ou de l’Etain dans ce Vaisseau, qui est fortement appuyé sur un trépied de fer, ou sur trois cailloux, et qui est encore affermi par trois ou quatre autres cailloux, que l’on serre entre lui et les côtés du Fourneau, afin qu’il ne puisse branler. Après quoi, on fait sous le Vaisseau assez de feu pour faire fondre le Plomb ou l’Etain que l’on y a mis. Quand le Métal sera fondu, et que l’on verra une peau noire se former dessus, par le moyen du feu, on la retirera avec une Spatule de fer, ou de quelque autre matière qui ne se puisse brûler, pour de cette peau en faire la chaux. Et on continuera à ôter cette peau (à mesure qu’elle se formera) jusqu’à ce que tout le Métal soit réduit en poudre. Que si c’est le Saturne que l’on calcine, il faudra mettre les peaux que l’on en aura tirées (et qui se mettront en poudre), sur un plus grand feu que celui avec lequel on l’aura fondu, et les y tenir jusqu’à ce que sa chaux devienne fort orangée. Que si l’on calcine du Jupiter, il faudra mettre ses peaux sur un feu qui ne soit pas si fort (que celui où l’on mettra le Saturne) et l’y laisser jusqu’à ce que sa chaux soit parfaitement blanche.</li><li style="text-align: justify;">Mais il y a ici une chose à quoi l’Artiste doit prendre garde, qui est que Saturne, étant réduit en chaux, reprend Corps fort aisément, ce que Jupiter ne fait qu’avec peine ; parce qu’autrement il pourra faillir, si, lorsqu’il aura retiré les peaux, ou la poudre de Saturne, et qu’il l’aura mise sur un plus grand feu, il ne prend garde à si bien régler ce feu, qu’il empêche que ce Métal ne reprenne Corps, avant que sa chaux soit parfaite, et qu’elle devienne orangée. Je l’avertis donc que pour bien faire cette Opération, il doit donner le feu fort tempéré, et ne l’augmenter que peu à peu, et par degrés, jusqu’à ce que Saturne soit bien calciné, afin qu’il ne reprenne pas Corps, et qu’ainsi l’on puisse sûrement augmenter le feu pour parfaire entièrement sa chaux.</li><li style="text-align: justify;">Voici une autre précaution que l’Artiste doit prendre lorsqu’il calcinera Jupiter. Car si à cause de la difficulté qu’il y a de le remettre en Corps, après qu’il est calciné, il arrivait qu’il ne pût pas l’y remettre, mais où il demeurât toujours en chaux, ou que cette chaux se vitrifiât, il se tromperait s’il croyait que pour cela il fût impossible de faire reprendre Corps à ce Métal, lorsqu’il serait une fois calciné. Je l’avertis donc que s’il ne donne le feu fort à la chaux de Jupiter, il ne le remettra point en Corps : et il se peut faire même qu’il ne l’y remettra pas encore pour cela, parce qu’il pourra se vitrifier. Car Jupiter, dans le profond de sa Substance, a un Argent-vif volatil, qui s’enfuit lorsque l’on tient ce Métal longtemps dans le feu: et par ce moyen il demeure privé de son Humidité propre et naturelle. De sorte qu’en cet état il sera plus propre à se changer en Verre qu’en Métal, étant une Maxime assurée, que tout ce qui a perdu son Humidité naturelle ne se peut fondre que pour se vitrifier. D’où il s’ensuit que pour mettre Jupiter en Corps (après sa Calcination), il faut faire un feu violent qui fasse fondre sa chaux d’abord et tout à coup, autrement il ne s’y remettra point. La pratique et le travail t’apprendront la manière de bien faire cette Opération.</li><li style="text-align: justify;">On calcine ces deux Métaux par l’addition du Sel, qui contribue beaucoup par son acuité à les calciner, en jetant dessus, lorsqu’ils sont en fusion, plusieurs pincées de Sel l’une après l’autre, que l’on mêle, en remuant fortement avec une Verge de fer, le Métal lorsqu’il est en fusion, et jusqu’à ce que par ce mélange il soit réduit en poudre. Après quoi on achève de parfaire leur chaux de la manière, et avec toutes les précautions que nous venons de dire. Il y a encore cette différence dans cette dernière Calcination de ces deux Corps, que Saturne, après avoir été calciné la première fois, reprend plus aisé ‘ ment Corps que Jupiter ; mais que sa chaux n’est pas plus aisée à parfaire que celle de Jupiter ; ce qui provient de ce que Saturne a une humidité plus fixe, et qu’il a bien plus de terrestréité, que n’en a Jupiter.</li><li style="text-align: justify;">Vénus et Mars se calcinent aussi, mais comme ces deux Métaux sont fort difficiles à fondre, on ne les calcine d’aucune des deux manières dont nous venons de parler. Cela se fait ainsi. On fait des Lamines de ces deux Métaux, que l’on met dans un fort feu, mais qui ne soit pourtant pas si fort qu’il les puisse fondre. Car comme ces Métaux ont beaucoup de terrestréité et de Soufre adustible et volatil, ils se calcinent aisément de cette sorte. Parce que la grande quantité de terrestréité, qui est mêlée parmi leur Argent-vif, en sépare la continuité, en empêchant que les parties de cet Argentvif ne soient unie et contiguës les unes aux autres. Ce qui fait qu’il y a des pores dans ces Métaux, par où le Soufre, trouvant un passage libre, sort et s’en va en fumée ; et dans lesquels le feu, entrant pareillement avec liberté, brûle ce Soufre et l’élève en vapeur. Et par ce moyen les parties de ces Métaux, se trouvant plus éloignées les unes des autres, cet éloignement et cette discontinuité sont cause quelles sont aussi plus facilement réduites en poudre. Et il est aisé de juger par J’expérience que cela se fait ainsi. Car si vous mettez une Lamine de Vénus dans un fort feu, vous verrez qu’il en sortira une flamme bleuâtre, telle qu’est celle que fait le Soufre, et vous trouverez ensuite, au dessus de votre Lamine, plusieurs écailles qui se mettront en poudre. Parce que le Soufre se brûle plus facilement dans les parties qui sont les plus exposées au feu, et sur lesquelles il agit plus fortement, telles que font les parties extérieures.</li><li style="text-align: justify;">A l’égard du Fourneau, dont on se doit servir pour faire cette Calcination, il doit être le même que celui de la Distillation, dont nous avons parlé ci-devant, si ce n’est qu’il doit y avoir une grande ouverture en haut, afin que la fumée puisse librement sortir. Il faut mettre au milieu du Fourneau les Lamines de ces deux Métaux que l’on veut calciner, afin que le feu les environne également, et de tous côtés. Et pour ce qui est du Vaisseau où l’on mettra ces Lamines, il doit être d’une terre forte et bien cuite, de crainte qu’il ne vint à fondre par la violence du feu, et il doit être fait comme une terrine, ou un plat bien épais.</li><li style="text-align: justify;">Reste à parler de la Calcination des Esprits. Elle se fait lorsqu’étant presque fixes, on leur donne un feu qu’on augmente par degrés et peu à peu, jusqu’à ce qu’ils puissent souffrir un feu très fort. Le Vaisseau, dans lequel on les mettra pour les calciner, doit être rond et d’un verre bien épais, de peur qu’il ne se fonde, que l’on bouchera fort exactement, et qu’on posera ensuite dans un Fourneau, tel qu’est le dernier que nous avons décrit.</li><li style="text-align: justify;">On se sert du même Vaisseau et du même Fourneau pour calciner toutes les autres choses ; néanmoins nous ne sommes point embarrassés à les retenir, ni à les empêcher de s’exhaler, qui est ce qui donne le plus de peine dans la Calcination des Esprits ; parce que rien ne fuit ni n’est volatil que les seuls Esprits, et ce qui a affinité avec leur nature.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE LII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De la Dissolution.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">La Dissolution, c’est la Réduction qui se fait d’une chose solide et sèche en Eau ou en Liqueur. Cela se fait par le moyen des Eaux subtiles, âcres et politiques ou mordicantes, qui n’ont nulles fèces : comme est le Vinaigre distillé, le Verjus, les Prunes aigres, et les Poires qui ont beaucoup d’acrimonie, le Jus de Grenades pareillement distillés, et les autres Liqueurs semblables. On l’a inventée pour rendre par son moyen plus subtiles les choses qui ne sont pas bien fondantes ni entrantes, et qui ont des Esprits fixes fort utiles, qui sans cette Opération se perdraient aussi bien que les autres choses qui sont de la nature des Esprits. Car il est certain que tout ce qui se dissout est nécessairement ou Sel ou Alun, ou d’une nature semblable. Or les Sels et les Aluns ont cela de propre, qu’ils rendent fusibles les choses auxquelles on les ajoute avant qu’elles se vitrifient. Et par ainsi les Esprits étant dissous ; ils donneront une fusion toute semblable. Et comme ces Esprits ont naturellement une grande affinité, tant avec les Corps qu’entre eux-mêmes, s’ils ont la fusion, il s’ensuit nécessairement qu’ils entrent dans les Corps, qu’ils les pénètrent, et qu’en les pénétrant, ils les transmuent. Or, afin qu’ils puissent faire cet effet, il faut qu’après qu’un Corps a été dissous et coagulé, on lui ajoute, avec grand artifice, quelque Esprit qui ait été purifié auparavant, sans pourtant qu’il ait été rendu fixe, et les sublimer tous deux ensemble, tant de fois que l’Esprit demeure uni avec le Corps qui lui communique une fusion plus prompte, et que dans la profusion l’empêche de se vitrifier. Car les Esprits ont cela de particulier, qu’ils ne se vitrifient jamais, et qu’ils empêchent les choses auxquelles ils sont mêlés de se vitrifier, tandis qu’ils demeurent avec elles. L’Esprit, donc, qui retient plus la nature de l’Esprit, sera celui qui garantira le mieux de la vitrification. Or l’Esprit qui n’est que purifié est moins altéré, et a plus la nature d’Esprit que celui qui est purifié, fixé, calciné et dissous. C’est donc cette sorte d’Esprit qu’il faut ajouter (au Sel et à l’Alun), car par leur mélange il se fait une bonne fusion, un ingrès, ou facilité d’entrer et de pénétrer, et une fixation permanente et durable.</li><li style="text-align: justify;">Nous avons dit qu’il n’y avait que les Sels, les Aluns et les choses semblables qui se dissolvent. Ce que nous pouvons prouver par l’expérience que nous en avons faite sur toutes les choses naturelles ; c’est-à-dire sur les Minéraux, les Végétaux et les Animaux. Car ayant essayé sur toutes ces choses, nous avons trouvé qu’il n’y a que cela seul qui puisse se dissoudre. D’où nous inférons que tout ce qui se dissout doit nécessairement être de leur nature. Et partant, puisque nous voyons que ce qui a été calciné et dissous plusieurs fois se dissout après cela fort facilement, nous jugeons de là que tout ce qui est calciné participe de la nature des Sels ou des Aluns, et qu’il a toutes les mêmes propriétés.</li><li style="text-align: justify;">Or il y a deux manières de faire la Dissolution: l’une par le fumier échauffé, et l’autre par l’eau bouillante, qui toutes deux se font pour la même fin, et font tout le même effet. La première se fait en mettant ce qui est calciné dans un Matras de verre, sur quoi on versera une fois autant de vinaigre distillé, ou de quelque autre Liqueur semblable ; et ayant bien luté la bouche du Matras, en sorte que rien ne puisse exhaler, on l’enterrera dans du fumier échauffé, et on l’y laissera trois jours durant pour se dissoudre. Après quoi on séparera par le Filtre ce qui aura été dissous, et ce qui n’aura pas été, on le calcinera une seconde fois, puis on le remettra en Dissolution, comme on a déjà fait ; continuant à faire cette Opération, jusqu’à ce que tout soit entièrement dissous, ou au moins le plus grande partie, selon le besoin qu’on en aura.</li><li style="text-align: justify;">La Dissolution qui se fait par l’eau bouillante est beaucoup plus tôt faite, et est meilleure. Voici comment on la fait. On met tout de même ce qui a été calciné dans un Matras avec du Vinaigre. On bouche bien le Matras, de peur que rien n’exhale. On le pose ensuite dans une Chaudière pleine d’eau et de foin, de la même manière que nous avons dit qu’il fallait faire pour la Distillation au bain. Après cela on fait du feu dessous. On fait bouillir l’eau une bonne heure. On distille ce qui est dissous, que l’on met à part ; et on calcine une seconde fois ce qui a demeuré sans se dissoudre, jusqu’à ce que tout soit entièrement dissous.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE LIII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De la Coagulation, de ses Causes et des divers moyens de coaguler le Mercure et les Médecines dissoutes.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">La Coagulation est une Opération par laquelle on réduit une chose liquide en une Substance solide, en lui ôtant son aquosité ou humidité. On l’a inventée pour deux usages. L’un est pour endurcir l’Argent-vif, l’autre pour dessécher les Médecines qui sont dissoutes, en ôtant l’humidité mêlée avec elles. Il y a donc autant de différentes Coagulations qu’il y a de diverses choses à coaguler. Car l’Argent-vif se coagule d’une manière, et les Médecines et les autres choses dissoutes d’une autre. Il y a même deux manières différentes de coaguler l’Argent-vif ; l’une en lui ôtant toute son humidité naturelle ; l’autre en épaississant cette humidité jusqu’à ce qu’elle s’endurcisse. De quelque manière néanmoins que l’on veuille faire cette Coagulation, elle est très difficile ; et il faut être bien habile et fort adroit pour la faire, à cause de l’union et de la composition très forte de ses parties. J’enseignerai dans ce Chapitre tout ce qu’il y à faire pour cela.</li><li style="text-align: justify;">Il y en a eu qui se sont imaginé que pour le coaguler, il n’y avait qu’à le conserver et à le tenir longtemps dans un feu modéré ; mais ayant cru l’avoir congelé par ce moyen, après l’avoir retiré de dessus le feu, ils ont trouvé qu’il était aussi coulant qu’auparavant. Ce qui les ayant étourdis et surpris, ils ont soutenu fortement que sa Coagulation était impossible. Il y en a d’autres, lesquels supposant par les Principes naturels que tout ce qui est humide se dessèche par la chaleur du feu, ont cru qu’ils le coaguleraient en continuant à le tenir longtemps dans un feu qui lui fût propre. Et en effet ils l’ont poussé jusque là qu’ils en ont fait, les uns une Pierre ou Poudre blanche, et les autres une Pierre ou Poudre rouge et orangée, mais qui n’était ni fondante ni entrante. Et n’ayant pu deviner d’où provenait la cause de cette diversité, ils ont laissé cette Opération comme une chose inutile. D’autres ont essayé de le coaguler avec des Médecines, et ils se sont trompés. Car, ou ils ne l’ont point coagulé, ou l’ayant rendu plus subtile par la chaleur, ils l’ont fait évaporer insensiblement ; ou la Coagulation qu’ils en ont faite n’était pas en forme de Métal. De sorte que ne sachant à quoi attribuer un effet si contraire à leur intention, ils ont désespéré d’en venir à bout. D’autres ont fait, avec beaucoup d’industrie et d’artifice, certaines Compositions, desquelles, ayant fait projection sur le Mercure, ils l’ont coagulé ; mais inutilement, parce qu’ils l’ont converti en un Corps ou Métal imparfait, dont ils n’ont point connu la cause non plus que les autres, n’ayant pas assez d’expérience pour cela. J’expliquerai ici toutes ces Causes, afin que l’Artiste puisse découvrir par là le moyen d’en faire la Coagulation.</li><li style="text-align: justify;">Mais pour mieux connaître ces Causes, on doit remarquer auparavant que l’Argent-vif, comme je l’ai déjà dit plusieurs fois, est d’une Substance uniforme ; je veux dire qu’il a ses parties toutes semblables et d’une même nature. D’où il s’ensuit qu’il n’est pas possible, en le tenant peu de temps sur le feu, de lui ôter son aquosité, ni de l’épaissir. Et partant, les premiers dont nous avons parlé n’ont pas réussi à le coaguler, pour s’être trop précipités à faire leur Opération. L’Argent-vif d’ailleurs, étant d’une Substance subtile, il s’enfuit de dessus le feu. C’est pourquoi le trop grand feu fait faillir ceux qui le font exhaler. De plus, l’Argent-vif se mêle plus facilement avec le Soufre, l’Arsenic et la Marcassite, parce qu’il est de même nature qu’eux. Et c’est ce qui fait qu’étant mêlé avec ces Minéraux, il semble qu’il soit coagulé, non pas pourtant qu’en cet état il ait l’apparence d’un Corps métallique: mais il paraît seulement comme si on l’avait amalgamé avec du Plomb, ou comme si c’était de l’Antimoine, ou quelque autre chose semblable ; parce que ces Matières, avec lesquelles on le mêle, étant volatiles, elles ne peuvent pas le conserver ni le maintenir dans le feu, jusqu’à ce qu’il puisse se faire Corps : mais elles s’en vont et s’évaporent avec lui par la chaleur. Et c’est ce qui trompe ceux qui prétendent le coaguler en le mêlant ainsi. Outre cela, le Vif-argent a beaucoup d’humidité en sa composition naturelle, que l’on n’en saurait séparer, si l’on n’a l’adresse de faire un feu violent, et de l’y tenir sans qu’il puisse s’échapper ; et si l’on ne trouve le moyen de le conserver dans un feu qui lui soit propre et convenable. Or j’appelle un feu propre et convenable à l’Argent-vif celui qu’on augmente à proportion qu’il le peut souffrir, jusqu’à ce qu’on lui ôte enfin son humidité, ne lui en laissant qu’autant qu’il lui en faut pour être fusible, comme le sont les Métaux ; parce que s’il n’y avait point du tout d’humidité, il ne serait pas fusible. Et c’est là la faute que font ceux qui le coagulent en une Pierre blanche ou rouge, qui n’a nulle fusion.</li><li style="text-align: justify;">Pour ce qui est des Couleurs qui surviennent à cette poudre, il est aisé d’en deviner la cause, si l’on considère que l’Argent-vif a naturellement en soi des parties sulfureuses, l’un plus, l’autre moins, lesquelles peuvent en être séparées par artifice. Le Soufre ayant donc cette propriété, qu’étant mêlé en plus grande ou en moindre quantité avec l’Argent-vif, il rend toute la Composition rouge ou orangée, ainsi que l’expérience le fait voir dans le Cinabre artificiel, qui n’est fait que de ces deux Matières. Le Soufre étant séparé du Vif-argent, celui-ci ne produira par conséquent que la Couleur blanche par le moyen du feu. C’est donc là ce qui fait cette diversité de Couleurs, lorsque l’Argent-vif a été coagulé en Pierre ou en Poudre. Le Vif-argent a encore une impureté terrestre et sulfureuse mêlée dans sa Composition, qui infecte nécessairement toutes les Coagulations que l’on en saurait faire. Et de là vient le manquement de ceux qui, en le coagulant, en font un Corps ou un Métal imparfaits Et c’est encore pour cela, que selon la différence des Médecines dont on se sert pour le coaguler, il s’en forme différents Corps ou Métaux. Car si la Médecine ou l’Argent-vif que l’on coagule ont un Soufre qui ne soit pas fixe, de cette Composition il s’en fera un Corps ou Métal mou, comme il s’en fera un dur si le Soufre est fixe. De même si le Soufre est blanc, le Corps ou Métal qui s’en formera sera blanc : et si le Soufre est rouge, le Corps sera pareillement rouge. Que si le Soufre n’est pas tout à fait blanc, le Corps qui en sera formé, ne sera pas aussi parfaitement blanc ; ni parfaitement rouge si le Soufre n’est pas tout à fait rouge, Enfin, si le Soufre est terrestre et livide, le Corps sera impur: comme au contraire il sera pur si le Soufre n’a point d’impureté terrestre. Car c’est une Maxime constante, que tout Soufre (Métallique) qui n’est fixe, forme un Corps livide, ce que ne fait jamais le Soufre fixe, au moins de lui-même. Ainsi, selon que la Substance du Soufre sera pure ou impure, le Corps ou Métal, qui s’en formera, sera pur ou impur.</li><li style="text-align: justify;">La même diversité peut provenir du Vif-argent seul, sans le mélange du Soufre, et il fera tout de même des effets tout différents, selon qu’il aura été purifié et préparé par les Médecines qui le coaguleront. C’est pourquoi l’on peut en manquer tout de même dans la Coagulation du Mercure, et il se peut changer différemment par les Médecines que l’on emploiera pour la faire. Ainsi, parfois l’Argent-vif se coagule en Plomb, parfois en Etain, d’autrefois en Cuivre, et quelquefois en Fer. Ce qui arrive à cause de l’impureté des Médecines: Comme lorsqu’il se coagule en Or ou en Argent, ce changement ne peut provenir que de la bonté ou de la pureté de ce qui en fait la coagulation.</li><li style="text-align: justify;">Voyons maintenant de quelle manière on peut coaguler l’Argent-vif. Cela se fait en le précipitant souvent, c’est-à-dire en le faisant tomber du haut du Vaisseau dans le fond, par le moyen d’un feu fort et violent, parce qu’un tel feu lui ôte facilement son aquosité ou humidité (qui est ce qui empêche la Coagulation). Pour cet effet, il le faut mettre dans un Vaisseau qui soit fort haut, afin que lorsqu’il viendra à s’élever, il trouve un lieu frais, où il puisse demeurer attaché , aux côtés du Vaisseau, qui n’auront pas été échauffés à cause de sa hauteur. Ce Vaisseau doit être exactement bouché, de crainte que le Vif-Argent n’en sorte et ne s’enfuie, mais qu’il y demeure jusqu’à ce que, par une forte chaleur, le Vaisseau ayant rougi, il se précipite et retombe au fond, et qu’il remonte et retombe à plusieurs reprises, et tant de fois qu’enfin il devienne fixe.</li><li style="text-align: justify;">C’est là la première manière de le coaguler. En voici une autre. Il faut le tenir longtemps sur un feu qui lui soit propre et proportionné, l’ayant mis dans un Matras de verre qui ait le cou fort long et la panse large, qu’on laissera tout ouvert, afin que l’humidité de l’Argent-vif puisse s’évaporer insensiblement.</li><li style="text-align: justify;">On le coagule encore autrement par une Médecine qui lui est propre, la composition de laquelle j’enseignerai ci-après plus clairement, et autant qu’il est nécessaire : Et pour ne laisser rien à dire sur ce sujet, je vais la décrire ici par avance, selon l’expérience que j’en ai faite plusieurs fois. C’est une Médecine qui le pénètre et s’unit intimement à lui par ses moindres parties, avant qu’il puisse s’évaporer par la chaleur du feu. Et de là on doit inférer nécessairement que cette Médecine doit être faite de choses qui aient beaucoup de conformité avec lui : comme sont tous les Corps Métalliques, et le Soufre, et l’Arsenic, qui sont des Esprits. Mais comme nous ne voyons point que nul des Corps puisse donner à l’Argent-vif une Coagulation permanente et véritable : et qu’au contraire il les quitte et se détache d’eux par la chaleur, quelque grande affinité qu’ils aient ensemble: Il s’ensuit de là que nul des Corps Métalliques ne le pénètre, ni ne s’attache intimement à lui. Et par conséquent la Médecine dont nous parlons, doit être d’une Substance plus subtile, et avoir une fusion plus liquide que n’ont les Corps Métalliques. D’ailleurs, nous ne voyons point aussi que les deux autres Esprits, demeurant en leur nature, et tous tels qu’ils sont, fassent sur l’Argent-vif une Coagulation fixe et permanente, mais entièrement volatile, impure et noire. Volatile parce que les Esprits le sont ; noire et impure à cause du mélange de leur Substance terrestre et adustible. Et par ainsi il s’ensuit évidemment que de quelque Matière que ce soit que ce prenne cette Médecine, ce doit être nécessairement une chose dont la Substance soit très subtile et très pure, qui s’unisse intimement à l’Argent-vif par la conformité de sa nature ; qui ait une fusion très facile et fort liquide, et qui soit coulante comme de l’Eau, ou de la Cire, et de l’Huile ; et enfin qui soit fixe et permanente, résistant à tous les efforts du feu. La Médecine qui aura toutes ces propriétés coagulera l’Argent-vif, et le transmuera en Or et en Argent.</li><li style="text-align: justify;">Je viens de te déclarer le moyen d’inventer cette médecine, et je t’ai dit comment tu la pourras découvrir, te l’ayant indiquée en termes propres. C’est à toi maintenant à t’appliquer soigneusement à la rechercher, et tu la trouveras. Néanmoins, afin que tu n’aies pas sujet de te plaindre que je n’en aie pas assez dit, j’ajoute que cette Médecine se prend des mêmes Corps Métalliques préparés avec leur Soufre ou Arsenic, et même du Soufre seul et de l’Arsenic seul préparé, et encore des Corps Métalliques tous seuls. Mais je t’avertis qu’elle se fait plus facilement, plus prochainement, et plus parfaitement de l’Argent-vif tout seul. Car la Nature embrasse plus aimablement sa propre nature ; elle s’unit et se plaît mieux avec elle qu’avec toute autre qui lui serait étrangère. Outre que l’Argent-vif étant effectivement composé d’une Substance très subtile ; il est aussi beaucoup plus facile de tirer de lui cette Substance subtile (qui est nécessaire pour faire la Médecine) que de quelqu’autre chose que ce soit. Pour ce qui est de la manière de faire cette Médecine, ce doit être par la Sublimation, comme je l’ai déjà suffisamment dit. Et à l’égard de la fixation (qu’il lui faut donner), j’en parle dans un chapitre exprès.</li><li style="text-align: justify;">Il reste à dire un mot de la Coagulation des Corps qui ont été dissous ; elle se fait en les mettant dans un Matras, que l’on posera dans une terrine pleine de cendres, l’y enterrant jusqu’au cou, et tenant ces Vaisseaux sur un feu doux et tempéré, jusqu’à ce que toute l’aquosité de la Matière qu’on veut coaguler soit évaporée.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE LIV</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De la Fixation, de ses Causes, et de la Manière différente de fixer les Corps et les Esprits.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">La Fixation est une Opération par laquelle une chose qui s’enfuit du feu est rendue en état de le pouvoir souffrir sans s’évaporer. La raison pour laquelle on l’a inventée, c’est afin que la Teinture, le changement et l’altération que fait la Médecine dans le Corps qu’elle altère, y demeurent toujours, sans que cette Teinture et cette altération changent, ni qu’elles puissent en être séparées par quelque degré de feu que ce soit.</li><li style="text-align: justify;">Il y a de plusieurs sortes de Fixations, selon la diversité des choses qui peuvent être rendues fixes. Ces choses sont, premièrement quelques Corps ou Métaux imparfaits, tels que sont Saturne, Jupiter et Vénus. Secondement les Esprits, savoir le Soufre et l’Arsenic dans le premier degré ; Mercure dans le second ; et dans la troisième la Marcassite, la Magnésie, la Tutie et les autres choses de cette nature.</li><li style="text-align: justify;">Pour ce qui est des Corps ou Métaux imparfaits, on les fixe en les calcinant et en leur faisant ensuite reprendre Corps. Car par la Calcination ils sont purifiés du Soufre combustible et volatil qui les corrompt, c’est-à-dire de leur imperfection, comme il a été suffisamment expliqué dans le Chapitre précédent, où nous avons traité de la Calcination.</li><li style="text-align: justify;">Le Soufre et l’Arsenic se fixent en deux manières. La première se fait en les sublimant tant de fois par eux-mêmes dans un Aludel, qu’ils deviennent fixes. Ainsi le tout consiste à les fixer promptement. Et pour cet effet il faut trouver le moyen de faire et de réitérer en peu de temps plusieurs Sublimations de ces deux Matières. Ce qui se fera par le moyen de deux Aludels avec leur double couvercle, de telle manière que la Sublimation s’en fasse continuellement, et sans interruption, jusqu’à ce que ces deux Esprits soient rendus fixes. De sorte que l’on mettra d’abord, dans le second Aludel, tout ce qui sera sublimé et monté dans le couvercle du premier, en continuant à faire ainsi les Sublimations de suite, et l’une après l’autre, sans laisser s’arrêter et s’attacher au côté de l’Aludel ce qui s’élève de ces deux Matières ; les faisant sublimer incessamment, tant qu’il ne s’élève ni se sublime plus rien par la chaleur du feu. Car plus on fera de Sublimations en moins de temps, et plutôt et mieux on les fixera.</li><li style="text-align: justify;">Et c’est cela même qui a fait imaginer la seconde manière de faire la Fixation de ces deux Esprits, laquelle se fait en précipitant et faisant tomber au fond du Vaisseau ce qui monte à mesure qu’il se sublime, afin qu’il demeure toujours dans la chaleur, jusqu’à ce qu’il soit fixe. Et cela se fait avec un Vaisseau de verre fort haut, duquel on doit luter le fond, parce qu’autrement il se casserait: puis avec une spatule de fer ou de pierre, on fait tomber en bas (ou est la chaleur) ce qui monte et s’attache au côté du Vaisseau, continuant à faire toujours tomber ce qui s’élève, jusqu’à ce qu’il se fixe et qu’il ne monte plus.</li><li style="text-align: justify;">Pour ce qui est de l’Argent-vif, la Fixation se fait de même que celle du Soufre et de l’Arsenic ; si ce n’est qu’on ne saurait fixer ces deux derniers, si auparavant, par cette dernière manière de Fixation, on ne sépare avec adresse leurs plus subtiles parties qui sont inflammables. Ce qu’il n’est pas nécessaire de faire à l’Argent-vif, parce qu’il ne s’enflamme ni ne se brûle point au feu. On doit donner aussi au Soufre et à l’Arsenic une chaleur beaucoup plus tempérée pour les fixer, qu’à l’Argent-vif. Il y a encore cette différence, qu’il faut bien plus dé temps à les fixer qu’à fixer l’Argent-vif, et que comme ils s’élèvent beaucoup plus que lui, à cause qu’ils sont plus subtils, il faut aussi que le Vaisseau, dans lequel on les sublimera, soit plus haut.</li><li style="text-align: justify;">On fixe ainsi la Marcassite, la Magnésie et la Tutie. Après qu’on les aura sublimées une fois, et que, par cette Sublimation, on en aura eu ce qu’on en veut avoir, il en faudra jeter les fèces ou ordures, puis on les resublimera par elles-mêmes, en remettant ce qui se sera élevé au haut du Vaisseau sur ce qui aura resté dans le fond, jusqu’à ce que ces Matières deviennent fixes.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">CHAPITRE LV</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><i>De l’incinération.</i></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">L’Incinération est le ramollissement qui se fait d’une chose dure ou sèche, et qui n’est pas fusible, pour la rendre liquide et coulante. D’où il est aisé de juger que cette Opération n’a pas été inventée qu’afin une chose, qui par défaut de fusion ne pouvait entrer dans un Corps Métallique pour l’altérer et le changer, fût tellement ramollie qu’elle devint fluide et entrante. Ce qui a fait croire à quelques uns que l’incinération se devait faire avec des choses liquides, telles que sont les Huiles et les Eaux. Mais cela n’est point vrai, étant une chose tout à fait opposée aux Principes naturels du Magistère, et condamnée manifestement d’erreur par la manière d’agir de la Nature. Car nous ne voyons point que l’humidité que la Nature a mise dans les Corps Métalliques, par la nécessité qu’ils avaient d’être fondus et ramollis, soit une humidité qui puisse être bientôt consumée (comme est l’humidité des Huiles et des Liqueurs), puisqu’au contraire c’est une humidité permanente, et qui dure autant que les Métaux eux-mêmes. Et de vrai, si cette humidité pouvait être évaporée en peu de temps par la chaleur du feu, il faudrait nécessairement qu’après que les Métaux auraient été ou rougis au feu, ou fondus une fois seulement, ils n’eussent plus du tout d’humidité. D’où il s’ensuivrait qu’on ne pourrait plus ni forger ni fondre quelque Métal que ce fut, qui aurait été une fois rougi dans le feu.</li><li style="text-align: justify;">Afin donc d’imiter la Nature dans ses Opérations, autant que nous le pourrons, nous devons faire l’incération comme elle la fait. Or il est certain que la Nature a incéré les Corps qui sont fusibles, en leur donnant pour Principe et pour fondement de leur Incération, l’humidité même qui les rend fusibles, laquelle souffre et soutient la chaleur du feu plus que nulle autre humidité, telle qu’elle puisse être. Nous devons donc incérer nécessairement avec la même humidité. Or cette humidité incérative ne se peut mieux trouver nulle part que dans les Esprits. Je veux dire quelle se trouve dans le Soufre et dans l’Arsenic prochainement ; mais plus prochainement, et mieux encore dans l’Argent-vif. Car après que leur résolution est faite, nous ne voyons point que leur humidité se sépare de leur terre, tant la Nature a fortement uni ces deux choses ensemble, lorsqu’elle en a fait le mélange et la composition ; au lieu que dans la résolution de toutes les autres choses, qui ont une humidité intérieure, on voit par expérience que cette humidité se sépare de leur Substance terrestre ; après quoi il ne leur reste nulle humidité. Ce qui n’arrive pas de même dans les Esprits, et surtout dans l’Argent-vif Et partant, rien ne nous peut empêcher de nous servir d’Esprits pour faire l’incération.</li><li style="text-align: justify;">Pour cet effet, il faut les sublimer tant de fois avec le Corps, à qui par leur moyen nous voulons donner l’Incération, que sans que ces Esprits perdent rien de leur humidité, ils s’unissent avec lui, et que par ce moyen le Corps devienne facilement fusible. Ce que les Esprits ne peuvent faire, s’ils ne sont auparavant nettoyés et dépouillés entièrement de tout ce qui peut causer de la corruption. Je trouverais plus à propos que leurs Huiles fussent premièrement fixées avec de l’Huile de Tartre ; après quoi ces Esprits pourraient être utiles à donner quelque Incération que ce soit, dont on puisse avoir besoin en cet Art.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Fin du premier Livre.</li></ol></div><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: center;"><br /></div>Le Miroir Alchimiquehttp://www.blogger.com/profile/03138462213732119910noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2196127544531909708.post-41531410452741387312021-11-12T11:42:00.001+01:002021-11-12T11:42:17.173+01:00WIRTH Le Symbolisme Hermétique dans ses rapports avec l'Alchimie et la Franc-Maçonnerie.<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjWIYMbsQqiHPLC4nb4frAjlysDZW93EJ5EeRJhYAGrfq5gAnKs1FAiEvaMKaqgVVp9pFF69mWw_sEzBErVgk29idWG60hOQewPX7gOC37x-LGE_0AkusKPCkb9sNwwSjn7sMUGLoy2uF_nDex2lwvQ-ZahztPuNOsLQigrOSaMJ92SJ9T-qY_rBg3V=s400" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="400" data-original-width="356" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjWIYMbsQqiHPLC4nb4frAjlysDZW93EJ5EeRJhYAGrfq5gAnKs1FAiEvaMKaqgVVp9pFF69mWw_sEzBErVgk29idWG60hOQewPX7gOC37x-LGE_0AkusKPCkb9sNwwSjn7sMUGLoy2uF_nDex2lwvQ-ZahztPuNOsLQigrOSaMJ92SJ9T-qY_rBg3V=w356-h400" width="356" /></a></div><br /><p></p><p><br /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: x-large;">LE SYMBOLISME HERMÉTIQUE</span></p><p style="text-align: center;">DANS SES RAPPORTS AVEC L'ALCHIMIE ET LA FRANC-MAÇONNERIE</p><p style="text-align: center;"><br /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: x-large;">Oswald Wirth</span></p><p><br /></p><p><br /></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhdh6Mzg7qVKhqF-dX-zjCugk7TELSAvZsMQoAeKoGvkDSXCG1aEOSb0FxmdgItm1TEvi2y5E6u5UuTiswN3Nu91cJwzqN5LhVDf1yBWwr3105XPGZK63dsh4MV-zTaWHpyW8J_WK3OKWLF5gBZ0TtpbcwcfvJy0hRj_5ySHl-qaQD8lAslFJZ5ruP7=s986" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="986" data-original-width="591" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhdh6Mzg7qVKhqF-dX-zjCugk7TELSAvZsMQoAeKoGvkDSXCG1aEOSb0FxmdgItm1TEvi2y5E6u5UuTiswN3Nu91cJwzqN5LhVDf1yBWwr3105XPGZK63dsh4MV-zTaWHpyW8J_WK3OKWLF5gBZ0TtpbcwcfvJy0hRj_5ySHl-qaQD8lAslFJZ5ruP7=s1600" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEj1x_cu957bXt25YMnarIpjHpB_XApMM3NWFW13lJsmNK8A4_-ZKvdVsQnVbiIHh2qNlRl7l0ikzl8EmD95QYuWw-l7IMZxa37Ck_ZW38HXou9es8XVJSJic6_ATWAFbBhyl3ZCWFwo6gZ_QPnZTJrWPs-ZwBczAhkeTleAIM2yGd8SQiaNpusW6mIG=s985" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="985" data-original-width="591" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEj1x_cu957bXt25YMnarIpjHpB_XApMM3NWFW13lJsmNK8A4_-ZKvdVsQnVbiIHh2qNlRl7l0ikzl8EmD95QYuWw-l7IMZxa37Ck_ZW38HXou9es8XVJSJic6_ATWAFbBhyl3ZCWFwo6gZ_QPnZTJrWPs-ZwBczAhkeTleAIM2yGd8SQiaNpusW6mIG=s1600" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhUt2JzutL1bAvF-bUJ-jvE2Q7o_MA42MdbfE6GRT49ipJaELyvK9PDUR_eu_-hZXsXOBvVhVIvY46dnV7FDn2LESby7JpZj2ku-kdbUY05qCpAeiQoNzB4B8RNRBai4H9J2EpCInM6cEy6iMKdB2S_l7IbM_Q0AsV6TfMw1xJD_d5aBt167q-ImNVS=s985" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="985" data-original-width="591" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhUt2JzutL1bAvF-bUJ-jvE2Q7o_MA42MdbfE6GRT49ipJaELyvK9PDUR_eu_-hZXsXOBvVhVIvY46dnV7FDn2LESby7JpZj2ku-kdbUY05qCpAeiQoNzB4B8RNRBai4H9J2EpCInM6cEy6iMKdB2S_l7IbM_Q0AsV6TfMw1xJD_d5aBt167q-ImNVS=s1600" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgCD4U3__F-oCEiRljIoZBWXEZlTrEvaCl98fNqTgIkElMF9Kq3CoFyWby55NVjrtCQ852AiwVs0POebcttBe6MOMJRjQtZ_vT3Mt2yYRhSxH75TNw2ZKaUsdsDG2LegYhiQp2VJgp0NezZJgjA9uAVaV9HyMpNMJTUnP129tYwt_DFmfaD8aRF35_K=s986" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="986" data-original-width="591" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgCD4U3__F-oCEiRljIoZBWXEZlTrEvaCl98fNqTgIkElMF9Kq3CoFyWby55NVjrtCQ852AiwVs0POebcttBe6MOMJRjQtZ_vT3Mt2yYRhSxH75TNw2ZKaUsdsDG2LegYhiQp2VJgp0NezZJgjA9uAVaV9HyMpNMJTUnP129tYwt_DFmfaD8aRF35_K=s1600" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgZIJsrh3JnIOvegcOHZliQ3C_jqialKDHr35uqFHTEUPoFmVNSNtg_BoMRGAT5PVFiVUeEzq4tWNpHmzRoHNEgB3MUsmkAk9AhVplmEv2z8acaoRzV_NqskwogB07NxbSUezGWyrm13jVKWU4OAxkCYk9HINj-WnrKb3aFWiVMUEk2EpQohyFyc08d=s986" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="986" data-original-width="591" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgZIJsrh3JnIOvegcOHZliQ3C_jqialKDHr35uqFHTEUPoFmVNSNtg_BoMRGAT5PVFiVUeEzq4tWNpHmzRoHNEgB3MUsmkAk9AhVplmEv2z8acaoRzV_NqskwogB07NxbSUezGWyrm13jVKWU4OAxkCYk9HINj-WnrKb3aFWiVMUEk2EpQohyFyc08d=s1600" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjy7WB-1bqSW3DMwJGVeJCA5cK_cHj-VMJhWDDPq35pxUVAW1oBk6yGDcGzpNlCRNAiegA2i26IPHnmswsHGlntlFpuQ-8-QF9spnjlRb-c6wuC3yERmvdcEC7qNjuNZPt-XOwn2IvFhEGEXwzdmB7HcF4ELMavsdyYEr769LkF_XC-oc2sMNfaim3d=s984" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="984" data-original-width="591" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjy7WB-1bqSW3DMwJGVeJCA5cK_cHj-VMJhWDDPq35pxUVAW1oBk6yGDcGzpNlCRNAiegA2i26IPHnmswsHGlntlFpuQ-8-QF9spnjlRb-c6wuC3yERmvdcEC7qNjuNZPt-XOwn2IvFhEGEXwzdmB7HcF4ELMavsdyYEr769LkF_XC-oc2sMNfaim3d=s1600" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; 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text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiOVx-IQK4pLUq1KQlDI24mpmcFh7j4PMsWaA7Z6XWyCmADIqvYphtxhweeANPDaQ5qYww8PJssWA5xjf0Iyx2OEQJ1l-ufoLhw0UWEGDf0oey87rrzXrbuhAXnN9FoM5ZrBZHUG4qgd9fg7E54SxKO5AFNgL9K9BMc8HbG5iGd036fx8Uoxm3d8xKW=s982" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="982" data-original-width="591" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiOVx-IQK4pLUq1KQlDI24mpmcFh7j4PMsWaA7Z6XWyCmADIqvYphtxhweeANPDaQ5qYww8PJssWA5xjf0Iyx2OEQJ1l-ufoLhw0UWEGDf0oey87rrzXrbuhAXnN9FoM5ZrBZHUG4qgd9fg7E54SxKO5AFNgL9K9BMc8HbG5iGd036fx8Uoxm3d8xKW=s1600" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEj44qzr1s_pXfN_cP7pYoxY1b94BqeJsY5FYTVrGkRdzIn48kLaAqXZ7ZL631i2889ZBrX4lMr809ujJ3gMm0envT4ZfgJqRQ_CqCtVu_kWZakkHqNcKJM2BvAvcT6r-PyGJ9OrqyBNwWtj_ykQzUxwBapzom5F2ZwpTyfs16KsIoxyRTazw6dv9sKV=s986" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="986" data-original-width="591" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEj44qzr1s_pXfN_cP7pYoxY1b94BqeJsY5FYTVrGkRdzIn48kLaAqXZ7ZL631i2889ZBrX4lMr809ujJ3gMm0envT4ZfgJqRQ_CqCtVu_kWZakkHqNcKJM2BvAvcT6r-PyGJ9OrqyBNwWtj_ykQzUxwBapzom5F2ZwpTyfs16KsIoxyRTazw6dv9sKV=s1600" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjLJc3cQfnb0Xh5l7YpCjXjuL2Zwjwv7zWGe-nj5n7prXJAASeO0johy0xGfryp3At2Pgz0czOMS_PhfdvCI4uBIZjDlSo85mS6ntuTSBk2IafEnO7k3g1CwrCQIvm1-HFe_hCFBfurAo1CuxbBZHFNx2Yjjl_Eh9bE7L072wc3rTxV3ZfmWSjMBhVE=s986" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="986" data-original-width="591" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjLJc3cQfnb0Xh5l7YpCjXjuL2Zwjwv7zWGe-nj5n7prXJAASeO0johy0xGfryp3At2Pgz0czOMS_PhfdvCI4uBIZjDlSo85mS6ntuTSBk2IafEnO7k3g1CwrCQIvm1-HFe_hCFBfurAo1CuxbBZHFNx2Yjjl_Eh9bE7L072wc3rTxV3ZfmWSjMBhVE=s1600" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjAGFSIgUvqsbzCpMpTe_FRGxequTTOsW2fb_aKOs121j-dSpRfBm_Fh3jviZd0_s9mcXeqNLiY7eQBnoljwVwRKb7ne8RCeVV6BQ31b3aaTVq8AB8pwoL02O4TSsVduRK_ZQZI0iJ5JBOblaB8Sk6dezShmU1q4gmxbKN_xnP9fO2bcvTeHUGXavUa=s984" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="984" data-original-width="591" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjAGFSIgUvqsbzCpMpTe_FRGxequTTOsW2fb_aKOs121j-dSpRfBm_Fh3jviZd0_s9mcXeqNLiY7eQBnoljwVwRKb7ne8RCeVV6BQ31b3aaTVq8AB8pwoL02O4TSsVduRK_ZQZI0iJ5JBOblaB8Sk6dezShmU1q4gmxbKN_xnP9fO2bcvTeHUGXavUa=s1600" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; 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text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEh-8bCOjPObSLGzAVtP2P-hcgbVG8XeVAJQzs8fQ2wBbdZpgocQmdsx31IrKvaNWc_tWeQQOJ75pg0rPt2iZiBciBWqRsfOU_0eVT_ufTCqaDsZLruvNfm7DLHnjW3msco25NG_W9RiUPv83zwKUwFmMtq7nMkOOwsTjWM6zNyZkOzhpuvkrxahjoUC=s985" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="985" data-original-width="591" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEh-8bCOjPObSLGzAVtP2P-hcgbVG8XeVAJQzs8fQ2wBbdZpgocQmdsx31IrKvaNWc_tWeQQOJ75pg0rPt2iZiBciBWqRsfOU_0eVT_ufTCqaDsZLruvNfm7DLHnjW3msco25NG_W9RiUPv83zwKUwFmMtq7nMkOOwsTjWM6zNyZkOzhpuvkrxahjoUC=s1600" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgs9iihob_rLs1lMfUs0dXFIBZop0NtrGmxEbXfDc3tYjsm2ImEd2Y2D6ZhenrQcByCPnIwlzeUY7-ILkfH1KT2zNWEi29ebF2joxIEJsxBS4RauXIlW6lMFZi_mdx-liwxr5smS3WKTNP4-PPvQRxCRzUydChvgmEow-HNGCd7M3OHnWrR6JqSIVgt=s986" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="986" data-original-width="591" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgs9iihob_rLs1lMfUs0dXFIBZop0NtrGmxEbXfDc3tYjsm2ImEd2Y2D6ZhenrQcByCPnIwlzeUY7-ILkfH1KT2zNWEi29ebF2joxIEJsxBS4RauXIlW6lMFZi_mdx-liwxr5smS3WKTNP4-PPvQRxCRzUydChvgmEow-HNGCd7M3OHnWrR6JqSIVgt=s1600" /></a></div><br /><p><br /></p><p><br /></p><p><br /></p></div>Le Miroir Alchimiquehttp://www.blogger.com/profile/03138462213732119910noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2196127544531909708.post-66127108443215410132021-11-04T11:54:00.001+01:002021-11-04T11:55:20.900+01:00HILLEL-ERLANGER Voyages en Kaléidoscope.<p> </p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEirpm8A2wayhnsutUknOlaUPuLlTOrX5F5tQJaolK4I2MkFzBHbCMEivyZROKDCNTO3M3-tEQlIH-snHimYkq8Crhupf5VFfhbkyXv_KCtz09QQXx-cztXtDbTIIZa0Oy8B6u1hr5DSotVABTnydaCJz5TTjU1Q3WmFoHqCMOeZ54IAs9hUp0DfbPOu=s595" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="595" data-original-width="423" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEirpm8A2wayhnsutUknOlaUPuLlTOrX5F5tQJaolK4I2MkFzBHbCMEivyZROKDCNTO3M3-tEQlIH-snHimYkq8Crhupf5VFfhbkyXv_KCtz09QQXx-cztXtDbTIIZa0Oy8B6u1hr5DSotVABTnydaCJz5TTjU1Q3WmFoHqCMOeZ54IAs9hUp0DfbPOu=w284-h400" width="284" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Irène Hillel-Erlanger</td></tr></tbody></table><br /><br /><p style="text-align: center;"><span style="font-size: x-large;">VOYAGES EN KALÉIDOSCOPE</span></p><p style="text-align: center;"><br /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: x-large;">Irène Hillel-Erlanger</span></p><p style="text-align: center;"><br /></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;">Paris, Georges Crès, 1919</span></p><p><i><br /></i></p><p style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;">FULCANELLI, à propos des VOYAGES EN KALÉIDOSCOPE</span></p><p style="text-align: center;">Extrait du tome II des <i>Demeures Philosophales</i></p><p style="text-align: center;">Chapitre VIII (Le Merveilleux Grimoire du Château de Dampierre) :</p><p style="text-align: justify;">[...] <i>Pour nous, alkaest dérive des mots grecs ἀλκά, vocable dorien employé pour ἀλκή, force, vigueur, et εἰς, le lieu ou encore ἑστία, foyer, le lieu ou le foyer de l’énergie. C’est lui le loyal serviteur et le sel de la terre que Mme Hillel-Erlanger appelle Gilly, et qui fait triompher son maître de l’emprise de Véra. (Irène Hillel-Erlanger. "Voyages en kaléidoscope". Paris, Georges Crès, 1919.)</i>...[...]</p><p><br /></p><p><br /></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEh4ajVS3ec3_rlXgXtK9tW06CTtcLaXRi4iTNyIpIw7p_KMlb5ZF1oMfIxgsjp0lBCbc3250ld03nMPTQ5wrqQ9p3yixQdp65sis3usRjT0FfMmVK2fuvCixES0xeKOvsw99ldG14UgEfcslM65w0VuFdLg4BDtUnYhJ_E97B5KHun6Tq-elixrdqtF=s749" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="749" data-original-width="472" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEh4ajVS3ec3_rlXgXtK9tW06CTtcLaXRi4iTNyIpIw7p_KMlb5ZF1oMfIxgsjp0lBCbc3250ld03nMPTQ5wrqQ9p3yixQdp65sis3usRjT0FfMmVK2fuvCixES0xeKOvsw99ldG14UgEfcslM65w0VuFdLg4BDtUnYhJ_E97B5KHun6Tq-elixrdqtF=s1600" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgFmBmcV2id7SNg63fQWZy1n8vuGiUGakomBpb1Ug89Ua3uuybLi7hnRxCtumQ8vj0rM3_RiqQdHrQfnglALepuE2VcCsUiLLc4rvRdVwphejlCSb_MGzYNtmBehDmwpQCUB2AgVNE45qpn0qM0WsmaSDyNNiLzFT0ewXGhtBBbRI2HWwMdqj_gJRf9=s749" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="749" data-original-width="472" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgFmBmcV2id7SNg63fQWZy1n8vuGiUGakomBpb1Ug89Ua3uuybLi7hnRxCtumQ8vj0rM3_RiqQdHrQfnglALepuE2VcCsUiLLc4rvRdVwphejlCSb_MGzYNtmBehDmwpQCUB2AgVNE45qpn0qM0WsmaSDyNNiLzFT0ewXGhtBBbRI2HWwMdqj_gJRf9=s1600" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEh29Ry0BN6rtVJWk02a9GKoGfPF5Zk0pipiNiKE6st8iI08NxK2IiB6HahJIQdgCgNEJT3He2jW8oh89yoWoDxNMb6nuJKuHi4KYkNXTo_wQfC-Ff7-HVHacHtDcN8ue_QxQU226Zsd1pAsuqgqnecrcW8Jw4_Oj7taMtPHEny2DqRky9TzeIMmTZFk=s749" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="749" data-original-width="472" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEh29Ry0BN6rtVJWk02a9GKoGfPF5Zk0pipiNiKE6st8iI08NxK2IiB6HahJIQdgCgNEJT3He2jW8oh89yoWoDxNMb6nuJKuHi4KYkNXTo_wQfC-Ff7-HVHacHtDcN8ue_QxQU226Zsd1pAsuqgqnecrcW8Jw4_Oj7taMtPHEny2DqRky9TzeIMmTZFk=s1600" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhn65qmugzyHrDHVLLLDkjXcSDDZ-RHTtZgb89BYCbXzzORBCcMQVMP73BOq5Sr4t-2ZijEHXdd119Pb_2Q9R8w5IVsPgsbbLd-gYlPBJ9HBycPhVHK3U1R5gCBXngRISz08wPY-jdw-MUVIYsTc0dx2wa0wN5VkC1hXjrwPH1VZBMCeVRxpm_Tv469=s749" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="749" data-original-width="472" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhn65qmugzyHrDHVLLLDkjXcSDDZ-RHTtZgb89BYCbXzzORBCcMQVMP73BOq5Sr4t-2ZijEHXdd119Pb_2Q9R8w5IVsPgsbbLd-gYlPBJ9HBycPhVHK3U1R5gCBXngRISz08wPY-jdw-MUVIYsTc0dx2wa0wN5VkC1hXjrwPH1VZBMCeVRxpm_Tv469=s1600" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEieUA__iOnPrrxg4FWH6rEhkaBjNjkVl_TrTpoA5lrMDD1VdC_0ZMP1kY1kr0qXdPs2D5P1ExGE93TukUOBlKcW46b0czkhh0rxly-ID7X_IkpYDTUrsfk1jRhi5joC7_ETpfXH5h6mjsw2LZOTb2kNeL5v-IW3pZ3d1z_u7pMMhYIl4oNQVLoKvqXH=s749" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="749" data-original-width="472" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEieUA__iOnPrrxg4FWH6rEhkaBjNjkVl_TrTpoA5lrMDD1VdC_0ZMP1kY1kr0qXdPs2D5P1ExGE93TukUOBlKcW46b0czkhh0rxly-ID7X_IkpYDTUrsfk1jRhi5joC7_ETpfXH5h6mjsw2LZOTb2kNeL5v-IW3pZ3d1z_u7pMMhYIl4oNQVLoKvqXH=s1600" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhXEmbtCU5e8mKYoG8gGVEoY_NKi0stSduzT8NURoWH84r_pfP3ZuUwUmwTbkkVeiW7tbFsOnZUf3cd9u92D0oFeQ21OrFvLrrXk2bWONxnysOf_G_YEp2MGNXVOrMmNx1mZjmTNiEdhU4tB7rSZAOm7S12SYv8GUdYl8qeZ1xh61FH6C5yfkTQDEh6=s749" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="749" data-original-width="472" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhXEmbtCU5e8mKYoG8gGVEoY_NKi0stSduzT8NURoWH84r_pfP3ZuUwUmwTbkkVeiW7tbFsOnZUf3cd9u92D0oFeQ21OrFvLrrXk2bWONxnysOf_G_YEp2MGNXVOrMmNx1mZjmTNiEdhU4tB7rSZAOm7S12SYv8GUdYl8qeZ1xh61FH6C5yfkTQDEh6=s1600" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEh-Ae_SlJE9rEVMloweM-HfxKmvn1Tn5T2Rw2UoV8Z3QNbV6_cJbt5UQ3iX6nDj07_ht5OmJfWBKRYW0SLG9tZd1CayxlMXCCfZ8X7XyCEOwnbTw0lFxDMY6SKVZ2qgb-SuFJeFGiHgcCFmnlPmJLQOtJh2XeHOiPBE6sfrzOOkYAnJGv0Twg0KvJ08=s749" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="749" data-original-width="472" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEh-Ae_SlJE9rEVMloweM-HfxKmvn1Tn5T2Rw2UoV8Z3QNbV6_cJbt5UQ3iX6nDj07_ht5OmJfWBKRYW0SLG9tZd1CayxlMXCCfZ8X7XyCEOwnbTw0lFxDMY6SKVZ2qgb-SuFJeFGiHgcCFmnlPmJLQOtJh2XeHOiPBE6sfrzOOkYAnJGv0Twg0KvJ08=s1600" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhhyX8it7NJOstxg14xNHNtLwNEzDLY5bttaHQyiY2xwD2vLFN5tNpnMr5UT3HYKh_Fz4nhdQNvpXnla1Y0WG7yvbcvRDBynYFATCcYtQfpvQfrg1ZIqYFDqaRuAz5fID94gutQ8zcDsheXevI1ARaCr3PM1o8GLpyXzfJxXXusLneTAY33kp4qyaWn=s749" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="749" data-original-width="472" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhhyX8it7NJOstxg14xNHNtLwNEzDLY5bttaHQyiY2xwD2vLFN5tNpnMr5UT3HYKh_Fz4nhdQNvpXnla1Y0WG7yvbcvRDBynYFATCcYtQfpvQfrg1ZIqYFDqaRuAz5fID94gutQ8zcDsheXevI1ARaCr3PM1o8GLpyXzfJxXXusLneTAY33kp4qyaWn=s1600" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjCM7_zZSQ2QRmeH2hU1pqKMyixaPNsLl6Zt9yV7S_0UXLpi9D3giJqYtOAWcoLXbsToEyFBrbkp9DYiW7vzovy74Fb7QPBjRyiha37421Gki-jrMInL_ZLRlWw1T0G8r0-tDvHefg0WgqYMk0sre1Y3qvFUG9lM_oSlvWsot3fTVC37xOKwFDNWdZQ=s749" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="749" data-original-width="472" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjCM7_zZSQ2QRmeH2hU1pqKMyixaPNsLl6Zt9yV7S_0UXLpi9D3giJqYtOAWcoLXbsToEyFBrbkp9DYiW7vzovy74Fb7QPBjRyiha37421Gki-jrMInL_ZLRlWw1T0G8r0-tDvHefg0WgqYMk0sre1Y3qvFUG9lM_oSlvWsot3fTVC37xOKwFDNWdZQ=s1600" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhKa6t0id8Jy-mgR33OHys5AFDONm0yY4SVE1DEtHB5TZM5NZp7K-GFFGCepGzj3c-AMiesP1sVdLbT6FZ4pSbh4Xjlc4OAYmvHw3BtyGlfAmEakYVL4Gm7c-u6SBzCHwHc5raFesuAzbT55F2m3Q_V5K-N7nwqLP1xQ6HTjE0KbXdRRM2AYdiXBd3M=s749" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="749" data-original-width="472" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhKa6t0id8Jy-mgR33OHys5AFDONm0yY4SVE1DEtHB5TZM5NZp7K-GFFGCepGzj3c-AMiesP1sVdLbT6FZ4pSbh4Xjlc4OAYmvHw3BtyGlfAmEakYVL4Gm7c-u6SBzCHwHc5raFesuAzbT55F2m3Q_V5K-N7nwqLP1xQ6HTjE0KbXdRRM2AYdiXBd3M=s1600" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjz1naohICyf-IMbEee18fqzZ6bOAMdXsXD1MiQkNe36r73Elv4edXkQlHytt5_kTrZmv-obs2AljBQJgvsqB_LVZ0oJHLOdnvSYjSY_kF7ilDqMGwI3YOlALXlGE9vj1i5Kfe5omozzdHQxvfReAZz0NuyXIf-3gbt_SwfoBwDMfqA_j5E8Ab1FuMU=s749" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="749" data-original-width="472" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjz1naohICyf-IMbEee18fqzZ6bOAMdXsXD1MiQkNe36r73Elv4edXkQlHytt5_kTrZmv-obs2AljBQJgvsqB_LVZ0oJHLOdnvSYjSY_kF7ilDqMGwI3YOlALXlGE9vj1i5Kfe5omozzdHQxvfReAZz0NuyXIf-3gbt_SwfoBwDMfqA_j5E8Ab1FuMU=s1600" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; 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text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiezYhGEGec-VrJjwE4ekIC15auiHFeem0G4zfpfraHRgUO89ZpFu2-0w5qIjz0bTVTc0AAfdRn_n1bmIqByj1yVwwWpZx_2MfYV2ZdxVvb_N1H5smbWDyvZbpBtej0IPw9Jy59EU9a9jUjuV5m3skxtaD3bWWyKj46y-2u0i2824wDa5U2AyQrJRZU=s749" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="749" data-original-width="472" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiezYhGEGec-VrJjwE4ekIC15auiHFeem0G4zfpfraHRgUO89ZpFu2-0w5qIjz0bTVTc0AAfdRn_n1bmIqByj1yVwwWpZx_2MfYV2ZdxVvb_N1H5smbWDyvZbpBtej0IPw9Jy59EU9a9jUjuV5m3skxtaD3bWWyKj46y-2u0i2824wDa5U2AyQrJRZU=s1600" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEh6z8dCHHGhIh2nSSfbbcll-uRlLA3aAU4N32m433HhskPGl1WDL4oJYj3_R5mFa7IugnYSwIvYZ7PlY2NaiJxyjP-37inkTglC3XqnNf8lTm7kFDtsdohF4OmJqdScICcjYWelhbLxDY1fpUTrG_4kt6I3sEs7h2MFzul8kzR7eMcml5GaK9aOgeCc=s749" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="749" data-original-width="472" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEh6z8dCHHGhIh2nSSfbbcll-uRlLA3aAU4N32m433HhskPGl1WDL4oJYj3_R5mFa7IugnYSwIvYZ7PlY2NaiJxyjP-37inkTglC3XqnNf8lTm7kFDtsdohF4OmJqdScICcjYWelhbLxDY1fpUTrG_4kt6I3sEs7h2MFzul8kzR7eMcml5GaK9aOgeCc=s1600" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjmaFH_atosBACQB6QjyaPBhZcg49RtRFTNJc22W3dTtpckjkrwh6E7C80So73wBfR-Zv-8WqfNs_diiq55zNBxjDxopxBYUtw3D2frqWHhnAiiXSLLDGbECY0HMnGs_4uZLBKPWg8uIbi2Xx2Eq8LemJ9NP_IOl3wOOodQ6q8b4P_TiOqlSGc8YXYb=s749" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="749" data-original-width="472" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjmaFH_atosBACQB6QjyaPBhZcg49RtRFTNJc22W3dTtpckjkrwh6E7C80So73wBfR-Zv-8WqfNs_diiq55zNBxjDxopxBYUtw3D2frqWHhnAiiXSLLDGbECY0HMnGs_4uZLBKPWg8uIbi2Xx2Eq8LemJ9NP_IOl3wOOodQ6q8b4P_TiOqlSGc8YXYb=s1600" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhp38fdE9D-E5WQ0vLuMt7n3jTIjzxbMFapX1HLQPmhg9tPBP2Jv1yTmC13LQLaFCNG-oy7k4alN0QnOQtMl2Aq25C9b6WgMOnIpwbyEtNg0ct286pEXfrqhE_K3DLnxuKl-b1uwoipTG7zKy2y_NW8CBNWaf7zbB4tjCbEYskQYosCbEBmJPFXu7WT=s749" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="749" data-original-width="472" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhp38fdE9D-E5WQ0vLuMt7n3jTIjzxbMFapX1HLQPmhg9tPBP2Jv1yTmC13LQLaFCNG-oy7k4alN0QnOQtMl2Aq25C9b6WgMOnIpwbyEtNg0ct286pEXfrqhE_K3DLnxuKl-b1uwoipTG7zKy2y_NW8CBNWaf7zbB4tjCbEYskQYosCbEBmJPFXu7WT=s1600" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; 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text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjG03ynzKnOOj6YGkbFAxsYKpQ9b28nTRl96nUhg72KfnxSSKdK8U9XQospUuvwCbri7-W7fizhKQwKxUYso_j9jffe0oVQIzAONy-fFi2Hx1iZ6T4fpgOyhLO0kXgiLa326yFE4-IQbSMqYDIUbkpsILFoAe4PrGy9DTO0Oz9mFad6UDR-BVWBq58M=s749" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="749" data-original-width="472" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEjG03ynzKnOOj6YGkbFAxsYKpQ9b28nTRl96nUhg72KfnxSSKdK8U9XQospUuvwCbri7-W7fizhKQwKxUYso_j9jffe0oVQIzAONy-fFi2Hx1iZ6T4fpgOyhLO0kXgiLa326yFE4-IQbSMqYDIUbkpsILFoAe4PrGy9DTO0Oz9mFad6UDR-BVWBq58M=s1600" /></a></div><br /><p><br /></p><p><br /></p><p><br /></p>Le Miroir Alchimiquehttp://www.blogger.com/profile/03138462213732119910noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2196127544531909708.post-65076752001088601452021-11-02T11:19:00.000+01:002021-11-02T11:19:39.592+01:00ECKHARTSHAUSEN Essais chimiques sur la dissolution radicale des corps (avec numérotation des paragraphes)<p> </p><div class="MsoTitle"><div style="text-align: center;"><span lang="FR" style="font-size: x-large;"><span style="color: white;">1</span></span><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiWQgA6kv-VeMIB0z_t8FSeMQslQAW-kl9H_6doh5gmFo8p0-XJyl7FJ_w2mFaTIwKlm3Gh-tnx3hHEvzwFqSzG88jXO8qC22jy3Xm05qNDDZEkGnB94IX68201dICouRUT2irExypQ6YA/s320/plomb+vierge.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="262" data-original-width="320" height="262" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiWQgA6kv-VeMIB0z_t8FSeMQslQAW-kl9H_6doh5gmFo8p0-XJyl7FJ_w2mFaTIwKlm3Gh-tnx3hHEvzwFqSzG88jXO8qC22jy3Xm05qNDDZEkGnB94IX68201dICouRUT2irExypQ6YA/s0/plomb+vierge.jpg" width="320" /></a></div><div style="text-align: center;"><span lang="FR"><span style="font-size: medium;"><br /></span></span><br /><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR" style="font-size: x-large;">ESSAIS CHIMIQUES</span></div></div><div class="MsoSubtitle"><div style="text-align: center;"><br /></div><div style="text-align: center;"><div><span style="font-size: large;">Sur la Dissolution Radicale des Corps</span></div><div><span style="font-size: large;">En particulier des Métaux</span></div></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><br /></span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif" style="font-size: medium;"><i>Chimische Versuche über die Radikalauflösung der Körper, </i></span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif" style="font-size: medium;"><i>besonders der Metalle</i></span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><br /></span></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><br /></span></div></div><div class="MsoSubtitle"><div style="text-align: center;"><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR" style="font-size: x-large;">Karl von Eckhartshausen</span></div></div><div align="center" class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><br /></span></div><div align="center" class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR" style="font-size: medium;">Munich, 1798<o:p></o:p></span></div><div align="center" class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><br /></span></div><div align="center" class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><p><span style="font-size: medium;">Traduction, préface et notes d'André Savoret</span></p><p><br style="text-align: left;" /></p><p><span style="font-size: medium;">Suivi de </span></p><p><span style="font-size: large;"><i style="text-align: justify;">Les plus récentes Découvertes sur la Lumière, la Chaleur et le Feu, </i><i style="text-align: justify;">à l'intention des Amateurs de Physique et de Chimie, </i></span></p><p><span style="font-size: medium; text-align: justify;">Par Karl von Eckhartshausen (Traduit de l'Allemand par Bernard Husson)</span></p></span></div><div align="center" class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><br /></div><div align="center" class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;">*</div><div align="center" class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><span style="font-size: large;">Préface des "Essais chimiques" dEckartshausen</span></div><div align="center" class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><p><span style="font-size: large;">Par André Savoret</span></p><p style="text-align: left;"></p><ol style="text-align: left;"><li><span style="text-align: justify;">Quelques mots sur la présente édition.</span></li><li>Les ESSAIS CHIMIQUES furent publiés, pour la première fois en français, aux Éditions de Psyché, en 1938. C'est ce même texte qu'on trouvera ici, suivi du résumé d'un opuscule que D'Eckartshausen fit publier à Munich, en 1798. Les deux textes, ici réunis, se complètent et s'éclairent mutuellement. Les ESSAIS CHIMIQUES sont en quelque sorte l'adaptation pratique des données théoriques exposées dans le Mémoire qui lui fait suite, quoique chronologiquement antérieur, et dont le titre, un peu long, est : <i>Les plus récentes Découvertes sur la Lumière, la Chaleur et le Feu, à l'intention des Amateurs de Physique et de Chimie</i>.</li><li>Sous les dehors d'une terminologie « chimique » assez translucide, ce dernier opuscule condense ce qui peut être donné de l'Alchimie rosicrucienne. Les énigmatiques Rose-Croix ont fait couler beaucoup d'encre et grincer bien des plumes érudites. Entre ceux qui font remonter la création de leur Fraternité aux premiers temps du monde et ceux qui prononcent, à son propos, le mot <i>mystification</i>, il y a place pour nombre d'opinions plus nuancées, sinon plus convaincantes !</li><li>Les seuls réellement qualifiés pour éclairer notre lanterne se taisent, laissent dire et écrire, et sourient silencieusement chaque fois que se fonde, ici ou là, souvent à son de trompe, quelque groupement qui prend leur titre d'autrefois pour enseigne. Je ne prendrai pas sur moi de situer D'Eckartshausen dans la hiérarchie rosicrucienne ou para-rosicrucienne. Il me suffit, entre autres choses, de le lire pour savoir qu'il y avait rang.</li><li>Les pages qui suivent diffèrent de la plupart des écrits hermétiques publiés depuis deux ou trois siècles en ce qu'elles ne sont pas centrées particulièrement sur le travail pratique, au laboratoire, mais font une très large place aux principes qui le commandent et le justifient. Les données spéculatives dominent dans le Mémoire de 1798, la technique opératoire dans les ESSAIS CHIMIQUES. Car, comme le dit l'auteur «Lorsqu'une substance est réellement présente, il faut qu'elle soit montrée et certifiée par l'expérience. »</li><li>Une autre originalité de la « manière » de D'Eckartshausen, c'est de ne faire que de rares emprunts au vocabulaire classique des hermétistes. Notre auteur parle une langue simple. Et cette simplicité est une des difficultés majeures de son oeuvre. Davantage encore que les chimistes, alchimistes et souffleurs de son époque, nous sommes compliqués, cérébraux, bourrés d'abstractions. Et nous nous dégageons avec peine de l'emprise de nos formules stéréotypées, techniques ou philosophiques, et de nos terminologies familières. Il m'apparaît que D'Eckartshausen écrit moins pour ceux qui savent ou croient savoir que pour les « amateurs » dignes de savoir, quelle que soit leur formation, savante ou ignorante selon le monde.</li><li>Déconcerté, je l'avoue, à première lecture, j'ai mis pas mal, de temps à me rendre compte de la parfaite maîtrise de l'auteur dans les deux Voies de l’OEuvre, toutes deux également légitimes à ses yeux, et à situer sa technique, traditionnelle dans les grandes lignes, originale dans certaines innovations. Et c'est pourquoi je me suis risqué à quelques brefs commentaires. Les ESSAIS CHIMIQUES offrent à l'Appelé un mince mais solide Fil d'Ariane. Toutefois, à lui l'honneur et le péril d'affronter le Minotaure, avec l'aide du Ciel, qui ne manquera pas au chercheur modeste, sincère et prudent. Je ferai de mon mieux pour l'amener au seuil du Labyrinthe. Aller plus loin serait aller trop loin.</li><li>A. SAVORET.</li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">*</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif" style="font-size: medium;"><i>Extrait des notes d'André Savoret, au sujet du Phosphore...</i></span></li><li><i>Le phosphore est l’Azoth vivant, le Mercure universel ou Feu-Eau. Au cours de l’ouvrage, l’auteur en parle diversement, le considérant en soi, dans l’un de ses éléments, ou sous les espèces du support sensible qui le renferme virtuellement (Note d'André Savoret).</i></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><br /></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">*</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><br /></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><br /></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif" style="font-size: x-large;">ESSAIS CHIMIQUES</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><br /></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif" style="font-size: large;">Karl von Eckhartshausen</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><br /></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">AVANT-PROPOS DE L'AUTEUR</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Il fut un temps où la transmutation métallique n'était considérée comme possible que sous la condition de la dissolution radicale des métaux nobles : seulement, comme on tenait cette dissolution pour impossible, on tint également pour impossible la transmutation.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Mais l'expérience prouve que l'homme ne doit pas préjuger trop tôt de choses dont il n'a aucune notion pratique, et le modeste dit seulement : </span><i><span lang="FR">« </span></i><i><span lang="FR">D'après les connaissances actuelles de la chimie, il ne semble pas possible..., peut-être nous manque-t-il une plus haute connaissance».<o:p></o:p></span></i></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ainsi pensai-je. Et cette méditation me conduisit à la réalité de la dissolution des métaux, dans laquelle la possibilité est prouvée à satiété ; car l'expérience est le meilleur syllogisme.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Et si quelqu'un me demandait : « Alors, pouvez-vous faire de l'or ? » ; je lui répondrais : « Analyser les métaux, puis les synthétiser est encore loin de les produire ». On sait, par exemple, séparer les éléments de différents corps et les rassembler ensuite, sans pourtant pouvoir produire artificiellement des corps semblables.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Si quelqu'un me demande : «La production artificielle de l'or est-elle possible ? » ; alors je réponds : « Je ne nie rien aussi longtemps que je ne suis pas convaincu de l'absolue impossibilité ; mais je crois que démontrer l'impossibilité de la production pratique de l'or est, justement, aussi difficile que de faire de l'or. »</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Entre autres choses, je me flatte d'avoir rendu, par mes expériences un service à la chimie, parce qu'elle nous conduit ainsi, davantage vers la connaissance de la nature. L'or que je cherche est la Vérité !</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">A Messieurs les alchimistes, j'écris ce qui suit :</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">« Les alchimistes et les joueurs de loto ont presque le même destin ; chacun des premiers espère vainement son </span><i><span lang="FR">universel </span></i><span lang="FR">dans chaque opération, tout comme les derniers, à chaque tirage du « quine ». <o:p></o:p></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Je veux vous dire mon opinion sur l'alchimie : il me semble que celui qui cherche l'or ne le trouve pas ; mais celui qui cherche Dieu, comme la Force primordiale de toutes les forces, celui-là pourrait bien trouver tout en Dieu. Il me semble aussi qu'il n'est pas écrit sans raison : </span><i><span lang="FR">Cherchez avant tout le Royaume de Dieu, le reste vous sera donné </span></i><i><span lang="FR">par surcroît. </span></i><span lang="FR">Cette vérité en entraîne une autre : si vous ne cherchez pas </span><i><span lang="FR">d'abord le </span></i><span lang="FR">Royaume de Dieu, le reste, dans l'ordre divin, ne vous sera pas donné.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Mais qu'est le royaume de Dieu ? La possession parfaite de Jésus-Christ dans notre cœur, régnant en lui comme en son temple, avec Sagesse et Amour, et illuminant par son Esprit notre raison, de l'intérieur vers l'extérieur, afin que nous puissions percevoir l'extérieur de la nature.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Lorsque nous serons en possession de cet Esprit Universel (c'est-à-dire de l'Esprit du Christ dans notre intérieur), alors pourrons-nous peut-être, par sa Grâce, apprendre à connaître l'extérieur de l'esprit universel de la nature, mieux que ne le connaît la philosophie ordinaire.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Aussi longtemps que l'homme ne possède pas intimement l'art de la séparation intérieure (Scheidekunst) du sacré et du profane, du pur et de l'impur, il m'arrive pas non plus, dans l'extérieur, à séparer la bénédiction de la malédiction ; car la bénédiction extérieure est exactement proportionnée à l’intérieure. A cette Science, que je tiens pour la plus haute, la simple science est insuffisante ; il faut y joindre aussi la pratique et, pour la pratique, la puissance, et pour la puissance, la force qui vient d'En-Haut et qu'aucun homme ne peut partager avec un autre.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Celui qui pense autre chose sur cette matière est dans une erreur profonde. Il se trompe lui-même ou est trompé par d'autres puisqu'il ne connaît pas l'enchaînement des lois intérieures de la Divinité avec les lois extérieures de la nature. Je sais bien que quelques-uns disent : «La nature suit des lois immuables ; le soufre et le mercure engendrent en tous temps le cinabre ; l'arsenic et le soufre, toujours l'orpiment bien connu ; deux fois deux est toujours quatre, que ces nombres soient exprimés par un bon ou un méchant homme. Par suite, il en est de même avec la plus haute chimie. Lorsqu'on connaît enfin la matière, si l'on sait sa composition, si on l'a observée ou apprise chez d'autres, on peut faire les choses aussi bien que n'importe qui ; la nature ne peut nous dérober ses trésors, lorsque nous la contraignons par ses propres lois. »</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ainsi ratiocinent ceux qui veulent pénétrer dans le sanctuaire en escaladant le toit. Ce faisant, ils oublient que certains furent, à la porte, sommés de restituer sa propriété au Maître de la maison.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Il est vrai qu'il existe un plan qui, au premier coup d’œil, paraît sans réplique et qui possède tant de coloris extérieur qu'il a déjà séduit beaucoup d'hommes de haute intelligence. Seul, celui qui sait combien sont proches Dieu et la nature, combien Dieu dirige sans cesse et d'une manière infaillible son mécanisme ; celui qui conçoit cette grande vérité dont parle saint Paul : in </span><i><span lang="FR">ipso </span></i><i><span lang="FR">vivimus, </span></i><i><span lang="FR">i</span></i><i><span lang="FR">moveimur</span></i><span lang="FR"> </span><i><span lang="FR">et sumus, </span></i><span lang="FR">celui-là comprend aisément que Dieu ne laisse jamais tomber les rênes de ses mains sacrées et qu'il ne les confiera jamais à qui n'est pas profondément uni à lui. Cette nature ne serait pas l’œuvre d'une Sagesse infinie, si son auteur n'avait pas pris soin, en même temps, que sa puissance, ses secrets, ses ressorts cachés ne pussent jamais se trouver à la portée d'autres mains que celles dont il est assuré qu'elles ne conduiront jamais les rênes de la nature que conformément à son grand plan, à ses saintes intentions, à ses décisions immuables.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ce serait d'ailleurs une présomption, proche du blasphème, de vouloir attribuer à l'Etre le plus haut la capacité d'abandonner le plus pur, le plus sacré et le plus élevé de la nature physique à des mains profanes. Je tiens, par conséquent, pour témérité véritable de vouloir atteindre la sainteté de la nature (qui est connue de fort peu et sera toujours l'apanage du plus petit nombre), sans s'être efforcé, d'abord, d'atteindre la sainteté de la Grâce à l'intérieur.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Celui qui, sondant la Bible d'un oeil clairvoyant, suivrait l'école des Prophètes, celui-là trouverait que l'or serait une production inférieure, s'il ne nous procurait la connaissance de l'essence physique primordiale des choses, à laquelle sont reliées des forces de la nature bien plus hautes et plus étonnantes.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Qui peut élever des prétentions sur l'essence primordiale des forces physiques ? Est-ce bien là l'œuvre du lutteur et du chercheur ? Ou n'est-ce pas, plutôt, oeuvre de Grâce et de pitié ?</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ce que je dis ici n'est pas une bigoterie (Frömmelei), mais une inébranlable et pure vérité. Et, précisément, cette vérité s'est toujours tenue éloignée de tous ceux qui s'adonnaient à l'alchimie, en vendaient les secrets, ou prétendaient les enseigner. J'en ai beaucoup entendu, mais j'ai trouvé chez fort peu une pure compréhension.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Je ne nie pas que le désir de s'enrichir ait conduit certains à des découvertes nouvelles et utiles, ni que la chimie ordinaire doive beaucoup à l'alchimie. Mais, en ce qui concerne le <i>supra-</i></span><i><span lang="FR">universel, </span></i><span lang="FR">il me semble que seul le </span><i><span lang="FR">supra-universel </span></i><span lang="FR">puisse le distribuer ; qu'il est réservé pour un grand but dont Dieu seul est maître et devant lequel nous devons nous incliner avec humilité, sans vouloir le pénétrer, quelle que soit la manière dont ce qui doit arriver s'accomplira.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">L'or que je cherche est Vérité ; mon argent est Sagesse, et ma pierre philosophale est la connaissance de mon néant - et de la toute-puissance de Dieu dans les profondeurs de la nature.</span></li><li><br /></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR" style="font-size: medium;">Exposé des Conceptions générales qu'on a sur le Feu, la Chaleur et la Lumière</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La cause objective de l'impression que l'on connaît sous le nom de lumière est la </span><i><span lang="FR">substance </span></i><span lang="FR">lumineuse.<o:p></o:p></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La cause objective de l'impression connue sous le nom de chaleur est, seulement, </span><i><span lang="FR">matière de chaleur.<o:p></o:p></span></i></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La cause objective du phénomène que l'on connaît sous le nom de feu n'est jamais </span><i><span lang="FR">matière de feu.<o:p></o:p></span></i></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ces trois causes des trois phénomènes de Lumière, Chaleur et Feu, peuvent être envisagées, soit dans leur manifestation concrète, soit dans leur état statique. </span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Dans le premier cas, on désigne cette production sous le nom de lumière sensible, de chaleur sensible, de feu sensible, ou, avec d'autres mots lumière manifestée ou développée </span><i><span lang="FR">(entwickeltes Licht), </span></i><span lang="FR">chaleur manifestée, feu manifesté.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Dans le second état : lumière latente, chaleur latente ou feu latent. Ou encore, lumière non manifestée, chaleur non manifestée, feu non manifesté.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">On comprend sous le nom de </span><i><span lang="FR">substance lumineuse absolue, </span></i><span lang="FR">tout corps qui, indépendant de la lumière sensible ou latente, est une substance absolue servant de base à la manifestation. La substance calorique absolue est tout corps qui, indépendant de la chaleur sensible ou latente, sert de base réelle à la chaleur<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La substance absolue du feu est tout corps qui, indépendant du feu sensible et latent, est nécessaire comme substratum réel du feu.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Précisément, la question : « Une lumière, une chaleur et une substance ignée absolues existent-elles ? », est celle qui intéresse le plus les chercheurs d'aujourd'hui ; or, l'objet de mon ouvrage est d'établir l'existence de ces substances absolues.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><br /></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><br /></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR" style="font-size: medium;">Suppositions rationnelles sur l'Existence possible d'une Chaleur lumineuse et d'une Matière ignée absolues</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Chaleur lumineuse et feu sont pour nous, jusqu'ici, des phénomènes d'un certain ordre et sont ressentis simplement comme tels. Ils n'ont pour nous, jusqu'ici, qu'une existence subjective parce que la réalité objective de leur existence nous est encore cachée.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Pourtant, malgré cette occultation de la réalité objective, le phénomène de lumière, chaleur et feu continue à être éprouvé par nous. La sensation nous met en face d'une cause qui agit sur les organes sensoriels, et la cause agissante objective doit être à la fois substance et matière.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">L'essence de la lumière, de la chaleur et du feu peut être admise comme objet remplissant un espace. Mais, remplir un espace est une propriété de l'essence de la matière. Par suite, </span>lumière, chaleur et feu (comme remplissant l'espace) doivent aussi lui appartenir.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La cause objective de toutes les sensations est et reste toujours la matière ; la lumière, la chaleur et le feu sont sentis et appréhendés par l'ensemble des organes ; la subjectivité de la sensation suppose nécessairement l'objectivité de la matière.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Une substance sans matière n'est pas concevable. Il est inconcevable de saisir une substance sans saisir aussi, en même temps, la matière. La lumière, la chaleur et le feu sont des phénomènes : ils sont ressentis. Le phénomène et la sensation supposent une réalité qui ne peut être que la matière, parce que celle-ci est l'objectivité nécessaire à tous les phénomènes et à toutes les sensations.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Toutes ces anticipations de la raison nous laissent déjà supposer qu'il faut qu'il y ait une substance absolue de lumière, de chaleur et de feu. Seulement, lorsqu'une substance est réellement présente, il faut qu'elle soit montrée et elle doit être certifiée par l'expérience.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Par de très simples manipulations, j'ai séparé ces trois substances du phosphore. (1).</span></li><li><br /></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR" style="font-size: medium;">Nature des métaux</span></li><li><span style="text-align: justify;">Les métaux ne sont en eux-mêmes rien d'autre que du phosphore, lié à une terre compactée, analogue au talc.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Plus il y a de phosphore enfermé dans un métal, d'autant plus noble il est. L'or, l'argent, le platine, contiennent pour cette raison le plus de phosphore et leur terre est celle qui renferme le plus de force compactante </span><i><span lang="FR">(einschrankendekraft).<o:p></o:p></span></i></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La diversité des métaux dépend, par cela même de la diversité des quantités de phosphore qu'ils renferment ; </span><span lang="FR">l</span><span lang="FR">a </span><span lang="FR">forme </span><span lang="FR">et la couleur sont inhérentes à cette condensation.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Lors de l'analyse de tous les métaux, on trouve une terre compactée, ou analogue au talc, terre colorante, et du phosphore.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Dans tous les métaux, le phosphore est la partie alliée et ce qui lie est la terre compactante et colorante (2)</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">C'est pourquoi le phosphore pourrait bien être simplement seul dissolvant des métaux parce qu’il est la partie qui leur est alliée. Par lui, tous les métaux peuvent être dissociés et, </span><span lang="FR">de </span><span lang="FR">nouveau, reconstitués.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Tous les métaux possèdent les mêmes éléments fondamentaux et ne se différencient que par leurs proportions.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Par le changement des proportions de leurs éléments constitutifs, les substances métalliques peuvent être transformées.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Mais, pour cette transformation, </span><i><span lang="FR">il </span></i><i><span lang="FR">faut </span></i><i><span lang="FR">une dissolution radicale.<o:p></o:p></span></i></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La proportion des principes décide de la forme ; la qualité est inhérente à la forme.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Par suite il y a une progression ascendante et descendante pour l'anoblissement ou l'avilissement. Plus il y a de phosphore dans un métal, d'autant plus noble est ce dernier. Par suite, la plus massive condensation du phosphore est la condition du plus grand anoblissement.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Faire du verre et faire de l'or ont la plus grande analogie. Le verre consiste en sable et alcali ; l'alcali étend le sable et le sable étendu resserre l'alcali. Et ainsi résulte un produit qui est le verre.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Le phosphore étend la terre compactante, celle-ci resserre le phosphore, et il en résulte un produit qui est le métal.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Lorsque le verre est recouvert d'alcali, il se laisse décomposer en ses différentes parties.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Lorsque le métal est recouvert de phosphore, il se laisse décomposer de même.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><br /></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR" style="font-size: medium; font-weight: normal;">Exposé des Conceptions sur la Dissolution Radicale</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La dissolution radicale consiste en la parfaite pénétration, c'est-à-dire : que la substance constitutive aussi bien que l'agent de la solution pénètrent l'objet à dissoudre.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Lorsque cette pénétration n'est pas effective, il n'y a pas de dissolution radicale, mais seulement un partage mécanique, dans lequel les substances n'agissent pas l'une sur l'autre, mais seulement l'une dans l'autre. Ceci explique pourquoi les chaux métalliques (oxydes) augmentent de poids, tandis que la dissolution radicale des métaux par le phosphore produit des corps légers et résineux.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Lors de la dissolution radicale, s'effectue une pénétration chimique parfaite ; l'interne est atteint et pas seulement les </span><span lang="FR">parties liantes externes. C'est pourquoi le « solvens » se mélange totalement avec son </span><span lang="FR">«<i> soluto </i>».<i><o:p></o:p></i></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Dans les métaux nobles, les substances fondamentales sont associées de telle manière qu'elles ne peuvent être séparées ni par la nature, ni par l'art, ni par aucun moyen étranger.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Mais, aussitôt que des métaux nobles sont manipulés avec la substance de base fondamentale, qui est également leur élément, ils fondent peu à peu en elle, comme la glace dans l'eau, et se répandent dans leur dissolvant.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Cette dissolution radicale est une douce fusion qui doit s'opérer sans détruire la forme métallique ; c'est pourquoi le moyen de la dissolution radicale doit être de même nature que l'objet à dissoudre.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Mais le </span><i><span lang="FR">medium </span></i><span lang="FR">de la fusion et de la dissolution radicales doit être de la même nature, c'est-à-dire qu'il doit consister dans les substances et les forces essentielles desquelles le métal parfait est lui-même constitué, et posséder également les mêmes éléments, mais à l'état fluide et à un plus haut degré d'activité.<o:p></o:p></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Un tel </span><i><span lang="FR">médium </span></i><span lang="FR">est le </span><i><span lang="FR">Menstrue Universel, </span></i></span><span lang="FR">la <span style="font-size: large;"><b>+</b></span></span><span lang="FR"> du Mercure philosophique de la Nature, le dragon dont la tête mange sa propre queue.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Cet Universel peut, après avoir absorbé l'interne du métal, s'épaissir en ce corps qu'on nomme </span><i><span lang="FR">la Pierre, </span></i><span lang="FR">susceptible de s'unir ensuite avec d'autres métaux purifiés et dilatés par le feu, afin de les porter à leur suprême perfection et d'en faire les rédempteurs du</span><span lang="FR">,</span><span lang="FR"> reste des métaux imparfaits ; cette perfection se nomme transmutation, mais est simplement une réunion radicale des principes métalliques qui, par cette réunion, changent nécessairement de forme extérieure.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La chimie profane s'épuise dans ses travaux à multiplier, par de nouvelles combinaisons, les espèces de métaux déjà connues elle a déjà apporté jusqu'à vingt métaux différents, au lieu de s'efforcer de les ramener tous à une seule espèce (laquelle est, en somme, dans le royaume minéral, le but de la Nature), afin de se rapprocher davantage de la connaissance de la nature métallique.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Aussi ne connaît-elle, jusqu'ici, que la séparation mécanique de la substance des métaux : la véritable dissolution radicale, qui est la seule vraie solution, </span><i><span lang="FR">transfusio per minima </span></i><span lang="FR">et complète pénétration, lui est inconnue.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Animer un corps revient à dire : lui transmettre cette substance calorique et, par elle, lui donner pénétration, subtilité et mouvement.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><i><span lang="FR">L'animé seul peut à son tour animer ; </span></i><span lang="FR">rendre l'es métaux vivants signifie les animer.<o:p></o:p></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR"><br /></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><span class="Apple-style-span" style="font-size: medium; font-weight: normal;">Remarques principales sur la dissolution de l'Or</span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">L'or consiste en trois choses, dont deux superficielles, mais une essentielles.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Les superficielles sont les parties liantes du métal ; elles sont la terre métallique et le liquide du phosphore.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Le « lié » est le </span><span lang="FR">soufre<i>-</i></span><span lang="FR">phosphore (P</span><span lang="FR">hosphor-Schwefel) et c'est pourquoi tous les métaux se dissolvent radicalement, dès qu'ils sont mélangés au soufre-phosphore : le soufre qui se trouve dans le métal s'unit aux parties liées du mélange et rencontre les parties liantes, ou la base métallique, la </span><i><span lang="FR">terre vierge.<o:p></o:p></span></i></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Ainsi s'unit le soufre du métal, comme âme de l'or, avec le phosphore, abandonnant le corps-or ou la terre-or. </span><i><span lang="FR">L'esprit suit l'âme. </span></i></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Alors le corps devient blanc comme neige ; ce corps blanc ou terre pure doit recevoir de nouveau son âme, car l'esprit et le corps reçoivent après leur réunion une nouvelle forme (3).</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Là où l'on peut séparer cette terre blanche, est justement trouvée la Pierre ou base des métaux. Il reste à revivifier ce corps pur au moyen de son âme, ce qui s'opère en lui donnant son animateur ou phosphore.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ce phosphore est en même temps le feu de la corruption et celui de la génération. Il corrompt les corps impurs et régénère les corps purs, en les amenant à une plus haute perfection.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Donc, le phosphore a la plus étroite parenté avec la terre métallique. En conséquence, quand cette terre est mise en contact avec un métal, la force potentielle ignée (force du phosphore) contenue dans ce métal s'unit aussitôt avec la terre métallique, rejette l'impur et l'ennoblit avec la force ignée. qui lui est proportionnelle et qui s'est alliée avec la terre métallique.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Si l'on prend des métaux purs, qu'on les fonde et qu'on leur ajoute en même temps du phosphore ou des corps contenant du phosphore, ils se multiplient en poids.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">L'argent se transforme en or dans la mesure où le phosphore l'a pénétré, à travers une certaine portion de terre compactante.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Toute la transmutation des Anciens consiste en ce que la terre pare, l'âme, l'interne, attire le phosphore, se baigne dans ce même métal pur, s'unissant au pur et rejetant l'impur.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><br /></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><span class="Apple-style-span" style="font-size: medium; font-weight: normal;">Sur l'intérieur des Choses</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">A l'intérieur des choses est une substance pure, ignée, sulfurique, incombustible qui, lorsqu'elle est fixe, pourrait être appelée la </span><i><span lang="FR">Lumière de la Nature ; </span></i><span lang="FR">car c'est l'éclat et la forme de tous les métaux, illuminant et perfectionnant tous les corps.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ce sel interne possède une force qui change les formes, les colorant et les pénétrant. Cette force pénètre tous les métaux, les forme radicalement, s'unit à eux indissolublement et, sous les espèces d'une Pierre tingeante, les transforme en un autre métal. Les diamants mêmes sont fondus comme de l'eau par ce sel.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Ce sel est le vrai </span><i><span lang="FR">Baume de Soufre.<o:p></o:p></span></i></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Au centre des cendres métalliques se trouve un sel extraordinairement pur, pareil à un cristal limpide, qui se liquéfie très facilement lorsqu'il a atteint son plus extrême degré d'épuration ; en lui réside le pouvoir incorruptible de donner la perfection et tout l'accroissement possible. Cette force ne peut être détruite par le feu dévorant, ni dissoute par le froid de l'eau dissolvante, parce qu'elle est animée et mue par son propre </span><i><span lang="FR">esprit, et qu'elle </span></i><span lang="FR">est réintégrée dans son état primitif. Ce sel se trouve, dans les créatures du royaume souterrain, d'une particulière fixité et</span><i><span lang="FR"> </span></i><span lang="FR">pénétration.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">C'est pourquoi le sel, chez tous les peuples et dans toutes les religions, est considéré comme sacré.</span></li><li><br /></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR" style="font-size: medium;"><span class="Apple-style-span" style="font-weight: normal;">Sur la Séparation Fondamentale des Métaux</span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">1</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Notre Soufre de nature est le </span><i><span lang="FR">salvens universale, </span></i><span lang="FR">la clef de l'intérieur de la nature (4).<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">2</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Par cette clef, les corps sont ouverts, pour recevoir la </span><i><span lang="FR">terra </span></i><i><span lang="FR">virginea </span></i><span lang="FR">(5).<i><o:p></o:p></i></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">3</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Cette </span><i><span lang="FR">terra virginea, </span></i><span lang="FR">cette </span><i><span lang="FR">substance de la nature </span></i><span lang="FR">est la substratum </span><i><span lang="FR">fixe, </span></i><span lang="FR">comme le soufre de la nature est le </span><i><span lang="FR">volatil. </span></i><span lang="FR">Le soufre de nature est le centre supérieur ; la substance de nature, l'inférieur<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ces deux doivent être réunis, et c'est en cela que consiste l'art</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">1°.<i> - Séparer les principes du corps ;<o:p></o:p></i></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">2°.<i> - Purifier ces principes ;<o:p></o:p></i></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Il y a d'innombrables voies dans l'art, et d'innombrables matières ont les principes peuvent être extraits, mais les chemins les plus courts sont les meilleurs (6).</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ne vous laissez pas égarer par toutes les méthodes par lesquelles certains ont obtenu, de la manière la plus fatigante, ces deux pierres fondamentales ou matières.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Vous connaissez le soufre de nature ou la pierre volatile. C'est suffisant. Par là vous obtiendrez le fixe des corps ou la </span><i><span lang="FR">terram virgineam </span></i><span lang="FR">(7).<i> </i></span><span lang="FR">Vous n'avez pas besoin d'en savoir davantage que de vous servir de ces principes.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Le soufre de nature est la terre volatile qui plane au-dessus de nos têtes.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La substance de nature est l'eau sèche qui ne mouille pas les mains ; </span><i><span lang="FR">tous deux sont une matière, mais sous deux formes différentes.<o:p></o:p></span></i></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Notre matière est, par suite :</span></li><li><i><u><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">simple, double, triple et quadruple,</span></u></i></li><li><i><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">10</span></i></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">et, pour cette raison, universelle.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Elle est simple, parce que le Supérieur et l'Inférieur sont réunis en elle ; l'Humidité radicale de la nature, dans laquelle se combinent le Soufre de nature et la Substance de nature.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Elle est double, considérée comme soufre de </span><span lang="FR">nature ou prin</span><span lang="FR">cipe supérieur, et comme substance de nature ou principe inférieur : comme forme et matière.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Elle est triple, contenant l'Esprit, l’Âme et le Corps, ou : la force, l'organe et la forme.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Elle est quadruple parce qu'elle contient une humidité fixe et une sécheresse fixe ou les quatre éléments </span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Humidité fixe, sans eau.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Sécheresse fixe, sans terre,</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Humidité volatile, sans air,</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Sécheresse volatile, sans feu.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Et c'est en cela que consistent les véritables connaissances de la matière universelle. Par ces propriétés seules elle est universelle. En cette matière, toute puissance terrestre est incluse ; seule, cette puissance doit être développée et mise en oeuvre.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Il faut savoir que les Anciens cherchaient cette terre dans différents corps, puis qu'ils la calcinaient sur un feu vif et obtenaient de cette manière le soufre de nature qu'ils exposaient ensuite à l'air, afin d'obtenir notre Acide (8).</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La terre blanche et notre soufre sont donc la même matière et son dissolvant doit être, de nouveau, dissous avec elle, puisqu'il s'en différencie simplement par la proportion et la digestion, leurs rapports étant ceux de </span><i><span lang="FR">l'extensum </span></i><span lang="FR">au </span><i><span lang="FR">concreto.<o:p></o:p></span></i></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Quand donc la terre mouillée (9) ou le Soufre-Phosphore, est réunie à notre Eau sèche ou substance de nature </span><i><span lang="FR">(terra virginea), </span></i><span lang="FR">il </span><span lang="FR">en résulte le </span><i><span lang="FR">Rebis </span></i><span lang="FR">des Anciens, c'est-à-dire deux choses en une.<o:p></o:p></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Lorsqu'on projette une portion suffisante d'acide phosphorique dans notre terre et qu'on la dissout, cette solution se nomme </span><i><span lang="FR">mercurius duplicatus.<o:p></o:p></span></i></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La perfection de l'œuvre consiste à unir l'Esprit céleste avec la matière ; cet Esprit réside dans notre Soufre de nature, et il est appréhendé par la terre.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Dans le soufre de nature sont les </span><i><span lang="FR">éléments ; </span></i><span lang="FR">dans la </span><i><span lang="FR">terra </span></i><i><span lang="FR">virginea, </span></i><span lang="FR">les éléments </span><i><span lang="FR">proxima </span></i><i><span lang="FR">ad generationem.<o:p></o:p></span></i></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Dans ce Soufre se trouve l'entité réelle </span><i><span lang="FR">(entia realia) </span></i><span lang="FR">des minéraux, mais la force interne meut l'externe et le détermine morphologiquement.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Seul l'Universel doit être déterminé, soit en métal, soit en tout autre corps, et dans cette détermination consiste l'enseignement pratique de la production des métaux.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">L'homme ne peut agir, par l'Universel, que sur ce qui est déjà créé présentement ; spécifier son Universel, à son gré, en ce qui est créé. Créer est le propre de la Divinité seule, car tout ce qui devait être créé est déjà là. </span><i><span lang="FR">L'homme ne peut donc que </span></i><i><span lang="FR">spécifier.<o:p></o:p></span></i></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Notre terre blanche est la nature transformée ou </span><i><span lang="FR">natura </span></i><i><span lang="FR">naturata ; </span></i><span lang="FR">notre soufre est la nature transformante. Les unir l'une à l'autre, voilà la science ! <o:p></o:p></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Cette terre blanche est la première substance visible et saisissable créée par Dieu ; elle apparaît toujours en forme </span><span lang="FR">blanche. Les Anciens disaient : <i>Omnia in manu Dei sunt. ut ab ipso tingi poissant </i>(10).<i><o:p></o:p></i></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Cette terre blanche réside à l'intérieur de toute chose ; elle est le tabernacle du soleil. Il n'est pas nécessaire de la préparer. Quand on a la clef universelle de la nature, on peut ouvrir tout corps et en extraire l'interne.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><br /></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR" style="font-size: medium;"><span class="Apple-style-span" style="font-weight: normal;"><span class="Apple-style-span">Essentialité et Qualité, ou but de la nature intérieure</span></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Lorsque notre terre blanche est unie au soufre, c'est le <i>Mercure des Sages, </i>le véritable <i>Gur </i>métallique dans l'eau philosophale, disaient les Anciens : <i>Latet Spiritus Essentiœ qui solius est virtus magistraliter corrumpere et in ima Mateiriam Corpora transmutare.<o:p></o:p></i></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La VÉRITÉ est la substance secrète de toutes choses, l'Ame génératrice, la Lumière ; et cette Vérité est l' « unique nécessaire ».</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Notre terre blanche est un soleil concentré, lorsqu'elle a bouilli dans son Acide elle est l'élixir philosophal. C'est pourquoi <i>l'Enigma </i>de Paracelse est vraie, à la lettre : <i>« On doit voler le soleil, cuire l'eau dans la lune.<o:p></o:p></i></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Voler le soleil est notre soufre, formé d'atomes solaires concentrés ; le soufre-phosphore, l'eau de Lune est notre Acide (11).</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><span class="Apple-style-span" style="font-weight: normal;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: medium;">Sur la nature de l'Or et de l'Argent</span></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Le soufre est l'Homme, l'arsenic, la Femme, disent les Anciens. Le soufre produit le métal rouge et l'arsenic le métal blanc.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Mais il est nécessaire d'avoir une conception plus précise du soufre et de l'arsenic.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">On ne doit pas comprendre sous ces noms le soufre et l'arsenic ordinaires, mais ceux des philosophes.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Le soufre des philosophes réside dans le charbon ; c'est la substance du feu (12).</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">L'arsenic des philosophes est l'acide phosphorique, De là l'odeur d'ail du phosphore.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Le soufre dérobe son acide à l'arsenic. Le charbon dérobe l'acide du phosphore. Ces expériences nous attestent la parenté de ces corps.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">EXPÉRIENCE</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Lorsqu'on prend une fine poussière de charbon, qu'on la place dans une cupule de porcelaine, qu'on l'humecte avec de l'acide phosphorique et qu'on l'expose au soleil de l'été, puis qu'on fond la masse au moyen d'une loupe pendant quelque temps, on obtient une très belle petite feuille d'or. Mais celle-ci s'évanouit de nouveau dans l'air, en acide phosphorique ou plutôt en acide « aurique » <i>(Goldsäure).<o:p></o:p></i></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">A cet or aérien phosphorique, il manque seulement la terre compactante pour qu'on ait un véritable métal. Cette expérience prouve suffisamment que toute la <i>métallité </i>consiste simplement dans une union de la substance du feu avec la substance de la lumière, lesquelles se trouvent dans le charbon et l'acide phosphorique.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">AUTRE EXPÉRIENCE</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">J'observai dans le phosphore que son extérieur est blanc et son intérieur rougeâtre (13). Cette observation me conduisit à penser que la partie blanche du phosphore pouvait avoir une tout autre action que la partie rouge.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Je manipulai donc une fois ma poudre de charbon avec le blanc du phosphore que je détachai simplement de la surface ; je le plaçai au soleil et laissai ma loupe agir dessus. J'obtins une petite feuille d'argent quand le blanc était en plus grand poids que le charbon ; mais s'il m'arrivait de mettre une plus, grande quantité de charbon que de matière blanche, j'obtenais une petite feuille d'or qui, comme l'autre, s'évanouissait dans l'air en acide (14).</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR" style="font-size: large; font-weight: normal;">Abstractions</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Cette expérience m'enseigna que l'or se différencie de l'argent simplement en ce que, dans le premier cas, la substance du feu dépasse en poids celle de la lumière.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">L'argent se différencie de l'or en ce que la substance de la lumière dépasse en poids la substance du feu. L'or est donc de nature masculine et l'argent de nature féminine.</span></li><li><br /></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR" style="font-size: medium; font-weight: normal;">Sur les Dissolutions</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Aucune dissolution ne peut réussir que si le corps à dissoudre est dissocié d'avec les parties étrangères qui lui sont associées.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La dissolution chimique doit, tout d'abord, être facilitée du mieux qu'on peut par le partage mécanique. Cela s'obtient par la plus fine division, le pilonnage des parties, afin d'offrir à la solution chimique autant de surface que possible.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Dans les métaux, c'est l'alliage du phosphore ou du soufre métallique, qui est retenu par une terre analogue au talc. Cette terre compactée unie à la base métallique doit donc être saturée d'acide phosphorique.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Par sa nature, le phosphore a plus d'affinité avec l'acide phosphorique qu'avec le métal qui l'enferme. Le soufre métallique est donc divisé ; l'acide phosphorique, comme moyen de dissolution, cherche à le pénétrer.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La solution des métaux dans l'acide phosphorique est une destruction du soufre métallique par saturation acide, car l'oxygène </span><i><span lang="FR">(Sauerstof</span></i><i><span lang="FR">f) </span></i><span lang="FR">s'unit au principe igné contenu dans le phosphore dilué et forme l'acide phosphorique : le soufre métallique est dégagé de la terre enveloppante, et le métal séparé en ses composantes.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Il serait certes bon de savoir, à chaque dissolution, les proportions exactes des parties composantes du corps à dissoudre par exemple, dans le métal, la partie à dissoudre étant le soufre métallique, il faudrait donc reconnaître la proportion de soufre renfermée dans ce métal. C'est alors qu'on pourrait déterminer avec précision la vraie proportion de dissolvant à employer.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La règle certaine reste toujours que le poids de la partie à dissoudre appelle un poids triple de dissolvant. D'après cette règle, on devrait employer pour une once de chaux d'argent huit onces d'acide. Dans de telles opérations, il n'y a jamais trop de dissolvant : c'est du trop peu que vient </span><span lang="FR">le </span><span lang="FR">dommage (15).<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Mais pour trouver une loi certaine et préciser sûrement la quantité de dissolvant, je me suis mis ainsi à l'œuvre :</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Comme l'expérience me montrait que la portion à dissoudre dans les métaux est le soufre métallique, je pouvais conclure rationnellement que tout le processus de la dissolution résidait dans la transformation du phosphore ou soufre métallique en acide phosphorique. Après des expériences réitérées, il se confirma qu'un grain de phosphore donnait deux grains d'acide ; par suite, pensai-je, on pourrait, de la somme des poids, préciser une certaine portion de chaux métallique ; en d'autres termes, combien de chaux métallique contenait le métal, et, d'après ce calcul, il serait possible une fois pour toutes de recouvrir le métal à dissoudre avec trois parties de dissolvant.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La chaux métallique résulte de la destruction du soufre métallique.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">C'est un métal auquel on a retiré son soufre ou plutôt une base métallique sursaturée d'acide, parce que la métalléité de son état dépend seulement du soufre. Le soufre métallique se détruit quand l'oxygène s'unit avec le combustible c'est-à-dire avec la matière de feu qui se trouve dans ce métal et produit avec celui-ci de l'acide phosphorique.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Donc, où se produit la chaux métallique il y a manque en soufre-phosphore métallique. Celui-ci reparaît de nouveau, aussitôt que l'acide peut s'unir avec la base du charbon pour former le soufre métallique.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><br /></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">EXPÉRIENCE</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">On fait réduire simplement sur le feu une certaine quantité de chaux métallique ; on constate une perte de poids du métal réduit, parce que par la calcification une partie de l'acide phosphorique s'est volatilisée. Comme la quantité d'acide disparu avec la substance du feu ne peut pas fournir la quantité suffisante de soufre métallique, il s'ensuit nécessairement une perte de métal.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Mais si l'on ajoute certaines plantes, comme le cresson, la moutarde, etc., lors de la réduction de l'acide, le poids se trouve totalement rétabli. On peut se persuader ainsi que l'acide phosphorique dégagé par ces ingrédients s'unit avec la base du feu pour rétablir le phosphore ou soufre métallique.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">J'observai aussi lors de cette expérience et en préparant la chaux métallique, qu'on ne peut produire de métal réel que dans la mesure où la terre enveloppante ou base métallique se trouve en état de s'incorporer le soufre métallique. Seule une certaine quantité de terre métallique limite une certaine portion de soufre métallique et le métal se compose d'après les modes de cette limitation, qui dépendent de la pureté de la terre enveloppante.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Calciner un métal signifie lui dérober son soufre ; réduire un métal, c'est lui rendre son soufre,</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La calcification se produit quand une plus grande portion d'oxygène se combine avec la base de la substance du feu et engendre le phosphore.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La réduction se produit quand une plus grande portion de substance du feu transforme l'acide phosphorique en phosphore et que l'oxygène se volatilise (16).</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Il nous semble donc que, par l'observation de la chaux métallique (17), la nature nous conduise à celle de sa propre génération des métaux. Il semble qu'elle choisisse d'abord les terres métalliques et les sursature d'acide pour en former des sels métalliques. Il en résulte une sorte de chaux métallique ou une base métallique sursaturée d'acide, à laquelle manque seulement le soufre métallique pour devenir un métal complet.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Les parties liantes ou la base métallique sont alors la terre colorante et celle qui est analogue au talc ; elles peuvent donc, analogiquement, être comparées à la farine chez le boulanger.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">L'acide phosphorique serait le ferment par lequel cette base métallique devrait être, peu à peu, acidifiée pour se qualifier progressivement comme « sujet métallique. » De même, la base de farine doit se qualifier comme « sujet du pain ».</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Après complète acidification, il ne manque plus rien sinon la cuisson au four. Celle-ci devrait être accomplie par la substance du feu, au moyen de laquelle le ferment métallique s'unit à la base pour produire le métal adéquat.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Une autre belle expérience nous démontre la justesse de ce très intéressant processus de la nature.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Si l'on calcine du sang humain (18) et qu'on le saupoudre de poussier de charbon, on obtient très vite une espèce de mâchefer.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La question se pose alors : Comment s'est formé ce mâchefer ?</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Nous savons que le sang contient de l'acide phosphorique ; nous y trouvons aussi le substratum de la base métallique ou la terre de cobalt qui, en combinaison avec l'acide phosphorique, produit la belle couleur bleue qu'on observe dans la lessive du sang.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Nous avons donc dans le sang deux substrats : l'acide phosphorique (19) ou ferment métallique et la terre de cobalt ou terre métallique. Il ne manque rien ici, hormis la substance du feu. Celle-ci est tirée du charbon et forme avec l'acide phosphorique un véritable soufre métallique, renfermé dans la terre de cobalt contenue dans le sang et qui forme une scorie métallique.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Il me semble que nous avons là, en petit, un procès de genèse métallique (20).</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><br /></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR" style="font-size: medium; font-weight: normal;">Résolution du Phosphore en acide phosphorique dans l'Huile de vitriol</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Le phosphore se résout en acide phosphorique dans l'huile de vitriol.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Nous savons que 60 grains de soufre brûlés dans l'air pur donnent 87 grains d'acide vitriolique <i>(Vitriolsäure). </i>L'acide vitriolique est donc de l'acide sulfurique </span><i><span lang="FR">(Schwefelsäure) </span></i><span lang="FR">transformé par l'oxygène.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Comme nous connaissons l'ingrédient principal de l'huile de vitriol, nous pouvons ainsi expliquer la cause de la dissolution du phosphore dans celle-ci.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">L'oxygène contenu dans l'huile de vitriol a davantage d'affinité pour le phosphore dilaté par la chaleur ; par là, il se réunit à sa base pour former avec elle de l'acide phosphorique.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">On peut compter sur chaque grain de phosphore deux grains d'acide, en multiplication de poids, donc qu'un grain de phosphore donne deux grains d'acide.</span></li><li><br /></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><span class="Apple-style-span" style="font-size: medium; font-weight: normal;">Sur la Possibilité de l'Existence des Teintures Métalliques</span></span></li><li><i><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Prouvée par des raisonnements et des expériences sur la dissociation des Métaux</span></i></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Teindre signifie transformer.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Pour que quelque chose soit teint, il faut que quelque chose ait été changé.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Il faut donc, pour ce faire, que deux choses soient en présence : Ce qui doit être teint ou transformé, ce qui teint ou transformera.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ce qui teint ou transforme est la Teinture ou l'Actif ; ce qui doit être teint est le Passif ou le sujet de la teinture.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><i><span lang="FR">Teindre </span></i><span lang="FR">[au<i> </i></span><span lang="FR">sens alchimique : « tingiren »] a quelque ressemblance avec les procédés de la teinture [au sens industriel « Färberei »] ; colorer équivaut à changer l'orientation des particules d'un corps par rapport aux rayons lumineux. La coloration résulte donc d'une modification de la forme, et ce résultat est inséparable d'une forme donnée.<o:p></o:p></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR"><i>Teindre </i>(<i>« </i></span><span lang="FR">tingiren ») signifie donc simplement changer la forme ou la direction des parties à colorer par rapport à la force lumineuse en action (21).<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ce qui «teint » doit donc contenir une force capable de donner une certaine orientation aux éléments du corps à teindre, afin de les faire apparaître en telle ou telle modalité chromatique et non en telle autre.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Chaque substance colorante capable de teindre doit renfermer en elle la force colorante concentrée ; plus quelque chose est concentré, d'autant plus puissante est la force de dilatation. Plus les particules d'un corps teint sont rapprochées, d'autant plus grande est l'intensité de la couleur et d'autant plus ce corps sera susceptible de teindre à son tour d'autres corps dans la dissolution.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La force de la teinture est proportionnelle au degré de condensation ; l'essence de la teinture réside dans l'état de la plus intime union des parties et la forme tinctoriale se comporte d'après la faculté de redilatation de ces parties.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La formation d'un métal consiste simplement dans un changement de forme de la base métallique.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">L'expérience prouve que lorsqu'on traite des métaux avec de l'acide phosphorique ils se transforment en une substance collante et résineuse. Ils perdent leur poli et leur éclat parce que le soufre métallique se change en acide phosphorique et que, par suite, la </span><i><span lang="FR">métallité </span></i><span lang="FR">est détruite. La cause de la métallité est, par conséquent, le phosphore ou le soufre métallique.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Du moment où se reconstitue ce soufre métallique, cette substance collante et résineuse redevient métal.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Il y a donc un changement de forme : le soufre métallique donne à cette base une autre orientation et le résultat de cette action est le métal.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Celui qui peut teindre ou transformer un métal en or doit être en état de modifier d'une telle manière la matière de la lumière, que celle-ci, grâce au soufre métallique, se trouve dans la plus étroite cohésion avec la base métallique.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Pour cette raison, le soufre métallique doit nécessairement être le principe tinctorial, parce qu'il est l'essence </span><i><span lang="FR">(Wesen) </span></i><span lang="FR">qui engendre les métaux.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Mais le soufre métallique est phosphorique, c'est-à-dire qu'il contient la substance de la lumière et du feu ou substance de la terre.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Là où la substance de la terre </span><i><span lang="FR">(Erdstoff) </span></i><span lang="FR">est liée le plus intimement possible à celle du soleil ou de la lumière, il en résulte, dans l'analyse, un corps solaire. Là où la substance du soleil se trouve dans la synthèse intimement unie à celle de la terre, il en résulte un corps aurique </span><i><span lang="FR">(Goldkörper).<o:p></o:p></span></i></span></li><li><i><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Le soleil est un phosphore déflagrant, l'or, un phosphore concentré.</span></i></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">L'expérience nous montre comment le soufre d'or ou le phosphore contient seul en soi la véritable essence tinctoriale.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Quand, par exemple, on fond de la limaille de cuivre avec du phosphore dans un récipient <i>d'air</i> </span><i><span lang="FR">vital (Lebensluft), </span></i><span lang="FR">on retrouve toujours, dans le résidu, une portion parfois très importante d'or et d'argent, à condition que la fusion soit faite très rapidement et que le verre n'en soit pas détérioré.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Nécessairement, la force pénétrative de l'acide phosphorique qui a dissocié le cuivre a amené ce phénomène : l'acide s'est uni dans le cuivre avec le charbon ou l'a substance de la lumière qui conserve le phosphore (lequel est retenu par la terre compactante) et a transformé en or une partie du métal (22).</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">L'or est le produit de la base aurique </span><i><span lang="FR">(Goldgrund), </span></i><span lang="FR">d'une terre enveloppante et colorante, analogue au talc, et, enfin, du phosphore ou du soufre métallique.<o:p></o:p></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Le ferment de la base aurique est l'acide phosphorique ; celui-ci l'acidifie peu à peu. La base aurique acidifiée est le </span><i><span lang="FR">sujet, </span></i><span lang="FR">auquel manque simplement la base du feu qui se trouve dans le charbon, pour former avec ce dernier et l'acide phosphorique un soufre métallique. Ce soufre forme un métal parfait, aussitôt qu'il est revêtu de la terre analogue au talc.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ainsi la pâte du pain est faite avec de la farine acidifiée par la levure. Mais cette pâte n'est pas encore du pain ; elle le contient seulement en puissance de devenir, de même que la base métallique acidifiée n'est pas encore le métal, mails est seulement le métal en puissance.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La base métallique acidifiée nécessite encore le feu, comme aussi la pâte de pain pour devenir du pain. Dans sa réunion au ferment métallique au moyen de la substance du feu se produit le soufre métallique, qui donne à la pâte métallique sa maturité et en forme un métal réel.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Il semble que la nature agisse de même dans les mines. Tout d'abord elle forme sa terre colorante analogue au talc, qu'elle acidifie par ses vapeurs salines et ignifères. Ces vapeurs sont les <i>Bergschwaden </i>(exhalaisons des montagnes) (23) et on nomme la terre acidifiée <i>Gur métallique.<o:p></o:p></i></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Lorsqu'elle est pénétrée peu à peu par des vapeurs ignées ou les mauvais orages <i>(böse Gewitter) </i>des montagnes, elle absorbe la substance carbonique et forme avec l'acide phosphorique qui y est contenu le soufre métallique, qui forme les divers métaux suivant le temps, les proportions et le lieu (24).</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><br /></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR" style="font-size: medium; font-weight: normal;">Autres observations sur la Teinture Métallique</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Une couleur susceptible de teindre doit être soluble dans l'eau. Une teinture métallique apte à teindre un métal doit être soluble dans ce métal en fusion (25).</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Plus un corps est soluble, plus il peut transmettre de force. Les sels sont les corps les plus solubles ; par suite, ils doivent être les corps les plus aptes à servir de teintures.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Les sels sont une terre unie aux acides. Qu'une substance du feu s'y combine, ils deviendront sales, oléagineux.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La substance ignée fait le soufre métallique, avec l'aide de l'acide phosphorique. Par suite il semble que la meilleure des teintures métalliques doive être un sel véhiculé dans une huile.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Le soufre le plus pur fait le métal le plus pur ; en conséquence, la teinture doit contenir le soufre le plus pur. Mais le soufre le plus pur est un feu réel - un phosphore - : Donc, la vraie teinture doit être toute phosphorique, toute feu.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Cette essence de feu possède la propriété de tout convertir en sa propre nature ; elle doit nécessairement consister en parties ayant de l'analogie avec tous les métaux, car les parties métalliques sont d'abord de même forme, puis reçoivent une forme particulière.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Cette formation indifférenciée est la purification, tandis que la formation sous un aspect déterminé est l'assimilation ou l'unification.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Sursaturer le métal avec du soufre purifié signifie le teindre, ou si l'opération s'effectue progressivement, l'amener à maturité. Cette maturation est la transmutation du métal, et cela s'effectue aussi naturellement que quand on produit du tartre vitriolique. </span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ainsi lorsqu'on met du salpêtre dans une coupelle qu'on place sur le feu et qu'on y mêle de l'acide vitriolique, l'acide vitriolique chasse l'acide nitrique et s'unit à l'alcali du salpêtre ; après qu'on a lavé le résidu avec de l'eau, on obtient le <i>tartarum vitriolatum.<o:p></o:p></i></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">De même, si l'on place sur le feu la base métallique acidifiée, l'oxygène abandonne la base tandis que la substance du feu s'unit, avec une partie de cette base, au soufre métallique et forme un métal.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Et, de même que l'on ne peut pas dire de la première opération qu'on a transformé le salpêtre en <i>tartarum vitriolatum</i>, mais qu'on l'a dissocié pour le rassembler en un nouveau sel, de même on ne doit pas dire de la seconde opération qu'on transmue le métal, mais qu'on dissocie sa base métallique acidifiée et qu'on la ramène, par l'adjonction de son soufre, à une autre base métallique.</span></li><li><br /></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><span class="Apple-style-span" style="font-weight: normal;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: medium;">Expérience sur la Dissociation de l'Or</span></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">On pulvérise finement de l'or, on prend du phosphore, trois fois autant que la quantité d'or employée peut en supporter (26).</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">On place le métal avec le phosphore en digestion pendant quelques jours. On peut observer que le phosphore s'est uni à l'or sur un feu vif, toute la masse monte en fleurs couleur d'or, lesquelles se résolvent comme le phosphore avec une moindre chaleur, et avec une moindre encore, prennent un éclat métallique.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><span class="Apple-style-span" style="font-weight: normal;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: medium;">Observations</span></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">J'observe d'abord que le phosphore liquéfié coule comme une huile fluide sur la poudre de zinc tombée au fond du récipient.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Si l'on continue la digestion, dès qu'il attaque il s'écoule en une masse visqueuse d'un rouge foncé, dans laquelle on remarque une fermentation interne.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Si l'or est totalement dissous par le phosphore, cette masse se parfait si, après refroidissement, on la retire de l'ustensile.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Elle est de consistance pâteuse, mais, à l'air libre et par le mouvement, elle se durcit. Par contre, en vase clos, elle sublime l'or en fleurs.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Mais si l'on prend de l'or en feuilles et qu'on le triture avec du mercure puis qu'on recouvre cet amalgame de phosphore et qu'on le mette en digestion pendant quelques heures, alors l'amalgame facilement fluent commence à se liquéfier. Le phosphore pénètre toute la masse, le mercure s'unit à l'or et amalgame celui-ci avec le phosphore. A feu vif, le mercure déborde et l'or se montre en fleurs qui, à l'air, se résolvent en huile (27).</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><span class="Apple-style-span" style="font-weight: normal;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: medium;">Observations sur ce qui précède</span></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">L'or est, dans le royaume minéral, semblable au soleil. De même que le soleil conduit tout à la perfection, le perfectionnement du métal est donné à l'or.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">L'or doit être dissous dans son eau mercurielle</span><span lang="FR">,<i> </i></span><i><span lang="FR">hylique.<o:p></o:p></span></i></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Les métaux ont l'éclat, la ductilité, la densité.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ce sont là des propriétés ; il faut chercher d'où elles proviennent. Dès qu'un métal est mis en digestion avec le phosphore, il perd d'abord sa densité.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La cause de la densité doit donc nécessairement se trouver dans l'union étroite du phosphore avec la base du métal, c'est-à-dire que plus un corps renferme de phosphore, plus dense il est. Plus le phosphore est rare dans un corps, d'autant plus léger est ce corps.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Il faut considérer le phosphore comme de la matière de chaleur et de lumière réunies.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Lorsque la matière lumineuse est condensée dans la périphérie et que la matière calorique, à l'intérieur, se dilate, un corps devient léger.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Si la matière lumineuse se condense, elle se change en substance carbonique, la matière du feu se dilate et le corps apparaît comme dense.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Si l'on décompose les métaux avec de l'eau régale, ils perdent, il est vrai, leur aspect métallique, mais ils gagnent en densité L'acide agit sur le principe causal de l'éclat, condense la matière lumineuse en forme de charbon ; le charbon appréhendé le principe igné du métal et rejette le principe lumineux ; ainsi le métal se recompose.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Plus un métal perd du principe igné, d'autant plus il perd en poids. Plus il perd en principe lumineux, d'autant plus il perd en éclat. Plus il perd en matière calorique, d'autant plus perd-il en ductilité.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La matière calorique donne ainsi au métal la ductilité ; la matière ignée, la pesanteur ; la matière lumineuse, l'éclat. La question est : Sous quelle forme se maintiennent lumière, chaleur et matière ignée dans le métal ?</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><span class="Apple-style-span" style="font-weight: normal;"><span class="Apple-style-span" style="font-size: medium;">Remarque</span></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Aussitôt qu’on fait digérer un métal, en l’immergeant dans le soufre-phosphore, il se change en un corps d’apparence résineuse : la substance ignée lui est ôtée et, par suite, sa propriété : la pesanteur. La légèreté est inhérente à la matière calorique, elle se présente alors comme résine métallique.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Comme la matière calorique est l'instrument général de dissolution de toutes choses, on pourrait appeler cette poix le </span><i><span lang="FR">dissolvant universel des métaux.<o:p></o:p></span></i></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Cette poix est le vrai </span><i><span lang="FR">Gluten minéral </span></i><span lang="FR">(Elektrum-ciment).<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">On peut se demander ce qui relie ce ciment au métal. Nous répondons : La matière lumineuse avec celle du feu, parce que la matière lumineuse et ignée s'unit partout à la matière calorique.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Une autre question se pose alors : Sous quelle forme la matière lumineuse se présente-t-elle dans le métal ? Nous répondons : sous la forme de sa </span><i><span lang="FR">terra virginea ou </span></i><span lang="FR">substance enserrante ; tandis que la matière ignée se présente sous la forme du soufre-phosphore ou, aussi, sous celle d'un charbon métallique.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La matière métallique, si elle est dilatée, donne la matière lumineuse ; si elle est concentrée, la matière ignée.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Nous pouvons, par conséquent, obtenir, en partant de notre poix, la </span><i><span lang="FR">terram virgineam </span></i><span lang="FR">et, en même temps, le charbon métallique.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Celui qui réfléchit doit et peut être dirigé sur des choses particulières, mais, pour cela, le travail et la recherche sont nécessaires.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR" style="font-size: medium; font-weight: normal;">Ordre de Progression de la Nature</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Comme tout progresse dans la nature, les corps chimiques sont aussi assemblés progressivement et suivent la loi générale numérique de la mesure et du poids.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La nature agit sur tout par le mouvement ; le mouvement est l'expression de la succession ; la succession détermine un temps et le temps est numérique. Par suite également le mouvement et ses phases.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La nature ou les forces agissant sur le tout et des substances qui incorporent ces forces, partagent l'ensemble des objets en trois classes. Ils se présentent sous trois aspects différents qui sont en harmonie avec les formes qui en résultent</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">1 - 2 . à 2 ; - et 2 à 5.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La première classe contient tous les objets produits par le feu et dont la nature n'est pas changée ; toutes les pierres qui sont incalcinables et qui, par la première matière simple, ont été rassemblées au moyen de l'eau.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La seconde classe contient les produits volcaniques.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La troisième classe contient les substances calcinables, formées avec des débris animaux et végétaux, rassemblés par l'eau ; les pierres de roches, les pierres de chaux, la terre végétale, le charbon minéral.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Les parties organiques se trouvent dans la troisième classe et sont les parties actives ; là, la matière brute ou les produits volcaniques sont des corps passifs.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Les diverses formes des minéraux dépendent de ces parties actives ; car les productions de la matière organisée sont encore après leur mort ce qu'il y a de plus noble dans le royaume minéral et donnent la forme à la matière passive.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La nature donne la vie aux animaux, la végétation aux plantes, la figuration aux minéraux.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Le premier instrument qu'elle emploie est la force universelle "Eau mercurielle"</span><span lang="FR"> qui pénètre tout ; elle pénètre chaque atome et dépose en </span><i><span lang="FR">lui la puissance de s'unir à d'autres.<o:p></o:p></span></i></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Le second instrument dont elle dispose est la chaleur ; celle-ci tend <i>à tout séparer.<o:p></o:p></i></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La forme alternative ou "Eau mercurielle"</span><span lang="FR" style="font-size: 17.5pt;"> </span><span lang="FR">est répandue également dans toute substance organique ; elle est toujours proportionnelle à la masse ; elle agit également, pénètre tout et prend, par extension en longueur, largeur et profondeur, la forme inhérente à une semence organique dès que celle-ci agit sur un corps donné. Mais si elle agit sur des substances durcies par la dessiccation, elle n'en peut transformer que la surface.<o:p></o:p></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif" style="font-size: medium;"><span lang="FR">Recette Pratique </span><span lang="FR">pour la dissolution des Métaux</span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">1</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Lorsque j'eus, par une incessante lecture et étude des plus anciens comme des nouveaux chimistes, par une comparaison soutenue des anciennes et des nouvelles expériences, reconnu la nature des métaux, je commençai à unir les expériences au raisonnement ; les résultats de mes travaux sont les suivants</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">2</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">L'art de transformer les métaux ne peut s'accomplir rationnellement que sous trois conditions :</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">a) Il faut connaître la base interne du métal et ses composantes.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">b) Ces composantes, il faut savoir les séparer. </span></li><li><br /></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">c) Il faut pouvoir ensuite les rassembler.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">3</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La métallité n'est rien d'autre que la fixation de la lumière et du feu. Tous les métaux sont du phosphore coagulé, et l'or y occupe le premier rang. Le soleil peut être considéré comme du phosphore en déflagration, et l'or, comme du phosphore en concentration.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Le soleil consiste en substance lumineuse et ignée.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Comme la substance lumineuse et ignée est expansive dans le soleil, elle est condensée dans l'or.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La différence des proportions entre la substance lumineuse et ignée fait la diversité des métaux.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><br /></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">EXPÉRIENCE</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">On prend un morceau de phosphore, on le laisse dans l'eau pour qu'il ne s'enflamme pas et on le fait fondre à un feu doux de lampe, dans une coupelle de porcelaine.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Lorsque le phosphore est devenu liquide, on y mêle du vitriol de Chypre (28) finement écrasé ; aussitôt le phosphore s'unit à lui et il en résulte du cuivre phosphoré (Phosphorkupfer).</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Qu'on sèche ce cuivre, qu'on le place sur le feu, il s'enflammera et sera entièrement détruit. Mais qu'on le mette dans l'eau, il noircira peu à peu ; il se produira de la substance carbonique, tandis que la matière lumineuse passera dans l'eau sous forme savonneuse.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">On tire par conséquent de ce cuivre la substance ignée ou carbonique, la substance lumineuse ou savonneuse, et l'acide phosphorique.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Avec cela, on peut apprendre à connaître toute la métallité </span><span lang="FR">qui consiste en la combinaison de la substance ignée avec la substance lumineuse, au moyen de l'acide du phosphore.<o:p></o:p></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR"><br /></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">4</span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Dans l'acide phosphorique se trouvent les trois principes des métaux : le Soufre, le Mercure et le Sel des Sages.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">5</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">L'acide phosphorique paraît où la substance pure du charbon, dilatée, s'unit </span><i><span lang="FR">à </span></i><i><span lang="FR">l'air vital </span></i><span lang="FR">(Lebensluft).<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">6</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">L'acide phosphorique contient la substance carbonique (Kohlenstoff), autrement dit le Soufre ; la substance acide, laquelle est le Mercure ou l'Air vital (substance carbonique à l'état fluide) ; enfin la substance lumineuse - celle-ci est le Sel.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Le Soufre des métaux (Metallschwefel) est le vrai Phosphore ; le Mercure des métaux est le véritable acide phosphorique, et les Sels métalliques forment l'acide phosphorique, lorsqu'ils s'allient à la terre métallique.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">7</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Les propriétés des terres métalliques sont d'être analogues au talc et d'être colorantes</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La terre analogue au talc est astringente et contient la volatilité du phosphore, afin qu'il s'unisse à la terre métallique pour former un métal.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><i><span lang="FR">La terre colorante a en soi le principe colorant </span></i><span lang="FR">(29).<i><o:p></o:p></i></span></span></li><li><br /></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR" style="font-size: medium;">Expériences consécutives sur la Décomposition des Métaux</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><i><span lang="FR">Décomposition des Métaux nobles par voie humide</span></i></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">On prend un métal noble qu'on a rendu spongieux au fourneau à réverbère ou qu'on a rendu apte à la décomposition par tout autre moyen, comme la fine trituration, l'amalgame, puis on le recouvre avec notre soufre, préparé philosophiquement.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Alors, après l'avoir arrosé de notre Eau mercurielle</span><span lang="FR">, on le met à une chaleur douce et on laisse le tout digérer quelque temps.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Le premier phénomène qui suit est que le métal recouvert de son soufre perd son éclat et son poli et qu'il apparaît sous la forme d'un corps coloré et résineux, lequel se résout à la chaleur en une bouillie tenace et collante, mais qui s'évapore complètement, en vase clos, sur un feu moyen.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Si la transformation a été amenée convenablement, on peut passer à la séparation des parties constitutives.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">L'opération a changé les parties constitutives du métal par la différence des proportions ; ce qui était « lié » dans le métal s'est uni au dissolvant et l'a séparé des parties liantes. C'est seulement par leur affinité que celles-ci tiennent et elles doivent, par conséquent, comme d'autres corps, être séparées selon les lois de l'affinité.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Mais avant tout il est nécessaire de séparer de nouveau la solution acide et le soufre métallique, afin que les parties constitutives, liantes et liées, se trouvent dégagées les unes des autres, selon leur ordre.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Les parties liantes peuvent être séparées des métaux lorsque la partie liée ou dissoute par le moyen de séparation approprié est retirée du mélange.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">L'extraction s'obtient ainsi : lorsque le métal pur est dissous par le soufre métallique dont il a été recouvert, on verse dans de l'eau distillée du sel ammoniac qui absorbe ce qui est soufre et phosphore. Le résidu contient les parties liantes du métal, c'est-à-dire la terre talciforme et colorante. Celle-ci doit être lessivée et souvent désucrée avec de l'eau distillée.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Sur les métaux nobles, qui ont dans leur mélange fondamental la terre colorante et analogue au talc, on verse une solution d'esprit de sel et d'esprit de salpêtre qui absorbe la terre.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Dans tout métal qui contient seulement la terre analogue au talc, comme zinc, étain, etc., on n'a besoin que d'une solution d'acide nitrique ; la terre talciforme, par sa décomposition en un sel alcalin, est rejetée. Lorsqu'on dessèche et désucre le dépôt, on obtient une terre blanche un peu grasse et savonneuse au toucher, laquelle est très inflammable.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Quand le résidu désucré de la terre colorante talciforme est mis dans une solution de mercure, en acide azotique, cette terre se dissout dans l'acide. Le sel s'unit au mercure et se dépose avec lui au fond du récipient.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">On obtient le sel de cette terre en extrayant le mercure par distillation ; le sel se dépose au fond du récipient sous forme d'un sédiment rouge, inflammable. Si l'on veut séparer du métal l'acide phosphorique et le soufre métallique - ou phosphore </span><i><span lang="FR">réel -, </span></i><span lang="FR">qui sont tous deux dissous, on doit évaporer lentement </span><span lang="FR">cette solution et recouvrir le sel d'urine restant avec de la suie ou de la poussière de charbon ; en soumettant le tout à la distillation on obtient la quantité de phosphore qui se trouvait dans le métal et celui qu'on y a ajouté. Le résidu final est du sel d'urine.<o:p></o:p></span></span></li><li><br /></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR" style="font-size: medium; font-weight: normal;">Dissolution des Métaux par Voie sèche</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">On calcine les métaux et, dès qu'on leur a fait perdre totalement leur soufre métallique par la calcination, on procède à la transformation du métal détruit ou plutôt de ses composantes restées dans le feu.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Cela s'obtient le plus couramment lorsqu'on verse, de la manière qui a été décrite, de la chaux métallique bien préparée dans un acide chlorhydrique concentré et qu'on les met en digestion dans un vase clos jusqu'à ce qu'aucune trace d'une dissolution ne paraisse plus. L'acide chlorhydrique absorbe le sel métallique, il absorbe la terre colorante et forme avec elle une « encre sympathique » (30).</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">On sépare la terre talciforme de cette solution, après l'avoir laissée quelques jours dans un endroit frais. Au fond du vase on trouve le sel métallique en jolis cristaux. On les retire, on les rince à l'eau distillée et on laisse la solution (ou l'encre sympathique) reposer jusqu'à ce qu'elle ne contienne plus de cristaux. Ensuite on précipite la terre colorante au moyen des sels de lessive purs qui ont été dissous dans de l’eau, et on la sépare de l'esprit de sel qui, après plusieurs nouvelles affusions d'eau distillée, la laisse apparaître visiblement, justement comme les deux autres parties.</span></li><li><br /></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR" style="font-size: medium; font-weight: normal;">Extraction du Sel des Métaux</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Les sels métalliques peuvent être totalement extraits des métaux. Ils végètent parfois au feu, dans certaines opérations, ou se laissent lentement cristalliser, au moyen de solutions acides.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">EXPERIENCE</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ces sels se présentent le plus souvent en cristaux serrés, brillants, d'un vert céladon, très friables, et qui, extérieurement, offrent beaucoup d'analogie avec les efflorescences cristallines benzoïques, dissoutes dans l'eau et recristallisées, cachant dans leur intérieur une substance colorante.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ces mêmes sels peuvent aussi se présenter sous forme d'une terre colorée. Ils se laissent reconnaître à leur couleur rouge dans une chaux d'étain bien calcinée.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><br /></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR" style="font-size: medium; font-weight: normal;">Propriétés de ces Sels</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">J'ai observé que ces sels sont extrêmement réfractaires et non fusibles au feu le plus vif, comme la terre analogue au talc.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ils se laissent dissoudre sans effervescence dans l'esprit de sel concentré et, comme ils ne s'unissent pas exactement avec celui-ci, on peut de nouveau les cristalliser et les faire revenir à leur première forme.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ils s'unissent exactement à l'acide phosphorique et se présentent alors comme de vrais sels métalliques, facilement solubles et fusibles.</span></li><li>EXPERIENCE</li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">On prend les fleurs benzoïques (31), on les dissout dans l'eau et on cristallise cette solution. Le sel obtenu et séché ne sera pas fusible au feu.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">On prend de l'acide phosphorique, on l'unit à ces sels, on les recristallise et on obtient un sel métallique pur.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><br /></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR" style="font-size: medium; font-weight: normal;">Emploi des Sels Métalliques et leur rôle dans la production des Métaux</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ces sels s'unissent facilement au soufre phosphorique et métallique, présentant aussitôt l'opacité et le brillant du métal.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ils possèdent une force extrêmement constrictive, par laquelle le phosphore (ou le soufre-métal) perd son inflammabilité et acquiert la dureté métallique.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ces sels exercent aussi une action spéciale sur le mercure ; ils le pénètrent intimement et sont en mesure de transformer ce métal liquide en argent fin. Mais, pour cette transformation, on doit seulement employer le sel d'argent ; il rend les meilleurs services et on l'obtient en séparant l'argent de la façon suivante.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">EXPERIENCE</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><i><span lang="FR">Comment, par la dissociation de l'argent on peut obtenir le pur sel de l'argent</span></i><span lang="FR"> </span><i><span lang="FR">SAL LUNAE .<o:p></o:p></span></i></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">On met au fourneau à réverbère de l'argent rendu spongieux ou un argent qu'on a finement pulvérisé ou amalgamé pour le rendre apte à la dissociation, et on le recouvre avec du phosphore. On place le mélange à la chaleur pendant quelques jours et on laisse digérer.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Au début l'argent perd son éclat et son poli, se présentant sous l'aspect d'un corps coloré et résineux qui se fond à la chaleur en une masse pâteuse, gluante et tenace, qui peut être totalement évaporée en vase clos.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Cette opération terminée, on entreprend la séparation des parties. La métallité de l'argent a disparu ; l'élément « lié » (c'est-à-dire l'acide phosphorique dans l'argent) s'est uni à l'acide phosphorique employé pour l'opération ; les parties liantes de l'argent sont séparées du « lié ». Elles tiennent ensemble uniquement par leur affinité et, d'après la loi d'affinité, c'est également au moyen d'autres corps chimiquement apparentés qu'elles peuvent être séparées.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Mais, avant qu'on puisse tenter adroitement cette séparation, il faut extraire le moyen de dissolution acide, l'acide phosphorique, car, sinon, les parties composantes ne pourraient pas être totalement extraites. La manipulation est la suivante.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Comme on l'a clairement montré ci-dessus, aussitôt que l'argent a été transformé et dissous dans sa digestion avec l'acide phosphorique (qui l'a changé en une masse résineuse et collante), on verse dans cette solution du sel d'urine (sel ammoniac) dissous dans de l'eau distillée. Celui-ci absorbe aussitôt tout soufre et tout phosphore, et laisse intactes les parties liantes de l'argent, c'est-à-dire la terre d'argent, terre colorante et talciforme.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ce résidu est lessivé et désucré avec de l'eau distillée. Alors on commence à dissocier ses parties liantes.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Les métaux nobles contiennent à la fois des terres colorantes et analogues au talc. On verse donc en même temps sur le résidu une solution d'esprit de sel et d'acide nitrique. Cette solution absorbe le résidu.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">L'acide nitrique absorbe la terre analogue au talc.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">On sépare cette terre par l'addition d'un sel alcalin qui produit un précipité. Lorsque celui-ci est desséché et désucré, on obtient une terre blanche, grasse, de consistance savonneuse, qui est la véritable terre métallique analogue au talc.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Lorsqu'on place ce résidu désucré dans une solution de mercure et d'acide nitrique, la terre analogue au talc se dissout dans l'acide et le sel s'unissant au mercure se dépose au fond avec lui.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">On retire alors le mercure par distillation et le sel demeure au fond, sous forme d'une terre rougeâtre, qui résiste au feu.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">On prend ce sel et on le dissout dans de l'acide phosphorique, avec lequel il s'unit parfaitement. Si on le laisse se reformer en cristaux, on obtient un pur sel d'argent.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><br /></span></li><li>AUTRE EXPÉRIENCE</li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Lorsqu'on met de l'or rendu spongieux en digestion avec l'acide phosphorique et que l'on distille ensuite l'acide, on obtient un sel brun-rouge qui se laisse très facilement vitrifier. Ce sel donne la coloration à chaque métal dont la chaux lui est amalgamée.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ce sel pourrait être la terre des philosophes - leur champ - dont ils tirent leur métal (32).</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><br /></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">ABSTRACTIONS</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ce sel fixe, digéré une fois encore avec de l'acide phosphorique et mis à cristalliser dans une cave, était desséché par les Anciens en une poudre qu'ils employaient comme médecine.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ce sel, pulvérisé avec de la chaux d'or et enfermé dans une fiole sèche, se transforme à une faible chaleur en une liqueur d'un rouge sang (33).</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Cette liqueur peut être fixée à feu de lampe.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Ce fixe, pulvérisé, et mis sur du mercure (34), travaillé par degrés dans un creuset clos, donne une poudre tingente </span><i><span lang="FR">(Tingirendes Pulver).<o:p></o:p></span></i></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Si l'on dissout une portion de chaux d'or dans notre acide phosphorique, que l'on sépare le résidu et qu'on verse par-dessus la solution claire (35), on obtient une huile d'or rouge.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">En se basant sur ces diverses façons d'opérer, si l'on mélange la chaux à notre acide, on peut faire toutes les </span><i><span lang="FR">olea </span></i><i><span lang="FR">metallorum.</span></i></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">AUTRE EXPÉRIENCE</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">On amalgame de l'or fin avec notre acide ; on retire l'acide, puis on calcine l'or ; on amalgame encore une fois avec notre acide, on sépare l'Eau mercurielle</span><span lang="FR" style="font-size: 23px;">, </span><span lang="FR">on laisse digérer 24 heures, et on obtient une poudre jaune et, enfin, un sel rouge.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Si l'on prend le sel brun-rouge et qu'on le mette dans notre vinaigre, on obtient une eau et un sel insipides.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Si l'on verse cette eau sur la poudre ci-dessus, on obtient derechef le sel.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Huit grains d'acide phosphorique dissolvent un grain de chaux d'or à la chaleur et le transforment en une liqueur rouge sang (36).</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Par la digestion, cette liqueur donne toutes les couleurs et, finalement, elle devient comme du sang brûlé, mais avec un éclat particulier.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Si l'on veut augmenter ce produit, il faut dissoudre de nouveau l'or dans notre acide, prendre la moitié de ce produit, le triturer dans un verre, mélanger à la solution, puis le faire digérer de nouveau, de la manière déjà décrite.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Le temps diminue toujours. Comme dans la première opération on a employé quatre mois, dans la deuxième il ne faudra que trois semaines, dans la troisième trois jours et à la fin trois heures seulement pour l'entier parachèvement.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Lorsqu'on mélange quatre grains du premier produit avec cinquante de mercure purifié et qu'on les laisse refroidir, on obtient une poudre rouge d'une force particulière (37).</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><br /></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR" style="font-size: medium;"><span class="Apple-style-span" style="font-weight: normal;">Expérience sur la préparation de la Chaux d'Or</span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">On n'a pas toujours l'occasion de rendre l'or spongieux au moyen d'un fourneau à réverbère qui est en soi le meilleur. On peut cependant se procurer aussi une pure chaux d'or de la manière suivante</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">On prend de l'or fin que l'on dissout dans de l'eau régale, on le précipite avec </span><i><span lang="FR">oleo tartari, </span></i><span lang="FR">on l'édulcore bien et on le laisse sécher lentement. Mais avant de le sécher on y mélange </span><i><span lang="FR">flores sulfuris. </span></i><span lang="FR">On laisse l'humidité s'évaporer, on brûle ensuite le soufre et on lessive bien la chaux avec de l'eau distillée.<o:p></o:p></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR"><br /></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR" style="font-size: medium; font-weight: normal;">Sur les propriétés du vrai Sel des Anciens</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">1 ° Dissous dans l'eau, il est vert (38).</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Cette couleur verte est causée par le phosphore, qui paraît également vert dans l'eau.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">2° Coagulé, il est blanc.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">3° Cristallisé, il est doux.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">4° Sur une tôle échauffée, il coule aussi facilement que la cire et l'esprit s'en évapore ; ce qui reste brille comme de l'argent.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><br /></span></li><li><span style="font-size: medium;">Préparation de divers Métaux</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">On prépare d'abord le sel métallique ; on le joint à la terre colorante et talciforme, on laisse le mélange digérer avec l'acide phosphorique et l'on obtient une chaux métallique qui, à feu vif, coule en un verre translucide ou ressemble à une scorie.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Il manque seulement le combustible (39) à cette scorie pour être un métal réel. On l'a mélange avec de la poudre de charbon et on la soumet au feu de fusion dans une cornue réfractaire bien fermée. On obtient alors le vrai métal.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR" style="font-size: medium; font-weight: normal;">Sur les Pierres Précieuses</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">L'or et le diamant ont une tendance vers la même forme, particulièrement dans la cristallisation où les sels se cristallisent en octaèdres. Nous déduisons de cette observation une parenté de nature.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Par tout ce qui précède, nous avons appris que la Lumière pure unie au Feu pur dans la Terre pure produit les métaux nobles qui sont, en eux-mêmes, du phosphore condensé.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Le diamant se différencie de l'or par sa transparence, comme l'or se différencie du diamant par son opacité. Dans l'or, la matière lumineuse est fixée et la matière du feu diffusée. Dans le diamant, la matière du feu est fixée et la matière lumineuse diffusée.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">On compte les pierres précieuses au nombre des verres naturels purs ; la nature observe donc la loi de vitrification dans la production des gemmes. Nous savons que les métaux eux-mêmes peuvent être vitrifiés.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La nature nous montre que, dans l'ordre descendant, la dernière corporisation par concentration de matière lumineuse est l'or; et, dans l'ordre ascendant, la contre-partie est la corporisation du diamant, comme le verre le plus noble.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">C'est une curieuse expérience que l'acide phosphorique mélangé à l'humide radical des pierres </span><span lang="FR"><i>(Kieselfeuchtigkeit) </i>les </span><span lang="FR">réduit en une sorte de pâte et les dissout radicalement.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Nous savons aussi que, d'après les travaux les plus récents, le diamant est classé parmi les corps de charbon ou de feu (contenant de la matière de charbon ou de feu). L'action du diamant sur le verre montre son homogénéité avec celui-ci.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Si l'on fond deux scrupules d'or fin avec deux drachmes d'acide phosphorique, on obtient une scorie de couleur pourpre qui, fondue avec du charbon pulvérisé, s'augmente de deux drachmes en poids (40).</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Les métaux consistent en acide phosphorique qui, se combinant avec la substance carbonique renfermée dans la terre de cobalt et analogue au talc, produit un soufre métallique.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La terre de cobalt est alcaline ; elle se dissout facilement dans l'eau et se combine volontiers avec les acides.</span></li><li><i><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La terre, analogue au talc est constrictive.</span></i></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">L'analyse du métal consiste dans la séparation des parties constitutives liantes d'avec les liées - la synthèse, dans leur réunion.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR" style="font-size: medium; font-weight: normal;">Expérience sur l'Acide Phosphorique</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Si l'on digère et concentre la terre talciforme avec de l'acide phosphorique, celle-ci devient comme du caoutchouc.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">L'acide phosphorique attaque fortement le zinc et en fait une masse transparente analogue à la gomme arabique.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Le cuivre est dissous par lui, et, après cette dissolution, il reste une masse gommeuse verdâtre.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Avec une chaux d'or précipitée par un alcali, l'acide phosphorique se combine et donne un phosphate aurique qui se fond en un verre rouge clair à la chaleur.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Si l'on amalgame et si l'on broie des feuilles d'or avec de l'acide phosphorique, que l'on retire ensuite cet acide au moyen de l'urine, il reste une belle poudre rouge pourpre. Si l'on travaille des feuilles d'or avec du sucre et du vin phosphorique </span><i><span lang="FR">(Phosphorwein), </span></i><span lang="FR">qu'on sèche la poudre, que l’on verse ensuite de l'éther ou de l'alcool sur cette poudre, le soufre d'or passe dans l'alcool : l'or se dissout ; il reste un résidu rouge et savonneux et, au fond du vase, un sel. Si l'on sépare de ce sel l'acide du sucre au moyen de l'acide nitrique, on obtient l'acide d'or, </span><i><span lang="FR">lequel est en soi acide, carbonique et acide phosphorique.<o:p></o:p></span></i></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">L'acide carbonique donne la rougeur, l'acide phosphorique le ton bleu, par lesquels se constitue le pourpre de l'or.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Si l'acide aurique est séparé du résidu savonneux, on obtient une terre colorante et la terre de talc.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">On reconstitue les chaux métalliques par l'addition de suie ou de poussier de charbon, et elles reprennent l'apparence métallique. En voici la cause : l'acide phosphorique contenu dans les chaux métalliques a la plus proche parenté avec la matière combustible du charbon ; celui-ci reforme aussitôt le phosphore ou soufre métallique qui contracte la terre analogue au talc dans la chaux métallique, reformant ainsi le métal.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Si l'on prend un sel d'urine dissous dans de l'eau et qu'on en humecte les chaux métalliques, l'acide phosphorique leur est entièrement retiré et l'on ne peut plus, d'aucune manière, reconstituer les métaux.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Cette expérience est encore plus probante quand on la fait porter sur les fleurs de zinc. Celles-ci ne peuvent plus être ramenées à leur forme métallique, ni par la poudre de charbon, ni par la suie : mais si on ajoute du cresson, de la moutarde, ou du phosphore, l'acide phosphorique contenu dans ces ingrédients se combine aussitôt avec le principe igné du charbon et laisse apparaître la forme métallique du zinc.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Toute la métallité consiste donc en la combinaison de l'acide phosphorique avec la substance carbonique par quoi se forme le soufre métallique.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Pour devenir un métal parfait, il manque seulement à ce soufre la fixation.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Lorsqu'on place dans une capsule en porcelaine de la fine poudre de charbon, qu'on l'humecte avec de l'acide phosphorique, puis qu'on y concentre un certain temps les rayons solaires au moyen d'une loupe, on obtient le plus bel or phosphorique </span><i><span lang="FR">(Phosphorgold). </span></i><span lang="FR">Mais son manque de fixité le dissout aussitôt dans l'air, sous forme d'acide phosphorique (41).<o:p></o:p></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">C'est la terre analogue au talc qui est le </span><i><span lang="FR">medium fixationis </span></i><span lang="FR">des métaux.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">L'or, l'argent, le platine en contiennent de la plus grande quantité, le zinc en contient le moins.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Tous les métaux ne sont que des mélanges diversement dosés de terre colorante et talciforme avec l'acide phosphorique. La compaction du soufre dépend de la différence des proportions de cette terre, et les degrés divers de sa condensation forment les différents métaux : la terre analogue au talc est, dans le règne métallique, ce que les cailloux et le sable sont dans le verre.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">L'homme est le plus noble des êtres créés quoiqu'il porte l'enveloppe de l'animal. En lui réside le </span><i><span lang="FR">feu de la nature.<o:p></o:p></span></i></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ce feu, qui contient la mesure de toute la nature, la puissance de toutes les organisations, subsiste dans les restes du corps organisé dont la mort altère seulement la forme et l'action. Cette matière organique est la plus convenable pour composer d'autres formes, accepter de nouvelles combinaisons, et entrer de nouveau dans l'ordre des êtres animés.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Mais cette matière n'est rien d'autre que la </span><i><span lang="FR">materia universalis </span></i><span lang="FR">et celle-ci est le </span><i><span lang="FR">feu-eau </span></i><span lang="FR">de la nature : </span><i><span lang="FR">acetum philosophorum.<o:p></o:p></span></i></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Dans la terre végétale, riche en êtres organiques détruits, se trouve enfermée une grande quantité de forces actives, ainsi que de petites molécules animées par le feu dont se compose la vie animale et végétale.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Chaque règne a son réceptacle propre du principe igné. Dans le règne animal, l'organe principal est le squelette et la moëlle, d'où l'on peut extraire le feu, le calorique et la substance lumineuse (42).</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Dans le règne végétal, la vraie matière du feu de la nature se trouve dans la tourbe. La tourbe renferme de la substance solaire véhiculée par l'eau. Lorsqu'on fait pourrir une telle eau, on obtient en dépôt, une sorte de phosphore qui se transforme en charbon si l'on verse dessus un alcali (43).</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Dans le règne minéral, la matière du feu se rencontre le plus abondamment dans les pyrites.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Celles-ci sont appelées pierres de feu et de tonnerre de la nature. Elles sont de vraies </span><i><span lang="FR">stalachiles </span></i><span lang="FR">de la terre limoneuse et, quoique mêlées à du fer, leur base essentielle est pourtant du feu, fixé par le medium de l'acide.<o:p></o:p></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Elles sont produites de la terre végétale fécondée par des sels de vitriol. Tous les sels vitrioliques auxquels on dérobe leur combustibilité donnent le </span><i><span lang="FR">vinaigre de la nature ou acide phosphorique.<o:p></o:p></span></i></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Quand les pyrites sont décomposées on peut en tirer les trois Principes de la nature. Il en est de différentes sortes : les vraies sont les pyrites de fer, les </span><i><span lang="FR">pyrites martiales </span></i><span lang="FR">(44).<i><o:p></o:p></i></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">En elles-mêmes, elles ne sont autre chose que du fer transformé par le soufre. La chaux de fer </span><i><span lang="FR">(Eisennkalk) </span></i><span lang="FR">est terre argileuse et acide phosphorique, ou argile phosphorique transformée avec l'air vital ou oxygène.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Quand, donc, le phosphore est associé, en proportions convenables d'oxygène, avec la terre argileuse, il en résulte du fer.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Quand on plonge une barre de fer rouge dans une balle de soufre, le fer fond immédiatement ; si l'on reçoit le fer fondu dans de l'eau, on obtient de petites boules noires qui sont de vraies pyrites.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Par ces pyrites on peut obtenir une belle production de métal renfermant les trois principes : la base métallique, l'acide phosphorique et l'air vital. Cette production n'est pas difficile à réaliser (45).</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><br /></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR" style="font-size: medium;"><span class="Apple-style-span" style="font-weight: normal;"><span class="Apple-style-span">Analyse et Synthèse des Métaux</span></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ayant appris à diviser les métaux en leurs éléments, il nous est nécessaire de considérer leur réunion. L'observation nous en montre la voie.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Dans les mines, il semble que la nature forme d'abord de la terre compactante et talciforme. Celle-ci s'empare peu à peu du soufre-phosphore qui monte en vapeurs et, selon la forme du mélange et de la proportion, compose des métaux nobles ou vulgaires (46).</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Lorsqu'on a la pure terre analogue au talc, on a la base métallique, le </span><i><span lang="FR">corpus. </span></i><span lang="FR">Ce </span><i><span lang="FR">corpus, </span></i><span lang="FR">par la digestion, au moyen de l'acide phosphorique qui renferme en soi le principe vivifiant, végète et enfin s'anoblit par l'air vital qui est le véritable </span><i><span lang="FR">esprit </span></i><span lang="FR">du métal.<o:p></o:p></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La terre talciforme est donc le </span><i><span lang="FR">corps ; </span></i><span lang="FR">l'acide phosphorique, l'âme ; l'air vital, l'esprit du métal. La production des métaux est analogue à la confection d'une pâtisserie. Le ferment est l'acide phosphorique : c'est la pâte aigrie, le levain.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Quand la terre est entièrement acidifiée, elle demande alors la digestion, de même que le pain demande la cuisson quand il est pénétré par le levain. Et, comme le levain transforme tout le reste de la farine en levain, ainsi, la base métallique, pénétrée par l'acide, transforme le sujet métallique en un nouveau ferment.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">L'acide phosphorique peut devenir d'un joli rouge par la digestion.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Lorsqu'il passe à l'état solide, il devient le soufre de nature des Sages.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Une partie de ce soufre se dissout dans trois parties de son eau, et cette solution était appelée par les Anciens </span><i><span lang="FR">sang </span></i><i><span lang="FR">du </span></i><i><span lang="FR">soleil. </span></i><span lang="FR">Avec du feu et de l'eau - disaient-ils - on peut tout obtenir. Il y a trois travaux :<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Le travail préparatoire,</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Le travail supplétif, le travail perfectif.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Le travail préparatoire fait le feu sacré.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Le travail supplétif, l'eau sainte - ou l'acide phosphorique.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Le travail perfectif consiste en la digestion de la base métallique.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Les Anciens disaient aussi : Il y a trois Pierres ou </span><i><span lang="FR">f</span></i><i><span lang="FR">unda</span></i><i><span lang="FR">menta<o:p></o:p></span></i></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La pierre du Ciel ou la pierre du feu,</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La pierre de la Terre ou la pierre de l'eau, la pierre des Sages ou la Teinture.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La première pierre est la Lumière ou l'Alcali.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La seconde est le Feu ou </span><span lang="FR">l</span><span lang="FR">'<i>a</i></span><i><span lang="FR">cidum</span></i><i><span lang="FR"> </span></i><span lang="FR">de la nature.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La troisième est la réunion de ces deux en une essence.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Les Anciens appelaient l'acide phosphorique leur </span><i><span lang="FR">Mer, </span></i><span lang="FR">leur </span><i><span lang="FR">Mer de Feu.<o:p></o:p></span></i></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Si la chaux d'or était dissoute dans cette eau, ils l'appelaient l'Eau, la </span><i><span lang="FR">Mer des Philosophes, </span></i><span lang="FR">dans laquelle le </span><i><span lang="FR">Roi </span></i><span lang="FR">est noyé (47).<o:p></o:p></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR"><br /></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR" style="font-size: medium; font-weight: normal;">Grossissement des Perles</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">On dissout de petites perles dans notre Eau mercurielle</span><span lang="FR" style="font-size: 23px;"> </span><span lang="FR">et on laisse la masse digérer lentement, jusqu'à ce qu'elle forme une bouillie épaisse ; on forme de cette bouillie des perles de la grosseur désirée, qu'on perce en même temps avec un crin de cheval ; on les presse dans un moule en argent qu'on a eu soin d'enduire auparavant d'huile phosphorique.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Lorsqu'on travaille sur la chaux d'argent, on obtient de l'huile blanche ; avec de la chaux d'or, de la rouge.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La blanche est préférable pour la transformation des perles. La rouge convient pour celle des rubis. Pour ceux-ci, on prend dix parties de cristal pur, une partie d'huile rouge et on obtient la plus belle pierre.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Si l'on mélange la pierre blanche ou l'huile blanche avec la </span><i><span lang="FR">liquor silicum, </span></i><span lang="FR">on obtient un suc épais qui, par digestion à la chaleur, devient la pierre la plus dure.<o:p></o:p></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR"><br /></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR" style="font-size: medium;"><span class="Apple-style-span" style="font-weight: normal;">Règne Minéral</span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Le diamant et l'or sont ce qu'il y a de plus noble dans le règne minéral. L'or est une matière terrestre transmuée en substance lumineuse ou solaire. Le diamant est la substance de la terre ou du feu transmuée avec la substance lumineuse.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">L'efflorescence des métaux (48) n'est rien d'autre que l'analyse ou la disjonction de la substance lumineuse et la synthèse ou recomposition de la substance terrestre, </span><span lang="FR">qui<i> </i></span><span lang="FR">est<i> </i></span><span lang="FR">oxygène.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Le métal perd son éclat aussitôt qu'il perd la substance lumineuse. En même temps il perd aussi son expansibilité, sa puissance agrégative augmente ; il en résulte un accroissement de poids dans la chaux métallique. Toutes les chaux métalliques sont de la substance de terre suroxygénée. L'argile suroxygénée est la base du fer décomposé.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">C'est pourquoi le zinc et le fer peuvent être recomposés en métaux si l'on traite leur chaux avec du phosphore, parce que le phosphore redonne la matière lumineuse, désorganise la terre de zinc ou lui ôte son oxygène et le remplace par de la substance lumineuse.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Toutes les terres métalliques se différencient simplement par la quantité d'oxygène (49) qu'elles contiennent, de même que les métaux se différencient entre eux par la quantité de substance lumineuse ou solaire qu'ils absorbent. L'or fulminant est de la chaux d'or combinée très exactement avec de l'ammoniaque. D'une quantité donnée de chaux d'or on obtient quatre fois plus d'air qu'avec le salpêtre. L'air ainsi libéré l'est sous forme d'azote.</span></li><li><i><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Abstraction sur cette Expérience</span></i></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Quand l'or est suroxygéné, il est aussi calciné, et la substance lumineuse est libérée ; la libération de la substance lumineuse s'opère en dégagement gazeux, sous forme d'azote.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><br /></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR" style="font-size: medium;"><span class="Apple-style-span" style="font-weight: normal;">Principes pour un Travail philosophique</span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">I</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Il n'y a qu'une Chose, qu'un Vase, qu'un Travail. Voilà le principe fondamental de tout l'art hermétique ; celui qui cesse de le considérer ne trouvera jamais la vérité.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">II</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Lorsqu'on connaît la Chose de laquelle tout sort, on n'en a plus besoin d'autre ; avec cette Chose on a trouvé le vase et le travail.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Cette Chose, cet Universel est notre Eau mercurielle</span><span lang="FR">, notre rosée philosophique, qui contient la force extensive et attractive, les trois principes et les quatre éléments, l'Universel de la Nature.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Les Sages n'ont besoin que de leur Eau, c'est leur vinaigre de la nature qui liquéfie tout. Dans son état de coagulation, il génère et augmente tout ; à l'état liquide, il est appelé le <i>dragon volant.<o:p></o:p></i></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">A l'état solide, <i>le serpent.<o:p></o:p></i></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Le premier domine la volatilité, le second, la fixité de l'essence unique.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Le dragon est notre Eau mercurielle</span><span lang="FR">. </span><span lang="FR">Le serpent, notre Terre.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Mais la terre n'est que le vinaigre de la nature coagulé.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Dans cet état de coagulation, la terre est appelée l'eau <i>sèche.<o:p></o:p></i></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">A l'état liquide, notre Eau mercurielle</span><span lang="FR" style="font-size: 17.5pt;"> </span><span lang="FR">est aussi appelée Mercure.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Faire de ce vinaigre la terre ou le Sel, telle est la véritable fixation du Mercure des Philosophes (50).</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Le pur <i>air vital </i>qui se trouve dans notre vinaigre est la <i>MATERIA REMOTISSIMA. </i>Le vinaigre, la <i>Materia Remota. </i>Le Sel, la <i>Materia Proxima.<o:p></o:p></i></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Le vinaigre, c'est notre Eau mercurielle</span><span lang="FR">, appelée aussi la Rosée du Ciel, la Graisse de la Terre, <i>le présent du Premier-né en Esprit.<o:p></o:p></i></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">De cette grande opération, qui exige d'abord la renaissance extérieure, les sacrifices religieux sont les symboles.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Notre Bois sacré <i>(hylé, </i>la Matière) est posé sur l'autel sacrificiel et enflammé par sa propre chaleur (51).</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Lorsque la flamme , monte, apparaissent trois phénomènes.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Le premier est une fumée blanche qui est le Mercure.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Le second est le Soufre blanc et jaune, l'or et l'argent </span><span lang="FR">des </span><span lang="FR">Philosophes, leur Sol et </span><span lang="FR">leur Luna<i> </i></span><span lang="FR">(52).<i><o:p></o:p></i></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Ceux-là se dissolvent en une eau qui est notre Eau mercurielle</span><span lang="FR" style="font-size: 17.5pt;"> </span><span lang="FR">; cette Eau mercurielle</span><span lang="FR" style="font-size: 17.5pt;"> </span><span lang="FR">est le Mercure.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Toute l'opération continue avec cette eau (53).</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Brûle notre matière sous une cloche de verre, dans un vase de porcelaine ; laisse les <i>flores ignis et lacis</i> qui se posent tout autour se sublimer puis se liquéfier dans une cave, et de cette façon tu obtiendras le vinaigre (54).</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Quand tu en auras suffisamment, brûle de nouveau notre matière dans la cloche de verre et lave les <i>flores </i>avec notre Eau mercurielle</span><span lang="FR"> (55).<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Mets une assez grande quantité de cette solution dans un vase circulatoire, ferme-le hermétiquement et laisse simplement circuler à chaleur douce (56).</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Tu sais déjà que le vinaigre consume peu à peu tout le soufre, si bien que le dragon mange sa propre queue.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ensuite la matière montera comme la rosée du matin et retombera de nouveau sur la terre. Peu à peu le volatil deviendra fixe.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Les plus belles couleurs se montreront et, finalement, tout le liquide se coagulera en une masse qui est le fixe. Il est d'abord blanc, ensuite il devient rouge.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ce fixe est un grand trésor : il contient les forces de la nature. Il justifie l'aphorisme d'Hermès</span></li><li><i><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas Pour produire une seule Chose.</span></i></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Cette unique Chose contient toutes les autres et engendre toutes les forces. mais sa puissance est la plus grande lorsqu'elle se transforme en terre; elle renferme tous les trésors de l'Univers.</span></li><li><br /></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR" style="font-size: medium; font-weight: normal;">L'Objet du Travail des Anciens</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Nous savons que la véritable matière des métaux est le phosphore ; la question est de savoir de quelle substance les Anciens extrayaient le phosphore avec lequel ils travaillaient et qu'ils nommaient <i>lapis ignis</i> (*)</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><i>(*) Plus probablement lapidis ignis. Le texte porte, fautivement, « lapidem ignis ».</i></span></li><li>Pour cela, il faut remonter aux Egyptiens et aux Perses.</li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">On trouvera qu'ils s'accordaient généralement pour dire que leur matière était une pierre gris-noir, parfois blanche comme lait, ornée de veines, lourde de poids ; les Arabes la nommaient </span><i><span lang="FR">Albaon </span></i><span lang="FR">et aussi </span><i><span lang="FR">Abakozodi. <o:p></o:p></span></i></span>Les Perses, <i>Puch</i> (57).</li><li>Les Anciens disaient que cette matière était la fleur de la terre et de l'esprit astral qui a déposé toutes les forces du cinquième être dans ce minéral.</li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Les Persanes teignaient leurs cheveux en noir avec cette matière (58) qu'elles mettaient dans l'eau. Cette eau devenait toute noire, puis une couche de matière noire se déposait au fond du vase. Desséchée et malaxée avec de la graisse, elle servait de teinture.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Cette matière s'appelle plomb noir ; il y en a de différentes sortes ; l'une est meilleure que les autres. C'est elle qui était distillée par les Anciens et dont ils tiraient leur acide phosphorique.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Celui-ci était versé sur le résidu et l'on obtenait la terre blanche (59).</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Nous savons qu'il y a du plomb phosphorique et que la pyrite de plomb est l'intermédiaire entre ce plomb et le plomb commun.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Qu'on relise ce qui est écrit sur les pyrites.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Si l'on suspend une balle de soufre à une barre de fer incandescent, il en résulte une pyrite, c'est-à-dire que la terre blanche, base de la combustibilité, se combine avec une partie de l'acide phosphorique contenu dans le fer, sous forme d'une pyrite qui </span><span lang="FR">est </span><span lang="FR">en soi un feu compacté. La pyrite est sous le métal.<o:p></o:p></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR"><br /></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">PHOSPHORE. PYRITE. MÉTAL</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">ou</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><i>Phosphore-feu, phosphore compacté, pyrite.</i></span></li><li><i><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Phosphore, extrêmement condensé MÉTAL</span></i></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La première sorte d'un tel minerai de plomb se trouve dans le Joachims-Tal, et est appelée </span><i><span lang="FR">Glanz </span></i><span lang="FR">(« galène »). Le <i>Zentner , </i>(demi-quintal) contient 6 à 8 Loths (demi-onces) d'argent. Meilleure est la matière, d'autant plus d'argent il y a. Son signe est :<o:p></o:p></span></span></li><li><br /></li><li><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBUh0iezo6CtmgR9MIOEJVMs6gPClCDAmq6GGkeLGKXEdPUqPoymhpDoVuFwgar46yPCER9GtF6xRnysQAdr9bZKcbsQ0qgmgBTWU5KvKgZjVgHqYU021gQuNo30qnUJglepFTqRT-Bv0/s1600/ec1.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><img border="0" height="241" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBUh0iezo6CtmgR9MIOEJVMs6gPClCDAmq6GGkeLGKXEdPUqPoymhpDoVuFwgar46yPCER9GtF6xRnysQAdr9bZKcbsQ0qgmgBTWU5KvKgZjVgHqYU021gQuNo30qnUJglepFTqRT-Bv0/s320/ec1.JPG" width="320" /></span></a></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><br /></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La deuxième sorte se trouve en Pologne à Ekkisch, à treize milles de Cracovie. On l'appelle galène à reflets argentés. Son signe est</span></li><li><br /></li><li><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjcHxOp9p7rEfZHniX46zlamSY2QYDfwjLk3o8smecaehqGHOWtPb4ovlG_AsezXaxxlWr1bSsc7_Ts7JvI_EjmM8ww-fPUPRIfvh8PBPFCjVB30pt5AewgyUbWDEdWkk9m9fK7DGeu6g4/s1600/ec2.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjcHxOp9p7rEfZHniX46zlamSY2QYDfwjLk3o8smecaehqGHOWtPb4ovlG_AsezXaxxlWr1bSsc7_Ts7JvI_EjmM8ww-fPUPRIfvh8PBPFCjVB30pt5AewgyUbWDEdWkk9m9fK7DGeu6g4/s1600/ec2.JPG" /></span></a></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><br /></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><br /></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La troisième sorte a été rencontrée à Fribourg-en-Meissen ; elle est couverte de bourgeons d'argent et on la nomme pour cette raison </span><i><span lang="FR">lunaria.<o:p></o:p></span></i></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La quatrième est encore plus pure ; on la trouve dans le sol à la frontière hongroise, non loin de Klobuck ; elle est ainsi désignée :</span></li><li><br /></li><li><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8FCavHhBU05xLkpI_qaYJI9xhB3Vax78W32f5yqxj8cnfES0bQif77xB8WzYBM1ATfFS5LdoGQfWPaxVGtoYVrlEmYgJuxXul0ViAMhKYW2cZgPTws0K5LuI4_BUVsABcMM5aUNOyeMg/s1600/ec3.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8FCavHhBU05xLkpI_qaYJI9xhB3Vax78W32f5yqxj8cnfES0bQif77xB8WzYBM1ATfFS5LdoGQfWPaxVGtoYVrlEmYgJuxXul0ViAMhKYW2cZgPTws0K5LuI4_BUVsABcMM5aUNOyeMg/s1600/ec3.JPG" /></span></a></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><br /></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">et, de cette représentation résulte l'erreur sur l'herbe </span><i><span lang="FR">lunaria </span></i><span lang="FR">qui symbolise ce minéral, nommé aussi plomb d'argent, et qu'on représente encore de cette façon :<o:p></o:p></span></span></li><li><br /></li><li><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjlFsLTfZVAFnEVfnEtz04yMhPXZhwKwpaAMZe51RAGaiuXsTkao3ydmDKwbUyKL5j7dRFAIOgoKd-YRDg5IIuZ0xI306SExJs9Sgl-ila-QnpQIi6edD_BtXAEohuI1Ym5NVLu39Nq_H0/s1600/ec4.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjlFsLTfZVAFnEVfnEtz04yMhPXZhwKwpaAMZe51RAGaiuXsTkao3ydmDKwbUyKL5j7dRFAIOgoKd-YRDg5IIuZ0xI306SExJs9Sgl-ila-QnpQIi6edD_BtXAEohuI1Ym5NVLu39Nq_H0/s1600/ec4.JPG" /></span></a></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><br /></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La cinquième sorte est du plomb vierge </span><i><span lang="FR">(gediegen) qui </span></i><span lang="FR">n'a encore été sur aucun feu, facile à fondre autant qu'à dissoudre.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">On le trouve près de Villach.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Il est ainsi désigné</span></li><li><br /></li><li><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg7GaPgRDo3Nub_d9Yle76Y2P6W_2Oe2MyoWa0-44bvO8qBXQRmWJzmeqV_mZAZNATZH3l5mUniKJdGrf1aVH5V4AXB9pGMaUJ2DWLaDPdRxDpFkHnOln5vRuJalTCDUHkLMxZGSYIg66A/s1600/ec5.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><img border="0" height="262" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg7GaPgRDo3Nub_d9Yle76Y2P6W_2Oe2MyoWa0-44bvO8qBXQRmWJzmeqV_mZAZNATZH3l5mUniKJdGrf1aVH5V4AXB9pGMaUJ2DWLaDPdRxDpFkHnOln5vRuJalTCDUHkLMxZGSYIg66A/s320/ec5.JPG" width="320" /></span></a></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><br /></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La sixième sorte se trouve à Meissen et on l'appelle </span><i><span lang="FR">Glaserx ; </span></i><span lang="FR">ce minerai tient du plomb, on peut le couper et le sigiller. Le </span><i><span lang="FR">Zentner </span></i><span lang="FR">renferme 24 à 26 Loths d'argent ; il est souvent désigné ainsi :<o:p></o:p></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><br /></span></li><li><br /></li><li><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEie50kUllChvTdRGvVk_w22nKd0KRPC41EcvEsXFWMNSbm_6rv9Luf3_NICEOEh3GfZq277O0NeW4ZXo7Qrl0RXWjageTipAUPc6Q7zTbZ3XzkQK35yVOiRJpqrkszIolHSLgDrK7S9taM/s1600/ec6.JPG" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><img border="0" height="179" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEie50kUllChvTdRGvVk_w22nKd0KRPC41EcvEsXFWMNSbm_6rv9Luf3_NICEOEh3GfZq277O0NeW4ZXo7Qrl0RXWjageTipAUPc6Q7zTbZ3XzkQK35yVOiRJpqrkszIolHSLgDrK7S9taM/s320/ec6.JPG" width="320" /></span></a></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><br /></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><br /></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><br /></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">C'est alors la véritable </span><i><span lang="FR">materia bruta : </span></i><span lang="FR">sur laquelle travaillaient les Sages qui en tiraient leur Pierre.<o:p></o:p></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">C'est la </span><i><span lang="FR">f</span></i><i><span lang="FR">ilia aethiopium, </span></i><span lang="FR">de laquelle il est écrit :<o:p></o:p></span></span></li><li><i>Nigra sum, sed formosa, filia Jerusalem, adeo dilexit me rex, et introduxit me in cubiculum suum.</i></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Cette matière est appelée </span><i><span lang="FR">Electrum minerale immaturum </span></i><span lang="FR">(60).<i> </i></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Magnesia, Lunaria, PLUMBUM SAPIENTIAE.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR"><br /></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">FIN DES "ESSAIS CHIMIQUES"</span></span></li><li>(Notes d'André Savoret en bas de page)</li><li><br /></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large; font-weight: normal;">Appendice</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Résumé de l'Opuscule de D'Eckhartshausen : </span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">« LES PLUS RÉCENTES DÉCOUVERTES SUR LA LUMIÈRE, LA CHALEUR ET LE FEU (61), POUR LES AMATEURS DE LA PHYSIQUE ET DE LA CHIMIE». </span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">(Munich, 1798. </span><span lang="FR">1<sup>er</sup><i> </i></span><i><span lang="FR">Cahier, </span></i><span lang="FR">1<sup>er</sup></span><i><span lang="FR"> Fascicule).<o:p></o:p></span></i></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Nous constatons, dans la nature, des forces agissant sur des substances en renouvellement. Toutes les formes, en ordre croissant, sont des modifications d'une forme primitive ; toutes les forces, en ordre décroissant, des modifications d'une force primitive. Les forces sont les </span><i><span lang="FR">stimuli </span></i><span lang="FR">ou excitants actifs ; les corps sont des ordonnances déterminées des principes de la matière, ou Eléments, et apparaissent comme le résultat de l'action des stimuli sur l'excitabilité passive.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La force primitive serait donc le <i>premier Agent </i>ou<i> </i>moteur physique, et la première forme, le premier élément excitable des choses.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La nature physique forme toutes les apparences, en ordre croissant et décroissant, par extension et concentration, à partir de ces deux extrêmes. Les produits corporels, étant des apparences, constituent un moyen terme entre activité et passivité, force et matière. Le </span><i><span lang="FR">Substrat </span></i><span lang="FR">de chaque manifestation des trois règnes est la CHALEUR ELEMENTEE ou SUBSTANCE DU FEU (Feuerstoff), qui se décèle sous forme de CARBONE, extrême inférieur, sujet passif de la nature. L'autre extrême est l'AZOTE, principe actif de la nature. Ayant procédé à tous les essais possibles avec ces deux principes, actif et passif, j'en déduisis le système suivant.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">L'Elément physique primitif de la nature est ANDROGYNE ; Force et Matière, Activité et Passivité s'y équilibrent. Ce corps primitif se dédouble par le MOUVEMENT : l'Actif se sépare du Passif. Après cette séparation, la force active agit sur le corps passif, engendrant une Manifestation qui constitue un <i>Medium </i>entre la force et le corps. Ce triple procès par le moyen du Mouvement forme les Trois Principes de la nature :</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><i><span lang="FR">Lichtsto</span></i><i><span lang="FR">ff : </span></i><span lang="FR">la substance lumineuse ou Lumière élémentée ;<o:p></o:p></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><i><span lang="FR">Warmestof</span></i><i><span lang="FR">f : </span></i><span lang="FR">la Substance calorique ou Chaleur élémentée ;<o:p></o:p></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><i><span lang="FR">Feuerstoff : </span></i><span lang="FR">la Substance ignée ou Feu élémenté.<o:p></o:p></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Ces </span><span lang="FR">trois principes se manifestent selon trois propriétés<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Expansion, Contraction et nouvelle Expansion, par lesquelles la nature se partage en Supérieure, Moyenne et Inférieure. Où domine l'expansion apparaît l'état gazeux ; où domine l'attraction, l'état solide ; où ces deux s'équilibrent, l'état liquide.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Par cette division, la nature établit deux progressions : l'une en série décroissante, de la force au corps ou de la Lumière au Feu ; l'autre, en ordre ascendant, du corps à la force, du Feu à la Lumière. Cette double hiérarchisation entraîne action et réaction, d'où procèdent la vie et le mouvement des êtres. La tendance de la Force à passer à la Forme s'appelle </span><i><span lang="FR">Attraction ; </span></i><span lang="FR">celle de la Forme à passer à l'état de Force, <i>Expansion, Assi</i></span><i><span lang="FR">milation.<o:p></o:p></span></i></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ainsi, le Mouvement détermine trois Essences (dans l'ordre croissant, Feu, Chaleur, Lumière) qui forment trois Sujets passifs ou Corps.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Le Feu élémenté est du Feu latent ou potentiel ; la Chaleur élémentée, de la Chaleur latente ; la Lumière élémentée, de la Lumière latente. Le </span><i><span lang="FR">Feu potentiel </span></i><span lang="FR">est sensible sous la forme du <i>Carbone ; </i>la </span><span lang="FR"><i>Chaleur potentielle </i>sous </span><span lang="FR">celle d'un </span><i><span lang="FR">Liquide gras, acide ; </span></i><span lang="FR">la </span><i><span lang="FR">Lumière potentielle sous </span></i><span lang="FR">forme d'une </span><i><span lang="FR">Essence savonneuse, </span></i><span lang="FR">visqueuse, insipide.<o:p></o:p></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Que ces trois corps entrent de nouveau en expansion par le Mouvement, la phase gazeuse apparaît : pour le </span><i><span lang="FR">Carbone, </span></i><span lang="FR">comme AIR VITAL ou oxygène ; pour </span><i><span lang="FR">l'Acide gras </span></i><span lang="FR">comme </span><span lang="FR"><i>Air inflammable </i>ou<i> </i></span><span lang="FR"><i>hydrogène</i> ; pour </span><i><span lang="FR">l'Essence savonneuse </span></i><span lang="FR">comme azote.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Ces trois gaz, en ordre croissant, sont trois forces stimulatrices qui, de nouveau, agissant sur les trois corps primitifs, produisent 5 manifestations, par le medium du corps auquel ils donnent naissance.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La Substance Ignée, absorbant l'Air Vital ou oxygène, produit le </span><i><span lang="FR">Feu Libéré </span></i><span lang="FR">par le moyen de l'Hydrogène ; la Substance Calorique, absorbant l'oxygène, produit la </span><i><span lang="FR">Chaleur Libérée ; </span></i><span lang="FR">la substance Lumineuse produit, par l'Azote, de la </span><i><span lang="FR">Lumière Libérée. </span></i><span lang="FR">Ainsi apparaissent, en ordre décroissant, Lumière, Chaleur et Feu dans la nature.<o:p></o:p></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Le milieu ou <i>medium </i>qui permet l'action des Agents primitifs sur leur Sujet passif, consiste en </span><i><span lang="FR">trois Fluides, </span></i><span lang="FR">résultant de l'action des trois Forces sur leur Sujet ; ils se divisent en trois Régions (supérieure, moyenne, inférieure), mais s'interpénètrent. Ils sont le </span><i><span lang="FR">lien </span></i><span lang="FR">entre la force d'expansion et celle de contraction. Où s'établit la liquéfaction, ce </span><i><span lang="FR">lien </span></i><span lang="FR">engendre la force de cohésion et, là où commence la cohésion, ce </span><i><span lang="FR">lien </span></i><span lang="FR">s'associe à nouveau pour liquéfier. Ainsi s'entretiennent le Mouvement et la Vie. A l'état gazeux, ce milieu est l'oxygène </span><i><span lang="FR">ou Air Vital, </span></i><span lang="FR">qui maintient l'équilibre entre l'Air raréfié et l'Air fixe. En lui, L</span></span>umière et Chaleur sont intimement unies sous forme gazeuse.</li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Le Second Fluide provient du Calorifique en expansion, par intervention de l'Air Vital, et forme un corps élastique unissant les Forces les plus subtiles aux plus fixes, corps en quoi Matière Lumineuse </span><i><span lang="FR">(Lichtmaterie) </span></i><span lang="FR">et Matière Calorique s'associent étroitement. Il procède de l'union de l'oxygène avec la matière calorique rendue volatile et forme le corps générateur d'ACIDITÉ, le véritable AIR VITAL ou OXYGÈNE DE LA NATURE.<o:p></o:p></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Quand l'ACIDE apparaît, l'action de l'Air Vital seul est insuffisante ; cet Air Vital doit, auparavant, former avec le Calorifique volatilisé un </span><i><span lang="FR">medium ou lien </span></i><span lang="FR">qui donnera naissance à l'ACIDE. Ce </span><i><span lang="FR">medium </span></i><span lang="FR">apparaît lors de la formation des Acides, </span><i><span lang="FR">mais n'est pas manifeste aux sens. </span></i><span lang="FR">Ce véritable SEMI-ACIDE n'est pas simplement de l'oxygène, comme on l'a prétendu, mais un oxygène </span><i><span lang="FR">ou Air Vital uni au Calorique volatil, </span></i><span lang="FR">formant alors un </span><i><span lang="FR">Fluide Elastique, </span></i><span lang="FR">bouillonnant comme l'eau, </span><i><span lang="FR">sans humidite. </span></i><span lang="FR">Il est susceptible de diverses modifications ; il est cause de l'élasticité des corps ; il engendre la sonorité dans son mode expansif ; élastique et volatil, il se laisse concentrer par le froid, se dilate de nouveau, s'échauffe au contact de l'eau, engendre la Causticité avec le Carbone ; possède une propriété attractive ; se combine à la plupart des corps, modifiant leurs propriétés ; <i>se </i></span><i><span lang="FR">trouve dans les Trois Règnes, sous diverses modifications ; </span></i><span lang="FR">apparaît comme un corps suffocant dans les charbons rougis et les corps en fermentation ; il est mû par la chaleur. C'est le medium entre Lumière et Chaleur, entre l'Acide et l'Alcali. Il est fixe au feu avec les alcalis fixes et a la plus grande affinité pour le Carbone ; il est la cause de toute expansion. En combinaison avec l'alcali, il le rend soluble dans l'Eau. </span><i><span lang="FR">Chaque fois que l'ACIDE est uni à ce MEDIUM avec de la Terre Absorbante, apparaît l'ALCALI...<o:p></o:p></span></i></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Dans l'ordre ascendant, le Feu Elémenté est-il fluidifié sous forme de Chaleur Elémentée, naît alors un Fluide médian entre le Carbone et la Chaleur Elémentée, qui est un Acide Inflammable, que j'appelle ACIDE IGNÉ. La Chaleur Elémentée est-elle volatilisée sous forme de Lumière Elémentée, apparaît alors un nouveau Fluide ou Liquide, moyen terme entre les bornes Lumière et Chaleur, qui se laisse reconnaître comme ACIDE PHOSPHORIQUE. La Lumière Elémentée est-elle encore volatilisée, se forme alors un nouveau Fluide moyen terme, qui est un Air Vital uni au Calorique très raréfié dont j'ai parlé. Ce Calorique séparé de la Lumière élémentée, il reste de l'AZOTE.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Envisagée comme être élastique, la Lumière Elémentée, dans sa phase liquide, pénètre tous les corps ; cet être élastique, impondérable en soi, rend un corps pesant quand il y est concentré, léger quand il y est raréfié. Ces deux modalités apparaissent également à la production de chaleur ou de froid : dès que naît la chaleur sensible, l'être élastique se concentre à l'intérieur du corps ; dès qu'apparaît le froid, il se dilate et se concentre à l'extérieur.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La capacité d'un corps à absorber Feu, Chaleur, Lumière à l'état <i>libre </i>est indépendante de sa densité ou de son volume, mais dépend de son affinité avec Lumière, Chaleur et Feu </span><i><span lang="FR">Elémentés, </span></i><span lang="FR">qui est fonction de son degré de cohésion. Plus un corps tend à l'expansion, plus il est apte à dégager Chaleur, Lumière, Feu à l'état libre ; plus il se contracte, plus apte il est à s'unir à Chaleur, Feu, Lumière. Le Feu sensible, dans sa plus grande expansion, devient Chaleur sensible, laquelle, dans sa plus grande expansion, devient Lumière sensible... L'entité élastique déjà nommée est la cause de l'attraction des corps : partout où elle est en expansion, elle tend à se recontracter, d'où l'Attraction. <i>Cette essence lumineuse élastique a la plus grande affinité avec la matière du fer et forme, avec lui, dans son état dilué, l'Aimant. </i>L'attraction de l'aimant s'observe chaque fois que cette essence élastique en expansion tend à reprendre son état concentré d'équilibre ; la répulsion a lieu par suite de la répulsion de ce fluide élastique, par périodes, sous l'action de la matière calorifique.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Le Feu, la Chaleur, la Lumière Elémentée ont des sphères d'influence déterminées : la plus restreinte est celle du Feu, puis vient celle de la Chaleur, enfin celle de la Lumière.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La coexistence du Moteur et du Mobile dans un être produit son existence manifestée : dans un corps physique, le mouvement ; dans un végétal, la végétation ; dans un animal, la vie animale ; dans un métal, l'électricité. Dans les trois règnes, les Moteurs en action apparaissent sous la forme de la substance élastique, qui est une essence liquide, savonneuse, dilatée. Les Sujets motiles apparaissent sous forme de Carbone plus ou moins dilaté.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Une chaux métallique à laquelle on ôte le Carbone pour lui substituer de la Lumière Elémentée donne un corps vitrifié, devenu isolant, sans conductibilité électrique. Si l'on ajoute du Carbone au verre, il devient conducteur comme les métaux.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La fleur vit du Carbone, de même que l'homme aspire de l'Air vital et expire du Carbone qui, au contact de l'oxygène, se change en gaz carbonique. La plante aspire l'air fixe du Carbone, le transforme et donne, à la lumière solaire, de l'oxygène renouvelé. Dans les corps animaux, le principe excitatif est dans <i>l'Ether nerveux </i>tandis que le principe excitable du Carbone est dans le sang. Les facteurs de toute destruction sont l'excès du principe excitable ou « carbone » et l'épuisement du facteur excitatif. Le Carbone tend à la densification, la matière de Lumière à la volatilisation. Par volatilisation, il y a épuisement de l'excitant ; par entassement, excès d'excitabilité.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Chez les végétaux, là où le Carbone est dissous, il y a putréfaction ; là où il s'accumule et où le Moteur disparaît, dessiccation.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Un corps reste aussi longtemps dans sa perfection que ses principes s'interpénètrent. A la moindre modification, naît l'imperfection, point de départ de toute séparation et dissolution. Ce qui pénètre est, partout, la Lumière Elémentée ou, mieux, </span><i><span lang="FR">la </span></i><i><span lang="FR">Lumière produite par le Moteur lumineux sur le Sujet lumineux.<o:p></o:p></span></i></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La Nature est un tout constitué de forces agissantes et de corps mus. Tout y est vivant, rien n'y est mort.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La mort n'est qu'une pause pour harmoniser des accords nouveaux. La putréfaction est un processus de renouvellement, en vue de dégager la vie de la mort apparente et de libérer les particules vivantes emprisonnées afin de les rendre aptes à de nouvelles combinaisons organiques. La </span><i><span lang="FR">Substance Calorique </span></i><span lang="FR">et la </span><i><span lang="FR">Substance Lumineuse </span></i><span lang="FR">sont les </span><i><span lang="FR">Principes </span></i><span lang="FR">PASSIF et ACTIF de la Nature.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">L'atmosphère de ce globe est un fluide dont les particules sont formées de matière lumineuse et calorique dissociées ; elle est susceptible de se condenser et de devenir perceptible sous diverses formations vitreuses. Les corps se composent de matière lumineuse et calorique rendue visible et ne sont que des modifications de la Chaleur et de la Lumière Elémentées, en proportions définies.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La matière de la Chaleur et de la Lumière existe à l'état dispersif dans l'atmosphère et constitue le fluide où flotte la diversité des vies. Diluée ou concentrée en formes visibles, elle peut former des apparences multiples. A l'état raréfié, elle est imperceptible et devient sensible, formelle, pondérable en se concentrant.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Par le moyen du Soleil et de lentilles convexes et concaves sont produites les Formes Archétypes de la matière lumineuse et calorique. On peut obtenir le Carbone de Nature dans un vase plein d'eau, au moyen de lentilles. Par expansion, il se résout en matière calorique et forme, avec de la terre animale ou végétale, du charbon véritable. Les phénomènes colorés des lentilles montrent les modifications de la matière lumineuse et calorique par l'apparition d'ACIDES distincts : le foyer ROUGE engendre sur le Carbone de l'Acide Carbonique ; le foyer BLEU engendre sur le Calorique de l'Acide Phosphorique ; le foyer BLANC engendre sur la matière lumineuse de l'Acide Chlorhydrique très volatil. Les Acides paraissent donc se manifester par l'entremise des couleurs. Par la connaissance des lois des couleurs on peut parvenir à celle des Acides. Là où les particules de lumière sont disjointes, il y a obscurité, cette disjonction donnant le noir sur un objet. Où elles sont jointes, règne la lumière visible, donnant le blanc sur un objet. On devrait nommer l'obscurité : « Un certain état de désunion de la matière lumineuse ».</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Le Soleil agit sur notre globe comme excitant lumineux, transformant le Carbone naissant en matière lumineuse et nous le rendant sous les espèces de forces stimulantes. Ainsi le monde nourrit le Soleil et le Soleil nourrit le monde.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Processus de la Nature : Il existe un Principe Formateur ; cet AGENT est la Matière Lumineuse dispersée, manifestée à l'état gazeux comme AZOTE. Et un Principe Passif, qui est le CARBONE. Cet Azote agissant sur le Carbone le scinde en trois corps basiques : Feu élémenté, Chaleur élémentée, Lumière élémentée, chacun d'eux ayant trois possibilités : garder sa spécificité passive ou passer à l'état liquide ou gazeux sous l'action d'un Agent. La manifestation liquide du Carbone est un acide inflammable </span><i><span lang="FR">(Phosphorsäure) qui </span></i><span lang="FR">se distingue de l'acide phosphorique chimique </span><i><span lang="FR">(Phosphorige Säure) </span></i><span lang="FR">par sa plus grande </span><span lang="FR">causticité. A l'état gazeux, il se transforme en Air Vital.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La matière calorique à l'état liquide devient Phosphorische-säure [acide phosphorique] et, à l'état gazeux, Air Inflammable [<i>Hydrogène, </i>si l'on tient à l'envisager chimiquement].</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">La matière lumineuse donne à l'état liquide de l'Acide Méphitique [acide carbonique pour suivre l'analogie dont se sert l'auteur], à l'état très volatil de l'Acide Chlorhydrique, et à l'état gazeux de l'Azote. Ces trois gaz agissent comme stimulants sur les corps passifs et donnent naissance au feu, à la chaleur et à la lumière <i>manifestés. </i>A l'état liquide, ces trois manifestations donnent le FLUIDUM UNIVERSALE dans lequel baigne notre Terre, siège de toutes modifications. Les premiers corps formés sont donc Oxygène, Hydrogène, Azote, Carbone, qui produisent ensuite <i>effectivement </i>les acides, eaux et terres : quatre Formes-Types d'où sortent toutes les autres.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Si la Chaleur et la Lumière Elémentées sont captées au moyen de lentilles dans des vases de porcelaine dans de <i>l'eau pure, </i>il se produit une couleur <i>noire </i>dans la phase d'expansion. L'eau s'échauffe jusqu'à ébullition ; progressivement refroidie, le Carbone se concentre en un résidu <i>blanc </i>qui<i>, </i>à l'analyse, se trouve être un Carbonate de Magnésie <i>(Kohlensdure </i>Magnesia) substance poreuse, insipide, difficilement soluble dans l'eau : <i>cette terre alcaline pourrait être la terre primitive. </i>Selon le dosage des éléments carbonique et lumineux, elle s'offre avec un excès de matière lumineuse comme siliceuse ; de matière carbonique, comme <i>argileuse, </i>laquelle après nouvelle adjonction de matière carbonique se transforme en <i>calcaire. </i>Dans la multiplicité des Forces agissantes et des Sujets mus, on ne peut reconnaître l'Agent <i>Primitif </i>ni le <i>Premier Sujet. </i>Mais, à l'aide de la <i>Chimie supérieure, </i>les corps se laissent diviser jusqu'au Carbone, limite ultime. Partant de cette base et décomposant en ordre croissant, nous arrivons au gaz et, finalement, au <i>Premier Agent, </i>l'AZOTE [c.à.d. Azoth ou Azoth des Sages].</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Dès que l'AZOTE agit sur le CARBONE, il extrait une essence savonneuse qui est la Substance de la Lumière <i>(Lichtstoff) </i>à l'état lié. Elle naît de l'expansion du Carbone. Par condensation de ce corps, en naît un second, <i>un Acide gras, </i>Substance de la Chaleur. La substance lumineuse est Principe d'Expansion, cause de toute diaphanéité. La substance Calorique est principe d'Attraction, cause de toute condensation. Ce sont les deux PRINCIPES PREMIERS DE LA CRÉATION, l'AZOTH du Ciel et l'AZOTH de la Terre, le <i>Yin </i>et le <i>Yang </i>des Chinois. Le CARBONE est la vraie matière de toutes choses, l'ANDROGYNE DE NATURE, unissant le Mâle et la Femelle, le Passif et l'Actif. Par expansion, il forme son Principe actif qu'il attire de nouveau comme être passif pour en former, à partir de lui seul, la multiplicité des corps. C'est le CENTRE de la NATURE, d'où découle la création visible. Ce corps primitif a une triple faculté : expansion, contraction, nouvelle expansion.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Dans la Nature, la Force est toujours immuable, s'offrant d'elle-même. Le corps la capte et est modifié par elle. La participation de la Force semble une plongée, librement consentie, dans la forme, pour se manifester. Cette pénétration engendre un être médian qui équilibre les deux et qu'on nomme ESPRIT. Ainsi, dans la Nature physique, l'excitant lumineux agissant sur la chaleur élémentée produit un <i>Esprit - </i>en physique, <i>gaz. </i>Les Anciens le nommaient SPIRITUS, VAPOR qui baigne l'univers ; on le nomme <i>Air Vital, </i>SPIRITUS UNIVERSALIS. Par lui, la Lumière est liée à la Chaleur et engendre toutes les Manifestations.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Le processus naturel entier forme le cycle suivant :</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Partout, la Lumière, agissant en ordre décroissant, tend à se figer en Chaleur élémentée, tandis que la Chaleur, en ordre </span><span lang="FR">croissant, tend à se volatiliser en Lumière. Chaque fois que, dans l'ordre décroissant, la Chaleur est liée, apparaît de la Lumière, en ordre croissant et réciproquement, ce, par le medium de <i>l'Esprit </i></span><i><span lang="FR">Vital </span></i><span lang="FR">de la Nature. Les Trois Principes de cette dernière sont donc, FORCE LUMINEUSE, CHALEUR ELEMENTEE, ESPRIT DE VIE, leur produit. Trois essences distinctes, mais unies dans une Matière qui est <i>la </i></span><i><span lang="FR">Matière Primitive du Monde Physique ; </span></i><span lang="FR">ces Trois Éléments peuvent se nommer SEL, MERCURE et SOUFRE des Philosophes, Matière, Lien, Force de toutes choses.<o:p></o:p></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Cet </span><i><span lang="FR">Esprit de la Nature, issu </span></i><span lang="FR">de la </span><i><span lang="FR">Lumière </span></i><span lang="FR">et de la </span><i><span lang="FR">Chaleur, </span></i><span lang="FR">est comme un </span><i><span lang="FR">Souffle ou Haleine Vitale </span></i><span lang="FR">de l'Univers, qui, par condensation se transforme en EAU - et c'est alors l'HUMIDE RADICAL DE NATURE.<o:p></o:p></span></span></li><li><i><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Le Monde inspire et expire.</span></i></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">A partir du mouvement appliqué au Carbone en tant que Première Matière universelle (feu élémenté, HYLÈ) naissent Matière Calorifique et Matière Lumineuse</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">AGENT : Matière Lumineuse PATIENT : Carbone PRODUIT : Matière Calorifique.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Dans l'ordre croissant, ces trois Expansions se graduent </span>ainsi </span></li><li><br /></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">Matière Lumineuse : Lumière Elémentée.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Matière Calorique : Chaleur Elémentée.</span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Matière du Feu : Feu Elémenté.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Ces trois corps, possédant une existence réelle, doivent avoir la force de produire Lumière, Chaleur et Feu. A l'état le plus expansif, ces Trois Agents sont trois gaz, nommés par les Anciens SPI</span><span lang="FR">R</span><span lang="FR">ITUS, Esprits physiques : <i>Azote : </i>Excitant lumineux. </span><i><span lang="FR">Hydrogène : </span></i><span lang="FR">Air combustible, agent de la chaleur ; Oxygène </span><i><span lang="FR">: </span></i><span lang="FR">Air </span><span lang="FR">vital, </span><span lang="FR">agent du feu.<o:p></o:p></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Là où apparaît la lumière, il y a action de l'Azote sur la Lumière élémentée ou la substance savonneuse. Là où apparaît la chaleur, action de l'Hydrogène sur la Chaleur élémentée ou l'Acide gras. Là où naît le feu, action de l'Oxygène sur le Feu élémenté ou Carbone. Dans le feu sont contenues Chaleur et Lumière élémentées. La Chaleur élémentée est l'expansion du feu à un degré supérieur. La Lumière élémentée est celle de la Chaleur élémentée à un niveau supérieur. Quand, en ordre croissant, ces trois gaz prennent naissance, ils forment en attirant l'Air Vital une substance moyenne pour se recombiner au Carbone, et ce </span><i><span lang="FR">medium </span></i><span lang="FR">est le premier corps liquide de la Nature.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">Oxygène et Hydrogène donnent l'eau ; Hydrogène et Azote, de l'acide nitreux, par le moyen de l'Oxygène : L'Acide apparaît chaque fois que sont libérées de la matière lumineuse et de la matière calorique.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Si de l'Azote est équilibré avec de l'Hydrogène par la médiation de l'Oxygène, il naît un liquide acide, formé de Lumière </span><span lang="FR">et </span><span lang="FR">de Chaleur, qui peut être dit ACIDE UNIVERSEL. Si l'Hydrogène s'équilibre avec l'Oxygène, il naît de l'eau. Les trois phases solide, liquide, gazeuse contiennent un être moyen qui unit dans chacune le </span><i><span lang="FR">Fixe </span></i><span lang="FR">au </span><i><span lang="FR">Volatil : </span></i><span lang="FR">dans la phase gazeuse l'Oxygène ; dans la phase liquide <i>un </i></span><i><span lang="FR">Liquide pur ; </span></i><span lang="FR">dans l'a phase solide, le Feu élémenté agissant au sein de l'eau.<o:p></o:p></span></span></li><li><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR">L'Oxygène, envisagé comme excitant igné, régit tout phénomène où un corps est volatilisé. Le Liquide pur, comme Chaleur élémentée, régit tout phénomène où des corps sont présents à l'état soluble. Le Feu élémenté régit tout phénomène où des corps sont à l'état fondu et mêlé.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><i><span lang="FR">Ces trois dernières lois sont de la plus haute, importance, parce qu'avec les moyens les plus simples, les actions les plus admirables peuvent être provoquées.</span></i></span></li></ol><p></p></div><div align="center" class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><o:p></o:p></span></div><div align="center" class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><o:p></o:p></span></div><div align="center" class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><o:p></o:p></span></div><div align="center" class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><o:p></o:p></span></div><div align="center" class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><span face="Verdana, sans-serif" lang="FR"><o:p></o:p></span></div><p style="text-align: center;"><span style="font-size: medium;">FIN</span></p><p><br /></p><p style="text-align: justify;">NOTES D’ANDRÉ SAVORET POUR LES "ESSAIS CHIMIQUES"</p><p style="text-align: justify;">1 C’est-à-dire de notre + [Eau mercurielle]. Celle-ci renferme donc les trois substances absolues de Lumière, de Chaleur et de Feu.</p><p style="text-align: justify;">2 Le phosphore est l’Azoth vivant, le Mercure universel ou feu-Eau. Au cours de l’ouvrage, l’auteur en parle diversement, le considérant en soi, dans l’un de ses éléments, ou sous les espèces du support sensible qui le renferme virtuellement.</p><p style="text-align: justify;">3 Le processus décrit dans ce passage est à double entente, selon qu’on envisage l’alchimie élémentaire ou l’alchimie mystique.</p><p style="text-align: justify;">4 L’on pourrait entendre ici par « soufre de nature » le Feu-eau distinct du soufre caché des métaux, lequel ne lui est cependant pas hétérogène.</p><p style="text-align: justify;">5 Cette « terra virginea » provient du « subjectum artis », préparé philosophiquement afin de développer sa faculté attractive qui s’exercera sur le soufre de nature ». Comparer ce qu’à dit l’auteur, quelques pages plus haut, sur le passage de l’universel à la pierre.</p><p style="text-align: justify;">6 Parmi les substances dont l’inquisiteur de science peut supposer choisir ou extraire les éléments de l’oeuvre, bien peu répondront à son attente. S’il travaille sans principes fermes ou d’après des principes erronés, les déceptions - utiles cependant s’il sait en tirer parti - ne lui seront pas ménagées. Qu’il se garde en tout cas de la dangereuse tentation de travailler sur le mercure vulgaire.</p><p style="text-align: justify;">7 Autrement dit, notre Vierge étoilée.</p><p style="text-align: justify;">8 Ici bifurquent la Voie sèche et la voie Humide. Le procédé exposé partiellement, nécessite une adaptation délicate. D’Eckartshausen y revient d’ailleurs au cours du chapitre intitulé <i>Principes pour un travail philosophique.</i></p><p style="text-align: justify;">9 « Die nasse erde » ; expression à ne pas prendre au pied de la lettre.</p><p style="text-align: justify;">10 La terre blanche est le mercure philosophique à l’un de ses stades de maturation. Le soufre de nature peut être conçu ici comme le mercure universel, sous l’une de ses modalités. Les unir, aux différents degrés de leur exaltation mutuelle, voilà la science.</p><p style="text-align: justify;">11 Le soufre-phosphore peut être envisagé comme l’élément Feu du Feu-Eau.</p><p style="text-align: justify;">12 Le charbon dont nous chauffons nos fourneaux a en lui un feu et possède un soufre grossier. Il a emmagasiné de l’énergie solaire, et c’est pourquoi l’auteur peut en faire un substitut analogique du vrai soufre. De même l’Arsenic des philosophes ou le Feu-Eau ne réside dans le phosphore vulgaire que par analogie. Dans l’expérience qui suit, le « poussier de charbon » pourrait bien être simplement, le <i>subjectum artis</i>, déjà qualifié pour les Travaux d’Hercules.</p><p style="text-align: justify;">13 Ce qui démontre que cette expérience, très réelle, n’est pas plus « chimique » que la précédente et que les substances qu’il décrit ne sont pas les corps connus sous ce nom, c’est que son phosphore est blanc à l’extérieur et rouge à l’intérieur. Qu’on saisisse bien que la Pierre Mercurielle est blanche à l’extérieur, mais qu’elle renferme son soufre rouge virtuel, invisible à l’extérieur.</p><p style="text-align: justify;">14 Il s'agit d'un charbon… un peu particulier, je l'ai dit, et qu'on trouverait difficilement chez les « bougnats ». Par exemple, ce pourrait être une substance métallique, saline où métallogène, selon la période du travail envisagé ou mercuro-sulfureuse au sens hermétique de ces deux termes, lorsque le « blanc du phosphore » agit sur lui par l'entremise de la chaleur et d'une certaine humidité.</p><p style="text-align: justify;">Je ne franchirai par certaines limites, mais, pour mettre MM. les chimistes ou hyper chimistes à leur aise et leurs éviter des pertes de temps et de « fallacieuses expériences de contrôle », je leur ferai remarquer que l’auteur traite son « charbon » avec le « blanc » de son phosphore mais non avec le rouge, ce qui se conçoit, si l'on admet avec moi que ce « rouge » n’est encore à ce stade qu'une coloration virtuelle.</p><p style="text-align: justify;">15 Tout ce chapitre sur les dissolutions est d'une importance extrême. Retenir les proportions et se souvenir à propos du conseil charitable : « c'est du trop peu que vient le dommage. » Le processus auquel il est fait allusion trouvera son application - à la différence des poids - tant au début qu'au milieu de l'oeuvre, tant en voix sèche quand voie humide, en adaptant. Ne pas oublier que les philosophes distinguent plusieurs mercures comme il distingue plusieurs Feux. D’Eckartshausen joue souvent sur ce clavier terminologique.</p><p style="text-align: justify;">16 P 31. La base Ignée, c’est le soufre latent. Celui-ci s'empare du mercure libéré par le départ de l'oxygène et le fixe en sa propre nature, ou, si l'on veut, en « soufre phosphore. »</p><p style="text-align: justify;">17 C'est-à-dire un Gur métallogène. Voir aussi le début du chapitre <i>Analyse et synthèse des métaux</i>. Dans les opérations qui sont ici décrites, l'on peut entendre l' "acide phosphorique" sous deux acceptions, soit mercure universel (ou cet aspect du mercure que certain nomment quintessence astrale), soit mercure philosophique, qui a avec lui les rapports les plus étroits et les plus légitimes. Il faut faire la distinction de ce qu'est le mercure dans la nature et de ce qui peut être ou devenir au laboratoire.</p><p style="text-align: justify;">18 chimiquement </p><p style="text-align: justify;">19 Mais impropres aux opérations sur les métaux parce que spécifier un autre règne, ce que semblent ignorer ceux qui ont cru que l’Agent des philosophes du feu était le magnétisme animal.</p><p style="text-align: justify;">20 En alchimie métallique, ce « charbon » est un résidu scorieux, résultant de certaines manipulations et dont l'utilité se démontre plutôt en la voix sèche quand la voie humide.</p><p style="text-align: justify;">21 Le lecteur aura déjà remarqué la simplicité voulue des expressions employées par l'auteur et son dédain des phrases à effet.</p><p style="text-align: justify;">22 Cette recette, qui semble entrer dans la catégorie des « particuliers », exige toutefois pour réussir la connaissance effective de l' »universel ». Ici si le cuivre est bien celui des chimistes, le phosphore est tout autre chose que le corps auquel nous donnons ce nom. Les alchimistes savent que le cuivre renferme une teinture exubérante à laquelle ne manque que la fixité, comme le fait observer Basile Valentin dans sa <i>Révélation du mystère des teintures</i>.</p><p style="text-align: justify;">23 En style plus usuel, les Bergschwaden ont pour synonyme le Vinaigre des montagnes.</p><p style="text-align: justify;">24 le Gur métallogène prend sa force de ce qui est en haut (rayonnement solaire et cosmique) comme de ce qui est en bas (chaleur et énergie tellurique). À leur point de jonction tend à se former l’or, métal de surface.</p><p style="text-align: justify;">25 En principe, le rôle de la chaleur, dans l’oeuvre comme dans les opérations spagyriques, est de porter les corps solides à un stade plus perméable à l'action des esprits, qu'il s'agisse de fixer le volatil ou, inversement, de volatiliser le fixe.</p><p style="text-align: justify;">26 Dans le cas présent, phosphore peut être entendu comme mercure philosophique.</p><p style="text-align: justify;">27 Mercure vulgaire, bien purifié, phosphore philosophique. L’huile ainsi obtenue est précieuse, car, de nouveau mêlée à son phosphore et digéré, elle est un des chemins qui mènent au soufre des philosophes, selon les procédés de la voie humide.</p><p style="text-align: justify;">28 Sulfate de cuivre, phosphore des chimistes (une fois n'est pas coutume). L'eau, par contre, est notre + (eau mercurielle) hyléaque renfermant les trois principes à l'état potentiel.</p><p style="text-align: justify;">29 L’importance théorique et pratique de ce chapitre est considérable. Les équivalences posées doivent être saisies à fond, si l'on veut pénétrer ce qui peut rester obscur dans cet ouvrage. Si j'ai moi-même bien lu, les métaux sont formés d'éléments liés et d’éléments liants. Les liés sont soufre : substance carbonique et ignée ; Mercure : substance calorique, acide ou air vital ; Sel : substance lumineuse. Ce sel principe, dans la terminologie propre à l'auteur, n'est pas, dans sa racine, le principe de corporisations, ni le résultat de l'union du soufre et du mercure, mais il permet cette union, étant sorti de leur source commune androgyne. Je crois avoir noté qu'il ne faut pas le confondre avec le sel de sapience, réalité de laboratoire et non principe cosmique. Les liants sont : terre enserrante talciforme (base métallique), terres colorantes « ayant en soi son principe colorant » : la «teinture », car elle est le réceptacle ou liant du soufre, la terre analogue au talc étant celui du mercure, tout sortira la <i>terra virginea</i>. Les métalloïdes seraient impensables s'ils étaient totalement dépourvus des mêmes trois principes. Théoriquement, l'on pourrait passer des métalloïdes aux métaux ; pratiquement, ce travail serait énormément long et difficultueux. Comme les métaux, les métalloïdes tendent vers un corps encore parfait, achevé, équivalent de l'or dans la série métallique. Et ce corps est si je ne m'abuse, le soufre de notre chimie profane.</p><p style="text-align: justify;">30 Soit une solution dans laquelle des réactifs appropriés feraient reparaître, un à un, les éléments en suspension.</p><p style="text-align: justify;">31 Les Fleurs Benzoïques c'est-à-dire les sels de l'expérience précédente. L'acide phosphorique est ici, bien entendu, notre + (eau mercurielle).</p><p style="text-align: justify;">32 La base, encore imparfaite, du soufre des philosophes, dont l'obtention fait l'objet du second oeuvre.</p><p style="text-align: justify;">33 Huiles aurifiques.</p><p style="text-align: justify;">34 Mercures philosophiques. La fixation à feu de lampe jusqu'à l'état d'élixir nécessite une grande prudence ou une grande audace. La technique est autre lorsqu'on utilise le creuset clos où le matras de verre. La durée du travail également.</p><p style="text-align: justify;">35 La solution claire : la liqueur d’un rouge sang. Ce procédé n'est pas la suite de la confection de la poudre tinctoriale, mais en est entièrement distinct.</p><p style="text-align: justify;">36 Proportions à retenir.</p><p style="text-align: justify;">37 Cette expérience est à confronter avec les précédentes. Notez les procédés de multiplication qualitative et quantitative. On se tromperait en prenant cette poudre de projection pour le résultat d'un « particulier ».</p><p style="text-align: justify;">38 L'auteur a ici en vue non le sel principe, mais le sel harmoniac, utile dans la voie humide, indispensable dans la voix sèche. Il est naturellement insoluble dans l'eau ordinaire. Il en reparlera d'ailleurs plus loin, au chapitre des pyrites.</p><p style="text-align: justify;">39 « Brennbar». Pour saisir ce que l'auteur entend, il faut se reporter à ce qu'il dit du charbon et du principe qu’il renferme, dans les premières pages de cet opuscule.</p><p style="text-align: justify;">40 Cette poudre d'augmentation peut être effectuée après la fin du premier Oeuvre. Elle est donc proprement alchimique. Je n'ai pas qualité pour juger si la formule est tronquée ou non.</p><p style="text-align: justify;">41 Ne pas prendre «poudre de charbon» au pied de la lettre. Rapprocher cette expérience de celle décrite dans le chapitre sur la nature de l’or et de l'argent. De celle, aussi, dont il parle à propos du sang humain. Je ne saurais être plus clair, là où l'auteur veut visiblement demeurer obscur. Il faut l'inspiration du ciel pour se reconnaître dans ce dédale. Mais n'est-il pas écrit : « Demandez, et vous recevrez » ?</p><p style="text-align: justify;">42 Sièges de l'énergie nerveuse.</p><p style="text-align: justify;">43 La tourbe est plus impure, mais plus aisée à travailler que l'anthracite. Toutefois, pour nourrir ces carbones, l'acétum philosophorum est requis. Toute clé n'ouvre pas toute serrure.</p><p style="text-align: justify;">44 En français dans le texte.</p><p style="text-align: justify;">45 Tout ceci est susceptible de plusieurs adaptations. En voici une : pour obtenir du fer, il faut conjoindre soufre, mercure et terre talciforme dans des proportions qui soient celle du fer. Donc, l'avoir analysé. Les alchimistes n'ont pas attendu Lavoisier pour se servir de balances.</p><p style="text-align: justify;">D'autre part, les huit derniers alinéas ont un sens général, et un sens particulier de la plus haute importance, touchant un certain problème du grand oeuvre, ce qui oblige parfois l'auteur a jouer quelque peu sur les mots. La dernière phrase peut sembler ironique, ce qui n'est pas le cas.</p><p style="text-align: justify;">Encore faut-il pour cette réalisation, connaître le premier agent. Les anciens avaient avec une bonne connaissance des sels métalliques solubles et insolubles (chimiquement s’entend). Vitriols et autres « atraments » jouaient un grand rôle dans les confections de minières artificielles. On sait, d'autre part, que le vitriol Romain ou vitriol vert constituait le support de la fameuse poudre de sympathie, à laquelle Robert Amadou consacre une monographie très objective et de haut intérêt. Il existait ainsi pas mal de sels simples ou doubles doués de propriétés peu communes, soit symboliquement, soit réellement, je veux dire in vitro. Emile Canseliet a consacré à certain de ses sels sympathiques des pages précieuses. On trouvera également dans <i>Histoire et Doctrines des Rose-Croix</i> de Sedir, plus de renseignements utiles, notamment dans la <i>Parabole de Mars</i> de Busto Nicénas, révélatrice à plusieurs égards.</p><p style="text-align: justify;">46 L'énergie tellurique métallifie le Gur et le densifie… L’or, je l’ai dit, après bien d'autres, se forme en surface, de préférence dans les silices (sable, quartz, etc). Le soufre et le fer, en diverses combinaisons hâtent ce processus de l'or, certaines autres pyrites également, jouant si l’on on veut le rôle de catalyseurs, d'excitant (Le Brun de Virloy) ou de stimuli (D’Eckartshausen). Antagoniste et complémentaire de l'or, le fer est un métal des profondeurs. Dans la rencontre de ces deux énergies métallifères de sens ou signes contraires, on peut supposer que l'énergie tellurique tend au fer et que l'énergie cosmique tend a l’or. Ce n'est pas par fantaisie que les alchimistes d'autrefois se déplacaient, parfois fort loin, pour aller observer les gîtes miniers.</p><p style="text-align: justify;">47 Une part de ce qui précède appartient à la voie sèche, une autre part en offre l'équivalence en voie humide.</p><p style="text-align: justify;">48 C'est-à-dire, de l'oxydation, au sens chimique. Prendre au sens hermétique le « phosphore » de l'alinéa suivant.</p><p style="text-align: justify;">49 Air vital. L'auteur, dans l'emploi des deux termes, Lebensluft et Sauerstoff envisage tantôt le corps physique "oxygène", tantôt le feu-Eau, la manne ou rosée philosophique, appelé aussi Vinaigre des montagnes.</p><p style="text-align: justify;">50 Lequel est, sommairement, une condensation de la quintessence astrale dans le sujet rendu réceptif et davantage dépouillé à chaque aigle de sa spécificité initiale et de ses superfluités. Il faut que, dans cette genèse, l'esprit inqualifie les eaux chaotiques.</p><p style="text-align: justify;">51 Métaphores exprimant l'action du feu interne, sans préjudice de l'autre. Ici, nous en sommes au premier œuvre et, si l'on veut m'entendre, au second barreau de l'échelle des sages. D'un accord unanime, les philosophes ont scié ou enfoui très profondément dans le sol aride le premier échelon, en hors-d’oeuvre…</p><p style="text-align: justify;">52 Continuations du premier oeuvre dans le style de la voix sèche.</p><p style="text-align: justify;">53 Mercure philosophal, lait virginal.</p><p style="text-align: justify;">54 Cet alinéa n'est nullement la suite de ce qui précède. Le procédé très original qui est ici donné est presque complet. Il est aussi sûr, davantage peut-être, que celui dit « des deux Dragons ». J'en ai dit suffisamment pour le chercheur attentif. J'ajouterai deux mots : ne pas prendre trop au pied de la lettre les <i>flores ignis et lucis</i>…</p><p style="text-align: justify;">55 Il est peut-être charitable de prévenir qu'il peut s'écouler des mois entre cette opération et la précédente.</p><p style="text-align: justify;">56 Ici une phase essentielle décrite dans une de ces pages précédentes, est omise. Nous arrivons sans relais à l'élixir, cette fois en suivant davantage la technique de la voie humide, à ce qu’il semble.</p><p style="text-align: justify;">57 Voir l'Aseh Mesareph ; la Vulgate rend ce mot par stibium. Après Christian, Éliphas Levi d'abord (dans <i>La Clé des Grands Mystères</i>), Jolivet-Castello ensuite (<i>Comment on devient alchimiste</i>) ont reproduit ce mot en l’estropiant, par confusion entre un Kaph final et un Daleth. Puch ou Phok a pour nombre 106 (80 +20+6) ou sept (1+0+6). Ces auteur se sont copiés sans même chercher à comprendre et à vérifier. Sans cela auraient-ils pu écrire : « le métalloïde centrale dont le nom est Phod ou plombaya, dont le nombre est 106 = 7 » ? Le nombre de PHOD est indubitablement 90 = 9. Rien que ceci, qui saute aux yeux, aurait dû les préserver de l'erreur s'ils avaient eu la moindre velléité d’étudier pour leur propre gouverne ce qu’ils donnaient aux lecteurs, non forcément hébraïsants, comme thème des plus hautes spéculations alchimico-cabalistiques !</p><p style="text-align: justify;">58 Il s'agit apparemment du Kohol ou fard d'antimoine. Peut-être serait-il sage de ne pas conclure de cette digression un peu… voyante que l'antimoine vulgaire est la <i>materia bruta philosophorum</i>.</p><p style="text-align: justify;">59 Ou premier mercure.</p><p style="text-align: justify;">60 Je commenterai le moins possible. Pour orienter les idées, je dirai seulement que les figures doivent être étudiées indépendamment de leur glose et replacée dans l'ordre véritable, qui est celui de successives obtentions en partant du plomb des sages ou de leur minière.</p><p style="text-align: justify;">Un philosophe ami a fait grief à l'auteur d'avoir copié ses mentions apparemment minéralogiques dans « Le Grand et le Petit Paysan », traité célèbre du XVIe siècle. D’Eckartshausen avait sans doute ses raisons pour en user ainsi, suivant en cela une méthode courante parmi les meilleurs auteurs hermétiques dont les emprunts faits aux «classiques » de leur littérature ont souvent d'excellents motifs d'opportunité.</p><p style="text-align: justify;">61 Texte obligeamment traduit et communiqué par un hermétiste de nos amis, B. H*****. Qu’il soit ici chaleureusement remercié.</p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p style="text-align: justify;"><br /></p><p><br /></p>Le Miroir Alchimiquehttp://www.blogger.com/profile/03138462213732119910noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2196127544531909708.post-11881918144135834442021-10-04T12:18:00.001+02:002021-10-04T12:36:12.471+02:00ECKHARTSHAUSEN Catéchisme de la Chimie Supérieure (avec numérotation des paragraphes)<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgeWq38TmeH6GtQTG8iKmw_Pl2emf90MsIagncdcG2JScinUl6_GF7bWGFcLGzgd1fO3-aCJwibaq1lfm3ce-scovXmqh5NJnO4tS4Eu9QmtzopSiekymNID8rMPfMMXLxFX2pOAbxS71ZL/s1600/Karl_von_Eckartshausen.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgeWq38TmeH6GtQTG8iKmw_Pl2emf90MsIagncdcG2JScinUl6_GF7bWGFcLGzgd1fO3-aCJwibaq1lfm3ce-scovXmqh5NJnO4tS4Eu9QmtzopSiekymNID8rMPfMMXLxFX2pOAbxS71ZL/s400/Karl_von_Eckartshausen.jpg" width="249" /></a></div><div style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif" style="font-size: x-small;">Karl von Eckartshausen (1752-1803)</span></div><br /><div class="Section1"><div class="FR1" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif" style="font-size: large;">Catéchisme de la chimie supérieure<b><o:p></o:p></b></span></span></div><div class="FR1" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif" style="font-size: large;">pour prouver l'analogie des vérités de la nature<o:p></o:p></span></span></div><div class="FR1" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif" style="font-size: large;">avec les vérités de la foi<o:p></o:p></span></span></div><div class="FR1" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif" style="font-size: large;"> par<o:p></o:p></span></span></div><div class="FR1" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif" style="font-size: large;">un adorateur de la religion et de la nature,<o:p></o:p></span></span></div><div class="FR1" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">dont le nombre humain est 15.</span><o:p></o:p></span></div><div class="FR1" style="line-height: 16pt; margin-top: 10pt; text-align: center;"><br /></div><div class="FR2" style="line-height: 16pt; margin-bottom: 0.0001pt; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 10pt; margin: 10pt 0cm 0.0001pt; text-align: center;"><span lang="FR">Pour ceux qui sont capables de lumière.<o:p></o:p></span></div><div class="FR2" style="line-height: 16pt; margin-bottom: 0.0001pt; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 10pt; margin: 10pt 0cm 0.0001pt; text-align: center;"><span lang="FR">Une traduction à partir de caractères magiques.<o:p></o:p></span><br /><span lang="FR"><br /></span></div><div class="FR2" style="line-height: 16pt; margin-bottom: 0.0001pt; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 10pt; margin: 10pt 0cm 0.0001pt; text-align: center;"><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">Karl Von Eckhartshausen</span><o:p></o:p></span></div><div class="FR2" style="line-height: 16pt; margin-bottom: 0cm; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 10.0pt; margin: 10pt 0cm 0cm;"><br /></div></div><div class="Section2"><div class="MsoNormal" style="line-height: 16pt; margin-bottom: 0.0001pt; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 10pt; margin: 10pt 0cm 0.0001pt; text-indent: 0cm;"><ol style="text-align: left;"><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR" style="font-variant-caps: small-caps; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;">question </span><span lang="FR">:<i> Qui es-tu ? <span style="font-variant-caps: small-caps; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal;">réponse </span>:</i> Je suis un homme qui connaît la lumière et adhère à celle-ci.<o:p></o:p></span></span></li><li><span lang="FR">Q.<i> </i>:<i> Qu'est-ce qu'un tel homme ?</i></span></li><li><span lang="FR">R.<i> </i>: C'est celui qui, après avoir reconnu la lumière, est illuminé par celle-ci, et y adhère entièrement ; qui sait et qui pratique tout ce que la vieille et authentique communauté de lumière a toujours su et pratiqué, que ce soit écrit dans le livre de la lumière ou non.</span></li><li><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">Q. : <i>Par quel signe reconnaît-on un adhérent de la lumière ?<o:p></o:p></i></span></span></li><li><span lang="FR">R.<i> </i>: Par le fait qu'il connaît le signe de la croix dans la nature, le grand symbole de la force de dissociation <i>,</i> de la séparation du pur et de l'impur, du parfait et de l'imparfait ; qu'il évite tous les travaux non authentiques et les erreurs que rejettent unanimement les vrais maîtres de l'authentique communauté de lumière.</span></li><li><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">Q. :<i> Comment se désigne l'adhérent de la lumière ? </i></span></span></li><li><span lang="FR"><i>R. :</i> II se désigne par le grand signe de la croix de la nature (+), par le signe de la grande force de dissociation ; il dit et entreprend tout au nom ou selon les attributs du feu, de la lumière et de l'esprit, et ainsi il conduit tout vers son <i>Amen,</i> ou vers son achèvement.</span></li><li><span lang="FR">Q. : <i>Combien y a-t-il de chapitres de l'authentique communauté de lumière, que doit connaître chaque adhérent de la lumière ?</i></span></li><li><span lang="FR">R.<i> </i>: Il y en a cinq ; le premier concerne la vraie conviction et la foi, ou l'adhésion à la lumière ; le second, les sept moyens d'obtenir la lumière ; le troisième, les dix commandements de la lumière ; le quatrième, la connaissance de la force créatrice qui agit, et de la forme pure. qui reçoit ; le cinquième, la science de la dissociation de la lumière.</span></li><li><span lang="FR"><br /></span></li><li><span lang="FR">CHAPITRE PREMIER</span></li><li><span lang="FR"><br /></span></li><li><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif" style="font-size: small;">De l'adhésion à la lumière</span></span></li><li><span lang="FR">Q. : <i>Quel est le chapitre premier de la doctrine authentique de la lumière ?</i></span></li><li><span lang="FR">R.<i> </i>: L'adhésion à la lumière et la connaissance de celle-ci ; car sans cette adhésion et cette connaissance, il n'est pas possible de faire agir une force, de réaliser et d'achever quelque chose.</span></li><li><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">Q. : A <i>quoi doit croire et adhérer chaque fils de la lumière ?<o:p></o:p></i></span></span></li><li><span lang="FR">R.<i> </i>: A tout ce que les hommes de lumière ont enseigné et rédigé dans les 12 articles de l'authentique communauté de lumière.</span></li><li><span style="text-indent: 0cm;"><br /></span></li><li><span style="text-indent: 0cm;">Q.</span><i style="text-indent: 0cm;"> </i><span style="text-indent: 0cm;">: </span><i style="text-indent: 0cm;">Quels sont les 12 articles de l'authentique communauté de lumière ?</i></li><li><span lang="FR">R. : 1. J'adhère et je crois à une force créatrice du feu, qui a donné naissance au ciel et à la terre, ou encore à <i>l'Extensum</i> et au <i>Concretum</i> à ce qui est volatile et à ce qui est fixe. 2. J'adhère et je crois aussi à une lumière produite par cette force du feu, lumière qui est la maîtresse de l'univers ou la force toute-puissante dans la nature. 3. Cette lumière pure émanant du feu, est reçue par l'esprit le plus pur, et née de la forme la plus pure. 4. Cependant, elle a dû souffrir au royaume de l'impur ; elle a été dissociée, mortifiée et enfouie sous terre. 5. Alors la lumière descend au plus profond de la matière ; et au bout de 3 époques, c'est-à-dire après 3 réunions de trois forces spirituelles avec 3 formes purifiées, elle se redresse, à nouveau vivante. 6. Elle se rehausse jusqu'à la perfection suprême, en tant que force de lumière brillante du feu tout-puissant. 7. Et après avoir atteint à cette perfection suprême, elle est capable de rendre vivant tout ce qui est mort, et parfait tout ce qui est imparfait. 8. Je crois à l'esprit de lumière émanant du feu et de la chaleur, et je le connais. 9. La sainte, universelle et véritable communauté de lumière, association et union de ceux qui sont capables de lumière. 10. Abolition des maladies et de la misère. 11. Renouvellement de notre être. 12. Et félicité suprême de la vie.</span></li><li><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">Q. :<i> En quoi consiste le principal contenu de ces 12 articles ?<o:p></o:p></i></span></span></li><li><span lang="FR">R. : Il consiste, pour celui qui est capable de lumière, à suivre les lois de la lumière, qu'il reconnaît par la raison <i>,</i> et qu'il pratique par sa volonté ; à savoir, qu'il n'existe qu'une seule force universelle, en une substance et essence, et qu'en même temps celle-ci est triple dans son évolution force du feu en tant que force créatrice ; force de lumière en tant que force d'union ; et force de l'esprit, émanant du feu et de la lumière, en tant que force formatrice de toutes choses.</span></li><li><span lang="FR">Cet esprit qui émane conduit tout à la perfection, et par des moyens ordonnés à l'achèvement suprême.</span></li><li><span lang="FR"><br /></span></li><li><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif" style="font-size: small; font-weight: normal;">CHAPITRE SECOND</span></span></li><li><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif" style="font-size: small; font-weight: normal;"><br /></span></span></li><li><span lang="FR"> Des 7 moyens d'obtenir la lumière</span></li><li><span lang="FR">Q. :<i> Quel est le chapitre second de la doctrine de la véritable communauté de lumière ?</i></span></li><li><span lang="FR">R. :<i> Ce</i> sont les 7 moyens d'obtenir la lumière, moyens que la communauté tient pour éminents et saints.</span></li><li><span lang="FR">Q. :<i> Qu 'est-ce qu 'un tel moyen ?</i></span></li><li><span lang="FR">R. : Il s'agit d'une action visible par laquelle une force invisible réalise une perfection intérieure.</span></li><li><span style="text-indent: 0cm;"><br /></span></li><li><span style="text-indent: 0cm;">Q. :</span><i style="text-indent: 0cm;"> Combien y a-t-il de ces moyens ?</i></li><li><span lang="FR">R. : Sept, et ils sont en analogie avec les sept sacrements. 1. Le baptême, par l'eau et la lumière. 2. La confirmation de la matière selon l'eau et la lumière. 3. La purification. 4. La réception de la lumière d'en haut dans l'essence et la substance. 5. La sanctification et le perfectionnement de l'objet <i>(Sache). 6.</i> L'huile d'en haut. 7. L'association du feu et de la lumière en un corps parfait.</span></li><li><span lang="FR">Q. :<i> Qu 'est-ce que le baptême par la lumière ?</i></span></li><li><span lang="FR">R. : C'est le premier et le plus nécessaire des moyens d'association ; grâce à lui, la matière est purifiée par l'eau et par la parole agissant dans l'eau, et est reproduite en tant que corps nouveau <i>et</i> priait dans l'être de lumière.</span></li><li><span lang="FR">Q. :<i> Qu'est-ce que la confirmation ?</i></span></li><li><span lang="FR"><br /></span></li><li><span lang="FR">R. : La confirmation par la lumière est un moyen d'association par lequel la matière, préparée comme il est dit plus haut est fortifiée par l'huile de lumière et par l'esprit qui s'y trouve, et est rendue davantage capable de perfection.</span></li><li><span lang="FR">Q. :<i> Quel est le troisième moyen d'association</i> ?</span></li><li><span lang="FR">R. : C'est celui par lequel la lumière et le feu, sous les espèces formelles des principes du pain et du vin, reçoivent leur essence, dès qu'un prêtre ordinaire de la nature sait transformer ces principes sur l'autel.</span></li><li><span lang="FR">Q. :<i> Quel est le quatrième moyen d'association</i> ?</span></li><li><span lang="FR">R. : C'est le moyen grâce auquel le prêtre de la nature, capable de lumière, purifie la matière réceptive à la lumière, et à lui-même tous les effets de l'imperfection.</span></li><li><span lang="FR">Q. :<i> Quel est le cinquième ?</i></span></li><li><span lang="FR">R. : C'est le moyen d'association grâce auquel la force pure de lumière, sous forme d'huile, se rehaussé jusqu'à la perfection des forces guérissantes.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><b><span lang="FR"> </span></b><span lang="FR">Q. : Quel </span><span lang="FR">est le sixième ?<o:p></o:p></span></span></li><li><span lang="FR">R. : Le sixième est celui grâce auquel la matière est sanctifiée et rendue capable de lumière par 7 forces agissantes.</span></li><li><span lang="FR">Q. :<i> Quel est le septième ?</i></span></li><li><span lang="FR">R. : C'est l'association parfaite de la lumière avec le feu grâce à un être intermédiaire qui émane de la lumière et du feu, et qui réalise la plus parfaite de toutes les associations.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><br /></span></li><li><br /></li><li><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif" style="font-size: small; font-weight: normal;">CHAPITRE TROISIÈME</span></span></li><li><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif" style="font-size: small; font-weight: normal;"><br /></span></span></li><li><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif" style="font-size: small; font-weight: normal;"><i>Des 10 commandements de la lumière</i></span></span></li><li><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">Q. : <i>Quel est le chapitre troisième de la communauté de lumière ?<o:p></o:p></i></span></span></li><li><span lang="FR">R. : Les 10 commandements de la lumière, au sujet desquels il est écrit : Si tu veux réaliser quelque chose, réalise-le par l'exécution des commandements ou de la loi.</span></li><li><span lang="FR">Q. : <i>Quels sont les 10 commandements de la lumière ?</i></span></li><li><span lang="FR">R. :<i> Ce</i> sont les suivants :</span></li><li><span lang="FR">1. Il n'y a pas plus d'une matière. 2. Les propriétés de cette matière doivent être utilisées dans l'ordre. 3. Dans 6 actions, la matière achève son travail journalier, puisque 3 forces produisent 3 êtres et elle se repose dans la septième force, en tant que plénitude de ses actions ; cette septième force doit être sainte pour toi en tant que sabbat de la lumière. 4. La lumière et le feu, en tant qu'élément passif et actif doivent t'inspirer le respect ; car le feu est l'élément mâle et la lumière l'élément femelle — ils sont le père et la mère de toutes choses. 5. Ne ravis pas à la lumière ce qui vivifie, afin que la matière, qui doit être rehaussée, ne meure pas. 6. Ne mélange pas ton ouvrage hors de l'ordre établi. Toute chose a son temps et ses rotations. Il est de ton devoir d'unir les forces dispersées. 7. Ne soustrais pas leurs propriétés à la lumière et au feu ; il est du devoir du sage de les faire agir entièrement. Il laisse à chacun ce qui lui appartient. 8. Ne prends pas pour vraie une fausse apparition, et n'accepte rien d'impur et d'étranger, qui ne serait pas capable d'absorber la lumière, afin que l'artifice ne te donne pas une fausse image. 9. L'esprit émanant de la lumière et du feu ne désire aucune chose qui soit encore liée à d'autres, et qui ne soit pas détachée. 10. Par ailleurs, cet esprit ne désire aucune matière qui lui soit étrangère et non semblable.</span></li><li><span lang="FR">Q. : <i>En quoi consiste le contenu principal de ces lois de la lumière ?</i></span></li><li><span lang="FR">R. : En ce que la lumière doit pénétrer entièrement ta matière ou substance<i>,,</i> afin que le feu soit entièrement uni par la lumière, et que l'esprit émanant de la lumière et du feu vivifie entièrement ta matière. Ceci est la première loi.</span></li><li><span lang="FR"><br /></span></li><li><span lang="FR">La seconde est similaire à celle-ci, à savoir : Tu dois traiter de la même manière la matière que tu travailles, et toute autre essence que tu veux amener à la perfection.</span></li><li><span lang="FR"><br /></span></li><li><span lang="FR">C'est à ces deux conditions principales que se rattache toute la science de la lumière, et tous ceux qui y adhèrent.</span></li><li><span lang="FR">Q. : <i>Quels sont les commandements de la communauté de lumière qui travaille ?</i></span></li><li><span lang="FR">R. : Ils sont au nombre de cinq. Premièrement : Respecte, en tant que sacrés, les moments de repos dans le travail ; car la lumière a ses sabbats, et le travailleur doit les fêter. Deuxièmement : Au cours de ces fêtes de lumière, consacre la substance du saint sacrifice ; laisse, par l'eau de lumière, le pur se séparer de l'impur, l'actif de l'inactif. Troisièmement: Dans ton travail, abstiens-toi de tout ce qui est contre la loi de lumière, aussi bien dans les forces et actions que dans les formes et essences des choses ; celles-ci sont les 4 quatembres de l'école de lumière. Quatrièmement : Essaie, au moins une fois l'an, de discuter avec<i> </i>un ami raisonnable du progrès que tu fais, et de découvrir ce qui te gaie, afin que tu aies un soutien sur ton chemin, qui te mène à la perfection Cinquièmement : Aux époques que te désigne la raison, abstiens-toi aussi bien d'ouvrir ton cœur à d'autres que de te lier prématurément.</span></li><li><span lang="FR">Q. :<i> Pourquoi faut-il respecter les commandements de la communauté de lumière des vrais connaisseurs de la nature ?</i></span></li><li><span lang="FR">R. : Parce que les lois de la lumière, ou conditions <i>de </i>la lumière, commandent que l'homme n'obéisse pas seulement à ce qui est nécessaire, à l'intérieur de la nature, pour atteindre le but fixé, mais également à ce qui est exigé à l'extérieur à cette fin ; en effet, le quatrième commandement de la lumière suppose ces exigences, et quiconque ne respecte pas ses bonnes ordonnances et ses préceptes sera tenu pour un profane et un homme de chair qui ignore les lois de l'esprit.</span></li><li><span lang="FR"><br /></span></li><li><span lang="FR">CHAPITRE QUATRIÈME</span></li><li><span lang="FR"><br /></span></li><li><span lang="FR">Q. : <i>Quel est le chapitre quatrième de la communauté de</i> lumière <i>intérieure des véritables connaisseurs de la nature ?</i></span></li><li><span lang="FR">R. : C'est la connaissance de l'analogie du saint Pater Noster adhérent <i>,</i> et du saint salut angélique adhérent, avec la force naturelle et la forme, naturelle la plus pure.</span></li><li><span lang="FR">Q. :<i> Quelle est cette analogie ?</i></span></li><li><span lang="FR">R. : 1. Force suprême de la lumière, toi qui es le divin dans la nature, et qui demeures au plus profond de celle-ci comme dans le ciel, que soient sanctifiés tes attributs et tes préceptes. 2. Où tu es, tout est parfait ; que le règne de ta connaissance arrive parmi les tiens. 3. Que, dans tout travail, notre volonté unique soit toi, force de lumière qui agis Par toi-même ! Et de même que tu réalises tout dans la nature entière, réalise tout, également, dans notre travail. 4. Donne-nous de la rosée du ciel et du gras de la terre, les fruits du soleil et de la lune venant de l'arbre de la vie. 5. Et pardonne-nous toutes les erreurs que nous avons commises, faute de te connaître, dans notre travail, comme de notre cité nous voulons faire sortir de leur erreur ceux qui ont offensé nos principes ; ne nous abandonne pas à notre présomption et à notre propre science, mais délivre-nous de tout mal par l'achèvement de ton oeuvre. Amen.</span></li><li><br /></li><li><span lang="FR"> Analogie de l'Avé</span></li><li><span lang="FR">Sois la bienvenue, source pure du mouvement propre forme pure capable de recevoir la force de<i> </i>lumière ! A toi seule s'unit la force de lumière de toutes choses. De toutes<sup> </sup>les formes réceptives, tu es la plus bienheureuse, et saint est le fruit que reçois, l'essence de la lumière et de la substance de chaleur unies. Forme pure, qui a engendré l'être le plus parfait, lève-toi pour devenir force de lumière pour nous, pendant que nous travaillons, et à l'heure où nous achevons l'ouvrage !</span></li><li><span lang="FR">Q. :<i> Quel est le contenu principal de tout le Pater Noster des enfants de lumière et de son analogie dans la nature ?</i></span></li><li><span lang="FR">R. : Ils prient pour la somme de tous les biens spirituels et temporels pour le salut de l'âme et de la vie, pour obtenir de Celui qui est la force de lumière suprême — le divin dans la nature — la grande œuvre de la nature ; ils prient pour que Dieu les guide vers la sagesse, les préserve des erreurs dans leurs travaux, et leur enseigne à être bienfaisants envers les hommes, leurs frères, afin que soit réalisé ce que Dieu a promis aux descendants d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, et que l'alliance de Dieu avec les hommes soit exécutée.</span></li><li><span lang="FR">Q. :<i> Pourquoi les enfants de lumière ont-ils également une analogie du salut angélique ?</i> </span></li><li><span lang="FR"><br /></span></li><li><span lang="FR">R. : Afin que, non seulement, ils admirent la grandeur de Dieu dans la force toute-puissante de la nature (avec laquelle le Christ a une analogie), mais qu'également ils reconnaissent la splendeur de la forme virginale la plus pure, dont l'analogie est la vierge Marie et à laquelle s'est unie la force supérieure afin de produire ce qui existe de plus parfait. Car, de même que le Saint-Esprit s'est uni à la vierge Marie pour produire l'homme spirituel le plus parfait, de même l'esprit le plus pur de la nature s'unit à la matière la plus pure pour produire la forme physique la plus parfaite, le Rédempteur physique de la nature, qui amène à la perfection tous les autres objets physiques, ce qui constitue le secret des sages. C'est pourquoi cet art ne peut être compris que de celui qui adhère au Christ ; et seules les analogies de la religion nous entraînent vers la connaissance suprême ; de même que l'expérience acquise par les enfants de lumière les conduit, également par analogie, à la connaissance des plus hauts mystères de la foi.</span></li><li><span lang="FR">Q. :<i> Ne suffit-il pas qu'un enfant de lumière sache et connaisse tout ce qui lui est prescrit ?</i></span></li><li><span lang="FR">R. : Non ! Cela ne suffit pas, il doit également le pratiquer, et démontrer sa connaissance par ses œuvres ; c'est là-dessus qu'est fondée la science de la dissociation des enfants de lumière, science qui est en analogie avec la justice chrétienne.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><br /></span></li><li><br /></li><li><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif" style="font-size: small; font-weight: normal;">CHAPITRE CINQUIÈME</span></span></li><li><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif" style="font-size: small; font-weight: normal;"><br /></span></span></li><li><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">Q. :<i> Quel est le chapitre cinquième des enfants de lumière ?<o:p></o:p></i></span></span></li><li><span lang="FR"><br /></span></li><li><span lang="FR">R. : Il se compose de deux parties, à savoir qu'un adhérent de la lumière doit, par la grâce d'en haut qui est notre rosée, notre +, purifier partout l'impur, et réaliser le bien ; car la connaissance doit concorder avec l'exécution : cela veut dire que la théorie et la pratique doivent concorder ; ce n'est pas assez, pour un connaisseur de lumière, de connaître l'art, il doit aussi savoir le pratiquer ; le savoir seul ne justifie pas, il faut aussi la pratique.</span></li><li><span lang="FR">Q. :<i> Quel est le mal qu'il faut fuir le plus dans notre science de la lumière ?</i></span></li><li><span lang="FR">R. : Ce qui risque de priver l'homme de ce bien naturel suprême qui est la plus haute perfection de la nature.</span></li><li><span lang="FR">Q. :<i> Quels sont les principaux péchés ou erreurs que l'on peut commettre dans l'opération ?</i></span></li><li><span lang="FR">R. :<i> Ce</i> sont les actions qui — aussi bien à l'égard de l'opération que dans l'application de ce trésor après l'opération — sont contraires aux fins de Dieu ; plus précisément, ce sont les suivantes : La trop forte élévation par le feu. La trop forte concentration.<b> </b>Le gaspillage. L'excessive parcimonie de matière. La surcharge. L'inflammation. Le refroidissement. Au sujet de ces péchés principaux et mortels qui tuent l'esprit, il est écrit : ceux qui le commettent n'obtiendront pas la perfection suprême dans la nature physique.</span></li><li><span lang="FR">Q. :<i> Combien y a-t-il d'infractions, ou de péchés chimiques, contre l'esprit de la nature ?</i> </span></li><li><span lang="FR">R. : 1. Tout bâtir sur cet esprit, présomptueusement, sans indulgence et sans raison, pécher contre sa miséricorde. 2. Désespérer aussitôt, lorsqu'on ne voit pas immédiatement son effet. 3. S'opposer à la connaissance des vérités chimiques. 4. Jalouser ses frères pour la grâce dont ils bénéficient. 5. Endurcir son cœur contre les exhortations les plus salutaires. 6. Demeurer dans l'ignorance. Ces infractions sont sans pardon, car elles ne pourront jamais être compensées dans l'ouvrage.</span></li><li><span lang="FR">Q. :<i> Quelles sont les infractions qui crient au ciel ?</i></span></li><li><span lang="FR">R. : 1. Détruire délibérément l'ouvrage. 2. Profaner l'ouvrage. 3. En abuser pour opprimer les hommes. 4. Supprimer, à celui qui y a participé, son salaire mérité.</span></li><li><span lang="FR">Q. :<i> Quels sont les péchés chimiques étrangers ?</i></span></li><li><span lang="FR">R. : 1. Conseiller à autrui l'erreur chimique. 2. Inciter autrui au Péché. 3. Consentir à l'erreur d'autrui. 4. Louer l'erreur d'autrui. 5. Se taire en présence de l'erreur d'autrui. 6. Fermer les yeux sur l'erreur d'autrui. 7. Participer aux erreurs d'autrui. 8. Défendre ces erreurs.</span></li><li><span lang="FR">C'est ainsi que nous participons aux erreurs d'autrui, comme si nous les avions commises nous-mêmes.</span></li><li><span style="text-indent: 0cm;"><br /></span></li><li><span style="text-indent: 0cm;">Q. :</span><i style="text-indent: 0cm;"> Suffit-il, lorsque l'on est en possession de l'ouvrage, de délaisser le mal et d'éviter le péché ?</i></li><li><span lang="FR">R. : Non ! Il faut faire aussi le bien ; car Dieu n'accorde cette grâce qu'afin que l'homme ainsi gratifié puisse apporter les fruits mûrs de la perfection. Il doit également mener une vie juste et pieuse devant Dieu et devant les hommes, et, par de bonnes œuvres, faire honneur à sa haute vocation.</span></li><li><span lang="FR">Q. :<i> Combien y a-t-il de bonnes œuvres ?</i></span></li><li><span lang="FR">R. : Trois.</span></li><li><span lang="FR">1. Le sage doit avoir son âme toujours orientée vers Dieu et la sagesse. 2. Qu'il s'abstienne de tout ce qui n'est pas divin et sage. 3. Qu'il remédie partout aux besoins des hommes, ses frères.</span></li><li><span lang="FR">Q. :<i> A quoi servent les bonnes œuvres ?</i></span></li><li><span lang="FR">R. : Les bonnes œuvres servent à rendre heureux tant l'individu que l'univers entier.</span></li><li><span lang="FR">Q. :<i> Quelles sont les œuvres corporelles de la miséricorde que peut réaliser le sage lorsqu'il a atteint la perfection suprême de la nature physique ?</i></span></li><li><span lang="FR"><br /></span></li><li><span lang="FR">R. : 1. Il peut nourrir ceux qui ont faim. 2. Faire boire ceux qui ont soif. 3. Vêtir ceux qui sont nus. 4. Héberger les étrangers. 5. Guérir les malades. 6. Eveiller la matière morte.</span></li><li><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">Q. :<i> Quelles œuvres spirituelles peut pratiquer ce même sage ?<o:p></o:p></i></span></span></li><li><span lang="FR"><br /></span></li><li><span lang="FR">R. : 1. Il peut punir le péché. 2. Informer les ignorants. 3. Prodiguer ses conseils à ceux qui doutent. 4. Consoler ceux qui sont affligés. 5. Souffrir patiemment l'injustice.</span></li><li><span lang="FR">Q. :<i> Quelles sont les huit félicités chimiques ?</i></span></li><li><span lang="FR">R. : Ce sont celles qui sont obtenues par la jouissance et la possession de la plus haute perfection de la nature en tant que bien naturel suprême, et qui sont enseignées par saint Jean dans l'Apocalypse d'après la révélation du Seigneur. 1. A celui qui l'emportera<i>,</i> je donnerai à manger du fruit de l'arbre de la vie, qui se trouve dans le paradis de mon Dieu. 2. Celui qui l'emportera ne sera pas offensé par la seconde mort. 3. A celui qui l'emportera, je donnerai à manger du pain céleste caché, et je lui donnerai une pierre blanche sur laquelle sera écrit un nouveau nom que personne ne comprend, sauf celui qui possède la pierre. 4. A celui qui l'emportera et qui gardera mon œuvre jusqu'à sa fin, je donnerai la puissance sur les nations ; et il mènera les peuples avec une verge de fer, et il les brisera comme les vases d'un potier ; il aura ce que j'ai hérité du Père, et je lui donnerai une étoile du matin. 5. Celui qui l'emportera sera habillé de blanc, et je n'effacerai jamais son nom du livre de la vie, et je le confesserai publiquement devant mon père et les anges. 6. Celui qui l'emportera sera une colonne dans le temple de mon Dieu, et j'inscrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la ville sainte qui est la nouvelle Jérusalem descendant du ciel, et il saura mon nouveau nom. 7. Celui qui l'emportera, je le laisserai s'asseoir sur mon trône, tout comme je suis assis sur le trône de mon père parce que je l'ai emporté. 8. Celui qui sera le vainqueur obtiendra, par le droit de la succession, tout ce qu'il désire et souhaite de moi ; je serai Dieu, et il sera mon fils.</span></li><li><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">Q. :<i> Quels sont, dans cet art, les conseils évangéliques ou célestes ?<o:p></o:p></i></span></span></li><li><span lang="FR">R. : Ils sont au nombre de trois : 1. Rester pauvres dans la richesse. 2. Rester abstinents, alors que nous pouvons jouir de tout. 3. Rester obéissants, alors que nous pouvons commander.</span></li><li><span lang="FR">Q. :<i> Quelles sont les 4 choses dernières ?</i></span></li><li><span lang="FR">R. : 1 : La mort, en tant que mortification de la matière. 2 : Le jugement, ou la dissociation 3 : de ce qui est céleste et vivant 4 : vis-à-vis de ce qui est terrestre et mort. Pense, ô homme, pendant ton travail, à ces quatre choses dernières, et tu ne failliras pas dans ton ouvrage.</span></li><li><span lang="FR"><br /></span></li><li><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif" style="font-size: small; font-weight: normal;">REMARQUES FINALES</span></span></li><li><span lang="FR">La force la plus subtile est unie dans l'aimant à la matière la plus grossière.</span></li><li><span lang="FR">La force divisible est apparentée au point indivisible.</span></li><li><span lang="FR"><br /></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><i><span lang="FR">Expérience</span></i></span></li><li><span lang="FR">On peut décomposer l'aimant en autant de points que l'on veut ; les morceaux maintiennent ensemble les points et les pôles similaires.</span></li><li><span lang="FR">Ce qui, dans le cas de l'aimant, se manifeste dans les parties extérieures, paraît se situer de façon imperceptible dans tous les corps. Sans aucun doute, tous ont leurs points et pôles des forces par lesquelles ils s'unissent à des corps similaires et repoussent les corps dissemblables.</span></li><li><span lang="FR">D'après le principe de base <i>Principium infinitorum similium,</i> la structure de l'univers entier, dans ce qu'il contient de plus grand et de plus petit, paraît cohérente et régie par des rapports magnétiques ; ainsi, ces rapports associent le plus subtil au plus grossier, et le plus grossier au plus subtil — tout cela suivant un ordre cohérent. L'égalité et l'inégalité découlent, toutes deux, d'un récipient unique qui est la force.</span></li><li><span lang="FR"><br /></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><i><span lang="FR">Problèmes</span></i></span></li><li><span lang="FR">1. Comment une grandeur peut-elle être divisée en d'innombrables autres, de telle sorte que, du plus petit au plus grand, subsiste néanmoins toujours un rapport semblable ?</span></li><li><span lang="FR">Ou bien : comment faire pour que d'innombrables puissances et séries de nombres <i>(actus)</i> se suivent les unes les autres en gardant une dépendance constante, de telle sorte que, dans l'infini, subsiste un rapport similaire ?</span></li><li><br /></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif" style="line-height: 21px;">Ou bien : comment la force intérieure doit-elle être raccordée à la force extérieure pour que la forme cachée soit tournée vers l'extérieur<sup>? </sup>Etant donné que, dans les miroirs paraboliques, le foyer se situe entre les tangentes et les sécantes, ne faudrait-il pas ajuster les tangentes aux sécantes si l'on veut atteindre le point le plus interne avec la forme extérieure selon des angles égaux ? </span></li><li><span style="text-indent: 0cm;">Ne serait-ce pas possible de faire se rejoindre, dans l'air, en un certain endroit, les points harmoniques ? Que veut dire : faire la quadrature du cercle ? Ne serait-il pas contraire à la nature des choses d'imaginer que « faire la quadrature du cercle » signifie que l'on veut exprimer un cercle par un carré ? « Faire la quadrature d'un cercle », cela ne veut-il pas dire plutôt épuiser un espace cyclique avec des nombres rationnels, de telle sorte que, du plus petit au plus grand, il subsiste un rapport précis </span><i style="text-indent: 0cm;">?</i><span style="text-indent: 0cm;"> Comment trouver la racine et l'aire de chaque carré irrationnel ? Et comment la vraie proportion des lignes latérales et perpendiculaires ? Comment démontrer, à partir du contenu rationnel du triangle équilatéral (sans connaître à l'avance la ligne de carré de celui-ci), combien de pieds ou fragments contient le carré du triangle ? Qu'entendaient les anciens, en fait, par quadrature, et qu'entendaient-ils par </span><i style="text-indent: 0cm;">Arithmetica novenaria ?</i><span style="text-indent: 0cm;"> Et quelles découvertes ferait le monde si 1'</span><i style="text-indent: 0cm;">'Arithmetica novenaria</i><span style="text-indent: 0cm;"> était associée à la quadrature ? Dans la physique, le </span><i style="text-indent: 0cm;">Principium infinitorum similium</i><span style="text-indent: 0cm;"> ne règne-t-il pas en tant que </span><i style="text-indent: 0cm;">Principium cognitionis ?</i><span style="text-indent: 0cm;"> Et dans la métaphysique et la théologie, le </span><i style="text-indent: 0cm;">Principium unitatis</i><span style="text-indent: 0cm;"> ne peut-il pas être le </span><i style="text-indent: 0cm;">Principium conscientiae ? </i><span style="text-indent: 0cm;">Grâce à ces deux principes, l'éphémère et le passager ne peuvent-ils pas être saisis et rendus permanents ? N'est-ce pas une loi éternelle qui veut que le spirituel trouve sa subsistance dans le corporel, et que le spirituel soit enfermé dans un espace corporel ?</span></li><li><span lang="FR">Cette corporéité ou ce « en quoi » <i>,</i> n'est-ce pas quelque chose qui pourrait être exprimé par le mot « espace » <i>, </i>une forme corporelle à l'intérieur de laquelle agit le spirituel ? N'y a-t-il pas 3 principes de base, et ceux-ci n'agissent-ils pas sous forme de 7 forces <i> ?</i> Ces 3 principes de base ne sont-ils pas 3 sources d'auto-mouvement qui amènent 7 formes à l'intérieur d'une même conception, les trois premières formes constituant le premier principe, la quatrième et la cinquième constituant le second principe, et la sixième et la septième constituant le troisième principe ?</span></li><li><span lang="FR">En considérant l'univers, maintenu ensemble de façon aussi immuable, l'être raisonnable doit conclure qu'il existe un éternel et indissoluble lien de la divinité qui maintient tout ensemble. Cependant, on voit aussi, dans le monde matériel, la fragilité<b> </b>ou l'éphémère, et dans l'éphémère l'impérissable.</span></li><li><span lang="FR">L'homme peut connaître cela ; pour qu'il ait cette connaissance, il lui faut toutefois quelque chose qui la lui rende possible. Cette chose est la lumière intérieure, ou l'âme ; et d'autre part, la chose qui rend tout visible, c'est la lumière extérieure.</span></li><li><br /></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif" style="line-height: 21px;">L'âme dont nous parlons est inconnue de l'homme en tant que lumière, aussi longtemps qu'il n'est pas né de Dieu, c'est-à-dire aussi longtemps qu'il considère les choses dans son esprit et dans l'esprit naturel et non dans l'esprit divin. Lorsqu'il commence à considérer Dieu dans notre esprit, il voit que Dieu est en dehors de tout espace et de tout temps de tout lieu et de tout mouvement ; et que néanmoins il doit y avoir en Dieu quelque chose qui se meut, qui ordonne l'espace et le temps, le lieu et toutes choses. Ce quelque chose, c'est la Parole, la Sagesse et la Splendeur de Dieu, et cette parole n'est pas une essence idéale, mais quelque chose de corporel <i>,</i> par quoi le divin et l'humain dans sa forme la plus pure, le suprasensible et le sensible, le spirituel et le physique agissent conjointement :</span></li><li><span lang="FR">— sur la réceptivité de l'homme vis-à-vis du divin ;</span></li><li><span lang="FR">— sur la capacité d'élévation de l'homme charnel jusqu'au suprasensible ;</span></li><li><span lang="FR">— sur la capacité du matériel de se magnifier<i>,</i> pour se transformer en spirituel.</span></li><li><span lang="FR"><br /></span></li></ol></div></div><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"></span><div><span lang="FR"><br /></span></div><div><span lang="FR"><br /></span></div>Le Miroir Alchimiquehttp://www.blogger.com/profile/03138462213732119910noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2196127544531909708.post-86883170652285235702021-10-04T11:19:00.000+02:002021-10-04T11:19:48.228+02:00ECKHARTSHAUSEN La Nuée sur le Sanctuaire (avec numérotation des paragraphes)<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgp1iXNwiBvc5uDYFeUUy9aJwSlkUtZrG0X3SfqSjz8dqNF4NXbRps4t3uQwErBmrSO6T85a4dYy9ftEO_2fZ5UFV38R5mdAgTxD40cTDpJ_96FnVoeqIWqe4WMyZjLWOIg4aNQQ9UFMUF6/s1600/templeMinerveSounion.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgp1iXNwiBvc5uDYFeUUy9aJwSlkUtZrG0X3SfqSjz8dqNF4NXbRps4t3uQwErBmrSO6T85a4dYy9ftEO_2fZ5UFV38R5mdAgTxD40cTDpJ_96FnVoeqIWqe4WMyZjLWOIg4aNQQ9UFMUF6/s400/templeMinerveSounion.jpg" width="400" /></a></div><div class="Textenormal" style="text-align: center; text-indent: 28.4pt;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><b><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" style="font-weight: normal;">Le temple de Minerve à Sounion</span></span></b></span></div><div class="Textenormal" style="text-align: center; text-indent: 28.4pt;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><b><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" style="font-weight: normal;">Gravure de W.Turner, 1832</span></span></b></span></div><div class="Textenormal" style="text-align: justify; text-indent: 28.4pt;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><b><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" style="font-family: 'Times New Roman'; font-size: x-small; font-weight: normal;"><em><br /></em></span></span></b></span></div><div class="Textenormal" style="text-align: justify; text-indent: 28.4pt;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><b><span lang="FR"><br /></span></b></span></div><div class="Textenormal" style="text-align: center; text-indent: 28.4pt;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif" style="font-size: x-large;"><span lang="FR">LA NUÉE SUR LE SANCTUAIRE</span><span lang="FR"><o:p></o:p></span></span></div><div class="Textenormal" style="text-align: center; text-indent: 28.4pt;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR"><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;"><br /></span></span></span></div><div class="Textenormal" style="text-align: center; text-indent: 28.4pt;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">QUELQUE CHOSE DONT LA PHILOSOPHIE ORGUEILLEUSE DE NOTRE SIECLE NE SE DOUTE PAS</span><span lang="FR"><o:p></o:p></span></span></div><div class="Textenormal" style="text-align: center; text-indent: 28.4pt;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR"><br /></span></span></div><div class="Textenormal" style="text-align: center; text-indent: 28.4pt;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><i><span lang="FR">Par le Conseiller D'ECKHARTSHAUSEN</span></i><span lang="FR"><o:p></o:p></span></span></div><div class="Textenormal" style="text-align: center; text-indent: 28.4pt;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><i><span lang="FR"><br /></span></i></span></div><div class="Textenormal" style="text-align: center; text-indent: 28.4pt;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Absque nube pro nobis</span><span lang="FR"><o:p></o:p></span></span></div><div class="Textenormal" style="text-align: justify; text-indent: 28.4pt;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR"><br /></span></span></div><div class="Textenormal" style="text-align: justify; text-indent: 28.4pt;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR"><br /></span></span></div><div align="center" class="Titre3" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><b><span lang="FR">POUR MÉDITER AVANT LA LECTURE DES LETTRES</span></b><span lang="FR"><o:p></o:p></span></span></div><div align="center" class="Titre3" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><b><span lang="FR"><br /></span></b></span></div><div class="Textedroitesignature" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><i><span lang="FR">(Extrait d'un traité de chimie de M. d'Eckhartshausen).</span></i><span lang="FR"><o:p></o:p></span></span></div><div class="Textedroitesignature" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><i><span lang="FR"><br /></span></i></span></div><div class="Textenormal" style="text-align: justify; text-indent: 28.4pt;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><i><span lang="FR">Si oculus tuus fuerit simplex totum corpus tuumlucidum erit. (Saint Luc, chap. 11, </span></i><span lang="FR">v. 34.)</span><span lang="FR"><o:p></o:p></span></span></div><div class="Textenormal" style="text-align: justify; text-indent: 28.4pt;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">L'œil intérieur de l'homme, c'est la raison, </span><i><span lang="FR">potentiahominis intellectiva, mens.</span></i><span lang="FR"><o:p></o:p></span></span></div><div class="Default"><br /></div><div class="Textenormal" style="text-align: justify; text-indent: 28.4pt;"><ol><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Si cet œil intérieur est éclairé par la lumière divine, alors il est le vrai soleil intérieur, par lequel tous les objets viennent à notre connaissance.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Tant que la lumière divine n'éclaire pas cet œil, notre intérieur vit dans les ténèbres. L'aurore de notre intérieur commence quand cette lumière se lève.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Ce soleil de l'âme éclaire notre monde intellectuel, comme le soleil extérieur éclaire le monde extérieur.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Comme, au lever du soleil extérieur, les objets du monde sensible nous deviennent peu à peu visibles ; ainsi, au lever du soleil spirituel, les objets intellectuels du monde spirituel ou raisonnable viennent à notre connaissance.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Comme la lumière extérieure nous éclaire sur le Chemin de notre pèlerinage, ainsi la lumière intérieure nous éclaire sur la voie du salut.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Mais, comme l'œil extérieur de l'homme est exposé à différents dangers, 1'œil intérieur l'est de même. L'œil intérieur doit être conservé sain, pur et inaltérable : alors il peut s'élever, comme l'œil extérieur vers le ciel ; et, comme l'œil extérieur peut considérer le firmament, les étoiles et le soleil, ainsi l'œil intérieur peut voir tout le ciel, les anges et Dieu même – ainsi qu'il est écrit : </span><i><span lang="FR">Signatum est super nos lumen Vultûs tui, (Ps. 4) ; Ostendam omne bonum tibi, (Ex. 6, 33.)</span></i></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Quelle grande destinée a l'homme intérieur !</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Son spirituel peut s'élever jusqu'aux anges et aux intelligences supra angéliques ; il peut s'approcher du Trône de la Divinité, et voir en lui-même toutes les magnificences des mondes divin, spirituel et physique ; </span><i><span lang="FR">Averte oculum tuum, ne videat vanitatem.</span></i></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Détourne ton âme, ton œil intérieur, de toutes les choses qui ne sont pas Dieu ; ferme-le à la nuit des erreurs et des préjugés, et ne l'ouvre qu'au Soleil spirituel.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><i><span lang="FR">Ce Soleil spirituel, c'est Jésus-Christ ! </span></i><span lang="FR">Car, comme le soleil extérieur possède la lumière et la chaleur, rend tout visible et fait tout fructifier ; ainsi ce soleil intérieur rend tout susceptible d'être connu dans l'esprit, et actif dans le cœur : car la Sagesse et l'Amour sont ses forces, la raison et la </span></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">volonté de l'homme ses organes. Il parfait nos puissances avec la Sagesse et notre volonté avec l'Amour.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><br /></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><b><span lang="FR">SUR LE DÉVELOPPEMENT DES FORCES HUMAINES</span></b></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><b><span lang="FR"><br /></span></b></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Plus un corps a d'organes pour la réception, le développement et la propagation d'influences diverses, plus certainement son existence est riche et, parfaite, parce qu'il a plus de potentiel vital. Mais plusieurs forces peuvent dormir en nous pour lesquelles nous n'avons point d'organes, et qui par conséquent ne peuvent pas agir.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Ces forces latentes peuvent être éveillées, c'est-à-dire, que nous pouvons nous organiser nous-mêmes pour qu'elles deviennent actives en nous. L'organe est une forme dans laquelle une force agit ; mais toute forme consiste dans la direction déterminée des parties vers la force agissante. S'organiser pour l'action d'une force veut dire simplement, donner aux parties une telle forme ou situation, afin que la force puisse y agir. C'est en cela que consiste l'organisation.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Maintenant, de même que pour un homme qui n'a point d'organes, point d'yeux pour la lumière, la lumière n'existe réellement pas, lorsque cependant tous ceux qui ont cet organe en jouissent ; ainsi beaucoup d'hommes peuvent ne pas jouir de quelque chose dont d'autres peuvent jouir. Je veux dire qu'un homme pourrait être organisé de telle sorte qu'il sentirait, entendrait, verrait, goûterait des choses qu'un autre ne pourrait sentir, ni entendre, ni voir, ni goûter, parce que l'organe lui manquerait.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Ainsi, dans ce cas, toutes les explications seraient infructueuses ; car l'un mêlerait toujours les idées qu'il aurait reçues par son organe particulier avec les idées de l'autre, et il ne pourrait goûter et comprendre quelque chose qu'autant que cela s'approcherait de ses propres sensations. Comme nous recevons toutes nos idées par les sens, et que toutes les opérations de notre raison sont des abstractions d'impressions sensibles, ainsi nous ne pouvons nous faire aucune idée de beaucoup de choses, parce que nous n'avons point encore de sensations de ces choses. Cela seul pour lequel nous avons un organe, nous devient perceptible.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">De là, il paraît être démontré que les hommes organisés pour le développement des forces supérieures, ne peuvent donner à ceux qui ne </span></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">sont pas organisés pour cela, aucune idée, sinon très vague, de la vérité supérieure. Ainsi toutes nos disputes et nos écrits servent peu. Les hommes doivent d'abord être organisés pour la perception de la vérité. Quand nous écririons des in-folio tout entiers sur la lumière, des aveugles n'en verraient pas plus clair. On doit leur donner d'abord l'organe de la vision.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Maintenant, la question est : En quoi consiste l'organe de perception de la vérité ? Qu'est-ce qui rend l'homme capable de la recevoir ? Je réponds : Dans la simplicité du cœur ; car la simplicité met le cœur dans une situation convenable pour recevoir purement le rayon de la raison et celui-ci organise le cœur pour la réception de la Lumière.</span></span></li><li><br /></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><b><span lang="FR">PREMIÈRE LETTRE</span></b></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><b><span lang="FR"><br /></span></b></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Aucun siècle n'est plus remarquable pour l'observateur paisible que le nôtre. Partout il y a fermentation dans l'esprit comme dans le cœur de l'homme ; partout il y a combat de la lumière avec les ténèbres, des idées mortes avec les idées vivantes, de la volonté morte et sans puissance avec la force vivante et active ; partout enfin il y a guerre entre l'homme animal et l'homme spirituel naissant.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Homme naturel !... renonce à tes dernières forces, ton combat même annonce la nature supérieure qui sommeille en toi... Tu pressens ta dignité, tu la sens même ; mais tout est encore obscur autour de toi, et la lampe de ta faible raison n'est pas suffisante pour éclairer les objets auxquels tu devrais tendre.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">On dit que nous vivons dans le siècle des lumières, il serait plus juste de dire que nous vivons dans le siècle du crépuscule : çà et là, le rayon lumineux pénètre à travers la nuée des ténèbres, mais il n'éclaire pas encore, dans toute sa pureté, notre raison et notre cœur. Les hommes ne sont pas d'accord sur leurs conceptions ; les savants se disputent ; et, là où il y a dispute, il n'y a pas encore de vérité.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Les objets les plus importants pour l'humanité sont encore indéterminés. On n'est d'accord ni sur le principe de la raison ni sur le principe de la moralité ou du mobile de la volonté. Ceci est une preuve que, malgré que nous soyons dans le grand temps des lumières, nous ne savons pas encore bien ce qu'il en est de notre tête et de notre cœur.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Il serait possible que nous sussions tout ceci plus tôt, si nous ne nous imaginions pas que nous avons déjà le flambeau de la connaissance dans nos mains, ou si nous pouvions jeter un regard sur notre faiblesse et reconnaître qu'il nous manque encore une lumière plus élevée. Nous vivons dans les temps de l'idolâtrie de la raison ; nous posons un flambeau de poix sur l'autel, et nous crions hautement que maintenant c'est l'aurore et que partout le jour apparaît réellement, en ce que le monde s'élève de plus en plus de l'obscurité à la lumière et à la perfection par les arts, les sciences, un goût cultivé, et même par une pure compréhension de la religion.</span></span></li><li><br /></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Pauvres hommes ! jusqu'où l'avez-vous poussé, le bonheur des hommes ? Y a-t-il jamais eu un siècle qui ait coûté tant de victimes à l'humanité que le siècle présent ? Y a-t-il jamais eu un siècle où l'immoralité ait été plus grande et où l'égoïsme ait été plus dominant que dans celui-ci ? L'arbre se reconnaît à ses fruits. Gens insensés !... Avec votre raison naturelle imaginaire... d'où avez-vous la lumière avec laquelle vous voulez si bien éclairer les autres ? Est-ce que toutes vos idées ne sont pas empruntées des sens, qui ne vous donnent point la vérité, mais seulement des phénomènes ?</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Est-ce que tout ce que donne la connaissance dans le temps et l'espace n'est pas relatif ? Est-ce que tout ce que nous pouvons nommer vérité n'est pas vérité relative ?... On ne peut pas trouver la vérité absolue dans la sphère des phénomènes. Ainsi votre raison naturelle ne possède pas </span><i><span lang="FR">l'essentialité, </span></i><span lang="FR">mais seulement l'apparence de la vérité et de la lumière ; mais plus cette apparence s'accroît et se répand, plus </span><i><span lang="FR">l'essence de la lumière </span></i><span lang="FR">décroît dans l'intérieur, et l'homme se perd dans l'apparence et tâtonne pour atteindre des images éblouissantes dénuées de réalité.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La philosophie de notre siècle élève la faible raison naturelle à l'objectivité indépendante ; elle lui attribue même une puissance législatrice ; elle la soustrait à une autorité supérieure ; elle la rend autonome et la divinise, en supprimant entre Dieu et elle tout rapport, toute communication ; et cette raison déifiée, qui n'a pas d'autre loi que sa propre loi, doit gouverner les hommes et les rendre heureux !... Les ténèbres doivent répandre la lumière !... La pauvreté doit donner la richesse ! ... Et la mort doit rendre vivant !</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La vérité conduit les hommes à leur bonheur... Pouvez-vous la donner ?</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Ce que vous nommez vérité est une forme de conception vide de substance, dont la connaissance a été acquise par le dehors, par les sens ; et l'entendement les coordonne par une synthèse des rapports observés en science ou en opinions. – Vous n'avez point de vérité matérielle, le principe spirituel et matériel est pour vous un </span><i><span lang="FR">noumène.</span></i></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Vous abstrayez de l'Ecriture et de la tradition la vérité morale, théorique et pratique ; mais comme l'individualité est le principe de votre raison, et que l'égoïsme est le mobile de votre volonté, vous ne voyez pas </span></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">votre lumière, la loi morale qui commande, ou vous la repoussez avec votre volonté. C'est jusque-là que les lumières actuelles ont été portées. L'individualité, sous le manteau de l'hypocrisie philosophique, est l'enfant de la corruption.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Qui peut prétendre que le soleil est au plein midi, si aucun rayon lumineux ne réjouit la contrée, et si aucune chaleur ne vivifie les plantes ? Si la sagesse n'améliore pas les hommes, et si l'amour ne les rend pas plus heureux, il ne s'est encore fait que bien peu de chose pour le tout.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Oh ! si seulement l'homme naturel ou l'homme des sens pouvait apprendre à voir que le principe de sa raison et le mobile de sa volonté ne sont que l'individualité, et que pour cela même, il doit être extrêmement misérable, il chercherait un principe plus élevé dans son intérieur, et il s'approcherait de la source, qui peut seule le donner à tous, parce qu'elle est la </span><i><span lang="FR">sagesse dans l'essence.</span></i></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><i><span lang="FR">J.-C. </span></i><span lang="FR">est la Sagesse, la Vérité et l'Amour. Comme Sagesse, il est le principe de la raison, la source de la connaissance la plus pure. Comme Amour, il est le principe de la moralité, le mobile essentiel et pur de la volonté. L'Amour et la Sagesse engendrent l'Esprit de Vérité, la lumière intérieure ; cette lumière éclaire en nous les objets surnaturels et nous les rend objectifs. Il est inconcevable de voir à quel point l'homme tombe dans l'erreur lorsqu'il abandonne les vérités simples de la foi, et qu'il leur oppose sa propre opinion.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Notre siècle cherche à définir cérébralement le principe de la raison et de la moralité ou du mobile de la volonté ; si messieurs les savants étaient attentifs, ils verraient que ces choses trouveraient une meilleure réponse dans le cœur de l'homme le plus simple que dans tous leurs brillants raisonnements. Le chrétien pratique trouve ce mobile de la volonté, le principe de toute moralité, objectivement et réellement dans son cœur, et ce mobile s'exprime dans la formule suivante :</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><i><span lang="FR">Aime Dieu par dessus tout, et ton prochain comme toi-même.</span></i></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">L'amour de Dieu et du prochain est le mobile de la volonté du chrétien ; et l'essence de l'amour même est Jésus – Christ en nous. C'est ainsi que le principe de la raison est la sagesse en nous ; et l'essence de la sagesse, la sagesse dans la substance, est encore Jésus-Christ, la Lumière </span></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">du monde. Ainsi nous trouvons en Lui le principe de la raison et de la moralité.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Tout ce que je dis ici n'est pas une extravagance hyper physique, c'est la réalité, la vérité absolue, que chacun peut éprouver expérimentalement dès qu'il reçoit en lui le principe de la raison et de !a moralité, J.-C., comme étant la Sagesse et l'Amour essentiels. Mais l'œil de l'homme des sens est profondément inapte à saisir la base absolue de tout ce qui est vrai et de tout ce qui est transcendantal. Et même la raison que nous voulons élever aujourd'hui sur le trône comme législatrice, n'est que la raison des sens, dont la lumière diffère de la lumière transcendantale, comme la phosphorescence du bois pourri diffère de la splendeur du soleil.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La vérité absolue n'existe pas pour l'homme des sens, elle n'existe que pour l'homme intérieur et spirituel seul, qui possède un sensorium propre ; ou, pour dire plus ponctuellement, qui possède un sens intérieur pour percevoir la vérité absolue du monde transcendantal ; un sens spirituel qui perçoit les objets spirituels aussi naturellement en objectivité, que le sens extérieur perçoit les objets extérieurs. Ce sens intérieur de l'homme spirituel, ce sensorium d'un monde métaphysique, n'est malheureusement pas encore connu de ceux qui sont dehors, et c'est un mystère du royaume de Dieu. L'incrédulité actuelle pour toutes les choses où notre raison des sens ne trouve point d'objectivité sensible, est la cause qui fait méconnaître les vérités les plus importantes pour les hommes.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Mais comment peut-il en être autrement ? pour voir, il faut avoir des yeux ; pour entendre, des oreilles. Tout objet sensible requiert son sens. C'est ainsi que l'objet transcendantal requiert aussi son sensorium, – et ce même sensorium est fermé pour la plupart des hommes. De là l'homme des sens juge du monde métaphysique comme l'aveugle juge des couleurs, et comme le sourd juge du son. Il y a un principe objectif et substantiel de la raison et un mobile objectif et substantiel de la volonté. Ces deux ensemble forment le nouveau principe de la vie, et la moralité y est essentiellement inhérente. Cette substance pure de la raison et de la volonté réunies est le divin et l'humain en nous, J.-C., la Lumière du monde, qui doit entrer en relation directe avec nous pour être réellement connu. Cette connaissance réelle est la foi vive, où tout se passe en esprit et en vérité.</span></span></li><li><br /></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Ainsi, il doit y avoir nécessairement pour cette communication un sensorium organisé et spirituel, un organe spirituel et intérieur susceptible de recevoir cette lumière, mais qui est fermé dans la plupart des hommes par l'écorce des sens. Cet organe intérieur est le sens intuitif du monde transcendantal ; et, avant que ce sens d'intuition soit ouvert en nous, nous ne pouvons avoir aucune certitude objective de vérité plus élevée. Cet organe a été fermé par suite de la chute, qui a jeté l'homme dans le monde des sens. La matière grossière qui enveloppe ce sensorium intérieur est une taie qui couvre l'œil intérieur et qui rend l'œil extérieur inapte à la vision du monde spirituel. Cette même matière assourdit notre ouïe intérieure, de manière que nous n'entendons plus les sons du monde métaphysique ; elle paralyse notre langue intérieure, de manière que nous ne pouvons plus même bégayer les paroles de force de l'esprit que nous prononcions autrefois, et par lesquelles nous commandions à la nature extérieure et aux éléments.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">L'ouverture de ce sensorium spirituel, est le mystère du Nouvel Homme, le mystère de la Régénération et de l'union la plus intime ;de l'homme avec Dieu ; c'est le but le plus élevé de la religion ici-bas, de cette religion dont la destination la plus sublime est d'unir les hommes à Dieu en Esprit et en Vérité. Nous pouvons facilement apercevoir par ceci pourquoi la religion tend toujours à l'assujettissement de l'homme des sens. Elle agit ainsi, parce qu'elle veut rendre l'homme spirituel dominant, afin que l'homme spirituel ou vraiment raisonnable gouverne l'homme des sens. Le philosophe sent aussi cette vérité ; seulement son erreur consiste en ce qu'il ne connaît pas le vrai principe de la raison, et veut mettre à sa place son individualité, sa raison des sens.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Comme l'homme a dans son intérieur un organe spirituel et un sensorium pour recevoir le principe réel de la raison ou la Sagesse divine, et le mobile réel de la volonté, ou l'Amour divin, il a de même dans l'extérieur un sensorium physique et matériel pour recevoir </span><i><span lang="FR">l'apparence </span></i><span lang="FR">de la lumière et de la vérité. Comme la nature extérieure n'a point la vérité absolue, mais seulement la vérité relative du monde phénoménal, ainsi la raison humaine ne peut pas non plus acquérir de vérités intelligibles, mais seulement l'apparence du phénomène qui n'excite en elle, pour mobile de sa volonté que la concupiscence, en quoi consiste la corruption de l'homme sensoriel et la dégradation de la nature.</span></span></li><li><br /></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Le sensorium externe de l'homme est composé d'une matière corruptible, tandis que le sensorium intérieur a pour substrat fondamental une substance incorruptible, transcendantale et métaphysique. Le premier est cause de notre dépravation et de notre mortalité ; le second est le principe de notre incorruptibilité et de notre immortalité. Dans les domaines de la nature matérielle et corruptible, la mortalité masque l'immortalité, et la cause de notre état misérable est la matière corruptible et périssable. Pour que l'homme soit délivré de cette détresse, il est nécessaire que le principe immortel et incorruptible intériorisé en lui s'extériorise et absorbe le principe corruptible, afin que l'enveloppe des sens soit détruite et que l'homme puisse apparaître dans sa pureté originelle.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Cette enveloppe de la nature sensible est une substance essentiellement corruptible, qui se trouve dans notre sang, forme les liens de la chair et asservit notre esprit immortel à cette chair mortelle. Il est possible de déchirer plus ou moins cette enveloppe dans chaque homme et, par suite, de procurer à son esprit une plus grande liberté pour qu'il arrive à une connaissance plus précise du monde transcendantal.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Il y a trois degrés successifs de l'ouverture de notre sensorium spirituel. Le premier ne nous élève que jusqu'au plan moral et le monde transcendantal y opère en nous par des impulsions intérieures, appelées inspirations. Le second degré, plus élevé, ouvre notre sensorium pour la réception du spirituel et de l'intellectuel, et le monde œuvre en nous par illuminations intérieures.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Le troisième et plus haut degré – le plus rarement atteint – ouvre l'homme intérieur tout entier. Il nous révèle le Royaume de l'Esprit et nous rend susceptibles d'expérimenter objectivement les réalités métaphysiques et transcendantales ; de là, toutes visions sont expliquées fondamentalement. Ainsi, nous avons dans l'intérieur le sens et l'objectivité, comme dans l'extérieur. Seulement les objets et les sens sont différents. Dans l'extérieur, il y a le mobile animal et sensuel qui agit sur nous, et la matière corruptible des sens subit l'action.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Dans l'intérieur, c'est la substance indivisible et métaphysique qui s'introduit en nous, et l'être incorruptible et immortel de notre esprit reçoit ses influences. Mais, en général, dans l'intérieur, les choses se passent aussi naturellement que dans l'extérieur ; la loi est partout la même. Ainsi, </span></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">comme l'esprit ou notre homme intérieur a un tout autre sens et une autre objectivité que l'homme naturel on ne doit nullement s'étonner qu'il reste une énigme pour les savants de notre siècle qui ne connaissent pas ce sens, et qui n'ont jamais eu la perception objective du monde transcendantal et spirituel. De là, ils mesurent le surnaturel avec la mesure des sens, confondent la matière corruptible avec la substance incorruptible, et leurs jugements sont nécessairement faux sur un objet pour la perception duquel ils n'ont ni sens ni objectivité et, par suite, ni vérité relative, ni vérité absolue. Pour ce qui regarde les vérités que nous énonçons ici, nous avons infiniment d'obligation à la philosophie de Kant.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Kant a incontestablement prouvé que la raison, dans son état naturel, ne sait absolument rien du surnaturel, du spirituel et du transcendantal, et qu'elle ne peut rien connaître, ni analytiquement, ni synthétiquement, et qu'ainsi elle ne peut prouver ni la possibilité, ni la réalité des esprits, des âmes et de Dieu. Ceci est une vérité grande, élevée et bienfaisante pour nos temps ; il est vrai que saint Paul l'a déjà établie, (première épître aux Corinthiens, chap. 1, v. 2, 24) ; mais la philosophie païenne des savants chrétiens a su l'ignorer jusqu'à Kant.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Le bienfait de cette vérité est double. D'abord elle met des bornes insurmontables au sentiment, au fanatisme et à l'extravagance de la raison charnelle. Ensuite elle met, dans la lumière la plus éclatante, la nécessité et la divinité de la Révélation. Ce qui prouve que notre raison humaine, dans son état obtus, n'a aucune source objective pour le surnaturel sans la révélation ; aucune source pour s'y instruire de Dieu, du monde spirituel, de l'âme et de son immortalité ; d'où il suit qu'il serait absolument impossible sans révélation, de rien savoir et de rien conjecturer sur ces choses.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Ainsi, nous sommes redevables à Kant d'avoir prouvé de nos jours aux philosophes, comme cela l'était depuis longtemps dans une école plus élevée de la communauté de la lumière, que, </span><i><span lang="FR">sans Révélation, aucune connaissance de Dieu, ni aucune doctrine sur l'âme n'étaient possibles. </span></i><span lang="FR">Par où il est clair qu'une Révélation universelle doit servir de base fondamentale à toutes les religions dans le monde.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Ainsi, d'après Kant, il est prouvé que le monde intelligible est entièrement inaccessible à la raison naturelle, et que Dieu habite une lumière dans laquelle aucune spéculation de la raison bornée ne peut </span></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">pénétrer. Ainsi, l'homme des sens ou l'homme naturel n'a aucune objectivité du transcendantal ; de là, la révélation de vérités plus élevées lui était nécessaire, et pour cela même aussi, la foi à la révélation, parce que la foi lui donne les moyens d'ouvrir son sensorium intérieur, par lequel les vérités inaccessibles à l'homme naturel lui peuvent devenir perceptibles. Il est tout à fait juste qu'avec de nouveaux sens nous puissions acquérir de nouvelles réalités. Ces réalités existent déjà, mais nous ne les remarquons point, parce qu'il nous manque l'organe de la réceptivité.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">C'est ainsi que la couleur est là, bien que l'aveugle ne la voie point ; c'est ainsi qu'existe le son, bien que le sourd ne l'entende point. On ne doit pas chercher la faute dans l'objet perceptible, mais dans l'organe réceptif. Avec le développement d'un nouvel organe, nous avons une nouvelle perception, de nouvelles objectivités. Le monde spirituel n'existe pas pour nous, parce que l'organe qui le rend objectif en nous n'est pas développé. Avec le développement de ce nouvel organe, le rideau est levé tout d'un coup ; le voile impénétrable jusqu'alors est déchiré, la nuée devant le sanctuaire est dissipée, un nouveau monde existe tout d'un coup pour nous ; les taies tombent des yeux, et nous sommes aussitôt transportés de la région des phénomènes dans celle de la vérité.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Dieu seul est </span><i><span lang="FR">substance, </span></i><span lang="FR">vérité absolue, lui seul est celui qui Est, et nous sommes ce qu'il nous a faits. Pour Lui, tout existe dans l'unité ; pour nous, tout existe dans la multiplicité. Beaucoup d'hommes n'ont aucune idée de cette ouverture du sensorium intérieur, pas plus qu'ils n'en ont pour </span><i><span lang="FR">l'objet </span></i><span lang="FR">vrai et intérieur de la </span><i><span lang="FR">vie de l'esprit, </span></i><span lang="FR">qu'ils ne connaissent ni ne pressentent en aucune manière.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">De là, il leur est impossible de savoir qu'on peut saisir le spirituel et le transcendantal, et qu'on peut être élevé au surnaturel jusqu'à la vision. La véritable édification du temple consiste uniquement à détruire la misérable chaumière adamique, et à bâtir le temple de la divinité ; c'est, en d'autres termes, développer en nous le sensorium intérieur ou l'organe qui reçoit Dieu ; après ce développement, le principe métaphysique et incorruptible règne sur le principe terrestre, et l'homme commence à vivre, non plus dans le principe de l'amour-propre, mais dans l'Esprit et dans la Vérité dont il est le Temple.</span></span></li><li><br /></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La loi morale passe alors en amour du prochain et en fait, tandis qu'elle n'est pour l'homme naturel, extérieur, des sens, qu'une simple forme de la pensée ; et l'homme spirituel, régénéré dans l'esprit, voit tout dans l'être, duquel l'homme naturel n'a que les formes vides de la pensée, le son vide, les symboles et la lettre, qui toutes sont des images mortes, sans l'esprit intérieur. Le but le plus élevé de la religion, c'est l'union la plus intime de l'homme avec Dieu, et cette union est, même ici-bas, déjà possible ; mais elle ne l'est que par l'ouverture de notre sensorium intérieur et spirituel qui rend notre cœur susceptible de recevoir Dieu. Ce sont là de grands mystères dont notre philosophie ne se doute pas, et dont la clé ne peut pas se trouver chez les savants de l'école.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">En attendant, une école plus élevée a toujours existé, à laquelle ce dépôt de toute science a été confié, et cette école était la communauté intérieure et lumineuse du Seigneur, la société des Elus qui s'est propagée sans interruption depuis le premier jour de la création jusqu'au temps présent ; ses membres, il est vrai, sont dispersés dans le monde, mais ils ont toujours été unis par un esprit et une vérité, et. n'ont jamais eu qu'une connaissance, qu'une source de la vérité, qu'un seigneur, qu'un docteur et qu'un maître en qui réside substantiellement la plénitude universelle de Dieu, et qui les initia lui seul aux mystères élevés de la Nature et du Monde Spirituel.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Cette communauté de la lumière fut appelée de tous temps l'Eglise invisible et intérieure, ou la communauté la plus ancienne, de laquelle nous vous parlerons plus au long dans la prochaine lettre.</span></span></li><li><br /></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><b><span lang="FR">DEUXIÈME LETTRE</span></b></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><b><span lang="FR"><br /></span></b></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Il est nécessaire, mes frères bien-aimés dans le Seigneur, de vous donner une idée pure de l'Eglise intérieure, de cette </span><i><span lang="FR">Communauté lumineuse de Dieu </span></i><span lang="FR">qui est dispersée à travers le monde ; mais qui est gouvernée par une vérité et unie par un esprit.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Cette communauté de la lumière existe depuis le premier jour de la création du monde, et sa durée sera jusqu'au dernier jour des temps. Elle est la société des élus qui connaissent la lumière dans les ténèbres, et la séparent dans ce qu'elle a de propre.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Cette communauté de la lumière possède une Ecole dans laquelle l'Esprit de Sagesse instruit lui-même ceux qui ont soif de la lumière ; et tous les mystères de Dieu et de la nature sont conservés dans cette école pour les enfants de la lumière. La connaissance parfaite de Dieu, de la nature et de l'humanité, sont les objets de l'enseignement de cette école. C'est d'elle que toutes les vérités viennent dans le monde ; elle était l'école des prophètes et de tous ceux qui cherchent la sagesse ; et il n'y a que dans cette seule communauté qu'on trouve la vérité et l'explication de tous les mystères. Elle est la communauté la plus intérieure et possède des membres de divers mondes ; voici les idées qu'on doit avoir d'elle. De tout temps, l'extérieur avait pour base un intérieur duquel l'extérieur n'était que l'expression et le plan.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">C'est ainsi que, de tout temps, il y a eu une assemblée intérieure, la société des élus, la société de ceux qui avaient le plus de capacité pour la lumière et qui la cherchent ; et cette société intérieure était appelée le sanctuaire intérieur ou l'Eglise intérieure. Tout ce que l'Eglise extérieure possède en symboles, cérémonies et rites, est la lettre dont l'esprit et la vérité sont dans l'Eglise intérieure. Ainsi l'Eglise intérieure est une société dont les membres sont dispersés dans le monde entier mais qu'un esprit d'amour et de vérité lie dans l'intérieur, et qui de tout temps fut occupée à bâtir le grand temple pour la régénération de l'humanité, par laquelle le règne de Dieu sera manifesté. Cette société réside dans la communion de ceux qui ont le plus de réceptivité pour la lumière, ou des élus.</span></span></li><li><br /></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Ces élus sont liés par l'esprit et la vérité, et leur chef est la Lumière du Monde même ; Jésus-Christ, Point de la lumière, le médiateur unique de l'espèce humaine, la Voie, la Vérité et la Vie ; la lumière primitive, la sagesse, l'unique médium ! par lequel les hommes peuvent revenir à Dieu. L'Eglise intérieure naquit tout de suite après la chute de l'homme, et reçut de Dieu immédiatement la révélation des moyens par lesquels l'espèce humaine tombée sera réintégrée en sa dignité, et délivrée de sa misère. Elle reçut le dépôt primitif de toutes les révélations et mystères ; elle reçut la clef de la vraie science, aussi bien divine que naturelle.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Mais lorsque les hommes se multiplièrent, la fragilité de l'homme et sa faiblesse rendirent nécessaire une société extérieure qui tint cachée la société intérieure, et qui couvrit l'esprit et la vérité par la lettre. Car, comme la collectivité, la foule, le peuple n'étaient pas capables de comprendre les grands mystères intérieurs, et que le danger aurait été trop grand de confier le plus saint aux incapables, on enveloppa les vérités intérieures dans des cérémonies extérieures et sensibles, pour que l'homme, par le sensible et l'extérieur qui est le symbole de l'intérieur, soit peu à peu rendu capable d'approcher davantage des vérités internes de l'esprit.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Mais l'intérieur a toujours été confié à celui qui, de son temps, avait le plus de réceptivité pour la lumière ; et celui-là seul était le possesseur du dépôt primitif comme grand prêtre dans le sanctuaire. Lorsqu'il devint nécessaire que les vérités intérieures fussent enveloppées dans des cérémonies extérieures et symboliques, à cause de la faiblesse des hommes qui n'étaient pas capables de supporter la vue de la lumière, le culte extérieur naquit ; mais il était toujours le type et le symbole de l'intérieur, c'est-à-dire le symbole du vrai hommage rendu à Dieu </span><i><span lang="FR">en esprit </span></i><span lang="FR">et </span><i><span lang="FR">en vérité.</span></i></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La différence entre l'homme spirituel et l'homme animal, ou entre l'homme raisonnable et l'homme des sens, rendit nécessaires l'extérieur et l'intérieur. Les vérités internes et spirituelles passèrent dans l'extérieur enveloppées dans des symboles et des cérémonies, pour que l'homme animal ou des sens puisse être rendu attentif et conduit peu à peu aux vérités intérieures. Donc, le culte extérieur était une représentation symbolique des vérités intérieures, des vrais rapports de l'homme avec Dieu avant et après la chute, dans l'état de sa dignité, de sa réconciliation </span></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">et de sa réconciliation la plus parfaite. Tous les symboles du culte extérieur sont bâtis sur ces trois rapports fondamentaux.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Le soin du culte extérieur était l'occupation des prêtres, et chaque père de famille était, dans les premiers temps, chargé de cet office. Les prémices des fruits et les premiers nés des animaux étaient offerts à Dieu ; les premiers, comme symbole que tout ce qui nous nourrit et nous conserve vient de lui ; et les seconds comme symbole que l'homme animal doit être tué pour faire place à l'homme spirituel et raisonnable. L'adoration extérieure de Dieu n'aurait jamais dû se séparer de l'adoration intérieure ; mais comme la faiblesse de l'homme le porte si facilement à oublier l'esprit pour s'attacher à la lettre, l'Esprit de Dieu éveilla toujours, chez toutes les nations, ceux qui avaient le plus d'aptitudes pour la lumière, et se servit d'eux comme d'agents pour allumer partout la vérité et la lumière, selon la capacité des hommes, afin de vivifier la lettre morte par l'esprit et la vérité.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Par ces instruments divins, les vérités intérieures du sanctuaire étaient portées parmi les nations les plus éloignées, et modifiées symboliquement d'après leurs usages, leur capacité de culture, leur climat, et leur réceptivité. De manière que les types extérieurs de toutes les religions, leurs cultes, leurs cérémonies et leurs livres saints en général, ont plus ou moins clairement pour objet les vérités intérieures du sanctuaire par lesquelles l'humanité sera conduite, seulement dans les derniers temps, à l'universalité de la connaissance d'une vérité unique. Plus le culte extérieur d'un peuple resta uni avec l'esprit des vérités intérieures, plus sa religion fut pure ; mais plus la lettre symbolique se sépara de l'esprit intérieur, plus la religion devint imparfaite, jusqu'à dégénérer chez quelques-uns en polythéisme, lorsque la lettre extérieure perdit entièrement son esprit intérieur et qu'il ne resta plus que le cérémonial extérieur sans âme et sans vie.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Lorsque les germes des vérités les plus importantes eurent été portés chez tous les peuples par les agents de Dieu, Dieu choisit un peuple déterminé pour élever un symbole vivant destiné à montrer comment il voulait gouverner toute l'espèce humaine dans son état actuel, et la porter à sa plus haute purification et perfection. Dieu lui-même donna à ce peuple sa législation extérieure religieuse ; et, pour signe de sa vérité, il lui remit tous les symboles et toutes les cérémonies qui portaient l'empreinte des vérités intérieures et grandioses du sanctuaire.</span></span></li><li><br /></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Dieu consacra cette Eglise extérieure dans Abraham, lui donna des commandements par Moïse, et lui assura sa plus haute perfection par le double envoi de Jésus-Christ d'abord existant personnellement dans la pauvreté et dans la souffrance, puis par la communication de son esprit dans la gloire du ressuscité. Maintenant, comme Dieu posa lui-même le fondement de l'Eglise extérieure, la totalité des symboles du culte extérieur forma la science du temple ou des prêtres de ces temps, et tous les mystères des vérités les plus saintes et intérieures devinrent extérieures par la révélation.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La connaissance scientifique de cette symbolique sainte, était la science de relier à Dieu l'homme tombé, et de là la religion reçut son nom comme étant la doctrine rattachant l'homme, séparé et éloigné de Dieu, à Dieu qui est son origine. On voit facilement par cette idée pure du mot religion en général, que l'unité de la religion est dans le Sanctuaire le plus intérieur, et que la multiplicité des religions extérieures ne peut jamais changer ni affaiblir cette unité qui est la base de tout extérieur. La sagesse du temple de l'ancienne alliance était gouvernée par les prêtres et par les prophètes. L'extérieur, la lettre du symbole, de l'hiéroglyphe, étaient confiés aux prêtres.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Les prophètes avaient soin de l'intérieur de l'esprit et de la vérité, et leur fonction était de ramener toujours les prêtres de la lettre à l'esprit, lorsqu'il leur arrivait d'oublier l'esprit et de ne se tenir que dans la lettre. La science des prêtres était la science de la connaissance des symboles extérieurs. La science des prophètes était la science et la possession pratique de l'esprit et de la vérité de ces symboles. Dans l'extérieur était la lettre ; dans l'intérieur, l'esprit vivifiant. Ainsi, il y avait dans l'ancienne alliance une école des prêtres et une école des prophètes. Celle-là s'occupait des emblèmes, et ceux-ci des vérités qui étaient comprises sous les emblèmes. Les prêtres étaient en possession extérieure de l'Arche, des pains de proposition, du chandelier, de la manne, de la verge d'Aaron, et les prophètes étaient en possession des vérités intérieures et spirituelles qui étaient représentées extérieurement par les symboles dont il vient d'être parlé.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">L'Eglise extérieure de l'ancienne alliance était visible ; l'Eglise intérieure était toujours invisible, devait être invisible, et cependant gouvernait tout, parce que la force et la puissance étaient confiées à elle seule. Quand le culte extérieur abandonnait l'intérieur, il tombait, et Dieu </span></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">donnait à constater par une suite des circonstances les plus remarquables que la lettre ne peut pas subsister sans l'esprit ; qu'elle n'est là que pour conduire à l'esprit et qu'elle est inutile et rejetée même de Dieu, si elle abandonne sa destination. Comme l'esprit de la nature se répand dans les profondeurs les plus stériles pour vivifier, pour conserver, et pour donner la croissance à tout ce qui en est susceptible, c'est ainsi que l'esprit de la lumière se répand dans l'intérieur parmi toutes les nations, pour animer partout la lettre morte par l'esprit vivant.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">C'est ainsi que nous trouvons un Job parmi les idolâtres, un Melchisédech chez les nations étrangères, un Joseph chez les prêtres égyptiens, et Moïse dans le pays de Madian, comme preuve parlante que la communauté intérieure de ceux qui sont capables de recevoir la lumière, était unie par un esprit et une vérité dans tous les temps et chez toutes les nations. A tous ces agents de lumière de la communauté intérieure et unique, s'unit le plus important de tous les agents, Jésus-Christ lui-même, dans le milieu du temps comme un roi prêtre, selon l'ordre de Melchisédech. Les agents divins de l'ancienne alliance ne représentèrent que des perfections particulières de Dieu ; dans l'enveloppe ou le milieu du temps, une action puissante devait se produire, qui montrât tout d'un coup tout en un. Un type universel apparut, donnant aux traits actuels du tableau la pleine unité, ouvrant une nouvelle porte, et détruisant le nombre de l'esclavage humain, La loi d'amour commença lorsque l'image émanée de la Sagesse même montra à l'homme toute la grandeur de son être, le revivifia de toutes les forces, lui assura son immortalité et éleva son être intellectuel pour être le vrai temple de l'Esprit.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Cet agent le plus grand de tous, ce Sauveur du monde et ce régénérateur universel fixa toute son attention sur cette vérité primitive, par laquelle l'homme peut conserver son existence et recouvrer la dignité qu'il possédait. Dans l'état de son abaissement, il posa la base de la rédemption des hommes et promit de l'accomplir parfaitement un jour par son Esprit. Il a aussi montré véritablement en petit, parmi ses apôtres tout ce qui devait se passer un jour avec ses élus. Il continua la chaîne de la communauté intérieure de la lumière parmi ses élus, auxquels il envoyait l'Esprit de Vérité, et leur confia le dépôt primitif le plus élevé de toutes les vérités divines et naturelles, en signe qu'ils n'abandonneraient jamais sa communauté intérieure.</span></span></li><li><br /></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Lorsque la lettre et le culte symbolique de l'Eglise extérieure de l'ancienne alliance, eurent passé en vérité par l'incarnation du Sauveur et qu'ils se furent vérifiés dans sa personne, de nouveaux symboles devinrent nécessaires pour l'extérieur, qui nous montrèrent selon la lettre l'accomplissement futur ou intégral de la rédemption. Les symboles et les rites de l'Eglise extérieure chrétienne furent disposés d'après ces vérités invariables et fondamentales, et annoncèrent des choses d'une force et d'une importance qui ne peuvent se décrire, et qui n'étaient révélées qu'à ceux qui connaissaient le sanctuaire le plus intérieur.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Ce sanctuaire intérieur resta toujours invariable, quoique l'extérieur de la religion, la lettre, reçût par le temps et les circonstances différentes modifications, et s'éloignât des vérités intérieures, qui seules peuvent conserver l'extérieur ou la lettre. La pensée profane de vouloir séculariser tout ce qui est chrétien, et de vouloir christianiser tout ce qui est politique, changea l'édifice extérieur, et couvrit avec les ténèbres et la mort ce qui était dans l'intérieur, la lumière et la vie. De là naquirent des divisions et des hérésies : et l'esprit sophistique, voulait expliquer la lettre lorsqu'il avait déjà perdu l'esprit de vérité.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">L'incrédulité porta la corruption au degré le plus élevé ; on chercha même à attaquer l'édifice du christianisme dans ses premières bases, confondant l'intérieur saint avec l'extérieur, qui était assujetti aux faiblesses et à l'ignorance des hommes fragiles. Ainsi naquit le déisme ; celui-ci engendra le matérialisme qui regarda comme une imagination toute union de l'homme avec des forces supérieures ; et enfin naquit, en partie par l'entendement, en partie par le cœur, l'athéisme, dernier degré d'abaissement de l'homme. Au milieu de tout cela, la vérité resta toujours inébranlable dans l'intérieur du sanctuaire. Fidèles à l'Esprit de vérité qui promit de ne jamais abandonner sa communauté, les membres de l'Eglise intérieure vécurent en silence et en activité réelle, et unirent la science du temple de l'ancienne alliance avec l'esprit du grand Sauveur des hommes, l'esprit de l'alliance intérieure ; attendant humblement le grand moment où le Seigneur les appellera et assemblera sa communauté pour donner à toute lettre morte la force extérieure et la vie.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Cette communauté intérieure de la lumière est la réunion de tous ceux qui sont capables de recevoir la lumière des élus, et est connue sous le nom de </span><i><span lang="FR">communion des saints. </span></i><span lang="FR">Le dépôt primitif de toutes les forces et de toutes les vérités a été confié de tous temps à cette communauté de la lumière ; </span></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">elle seule, comme dit saint Paul, était en possession de la science des Saints. Par elle les agents de Dieu furent formés dans chaque époque, passèrent de l'intérieur à l'extérieur, et communiquèrent l'esprit et la vie à la lettre morte, comme nous l'avons déjà dit. Cette communauté de la lumière a été de tous temps la vraie école de l'Esprit de Dieu ; et, considérée comme école, elle a sa Chaire, son Docteur ; elle possède un Livre dans lequel ses disciples étudient, des formes et des objets qu'ils étudient, et enfin une méthode d'après laquelle ils étudient.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Elle a aussi ses degrés d'après lesquels l'esprit peut se développer successivement et s'élever toujours davantage. Le premier degré, et le plus bas, consiste dans le bien moral par lequel la volonté simple, subordonnée à Dieu, est conduite au bien par le mobile pur de la volonté, c'est-à-dire Jésus-Christ, qu'elle a reçu par la foi. Les moyens dont l'esprit de cette école se sert sont appelés inspirations. Le second degré consiste dans l'assentiment intellectuel, par lequel l'entendement de l'homme de bien, qui est uni avec Dieu, est couronné avec la sagesse et la lumière de la connaissance ; et les moyens, dont l'esprit se sert pour ce degré, sont appelés des illuminations intérieures. Le troisième degré enfin, et le plus élevé, est l'ouverture entière de notre sensorium interne, par lequel l'homme intérieur arrive à la vision objective des vérités métaphysiques et réelles. Celui-ci est le degré le plus élevé dans lequel la foi se résout en visions claires, et les moyens dont l'esprit se sert pour cela sont les visions réelles.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Voilà les trois degrés de la vraie école de sagesse intérieure, de la communauté intérieure de la lumière. Le même esprit qui mûrit les hommes pour cette communauté distribue aussi ses degrés par la coaction du sujet mûri. Cette école de la sagesse a été de tout temps l'école la plus secrète et la plus cachée du monde, car elle était invisible et soumise au seul gouvernement divin. Elle n'a jamais été exposée aux accidents du temps et aux faiblesses des hommes. Car il n'y eut de tout temps que les plus capables qui furent choisis pour cela, et l'Esprit qui les choisissait ne pouvait pas errer. Par cette école se développèrent les germes de toutes les sciences sublimes qui furent d'abord reçus par les écoles extérieures, et là, revêtus d'autres formes voire parfois rendus difformes.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Cette société intérieure de sages communiqua, suivant le temps et les circonstances, aux sociétés extérieures, leur hiéroglyphe symbolique pour rendre l'homme extérieur attentif aux grandes vérités de l'intérieur. Mais</span></span></li><li><br /></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">toutes les sociétés extérieures ne subsistent qu'autant que cette société intérieure leur communique son esprit. Aussitôt que les sociétés extérieures voulaient être indépendantes de la société intérieure, et transformer le temple de la sagesse en un édifice politique, la société intérieure se retirait, et il ne restait que la lettre sans l'esprit. C'est ainsi que toutes les écoles extérieures secrètes de la sagesse ne furent que des voiles hiéroglyphiques, la vérité même restant toujours dans le sanctuaire pour qu'elle ne puisse jamais être profanée.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Dans cette société intérieure l'homme trouve la sagesse, et tout avec elle ; non pas la sagesse du monde qui n'est qu'une connaissance scientifique, tournant autour de l'enveloppe extérieure sans toucher jamais au centre, où résident toutes les forces ; mais la vraie sagesse, ainsi que des hommes qui lui obéissent. Toutes les disputes, toutes les controverses, tous les objets de la prudence fausse du monde, tous les idiomes étrangers, les vaines dissertations, les germes inutiles des opinions qui répandent la semence, de la désunion, toutes les erreurs, les schismes et les systèmes en sont bannis. On ne trouve ici ni calomnies, ni médisances ; tout homme est honoré. La satire, l'esprit qui aime à se divertir au désavantage du prochain, y sont inconnus ; et l'on n'y connaît que l'amour.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La calomnie, ce monstre ! n'élève jamais, parmi les amis de la sagesse, sa tête de serpent ; les égards mutuels sont ici seuls connus ; ici on n'observe pas les fautes du prochain ; ici on ne fait pas de reproches amers sur les défauts. Charitablement, on conduit le voyageur sur le chemin de la vérité, on cherche à persuader, à toucher le cœur dans l'erreur, laissant la punition du péché à la clairvoyance du Maître de la Lumière. On soulage le besoin, on protège la faiblesse, on se réjouit de l'élévation et de la dignité que l'homme acquiert. Le bonheur, qui est le don du hasard, n'élève personne au-dessus l'un de l'autre ; celui-là seul s'estime le plus heureux, auquel l'occasion se présente de faire du bien à son prochain ; et tous ces hommes, qu'un esprit d'amour et de vérité unit, forment l'Eglise invisible, la société du Royaume intérieur sous un chef unique qui est Dieu.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">On ne doit se représenter par cette communauté, aucune société secrète se rassemblant dans de certains temps, se choisissant ses chefs et ses membres et se fixant de certains buts. Toutes les sociétés, quelles qu'elles soient, ne viennent qu'après cette communauté intérieure de la sagesse ; elle ne connaît aucune des formalités qui sont l'ouvrage des </span></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">hommes. Dans le royaume des forces, toutes les formes extérieures disparaissent.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Dieu Lui-même est le chef toujours présent. Le meilleur homme de son temps, le premier chef, ne connaît pas lui-même tous ses membres ; mais, dans l'instant où le but de Dieu rend nécessaire qu'il apprenne à les connaître, il les trouve certainement dans le monde pour agir vers ce but. Cette communauté n'a point de voiles extérieurs. Celui qui est choisi pour agir devant Dieu est le premier ; il se montre aux autres sans présomption, et il est reçu par les autres sans envie. S'il est nécessaire que de vrais membres s'unissent, ils se trouvent et se reconnaissent certainement. Aucun déguisement ne peut exister ; aucune larve d'hypocrisie, aucune dissimulation ne couvrent les traits caractéristiques de cette communauté ; car ils sont trop originaux. Le masque, l'illusion, sont ôtés, tout apparaît dans sa vraie forme.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Aucun membre n'en peut choisir un autre ; le consentement de tous est requis. Tous les hommes sont appelés ; les appelés peuvent être choisis, s'ils sont devenus mûrs pour l'entrée. Chacun peut chercher l'entrée, et tout homme qui est dans l'intérieur peut apprendre à l'autre à chercher l'entrée. Mais tant qu'on n'est pas mûr, on ne parvient pas dans l'intérieur. Des hommes non mûrs occasionneraient des désordres dans la communauté, et le désordre n'est pas compatible avec l'intérieur. Celui-ci repousse tout ce qui n'est pas homogène. La prudence du monde épie en vain ce Sanctuaire intérieur ; en vain la malice cherche à pénétrer les grands mystères qui y sont cachés ; tout est hiéroglyphe indéchiffrable pour celui qui n'est pas mûr il ne peut rien voir, rien lire dans l'intérieur.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Celui qui est mûr s'ajoute à la chaîne, peut-être souvent quand il s'en doute le moins et à un chaînon dont il ne soupçonnait pas l'existence. Chercher à atteindre la maturité doit être l'effort de celui qui aime la sagesse. Dans cette communauté sainte est le dépôt originel des sciences les plus antiques du genre humain, y compris les mystères primordiaux de toutes les sciences et les techniques conduisant à la maturité.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Elle est l'unique et vraie Communauté de la Lumière, en possession de la clé de tous les mystères et connaissant l'intime de la nature et de la création. Elle unit à ses forces propres les forces supérieures et comprend des membres de plus d'un monde. Ceux-ci forment une république théocratique, qui sera un jour la mère régente du monde entier.</span></span></li><li><br /></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><b><span lang="FR">TROISIÈME LETTRE</span></b></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><b><span lang="FR"><br /></span></b></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La vérité qui est dans le plus intérieur des mystères, est semblable au soleil ; il n'est permis qu'à l'œil d'un aigle (à l'âme de l'homme capable de recevoir la lumière) de la regarder. La vue de tout autre mortel est éblouie, et l'obscurité l'environne dans la lumière même.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Jamais le grand </span><i><span lang="FR">quelque chose </span></i><span lang="FR">qui est dans le plus intérieur des saints mystères ne fut caché à la vue d'aigle de celui qui est capable de recevoir la lumière, Dieu et la nature n'ont point de mystères pour leurs enfants. Le mystère est seulement dans la faiblesse de notre être qui n'est pas capable de supporter la lumière, et qui n'est pas encore organisé pour la vue chaste de la vérité nue.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Cette faiblesse est la nuée qui couvre le sanctuaire ; elle est le voile qui cache le Saint des Saints. Mais pour que l'homme puisse recouvrer la lumière, la force et sa dignité perdues, la divinité aimante s'abaissa à la faiblesse de ses créatures, et écrivit les vérités et les mystères intérieurs et éternels sur le dehors des choses, afin que l'homme puisse s'élancer par elles à l'esprit. Ces lettres sont les cérémonies ou l'extérieur de la religion, qui conduisent à l'esprit intérieur d'union avec Dieu, actif et plein de vie. Les hiéroglyphes des Mystères sont aussi de ces lettres. Ce sont les esquisses et les dessins de vérités intérieures et saintes, que couvre le voile tiré devant le sanctuaire.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La religion et les Mystères se donnent la main pour conduire tous nos frères à une vérité ; l'une et les autres ont pour but un renversement, un renouvellement de notre être ; tous deux ont pour fin la réédification d'un temple dans lequel la sagesse habite avec l'amour, Dieu avec l'homme. Mais la religion et les Mystères seraient des phénomènes entièrement inutiles, si la Divinité ne leur avait donné des moyens effectifs pour atteindre leurs grands buts. Or ces moyens ont toujours été dans le sanctuaire le plus intérieur ; les Mystères sont destinés à bâtir un temple à la religion, et la religion est destinée à y réunir les hommes avec Dieu.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Telle est la grandeur de la religion, et telle a été la haute dignité des Mystères de tous les temps. Il serait outrageant pour vous, frères intimement aimés, que nous pussions penser que vous n'avez jamais</span></span></li><li><br /></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">regardé les saints mystères de ce vrai point de vue, de ce point de vue qui les représente comme l'unique moyen de conserver, dans sa pureté et son intégrité, la doctrine des vérités importantes sur Dieu, la nature et l'homme ; cette doctrine était enveloppée dans la sainte langue des symboles, et les vérités qu'elle contenait, ayant été peu à peu traduites parmi les profanes dans leur langue ordinaire, devinrent ainsi toujours plus obscures et plus inintelligibles.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Les mystères, comme vous le savez, frères tendrement aimés, promettent des choses qui seront et resteront toujours l'héritage d'un petit nombre d'hommes ; ce sont des mystères qu'on ne peut ni vendre ni enseigner publiquement ; ce sont des secrets qui ne peuvent être reçus que par un cœur qui s'efforce d'acquérir la sagesse et l'amour, et dans lequel la sagesse et l'amour ont déjà été éveillés. Celui dans lequel cette flamme sainte a été éveillée, vit vraiment heureux, content de tout et libre dans l'esclavage même. Il voit la cause de la corruption humaine et sait qu'elle est inévitable, il ne hait aucun criminel, il le plaint et cherche à relever celui qui est tombé, à ramener celui qui s'est égaré ; il n'éteint pas le lumignon qui flambe encore, et il n'achève point de briser le roseau froissé, parce qu'il sent que, malgré toute cette corruption, il n'y a rien de corrompu en totalité.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Il pénètre d'un regard droit la vérité de tous les systèmes religieux dans leur première base ; il connaît les sources de la superstition et de l'incrédulité, comme étant les modifications de la vérité qui n'a pas encore atteint son équilibre. Nous sommes assurés, dignes frères, que vous considérez l'homme mystique de ce point de vue, et que vous n'attribuez point à son art royal, ce que l'activité déréglée de quelques individus isolés en a fait. C'est avec ces principes, qui sont entièrement les nôtres, que vous considérerez la religion et les mystères des saintes écoles de la sagesse comme des sœurs qui, se donnant la main, ont veillé pour le bien de tous les hommes, depuis la nécessité de leur naissance.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La religion se divise en une religion extérieure et une intérieure. La religion extérieure a pour objet le culte et, les cérémonies, et la religion intérieure, l'adoration en esprit et en vérité. Les écoles de sagesse se divisent aussi en des écoles extérieures et intérieures. Les écoles extérieures possèdent la lettre des hiéroglyphes, et les écoles intérieures, l'esprit et le sens. La religion extérieure est liée avec la religion intérieure </span></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">par les cérémonies. Les écoles extérieures des mystères se lient par les hiéroglyphes avec l'intérieure.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Mais nous approchons maintenant du temps où l'esprit doit rendre la lettre vivante, où la nuée qui couvre le sanctuaire disparaîtra, où les hiéroglyphes passeront en vision réelle, les paroles en entendement. Nous nous approchons du temps qui déchirera le grand voile qui couvre le Saint des saints. Celui qui révère les saints mystères ne se fera plus comprendre par les paroles et les signes extérieurs, mais par l'esprit des paroles et la vérité des signes. C'est ainsi que la religion ne sera plus un cérémonial extérieur ; mais les mystères intérieurs et saints transfigureront le culte extérieur pour préparer les hommes à l'adoration de Dieu en esprit et en vérité.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Bientôt la nuit obscure de la langue des images disparaîtra, la lumière engendrera le jour, et la sainte obscurité des mystères se manifestera dans l'éclat de la plus haute vérité. Les voies de la lumière sont préparées pour les élus et pour ceux qui sont capables d'y marcher. La lumière de la nature, la lumière de la raison, et la lumière de la révélation s'uniront. Le parvis de la nature, le temple de la raison, et le sanctuaire de la révélation ne formeront plus qu'un Temple. C'est ainsi que le grand édifice sera parachevé, édifice qui consiste dans la réunion de l'homme avec la nature et avec Dieu. La connaissance parfaite de l'homme, de la nature, et celle de Dieu, seront les lumières qui éclaireront les conducteurs de l'humanité pour ramener de tous côtés les hommes leurs frères, des voies obscures des préjugés, à la raison pure, et des sentiers des passions turbulentes aux voies de la paix et de la vertu.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La couronne de ceux qui gouvernent le monde sera la raison pure, leur sceptre l'amour actif, et le Sanctuaire leur donnera l'onction et la force pour délivrer l'entendement des peuples des préjugés et des ténèbres, leur cœur des passions, de l'amour-propre et de l'égoïsme, et leur existence physique de la pauvreté et de la maladie. Nous nous approchons du règne de la lumière, du règne de la sagesse et de l'amour, du règne de Dieu qui est la source de la lumière ; frères de la lumière, il n'y a qu'une religion dont la vérité simple s'est partagée dans toutes les religions comme dans des branches, pour retourner de la multiplicité à une religion unique.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Fils de la vérité, il n'y a qu'un ordre, qu'une Fraternité, qu'une association d'hommes unis pour acquérir la lumière. De ce centre, le </span></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">malentendu a fait sortir des ordres innombrables ; tous retourneront de la multiplicité des opinions à une vérité unique et à la véritable association, qui est l'association de ceux qui sont capables de recevoir la lumière ou la Communauté des Elus. Avec cette mesure, on doit mesurer toutes les religions et toutes les associations des hommes. La multiplicité est dans le cérémonial extérieur, la vérité n'est une que dans l'intérieur. La cause de la multiplicité des confréries est dans la multiplicité de l'explication des symboles selon le temps, les besoins et les circonstances. La vraie Communauté de la Lumière ne peut être qu'une.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Tout extérieur est une enveloppe qui couvre l'intérieur ; c'est ainsi que tout extérieur est aussi une lettre qui se multiplie toujours, mais qui ne change ni n'affaiblit jamais la simplicité de l'esprit dans l'intérieur. La lettre était nécessaire ; nous devions la trouver, la composer et apprendre à la lire pour recouvrer le sens intérieur, l'esprit. Toutes les erreurs, toutes les divisions, tous les malentendus, tout ce qui, dans les religions et dans les associations secrètes, donne lieu à tant d'égarements, ne concerne que la lettre ; tout ne se rapporte qu'au voile extérieur sur lequel les hiéroglyphes, les cérémonies et les rites sont écrits ; rien ne touche l'intérieur ; l'esprit reste toujours intact et saint.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Maintenant le temps de l'accomplissement pour ceux qui cherchent la lumière s'approche. Le temps s'approche où le vieux doit être lié avec le nouveau, l'extérieur avec l'intérieur, le haut avec le bas, le cœur avec la raison, l'homme avec Dieu. Et cette époque est réservée au présent âge. Ne demandez pas, frères bien-aimés... pourquoi au présent âge ?.. Tout a son temps pour des êtres qui sont renfermés dans le temps et l'espace ; c'est ainsi que sont les lois invariables de la sagesse de Dieu qui coordonne tout d'après l'harmonie et la perfection. Les élus devaient d'abord travailler à acquérir la sagesse et l'amour jusqu'à ce qu'ils fussent capables de mériter la puissance que l'invariable Divinité ne peut donner qu'à ceux qui connaissent et à ceux qui aiment.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Le matin est attendu dans la nuit ; ensuite le soleil se lève, et enfin il s'avarice au plein midi où toute ombre disparaît devant sa lumière directe. D'abord la lettre de la vérité devait exister, ensuite vint l'explication pratique, ensuite la Vérité même, et ce n'est qu'après elle que l'Esprit de Vérité peut venir, qui contresigne la vérité et met les sceaux qui authentifient la lumière. Celui qui peut recevoir la vérité nous entendra. C'est à vous, frères intimement aimés, vous qui vous efforcez d'acquérir la</span></span></li><li><br /></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">vérité, vous qui avez conservé fidèlement les hiéroglyphes des saints mystères dans votre temple, c'est vers vous que le premier rayon de la lumière se dirige ; ce rayon pénètre à travers les nuages des mystères pour vous annoncer le midi et les trésors qu'il apporte.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Ne demandez pas qui sont ceux qui vous écrivent ; regardez l'esprit et non la lettre, la chose et non les personnes. Aucun égoïsme, aucun orgueil, aucun bas mobile ne règnent dans nos retraites : nous connaissons le but de la destination des hommes, et la lumière qui nous éclaire opère toutes nos actions. Nous sommes spécialement appelés à vous écrire, frères bien-aimés dans la lumière ; et ce qui donne créance à notre charge, ce sont les vérités que nous possédons et que nous vous communiquerons au moindre indice d'après la mesure de la capacité de chacun. La communication est propre à la lumière, là où il y a réceptivité et capacité pour la lumière ; mais elle ne contraint personne, et attend qu'on veuille bien la recevoir.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Notre désir, notre but, notre charge est de vivifier partout la lettre morte, et de rendre partout aux hiéroglyphes l'esprit vivant ; de changer partout l'inactif en actif, la mort en vie ; nous ne pouvons pas tout cela de nous-mêmes, mais par l'Esprit de Lumière de Celui qui est la Sagesse, l'Amour et la Lumière du monde, et veut devenir aussi votre esprit et votre lumière. Jusqu'à présent le Sanctuaire le plus intérieur a été séparé du Temple, et le Temple assiégé par ceux qui étaient dans les parvis ; le temps vient où le Sanctuaire le plus intérieur doit se réunir avec le Temple, pour que ceux qui sont dans le Temple puissent agir sur ceux qui sont dans les parvis, jusqu'à ce que les parvis soient jetés dehors.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Dans notre sanctuaire, tous les mystères de l'esprit et de la vérité sont conservés purement ; il n'a jamais pu être violé par les profanes, ni souillé par les impurs. Ce sanctuaire est invisible comme l'est une force que l'on ne connaît que par son action. Par cette courte description, chers frères, vous pouvez juger qui nous sommes, et il serait superflu de vous assurer que nous ne faisons pas partie de ces têtes inquiètes, qui, dans le monde ordinaire, veulent ériger un idéal de leur fantaisie. Nous n'appartenons pas non plus à ceux qui veulent jouer un grand rôle dans le monde, et qui promettent des prodiges qu'ils ne comprennent pas eux-mêmes. Nous n'appartenons pas davantage à cette classe de mécontents qui voudraient bien se venger de leur rang inférieur, ou qui ont pour but la soif de dominer, le goût des aventures et des choses extravagantes.</span></span></li><li><br /></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Nous pouvons vous assurer que nous n'appartenons à aucune autre secte et aucune autre association, qu'à la grande et vraie association de tous ceux qui sont capables de recevoir la lumière, et qu'aucune partialité, telle qu'elle soit, qu'elle finisse en </span><i><span lang="FR">us </span></i><span lang="FR">ou en </span><i><span lang="FR">er, </span></i><span lang="FR">n'a la moindre influence sur nous. Nous n'appartenons pas non plus à ceux qui se croient en droit de subjuguer tout d'après leur plan, et qui ont l'arrogance de vouloir réformer toutes les sociétés ; nous pouvons vous assurer avec fidélité que nous connaissons exactement le plus intérieur de la religion et des Saints Mystères ; et que nous possédons aussi réellement ce qu'on a toujours conjecturé être dans le plus intérieur, et que cette même possession nous donne la force de nous légitimer de notre charge, et de communiquer partout à l'hiéroglyphe, à la lettre morte, l'esprit et la vie.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Les trésors de notre sanctuaire sont grands ; nous avons le sens et l'esprit de tous les hiéroglyphes et de toutes les cérémonies qui ont existé depuis le jour de la Création jusqu'à ces temps ; et les vérités les plus intérieures de tous les Livres sacrés, avec les raisons des rites des plus anciens peuples. Nous possédons une lumière qui nous oint, et par laquelle nous entendons le plus caché et le plus intérieur de la nature. Nous possédons un feu qui nous nourrit et nous donne la force pour agir sur tout ce qui est dans la nature. Nous possédons une </span><i><span lang="FR">clef pour ouvrir </span></i><span lang="FR">les portes des mystères, et une </span><i><span lang="FR">clef pour fermer </span></i><span lang="FR">le laboratoire de la nature. Nous possédons la connaissance d'un lien pour nous rattacher aux mondes supérieurs et nous en transmettre le langage.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Tout le merveilleux de la nature est subordonné à la puissance de notre volonté en union avec la Divinité. Nous possédons la science qui interroge la nature même, où il n'y a point d'erreur, mais seulement la vérité et la lumière. Dans notre école, tout peut être enseigné ; car notre Maître est la Lumière même et son Esprit. La plénitude de notre savoir est la connaissance de la correspondance du monde divin avec le monde spirituel, de celui-ci avec le monde élémentaire, et du monde élémentaire avec le monde matériel. Par ces connaissances, nous sommes en état de coordonner les esprits de la nature et le cœur de l'homme.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Nos sciences sont l'héritage promis aux Elus ou à ceux qui sont capables de recevoir la lumière, et la pratique de nos sciences est la plénitude de la Divine Alliance avec les enfants des hommes. Nous pourrions vous raconter, frères chéris, des merveilles des choses qui sont cachées dans le trésor du Sanctuaire, telles que vous en seriez étonnés et </span></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">mis hors de vous-mêmes ; nous pourrions vous parler de choses de la conception desquelles le philosophe pensant le plus profondément, est aussi éloigné que la terre l'est du soleil, et desquelles nous sommes aussi près que l'est à l'être le plus intérieur de tous, la plus intérieure lumière.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Mais notre intention n'est pas d'exciter votre curiosité ; la seule persuasion intérieure et la soif du bien de nos frères, doivent pousser celui qui est capable de recevoir la lumière à la source, où sa soif de sagesse peut être apaisée et sa faim d'amour rassasiée. La sagesse et l'amour habitent dans nos retraites ; là ne règne aucune contrainte ; la vérité de leurs incitations est notre puissance magique. Nous pouvons assurer que des trésors d'une valeur infinie sont dans nos mystères les plus intérieurs ; qu'une telle simplicité les enveloppe qu'ils resteront toujours inaccessibles au savant orgueilleux, et que ces trésors, dont la recherche apporte, à bien des profanes soucis et folie, sont et resteront pour nous la vraie sagesse.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Bénédiction pour vous, mes frères, si vous sentez ces grandes vérités. Le recouvrement du Triple </span><i><span lang="FR">Verbe </span></i><span lang="FR">et de sa force sera votre récompense. Votre félicité sera d'avoir la force de contribuer à réconcilier les hommes avec les hommes, avec la nature et Dieu ; ce qui est le vrai travail de tout ouvrier qui n'a pas rejeté la </span><i><span lang="FR">Pierre de l'Angle. </span></i><span lang="FR">Maintenant nous avons rempli notre charge et nous vous avons annoncé l'approche du grand midi, et la réunion du Sanctuaire le plus intérieur avec le Temple. Nous laissons le reste à votre libre volonté.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Nous le savons bien, pour notre chagrin amer, que comme le Sauveur a été personnellement méconnu, ridiculisé et poursuivi lorsqu'il vint dans Son humilité, de même Son Esprit, qui apparaîtra dans la gloire, sera rejeté et ridiculisé par plusieurs. Malgré cela, l'avènement de Son Esprit doit être annoncé dans les temples pour que ce qui est écrit s'accomplisse : "J'ai frappé à vos portes, et vous ne M'avez pas ouvert ; J'ai appelé et vous n'avez pas écouté Ma voix ; je vous ai invités à la noce, et vous étiez occupés d'autre chose ".</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La Paix et la Lumière de l'Esprit soient avec nous.</span></span></li><li><br /></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><b><span lang="FR">QUATRIÈME LETTRE</span></b></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><b><span lang="FR"><br /></span></b></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Comme l'infinité des nombres se perd dans un nombre unique qui est leur base ; et, comme les rayons innombrables d'un cercle se réunissent dans un centre unique, c'est ainsi que les mystères, les hiéroglyphes et les emblèmes infinis n'ont pour objet qu'une vérité unique. Celui qui la connaît a trouvé la clef pour connaître tout, tout d'un coup.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Il n'y a qu'un Dieu, qu'une vérité, qu'une voie qui conduit à cette grande vérité. Il n'y a qu'un moyen unique pour trouver cette vérité. Celui qui a trouvé ce moyen, possède par lui :</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Toute la sagesse dans un livre unique ;</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Toutes les forces dans une force unique ;</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Toutes les beautés dans un objet unique ;</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Toutes les richesses dans un trésor unique ;</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Toutes les félicités dans un bien unique ;</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><i><span lang="FR">Et la somme de toutes ces perfections, c'est Jésus-Christ, qui a été crucifié et qui est ressuscité.</span></i></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Maintenant cette grande vérité, ainsi exprimée, est, il est vrai, seulement un objet de la foi ; mais elle peut devenir une </span><i><span lang="FR">connaissance expérimentale, </span></i><span lang="FR">aussitôt que nous sommes instruits </span><i><span lang="FR">comment </span></i><span lang="FR">Jésus-Christ peut être ou peut devenir tout cela. Ce grand mystère fut toujours un objet d'enseignement de </span><i><span lang="FR">l'École Secrète de l'Église invisible et intérieure, </span></i><span lang="FR">et cet enseignement fut connu dans les temps du christianisme sous le nom de </span><i><span lang="FR">Disciplina arcani. </span></i><span lang="FR">C'est de cette école secrète que tous les rites et cérémonies de l'Église extérieure tirent leur origine, quoique l'esprit de ces vérités grandes et simples se fût retiré dans l'intérieur, et ait paru dans nos temps entièrement perdu pour l'extérieur.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Il a été prédit, il y a longtemps, chers frères, que tout ce qui est caché sera découvert dans les derniers temps ; mais il a été aussi prédit que dans ces temps, beaucoup de faux prophètes s'élèveront ; et les fidèles ont été avertis de ne point croire à tout esprit ; mais d'éprouver les esprits, s'ils </span></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">sont réellement de Dieu. </span><i><span lang="FR">(Épître de Saint-Jean, chapitre 4, 5 et suivants). </span></i><span lang="FR">L'apôtre donne lui-même la manière de faire cette épreuve ; il dit : Voici à </span><i><span lang="FR">quoi vous reconnaîtrez l'esprit qui est de Dieu ; tout esprit qui confesse Jésus-Christ, lequel est venu dans une chair véritable, est de Dieu, et tout esprit qui le divise, </span></i><span lang="FR">c'est-à-dire, qui sépare en lui le divin de l'humain, </span><i><span lang="FR">n'est point de Dieu. </span></i><span lang="FR">Nous confessons que Jésus-Christ est venu dans la chair, et c'est par là même que l'Esprit de vérité parle par nous. Mais le mystère, que J.-C. est venu </span><i><span lang="FR">dans la chair, </span></i><span lang="FR">est d'une grande étendue et renferme en lui la connaissance du divin humain, et c'est cette connaissance que nous choisissons aujourd'hui pour l'objet de notre instruction.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Comme nous ne parlons point avec des novices en matière de foi, il vous sera, chers frères, d'autant plus facile de concevoir les vérités sublimes que nous allons vous présenter ; que vous aurez sans doute déjà choisi plusieurs fois pour but de vos méditations saintes, différents sujets préparatoires. La religion considérée scientifiquement est la doctrine de la transformation de l'homme, séparé de Dieu, en homme réuni avec Dieu. De là son but unique est d'unir chaque individu de l'humanité, et enfin toute l'humanité avec Dieu, dans laquelle union, seulement, elle peut atteindre et éprouver la plus haute félicité temporelle et spirituelle. Ainsi cette doctrine de </span><i><span lang="FR">réunion </span></i><span lang="FR">est de la dignité la plus sublime ; et, comme elle est une doctrine, elle doit avoir nécessairement une méthode par laquelle elle nous conduit : Premièrement, à la connaissance de la vraie voie de la réunion ; et, Secondement, à la connaissance de la façon dont ce moyen doit être appliqué conformément au but.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Ce grand moyen de la réunion sur lequel se concentre toute la doctrine religieuse, n'aurait jamais été connu de l'homme sans Révélation. Il a toujours été hors la sphère de la connaissance scientifique ; et cette même profonde ignorance où l'homme était tombé, a rendu nécessaire la Révélation sans laquelle nous n'aurions jamais pu trouver les voies pour nous relever.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">De la Révélation résulta la nécessité de la foi à la Révélation ; car celui qui ne sait pas, qui n'a aucune expérience d'une chose, doit d'abord nécessairement croire s'il veut savoir et expérimenter. Car si la foi tombe, on s'inquiète peu de la Révélation, et on se ferme, par là même, l'accès à la méthode que la Révélation seule contient. Comme l'action et la réaction se proportionnent réciproquement dans la nature, ainsi se proportionnent la Révélation et la foi. Là où il n'y a point de réaction, l'action cesse</span></span></li><li><br /></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">nécessairement ; là où il n'y a point de foi, aucune Révélation ne peut avoir lieu ; mais plus il y a de foi, plus il y a de Révélation ou de développement des vérités qui sont dans l'obscurité, et ne peuvent être développées que par notre confiance. Il est vrai et très vrai que toutes les vérités secrètes de la religion, même les vérités les plus obscures et les mystères qui nous paraissent les plus singuliers, se justifieront un jour devant le tribunal de la raison la plus rigoureuse ; mais la faiblesse de l'homme, le défaut de notre pénétration, par rapport à tout l'ensemble de la nature sensible et de la spirituelle, ont exigé que les vérités les plus élevées ne nous puissent être montrées et ouvertes que successivement. La sainte obscurité des mystères est là à cause de notre faiblesse, comme ;leur éclaircissement graduel est là pour fortifier peu à peu notre faiblesse, et pour rendre notre œil susceptible de fixer la pleine lumière.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">A chaque degré auquel s'élève le croyant, vers la Révélation, il obtient une lumière plus parfaite pour arriver à la connaissance ; et cette lumière devient de même pour lui progressivement plus convaincante, parce que chaque vérité de la foi acquise, devient peu à peu vivante, et passe en conviction. De là, la foi se fonde sur notre faiblesse et sur la pleine lumière de la Révélation qui doit se communiquer d'après notre capacité, pour nous donner successivement l'objectivité des choses plus élevées. Ces objets pour lesquels la raison humaine n'a point d'objectivité, sont nécessairement du domaine de la foi. L'homme ne peut qu'adorer et se taire ; mais s'il veut démontrer des choses sur lesquelles il n'a point d'objectivité, il tombe nécessairement dans des erreurs. L'homme doit adorer et se taire jusqu'à ce que les objets qui sont dans le domaine de la foi lui deviennent peu à peu plus clairs et, par conséquent, plus faciles à connaître. Tout se démontre de soi-même aussitôt que nous acquérons l'expérience intérieure des vérités de la foi, aussitôt que nous sommes conduits de la foi à la vision, c'est-à-dire, à la connaissance objective.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Dans tous les temps, il y a eu des hommes éclairés de Dieu, qui avaient cette objectivité intérieure de la foi en entier ou en partie, selon que la communication des vérités de la foi passait dans leur entendement ou dans leur sentiment. La première espèce de vision, purement intelligible, était appelée </span><i><span lang="FR">illumination divine. </span></i><span lang="FR">La seconde espèce était appelée </span><i><span lang="FR">inspiration divine. </span></i><span lang="FR">Le sensorium intérieur fut ouvert dans plusieurs jusqu'aux visions divines et transcendantales, qu'on appelait ravissements ou extases, lorsque le sensorium intérieur se trouvait tellement exalté qu'il dominait sur le sensorium extérieur et sensible. Mais cette espèce </span></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">d'hommes fut toujours inexplicable, et devait le rester pour l'homme des sens, parce qu'il n'avait point d'organe pour le surnaturel et le transcendantal. De là l'on ne doit nullement s'étonner qu'on regarde un homme qui a considéré de plus près le monde des esprits comme un extravagant, ou même comme un fou ; car le jugement commun des hommes se borne simplement à ce que les sens leur donnent à sentir ; de là l'Ecriture dit très clairement : l'homme </span><i><span lang="FR">animal ne conçoit pas ce qui est de l'esprit, </span></i><span lang="FR">parce que son sens spirituel n'est pas ouvert pour le monde transcendantal, de manière qu'il ne peut pas avoir plus d'objectivité de ce monde que l'aveugle n'en a de la couleur.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Ainsi, l'homme extérieur des sens a perdu ce sens intérieur qui est le plus important ; ou plutôt la capacité de développement de ce sens, qui est caché en lui, est négligée au point qu'il ne se doute pas lui-même de son existence. Ainsi les hommes des sens sont en général dans un aveuglement spirituel ; leur œil intérieur est fermé, et cet obscurcissement est encore une suite de la Chute du premier homme. La matière corruptible qui l'enveloppait a fermé son œil intérieur et spirituel, et c'est ainsi qu'il est devenu aveugle pour tout ce qui regarde les mondes intérieurs.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">L'homme est doublement misérable, il ne porte pas seulement un bandeau sur ses yeux, qui lui cache la connaissance des vérités plus élevées ; mais son cœur languit même dans les liens de la chair, et du sang, qui l'attachent aux plaisirs animaux, et sensibles, au détriment de plaisirs plus élevés et spirituels. C'est ainsi que nous sommes dans l'esclavage de la concupiscence, sous la domination des passions qui nous tyrannisent, et nous nous traînons, comme de malheureux paralytiques, sur deux misérables béquilles, savoir, sur la béquille de notre raison naturelle et sur la béquille de notre sentiment naturel. Celle-là nous donne journellement l'apparence pour la vérité. Celle-ci nous fait prendre journellement le mal pour le bien. Voilà notre misérable état !</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Les hommes ne pourront devenir heureux que quand le bandeau qui empêche l'accès de la vraie lumière tombera de leurs yeux. Ils ne pourront devenir heureux que quand les liens d'esclavage qui chargent leurs cœurs seront rompus. L'aveugle doit pouvoir voir, et le paralytique doit pouvoir marcher s'ils veulent être heureux. Mais la grande et redoutable loi à laquelle la félicité ou le bonheur des hommes est absolument attachée est la loi suivante : </span><i><span lang="FR">Homme, que la raison règne sur tes passions !</span></i></span></li><li><br /></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Depuis des siècles on s'efforce réciproquement de raisonner et de faire la morale ; et quel est le résultat de notre peine depuis tant de siècles ? Les aveugles veulent conduire les aveugles, et les paralytiques les paralytiques. Mais dans toutes les folies auxquelles nous nous sommes livrés, dans toutes les misères que nous nous sommes attirées, nous ne voyons pas encore que nous ne pouvons rien de nous-mêmes et que nous avons besoin d'une puissance plus élevée pour nous retirer de la misère. Les préjugés et les erreurs, les vices et les crimes ont changé leurs formes de siècle en siècle ; mais ils n'ont jamais été extirpés de l'humanité. La raison sans lumière tâtonnait dans chaque siècle au milieu des ténèbres : le cœur plein de passions est le même dans chaque siècle.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Il n'y a qu'un seul qui puisse nous guérir ; qu'un seul qui soit en état d'ouvrir notre œil intérieur pour que nous voyions la vérité. Ce n'est qu'un seul qui peut nous ôter les chaînes qui nous chargent, et nous rendent les esclaves de la sensualité. Cet "Un seul", c'est Jésus-Christ le Sauveur des Hommes, le Sauveur parce qu'il veut nous arracher à toutes les suites dans lesquelles l'aveuglement de notre raison naturelle et les égarements de notre cœur passionné nous précipitent. Très peu d'hommes, chers frères, ont une conception précise de la grandeur de la Rédemption des hommes ; beaucoup croient que Jésus-Christ le Seigneur ne nous a rachetés, par Son sang répandu, que de la </span><i><span lang="FR">damnation, </span></i><span lang="FR">autrement dit, de l'éternelle séparation de l'homme avec Dieu ; mais ils ne croient pas qu'il veut aussi délivrer de toutes misères ici-bas ceux qui Lui sont attachés.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Jésus-Christ est le Sauveur du Monde, Il est le vainqueur de la misère humaine, Il nous a rachetés de la mort et du péché. Comment serait-Il tout cela, si le monde devait toujours languir dans les ténèbres de l'ignorance et dans les liens des passions ? Il a été déjà prédit très clairement dans les Prophètes que ce temps de la Rédemption de Son peuple, ce premier Sabbat du temps, arriverait. Il y a longtemps que nous aurions dû reconnaître cette promesse pleine de consolation ; mais le défaut de la vraie connaissance de Dieu, de l'homme et de la nature, a été l'empêchement qui nous a toujours caché ces grands mystères de la foi.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Il faut savoir, mes frères, qu'il y a une nature double, la nature pure, spirituelle, immortelle et indestructible, et la nature impure, matérielle, mortelle et destructible. La nature pure et indestructible était avant la nature impure et destructible. Cette dernière n'a tiré son origine que de la dysharmonie et la disproportion des substances qui forment la nature </span></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">indestructible. De là, elle n'est permanente que jusqu'à ce que les disproportions et les dissonances soient ôtées, et que tout soit remis en harmonie. Une mauvaise compréhension de l'esprit et de la matière est une des principales causes qui fait que plusieurs vérités de la foi ne nous, apparaissent pas dans leur vraie lumière.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">L'esprit est une substance, une essence, une réalité absolue. De là, ses propriétés sont l'indestructibilité, l'uniformité, la pénétration, l'indivisibilité, et la continuité. La matière n'est pas une substance, elle est un agrégat. De là elle est destructible, divisible et soumise au changement. Le monde métaphysique est un monde réellement existant extrêmement pur et indestructible dont nous nommons le centre Jésus-Christ, et dont nous connaissons les habitants sous le nom d'esprits et d'anges. Le monde matériel et physique est le monde des phénomènes ; il ne possède aucune vérité absolue ; tout ce qui est nommé vérité ici, n'est que relatif, n'est que l'ombre de la vérité, et non pas la vérité même ; tout est phénomène.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Notre raison emprunte ici toutes ses idées par les sens, ainsi elles sont sans vie, mortes. Nous tirons tout de l'objectivité extérieure, et notre raison ne ressemble qu'à un singe qui imite en lui plus ou moins ce que la nature lui présente. Ainsi, la simple lumière des sens est le principe de notre raison inférieure, la sensualité, le penchant vers des besoins animaux, est le mobile de notre volonté. Nous sentons, il est vrai, qu'un mobile plus élevé nous serait nécessaire ; mais jusqu'à présent nous ne savions pas le chercher ni le trouver. Ici-bas, où tout est corruptible, on ne peut chercher ni le principe de la raison, ni le principe de la moralité, ni le mobile de la volonté. Nous devons le prendre dans un monde plus élevé.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Là où tout est pur, où rien n'est soumis à la destruction, là règne un Etre qui est toute sagesse et tout amour, et qui, par la lumière de Sa sagesse, peut devenir pour nous le vrai principe de la raison, et par la chaleur de Son amour, le vrai principe de la moralité. Aussi le monde ne deviendra et ne peut devenir heureux que quand cet Etre réel, qui est en même temps la sagesse et l'amour, sera reçu entièrement par l'humanité et sera devenu en elle tout en tous. L'homme, chers frères, est composé de la substance indestructible et métaphysique, et de la substance matérielle et destructible, cependant de manière qu'ici-bas la matière destructible tient comme emprisonnée la substance indestructible et éternelle.</span></span></li><li><br /></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">C'est ainsi que deux natures contradictoires sont renfermées dans le même homme. La substance destructible nous lie toujours au sensible ; la substance indestructible cherche à se délivrer des chaînes sensibles et cherche la sublimité de l'esprit. De là dérive le combat continuel entre le bien et le mal ; le bien veut toujours absolument la raison et la moralité ; le mal conduit journellement à l'erreur et à la passion. C'est ainsi que l'homme, dans ce débat perpétuel, tantôt s'élève et tantôt tombe dans des abîmes cherche à se relever et chancelle de nouveau. On doit chercher la cause fondamentale de la corruption humaine dans la matière corruptible de laquelle les hommes sont formés. Cette matière grossière opprime en nous l'action du principe transcendantal et spirituel, et cela est la vraie cause de l'aveuglement de notre entendement et des erreurs de notre cœur.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">On doit chercher la fragilité d'un vase dans la matière de laquelle le vase est formé. La forme la plus belle possible que la terre puisse recevoir reste toujours fragile, parce que la matière dont elle est formée est fragile. C'est ainsi que nous, pauvres hommes, nous ne restons toujours que des hommes fragiles avec toute notre culture extérieure. Quand nous examinons les causes des empêchements qui tiennent la nature humaine dans un abaissement si profond, elles se trouvent toutes dans la grossièreté de la matière dans laquelle sa partie spirituelle est comme plongée et liée. L'inflexibilité des fibres, l'immobilité des humeurs qui désirent obéir aux incitations raffinées de l'esprit, sont comme les chaînes matérielles qui le lient, et qui empêchent en nous les fonctions sublimes desquelles il serait capable.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Les nerfs et les fluides de notre cerveau ne nous livrent que des idées grossières et obscures, dérivant des phénomènes, et non de la vérité et de la chose même ; et comme nous ne pouvons pas, par la seule puissance de notre principe pensant, faire équilibre à la violence des sensations extérieures à l'aide de représentations suffisamment énergiques, il en résulte que nous sommes toujours déterminés par la passion et que la voix de la raison, qui parle doucement dans notre intérieur, est étouffée par le bruit tumultueux des éléments qui entretiennent notre machine. Certes, la raison s'efforce de dominer le tumulte, cherche à décider du combat et tente de rétablir l'ordre par la lucidité de son jugement. Mais son action est semblable aux rayons du soleil quand d'épais nuages en obscurcissent l'éclat.</span></span></li><li><br /></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La grossièreté des matériaux dont est constitué l'homme matériel, charpente de l'édifice entier de sa nature, est la cause de cet accablement qui tient les pouvoirs de notre âme dans une faiblesse et une imperfection continuelles. La paralysie de notre force pensante, en général, est une suite de la dépendance où nous tient une matière grossière et inflexible ; matière qui forme les vrais liens de la chair, et les véritables sources de toutes les erreurs et même du vice. La raison, qui doit être législatrice absolue, est une esclave perpétuelle de la sensualité. Celle-ci s'élève en régente et se sert de la raison qui languit dans ses liens et se prête à ses désirs. On a senti cette vérité il y a longtemps ; toujours on a prêché avec des paroles... La raison doit être législatrice absolue... Elle doit gouverner la volonté et non être gouvernée par elle...</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Les grands et les petits sentaient cette vérité mais aussitôt qu'on en venait à l'exécution, la volonté animale subjuguait bientôt la raison, ensuite la raison subjuguait pour quelque temps la volonté animale, et c'est ainsi que, dans chaque homme, la victoire et la défaite entre les ténèbres et la lumière étaient alternatives, et cette même puissance et contre puissance réciproques sont la cause de l'oscillation perpétuelle entre le bien et le mal, entre le faux et le vrai. Si l'humanité doit être conduite au vrai et au bien pour qu'elle agisse seulement d'après les lois de la raison, et d'après les penchants purs de la volonté, il est immédiatement nécessaire de donner à la raison pure la souveraineté dans l'humanité. Mais comment ceci peut-il être lorsque la matière dont chaque homme est formé, est plus ou moins inégale, brute, divisible et corruptible, et qu'elle est constituée de telle sorte, que toute notre misère, douleur, maladie, pauvreté, mort, besoins, préjugés, erreurs et vices en dépendent, et sont les suites nécessaires de la limitation de l'esprit immortel dans ses liens. Est-ce que la sensualité ne doit pas commander quand la raison est dans les liens ? et n'est-elle pas dans les liens lorsque le cœur impur et fragile repousse partout son rayon pur ?</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Oui, amis et frères, là est la source de toute la misère des hommes ; et, comme cette corruption se propage d'hommes en hommes, elle peut être appelée, avec justice, leur corruption héréditaire. Nous observons, en général, que les forces de la raison n'agissent sur le cœur que par rapport à la constitution spécifique de la matière dont l'homme est formé. Aussi il est extrêmement remarquable, quand nous pensons que le soleil vivifie cette matière animale d'après la mesure de sa distance de ce corps terrestre, qu'il la rende aussi propre aux fonctions de l'économie animale, qu'à un </span></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">degré plus ou moins élevé de l'influence spirituelle. La diversité des peuples, leurs particularités par rapport au climat, la multiplicité de leurs caractères et de leurs passions, leurs mœurs, leurs préjugés et usages, ou même leurs vertus et leurs vices, dépendent entièrement de la constitution spécifique de la matière dont ils sont formés, et dans laquelle l'esprit enfermé agit différemment. Leur capacité de culture se modifie même d'après cette constitution, et d'après elle se dirige aussi la science, qui ne modifie chaque peuple qu'autant qu'il y a une matière présente, susceptible d'être modifiée, déterminant la capacité de culture propre d'un peuple, qui dépend en partie de la génération et en partie du climat.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">En général nous trouvons partout le même homme faible et sensuel, qui n'a de bien, sous chaque zone, qu'autant que sa matière sensible permet à sa raison de l'emporter sur la sensualité, et de mal qu'autant que la sensualité peut avoir de prédominance sur l'esprit plus ou moins lié. Là, résident le bien et le mal naturels de chaque nation comme de chaque individu isolé. Nous trouvons dans le monde entier cette corruption inhérente à la matière de laquelle les hommes sont formés. Partout c'est la misère, la douleur, la maladie, la mort ; partout ce sont les besoins, les préjugés, les passions et les vices, seulement sous d'autres formes et modifications. De l'état le plus brut de la sauvagerie, l'homme entre dans la vie sociale d'abord par les besoins ; la force et la ruse, facultés principales de l'animal, l'accompagnent et se développent sous d'autres aspects.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Les modifications de ces penchants animaux fondamentaux sont innombrables ; et le plus haut degré de la culture humaine que jusqu'à présent le monde ait acquise, n'a pas porté les choses plus loin que de les colorer d'une couche plus fine. Cela veut dire que nous nous sommes élevés de l'état de l'animal brut jusqu'au plus haut degré de l'animal raffiné. Mais cette période était nécessaire ; car par son accomplissement commence une nouvelle période, où, après les besoins animaux développés, commence le développement du besoin plus élevé de la lumière et de la raison.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Jésus-Christ nous a gravé dans le cœur, par de très belles paroles, cette grande vérité, qu'on doit chercher dans la matière la cause de la misère des hommes, mortels et fragiles par l'ignorance et les passions. Lorsqu'Il disait : le </span><i><span lang="FR">meilleur homme, celui qui s'efforce le plus d'arriver à la vérité, pèche sept fois par jour, </span></i><span lang="FR">il voulait dire par là : dans l'homme le mieux organisé, les sept forces de l'esprit sont encore si fermées, que les sept </span></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">actions de la sensualité surmontent chaque jour selon leur mode. Ainsi, le meilleur homme est exposé aux erreurs et aux passions. Le meilleur homme est faible et pêcheur ; le meilleur homme n'est pas libre, n'est pas exempt de la douleur et de la misère : le meilleur homme est assujetti à la maladie et à la mort, et pourquoi cela ? parce que tout ceci, ce sont les conséquences nécessaires des propriétés d'une matière corruptible dont il est formé.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Ainsi, il ne peut y avoir d'espérance d'un bonheur plus élevé pour l'humanité, tant que cet être corruptible et matériel forme la principale partie substantielle de son essence. L'impossibilité dans laquelle est l'humanité de pouvoir s'élancer d'elle-même à la vraie perfection est une constatation pleine de désespoir ; mais, en même temps, cette pensée est la cause, pleine de consolation, pour laquelle un être plus élevé et plus parfait s'est couvert de cette enveloppe mortelle et fragile, afin de rendre le mortel immortel, le destructible indestructible, et dans cela on doit chercher aussi la vraie cause de l'incarnation de Jésus-Christ.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Jésus-Christ, est l'Oint de la Lumière, est la splendeur de Dieu, la Sagesse qui était sortie de Dieu, le fils de Dieu, le Verbe réel par lequel tout est fait et qui était au commencement. Jésus-Christ, la Sagesse de Dieu qui opère toutes choses, était comme le centre du Paradis, du monde de la lumière ; il était le seul organe réel par lequel la force divine pouvait se communiquer ; et cet organe est la nature immortelle et pure, la substance indestructible qui vivifie et qui porte tout à la plus haute perfection et félicité. Cette substance indestructible est </span><i><span lang="FR">l'élément pur </span></i><span lang="FR">dans lequel vivait l'homme spirituel. De cet élément pur dans lequel Dieu seul habitait, et de la substance duquel le premier homme fut créé, celui-ci s'est séparé par la Chute. Par la jouissance du fruit de l'arbre du mélange du principe bon ou incorruptible et du principe mauvais ou corruptible, il s'empoisonna de telle sorte que son être immortel s'intériorisa, et que le mortel le recouvrit. C'est ainsi que disparurent l'immortalité, la félicité et la vie ; et la mortalité, le malheur et la mort furent les suites de ce changement.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Beaucoup d'hommes ne peuvent point se faire une idée de l'Arbre du Bien et du Mal ; cet arbre était le produit de la matière chaotique, qui était encore dans le centre, et dans laquelle la destructibilité avait encore la supériorité sur l'indestructibilité. La jouissance trop prématurée de ce fruit qui empoisonne et qui dérobe l'immortalité, enveloppa Adam dans cette </span></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">forme matérielle assujettie à la mort. Il tomba parmi les éléments qu'il gouvernait antérieurement. Cet événement malheureux fut la cause que l'immortelle Sagesse, l'élément pur et métaphysique, se couvrit de l'enveloppe mortelle, et se sacrifia volontairement pour que ses forces intérieures passassent dans le centre de la destruction et pussent ramener peu à peu tout ce qui est mortel à l'immortalité.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Ainsi, comme il arriva tout naturellement que l'homme immortel devînt mortel par la jouissance d'un fruit mortel, de même il arriva tout naturellement que l'homme mortel pût recouvrer sa dignité précédente par la jouissance d'un fruit immortel. Tout se passe naturellement et simplement dans le Royaume de Dieu ; mais pour reconnaître cette simplicité, il est nécessaire d'avoir des idées pures de Dieu, de la nature et de l'homme ; et si les vérités les plus sublimes de la foi sont encore enveloppées pour nous d'une obscurité impénétrable, la cause en est dans ce que nous avions jusqu'à présent toujours séparé les idées de Dieu, de la nature et de l'homme.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Jésus-Christ a parlé avec Ses amis les plus intimes, lorsqu'il était encore sur cette terre, du grand mystère de la Régénération ; mais tout ce qu'Il disait était obscur pour eux, ils ne pouvaient pas encore le concevoir ; aussi le développement de ces grandes vérités était réservé pour les derniers temps ; il est le suprême mystère de la religion dans lequel tous les mystères rentrent comme dans leur unité. La Régénération n'est autre chose qu'une dissolution et qu'un dégagement de cette matière impure et corruptible, qui tient lié notre être immortel et tient plongée en un sommeil de mort la vie des forces actives opprimées. Ainsi il doit y avoir nécessairement un moyen réel pour chasser ce ferment vénéneux qui occasionne en nous le malheur, et pour délivrer les forces emprisonnées.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Mais on ne doit chercher ce moyen nulle autre part que dans la religion ; car comme la religion, considérée scientifiquement, est la doctrine de la réunion avec Dieu, elle doit aussi nécessairement nous apprendre à connaître le moyen pour arriver à cette réunion. Est-ce que Jésus et Sa connaissance vivifiante ne sont pas l'objet principal de la Bible et le contenu de tous les désirs, de toutes les espérances et de toutes les attentes du chrétien ? N'avons-nous pas reçu de notre Seigneur et Maître, tant qu'il marcha parmi ses disciples, les plus hautes solutions touchant les vérités les plus cachées ? Est-ce que notre Seigneur et Maître, lorsqu'il était avec eux, dans son corps glorifié, après sa résurrection, ne leur a pas </span></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">donné une plus haute révélation par rapport à Sa personne, et ne les a pas conduits plus profondément dans l'intérieur de la connaissance de la vérité ?</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Est-ce qu'il ne réaliserait pas ce qu'il a dit dans sa prière sacerdotale ? Saint jean, 17, 22, 23 : "Je </span><i><span lang="FR">leur ai donné et communiqué la gloire que vous m'avez donnée, afin qu'ils soient un comme nous sommes un en eux, et eux avec moi, afin qu'ils soient parfaits dans un." </span></i><span lang="FR">Comme les disciples du Seigneur ne pouvaient pas concevoir ce grand mystère de la nouvelle et dernière Alliance, Jésus-Christ le transmit aux derniers temps de l'avenir qui s'approchent à présent, et Il dit : "A </span><i><span lang="FR">ce jour où je vous communiquerai Ma gloire, vous reconnaîtrez que je suis dans Mon Père, vous en Moi, et Moi en vous."</span></i></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Cette alliance est appelée l'Alliance de Paix. C'est alors que la loi de Dieu sera gravée dans le plus intérieur de notre cœur ; nous reconnaîtrons tous le Seigneur, nous serons Son peuple et Il sera notre Dieu.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Tout est déjà préparé pour cette possession actuelle de Dieu, pour cette union réelle avec Dieu, et déjà possible ici-bas ; et l'élément saint, la vraie médecine pour l'humanité est révélée par l'Esprit de Dieu. La table du Seigneur est ouverte, et tous sont invités ; le vrai pain des Anges est préparé, duquel il est écrit : "</span><i><span lang="FR">Vous leur avez donné le pain du ciel."</span></i></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La sainteté et la grandeur du mystère qui renferme en lui tous les mystères, nous commandent ici de nous taire, et il ne nous est permis que de faire mention de ses effets.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Le corruptible, le destructible est consumé en nous et couvert avec l'incorruptible et l'indestructible. Le sensorium intérieur s'ouvre et nous lie avec le monde spirituel. Nous sommes éclairés par la sagesse, conduits par la vérité, nourris par le flambeau de l'amour. Des forces inconnues se développent en nous pour vaincre le monde, la chair et Satan. Tout notre être est renouvelé, et rendu capable de devenir une demeure réelle de l'Esprit de Dieu. La domination sur la nature, la relation avec des mondes supérieurs, et la béatitude du commerce visible avec le Seigneur nous sont données.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Le bandeau de l'ignorance tombe de nos yeux, les liens de la sensualité se brisent, et nous avons la liberté des enfants de Dieu. Nous vous avons dit le plus élevé et le plus important ; si votre cœur, qui a soif </span></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">de la vérité, a conçu des idées pures sur tout ceci et a pleinement compris la grandeur et la sainteté du but à atteindre, nous vous en dirons davantage. Que, la gloire du Seigneur et le renouvellement de tout votre être soient, en attendant, la plus haute de vos espérances ?</span></li><li><br /></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><b><span lang="FR">CINQUIÈME LETTRE</span></b></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><b><span lang="FR"><br /></span></b></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Nous vous avons, frères aimés, rendus attentifs dans notre dernier écrit, au plus haut de tous les mystères, </span><i><span lang="FR">la possession réelle de Dieu ; </span></i><span lang="FR">il est nécessaire de vous communiquer la plénitude de la lumière sur cet objet. L'homme, frères chéris, est malheureux ici-bas, parce qu'il est formé d'une matière destructible et sujette à toutes les misères. L'enveloppe fragile qu'est le corps, l'expose à la violence des éléments ; la douleur, la pauvreté, la souffrance, la maladie, voilà son sort. L'homme est malheureux, parce que son esprit immortel languit dans les liens des sens ; la lumière divine est fermée en lui ; uniquement à la lueur clignotante de sa raison sensorielle, il marche en chancelant dans les voies de son pèlerinage ; torturé par les passions, égaré par les préjugés, et nourri par les erreurs, il se plonge d'un abîme de misère dans l'autre.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">L'homme est malheureux, parce qu'il est malade de corps et d'âme, et qu'il ne possède aucune vraie médecine, ni pour son corps, ni pour son âme. Ceux qui devraient conduire les autres hommes, les guider au bonheur et les gouverner, sont des hommes comme les autres, aussi fragiles et assujettis à autant de passions, exposés de même à bien des préjugés. Ainsi quel sort peut attendre l'humanité ? La plus grande partie sera-t-elle toujours malheureuse ? n'y a-t-il point de salut pour l'ensemble ?</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Frères, si l'humanité est jamais capable de s'élever à un état heureux, la félicité qu'elle veut acquérir ne sera possible que sous les conditions suivantes : Premièrement, la pauvreté, la douleur, la maladie et la misère doivent devenir plus rares. Deuxièmement, les passions, les préjugés et les erreurs doivent diminuer.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Est-ce que ceci est possible étant donné la corruption de la nature humaine, lorsque l'expérience nous a prouvé de siècle en siècle comment la misère ne fait que changer en une autre forme de misère ; comment les passions, les préjugés et les erreurs occasionnent toujours le même mal ; quand nous pensons que toutes ces choses n'ont fait que changer de forme, et que les hommes, dans chaque siècle, ont été les mêmes hommes fragiles ? Il y a un jugement terrible prononcé sur l'espèce humaine, et ce jugement est : Les </span><i><span lang="FR">hommes ne peuvent pas devenir heureux tant qu'ils ne seront pas sages. </span></i><span lang="FR">Mais ils ne deviendront pas sages, tant que la sensualité </span></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">dominera sur la raison, tant que l'esprit languira dans les liens de la chair et du sang. Où est l'homme qui est sans passions ? Qu'il se montre ! Ne portons-nous pas tous plus ou moins les chaînes de la sensualité ? Ne sommes-nous pas tous des esclaves ? tous des pécheurs ?</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Oui, frères, confessons que nous sommes les esclaves du péché. Ce sentiment de notre misère excite en nous le désir de rédemption ; nous tournons nos regards en haut, et la voix d'un ange nous annonce : </span><i><span lang="FR">La misère de l'homme sera levée. </span></i><span lang="FR">Les hommes sont malades de corps et d'esprit. Ainsi cette maladie générale doit avoir une cause, et cette cause est dans la matière de laquelle l'homme est composé. Le destructible enferme l'indestructible ; la lumière de la sagesse est liée dans les profondeurs de l'obscurité ; le </span><i><span lang="FR">ferment du péché </span></i><span lang="FR">est en nous, et dans ce ferment réside la corruption humaine, et sa propagation avec les suites du péché originel.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La guérison de l'humanité n'est possible que par la destruction en nous de ce ferment du péché ; de là, nous avons besoin d'un médecin et d'un remède. Mais le malade ne peut pas être guéri par le malade ; le destructible ne peut pas porter le destructible à la perfection ; ce qui est mort ne peut pas réveiller ce qui est mort, et l'aveugle ne peut pas conduire l'aveugle. Seul le Parfait peut porter l'imparfait à la perfection ; seul l'Indestructible peut rendre le destructible indestructible ; seul ce qui est vivant peut animer ce qui est mort.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">De là, on ne doit pas chercher le médecin et le moyen de la guérison dans la nature destructible, où tout est mort et corruption. On doit chercher le Médecin et le remède dans une nature supérieure, où tout est perfection et vie. Le défaut de connaissance de l'alliance de la Divinité avec la nature, et de la nature avec l'homme, est la vraie cause de tous les préjugés et de toutes les erreurs. Les théologiens, les philosophes et les moralistes voulurent gouverner le monde, et le remplirent d'éternelles contradictions.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Les théologiens ne connurent pas les rapports de Dieu avec la nature et tombèrent, par là, dans des erreurs. Les philosophes n'étudièrent que la matière et non pas l'alliance de la nature pure avec la nature divine, et manifestèrent, par là, les opinions les plus fausses. Les moralistes ne connurent pas la corruption fondamentale de la nature humaine, et voulaient guérir par des paroles, quand les moyens étaient nécessaires. C'est ainsi que le monde, l'homme et Dieu même étaient livrés à </span></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">d'éternelles disputes, et que les opinions chassèrent les opinions ; que la superstition et l'incrédulité dominèrent tour à tour et éloignèrent le monde de la vérité, au lieu de l'en rapprocher.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Il n'y a que dans les seules Ecoles de la Sagesse qu'on apprit à connaître Dieu, la nature et l'homme, et on y travaillait depuis des milliers d'années dans le silence pour acquérir le plus haut degré de la connaissance : l'union de l'homme avec la nature pure et avec Dieu. Ce grand but de Dieu et de la nature, auquel tout tend, fut représenté à l'homme symboliquement par toutes les religions ; et tous les monuments et hiéroglyphes sacrés étaient de simples lettres par les quelles l'homme pouvait retrouver peu à peu le plus haut de tous les mystères divins, naturels et humains ; savoir : le moyen de guérison pour son état actuel et misérable, le moyen d'union de son être avec la nature pure et avec Dieu.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Nous avons atteint cette époque sous la conduite de Dieu. La Divinité, se rappelant de son alliance avec l'homme, nous a donné le moyen de guérison de l'humanité malade, et montré les voies pour élever l'homme à la dignité de sa nature pure, et l'unir avec Elle, source de sa félicité. La connaissance de ce moyen de salut est la science des saints et des élus ; et sa possession, l'héritage promis aux enfants de Dieu. Ayez la bonté, frères aimés, de nous accorder toute votre attention.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Dans notre sang, il y a une matière gluante (appelée </span><i><span lang="FR">gluten) </span></i><span lang="FR">cachée, qui a une parenté plus proche avec l'animalité qu'avec l'esprit. Ce </span><i><span lang="FR">gluten </span></i><span lang="FR">est la </span><i><span lang="FR">matière du </span></i><span lang="FR">péché. Cette matière peut être modifiée différemment par des excitations sensibles ; et, d'après l'espèce de modification de cette matière du péché, se distinguent les mauvaises inclinations au péché. Dans son plus haut état d'expansion, cette matière opère la présomption, l'orgueil ; dans son plus haut état de contraction, l'avarice, l'amour-propre, l'égoïsme ; Dans l'état de répulsion, la rage, la colère ; dans le mouvement circulaire, la légèreté, l'incontinence ; Dans son excentricité, la gourmandise, l'ivrognerie ; Dans sa concentricité, l'envie ; Dans son essentialité, la paresse.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Ce ferment du péché est plus ou moins abondant dans chaque homme, et transmis par les parents aux enfants ; et sa propagation en nous empêche toujours l'action simultanée de l'esprit sur la matière. Il est vrai que l'homme peut mettre, par sa volonté, des limites à cette matière du péché, la dominer, pour qu'elle devienne moins agissante en lui ; mais l'anéantir </span></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">entièrement n'est pas en son pouvoir. De là dérive le combat continuel du bien et du mal en nous. Cette matière du péché qui est en nous, forme les liens de la chair et du sang, par lesquels nous sommes liés d'un côté à notre esprit immortel, et de l'autre aux excitations animales. Elle est comme l'amorce par laquelle les passions animales s'embrasent en nous.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La réaction violente de cette matière du péché en nous à l'excitation sensuelle, est la cause pour laquelle, par défaut de jugement juste et tranquille, nous choisissons plutôt le mal que le bien, parce que la fermentation de cette matière, source des passions, entrave l'activité calme de l'esprit, condition d'un jugement sain. Cette même substance du péché est aussi la cause de l'ignorance, car, comme sa trame épaisse et inflexible surcharge les fibres délicates de notre cerveau, elle contrecarre l'action simultanée de la raison, qui est nécessaire à la pénétration des objets de l'entendement.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Ainsi, le faux et le mal sont les propriétés de cette matière du péché en nous, comme le bien et le vrai sont les attributs de notre principe spirituel. Par la connaissance approfondie de cette matière du péché, nous apprenons à voir combien nous sommes moralement malades, et à quel point nous avons besoin d'un médecin qui nous administre le remède capable d'annihiler ladite matière et de nous ramener à la santé morale. Nous apprenons également à voir que toutes nos manières de moraliser avec des paroles servent peu, là où des moyens réels sont nécessaires. On moralise déjà depuis des siècles, et le monde est toujours le même. Le malade ne deviendra pas convalescent si le médecin ne fait que moraliser à son chevet. Il est nécessaire qu'il lui prescrive des remèdes ; mais auparavant on doit connaître l'état réel du malade.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR"><br /></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">ÉTAT DE MALADIE DE L'HUMANITÉ</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR"><br /></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">L'état de maladie des hommes est un véritable empoisonnement ; l'homme a mangé du fruit de l'arbre dans lequel le principe corruptible et matériel prédominait, et s'est empoisonné par cette Jouissance. Le premier effet de ce poison fut que le principe incorruptible, qu'on pourrait appeler le corps de vie, comme la matière du péché est le corps de mort, dont l'expansion formait la perfection d'Adam, se concentra dans l'intérieur, et abandonna l'extérieur au gouvernement des éléments. C'est ainsi qu'une matière mortelle couvrit bientôt l'essence immortelle, et les suites </span></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">naturelles de la perte de la lumière furent l'ignorance, les passions, la douleur, la misère et la mort.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La communication avec le monde de la lumière fut interceptée ; 1'œil intérieur qui voyait partout la vérité, se ferma, et l'œil matériel s'ouvrit à l'aspect inconstant des phénomènes. L'homme perdit toute sa félicité et, dans cet état misérable, il eut été perdu pour toujours, sans moyens de salut. Mais l'amour et la miséricorde infinie de Dieu, qui n'eut jamais d'autre but en créant que la plus haute félicité des créatures, ouvrit immédiatement après la chute, à l'homme tombé, les moyens du salut qu'il avait à espérer avec toute sa postérité, afin qu'étant fortifié par l'espérance dans son bannissement, il puisse supporter son malheur humblement et avec résignation, et conserver dans son pèlerinage la grande consolation que tout ce qu'il avait corrompu recouvrerait sa perfection première par l'amour d'un Sauveur.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Sans cette révélation, le désespoir aurait été le lot de l'homme. L'homme avant la chute était le Temple vivant de la Divinité ; et, dans le moment où ce temple fut dévasté, le plan pour le rebâtir fut déjà projeté par la Sagesse de Dieu, et de cette époque commencent les Mystères Sacrés de toutes les religions, qui ne sont en eux-mêmes sous mille dehors différents, adaptés aux circonstances des divers peuples, que les symboles répétés et déformés d'une vérité unique, qui est : </span><i><span lang="FR">la Régénération de l'homme, ou sa réunion avec Dieu.</span></i></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Avant la Chute, l'homme était sage ; il était uni à la Sagesse ; après la Chute, il fut séparé d'elle. C'est pourquoi la Révélation lui devint nécessaire, pour le mettre en mesure de se réunir à elle de nouveau. Et cette première Révélation était la suivante :</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">L'état d'immortalité consiste en ce que l'immortel pénètre le mortel. L'immortel est une substance divine qui est la magnificence de Dieu dans la nature, le substratum du monde des esprits, en bref, l'infinité divine en laquelle tout a vie et mouvement. C'est une loi absolue qu'aucune créature ne peut être vraiment heureuse hors de la source de toute félicité. Cette source est la magnificence de Dieu même.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Par l'assimilation d'un aliment périssable, l'homme est devenu lui-même périssable et matériel : la matière se trouve pour ainsi dire entre </span></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">Dieu et lui ; il n'est plus pénétré immédiatement par la Divinité, et, par là, est assujetti aux lois de la matière.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Le divin en lui, qui est enfermé dans les liens de la matière, est son principe immortel ; celui-ci doit être mis en liberté, se développer de nouveau en lui afin de gouverner le mortel. Alors l'homme se retrouvera dans sa dignité primitive. Mais un moyen pour sa guérison, et pour éliminer le mal interne, est nécessaire. L'homme déchu ne peut ni reconnaître ce moyen par lui-même, ni s'en emparer. Il ne peut pas le reconnaître parce qu'il a perdu la connaissance pure, la lumière de la sagesse ; il ne peut pas s'en emparer, parce que ce moyen est enfermé dans le plus intérieur de la nature ; et il n'a ni le pouvoir ni la force pour ouvrir cet intérieur.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">De là la Révélation pour connaître ce moyen et la force pour l'acquérir lui sont nécessaires. Cette nécessité, pour le recouvrement du salut des hommes détermina la Sagesse ou le Fils de Dieu à se donner à connaître à l'homme, comme étant </span><i><span lang="FR">la substance pure, de laquelle tout a été fait. </span></i><span lang="FR">A cette substance pure est réservé de vivifier tout ce qui est mort, et de purifier tout ce qui est impur. Mais pour que cela s'accomplisse et que le plus intérieur, le divin dans l'homme, enfermé dans l'enveloppe de la mortalité, soit ouvert de nouveau, et que le monde entier puisse être régénéré, il était nécessaire que cette substance divine s'humanisât, et transmît la force divine et régénératrice à l'humain ; il était nécessaire aussi que cette forme divine-humaine fût tuée, afin que la substance divine et incorruptible contenue dans son sang puisse pénétrer dans le plus intérieur de la terre et opérer une dissolution progressive de la matière corruptible ; pour que, dans son temps, la terre pure et régénérée puisse être retrouvée par l'homme, et que l'Arbre de Vie y soit planté ; car par la jouissance de son fruit renfermant en lui le principe immortel, le mortel en nous sera anéanti, et l'homme sera guéri par le fruit de l'Arbre de Vie, comme il a été empoisonné par la jouissance du fruit du principe mortifère.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Ceci fut la première et la plus importante révélation sur laquelle sont fondées toutes les autres et qui fut toujours conservée et transmise oralement parmi les Elus de Dieu jusqu'à nos jours.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">La nature humaine avait besoin d'un Rédempteur ; ce Rédempteur fut Jésus-Christ, la Sagesse de Dieu Lui-même, la Réalité émanée de Dieu ; Il Se revêtit d'humanité afin d'introduire, de nouveau, dans le monde, la </span></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">substance divine et immortelle, qui n'était autre que Lui-même. Il s'offrit Lui-même, volontairement, afin que les forces pures renfermées dans Son sang pussent pénétrer directement les plus intimes profondeurs de la nature terrestre et y réintroduire le germe de toutes les perfections.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Lui-même, comme Grand-Prêtre et Victime en même temps, entra dans le Saint des Saints et, après avoir accompli tout ce qui était nécessaire, posa les fondements du Sacerdoce Royal de Ses Elus et leur enseigna, par la connaissance de Sa Personne et de Ses pouvoirs, de quelle manière ils devaient conduire, comme étant les premiers nés de l'Esprit, les autres hommes, leurs frères, à la félicité générale. Et, ici, commencent les Mystères Sacerdotaux des Elus et de l'Eglise Intérieure. La vraie </span><i><span lang="FR">Science Royale et Sacerdotale </span></i><span lang="FR">est la science de la régénération, ou celle de la réunion de l'homme tombé avec Dieu.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Elle est appelée </span><i><span lang="FR">science royale </span></i><span lang="FR">parce qu'elle conduit l'homme à la puissance et à la domination sur toute la nature. Et elle est appelée </span><i><span lang="FR">science sacerdotale, </span></i><span lang="FR">parce qu'elle sanctifie tout, porte tout à la perfection répandant partout la Grâce et la bénédiction. Cette science tire immédiatement son origine de la </span><i><span lang="FR">Révélation verbale de Dieu ; </span></i><span lang="FR">elle fut toujours la science de l'Eglise intérieure des prophètes et des saints, et ne reconnut jamais un autre Grand-Prêtre que J-C, le Seigneur.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Cette science avait pour triple but de régénérer successivement, d'abord, l'homme isolé, ensuite, de nombreux hommes, en dernier lieu, l'ensemble de l'humanité. Sa pratique consistait dans le plus haut perfectionnement de soi-même et de tous les objets de la nature. Cette science ne fut enseignée par personne que par l'Esprit de Dieu même, et par ceux qui étaient en union avec cet Esprit ; et elle se distingua de toutes les autres sciences en ce qu'elle enseignait la connaissance de Dieu, de la nature et de l'homme dans une synthèse parfaite, alors que les sciences extérieures ne connaissent ni Dieu, ni la nature, ni l'homme et sa destination, avec exactitude. Elle apprit à l'homme à distinguer la nature pure et incorruptible de la nature impure et corrompue et lui enseigna les moyens de séparer cette dernière pour reconquérir la première.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Brièvement, son contenu était la connaissance de Dieu dans l'homme et de l'expression divine dans la nature constituant le sceau de la Divinité, et nous donnant les moyens d'ouvrir notre intérieur pour atteindre à l'union avec le divin. Cette réunion, cette régénération, en étaient le but le plus </span></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">élevé, et c'est de là que le Sacerdoce tira son nom : </span><i><span lang="FR">religio, clerus regenerans. </span></i><span lang="FR">Melchitsédeq fut le premier Prêtre-Roi ; tous les vrais prêtres de Dieu et de la nature descendent de lui, et Jésus-Christ Lui-même se joignit à lui, comme prêtre "selon l'ordre de Melchitsédeq". Ce mot est déjà littéralement de la plus haute et de la plus vaste signification. </span><i><span lang="FR">Melchi-Tsédeq, </span></i><span lang="FR">signifie littéralement "l'instructeur" dans la vraie substance de vie et dans la séparation de cette véritable substance de la vie d'avec l'enveloppe destructible qui l'enferme.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Un prêtre est un séparateur de la nature pure d'avec la nature impure ; un séparateur de la substance qui contient tout, d'avec la matière destructible qui occasionne la douleur et la misère. Le sacrifice, ou ce qui a été séparé, consiste dans le pain et le vin. </span><i><span lang="FR">Pain </span></i><span lang="FR">veut dire littéralement la substance qui </span><i><span lang="FR">contient tout, </span></i><span lang="FR">et </span><i><span lang="FR">vin </span></i><span lang="FR">la </span><i><span lang="FR">substance qui vivifie tout. </span></i><span lang="FR">Ainsi, un prêtre selon l'ordre de Melchisédech est celui qui sait séparer la substance qui contient tout et vivifie tout, de la matière impure ; et qui la sait employer comme un vrai moyen de réconciliation et de réunion pour l'humanité tombée, afin de lui communiquer la vraie dignité royale ou la puissance sur la nature, et la dignité sacerdotale ou le pouvoir de s'unir par la Grâce, aux mondes supérieurs. Dans ce peu de mots est contenu tout le Mystère du Sacerdoce de Dieu, l'occupation qui est le but du prêtre.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Mais ce Sacerdoce royal ne pouvait acquérir sa maturité parfaite, que lorsque Jésus-Christ Lui-même, comme Grand-Prêtre, eut accompli le plus grand de tous les sacrifices et fut entré dans le sanctuaire le plus intérieur. Ici s'ouvrent de nouveaux et grands mystères dignes de toute votre attention. Lorsque, d'après les décrets éternels de la sagesse et de la justice de Dieu, il fut résolu de sauver l'espèce humaine tombée, la sagesse de Dieu dut choisir le moyen qui était, sous tous les rapports, le plus efficace pour la consommation de ce grand but.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Lorsque l'homme, par la jouissance d'un fruit corruptible, et qui portait en lui le ferment de la mort, fut empoisonné de telle sorte que tout ce qui était autour de lui devint mortel et destructible, la miséricorde divine devait nécessairement établir un contrepoison qui pût de même être absorbé, et qui contînt en lui la substance qui renferme et vivifie tout, afin que, par la jouissance de cette nourriture immortelle, l'homme empoisonné et assujetti à la mort pût être guéri et délivré de sa misère. Mais, pour que cet arbre de vie pût être planté de nouveau ici-bas, il était nécessaire avant tout que le principe matériel et corruptible qui est dans le centre de la terre, </span></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">fût d'abord régénéré, transformé et rendu capable d'être un jour une substance qui vivifierait tout.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Cette capacité pour une nouvelle vie, et la dissolution de l'essence corruptible elle-même, qui se trouvait dans le centre de la terre, n'étaient possibles qu'autant que la substance divine de la vie s'envelopperait de chair et de sang, pour transmettre les forces cachées de la vie à la nature morte. Ceci se fit par la mort de Jésus-Christ. La </span><i><span lang="FR">force tinctoriale, </span></i><span lang="FR">qui découla de Son sang répandu, pénétra le plus intérieur de la terre, ressuscita les morts, brisa les rochers, et occasionna l'éclipse totale du soleil, lorsqu'elle repoussa, du centre de La terre dans lequel la lumière pénétra, toutes les parties des ténèbres vers la circonférence, et posa la base de la glorification future du Monde.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Depuis l'époque de la mort de Jésus-Christ, la force divine, instillée dans le centre de la terre par son sang répandu, travaillait toujours pour s'extérioriser et rendre toutes les substances graduellement capables du grand bouleversement qui est réservé au monde. Mais la régénération de l'édifice du monde en général n'était pas le seul but de la Rédemption. L'homme était l'objet principal qui Lui a fait répandre Son sang, et pour lui procurer déjà, dans ce monde matériel, la plus haute perfection possible par l'amélioration de son être, Jésus-Christ Se détermina à des souffrances infinies. Il est le Sauveur du monde, Il est le Sauveur des hommes. L'objet, la cause de Son incarnation était de nous racheter du péché, de la misère et de la mort.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Jésus-Christ nous a délivrés de tout mal par Sa chair qu'il a sacrifiée, et par Son sang qu'il a répandu pour nous.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR"><br /></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">DANS LA CLAIRE COMPRÉHENSION DE LA CHAIR ET DU SANG DE JÉSUS-CHRIST, RÉSIDE LA VRAIE ET PURE CONNAISSANCE DE LA RÉGÉNÉRATION EFFECTIVE DE L'HOMME. LE MYSTÈRE DE L'UNION AVEC JÉSUS-CHRIST, NON SEULEMENT SPIRITUELLEMENT, MAIS AUSSI CORPORELLEMENT, EST LE MYSTÈRE SUPRÊME DE L'EGLISE INTÉRIEURE.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR"><br /></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Devenir UN avec Lui, en esprit et en être, telle est la suprême réalisation qu'attendent Ses Elus. Les moyens de cette possession réelle de </span></span><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">Dieu sont cachés aux sages de ce monde, et révélés à la simplicité des enfants.</span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Ô philosophie orgueilleuse, prosterne-toi devant les grands et divins mystères inaccessibles à ta sagesse et sans commune mesure avec les pâles lumières de la raison humaine !</span></span></li><li><br /></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><b><span lang="FR">APPENDICE</span></b></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><b><span lang="FR"><br /></span></b></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">LE CIEL SUR TERRE</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">ou</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">JÉSUS-CHRIST DANS LE CŒUR DE L'HOMME</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR"><br /></span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Le monde ne sera heureux que quand il possédera en lui Jésus-Christ. Alors, la félicité régnera sur terre, la paix et la prospérité seront le partage de tous. Qu'est-ce que Jésus-Christ ? Il est l'Amour, la Sagesse, la Puissance ; Il est la source des inclinations pures qui conduisent à l'illumination intérieure ! Là où Il est réside la dignité de l'homme, la béatitude du cœur purifié ; Lui seul se charge du fardeau qui nous tient plongés profondément dans la misère.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Là où Son Esprit règne dans le cœur, disparaissent chagrin et souffrance ; tous les jours passés avec Lui sont jours de printemps, toutes les heures, heures de délices. Les princes qui règnent par Lui n'ont point d'égaux ; l'Amour seul est leur royaume. Tentons une esquisse de la bénédiction qui sera sur nous, quand l'humanité entière, unie par l'Amour, résidera dans Son Temple : Les princes seront les pères de leurs peuples ; les prêtres en seront les médecins ; et à Lui seul, le Grand Sauveur des Hommes, nous serons redevables de ce bonheur. Tous ceux qui se fuyaient ou se haïssaient, le juif et le Gentil, le puissant et le misérable, tous ceux qui sont présentement en discorde, vivront en harmonie mutuelle.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Des remèdes sont préparés en vue de la convalescence du malade ; une fraternelle tendresse veille sur le pauvre. L'affamé est restauré ; le malheureux trouve appui ; l'étranger reçoit hospitalité. La veuve ne pleure plus, l'orphelin ne se désole plus ; chacun a sa suffisance, car le Seigneur a soin de tous. L'Esprit et la Vérité résident dans le Temple ; le service de l'autel est célébré par le cœur aussi bien que par la bouche, et le sceau sacré de la Divinité est garant de la dignité du prêtre. La Sagesse est le joyau suprême des diadèmes terrestres ; l'Amour règne dans le Sanctuaire et emparadise le monde. Plus d'immolations de nos frères sur des échafauds sanglants : nous sommes les rameaux d'un même arbre et chacun est nécessaire aux autres.</span></span></li><li><br /></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Les chirurgiens qui taillent arbitrairement dans les membres, de nos jours, mettent toute leur sagesse à conserver les corps comme le leur propre. Ah ! Que vois-je ? Quelle joie inconnue encore à mon cœur de chair : Chrétien et juif, Mahométan et païen marchent de concert, la main dans la main ! Le loup et l'agneau sont dans la prairie ; l'enfant joue avec la vipère ; les natures ennemies sont réconciliées par l'Amour.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Et toi, pèlerin en quête de l'étape, encore quelques pas sur la Voie et, alors, tu pourras te retourner ! Déjà, peu à peu, tombe le Voile du Sanctuaire Intérieur ! Vois comme la chauve-souris et la chouette fuient devant le lever du Soleil ; comme l'erreur, la nuit et les préjugés redescendent au séjour des ombres ! La nouvelle terre commence ; le nouveau siècle est proche : l'Esprit de Jésus-Christ dit : "Qu'il soit !" – et, déjà, il est véritablement ! Il est là ; il semblerait qu'on puisse le voir... Mais non – il doit demeurer invisible jusqu'à ce que tombe le Voile. Alors seulement, aucune révolution ne menacera plus la terre : Lui, le désiré des nations, le Seigneur, est proche.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Quand l'esprit des ténèbres pousserait encore des myriades d'hommes à s'entr'égorger, il devra cependant s'enfuir, car la victoire est promise à l'Amour ! Dieu se sert d'armes étrangères quand son peuple L'oublie entièrement ; le péché, source des maux, devient la punition du péché ! Cependant, qu'une seule larme tombe des yeux du pécheur, la scène de douleur change, parce que son Père est proche ! Un seul gouverne tout ; un seul conduit tout d'après les desseins de Sa Sagesse. Plusieurs de ceux qui combattent pour Lui ne le savent souvent pas eux-mêmes. Beaucoup n'ont connu que ce qui tombe sous le regard des sens. Quand le Voile sera levé, quel étonnement pour le monde !</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Alors, philosophes orgueilleux, vous vous éloignerez avec confusion de Celui en qui les sages espèrent, Lui qui est leur lumière et leur béatitude. La raison que vous divinisez n'est qu'une simple lumière des sens : celui qui monte les degrés de Babel ne peut atteindre la vérité.</span></span></li><li><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif"><span lang="FR">Votre ouvrage sera anéanti par Celui qui disperse le sable au vent : toute erreur devra s'éclipser devant la majesté de la Foi !</span></span></li></ol></div><div class="Textenormal" style="text-align: justify; text-indent: 28.4pt;"><span lang="FR"><br /></span></div><div align="center" class="Textecentr" style="text-align: center;"><span class="Apple-style-span" face="Verdana, sans-serif">FIN DU LIVRE<o:p></o:p></span></div><div class="Default"><br /></div>Le Miroir Alchimiquehttp://www.blogger.com/profile/03138462213732119910noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2196127544531909708.post-76389787929036100582021-10-02T12:19:00.001+02:002021-10-02T12:35:58.027+02:00DOM BELIN Apologie du Grand Oeuvre (avec numérotation des paragraphes)<p> </p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><tbody><tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi0GDEsxmhJqKyrcvhC-fv9mSURz5cxJ35mcR7wt8XJbilN_eVOf7NU5pk5c2oZrhsfzrk42tdQINAhOTy-qzKJ5m1abNXOahqxCn-AVEsPxO2zNVC6SZYq7BYR-GHAfvHqpKt0daNQLrI/s220/Belin_Jean-Albert.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="220" data-original-width="163" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi0GDEsxmhJqKyrcvhC-fv9mSURz5cxJ35mcR7wt8XJbilN_eVOf7NU5pk5c2oZrhsfzrk42tdQINAhOTy-qzKJ5m1abNXOahqxCn-AVEsPxO2zNVC6SZYq7BYR-GHAfvHqpKt0daNQLrI/w296-h400/Belin_Jean-Albert.jpg" width="296" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Dom Belin (Jean-Albert Belin)</td></tr></tbody></table><div align="center"><br /></div><div align="center"><br /></div><div align="center"><span style="font-size: x-large;">APOLOGIE DU GRAND ŒUVRE</span></div><span style="font-size: 28.8px;"></span><div align="center"><span style="font-size: 28.8px;"><br /></span><span style="font-size: large;">OU</span></div><div align="center"><span style="font-size: 28.8px;"><br /></span><span style="font-size: large;">ELIXIR </span><span class="Apple-style-span" style="font-size: large;">DES PHILOSOPHES</span></div><div align="center"><br /></div><div align="center">DIT VULGAIREMENT</div><div align="center"><br /><span style="font-size: large;">PIERRE PHILOSOPHALE</span></div><div align="center"><span style="font-size: 28.8px;"><br /></span><br /><span style="font-size: 28.8px;">Où la possibilité de cette Œuvre</span><br /><span style="font-size: 28.8px;">est démontrée très clairement</span><br /><span style="font-size: 28.8px;"><br /></span><br /><span style="font-size: large;">ET LA PORTE DE LA VRAIE PHILOSOPHIE</span><br /><span style="font-size: large;">NATURELLE EST TOUT À FAIT OUVERTE</span><br /><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div align="center"><span style="font-size: large;">par Monsieur l’Abbé Dom Belin</span><br /><span style="font-size: 28.8px;"><br /></span><br /><span style="font-size: large;">Paris , P. de Bresche 1659</span><br /><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div align="center"><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div align="center"><b><span>A Monseigneur Charles de Gorvod archevêque de Besançon,</span><br /><span>prince du Saint-Empire, marquis de Marnay, etc</span></b></div><div align="justify"></div><div align="justify"><br /><em>Monseigneur,</em></div><div align="justify"><br /><ol><li><em>L’ouvrage que je dédie à Votre Grandeur n’a point encore vu le jour parce qu’il se trouve peu de personnes a qui il soit conforme. J’ai été moins, de temps à le composer qu’à me déterminer à qui je l’offrirais et il serait encore dans l’obscurité si je n’avais pas l’honneur de vous connaître. L’on a peine à croire qu’il puisse y avoir un Agent général dans la Nature et l’on ne se peut aussi persuader qu’il y ait des hommes universels en leurs acquis. Cependant il m’en fallait trouver un marqué à ce riche coin dans le dessein de dédier cette œuvre. Vous m’avez favorisé, Monseigneur, en ce rencontre, puisque vous paraissez aux yeux des plus éclairés avec cet avantage. J’ai vu tant de rapport en votre personne avec le sujet que je défends que si j’adressais à d’autres cette Apologie, l’on me pourrait blâmer d’imprudence et de peu de conduite. Les Sages l’appellent leur Grand Œuvre dont la puissance n ‘a point de bornes et les effets point de prix. Il agit dans les trois règnes de la Nature d’une façon toute divine puisqu’il en chasse les défauts qu’il rencontre et leur donne les beautés qu’ils n’ont pas. Rien ne me peut empêcher de dire. Monseigneur, que les plus sages vous regardent comme leur miroir et que votre illustre naissance jointe à toutes les belles qualités qui peuvent relever un homme les oblige à croire que vous êtes. celui où l’Art et la Nature ont travaillé avec soin et se sont épuisés avec plaisir. Nous connaissons aussi que votre pouvoir et votre autorité n’ont point de limites puisqu’ils s’étendent partout et que, dans les trois ordres qui composent un état parfait, vous pouvez tout entreprendre et tout exécuter. L’Église vous considère et vous suit comme son Flambeau et son Chef, la Noblesse vous honore comme son Ornement et tout le Tiers État vous regarde comme un Protecteur. Et nous pouvons penser que comme notre Grand Œuvre produit l’Or au règne métallique,, fait croître les fleurs et les fruits au végétal, rétablit et conserve la santé parmi les hommes, vous faites naître de l’amour dans le Tiers État par votre douceur, vous animez les cœurs des Nobles par votre générosité et vous maintenez heureusement l’Église dans son lustre par votre prudence. Si l’on vous a vu plusieurs fois présider aux États de votre Province, ce n’a pas été par un choix, mais par votre mérite. Et si le désir de l’honneur naturel à tous n’a pu ébranler personne pour lui faire concourir avec vous dans les occasions de reconnaître votre vertu, c’est un hommage que tous les hommes lui doivent et un aveu public que tout ce que la Province a de plus beau et de plus glorieux ne peut dignement couronner que votre chef et que tout le monde est persuadé que l’on vous doit déférer avec raison et s’estimer au-dessous de vous avec justice. Vous avez donc. Monseigneur, en votre agir et en vous-même, beaucoup de rapport avec notre ouvrage et l’on ne me peut blâmer de la liberté que je prends de vous en adresser la défense. Plutôt j’ai sujet de croire que si toute une Province a rendu un témoignage public à vos qualités éminentes, chacun me voudra du bien d’en laisser une marque étemelle dans mes écrits. J’admire mon bonheur en cette occasion puisque, vous pensant seulement donner quelques légères preuves de mes respects, je fais du bien au public et me procure de la gloire. J’oblige toute une Province, la faisant paraître juste et vertueuse par le récit de l’honneur qu’elle vous rend; je me procure de la gloire et de l’amour, publiant les vérités qui lui agréent le plus. Mais ce qui m’est le plus glorieux, c’est que je fais connaître à toute la terre que je suis avec respect, Monseigneur,</em></li><li><em><br /></em></li><li><em>De Votre Grandeur et Seigneurie illustrissime, Le très humble et très obéissant serviteur,</em></li><li><em><br /></em></li><li><em>Dom Belin, Abbé, etc.</em></li><li><br /></li><li><br /></li><li><span style="font-size: medium;">Avant-Propos</span></li><li><br /></li><li><br /></li><li>Puisque l’ignorance et le mensonge combattent plus fortement que jamais les belles vérités, qu’on ne s’étonne pas si mon zèle s’allume davantage pour leur défense. C’est un sort donné à la Nature d’être persécutée en ses plus beaux ouvrages, et à l’Art d’être blâmé en ses plus riches entreprises.</li><li>Il semble que le temps qui termine les maux les plus invétérés, au lieu de le lever lui donne tous les jours de nouvelles forces, et qu’augmentant le nombre des ignorants il accroît aussi les rigueurs de ses effets pernicieux.</li><li>Le Grand Œuvre des Sages tient le premier rang entre les belles choses; la Nature sans l’Art ne le peut achever, l’Art sans la Nature ne l’ose entreprendre, et c’est un chef-d’œuvre qui borne la puissance des deux. Ses effets sont si miraculeux que la santé qu’il procure et conserve aux vivants, la perfection qu’il donne à tous les composés de la Nature et les grandes richesses qu’il produit d’une façon toute divine ne sont pas ses plus hautes merveilles. Si Dieu l’a fait le plus parfait agent de la Nature, l’on peut dire sans crainte qu’il a reçu le même pouvoir du Ciel pour la morale. S’il purifie les corps, il éclaire les esprits; s’il porte les mixtes au plus haut point de leur perfection, il peut élever nos entendements jusqu’aux plus hautes connaissances, d’où vient que plusieurs Philosophes ont reconnu en cet ouvrage un symbole accompli des plus adorables mystères de la Religion : il est le Sauveur du grand monde, puisqu’il purge toutes choses des taches originelles et répare par sa vertu le désordre de leur tempérament, et en cela il représente Jésus-Christ. Il subsiste dans un parfait ternaire de trois principes purs, réellement distincts, et qui ne font qu’une même nature, et en cela il est un beau symbole de la sacrée Triade. Il est originairement l’Esprit universel du monde corporifié dans une terre vierge, étant la première production ou le premier mélange des éléments au premier point de sa naissance, pour nous marquer et figurer un Verbe humanisé dans les flancs d’une Vierge et revêtu d’une nature corporelle. Il est travaillé dans sa première préparation, il verse son sang, il meurt, il rend son esprit, il est enseveli dans son vaisseau, il ressuscite glorieux, il monte au ciel tout quintessencié pour examiner les saints et les malades, détruisant l’impureté centrale des uns et exaltant les principes des autres, en quoi il nous figure les travaux et tourments du Sauveur, l’effusion de son sang sur la Croix, sa mort, sa sépulture, sa résurrection, son ascension et son second avènement pour juger les vivants et les morts, de sorte que ce n’est pas sans sujet qu’il est appelé par les Sages le Sauveur du grand monde, et la figure de celui de nos âmes. L’on peut justement dire que s’il produit des merveilles dans la Nature, introduisant aux corps une très-grande pureté, il fait aussi des miracles dans la morale, éclairant nos esprits des plus hautes lumières. Bien plus, si nous croyons à Raimond Lulle, il a la puissance de chasser les démons qui, ennemis de l’ordre, ne peuvent supporter le merveilleux accord de ses principes et sa parfaite symétrie. Si Dieu a soumis le Démon aux moindres choses corporelles, abaissant justement au-dessous de son rang celui qui s’est voulu insolemment élever au-dessus de lui-même, comme nous remarquons au fiel du poisson de Tobie et en divers simples dont les odeurs chassent les diables, il est probable qu’ils sont soumis au plus noble corps de toute la Nature, où le Ciel et la Terre s’accordent pour renfermer leurs plus riches trésors.</li><li>Toutes ces merveilles qui ont charmé le cœur des Sages, ont irrité l’esprit des ignorants qui, ne pouvant relever leurs pensées plus haut que la portée du sens, se sont efforcés de tout temps de faire passer cet Élixir de vie pour quelque docte rêverie, quelque chimère et quelque illusion. Ils ne peuvent comprendre qu’une substance élémentaire puisse guérir toutes sortes de maux et même toutes ces grandes maladies que vulgairement les médecins appellent incurables. Ils ne conçoivent pas que, par l’usage de cette Médecine universelle, l’on peut conserver une santé entière et prolonger sa vie. Ils ont peine à se persuader que cette Médecine puisse agir sur tous les corps de la Nature d’une façon si étonnante. Ils ne sauraient s’imaginer que les minéraux, les végétaux et toutes sortes d’animaux trouvent dans son usage la délivrance des maux qui les abaissent et la possession des biens qui les relèvent, que le Plomb, l’Étain et autres grossiers métaux puissent devenir Or, un fruit amer puisse être rendu doux, un cristal frangible puisse acquérir la dureté du diamant, un ladre, podagre ou paralytique puisse reprendre ses premières vigueurs, et leur faiblesse fait qu’ils accusent les Sages d’impostures, les Philosophes d’erreurs, pour avoir dit publiquement que ce remède universel, ce baume catholique et Élixir de vie, non seulement était possible, mais qu’eux-mêmes l’avaient fait et avaient reconnu par expérience tous les effets qu’on lui attribue.</li><li>Cette ignorance déplorable a pris si fortement racine dans nos jours, que les plus grandes lumières ne sont point trop éclatantes pour la dissiper. Et comme il y a longtemps qu’elle a pris naissance dans le monde, ses ténèbres en sont plus épaisses. Elle a grossi comme les ruisseaux à mesure qu’ils sont plus éloignés de leurs sources, et je puis dire qu’elle est arrivée à un point que le dessein d’en purger les esprits de notre siècle pourrait passer pour une espèce de témérité et de présomption.</li><li>Néanmoins, la vérité et la réalité de l’Élixir Philosophai me paraissent si évidentes que i’aime mieux m’exposer à la censure des ignorants que de me taire. Si j’attire par ce dessein sur moi une troupe d’injustes et insensés persécuteurs, j’espère engager les plus savants à ma défense, et peut-être ceux qui s’emporteront plus contre moi, à la face de cette Apologie, se rendront un jour par la force de ses raisonnements.</li><li>Et si dans le commencement de sa lecture ils me regardent comme un anathème, à la fin ils me traiteront comme un ami de la Philosophie. Ainsi j’aurai l’honneur d’avoir ouvert la porte à un ouvrage si riche et si avantageux, et de telle manière que ceux qui, plongés dans l’erreur n’ont travaillé jusqu’à présent que par un désir aveugle et sans un raisonnable fondement sur des fausses et éloignées matières, au préjudice de leur temps, de leurs peines et de leurs biens, pourront connaître heureusement la véritable et le sujet d’où il la faut extraire. Du moins j’aurai le plaisir d’avoir travaillé pour le bien du public, combattu le mensonge et pris parti pour la vérité. Ce sont les principales raisons qui m’engagent à cette entreprise et qui m’obligent à faire voir à tout le monde, au grand mépris des ignorants, que l’Élixir des Philosophes est un ouvrage possible à la Nature, pourvu qu’elle soit aidée et secourue par l’Art, et ce sera l’effet de mes suivants raisonnements.</li><li><br /></li><li><br /></li><li>PREMIÈRE PARTIE : Arguments apologétiques</li><li><br /></li><li>I</li><li><br /></li><li><strong>Les quatre Éléments</strong></li><li><br /></li><li>Et afin de procéder clairement et méthodiquement, il est à supposer premièrement comme très-véritable que toutes les choses sublunaires sont simples ou composées. Les simples sont celles qui composent les mixtes; les composées sont celles qui procèdent du mélange des simples. Les simples sont celles qui ne contiennent qu’une qualité prédominante des quatre radicales; les composées sont celles qui sont mélangées de ces quatre premières. Ces substances simples s’appellent Éléments, parce qu’elles sont les principes premiers dont tout le reste est composé. Et, en effet, nous connaissons que tous les mixtes seulement sont composés du chaud, du froid, du sec et de l’humide, d’où vient que ces quatre Éléments se trouvant opposés et agissant à raison de leur contrariété les uns contre les autres, s’altèrent doublement, et par rémission et par intention, et par cette double altération changent le premier et vrai tempérament nécessaire à la durée de chaque chose et en font un autre propre à produire un nouveau mixte. Aussi nous remarquons que les êtres qui n’ont point de contraires sont immortels et non sujets à la corruption pourvu que, d’ailleurs, il n’y ait point d’autre cause qui les puisse détruire, comme il arriverait en l’âme raisonnable si elle n’était pas capable d’agir hors de son corps. Je veux dire qu’en ce cas elle serait mortelle bien qu’elle n’ait aucun contraire, parce que l’être n’étant que pour l’action, il ne peut subsister dans l’état de ne pouvoir agir.</li><li>Je ne dis pas pourtant que les quatre premières qualités soient contraires dans toute leur étendue, puisque partout elles s’accordent pour composer tous les tempéraments. Je veux seulement dire qu’elles ne se combattent qu’en un certain degré sous lequel nous devons toutefois admettre une certaine latitude, le tempérament ne consistant pas dans un indivisible. Mais lorsqu’elles sortent de cette latitude, elles détruisent suffisamment le tempérament qui conserve le mixte et en composent un autre. Et de là vient cette corruption générale que nous voyons dans tous les composés de cette basse région.</li><li><br /></li><li><br /></li><li>II</li><li><br /></li><li><strong>Les trois Principes</strong></li><li><br /></li><li>II est certain, en second lieu, que tous les composés de ces quatre Éléments se réduisent en trois Principes, à savoir, en Soufre, Sel et en Mercure qui, selon leurs divers mélanges, composent toutes les choses sublunaires, quoique infinies en nombre, en propriétés et en vertus. C’est un beau sujet de méditation et un digne motif d’admirer l’Auteur de la Nature, de voir que cette grande variété de fleurs, de feuilles et de fruits, de pierreries et de métaux, cette diversité d’espèces parmi les animaux ne provient que du divers mélange de trois choses. Cette vérité paraît très évidente, puisque dans la résolution de tous les composés nous y voyons ces trois choses et rien de plus. Nous y voyons une partie terrestre, une aqueuse et une sulfurée. Nous y voyons un corps, une âme et un esprit et dans ce ternaire nous y voyons pareillement le quaternaire des quatre qualités et éléments. Le corps est composé de terre et d’eau, et nous l’appelons Mercure; l’âme est composée d’air et de feu, et nous l’appelons Soufre. Le Sel est comme la matière, le Soufre comme la forme, et le Mercure le moyen unifiant, car, comme le corps et l’âme participent des qualités trop éloignées et opposées, le Mercure qui participe des qualités de l’âme et du corps sert de médiateur; et comme il est eau et air, et qu’en tant qu’il est eau il participe du corps, et en tant qu’il est air il approche de l’âme, de là vient qu’il fait la liaison du Sel avec le Soufre, du corps avec l’âme. Et il est vrai que selon le mélange de ces trois choses, de ce Sel, de ce Soufre et ce Mercure, l’un sur l’autre et l’un avec l’autre, procède cette admirable diversité de toutes choses. Et afin de ne rien oublier, je vous dirai que ce mélange se fait , en trois façons, suivant les trois actions différentes qui se rencontrent entre les Éléments, savoir : l’action du feu sur l’air, de l’air sur l’eau et de l’eau sur la terre qui, comme la base et le principe purement passif, ne peut agir et n’agit point. L’action du feu sur l’air fait le Soufre, l’action de l’air sur l’eau fait le Mercure et l’action de l’eau sur la terre fait le Sel. Et parce qu’il n’y a que ces trois sortes d’actions entre les Éléments, il n’y peut avoir que ces trois choses dans tous les composés de la nature inférieure.</li><li>C’est pour cela aussi que nous voyons que tous les mixtes d’ici-bas ne se conservent, nourrissent et entretiennent que par ces trois Principes, d’autant que chaque chose est nourrie, entretenue et conservée par les mêmes Principes dont elle est composée. Il semble aux yeux des ignorants que tous les mixtes se nourrissent de mille choses différentes, mais non aux yeux des Philosophes qui ne reconnaissent qu’un seul aliment pour tous les mixtes d’ici-bas. Comme ils sont composés de Sel, de Soufre et de Mercure, ils ne se nourrissent que de Sel, de Soufre et de Mercure; et bien que ces trois choses paraissent tant diversifiées, c’est que la Nature mignarde ses ouvrages et les revêt diversement pour contenter les différents tempéraments de toutes choses. Elle fait comme un habile cuisinier qui d’une même chose fait des ragoûts tous différents et prépare les mêmes aliments de mille différentes manières. Toutes ces différentes espèces qui nous étonnent par leur diversité ne sont qu’une même chose diversement assaisonnée et mélangée. Les minéraux, les végétaux et animaux paraissent se conserver et se nourrir diversement; ils n’ont toutefois tous qu’un même aliment composé de Soufre, de Sel et de Mercure. La même chose qui conserve fait croître et élève les plantes, conserve et nourrit les métaux, les minéraux et animaux, et cet aliment commun est le baume de la Nature, composé de ces trois choses qui font tout, conservent tout et se trouvent partout. Il est attiré dans nos jardins par nos simples, dans nos parterres par nos fleurs, dans nos montagnes et cavernes par nos minières, et, parmi les animaux, par les estomacs. Il se fait plante dans les jardins, fleur dans les parterres, métal dans les minières et animal dans notre corps. Les plantes et les minéraux le sucent dans la terre immédiatement et les animaux le sucent par l’entremise des plantes et des animaux mêmes; comme les natures minérale et végétale ne sont pas si parfaites que l’animale, et sensitives, elles le sucent sans préparation et moins déterminé; mais parce que les animaux sont plus parfaits et exercent les opérations des sens, ils le sucent plus préparé, plus poussé et plus conforme à leur tempérament; mais c’est toujours le même baume préparé diversement qui les nourrit et les conserve chacun à leur mode et suivant leur constitution; et, bien que souvent il soit enveloppé de crasse, d’impuretés d’ordures, la vertu et chaleur naturelle de chaque chose ne laisse pas de l’attirer à soi quand elle est assez forte et sépare d’une façon toute miraculeuse toutes ces hétérogènes et étrangères enveloppes : d’où vient que nous voyons par expérience que les animaux jettent autant d’excréments en apparence qu’ils ont pris d’aliments. C’est qu’ils ne retiennent que ce baume qui est en chaque chose et qui est en très petite quantité. Ce reste n’est qu’un déguisement, une boîte ou, si vous voulez, une prison où il est enfermé. Cet aliment universel nous était figuré par la Manne qui contenait toutes sortes de saveurs et qui s’accommodait au goût de tous ces peuples au désert. Nous remarquons aussi que les terres qui n’ont point de ce baume, que le vulgaire appelle Sel, sont stériles et ne rapportent rien et que tout meurt à mesure qu’il manque de ce baume.</li><li>Si donc tout est conservé par ce baume fait de Sel, de Soufre et de Mercure et si nous découvrons ces trois choses, et rien de plus, dans les résolutions de tous les composés, c’est une marque très-évidente que tout est fait et composé de ces trois choses.</li><li><br /></li><li><br /></li><li>III</li><li><br /></li><li><strong>La Matrice et le Vaisseau universel de la Nature</strong></li><li><br /></li><li>Puisque tout est composé de ces trois Principes, Soufre, Sel et Mercure, suivant, comme nous avons dit, les trois actions diverses des Éléments, il faut nécessairement qu’il y ait un composé général de ces trois choses qui en procède immédiatement, parce que aussitôt que les Éléments agissent les uns sur les autres, ils n’agissent pas pour porter d’abord leur mélange dans le dernier degré où la Nature peut atteindre; d’autant qu’agissant sagement en tout ce qu’elle fait elle marche pas à pas et elle avance de degré en degré; jamais elle ne saute en ses ouvrages, elle passe toujours par le milieu, et cela s’observe et se remarque en toutes les opérations qu’elle produit dans ses trois règnes; son intention est bien d’aller au plus parfait, mais non sans passer par les milieux qui l’y conduisent. Quand elle travaille dans les minières, elle ne prétend pas faire du Plomb, de l’Étain, du Mercure, du Fer, du Cuivre, ni même de l’Argent, mais seulement de l’Or. Mais comme elle est toujours sage et suit les mouvements de son auteur, elle n’entend pas faire de l’Or d’abord et dans son premier pas; et, travaillant dans le règne des plantes, elle veut faire des simples et des arbres parfaits mais non pas en un jour; parmi les animaux elle prétend former, élever et organiser un corps avec toute la beauté qu’elle peut, mais non sans faire plusieurs différentes démarches. Et comme, travaillant dans un règne particulier et déterminé, elle va pas à pas, aussi auparavant que de passer dans le particulier, elle commence par le général et par la première action de ses Éléments; elle fait un mixte universel et général qui se rencontre par toute la terre, cet élément étant la matrice et le vaisseau universel de la Nature et, de ce mixte général, tous les autres sont composés; c’est de lui qu’ils prennent leur naissance, c’est par lui qu’ils s’élèvent, qu’ils s’entretiennent, qu’ils se conservent et se nourrissent; il forme et enrichit les minéraux et les métaux; il compose et fait croître les plantes; il fait et il nourrit les animaux. C’est ce premier ouvrage des Éléments estimés par les Sages plus que tout l’Or du monde; c’est ce sujet vil et précieux; c’est cette matière qui n’est pas la première, mais quasi la première; c’est cette pâte qui fait tous les pains cuits de la Nature; c’est cet Or des Philosophes, c’est la semence de l’Or, c’est cette pierre minérale, végétale et animale et qui pourtant n’est minérale, végétale ni animale; c’est ce Mercure qui comprend tout ce que cherchent les Sages, c’est cette eau qui ne mouille pas les mains; c’est ce Prothée qui se revêt de toutes les couleurs; c’est ce poison et c’est cet antidote, c’est ce feu de nature, c’est ce bain du Roi et de la Reine, c’est ce fils du Soleil et de la Lune, c’est l’Androgée des Sages, c’est cette Vénus hermaphrodite qui contient les deux sexes, le mâle et la femelle, le froid, le sec, l’humide et le chaud, en un mot c’est la matière et le sujet des Sages.</li><li><br /></li><li><br /></li><li>IV</li><li><br /></li><li><strong>Le travail de la Nature</strong></li><li><br /></li><li>Mais la Nature a ses limites et ses bornes en toutes ses opérations, tant à raison des impuretés, des taches et des ordures qu’elle ne peut séparer dans sa composition et premier mélange des Éléments en ses Principes, que pour l’indisposition de la matière ou du lieu où elle travaille pour faire son mélange et pour le défaut de la chaleur nécessaire à réitérer et pousser plus avant ses mêmes opérations. De là vient que son premier composé général est impur et moins élevé et par conséquent ses Principes restent généraux. Ce Soufre général, ce Mercure général et ce Sel générai dont tous les mixtes particuliers sont composés participent de la même impureté et imperfection de leur naissance. C’est une tache ou un péché originel qu’ils tirent de leur source, c’est une souillure qui vient du père et de la mère et qui est communiquée à tous les mixtes particuliers par voie de génération. Les crasses, les fèces, les terrestréités, sulfuréités, les phlegmes et autres impuretés semblables, que nous voyons aux métaux imparfaits, sont des effets de ce péché. L’âpreté, l’aigreur, la crudité, les indigestions, l’immaturité et autres pareils défauts qui se remarquent aux végétaux sont des ruisseaux de cette source. Les maladies et les infirmités que les animaux souffrent sont des marques de ce venin et il n’y a rien dans toute la nature sublunaire qui n’ait été conçu et engendré avec ce péché et cette tache originelle. L’Or même qui est le plus parfait composé d’ici-bas n’a point été conçu sans cette tache et la conception des plus purs n’a point été immaculée. Il est vrai que son Sel, son Soufre et son Mercure sont les plus épurés. Toutefois ils ne sont point exempts de certaines taches centrales, moins grossières que celles qui se rencontrent dans les autres métaux, comme il paraît par leurs dissolutions. De plus, il n’est pas tant élevé qu’il pourrait être, n’ayant dans le mélange et constitution de ses trois Principes que le poids, la teinture et la fixation qui lui sont nécessaires et n’en pouvant communiquer aux autres. Et nous remarquons que tous les mélanges qui se font des autres métaux et minéraux avec l’Or, quoique purifiés par leurs ciments et autres procédés, ne sont pas des augments de cet Or, mais qu’après tous ces travaux on trouve toujours l’Or au même état qu’il était auparavant et les métaux que l’on a mélangés nullement exaltés. Nous voyons aussi que la nature demeure des centaines d’années à faire le plus beau et le plus riche de ses mixtes ou composés élémentaires. C’est à raison de ses impuretés originaires qui amortissent la force et la vigueur des actions de la Nature, que celle-ci, manquant de chaleur nécessaire pour porter et pousser ses digestions au point qu’elle voudrait, est contrainte de continuer le même travail pour faire en un long temps ce qu’elle ferait en peu par des opérations plus fortes et vigoureuses.</li><li><br /></li><li><br /></li><li>V</li><li><br /></li><li><strong>Le travail de l’Art</strong></li><li><br /></li><li>Or si ce mixte général, impur dans sa naissance et qui infecte tous les mixtes particuliers de son premier venin, étant leur fondement, leur nourriture et aliment, était exempt de ses impuretés et taches originelles et si le mélange des Principes qui sont sa composition était exalté en eux-mêmes et rendu plus parfait, il est certain qu’il aurait le pouvoir d’exalter, élever et perfectionner; car si, dans sa faiblesse et dans son mélange imparfait, il fait, il nourrit, il élève et conserve tant de belles et diverses espèces au règne minéral, végétal et animal, que ne ferait-il pas si son mélange était pur et parfait? Sans doute il produirait des mixtes beaucoup plus beaux, il les nourrirait plus abondamment, les conserverait plus fortement et les élèverait plus hautement, Mais il est vrai, et personne n’en peut jamais douter, que l’Art, se joignant à la Nature, peut donner cette perfection et cette pureté en supplément à tous les défauts de la Nature. Ce qu’il peut faire et fait premièrement quand il sépare les taches et les ordures des trois Principes généraux, leur fournissant une matière, un lieu ou un vaisseau plus convenable que n’est celui où la Nature opère, qui est rempli de crasses et de mille sortes d’immondices. Secondement, en administrant un feu plus proportionné, plus fort et qu’il manie plus à son gré et comme il veut, pour réitérer avantageusement et avec surcroît les mêmes opérations que la Nature pratique en ses ouvrages et son mélange qui sont digestion, évaporation et distillation, purifiant les trois Principes en rejetant les crasses et les parties plus grossières du Sel, les aquosités superflues du Mercure et les parties adustibles du Soufre. L’Art perfectionne le Sel, le Soufre et le Mercure en digérant, évaporant et distillant plus fortement et plus souvent que ne peut la Nature, qui, sans l’aide et le secours de l’Art est défectueuse et n’a pas assez de chaleur pour bien faire et ainsi pousser et réitérer ses opérations.</li><li><br /></li><li><br /></li><li>VI</li><li><br /></li><li><strong>La Médecine universelle et l’Élixir des Philosophes</strong></li><li><br /></li><li>Si l’Art et la Nature, ou plutôt si la Nature aidée de l’Art peut faire le mixte général très-parfait, il est indubitable qu’étant appliqué aux mixtes particuliers, impurs et imparfaits l’Art les perfectionnera et portera leurs Principes dans leur dernière pureté. Étant joint avec les métaux imparfaits, il en fera de l’Or qui est le terme de la Nature au genre minéral. Pareillement, il rendra les végétaux capables de produire promptement les meilleurs fruits dans leur espèce et guérira les animaux de toutes les maladies et sera la panacée, la Médecine universelle à tous les mixtes et composés de la Nature, parce que le bien, par inclination essentielle envers ce qui lui est semblable et proportionné, s’y joint et s’y attache et partant, le très-grand bien qui est dans ce mixte parfait, rencontrant dans les mixtes particuliers quelque chose de bon, il l’embrasse et s’y unit étroitement; et ainsi en s’unissant avec lui, il l’accroît et l’augmente; et, par raison contraire, ayant une aversion essentielle beaucoup plus forte contre le mal, il rejette tout le mal qu’il rencontre dans les mixtes et, par conséquent, il purifie, il perfectionne, il exalte, il conserve, il guérit tous les sujets où il est appliqué suffisamment et comme il faut.</li><li>C’est sur ces fondements que se sont appuyés tous les Philosophes quand ils ont attribué tant de merveille à leur Élixir, quand ils ont dit qu’étant appliqué à l’Or il exaltait sa teinture et sa fixation avec exubérance, en sorte qu’il en pouvait communiquer abondamment aux métaux imparfaits; qu’en en jetant un grain ou environ dans de l’eau et en arrosant toutes sortes de plantes, il les faisait produire en peu de temps leurs meilleurs fruits et même au plus fort de l’hiver; qu’étant bu dans les liqueurs convenables aux maladies du corps humain, il guérissait très-promptement, rompait le calcul, nettoyait la lèpre, apaisait les gouttes, purifiait le sang, confortait la chaleur naturelle, réparait l’humide radical, chassait l’intempérie et, en un mot, donnait la santé, la force et toute la vigueur que l’animal pourrait avoir ; qu’étant joint au verre, il le rendait très malléable; au cristal, qu’il en faisait un diamant; au teint, qu’il l’embellissait merveilleusement; aux pierreries, qu’il augmentait leur dureté, leur brillant, leur couleur, leur beauté et leur prix.</li><li>Ce n’est pas aussi sans raison qu’ils ont dit que cet Élixir se pouvait multiplier en quantité et en vertu jusqu’à l’infini, puisque tant plus qu’il se fait de digestions d’un sujet, de distillations et d’évaporations, tant plus il se dépure et il s’exalte; et l’Art peut répéter ces trois opérations autant qu’il veut; il peut aussi administrer plusieurs fois les Principes qui le composent et qui, partant, le multiplient.</li><li>C’est sur ces mêmes fondements que je m’appuie pour fermer la bouche à nos ignorants présomptueux qui osent entrer en compromis avec les Sages du temps et de l’Antiquité et pensent triompher de la vérité par des raisons frivoles qu’ils opposent aux principes inébranlables et assurés de la Philosophie. Qu’ils ne se mettent pas de nouveau en colère si j’appelle frivoles et légères leurs plus fortes objections. C’est le plus doux épithète que je leur puis donner et, afin de le faire avouer à eux-mêmes et les confondre davantage, bien qu’elles ne soient pas dignes d’arrêter nos esprits et ne méritent point de réponse, examinons-les toutes en détail et en particulier, et faisons leur honneur d’y répondre à leur confusion, à l’avantage de la vérité qui, ne pouvant être vaincue, éclate d’autant plus qu’elle est persécutée et traversée, et que les armes dont on se sert pour la combattre sont faibles contre son bouclier.</li><li><br /></li><li><br /></li><li>DEUXIÈME PARTIE : Réponses aux objections</li><li><br /></li><li><br /></li><li><strong>Première objection</strong></li><li><br /></li><li>Le premier trait de l’ignorance en ce rencontre est de dire que, depuis la naissance du monde jusqu’à nos jours, nous ne trouvons pas que personne ait accompli cet Œuvre et que, par cette raison, nous devons croire que l’entreprise en est vaine et le succès impossible. Je laisse à juger à tout le monde si cette première objection n’est pas tout à fait ridicule, et si c’est raisonner en habile homme de conclure à l’impossible par la négation d’un fait. Celui qui dirait que Dieu ne peut créer de nouvelles créatures s’il voulait parce qu’il ne les a pas encore créées, que le Roi ne peut faire des armées de cent mille hommes parce qu’il n’en a point encore levé de si nombreuses, passerait-il pas justement pour dénué de sens? C’est une maxime dans la Logique que la conséquence est vicieuse, qui infère, par la privation de l’acte, un défaut de puissance. Ainsi, quand il serait vrai que personne n’a jamais fait le Grand Œuvre des Sages, l’on ne pourrait pas en inférer que le succès est impossible.</li><li>Mais tant s’en faut que nous devions accorder que cet Œuvre n’a pas été fait; plutôt nous devons et pouvons croire raisonnablement que plusieurs Philosophes favorisés de la grâce du Ciel l’ont vu, l’ont manié, l’ont accompli et s’en sont heureusement servi. Autrement, il faudrait révoquer en doute les écrits de plusieurs grands personnages qui l’assurent avec serment. Si le rapport de deux ou trois témoins, pris même du commun du peuple, fait foi parmi les hommes, si celui d’un homme d’honneur et de mérite rend une créance raisonnable, à plus forte raison le rapport de plus de cent grands hommes illustres en piété, en vertu, en science, fait un témoignage très-probable que cet ouvrage a été fait, et nous devons beaucoup plus à leur autorité qu’à l’imagination d’un insensé vulgaire qui fait des sens l’arbitre de toutes les créances. Le grand Hermès, appelé Mercure Trismégiste, qui a eu toute la connaissance de la Nature, qui même s’est élevé jusqu’a à découvrir quelques rayons du mystère ineffable de la sacrée Triade, Pythagore, Socrate, Platon, Aristote, Salomon, Calid, roi des Égyptiens, Geber, roi des Arabes, Morienus Romain entre les Anciens, Arthéphius, Synésius, Raymond Lulle, Arnaud de Villeneuve, Bernard, comte de Trévisan, Roger Bacon, Basile Valentin et tant d’autres personnages marqués au meilleur coin de tous les siècles, qui assurent tous non seulement que cet œuvre est possible, mais qu’ils l’ont achevé et parfait, et qui en ont usé pour leur santé, ont vécu plus longtemps que le commun des hommes et en ont assisté leur prochain, sont-ils pas plus croyables que les plus renforcées troupes des ignorants? Certes, un témoignage de cette nature est trop fort pour émousser ce premier trait et faire connaître à tout le monde que l’antécédent et la conséquence de leur première objection se détruisent par une fausseté très-évidente.</li><li><br /></li><li><br /></li><li><strong>Deuxième objection</strong></li><li><br /></li><li>Si ce Grand Œuvre de chimie était possible, qui promet une santé entière et une grande abondance de richesses, ceux qui s’adonnent avec passion à cette science devraient être les plus riches et les plus sains du monde. Nous voyons cependant qu’ordinairement ils sont les plus infirmes et les plus pauvres. A n’en point mentir, promettre de guérir les gouttes, la lèpre, l’hydropisie, la paralysie et autres maladies qu’on appelle incurables et être podagre, lépreux, paralytique, graveleux et hydropique, promettre des montagnes d’or et n’avoir pas le sol, être tout nu et couvert de poux, c’est s’exposer à la risée de tout le monde et passer pour ridicule dans ses propositions, fourbe dans ses promesses et commettre à la censure du public cet Art de faire de l’Or et de guérir.</li><li>A n’en point mentir, si ceux qui travaillent à ce chef-d’œuvre de chimie, avec un heureux succès, étaient les plus infirmes et les plus pauvres cette seconde objection passerait dans mon esprit pour invincible. Mais de dire que l’art de guérir et de faire de l’Or soit chimérique parce que mille sortes de canailles, prétendant en acquérir la théorie et la pratique, s’occupent toute leur vie à chercher les moyens de ce faire par des voies tout à fait éloignées, soufflent jour et nuit, suent sans repos après leur teinture, leur fixation de Lune et de Mercure, leur extraction du Mercure, de Saturne et d’Antimoine, leur circulation, leur essence, leur poudre et amalgame de matières diverses et étrangères et qui pourtant mangent et dissipent leur bien et celui de leurs amis qu’ils abusent par mille vaines espérances et que Dieu permet être trompés en châtiment de leur ambition et ensuite, remplis de fumées mercurielles et arsenicales, de leurs matières ou de leurs charbons, deviennent goutteux, podagres et envenimés de maladies chroniques, ce serait un très-mauvais raisonnement. Et puis, il est certain que ceux qui travaillent avec succès vivent cachés et inconnus et que ceux qui travaillent vainement se produisent partout. La prudence accompagne inséparablement les savants qui possèdent ce don de Dieu, et la vanité et l’ostentation sont attachées à ceux qui cherchent et qui ne trouvent que de la fumée. Ceux-ci sont toujours pauvres et infirmes, mais les autres jouissent avec plaisir et richement du fruit de leurs travaux. Ne dites donc pas que ceux qui s’adonnent à cette divine science sont pauvres et infirmes; dites seulement que ceux qui s’y adonnent vainement vivent dans la pauvreté et dans la langueur et meurent souvent dans le mépris et l’infamie, car pour ceux qui s’y exercent savamment et sagement, puisque la prudence les tient clos et couverts, vous ne les connaissez pas et n’en sauriez porter un entier jugement; et si vous étiez assez heureux de les connaître, vous remarqueriez une prudence dans leur agir, une charité en leurs actions, une probité en leurs mœurs, une modestie en leur port, une retenue en leurs paroles et toutes les marques d’une bonne santé en leur visage.</li><li><br /></li><li><br /></li><li><strong>Troisième objection</strong></li><li><br /></li><li>Mais vous direz encore que ce ne sont pas seulement ceux que j’appelle canailles qui travaillent vainement en cet œuvre; que tous les siècles en ont vu qui passaient pour des savants et des grands hommes et qui, après avoir passé des trente et quarante années à la recherche de ce grand Élixir, n’ont rien trouvé de vrai et de réel et ont confessé hautement que c’était une présomption de l’entreprendre, une vanité de l’espérer et une folie d’y employer beaucoup de temps. Que si tant d’hommes de mérite qui ont eu les approbations publiques et qui, avec la pointe de leur esprit, pénétraient les plus cachées et plus sublimes vérités se sont épuisés dans cette recherche et n’en ont rapporté qu’un très-sensible déplaisir d’y avoir perdu leur temps et leur huile, est-ce pas une très-forte conjecture pour révoquer en doute la possibilité de l’art?</li><li>Il n’est pas difficile de répondre à ce point. Premièrement, c’est une question si plusieurs grands personnages savants en la Philosophie y ont travaillé vainement. Je mets en fait que, si l’on est vraiment savant, l’on travaille en secret, et qu’il n’y a que les ignorants qui font gloire de publier leurs travaux, d’étaler de grands laboratoires pour leurrer et attraper les plus forts entre les curieux et, par conséquent, qu’on ne peut savoir bien aisément si plusieurs savants hommes ont travaillé sans réussir. Mais supposons, en effet, que tous les siècles en ont vu qui, avec de très-grandes lumières, ont rencontré en cet ouvrage une pierre d’achoppement plutôt qu’un Élixir de vie, que pouvez-vous tirer de là sinon que tous ceux qui travaillent ne réussissent pas, et je l’accorde volontiers. Mais si par-là vous pensez faire croire que l’Art n’est pas possible, vous méritez que l’on se rie de vous. Celui qui dirait : mille personnes et même des plus expertes en l’art de naviguer ont entrepris le voyage de l’Amérique sans jamais y pouvoir arriver, donc ce voyage est impossible, le renverrait-on pas aux premiers rudiments de la Logique?</li><li>Les plus grands esprits ne sont pas infaillibles et toutes nos plus grandes lumières sont mélangées d’obscurités et de ténèbres. L’ouvrage des Philosophes est un simple ouvrage de Nature et il se trouve que la plupart des grands esprits du monde s’éloignent de la simplicité et, étant trop subtils en leurs pensées et en leur agir, s’évanouissent en leurs conceptions et s’égarent du droit sentier de la Nature. Davantage, les esprits des hommes sont bornés. Ils sont éclairés pour de certaines choses et aveugles en d’autres, voire les plus élevés sont idiots dans les moindres sujets. Ils raisonneront merveilleusement, ils se feront admirer en leurs discours dans des matières générales et, s’il faut tant soit peu descendre dans le particulier, ils perdent la tramontane et trouvent tous leurs plus beaux raisonnements défectueux. Par exemple, que l’on fasse un discours sur quelque qualité première, un bon esprit dira des merveilles. Il dira que la qualité du sec est opposée à celle de l’humide, que tant plus une chose est sèche, tant moins elle est facile à se résoudre. Parlant ainsi en général, il persuadera tout ce qu’il dit et s’efforcera de le persuader aux autres. Mais s’il vient à faire l’application de cette théorie, sans doute il deviendra aveugle. Il verra que la pierre est sèche de sa nature et qu’en effet par cet raison, étant mise dans l’eau, elle ne se résout pas. Mais aussi il verra que la pierre étant calcinée est plus sèche qu’elle n’était auparavant, puisque le feu a emporté le peu d’humide qu’elle avait, et toutefois elle se résout plus facilement calcinée ; et pourtant elle est plus sèche calcinée que ne l’étant pas, et voilà ces belles spéculations renversées : pour vous dire que les plus grands esprits, ou qui passent pour tels à cause de leurs subtilités et beaux discours, sont arrêtés au premier pas quand il leur faut faire des applications de leurs principes. Ainsi tous ceux qui sont estimés pour de grands personnages ou ne le sont pas, en effet, ou leur trop grande subtilité les égare du sentier de la vérité où ils trouvent des bornes et limites dans leurs entreprises. Ainsi ce ne serait pas grande merveille si plusieurs de ces hommes que l’on appelle grands avaient entrepris cet Élixir de vie et n’avaient pas bien réussi, mais ce ne serait pas aussi un raisonnable fondement pour renverser sa possibilité.</li><li><br /></li><li><br /></li><li><strong>Quatrième objection</strong></li><li><br /></li><li>D’où vient donc que cette occupation est blâmée de tout le monde et même des plus sages? D’où vient que d’être fou ou fourbe et chercher la Pierre Philosophale, c’est une même chose au sentiment du public?</li><li>Quand vous me dites que les Sages blâment ceux qui s’occupent à la recherche et à la pratique de cet Œuvre, c’est comme si vous me disiez que les plus vertueux blâment la plus héroïque action de vertu, les plus justes, le plus noble effet de la justice, puisque cet ouvrage est l’un des principaux effets de la Sagesse et c’est pour cela qu’il est appelé le secret des Sages, l’ouvrage des Savants, le Grand Œuvre de l’Art et de la Nature et la Pierre des Philosophes. Si vous disiez que ceux qui passent pour Sages et qui ne le sont pas n’approuvent pas cette occupation, j’en demeurerais d’accord avec vous, mais ce serait un faible motif pour la condamner.</li><li>J’avoue pareillement que la plupart du monde la condamne, mais tant s’en faut qu’il faille tirer de là qu’elle est blâmable. Plutôt j’en tire un motif de sa justification puisque, comme dit l’Écriture, le monde est tout rempli de fols, et les fols ne peuvent approuver ce qui procède de la Sagesse.</li><li>C’est pour cette raison que les belles choses sont toujours traversées, que les meilleurs desseins ne trouvent point d’appui et que les plus hautes vérités sont méprisées et ne sont point connues. Savons-nous pas que la vérité même, étant descendue du ciel en terre pour se manifester et se faire connaître, n’a rencontré que des persécuteurs quand elle a parlé, pour éclairer l’esprit des humains, des plus hautes et divines doctrines. L’on a demandé des signes, l’on a vu dans les villes des murmures et des soulèvements et il a fallu justifier ces paroles par mille morts, mille martyrs et mille effusions de sang.</li><li>Au contraire, un faux prophète n’a pas plutôt paru pour publier ses rêveries et ses mensonges qu’en peu de temps il a infecté et profané toute une terre sainte. L’homme est à présent corrompu universellement en toutes ses puissances et, comme le dérèglement de sa volonté fait qu’il penche du côté du bien ou qu’il préfère les biens apparents aux véritables, ainsi le dérèglement de son entendement le porte à embrasser plutôt le taux que le vrai, à mépriser la vérité et aimer le mensonge : d’où vient que l’approbation publique n’est pas toujours la voix de Dieu et que ce qui est blâmé par la plupart des hommes est souvent glorieux et digne de louange.</li><li>Je sais bien que vous ajouterez que ce blâme universel n’est pas sans fondement et que les fourbes et tromperies de ceux qui professent cet Art, les grands inconvénients qui en arrivent tous les jours et qui en sont arrivés de tout temps sont des voix qui crient hautement contre l’Art et contre les Artistes. Mais je vous répondrai aussi que ce fondement « est si faible qu’il tombe de lui-même. J’avoue qu’il s’y est glissé de grands abus dans la pratique de cet Art et que plusieurs ignorants, présumant de leurs forces et s’élevant au-dessus de leur portée, se sont de tout temps voulu mêler parmi les Sages, étudier en leurs écoles, s’occuper en la lecture de leurs livres et tenter la pratique de leurs plus grands secrets, mais n’ayant point d’autres guides que leur faible raisonnement, ils ont pris les écrits des Philosophes littéralement, ont employé des années entières, engagé leur temps, leurs biens et leurs amis, sans rien trouver dans leurs vaisseaux que cela même qu’ils y avaient mis dans le commencement, de sorte que, se voyant déçus de leurs espérances, ruinés de fond en comble, endettés partout, comme un abîme en attire un autre ils se jettent dans le précipice, ils altèrent les métaux, ils travaillent après des Sophistiques, ils font de mauvais alliages, ils fabriquent de la fausse monnaie et enfin finissent leurs jours sur la potence ou sur la roue.</li><li>Mais s’il fallait condamner toutes les professions où il se glisse des abus, sans doute les plus saintes et légitimes seraient sujettes à la censure. Il faudrait bannir les magistrats puisque nous remarquons dans les plus célèbres sénats des abus insupportables dans l’administration de la justice. Il faudrait ruiner les cloîtres, renverser les temples et abolir les plus saints instituts puisqu’il s’y forme des abus. C’est un mal qui paraît aux yeux de tout le monde que les plus grands abus suivent et accompagnent ordinairement les plus nobles professions. Il ne procède pas toutefois de la nature des emplois et des professions, mais de la malice et de la faiblesse des hommes, qui sont si faciles à se porter dans le désordre que le moindre vent les y fait choir. Si donc nous remarquons des abus, et de très-grands abus dans l’Art des Philosophes, c’est plutôt un motif pour l’approuver que pour le condamner. Et, au reste, tout cela ne dit rien contre sa vérité et sa possibilité.</li><li><br /></li><li><br /></li><li><strong>Cinquième objection</strong></li><li><br /></li><li>II n’y a point d’apparence que tous les composés de l’Univers, presque infinis en nombre, qui sont remplis de mille impuretés, sujets à mille sortes de différentes maladies, souillés de mille taches, puissent être guéris, purifiés et nettoyés par un seul remède. Nous remarquons bien en chaque chose des propriétés spécifiques et que chaque simple animal et minéral a des qualités propres pour quelque mal particulier, mais la Médecine n’en a point encore découvert qui contienne les propriétés de tous ensemble. Elle dit bien que la rhubarbe purge la bile, l’agaric, la pituite, que la chicorée est spécifique pour les maladies du foie, la minium solis pour le calcul, la pivoine contre l’épilepsie, le rossolis pour le poumon et attribue à tous les particuliers des qualités et des vertus particulières. Comme il appartient proprement au médecin de savoir et juger des remèdes, s’ils n’en ont point reconnu un seul qui soit propre contre toutes les maladies imaginables tant internes qu’externes, est-ce pas une marque évidente qu’il n’y en a point et qu’il n’y en peut avoir et qu’il vaut mieux croire que les vertus de tous les mixtes de l’Univers sont bornées que de s’imaginer que l’on en peut faire un qui les contiendra toutes?</li><li>A la vérité, cette cinquième objection étant fondée sur l’apparence, je ne m’étonne pas si elle n’a rien de vrai que l’apparence. Vous dites qu’il n’y a point d’apparence qu’un remède puisse être universel et général. Et dites-moi pourquoi vous admettrez plutôt un aliment universel qui nourrit tous les sujets de la Nature élémentaire, qui est tout en tout, tout partout et tout avec tout, qui élève le minéral, fait croître les plantes et nourrit l’animal? Toutes les choses sublunaires vivent-elles pas et se conservent-elles pas par un seul baume de Nature que le vulgaire appelle Sel? Si tout le monde voit et connaît évidemment cet aliment universel, pourquoi ne pourrons-nous pas dire qu’il peut y avoir pareillement un remède universel puisqu’il n’y a rien à faire que d’exalter cet aliment et l’élever tellement par les opérations de l’Art, imitant la Nature, que d’aliment il devienne remède, comme nous exaltons le vin et son esprit en sorte qu’il n’est plus une boisson ordinaire, mais un cardiaque souverain? Ainsi étant, auparavant son exaltation, un aliment universel, il sera après son élévation un remède universel, car comme il n’agit qu’en deux manières, premièrement confortant la Nature, secondement introduisant un parfait tempérament en chaque chose par sa parfaite mixtion d’éléments, son agir et sa vertu doivent être universels, d’autant qu’en agissant de la première manière, je veux dire en confortant la Nature, il la rend vigoureuse et assez forte pour rejeter ce qui lui est contraire de quelle façon que ce puisse être. La nature étant fortifiée, elle combat universellement tous les maux qui l’attaquent et, quand elle est assez forte, elle est toujours victorieuse.</li><li>Secondement, en agissant par l’introduction d’un parfait tempérament dans le mixte, il chasse indifféremment toutes les maladies qui corrompent le sujet où il est appliqué parce que les maladies ne consistent que dans l’intempérie et, de ces deux façons d’agir, nous colligeons très-clairement une vertu universelle en ce remède. Il est le fils du Soleil et de la Lune, dit le grand Hermès, il retient de la Nature de son père et de sa mère et comme le pouvoir de ces deux causes principales est universel, sa vertu pareillement est générale.</li><li>Ne dites donc plus qu’il n’y a point d’apparence qu’un seul remède puisse avoir un pouvoir universel sur toutes les maladies des composés de la Nature, de peur que l’on ne dise qu’il n’y a point d’apparence que vous ayez le sens commun et, si vous n’avez point d’autres raisons, rendez-vous à la force de nos raisonnements.</li><li><br /></li><li><br /></li><li><strong>Sixième objection</strong></li><li><br /></li><li>Non, l’ignorance n’est pas encore assez humiliée, elle est vaincue, mais elle n’est pas convaincue. Il lui reste encore un trait qu’elle a gardé pour le dernier comme étant son Achille. Puisque c’est son dernier soupir, donnons-lui le loisir de la voir expirer.</li><li>Elle dit enfin, après s’être bien débattue en vain, que s’il y avait une Médecine universelle, partant incorruptible, l’homme se pourrait rendre immortel. Se rendant immortel, il donnerait un démenti à l’Écriture, il contredirait à saint Paul, il appellerait de l’arrêt de mort prononcé contre tous les hommes, ce qui ne peut tomber dans l’esprit d’un homme sage et d’un chrétien. Il se rendrait immortel parce que, tant que le mélange de ses trois principes, de son Soufre, de son Sel et de son Mercure, sera parfait, il ne sera jamais malade, du moins ab intrinseco. N’étant point malade, il ne mourra jamais. Or est-il que la Médecine que nous supposons, met et conserve les humeurs et les quatre qualités élémentaires dans un parfait accord? Elle entretient le parfait mélange, comme nous avons dit, de ses trois Principes : Soufre, Sel et Mercure. Ainsi elle empêche les maladies et, par conséquent, elle rend immortel ab intrinseco.</li><li>Voilà sans doute le dernier effort de l’ignorance et du mensonge contre la vérité, mais je m’assure qu’elle mourra ici comme la chandelle en donnant quelque petit éclat particulier. Je me persuade que c’est sur ce donjon que nos plus grands ennemis se tiennent forts et pensent remporter la victoire; mais il les faut désabuser.</li><li>Premièrement, quel inconvénient de croire qu’un homme pourrait être immortel par l’usage de quelque remède, si l’Arbre de Vie au Paradis terrestre eût produit cet effet? Il n’y a pas de répugnance qu’une chose ne puisse rendre un homme immortel, cette immortalité n’étant qu’ab extrinseco, comme parle l’École et n’étant pas à proprement parler une immortalité, de sorte que, quand même un homme ne mourrait jamais par l’usage de notre Médecine, il ne laisserait pas d’être mortel ab intrinseco, ayant en soi les Éléments qui ont en eux le principe et la racine de la mortalité. Quand un homme ne rirait jamais, il ne laisserait pas pour cela d’être risible, ayant en soi le principe de risibilité. De même, quand un homme ne mourrait (jamais, il serait toujours mortel, ayant la forme et le principe de mortalité. L’immortalité ab extrinseco n’est pas répugnante à la créature; autrement, aucune puissance extérieure, non pas même celle de Dieu, ne la pourrait conserver dans l’Éternité et il ne répugne pas pareillement qu’une créature par sa vertu puisse communiquer et produire cette immortalité; autrement, l’histoire de l’Arbre de Vie ne serait point vraie, ce que nous ne pouvons pas alléguer sans crime. Et sans doute, si cet Arbre de Vie n’était pas une même chose que l’Élixir des Philosophes, c’était du moins quelque chose semblable. C’était un fruit qui devait nécessairement avoir les Éléments parfaitement mélangés puisqu’il devait conserver un parfait tempérament à l’homme. Et rien ne peut conserver naturellement un tempérament de cette sorte que par le moyen de la parfaite mixtion d’Éléments. De là vient qu’il est une Médecine universelle et catholique aux animaux, aux végétaux et aux métaux, car, comme tous les composés de la Nature sublunaire ne sont malades et imparfaits que par intempérie, impureté et indigestion, un parfait tempérament chassant l’impureté, l’intempérie et digérant très-fortement, il est certain qu’une substance d’un parfait tempérament appliquée suffisamment et comme il faut doit être une Médecine universelle, souveraine et efficace à tous les sujets auxquels elle est appliquée de la sorte.</li><li>Et de là nous pouvons tirer en passant une raison morale : pourquoi ce grand secret est communiqué à si peu de monde et que de cent mille qui le cherchent, pas un ne le trouve, de mille qui en acquièrent la connaissance, à peine deux ou trois réussissent dans la pratique. C’est qu’étant comme un Arbre de Vie en terre et, partant, un des avantages, de l’innocence du premier homme, le péché nous en prive ainsi que des autres bonheurs que Dieu avait attachés à cet état de gloire et de beauté. Il n’y a que les âmes choisies et regardées de Dieu d’un œil plus amoureux qui reçoivent cette grâce, qui pénètrent dans ce secret et qui l’achèvent heureusement. Les autres qui n’ont pas l’âme tout à fait épurée ni marquée au coin de la vertu, qui ont l’ambition au cœur, la vanité dans l’esprit, qui ne considèrent ce trésor que comme un moyen d’entretenir leur luxe et leur débauche, de prendre leurs plaisirs déréglés, d’assouvir leurs passions et ne connaissent pas qu’il faut rapporter et rendre à Dieu ce qui vient de lui, sont empêchés et détournés par quelque chose de semblable au Séraphin qui, avec un glaive de feu, est interposé à la garde de l’entrée du Paradis terrestre. En effet, je suis entièrement persuadé que Dieu ne permettra jamais qu’un méchant homme, et mal intentionné, possède ce secret; voire même quand il le posséderait, l’ayant appris ou par un ami ou par des lectures opiniâtres des Philosophes, je crois fermement que jamais il ne le mettra en exécution ou, si Dieu bénit son travail, il n’en aura jamais l’usage. Tenons pour maxime certaine que Dieu ne le révèle qu’à un homme de bien ou afin qu’il devienne homme de bien, car je mets en fait que la connaissance et la possession de ce Grand Œuvre n’est pas un des moindres moyens de la grâce pour redresser un homme, d’autant que, premièrement, ayant la connaissance de cet Œuvre, il connaît toute la Nature qui est, comme dit l’Apôtre, un échelon pour monter plus aisément à la connaissance de Dieu; secondement, possédant ce secret, tant en effet qu’en théorie, il n’a plus rien à posséder en terre. C’est un trésor qui contient tous les autres puisqu’il donne la santé et les richesses, sources de tous les autres biens que les hommes adorent. Que s’il n’a plus rien à désirer et posséder en terre, comme l’esprit de l’homme ne se trouve pas encore rempli, rien ne le pouvant remplir que Dieu — et un million de mondes ne suffisant pas pour remplir la capacité naturelle de notre âme, voire tant plus qu’elle connaît et possède de créatures, tant moins elle est remplie et tant plus ces mondes qu’elle connaît sont beaux et admirables, tant moins elle est satisfaite, d’autant que la connaissance des effets et des plus beaux effets excite nos désirs pour connaître la cause de tant de beaux effets ; et ainsi la possession de toutes les créatures, au lieu de la remplir et de la contenter, ne fait que d’accroître sa soif, augmenter ses désirs et redoubler ses mouvements. Elle veut aller à la source et ne plus s’arrêter à de petits ruisseaux; elle veut atteindre ce premier moteur; elle méprise ses plus beaux effets et la Pierre Philosophale ne lui semble plus rien; elle veut se joindre à son premier principe. En un mot, elle cherche Dieu seul, Dieu seul la pouvant remplir et contenter, ayant en ce secret tout ce qu’elle peut espérer et désirer en terre. Et, connaissant qu’elle est moins remplie que jamais par la raison que nous venons de dire, elle jette ses yeux du côté du Ciel, de sorte que la possession de ce secret est un grand moyen à un esprit tant soit peu éclairé pour être saint et devenir homme de bien. Mais insensiblement cette digression morale me conduirait hors du sujet si je n’y prenais garde. Retournons donc à notre propos et disons que l’Elixir des Philosophes, étant une substance très-parfaite qui a en soi une mixtion d’Eléments très-parfaite et, partant, étant un second Arbre de Vie non pas produit par la Nature comme le premier, mais par la Nature aidée de l’Art, il peut empêcher que l’homme ne meure, il lui pourrait donner l’immortalité ab intrinseco, et qu’en cela il n’y a ni absurdité ni inconvénient et, par conséquent, ce n’est pas une trop forte objection contre la possibilité de l’Art, quand on dit que l’homme se rendrait immortel puisqu’il n’y aurait nul inconvénient d’accorder cette conséquence. Néanmoins, je ne l’accorde pas. Plutôt il faut dire que bien que notre Elixir ait la puissance de communiquer cette immortalité dont nous avons parlé, étant appliqué suffisamment et sagement, toutefois il ne le fait pas depuis l’arrêt de mort prononcé contre tout le genre humain et signifié à notre premier Père. Dieu a borné non pas son pouvoir, mais l’usage et exercice de son pouvoir, en ne permettant pas que l’Artiste la pousse au plus haut degré de sa perfection, auquel seul degré elle est capable de cet effet, car il y a une latitude dans la perfection du tempérament; ou bien en n’en permettant pas l’usage aux sujets qui sont tout à fait disposés à cette exaltation, comme serait, par exemple, un jeune homme en l’âge de vingt ans, auquel les trois Principes sont mélangés par la Nature, comme il faut, pour faire un bon tempérament et ne sont pas encore débilités, et l’un n’est pas ni plus fort ni plus faible qu’il faut. En celui-là, notre Elixir ferait des merveilles parce que, trouvant un sujet composé parfaitement en ses Principes, c’est-à-dire qui a tout le Soufre qu’il faut, tout le Mercure et tout le Sel qu’il faut, l’Elixir, exaltant et perfectionnant ces trois Principes conformément au tempérament et au sujet, sans doute il immortaliserait un semblable sujet; mais n’étant pas administré par la permission de Dieu si opportunément, ni en un sujet, ni en un âge, ni en un temps si convenable, il n’immortalise pas, mais seulement conserve la santé longtemps et prolonge la vie. Par exemple, un homme, soit jeune ou vieil, sera constitué par la Nature dans un certain tempérament que le sec dominera beaucoup, ou le chaud, ou le froid, ou l’humide; ou il y aura ou peu, ou trop de Soufre, de Sel ou de Mercure et ainsi ne sera pas d’un bon tempérament qui demande une certaine égalité dans le poids de la Nature ; comme notre Elixir agit conformément au sujet et à la Nature des choses, les exalte et perfectionne, il exaltera le sec, le chaud, le froid et l’humide de cet homme, son Soufre, son Sel et son Mercure, mais toujours conformément à son tempérament et à sa naturelle constitution. Il purifiera ces trois Principes, mais il n’en changera pas le tempérament; autrement, dans son application, il pourrait changer les espèces, car, comme le divers mélange de ces trois Principes fait la diversité, si l’Elixir changeait le mélange qui fait un tel composé, il en ferait un autre.</li><li>D’où vient qu’ayant tous reçu de la Nature un certain tempérament et une singulière mixtion de nos Éléments, l’Elixir ne fait que les purifier, les exalter et perfectionner, mais ne les change pas. Ainsi il prolongera la vie, mais ne rendra pas immortel, d’autant que, tant que cette mixtion demeure, la source de l’immortalité n’est point tarie. Ce qui trompe en ce point nos ennemis est qu’ils s’imaginent que l’Elixir donne un parfait tempérament absolument parlant, sans avoir égard au premier tempérament de nos naissances, et cela n’est point vrai : autrement, étant appliqué à la graine d’une fleur, d’une tulipe ou d’une rosé, il ferait quelque chose qui ne serait ni tulipe ni rosé. Il perfectionne seulement les Principes de la tulipe ou de la rosé et donne à cette rosé tout le meilleur tempérament qu’elle peut avoir suivant sa naturelle constitution. Il en faut dire le même à l’égard des hommes et des autres composés de la nature sublunaire. Vous voyez donc comme cette objection qui paraissait si forte dans son commencement n’était fondée que sur l’ignorance et le peu de lumière des ennemis de la vérité.</li><li>Concluons donc en faveur de la Philosophie et à la confusion de tous ces hiboux qui ne peuvent supporter la clarté des plus beaux jours, et disons que la raison publie et établit la possibilité de l’Elixir Philosophai, que le mensonge travaille en vain pour la détruire.</li><li>S’il est possible par la Nature aidée de l’Art, qu’on ne blâme plus désormais ces beaux esprits élevés au-dessus du commun et qui ont secoué toute la poussière de l’École, quand on saura qu’ils recherchent curieusement la connaissance de cette divine Science.</li><li>Qu’on ne s’efforce plus de décrier ceux qui, déjà illuminés par les rayons de la Sagesse, mettent la main à l’Œuvre et prennent un innocent plaisir de voir travailler la Nature.</li><li>Qu’on leur donne plutôt des éloges et qu’on leur prépare des couronnes, puisqu’ils emploient leur temps pour laisser au public ce que l’Art et la Nature oit de plus précieux.</li><li>Qu’on fasse un sage discernement des faux et des vrais Philosophes, pour extirper les uns et honorer les autres; que l’on déteste les abus qu’ont apportés dans la chimie tous ces malheureux Souffleurs, circulateurs et imposteurs, mais qu’on ne laisse pas d’aimer et d’approuver cet Art tout divin.</li><li>Il serait à souhaiter pour le bien du prochain, que l’on bannît ces pestes du public, que l’on punît exemplairement ceux qui leur donnent des asiles, que l’on visitât souvent dans les maisons de mille sottement curieux qui, sous prétexte de professer la Médecine qu’ils n’ont jamais apprise et autres professions qui demandent de tenir des fourneaux, des vaisseaux et autres instruments qui peuvent trancher des deux côtés, s’échappent en des commerces pernicieux à tout le monde et, par leur conduite criminelle, procurent aux Sages, qui s’occupent innocemment, des traverses et des persécutions.</li><li>L’ouvrage des Sages ne demande pas de si grands laboratoires, tant de sortes d’instruments et de fourneaux; c’est un simple ouvrage de Nature, ennemi de tant d’inventions, de tant d’artifices et de subtilités. Nos anciens Philosophes qui ont été assez heureux pour en venir à bout ne faisaient pas tant de grimaces et n’apportaient pas tant de cérémonies. Comme ils étaient sages, ils étaient aussi amateurs de la simplicité et ennemis des trop subtils artifices. Si c’était ici de mon dessein de parler de la pratique de cet Œuvre, je ferais connaître à tout le monde qu’elle est très-simple et naturelle et qu’il ne faut pas être grand chimique de la manière que l’on est à présent pour le commencer, le continuer et achever heureusement. Mais n’ayant entrepris que de le défendre contre ses calomniateurs, je réserverai ce dessein à une autre rencontre. Ne pensez pas pourtant que je me veuille vanter d’en avoir la pratique comme la théorie. Non, je ne vous promets pas de vous la déclarer avec toutes les opérations particulières qui supposent une expérience, mais bien de vous les dire en général et vous faire voir suffisamment par là comme cet Œuvre est simple, naturel et éloigné de tous les ambages qui se rencontrent dans les maisons de nos Souffleurs et trompeurs publics.</li><li>Il est vrai qu’il faut être tout à soi et que ce divin emploi requiert un homme tout entier et le possède entièrement. C’est un ouvrage d’ermite, c’est l’occupation d’un solitaire, c’est l’exercice d’un homme qui connaît le monde et lui a dit un dernier adieu. Un autre qui sera engagé dans le monde, embarrassé dans les affaires, engagé dans les négoces, employé au commerce, occupé dans les charges et dans les dignités, ne doit pas l’entreprendre et, s’il l’entreprend, ses travaux seront inutiles et ses espérances vaines. Le plus sûr est d’attendre du Ciel les moyens, les occasions et même les pensées ou inspirations pour y vaquer, car, puisque c’est un don de Dieu qu’il donne à qui bon lui semble, il faut tout espérer de sa bonté, tout attendre de sa grâce et rapporter tout à sa conduite.</li></ol></div><em></em><div align="justify"></div><div align="justify"><br /></div><div align="justify"><br /></div>Le Miroir Alchimiquehttp://www.blogger.com/profile/03138462213732119910noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2196127544531909708.post-17740319431055328322021-10-02T11:49:00.001+02:002021-10-02T11:49:59.965+02:00DE LA BORDE (D.L.B.) Traité de la poudre de projection (avec numérotation des paragraphes)<p> </p><table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody><tr><td><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh9Fdb4Cqnbq-mvjkT6zbJhO1J_zZA-3wzaS1T2NJyr66oyMJT5Ghf5zeIHFG5whWIL8RCvJW5mPEdGH4IXotMqlS1AWvtjzrzuqWUOgaL1H9bkitg6BCQgCSvCmrWL4eiqKLCGZTWP63s/s1600/hagar_angel-rembrandt.jpg" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="295" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh9Fdb4Cqnbq-mvjkT6zbJhO1J_zZA-3wzaS1T2NJyr66oyMJT5Ghf5zeIHFG5whWIL8RCvJW5mPEdGH4IXotMqlS1AWvtjzrzuqWUOgaL1H9bkitg6BCQgCSvCmrWL4eiqKLCGZTWP63s/s400/hagar_angel-rembrandt.jpg" width="400" /></a></td></tr><tr><td class="tr-caption">Agar et l'Ange (Rembrandt - 1655)</td></tr></tbody></table><br /><br /><div class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-large;"><span>TRAIT</span>É DE LA POUDRE DE PROJECTION</span></div><div class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-large;"><o:p></o:p></span></div><div class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-size: large;"><br /></span></div><div class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-size: large;">DIVISÉ EN DEUX LETTRES</span><o:p></o:p></div><div class="MsoNormal" style="text-align: center;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="text-align: center;"><o:p><br /></o:p></div><div class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-size: large;">Analyse tirée de l'écriture sainte</span><o:p></o:p></div><div class="MsoNormal" style="text-align: center;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="text-align: center;"><i><span style="font-size: large;">Moyens pour parvenir à la poudre de projection<o:p></o:p></span></i></div><div class="MsoNormal" style="text-align: center;"><i><span style="font-size: large;">Par l'humide substantiel premier principe</span><o:p></o:p></i></div><div class="MsoNormal" style="text-align: center;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="text-align: center;"><o:p><br /></o:p></div><div class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-size: x-large;">D.L.B. </span><span style="font-size: x-large;">(Sieur de La Borde)</span></div><div class="MsoNormal" style="text-align: center;"><o:p></o:p></div><div class="MsoNormal" style="text-align: center;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-size: large;">XVIIème siècle</span><o:p></o:p></div><div class="MsoNormal"><br /></div><div class="MsoNormal"><br /></div><div class="MsoNormal"><o:p><br /></o:p></div><div class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-size: large;">PREMIÈRE LETTRE</span><o:p></o:p></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Monsieur,<o:p></o:p></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><ol><li>Étant convaincu du premier principe de l'unique substance, dont tous les êtres sont formés, par les différents degrés des quatre qualités accidentelles, je vous ferai seulement remarquer comme elles en dérivent, en vous expliquant ce que Moïse nous en dit, sous une belle similitude (Gen. Chap.2 vers.10) où il est marqué : <i>Il sortait de la Terre un fleuve qui arrosait le Paradis, qui de là se divise en quatre canaux.<o:p></o:p></i></li><li><br /></li><li><i>Le premier est nommé Physon, et c'est celui qui coule tout autour de la Terre d'Hévila, où il vient de l'or, et l'or de cette Terre est excellent, là aussi se trouve Bdélion et la pierre d'onyx.</i></li><li><i>Le second fleuve est Géhon qui entoure toute la terre d'Éthiopie.</i></li><li><i>Le troisième est le Tigre qui va vers l’Assyrie.</i></li><li><i>Le quatrième est l'Euphrate.</i></li><li><br /></li><li>Le fleuve qui sortait de ce lieu de volupté est l'unique principe. Il arrosait le Jardin, qui nous représente le monde, et ce qui était dans le Jardin, tous les êtres.</li><li><br /></li><li>Le fleuve se séparait en quatre chefs, qui sont les quatre qualités contenues dans l'unique principe, comme les quatre chefs l'étaient dans le fleuve, dont ils dérivaient, et de même ils n'étaient que fleuves accidentellement, aussi les qualités ne sont qu'accidentelles.</li><li><br /></li><li>Les différentes matrices où croissent les métaux parfaits nous sont aussi représentées par la situation différente des lieux que ses branches de fleuve environnaient, comme on peut le voir par ces mots. <i>Le premier est nommé Physon, qui environne la Terre d'Hevilat, là où croît l'or etc</i>. Il est seulement fait mention du métal le plus parfait, qui doit nous faire entendre les moins parfaits, par les dispositions et situations différentes des Terres où les métaux croissent par le même principe, puisque les quatre chefs des fleuves venaient de la même source, lesquels non seulement contribuaient à la production des métaux, mais aussi des plantes et des autres êtres, par leur humide dans les Terres qu'ils parcouraient, c'est une remarque, Monsieur, que je vous prie de faire pour vous détromper des faux principes des écrivains non philosophes, qui bornent leurs pensées à dire : <i>In auro invenitur semen auri in argento argenti etc</i>. Que dans l'or est la semence de l'or, dans l'argent celle de l'argent etc. Niant après cela que la semence des métaux ne peut se trouver dans aucun autre sujet.</li><li><br /></li><li>Opinion détestable et erronée comme je veux vous faire voir par raisonnement en attendant que vous l'appreniez par expérience.</li><li><br /></li><li>Je soutiens que dans les métaux il n'y a point de semence séminale lorsqu'ils ont reçu la forme métallique, parce que les métaux ne sont qu'un humide condensé de la circonférence au centre de la Terre ; au lieu que tous les êtres qui ont la vertu séminale pour être mis en acte, sont formés de l'humide premier principe du centre à la circonférence, laquelle semence produit et multiplie son espèce par corruption de laquelle se forme un germe qui croît et augmente par addition du principe humide, mais d'une seule semence, tous les métaux sont formés différemment seulement par la différente disposition des Matrices sans vertus séminales.</li><li><br /></li><li>Et je dis que dans la destruction de la forme métallique, il ne se trouve qu'un humide incorruptible, et par conséquent qui n'est point séminal, parce qu'il n'a point de germe végétatif, ni qui puisse prendre croissance, ainsi il est mieux de dire : <i>in Auro non est semen Auri etc</i>. que dans l'or il n'y a point la semence de l'or, ni dans l'argent non plus, mais qu'il est très certain que l'humide dont l'or et l'argent sont composés, se trouve l'un dans l'autre, non pas comme semence qui puisse multiplier son espèce. En voici la raison.</li><li><br /></li><li>C'est que toute semence doit produire un germe par corruption, le germe croît par addition d'humide qui s'incorpore dans le germe du commencement, et le germe se dilate dans l'addition de l'humide qui s'augmente petit à petit par succession du temps, jusqu'à ce que le germe et addition germée, ayant reçu la forme parfaite que la semence contenait en puissance avant sa corruption pendant laquelle cette puissance a passé dans un nouveau composé du germe où elle s'est fortifiée, s'étant dilatée dans le germe par l'addition des quatre qualités survenues avec l'humide augmentatif, son principe multiplie cette puissance jusqu'à ce qu'elle ait reçu la forme parfaite à laquelle elle était destinée dans la semence, dont les accidents l'ont fait sortir par le mouvement, de sorte que cette puissance séminale, ayant une fois agi pour acquérir sa forme parfaite, se perd dans la perfection de sa forme, à moins que le principe humide ne donne une nouvelle semence au composé, dans laquelle le composé est contenu en puissance, sans que cette semence soit de l'essence du composé, ce qui ne se trouve point dans les métaux, puisqu'on ne peut rien séparer d'eaux sans détruire leur forme parfaite et leur composé.</li><li><br /></li><li>Disons plutôt, Monsieur, que l'or est dans sa semence et l'argent dans la sienne, et ainsi des autres métaux. Les livres sont des trompeurs qui donnent le change, marquant l'effet pour la cause, et la cause pour l'effet : faisant chercher la matière dans la forme, et cependant la forme est contenue dans la matière.</li><li><br /></li><li>Vous auriez raison, Monsieur, de dire que les philosophes n'ont pas écrit la vérité, ainsi je veux vous prouver l'erreur qui est dans leurs écrits quand ils disent impunément que la semence des métaux ne peut se trouver que dans les métaux, et non dans les autres sujets ; et moi au contraire je leur prouverai par raisonnement solide et par expérience que cette semence métallique se trouve dans les autres sujets et non pas dans les métaux.</li><li><br /></li><li>Les philosophes ne peuvent pas disconvenir que la semence des métaux provienne de l'humide premier principe substantiel qui la forme dans la Terre, humide qui lui sert de sujet et de matrice par laquelle cet humide principe est reçu avec les influences des astres qui lui donne le nom d'esprit universel qui fait germer et produire toutes choses de différente forme selon qu'il est reçu différemment par la différente disposition des sujets sur lesquels cet esprit universel premier principe influe, portant avec soi les quatre qualités accidentelles, qui doivent agir naturellement dans le germe séminal tant métallique végétatif que sensitif des êtres de la nature, où tout est composé d'humide substantiel premier principe.</li><li><br /></li><li>Ce qui nous fait voir que les formes proviennent aussi de cet humide par les différentes dispositions des matrices ou sujet dans lesquels les quatre qualités du premier principe agissent plus ou moins accidentellement, ce qui seul fait la différence des êtres dont la substance dérive de l'unique principe.</li><li><br /></li><li>D'où je conclue, sont humides faites d'un même principe substantiel et qu'elles ne sont déterminées à différents germes que par les différentes dispositions des matrices de différents sujets, où les qualités accidentelles agissent différemment pour donner différentes formes, ainsi il ne faut que disposer un sujet de la manière qu'est disposée la Terre, dans les quatre qualités agissent la même chose, et où l'on trouvera la semence métallique dans ce sujet, de même qu'elle est formée naturellement dans la Terre. Mais Monsieur, ce n'est pas la semence métallique que les enfants de la science doivent chercher dans l'art philosophique, leurs soins et leurs travaux sont pour quelque chose de plus parfait que la nature des métaux les plus parfaits, puisqu'un peu de poudre parfaite doit perfectionner les métaux imparfaits, que les accidents ont privés de la perfection métallique, parce que les quatre qualités de la substance premier principe n'ont pas agi parfaitement.</li><li><br /></li><li>Je ne sais Monsieur si vous avez trouvé dans les livres des philosophes la vérité que je vous dis sans emblème et sans énigme, me faisant un devoir de vous parler à coeur ouvert, en attendant que vous puissiez parvenir à l'exécution d'un ouvrage si curieux, sachant que vous êtes né pour la science et pour les grandes choses.</li><li><br /></li><li>La connaissance de la nature est la plus excellente, il n'y a que les véritables enfants d'Hermès qui la possèdent. Vous serez, Monsieur, un de ses plus illustres, votre sublime génie permettant facilement tous les points difficiles des opérations momentanées, où les bâtards hermétiques, ne peuvent parvenir. Ce qui a fait dire à plusieurs que la chose était impossible, nonobstant qu'ils fussent dans le bon chemin ; le nombre en est fort petit à proportion de celui de ces diseurs de grands mots qui soutiennent la chose sur de faux principes, ne disant la vérité lorsqu'ils assurent que l'art doit imiter la nature, et au lieu de l'imiter ils la détruisent par leurs compositions opposées à la nature, quand même elle seraient bonnes. Leur manière de travailler les rendrait inutiles et les empêcherait d'opérer, parce qu'il courent après ce qu'il n'est pas besoin sans se soucier du nécessaire, qui consiste seulement dans la matière dénuée de sa première forme pour lui en donner une plus parfaite, renfermant en soi toutes les qualités du premier principe substantiel au plus haut degré de la perfection et de tous les êtres des composés, il n'y a que la poudre de projection qui les possède parfaitement.</li><li><br /></li><li>Cette matière doit avoir une consistance pour recevoir la perfection de la qualité de la substance dans laquelle elles doivent s'incorporer, et il faut aussi que cette matière ait la vertu de les retenir et conserver à mesure qu'elles influent. Ce qui ne peut se faire qu'autant que la matière participe de la substance du premier principe et par conséquent de ses qualités.</li><li><br /></li><li>Le premier principe substantiel est humide, sec, chaud et froid, substantiellement, la matière aussi doit l'être par nature à un certain point, ce qui fait la sympathie de l'ascendant et du descendant, d'autant que les qualités de la matière inaltérée dans le dénuement de sa première forme, montent à sa superficie pour recevoir celles que le principe substantiel leur influe jusqu'au centre, lesquelles qualités se confondent ensemble, et restant dans cette matière qui les contient par nature, par que celles de la matière sont comme la semence séminale qui croît par addition des nouvelles qui viennent se joindre, et par le mouvement de leur incorporation, se forme un germe croissitif des qualités, qui se multiplie jusqu'à la dernière perfection.</li><li><br /></li><li>Cette matière est capable de recevoir, ce dont le composé devient avec le temps tout germe parfait, qui communique parfaitement sa perfection aux formes imparfaites avec lesquelles on les joint. Voilà ce qui s'appelle, la poudre de projection.</li><li><br /></li><li>Cette matière, Monsieur, est moins hétérogène dans les simples que dans tous les autres êtres, parce que l'humide principe substantiel et ses qualités y sont plus abondamment, et d'une manière plus pure et plus parfaite, et il est très facile de leur faire prendre leur première forme sans altérer leur matière, qui doit incessamment conserver ses qualités sans être altérée elle-même. L'expérience m'a fait connaître la vérité telle que je vous l'expose, je puis vous assurer qu'il n'est point nécessaire, pour faire la poudre de projection, ni de sel, ni de soufre, ni de mercure, tel qu'on nous le décrit, qui ne sont que des noms qu'on a donné aux qualités de la substance du premier principe.</li><li><br /></li><li>Le sel nous représentant le sec, le soufre, le chaud, le mercure, le froid et l'humide de l'unique substance des êtres, ce qui se trouve à un degré éminent dans les simples, tant dans leur forme, que quand on leur a fait perdre par une douce distillation qui sépare l'humide du sec, sans que les esprits s'évaporent. Il faut conserver l'un et l'autre bien précieusement pour les incorporer à propos, quand il est nécessaire, et augmentant le sec au sec et l'humide à l'humide dans le composé qu'on en fait, afin qu'ils sympathisent mieux avec les qualités du principe substantiel dont l'un et l'autre sont dérivés dans leur production.</li><li><br /></li><li>Voilà tout le mystère : Je vais vous apprendre aussi ce qui nous est décrit dans la Genèse depuis le commencement jusqu'à la fin de l'ouvrage, ce que vous n'auriez jamais cru ; mais j'espère par la suite d'avoir le plaisir et l'honneur de vous en convaincre.</li><li><br /></li><li>Avant de vous développer l'obscur et les secrets les plus cachés, je vous dirai que dès ma tendre jeunesse, quoique j'ai eu beaucoup de malheurs, poursuivi de la mauvaise fortune, j'ai toujours été curieux de savoir comment pouvait se faire la construction de tout ce que je voyais, sans songer à la poudre de projection, dont je n'ai entendu parler que depuis quelques années comme de l'être le plus parfait de la nature, l'emportant même sur la nature, et pour en apprendre le composé, j'ai lu les plus célèbres auteurs qui croient faussement écrire la vérité de ce qu'une faible expérience leur a appris, soit par révélation, ou par le moyen d'un ami ou d'un aventurier. Si l'on veut croire leur dire, il faut être à un degré de la plus haute sainteté pour faire cet ouvrage précieux, qui ne doit être destiné qu'à de œuvres saintes.</li><li><br /></li><li>Leurs premières paroles sont véritables et les dernières justes, mais les autres sont fausses. Je conviens avec eux que l'on ne peut savoir la chose que par révélation de Dieu, ou par un ami, et n'en faire usage que pour de bonnes oeuvres ; mais qu'en la faisant on soit saint, je le nie formellement parce que je me flatterais de parvenir à ce secret, n'ayant d'autre sainteté que le souvenir d'une vie passée et libertine, ayant été élevé richement et dans les honneurs. J'ai commencé avec un morceau de toile taillé à mon col en petit collet, ensuite ne prenant pas dégout à cet état, a succédé l'envie de savoir l'analyse des simples, des mixtes, du corps humain, et par tous les degrés par ou je suis passé, je n'ai pu parvenir encore à la sanctification, et si je n'ai rien épargné pour tout apprendre.</li><li><br /></li><li>J'ose vous dire, Monsieur, que si leur expérience ne leur a appris que la vérité qu'ils ont écrit, c'est une vérité bien fausse, puisqu'ils conviennent que l'art dit imiter la nature, et cependant la nature est détruite par l'art, la lecture de tels livres m'a appris l'un et l'expérience l'autre.</li><li><br /></li><li>Cependant, étant convaincu de la possibilité sans savoir les principes de cet être accidentel inconnu, je me suis attaché à découvrir les principes de tous les autre êtres visibles contenus dans l'écriture sainte remplie d'énigmes et de paraboles mystérieuses, où les vérités des plus grands mystères y sont renfermés. Et après une longue étude, le hasard et l'état où mes parents m'ont réduit, m'ont fait connaître dans mes voyages un homme mystérieux, avec lequel je me suis entretenu des saints mystères, qui dans la suite m'a fait voir la réalité de la poudre de projection, et m'a voulu apprendre les opérations sans me donner aucun principe de l'oeuvre. </li><li><br /></li><li>J'ai découvert moi-même tous les principes les plus mystérieux dans la Genèse, que je vais vous expliquer, pour vous apprendre sans énigme, par ces principes, la vérité de cette poudre dont les auteurs traitent mystérieusement, et qu'ils n'entendent point, convaincu qu'ils n'ont jamais connu ce mystère qu'en idée, et s'ils ont fait la projection, ce n'a été que par le travail d'un autre, qui ne leur a point appris la manière de composer la poudre dont voici l'explication énigmatique, sa première forme, son composé, les opérations, sa perfection et ses effets prodigieux.</li><li><br /></li><li><i>De tous les hommes du monde, Dieu a choisi Abram et Saraï et Lot pour les faire passer en la Terre de Chanaan</i>.</li><li><br /></li><li>C'est la poudre de projection qui est le terrestre le plus parfait de l'univers comme la Terre de Chanaan était la plus désirable.</li><li><br /></li><li><i>Terah, Abram, Saraï et Lot étaient sortis de Chaldée.</i></li><li><br /></li><li>La Terre des Chaldéens représente le champ ou croissent les simples, Terah la nature simpliste, Abraham le simple solaire, Saraï le lunaire et Lot celui qui tient des deux, parce qu'il était le neveu d'Abraham et allié de Saraï.</li><li><br /></li><li><i>Le Seigneur dit à Abram : sortez de votre Terre et de votre parenté et de la maison de votre père, et venez en la Terre que je vous montrerai, je ferai sortir de vous un grand peuple, je vous bénirai et je rendrai votre nom célèbre et vous serez bénits (Genèse, chap. 12). Abram, Saraï et Lot sortirent avec tous les biens qu'ils avaient possédé et tout ce qui leur était né à Haram pour aller en la Terre de Chanaan.</i></li><li><br /></li><li>Le Seigneur représente l'artiste qui fait sortir les simples de leur Terre naturelle, en les travaillant les éloignant de leur parenté, et les fait passer dans une autre Terre, pour qu'ils multiplient en vertu de manière qu'ils sont magnifiés dans la suite, comme Abram le fut dans la Terre de Chanaan.</li><li><br /></li><li>Les biens qu'Abram, Saraï et Lot emportèrent d'Haram nous représentent les vertus et les qualités, que les simples ont tiré de leur Terre naturelle : leur voyage d'Haram jusqu'à Chanaan, la distillation qui les fait changer de forme comme ces trois personnes changèrent d'habitation.</li><li><br /></li><li><i>Abram, Saraï et Lot emportèrent d'Haram les biens qu'ils avaient possédé et ce qui leur était né.</i></li><li><br /></li><li>Dans ce nouveau pays il faut aussi que les simples conservent leur vertus naturelles dans la nouvelle forme que l'artiste leur donne, qui doit être terrestre, parce qu'il est dit au verset 5 qu'Abram, Saraï et Lot parvinrent en la Terre de Chanaan.</li><li><br /></li><li><i>Abram passa au travers de ce pays jusqu'au lieu appelé Sichem jusqu'à la vallée illustre, et le Seigneur lui dit : je donnerai cette Terre à votre postérité.</i></li><li><br /></li><li>Sur quoi il faut remarquer qu'il n'est parlé que d'Abram, non de Saraï, ni de Lot. Pour montrer que les trois sortes de simples étant réduits en Terre, il faut en faire un composé dont le plus noble porte le nom, tout ainsi qu'Abram passa au travers la Terre jusqu'à Sichem, vallée illustre, parce qu'elle produisait le pain et le vin que Melchisédech, roi de Sichem, offrait au Seigneur.</li><li><br /></li><li>De même il est nécessaire que les simples réduits en Terre, qui sont notre composé, soient mis dans un vaisseau plat, représenté par la Terre de Sichem et la vallée illustre, et qu'il soit substanté par le vin et la nourriture qui doit être dans ce vaisseau, c'est à dire, par un composé d'humide substantiel produit de cette Terre.</li><li><br /></li><li><i>Abram étant passé par là vers la montagne qui est à l'orient de Béthel, il tendit sa tente et dressa encore en ce lieu un autel au Seigneur, il invoqua son nom.</i></li><li><br /></li><li>Le composé de nos poudres étant arrosé devient en masse comme une montagne, il faut l'exposer à la rosée pendant un certain temps ; la consistance et le temps qu'il faut que les poudres restent, sont signifiées par la montagne et par ces paroles, il tendit sa tente : Comme la rosée à l'orient de Béthel.</li><li><br /></li><li><i>Abram alla encore plus loin marchant toujours et s'avançant vers le midi.</i></li><li><br /></li><li>Quand la poudre a reçu la rosée elle s'enfle et s'élève comme Abram s'avançait, il faut aussi l'exposer au Soleil qui nous est signifié par le midi.</li><li><br /></li><li><i>Mais la famine étant survenue en ce pays-là, Abram descendit en Égypte pour y passer quelque temps, parce que la famine était grande à cette contrée. Ibid.</i></li><li><br /></li><li>Après ces opérations la poudre étant devenue spiritueuse par les influences du Soleil et de la rosée, il faut lui donner de la nourriture en la mêlant avec le sel ammoniac, l'alun de roche, la poudre de sang, le cinabre et le sel de mercure, qui lui servent de Terre étrangère comme l'Égypte à Abram, et par la trituration, notre composé qui est en masse en forme de montagne, descend et se mêle avec les autres poudres.</li><li><br /></li><li><i>Lorsqu'il était prêt d'entrer en Égypte, il dit à Saraï sa femme, je sais que vous êtes belle, et lorsque les Égyptiens vous auront vue, ils diront, c'est la femme de cet homme-là, ils me tueront, vous réserveront pour eux, dites donc je vous supplie, que vous êtes ma soeur, afin qu'ils me traitent bien à cause de vous, et me sauvent la vie en votre considération</i>. Ibid.</li><li><br /></li><li>Ces poudres étrangères qui nous sont signifiées par les Égyptiens, gâteraient la Solaire sans la Lunaire avec laquelle les autres ont le plus de rapport, de même que l'homme entre dans la femme, que l'or se resserre dans l'argent, aussi la poudre du simple Solaire s'englobe dans la Lunaire et paraissent mari et femme, parce qu'elles n'ont rien produit. La Lunaire est dite soeur de la Solaire, et Saraï sœur d'Abram, d'autant qu'elle n'avait encore engendré d'enfant.</li><li><br /></li><li><i>Abram étant ensuite entré en Égypte, les Égyptiens virent que cette femme était parfaitement belle, et les premières personnes d'Égypte en ayant donné avis à Pharaon, et l'ayant fort louée devant lui, elle fut menée au palais du roi, ils traitèrent bien Abram à cause d'elle, il eut un grand nombre de brebis, de boeufs, d'ânes, de serviteurs, de servantes, et de chameaux</i>. Ibid.</li><li><br /></li><li>Les mixions de ces poudres avec les simples est l'arrivée d'Abram en Egypte, le sel ammoniac, l'alun de roche et la poudre de sang sont les Egyptiens, le cinabre, les princes de Pharaon, le sel de mercure est Pharaon, ces poudres sympathisent avec la Lunaire comme les Égyptiens trouvèrent Saraï belle, Saraï fut menée au palais de Pharaon, la Lunaire s'unit avec le sel de mercure, qui préside sur les autres poudres et communique sa vertu et augmente celle de la Solaire par le moyen de la Lunaire, de même que Pharaon donna du bien et des richesses à Abram en considération de Saraï.</li><li><br /></li><li><i>Mais le Seigneur frappa Pharaon de grandes plaies et toute sa maison, à cause de Saraï femme d'Abram</i>. Ibid.</li><li><br /></li><li>L'artiste doit triturer le composé pour dégager la poudre Lunaire d'avec le sel de mercure et des autres après qu'elle en a tiré la substance, et les arroser afin que le sel de mercure et les poudres étrangères n'agissent avec puissance sur celle des simples.</li><li><br /></li><li><i>Pharaon ayant fait venir Abram, lui dit, pourquoi m'avez-vous traité de cette sorte, que ne vous m'avez averti quelle était votre femme ? D'où vient m'avez-vous dit quelle était votre soeur pour me donner lieu de la prendre pour ma femme, puisque cela est ainsi, voilà votre femme que je vous rends, prenez-la et vous en allez. Pharaon ayant donné ordre à ses gens, ils allèrent reconduire Abram, sa femme et tout ce qu'il possédait.</i></li><li><br /></li><li>Le composé étant trituré, on l'expose au Soleil, et les poudres des simples s'élèvent au-dessus des autres par sublimation, après en avoir tiré ses qualités. La Lunaire s'incorporant avec la Solaire et celle qui tient des deux, se séparent du terrestre et des autres qui ne subliment point, ainsi on prend les poudres sublimées et on garde les terrestres de celles qui demeurent.</li><li><br /></li><li><i>Abram, donc, étant sorti d'Egypte avec sa femme et tout ce qu'il possédait, Lot avec lui, alla du côté du midi</i>. Chap. 13</li><li><br /></li><li>Le composé de poudre de trois sortes de simples représenté par Abram, Saraï, Lot, doit faire la même chose dans sa sublimation aux rayons du Soleil, qui nous est représenté par le midi, tout ce qui sublime est bon, ainsi il ne faudrait pas s'étonner s'il ne restait que peu de choses sans sublimer, des poudres étrangères, dont la substance se serait changée en celle des simples qui les attirait avec elles, ce qui nous est signifié par ces mots. Abram, Saraï et Lot étant sortis d'Egypte et tout ce qu'il possédait, ainsi qu'il est écrit au singulier, si tout sublimait tout serait parfait.</li><li><br /></li><li><i>Abram était extrêmement riche et avait beaucoup d'or et d'argent.</i></li><li><br /></li><li>Mais il faut remarquer qu'il n'avait que de brebis, des boeufs, des ânes, et des chameaux.</li><li><br /></li><li>Après cette sublimation notre poudre a les qualités de l'or et de l'argent, comme Abram avait l'équivalent, ce qui ne suffit pas encore.</li><li><br /></li><li><i>Il revint par le même chemin qu'il était venu du midi jusqu'à Béthel, jusqu'au lieu où il avait auparavant dressé sa tente, entre Béthel et Haï où était l'autel qu'il avait bâti, il invoqua en ce lieu le nom du Seigneur.</i></li><li><br /></li><li>Il est important de remarquer que le lieu où Abram retourna est la montagne de la vallée illustre de Sichem en Chanaan où Abram fut naturalisé, par la promesse que Dieu lui fit de lui donner cette Terre, car il était de la race de Sem fils ainé de Noé, natif d'Ur des Chaldéens, d'où il sorti avec son père Terah, et habita quelque temps en Haram.</li><li><br /></li><li>Notre composé qui a suivi Abram sans son voyage doit le suivre aussi dans son retour, c'est-à-dire revenir en masse en forme de montagne qui soit dure comme dans l'opération signifiée par le verset 8 chap. 12, mais par une autre manière que la première fois qu'on l'avait exposée à la rosée, signifiée par l'orient de Béthel, au lieu que présentement notre poudre doit prendre consistance aux rayons du Soleil. Ainsi qu'il est marqué par ces mots : <i>Abram s'en retourna par son chemin vers le midi</i>, qui signifie le Soleil. Et il est dit qu'il invoqua le nom du Seigneur pour nous faire comprendre que le composé à besoin des mains de l'artiste.</li><li><br /></li><li><i>Lot qui était avec Abraham avait aussi de troupeaux, de brebis, des boeufs et des tentes.</i></li><li><br /></li><li>La poudre simple qui tient du Solaire et du Lunaire que Lot nous représente, augmente en vertu dans les opérations, de même que Lot reçut des dons et des bienfaits de Pharaon avec Abram, par le moyen de Saraï.</li><li><br /></li><li><i>La terre ne leur suffisait pas pour demeurer l'un avec l'autre, parce que leurs biens étaient fort grands et ils ne pouvaient demeurer ensemble.</i></li><li><br /></li><li>Les qualités de notre composé sont si grandes qu'il faut remettre ce qu'on a gardé de terrestre dans la sublimation précédente, signifiée au chap. 12 v. 18 19 et 20 qui sont tous expliqués dans un article, afin qu'elle se dilate, il faut triturer, arroser et remettre en masse au Soleil.</li><li><br /></li><li><i>C'est pourquoi il s'excita une querelle entre les pasteurs d'Abram et ceux de Lot, en ce temps-là les Cananéens et le Phérésiens habitaient en cette Terre.</i></li><li><br /></li><li>Notre composé est cette Terre, le sel ammoniac et l'alun de roche sont les Cananéens et les Phérésiens ; les qualités des simples les pasteurs d'Abram et de Lot. Leurs troupeaux, et le débat des pasteurs, c'est l'agitation que ces sels donnent aux poudres des simples qui ont augmenté en vertus différentes, les unes étant pour l'or et les autres pour l'argent, qu'il faut séparer nécessairement.</li><li><br /></li><li><i>Abram dit donc à Lot : Je vous prie qu'il n'y ait point de dispute entre vous et moi, ni entre vos pasteurs et les miens, car nous sommes frères. Vous voyez devant vous toute la Terre, retirez-vous, je vous prie d'auprès de moi. Si vous choisissez la gauche, je prendrai la droite. Si vous prenez la droite, je prendrai la gauche.</i></li><li><br /></li><li>Voilà la séparation qu'il faut faire du composé en masse, afin que l'influant ne se confonde dans la différence des sujets de notre poudre, qui ne se déterminerait ni pour l'or, ni pour l'argent, si elle restait ensemble.</li><li><br /></li><li>Et pour que vous preniez Monsieur la poudre Solaire pour elle-même et non la Lunaire pour la Solaire, je veux vous faire connaître l'une et l'autre. Afin qu'on ne se méprenne pas.</li><li><br /></li><li>Le composé doit être en masse comme un gâteau élevé, représenté par la montagne de Béthel. Tout ce qui sera blanc au-dessus de ce gâteau, c'est la poudre Lunaire qu'il faut gratter avec un couteau : car la Solaire est de couleur grisâtre tirant sur le rouge, quoi qu'il ait un peu de l'une parmi l'autre, n'importe parce que naturellement dans l'or il se trouve de l'argent, et dans l'argent de l'or. Il vaut mieux pourtant qu'il y ait de la Solaire dans la Lunaire, que s'il restait de la Lunaire dans la Solaire. La séparation faite vous les triturez chacun en particulier et travaillez comme il suit.</li><li><br /></li><li><i>Lot donc, leva les yeux et considéra tout le pays situé le long du Jourdain, qui avant que Dieu détruisît Sodome et Gomorrhe, s'étendait de ce lieu jusqu'à ce qu'on vienne à Ségor, et paraissait un pays très agréable tout arrosé d'eau comme un jardin de délices, et comme l'Égypte qui est arrosée des eaux du Nil, et il choisit sa demeure le long du Jourdain en se retirant de l'orient. Ainsi les deux frères se séparèrent l'un de l'autre. Abram demeura dans la Terre de Chanaan, et Lot dans les villes qui étaient aux environs du Jourdain, et il habita dans Sodome.</i></li><li><br /></li><li>Il est bon de remarquer que lorsque Lot éleva les yeux, il était sur la montagne, notre composé est en masse quand on fait la séparation, de même que Lot éleva les yeux, la poudre Lunaire s'élève au-dessus du composé, l'or et l'argent étant fondus ensemble, comme j'ai dit ci-devant, l'argent paraît au-dessus du lingot et l'or reste caché dans le centre.</li><li><br /></li><li>Il est remarqué que Lot choisit la plaine du Jourdain, qui était tout abreuvée comme un jardin de délices, et comme la Terre d'Égypte, et s'en alla d'orient, vint demeurer aux villes qui étaient vers le Jourdain, pour nous marquer aussi qu'il faut étendre notre poudre pour l'argent et la bien arroser comme était la plaine du Jourdain, qui signifie l'arrosement et l'humide, laquelle poudre il ne faut exposer ensuite au Soleil qu'après huit ou neuf heures du matin quand il est bien chaud, et la retirer une heure avant qu'il se couche, nous étant ordonné par ces mots <i>et s'en alla d'orient</i> : c'est-à-dire qu'il faut éviter la froideur du matin et lui faire ressentir la chaleur qui nous est signifiée par la Terre d'Égypte.</li><li><br /></li><li>Voici les accidents de la poudre Lunaire qu'il faut travailler d'une manière toute différente que la Solaire.</li><li><br /></li><li><i>En ce temps-là Amraphel roi de Sennaar, Arioch roi du pont, Chodorlahomor roi Elamite, Thadal roi des Gentils, firent la guerre contre Bersa roi de Gomerrhe, contre Senaab roi d'Adama, contre Semeber roi de Seboin et contre le roi de Bala qui fut depuis appelée Ségor. Tous ces rois s'assemblèrent dans la vallée des Bois (Siddin) qui est maintenant la Mer Salée. Ces rois avaient été assujettis à Chodorlahomor pendant douze ans et la treizième année ils se retirèrent de sa domination. Ainsi l'an quatorzième Chodorlahomor vint avec les rois qui s'étaient joints à lui et ils défirent les Raphaïtes dans Astaroth Carnaim, les Suzites qui étaient avec eux, les Emites dans Save Carthaim et les Chorréens dans les montagnes de Séir jusqu'aux campagnes de Pharan, qui est dans la solitude. Etant retourné, ils vinrent à la fontaine de Misphat près de la ville de Cades, et ils ravagèrent tout le pays des Amalectites et des Amorrhéens qui habitaient dans Afasonthamar.</i></li><li><br /></li><li>Les quatre rois nous représentent le froid, le chaud, le sec et l'humide, les cinq la poudre des simples Ch. *** Im... An… l'alun de roche, la poudre de sang, le sel ammoniac et le cinabre du composé pour l'argent.</li><li><br /></li><li>Ces quatre rois livrèrent bataille contre les cinq dans la vallée des Bois, où il y avait plusieurs puits de bitume qui signifie les vaisseaux et les fourneaux des philosophes sophistes dénommés par la vallée des Bois et la bataille, par l'agitation où ils mettent le composé de la poudre.</li><li><br /></li><li><i>Mais les rois de Sodome et Gomorrhe furent mis en fuite et leurs gens taillés en pièces, et ceux qui échappèrent s'enfuirent sur une montagne.</i></li><li><br /></li><li>Le roi de Sodome représente l'animation de notre poudre, et le roi de Gomorrhe ses vertus qui sont détruites dans l'agitation qu'on leur donne dans leurs vaisseaux, et ceux qui s'enfuirent dans la montagne c'est le terrestre des poudres.</li><li><br /></li><li><i>Les vainqueurs ayant pris tout ce qu'il y avait de richesses et de vivres dans Sodome et dans Gomorrhe, se retirèrent et emmenèrent parmi le butin, Lot fils du frère d'Abram, qui demeurait dans Sodome et tout ce qui était à lui.</i></li><li><br /></li><li>Voilà ce qui arrive à notre poudre sur le feu, non seulement elle perd ses qualités et sa substance, mais aussi les accidents détruisent sa nature comme il est marqué par ces mots : <i>ils se retirèrent et emmenèrent aussi Lot.<o:p></o:p></i></li><li><br /></li><li><i>En même temps, un homme qui s'était sauvé vint en donner avis à Abram Hébreu qui demeurait dans la vallée de Manbré Amorréen frère de Scol et d'Aner qui tous trois avaient fait alliance avec Abram.</i></li><li><br /></li><li>Ce qui reste quelquefois dans nos vaisseaux du composé pour l'argent représenté par Lot contient encore quelque vertu, ainsi qu'il est porté par ces paroles : <i>un homme qui s'était sauvé</i>. Lorsque cela arrive on peut y remédier par le moyen de la poudre pour l'or, comme je le ferai voir par la suite en ce traité, où je veux suivre point à point l'ordre de Moïse, sans m'écarter du chapitre treizième, que je reprends pour vous enseigner comment il faut travailler le composé pour l'or d'une autre manière que pour l'argent.</li><li><br /></li><li>Je vous dirai donc Monsieur comment on perfectionne le composé de la poudre qui doit projeter l'or, et pour cela faire il faut remonter au Chap. 13 de la Genèse vers. 12 où il est marqué que les frères se séparèrent et que Lot choisit pour sa demeure Sodome vers la plaine du Jourdain, et Abram habitait la Terre de Chanaan, qui veut dire meilleure Terre, Terre de désir.</li><li><br /></li><li><i>Alors le Seigneur dit à Abram, après que Lot fut séparé d'avec lui : Levez vos yeux et regardez du lieu où vous êtes au septentrion, au midi, à l'orient et à l'occident, toute cette Terre que vous voyez, je vous la donnerai à vous et à votre postérité pour jamais, je multiplierai votre race comme la poussière de la Terre, si quelqu'un peut compter la poussière de la Terre, il comptera aussi la suite de vos descendants, parcourez présentement toute l'étendue de la Terre dans sa longueur et dans sa largeur, parce que je vous la donnerai.</i></li><li><br /></li><li>Comme le Seigneur fit lever les yeux à Abram de même que l'artiste par son travail fasse lever la Terre en lui donnant une augmentation des quatre qualités du premier principe par un composé naturel qui se trouve dans les simples que je vous ai dénommés à un degré éminent, lesquelles quatre qualités nous sont marquées par le septentrion, le midi, l'orient et l'occident que le Seigneur dit à Abram de regarder.</li><li><br /></li><li>Cette opération est très difficile parce qu'elle doit se faire <i>in pondere numero et mensura</i> avec poids et mesure. Elle est aussi très importante, puisqu'elle donne la puissance à notre composé d'agir sur toutes choses, comme l'on voit par ces mots : toute cette Terre que vous voyez, je la donnerai à vous etc.</li><li><br /></li><li>Cette opération étant faite comme il faut, notre composé reçoit la puissance séminale, multiplicative et la vertu d'agir sur tout dans la suite de sa perfection, chaque grain devenant un germe multiplicatif, ainsi qu'il est marqué par les paroles <i>je multiplierai etc</i>.</li><li><br /></li><li>La poudre des simples ayant reçu à propos les quatre qualités, par les soins de l'artiste se répand dans tous les composés d'une manière plus parfaite et avec plus de puissance qu'elle n'avait fait auparavant, de même qu'Abram se promena parmi la Terre en sa longueur et en sa largeur, au lieu qu'il n'avait fait que passer en certains endroits jusqu'alors, dans son premier voyage il était arrivé dans la vallée illustre en la montagne de Béthel par l'orient, et au retour d'Égypte par le midi, où il avait tendu son pavillon, qui nous représente la consistance de notre composé après la première fois seulement par la rosée, et la seconde par le Soleil, c'est-à-dire par l'humide tempéré chaud. Mais dans cette troisième opération, il faut que notre poudre prenne consistance par un humide tempéré des quatre <i>qualités in pondere et mensura</i>.</li><li><br /></li><li><i>Abram donc levant sa tente vint demeurer près de la vallée de Manbré qui est aux environs d'Hebron, il dressa là un autel au Seigneur.</i></li><li><br /></li><li>Après la culture ci-dessus, l'artiste doit étendre la poudre, non en gâteau élevé, mais plat, ainsi qu'il nous est représenté par la plaine de Manbré, elle doit prendre consistance, comme il est dit qu'Abram dressa un autel au Seigneur.</li><li><br /></li><li><i>Abram habitait en la plaine de Manbré Amorrhéen frère de Scol et frère d'Aner, qui tous trois avaient fait alliance avec Abram.</i></li><li><br /></li><li>Dans la culture précédente, il faut que l'artiste mêle avec notre poudre, le sel de mercure signifié par Manbré Amorrhéen et deux liqueurs représentées par Scol et Aner ses frères alliés d'Abram, parce que dans l'opération le tout s'incorpore dans le composé de la poudre et c'est le sel de mercure, et les deux liqueurs qui lui donnent les qualités susdites représentées par le septentrion, le midi, l'orient et l'occident qu'Abram avait regardé avant de parcourir la Terre en sa longueur et largeur.</li><li><br /></li><li><i>Après cela, le Seigneur parla à Abram dans une vision, et lui dit, ne craignez point, je suis votre protecteur, et votre récompense sera infiniment grande, Abram lui répondit Seigneur mon Dieu je mourrai sans enfants, et Eliezer intendant de ma maison, a un fils qui est ce Damascus, pour moi ajoute-il, vous ne m'avez point donné d'enfants, ainsi le fils de mon serviteur sera mon héritier</i>. Chap. 15 v. 1</li><li><br /></li><li>Notre poudre étant parvenue jusqu'ici a bien les qualités et la vertu de germer les semences des métaux, mais non pas de les former ni de les multiplier, lesquels germes que notre poudre produirait se détermineraient plutôt en la forme des métaux imparfaits, que des parfaits, les uns et les autres ne provenant que d'un même germe auxquels les accidents et les différentes dispositions des matrices, où ce germe métallique est produit donne différentes formes, comme la disposition de la matrice de la femme donne au germe produit de la semence humaine, la forme d'un mâle ou d'une femelle, c'est pourquoi <i>Abram lui répondit, Seigneur mon Dieu je mourrai sans enfants et Eliezer intendant de ma maison a un fils qui est ce Damascus</i> qui nous représente le hasard des accidents dans notre composé.</li><li><br /></li><li>Il est à propos de remarquer qu'Abram dit aussi, <i>vous ne m'avez point donné d'enfants, ainsi le fils de mon serviteur sera mon héritier</i>.</li><li><br /></li><li>Ce qui signifie que notre poudre qui peut produire le germe métallique avec toutes ses vertus et qualités ne peut pas former l'or pour lequel elle est destinée, comme Abram de pouvait avoir d'héritier légitime, le germe de notre poudre pouvant se déterminer dans cet état en des métaux imparfaits, ainsi que la semence d'Abram pouvait engendrer des bâtards. Abram craint que le serviteur né dans sa maison ne soit son héritier si le Seigneur n'accomplit sa promesse.</li><li><br /></li><li>Notre poudre ne projetterait que des métaux imparfaits si elle n'augmentait en qualité par les soins de l'artiste, l'or étant le maître des autres métaux représentés par les serviteurs d'Abram. Lorsqu'Abram dit que le Seigneur ne lui avait point donné de semence, cela doit s'entendre de semence productive d'un légitime héritier, car Abram avait la puissance d'engendrer comme notre poudre a celle de germer, mais non pas de former l'or qui est en puissance dans son germe, comme le légitime héritier d'Abram était dans sa semence.</li><li><br /></li><li><i>Le Seigneur lui répondit aussitôt, ce ne sera point celui-là qui sera votre héritier, mais votre héritier sera celui qui naîtra de vous.</i></li><li><br /></li><li>Il faut aussi que l'artiste sache le moyen de perfectionner notre poudre pour produire l'or, comme le Seigneur donna un légitime héritier à Abram.</li><li><br /></li><li><i>Après l'avoir fait sortir hors, il lui dit : levez les yeux aux ciel et comptez les étoiles si vous pouvez, c'est ainsi ajouta-il, que votre race se multipliera. </i>Gen. Chap. 15</li><li><br /></li><li>De même que le Seigneur fit sortir Abram hors de sa tente, l'artiste doit détruire la consistance du composé pour le faire sublimer, ainsi qu'il est marqué par ces paroles, <i>levez les yeux au ciel et comptez les étoiles</i>, pour nous montrer qu'il faut mette la poudre au serein quand il fait beau, et la faire sublimer au Soleil.</li><li><br /></li><li><i>Et Abram crut au Seigneur et sa foi fut imputée à justice.</i></li><li><br /></li><li>Le composé obéit à l'artiste et devient parfait, la justice d'Abram nous signifie la perfection de la poudre, et la foi son obéissance à l'artiste, mais il faut que la science soit juste comme la promesse de Dieu était véritable.</li><li><br /></li><li><i>Le Seigneur lui dit, je suis celui qui vous a tiré d'Ur en Chaldée, pour vous donner cette Terre, afin que vous la possédiez. Abram lui répondit, Seigneur mon Dieu à quoi connaitrai-je que je la possèderai ?</i> Chap 15</li><li><br /></li><li>Si l'artiste veut voir alors à quel degré de qualité est le composé avant de passer outre, quand il a atteint la perfection ci-dessus. Voici comme il doit faire l'expérience qui sera inutile sur tous les métaux, sinon sur le mercure.</li><li><br /></li><li><i>Le Seigneur lui répondit, prenez une vache de trois ans avec une chèvre de trois ans, et un bélier de trois ans avec une tourterelle et une colombe. Abram prenant donc tous ces animaux les divisa par moitié, et mis les deux parties qu'il avait coupé vis à vis l'une de l'autre, mais il ne divisa point la tourterelle ni la colombe.</i> Chap. 15 v. 10</li><li><br /></li><li>La vache nous signifie le cuivre par sa couleur jaunâtre, la chèvre l'étain ou le plomb, le bélier le fer, la tourterelle et la colombe le mercure qui est volatil. Il est dit qu'Abram partagea tous les animaux par le milieu, et qu'il chaque partie l'une à l'opposite de l'autre, mais qu'il ne divisa point les oiseaux.</li><li><br /></li><li>Cela veut dire qu'il faut mettre en pièces tout l'étain, le plomb, le cuivre et le fer, chacun en particulier, ce qu'on ne saurait faire du mercure représenté par les oiseaux, car quand on le sépare il se rejoint, lesquelles pièces des métaux, on met infuser dans un dissolvant avec la poudre du composé, comme il est marqué ci-après.</li><li><br /></li><li>Comme les animaux qui représentent les métaux furent séparés ainsi qu'il est marqué verset 10 que les oiseaux de proie venaient fondre sur le corps des bêtes mortes et qu'Abram les chassait. v. 11</li><li><br /></li><li>L'action qu'Abram faisait nous signifie le dissolvant qui doit agir sur les parties des métaux représentés par le corps des animaux, comme la poudre de notre composé par le mot <i>vallée</i>, c'est-à-dire pincée ou poignée de Terre.</li><li><br /></li><li><i>Lorsque le Soleil se couchait, Abram fut surpris d'un profond sommeil, il se trouva comme dans les ténèbres saisi d'un grand effroi.</i></li><li><br /></li><li>Le sommeil d'Abram nous représente le temps de l'infusion des métaux avec le dissolvant et la poudre et les ténèbres qui tombent sur lui, l'effet de l'expérience inutile qui s'en va en fumée.</li><li><br /></li><li><i>Alors il lui dit, sachez dès maintenant que votre postérité passera dans une Terre étrangère et qu'elle sera réduite en servitude et accablée de maux pendant quatre cent ans.</i></li><li><br /></li><li>Disons de même de la poudre qu'on a mis sur les métaux en infusion, pour faire cette expérience elle sera réduite dans une autre Terre, et les métaux détruiront ces qualités pour toujours, ce qui nous est marqué en ces termes : votre postérité passera dans une Terre étrangère et elle sera réduite en servitude, accablée de maux pendant quatre cent ans, c'est-à-dire pour toujours à l'égard de la poudre.</li><li><br /></li><li><i>Mais j'exercerai mes jugements sur le peuple auquel ils seront assujettis et ils sortiront ensuite de ce pays avec de grandes richesses. Pour vous, vous irez en paix avec vos pères dans une heureuse vieillesse.</i></li><li><br /></li><li>Cette épreuve fera connaître à l'artiste que la poudre n'a pas encore assez de vertu pour projeter les métaux, de même que les Israélites sortis de la semence D'Abram qui furent menés en captivité pour s'être séparés du culte du vrai Dieu et servirent en Égypte comme esclaves, où ils moururent tous, aussi si on mettait toute la poudre à des épreuves sur les métaux, elle périrait dans la suite. Les Israélites sortirent triomphants du pays d'Égypte avec de grands biens, mais ce ne fut que ceux qui suivirent les commandements du Seigneur, ainsi la poudre qui sera travaillée selon les règles, tirera de grands biens des métaux qui ont détruit celle de l'expérience précédente, tout de même qu'Abram prospéra sur la Terre de Chanaan, et que sa semence s'y multiplie à l'infini dans la suite.</li><li><br /></li><li>Ainsi arrivera-t-il à notre composé s'il est cultivé comme je vous le montrerai dans la suite, mais achevons de suivre l'effet de l'expérience contenue en ce chapitre et expliquons ces mots : pour vous, vous irez en paix avec vos pères dans une heureuse vieillesse.</li><li><br /></li><li>C'est-à-dire que notre composé représenté par Abram, deviendra parfait comme le principe qui lui a donné la vie dans sa nouvelle forme, qui est l'unique substance, et notre composé ayant atteint cette perfection etc. multipliera dans tous les êtres, comme fait le premier principe, et dureront autant l'un comme l'autre, puisque notre poudre se multiplie tant qu’elle trouve des sujets à pouvoir communiquer sa vertu à un certain point, de même qu'un morceau de levain par addition proportionnée changerait tout l'univers en pâte si l'univers était farine.</li><li><br /></li><li><i>Vos descendants viendront en ce pays-ci après la quatrième génération, parce que la mesure des iniquités des Amorrhéens n'est pas encore remplie</i>. Ibid.</li><li><br /></li><li>Il faudrait aussi tout recommencer l'ouvrage si on avait mis toute la poudre du composé à cette expérience et travailler davantage, c'est-à-dire jusqu'à sa perfection pour agir sur semblables métaux, de même que ceux qui sortirent de la captivité d'Égypte, avaient reçu l'être longtemps après ceux qu'on avait amené et avaient en le coeur une plus parfaite connaissance de Dieu, qui nous représente la plus grande vertu que doit avoir notre poudre pour pouvoir projeter sur des métaux semblables à ceux de l'épreuve.</li><li><br /></li><li><i>Après le Soleil couché il se forma une obscurité ténébreuse, il parut un four d'où sortait une grande fumée et l'on vit une lampe ardente qui passait au travers des bêtes divisées.</i></li><li><br /></li><li>C'est la fin de l'expérience, le four fumant représente le fourneau, et le creuset nous est marqué par la lampe ardente, la flamme sont les étincelles provenant du salpêtre et du borax qu'on jette pour faire fondre le métal. Voilà pourquoi il est dit qu'une lampe de feu passait au travers des bêtes divisées, et la grande obscurité qu'il y eut, c'est la fumée de l'opération du dissolvant et de la poudre du composé, n'étant resté qu'un métal tout obscur, c'est-à-dire imparfait.</li><li><br /></li><li><i>En ce jour-là le Seigneur fit alliance avec Abram disant, je donnerai cette Terre à votre race depuis le fleuve d'Égypte jusqu'au grand fleuve d'Euphrates, tout ce que possèdent les Cinéens et les Cénézéens, le Monéens et les Hétéens, les Phérésiens et aussi les Raphaïtes et les Amorrhéens, les Cananéens et les Jebuzéens.</i></li><li><br /></li><li>L'alliance que le Seigneur fit avec Abram nous montre qu'il faut que l'artiste travaille sur notre composé pour acquérir la perfection de projeter sur semblables métaux, comme il est marqué par la promesse que Dieu fait de lui donner la Terre depuis le fleuve d'Égypte jusqu'à l'Euphrate. La poudre doit agir avec puissance sur tous les métaux représentés par le nom des peuples ci-dessus, comme firent les Israélites sur ces nations dont ils détruisirent les sectes, ainsi que notre composé de poudre changera les espèces des métaux quand elle sera parfaite.</li><li><br /></li><li><i>Or Saraï femme d'Abram ne lui avait point encore donné d'enfants, mais ayant une servante Égyptienne nommée Agar, elle dit à son mari, voyez que le Seigneur m'a mis en état de n'avoir point d'enfants, prenez, je vous prie, ma servante afin que je puisse avoir des enfants par elle et Abram se rendit à la prière.</i></li><li><br /></li><li>Saraï signifie la poudre, Abram le composé. Saraï était femme d'Abram, l'homme et la femme ne font qu'un, parce que la femme est formée et l'homme est enfanté par la femme.</li><li><br /></li><li>Vous ne serez peut-être pas fâché Monsieur que je fasse ici une petite digression curieuse en vous priant de faire attention que la nature humaine ou le genre humain a reçu l'être de quatre différentes manières, à savoir, sans l'homme et sans la femme, c'est Adam. D'un homme sans femme, c'est Ève. D'une femme sans homme, tel fut Jésus Christ. De l'homme et de la femme, c'est le reste des mortels. Je reviens Monsieur à l'explication du symbole énigmatique et je dis que l'homme et la femme n'étant qu'un, notre poudre signifiée par Saraï et le composé par Abram notre poudre est contenue dans notre composé et notre composé est notre poudre, il est dit que Saraï n'avait pas encore donné d'enfants.</li><li><br /></li><li>Saraï signifie que la poudre qu'on mettrait à faire une expérience sur les métaux dénommés dans la Genèse Ch. 15 v. 9-10 ne produirait rien, comme nous avons vu dans la suite où il n'est parlé que des bêtes divisées, qui signifie les métaux susdits.</li><li><br /></li><li><i>Saraï dit à Abram de prendre Agar sa servante Égyptienne pour voir si elle pouvait avoir des enfants par son moyen.</i></li><li><br /></li><li>C'est une autre épreuve que l'artiste peut faire de notre poudre non pas sur ces métaux, mais sur le mercure représenté par Agar Égyptienne, comme aussi par la colombe et la tourterelle qu'Abram n'avait pas divisé, par le fourneau fumant et la lampe de feu qui n'avait passé qu'au travers des bêtes divisées, et de même que Saraï était maîtresse d'Agar sa servante, notre poudre dominera sur le mercure représenté par Agar si on en met dessus, ainsi qu'Abram connut Agar.</li><li><br /></li><li><i>Alors Saraï prit Agar sa servante qui était Egyptienne et la donna pour femme à son mari, après qu'ils eurent habité dix ans en la Terre de Chanaan, Abram obéit à Saraï. Agar voyant qu'elle avait conçu commença à mépriser sa maîtresse</i>. Ch. 16</li><li><br /></li><li>Il y avait dix ans qu'ils étaient en Chanaan quand elle conçut, ce qui signifie que notre poudre doit avoir dix mois pour pouvoir projeter, ainsi si l'artiste mêle la poudre de notre composé avec du mercure avant même qu'elle soit entièrement parfaite, il trouvera du métal au lieu de mercure qui ne sera ni or ni argent, comme nous allons voir pour l'enfantement d'Agar qui méprise sa maîtresse, cela veut dire que ce qui reste dans le creuset est un métal brillant et beau sans lequel le reste du composé de notre poudre ne peut plus agir qu'il n'ait augmenté en qualité.</li><li><br /></li><li>Il arrive aussi que dans le mercure il n'est formé qu'un germe métallique qui se fixe seulement sans avoir la forme d'aucun métal sans que notre poudre puisse se déterminer davantage, mais en fondant le mercure fixé avec de l'or, augmente l'or. Si c'est avec de l'argent il augmente l'argent, avec le fer le fer, et de même avec les autres métaux.</li><li><br /></li><li><i>Alors Saraï dit à Abram, vous ne me faites pas justice, je vous ai donné une servante pour être votre femme et voyant qu'elle est enceinte elle me méprise, que le Seigneur soit juge entre vous et moi. Abram répondit, votre servante est entre vos mains usez-en avec elle comme il vous plaira, Saraï donc la traita mal, et Agar s'enfuit.</i></li><li><br /></li><li>La plainte de Saraï nous fait connaître le mystère parce que nous avons remarqué ci-devant que Saraï représentait le simple Lunaire qui prenait la substance et la qualité du mercure et les communiquait à la Solaire pour augmenter ses vertus, lesquelles fixent dans cette opération le mercure en un argent apparent par addition des qualités du premier principe, voilà pourquoi il est dit, <i>je vous ai donné ma servante</i>. Le mot de <i>servante de Saraï</i> qui représente la Lune, nous montre que le mercure est dominé et formé par la Lune, mais voyant qu'elle a conçu, elle la méprise. <i>Que le Seigneur soit juge entre vous et moi</i>, ce métal produit par la poudre a une apparence de bonté et un bel oeil comme l'argent, dans lequel aussi il paraît quelque jaune approchant de l'or, mais la connaissance de l'artiste doit juger de l'un et de l'autre, et pour cela il est dit à Saraï qu'elle avait Agar entre les mains et qu'elle en pouvait faire comme bon lui semblerait, l'artiste aussi doit éprouver ce métal pour voir s'il est bon ou non. </li><li><br /></li><li>Et comme Saraï la maltraitait elle s'enfuit. Cette forme de métal qui ne contient véritablement que le germe métallique, se consomme, se détruit dans le creuset et à la coupelle et le mercure fixé s'enfuit comme Agar fit.</li><li><br /></li><li><i>L'ange du Seigneur l'ayant trouvé dans le désert auprès de la fontaine qui est sur le chemin de Seir lui dit : Agar servante de Saraï, d'où venez-vous et où allez-vous ? Agar lui répondit : je fuis devant Saraï ma maitresse. L'ange du Seigneur lui répartit : retournez à votre maitresse et humiliez-vous sous sa main, et il ajouta : je vous donnerai une si grande postérité qu'elle sera innombrable vous avez conçu comme vous voyez vous enfanterez un fils que vous appellerez Ismaël, parce que le Seigneur a entendu votre voix dans votre affliction, ce sera un homme fier et sauvage, il lèvera la main contre tous et tous lèveront la main contre lui et il dressera ses pavillons aux yeux de tous ses frères.</i></li><li><br /></li><li>L'ange trouva Agar enceinte dans un désert près d'une fontaine et il lui dit de retourner à sa maitresse et de s'humilier sous sa main et qu'il multiplierait sa postérité à l'infini.</li><li><br /></li><li>Moïse nous décrit dans ses paroles le lieu où se trouve le mercure qui est une terre stérile et humide où il n'y a que le germe métallique, lequel recevant l'influence des astres représentés par la fontaine, reçoit la forme de fer par la disposition de la matrice de la Terre.</li><li><br /></li><li>Ces paroles, <i>retournez à votre maitresse</i>, veulent seulement nous faire voir que pour que le mercure ait la forme métallique il doit être dans la Terre sa mère et par conséquent sa maitresse et humiliez- vous sous sa main, c'est-à-dire qu'il reçoit l'influence qui est aussi maitresse de lui donner la forme qu'elle voudra de concert avec la Terre, n'étant parlé ici que d'un lieu désert après avoir parlé de la Terre de Chanaan comme la plus fertile, arrosée par de grands fleuves.</li><li><br /></li><li>Moïse traite des métaux plus ou moins parfaits par les Terres plus ou moins fertiles et par les grandes et moindres influences représentées par les fleuves, et par une seule fontaine, pour nous montrer que tous les métaux ne proviennent que d'un seul principe et d'un seul germe, et que leurs différentes formes et qualités ne sont plus ou moins parfaites que par rapport aux différentes dispositions des lieux et des matrices qui reçoivent différemment les influences.</li><li><br /></li><li>Cela nous est marqué aussi par la personne d'Agar, servante de basse condition, qui nous montre la disposition de la matrice et le lieu du désert, la stérilité de la Terre, nonobstant que la matrice d'Agar eût reçu une semence noble comme celle d'Abram, elle enfanta Ismael qui fut archer.</li><li><br /></li><li>Dans notre sujet la semence d'Abram dans la matrice d'Agar et la condition d'Ismael, nous signifie la production des métaux naturellement plus ou moins précieux selon les lieux où la nature les fait croître, chaque mine contenant le germe cressitif de son espèce ; ainsi que nous voyons que l'ange dit à Agar mère d'Ismael qui nous représente le fer par ces paroles : <i>ce sera un homme fier et sauvage et lèvera la main contre tous, et tous contre lui et dressera ses pavillons aux yeux de tous ses frères.<o:p></o:p></i></li><li><br /></li><li>Comme il est vrai qu'on se sert du fer pour tous les travaux qu'on fait, duquel il est dit, je multiplierai tellement ta semence quelle ne se pourra nombrer.</li><li><br /></li><li><i>Alors Agar invoqua le non du Seigneur en lui disant : Vous êtes le Dieu qui m'avez vu, car il est certain, ajouta-t-elle, que j'ai vu ici par derrière celui qui me voit, c'est pourquoi elle appela le puits, le puits de celui qui est vivant et qui voit, c'est le puits qui est entre Cades et Barad.</i></li><li><br /></li><li>Moïse veut montrer que Dieu prend soin de toutes choses et n'abandonne point les affligés. Ainsi Monsieur, le sens du sujet que nous traitons, est que notre poudre a puissance sur toutes choses quand elle est parfaite. De même que Dieu a fait toutes choses parfaites dans leur différente espèce, c'est ainsi que l'unique substance premier principe forme et multiplie tous les êtres, aussi notre composé perfectionnera les choses les plus imparfaites dans tous les métaux.</li><li><br /></li><li><i>Agar enfanta un fils à Abram qui le nomma Ismaël. Abram avait quatre cent six ans lorsqu'Agar lui enfanta Ismaël.</i></li><li><br /></li><li>Abram nous représente le germe métallique, Ismaël la forme du fer, et Agar la matrice de la Terre vile où le fer se forme. L'âge d'Abram nous apprend que le germe métallique demeure quatre-vingt- six ans avant qu'il puisse recevoir la forme de fer dans la Terre en recevant les influences qui déterminent ce germe en une forme vile.</li><li><br /></li><li>Voilà Monsieur en peu de mots la manière de parvenir à la grande oeuvre signifiée et marquée par tous les versets que je vous ai cité. Ainsi je finis, le temps ne me permettant pas de vous en dire davantage en attendant que les réflexions que vous ferez, suppléent à ce qui ne m'est pas permis de découvrir et que j'aie l'honneur de vous écrire une seconde lettre, où je vous expliquerai clairement tout ce que je vous ai avancé. Je suis avec un profond respect,</li><li><br /></li><li>Monsieur,</li><li><br /></li><li>Votre très humble et très obéissant serviteur</li><li><br /></li><li><o:p><br /></o:p></li><li>D.L.B.</li><li><br /></li><li><br /></li><li><o:p><br /></o:p></li><li><span style="font-size: large;">SECONDE LETTRE</span></li><li><br /></li><li><i>Preuves sur les moyens de parvenir à la poudre de projection par l'humide substantiel premier principe</i></li><li><br /></li><li>Monsieur,</li><li><br /></li><li>Le court entretient que j'eus l'honneur d'avoir avec vous, m'oblige aujourd'hui de rappeler toutes mes idées pour vous faire connaître que les faux philosophes avaient abusé de votre bonté et trop grande crédulité, en vous exposant des principes contraires à la vérité de l'oeuvre, la surprise où vous fûtes de mes discours m'étonna fort peu, quoiqu'ils vous paraissent bien opposés aux livres qui vous ont occupé jusqu'à présent.</li><li><br /></li><li>Je vous avoue Monsieur, que votre étonnement me fit plaisir, persuadé que les effets de la réalité que j'espère vous faire voir, vous désabuseront entièrement des sophistes qui ont voulu vous surprendre. Je sais le canal dont plusieurs personnes se sont servi pour vous tromper, qui parlaient bien en apparence sans savoir ce qu'ils disaient, ne répétant que ce qu'ils avaient appris par coeur dans les livres pleins d'énigmes, que peu de gens sont capables de pénétrer : quoique tout le monde se flatte de les expliquer clairement, mais quand il s'agit d'une expérience, ces diseurs de grands mots sont connus pour des vendeurs de Mithridate.</li><li><br /></li><li>Un honnête homme doit être sûr de son fait et en état de prouver ce qu'il avance, surtout à des personnes que Dieu à doué d'un discernement égal à votre naissance et à votre mérite : l'un et l'autre devraient imposer à l'audace de ces affronteurs, qui ont eu la témérité de vous faire occuper et donner tout votre temps à des choses qui tendaient à la destruction de ce qu'ils prétendaient faire, convaincus qu'ils ne les feraient jamais, ignorant l'unique principe du composé sans lequel rien ne peut être, puisque dans la production tout vient de lui et dans la destruction du composé tout se réduit à ce principe.</li><li><br /></li><li>Les plus grands homme se sont perdus et se perdent dans la recherche, confondant son unique substance avec les accidents, qu'ils qualifient de substance, et les font indépendantes de ce seul principe, comme le feu, l'air, la terre, qu'ils appellent <i>élément substantiel</i>, sans pénétrer que ces trois accidents ne sont que des composés qui nous représentent le chaud, le froid et le sec de l'unique substance de l'eau qui est le seul principe dont tous les êtres sont composés, qui a pour quatrième qualité l'humide. Et pour jeter de la poudre aux yeux ils placent ces trois prétendues substances dans des régions où elles ne pourraient pas subsister sans détruire la nature, mettant l'élément du feu au-dessus de l'air, celui de l'air au-dessus de l'eau, et l'eau au- dessus de la terre.</li><li><br /></li><li>Sur quoi je dis ainsi qu'ils conviennent tous que les productions de la nature se font sur terre, et que dans tous les composés les quatre qualités s'y trouvant, elles ne proviennent que de leur principe. Comment veulent-ils donc que la chaleur du feu pénètre le froid de l'air qui est son contraire pour venir se joindre à l'humide et au sec qui ne peut pas monter dans la région du feu, parce que l'air s'y opposerait aussi bien que la nature qui est présente, comme celle du feu légère et par conséquent l'une ne pourrait pas monter, ni l'autre descendre pour former le composé, puisque le propre de la légèreté est de monter et du pesant de descendre. D'autres philosophes qui connaissant cette incongruité sont tombés dans une plus grande erreur, veulent que le feu élémentaire soit dans le centre de la terre. Si cela était la terre serait d'abord consommée, sans que le froid ni l'humide puissent y remédier, que dans la surface qui leur serait plus prochaine que le centre souffrirait, et la flamme que nous voyons descendrait pour aller se joindre à son élément plutôt qu'elle monte. Et il serait vrai de dire que plus on creuserait dans la terre et plus on en tirerait le chaud, ce qui nous obligerait à lever nos glacières vers la froide région de l'air au lieu de faire ce que l'expérience nous apprend et que tout le monde pratique.</li><li><br /></li><li>Les différents sentiments de la région du feu nous font comprendre qu'il n'y a point de feu élémentaire, et le nombre infini de substance m'a convaincu, qu'il n'y avait qu'une substance et que tout le reste n'était qu'accidents provenant d'un seul principe, et l'expérience m'a fait voir que tout retournait à lui.</li><li><br /></li><li>Aristote, Platon, Trismégiste, et autres l'ont défini sans le connaître, ils ont parlé savamment de ses effets sans en avoir pénétrer à fond la cause ; si quelques-uns ont réussi dans l'oeuvre, comme ils disent dans leurs livres, j'ose vous assurer Monsieur que s'est par le hasard, ou bien ils n'ont pas écrit la vérité, j'ai lu les plus célèbres sans ajouter foi à leur dire qui est entièrement opposé à la production du fait, le volume ne traitant que de la matière première de l'esprit universel, des quatre éléments qui en produisent un cinquième qu'ils nomment quintessence, qu'Aristote appelle le lion qui fait germer toutes choses ici-bas ; Trismégiste la désigne <i>verte bienheureuse</i> sans expliquer en quoi elle consiste, et quel est son principe, ni ce qu'il faut faire pour trouver cette quintessence qui doit fournir et servir de nourriture à l'enfant, étant le vin philosophique.</li><li><br /></li><li>Le Cosmopolite dit que la matière se trouve dans le sein d'Aries, elle y est effectivement. Mais Aries signifie le bélier, le mois de mars, mars la tension. Cette énigme est presque impénétrable. Vous m'avez avoué de bonne foi Monsieur que les philosophes n'avaient pas accusé juste (je suis avec raison de votre sentiment) aussi bien que les plus habiles gens qui ont perdu leur temps à suivre les rêveries des auteurs qui font la descriptions d'entonnoirs, de fourneaux, de feux de lampes, de sables, de charbons et de mille autres sottises qui n'aboutissent qu'à faire dépenser de l'argent pour avoir de la cendre pour toute réalité et de la fumée pour la récompense des travaux.</li><li><br /></li><li>La raison est plausible : c'est qu'ils ne connaissent pas le principe de l'unique substance qui fait la production des composés. Sans énigme j'aurai l'honneur de satisfaire à vos désirs en continuant de vous expliquer le premier chapitre de la Genèse qui m'a conduit heureusement, et comme par hasard à la connaissance de ce principe dont Dieu s'est servi pour créer toutes choses.</li><li><br /></li><li>Je vous montrerai visiblement les productions de la nature et l'erreur de tous les souffleurs.</li><li><br /></li><li><i>Au commencement Dieu créa le Ciel et la Terre, qui étaient sans forme : Spiritus Dei ferebatur super aquas.</i></li><li><br /></li><li>Voilà le principe et la matière dont Dieu a créé toutes choses, mais non pas par la forme que Dieu leur a donnée avec le pouvoir de produire et de multiplier selon leurs êtres et leurs substances qui sont diverses par accident, quoique substantiellement elles ne soient créées par un seul principe auquel elles se réduisent dans leur destruction qui est l'unique substance substantielle qui subsiste sans altération en son centre élémentaire, contenant les quatre qualités que les philosophes ont pris sottement pour diverses substances, n'étant qu'accidents, que nous ne connaissons que dans les composés accidentellement contenus dans l'unique principe incommencé dans la matière et la forme <i>Spiritus Dei ferabarur super aquas</i>, l'esprit de Dieu était porté sur les eaux avant le commencement du monde. Il fallait donc que les eaux fussent avant la création des autres êtres, et qu'elles aient été le principe et la matière pour former toutes choses qui ne se détruisent que lorsque l'humide radical se corrompt ou s'évapore par quelque accident. Au contraire elles subsistent, croissent et multiplient tant que cet humide radical croît et subsiste en elles à proportion des accident dont la multiplication de l'un et de l'autre change même les formes de toutes choses par l'accroissement de l'unique principe qui se trouve en tout, sans lequel rien n'est permanent, lui seul contenant en puissance le froid, le chaud, l'humide et le sec, puisque dans l'acte ces quatre qualités que nous croyons dans leurs êtres ne sont produites que de lui.</li><li><br /></li><li>Par exemple la génération de l'homme ne se fait que par le sperme humide qui s'échauffe par le mouvement du sang et de l'acte générique, de ce sperme se forme un embryon dans la matrice de la femme, de cet embryon se forme un enfant dans la matrice de la femme, qui croît de jour en jour par addition de flux des mois qui sont nécessaires à la femme, de cet embryon se forme un enfant, de cet enfant un homme par la nourriture humide qu'il prend, et cet homme subsiste tant que la substance radicale est en lui ; mais aussitôt qu'elle est détruite par corruption ou par quelque autre accident, l'homme cesse de vivre et retourne dans son principe corruptible par corruption. Je ne prétends point parler ici de l'âme. C'est le corps qui devient en terre, la terre en eau corrompue, cette eau en air, et cet air en eau incorruptible qui avait composé en tout cet homme par la multiplication de son humide, dont une partie était changée par condensation en os, l'autre en nerfs, l'autre avait composé les yeux, l'autre la chair, l'autre la peau, les ongles, les cheveux et tout le corps humain.</li><li><br /></li><li>Voilà Monsieur comme Dieu a créé toutes choses au commencement du monde, avant lequel son esprit était porté sur les eaux qui composaient le chaos. D'une partie il en a formé les cieux, de l'autre la terre, de l'autre le Soleil, la Lune et les étoiles, les poissons, les oiseaux et généralement tous les animaux, les arbres, les plantes, les racines, les métaux et tous les êtres qui sont au milieu des eaux. <i>Spiritus Dei ferebatur super aquas</i> (Genèse 1) Dieu fit le firmament pour séparer les eaux avec les eaux <i>separavit aquas ab aquis</i>.</li><li><br /></li><li>Le coeur de l'homme représente le firmament, le coeur étant au milieu des eaux, la volonté la lumière, les yeux le Soleil et la Lune, les étoiles la chair, la terre le ventre, la mer, les rivières et les ruisseaux les veines. Les poissons, les oiseaux et les animaux, les vers que nous avons. Les rochers, les pierres et les métaux, les os. Les arbres, les plantes, les racines de la terre, les cheveux, poils et les ongles. Les montagnes les articulations. Il est constant que l'homme parfait est le vrai modèle du monde, tant sublunaire qu'élémentaire, puisque tout ce qui se trouve dans l'un on le voit pareillement dans l'autre.</li><li><br /></li><li>Ce n'est pas assez de pénétrer ce grand point qui ne fait qu'établir mon unique principe et détruire avec raison la multiplicité des prétendues substances élémentaires qui ne furent jamais, puisqu'on l'on ne saurait trouver un centre sans les faire agir contre nature.</li><li><br /></li><li>Il faut aussi que les enfants de la science philosophique sachent comment un arbre produit ses fruits, par quel ressort une pomme, une poire, un abricot, une pêche, une noix, une grenade, un raisin, une rose, un jasmin, un oeillet ou quelque autre fruit se forment au bout de leurs tiges.</li><li><br /></li><li>Il est absolument nécessaire qu'ils conçoivent de quelle manière une partie de cet humide se change en écorce, l'autre en bois, l'autre en sève, l'autre en feuilles, en bouton, en fleur, en fruit, noyau, en pépin et comment dans ce noyau se forme une amande, et dans ce pépin est contenu en puissance l'arbre et la tige, le bois, et les feuilles et les fleurs et les fruits substantiellement, et par quel moyen ce même principe qui les a composés leur donne l'être par l'acte.</li><li><br /></li><li>Lorsqu'ils sont parvenus à cette connaissance, ils ne seront pas longtemps à découvrir la production des métaux, qui dérivant du même principe, servent de matière à tous les êtres du monde, qui ne diffèrent que dans la forme, par la raréfaction ou la condensation qui dit se faire <i>pondere et mensura</i>, avec poids et mesure, tel qui convient au sujet qu'on veut construire, la matière étant d'elle-même disposée à recevoir quelle forme on veut lui donner, quand elle est reprise dans son principe ou qu'on le sait rendre indéterminée, c'est-à-dire lui faire quitter une forme pour lui en donner une autre, et qui doit se faire en un instant. Car étant déterminée, elle ne saurait recevoir une autre forme, que celle du sujet déterminé, ainsi que vous me l'avez objecté fort à propos.</li><li><br /></li><li>Cette opération doit se faire sans violence par un moyen qui détruise seulement la forme sans altérer ni absorber la matière, pour imiter la nature en la destruction des composés, qui se fait par corruption et dilatation, lesquelles désunissent les parties en séparant la matière de la forme de gré à gré, par l'évaporation de cet unique principe substantiel, qui s'en retournerait à son centre incorruptible après avoir été corrompu, si l'art ou les accidents ne l'arrêtaient pour lui faire prendre une nouvelle forme soit métallique ou autre, par l'accroissement ou diminution de cet humide, qui vient de quitter la forme où il était déterminé, en se déterminant facilement par condensation ou raréfaction, à la forme qu'on veut lui donner.</li><li><br /></li><li>Cette destruction de la forme sans altérer la matière ne peut se faire que par un moyen qui soit de la nature de la matière, c'est-à-dire qu'il renferme en son composé l'humide et le chaud, afin que l'humide du médium reçoive l'humide du composé, que la chaleur du médium détruit par la jonction et l'accroissement de ces deux humides, qui se trouvent dominants, parce que les formes du composé et du médium sont détruites par la dilatation et la chaleur. Vous trouverez ces deux humides du premier principe, qui sont la matière première indéterminée, disposée à recevoir toutes les formes par une poudre siccative qui doit se joindre à ces deux humides et le tout ne faire qu'un composé nouveau par cessation de la forme du premier.</li><li><br /></li><li>La chaleur de ce médium en détruisant la forme du composé pour rendre son principe indéterminé, qui devient tout humide, perd sa force par la froideur de l'humidité supérieure, et le froid de l'humide condense les pores du premier principe, qui devient pesant et par conséquent plus solide et en moins de volume par cette condensation de l'humide.</li><li><br /></li><li>Par exemple le mercure est un composé d'humide visqueux par condensation liquide et coulante, qui étant séparée se rejoint par la viscosité qui se rend indéterminée dans les autre formes métalliques, quoiqu'il soit de leur nature, et qu'il en ait la pesanteur, il faut dilater par un médium la viscosité de sa nature, séparer ses parties condensées et coulantes par leur humidité pour le réduire en son premier principe humide, ce que l'on ne saurait faire qu'en le réduisant en eau par un médium chaud et humide et une poudre siccative, laquelle étant jointe avec l'humide froid du médium et du principe qui composait auparavant le mercure, ôte la viscosité, et son humide liquide se trouve condensé dans un instant, et ainsi fixé il est changé en métal Solaire ou Lunaire, ce qui dépend uniquement de la composition de la poudre qui doit être faite de la matière de cet unique principe, de laquelle poudre je parlerai ci-après.</li><li><br /></li><li>Ce n'est donc pas le feu accidentel comme celui de charbon ou de lampe qui peut détruire les formes sans altérer la matière des composés, et rendre cet unique principe indéterminé et propre à recevoir une autre forme en produisant un nouveau composé. Puisque le feu accidentel est destructif de la matière, ne pouvant la séparer ni la disjoindre de la forme, qu'en consommant l'une et l'autre par violence, étant l'ennemi et l'opposé de l'humide principe de tous les êtres, qui véritablement renferme en lui le chaud et le sec par température du froid contenu dans son humidité, son unique substance.</li><li><br /></li><li>Ces quatre qualités étaient en puissance dans le premier principe, c'est-à-dire dans la matière sans forme ou indéterminée avant le commencement du monde. Mais Dieu ayant entièrement déterminé cette première matière par la diversité des formes de tant de différents êtres, qu'il a créés, en mettant cette puissance du premier principe en acte, cette première matière ne peut plus être sans forme, la destruction d'un composé faisant dans le même instant la production d'un autre, <i>corruptio unius fit generatio alterius</i>. La destruction d'un composé se fait en deux manières sans altération de la matière par la trop grande abondance de l'humide, ou par son évaporation, tant dans les choses animées qu'inanimées, végétales, que métalliques, mais la production de l'une et des autres ne peut se faire que par addition d'humide condensé ou raréfié plus ou moins.</li><li><br /></li><li>Lorsque cet humide principe est raréfié à un certain point il devient air, plus ou moins froid, sec ou humide, suivant qu'il est agité en haut il est plus ou moins chaud, lorsque ce même principe humide est condensé, il est appelé terre plus ou moins sèche, humide ou froide, à proportion du mouvement où elle se trouve, n'y ayant que le seul mouvement accidentel, qui puisse augmenter ou diminuer l'une ou l'autre des quatre qualités de la substance de ce premier principe dont tous les êtres sont composés, laquelle augmentation ou diminution des quatre qualités du premier principe ne provient que de la différence du mouvement, selon la situation ou se trouve le composé.</li><li><br /></li><li>Sur ces principes incontestables, il faut Monsieur que les enfants de la science, pour pouvoir réussir à la production des métaux et des autres composés, sachent parfaitement après avoir connu ce premier principe, à quel degré les quatre qualités doivent être dans le composé qu'ils veulent faire, à quel point ce principe qui les contient doit être condensé ou raréfié, pour rendre leur composé parfait sans s'écarter des règles de la nature, que l'art ne peut qu'imiter dans la construction et destruction des formes plus parfaites aux composés imparfaits, et d'abréger le temps que la nature met à les produire, dont voici Monsieur la manière infaillible et la véritable composition de la poudre de projection et comment il faut la projeter.</li><li><br /></li><li>Premièrement il faut avoir un composé qui serve de sujet à la projection qui consiste seulement à donner une forme plus parfaite au composé imparfait, ce qui ne peut se faire que par un composé plus parfait, que l'on joint au moins parfait, et par l'union de ces deux composés il s'en forme un troisième qui est moins parfait que le plus parfait, et plus parfait que le moins parfait.</li><li><br /></li><li>Ce composé plus parfait qui doit donner une forme plus parfaite au composé moins parfait, est ce que nous appelons poudre de projection, qui renferme en elle les quatre qualités du troisième composé, que nous voulons faire à un degré plus éminent qu'elle ne se trouve après l'union qui s'est faite avec le composé moins parfait, qui est devenu plus parfait par addition des quatre qualités parfaites du composé plus parfait, qui devient moins parfait dans la forme du nouveau composé plus parfait que l'était le moins parfait, et moins parfait que le plus parfait.</li><li><br /></li><li>Pour faire cette union du composé parfait avec le moins parfait, il faut nécessairement que ce soit par un agent qui dilate les pores du composé moins parfait, afin que les qualités du plus parfait les pénètre pour leurs communiquer leurs perfections.</li><li><br /></li><li>Cet agent ne doit dilater que le composé imparfait sans altérer la matière de ce composé, qui ne se peut faire que par un agent qui contient l'humidité à un degré de perfection du premier principe, dont tous les êtres sont composés, et par le degré de perfection, du premier principe cet agent agit sur tous les êtres condensant les pores dilatés, et dilatant ceux qui sont condensés à proportion que l'artiste le met en mouvement, ce même agent aussi se pétrifie ou devient liquide toujours par addition de son composé premier principe, selon le mouvement qui lui est donné, et par conséquent il est de la nature de tous les composés, avec les humides il est froid par l'inaction, et avec les chauds il est sec par le mouvement, sans qu'il altère sa matière ni celle des êtres sur lequel il agit, parce que toutes les qualités de la nature des êtres se trouvent dans son composé entièrement parfaites, quand l'artiste sait les séparer les unes des autres, et mettre à part l'humide de cet agent, pour ajouter à l'humide du composé s'il est nécessaire d'augmenter l'humidité, le froid au froid, le chaud au chaud, et le sec au sec ; au contraire il faut se servir de l'humide de cet agent pour diminuer le sec, et du froid pour abattre ou tempérer la chaleur du composé imparfait s'il est nécessaire, pour lui donner une forme plus parfaite.</li><li><br /></li><li>C'est pourquoi Monsieur, je vous ferai remarquer qu'il est d'une nécessité absolue que les enfants de la science sachent les degrés des quatre qualités qui doivent être dans le composé qu'ils veulent faire. Sans cela ils travailleraient à l'aventure, quand même ils auraient en leur possession la matière première indéterminée, comme elle était avant la création du monde, ce qui est du tout impossible, parce que cette matière pour être indéterminée, telle que les philosophes sophistes prétendent trouver, devrait être sans forme. Mais il est constant que depuis la création du monde il n'y a jamais eu de matière sans forme, la destruction d'un composé faisant la construction d'un autre. <i>Corruptio unius fit generatio alteris.<o:p></o:p></i></li><li><br /></li><li>Il n'y a que l'unique degré des quatre qualités du premier principe qui doit faire la différence des formes de tous les composés à proportion que ce degré est différent dans les êtres.</li><li><br /></li><li>Voilà Monsieur en quoi consiste la science philosophique qui est dans la seule connaissance des degrés des quatre qualités dans chaque composé, tout le reste est très facile, le poids et la mesure fait la multiplication et l'augmentation du composé quand on est parvenu à la connaissance des différents degrés des qualités. La composition est un jeu d'enfant, il n'y a que la mixtion à faire et la joindre au composé imparfait avec le médium ou agent dont j'ai parlé, et le composé imparfait prend ainsi une forme plus parfaite de lui-même. La mixtion du degré des qualités doit se faire avec poids et mesure, c’est ce que nous appelons poudre de projection.</li><li><br /></li><li>Le médium ou agent qui dilate et condense les pores du composé imparfait, c'est un dissolvant que les philosophes appellent le vin philosophique qui n'est point corrosif, et par conséquent n'altère jamais la matière du premier principe.</li><li><br /></li><li>Ce dissolvant se tire de trois sortes de simples, comme j'ai eu l'honneur Monsieur de vous les nommer ci-devant, l'une est Solaire, l'autre est Lunaire et la troisième tient des deux. L'humide de ces simples renfermant en soi le soufre, le sel et le mercure, sans être séparé de l'un ou de l'autre humide, qu'il faut extraire en pressant chaque simple en particulier, ces trois humides étant mêlés ensemble <i>in pondere et mensura</i>, avec poids et mesure pour en faire un seul humide composé, en trente-six heures réduit toutes sortes de métaux en eau métallique qui est la matière de ce premier principe, on mêle une poudre, qui renferme les degrés des quatre qualités, qui doit se trouver dans le composé métallique qu'on veut faire et par le seul mouvement que l'on donne avec une spatule, pour faire incorporer la poudre dans cette eau métallique, elle se condense et devient en grumeaux qui se tiennent ensemble dans un creuset qu'on met sur un feu lent pour évaporer l'humide du dissolvant, et ce qui était d'impur dans le métal imparfait, ensuite faisant fondre ce qu'il reste, vous trouverez lez composé parfait selon les degrés des qualités de la poudre qu'on a mêlé dans l'eau métallique.</li><li><br /></li><li>Cette poudre doit être faite de l'humide principe de tous les êtres, sa composition est le sel des simples, ou Lunaire ou Solaire, cueillis dans la saison qu'il faut et suivant les constellations qui leurs donnent des influences productives desdits sels qui se trouvent plus abondamment dans lesdits simples au Printemps ou pendant l'Automne.</li><li><br /></li><li>Les sels doivent être arrosés de l'eau du premier principe qui se tire des simples et exposer le tout au Soleil, qui fait croître et augmenter les effets des sels réduits en poudre, tant par addition de l'humide des eaux, que par les rayons du Soleil, qui donne ses influences pour condenser l'humide de ces eaux avec la siccité desdits sels en poudre, qui deviennent un composé solide, qu'il faut triturer dans toutes les cultures avant de les arroser ; cette opération doit se faire jusqu'à ce que ces poudres aient atteint la perfection du degré des quatre qualités, qui doivent donner la forme parfaite au composé moins parfait.</li><li><br /></li><li>Cette poudre composée des sels des végétaux, dans sa première opération est semblable à l'embryon formé dans la matrice de la femme par l'humide spermatique qui s'augmente par l'addition du flux des mois pour former un enfant, qui est la seconde opération de la nature.</li><li><br /></li><li>Il faut aussi arroser cette poudre dans la seconde opération d'une eau distillée, du sang d'un certain animal qui a une chaleur au suprême degré quoiqu'il soit toujours dans le froid : laquelle eau renferme ces deux qualités dans tous les degrés par addition du flegme qu'on sépare dudit sang et qu'on mêle avec poids et mesure avec cette même eau sanguine dont on fait un composé humide avec les eaux tirées des simples pour arroser lesdites poudres dans les cultures de la seconde opération, où elles doivent changer de couleur, sur cette eau de sang que les philosophes ont appelé sang innocent (comme il est vrai) car l'animal est des plus innocents, certains sophistes ont eu la cruauté d'égorger de jeunes enfants par un effet de leur ignorance ; la qualité du sang humain n'a pas celle qu'il faut pour l'oeuvre.</li><li><br /></li><li>De même que l'enfant croît et prend des forces par la nourriture du flux des mois jusque à sa naissance : de même aussi fait la poudre dans cette seconde opération quand on l'arrose, il faut seulement prendre garde de ne pas la noyer par la trop grande quantité et de lui en donner assez de peur qu'elle ne languisse.</li><li><br /></li><li>L'enfant étant né, on le nourrit de lait et à mesure qu'il croit on lui donne de la bouillie, et dans la suite, des aliments plus substantiels, il faut faire la même chose à notre poudre, en augmentant la dose des eaux tirées des simples et non du sang, dans lesquelles eaux des simples on met à tremper du bois de F.... et de B... desquels les eaux tirent la substance, qui est très forte, qui se communique aux dites poudres dans les cultures pendant la troisième opération qui représente l'enfance, et l'adolescence dans lequel il faut lui donner pour nourriture le sel de mercure, en faisant la culture après les avoir triturés dans cette troisième opération, elle change encore de couleur.</li><li><br /></li><li>La quatrième opération est semblable à la troisième, hormis qu'il faut augmenter la dose de sel de mercure, et des eaux, ce qui nécessaire de faire dans toutes les cultures jusqu'à ce que les poudres soient parfaitement rouges.</li><li><br /></li><li>Les poudre dans leurs principe végétal des simples sont vertes et grisâtres, quand elles sont en forme de sel et qu'on les mêle pour en faire un composé, elles sont obscures ; dans les premières cultures de la première opération elles deviennent noires par l'arrosement. Dans la seconde opération elles blanchissent peu à peu. Dans la troisième elles sont rougeâtres, et dans la quatrième elles deviennent tout à fait rouges. </li><li><br /></li><li>Il faut dans toutes les cultures des quatre opérations mêler un peu d'eau commune bien nette et tant soit peu d'esprit de vin dans les eaux composées, desquelles on veut arroser lesdites poudres dans les cultures, et qui doit se faire par aspersion.</li><li><br /></li><li>Dans toutes les cultures la matière augmente, mais principalement dans la quatrième après la seconde culture, si la poudre n'a pas langui dans les opérations précédentes.</li><li><br /></li><li>Le vent leur est fort contraire, le mauvais air, et si la femme en approche dans certains temps, elle les corrompt, surtout quand on leur a donné la culture.</li><li><br /></li><li>Il faut toujours les tenir au Soleil ou à l'air dans le beau temps, quand il pleut, elles doivent être dans un lieu sec et chaud, ne les arroser jamais ni les triturer quand il fait beau et point de vent, il n'y a que deux jours dans chaque mois pour leur donner leur culture, s'il fait mauvais temps, il vaut mieux les laisser à moins d'avoir un endroit bien fermé où la chaleur soit à quarante-quatre degrés, ou du moins à trente-huit, dans ces cas-là on peut les triturer et les arroser, toujours par aspersion.</li><li><br /></li><li>On connaît quand la quatrième culture est parfaite, lorsque les poudres subliment, on peut prendre les sublimées et s'en servir comme ci-dessus. Si on les garde, il faut que ce soit dans une bouteille bien bouchée afin qu'elles ne s'éventent, et leur donner de temps en temps du mercure bien lavé, qu'elles dévorent comme l'aimant le fait de la limaille de fer. Vous prendrez garde qu'elles soient dans un lieu sec et qu'elles ne souffrent pas le froid ni l'humide.</li><li><br /></li><li>Ces poudres dans ces opérations, après avoir été triturées et passées dans un tamis de soie, on les arrose, et à mesure qu'elles sèchent elles deviennent dures, en masse comme une pierre, c'est pour cela qu'on appelle l'oeuvre pierre philosophale, mais quand elles sont parfaites et qu'elles ont sublimé, elles sont toujours poudres, ne formant que des petits grumeaux qui en les maniant se réduisent en poudre.</li><li><br /></li><li>On peut aussi projeter en cette manière. Mettre tremper cette poudre dans l'huile d'or rectifiée, dilater le mercure par le dissolvant ci-dessus, et mêler quelque goutte de cette huile d'or, dans laquelle poudre se dissout avec ledit mercure, onze gouttes projettent une livre dudit mercure.</li><li><br /></li><li>Vous devez Monsieur être content de ce que vous avez exigé de moi, j'ai tâché de profiter des leçons que l'on m'a fait. J'ai donné toute mon application pour obéir à vos ordres, quoique j'ai rappelé dans mes idées tout ce que j'ai pu apprendre, soit par la lecture ou par expérience, je confesserai hardiment <i>In vanum laboraverunt qui quaesirunt eam dormierunt somnum suum et nihil juvenerunt in manibus suis</i>. Je compte autant sur l'honneur de votre estime que sur tous les trésors chimiques, étant avec beaucoup de respect,</li></ol></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p></o:p></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p></o:p></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p></o:p></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p></o:p></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p></o:p></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p></o:p></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p></o:p></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p></o:p></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p></o:p></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p></o:p></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p></o:p></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p></o:p></div><div class="MsoNormal" style="text-align: 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serviteur<o:p></o:p></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p><br /></o:p></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">D.L.B.<o:p></o:p></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br /></div>Le Miroir Alchimiquehttp://www.blogger.com/profile/03138462213732119910noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2196127544531909708.post-83302301528351678432021-09-18T12:57:00.000+02:002021-09-18T12:57:31.317+02:00ARTEPHIUS Le Livre Secret (avec numérotation des paragraphes)<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhyC1IT-ujbpzbN7_Zry-XW5V-QszdzBqGFFqJo8S51dV3EM_SZfbA7OqUgPyP8ef6v1MDzRt0_6NF4g-oMaSIdJ7QwcSea-PlnbDdimLWJW0EL6x6tG6xoA-kRsnFX4LvobI5fBNSFSkU/s447/artephius+his+secret+book_modifi%25C3%25A9-1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="447" data-original-width="256" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhyC1IT-ujbpzbN7_Zry-XW5V-QszdzBqGFFqJo8S51dV3EM_SZfbA7OqUgPyP8ef6v1MDzRt0_6NF4g-oMaSIdJ7QwcSea-PlnbDdimLWJW0EL6x6tG6xoA-kRsnFX4LvobI5fBNSFSkU/w229-h400/artephius+his+secret+book_modifi%25C3%25A9-1.jpg" width="229" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><br /><div align="center"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgrfo0QVvSLAIa9ahxu0_eS_uFoProSoG-wJJeqyXTCuNhY9PT29jKz1l2UdYHRjcdwPThGtyfmoKeX-l3Mtym5cGLA4btd0xAtZP7T7w4x4KYhqtkWS7V2W88HU7EYNfrDrUwmOA9asfc1/s1600-h/artephius_secret.jpg"></a><span style="font-size: x-large;">Le Livre Secret</span><br /><span style="font-size: large;">du Très Ancien Philosophe Artéphius</span></div><div align="center"><br /><span style="font-size: large;">Traitant de l'Art occulte et de la Pierre Philosophale</span><br /><span style="font-size: large;"><br /></span><b>XIIème siècle</b><br /><strong><br /></strong><strong>Traduction du texte latin par Pierre Arnauld, sieur de la Chevallerie en Poictou, </strong><br /><strong>in <i>Philosophie Naturelle de Trois Anciens Philosophes Renommés</i> (1682), </strong><br /><strong>modérément adaptée au français contemporain.</strong><br /><strong><br /></strong></div><div align="justify"><br /><ol><li>L'antimoine est des parties de Saturne, ayant en toutes façon sa nature, aussi cet Antimoine Saturnin convient au Soleil, ayant en soi l'argent vif dans lequel aucun métal ne se submerge que l'or, c'est à dire tant seulement le Soleil se submerge en l'argent vif Antimonial Saturnin, sans lequel argent vif aucun métal ne se peut blanchir. Il blanchit donc le laiton, c'est à dire l'or et réduit le corps parfait en sa première matière, c'est à dire en soufre et argent vif de couleur blanche, et plus qu'un miroir resplendissante. Il dissout (dis-je) le corps parfait qui est sa nature. Car cette eau est amiable (càd amicale ou aimable, <i>amicabilis</i> dans le texte latin - L.A.T.) et aux métaux placables (càd apaisants, <i>placabilis</i> dans le texte latin - L.A.T.), blanchissant le Soleil, parce qu'elle contient un argent vif blanc. Et de ceci tu dois tirer un très grand secret, c'est à savoir que l'eau Antimoniale Saturnine doit être mercuriale et blanche, afin qu'elle blanchisse l'or, ne brûlant point, mais seulement dissolvant, et puis après se congelant en forme de crème blanche. Voilà pourquoi le Philosophe dit que cette eau fait le corps être volatil, parce qu'après qu'il a été dissout et refroidi il monte en haut en la superficie de l'eau. Prends (dit-il) de l'or cru folié, ou laminé, ou calciné par le Mercure, mets icelui dans notre vinaigre Antimonial Saturnin, Mercurial et tiré du sel armoniac (comme on dit) mets le dans un vaisseau de verre large et haut de quatre doigts ou plus, et laisse le là en chaleur tempérée, et tu verras en peu de temps s'effleurer comme une liqueur d'huile surnageante au dessus en forme de pellicule, recueille la avec une cuillère, ou en mouillant une plume, et ainsi par jour par plusieurs fois collige la, jusqu'à ce que rien plus ne monte, puis fais évaporer au feu l'eau, c'est à dire la superflue humidité du vinaigre, et te restera une quintessence d'or en forme d'huile blanche, incombustible, dans laquelle huile les Philosophes on mis leurs plus grands secrets, et cette huile est d'une très grande douceur, ayant de grandes vertus pour apaiser la douleur des plaies.</li><li><br /></li><li>Tout le secret donc de ce secret Antimonial, est que par ce dessus nous sachions extraire et tirer du corps de la Magnésie l'argent vif non brûlant, (et cela est l'antimoine, et le Sublimé Mercurial) c'est à dire, il faut extraire une eau vive, incombustible, puis la congeler avec le parfait corps du Soleil qui le dissout dans icelle, en nature et substance blanche congelée comme crème, et faire venir tout cela blanc. Toutefois, premièrement le Soleil en la putréfaction et résolution qu'il fera en cette eau, en son commencement perdra sa lumière, s'obscurcira, et noircira, puis s'effleurera sur l'eau, et sur icelle surnagera peu à peu une couleur en substance blanche, et cela s'appelle blanchir le laiton rouge, le sublimer philosophiquement, et réduire en sa première matière, c'est à dire en soufre blanc incombustible, et en argent vif fixe. Et par ainsi l'humide terminé, c'est à dire l'or, notre corps, par la réitération de la liquéfaction en cette eau notre dissollutive, se convertira et réduira en soufre, et argent vif fixe, en cette façon le parfait corps Soleil prendra vie en cette eau, dans icelle se vivifiera, s'inspirera, croîtra, et se multipliera en son espèce comme les autres choses. Car en cette eau, il se fait que le corps composé de deux corps, du Soleil et de la Lune, s'enfle, se pourrit comme le grain de blé, s'engrossit, s'élève et croît , prenant nature animée et végétable.</li><li><br /></li><li>Aussi notre eau, notre vinaigre susdit est le vinaigre des montagnes, c'est à dire du Soleil et de la Lune, voilà pourquoi il se mêle avec le Soleil et la Lune leur adhérant perpétuellement; voire le corps prend d'icelle eau la teinture de blancheur, et avec icelle resplendit d'une lueur inestimable. Qui saura donc convertir le corps en argent blanc, médicinal, il pourra puis après facilement convertir par cet or blanc, tous métaux imparfaits en très bon argent fin. Cet or blanc s'appelle par les Philosophes, la Lune blanche des Philosophes, l'argent vif fixe, l'or de l'alchimie, et la fumée blanche. Donc sans lui notre vinaigre Antimonial, l'or blanc de l'alchimie ne se peut faire. Et parce qu'en notre vinaigre il y a double substance d'argent vif, l'une de l'antimoine, l'autre du Mercure sublimé, il a aussi double poids et substance d'argent vif fixe, et augmente en l'or sa naturelle couleur, poids, substance et teinture.</li><li><br /></li><li>Donc notre eau dissolvante porte une grande teinture et grande fusion, parce que quand elle sent le feu commun, elle fait fondre l'or ou l'argent s'il est dans icelle, et tout aussitôt le liquéfie et converti en sa substance blanche comme elle est, ajoutant au corps couleurs, poids, et teinture. Elle est aussi dissolvante de toute chose qui se peut liquéfier, et l'eau pesante, visqueuse, précieuse, résolvant tout les corps crus en leur première matière, c'est à dire en terre et poudre visqueuse, c'est à dire en soufre et argent vif. Si donc tu mets en cette eau quelque métal que ce soit, limé ou atténué, et le laisse par certain temps en douce et lente chaleur, il se dissoudra tout, et se changera en eau visqueuse, et en huile blanche, ainsi qu'il est déjà dit. Et ainsi elle molifie le corps, et le prépare à la fusion et liquéfaction, voire elle fait toute choses être fusible, comme les pierres et les métaux, et puis elle leur donne esprit et vie. Donc elle dissout toutes chose par solution admirable, convertissant le corps parfait en médecine subtile, fondante, pénétrante, et plus fixe, augmentant le poids et couleur.</li><li><br /></li><li>Travaille donc avec icelle, et tu en aura ce que tu désires. Car elle est l'esprit et l'âme du Soleil et de la Lune, l'huile, l'eau dissolvante, la fontaine, le bain Marie, le feu contre nature, le feu humide, secret occulte et invisible, et le vinaigre très fort, duquel un ancien Philosophe a dit : j'ai prié le Seigneur, et il m'a montré une eau nette, que j'ai connu être un pur vinaigre altérant, pénétrant et digérant. Vinaigre, dis-je, pénétratif, et instrument mouvant l'or, ou l'argent à la putréfaction, résolution et réduction en leur première matière. C'est l'unique agent en ce monde pour cet Art, lequel peut seul résoudre et réincruder les corps métalliques avec la conservation de leur espèce. Il est donc le seul moyen, apte et naturel, par lequel nous devons résoudre les corps du Soleil et de la Lune par admirable et solennelle dissolution, et en conservant l'espèce sans aucune destruction, mais seulement la changeant en forme et génération nouvelle, plus noble et merveilleuse, c'est à savoir en la parfaite pierre des Philosophes qui est leur secret admirable.</li><li><br /></li><li>Or cette eau est une certaine moyenne substance claire comme l'argent pur, laquelle doit recevoir les teintures du Soleil et de la Lune, afin qu'elle se congèle et se convertisse avec eux en terre blanche et vive. Car cette eau a besoin des corps parfaits, afin qu'avec iceux après la dissolution, elle se congèle, fixe et coagule en terre blanche, d'autant que leur solution est leur coagulation, parce qu'ils ont une même opération, et l'un ne se peut dissoudre que l'autre ne se congèle. Et il n'y a autre eau qui puisse dissoudre les corps, que celle la seule qui demeure permanente avec iceux en matière et forme. Voire le permanent ne peut être, qu'il ne soit de la même nature de l'autre corps, afin qu'ils se fasse un. Quand tu verras donc ton eau se coaguler elle même avec les corps en icelle, dissous, sois assuré, ta science, méthode et tes opération être vraie et philosophique, et que tu procède bien en l'Art.</li><li><br /></li><li>Donc la nature s'amende en sa semblable nature, c'est à dire, l'or et l'argent s'améliorent en notre eau, comme notre eau avec ces corps. Aussi cette eau est appelée le moyen milieu de l'âme, sans lequel nous ne pouvons travailler en cet Art. Elle est le feu végétable, animal, et minéral, conservatif de l'esprit de l'esprit fixe du Soleil et de la Lune, le destructeur des corps, et le vainqueur ; parce qu'il détruit et dissout le corps et change les formes métalliques, faisant que les corps ne sont plus corps, mais seulement esprits fixe, convertissant icelles formes en substance humide, molle et fluide, qui a entrée et vertu d'enter dans les corps imparfaits, et se mêler avec eux indivisiblement, ensemble les teindre et parfaire, ce que ces corps ne pouvaient pas auparavant, parce qu'ils étaient secs et durs, et cette dureté n'a point de vertu de teinture ni de perfection. Donc bien à propos convertissons-nous ces deux corps en substance fluide, d'autant que toute teinture teint plus de mille fois en substance molle et liquide, qu'en sèche, comme on peut voir au safran. Donc la transmutation des métaux imparfaits, est impossible par les corps durs et secs, mais seulement par les mols et liquides. De ceci, il faut conclure, qu'il faut faire revenir l'humide, et révéler le caché. Ce qui s'appelle réincruder les corps, c'est à dire les cuire et amollir jusqu'à ce qu'il soient privés de leur corporalité dure et sèche, parce que le sec n'entre point, ni ne teint que soi même. Donc le corps sec et terrestre ne teint point, s'il n'est teint ; car (comme il est dit) l'épais terrestre n'entre point, ni teint, parce qu'il n'entre point donc il n'altère point. Partant l'or ne teint point, jusqu'à ce que son esprit occulte soit tiré et extrait de son ventre par notre eau blanche, et soit fait du tout spirituel, blanche fumée, blanc esprit, et âme admirable.</li><li><br /></li><li>Partant, nous devons avec notre eau atténuer les corps parfaits, les altérer, et les molifier, afin qu'après ils se puissent mêler avec les autres imparfaits. Voilà pourquoi quand nous n'aurions autre bénéfice et utilité de cette notre eau Antimoniale que celui-ci, il nous suffit. Car elle réduit les corps à la première origine de leur soufre, et Mercure, et puis après un peu de temps, en moins d'une heure d'un jour, nous pouvons d'iceux faire sur la terre ce que la nature a fait dessous aux mines de la terre en mille année, ce qui est quasi miraculeux.</li><li><br /></li><li>Notre final secret est donc, par notre eau faire les corps volatils, spirituels, et eau tingente, ayant entrée sur les autres corps. Car elle fait des corps un vrai esprit, parce qu'elle incère les corps dur et secs, et les prépare à la fusion, c'est à dire, les convertit en eau permanente. Elle fait donc des corps une huile et très précieuse et bénine, qui est une vraie teinture, et une eau permanente blanche, de nature chaude et humide, tempérée, fusible, subtile comme la cire, qui pénètre, profunde (càd se répand, <i>profundat</i> dans le texte latin - L.A.T.), teint et parfait. En cette façon notre eau dissout incontinement l'or et l'argent, faisant une huile incombustible qui se peut lors mêler dans les autres corps imparfaits. D'autant que notre eau convertit les corps en sel fusible, qui puis après est appelée par les Philosophes Sel Albrot, et ne fuyant point le feu. Et véritablement il est l'huile de nature chaude et subtile, pénétrante, profundante et entrante, appelée Elixir complet, et secret caché des sages Alchimistes. Celui donc qui sait ce sel du Soleil et de la Lune, sa génération, ou préparation, et puis après les mêler, et faire ami avec les autres métaux imparfaits, celui-là vraiment sait un très grand secret de la nature, et une voie de perfection.</li><li><br /></li><li>Ces corps ainsi dissous par notre eau, sont appelés argent vif, lequel n'est point sans soufre, ni soufre sans nature des luminaires, parce que les luminaires, le Soleil et la Lune, sont les principaux moyen et milieu en la forme par lesquels la nature passe, parfaisant et accomplissant sa génération. Et cet argent vif est appelé sel honoré et animé, et portant génération, et feu, vu qu'il n'est que feu, ni feu, vu qu'il n'est que soufre, ni soufre, vu qu'il n'est qu'argent vif, tiré par notre eau du Soleil et de la Lune, et réduit en pierre de grand prix, c'est-á-dire, cet argent vif est la matière des luminaires altérée, changée et réduite de la vilité (càd de l'absence de valeur, <i>vilitate</i> dans le texte latin - L.A.T.) en noblesse. Note que ce soufre blanc, est le père des métaux, et leur mère, ensemble, il est notre Mercure, la minière de l'or, l'âme, le ferment, la vertu minérale, le corps vivant, la médecine parfaite, notre soufre et notre argent vif, c'est-á-dire soufre. Donc la propriété de notre eau est, qu'elle liquéfie l'or et l'argent, et augmente en eux leur naturelle couleur. Elle convertit donc les corps, de leur corporalité en spiritualité. C'est celle là, qui envoie dans le corps la fumée blanche, qui est l'âme blanche, subtile, chaude, et de grande ignéité. Cette eau est aussi appelé la pierre sanguinaire, aussi elle est la vertu du sang spirituel, sans lequel rien ne se fait, et le sujet de toutes choses liquables (càd liquéfiables - L.A.T.), et de liquéfaction, qui convient fort bien, et adhère au Soleil et á la Lune, mais plus au Soleil qu'à la Lune, note bien ceci. S'appelle aussi le milieu, pour conjoindre les teintures du Soleil et de la Lune avec les métaux imparfaits. Car elle convertit les corps en vraie teinture, pour teindre les autres imparfaits ; c'est une eau qui blanchit, ainsi qu'elle est blanche, qui vivifie, ainsi qu'elle est une âme, et partant, comme dit le Philosophe, entre bientôt dans son corps. Car c'est une eau vive qui vient arroser sa terre, afin qu'elle germe et donne du fruit en son temps ; ainsi toutes choses naissantes de la terre, sont engendrées par l'arrosement. Donc la terre ne germe point sans irrigation, arrosement et humidité. L'eau de la rosée de Mai nettoie ces corps, les pénètre comme l'eau de la pluie, les blanchit, et fait être un corps nouveau composé de deux corps. Cette eau de vie gouvernée avec ce corps, elle le blanchit, le convertissant en sa couleur blanche. Or cette eau est une fumée blanche, et partant le corps se blanchit avec icelle. Il te faut donc blanchir ce corps et rompre tes livres. Et entre ces deux, c'est-à-dire, entre le corps et l'eau est désir, amitié et société, comme entre le mâle et la femelle, à cause de la proximité de leur semblable nature ; car notre eau vive seconde est appelée Azoth, blanchissant le laiton, c'est-à-dire, le corps composé du Soleil et de la Lune par notre eau première. Cette eau seconde est aussi appelée l'âme des corps dissous, desquels corps nous avons déjà lié ensemble les âmes, afin qu'elle servent aux sages Philosophes. O combien est précieuse et magnifique cet eau ! car sans elle l'œuvre ne se pourrait parfaire ; aussi est-elle nommée le vaisseau de la nature, le ventre, la matrice, le réceptacle de la teinture, la terre et la nourrice, elle est notre fontaine en laquelle se lavent le Roi et la Reine, et la mère qu'il faut mettre et sceller sur le ventre de son enfant qui est le Soleil, qui est sorti et venu d'icelle, et lequel a engendré. Voilà pourquoi ils s'aiment mutuellement, comme la mère et le fils, et se conjoignent si aisément ensemble, parce qu'ils sont venus d'une même et semblable racine de même substance et nature. Et parce que cette eau est l'eau de vie végétable, et partant aussi elle donne vie, et fait végéter, croître et pulluler ce corps mort, et le fait ressusciter de mort à vie, par solution et sublimation, et en telle opération le corps est changé en esprit, et l'esprit en corps, et alors est faite l'amitié, la paix, et concorde des contraires, c'est-à-dire du corps et de l'esprit, qui entre eux ensemble échangent leurs natures, qu'ils reçoivent et se communiquent indivisiblement, et si parfaitement, que le chaud se mêle avec le froid, le sec avec l'humide, le dur avec le mou, et de cette façon se fait la mixtion des natures contraires, c'est à savoir du froid avec le chaud, et de l'humide avec le sec, et l'admirable conjonction des ennemis. Donc notre dissolution des corps qui se fait en cette premier eau, n'est autre chose qu'une mortification de l'humide avec le sec, d'autant que l'humide se coagule toujours par le sec, car l'humidité se contient, et s'arrête seulement par la siccité, se terminant en corps ou en terre. Nos corps durs et secs, mets-les donc en notre première eau, en un vaisseau bien clos, là où il demeureront jusqu'à ce qu'ils soient dissous, et qu'ils montent en haut, et alors ces corps pourront être appelé un nouveau corps, l'or blanc de l'Alchimie, la pierre blanche, le soufre blanc non brûlant, et la pierre de Paradis, c'est-à-dire convertissant les métaux imparfaits en argent blanc et fin. Ayant cela, nous avons aussi tout ensemble, le corps, l'âme, et l'esprit, desquels esprit et âme, il est dit, qu'on ne les peut extraire des corps parfaits, que par la conjonction de notre eau dissolvante ; car il est certain que la chose fixe ne se peut élever en haut, que par la conjonction de la chose volatile. L'esprit donc, moyennant l'eau et l'âme, se tirera des corps, lesquels corps se fera non corps, parce que d'un même instant l'esprit avec l'âme des corps monte en haut en la supérieure partie, ce qui est la perfection de la pierre, et s'appelle sublimation. Cette sublimation (dit Florentius Cathalanus) se fait par les choses aigres, spiritueuse et volatiles, qui sont de nature sulfureuse et visqueuse, qui dissolvent, et font élever les corps en l'air en esprit. Et en cette sublimation une certaine partie et portion de notre dite eau première, monte en haut avec les corps, se joignent ensemble, ascendant et se sublimant en une moyenne substance, qui tient de la nature des deux, c'est à savoir, des deux corps et de l'eau, et partant cette moyenne substance est appelé le composé corporel et spirituel, Corsusle, Combar, Ethelie, Zandarith, et le bon Duenech. Toutefois proprement elle s'appelle eau permanente, parce qu'elle ne fuit point au feu, demeurant perpétuellement jointe avec les corps conjoints, c'est á dire, avec le Soleil et la Lune, communiquant à iceux une teinte vive, incombustible, et très ferme, plus noble et précieuse que la précédente que ces corps avaient, parce que puis après, cette teinture peut couvrir les corps, tout ainsi que l'huile, perçant et pénétrant tout, avec une fixion admirable, parce que cette teinture est l'esprit, et l'esprit est l'âme, et l'âme est le corps ; car en cette opération le corps est fait esprit de nature très subtile, et semblablement l'esprit s'incorpore, et se fait de la nature des corps avec les corps, et ainsi notre pierre contient corps, âme et esprit. O nature, comme tu changes les corps en esprit ! ce que tu ne pourrais faire si l'esprit ne s'incorporait avec les corps, et si les corps avec l'esprit ne se faisaient volatiles, et se sont convertis ensemblement par sapience. O sapience, comme tu sais l'or est volatil et fugitif, encore que naturellement il soit très fixe. Il faut donc dissoudre et liquéfier ces corps avec notre eau, et iceux faire eau permanente, eau dorée sublimée, laissant au fond le gros terrestre et superflu, sec. Et en cette sublimation le feu doit être doux et lent. Car si par cette sublimation le feu lent les corps ne sont purifiés, et leur plus grossières parties terrestres (notre bien) ne sont séparées de l'immondice du mort, tu ne pourra parfaire l'œuvre. Car tu n'as besoin que de cette nature subtile et légère, qui monte en haut des corps dissous, laquelle te sera aisément donnée par notre eau si tu travailles doucement, car elle séparera l'hétérogène et l'homogène.</li><li><br /></li><li>Notre composé reçoit donc un nettoiement et mondification par notre feu humide, c'est à savoir, dissolvant ce qui est pur et blanc, mettant á part les fèces comme un vomissement qui se fait volontairement, dit Azinaban. Car en telle dissolution et sublimation naturelle, il se fait un choix des éléments, un mondification et séparation du pur et de l'impur, de sorte que le pur et le blanc monte en haut, et l'impur est terrestre fixe, demeure au fond de l'eau et du vaisseau ; ce qu'il faut jeter et ôter, parce qu'il est de nulle valeur, prenant seulement la moyenne substance, blanche, fluente et fondante, laissant la terrestre foeculente (càd dire formée de parties excrémenteuses - L.A.T.), qui est demeurée au fond, provenue principalement de l'eau, et ce qui reste en ce fond, n'est rien que boue et terre damnée ou condamnée, qui ne vaut rien, ni peut valoir jamais, comme fait cette claire matière blanche, pure et nette, laquelle seule nous devons prendre. Et en ce rocher Capharée, le plus souvent le navire et savoir des disciples, et étudiants en la Philosophie, (comme il m'est arrivé autrefois), périt très imprudemment, parce que les Philosophes, le plus souvent enseignent de faire le contraire, c'est à savoir, qu'il ne faut ôter que l'humidité, c'est-à-dire la noirceur, ce que toutefois ils disent et écrivent seulement afin de tromper les grossiers ignorants, qui d'eux mêmes sans maîtres, lecture indéfatigable, ou prière à Dieu Tout puissant, désirent d'emporter victorieux cette bien heureuse toison d'or.</li><li><br /></li><li>Notez donc que cette séparation, division et sublimation, sans doute est la clef de toute l'œuvre. Donc après la putréfaction et dissolution de ces corps, nos corps s'élèvent en haut, jusque sur la superficie de l'eau dissolvante, en couleur blanche, et cette blancheur est vie. Car en cette blancheur, avec les esprits du Soleil et de la Lune, est infuse l'âme Antimoniale et Mercuriale, qui sépare le subtil de l'épais, le pur de l'impur, élevant peu a peu la partie subtile du corps de ses fèces, jusqu'à ce que tout le pur soit séparé et élevé. Et en ceci s'accomplit notre sublimation philosophique et naturelle, et avec cette blancheur est infuse au corps l'âme, c'est á dire, la vertu minérale, qui est plus subtile que le feu, vu qu'elle est une vraie quintessence, et vraie vie, qui désire et appète de naître (càd souhaite naître - L.A.T.) et se dépouiller des grosses fèces terrestre qu'elle à prises du menstrual, et de la corruption du lieu de son origine. Et en ceci est notre sublimation philosophique, non au Mercure vulgaire inique qui n'a nulles qualités semblables à celle desquelles est orné notre Mercure extrait de ses cavernes vitrioliques, mais revenons à notre sublimation. Il est donc certain en cet art, que cette âme extraite des corps, ne se peut élever que par apposition de la chose volatile qui est de son genre, par laquelle les corps sont rendus volatiles et spirituels en s'élevant, sublimant contre leur nature propre corporelle, grave et pesante, en laquelle façon il se font non corporels, incorporels, et quintessence de la nature des esprits, laquelle est appelée l'oiseau d'Hermès, et le Mercure extrait du serf rouge (<i>servo rubeo</i> dans le texte latin; équivalent de la magnésie dans laquelle le rouge est caché - L.A.T.), et ainsi seulement demeurent en bas les parties terrestres, ou plutôt les parties plus grossières de corps, lesquelles ne se peuvent parfaitement dissoudre par aucun subtil moyen, ni artifice d'esprit. Et cette fumée blanche, cet or blanc, c'est-à-dire cette quintessence, est aussi appelée la magnésie composée, laquelle contient comme l'homme, ou est composée comme l'homme, de corps, âme et esprit. Son corps est la terre fixe du Soleil, qui est plus que très subtile, laquelle s'élève en haut, pesamment par la force de notre eau divine. Son âme est la teinture du Soleil et de la Lune, procédant de la conjonction de ces deux, et l'esprit est la vertu minérale des deux corps, et de l'eau, qui porte l'âme, ou la teinture blanche sur les corps, et des corps, tout ainsi que par l'eau sur le drap est portée la teinture des teintures. Et cet esprit mercurial est le lien de l'âme solaire, et le corps solaire est le corps de la fixion, contenant avec la Lune l'esprit et l'âme. L'esprit donc pénètre le corps fixe, l'âme conjoint, teint, et blanchit, de ces trois ensemblement unis, se fait notre Pierre, c'est-à-dire, du Soleil, de la Lune et Mercure. Donc avec notre eau dorée, se tire la nature, surmontant tout la nature, et partant si les corps ne sont pas dissous par cette notre eau, et par icelle imbus, amollie et doucement, et diligemment régis, jusqu'à ce qu'ils laissent leur grosseur épaisseur (sic), et se changent en un subtil esprit, et impalpable, notre labeur sera toujours vain, parce que si les corps ne sont changés en non corps, c'est-à-dire, en Mercure des Philosophes, on ne trouve point encore la règle de l'Art, et cela est, parce qu'il est impossible d'extraire des corps, cette très subtile âme qui contient en soi toutes teintures, si premièrement ces corps ne sont résous dans notre eau. Dissous donc les corps dans l'eau dorée, décuite jusqu'à tant que par la force et vertu de l'eau, toute la teinture sorte en couleur blanche, ou en huile blanche. Et quand tu verras cette blancheur sur l'eau, sache qu'alors les corps sont liquéfiés, continue encore ta décoction jusqu'à ce qu'ils enfantent la nuée, qu'ils ont déjà conçue ténébreuse, noire et blanche. Tu mettras donc les corps parfaits en notre eau, en un vaisseau scellé hermétiquement que tiendras sur un feu doux, jusqu'à ce que tout soit résolu en huile très précieuse. Cuis (dit Adfar) avec un feu doux, comme pour la nourriture et naissance des poulets des œufs, et jusqu'à tant que les corps soient dissous, et que leur teinture (note bien) qui sera très amoureusement l'une avec l'autre conjointe, sorte entièrement. Car elle ne sort, et ne s'extrait pas tout à la fois, mais seulement elle sort peu à peu, chaque jour, chaque heure, jusqu'à ce qu'après un long temps cette dissolution soit faite entièrement, et ce qui est dissout, dès l'instant s'en va sur l'eau. Il faut qu'en cette solution le feu soit lent et doux, continuel, jusqu'à ce que les corps soient fait eau visqueuse, impalpable, et que toute la teinture sorte du commencement en couleur noire, ce qui est signe de vraie dissolution, et que puis après, par longue décoction, elle se fasse eau blanche et permanente. Car la régissant en son bain, elle se fait puis après claire, venant finalement comme l'argent vif vulgaire, montant sur les airs, sur l'eau première. Et partant quand tu verras les corps dissous en eau visqueuse, sache qu'alors ils sont convertis en vapeurs, et que tu as les âmes séparées de tes corps morts, et qu'elles sont par la sublimation mises en l'ordre et état des esprits, et par là tous les deux corps avec une portion de notre eau, sont faits esprits volants et montants en l'air, et que le corps composé du mâle et de la femelle, du soleil et de la Lune, et de cette très subtile nature, nettoyée par la sublimation, prend vie, est inséré par son humeur, c'est-à-dire par son eau, comme l'homme par l'air, voilà pourquoi dorénavant il multiplie et croit en son espèce, comme tous les autres chose du monde. Et en telle élévation et sublimation philosophique, il se conjoingnent tous les uns les autres, et le corps nouveau inspiré de l'air, vit végétablement, ce qui est miraculeux. Partant, si par eau et par feu les corps ne sont subtiliés jusqu'à ce point, qu'ils puissent monter comme les esprits, et jusqu'à ce qu'ils soient fait comme eau, fumée, ou Mercure, on ne fait rien en l'art. Toutefois eux montants comme les esprits, il naissent en l'air, et se changent en air, et se font vie avec la vie, de sorte qu'ils ne peuvent depuis plus séparer, de même que l'eau mêlée avec l'eau. Et partant on dit que la pierre naît sagement en (dans) l'air, parce qu'elle est entièrement spirituelle. Car ce vautour volant sans ailes, crie sur la montagne, disant : je suis le blanc du noir, et le rouge du blanc, et le citrin enfant du rouge, je dis vrai, et ne mens point. Il te suffit donc de mettre le corps en ton eau dans le vaisseau une fois, et puis le bien clore, jusqu'à ce que la séparation soit faite, qui est appelée par le envieux conjonction, sublimation, extraction, putréfaction, ligation, épousaille, subtiliation, génération de l'homme et de tous les végétables, mets seulement une fois la semence en la matrice, et puis clos la bien. Tu vois par ce moyen, comme nous n'avons pas besoin de plusieurs choses, et que notre œuvre ne requiert point de grandes dépenses, parce qu'il n'y a qu'une seule pierre, une médecine, un vaisseau, un régime, une disposition successive, tant au blanc qu'au rouge. Et combien que nous disions en plusieurs lieux, prenez ceci, prenez cela, toutefois nous n'entendons point qu'il faille prendre rien qu'une chose, qu'il faut mettre une seule fois, et puis clore le vaisseau, jusqu'à ce que l'œuvre soit parfaite. Car les Philosophes envieux mettent qu'on prenne ces diverses choses, afin de faire errer les ignorants et peu fins, comme il a été déjà dit. Cet art aussi n'est il pas cabalistique et plein de très grands secrets. Et toi fat, tu crois que nous enseignons clairement les secret des secrets ? et prends les paroles selon le son des mots ? Sache certainement (je ne suis aucunement envieux ainsi que les autres), toute personne qui prend les paroles des Philosophes selon la signification vulgaire, des mots ordinaires, de fait celui là ayant perdu le filet d'Ariadne, parmi les détours du labyrinthe, erre très grandement, et a destiné son argent à perdition. Et moi même Artéphius, après que j'ai eu appris tout l'art dans les livres du véritable Hermès, j'ai été aussi comme les autres envieux, mais comme j'eusse vu par l'espace de mil ans, ou peu s'en faut, (lesquels sont déjà passé sur moi depuis le temps de ma naissance, par la grâce de Dieu Tout puissant, et l'usage de cette admirable quintessence, comme j'eusse vu en ce long espace de temps, qu'aucun autre ne parfaisait le magistère d'Hermès, à cause de l'obscurité des mots des Philosophes, mû de pitié, et de la probité d'un homme de bien, j'ai résolu ces derniers jours de ma vie, écrire le tout sincèrement et vraiment, afin qu'on ne puisse rien désirer pour faire l'œuvre, qu'on n'aie (j'excepte certaine choses, qu'il n'est loisible à aucune personne de dire ni écrire, parce que cela se révèle toujours par Dieu, ou par un maître) encore que cela même se peut facilement apprendre en ce livre, pourvu qu'on n'aie la cervelle trop dure, et qu'on aie un peu d'expérience. J'ai donc écrit en ce livre la vérité nuement, la vêtissant néanmoins de quelques haillons, afin que tout homme de bien et sage, puisse cueillir heureusement de cet arbre philosophique, les pommes admirables des Hespérides. Et partant loué soit Dieu très haut, qui a mis cette bénignité en notre âme, et avec une vieillesse très longue, nous a donné vraie dilection de cœur par laquelle il me semble que j'embrasse, chéri et vraiment aime tous les hommes. Mais revenons à l'art. Véritablement notre œuvre s'achève tôt. Parce que la chaleur du Soleil fait en cent ans aux minières de la terre pour la génération d'un feu métal, (ainsi que j'ai vu souvent) notre feu secret, c'est a dire notre eau ignée, sulfureuse, qui est nommée Bain Marie, le fait en peu de temps.</li><li><br /></li><li>Et cette œuvre n'est point de grand labeur à celui qui l'entend, et la sait, voire sa matière n'est point si chère (vu qu'une petite quantité suffit) qu'il doive être cause qu'aucun en retire sa main, parce qu'elle est si brève et si facile, qu'à bon droit elle est appelée l'ouvrage des femmes et le jeu des enfants. Travaille donc courageusement, mon fils, prie Dieu, lis les livres assidûment, car un livre ouvre l'autre, pense y profondément, suis les choses qui s'enfuient et s'évanouissent au feu, parce que ton intention ne doit point être en choses combustibles et adjustibles, mais seulement en la conjonction de ton eau extraite de tes luminaires. Car par cette eau la couleur et poids se donne jusqu'à l'infini, laquelle est une fumée blanche qui déflue dans les corps parfaits ainsi qu'une âme, leur ôtant entièrement la noirceur et immondicité, consolidant les deux corps en un, et multipliant leur eau, et il n'y a autre chose qui puisse ôter aux corps parfaits, c'est à dire, au Soleil et à la Lune, leur vraie couleur qu'Azot, c'est à dire, cette eau qui colore, et rend blanc le corps rouge selon les régimes.</li><li><br /></li><li>Mais traitons des feux, notre feu est minéral, égal, continuel, ne vapore point s'il n'est trop excité, il participe du soufre, est pris d'ailleurs que de la matière, il dérompt tout, dissout, congèle, et calcine, il est artificiel à trouver, et une dépense sans frais, au moins non guère grande, il est aussi humide, vaporeux, digérant, altérant, pénétrant, subtil, aérien, non violent, sans brûlure, circondant et environnant, contenant, unique, c'est la fontaine d'eau vive qui entourne et contient le lieu où se baignent le Roi et la Reine, en toute l'œuvre ce feu ici humide te suffit, au commencement, milieu, et à la fin. Car en lui consiste tout l'art, c'est un feu naturel, contre nature, innaturel et sans brûlure, et pour un dernier, ce feu est chaud, sec, humide et froid, pense sur ceci et travaille droitement, ne prenant point les natures étrangères. Que si tu n'entends point ces feux, écoute bien ceci, que je te donne la plus abstruse et occulte cavillation des anciens Philosophes, et qui n'a jamais été encore écrit dans les livres jusqu'à maintenant.</li><li><br /></li><li>Nous avons proprement trois feux, sans lesquels, l'art ne se peut faire, et qui sans iceux travail, il prend beaucoup de soucis en vain. Le premier est de la lampe, lequel est continuel, humide, vaporeux, aérien, et artificiel à trouver. Car la lampe doit être proportionnée à la clôture, et en cette lampe il faut user de grand jugement, ce qui ne parvient point à la connaissance de la dure cervelle, parce que si le feu de la lampe n'est géométriquement et congruement adapté au fourneau, ou par défaut de chaleur, tu ne verras points les signes attendus en leur temps, et partant par trop longue attente perdras l'espérance, ou bien s'il est trop véhément, tu brûleras les fleurs de l'or, et plaindras tristement tes labeurs. Le second feu est de cendres dans lesquelles le vaisseau scellé hermétiquement demeure assis; ou plutôt c'est cette chaleur très douce, qui contourne le vaisseau provenant de la tempérée vapeur de la lampe. Ce feu n'est point violent, s'il n'est trop excité, il est digérant, altérant, se prend d'ailleurs que de la matière, est unique, il est aussi humide etc. Le troisième est le feu naturel de notre eau, qui à cause de cela est appelé, feu contre nature, parce qu'il est eau, et toutefois elle fait que l'or devient vrai esprit, ce que le feu commun ne saurait faire, il est minéral, égal, participe du soufre, rompt, congèle, dissout et calcine tout, il est pénétrant, subtil, non brûlant, c'est la fontaine dans laquelle se lavent le Roi et la Reine, duquel nous avons toujours besoin, au commencement, milieu et à la fin. Des autres deux feux susdits nous n'en avons pas besoin toujours, mais seulement quelques fois, etc. Connais donc en lisant les livres des Philosophes, ces trois feux et sans doute tu entendras toutes les cavillations de leurs feux.</li><li><br /></li><li>Quant aux couleurs. Qui ne noircit point, celui là ne peut blanchir, parce que la noirceur est le commencement de la blancheur, le signe de la putréfaction et altération, et que le corps est déjà pénétré et mortifié. Donc en la putréfaction en cette eau, premièrement t'apparaîtra la noirceur semblable au brouet sanglant poivré. Puis après la terre noire se blanchira par continuelle décoction, car l'âme des deux corps surnage sur l'eau comme de la crème blanche, et en cette seule blancheur tous les esprits s'unissent, de sorte que depuis ils ne s'en peuvent fuir les uns des autres. Et partant il faut blanchir le laiton, et rompre les livres, afin que nos cœur ne se dérompent point, parce que cette entière blancheur est la vraie pierre au blanc, et le corps noble par la nécessité de sa fin, et la teinture de blancheur d'une très exubérante réflexion, qui ne fuit point étant mêlée avec un corps. Note donc ici, que les esprit ne sont point fixés qu'en la blanche couleur, laquelle par conséquent est plus noble que les autres couleurs, et doit être plus désirablement attendue, vu qu'elle est comme quasi tout l'accomplissement de l'œuvre. Car notre terre se purifie premièrement en noirceur, puis elle se nettoie en l'élévation, en après elle se dessèche, et la noirceur s'en va, et alors elle se blanchit, et périt le ténébreux empire humide de la femme, alors aussi la fumée blanche pénètre dans le corps nouveau, et les esprits se resserrent en sa sécheresse, et le corrompu, déformé, et noir par l'humidité, s'évanouit, alors aussi le corps nouveau ressuscite, clair, blanc, et immortel, emportant la victoire de tous ses ennemis. Et comme la chaleur agissant sur l'humide engendre la noirceur, qui est la première couleur, de même en cuisant toujours, la chaleur agissant sur le sec engendre la blancheur, qui est la seconde couleur, et puis après engendre la citrinité et la rougeur agissant sur le pur sec, voilà pour les couleurs.</li><li><br /></li><li>Il nous faut donc savoir, que la chose qui a la tête rouge et blanche, les pieds blancs et puis rouges, et auparavant les yeux noirs, que cette seule chose est notre magistère. Disons donc le Soleil et la Lune, en notre eau dissolvante, qui leur est familière, et amie, et de leur nature prochaine, qui leur est douce, et comme une matrice, mère origine, commencement et fin de vie, qui est la cause qu'ils prennent amendement en cette eau, parce que la nature se réjouit avec la nature, et que la nature contient la nature et avec icelle se conjoint de vrai mariage, et qu'ils se font une nature seule, un corps nouveau ressuscité et immortel. Et ainsi il faut conjoindre, les consanguins avec les consanguins, alors ces natures se suivent les unes les autres, se putréfient, engendrent et se réjouissent, parce que la nature se régit par la nature prochaine et amie. Notre eau donc (dit Danthin) est la fontaine belle, agréable et claire, préparée seulement pour le Roi et la Reine, qu'elle connaît très bien, et eux elle. Car elle les attire à soi, et eux demeure en icelle à se laver deux ou trois jours, c'est à dire deux ou trois mois, et les fait rajeunir, et rend beaux. Et parce que le Soleil et la Lune ont leur origine de cette eau leur mère, partant il faut que derechef ils entrent dans le ventre de leur mère, afin de renaître de nouveau, et qu'il deviennent plus robustes, plus nobles et plus forts. Et partant si ceux-ci ne meurent et se convertissent en eau, ils demeureront tous seuls et sans fruit. Mais s'ils meurent et se résolvent en notre eau, ils apporteront un fruit centième, et du lieu duquel il semblait qu'ils eussent perdu ce qu'ils étaient, de ce même lieu ils apparaîtront ce qu'il n'étaient auparavant. Donc avec le Soleil et la Lune, fixer avec très grande subtilité l'esprit de notre eau vive. Car ceux ci convertis en nature d'eau, ils meurent et sont semblables aux morts, toutefois de là puis après inspirés ils vivent, croissent et multiplient comme toutes les autres choses végétables. Il te suffit donc de disposer extrinsèquement, suffisamment la matière, car elle œuvre suffisamment pour sa perfection en son intérieur. Car la nature à en soi un mouvement inhérent certain, et selon la vraie voie, meilleur qu'aucun ordre qui puisse être imaginé de l'homme. Partant toi prépare seulement, et la nature parachèvera. Car si elle n'est empêchée par le contraire, elle ne passera pas son mouvement qu'elle a certain, tant pour concevoir que pour enfanter. Partant garde toi donc seulement après la préparation de la matière, c'est à savoir, que tu n'échauffes trop le bain. Partant pour le dernier, que tu ne laisses fuir les esprits. Car ils affligeraient celui qui travaillerait, c'est à dire, l'opération serait détruite, et donnerait au Philosophe beaucoup d'infirmités, c'est à dire, de tristesses et de colères. De ce dessus est tiré cet axiome, c'est à savoir, que par le cours de la nature celui ignore la construction des métaux, qui ignore leur destruction. Donc il te faut conjoindre les parents, car les natures trouvent les natures semblables, et en se purifiant se mêlent ensemble, voire se mortifient et réunifient. Il est donc nécessaire de connaître cette corruption et génération, et comme les natures s'embrassent, et se pacifient au feu lent, comme la nature se réjouit par la nature, comme la nature retient la nature, et la convertit en nature blanche. Après cela, si tu veux rubifier, il te faut cuire ce blanc en un feu sec continuel, jusqu'à ce qu'il se rougissent comme le sang, lequel alors ne sera autre chose que feu et vraie teinture. Et ainsi par le feu sec continuel, se change, corrige et parfait la blancheur, se citrinise, et acquiert la rougeur et vraie couleur fixe. D'autant donc plus ce rouge se cuit, d'autant plus il se colore et se fait teinture de plus parfaite rougeur. Partant il faut par un feu sec et par une calcination sèche sans humeur, cuire le composé, jusqu'à ce qu'il soit vêtu de couleur très rouge, et qu'il soit parfait Elixir.</li><li><br /></li><li>Si après tu le veux multiplier, il te faut derechef résoudre ce rouge en nouvelle eau dissolvante, et puis derechef par décoction le blanchir et rubifier par les degrés du feu, réitérant le premier régime. Dissout, congèle, réitère, fermant la porte, l'ouvrant et multipliant en quantité et qualité à ta volonté. Car par nouvelle corruption et génération, s'introduit de nouveau un nouveau mouvement, et ainsi nous ne pourrions point trouver la fin si nous voulions toujours travailler par réitération de solution et coagulation, par le moyen de notre eau dissolvante, c'est à dire, dissolvant et congelant comme il a été dit par le premier régime.</li><li><br /></li><li>Et ainsi sa vertu s'augmente et multiplie en quantité et qualité de sorte que si en ta première œuvre une partie de ta pierre teignait cent, la seconde fois teindra mille, la troisième fois dix mille et ainsi si tu poursuis, ta projection viendra jusqu'à l'infini, teignant vraiment et parfaitement et fixement toute quelle quantité que ce soit, et ainsi par une chose de vil prix, on ajoute la couleur, la vertu et le poids. Donc notre feu et Azoth te suffit, cuis, cuis réitère, dissous, congèle, continuant ainsi à ta volonté, et multipliant tant que tu voudras, jusqu'à ce que ta médecine soit fusible comme la cire, et qu'elle ait la quantité et la vertu que tu désires. Partant, tout l'accomplissement de l'œuvre, ou de notre pierre seconde (note bien ceci) consiste en ce que tu prenne le corps parfait, que tu mettras en notre eau dans une maison de verre bien close, et bouchée avec du ciment, afin que l'air n'y entre point, et que l'humidité dedans enclose ne s'enfuie, que tu tiendras en la digestion de la chaleur douce et lente très tempérée, semblable à celle d'un bain ou fumier, sur lequel avec le feu tu continueras la perfection de la décoction jusqu'à ce qu'il se pourrisse et soit résout en couleur noire, et puis s'élève, et se sublime par l'eau, afin que par là il se fasse volatil, et blanc dedans et dehors. Car le vautour volant en l'air sans ailes, crie afin de pouvoir aller sur le mont, c'est à dire sur l'eau, sur laquelle l'esprit blanc est porté. Alors continue ton feu convenable, et cet esprit, c'est à dire cette subtile substance du corps du Mercure, montera sur l'eau, laquelle quintessence est plus blanche que la neige, continue encore, à la fin fortifiant le feu jusqu'à ce que tout le spirituel monte en haut. Car sache que tout ce qui sera clair, pur, et spirituel monte en l'air en forme de fumée blanche, que les Philosophes appellent le lait de la Vierge.</li><li><br /></li><li>Il faut donc (comme disait la Sibylle) que de la terre le fils de la Vierge soit exalté, et que la quintessence blanche après sa résurrection s'élève devers les cieux, et qu'au fond du vaisseau et de l'eau demeure le gros et l'épais, car puis après le vaisseau refroidi tu trouvera au bas les fèces noires, arses et brûlées, séparées de l'esprit et de la quintessence blanche que tu dois jeter. En ce temps l'argent vif pleut de notre air sur notre terre nouvelle, lequel est appelé argent vif sublimé par l'air, duquel se fait l'eau visqueuse, nette et blanche, qui est la vraie teinture séparée de toutes fèces noires, et ainsi notre laiton se régit avec notre eau, se putréfie et orne de couleur blanche, laquelle couleur ne se fait que par la décoction et coagulation de l'eau. Cuis donc continuellement, ôte la noirceur du laiton, non avec la main, mais avec la pierre, ou le feu, ou avec notre eau mercuriale seconde qui est une vraie teinture. Car cette séparation du pur et de l'impur, ne se fait point avec les mains, d'autant que c'est la nature seule qui la parfait véritablement, ouvrant circulairement à la perfection. Donc il appert que cette composition, n'est point ouvrage manuel, mais seulement un changement de nature. Parce que la nature, elle même se dissout, et conjoint, se sublime, s'élève et blanchit ayant séparé les fèces. Et en telle sublimation se conjoignent toujours les parties plus subtiles, plus pures, et essentielles, d'autant que quand la nature ignée élève les plus subtiles, elle élève toujours les plus pures, et par conséquent laisse les plus grosses. Partant il faut un feu médiocre continuel sublimer en la vapeur, afin que la pierre s'inspire en l'air, et puisse vivre. Car la nature de toutes les choses, prend vie de l'inséparation de l'air, et ainsi aussi tout notre magistère consiste en vapeur et sublimation de l'eau. Il faut donc élever notre laiton par les degrés du feu, et qu'il monte en haut librement de soi même, sans violence, partant si le corps par le feu et l'eau n'est atténué et subtilisé jusqu'à ce qu'il monte ainsi qu'un esprit, ou comme l'argent vif fuyant, ou comme l'âme blanche séparée du corps, et emportée en la sublimation des esprits, il ne se fait rien en ce art. Toutefois lui montant ainsi en haut, il naît en l'air, et se change en air, se faisant vie avec la vie, étant entièrement spirituel et incorruptible. Et ainsi par tel régime, le corps se fait esprit de subtile nature, et l'esprit s'incorpore avec le corps, et se fait un avec icelui. Et en cette sublimation, conjonction et élévation, toutes choses se font blanches. Donc cette sublimation Philosophique et naturelle est nécessaire, qui compose la paix entre le corps et l'esprit, ce qui ne se peut faire autrement que par cette séparation de parties. Voilà pourquoi il faut sublimer tous les deux, afin que le pur monte, et l'impur et terrestre descende en la turbation et tempête de la mer fluctueuse. Partant il faut cuire continuellement, afin que la matière devienne en subtile nature, et que le corps attire à soi l'âme blanche mercurielle qu'elle retient naturellement, et ne la laisse point séparer de soi, parce qu'elle lui est égale en proximité de nature première, pure et simple. Il résulte de ceci, qu'il faut par la décoction faire la séparation jusqu'à ce que rien ne demeure plus que la graisse de l'âme, qui ne soit élevé et exalté en la supérieure partie, car ainsi les deux seront réduits à une simple égalité et simple blancheur. Donc le vautour volant par l'air, et le crapaud marchant sur terre, est notre magistère. Partant, quand tu sépareras doucement avec grand esprit la terre de l'eau, c'est à dire du feu, et le subtile de l'épais, montera de la terre au Ciel, ce qui sera pur, et ce qui sera impur descendra en la terre, et la plus subtile partie prendra en haut la nature de l'esprit, et en bas la nature du corps terrestre. Et partant élève par cette opération la nature blanche avec la plus subtil partie du corps, laissant les fèces, ce qui se fait bien tôt. Car l'âme est aidée par son associé, et par icelle parfaite. Ma mère (dit le corps) m'a engendré, et par moi elle s'engendre. Toutefois après qu'elle a pris la volée, elle est pleine d'autant de piété qu'on ne saurait désirer, chérissant et nourrissant son fils qu'elle a engendré, jusqu'à ce qu'il soit parvenu à l'état parfait. Or écoute ce secret, garde le corps en notre eau mercuriale, jusqu'à ce qu'il monte en haut avec l'âme blanche, et que le terrestre descende en bas, qui est appelé la terre restante, alors tu verras l'eau se coaguler avec son corps, et sera assuré que la science est vraie, parce que le corps coagule son humeur en siccité, comme le lait caillé de l'agneau, coagule le lait en fromage, en cette façon l'esprit pénétrera le corps, et la commixion se fera parfaitement, et le corps attirera à soi son humeur, c'est à dire son âme blanche, de même que l'aimant attiré le fer à cause de sa similitude et proximité de leur nature, et son avidité, et alors l'un contiendra l'autre, et ceci est notre sublimation et coagulation, qui retient toute chose volatile, et fait qu'il n'y a plus de fuite. Donc cette composition, n'est point une opération des mains, mais (comme j'ai dit) c'est un changement de natures, et une connexion et liaison admirable du froid avec le chaud, et de l'humide avec le sec. Car le chaud se mêle avec le froid, le sec avec l'humide, ainsi par ce moyen se fait commixion et conjonction du corps et de l'esprit, qui est appelé e la conversion des natures contraires. Car en telle solution et sublimation, l'esprit est converti en corps, et le corps en esprit, ainsi donc mêlés ensemble et réduites en un les natures se changent les unes les autres, parce que le corps incorpore l'esprit, et l'esprit change le corps en esprit teint et blanc. Et partant (et voici la dernière fois que je te le dirai) décuis le en notre eau blanche, c'est à dire, dans du Mercure, jusqu'à ce qu'il soit dissout en noirceur, puis après par décoction continuelle, sa noirceur se perdra, et le corps ainsi dissout à la fin, montera avec l'âme blanche, et alors l'un se mêlera dans l'autre, et s'embrasseront de telle façon qu'il ne pourront jamais plus être séparés, et alors avec un réel accord l'esprit s'unit avec le corps, et se font permanent, et ceci est la solution du corps et coagulation de l'esprit qui ont une même et semblable opération. Qui saura donc marier, engrosser, mortifier, purifier, engendrer, vivifier les espèces, donner la lumière blanche, et nettoyer le vautour de sa noirceur et ténèbres jusqu'à ce qu'il soit purgé par le feu, coloré et purifié de toutes macules, il sera possesseur d'une si grande dignité que les Rois lui feront grand honneur.</li><li><br /></li><li>Et partant, que notre corps demeure en l'eau jusqu'à ce qu'il soit dissout en poudre nouvelle au fond du vaisseau et de l'eau, laquelle est appelée cendre noire, et cela est la corruption du corps, qui par les sages est appelée Saturne, Laiton, Plomb des Philosophes, et la poudre discontinuée. Et en cette putréfaction et résolution du corps apparaîtront trois signes, c'est à savoir, la couleur noire, la discontinuité et séparation des parties, et l'odeur puante, qui est semblable à celle des sépulcres. Cette cendre donc est celle là de laquelle les Philosophes ont tant parlé, qui est restée en l'inférieure partie du vaisseau, que nous ne devons pas mépriser, car en icelle est le Diadème de notre Roi, et l'argent vif, noir et immonde, duquel on doit ôter la noirceur en la décuisant continuellement en notre eau, jusqu'à ce qu'il s'élève en haut en couleur blanche, qui est appelée l'Oie et le Poulet d'Hermogène. Donc qui ôte la noirceur de la terre rouge, et puis la blanchit, il a le magistère, tout de même que celui qui tue le vivant, et ressuscite le mort. Blanchis donc le noir, et rougis le blanc, afin que tu parachève l'œuvre. Et quand tu verras apparaître la vraie blancheur resplendissante comme le glaive nu, sache que la rougeur est cachée en icelle, alors il ne te faut point tirer hors du vaisseau cette poudre blanche, mais seulement il te faut toujours cuire, afin qu'avec la calidité et siccité, survienne finalement la citrinité, et la rougeur très étincelante, laquelle voyant avec une grande terreur, tu loueras à l'instant le Dieu très bon, et très grand, qui donne la sagesse à ceux qu'il veut, et par conséquent les richesses, et selon l'iniquité des personnes les leur ôte, et soustrait perpétuellement les plongeant en la servitude de leur ennemis. Auquel soit louange, et gloire, aux siècles des siècles. Ainsi soit-il.</li></ol></div><div align="center"><br />FIN</div><div align="center"><br /></div><div align="center"><br /></div>Le Miroir Alchimiquehttp://www.blogger.com/profile/03138462213732119910noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2196127544531909708.post-66534477793463144612021-09-17T16:42:00.004+02:002022-03-25T09:53:17.848+01:00COSMOPOLITE (ALEXANDER SETHON) Nouvelle Lumière Chymique (avec numérotation des paragraphes)<p> </p><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg6hAqkzi3XG6r4KzRKtx-9IIIHW6uCz9sj6eDhyTxYBrIQs9HkN6cqCYshyD7hpqO6m6-TccGrpWjF6oe4zm9PhNUSSaDWLwAWkvokR7osjkFcCf4bnvpLtJG0ppH3YYHtz9ORax8_0-qx/s1600-h/nouv_lum_chem.jpg"><img alt="" border="0" height="640" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5327464000431303090" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg6hAqkzi3XG6r4KzRKtx-9IIIHW6uCz9sj6eDhyTxYBrIQs9HkN6cqCYshyD7hpqO6m6-TccGrpWjF6oe4zm9PhNUSSaDWLwAWkvokR7osjkFcCf4bnvpLtJG0ppH3YYHtz9ORax8_0-qx/w416-h640/nouv_lum_chem.jpg" style="cursor: hand; display: block; height: 400px; margin: 0px auto 10px; text-align: center; width: 260px;" width="416" /></a><br /><div align="center"><br /><span style="font-size: x-large;"><span class="Apple-style-span">Le Cosmopolite</span><br /></span><br /><span style="font-size: medium;">(Alexander Sethon)</span></div><div align="center"><br /><br /><span style="font-size: 28.8px;">NOUVELLE LUMIÈRE CHYMIQUE</span></div><div align="center"><br />Pour servir d'éclaircissement aux trois Principes de la nature<br />exactement décrits dans les trois Traités suivants<br /><br />I Traité du Mercure<br />II Traité du Soufre<br />III Traité du vrai Sel des Philosophes<br /><br />A PARIS<br />Chez Laurent d'Houry, rue S. Jacques<br />devant la Fontaine S. Séverin, au S. Esprit<br />M. DC. XCI<br />AVEC PRIVILEGE DU ROY<br /><br />Première édition en 1608<br /><br /><br /><br />Les Œuvres Du Cosmopolite<br /><br />Divisées en trois Traités<br /><br />Dans lesquels sont clairement expliquées<br />les trois Principes des Philosophes Chymiques,<br />Sel, Soufre et Mercure.<br /><br /><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi0lsktSu4PUleQmDq3wZETRZfngvHxmuwyVcu9v68eUplgIoYMdmbiXBfKFES_-kP3BidpxGi_alhjCKLJgDGBGtlOzksKeoRPmg3DVBlvrncDMDQisbnmNABBZi0WCr2ujfrh1LeDzfw/s960/salt-mercury-sulphur.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="797" data-original-width="960" height="333" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi0lsktSu4PUleQmDq3wZETRZfngvHxmuwyVcu9v68eUplgIoYMdmbiXBfKFES_-kP3BidpxGi_alhjCKLJgDGBGtlOzksKeoRPmg3DVBlvrncDMDQisbnmNABBZi0WCr2ujfrh1LeDzfw/w400-h333/salt-mercury-sulphur.jpg" width="400" /></a></div><br /><div align="center"><br /><br /><span><span style="font-size: large;">Traité de la nature en général</span><br /></span><br /><div style="text-align: left;"><ol style="text-align: left;"><li style="text-align: justify;">Chapitre I </li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>Ce que c'est que la Nature, et quels doivent être ceux qui la cherchent.</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Plusieurs hommes sages et très doctes ont, avant plusieurs siècles, et même avant le Déluge (selon le témoignage d'Hermès), écrit beaucoup de préceptes touchant la manière de trouver la Pierre des Philosophes, et nous en ont laissé tant d'écrits, que si la Nature n'opérait tous les jours devant nos yeux des effets si surprenants que nous ne pouvons absolument les nier, je crois qu'il ne se trouverait personne qui estimât qu'il y eût véritablement une Nature, vu qu'aux temps passés il ne fut jamais tant d'inventeurs de choses ni tant d'inventions qu'il s'en voit aujourd'hui. Aussi nos prédécesseurs, sans s'amuser à ces vaines recherches, ne considéraient autre chose que la Nature et sa possibilité : c'est-à-dire ce qu'il était possible de faire. Et bien qu'ils aient demeuré seulement en cette voie simple de la Nature, ils ont néanmoins trouvé tant de choses qu'à peine pourrions-nous les imaginer avec toutes nos subtilités et toute cette multitude d'inventions. Ce qui se fait à cause que la Nature et la génération ordinaire des choses qui croissent sur la Terre, nous semble trop simple et de trop peu d'effet pour y appliquer notre esprit, qui ne s'exerce cependant qu'à imaginer des choses subtiles qui, loin d'être connues, à peine se peuvent faire ou, du moins, très difficilement. C'est pourquoi il ne faut pas s'étonner s'il arrive que nous inventions plus aisément quelques vaines subtilités, et telles qu'à la vérité les vrais Philosophes n'eussent pu presque imaginer, plutôt que de parvenir à leur intention et au vrai cours de la Nature. Mais quoi! Telle est l'humeur naturelle des hommes de ce siècle, telle est leur inclination de négliger ce qu'ils savent, et de rechercher toujours quelque chose de nouveau, et surtout les esprits des hommes auxquels la Nature est sujette.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Vous verrez, par exemple, qu'un artisan qui aura atteint la perfection de son Art, cherchera d'autres choses, ou qu'il en abusera, ou même qu'il le laissera là tout à fait. Ainsi la généreuse Nature agit toujours sans relâche jusqu'à son Iliade, c'est-à-dire jusqu'à son dernier terme, et puis elle cesse : car, dès le commencement, il lui a été accordé qu'elle pourrait s'améliorer dans son cours, et qu'elle parviendrait enfin à un repos solide et entier, auquel, pour cet effet, elle tend de tout son pouvoir, se réjouissant de sa fin comme les fourmis se réjouissent de leur vieillesse qui leur donne des ailes à la fin de leurs jours. De même, nos esprits ont poussé si avant, principalement dans l'Art philosophique et dans la pratique de la Pierre, que nous sommes presque parvenus jusqu'à l'Iliade, c'est-à-dire jusqu'au dernier but. Car les Philosophes de ce temps ont trouvé tant de subtilités qu'il est presque impossible d'en trouver de plus grandes; et ils différent autant de l'Art des anciens Philosophes que l'horlogerie est différente de la simple serrurerie. En effet, quoique le serrurier et l'horloger manient tous deux le fer et qu'ils soient maîtres tous deux dans leur Art, l'un néanmoins ignore l'artifice de l'autre. Pour moi, je m'assure que si Hermès, Geber et Lulle, tous subtils et tous profonds Philosophes qu'ils pouvaient être, revenaient maintenant au monde, ils ne seraient pas tenus par ceux d'aujourd'hui à grand-peine pour des Philosophes, mais plutôt pour des disciples, tant notre présomption est grande. Sans doute qu'aussi ces bons et doctes personnages ignoraient tant d'inutiles distillations qui sont usitées aujourd'hui, tant de circulations, tant de calcinations et tant de vaines opérations que nos modernes ont inventées, lesquels n'ayant pas bien entendu le sens des écrits de ces Anciens, resteront encore longtemps à rechercher une chose seulement : c'est de savoir la Pierre des Philosophes, ou la teinture physique que les Anciens ont su faire. Enfin, il nous arrive, au contraire, qu'en la cherchant où elle n'est pas nous rencontrons autre chose; mais n'était que tel est l'instinct naturel de l'homme, et que la Nature n'usât en ceci de son droit, à peine nous fourvoierions-nous maintenant.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Pour retourner donc à notre propos, j'ai promis en ce premier Traité d'expliquer la Nature, afin que nos vaines imaginations ne nous détournent point de la vraie et simple voie. Je dis donc que la Nature est une, vraie, simple, entière en son être, et que Dieu l'a faite devant tous les siècles, et lui a enclos un certain esprit universel. Il faut savoir néanmoins que le terme de la Nature est Dieu, comme il en est le principe; car toute chose finit toujours en ce en quoi elle a pris son être et son commencement. J'ai dit qu'elle est unique et que c'est par elle que Dieu a fait tout ce qu'il a fait; non que je dise qu'il ne peut rien faire sans elle (car c'est lui qui l'a faite, et il est tout-puissant), mais il lui a plu ainsi, et il l'a fait. Toutes choses proviennent de cette seule et unique Nature, et il n'y a rien en tout le monde hors la Nature. Que si quelquefois nous voyons arriver des avortons, c'est la faute ou du lieu, ou de l'artisan, et non pas de la Nature. Or cette Nature est principalement divisée en quatre régions ou lieux, où elle fait tout ce qui se voit et tout ce qui est cache; car, sans doute, toutes choses sont plutôt à l'ombre et cachées que véritablement elles n'apparaissent. Elle se change au mâle et à la femelle ; elle est comparée au Mercure, parce qu'elle se joint à divers lieux; et selon les lieux de la Terre, bons ou mauvais, elle produit chaque chose, bien qu'à la vérité il n'y ait point de mauvais lieux en Terre, comme il nous semble. Il y a quatre qualités élémentaires en toutes choses, lesquelles ne sont jamais d'accord, car l'une excède toujours l'autre.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">II est donc à remarquer que la Nature n'est point visible bien qu'elle agisse sans cesse; car ce n'est qu'un esprit volatil, qui fait son office dans les corps et qui a son siège et son lieu en la Volonté divine. En cet endroit elle ne nous sert d'autre chose, sinon que nous sachions connaître les lieux d'icelle, et principalement ceux qui lui sont plus proches et plus convenables; c'est-à-dire afin que nous sachions conjoindre les choses ensemble selon la Nature, de peur de conjoindre le bois à l'homme, ou le boeuf ou quelque autre bête avec le métal ; mais au contraire qu'un semblable agisse sur son semblable, car alors la Nature ne manquera pas de faire son office. Or le lieu de la Nature n'est ailleurs qu'en la volonté de Dieu, comme nous avons déjà dit ci-devant.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Les scrutateurs de la Nature doivent être tels qu'est la Nature même : c'est-à-dire vrais, simples, patients, constants, etc., mais, ce qui est le principal point, pieux, craignant Dieu et ne nuisant aucunement à leur prochain. Puis après, qu'ils considèrent exactement si ce qu'ils se proposent est selon la Nature, s'il est possible et faisable; et cela, qu'ils l'apprennent par des exemples apparents et sensibles; à savoir, avec quoi toute chose se fait, comment, et avec quel vaisseau. Car si tu veux simplement faire quelque chose comme fait la Nature, suis-la; mais si tu veux faire quelque chose de plus excellent que la Nature ne fait, regarde en quoi et par quoi elle s'améliore, et tu trouveras que c'est toujours avec son semblable. Si tu veux, par exemple, étendre la vertu intrinsèque de quelque métal plus outre que la Nature (ce qui est notre intention}, il te faut prendre la Nature métallique, et ce encore au mâle et en la femelle, autrement tu ne feras rien. Car si tu penses faire un métal d'une herbe, tu travailleras en vain, de même que d'un chien ou de quelque autre bête tu ne saurais produire un arbre.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Chapitre II</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>De l'opération de la Nature en notre proposition et semence</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">J'ai dit ci-dessus que la Nature est unique, vraie et partout apparente, continue; qu'elle est connue par les choses qu'elle produit, comme bois, herbes, etc., Je vous ai dit aussi que le scrutateur d'icelle doit être de même, c'est-à-dire véritable, simple, patient, constant, et qu'il n'applique son esprit qu'à une chose seulement. Il faut maintenant parler de l'action de la Nature. Vous remarquerez que tout ainsi que la Nature est en la volonté de Dieu, et que Dieu l'a créée et l'a mise en toute imagination; de même la Nature s'est fait une semence dans les éléments procédant de sa volonté. Il est vrai qu'elle est unique, et toutefois elle produit choses diverses; mais néanmoins elle ne produit rien sans sperme. Car la Nature fait tout ce que veut le sperme, et elle n'est que comme l'instrument de quelque artisan. Le sperme, donc, de chaque chose est meilleur et plus utile à l'artiste que la Nature même ; car par la Nature seule vous ne ferez non plus sans sperme, qu'un orfèvre pourrait faire sans feu, sans or ou sans argent, ou le laboureur sans grain. Ayez donc cette semence ou sperme, et la Nature sera prête de faire son devoir, soit à mal, soit à bien. Elle agit sur e sperme comme Dieu sur le franc arbitre de l'homme. Et c'est une grande merveille de voir que la Nature obéisse à la semence, toutefois sans y être forcée mais de sa propre volonté. De même, Dieu accorde à l'homme tout ce qu'il veut, non qu'il y soit forcé, mais de son bon et libre vouloir. C'est pourquoi il a donné à l'homme le libéral arbitre, soit au bien, soit au mal. Le sperme, donc, c'est l'Elixir ou la quintessence de chaque chose, ou bien encore la plus parfaite et la plus accomplie décoction et digestion de chaque chose, ou le baume de Soufre, qui est la même chose que l'humide radical dans les métaux. Nous pourrions, à la vérité, faire ici un grand et ample discours de ce sperme; mais nous ne voulons tendre à autre chose qu'à ce que nous nous sommes proposés en cet Art. Les quatre Eléments engendrent le sperme par la volonté de Dieu et par l'imagination de la Nature : car tout ainsi que le sperme de l'homme a son centre ou réceptacle convenable dans les reins, de même les quatre Eléments, par un mouvement infatigable et perpétuel (chacun selon sa qualité), jettent leur sperme au centre de la Terre, où il est digéré et, par le mouvement, poussé dehors. Quant au centre de la Terre, c'est un certain lieu vide où rien ne peut reposer. Les quatre Eléments jettent leurs qualités en l'excentre (s'il faut ainsi parler) ou à la marge et circonférence du centre, comme l'homme jette sa semence dans la matrice de la femme, dans laquelle il ne demeure rien de la semence : mais après que la matrice en a pris une due portion, elle jette le reste dehors. De même arrive-t-il au centre de la Terre, que la force magnétique ou aimantine de la partie de quelque lieu attire à soi ce qui lui est propre pour engendrer quelque chose et, le reste, elle le pousse dehors pour en faire des pierres et autres excréments. Car toutes choses prennent leur origine de cette fontaine, et rien ne naît en tout le monde que par l'arrosement de ses ruisseaux. Par exemple, que l'on mette sur une table bien unie un vaisseau plein d'eau, qui soit placé au milieu de cette table, et qu'on pose alentour plusieurs choses et diverses couleurs, et entre autres qu'il y ait du sel, et que chaque chose soit mise séparément; puis après, que l'on verse l'eau au milieu, vous la verrez couler deçà et delà ; vous verrez, dis-je, que ce ruisseau-ci venant à rencontrer la couleur rouge, deviendra rouge pareillement; et que celui-là passant par le sel deviendra salé, et ainsi des autres : car il est certain que l'eau ne change point les lieux, mais la diversité des lieux change l'eau. De même la semence ou sperme jeté par les quatre Eléments au centre de la Terre, passe par divers lieux; en sorte que chaque chose naît selon la diversité des lieux : s'il parvient à un lieu où il rencontre la terre et l'eau pure, il se fait une chose pure. La semence et le sperme de toutes choses est unique, et néanmoins il engendre diverses choses, comme il appert par l'exemple suivant. La semence de l'homme est une semence noble, créée seulement pour la génération de l'homme ; cependant, si l'homme en abuse (ce qui est en son libre arbitre), il en naît un avorton ou un monstre. Car si, contre les défenses que Dieu a faites à l'homme, il s'accouplait avec une vache ou quelque autre bête, cet animal concevrait facilement la semence de l'homme, parce que la Nature n'est qu'une ; et alors il ne naîtrait pas un homme, mais une bête et un monstre, à cause que la semence ne trouve pas le lieu qui lui est convenable. Ainsi, par cette inhumaine et détestable commixion, ou mélange des hommes avec les bêtes, il naîtrait diverses sortes d'animaux semblables aux hommes. Car il arrive infailliblement que si le sperme entre au centre, il naît ce qu'il en doit naître; mais sitôt qu'il est venu en un lieu certain et qui le conçoit, alors il ne change plus de forme. Toutefois, tant que le sperme est dans le centre, il se peut aussitôt créer de lui un arbre qu'un métal, une herbe qu'une pierre, et une chose enfin plus pure que l'autre selon la pureté des lieux. Mais il nous faut dire maintenant en quelle façon les Eléments engendrent cette semence.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Il faut bien remarquer qu'il y a quatre Eléments, deux desquels sont graves ou pesants, et deux autres légers, deux secs et deux humides, toutefois l'un extrêmement sec et l'autre extrêmement humide, et en outre sont masculins et féminins. Or chacun d'eux est très prompt à produire choses semblables à soi en sa sphère : car ainsi l'a voulu le Très-Haut. Ces quatre ne reposent jamais; ils agissent continuellement l'un en l'autre, et chacun pousse de soi et par soi ce qu'il a de plus subtil : tous ont leur rendez-vous général au centre, et dans le centre est l'Archée serviteur de la Nature, qui, venant à mêler ces spermes-là, les jette dehors. Mais vous pourrez voir plus au long dans la conclusion de ces douze traités ou chapitres comment cela se fait.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Chapitre III</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>De la vraie et première matière des métaux</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">La première matière des métaux est double; mais néanmoins l'une sans l'autre ne crée point un métal. La première et la principale est une humidité de l'air mêlée avec chaleur, et cette humidité a été nommée par les Philosophes Mercure, lequel est gouverné par les rayons du Soleil et de la Lune, en notre mer philosophique. La seconde est la chaleur de la Terre, c'est-à-dire une chaleur sèche, qu'ils appellent Soufre. Mais parce que tous les vrais Philosophes l'ont cachée le plus qu'ils ont pu, nous, au contraire, l'expliquerons le plus clairement qu'il nous sera possible, et principalement le poids, lequel étant ignoré, toutes choses se détruisent. De là vient que plusieurs d'une bonne chose ne produisent que des avortons. Car il y en a quelques-uns qui prennent tout le corps pour leur matière, c'est-à-dire pour leur semence ou sperme : les autres n'en prennent qu'un morceau, et tous se détournent du droit chemin. Si quelqu'un, par exemple, était assez idiot pour prendre le pied d'un homme et la main d'une femme, et que de cette commixion il présumât pouvoir faire un homme, il n'y a personne, pour ignorant qu'il fût, qui ne jugeât très bien que cela est impossible, puisqu'en chaque corps il y a un centre et un lieu certain où le sperme se repose et est toujours comme un point; c'est-à-dire qui est comme environ la huit mille deux centième partie du corps, pour petit qu'il soit, voire même en un grain de froment : ce qui ne peut être autrement. Aussi est-ce folie de croire que tout le grain ou tout le corps se convertissent en semence; il n'y en a qu'une petite étincelle ou partie nécessaire, laquelle est préservée par son corps de toute excessive chaleur et froideur, etc. Si tu as des oreilles et de l'entendement, prends garde à ce que je te dis, et tu seras assuré contre ceux non seulement qui ignorent le vrai lieu de la semence, et veulent prendre tout le corps au lieu d'icelle, et qui essaient inutilement de réduire tout le grain en semence, mais encore contre ceux qui s'amusent à une vaine dissolution des métaux, s'efforçant de les dissoudre entièrement, afin de créer un nouveau métal de leur mutuelle commixion. Mais si ces gens considéraient le procédé de la Nature, ils verraient clairement que la chose va bien autrement : car il n'y a point de métal, si pur qu'il soit, qui n'ait ses impuretés, l'un toutefois plus ou moins que l'autre, Toi donc, ami Lecteur, prends garde surtout au point de la Nature, et tu as assez; mais tiens toujours cette maxime pour assurée, qu'il ne faut pas chercher ce point aux métaux du vulgaire, car il n'est point en eux, parce que ces métaux, principalement l'Or du vulgaire, sont morts; au lieu que les nôtres, au contraire, sont vifs et ayant esprit; et ce sont ceux-là qu'il faut prendre. Car tu dois savoir que la vie des métaux n'est autre chose que le feu, lorsqu'ils sont encore dans leur mine; et que la mort des métaux est aussi le feu, c'est-à-dire le feu de fusion, Or la première matière des métaux est une certaine humidité mêlée avec un air chaud, en forme d'une eau grasse, adhérente à chaque chose pour pure ou impure qu'elle soit, en un lieu pourtant plus abondamment qu'en l'autre : ce qui se fait parce que la Terre est en un endroit plus ouverte et poreuse, et ayant une plus grande force attractive qu'en un autre. Elle provient quelquefois, et paraît au jour de soi-même, mais vêtue de quelque robe, et principalement aux endroits où elle ne trouve pas à quoi s'attacher. Elle se connaît ainsi, parce que toute chose est composée de trois principes; mais en la matière des métaux, elle est unique et sans conjonction, excepté sa robe ou son ombre, c'est-à-dire son Soufre.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Chapitre IV</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>De quelle manière les métaux sont engendrés aux entrailles de la Terre</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Les métaux sont produits en cette façon. Après que les quatre Eléments ont poussé leur force et leurs vertus dans le centre de la Terre, l'Archée de la Nature, en distillant, les sublime à la superficie par la chaleur d'un mouvement perpétuel; car la Terre est poreuse, et le vent, en distillant par les pores de la Terre, se résout en eau, de laquelle naissent toutes choses. Que les enfants de la Science sachent donc que le sperme des métaux n'est point différent du sperme de toutes les choses qui sont au monde, lequel n'est qu'une vapeur humide. C'est pourquoi les Alchimistes recherchent en vain la réduction des métaux en leur première matière, qui n'est autre chose qu'une vapeur. Aussi les Philosophes n'ont point entendu cette première matière, mais seulement la seconde, comme dispute très bien Bernard Trévisan, quoiqu'à la vérité ce soit un peu obscurément, parce qu'il parle des quatre Eléments : néanmoins, il a voulu dire cela, mais il prétendait parler seulement aux enfants de doctrine. Quant à moi, afin de découvrir plus ouvertement la théorie, j'ai bien voulu ici avertir tout le monde de laisser là tant de solutions, tant de circulations, tant de calcinations et réitérations; puisque c'est en vain que l'on cherche cela en une chose dure, qui de soi est molle partout. C'est pourquoi ne cherchez plus cette première matière, mais la seconde seulement, laquelle est telle qu'aussitôt qu'elle est conçue elle ne peut changer de forme. Que si quelqu'un demande comment est-ce que le métal se peut réduire en cette seconde matière, je réponds que je suis en cela l'intention des Philosophes, mais j'y insiste plus que les autres afin que les enfants de la Science prennent le sens des auteurs, et non pas les syllabes, et que là où la Nature finit, principalement dans les métalliques qui semblent des corps parfaits devant nos yeux, là il faut que l'Art commence.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Mais pour retourner à notre propos (car nous n'entendons pas parler ici seulement de la Pierre), traitons de la matière des métaux. J'ai dit un peu auparavant que toutes choses sont produites d'un air liquide, c'est-à-dire d'une vapeur que les Eléments distillent dans les entrailles de la Terre par un continuel mouvement; et si tôt que l'Archée l'a reçu, il le sublime par les pores et le distribue par sa sagesse à chaque lieu (comme nous avons déjà dit ci-dessus). Et ainsi, par la variété des lieux, les choses proviennent et naissent diverses. Il y en a qui estiment que le Saturne a une semence particulière, que l'Or en a une autre, et ainsi chaque métal; mais cette opinion est vaine, car il n'y a qu'une unique semence, tant au Saturne, qu'en l'Or, en l'Argent, et au Fer. Mais le lieu de leur naissance a été cause de leur différence (si tu m'entends comme il faut), encore que la Nature a bien plutôt achevé son oeuvre en la procréation de l'Argent, qu'en celle de l'Or, et ainsi des autres. Car quand cette vapeur que nous avons dit est sublimée au centre de la Terre, il est nécessaire qu'elle passe par des lieux ou froids ou chauds; que si elle passe par des lieux chauds et purs, et où une certaine graisse de Soufre adhère aux parois, alors cette vapeur que les Philosophes ont appelée leur Mercure, s'accommode et se joint à cette graisse, laquelle elle sublime après avec soi; et de ce mélange se fait une certaine onctuosité qui, laissant le nom de vapeur, prend le nom de graisse; et venant puis après à se sublimer en d'autres lieux qui ont été nettoyés par la vapeur précédente et où la Terre est subtile, pure et humide, elle remplit les pores de cette Terre et se joint à elle; et ainsi il se fait de l'Or. Que si cette onctuosité ou graisse parvient à des lieux impurs et froids, c'est là que s'engendre le Saturne; et si cette Terre est pure, mais mêlée de Soufre, alors s'engendre le Vénus. Car plus le lieu est pur et net, plus les métaux qu'il procrée sont purs.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">II faut aussi remarquer que cette vapeur sort continuellement du centre à la superficie, et qu'en allant elle purge les lieux. C'est pourquoi il arrive qu'aujourd'hui il se trouve des mines là où il y a mille ans il n'y en avait point : car cette vapeur, par son continuel progrès, subtilise toujours le cru et l'impur, tirant aussi successivement le pur avec soi. Et voilà comme se fait la réitération ou circulation de la Nature, laquelle se sublime tant de fois, produisant choses nouvelles, jusqu'à ce que le lieu soit entièrement dépuré, lequel plus il est nettoyé, plus il produit des choses riches et très belles. Mais en hiver quand la froideur de l'air vient à resserrer la Terre, cette vapeur onctueuse vient aussi à se congeler, qui après au retour du printemps se mêle avec la Terre et l'Eau; et de là se fait la Magnésie, tirant à soi un semblable Mercure de l'Air, qui donne vie à toutes choses par les rayons du Soleil, de la Lune et des Etoiles ; et ainsi sont produites les herbes, les fleurs et autres choses semblables; car la Nature ne demeure jamais un moment de temps oisive.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Quant aux métaux, ils s'engendrent en cette façon. La Terre est purgée par une longue distillation : puis, à l'arrivée de cette vapeur onctueuse ou graisse, ils sont procréés et ne s'engendrent point d'autre manière, comme quelques-uns estiment vainement, interprétant mal à cet égard les écrits des Philosophes.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Chapitre V</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>De la génération de toutes sortes de pierres</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">La matière des pierres est la même que celle des autres choses et, selon la pureté des lieux, elles naissent de cette façon. Quand les quatre Eléments distillent leur vapeur au centre de la Terre, l'Archée de la Nature la repousse et la sublime : de sorte que, passant par les lieux et par les pores de la Terre, elle attire avec soi toute l'impureté de la Terre, jusqu'à la superficie; là où étant, elle est puis après congelée par l'air, parce que tout ce que l'air pur engendre est aussi congelé par l'air cru; car l'air a ingré dans l'air et, se joignent l'un l'autre, parce que la Nature s'éjouit avec Nature : et ainsi se font les pierres et les rochers pierreux, selon la grandeur ou la petitesse des pores de la Terre, lesquels, plus ils sont grands, font que le lieu en est mieux purgé ; car une plus grande chaleur et une plus grande quantité d'eau passant par ce soupirail, la dépuration de la Terre en est plus tôt faite, et par ce moyen les métaux naissent plus commodément en ces lieux, comme le témoigne l'expérience, qui nous apprend qu'il ne faut point chercher l'Or ailleurs qu'aux montagnes, parce que rarement se trouve-t-il dans les campagnes qui sont des lieux ordinairement humides et marécageux, non pas à cause de cette vapeur que j'ai dit, mais à cause de l'Eau élémentaire, laquelle attire à soi ladite vapeur de telle façon qu'ils ne se peuvent séparer : si bien que le Soleil venant à la digérer, en fait de l'argile, de laquelle usent les potiers. Mais aux lieux où il y a une grosse arène, auxquels cette vapeur n'est pas conjointe avec la graisse ou le Soufre, comme dans les prés, elle crée des herbes et du foin.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Il y a encore d'autres pierres précieuses, comme le Diamant, le Rubis, l'Emeraude, le Crisoperas, l'Onyx et l'Escarboucle, lesquelles sont toutes engendrées en cette façon. Quand cette vapeur de Nature se sublime de soi-même sans ce Soufre, ou cette onctuosité que nous avons dit, et qu'elle rencontre un lieu d'eau pure de Sel, alors se font les Diamants; et cela dans les lieux les plus froids, auxquels cette graisse ne peut parvenir, parce que, si elle y arrivait, elle empêcherait cet effet. Car on sait bien que l'esprit de l'Eau se sublime facilement, et avec un peu de chaleur; mais non pas l'huile ou la graisse, qui ne peut s'élever qu'à force de chaleur, et ce en lieux chauds : car encore bien qu'elle procède du centre, il ne lui faut pourtant guère de froid pour la congeler et la faire arrêter; mais la vapeur monte aux lieux propres et se congèle en pierres par petits grains dans l'eau pure.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Mais pour expliquer comment les couleurs se font dans les pierres précieuses, il faut savoir que cela se fait par le moyen du Soufre, en cette manière. Si la graisse du Soufre est congelée par ce mouvement perpétuel, l'esprit de l'Eau puis après le digère en passant, et le purifie par la vertu du Sel, jusqu'à ce qu'il soit coloré d'une couleur digeste, rouge ou blanche; laquelle couleur, tendant à sa perfection, s'élève avec cet esprit, parce qu'il est subtilisé par tant de distillations réitérées : l'esprit puis après a puissance de pénétrer dans les choses imparfaites; et ainsi il introduit la couleur, qui se joint puis après à cette Eau en partie congelée, et remplit ainsi ses pores et se fixe avec elle d'une fixation inséparable. Car toute Eau se congèle par la chaleur si elle est sans esprit ; et si elle est jointe à l'esprit, elle se congèle au froid. Mais quiconque sait congeler l'Eau par le chaud et joindre l'esprit avec elle, certainement il a trouvé une chose mille fois plus précieuse que l'Or et que toute chose qui soit au monde. Faites donc en sorte que l'esprit se sépare de l'Eau, afin qu'il se pourrisse et que le grain apparaisse : puis après en avoir rejeté les fèces, réduisez l'esprit en Eau, et les faites joindre ensemble; car cette conjonction engendrera un rameau dissemblable en forme et excellence à ses parents.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Chapitre VI</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>De la seconde matière et de la perfection de toutes choses</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Nous avons traité ci-dessus de la première matière de toutes choses, et comme elles naissent par la Nature sans semence; c'est-à-dire comme la Nature reçoit la matière des Eléments, de laquelle elle engendre la semence : maintenant, nous parlerons de la semence et des choses qui s'engendrent avec semence. Toute chose donc qui a semence est multipliée par icelle, mais il est sans doute que cela ne se fait pas sans l'aide de la Nature : car la semence en un corps n'est autre chose qu'un air congelé ou une vapeur humide, laquelle, si elle n'est résoute par une vapeur chaude, est tout à fait inutile.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Que ceux qui cherchent l'Art sachent donc ce que c'est que semence, afin qu'ils ne cherchent point une chose qui n'est pas : qu'ils sachent, dis-je, que la semence est triple et qu'elle est engendrée des quatre Eléments. La première espèce de semence est la minérale, dont il s'agit ici : la seconde est la végétable : et la troisième l'animale. La semence minérale est seulement connue des vrais Philosophes; la semence végétable est commune et vulgaire, de même que nous voyons dans les fruits; et l'animale se connaît par l'imagination. La végétable nous montre à l'oeil comment la Nature l'a créée des quatre Eléments : car il faut savoir que l'hiver est cause de putréfaction, parce qu'il congèle les esprits vitaux dans les arbres; et, lorsqu'ils sont résous par la chaleur du Soleil (auquel il y a une force magnétique ou aimantine qui attire à soi toute humidité), alors la chaleur de la Nature, excitée par le mouvement, pousse à la circonférence une vapeur d'eau subtile qui ouvre les pores de l'arbre et en fait distiller des gouttes, séparant toujours le pur de l'impur. Néanmoins l'impur précède quelquefois le pur; le pur se congèle en fleurs, l'impur en feuilles; le gros et épais en écorce, laquelle demeure fixe : mais les feuilles tombent ou par le froid ou par le chaud, quand les pores de l'arbre sont bouchés; les fleurs se congèlent en une couleur proportionnée à la chaleur et apportent fruit ou semence. De même que la pomme, en laquelle est le sperme, d'où l'arbre ne naît pas; mais dans ce sperme est la semence ou le grain intérieurement, duquel l'arbre naît même sans sperme : car la multiplication ne se fait pas au sperme, mais en la semence; comme nous voyons clairement que la Nature crée la semence des quatre Eléments, de peur que nous ne fussions occupés à cela inutilement ; car ce qui est créé n'a pas besoin de créateur. Il suffira en cet endroit d'avoir averti le Lecteur par cet exemple. Retournons maintenant à notre propos minéral.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Il faut donc savoir que la Nature crée la semence minérale ou métallique dans les entrailles de la Terre; c'est pourquoi on ne croit pas qu'il y ait une telle semence dans la Nature, à cause qu'elle est invisible. Mais ce n'est pas merveille, si les ignorants en doutent; car puisqu'ils ne peuvent même comprendre ce qui est devant leurs yeux, à grand-peine concevraient-ils ce qui est caché et invisible. Et pourtant c'est une chose très vraie, que ce qui est en haut est comme ce qui est en bas : et, au contraire, ce qui naît en haut naît d'une même source que ce qui est dessous, dans les entrailles de la Terre. Et, je vous prie, quelle prérogative auraient les végétables par-dessus les métaux, pour que Dieu eût donné de la semence à ceux-là et en eût exclu ceux-ci ? Les métaux ne sont-ils pas en aussi grande autorité et considération envers Dieu que les arbres ? Tenons donc pour assuré que rien ne croît sans semence; car là où il n'y a point de semence, la chose est morte. Il est donc nécessaire que les quatre Eléments créent la semence des métaux ou qu'ils les produisent sans semence : s'ils sont produits sans semence, ils ne peuvent être parfaits, car toute chose sans semence est imparfaite, eu égard au composé. Qui n'ajoute point foi à cette vérité indubitable n'est pas digne de rechercher les secrets de la Nature, car rien ne naît au monde sans semence. Les métaux ont en eux vraiment et réellement leur semence; mais leur génération se fait ainsi. Les quatre Eléments, en la première opération de la Nature, distillent, par l'artifice de l'Archée dans le centre de la Terre, une vapeur d'eau pondéreuse, qui est la semence des métaux et s'appelle Mercure, non pas à cause de son essence, mais à cause de sa fluidité et facile adhérence à chaque chose. Il est comparé au Soufre, à cause de sa chaleur interne; et, après la congélation, c'est l'humide radical. Et quoique le corps des métaux soit procréé du Mercure (ce qui se doit entendre du Mercure des Philosophes), néanmoins il ne faut point écouter ceux qui estiment que le Mercure vulgaire soit la semence des métaux et ainsi prennent le corps au lieu de la semence, ne considérant pas que le Mercure vulgaire a aussi bien en soi sa semence que les autres. L'erreur de tous ces gens-là sera manifeste par l'exemple suivant.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">II est certain que les hommes ont leur semence, en laquelle ils sont multipliés. Le corps de l'homme c'est le Mercure, la semence est cachée dans ce corps; et, eu égard au corps, la quantité de son poids est très petite. Qui veut donc engendrer cet homme métallique, il ne faut pas qu'il prenne le Mercure qui est un corps, mais la semence qui est cette vapeur d'eau congelée. Ainsi les opérateurs vulgaires procèdent mal en la régénération des métaux; ils dissolvent les corps métalliques, soit Mercure, soit Or, soit Argent, soit Plomb, et les corrodent avec les eaux-fortes, et autres choses hétérogènes et étrangères, non requises à la vraie science : puis après, ils conjoignent ces dissolutions, ignorant ou ne prenant pas garde que des pièces et des morceaux d'un corps un homme ne peut pas être engendré; car, par ce moyen, la corruption du corps et la destruction de la semence ont précédé. Chaque chose se multiplie au mâle et à la femelle, comme j'ai fait mention au chapitre de la double Matière : La disjonction du sexe n'engendre rien, c'est la due conjonction, laquelle produit une nouvelle forme. Qui veut donc faire quelque chose de bon, doit prendre les spermes ou semences, non pas les corps entiers.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Prends donc le mâle vif, et la femelle vive, et les conjoints ensemble, afin qu'ils s'imaginent un sperme pour procréer un fruit de leur Nature : car il ne faut point que personne se mette en tête de pouvoir faire la première matière. La première matière de l'homme, c'est la Terre, de laquelle il n'y a homme si hardi qui voulût entreprendre d'en créer un homme; c'est Dieu seul qui sait cet artifice : mais la seconde matière, qui est déjà créée, si l'homme la sait mettre dans un lieu convenable, avec l'aide de la Nature, il s'en engendrera facilement la forme de laquelle elle est semence. L'artiste ne fait rien en ceci, sinon de séparer ce qui est subtil de ce qui est épais, et le mettre dans un vaisseau convenable : car il faut bien considérer que, comme une chose se commence, ainsi elle finit; d'un se font deux, et de deux un, et rien plus, Il y a un Dieu, de cet Un est engendré le Fils, tellement qu'un en a donné deux, et deux ont donné un saint Esprit, procédant de l'un et de l'autre. Ainsi a été créé le monde, et ainsi sera sa fin. Considérez exactement ces quatre points, et vous y trouverez premièrement le Père, puis le Père et le Fils, enfin le saint Esprit : Vous y trouverez les quatre Eléments, et quatre Luminaires, deux célestes, deux centriques : bref , il n y a rien au monde qui soit autrement qu'il paraît en cette figure, jamais n'a été et jamais ne sera; et si je voulais remarquer tous les mystères qui se pourraient tirer de là, il en naîtrait un grand volume.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Je retourne donc à mon propos, et te dis, en vérité, mon fils, que d'un tu ne saurais faire un, c'est à Dieu seul à qui cela est réservé en propre. Qu'il te suffise que tu puisses de deux en créer un qui te soit utile; et, à cet effet, sache que le sperme multiplicatif est la seconde, et non la première matière de tous métaux et de toutes choses : car la première matière des choses est invisible, elle est cachée dans la Nature ou dans les Eléments; mais la seconde apparaît quelquefois aux enfants de la Science.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Chapitre VII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>De la vertu de la seconde matière</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Mais afin que tu puisses plus facilement comprendre quelle est cette seconde matière, je te décrirai les vertus qu'elle a et par lesquelles tu la pourras connaître. Sache donc, en premier lieu, que la Nature est divisée en trois règnes, desquels il y en a deux dont un chacun peut être lui seul, encore que les deux autres ne fussent pas. Il y a le règne minéral, végétable et animal. Pour le règne minéral, il est manifeste qu'il peut subsister de soi-même, encore qu'il n'y eût au monde ni hommes ni arbres. Le végétable, de même, n'a que faire pour son établissement qu'il y ait au monde ni animaux ni métaux : ces deux sont créés d'un par un. Le troisième, au contraire, prends vie des deux précédents, sans lesquels il ne pourrait être; et il est plus noble et plus précieux que les deux susdits : de même, à cause qu'il est le dernier entre eux, il domine sur eux, parce que la vertu se finit toujours au troisième et se multiplie au second. Vois-tu bien : au règne végétable, la première matière est l'herbe ou l'arbre que tu ne saurais créer; la Nature seule fait cet ouvrage. Dans ce règne, la seconde matière est la semence que tu vois, et c'est en icelle que se multiplie l'herbe ou l'arbre. Au règne animal, la première matière, c'est la bête ou l'homme que tu ne saurais créer; mais la seconde matière que tu connais est son sperme, auquel il se multiplie. Au règne minéral, tu ne peux créer un métal ; et si tu t'en vantes, tu es vain et menteur, parce que la Nature a fait cela. Et bien que tu eusses la première matière, selon les Philosophes, c'est-à-dire, ce Sel centrique, toutefois tu ne le saurais multiplier sans l'Or : mais la semence végétable des métaux est connue seulement des fils de la Science. Dans les végétaux, les semences apparaissent extérieurement, et les reins de leur digestion, c'est l'air chaud. Dans les animaux, la semence apparaît dedans et dehors ; les reins ou le lieu de sa digestion sont les reins de l'homme. L'eau qui se trouve dans le centre du cœur des minéraux est leur semence ou leur vie; les reins ou le lieu de la digestion d'icelle, c'est le feu. Le réceptacle de la semence des végétaux, c'est la terre. Le réceptacle de la semence animale, c'est la matrice de la femelle; et le réceptacle enfin de la semence de l'Eau minérale, c'est l'air. Et il est à remarquer que le réceptacle de la semence est tel qu'est la congélation des corps ; telle la digestion, qu'est la solution : et telle la putréfaction, qu'est la destruction. Or la vertu de chaque semence est de se pouvoir conjoindre à chaque chose de son règne, d'autant qu'elle est subtile et n'est autre chose qu'un air congelé dans l'eau par le moyen de la graisse.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Et c'est ainsi qu'elle se connaît, parce qu'elle ne se mêle point naturellement à autre chose quelconque hors de son règne; elle ne se dissout point, mais se congèle; car elle n'a pas besoin de solution, mais de congélation. Il est donc nécessaire que les pores du corps s'ouvrent, afin que le sperme (au centre duquel est la semence, qui n'est autre chose que de l'air) soit poussé dehors; lequel, quand il rencontre une matrice convenable, se congèle et congèle quant et soi ce qu'il trouve de pur, ou impur mêlé avec le pur. Tant qu'il y a de semence au corps, le corps est en vie; mais quand elle est toute consumée, le corps meurt : car tous corps après l'émission de la semence, sont débilités. Et l'expérience nous montre que les hommes les plus adonnés à Vénus sont volontiers les plus débiles, comme les arbres, après avoir porté trop de fruits, deviennent après stériles. La semence est donc chose invisible, comme nous avons dit tant de fois; mais le sperme est visible, et est presque comme une âme vivante qui ne se trouve point dans les choses mortes. Elle se tire en deux façons; la première se fait doucement, l'autre avec violence. Mais parce qu'en cet endroit nous parlons seulement de la vertu de la semence, je dis que rien ne naît au monde sans semence et que, par la vertu d'icelle, toutes choses se font et sont engendrés. Que tous les fils de la Science sachent donc que c'est en vain qu'on cherche de la semence en un arbre coupé; il faut la chercher seulement en ceux qui sont verts et entiers.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Chapitre VIII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>De l'Art, et comme la Nature opère par l'Art en la semence</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Toute semence quelle qu'elle soit est de nulle valeur, si elle n'est mise ou par l'Art, ou par la Nature, en une matrice convenable. Et encore que la semence de soi soit plus noble que toute créature, toutefois la matrice est sa vie, laquelle fait pourrir le grain ou le sperme et cause la congélation du point pur. En outre, par la chaleur de son corps, elle le nourrit et le fait croître; et cela se fait en tous les trois règnes susdits de la Nature, et le fait naturellement par mois, par année et par succession de temps. Mais subtil est l'artiste qui peut, dans les règnes minéral et végétable, trouver quelque accourcissement ou abréviation, non pas au règne animal. Au minéral, l'artifice achève seulement ce que la Nature ne peut parachever, à cause de la crudité de l'air qui, par sa violence, a rempli les pores de chaque corps, non dans les entrailles de la Terre, mais en la superficie d'icelle, comme j'ai dit ci-devant dans les chapitres précédents.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Mais afin qu'on entende plus facilement ces choses, j'ai bien voulu encore ajouter que les Eléments jettent par un combat réciproque leur semence au centre de la Terre, comme dans leurs reins; et le centre, par le mouvement continuel, la pousse dans les matrices, lesquelles sont sans nombre; car autant de lieux, autant de matrices, l'une toutefois plus pure que l'autre, et ainsi presque à l'infini.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Notez donc qu'une pure matrice engendrera un fruit pur et net en son semblable. Comme, par exemple, dans les animaux, vous avez les matrices des femmes, des vaches, des juments, des chiennes, etc. Ainsi au règne minéral et végétable sont les métaux, les pierres, les sels : car, en ces deux règnes, les sels principalement sont à considérer, et leurs lieux, selon le plus ou le moins.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Chapitre IX</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>De la commixtion des métaux ou de la façon de tirer la semence métallique</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Nous avons parlé ci-dessus de la Nature, de l'Art, du corps, du sperme et de la semence : venons maintenant à la pratique, à savoir comment les métaux se doivent mêler, et quelle est la correspondance qu'ils ont entre eux. Sachez donc que la femme est une même chose que l'homme; car ils naissent tous deux d'une même semence, et dans une même matrice, il n'y a que faute de digestion en la femme; et que, comme la matrice qui produit le mâle a le sang et le sel le plus pur, ainsi la Lune est de même semence que le Soleil et d'une même matrice : mais, en la procréation de la Lune, la matrice a eu plus d'eau que de sang digeste, selon le temps de la Lune céleste. Mais afin que tu te puisses plus facilement imaginer comment les métaux s'assemblent et se joignent ensemble pour jeter et recevoir la semence, regarde le Ciel et les sphères des Planètes : tu vois que Saturne est le plus haut de tous, auquel succède Jupiter, et puis Mars, le Soleil, Vénus, Mercure et, enfin, la Lune. Considère maintenant que les vertus des Planètes ne montent pas, mais qu'elles descendent : même l'expérience nous apprend que le Mars se convertit facilement en Vénus et non le Vénus en Mars, comme plus basse d'une sphère. Ainsi le Jupiter se transmute facilement en Mercure, pour ce que Jupiter est plus haut que Mercure; celui-là est le second après le Firmament, celui-ci le second au-dessus de la Terre; et Saturne le plus haut, la Lune la plus basse; le Soleil se mêle avec tous, mais il n'est jamais amélioré par les inférieurs. Or tu remarqueras qu'il y a une grande correspondance entre Saturne et la Lune, au milieu desquels est le Soleil; comme aussi entre Mercure et Jupiter, Mars et Vénus, lesquels ont tous le Soleil au milieu. La plupart des opérateurs savent bien comme on transmue le Fer en Cuivre sans le Soleil, et comme il faut convertir le Jupiter en Mercure ; même il y en a quelques-uns qui du Saturne en font de la Lune. Mais s'ils savaient à ces changements administrer la Nature du Soleil, certes ils trouveraient une chose plus précieuse que tous les trésors du monde. C'est pourquoi je dis qu'il faut savoir quels métaux on doit conjoindre ensemble, et desquels la Nature corresponde l'un à l'autre. II y a un certain métal qui a la puissance de consumer tous les autres; car il est presque comme leur eau, et presque leur mère : et il n'y a qu'une seule chose qui lui résiste et qui l'améliore, c'est à savoir l'humide radical du Soleil et de la Lune. Mais enfin que je te le découvre, c'est l'Acier, il s'appelle ainsi : que s'il se joint une fois avec l'Or, il jette sa semence et est débilité jusqu'à la mort. Alors l'Acier conçoit et engendre un fils plus clair que le père; puis après, lorsque la semence de ce fils déjà né est mise en sa matrice, elle purge et la rend mille fois plus propre à enfanter de très bons fruits. Il y a encore un autre Acier qui est comparé à celui-ci, lequel est de soi créé de la Nature et sait, par une admirable force et puissance, tirer et extraire des rayons du Soleil ce que tant d'hommes ont cherché, et qui est le commencement de notre oeuvre.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Chapitre X</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>De la génération surnaturelle du fils du Soleil</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Nous avons traité des choses que la Nature produit, et que Dieu a créées, afin que ceux qui recherchent cette Science entendissent plus facilement la possibilité de la Nature, et jusqu'où elle peut étendre ses forces. Mais pour ne différer plus longuement, je commencerai à déclarer la manière et l'art de faire la Pierre des Philosophes. Sachez donc que la Pierre, ou la teinture des Philosophes, n'est autre chose que l'Or extrêmement digeste, c'est-à-dire réduit et amené à une suprême digestion. Car l'Or vulgaire est comme l'herbe sans semence, laquelle, quand elle vient à mûrir, produit de la semence : de même l'Or, quand il mûrit, pousse dehors sa semence ou sa teinture. Mais quelqu'un demandera pourquoi l'Or, ou quelque autre métal, ne produit point de semence ? La raison est, d'autant qu'il ne peut se mûrir à cause de la crudité de l'air qui empêche qu'il n'ait une chaleur suffisante; et en quelques lieux il se trouve de l'Or impur, que la Nature eût bien voulu parfaire; mais elle en a été empêchée par la crudité de l'air. Par exemple, nous voyons qu'en Pologne les orangers croissent aussi bien que les autres arbres. En Italie et ailleurs où est leur terre naturelle, non seulement ils y croissent, mais encore ils y portent fruits parce qu'ils ont de la chaleur à suffisance : mais en ces lieux froids, nullement; car, lorsqu'ils devraient mûrir, ils cessent à cause du froid, et ainsi, au lieu de pousser, ils en sont empêchés par la crudité de l'air. C'est pourquoi naturellement ils n'y portent jamais de bons fruits : mais si quelquefois la Nature est aidée doucement et avec industrie, comme de les arroser d'eau tiède, et les tenir en des caves, alors l'art parfait ce que la Nature n'aurait pu faire. Le même entièrement arrive aux métaux ; l'Or peut apporter fruit et semence, dans laquelle il se peut multiplier par l'industrie d'un habile artiste, qui sait aider et pousser la Nature; autrement, s'il voulait l'entreprendre sans la Nature, il errerait. Car non seulement en cette Science, mais aussi en toutes les autres, nous ne pouvons rien faire qu'aider la Nature, et encore ne la pouvons-nous aider par autre moyen que par le feu et par la chaleur. Mais parce que cela ne se peut faire, à cause que dans un corps métallique congelé les esprits n'apparaissent point, il faut premièrement que le corps soit dissous et que les pores en soient ouverts afin que la Nature puisse opérer. Or pour savoir quelle doit être cette solution, je veux ici avertir le Lecteur, qu'encore qu'il y ait plusieurs sortes de dissolutions, lesquelles sont toutes inutiles, néanmoins il y en a véritablement de deux sortes, dont l'une seulement est vraie et naturelle, l'autre est violente, sous laquelle toutes les autres sont comprises. La naturelle est telle qu'il faut que les pores du corps s'ouvrent en notre eau, afin que la semence soit poussée dehors, cuite et digeste, et puis mise dans sa matrice. Mais notre eau est une eau céleste, qui ne mouille point les mains, non vulgaire, et est presque comme eau de pluie : le corps, c'est l'Or, qui donne la semence; c'est notre Lune (non pas l'Argent vulgaire), laquelle reçoit la semence. Le tout est puis après régi et gouverné par notre feu continuel, durant l'espace de sept mois, et quelque fois de dix, jusqu'à ce que notre eau en consume trois et en laisse un, et ce au double : puis après, elle se nourrit du lait de la Terre ou de la graisse qui naît ès mamelles de la Terre, et est régie et conservée de putréfaction. Et ainsi est engendré cet enfant de la seconde génération.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Venons maintenant de la théorie à la pratique.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Chapitre XI</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>De la pratique et composition de la Pierre ou Teinture Physique, selon l'Art</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Nous avons étendu notre discours par tant de chapitres précédents, en donnant les choses à entendre par des exemples, afin que l'on pût plus facilement comprendre la pratique, laquelle en imitant la Nature, se doit faire en cette façon. Prends de notre terre par onze degrés, onze grains, et de notre Or (non de l'Or vulgaire) un grain; de notre Argent, et non de l'Argent vulgaire, deux grains : mais je t'avertis surtout de ne prendre l'Or ni l'Argent vulgaires, car ils sont morts et n'ont aucune vie : prends les nôtres qui sont vifs, puis les mets dans notre feu, et il se fera de là une liqueur sèche : premièrement, la terre se résoudra en une eau, qui s'appelle le Mercure des Philosophes, et cette eau résout les corps du Soleil et de la Lune, et les consume, de façon qu'il n'en demeure que la dixième partie, avec une part ; et voilà ce qu'on appelle humide radical.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Puis après, prends de l'eau de Sel nitre, nitre de notre terre, en laquelle est le ruisseau et l'onde vive : si tu sais caver et fouir dans la fosse naïve et naturelle, prends donc en icelle de l'eau qui soit bien claire, et dans cette eau tu mettras cet humide radical : mets le tout au feu de putréfaction et génération, non toutefois comme tu as fait en la première opération : gouverne le tout avec grand artifice et discrétion, jusqu'à ce que les couleurs apparaissent comme une queue de paon : gouverne bien en digérant toujours, jusqu'à ce que les couleurs cessent et qu'en toute ta matière il n'y ait qu'une seule couleur verte qui apparaisse, et qu'il ne t'ennuie point; et ainsi des autres. Et quand tu verras au fond du vaisseau des cendres de couleur brune et l'eau comme rouge, ouvre ton vaisseau; alors mouille une plume, et en oins un morceau de Fer : s'il teint, aie soudain de l'eau, de laquelle nous parlerons tantôt, et y mets autant de cette eau qu'il y a entre d'air cru : cuis le tout derechef avec le même feu que dessus, jusqu'à ce qu'il teigne.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">L'expérience que j'en ai faite est venue jusqu'à ce point, je ne puis que cela, je n'ai rien trouvé davantage. Mais cette eau que je dis, doit être la menstrue du monde tiré de la sphère de la Lune, tant de fois rectifié qu'il puisse calciner le Soleil. Je t'ai voulu découvrir ici tout; et si quelquefois tu entends mon intention, non mes paroles, ou les syllabes, je t'ai révélé tout, principalement au premier et second œuvre.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Mais il nous reste encore quelque chose à dire touchant le feu. Le premier feu, ou le feu de la première opération, est le feu d'un degré continuel, qui environne la matière. Le second est un feu naturel, qui digère la matière et la fige. Je te dis la vérité, que je t'ai découvert le régime du feu, si tu entends la Nature.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">II nous faut aussi parler du vaisseau. Le vaisseau doit être celui de la Nature, et deux suffisent. Le vaisseau du premier œuvre doit être rond, et au second oeuvre un peu moins; il doit être de verre en forme de fiole ou d'œuf. Mais en tout et par tout sache que le feu de la Nature est unique et que, s'il y a de la diversité, la distance des lieux en est cause.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Le vaisseau de la Nature pareillement est unique; mais nous nous servons de deux pour abréger. La matière est aussi une, mais de deux substances. Si donc tu appliques ton esprit pour produire quelques choses, regarde premièrement celles qui sont déjà créées : car si tu ne peux venir à bout de celles-ci qui sont ordinairement devant tes yeux, à grand-peine viendras-tu à bout de celles qui sont encore à naître et que tu désires produire : je dis produire, car il faut que tu saches que tu ne saurais rien créer, et que c'est le propre de Dieu seul. Mais de faire que les choses qui sont occultes et cachées à l'ombre deviennent apparentes, de les rendre évidentes, de leur ôter leur ombre, cela est quelquefois permis aux Philosophes qui ont de l'intelligence, et Dieu le leur accorde par le ministère de la Nature.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Considère un peu, je te prie, en toi-même la simple eau de la nuée. Qui est-ce qui croirait qu'elle contient en soi toutes les choses qui sont au monde, les pierres dures, les sels, l'air, la terre, le feu, vu qu'en évidence elle n'apparaît autre chose qu'une simple eau ? Que dirai-je de la Terre, qui contient en soi l'eau, le feu, l'air, les sels, et n'apparaît néanmoins que terre ? Ô admirable Nature! qui sait par le moyen de l'eau produire les fruits admirables en la Terre et leur donner et entretenir la vie par le moyen de l'air. Toutes ces choses se font, et néanmoins les yeux des hommes vulgaires ne le voient pas, mais ce sont seulement les yeux de l'entendement et de l'imagination qui le voient, et d'une vue très admirable. Car les yeux des Sages voient la Nature d'autre façon que les yeux communs. Comme, par exemple, les yeux du vulgaire voient que le Soleil est chaud, les yeux des Philosophes, au contraire, voient plutôt que le Soleil est froid, mais que ses mouvements sont chauds : car ses actions et ses effets se connaissent par la distance des lieux.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Le feu de la Nature n'est point différent de celui du Soleil, ce n'est qu'une même chose. Car tout ainsi que le Soleil tient le centre et le milieu entre les sphères des Planètes et que, de ce centre du Ciel, il épand en bas sa chaleur par son mouvement, il y a aussi au centre de la Terre un Soleil terrestre qui, par son mouvement perpétuel, pousse la chaleur ou ses rayons en haut, à la surface de la Terre : et sans doute cette chaleur intrinsèque est beaucoup plus forte et plus efficace que ce feu élémentaire; mais elle est tempérée par une eau terrestre, qui de jour en jour pénètre les pores de la Terre et la rafraîchit. De même, l'air qui de jour en jour vole autour du globe de la Terre, tempère le Soleil céleste et la chaleur; et si cela n'était, toutes choses se consumeraient par cette chaleur et rien ne pourrait naître. Car comme ce feu invisible, ou cette chaleur centrale consumerait tout, si l'eau n'intervenait et ne la tempérait, ainsi la chaleur du Soleil détruirait tout, n'était l'air qui intervient au milieu.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Mais je dirai maintenant en peu de mots, comment ces Eléments agissent entre eux. II y a un Soleil centrique dans le centre de la Terre, lequel, par son mouvement ou par le mouvement de son firmament, pousse une grande chaleur qui s'étend jusqu'à la superficie de la Terre. Cette chaleur cause l'air en cette façon. La matrice de l'air, c'est l'eau, laquelle engendre des fils de sa nature, mais dissemblables et beaucoup plus subtils : car là où le passage est dénié à l'eau, l'air y entre. Lors donc que cette chaleur centrale (laquelle est perpétuelle) agit, elle échauffe et fait distiller cette eau; et ainsi cette eau, par la force de la chaleur, se change en air et, par ce moyen, passe jusqu'à la superficie de la Terre, parce qu'il ne peut souffrir d'être enfermé : et après qu'il est refroidi, il se résout en eau dans les lieux opposites.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Cependant, il arrive quelquefois que non seulement l'air, mais encore l'eau, sortent jusqu'à la superficie de la Terre, comme nous voyons lorsque de noires nuées sont par violence élevées jusqu'en l'air : de quoi je vous donnerai un exemple fort familier. Faites chauffer de l'eau dans un pot, vous verrez par un feu lent s'élever des vapeurs douces et des vents légers, et, par un feu plus tort, vous verrez paraître des nuages plus épais. La chaleur centrale opère en cette même façon, elle convertit en air l'eau la plus subtile; et ce qui sort du sel ou de la graisse, qui est plus épais, elle le distribue à la Terre, d'où naissent choses diverses; le reste se change en rochers et en pierres.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Quelqu'un pourrait objecter, si la chose était ainsi, cela se devrait faire continuellement; et néanmoins bien souvent on ne sent aucun vent. Je réponds qu'il n'y a point de vent à la vérité, quand l'eau n'est point jetée violemment dans le vaisseau distillatoire, car peu d'eau excite peu de vent. Vous voyez qu'il n'y a pas toujours du tonnerre, encore qu'il vente, mais seulement lorsque par la force de l'air une eau trouble est portée avec violence jusqu'à la sphère du feu : car le feu n'endure point l'eau. Nous en avons un exemple devant nos yeux. Lorsque vous jetez de l'eau froide dans une fournaise ardente, vous entendez quels tonnerres elle excite. Mais si vous demandez pourquoi l'eau n'entre pas uniformément en ces lieux et en ces cavités ? La raison est pour ce qu'il y a plusieurs de ces sortes de lieux et de vastes : quelquefois une concavité, par le moyen des vents, pousse l'eau hors de soi pendant quelques jours ou quelques mois, jusqu'à ce qu'il se fasse derechef une répercussion d'eau : comme nous voyons dans la mer, dont les flots quelquefois sont agités dans l'étendue de plusieurs lieues, avant qu'ils puissent rencontrer quelque chose qui les repousse et, par la répercussion, les fasse retourner d'où ils partent.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Mais reprenons notre propos. Je dis que le feu ou la chaleur est cause du mouvement de l'air, et qu'il est la vie de toutes choses, et que la Terre en est la nourrice et le réceptacle : mais s'il n'y avait point d'eau qui rafraîchit notre Terre et notre air, alors la Terre serait desséchée pour ces deux raisons, savoir, à cause de la chaleur, tant du mouvement centrique que du Soleil céleste. Néanmoins, cela arrive en quelques lieux, lorsque les pores de la Terre sont bouchés, en telle sorte que l'humidité n'y peut pénétrer : et alors, par la correspondance des deux Soleils, céleste et centrique (parce qu'ils ont entre eux une vertu aimantine), le Soleil enflamme la Terre.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Et ainsi quelque jour le monde périra.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Fais donc en sorte que l'opération en notre Terre soit telle que la chaleur centrale puisse changer l'eau en air, afin qu'elle sorte jusque sur la superficie de la Terre, et qu'elle répande le reste (comme j'ai dit) par les pores de la Terre; et alors, au contraire, l'air se changera en une eau beaucoup plus subtile que n'a été la première. Et cela se fera ainsi : si tu donnes à dévorer à notre Vieillard l'Or et l'Argent afin qu'il les consume et que lui, enfin prêt aussi de mourir, soit brûlé, que ses cendres soient éparses dans l'eau, cuis le tout jusqu'à ce que soit assez, et tu as une Médecine qui guérit la lèpre. Avise au moins que tu ne prennes pas le froid pour le chaud, ou le chaud pour le froid; mêle les natures aux natures, s'il y a quelque chose de contraire à la Nature, car une seule chose t'est nécessaire; sépare-la, afin que la Nature soit semblable à la Nature; fais cela avec le feu, non avec la main, et sache que si tu ne suis la Nature tout ton labeur est vain. Et je te jure par le Dieu qui est saint, que je t'ai dit ici tout ce que le père peut dire à son fils. Qui a des oreilles, qu'il entende, et qui a du sens, qu'il comprenne.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Chapitre XII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>De la Pierre, et de sa vertu</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Nous avons assez amplement discouru aux chapitres précédents de la production des choses naturelles, des Eléments et des matières première et seconde, des corps, des semences et, enfin, de leur usage et de leur vertu. J'ai encore écrit la façon de la Pierre Philosophale; mais je révélerai maintenant tout autant que la Nature m'en a accordé et ce que l'expérience m'en a découvert touchant la vertu d'icelle. Mais, afin que, derechef sommairement et en peu de paroles, je récapitule le sujet de ces douze chapitres, et que le Lecteur craignant Dieu puisse concevoir mon intention et mon sens, la chose est telle. Si quelqu'un doute de la vérité de l'Art, qu'il lise les écrits des Anciens, vérifiés par raison et par expérience, au dire desquels (comme dignes de créance) on ne doit faire difficulté d'ajouter foi. Que si quelqu'un trop opiniâtre ne veut croire leurs écrits, alors il se faut tenir à la maxime qui dit que, contre celui qui nie les principes, il ne faut jamais disputer : car les sourds et les muets ne peuvent parler. Et je vous prie, quelle prérogative auraient toutes les autres choses qui sont au monde par-dessus les métaux ? Pourquoi, en leur déniant à eux seuls une semence, les exclurons-nous à tort de l'universelle bénédiction que le Créateur a donnée à toutes choses, incontinent après la création du monde, comme les saintes Lettres nous le témoignent ? Que si nous sommes contraints d'avouer que les métaux ont de la semence, qui est celui qui serait assez sot pour ne pas croire qu'ils peuvent être multipliés en leur semence ? L'Art de Chymie en sa nature est véritable, la Nature l'est aussi; mais rarement se trouve-t-il un véritable artiste : la Nature est unique, il n'y a qu'un seul Art, mais il y a plusieurs ouvriers. Quant à ce que la Nature tire les choses des Eléments, elle les engendre, par le vouloir de Dieu, de la première matière, que Dieu seul sait et connaît : la Nature produit les choses et les multiplie par le moyen de la seconde matière, que les Philosophes connaissent. Rien ne se fait au monde que par le vouloir de Dieu et de la Nature : car chaque Elément est en sa sphère, mais l'un ne peut pas être sans l'autre; et toutefois conjoints ensemble, ils ne s'accordent point : mais l'eau est le plus digne de tous les Eléments, parce que c'est la mère de toutes choses, et l'esprit du feu nage sur l'eau. Par le moyen du feu, l'eau devient la première matière, ce qui se fait par le combat du feu avec l'eau; et ainsi s'engendrent des vents ou des vapeurs, propres et faciles à être congelés avec la terre par l'air cru, qui, dès le commencement, a été séparé d'icelle : ce qui se fait sans cesse, et par un mouvement perpétuel; car le feu ou la chaleur n'est point excité autrement que par le mouvement. Ce qui se peut voir manifestement chez tous les artisans qui liment le Fer, lequel, par le violent mouvement de la lime, devient aussi chaud que s'il avait été rouge au feu. Le mouvement donc cause la chaleur, la chaleur émeut l'eau : le mouvement de l'eau produit l'air, lequel est la vie de toutes choses vivantes.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Toutes les choses sont donc produites par l'eau en la manière que j'ai dite ci-dessus : car de la plus subtile vapeur de l'eau procèdent les choses subtiles et légères; de l'huile de cette même eau en viennent choses plus pesantes; et de son sel en proviennent choses beaucoup plus belles et plus excellentes que les premières. Mais, parce que la Nature est quelquefois empêchée de produire les choses pures à cause que la vapeur, la graisse et le sel se gâtent et se mêlent aux lieux impurs de la Terre, c'est pourquoi l'expérience nous a donné à connaître de séparer le pur d'avec l'impur. Si donc par votre opération vous voulez amender actuellement la Nature et lui donner un être plus parfait et accompli, faites dissoudre le corps dont vous voulez vous servir, séparez ce qui lui est arrivé d'hétérogène et d'étranger à la Nature, purgez-le; joignez les choses pures avec les pures, les cuites avec les cuites et les crues avec les crues, selon le poids de la Nature, et non pas de la matière. Car vous devez savoir que le Sel nitre central ne prend point plus de terre, soit qu'elle soit pure ou impure, qu'il lui en est besoin. Mais la graisse ou l'onctuosité de l'eau se gouverne et se manie d'autre façon, parce que jamais on n'en peut avoir de pure ; c'est l'Art qui la nettoie par une double chaleur, et qui derechef la réunit et conjoint.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>Epilogue, Sommaire et Conclusion des douze traités ou chapitres ci-dessus</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Ami Lecteur, j'ai composé ces douze traités en faveur des enfants de l'Art, afin qu'avant qu'ils commencent à travailler, ils connaissent les opérations que la Nature nous enseigne, et de quelle manière elle produit toutes les choses qui sont au monde, afin qu'ils ne perdent point de temps et ne veuillent s'efforcer d'entrer dans la porte sans avoir les clefs ; parce que celui-là travaille en vain, qui met la main à l'ouvrage sans avoir premièrement la connaissance de la Nature.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Celui qui, en cette sainte et vénérable Science, n'aura pas le Soleil pour flambeau qui l'éclaire, et auquel la Lune ne découvrira pas sa lumière argentine parmi l'obscurité de la nuit, marchera en perpétuelles ténèbres. La Nature a une lumière propre qui n'apparaît pas à notre vue, le corps est à nos yeux l'ombre de la Nature : c'est pourquoi au moment que quelqu'un est éclairé de cette belle lumière naturelle, tous nuages se dissipent et disparaissent devant ses yeux; il met toutes difficultés sous le pied; toutes choses lui sont claires, présentes et manifestes; et, sans empêchement aucun, il peut voir le point de notre Magnésie qui correspond à l'un et l'autre centre du Soleil et de la Terre; car la lumière de la Nature darde ses rayons jusque-là et nous découvre ce qu'il y a de plus caché dans son sein. Prenez ceci pour exemple : que l'on habille des vêtements pareils un petit garçon et une petite fille de même âge, et qu'on les mette l'un près de l'autre, personne ne pourra reconnaître qui des deux est le mâle ou la femelle, parce que notre vue ne peut pénétrer jusqu'à l'intérieur; et c'est pourquoi nos yeux nous trompent et font que nous prenons le faux pour le vrai. Mais quand ils sont déshabillés et mis à nu, en sorte qu'on les puisse voir comme la Nature les a formés, l'on reconnaît facilement l'un et l'autre en son sexe. De même aussi notre entendement fait une ombre à l'ombre de la Nature : tout ainsi donc que le corps humain est couvert de vêtements, ainsi la Nature humaine est couverte du corps de l'homme, laquelle Dieu s'est réservé à couvrir et découvrir selon qu'il lui plaît.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Je pourrais en cet endroit amplement et philosophiquement discourir de la dignité de l'Homme, de sa création et génération; mais je passerai toutes ces choses sous silence, vu que ce n'est pas ici le lieu d'en traiter : nous parlerons un peu seulement de sa vie. L'Homme, donc, créé de la Terre, vit de l'air; car dans l'air est cachée la viande de la vie, que de nuit nous appelons rosée, et de jour eau raréfiée, de laquelle l'esprit invisible congelé est meilleur et plus précieux que toute la Terre universelle. Ô sainte et admirable Nature! qui ne permet point aux enfants de la Science de faillir, comme tu le montres de jour en jour en toute action et dans le cours de la vie humaine.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Au reste, dans ces douze chapitres j'ai allégué toutes ces raisons naturelles, afin que le Lecteur craignant Dieu et désireux de savoir puisse plus facilement comprendre tout ce que j'ai vu de mes yeux et que j'ai fait de mes mains propres, sans aucune fraude ni sophistication : car sans lumière et sans connaissance de la Nature, il est impossible d'atteindre à la perfection de cet Art, si ce n'est par une singulière révélation, ou par une secrète démonstration faite par un ami. C'est une chose vile et très précieuse, laquelle je répéterai de nouveau, encore bien que je l'aie décrite autrefois. Prends de notre air dix parties, de l'Or vif, ou de la Lune vive, une partie ; mets le tout dans ton vaisseau ; cuis cet air, afin que premièrement il soit eau, puis après qu'il n'est plus eau : si tu ignores cela, et que tu ne saches cuire l'air, sans doute tu failliras, parce que c'est là la vraie matière des Philosophes. Car tu dois prendre ce qui est, mais qui ne se voit pas, jusqu'à ce qu'il plaise à l'Opérateur ; c'est l'eau de notre rosée, de laquelle se tire le Salpêtre des Philosophes, par le moyen duquel toutes choses croissent et se nourrissent. Sa matrice est le centre du Soleil et de la Lune, tant céleste que terrestre; et afin que je le dise plus ouvertement, c'est notre Aimant, que j'ai nommé ci-devant Acier. L'air engendre cet Aimant, et cet Aimant engendre ou fait apparaître notre air. Je t'ai ici saintement dit la vérité; prie Dieu qu'il favorise ton entreprise : et ainsi tu auras en ce lieu la vraie interprétation des paroles d'Hermès, qui assure que son père est le Soleil et la Lune sa mère; que le vent l'a porté dans son ventre, à savoir le Sel Alcali, que les Philosophes ont nommé Sel Armoniac et Végétable, caché dans le ventre de la Magnésie. Son opération est telle : il faut que tu dissolves l'air congelé, dans lequel tu dissoudras la dixième partie l'Or; scelle cela, et travaille avec notre feu jusqu'à ce que l'air se change en poudre : et alors, ayant le sel du monde, diverses couleurs apparaîtront.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">J'eusse décrit l'entier procédé en ces traités; mais parce qu'il est suffisamment expliqué avec la façon de multiplier, dans les livres de Raymond Lulle et des autres anciens Philosophes, je me suis contenté de traiter seulement de la première et seconde matière : ce que j'ai fait franchement et à cœur ouvert. Et ne croyez pas qu'il y ait homme au monde qui l'ait fait mieux et plus amplement que moi : car je n'ai pas appris ce que je dis de la lecture des livres, mais pour l'avoir expérimenté et fait de mes propres mains. Si donc tu ne m'entends pas ou que tu ne veuilles croire la vérité, n'accuse point mon livre, mais toi-même, et crois que Dieu ne te veut point révéler le secret : prie-le donc assidûment et relis plusieurs fois mon livre, principalement l'Epilogue de ces douze traités, en considérant toujours la possibilité de la Nature et les actions des Eléments, et ce qu'il y a de plus particulier en eux, et principalement en la raréfaction de l'eau ou de l'air; car les Cieux et tout le monde même ont été ainsi créés. Je t'ai bien voulu déclarer tout ceci, de même qu'un père aurait fait a son fils. Ne t'émerveille point au reste de ce que j'ai fait tant de chapitres; ce n'a pas été pour moi que je l'ai fait, puisque je n'ai pas besoin de livres, mais pour avertir plusieurs qui travaillent sur de vaines matières et dépensent inutilement leurs biens. A la vérité, j'eusse bien pu comprendre le tout en peu de lignes, et même en peu de mots; mais je t'ai voulu conduire par raisons et par exemples à la connaissance de la Nature, afin qu'avant toute chose tu susses ce que tu devais chercher, ou la première ou la seconde matière, et que la Nature, sa lumière et son ombre te fussent connues. Ne te fâche point si tu trouves quelquefois des contradictions en mes traités, c'est la coutume générale de tous les Philosophes, tu en as besoin si tu les entends; la rose ne se trouve point sans épines.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Pèse et considère diligemment ce que j'ai dit ci-dessus, savoir en quelle matière les Eléments distillent au centre de la Terre l'humide radical, et comment le Soleil terrestre et centrique le repousse et le sublime par son mouvement continuel jusqu'à la superficie de la Terre. J'ai encore dit que le Soleil céleste a correspondance avec le Soleil centrique; car le Soleil céleste et la Lune ont une force particulière et une vertu merveilleuse de distiller sur la Terre par leurs rayons : car la chaleur se joint facilement à la chaleur; et le sel au sel. Et comme le Soleil centrique a sa mer et une eau crue perceptible, ainsi le Soleil céleste a aussi sa mer et une eau subtile et imperceptible. En la superficie de la Terre, les rayons se joignent aux rayons et produisent les fleurs et toutes choses. C'est pourquoi quand il pleut, la pluie prend de l'air une certaine force de vie et la conjoint avec le Sel nitre de la Terre (parce que le Sel nitre de la Terre, par sa siccité, attire l'air à soi, lequel air il résout en eau, ainsi que fait le Tartre calciné : et ce Sel nitre de la Terre a cette force d'attirer l'air, parce qu'il a été air lui-même et qu'il est joint avec la graisse de la Terre). Et plus les rayons du Soleil frappent abondamment, il se fait une plus grande quantité de Sel nitre et, par conséquent, une plus grande abondance de Froment vient à croître sur la Terre. Ce que l'expérience nous enseigne de jour en jour.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">J'ai voulu déclarer (aux ignorants seulement) la correspondance que toutes choses ont entre elle, et la vertu efficace du Soleil, de la Lune et des Etoiles; car les savants n'ont pas besoin de cette instruction. Notre matière paraît aux yeux de tout le monde, et elle n'est pas connue. Ô notre Ciel ! ô notre Eau ! ô notre Mercure! ô notre Sel nitre, qui êtes dans la mer du monde ! ô notre Végétable ! ô notre Soufre fixe et volatil! ô tête morte ou fèces de notre mer! Eau qui ne mouille point, sans laquelle personne au monde ne peut vivre, et sans laquelle il ne naît et ne s'engendre rien en toute la Terre! Voilà les épithètes de l'Oiseau d'Hermès, qui ne repose jamais. Elle est de vil prix, personne ne s'en peut passer. Et ainsi tu as à découvert la chose la plus précieuse qui soit en tout le monde, laquelle je te dis entièrement n'être autre chose que notre Eau pontique, qui se congèle dans le Soleil et la Lune, et se tire néanmoins du Soleil et de la Lune, par le moyen de notre Acier, avec un artifice philosophique et d'une manière surprenante, si elle est conduite par un sage fils de la Science.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Je n'avais aucun dessein de publier ce livre pour les raisons que j'ai rapportées dans la Préface : mais le désir que j'ai de satisfaire et profiter aux esprits ingénus et vrais Philosophes, m'a vaincu et gagné; de sorte que j'ai voulu montrer ma bonne volonté à ceux qui me connaissent, et manifester, à ceux qui savent l'Art, que je suis leur compagnon et leur pareil, et que je désire avoir leur connaissance. Je ne doute point qu'il n'y ait plusieurs gens de bien et de bonne conscience qui possèdent secrètement ce grand don de Dieu : mais je les prie et conjure qu'ils aient en singulière recommandation le silence d'Arpocrate et qu'ils se fassent sages et avisés à mon exemple et à mes périls : car toutefois et quantes que je me suis voulu déclarer aux Grands, cela m'a toujours été ou dangereux ou dommageable. De manière que par cet écrit je me manifeste aux fils d'Hermès; et, par même moyen, j'instruis les ignorants et remets les égarés dans le vrai chemin. Que les héritiers de la Science croient qu'ils ne tiendront jamais de voie plus sûre et meilleure que celle que je leur ai ici montrée. Qu'ils s'y arrêtent donc ; car j 'ai dit ouvertement toutes choses, principalement pour ce qui regarde l'extraction de notre Sel Armoniac ou Mercure philosophique, tiré de notre Eau pontique. Et si je n'ai pas bien clairement révélé l'usage de cette Eau, c'est que le Maître de la Nature ne m'a pas permis d'en dire davantage : car Dieu seul doit révéler ce secret, lui qui connaît les cœurs et les esprits des Hommes, et qui pourra ouvrir l'entendement à celui qui le priera soigneusement et lira plusieurs fois ce petit traité.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Le vaisseau (comme j'ai dit) est unique depuis le commencement jusqu'à la fin, ou tout au plus deux suffisent. Que le feu soit aussi continuel en l'un et l'autre ouvrage; à raison de quoi (ceux qui errent, qu'ils lisent les dixième et onzième chapitres. Car si tu travailles en une tierce matière, tu ne feras rien. Et si tu veux savoir ceux qui travaillent en cette tierce matière, ce sont ceux qui laissant notre sel unique, qui est le vrai Mercure, s'amusent à travailler sur les herbes, animaux, pierres et minières. Car, excepté notre Soleil et notre Lune, qui est couverte de la sphère de Saturne, il n'y a rien de véritable.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Quiconque désire parvenir à la fin désirée, qu'il sache la conversion des Eléments; qu'il sache faire pondéreux ce qui de soi est léger; et qu'il sache faire en sorte que ce qui de soi est esprit, ne le soit plus : alors il ne travaillera point sur un sujet étrange. Le feu est le régime de tout; et tout ce qui se fait en cet Art se fait par le feu, et non autrement, comme nous avons suffisamment démontré ci-dessus.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Adieu, Ami Lecteur, jouis longuement de mes ouvrages, que je t'assure être confirmés par les diverses expériences que j'en ai faites : jouis en, dis-je, à la gloire de Dieu, au salut de ton âme et au profit de ton prochain.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>Enigme philosophique du même auteur aux fils de vérité</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Je vous ai déjà découvert et manifesté, ô enfants de la Science! tout ce qui dépendait de la source de la fontaine universelle, si bien qu'il ne reste plus rien à dire: car, en mes précédents traités, j'ai expliqué suffisamment, par des exemples, ce qui est de la Nature : j'ai déclaré la théorie et la pratique tout autant qu'il m'a été permis. Mais afin que personne ne se puisse plaindre que j'aie écrit trop laconiquement et que j'aie omis quelque chose par ma brièveté, je vous décrirai encore tout au long l'œuvre entier, toutefois énigmatiquement, afin que vous jugiez jusqu'où je suis parvenu par la permission de Dieu. Il y a une infinité de livres qui traitent de cet Art, mais à grand-peine trouverez-vous dans aucun la vérité si clairement expliquée : ce que j'ai bien voulu faire, à cause que j'ai plusieurs fois conféré avec beaucoup de personnes qui pensaient bien entendre les écrits des Philosophes; mais j'ai bien connu, par leurs discours, qu'ils les interprétaient beaucoup plus subtilement que la Nature, qui est simple, ne requerrait : même toutes mes paroles, quoique très véritables, leur semblaient toutefois trop viles et trop basses pour leur esprit qui ne concevait que des choses hautes et incroyables. Il m'est arrivé quelquefois que j'ai déclaré la Science de mot à mot à quelques-uns qui n'y ont jamais fait de réflexion, parce qu'ils ne croyaient pas qu'il y eût de l'eau dans notre mer : ils voulaient néanmoins passer pour Philosophes. Puis donc que ces gens-là n'ont pu entendre mes paroles profondes sans énigme et sans obscurité, je ne crains point (comme ont fait les autres Philosophes) que personne les puisse si facilement entendre : aussi est-ce un don qui ne nous est donné que de Dieu seul.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Il est bien vrai que si en cette Science il était requis une subtilité d'esprit et que la chose fût telle qu'elle pût être aperçue par les yeux du vulgaire, j'ai rencontré de beaux Esprits, et des Ames tout à fait propres pour rechercher de semblables choses : mais je vous dis encore qu'il faut que vous soyez simples et non point trop prudents, jusqu'à ce que vous ayez trouvé le secret : car lorsque vous l'aurez, nécessairement la prudence vous accompagnera ; et vous pourrez aussi composer aisément une infinité de livres : ce qui, sans doute, est bien plus facile à celui qui est au centre et voit la chose qu'à celui qui marche sur la circonférence et n'a rien d'autre que l'ouïe. Vous avez la matière de toute chose clairement décrite : mais je vous avertis que si vous voulez parvenir à ce secret, qu'il faut surtout prier Dieu, puis aimer votre prochain; et enfin n'allez point vous imaginer des choses si subtiles, desquelles la Nature ne sait rien : mais demeurez, demeurez, dis-je, en la simple voie de la Nature, parce que, dans cette simplicité, vous pourrez mieux toucher la chose au doigt que vous ne la pourrez voir parmi tant de subtilités.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">En lisant mes écrits, ne vous amusez point aux syllabes seulement, mais considérez toujours la Nature et ce qu'elle peut : et devant que de commencer l'œuvre, imaginez-vous bien ce que vous cherchez, quel est le but de votre intention; car il vaut mieux l'apprendre par l'imagination et par l'entendement que par des ouvrages manuels et à ses dépens. Je vous dis encore qu'il vous faut trouver une chose qui est cachée, de laquelle par un merveilleux artifice se tire cette humidité, qui sans violence et sans bruit dissout l'Or, voire même aussi doucement et aussi naturellement que l'eau chaude dissout et liquéfie la glace. Si vous avez trouvé cela, vous avez la chose de laquelle l'Or a été produit par la Nature. Et, bien que les métaux et toutes les choses du monde prennent leur origine d'icelle, il n'y a rien toutefois qui lui soit si ami que l'Or; car dans toutes les autres choses il y a quelque impureté, dans l'Or, au contraire, il n'y en a aucune; c'est pourquoi elle est comme la mère de l'Or.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Et ainsi je conclus que si vous ne voulez vous rendre sages par mes avertissements, vous m'ayez pour excusé, puisque je ne désire que vous rendre office : je l'ai fait avec autant de fidélité qu'il m'a été permis et en homme de bonne conscience. Si vous demandez qui je suis, je suis Cosmopolite, c'est-à-dire citoyen du monde : si vous me connaissez et que vous désirez être honnêtes gens, vous vous tairez si vous ne me connaissez point, ne vous en informez pas davantage, car jamais à homme vivant je n'en déclarerai plus que j'ai fait par cet écrit public. Croyez-moi, si je n'étais de la condition que je suis, je n'aurais rien de plus agréable que la vie solitaire ou de demeurer dans un tonneau comme un autre Diogène : car je vois que tout ce qu'il y a au monde n'est que vanité, que la fraude et l'avarice sont en règne, où toutes choses se vendent; et qu'enfin la malice a surmonté la vertu : je vois devant mes yeux la félicité de la vie future, c'est ce qui me donne de la joie. Je ne m'étonne plus maintenant, comme j'ai fait auparavant, de ce que les Philosophes, après avoir acquis cette excellente Médecine, ne se souciaient point d'abréger leurs jours : parce qu'un véritable Philosophe voit devant ses yeux la vie future, de même que tu vois ton visage dans un miroir. Que si Dieu te donne la fin désirée, tu me croiras et ne te révéleras point au monde.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>S'ensuit la Parabole ou Enigme philosophique, ajoutée pour mettre fin à l'œuvre</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Il arriva une fois que, naviguant du Pôle arctique au Pôle antarctique, je fus jeté, par le vouloir de Dieu, au bord d'une grande mer. Et, bien que j'eusse une entière connaissance des avenues et propriétés de cette mer, toutefois j'ignorais si en ces quartiers-là l'on pouvait trouver ce petit Poisson nommé Echeneis, que tant de personnes de grande et de petite condition ont recherché jusqu'à présent avec tant de soin et de peine. Mais pendant que je regarde sur le bord les Mélosines nageantes çà et là avec les Nymphes, étant fatigué de mes labeurs précédents et abattu par la variété de mes pensées, je me laisse emporter au sommeil par le doux murmure de l'eau. Et tandis que je dormais ainsi doucement, il m'arrive en songe une vision merveilleuse : Je vois sortir de notre Mer le Vieillard Neptune d'une apparence vénérable et armé de son Trident, lequel, après un amiable salut, me mène dans une île très agréable. Cette île était située du côté du Midi et très abondante en toutes choses nécessaires pour la vie et pour les délices de l'homme : Les Champs Élysiens, tant vantés par Virgile, ne seraient rien en comparaison d'elle. Tout le rivage de l'île était environné de myrtes, de cyprès et de romarin. Les prés verdoyants, tapissés de diverses couleurs, réjouissaient la vue par leur variété et remplissaient le nez d'une odeur très suave. Les collines étaient pleines de vignes, d'oliviers et de cèdres. Les forêts n'étaient remplies que d'orangers et de citronniers. Les chemins publics étant plantés et parsemés de côté et d'autre d'une infinité de lauriers et de grenadiers, entretissus et enlacés ensemble avec beaucoup d'artifice, fournissaient un ombrage agréable aux passants. Enfin tout ce qui se peut dire et désirer au monde se trouvait là. En nous promenant, Neptune me montrait dans cette île deux mines d'Or et d'Acier, cachées sous une roche : et guère loin de là, il me mène dans un pré, au milieu duquel était un jardin plein de mille beaux arbres divers et dignes d'être regardés. Entre plusieurs de ces arbres, il m'en montra sept qui avaient chacun leur nom; et entre ces sept j'en remarquai deux principaux et plus éminents que les autres, desquels l'un portait un fruit aussi clair et aussi reluisant que le Soleil, et les feuilles étaient comme d'Or; l'autre portait son fruit plus blanc que lys, et ses feuilles étaient comme de fin Argent. Neptune les nommait, l'un Arbre solaire et l'autre Arbre lunaire. Mais encore que toutes ces choses se trouvassent à souhait dans cette île, une chose toutefois y manquait : on ne pouvait y avoir de l'eau qu'avec grande difficulté; il y en avait plusieurs qui s'efforçaient d'y faire conduire l'eau d'une fontaine par des canaux, d'autres qui en tiraient de diverses choses : mais tout leur labeur était inutile, car en ce lieu-là on n'en pouvait avoir si on se servait de quelque instrument moyen; que si on en avait, elle était vénéneuse, à moins qu'elle ne fût tirée des rayons du Soleil et de la Lune : ce que peu de gens ont pu faire. Et si quelques-uns ont eu la fortune assez favorable pour y réussir, ils n'en ont jamais pu tirer plus de dix parties : car cette eau était si admirable qu'elle surpassait la neige en blancheur. Et crois moi, que j'ai vu et touché cette eau, et en la contemplant je me suis beaucoup émerveillé.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Tandis que cette contemplation occupait tous mes sens et commençait déjà à me fatiguer, Neptune s'évanouit, et il m'apparaît en sa place un grand Homme, au front duquel était le nom de Saturne. Celui-ci, prenant le vase, puisa les dix parties de cette eau, et incontinent il prit du fruit de l'Arbre solaire et le mit dans cette eau; et je vis le fruit de cet arbre se consumer et se résoudre dans cette eau, comme la glace dans l'eau chaude. Je lui demandai : Seigneur, je vois ici une chose merveilleuse, Cette eau est presque de rien et, néanmoins, je vois que le fruit de cet arbre se consume dans elle par une si douce chaleur ; à quoi sert tout cela ? II me répondit gracieusement : Il est vrai, mon fils, que c'est une chose admirable; mais ne vous en étonnez pas, il faut que cela soit ainsi, car cette eau est l'eau de vie, qui a puissance d'améliorer les fruits de cet arbre, de façon que, désormais, il ne sera plus besoin d'en planter ni enter, parce qu'elle pourra par sa seule odeur rendre tous les autres six arbres de même nature qu'elle est. En outre, cette eau sert de femelle à ce fruit, de même que ce fruit lui sert de mâle; car le fruit de cet arbre ne se peut pourrir en autre chose que dans cette eau. Et, bien que ce fruit soit de soi une chose précieuse et admirable, toutefois s'il se pourrit dans cette eau, il engendre par cette putréfaction la Salamandre persévérante au feu, le sang de laquelle est plus précieux que tous les trésors du monde, ayant la faculté de rendre fertiles les six arbres que tu vois et de leur faire porter des fruits plus doux que le miel.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Je lui demandai encore : Seigneur, comment se fait cela ? Je t'ai dit ci-devant (reprit-il) que les fruits de l'Arbre solaire sont vifs, sont doux; mais au lieu que le fruit de cet Arbre solaire, maintenant qu'il cuit dans cette eau, ne peut saouler qu'un seul fruit, après la coction il en peut saouler mille. Puis je lui demandai : Se cuit-il à grand feu, et pendant quel temps ? Il me répondit que cette eau avait un feu intrinsèque, lequel, s'il est aidé par une chaleur continuelle, brûle trois parties de son corps avec le corps de ce fruit; et il n'en demeurera qu'une si petite partie, qu'à grand-peine la pourrait-on imaginer; mais la prudente conduite du Maître fait cuire ce fruit par une très grande vertu pendant l'espace de sept mois premièrement, et après, pendant l'espace de dix; cependant plusieurs choses apparaissent, et toujours le cinquantième jour après le commencement, plus ou moins.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Je l'interrogeais encore : Seigneur, ce fruit peut-il être cuit dans quelques autres eaux ? et ne lui ajoute-t-on pas quelque chose ? Il me répond : Il n'y a que cette seule eau qui soit utile en tout ce pays et en toute cette île, nulle autre eau que celle-ci ne peut pénétrer les pores de cette pomme; et sache que l'Arbre solaire est sorti de cette eau, laquelle est tirée des rayons du Soleil et de la Lune, par la force de notre Aimant. C'est pourquoi ils ont ensemble une si grande sympathie et correspondance, que si on y ajoute quelque chose d'étranger, elle ne pourrait faire ce qu'elle fait de soi-même. Il la faut donc laisser seule, et ne lui rien ajouter que cette pomme : car après la coction, c'est un fruit immortel, ayant vie et sang, parce que le sang fait que tous les arbres stériles portent même fruit et de même nature que la pomme.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Je lui demandais en outre : Seigneur, cette eau se peut-elle tirer en quelque autre façon ? et la trouve-t-on partout ? Il me répond : Elle est en tout lieu, et personne ne peut vivre sans elle; elle se puise par d'admirables moyens. Mais celle-là est la meilleure qui se tire par la force de notre Acier, lequel se trouve au ventre d'Ariès. Et je lui dis, à quoi est-elle utile ? Il répond : Avant sa due coction, c'est un grand venin; mais après une cuisson convenable, c'est une souveraine Médecine : et alors elle donne vingt-neuf grains de sang, desquels chaque grain te fournira huit cent soixante et quatre du fruit de l'Arbre solaire. Je lui demandai : Ne se peut-il pas améliorer plus outre ? Selon le témoignage de l'écriture philosophique (dit-il), il peut être exalté premièrement jusqu'à dix, puis jusqu'à cent, après jusqu'à mille, à dix mille, et ainsi de suite. J'insistais : Seigneur, dites-moi si plusieurs connaissent cette eau, et si elle a un nom propre ? Il cria hautement : Peu de gens l'ont connue, mais tous l'ont vue, la voient et l'aiment; elle a non seulement un nom, mais plusieurs et divers. Mais le vrai nom propre qu'elle a, c'est qu'elle se nomme l'Eau de notre mer, l'Eau qui ne mouille point les mains. Je lui demandai encore : D'autres personnes que les Philosophes en usent-ils à autre chose ? Toute créature (dit-il) en use, mais invisiblement. Naît-il quelque chose dans cette eau, lui dis-je ? D'icelle se font toutes les choses qui sont au monde, et toutes choses vivent en elle, me dit-il : mais il n'y a rien proprement en elle, sinon que c'est une chose qui se mêle avec toutes les choses du monde. Je lui demandai : Est-elle utile sans le fruit de cet arbre ? Il me dit : Sans ce fruit elle n'est pas utile en cet œuvre : car elle n'est améliorée qu'avec le seul fruit de cet Arbre solaire.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Et alors je commençai à le prier : Seigneur, de grâce, nommez-la-moi si clairement et ouvertement que je n'en puisse plus douter. Mais lui, en élevant sa voix, il cria si fort qu'il m'éveilla : ce qui fut cause que je ne pus lui demander rien davantage et qu'il ne me voulut plus répondre, ni moi aussi je ne t'en puis pas dire plus. Contente-toi de ce que je t'ai dit, et crois qu'il n'est pas possible de parler plus clairement. Car si tu ne comprends pas ce que je t'ai déclaré, jamais tu n'entendras les livres des autres Philosophes.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Après le subit et inespéré départ de Saturne, un nouveau sommeil me surprit, et derechef Neptune m'apparut en forme visible. Et me félicitant de cette heureuse rencontre dans les jardins des Hespérides, il me montra un miroir, dans lequel j'ai vu toute la Nature à découvert. Après plusieurs discours de part et d'autre, je le remerciais de ses bienfaits, et de ce que, par son moyen, j'étais entré non seulement en cet agréable jardin, mais encore de ce que j'eus l'honneur de deviser avec Saturne, comme je désirais il y avait si longtemps. Mais parce qu'il me restait encore quelques difficultés à résoudre, et desquelles je n'avais pu être éclairci à cause de l'inopiné départ de Saturne, je le priais instamment de m'ôter, en cette occasion désirée, le scrupule auquel j'étais, et lui parlai en cette façon : Seigneur, j'ai lu les livres des Philosophes, qui affirment unanimement que toute génération se fait par mâle et femelle; et, néanmoins, dans mon songe j'ai vu que Saturne ne mettait dans notre Mercure que le fruit de l'Arbre solaire : j'estime que comme Seigneur de la mer, vous savez bien ces choses et vous prie de répondre à ma question. Il est vrai, mon fils, (dit-il), que toute génération se fait par mâle et femelle; mais à cause de la distraction et différence des trois règnes de la Nature, un animal à quatre pieds naît d'une façon, et un ver d'une autre. Car encore que les vers aient des yeux, la vue, l'ouïe et les autres sens, toutefois ils naissent de putréfaction; et le lieu d'iceux, ou la terre où ils se pourrissent, est la femelle. De même en l'œuvre philosophique, la mère de cette chose est ton Eau que nous avons tant de fois répétée; et tout ce qui naît de cette Eau, naît à la façon des vers par putréfaction. C'est pourquoi les Philosophes ont créé le Phénix et la Salamandre. Car si cela se faisait par la conception de deux corps, ce serait une chose sujette à la mort; mais parce qu'il se revivifie soi-même, le corps premier étant détruit, il en revient un autre incorruptible. D'autant que la mort des choses n'est rien autre que la séparation des parties du composé. Cela se fait ainsi en ce Phénix, qui se sépare par soi-même de son corps corruptible.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Puis je lui demandai encore : Seigneur, y a-t-il en cet œuvre choses diverses ou composition de plusieurs choses ? Il n'y a qu'une seule et unique chose (dit-il), à laquelle on n'ajoute rien, sinon l'Eau philosophique qui t'a été manifestée en ton songe, laquelle doit être dix fois autant pesante que le corps. Et crois, mon fils, fermement et constamment que tout ce qui t'a été montré ouvertement par moi et par Saturne en ton songe dans cette île, selon la coutume de la région, n'est nullement songe, mais la pure vérité, laquelle te pourra être découverte par l'assistance de Dieu et par l'expérience, vraie maîtresse de toutes choses, Et comme je voulais m'enquérir et m'éclaircir de quelque autre chose, après m'avoir dit adieu, il me laissa sans réponse, et je me trouvai réveillé dans la désirée région de l'Europe. Ce que je t'ai dit (Ami Lecteur) te doit donc aussi suffire.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Adieu.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">A la seule Trinité soit louange et gloire.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>Dialogue du Mercure, de l'Alchymiste et de la Nature</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">II advint un certain temps que plusieurs Alchymistes eurent une assemblée, pour consulter et résoudre ensemble comment ils pourraient faire la Pierre philosophale et la préparer comme il faut; et ils ordonnèrent entre eux que chacun dirait son opinion par ordre et selon ce qui lui en semblerait. Ce conseil et cette assemblée se tinrent au milieu d'un beau pré, à ciel ouvert, et en jour clair et serein. Là étant assemblés, plusieurs d'entre eux furent d'avis que Mercure était la première matière de la Pierre : les autres disaient que c'était le Soufre; et les autres croyaient que c'était quelque autre chose.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Néanmoins, l'opinion de ceux qui tenaient pour le Mercure était la plus forte et emportait le dessus, en ce qu'elle était appuyée du dire des Philosophes qui tiennent que le Mercure est la véritable matière première, et même qu'il est la première matière des métaux : car tous les Philosophes s'écrient, notre Mercure, notre Mercure, etc. Comme ils disputaient ainsi ensemble et que chacun d'eux s'efforçait de faire passer son opinion pour la meilleure et attendait avec désir, avec joie et avec impatience la conclusion de leur différend, il s'éleva une grande tempête, avec des orages, des grêles et des vents épouvantables et extraordinaires, qui séparèrent cette congrégation, renvoyant les uns et les autres en diverses provinces sans avoir pris aucune résolution. Un chacun se proposa dans son imagination quelle devait être la fin de cette dispute et recommença ses épreuves comme auparavant : les uns cherchèrent la Pierre des Philosophes en une chose, les autres en une autre; et cette recherche a continué jusqu'aujourd'hui sans cesse et sans aucune intermission. Or un de ces Philosophes qui s'était trouvé en cette compagnie, se ressouvenant que dans la dispute la plus grande partie d'entre eux étaient du sentiment qu'il fallait chercher la Pierre des Philosophes au Mercure, dit en soi-même : Encore qu'il n'y ait eu rien d'arrêté et de déterminé dans nos discours et qu'on n'ait fait aucune résolution, si est-ce que je travaillerai sur le Mercure, quoi qu'on en dise; et quand j'aurai fait cette benoîte Pierre, alors la conclusion sera faite. Car je vous avertis que c'était un homme qui parlait toujours avec soi-même, comme font les Alchymistes. Il commença donc à lire les livres des Philosophes et, entre autres, il tomba sur la lecture d'un livre d'Alain, qui traite du Mercure : et ainsi, par la lecture de ce beau livre, ce Monsieur l'Alchymiste devint Philosophe, mais Philosophe sans conclusion. Et, après avoir pris le Mercure, il commença à travailler : il le mit dans un vaisseau de verre, et le feu dessous : le Mercure, comme il a coutume, s'envole et se résout en air. Mon pauvre Alchymiste, qui ignorait la Nature du Mercure, commence à battre sa femme bien et beau, lui reprochant qu'elle lui avait dérobé son Mercure : car personne (se disait-il) ne pouvait être entré là-dedans qu'elle seule. Cette pauvre femme innocente ne put faire autre chose que s'excuser en pleurant; puis elle dit à son mari tout bas entre ses dents : Que diable feras-tu de cela, dis pauvre badin, de la merde ?</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste prend derechef du Mercure et le met dans un vaisseau; et, de crainte que sa femme ne lui dérobât, il le gardait lui-même : mais le Mercure, à son ordinaire, s'envola aussi bien cette fois que l'autre. L'Alchymiste, au lieu d'être fâché de la fuite de son Mercure, s'en réjouit grandement, pour ce qu'il se ressouvint qu'il avait lu que la première matière de la Pierre était volatile. Et ainsi il se persuada et crut entièrement que désormais il ne pouvait plus faillir, tant qu'il travaillerait sur cette matière. Il commença dès lors à traiter hardiment le Mercure; il apprit à le sublimer, à le calciner par une infinité de manières, tantôt par les Sels, tantôt par le Soufre; puis le mêlait tantôt avec les métaux, tantôt avec des minières, puis avec du sang, puis avec des cheveux; et puis le détrempait et le macérait avec des eaux-fortes, avec du jus d'herbes, avec de l'urine, avec du vinaigre. Mais le pauvre homme ne put rien trouver qui réussît à son intention ni qui le contentât, bien qu'il n'eût rien laissé en tout le monde avec quoi il n'eût essayé de coaguler et fixer ce beau Mercure. Voyant donc qu'il n'avait encore rien fait et qu'il ne pouvait rien avancer du tout, il se prit à songer. Au même temps, il se ressouvint d'avoir lu dans les auteurs que la matière était de si vil prix qu'elle se trouvait dans les fumiers et dans les retraits : si bien qu'il recommença à travailler de plus belle et mêler ce pauvre Mercure avec toutes sortes de fientes, tant humaines que d'autres animaux, tantôt séparément, tantôt toutes ensemble. Enfin, après avoir bien peiné, sué et tracassé, après avoir bien tourmenté le Mercure et s'être bien tourmenté soi-même, il s'endormit plein de diverses pensées et roulant diverses choses en son esprit. Une vision lui apparut en songe; il vit venir vers lui un bon Vieillard, qui le salua et lui dit familièrement : Mon Ami, de quoi vous attristez-vous ? Auquel il répondit : Monsieur, je voudrais volontiers faire la Pierre philosophale. Le Vieillard lui répliqua : Oui, mon Ami, voilà un très bon souhait : mais avec quoi voulez-vous faire la Pierre des Philosophes ?</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Avec le Mercure, Monsieur.</li><li style="text-align: justify;">Le Vieillard. Mais avec quel Mercure ?</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Ah! Monsieur, pourquoi me demandez-vous avec quel Mercure, car il n'y en a qu'un.</li><li style="text-align: justify;">Le Vieillard. Il est vrai, mon Ami, qu'il n'y a qu'un Mercure, mais diversifié par les lieux où il se trouve, et toujours une partie plus pure que l'autre.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Ô Monsieur! je sais très bien comme il le faut purger et nettoyer, avec le Sel et le Vinaigre, avec le Nitre et le Vitriol.</li><li style="text-align: justify;">Le Vieillard. Et moi je vous dis et vous déclare, mon bon Ami, que cette purgation ne vaut rien et n'est point la vraie, et que ce Mercure-là ne vaut rien aussi et n'est point le vrai : les hommes sages ont bien un autre Mercure et une autre façon de le purger. Et, après avoir dit cela, il disparut.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Ce pauvre Alchymiste étant réveillé et ayant perdu son songe et son sommeil, se prit à penser profondément quelle pouvait être cette vision, et quel pouvait être ce Mercure des Philosophes; mais il ne put rien s'imaginer que ce Mercure vulgaire. Il disait en soi-même : Ô mon Dieu! si j'eusse pu parler plus longtemps avec ce bon Vieillard, sans doute j'eusse découvert quelque chose. Il recommença donc encore ses labeurs, je dis ses sales labeurs, brouillant toujours son Mercure tantôt avec sa propre merde, tantôt avec celle des enfants ou d'autres animaux; et il ne manquait point d'aller tous les jours une fois au lieu où il avait vu cette vision, pour essayer s'il pourrait encore parler avec son Vieillard; et là quelquefois il faisait semblant de dormir, et fermait les yeux en l'attendant. Mais comme le Vieillard ne venait point, il estima qu'il eût peur et qu'il ne crût pas qu'il dormît; c'est pourquoi il commença à jurer : Monsieur, Monsieur le Vieillard, n'ayez point de peur, ma foi, je dors; regardez plutôt à mes yeux, si vous ne me voulez croire. Voilà-t-il pas un sage personnage ?</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Enfin ce misérable Alchymiste, après tant de labeurs, après la perte et la consommation de tous ses biens, s'en allait petit à petit perdre l'entendement, songeant toujours à son Vieillard : si bien qu'un jour entre autres, à cause de cette grande et forte imagination qu'il s'était imprimée, il s'endormit; et en songe il lui apparut un fantôme en forme de ce Vieillard, qui lui dit : Ne perdez point courage, mon Ami, ne perdez point courage, votre Mercure est bon, et votre matière aussi est bonne; mais si ce méchant ne veut vous obéir, conjurez-le, afin qu'il ne soit pas volatil. Quoi! vous étonnez-vous de cela ? Hé! n'a-t-on pas accoutume de conjurer les serpents ? pourquoi ne conjurera-t-on pas aussi bien le Mercure ? Et ayant dit cela, le Vieillard voulut se retirer; mais l'Alchymiste pensant l'arrêter, s'écria si fort : Ah! Monsieur, attendez, qu'il s'éveilla soi-même et perdit par ce moyen et son songe et son espérance : néanmoins, il fût bien consolé de l'avertissement que lui avait donné ce fantôme. Puis après il prit un vaisseau plein de Mercure et commença à le conjurer de terrible façon, comme lui avait enseigné le fantôme en son sommeil. Et se ressouvenant qu'il lui avait dit qu'on conjurait bien les serpents, il s'imagina qu'il le fallait conjurer tout de même que les serpents. Qu'ainsi ne soit (disait-il), ne peint-on pas le Mercure avec des serpents entortillés en une verge ? Il prend donc son vaisseau plein de Mercure et commence à dire : Ux. Ux. Us. Tas. etc. Et là où la conjuration portait le nom de Serpent, il y mettait celui de Mercure, disant : Et toi, Mercure, méchante bête, etc.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Auxquelles paroles le Mercure se prit à rire, et à parler à l'Alchymiste, lui disant : Venez ça, Monsieur l'Alchymiste, qu'est-ce que vous me voulez ?</li><li style="text-align: justify;">Ma fois vous avez grand tort</li><li style="text-align: justify;">De me tourmenter si fort</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Ho, ho, méchant coquin que tu es, tu m'appelles à cette heure Monsieur, quand je te touche jusqu'au vif : je t'ai donc trouvé une bride : attends, attends un peu, je te ferai bien chanter une autre chanson. Et ainsi il commença à parler plus hardiment au Mercure et, comme tout furibond et en colère, il lui dit : Viens ça, je te conjure par le Dieu vivant, n'es-tu pas ce Mercure des Philosophes ? Le Mercure tout tremblant lui répond : Oui, Monsieur, je suis Mercure.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Pourquoi donc, méchant garnement que tu es, pourquoi ne m'as-tu pas voulu obéir ? et pourquoi ne t'ai-je pas pu fixer ?</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Ah! mon très magnifique et honoré Seigneur, pardonnez à moi, pauvre misérable; c'est que je ne savais pas que vous fussiez si grand Philosophe.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Pendard, et ne le pouvais-tu pas bien sentir et comprendre par mes labeurs, puisque je procédais avec toi si philosophiquement ?</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Cela est vrai, Monseigneur, toutefois je me voulais cacher, et fuir vos liens : mais je vois bien, pauvre misérable que je suis, qu'il m'est impossible d'éviter que je ne paraisse en la présence de mon très magnifique et honoré Seigneur.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Ah ! Monsieur le galant, tu as donc trouvé un Philosophe à cette heure ?</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Oui, Monseigneur, je vois fort bien et à mes dépens, que Votre Excellence est un très grand Philosophe.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste se réjouissant donc en son coeur, commence à dire en soi-même : A la fin, j'ai trouvé ce que je cherchais. Puis se retournant vers le Mercure, il lui dit d'une voix terrible : ça, ça traître, me seras-tu donc obéissant à cette fois ? Regarde bien ce que tu as à faire, car autrement tu ne t'en trouveras pas bien.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Monseigneur, je vous obéirai très volontiers, si je le peux, car je suis à présent fort débile.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Comment, coquin, tu t'excuses déjà ?</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Non, Monsieur, je ne m'excuse pas, mais je languis beaucoup.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Qu'est-ce qui te fait mal ?</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. L'Alchymiste me fait mal.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Et quoi, traître vilain, tu te moques encore de moi ?</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Ah! Monseigneur, à Dieu ne plaise, vous êtes trop grand Philosophe : je parle de l'Alchymiste.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Bien, bien, tu as raison, cela est vrai. Mais que t'a fait l'Alchymiste ?</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Ah! Monsieur, il m'a fait mille maux, car il m'a mêlé et brouillé avec tout plein de choses qui me sont contraires : ce qui m'empêche de pouvoir reprendre mes forces et montrer mes vertus; il m'a tant tourmenté que je suis presque réduit à mort.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Tu mérites tous ces maux, et encore de plus grands, parce que tu es désobéissant.</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure, Moi, Monseigneur ,jamais je ne fus désobéissant à un véritable Philosophe; mais mon naturel est tel que je me moque des fols.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Et quelle opinion as-tu de moi ?</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. De vous, Monseigneur, vous êtes un grand personnage, très grand Philosophe, qui même surpassez Hermès en doctrine et en sagesse.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Certainement cela est vrai, je suis homme docte : je ne me veux pourtant pas louer moi-même, mais ma femme me l'a bien dit ainsi, que j'étais un très docte Philosophe; elle a reconnu cela de moi.</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Je le crois facilement, Monsieur, car les Philosophes doivent être tels, qu'a force de sagesse, de prudence et de labeur, ils deviennent insensés.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Là, là, ce n'est pas tout, dis-moi un peu, que ferai-je de toi ? Comment en pourrai-je faire la Pierre des Philosophes ?</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Aussi vrai, Monsieur le Philosophe, je n'en sais rien : vous êtes Philosophe, vous devez le savoir. Pour moi, je ne suis que le serviteur des Philosophes; ils font tout ce qu'il leur plaît faire de moi, et je leur obéis en ce que je peux.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Tout cela est bel et bon ; mais tu dois me dire comment est-ce que je dois procéder avec toi et si je puis faire de toi la Pierre des Philosophes ?</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Monseigneur le Philosophe, si vous la savez, vous la ferez; et si vous ne la savez, vous ne ferez rien; vous n'apprendrez rien de moi, si vous l'ignorez auparavant.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Comment, pauvre malotru, tu parles avec moi comme avec un simple homme ? Peut-être ignores-tu que j'ai travaillé chez les grands princes et qu'ils m'ont eu en estime d'un fort grand Philosophe ?</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Je le crois facilement, Monseigneur, et je le sais bien : je suis encore tout souillé et tout empuanti par les mélanges de vos beaux labeurs.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Dis-moi donc si tu es le Mercure des Philosophes ?</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Pour moi, je sais bien que je suis Mercure ; mais si je suis le Mercure des Philosophes, c'est à vous à le savoir.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Dis-moi seulement si tu es le vrai Mercure, ou s'il y en a un autre ?</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Je suis Mercure, mais il y en a encore un autre. - Et ainsi il s'évanouit.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Mon pauvre Alchymiste, bien dolent, commence à crier et a parler, mais personne ne lui répond. Puis tout pensif et revenant à soi-même, il dit : Véritablement je connais à cette heure que je suis un fort homme de bien, puisque le Mercure a parlé avec moi : certes, il m'aime. Il recommence donc à travailler diligemment et à sublimer le Mercure, à le distiller, le calciner, le précipiter et à le dissoudre par mille façons admirables et avec des eaux de toutes sortes. Mais il lui en arriva comme auparavant; il s'efforça en vain et ne fit autre chose que consommer son temps et son bien. C'est pourquoi il commença à maudire le Mercure et à blasphémer contre la Nature de ce qu'elle l'avait créé. Mais la Nature, après avoir ouï ces blasphèmes, appela le Mercure à soi, et lui dit : Qu'as-tu fait à cet homme ? Pourquoi est-ce qu'il me maudit à cause de toi et qu'il blasphème contre moi ? Que ne fais-tu ce que tu dois ? Mais le Mercure s'excusa fort modestement, et la Nature lui commanda d'être obéissant aux enfants de la Science qui le recherchent. Ce que le Mercure lui promit de faire, et dit : Mère Nature, qui est-ce qui pourra contenter les fols ? La Nature ene souriant, s'en alla, et le Mercure, qui était en colère contre l'Alchymiste, s'en retourna aussi en son lieu.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Quelques jours après, il tomba dans l'esprit de Monsieur l'Alchymiste qu'il avait oublié quelque chose en ses labeurs : il reprend donc encore ce pauvre Mercure et le mêle avec de la merde de pourceau. Mais le Mercure fâché de ce qu'il avait été accusé mal à propos devant la Mère Nature, se prit à crier contre l'Alchymiste et dit : Viens ça, maître fol, que veux-tu avoir de moi ? Pourquoi m'as-tu accusé ?</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Es-tu celui-là que je désire tant de voir ?</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Oui, je le suis; mais je te dis que les aveugles ne me peuvent voir.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Je ne suis point aveugle, moi.</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Tu es plus qu'aveugle, car tu ne te vois pas toi-même; comment pourrais-tu donc me voir ?</li><li style="text-align: justify;">L'Alchimiste. Ho, ho, tu es maintenant bien superbe : je parle avec toi modestement et tu me méprises de la sorte. Peut-être ne sais-tu pas que j'ai travaillé chez plusieurs princes et qu'ils m'ont tenu pour grand Philosophe.</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. C'est à la cour des princes que courent ordinairement les fols; car là ils sont honorés et en estime par-dessus tous autres. Tu as donc aussi été à la cour ?</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Ah ! sans doute, tu es le Diable et non pas le bon Mercure, puisque tu veux parler de la sorte avec les Philosophes : voilà comme tu m'as trompé ci-devant.</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Mais, dis-moi; par ta foi, connais-tu les Philosophes ?</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Demandes-tu si je connais les Philosophes ? Je suis moi-même Philosophe.</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Ah, ah, ah, voici un Philosophe que nous avons de nouveau (dit le Mercure en souriant, et continuant son discours :) Eh bien, Monsieur le Philosophe, dites-moi donc, que cherchez-vous ? Que voulez-vous avoir ? Que désirez-vous faire ?</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Belle demande! Je veux faire la Pierre des Philosophes.</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Mais avec quelle matière veux-tu faire la Pierre des Philosophes ?</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Avec quelle matière ? Avec notre Mercure.</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Garde-toi bien de dire comme cela : car si tu parles ainsi, je m'enfuirai, parce que je ne suis pas votre Mercure.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Ô certes ! tu ne peux pas être autre chose qu'un Diable qui me veut séduire.</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Certainement, mon Philosophe, c'est toi qui m'es pire qu'un Diable, et non pas moi à toi; car tu m'as traité très méchamment et d'une manière diabolique.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Oh! qu'est-ce que j'entends! sans doute c'est là un Démon, car je n'ai rien fait que selon les écrits des Philosophes, et je sais très bien travailler.</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Vraiment oui, tu es un bon opérateur; car tu fais plus que tu ne sais et que tu ne lis dans les livres. Les Philosophes disent tous unanimement qu'il faut mêler les Natures avec les Natures; et hors la Nature ils ne commandent rien. Et toi, au contraire, tu m'as mêlé avec toutes les choses les plus sordides, les plus puantes et infectes qui soient au monde, ne craignant point de te souiller avec toutes sortes de fientes, pourvu que tu me tourmentasses.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Tu as menti, je ne fais rien hors la Nature, mais je sème la semence en sa terre, comme ont dit les Philosophes.</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Oui, vraiment, tu es un beau semeur, tu me sèmes dans de la merde; et, le temps de la moisson venu, je m'envole : et toi tu ne moissonnes que de la merde.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Mais les Philosophes ont écrit néanmoins qu'il fallait chercher leur matière dans les ordures.</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Ce qu'ils ont écrit est vrai : mais toi, tu le prends à la lettre, ne regardant que les syllabes, sans t'arrêter à leur intention.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Je commence à comprendre qu'il se peut faire que tu sois Mercure; mais tu ne me veux pas obéir. Et alors, il commença à le conjurer derechef, disant : Ux. Ux. Os. Tas, etc. Mais le Mercure lui répondit en riant et se moquant de lui : Tu as beau dire Ux. Ux., tu ne profites de rien, mon Ami, tu ne gagnes rien.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Ce n'est pas sans sujet qu'on dit de toi que tu es admirable, que tu es inconstant et volatil.</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Tu me reproches que je suis inconstant, je te vais donner une résolution là-dessus. Je suis constant à un artiste constant, je suis fixe à un esprit fixe. Mais toi et tes semblables, vous êtes de vrais inconstants et vagabonds, qui allez sans cesse d'une chose en une autre, d'une matière en une autre.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Dis-moi donc si tu es le Mercure duquel les Philosophes ont écrit et ont assuré qu'avec le Soufre et le Sel il était le principe de toutes choses, ou bien s'il en faut chercher un autre ?</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Certainement, le fruit ne tombe pas loin de son arbre; mais je ne cherche point ma gloire. Ecoute-moi bien, je suis le même que j'ai été, mais mes années sont diverses. Dans le commencement, j'ai été jeune, aussi longtemps comme j'ai été seul : maintenant, je suis vieil, et je suis le même que j'ai été.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Ah, ah, tu me plais à cette heure de dire que tu sois vieil, car j'ai toujours cherché le Mercure qui fût le plus mûr et le plus fixe, afin de me pouvoir plus facilement accorder avec lui.</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. En vérité, mon bon Ami, c'est en vain que tu me recherches et que tu me visites en ma vieillesse, puisque tu ne m'as pas connu en ma jeunesse.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Qu'est-ce que tu dis, je ne t'ai pas connu en ta jeunesse, moi qui t'ai manié en tant de diverses façons, comme toi-même le confesse ? Et je ne cesserai pas encore, jusqu'à ce que j'accomplisse l'œuvre des Philosophes.</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Ô misérable que je suis! Que ferai-je ? Ce fol ici me mêlera peut-être encore avec de la merde; l'appréhension seule m'en tourmente déjà : ô moi misérable ! Je te prie au moins, Monsieur le Philosophe, de ne pas me mêler avec de la merde de pourceau, autrement me voilà perdu, car cette puanteur me contraint à changer ma forme. Et que veux-tu que je fasse davantage ? Ne m'as-tu pas assez tourmenté ? Ne t'obéis-je pas ? Ne me mêlai-je pas avec tout ce que tu veux ? Ne suis-je pas sublimé ? Ne suis-je pas précipité ? Ne suis-je pas Turbith ? Ne suis-je pas Amalgame, quand il te plaît ? Ne suis-je pas Macha, c'est-à-dire un vermisseau volant ? Ne suis-je pas enfin tout ce que tu veux ? Que demandes-tu davantage de moi ? Mon corps est tellement flagellé, souillé et chargé de crachats, que même une pierre aurait pitié de moi. Tu tires de moi du lait, tu tires de moi de la chair, tu tires de moi du sang, tu tires de moi du beurre, de l'huile, de l'eau : en un mot, que ne tires-tu point de moi ? Et lequel est-ce de tous les métaux, ni de tous les minéraux, qui puisse faire ce que je fais moi seul ? Et tu n'as point de miséricorde pour moi. Ô malheureux que je suis !</li><li style="text-align: justify;">L'Alchimiste. Vraiment tu m'en contes bien, tout cela ne te nuit point, car tu es méchant; et quelle forme que tu prennes en apparence, ce n'est que pour nous tromper, tu retournes toujours en ta première espèce.</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Tu es un mauvais homme de dire cela, car je fais tout ce que tu veux. Si tu veux que je sois corps, je le suis; si tu veux que je sois poudre, je le suis. Je ne sais en quelle façon m'humilier davantage que de devenir poudre et ombre pour t'obéir.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Dis-moi donc quel tu es en ton centre, et je ne te tourmenterai plus.</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Je vois bien que je suis contraint de parler fondamentalement avec toi. Si tu veux, tu me peux entendre. Tu vois ma forme à l'extérieur, tu n'as pas besoin de cela. Mais quant à ce que tu m'interroges de mon centre, sache que mon centre est le coeur très fixe de toutes choses, qu'il est immortel et pénétrant; et en lui est le repos de mon Seigneur. Mais moi je suis la voie, le précurseur, le pèlerin, le domestique, le fidèle à mes compagnons, qui ne laisse point ceux qui m'accompagnent, mais je demeure avec eux, et péris avec eux. Je suis un corps immortel, et si je meurs quand on le tue, mais je ressuscite au jugement par-devant un Juge sage et discret.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Tu es donc la Pierre des Philosophes ?</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Ma mère est telle, D'icelle naît artificiellement un je ne sais quoi : mon frère, qui habite dans la forteresse, a en son vouloir tout ce que veut le Philosophe.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Mais dis-moi, es-tu vieil ?</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Ma mère m'a engendré, mais je suis plus vieil que ma mère.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Qui diable te pourrait entendre ? Tu ne réponds jamais à propos, tu me contes toujours des paraboles. Dis-moi en un mot si tu es la fontaine de laquelle Bernard comte de Trévisan a écrit ?</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Je ne suis point fontaine, mais je suis eau; c'est la fontaine qui m'environne.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. L'Or se dissout-il en toi, puisque tu es eau ?</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. J'aime tout ce qui est avec moi, comme mon ami ; et tout ce qui naît avec moi, je lui donne nourriture; et tout ce qui est nu, je le couvre de mes ailes.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Je vois bien qu'il n'y a pas moyen de parler avec toi : je te demande une chose, tu m'en réponds une autre. Si tu ne me veux mieux répondre que cela, je vais recommencer à travailler avec toi et à te tourmenter encore.</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Hé! mon bon Monsieur, soyez-moi pitoyable, je vous dirai librement ce que je sais.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Dis-moi donc, si tu crains le feu ?</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Si je crains le feu, je suis feu moi-même</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Pourquoi t'enfuis-tu donc du feu ?</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Ce n'est pas que je m'enfuis, mais mon esprit et l'esprit du feu s'entr'aiment, et tant qu'ils peuvent, l'un accompagne l'autre.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Et où t'en vas-tu, quand tu montes avec le feu ?</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Ne sais-tu pas qu'un pèlerin tend toujours du côté de son pays; et quand il est arrivé d'où il est sorti, il se repose, et retourne toujours plus sage qu'il n'était.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Et quoi, retournes-tu donc quelquefois ?</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Oui je retourne, mais en une autre forme.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Je n'entends point ce que c'est que cela; et touchant le feu, je ne sais ce que tu veux dire.</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. S'il y a quelqu'un qui connaisse le feu de mon cœur, celui-là a vu que le feu (c'est-à-dire une due chaleur) est ma vraie viande : et plus l'esprit de mon coeur mange longtemps du feu, plus il devient gras, duquel la mort puis après est la vie de toutes les choses qui sont au règne où je suis.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Es-tu grand ?</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure, Prends l'exemple de moi-même : de mille et mille gouttelettes je serai encore un, et d'un je me résous en mille et mille gouttelettes : et comme tu vois mon corps devant tes yeux, si tu sais jouer avec moi, tu me peux diviser en tout autant de parties que tu voudras, et derechef je serai un. Que sera-ce donc de mon esprit intrinsèque, qui est mon coeur et mon centre, lequel toujours, d'une très petite partie, en produit plusieurs milliers ?</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Et comment donc faut-il procéder avec toi, pour te rendre tel que tu te dis ?</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Je suis feu en mon intérieur, le feu me sert de viande, et il est ma vie; mais la vie du feu est l'air, car sans l'air le feu s'éteint. Le feu est plus fort que l'air; c'est pourquoi je ne suis point en repos, et l'air cru ne me peut coaguler ni restreindre. Ajoute l'air avec l'air, afin que tous deux ils soient un et qu'ils aient poids : conjoins-le avec le feu chaud et le donne au temps pour le garder.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Qu'arrivera-t-il après tout cela ?</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure. Le superflu s'ôtera, et le reste, tu le brûleras avec le feu et le mettras dans l'eau, et puis le cuiras; et étant cuit, tu le donneras hardiment en Médecine.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Tu ne réponds point à mes questions, je vois bien que tu ne veux seulement que me tromper avec tes paroles : ça, ma femme, apporte-moi de la merde de pourceau, que je traite ce traître galant de Mercure à la nouvelle façon, jusqu'à ce que je lui fasse dire comment il faut que je me prenne pour faire de lui la Pierre des Philosophes.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Le pauvre Mercure ayant ouï tous ces beaux discours, commence à se lamenter et se plaindre de ce bel Alchymiste; il s'en va à la mère Nature et accuse cet ingrat opérateur. La Nature croit son fils Mercure, qui est véritable; et, tout en colère, elle appelle l'Alchymiste : holà, holà, où es-tu, maître Alchymiste ?</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Qui est-ce qui m'appelle ?</li><li style="text-align: justify;">La Nature. Viens ça, maître fol, qu'est-ce que tu fais avec mon fils Mercure ? Pourquoi le tourmentes-tu ? Pourquoi lui fais-tu tant d'injures, lui qui désire te faire tant de bien, si tu le voulais seulement entendre.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Qui diable est cet impudent qui me tance si aigrement, moi qui suis un si grand homme et si excellent Philosophe ?</li><li style="text-align: justify;">La Nature. Ô fol, le plus fol de tous les hommes, plein d'orgueil, et la lie des Philosophes! c'est moi qui connais les vrais Philosophes et les vrais Sages que j'aime, et ils m'aiment aussi réciproquement et font tout ce qu'il me plaît et m'aident en ce que je ne peux. Mais vous autres Alchymistes, du nombre desquels tu es, vous faites tout ce que vous faites à mon insu et sans mon consentement et contre mon dessein : aussi tout ce qui vous arrive est au contraire de votre intention. Vous croyez que vous traitez bien mes enfants, mais vous ne sauriez rien achever. Et si vous voulez bien considérer, vous ne les traitez pas, mais ce sont eux qui vous manient à leur volonté; car vous ne savez et ne pouvez rien faire d'eux, et eux, au contraire, font de vous quand il leur plaît des insensés et des fols.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Cela n'est pas vrai, je suis Philosophe, et je sais fort bien travailler. J'ai été chez plusieurs princes, et j'ai passé auprès d'eux pour un grand Philosophe; ma femme le sait bien. J'ai même présentement un livre manuscrit qui a été caché plusieurs centaines d'années dans une muraille : je sais bien, enfin, que j'en viendrai à bout et que je saurai la Pierre des Philosophes; car cela m'a été révélé en songe ces jours passés. Je ne songe jamais que des choses vraies : tu le sais bien, ma femme.</li><li style="text-align: justify;">La Nature. Tu feras comme tes autres compagnons qui, au commencement, savent tout ou présument tout savoir; et, à la fin, il n'y a rien de plus ignorant et ne savent rien du tout.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Si tu es toutefois la vraie Nature, c'est de toi de qui on fait l'œuvre.</li><li style="text-align: justify;">La Nature. Cela est vrai, mais ce sont seulement ceux qui me connaissent, lesquels sont en petit nombre. Et ceux-là n'ont garde de tourmenter mes enfants, ils ne font rien qui empêche mes actions : au contraire, ils font tout ce qui me plaît et qui augmente mes biens, et guérissent les corps de mes enfants</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Ne fais-je pas comme cela ?</li><li style="text-align: justify;">La Nature. Toi, tu fais tout ce qui m'est contraire et procèdes avec mes Fils contre ma volonté : tu tues, là où tu devrais revivifier; tu sublimes, là où tu devrais figer; tu distilles, là où tu devrais calciner, principalement le Mercure qui m'est un bon et obéissant fils. Et cependant avec combien d'eaux corrosives et vénéneuses l'affliges-tu ?</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Je procéderai désormais avec lui tout doucement par digestion seulement.</li><li style="text-align: justify;">La Nature. Cela va bien ainsi, si tu le sais, sinon tu ne lui nuiras pas, mais à toi-même et à tes folles dépenses. Car il ne lui importe pas plus d'être mêlé avec de la fiente qu'avec de l'Or : tout de même que la Pierre précieuse à qui la fiente (encore que vous la jettiez dedans) ne nuit point, mais demeure toujours ce qu'elle est; et, lorsqu'on l'a lavée, elle est aussi resplendissante qu'auparavant.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Tout cela n'est rien, je voudrais bien volontiers faire la Pierre des Philosophes.</li><li style="text-align: justify;">La Nature. Ne traite donc point si cruellement mon fils Mercure. Car il faut que tu saches que j'ai plusieurs fils et plusieurs filles, et que je suis prompte à secourir ceux qui me cherchent, s'ils en sont dignes.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchimiste. Dites-moi donc quel est ce Mercure ?</li><li style="text-align: justify;">La Nature. Sache que je n'ai qu'un fils qui soit tel; il est un des sept et le premier de tous : et même il est toutes choses, lui qui était un; et il n'est rien, et si son nombre est entier. En lui sont les Quatre Eléments, lui qui n'est pas toutefois Elément; il est esprit, lui qui néanmoins est corps; il est mâle, et fait néanmoins office de femelle; il est enfant, et porte les armes d'un homme; il est animal, et a néanmoins les ailes d'un oiseau. C'est un venin, et néanmoins il guérit la lèpre; il est la vie, et néanmoins il tue toutes choses; il est roy, et si un autre possède son royaume, il s'enfuit au feu, et néanmoins le feu est tiré de lui : c'est une eau, et il ne mouille point; c'est une terre, et néanmoins il est semé; il est air, et il vit de l'eau.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Je vois bien maintenant que je ne sais rien; mais je ne l'ose pas dire, car je perdrais ma bonne réputation, et mon voisin ne voudrait plus fournir aux frais s'il savait que je ne susse rien. Je ne laisserai pas de dire que je sais quelque chose, autrement, au diable l'un qui me voudrait avoir donné un morceau de pain : car plusieurs espèrent de moi beaucoup de biens.</li><li style="text-align: justify;">La Nature. Enfin que penses-tu faire encore ? Prolonge tes tromperies tant que tu voudras, il viendra toutefois un jour que chacun te demandera ce que tu lui auras coûté.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Je repaîtrai d'espérance tous ceux que je pourrai.</li><li style="text-align: justify;">La Nature. Eh bien, que t'en arrivera-t-il enfin ?</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. J'essaierai en cachette plusieurs expériences : si elles succèdent a la bonne heure, je les paierai; sinon, tant pis, je m'en irai en une autre province et en ferai encore de même.</li><li style="text-align: justify;">La Nature. Tout cela ne veut rien dire, car encore faut-il une fin.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Ah, ah, ah, il y tant de provinces, il y a tant d'avaricieux, je leur promettrai à tous des montagnes d'or, et ce en peu de temps; et ainsi nos jours s'écoulent : cependant, ou le roy ou l'âne mourra, ou je mourrai.</li><li style="text-align: justify;">La Nature. En vérité, tels Philosophes n'attendent qu'une corde : va-t'en à la malheure et mets fin à ta fausse philosophie le plus tôt que tu pourras. Car par ce seul conseil tu ne tromperas ni moi qui suis la Nature, ni ton prochain ni toi-même.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Fin du présent Traité.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>Table des matières du Traité de la nature en général</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Chapitre I Ce que c'est que la Nature, et quels doivent être ceux qui la cherchent.</li><li style="text-align: justify;">Chapitre II De l'opération de la Nature en notre proposition et semence</li><li style="text-align: justify;">Chapitre III De la vraie et première matière des métaux</li><li style="text-align: justify;">Chapitre IV De quelle manière les métaux sont engendrés aux entrailles de la Terre</li><li style="text-align: justify;">Chapitre V De la génération de toutes sortes de pierres</li><li style="text-align: justify;">Chapitre VI De la seconde matière et de la perfection de toutes choses</li><li style="text-align: justify;">Chapitre VII De la vertu de la seconde matière</li><li style="text-align: justify;">Chapitre VIII De l'Art, et comme la Nature opère par l'Art en la semence</li><li style="text-align: justify;">Chapitre IX De la commixtion des métaux ou de la façon de tirer la semence métallique</li><li style="text-align: justify;">Chapitre X De la génération surnaturelle du fils du Soleil</li><li style="text-align: justify;">Chapitre XI De la pratique et composition de la Pierre ou Teinture Physique, selon l'Art</li><li style="text-align: justify;">Chapitre XII De la Pierre, et de sa vertu</li><li style="text-align: justify;">Epilogue, Sommaire et Conclusion des douze traités ou chapitres ci-dessus</li><li style="text-align: justify;">Enigme philosophique</li><li style="text-align: justify;">Dialogue du Mercure, de l'alchimiste et de la Nature</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><span style="font-size: 20.8px;"><span style="font-size: large;">Traité du Soufre</span></span></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><span style="font-size: 20.8px;"><br /></span></li><li style="text-align: justify;">Second principe de la nature revu et corrigé de nouveau.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>Préface au Lecteur</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Ami Lecteur, d'autant qu'il ne m'est pas permis d'écrire plus clairement qu'ont fait autrefois les anciens Philosophes, peut être aussi ne seras-tu pas content de mes écrits, vu principalement que tu as entre tes mains tant d'autres livres de bons Philosophes. Mais crois que je n'ai pas besoin d'en composer aucun, parce que je n'espère pas d'en tirer aucun profit, ni n'en recherche aucun vaine gloire. C'est pourquoi je n'ai point voulu ni ne veux pas encore faire connaître au public qui je suis. Les traités que j'ai mis au jour en ta faveur me semblaient te devoir plus que suffire : pour le reste, j'ai destiné de te le mettre dans notre Traité de l'Harmonie où je me suis proposé de discourir amplement des choses naturelles. Toutefois, pour condescendre aux prières de mes amis, il a fallu que j'aie encore écrit ce petit livre du Soufre, dans lequel je ne sais pas s'il sera besoin d'ajouter quelque chose à mes premiers ouvrages. Je ne sais pas même si ce livre te satisfera, puisque les écrits de tant de Philosophes ne te satisfont pas ; et principalement puisque nuls autres exemples ne te pourront servir, si tu ne prends pas pour modèle l'opération journalière de la Nature. Car si d'un mûr jugement tu considérais comment la Nature opère, tu n'aurais pas besoin de tant de volumes, parce que, selon mon sentiment, il vaut mieux l'apprendre de la Nature, qui est notre maîtresse, que non pas des disciples.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Je t'ai assez amplement montré en la Préface des douze Traités, et encore dans le premier chapitre, qu'il y a tant de livres écrits de cette Science qu'ils embrouillent plutôt le cerveau de ceux qui les lisent qu'ils ne servent à les éclaircir de ce qu'ils doutent. Ce qui est arrivé à cause des grands commentaires que les Philosophes ont fait sur les laconiques préceptes d'Hermès, lesquels de jour à autre semblent vouloir s'éclipser de nous. Pour moi, je crois que ce désordre a été causé par les envieux possesseurs de cette Science qui ont à dessein embarrassé les préceptes d'Hermès, vu que les ignorants ne savent pas ce qu'il faut ajouter ou diminuer, si ce n'est qu'il arrive par hasard qu'ils lisent mal les écrits des auteurs. Car s'il y a quelque science dans laquelle un mot de trop ou de manque importe beaucoup pour aider ou pour nuire à bien comprendre la volonté de l'auteur, c'est particulièrement en celle-ci : par exemple, il est écrit en un lieu, <i>Tu mêlera puis après ces eaux ensemble</i> : l'autre ajoute cet adverbe, ne : ce qui fait, Tu ne mêlera puis après ces eaux ensemble. N'ayant mis que deux lettres, il a véritablement ajouté peu de chose et néanmoins tout le sens est perverti. Que le diligent scrutateur de cette Science sache que les abeilles ont l'industrie de tirer leur miel même des herbes vénéneuses : et que lui pareillement s'il sait rapporter ce qu'il lit à la possibilité de la Nature, il résoudra facilement les sophismes, c'est-à-dire qu'il discernera aisément ce qui le peut tromper : qu'il ne cesse donc de lire, car un livre explique l'autre.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">J'ai ouï dire que les livres de Geber ont été envenimés par les sophismes de ceux qui les ont expliqués. Et qui sait s'il n'en a pas été de même des livres des autres auteurs ? En telle manière qu'aujourd'hui on ne peut ni on ne doit les entendre qu'après les avoir lus mille et mille fois; et encore faut-il que ce soit un esprit très docte et très subtil qui les lise, car les ignorants ne doivent pas se mêler de cette lecture. Il y en a plusieurs qui ont entrepris d'interpréter Geber et les autres auteurs, dont l'explication est beaucoup plus difficile à entendre que n'est pas le texte même. C'est pourquoi je te conseille de t'arrêter plutôt au texte, et de rapporter le tout à la possibilité de la Nature, recherchant en premier lieu ce que c'est que la Nature. Tous disent bien unanimement que c'est une chose commune, de vil prix et facile à avoir; et il est vrai : mais ils devraient ajouter : à ceux qui le savent. Car quiconque le sait, la connaîtra bien dans toute sorte d'ordures : mais ceux qui l'ignorent ne croient pas même qu'elle soit dans l'Or. Que si ceux qui ont écrit ces livres si obscurs, lesquels sont néanmoins très vrais, n'eussent point su l'Art et qu'il leur eût fallu le chercher, je crois qu'ils y eussent eu plus de peine que n'en ont pas aujourd'hui les Modernes. Je ne veux pas louer mes écrits, j'en laisse juger à celui qui les appliquera à la possibilité et au cours de la Nature. Que si par la lecture de mes œuvres, par mes conseils et mes exemples, il ne peut connaître l'opération de la Nature et ses ministres les esprits vitaux, qui restreignent l'air, à grand-peine le pourra-t-il par les œuvres de Lulle.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Car il est très difficile de croire que les esprits aient tant de pouvoir dans le ventre du vent. J'ai été aussi contraint de passer cette forêt et de la multiplier comme les autres ont fait; mais en telle manière que les plantes que j'y enterrai serviront de guide aux inquisiteurs de cette Science, qui veulent passer par cette forêt : car mes plantes sont comme des esprits corporels. Il n'en est pas de ce siècle comme des siècles passés, auxquels on s'entr'aimait avec tant d'affection qu'un ami déclarait mot à mot cette Science à son ami. On ne l'acquiert aujourd'hui que par une sainte inspiration de Dieu. C'est pourquoi quiconque l'aime et le craint, la pourra posséder : qu'il ne désespère pas, s'il la cherche il la trouvera, parce qu'on la peut plutôt obtenir de la bonté de Dieu que du savoir d'aucun homme; car sa miséricorde est infinie et n'abandonne jamais ceux qui espèrent en lui; il ne fait point acception de personnes et il ne rejette jamais un cœur contrit et humilié; c'est lui qui a eu pitié de moi, qui suis la plus indigne de toutes les créatures et qui suis incapable de raconter sa puissance, sa bonté et son affable miséricorde qu'il lui a plu de me témoigner.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Que si je ne puis lui rendre grâces plus particulières, pour le moins je ne cesserai point de consacrer mes ouvrages à sa gloire. Aie donc courage, Ami Lecteur, car si tu adores Dieu dévotement, que tu l'invoques et que tu mettes toute ton espérance en lui, il ne te déniera pas la même grâce qu'il m'a accordée; il t'ouvrira la porte de la Nature, là où tu verras comme elle opère très simplement. Sache pour certain que la Nature est très simple et qu'elle ne se délecte qu'en la simplicité : et crois-moi que tout ce qui est de plus noble en la Nature est aussi le plus facile et le plus simple, car toute vérité est simple. Dieu, le Créateur de toutes choses, n'a rien mis de difficile en la Nature. Si donc tu veux imiter la Nature, je te conseille de demeurer en sa simple voie, et tu trouveras toute sorte de biens.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Que si mes écrits et mes avertissements ne te plaisent pas, aie recours à d'autres. Je n'écris pas de grands volumes, tant afin de ne te faire guère dépenser à les acheter, qu'afin que tu les aies plus tôt lus : car puis après tu auras du temps pour consulter les autres auteurs, Ne t'ennuie donc point de chercher; on ouvre à celui qui heurte ; joins que voici le temps que plusieurs secrets de la Nature seront découverts. Voici le commencement d'une quatrième Monarchie qui régnera vers le Septentrion ; le temps s'approche, la Mère des Sciences viendra. On verra bien des choses plus grandes et plus excellentes qu'on n'a pas faites durant les trois autres Monarchies passées; parce que Dieu (selon le présage des Anciens) plantera cette quatrième Monarchie par un prince orné de toutes vertus et qui, peut-être, est déjà né. Car nous avons en ces parties boréales un prince très sage, très belliqueux, que nul monarque n'a surmonté en victoires et qui surpasse tout autre en piété et humanité. Sans doute Dieu le Créateur permettra qu'on découvrira plus de secrets de la Nature pendant le temps de cette Monarchie boréale qu'il ne s'en est découvert pendant les trois autres Monarchies que les princes étaient ou païens ou tyrans. Mais tu dois entendre ces Monarchies au même sens des Philosophes, qui ne les content pas selon la puissance des Grands, mais selon les quatre points cardinaux du monde. La première a été orientale ; la seconde méridionale ; la troisième qui règne encore aujourd'hui est occidentale; on attend la dernière de ces pays septentrionaux. De toutes lesquelles choses nous parlerons en notre Traité de l'Harmonie. Dans cette Monarchie septentrionale, attractive polaire (comme dit le Psalmiste), la miséricorde et la piété se rencontreront, la paix et la justice se baigneront ensemble ; la vérité sortira de la Terre et la justice regardera du Ciel : il n'y aura qu'un troupeau et un Pasteur. Et plusieurs feront sciences sans envie, c'est ce que j'attends avec désir. Quant à toi, Ami Lecteur, prie Dieu, crains-le, et l'aime : puis lis diligemment mes écrits et tu découvriras toute sorte de biens. Que si, par l'aide de Dieu et par l'opération de la Nature (que tu dois toujours suivre), tu arrives au port désiré de cette Monarchie, tu verras alors et connaîtras que je ne t'ai rien dit qui ne soit bon et véritable.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Adieu.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><span style="font-size: 20.8px;">Traité du Soufre</span></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Second principe de la nature revu et corrigé de nouveau.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Chapitre I</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>De l'origine des trois Principes</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Le Soufre n'est pas le dernier entre les trois Principes, puisqu'il est une partie du métal, et même la principale partie de la Pierre des Philosophes. Plusieurs Sages ont traité du Soufre et nous en ont laissé beaucoup de choses par écrit, qui sont très véritables; et particulièrement Geber en son Livre I de la Souveraine Perfection, chapitre 28 , où il est parlé en ses termes : Par le Dieu très haut, c'est le Soufre qui illumine tous les corps, parce que c'est la lumière de la lumière, et leur teinture.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Mais parce que les Anciens ont reconnu le Soufre pour le plus noble principe, nous avons trouvé à propos, avant que d'en traiter, de décrire l'origine de tous les trois Principes. Parmi le grand nombre de ceux qui en ont écrit, il y en a peu qui nous aient découvert d'où ils procèdent; et il est difficile de juger de quelqu'un des Principes, non plus que de toute autre chose, si on en ignore l'origine et la génération : car un aveugle ne peut juger des couleurs. Nous accomplirons en ce Traité ce que nos ancêtres ont omis.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Suivant l'opinion des Anciens, il n'y a que deux Principes des choses naturelles, et notamment des métaux, savoir le Soufre et le Mercure. Les Modernes, au contraire, en ont admis trois : le Sel, le Soufre et me Mercure, qui ont été produits des quatre Eléments. Nous commencerons à décrire l'origine des quatre éléments avant que de parler de la génération des Principes.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Que les amateurs de cette Science sachent donc qu'il y a quatre Eléments; chacun desquels a, dans son centre, un autre Elément dont il est élémenté. Ce sont les quatre piliers du monde, que Dieu, par sa sagesse, sépara du Chaos au temps de la création de l'Univers; qui, par leurs actions contraires, maintiennent toute cette machine du monde en égalité et en proportion et qui, enfin, par la vertu des influences célestes, produisent toutes les choses dedans et dessus la Terre, desquelles nous traiterons en leur lieu. Mais retournons à notre propos : nous parlerons de la Terre, qui est l' EIément le plus proche de nous.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Chapitre II</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>De l'Elément de la Terre</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">La Terre est un Elément assez noble en sa qualité et dignité, dans lequel reposent les trois autres et principalement le Feu. C'est un Elément très propre pour cacher et manifester toutes les choses qui lui sont confiées : il est grossier et poreux, pesant si on considère sa petitesse, mais léger eu égard à sa Nature ; c'est aussi le centre du monde et des autres Eléments. Par son centre passe l'essieu du monde de l'un et l'autre pôle. Il est poreux, dis-je, comme une éponge, laquelle de soi ne peut rien produire : mais il reçoit tout ce que les autres Eléments laissent couler et jettent dans lui; il garde ce qu'il faut garder et manifeste ce qu'il faut manifester. De soi-même, comme nous avons dit, il ne produit rien, mais il sert de réceptacle à tous les autres. Tout ce qui se produit demeure en lui; tout se putréfie en lui par le moyen de la chaleur motive et se multiplie aussi en lui par la vertu de la même chaleur qui sépare le pur de l'impur ; ce qui est pesant demeure caché en lui, et la chaleur centrale pousse ce qui est léger jusqu'à la superficie. Il est la matrice et la nourrice de toutes les semences et de tous les mélanges : il ne peut rien faire autre chose que conserver la semence et le composé jusqu'à parfaite maturité. Il est froid et sec, mais l'eau tempère sa sécheresse. Extérieurement, il est visible et fixe ; mais, en son intérieur, il est visible et volatil. Il est vierge dès sa création ; c'est la tête morte qui a resté de la distillation du monde, laquelle, par la Volonté divine, après l'extraction de son humidité doit être quelque jour calcinée ; en sorte que d'icelle il s'en puisse créer une nouvelle Terre cristalline.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Cet Elément est divisé en deux parties, dont l'une est pure et l'autre impure. La partie pure se sert de l'eau pour produire routes choses, l'impure demeure dans son globe. Cet Elément est aussi le domicile où tous les trésors sont cachés, et dans son centre est le feu de Géhenne, qui conserve cette machine du monde en son être, et ce par l'expression de l'eau qu'il convertit en air. Ce feu est causé et allumé par le roulement du premier mobile, et par les influences des Etoiles; et lorsqu'il s'efforce de pousser l'eau souterraine jusqu'à l'air, il rencontre la chaleur du Soleil céleste tempérée par l'air, laquelle, faisant attraction, lui aide premièrement à faire venir jusqu'à l'air ce qui veut pousser hors de la Terre : puis lui sert encore à faire mûrir ce que la Terre a conçu dans son ventre. C'est pourquoi la Terre participe du Feu, qui est son intrinsèque, et elle ne se purifie que par le Feu. Et ainsi chaque Elément ne se purifie que par celui qui lui est intrinsèque. Or l'intrinsèque de la Terre, ou son centre, est une substance très pure mêlée avec le Feu, auquel centre rien ne peut demeurer : cal il est comme un lieu vide, dans lequel les autres Eléments jettent ce qu'ils produisent, comme nous l'avons montré en notre œuvre des douze Traités. Mais c'est assez parler de la Terre, que nous avons dit être une éponge et le réceptacle des autres Eléments : ce qui suffit pour notre dessein.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Chapitre III</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>De l'Elément de l'Eau</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">L'Eau est un Elément très pesant et plein de flegme onctueux, c'est le plus digne en sa qualité, Extérieurement il est volatil, mais fixe en son intérieur ; il est froid et humide ; il est tempéré par l'air; c'est le sperme du monde, dans lequel la semence de toutes choses se conserve : de sorte qu'il est le gardien de toute espèce de semence. Toutefois il faut savoir qu'autre chose est la semence, autre chose est le sperme. La Terre est le réceptacle du sperme, l'Eau est la matrice de la semence. Tout ce que l'air jette dans l'Eau par le moyen du Feu, l'Eau le jette dans la Terre. Le sperme est toujours en assez grande abondance et n'attend que la semence pour la porter dans sa matrice : ce qu'il fait par le mouvement de l'air, excité de l'imagination du Feu. Et quelquefois le sperme, pour n'avoir pas été assez digéré par la chaleur, manque de semence et entre, à la vérité, dans la matrice, mais il en sort derechef sans produire aucun fruit. Ce que nous expliquerons quelque jour plus amplement dans notre Traité du troisième Principe du Sel.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">II arrive bien souvent en la Nature que le sperme entre dans la matrice avec une suffisante quantité de semence ; mais la matrice, étant mal disposée et pleine de soufres ou de flegmes impurs, ne conçoit pas; ou, si elle conçoit, ce n'est pas ce qui devrait être engendré. Dans cet Elément aussi il n'y a rien, à proprement parler, qui ne s'y trouve en la manière qu'il a accoutumé d'être dans le sperme. Il se plaît fort dans son propre mouvement qui se fait par l'air, et, à cause que la superficie de son corps est volatile, il se mêle aisément à chaque chose. Il est (comme nous avons dit) le réceptacle de la semence universelle; et comme la Terre se résout et se purifie facilement en lui, de même l'air se congèle en lui et se conjoint avec lui dans sa profondeur. C'est le menstrue du monde, qui, pénétrant l'air par la vertu de la chaleur, attire avec soi une vapeur chaude, laquelle est cause de la génération naturelle de toutes les choses, desquelles la Terre est comme la matrice imprégnée; et quand la matrice a reçu une suffisante quantité de semence, quelle qu'elle soit, il en vient ce qui en doit naître.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Et la Nature opère sans intermission, jusqu'à ce qu'elle ait amené son ouvrage à une entière perfection. Et pour ce qui reste d'humide, qui est le sperme, il tombe à côté et se putréfie par l'action de la chaleur sur la Terre : d'où plusieurs choses sont après engendrées, quelquefois diverses petites bêtes et de petits vers. Un artiste qui aurait l'esprit subtil pourrait bien voir la diversité des miracles que la Nature opère dans cet Elément, comme du sperme ; mais il lui serait nécessaire de prendre ce sperme, dans lequel il y a déjà une imaginée semence astrale d'un certain poids. Car la Nature, par la première putréfaction, fait et produit des choses pures; mais par la seconde putréfaction, elle en produit encore de plus pures, de plus dignes et de plus nobles : comme nous en avons un exemple dans le bois végétable, lorsque la Nature, dans la première composition, ne l'a fait que simple bois; mais quand après une parfaite maturité il est corrompu, il se putréfie derechef et, par le moyen de cette putréfaction, sont engendrés des vers et autres petites bêtes qui ont la vie et la vue tout ensemble. Car il est certain qu'un corps sensible est toujours plus noble et plus parfait qu'un corps végétable, parce qu'il faut une matière plus subtile et plus pure pour faire les organes du corps qui ont sentiment. Mais retournons à notre propos.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Nous disons que l'Eau est le menstrue du monde et qu'elle se divise en trois parties : l'une simplement pure, l'autre plus pure, la troisième très pure. Les Cieux ont été faits de sa très pure substance : la plus pure s'est convertie en air; la simplement pure et la plus grossière a demeuré dans sa sphère, où, par la volonté de Dieu et par la coopération de la Nature, elle conserve toutes les choses subtiles. L'Eau ne fait qu'un globe avec la Terre, et elle a son centre au cœur de la mer : elle a aussi un même essieu polaire avec la Terre, de laquelle sortent les fontaines et tous les cours des eaux qui s'accroissent après en grands fleuves. Cette sortie d'eaux préserve la Terre de combustion, laquelle, étant humectée et arrosée, pousse par ses pores la semence universelle que le mouvement et la chaleur ont faite. C'est une chose assez connue que toutes les Eaux retournent au cœur de la mer, mais peu de gens savent où elles vont puis après. Car il y en a quelques-uns qui croient que les Astres ont produit tous les fleuves, les Eaux et les sources qui regorgent dans la mer et qui, ne sachant pourquoi la mer ne s'en enfle point, disent que ces Eaux se consument dans le cœur de la mer : ce qui est impossible en la Nature, comme nous l'avons montré en parlant des pluies. Il est bien vrai que les Astres causent, mais ils n'engendrent point, vu que rien ne s'engendre que par son semblable de même espèce. Puis donc que les Astres sont faits du Feu et de l'Air, comment pourraient-ils engendrer les Eaux ? Que s'il était ainsi que quelques Etoiles engendrassent des Eaux, il s'ensuivrait nécessairement que d'autres produiraient la Terre, et ainsi d'autres Etoiles produiraient d'autres Eléments : car cette machine du monde est réglée d'une manière que tous les Eléments y sont en équilibre et ont une égale vertu, en telle sorte que l'un ne surpasse point l'autre de la moindre partie : car si cela était, la ruine de tout le monde s'ensuivrait infailliblement. Toutefois, celui qui le voudra croire autrement, qu'il demeure en son opinion. Quant à nous, nous avons appris dans la Lumière de la Nature, que Dieu conserve la machine du monde par l'égalité qu'il a proportionnée dans les quatre Eléments, et que l'un n'excède point l'autre en son opération; mais les Eaux, par le mouvement de l'Air, sont contenues sur les fondements de la Terre comme si elles étaient dans quelque tonneau, et, par le même mouvement, sont resserrées vers le Pôle arctique, parce qu'il n'y a rien de vide au monde. Et c'est pour cette raison que le feu de Géhenne est au centre de la Terre où l'Archée de la Nature le gouverne.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Car au commencement de la Création du monde, Dieu tout-puissant sépara les quatre Eléments du Chaos : il exalta premièrement leur quinte-essence et la fit monter plus haut que n'est le lieu de leur propre sphère. Après, il éleva sur toutes les choses créées la plus pure substance du Feu, pour y placer sa sainte et sacrée Majesté; laquelle substance il constitua et affermit dans ses propres bornes. Par la volonté de cette immense et divine Sagesse, ce Feu fut allumé dans le centre du Chaos, lequel puis après fit distiller la très pure partie de ces Eaux. Mais parce que ce Feu très pur occupe maintenant le firmament, et environne le Trône du Dieu très haut, les Eaux ont été condensées sous ce Feu en un corps qui est le Ciel. Et afin que ces Eaux fussent mieux soutenues, le Feu central a fait, par sa vertu, distiller un autre Feu plus grossier, qui, n'étant pas si pur que le premier, n'a pu monter si haut que lui et a demeuré sous les Eaux dans sa propre sphère. De sorte qu'il y a dans les Cieux des Eaux congelées et renfermées entre deux feux. Mais ce Feu central n'a point cessé d'agir : il a fait encore distiller plus avant d'autres Eaux moins pures qu'il a converties en Air, lequel a aussi demeuré sous la sphère du Feu en sa propre sphère et est environné de lui comme d'un très fort fondement. Et comme les Eaux des Cieux ne peuvent monter si haut et passer par-dessus le Feu qui environne le Trône de Dieu, de même aussi le Feu, qu'on appelle Elément, ne peut monter si haut et passer par-dessus les Eaux célestes, qui sont proprement les Cieux. L'Air aussi ne saurait monter si haut qu'est le Feu élémentaire, et passer par-dessus lui.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Pour ce qui est de l'Eau, elle a demeuré avec la Terre, et toutes deux jointes ensemble ne font qu'un globe : car l'Eau ne saurait trouver de place en l'Air, excepté cette partie que le Feu central convertit en Air pour la conservation journalière de cette machine du monde. Car s'il y avait quelque lieu vide en l'Air, toutes les Eaux distilleraient et se résoudraient en air pour le remplir ; mais maintenant toute la sphère de l'Air est tellement pleine par le moyen des Eaux, lesquelles la continuelle chaleur centrale pousse jusqu'en l'Air, qu'il comprime le reste des Eaux et les contraint de couler autour de la Terre et se joindre avec elle pour faire le centre du monde. Cette opération se fait successivement de jour à autre; et ainsi le monde se fortifie de jour en jour et demeurerait naturellement incorruptible, si l'absolue volonté du très haut Créateur n'y répugnait, parce que ce Feu central, tant par le mouvement universel que par l'influence des Astres, ne cessera jamais de s'allumer et d'échauffer les Eaux. Et les Eaux ne cesseront jamais de se résoudre en Air, non plus que l'Air ne cessera jamais de comprimer le reste des Eaux et de les contraindre de couler autour de la Terre, afin de les retenir dans leur centre, en telle sorte qu'elles ne puissent jamais s'en éloigner. C'est ainsi que la Sagesse souveraine a créé tout le monde et qu'il le maintient; et c'est ainsi, à son exemple, qu'il faut de nécessité que toutes les choses soient naturellement faites dans ce monde. Nous t'avons voulu éclaircir de la manière que cette machine du monde a été créée, afin de te faire connaître que les quatre Eléments ont une naturelle sympathie avec les supérieurs, parce qu'ils sont tous sortis d'un même Chaos; mais ils sont tous quatre gouvernés par les supérieurs comme les plus nobles, et c'est la cause pour laquelle, en ce lieu sublunaire, les Eléments inférieurs rendent une pareille obéissance aux supérieurs. Mais sachez que toutes ces choses ont été naturellement trouvées par les Philosophes, comme il sera dit en son lieu.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Retournons à notre propos du cours des Eaux, du flux et reflux de la mer, et montrons comment elles passent par l'essieu polaire pour aller de l'un à l'autre Pôle. Il y a deux Pôles, l'un arctique, qui est en la partie supérieure septentrionale ; l'autre, antarctique, qui est sous la Terre en la partie méridionale. Le Pôle arctique a une force magnétique d'attirer, et le Pôle antarctique a une force aimantine de repousser : ce que la Nature nous a donné pour exemple dans l'Aimant. Le Pôle arctique attire donc les Eaux par l'essieu, lesquelles ayant entré, sortent derechef par l'essieu du Pôle antarctique. Et parce que l'Air qui les resserre ne leur permet pas de couler avec inégalité, elles sont contraintes de retourner derechef au Pôle arctique, qui est leur centre, et d'observer continuellement leur cours de cette manière : elles roulent sans cesse sur l'essieu du monde, du Pôle arctique à l'antarctique; elles se répandent par les pores de la Terre; et, suivant la grandeur ou la petitesse de leur écoulement, il en naît de grandes ou de petites sources, qui après se ramassent ensemble et s'accroissent en fleuves et retournent derechef d'où elles étaient sorties. Ce qui se fait incessamment par le mouvement universel.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Quelques-uns (comme nous avons dit), ignorant le mouvement universel et les opérations des Pôles, soutiennent que ces Eaux sont engendrées par les Astres et qu'elles sont consumées dans le cœur de la mer ; il est pourtant certain que les Astres ne produisent ni n'engendrent rien de matériel, mais qu'ils impriment seulement des vertus et des influences spirituelles qui, toutefois, n'ajoutent pas de poids à la matière. Sachez donc que les Eaux ne s'engendrent point des Astres, mais qu'elles sortent du centre de la mer et, par les pores de la Terre, se répandent par tout le monde. De ces fondements naturels, les Philosophes ont inventé divers instruments, plusieurs conduits d'eaux et de fontaines, puisqu'on sait très bien que les Eaux ne peuvent pas monter naturellement plus haut que n'est le lieu d'où elles sont sorties ; et si cela n'était ainsi dans la Nature, l'Art ne le pourrait pas faire en aucune façon, parce que l'Art imite la Nature et que l'Art ne peut pas faire ce qui n'est point dans la Nature. Car l'Eau (comme il a été dit) ne peut pas monter plus haut que n'est le lieu d'où elle est prise. Nous en avons un exemple en l'instrument par lequel on tire le Vin du tonneau. Sachez donc, pour conclusion, que les Astres n'engendrent point les Eaux ni les sources, mais qu'elles viennent toutes du centre de la mer, auquel elles retournent derechef et, ainsi, continuent un mouvement perpétuel. Car si cela n'était, il ne s'engendrerait rien ni dedans ni dessus la Terre : au contraire, tout tomberait en ruine; quelqu'un objectera : les Eaux de la mer sont salées, et celles des sources sont douces. Je réponds que cela advient parce que l'Eau passant dans l'étendue de plusieurs lieues par les pores de la Terre, en des lieux étroits et pleins de sablon, s'adoucit et perd sa salure : et, à cet exemple, on a inventé les citernes. La Terre aussi, en quelques endroits, a des pores plus larges par lesquels l'Eau salée passe, d'où il advient des minières de Sel et des fontaines salées, comme à Halle en Allemagne. En quelques autres lieux aussi elles sont resserrées par le chaud, de sorte que le Sel demeure parmi les sablons : mais l'Eau passe outre et sort par d'autres pores, comme en Pologne, Wielichie et Bochnie. De même aussi, quand les Eaux passent par des lieux chauds et sulfurés, elles s'échauffent, et de là viennent les bains : car aux entrailles de la Terre il se rencontre des lieux où la Nature distille une minière sulfurée, de laquelle elle sépare l'Eau quand le Feu central l'a allumée. L'Eau, donc, coulant par ces lieux ardents, s'échauffe plus ou moins selon qu'elle en passe près ou loin; et ainsi s'élève à la superficie de la Terre, retenant une saveur de Soufre, comme un bouillon celle de la chair ou des herbes qu'on a fait bouillir dedans. La même chose arrive encore, lorsque l'Eau, passant par des lieux minéraux, alumineux ou autres, en retient ta saveur. Le Créateur de ce grand Tout est donc ce distillateur, qui tient en sa main le distillatoire, à l'exemple duquel les Philosophes ont inventé toutes leurs distillations. Ce que Dieu tout-puissant et miséricordieux, sans doute, a lui-même inspiré dans l'âme des hommes, lequel pourra (quand il lui plaira) éteindre le Feu centrique, ou rompre le vaisseau; et alors le monde finira. Mais parce que son infinie bonté ne tend jamais qu'au mieux, il exaltera quelque jour sa très sainte Majesté ; il élèvera ce Feu très pur, qui est au firmament, dessus des Eaux célestes et donnera un degré plus fort au Feu central. Tellement que toutes les Eaux se résoudront en Air, et la Terre se calcinera : de manière que le Feu, après avoir consumé tout ce qui sera impur, subtilisera les Eaux qu'il aura circulées en l'air, et les rendra à la Terre purifiée. Et ainsi (s'il est permis de philosopher en cette sorte) Dieu en fera un monde plus noble que celui-ci.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Que tous les inquisiteurs de cette Science sachent donc que la Terre et l'Eau ne font qu'un globe, et que, jointes ensemble, elles font tout, parce que ce sont les deux Eléments palpables, dans lesquels les deux autres sont cachés et font leur opération. Le Feu empêche que l'Eau ne submerge ou ne fasse dissoudre la Terre : l'Air empêche le Feu de s'éteindre : et l'Eau empêche la Terre d'être brûlée. Nous avons trouvé à propos de décrire toutes ces choses, afin de donner à connaître aux studieux en quoi consistent les fondements des Eléments, et comment les Philosophes ont observé leurs contraires actions, joignant le Feu avec la Terre, l'Air avec l'Eau : au lieu que, quand ils ont voulu faire quelque chose de noble, ils ont fait cuire le Feu dans l'Eau, considérant qu'il y a du sang, dont l'un est plus pur que l'autre, de même que les larmes sont plus pures que n'est pas l'urine. Qu'il te suffise donc de ce que nous avons dit, que l'Elément de l'Eau est le sperme et le menstrue du monde et le vrai réceptacle de la semence.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Chapitre IV</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>De l'Elément de l'Air</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">L'Air est un Elément entier, très digne en sa qualité. Extérieurement, il est léger, volatil et invisible ; et, en son intérieur, il est pesant, visible et fixe. Il est chaud et humide; c'est le Feu qui le tempère. Il est plus noble que la Terre et l'Eau. Il est volatil, mais il se peut fixer; et, quand il est fixé, il rend tous les corps pénétrables. Les esprits vitaux des animaux sont créés de sa très pure substance ; la moins pure fut élevée en haut pour constituer la sphère de l'Air. La plus grossière partie qui resta a demeuré dans l'Eau et se circule avec elle, comme le Feu se circule avec la Terre parce qu'ils sont amis. C'est un très digne Elément (comme nous avons dit) qui est le vrai lieu de la semence de toutes choses : et comme il y a une semence imaginée dans l'Homme, de même la Nature s'est formée une semence dans l'Air, laquelle, après un mouvement circulaire, est jetée en son sperme, qui est l'Eau. Cet Elément a une force très propre pour distribuer chaque espèce de semence à ses matrices convenables, par le moyen du sperme et menstrue du monde. Il contient aussi l'esprit vital de toute créature ; lequel esprit vit partout, pénètre tout, et qui donne la semence aux autres Eléments comme l'Homme le communique aux Femmes. C'est l'Air qui nourrit les autres Eléments; c'est lui qui les imprègne; c'est lui qui les conserve. Et l'expérience journalière nous apprend que non seulement les minéraux, les végétaux et les animaux, mais encore les autres Eléments vivent par le moyen de l'Air. Car nous voyons que toutes les Eaux se putréfient et deviennent bourbeuses si elles ne reçoivent un nouvel Air : le Feu s'éteint aussi, s'il n'a de l'Air. De là vient que les Alchymistes savent distribuer à l'Air leur Feu par degrés; qu'ils mesurent l'Air par leurs registres et qu'ils font leur Feu plus grand ou plus petit suivant le plus ou moins d'Air qu'ils lui donnent. Les pores de la Terre sont aussi conservés par l'Air : et, enfin, toute la machine du monde se maintient par le moyen de l'Air.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">L'Homme, comme aussi tous les autres animaux, meurent s'ils sont privés de l'Air : et rien ne croîtrait au monde sans la force et la vertu de l'Air, lequel pénètre, altère et attire à soi le nutriment multiplicatif. En cet Elément, la semence est imaginée par la vertu du Feu, et cette semence comprime le menstrue du monde par cette force occulte, comme aux arbres et aux herbes la chaleur spirituelle fait sortir le sperme avec la semence par les pores de la Terre; et, à mesure qu'il sort, l'Air le comprime à proportion et le congèle goutte à goutte. Et ainsi, de jour en jour, les arbres croissent et deviennent fort grands, une goutte se congelant sur l'autre (comme nous l'avons montré en notre livre des douze Traités). En cet Elément, toutes choses sont entières par l'imagination du Feu; aussi est-il rempli d'une vertu divine, car l'esprit du Seigneur y est renfermé (qui avant la Création du monde était porté sur les Eaux, selon le témoignage de l'Ecriture sainte), et a volé sur les plumes des vents. S'il est donc ainsi (comme il est en effet) que l'esprit du Seigneur soit enclos dans l'Air, qui pourra douter que Dieu ne lui ait laissé quelque chose de sa divine puissance ? Car ce Monarque a coutume d'enrichir de parements ses domiciles : aussi a-t-il donné pour ornement à cet Elément l'esprit vital de toutes créatures, car dans lui est la semence de toutes les choses qui sont dispersées çà et là. Et, comme nous avons dit ci-dessus, ce souverain ouvrier, dans la Création du monde, a enclos dans l'Air une force magnétique sans laquelle il ne pourrait pas attirer la moindre partie du nutriment; et ainsi la semence demeurerait en petite quantité, sans pouvoir croître ni multiplier. Mais comme la Pierre d'aimant attire à soi le Fer, nonobstant sa dureté (à l'exemple du Pôle arctique qui attire à soi les Eaux, comme nous l'avons montré en traitant de l'Elément de l'Eau), de même l'Air, par son aimant végétable qui est contenu dans la semence, attire à soi son aliment du menstrue du monde, qui est l'Eau. Toutes ces choses se font par le moyen de l'Air, car il est le conducteur des Eaux, et sa force ou puissance magnétique, que Dieu a enclose en lui, est cachée dans toute espèce de semence pour attirer l'humide radical ; et cette vertu ou puissance qui se trouve en toute semence est toujours la deux cent octantième partie de la semence, comme nous avons dit au troisième de nos douze Traités.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Si donc quelqu'un veut bien planter les arbres, qu'il regarde toujours que la pointe attractive soit tournée vers le Septentrion ; et ainsi jamais il ne perdra sa peine. Car comme le Pôle arctique attire à soi les Eaux, de même le point vertical attire à soi la semence, et toute pointe attractive ressemble au Pôle. Nous en avons un exemple dans le bois, dont la pointe attractive tend toujours à son point vertical, lequel aussi ne manque pas de l'attirer. Car qu'on taille un bâton de bois, en sorte qu'il soit partout égal en grosseur, si tu veux savoir quelle était sa partie supérieure avant qu'il fût coupé de son arbre, plonge-le dans une eau qui soit plus large que n'est la longueur de ce bois, et tu verras que a partie supérieure sortiras toujours hors de l'eau, avant la partie inférieure : car la Nature ne peut errer en son office. Mais nous parlerons plus amplement de ces choses dans notre Harmonie, où nous traiterons de la force magnétique (quoi que celui-là peut facilement juger de notre Aimant, à qui la Nature des métaux est connue). Quant à présent, il nous suffira d'avoir dit que l'Air est un très digne Elément, dans lequel est la semence et l'esprit vital, ou le domicile de l'âme de toute créature.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Chapitre V</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>De l'Elément du Feu</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Le Feu est le plus pur et le plus digne Elément de tous, plein d'une onctuosité corrosive. Il est pénétrant, digérant, corrodant et très adhérent. Extérieurement, il est visible, mais invisible en son intérieur, et très fixe. Il est chaud et sec ; c'est la Terre qui le tempère. Nous avons dit, en traitant de l'Elément de l'Eau, qu'en la création du monde la très pure substance du Feu a été premièrement élevée en haut, pour environner le Trône de la divine Majesté, lorsque les Eaux, dont le Ciel a été composé, furent congelées, que de la substance du Feu moins pure que cette première les Anges ont été créés et que les Luminaires et les Etoiles ont été crées de la substance du Feu moins pure que la seconde, mais mêlée avec la très pure substance de l'Air. La substance du Feu encore moins pure que la troisième, a été exaltée en sa sphère pour terminer et soutenir les Cieux. La plus impure et onctueuse partie, que nous appelons Feu de Géhenne, est restée au centre de la Terre où le souverain Créateur, par sa sagesse, l'a renfermée pour continuer l'opération du mouvement. Tous ces Feux sont véritablement divisés, mais ils ne laissent pas d'avoir une naturelle sympathie les uns avec les autres.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Cet Elément est le plus tranquille de tous et ressemble a un chariot qui roule lorsqu'il est traîné et demeure immobile si on ne le tire pas. Il est imperceptiblement dans toutes les choses du monde. Les facultés vitales et intellectuelles qui sont distribuées en la première infusion de la vie humaine se rencontrent en lui, lesquelles nous appelons âme raisonnable, qui distingue l'Homme des autres animaux et le rend semblable à Dieu. Cette âme, faite de la plus pure partie du Feu élémentaire, a été divinement infuse dans l'esprit vital ; pour laquelle l'Homme, après la création de toutes choses, a été créé comme un monde en particulier ou comme un abrégé de ce grand Tout. Dieu le Créateur a mis son siège et sa majesté en cet Elément du Feu, comme au plus pur et plus tranquille sujet qui soit gouverné par la seule immense et divine Sagesse : c'est pourquoi Dieu abhorre toute espèce d'impureté, et que rien d'immonde, de composé ou de souillé ne peut approcher de lui. D'où il s'ensuit qu'aucun Homme naturellement ne peut voir ni approcher de Dieu : car le Feu très pur, qui environne la Divinité et qui est le propre siège de la majesté du Très-Haut, a été élevé à un si haut degré de chaleur qu'aucun œil ne le peut pénétrer, à cause que le Feu ne peut souffrir qu'aucune chose composée approche de lui ; car le Feu est la mort et la séparation de tous composés.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Nous avons dit que cet Elément était un sujet tranquille (aussi est-il vrai), autrement Dieu ne pourrait être à repos (chose qui serait très absurde de penser seulement), parce qu'il est très certain qu'il est dans une parfaite tranquillité et même plus que l'esprit humain ne saurait s'imaginer. Que le Feu soit en repos, les cailloux nous en servent d'exemple, dans lesquels il y a un Feu qui ne paraît pas toutefois à nos yeux, et dont on ne peut ressentir la chaleur, jusqu'à ce qu'il soit excité et allumé par quelque mouvement : de même aussi ce Feu très pur, qui environne la très sainte Majesté du Créateur, n'a aucun mouvement s'il n'est excité par la propre volonté du Très-Haut : car alors ce Feu va où il plaît au Seigneur le faire aller ; et quand il se meut, il se fait un mouvement terrible et très véhément. Proposez-vous pour exemple, lorsque quelque Monarque de ce monde est en son Siège majestueux, quel silence n'y a-t-il point autour de lui ? Quel grand repos ? Et encore que quelqu'un de ses courtisans vienne à se remuer, ce mouvement particulier néanmoins n'est que peu ou point considéré ; mais quand le Monarque commence à se mouvoir pour aller d'un lieu à l'autre, alors toute l'assemblée se remue universellement, de telle manière qu'on entend un grand bruit. Que ne doit-on point croire à plus forte raison du Monarque des Monarques, du Roi des Rois, et du Créateur de toutes choses (à l'exemple duquel les princes de ce monde sont établis sur la Terre) qui, par son autorité, donne le mouvement à tout ce qu'il a créé ? Quel mouvement ? Quel tremblement lorsque toute l'armée céleste qui l'environne se meut autour de lui ? Mais quelques moqueurs demanderont peut-être : Comment, Monsieur le Philosophe, savez-vous cela, vu que les choses célestes sont cachées à l'entendement humain ? Nous leur répondrons que toutes ces choses sont connues aux Philosophes, et même que l'incompréhensible Sagesse de Dieu leur a inspiré que tout avait été créé à l'exemple de la Nature, laquelle nous donne une fidèle représentation de tous ces secrets par ses opérations journalières, d'autant qu'il ne se fait rien sur la Terre qu'à l'imitation de la céleste Monarchie, comme il appert par les divers offices des Anges. De même aussi il ne naît et ne s'engendre rien sur la Terre que naturellement ; en telle sorte que toutes les inventions des Hommes, et même tous les artifices qui sont aujourd'hui ou seront pratiqués à l'avenir ne proviennent que des fondements de la Nature.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Le Créateur tout-puissant a bien voulu manifester à l'Homme toutes les choses naturelles ; et c'est la raison pour laquelle il nous a voulu montrer aussi les choses célestes qui ont été naturellement faites, afin que, par ce moyen, l'Homme puisse mieux connaître son absolue puissance et incompréhensible Sagesse : ce que les Philosophes peuvent voir dans la lumière de Nature comme dans un miroir. C'est pourquoi, s'ils ont eu cette science en grande estime et qu'ils l'aient recherchée avec tant de soin, ce n'a pas été pour le désir de posséder l'or ni l'argent, mais ils s'y sont portés pour les deux motifs que nous avons avancés, c'est-à-dire pour avoir une ample connaissance non seulement de toutes choses naturelles, mais encore de la puissance de leur Créateur. Et si, après être parvenus à leur fin désirée, ils n'ont parlé de cette Science que par figures, et encore très peu, c'est qu'ils n'ont pas voulu éclaircir aux ignorants les mystères divins qui nous conduisent à la parfaite connaissance des actions de la Nature.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Si donc tu te peux connaître toi-même et que tu n'aies l'entendement trop grossier, tu comprendras facilement comment tu es fait à la ressemblance du grand Monde et même à l'image de ton Dieu. Tu as en ton corps l'anatomie de tout l'Univers ; car tu as au plus haut lieu de ton corps la quintessence des quatre Eléments, extraite des spermes confusément mêlés dans la matrice et comme resserrée plus outre dans la peau. Au lieu du Feu, tu as un très pur sang, dans lequel réside l'âme en forme d'un roi, par le moyen de l'esprit vital. Au lieu de la Terre, tu as le cœur, dans lequel est le Feu central qui opère continuellement et conserve en son être la machine de ce microcosme; la bouche te sert de Pôle arctique, le ventre de Pôle antarctique; et ainsi des autres membres qui ont tous une correspondance avec les corps célestes : de quoi nous traiterons quelque jour plus amplement dans notre Harmonie, au chapitre de l'Astronomie, où nous avons décrit que l'Astronomie est un Art facile et naturel, comment les aspects des Planètes et des Etoiles causent des effets, et pourquoi, par le moyen de ces aspects, on pronostique des pluies et autres accidents : ce qui serait trop long à raconter en ce lieu. Et toutes ces choses, liées et enchaînées ensemble, donnent naturellement une plus ample connaissance de la Divinité. Nous avons bien voulu faire remarquer ce que les Anciens ont omis, tant afin que le diligent scrutateur de ce secret comprît plus clairement l'incompréhensible puissance du Très-Haut, que pour qu'il l'aimât et adorât aussi avec plus d'ardeur.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Que l'inquisiteur de cette Science sache donc que l'âme de l'Homme tient en ce microcosme le lieu de Dieu son Créateur, et lui sert comme de Roi, laquelle est placée en l'esprit vital dans un sang très pur. Cette âme gouverne l'esprit, et l'esprit gouverne le corps. Quand l'âme a conçu quelque chose, l'esprit sait quelle est cette conception, laquelle il fait entendre aux membres du corps, qui obéissant, attendent avec ardeur les commandements de l'âme pour les mettre à exécution et accomplir sa volonté. Car le corps, de soi-même, ne sait rien; tout ce qu'il y a de force ou de mouvement dans le corps, c'est l'esprit qui le fait : s'il connaît les volontés de l'âme, il ne les exécute que par le moyen de l'esprit; en sorte que le corps n'est seulement à l'esprit que comme un instrument dans les mains d'un artiste. Ce sont là les opérations que l'âme raisonnable, par laquelle l'Homme diffère des brutes, fait dans le corps; mais elle en fait de plus grandes et de plus nobles lorsqu'elle en est séparée, parce qu'étant hors du corps, elle est absolument indépendante et maîtresse de ses actions. Et c'est en cela que l'Homme diffère des autres bêtes, à cause qu'elles n'ont qu'un esprit, mais non pas une âme participante de la Divinité. De même aussi notre Seigneur et le Créateur de toutes choses opère en ce monde ce qu'il sait lui être nécessaire; et, parce que ses opérations s'étendent dans toutes les parties du monde, il faut croire qu'il est partout : mais il est aussi hors du monde, parce que son immense Sagesse fait des opérations hors du monde et forme des conceptions si hautes et si relevées que tous les Hommes ensemble ne les sauraient comprendre. Et ce sont là les secrets surnaturels de Dieu seul.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Comme nous en avons un exemple dans l'âme, laquelle étant séparée de son corps conçoit des choses très profondes et très hautes et est en cela semblable à Dieu, lequel hors de son monde opère surnaturellement, quoique à vrai dire, les actions de l'âme hors de son corps, en comparaison de celles de Dieu hors du monde, ne soient que comme une chandelle allumée au respect de la lumière du Soleil en plein midi, parce que l'âme n'exécute qu'en idée les choses qu'elle s'imagine ; mais Dieu donne un être réel à toutes les choses au même moment qu'il les conçoit. Quand l'âme de l'homme s'imagine d'être à Rome ou ailleurs, elle y est en un clin d'œil, mais seulement par l'esprit, et Dieu, qui est tout-puissant, exécute essentiellement ce qu'il a conçu. Dieu n'est donc renfermé dans le monde que comme l'âme est dans le corps ; il a son absolue puissance séparée du monde, comme l'âme de chaque corps a un absolu pouvoir séparé d'avec lui ; et, par ce pouvoir absolu, elle peut faire des choses si hautes que le corps ne le saurait comprendre. Elle peut donc beaucoup sur notre corps, car autrement notre Philosophie serait vaine. Apprends donc, ce qui a été dis ci-dessus, à connaître Dieu, et tu sauras la différence qu'il y a entre le Créateur et les créatures : puis après, de toi-même tu pourras concevoir des choses encore plus grandes et plus relevées, vu que nous t'avons ouvert la porte. Mais afin de ne pas grossir cet ouvrage, retournons à notre propos.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Nous avons déjà dit que le Feu est un Elément très tranquille et qu'il est excité par un mouvement, mais il n'y a que les hommes sages qui connaissent la manière de l'exciter. Il est nécessaire aux Philosophes de connaître toutes les générations et toutes les corruptions : mais, bien qu'ils voient à découvert la création du Ciel et la composition et le mélange de toutes choses, et qu'ils sachent tout, ils ne peuvent pas tout faire. Nous savons bien la composition de l'Homme en toutes ses qualités, mais nous ne lui pouvons pas infuser une âme, car ce mystère appartient à Dieu seul, qui surpasse tout par ces infinis mystères surnaturels, et, comme ces choses sont hors de la Nature, elles ne sont pas en sa disposition. La Nature ne peut pas opérer qu'auparavant on ne lui fournisse une matière : le Créateur lui donne la première matière et les Philosophes lui donnent la seconde. Mais en l'œuvre philosophique, la Nature doit exciter le Feu que Dieu a enfermé dans le centre de chaque choses. L'excitation de ce Feu se fait par la volonté de la Nature : car naturellement le Feu purifie toute espèce d'impureté. Tout corps composé se dissout par le Feu. Et comme l'eau lave et purifie toutes les choses fixes et les mène à la perfection. Comme l'eau conjoint, le corps dissout ; de même le Feu sépare tous les corps conjoints ; et tout ce qui participe de sa nature et propriété, il le purge très bien et l'augmente non pas en quantité, mais en vertu.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Cet Elément agit occultement par de merveilleux moyens, tant contre les autres Eléments que contre toutes autres choses. Car comme l'âme raisonnable a été faite de ce Feu très pur, de même l'âme végétable a été faite du Feu élémentaire que la Nature gouverne.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Cet Elément agit sur le centre de chaque chose en cette manière : la Nature donne le mouvement; ce mouvement excite l'air; l'air excite le Feu ; le Feu sépare, purge, digère, colore et fait mûrir toute espèce de semence, laquelle, étant mûre, il pousse (par le moyen du sperme) dans des matrices qui sont ou pures ou impures, plus ou moins chaudes, sèches ou humides ; et, selon la disposition du lieu ou de la matrice, plusieurs choses sont produites dans la Terre, comme nous avons écrit au livre des douze Traités où, faisant mention des matrices, nous avons dit qu'autant de lieux, autant de matrices.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Dieu le Créateur a fait et ordonné toutes les choses de ce monde ; en sorte que l'une est contraire à l'autre, mais d'une manière toutefois que la mort de l'une est la vie de l'autre : ce que l'un produit, l'autre le consume et, de ce sujet détruit, il se produit naturellement quelque chose de plus noble ; de sorte que, par ces continuelles destructions et régénérations, l'égalité des Eléments se conserve. Et c'est aussi de cette manière que la séparation des parties de tous les corps composés, particulièrement des vivants, cause leur mort naturelle, C'est pourquoi il faut naturellement que l'Homme meure, parce qu'étant composé des quatre Eléments, il est sujet à la séparation, vu que les parties de tout corps composé se séparent naturellement l'une de l'autre. Mais cette séparation de l'humaine composition ne se devait seulement faire qu'au jour du Jugement : car l'Homme (selon l'Ecriture et les théologiens) avait été créé immortel dans le Paradis terrestre. Toutefois, aucun Philosophe, jusqu'à présent, n'a encore su rendre la raison suffisante pour la preuve de cette immortalité, la connaissance de laquelle est convenable aux inquisiteurs de cette Science, afin qu'ils puissent connaître comme ces choses se font naturellement et peuvent être naturellement entendues. Il est très vrai, et personne ne doute, que tout composé ne soit sujet à corruption et qu'il ne se puisse séparer (laquelle séparation, au règne animal, s'appelle mort), mais de faire voir comment l'Homme, bien que composé des quatre Eléments, puisse naturellement être immortel, c'est une chose bien difficile à croire et qui semble même surpasser les forces de la Nature. Toutefois, Dieu a inspiré dès longtemps aux hommes de bien et vrais Philosophes, comment cette immortalité pouvait être naturellement en l'Homme, laquelle nous te ferons entendre en cette manière.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Dieu avait créé le Paradis terrestre des vrais Eléments, non élémentés mais très purs, tempérés et conjoints ensemble en leur plus grande perfection : de manière que, comme ils étaient incorruptibles, tout ce qui provenait d'eux également et très parfaitement conjoints devait être immortel ; car cette égale et très parfaite conjonction ne peut pas souffrir de désunion et de séparation. L'Homme avait été créé de ces Eléments incorruptibles conjoints ensemble par une juste égalité, en telle sorte qu'il ne pouvait pas être corrompu ; c'est pourquoi il avait été destiné pour l'immortalité, parce que Dieu, sans doute, n'avait créé ce Paradis que pour la demeure des Hommes seulement. Nous en parlerons plus amplement dans notre Traité de l'Harmonie, où nous décrirons le lieu où il est situé. Mais après que l'Homme, par son péché de désobéissance, eut transgressé les commandements de Dieu, il fût banni du Paradis terrestre et Dieu le renvoya dans ce monde corruptible et élémenté qu'il avait seulement créé pour les bêtes, dans lequel, ne pouvant pas vivre sans nourriture, il fut contraint de se nourrir des éléments élémentés corruptibles qui infectèrent les purs Eléments dont il avait été créé : et ainsi il tomba peu à peu dans la corruption, jusqu'à ce qu'une qualité prédominant sur l'autre, tout l'entier composé ait été corrompu, qu'il ait été attaqué de plusieurs infirmités et qu'enfin la séparation et la mort s'en soient ensuivies. Et après, les enfants des premiers Hommes ont été plus proches de la corruption et de la mort, parce qu'ils n'avaient pas été créés dans le Paradis terrestre et qu'ils avaient été engendrés dans ce monde composé des Eléments élémentés corrompus et d'une semence corruptible, parce que la semence produite des aliments corruptibles ne pouvait pas être de longue durée et incorruptible. Et ainsi d'autant plus les Hommes se trouvent éloignés du temps de ce bannissement du Paradis terrestre, d'autant plus ils approchent de la corruption et de la mort : d'où il s'ensuit que notre vie est plus courte que n'était celle des Anciens ; et elle viendra jusqu'à ce point qu'on ne pourra plus procréer son semblable à cause de sa brièveté. II y a toutefois des lieux qui ont l'air plus pur, et où les constellations sont si favorables, qu'elles empêchent que la Nature ne se corrompe si tôt, et font aussi que les Hommes vivent plus naturellement; mais les intempérés accourcissent leur vie par leur mauvais régime de vivre. L'expérience nous montre aussi que les enfants des pères valétudinaires ne font pas de longue vie. Mais si l'Homme fût demeuré dans le Paradis terrestre, lieu convenable à sa nature, où les Eléments incorruptibles sont tous vierges, il aurait été immortel dans toute l'Eternité. Car il est certain que le sujet qui provient de l'égale commixtion des Eléments purifiés doit être incorrompu. Et telle doit être la Pierre philosophale, dont la confection (selon les anciens Philosophes) a été comparée à la création de l'Homme. Mais les Philosophes modernes prenant toutes choses à la lettre, ne se proposent pour exemple que la corrompue génération des choses de ce siècle, qui ne sont produites que des Eléments corruptibles, au lieu de prendre celles qui sont faites des Eléments incorruptibles.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Cette immortalité de l'Homme a été la principale cause que les Philosophes ont recherché cette Pierre ; car ils ont su qu'il avait été créé des plus purs et parfaits Eléments ; et, méditant sur cette création qu'ils ont connue pour naturelle, ils ont commencé à rechercher soigneusement, savoir s'il était possible d'avoir ces éléments incorruptibles ou s'il se pouvait trouver quelque sujet dans lequel ils fussent conjoints et infus : auxquels Dieu inspira que la composition de tels éléments était dans l'Or; car il est impossible qu'elle soit dans les animaux, vu qu'ils se nourrissent des éléments corrompus ; qu'elle soit dans les végétaux, cela ne se peut encore, parce qu'on remarque en eux l'inégalité des éléments. Mais comme toute chose créée tend à sa multiplication, les Philosophes se sont proposés d'éprouver cette possibilité de Nature dans le règne minéral : et, l'ayant trouvée, ils ont découvert un nombre infini de secrets naturels, desquels ils ont fort peu parlé parce qu'ils ont jugé qu'il n'appartenait qu'à Dieu seul à les révéler.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">De là tu peux connaître comment les Eléments corrompus tombent dans un sujet et comme ils se séparent lorsque l'un surpasse l'autre : et parce qu'alors la putréfaction se fait par la première séparation, et que la séparation du pur d'avec l'impur se fait par la putréfaction ; s'il advient qu'il se fasse une nouvelle conjonction par la vertu du Feu centrique, c'est alors que le sujet acquiert une plus noble forme que la première. Car en ce premier état, le gros mêlé avec le subtil étant corrompu, il n'a pu être purifié ni amélioré que par la putréfaction; et cela ne peut être fait que par la force des quatre Eléments qui se rencontrent en tous les corps composés. Car, quand le composé doit se désunir, il se résout en eau ; et quand les Eléments sont ainsi confusément mêlés, le Feu qui est en puissance dans chacun des autres Eléments, comme dans la Terre et dans l'Air, joignent ensemble leurs forces, et, par leur mutuel concours, surpassent le pouvoir de l'Eau, laquelle ils digèrent, cuisent et, enfin, congèlent ; et par ce moyen la Nature aide à la Nature. Car si le Feu central caché (qui était privé de vie) est le vainqueur, il agit sur ce qui est plus pur et plus proche de sa nature et se joint avec lui ; et c'est de cette manière qu'il surmonte son contraire et sépare le pur de l'impur : d'où s'engendre une nouvelle forme, beaucoup plus noble que la première si elle est encore aidée. Quelquefois même, par l'industrie d'un habile artiste, il s'en fait une chose immortelle, principalement au règne minéral. De sorte que toutes choses se font, et sont amenées à un être parfait, par le seul Feu bien et dûment administré, si tu m'as entendu.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Tu as donc en ce Traité l'origine des Eléments, leur nature et leur opération, succinctement décrites : ce qui suffit en cet endroit pour notre intention. Car autrement, si nous voulions faire la description de chaque Elément comme il est, il en naîtrait un grand volume, ce qui n'est pas nécessaire à notre sujet : mais nous remettons toutes ces choses à notre Traité de l'Harmonie, où Dieu aidant, si nous sommes encore en vie, nous expliquerons plus amplement les choses naturelles.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Chapitre VI</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>Des trois principes de toutes choses</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Après avoir décrit ces quatre Elémcnts, il faut parler des trois Principes des choses et montrer comment ils ont été immédiatement produits des quatre Eléments. Ce qui s'est fait en cette manière.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Incontinent après que Dieu eut constitué la Nature pour régir toute la Monarchie du monde, elle commença à distribuer à chaque chose des places et des dignités selon leurs mérites. Elle constitua premièrement les quatre Eléments, princes du monde ; et afin que la volonté du Très-Haut (de laquelle dépend toute la Nature) fût accomplie, elle ordonna que chacun de ces quatre Eléments agirait incessamment sur l'autre. Le Feu commença donc d'agir contre l'Air, et de cette action fut produit le Soufre; l'Air pareillement commença à agir contre l'Eau, et cette action a produit le Mercure ; l'Eau aussi commença à agir contre la Terre, et le Sel a été produit de cette action. Mais la Terre, ne trouvant plus d'autre Elément contre qui elle pût agir, ne put aussi rien produire ; mais elle retint en son sein ce que les trois autres Eléments avaient produit. C'est la raison pour laquelle il n'y a que trois Principes, et que la Terre demeure la matrice et la nourrice des autres Eléments.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">II y eut (comme nous avons dit) trois Principes produits : ce que les anciens Philosophes n'ayant pas si exactement considéré, n'ont fait mention seulement que de deux actions des Eléments. Car qui pourra juger s'ils ne les avaient pas connus tous trois et qu'ils nous aient voulu industrieusement cacher l'un d'iceux, puisqu'ils n'ont écrit que pour les enfants de la Science et qu'ils ont dit que le Soufre et le Mercure étaient la matière des métaux, et même de la Pierre des Philosophes, et que ces deux Principes nous suffisaient ?</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Quiconque veut donc rechercher cette sainte Science doit nécessairement savoir les accidents, et connaître l'accident même, afin qu'il apprenne à quel sujet ou à quel Elément il se propose d'arriver, et afin qu'il procède par des milieux ou moyens convenables, s'il désire accomplir le nombre quaternaire. Car, comme les quatre Eléments ont produit les trois Principes, de même, en diminuant, il faut que ces trois en produisent deux, savoir le mâle et la femelle, et que ces deux en produisent un qui soit incorruptible, dans lequel ces quatre Eléments doivent être anatiques, c'est-à-dire également puissants, parfaitement digérés et purifiés : et ainsi le quadrangle répondra au quadrangle. Et c'est là cette quintessence beaucoup nécessaire à tout artiste, séparée des Eléments, exempte de leur contrariété. Et de cette sorte tu trouveras en chaque composé physique dans ces trois Principes un corps, un esprit et une âme cachée : et si tu conjoins ensemble ces trois Principes, après les avoir séparés et bien purgés (comme nous avons dit) sans doute en imitant la Nature, ils te donneront un fruit très pur. Car encore que l'âme soit prise d'un très noble lieu, elle ne saurait néanmoins arriver où elle tend, que par le moyen de son esprit qui est le lieu et le domicile de l'âme; laquelle, si tu veux faire rentrer en un lieu dû, il la faut premièrement laver de tout péché et que le lieu soit aussi purifié, afin que l'âme puisse être glorifiée en icelui et qu'elle ne s'en puisse plus jamais séparer.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Tu as donc maintenant l'origine des trois Principes, desquels, en imitant la Nature, tu dois produire le Mercure des Philosophes et leur première matière, et rapporter à ton intention les Principes des choses naturelles, et particulièrement des métaux. Car il est impossible que sans ces Principes tu mènes quelque chose à perfection par le moyen de l'Art, puisque la Nature même ne peut rien faire ni produire sans eux. Ces trois Principes sont en toutes choses et, sans eux, il ne se fait rien au monde et jamais ne se fera rien naturellement.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Mais parce que nous avons écrit ci-dessus que les anciens Philosophes n'ont fait mention que de deux Principes seulement : afin que l'inquisiteur de la Science ne se trompe pas, il faut qu'il sache qu'encore qu'ils n'aient parlé que du Soufre et du Mercure, néanmoins sans Sel ils n'eussent jamais pu arriver à la perfection de cet œuvre, puisque c'est lui qui est la clef et le Principe de cette divine Science. C'est lui qui ouvre les portes de la justice ; c'est lui qui a les clefs pour ouvrir les prisons dans lesquelles le Soufre est enfermé, comme je le déclarerai quelque jour plus amplement en écrivant du Sel, dans notre troisième traité des Principes. Maintenant retournons à notre propos.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Ces trois Principes nous sont absolument nécessaires, parce qu'ils sont la matière prochaine : car il y a deux matières des métaux, l'une plus proche, l'autre plus éloignée. La plus proche sont le Soufre et le Mercure : la plus éloignée sont les quatre Eléments, desquels il n'appartient qu'à Dieu seul de créer les choses. Laisse donc les Eléments, parce que tu ne feras rien d'iceux et que tu ne saurais produire que ces trois Principes, vu que la Nature même n'en peut produire autre chose. Et si des quatre Eléments tu ne peux rien produire que les trois Principes, pourquoi t'amuses-tu à un si vain labeur, que de chercher ou vouloir faire ce que la Nature a déjà engendré ? Ne vaut-il pas mieux cheminer trois mille lieues que quatre ? Qu'il te suffise donc d'avoir les trois Principes, dont la Nature produit toutes choses dans la Terre et sur la Terre, lesquels aussi tu trouveras entièrement en toutes choses. De leur due séparation et conjonction, la Nature produit dans le règne minéral les métaux et les pierres; dans le règne végétal, les arbres, les herbes, et autres choses; et dans le règne animal, le corps, l'esprit et l'âme : ce qui cadre très bien avec l'œuvre des Philosophes. Le corps, c'est la Terre; l'esprit, c'est l'Eau ; l'âme, c'est le Feu, ou le soufre de l'Or. L'esprit augmente la quantité du corps, et le Feu augmente la vertu. Mais parce que, eu égard au poids, il y a plus d'esprit que de Feu, l'esprit s'exalte, opprime le Feu et l'attire à soi : de manière qu'un chacun de ces deux s'augmente en vertu, et la Terre, qui fait le milieu entre eux, croît en poids.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Que tout inquisiteur de l'Art détermine donc en son esprit quel est celui des trois Principes qu'il cherche, et qu'il le secoure afin qu'il puisse vaincre son contraire ; et, puis après, qu'il ajoute son poids au poids de la Nature, afin que l'Art accomplisse le défaut de la Nature : et ainsi le Principe qu'il cherche surmontera son contraire. Nous avons dit, au chapitre de l'Elément de la Terre, qu'elle n'est que le réceptacle des autres Eléments ; c'est-à-dire le sujet dans lequel le Feu et l'Eau se combattent par l'intervention de l'Air. Que si, en ce combat, l'Eau surmonte le Feu, elle produit des choses de peu de durée et corruptibles ; mais que si le Feu surmonte l'Eau, il produit des choses perpétuelles et incorruptibles. Considère donc ce qui t'est nécessaire.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Sache encore que le Feu et l'Eau sont en chaque chose ; mais ni le Feu ni l'Eau ne produisent rien, parce qu'ils ne font seulement que disputer et combattre ensemble qui des deux aura plus de vitesse et de vertu : ce qu'ils ne sauraient faire d'eux-mêmes s'ils n'étaient excités par une chaleur extrinsèque que le mouvement des vertus célestes allume au centre de la Terre, sans laquelle chaleur le Feu et l'Eau ne seraient jamais rien et chacun d'eux demeurerait toujours en son terme et en son poids. Mais après que la Nature les a tous deux conjoints dans un sujet en une due et convenable proportion, alors elle les excite par une chaleur extrinsèque ; et ainsi le Feu et l'Eau commencent à combattre l'un contre l'autre, et chacun d'eux appelle son semblable à son secours ; et, en cette sorte, ils montent et croissent jusqu'à ce que la Terre ne puisse plus monter avec eux. Pendant qu'ils sont tous deux retenus dans la Terre, ils se subtilisent : car la Terre est le sujet dans lequel le Feu et l'Eau montent sans cesse et produisent leur action par les pores de la Terre que l'Air leur a ouverts et préparés; et de cette subtilisation du Feu et de l'Eau naissent des leurs et des fruits, dans lesquels le Feu et l'Eau deviennent amis, comme on peut voir aux arbres. Car plus l'Eau et le Feu sont subtilisés et purifiés en montant, ils produisent de plus excellents fruits : principalement si, lorsque le Feu et l'Eau finissent leur opération, leurs forces unies ensemble sont également puissantes.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Ayant donc purifié les choses desquelles tu veux te servir, fais que le Feu et l'Eau deviennent amis (ce qu'ils feront facilement dans leur Terre qui était montée avec eux) : alors tu achèveras ton ouvrage plutôt que la Nature, si tu sais bien conjoindre l'Eau avec le Feu selon le poids de la Nature, non pas comme ils ont été auparavant, mais comme la Nature le requiert et comme il t'est nécessaire ; parce que, dans tous les composés, la Nature met moins de Feu que des trois autres Eléments. Il y a toujours moins de Feu; mais la Nature, selon son pouvoir, ajoute un Feu extrinsèque pour exciter l'interne, selon le plus ou le moins qu'il est de besoin à chaque chose, et ce pendant un plus long ou un plus petit espace de temps. Et selon cette opération, si le Feu intrinsèque surmonte ou est surmonté par les autres Eléments, il en arrive des choses parfaites ou imparfaites, soit ès minéraux, ou ès végétaux. A la vérité le Feu extrinsèque n'entre pas essentiellement en la composition de la chose, mais seulement en vertu, parce que le Feu intrinsèque matériel contient en soi tout ce qui lui est nécessaire, pourvu qu'il ait seulement de la nourriture ; et le Feu extrinsèque lui sert de nourriture, de même que le bois entretient le Feu élémentaire et, suivant le plus ou le moins qu'il a de nourriture, il croît et se multiplie.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">II se faut toutefois donner de garde que le Feu extrinsèque ne soit trop grand, parce qu'il suffoquerait l'intrinsèque ; de même que si un homme mangeait plus qu'il ne pourrait, il serait bientôt suffoqué : une grande flamme dévore un petit feu. Le Feu extrinsèque doit être multiplicatif, nourrissant et non pas dévorant : car de cette manière les choses viennent à leur perfection. La décoction donc est la perfection de toutes choses : et ainsi la Nature ajoute la vertu au poids et perfectionne son ouvrage. Mais, à cause qu'il est difficile d'ajouter quelque chose au composé vu que cela demande un long travail, je te conseille d'ôter autant du superflu qu'il en est besoin et que la Nature le requiert : mêle-le aux superfluités ôtées; la Nature te montrera après ce que tu as cherché. Tu connaîtras même si la Nature a bien ou mal conjoint les Eléments, vu que tous les Eléments ne subsistent que par leur conjonction. Mais plusieurs artistes sèment de la paille pour du blé froment; quelques-uns sèment l'un et l'autre ; plusieurs rejettent ce que les Philosophes aiment, et quelques-uns commencent et achèvent en même temps : ce qui n'arrive que par leur inconstance. Ils professent un Art difficile, et ils cherchent un travail facile. Ils rejettent les bonnes matières et sèment les mauvaises. Et comme les bons auteurs, au commencement de leurs livres, cachent cette Science, de même les artistes, au commencement de leur travail, rejettent la vraie matière. Nous disons que cet Art n'est autre chose que les vertus des Eléments également mêlées ensemble, une égalité naturelle du chaud, du froid, du sec et de l'humide ; une conjonction du mâle et de la femelle, et que cette même femelle a engendré ce mâle, c'est-à-dire une conjonction du Feu et de l'humide radical des métaux, considérant que le Mercure des Philosophes a en soi son propre Soufre, qui est d'autant meilleur que la Nature l'a plus ou moins cuit et dépuré. Tu pourras parfaire toutes ces choses du Mercure. Que si tu sais ajouter ton poids au poids de la Nature, en doublant le Mercure et triplant le Soufre, il deviendra dans peu de temps bon et, après, meilleur, et, enfin, très bon, quoiqu'il n'y ait qu'un seul Soufre apparent, et deux Mercures d'une même racine, ni trop crus ni trop cuits, mais toutefois purgés et dissous, si tu m'as entendu.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">II n'est pas nécessaire que je déclare par écrit la matière du Mercure des Philosophes ni la matière de leur Soufre. Jamais homme n'a encore pu jusqu'à présent, et ne pourra même à l'avenir, la déclarer plus ouvertement et plus clairement que les anciens Philosophes l'ont décrite et nommée, s'il ne veut être anathème de l'Art : car elle est si communément nommée qu'on n'en fait même pas d'état. C'est ce qui fait que les inquisiteurs de cette Science s'adonnent plutôt à la recherche de quelques vaines subtilités, que de demeurer en la simplicité de la Nature. Nous ne disons pas toutefois que le Mercure des Philosophes soit quelque chose commune et qu'il soit clairement nommé par son propre nom, mais qu'ils ont sensiblement désigné la matière de laquelle les Philosophes extraient leur Mercure et leur Soufre : parce que le Mercure des Philosophes ne se trouve point de soi sur la Terre, mais se tire par artifice du Soufre et du Mercure conjoints ensemble ; il ne se montre point, car il est nu : néanmoins, la Nature l'a merveilleusement enveloppé.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Pour conclure, nous disons en répétant que le Soufre et le Mercure conjoints toutefois ensemble sont la minière de notre argent-vif, lequel a le pouvoir de dissoudre les métaux, de les mortifier et de les vivifier. Il a reçu cette puissance du Soufre aigre qui est de même nature que lui.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Mais afin que tu puisses mieux comprendre, écoute quelle différence il y a entre notre argent-vif et celui du vulgaire. L'argent-vif vulgaire ne dissout point l'Or ni l'Argent et ne se mêle point avec eux inséparablement : mais notre argent-vif dissout l'Or et l'Argent ; et si une fois il s'est mêlé avec eux, on ne les peut jamais séparer, non plus que de l'eau mêlée avec de l'eau. Le Mercure vulgaire a en soi un Soufre combustible mauvais, qui le noircit ; notre Mercure a un Soufre incombustible, fixe, bon, très blanc, et rouge. Le Mercure vulgaire est froid et humide ; le nôtre est chaud et humide. Le Mercure vulgaire noircit et tache les corps ; notre argent-vif les blanchit jusqu'à les rendre clairs comme le cristal. Et, précipitant le Mercure vulgaire, on le convertit en une poudre de couleur de citron et en un mauvais Soufre ; au lieu que notre argent-vif, par le moyen de la chaleur, se convertit en un Soufre très blanc, fixe et fusible. Le Mercure vulgaire devient d'autant plus fusible qu'il est cuit : mais plus on donne de coction à notre argent-vif, plus il s'épaissit et se coagule.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Toutes ces circonstances te peuvent donc faire connaître combien il y a de différence entre le Mercure vulgaire et l'argent-vif des Philosophes. Que si tu ne m'entends pas encore, tu attendras en vain : n'espère point que jamais homme vivant te découvre les choses plus clairement que je viens de faire. Mais parlons à présent des vertus de notre argent-vif. Il a une vertu et une force si efficaces, que de soi il suffit assez et pour toi, et pour lui : c'est-à-dire que tu n'as besoin que de lui seul, sans aucune addition de chose étrangère, vu que, par sa seule décoction naturelle, il se dissout et se congèle lui-même. Mais les Philosophes, dans la concoction, pour accourcir le temps, y ajoutent son Soufre bien digeste et bien mûr, et font ainsi leur opération.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Nous eussions bien pu citer les Philosophes qui confirment notre discours; mais parce que nos écrits sont plus clairs que les leurs, ils n'ont pas besoin de leur approbation : car quiconque les entendra, nous entendra bien aussi. Si tu veux donc suivre notre avis, nous te conseillons (avant que de t'appliquer à cet Art) que tu apprennes premièrement à retenir ta langue. Après, que tu aies à rechercher la nature des minières, des métaux et végétaux, parce que notre Mercure se trouve en tout sujet et que le Mercure des Philosophes se peut extraire de toute chose, quoiqu'on le trouve plus prochainement en un sujet qu'en un autre.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Sachez donc aussi pour certain, que cette Science ne consiste pas dans le hasard et dans une invention fortuite et casuelle, mais qu'elle est appuyée sur une réelle connaissance ; et il n'y a que cette seule matière au monde par laquelle et de laquelle on prépare la Pierre des Philosophes. Elle est véritablement en toutes choses du monde ; mais la vie de l'Homme ne serait pas assez longue pour en faire l'extraction. Si, toutefois, tu y travailles sans la connaissance des choses naturelles, principalement au règne minéral, tu seras semblable à un aveugle qui chemine par habitude. Quiconque travaille de cette sorte, son labeur est tout à fait fortuit et casuel ; et même (comme il arrive souvent), encore que quelqu'un par hasard travaille sur la vraie matière de notre argent-vif, néanmoins il advient qu'il cesse d'opérer là où il devrait commencer ; car, comme fortuitement il l'a trouvée, aussi la perd-il fortuitement, à cause qu'il n'a point de fondement sur lequel il puisse bien assurer son intention. C'est pourquoi cette Science est un pur don du Dieu Très-Haut et ne peut dire que difficilement connue, sinon par révélation divine ou par la démonstration qu'un ami nous en fait. Car nous ne pouvons pas être tous des Geber ni des Lulle ; et encore que Lulle fût un esprit très subtil, néanmoins si Arnault ne lui eût donné la connaissance de l'Art, certes il aurait ressemblé aux autres qui la recherchent avec tant de difficultés; et Arnault même confesse l'avoir apprise d'un sien ami. Il est facile d'écrire à celui auquel la Nature dicte elle-même. Et, comme on dit en commun proverbe : Il est fort aisé d'ajouter à ce qui a déjà été inventé. Tout Art et toute Science est facile aux maîtres ; mais aux disciples qui ne font que commencer, il n'en va pas de même ; et, pour acquérir cette Science, il y faut un long temps, plusieurs vaisseaux, de grandes dépenses, un travail journalier, avec de grandes méditations; mais toutes choses sont aisées et légères à celui qui les sait.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Nous disons en concluant que cette Science est un don de Dieu seul, et que celui qui en a la vraie connaissance le doit incessamment prier, afin qu'il lui plaise bénir cet Art de ses saintes grâces; car sans la bénédiction divine, il est tout à fait inutile, comme nous l'avons nous-même expérimenté lorsque, pour cette Science, nous avons souffert de très grands dangers et que nous en avons reçu plus d'infortunes et d'incommodités que d'utilité; mais c'est l'ordinaire des hommes de devenir sages un peu trop tard. Les jugements de Dieu sont plusieurs abîmes. Toutefois, dans toutes nos infortunes, nous avons toujours admiré la Providence divine, car notre souverain Créateur nous a toujours donné une telle protection qu'aucun de nos ennemis ne nous a jamais pu opprimer; nous avons toujours eu notre Ange gardien, qui nous a été envoyé de Dieu, pour conserver cette Arche dans laquelle il a plu à Dieu de renfermer un si grand trésor, et qu'il protège jusqu'à présent. Nous avons ouï dire que nos ennemis sont tombés dans les lacs qu'ils avaient préparés ; que ceux qui avaient attenté à notre vie ont été privés de la leur ; que ceux qui se sont emparés de nos biens ont perdu leur bien propre ; quelques-uns même d'entre eux ont été chassés de leurs royaumes. Nous savons que plusieurs de ceux qui ont détracté contre notre honneur ont péri dans la honte et dans l'infamie, tant nous avons été assurés sous la garde du Créateur de toutes choses, qui, dès le berceau, nous a toujours conservé sous l'ombre de ses ailes et nous a inspiré un esprit d'intelligence des choses naturelles, auquel soit louange et gloire par infinis siècles des siècles.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Nous avons reçu tant de bienfaits du Très-Haut notre Créateur, que, tant s'en faut que nous les puissions écrire, que nous ne pouvons pas seulement les imaginer. A peine y a-t-il aucun des mortels à qui cette bonté infinie ait accordé plus de grâces, voire même autant, qu'elle a fait à nous. Plût à Dieu, en reconnaissance, que nous eussions assez de force, assez d'entendement et assez d'éloquence pour lui rendre les grâces que nous devons; car nous confessons n'avoir pas tant mérité de nous-même, mais nous croyons que toute notre félicité est venue de ce que nous avons espéré, que nous espérons et espérerons toujours en lui. Car nous savons qu'il n'y a personne entre les mortels qui nous puisse aider, et que c'est de Dieu seul, notre Créateur, que nous devons espérer notre secours; parce que c'est en vain que nous mettrions notre confiance en la personne des princes qui sont hommes mortels comme nous (selon le Psalmiste) : ils ont tous reçu de Dieu l'esprit de vie, lequel étant ôté, le reste n'est plus que poussière; mais que c'est une chose très assurée de mettre son espérance en Dieu notre Seigneur, duquel (comme d'une source de bonté) tous les biens procèdent avec abondance.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Toi donc qui désires arriver au but de cette sainte Science, mets tout ton espoir en Dieu ton Créateur et le prie incessamment, et crois fermement qu'il ne t'abandonnera point : car s'il connaît que ton cœur soit franc et sincère et que tu aies fondé toute ton espérance en lui, il te donnera un moyen très facile et te montrera la voie que tu dois tenir pour jouir du bonheur que tu désires si ardemment. Le commencement de la sagesse est la crainte de Dieu : prie-le, et travaille néanmoins. Dieu, à la vérité, donne de l'entendement, mais il faut que tu en saches user; car comme le bon entendement et la bonne occasion sont des dons de Dieu, de même nous les perdons aussi pour la peine de nos péchés.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Mais, pour retourner à notre propos, nous disons que l'argent-vif est la première matière de cet œuvre, et qu'effectivement il n'y a rien autre chose, puisque tout ce qu'on y ajoute a pris son origine de lui. Nous avons dit, en quelque endroit, que toutes les choses du monde se font et sont engendrées des trois Principes : mais nous en purgeons quelques-unes de leurs accidents, et, étant bien pures, nous les conjoignons derechef. En ajoutant ce que nous y devons ajouter, nous accomplissons ce qui y manque ; et en imitant la Nature, nous cuisons jusqu'au dernier degré de perfection ce que la Nature n'a pu parachever, à cause de quelque accident, et qu'elle a déjà fini où l'Art doit commencer. C'est pourquoi, si tu veux imiter la Nature, imite-la dans les choses auxquelles elle opère et ne te fâche point de ce que nos écrits semblent se contrarier en quelques endroits : il faut que cela soit ainsi, de crainte que l'Art ne soit trop divulgué. Mais pour toi, choisis les choses qui s'accordent avec la Nature, prends la rose et laisse les épines. Si tu prétends faire quelque métal, prends un métal pour fondement matériel, parce que d'un chien il ne s'en engendre qu'un chien, et d'un métal il ne s'engendre qu'un métal. Car sache pour certain, que si tu ne prends l'humide radical du métal parfaitement séparé, tu ne feras jamais rien : c'est en vain que tu laboures la terre si tu n'as aucun grain de froment pour y semer; il n'y a qu'une seule matière, un seul art et une seule opération. Si donc tu veux produire un métal, tu le fermenteras par un métal : mais si tu veux produire un arbre, il faut que la semence d'un arbre de la même espèce que celui que tu veux produire te serve de ferment ou de levain pour cette production.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">II n'y a (comme j'ai dit) qu'une seule opération, hors laquelle il n'y en a aucune autre qui soit vraie. Tous ceux-là donc se trompent, qui disent que, hors cette unique voie et cette seule matière naturelle, il y a quelque particulier qui est vrai : car on ne peut pas avoir aucune branche si elle n'est cueillie du tronc de l'arbre. C'est une chose impossible, et même une folle entreprise, de vouloir plutôt faire venir le rameau, que l'arbre d'où il doit sortir. Il est plus facile de faire la pierre, qu'aucun petit et très simple particulier qui soit utile et qui soutienne les épreuves comme le naturel. Il y en a néanmoins plusieurs qui se vantent de pouvoir faire une Lune fixe ; mais ils feraient mieux s'ils fixaient le plomb ou l'étain, vu qu'à mon jugement c'est une même chose, parce que ces choses ne résistent point à l'examen du feu, pendant qu'ils sont en leur propre nature. La Lune, en sa nature, est assez fixe et n'a pas besoin d'aucune fixation sophistique : mais comme il y a autant de têtes qu'il y a de sentiments, nous laissons à un chacun son opinion : que celui qui ne voudra pas suivre notre conseil, et imiter la Nature, demeure dans son erreur. A la vérité, on peut bien faire des particuliers, quand on a l'arbre, les rejetons duquel peuvent être entés à plusieurs autres arbres : tout ainsi qu'avec une eau on peut faire cuire diverses sortes de viandes, selon la diversité desquelles le bouillon aura diverse saveur, et néanmoins ne sera fait que d'une même eau et d'un même principe.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Nous concluons donc qu'il n'y a qu'une unique Nature, tant ès métaux qu'ès autres choses ; mais son opération est diverse. Il y a aussi, selon Hermès, une matière universelle. Ainsi d'une seule choses toutes choses ont pris leur origine.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">II y a toutefois plusieurs artistes qui travaillent chacun à leur fantaisie : ils cherchent une nouvelle matière ; c'est pourquoi aussi ils trouvent un nouveau rien récemment inventé, parce qu'ils interprètent les écrits des Philosophes selon le sens littéral et ne regardent pas la possibilité de la Nature. Mais ces sortes de gens sont compagnons de ceux dont nous avons parlé en notre Dialogue du Mercure avec l'Alchymiste, lesquels retournèrent en leurs maisons sans avoir rien conclu : ils cherchent la fin de l'œuvre non seulement sans aucun instrument moyen, mais encore sans aucun principe. Et cela vient de ce qu'ils s'efforcent de parvenir à cet Art sans en avoir appris les véritables fondements, ou par la méditation des ouvrages de la Nature, ou par la lecture des livres des Philosophes, et qu'ils s'amusent aux recettes sophistiques de quelques coureurs (quoiqu'à présent les livres des Philosophes ont pu être altérés et corrompus en plusieurs endroits par les envieux qui ont ajouté ou diminué, selon leur caprice et à leur fantaisie). Et après, comme ils ne réussissent pas, ils ont recours aux sophistications et font une infinité de vaines épreuves en blanchissant, rubifiant, fixant la Lune, tirant l'âme de l'Or : ce que nous avons soutenu ne se pouvoir faire dans notre Préface des douze Traités. Nous ne voulons pas nier, mais au contraire nous croyons qu'il est absolument nécessaire d'extraire l'âme métallique, non pas pour l'employer aux opérations sophistiques, mais à l'œuvre des Philosophes : laquelle âme, ayant été extraite et étant bien purgée, doit être derechef jointe à son corps, afin qu'il se fasse une véritable résurrection du corps glorifié. Nous ne nous sommes jamais proposé de pouvoir multiplier le froment sans un grain de froment : mais saches aussi qu'il est très faux que cette âme extraite puisse teindre quelque autre métal par un moyen sophistique; et tous ceux qui font gloire de ce travail sont des faussaires et des menteurs. Mais nous parlerons plus amplement de ces opérations dans notre troisième Traité du Sel, vu que ce n'est pas ici le lieu de s'étendre sur ce sujet.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Chapitre VII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>Du Soufre</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">C'est avec raison que les Philosophes ont attribué le premier degré d'honneur au Soufre, comme à celui qui est le plus digne des trois Principes, en la préparation duquel toute la Science est cachée. Il y a trois sortes de Soufres, qu'il faut choisir parmi toutes autres choses. Le premier est un Soufre teignant ou colorant : le second, un Soufre congelant le Mercure ; et le troisième, un Soufre essentiel qui amène à maturité, duquel, à la vérité, nous devions sérieusement traiter. Mais parce que nous avons déjà fini l'un des Principes par un Dialogue, nous sommes encore obligés de terminer les autres en la même forme, pour ne sembler pas faire injure plutôt à l'un qu'à l'autre.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Le Soufre est le plus mûr des trois Principes, et le Mercure ne se saurait congeler que par le Soufre, de manière que toute notre opération en cet Art ne doit être autre que d'apprendre à tirer le Soufre du corps des métaux, par le moyen duquel notre argent-vif se congèle en Or et en Argent dans les entrailles de la Terre. Dans cet œuvre, ce Soufre nous sert de mâle : c'est la raison pour laquelle il passe pour le plus noble, et le Mercure lui tient lieu de femelle. De la composition et de l'action de ces deux sont engendrés les Mercures des Philosophes.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Nous avons décrit au Dialogue du Mercure avec l'Alchymiste, l'assemblée que firent les Alchymistes pour consulter entre eux de quelle manière et en quelle façon il fallait faire la Pierre des Philosophes. Nous avons aussi dit comme ils furent surpris d'un grand orage, qui les contraignit de se séparer sans avoir rien conclu, et comme ils se dispersèrent presque par tout l'Univers. Car cette grande tempête et ce vent impétueux souffla si fortement à la tête de quelques-uns d'entre eux et les éloigna tellement les uns des autres, que depuis ce temps-là ils n'ont pu se rassembler. D'où il est arrivé qu'un chacun d'eux s'imagine encore diverses chimères et veut faire la Pierre suivant son caprice et à sa fantaisie. Mais entre tous ceux de cette congrégation, laquelle était composée de toutes sortes de gens de diverses nations et de différentes conditions, il y eut encore un Alchymiste, duquel nous allons parler dans ce Traité.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">C'était un bon Homme, d'ailleurs, mais qui ne pouvait rien conclure. Il était du nombre de ceux qui proposent de trouver fortuitement la Pierre Philosophale : Il était aussi compagnon de ce Philosophe qui avait eu dispute avec le Mercure. Celui-ci parlait de cette sorte : Si j'avais eu le bonheur de m'entretenir avec le Mercure, je l'aurais pressé en peu de paroles et lui aurais tiré tous ses secrets les plus cachés. Mon camarade fut un grand fol (disait-il) de n'avoir pas su procéder avec lui. Quand à moi, le Mercure ne m'a jamais plu, et ne crois pas même qu'il contienne rien de bon : mais j'approuve fort le Soufre, parce que, dans notre assemblée, nous en disputâmes très bien ; et je crois que si la tempête ne nous eût détournés et n'eût pas rompu notre conversation, nous eussions enfin conclu que c'était la première matière, parce que je n'ai pas coutume de concevoir de petites choses et que ma tête n'est remplie que de profondes imaginations. Et il se confirma tellement dans cette opinion, qu'il prit résolution de travailler sur le Soufre. Il commença donc à le distiller, le sublimer, le calciner, le fixer et en extraire l'huile par la campane : tantôt il le prit tout seul, tantôt il le mêla avec des cristaux, tantôt avec des coquilles d'œufs et en fit plusieurs autres épreuves. Et après avoir employé beaucoup de temps et de dépenses sans avoir jamais pu rien trouver qui répondît à son attente, le pauvre misérable s'attrista fort et passa plusieurs nuits sans dormir. Quelquefois il sortait seul de la ville, afin de pouvoir plus commodément songer et s'imaginer quelque matière assurée pour faire réussir son travail. Un jour qu'il se promenait et qu'il était tellement enseveli dans ses profondes spéculations qu'il en était presque en extase, il arriva jusqu'à une certaine forêt très verte et très abondante en toutes choses, dans laquelle il y avait des minières minérales et métalliques , et une grande quantité d'oiseaux et animaux de toutes sortes ; les arbres, les herbes et les fruits y étaient en abondance. Il y avait plusieurs aqueducs, car on ne pouvait avoir de l'eau en ces lieux si elle n'y était conduite de différents endroits, par l'adresse de plusieurs artistes, au moyen de plusieurs instruments et divers canaux. La meilleure, la principale et la plus claire était celle que l'on tirait des rayons de la Lune ; et cette excellente eau était réservée pour la nymphe de cette forêt; On voyait en ce même lieu des moutons et des taureaux qui paissaient. Il y avait aussi deux jeunes pasteurs, que l'Alchymiste interrogea en cette manière : A qui appartient (dit-il) cette forêt ? C'est le jardin et la forêt de notre Nymphe Vénus, répondirent-ils. Ce lieu était fort agréable à l'Alchymiste ; et il s'y promenait çà et là, mais il songeait toujours à son Soufre. Enfin, s'étant lassé à force de promenades, ce misérable s'assit sous un arbre, à côté du canal : là, il commença à se lamenter amèrement et à déplorer le temps, la peine et les grandes dépenses qu'il avait follement employés sans aucun fruit (car il n'était pas méchant autrement, et il ne faisait tort qu'à soi-même). Il parla de cette sorte : Que veut dire cela ? Tous les Philosophes disent que c'est une chose commune, vile et facile : et moi, qui suis homme docte, je ne puis comprendre quelle est cette misérable Pierre. Et, se plaignant ainsi, il commença à injurier le Soufre, à cause qu'il avait en vain dépenser tant de biens, consommer tant de temps et employer tant de peine. Le Soufre était bien aussi en cette forêt, mais l'Alchymiste ne le savait pas. Tandis qu'il se lamentait, il entendit comme la voix d'un vieillard qui lui dit : Mon ami, pourquoi maudis-tu le Soufre ? L'Alchymiste regardant de toutes parts autour de lui et ne voyant personne, il fut épouvanté. Cette voix lui dit derechef : Mon ami, pourquoi t'attristes-tu ? L'Alchymiste reprenant son courage : Tout ainsi, Monsieur (dit-il) , que celui qui a faim ne songe qu'au pain ; de même je n'ai d'autre pensée qu'à la Pierre des Philosophes.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">La Voix. Et pourquoi maudis-tu le Soufre ?</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Seigneur, j'ai cru que c'était la première matière de la Pierre Philosophale ; c'est la raison pour laquelle j'ai travaillé sur lui pendant plusieurs années : j'y ai beaucoup dépensé, et je n'ai pu trouver cette Pierre.</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Mon Ami, j'ai bien connu que le Soufre est le vrai et principal sujet de la Pierre des Philosophes : mais pour toi, je ne te connais point et ne puis rien comprendre à ton travail ni à ton dessein. Tu as tort de maudire le Soufre, parce qu'étant emprisonné il ne peut pas être favorable à toutes sortes de gens, vu qu'il est dans une prison très obscure, les pieds liés, et qu'il ne sort que là où les gardes le veulent porter.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Et pourquoi est-il emprisonné ?</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Parce qu'il voulait obéir à tous les Alchymistes et faire tout cc qu'ils voulaient, contre la volonté de sa mère qui lui avait commandé de n'obéir seulement qu'à ceux qui la connaissaient. C'est pourquoi elle le fit mettre en prison et commanda qu'on lui liât les pieds, et lui ordonna des gardes afin qu'il ne pût aller en aucune part sans leur su et leur volonté.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Ô misérable! c'est ce qui est cause qu'il n'a pu me secourir : vraiment, sa mère lui fait grand tort. Mais quand sortira-t-il de ces prisons ?</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Mon Ami, le Soufre des Philosophes n'en peut sortir qu'avec un très long temps et avec de très grands labeurs.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Seigneur, qui sont ceux qui le gardent ?</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Mon Ami, ses gardes sont du même genre que lui mais ce sont des tyrans.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Mais vous, qui êtes-vous ? et comment vous appelez-vous ?</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Je suis le juge et le geôlier de ces prisons ; et mon nom est Saturne.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Le Soufre est donc détenu dans vos prisons ?</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Le Soufre est véritablement détenu dans mes prisons, mais il a d'autres gardes.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Et que fait-il dans les prisons ?</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Il fait tout ce que ses gardes veulent.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Mais que sait-il faire ?</li><li style="text-align: justify;">La Voix. C'est un artisan qui fait mille œuvres différentes ; c'est le cœur de toutes choses : il sait améliorer les métaux, corriger les minières ; il donne l'entendement aux animaux ; il sait produire toutes sortes de fleurs aux herbes et aux arbres ; il domine sur toutes ces choses ; c'est lui qui corrompt l'air et qui, puis après, le purifie ; c'est l'auteur de toutes les odeurs du monde et le peintre de toutes les couleur.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. De quelle matière fait-il les fleurs ?</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Ses gardes lui fournissent les vases et la matière : le Soufre la digère et, selon la diversité de la digestion qu'il en fait et eu égard au poids, il en produit diverses fleurs et plusieurs odeurs.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Seigneur, est-il vieux ?</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Mon Ami, sache que le Soufre est la vertu de chaque chose : c'est le puîné, mais le plus vieux de tous, le plus fort et le plus digne ; c'est un enfant obéissant.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Seigneur, comment le connaît-on ?</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Par des manières admirables; mais il se fait connaître ès animaux par leur raison vitale, ès métaux par leur couleur, ès végétaux par leur odeur : sans lui, sa mère ne peut rien faire.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Est-il seul héritier, ou s'il a des frères ?</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Mon Ami, sa mère a seulement un fils de cette nature, ses autres frères sont associés des méchants ; il a une sœur qu'il aime et de laquelle il est aimé réciproquement ; car elle est comme sa mère.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Seigneur, est-il partout, et en tous lieux, d'une même forme ?</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Quant à sa nature, elle est toujours une et d'une même forme; mais il se diversifie dans les prisons : toutefois, son cœur est toujours pur, mais ses habits sont maculés.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Seigneur, a-t-il été quelquefois libre ?</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Oui, certes, il a été très libre, principalement du vivant de ces Hommes sages qui avaient une grande amitié avec sa mère.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Et qui ont été ceux-là ?</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Il y en a une infinité. Hermès, qui était une même chose avec sa mère, a été de ce nombre. Après lui ont été plusieurs rois, princes, et beaucoup d'autres Sages tels qu'étaient en ces temps-là Aristote, Avicenne et autres, lesquels ont délivré le Soufre : car tous ceux-là ont su délier les liens qui tenaient le Soufre garrotté.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Seigneur, que leur a-t-il donné pour l'avoir mis en liberté ?</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Il leur a donné trois royaumes. Car, quand quelqu'un le sait dissoudre et délivrer de prison, il subjugue ses gardes (qui maintenant le gouvernent en son royaume), il les lie, et les livre et assujettit à celui qui l'a délivré, et lui donne aussi leurs royaumes en possession. Mais ce qui est de plus grand, c'est qu'en son royaume il y a un miroir dans lequel on voit tout le monde. Quiconque regarde en ce miroir, il peut voir et apprendre les trois parties de la sapience de tout le mode; et, de cette manière, il deviendra très savant en ces trois règnes, comme ont été Aristote, Avicenne et plusieurs autres, lesquels, aussi bien que leurs prédécesseurs, ont vu dans ce miroir comment le monde a été créé. Par son moyen, ils ont appris les influences des corps célestes sur les inférieurs, et de quelle façon la Nature compose les choses par le poids du Feu ; ils ont appris encore le mouvement du Soleil et de la Lune ; mais principalement ce mouvement universel par lequel sa mère est gouvernée. C'est par lui qu'ils ont connu les degrés de chaleur, de froideur, d'humidité et de sécheresse, et les vertus des herbes de toute autre chose : à raison de quoi ils sont devenus très bons Médecins. Et certainement un Médecin ne peut pas être habile et solide en son Art, s'il n'a appris, non pas des livres de Galien ou d'Avicenne, mais de la fontaine de la Nature, à connaître la raison pour laquelle cette herbe est telle ou telle, pourquoi elle est chaude ou sèche, ou humide en tel degré : et c'est de là que les Anciens ont tiré leur connaissance. Ils ont diligemment considéré toutes ces choses et les ont laissées par écrit à leurs successeurs, afin d'attirer les Hommes à de plus hautes méditations et leur apprendre à délivrer le Soufre et dissoudre ses liens. Mais les Hommes de ce siècle ont pris leurs écrits pour un fondement final et ne veulent pas porter leur recherche plus outre : ils se contentent de savoir dire qu'Aristote ou Galien l'ont aussi écrit.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Et que dites-vous, Seigneur! peut-on connaître une herbe sans herbier ?</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Les anciens Philosophes ont puisé toutes leurs recettes de la fontaine même de la Nature.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Seigneur, comment cela ?</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Sache que toutes les choses qui sont dans la Terre et sur la Terre sont engendrées et produites par les trois Principes, mais quelquefois par deux, auxquels toutefois le troisième est adhérent. Celui donc qui connaîtra les trois Principes et leurs poids, de même que la Nature les a conjoints, il pourra facilement connaître, selon le plus ou le moins de leur coction, les degrés du Feu dans chaque sujet, et s'il a été bien, ou mal, ou médiocrement cuit : car ceux qui connaissent les trois Principes connaissent aussi tous les végétaux.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Et comment cela ?</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Par la vue, par le goût et par l'odorat ; car dans ces trois sens sont terminés les trois Principes des choses, et le degré de leur décoction.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Seigneur, ils disent que le Soufre est une Médecine.</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Il est la Médecine et le Médecin lui-même, et il donne pour reconnaissance son sang, (lui est une Médecine à celui qui le délivre de prison.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Seigneur, combien peut vivre celui qui possède cette Médecine universelle ?</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Jusqu'au terme de la mort : toutefois, il en faut user sagement, car plusieurs savants sont morts avant le terme de leur vie, par l'usage de cette Médecine.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Que dites-vous, Monseigneur ? est-ce un venin ?</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Ne savez-vous pas qu'une grande flamme de feu en consume une petite ? Plusieurs de ces Philosophes, ayant appris cet Art au moyen des enseignements qui leur avaient été donnés par les autres, n'ont pas d'eux-mêmes recherché si profondément la vertu de cette Médecine ; ils ont cru que plus cette Médecine était puissante et subtile, elle était aussi plus propre pour donner la santé, que si un grain de cette Médecine pénètre une grande quantité de métal, à plus forte raison s'insinue-t-elle dans toutes les parties du corps humain.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Seigneur, comment donc en doit-on user ?</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Plus elle est subtile, moins il en faut prendre, de crainte qu'elle n'éteigne la chaleur naturelle : il en faut user si discrètement qu'elle nourrisse et corrobore notre chaleur et non pas qu'elle la surmonte.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Seigneur, je sais bien faire cette Médecine.</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Tu es bien heureux si tu la sais faire ; car le sang du Soufre est cette intrinsèque vertu et siccité qui convertit et congèle l'argent-vif et tous les autres métaux en Or pur, et qui donne la santé au corps humain.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Je sais faire l'huile de Soufre, qui se prépare avec des cristaux calcinés : j'en sais encore sublimer une autre par la campane.</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Vraiment, tu es aussi un des Philosophes de cette belle assemblée, car tu interprètes très bien mes paroles, de même (si je ne me trompe) que celles de tous les Philosophes.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Seigneur, cette huile n'est-ce pas le sang du Soufre ?</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Ô mon Ami. Il n'y a que ceux qui savent délivrer le Soufre de ses prisons qui peuvent tirer le sang du Soufre.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Seigneur, le Soufre peut-il quelque chose ès métaux ?</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Je l'ai dit qu'il sait tout faire : toutefois, il a encore plus de pouvoir sur les métaux que sur toute autre chose : mais, à cause que ses gardes savent qu'il en peut aisément sortir, ils le gardent étroitement en de très fortes prisons, de manière qu'il ne peut respirer ; car ils craignent qu'il n'arrive au palais du Roi.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Seigneur, le Soufre est-il de la sorte étroitement emprisonné dans tous les métaux ?</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Il est emprisonné dans tous les métaux, mais d'une différente manière : il n'est pas si étroitement enfermé dans les uns que dans les autres.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Seigneur, et pourquoi est-il retenu dans les métaux avec tant de tyrannie ?</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Parce que, s'il était parvenu à son palais royal, il ne craindrait plus ses gardes. Car pour lors il pourrait regarder par les fenêtres avec liberté et se faire voir à tous, parce qu'il serait dans son propre règne, quoiqu'il n'y fût pas encore dans l'état le plus puissant auquel il désire arriver.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Seigneur, que mange-t-il ?</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Le vent est sa viande ; lorsqu'il est libre, il mange du vent cuit; et lorsqu'il est en prison, il est contraint d'en manger du cru.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Seigneur, pourrait-on réconcilier l'inimitié qui est entre lui et ses gardes ?</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Oui, si quelqu'un était assez prudent pour cet effet.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Pourquoi ne leur parle-t-il point d'accord ?</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Il ne le saurait faire de lui-même, car incontinent il entre en colère et en furie contre eux.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Que n'interpose-t-il donc un tiers pour moyenner une paix ?</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Celui qui pourrait faire cette paix entre eux serait, à la vérité, le plus heureux de tous les hommes et digne d'une éternelle mémoire : mais cela ne peut arriver que par le moyen d'un homme très sage, qui aurait intelligence avec la mère du Soufre et traiterait avec elle. Car, s'ils étaient une fois amis, l'un n'empêcherait point l'autre ; mais leurs forces étant unies ensemble, ils produiraient des choses immortelles. Certainement celui qui ferait cette réconciliation serait recommandable à toute la postérité et son nom devrait être consacré à l'éternité.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Seigneur, je terminerai bien les différends qu'ils ont entre eux, et je délivrerai bien le Soufre hors de sa prison : car, d'ailleurs, je suis homme très docte et très sage ; je suis encore bon praticien, principalement lorsqu'il est question de traiter quelque accord.</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Mon Ami, je vois bien que tu es assez grand et que tu as une grande tête : mais je ne sais pas si tu pourras faire ce que tu dis.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Seigneur, peut-être ignorez-vous le savoir des Alchymistes : ils sont toujours victorieux en matière d'accommodements ; et, en vérité, je ne tiens pas la dernière place parmi eux, pourvu que les ennemis du Soufre veuillent m'entendre pour moyenner cette paix : assurez-vous que, s'ils traitent, ils perdront leur cause. Seigneur, croyez-moi, les Alchymistes savent faire des accords. Le Soufre sera bientôt délivré de sa prison, si ses ennemis veulent seulement traiter avec moi.</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Votre esprit me plaît, et j'apprends que vous êtes Homme de réputation.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Seigneur, dites-moi encore si cela est le vrai Soufre des Philosophes.</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Vraiment ce que vous me montrez est bien du Soufre; mais c'est à vous à savoir si c'est le Soufre des Philosophes, car je vous en ai assez parlé.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Seigneur, si je trouvais ses prisons, le pourrais-je faire sortir ?</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Si vous le savez, vous le pourrez facilement faire, car il est plus aisé de le délivrer que de le trouver.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Seigneur, je vous en prie, dites-moi encore : si je le trouvais, en pourrais-je faire la Pierre des Philosophes ?</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Ô mon Ami! ce n'est pas à moi à le deviner, mais pensez-y vous-même. Je vous dirai néanmoins que, si vous connaissez sa mère et que vous la suiviez, après avoir délivré le Soufre, incontinent la Pierre se fera.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Seigneur, dans quel sujet se trouve ce Soufre ?</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Sache pour certain que ce Soufre est doué d'une grande vertu; sa minière sont toutes les choses du monde, car il se trouve dans les métaux, dans les herbes, les arbres, les animaux, les pierres, les minières, etc.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Et qui diable le pourra trouver, étant caché entre tant de choses et tant de divers sujets ? Dites-moi, quelle est la matière de laquelle les Philosophes extraient leur Soufre ?</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Mon Ami, vous en voulez trop savoir : toutefois, pour vous contenter, sachez que le Soufre est partout et en tout sujet. Il a néanmoins certains palais où il a accoutumé de donner audience aux Philosophes : mais les Philosophes l'adorent, quand il nage dans sa propre mer et qu'il joue avec Vulcain ; et ils s'approchent de lui, lorsqu'ils le voient vêtu d'un très chétif habit pour n'être point connu.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Seigneur, ce n'est point à moi de le chercher en la mer, vu qu'il est caché ici plus prochainement.</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Je t'ai dit que ses gardes l'ont mis en des prisons très obscures afin que tu ne le puisses voir, car il est en un seul sujet : mais si tu ne l'as pas trouvé dans ta maison, à grand-peine le trouveras-tu dans les forêts. Néanmoins, afin que tu ne perdes pas l'espérance dans la recherche que tu en fais, je te jure saintement qu'il est très parfait en l'Or et en l'Argent, mais qu'il est très facile en l'argent-vif.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Seigneur, je ferais bien de bon cœur la Pierre Philosophale.</li><li style="text-align: justify;">La Voix. Voilà un bon souhait; le Soufre voudrait bien aussi être délivré.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Et ainsi Saturne s'en alla. L'Alchymiste, déjà lassé, fut surpris d'un profond sommeil durant lequel cette vision lui apparut. Il vit en cette forêt une fontaine pleine d'eau, autour de laquelle le Sel et le Soufre se promenaient, contestant l'un contre l'autre, jusqu'à ce qu'enfin ils commencèrent à se battre. Le Sel porta un coup incurable au Soufre et, au lieu de sang, il sortit de cette blessure une eau blanche comme du lait, laquelle s'accrut en un grand fleuve. On vit sortir pour lors de cette forêt Diane Vierge très belle, qui commença à se laver dans ce fleuve. Un prince, qui était un homme très fort, et plus grand que tous ses serviteurs, passant en cet endroit, la vit, et admira sa beauté : et à cause qu'elle était de même nature que lui, il fut épris de son amour ; de même qu'elle, en le voyant, brûla réciproquement d'amour pour lui : c'est pourquoi, tombant comme en défaillance, elle se noya. Ce que le prince apercevant, il commanda à ses serviteurs de l'aller secourir; mais ils appréhendèrent tous d'approcher de ce fleuve. Ce prince, adressant ses paroles à eux, leur dit : Pourquoi ne secourez-vous pas cette Vierge Diane ? Ils lui répondirent : Seigneur, il est vrai que ce fleuve est petit et comme desséché, mais il est très dangereux; car une fois nous le voulûmes traverser à votre déçu, et à grand-peine pûmes-nous éviter la mort éternelle : nous savons encore que quelques-uns de nos prédécesseurs ont péri en cet endroit. Pour lors ce prince ayant quitté son gros manteau, tout armé comme il était, se jeta dans le fleuve pour secourir la très belle Diane. Il lui tendit la main, qu'elle prit ; et, se voulant sauver par ce moyen, elle attira le prince avec elle, de manière qu'ils se noyèrent tous deux.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Peu de temps après, leurs âmes sortirent du fleuve, voltigèrent autour et se réjouirent, disant : Cette sublimation nous a été favorable, car sans elle nous n'eussions pu sortir de nos corps infects. L'Alchymiste interrogea ces âmes et leur demanda : Retournerez-vous encore quelque jour dans vos corps ? Les âmes lui répondirent : Oui, mais non pas dans des corps si souillés ; ce sera quand ils seront purifiés et lorsque ce fleuve sera desséché par la chaleur du Soleil, et que cette province aussi aura été bien souvent examinée par l'air.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Et que ferez-vous cependant ?</li><li style="text-align: justify;">Les âmes. Nous ne cesserons de voltiger sur le fleuve, jusqu'à ce que ces nuages et tempêtes cessent.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Cependant l'Alchymiste, s'étant encore endormi, fit un agréable songe de son Soufre : il lui sembla voir arriver en ce lieu plusieurs autres Alchymistes qui cherchaient aussi du Soufre ; et ayant trouvé en la fontaine le cadavre ou corps mort du Soufre que le Sel avait tué, ils le partagèrent entre eux : ce que notre Alchymiste voyant, il en prit aussi sa part ; et ainsi chacun retourna en sa maison. Ils commencèrent dès lors à travailler sur ce Soufre et n'ont point cessé jusqu'à présent. Saturne vint à la rencontre de cet Alchymiste et lui demanda : Eh bien, mon Ami, comment vont tes affaires ?</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Ô Seigneur! j'ai vu une infinité de choses admirables, à peine ma femme les croira-t-elle : j'ai maintenant trouvé le Soufre ; je vous prie, Monseigneur, aidez-moi, et nous ferons cette Pierre.</li><li style="text-align: justify;">Saturne. Mon Ami, je t'aiderai très volontiers : prépare-moi donc l'argent-vif et le Soufre, et donne-moi un vaisseau de verre.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Seigneur, n'ayez rien à démêler avec le Mercure, car c'est un pendard qui s'est moqué de mon compagnon et de plusieurs autres qui ont travaillé sur lui.</li><li style="text-align: justify;">Saturne. Sache que les Philosophes n'ont jamais rien fait sans l'argent-vif, au règne duquel le Soufre est déjà roi ; ni moi pareillement je ne saurais rien faire sans lui.</li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste. Seigneur, faisons la Pierre du Soufre seul.</li><li style="text-align: justify;">Saturne. Je veux bien, mon Arni ; mais tu verras ce qui en arrivera.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Ils prirent donc le Soufre que l'Alchymiste avait trouvé et firent tout suivant la volonté de l'Alchymiste. Ils commencèrent à travailler sur ce Soufre, le traitèrent en mille façons différentes et le mirent en des admirables fourneaux que l'Alchymiste avait en grand nombre. Mais la fin de leurs labeurs n'ont été que de petites allumettes soufrées, que les vieilles vendent publiquement pour allumer du feu. Ils recommencèrent de nouveau à sublimer le Soufre et à le calciner au gré de l'Alchymiste; mais quelque chose qu'ils aient fait, il leur est toujours arrivé à la fin de leur travail comme auparavant : car tout ce que l'Alchymiste voulut faire de ce Soufre ne se tourna encore qu'en allumettes. Il dit à Saturne : Seigneur, je vois bien que pour vouloir suivre ma fantaisie, nous ne ferons jamais rien qui vaille : c'est pourquoi je vous prie de travailler tout seul à votre volonté et comme vous le savez. Alors Saturne lui dit : Regarde-moi donc faire, et apprends. Il prit deux argents-vifs de diverse substance, mais d'une même racine, que Saturne lava de son urine, et les appela les Soufres des Soufres : puis mêla le fixe avec le volatil ; et après en avoir fait une composition, il les mit en un vaisseau propre ; et, de crainte que le Soufre ne s'enfuît, il lui donna un garde, puis après il le mit ainsi dans le bain d'un feu très lent, comme la matière le requérait, et acheva très bien son ouvrage. Ils firent donc la Pierre des Philosophes, parce que d'une bonne matière il en vient une bonne chose.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Je vous laisse à penser si notre Alchymiste fut bien aise, puisque (pour vous achever) il prit la Pierre avec le verre ; et admirant la couleur qui était rouge comme du sang, ravi d'une extrême joie, il commença à sauter si fort qu'en sautant le vaisseau où la Pierre était tomba à terre et se cassa ; et en même temps Saturne disparut. L'Alchymiste, étant réveillé, ne trouva rien entre ses mains que les allumettes qu'il avait faites de son Soufre, car la Pierre s'envola et vole encore aujourd'hui; à raison de quoi on l'appelle volatile. De manière que le pauvre Alchymiste n'a appris par sa vision qu'à faire des allumettes soufrées; et, voulant acquérir la Pierre des Philosophes; il a si bien opéré qu'à la fin il y acquit une Pierre dans les reins, pour laquelle guérir il voulut devenir Médecin. Et après s'être désisté de rechercher la Pierre, il passa enfin sa vie comme tous les autres Chymistes ont accoutumé de faire, dont la plupart deviennent Médecins ou Smegmatistes, c'est-à-dire savonniers. Et c'est ce qui arrive ordinairement à tous ceux qui entreprennent de travailler en cet Art sans aucun fondement, sur ce qu'ils en ont ouï dire ou qu'ils en ont appris fortuitement par des recettes qui leur en ont été données et par des raisonnements dialectiques.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Il y en a quelques autres qui, n'ayant pas réussi dans leurs opérations, disent : Nous sommes sages, et nous avons appris que chaque chose se multiplie par le moyen de la semence : s'il y avait quelque vérité en cette Science, nous en fussions plutôt venus à bout que tous les autres. Et ainsi pour cacher leur honte, et pour ne point passer pour des gens indignes et opiniâtres comme ils sont, ils la blâment. Que s'ils n'ont pas atteint le but qu'ils s'étaient proposé et qu'ils ont tant désiré, ce n'est pas que la Science ne soit véritable, mais c'est qu'ils ont (comme les autres} la cervelle trop mal timbrée et le jugement trop faible pour comprendre un si haut mystère. Cette Science n'est pas propre à ces sortes de gens, et elle leur fait toujours voir qu'ils ne sont qu'au commencement lorsqu'ils croient être à la fin.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Quant à nous, nous confessons que cet Art n'est rien pour tout à l'égard de ceux qui en sont indignes, parce qu'ils n'en viendront jamais à bout ; mais nous assurons aux amateurs de la vertu, aux vrais inquisiteurs et à tous les enfants de la Science, que la transmutation métallique est une chose vraie et très vraie, comme nous l'avons fait voir par expérience à diverses personnes de haute et basse condition, et qui méritaient bien voir par effet la preuve de cette vérité. Ce n'est pas que nous ayons fait cette Médecine de nous-même, mais c'est un intime Ami qui nous l'a donnée : elle est néanmoins très vraie. Nous avons suffisamment instruit les inquisiteurs de cette Science pour en faire la recherche. Que si nos écrits ne leur plaisent pas, qu'ils aient recours à ceux des autres auteurs qu'ils trouveront moins solides. Que ce soit toutefois avec cette précaution : qu'ils considèrent si ce qu'ils liront est possible à la Nature ou non, afin qu'ils n'entreprennent rien qui soit contre le pouvoir de la Nature, car s'ils pensent faire autre chose, ils s'y trouveront trompés. S'il était écrit dans les cahiers des Philosophes que le Feu ne brûle point, il n'y faudrait pas ajouter foi, car c'est une chose qui est contre Nature ; au contraire, si l'on trouvait écrit que le Feu échauffe et qu'il dessèche, il le faut croire, parce que cela se fait naturellement, et la Nature s'accorde toujours bien avec un bon jugement : il n'y a rien de difficile dans la Nature, et toute vérité est simple. Qu'ils apprennent aussi à connaître quelles choses en la Nature ont plus de conformité et plus de proximité ensemble; ce qu'ils pourront plus aisément apprendre par nos Ecrits que par aucun autre ; pour le moins telle est notre croyance ; car nous estimons en avoir assez dit, jusqu'à ce qu'il en vienne peut-être un autre après nous, qui écrive entièrement la manière de faire cette Pierre, comme s'il voulait enseigner à faire un fromage avec la crème du lait : ce qui ne nous est pas permis de faire.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Mais afin que nous n'écrivions pas seulement pour ceux qui commencent, et que nous disions quelque chose en votre faveur, vous qui avez déjà essuyé tant de peines et de travaux : Avez-vous vu cette région, en laquelle le mari a épousé sa femme et dont les noces furent faites en la maison de la Nature ? Avez-vous entendu comme le vulgaire a aussi bien vu ce Soufre que vous-mêmes, qui avez pris tant de soins à le chercher ? Si vous voulez donc que les vieilles femmes mêmes exercent votre Philosophie, montrez la déalbation de ces Soufres et dites ouvertement au commun peuple : Venez et voyez : l'eau est déjà divisée et le Soufre en est sorti ; il retournera blanc et coagulera les eaux.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Brûlez donc le Soufre tiré du Soufre incombustible ; lavez-le, blanchissez-le et le rubifiez, jusqu'à ce que le Soufre soit fait Mercure, et que le Mercure soit fait Soufre : puis après, enrichissez-le avec l'âme de l'or. Car si du Soufre vous n'en tirez le Soufre par sublimation, et le Mercure du Mercure, vous n'avez pas encore trouve cette eau qui est la quintessence distillée et créée du Soufre et du Mercure. Celui-là ne montera point, qui n'a pas descendu. Plusieurs perdent en la préparation ce qui est de plus remarquable en cet Art : car notre Mercure s'aiguise par le Soufre, autrement il ne nous servirait de rien. Le prince est misérable sans son peuple, aussi bien que l'Alchymiste sans le Soufre et le Mercure. J'ai dit, si vous m'avez entendu.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">L'Alchymiste étant de retour à son logis, déplorait la Pierre qu'il avait perdue et s'attristait particulièrement de n'avoir pas demandé à Saturne quel était ce Sel qui lui avait apparu dans son songe, vu qu'il y a tant de sortes de Sels. Puis il dit le reste à sa femme.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>Conclusion</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Tout Inquisiteur de cet Art doit, en premier lieu, examiner d'un mûr et sain jugement la création des quatre Eléments, leurs opérations, leurs vertus et leurs actions : car s'il ignore leur origine et leur nature, il ne parviendra jamais à la connaissance des Principes et ne connaîtra point la vraie matière de la Pierre ; moins encore pourra-t-il arriver à une bonne fin, parce que toute fin est déterminée par son Principe. Quiconque connaît bien ce qu'il commence, connaîtra bien aussi ce qu'il achèvera. L'origine des Eléments est le Chaos duquel Dieu, Auteur de toutes choses, a créé et séparé les Eléments : ce qui n'appartient qu'à lui seul. Des Eléments, la Nature a produit les Principes des choses : ce qui n'appartient qu'à la Nature seule, par le vouloir de Dieu. Des Principes, la Nature a puis après produit les minières et toutes les autres choses. Et enfin, de ces mêmes Principes, l'artiste, en imitant la Nature, peut faire beaucoup de choses merveilleuses. Car de ces Principes que sont le Sel, le Soufre et le Mercure, la Nature produit les minières, les métaux et toutes sortes de choses ; et ce n'est pas simplement et immédiatement des Eléments qu'elle produit les métaux, mais c'est par les Principes, qui lui servent de moyen et de milieu entre les Eléments et les métaux.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Si donc la Nature ne peut rien produire des quatre Eléments sans les trois Principes, beaucoup moins l'Art le pourra-t-il faire. Et ce n'est pas seulement en cet exemple qu'il faut garder une moyenne disposition, mais encore dans tous les procédés naturels. C'est pourquoi nous avons dans ce Traité assez amplement décrit la nature des Eléments, leurs actions et leurs opérations, comme aussi l'origine des Principes ; et nous en avons parlé plus clairement qu'aucun des Philosophes qui nous ont précédé, afin que le bon Inquisiteur de cette Science puisse facilement considérer en quel degré la Pierre est distante des métaux, et les métaux des Eléments. Car il y a bien de la différence entre l'Or et l'Eau ; mais elle est moindre entre l'Eau et le Mercure. Elle est encore plus petite entre l'Or et le Mercure, parce que la maison de l'Or, c'est le Mercure ; et la maison du Mercure, c'est l'Eau. Mais le Soufre est celui qui coagule le Mercure : que si la préparation de ce Soufre est très difficile, l'invention l'est encore davantage, puisque tout le secret de cet Art consiste au Soufre des Philosophes, qui est aussi contenu ès entrailles du Mercure. Nous donnerons quelque jour, dans notre troisième Principe du Sel, la préparation de ce Soufre, sans laquelle il nous est inutile, parce que nous ne traitons pas en cet endroit de la pratique du Soufre, ni de la manière de nous en servir, mais seulement de son origine et de sa vertu.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Toutefois, nous n'avons pas composé ce Traité pour vouloir reprendre les anciens Philosophes, mais plutôt pour confirmer tout ce qu'ils ont dit, ajoutant seulement à leurs écrits ce qu'ils ont omis : parce que tout Philosophes qu'ils soient, ils sont hommes comme les autres et qu'ils n'ont pas pu traiter de toutes les choses exactement, d'autant qu'un seul homme ne peut pas suffisamment fournir à toutes sortes de choses. Quelques-uns aussi de ces grands personnages ont été déçus par des miracles, en telle manière qu'ils se sont écartés de la voie de la Nature et n'ont pas bien jugé de ses effets : comme nous lisons en Albert le Grand, Philosophe très subtil, qui écrit que, de son temps, on trouva dans un sépulcre des grains d'Or entre les dents d'un homme mort. II n'a pas bien pu rencontrer la raison certaine de ce miracle, puisqu'il a attribué cet effet à une force minérale qu'il croyait être en l'homme, ayant fondé son opinion sur ce dire de Morien : Et cette matière, Ô Roy! Se tire de votre corps. Mais c'est une grande erreur, et il n'en va pas ainsi que l'a pensé Albert le Grand : car Morien a voulu entendre ces choses philosophiquement, d'autant que la vertu minérale, de même que l'animale, demeurent chacune dans son règne, suivant la distinction et la division que nous avons faites de toutes les choses en trois règnes dans notre petit livre des douze Traités, parce que chacun de ces règnes se conserve et se multiplie en soi-même, sans emprunter quelque chose d'étranger et qui soit pris d'un autre règne. Il est bien vrai qu'au règne animal il y a un Mercure qui sert comme de matière, et un Soufre qui tient lieu de forme ou de vertu : mais ce sont matière et vertu animales et non pas minérales.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">S'il n'y avait pas en l'homme un Soufre animal, c'est-à-dire une vertu ou une force sulfurée, le sang qui est son Mercure ne se coagulerait pas et ne se convertirait pas en chair et en os. De même, si dans le règne végétable il n'y avait point de vertu de Soufre végétable, l'Eau ou le Mercure ne se convertirait point en herbes et en arbres. Il faut entendre le même au règne minéral, dans lequel le Mercure minéral ne se coagulerait jamais sans la vertu du Soufre minéral. A la vérité, ces trois règnes ni ces trois Soufres ne diffèrent point en vertu, puisque chaque Soufre a le pouvoir de coaguler son Mercure, et que chaque Mercure peut être coagulé par son Soufre : ce qui ne peut se faire par aucun autre Soufre, ni par aucun autre Mercure étranger, c'est-à-dire qui ne soit pas de même règne.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Si on demande donc la raison pour laquelle quelques grains d'Or ont été trouvés ou produits dans les dents d'un homme mort, c'est que pendant sa vie, par ordonnance du Médecin, il avait avalé du Mercure ; ou bien il s'était servi du Mercure, ou par onction, ou par turbith, ou par quelque autre manière que ce soit : et la nature du vif-argent est de monter à la bouche de celui qui en use et d'y faire des ulcères par lesquels il s'évacue avec son flegme. Le malade donc étant mort tandis qu'on le traitait, le Mercure ne trouvant point de sortie, il demeura dans la bouche entre les dents, et ce cadavre servit de vase naturel au Mercure : en telle sorte qu'ayant été enfermé par un long espace de temps, et ayant été purifié par le flegme corrosif du corps humain, au moyen de la chaleur naturelle de la putréfaction, il fut enfin congelé en Or par la vertu de son propre Soufre. Mais ces grains d'Or n'eussent jamais été produits dans ce cadavre si, avant sa mort, il ne se fut servi du Mercure minéral.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Nous en avons un exemple très véritable en la Nature, laquelle, dans les entrailles de la Terre, produit du seul Mercure l'Or, l'Argent et tous les autres métaux, suivant la disposition du lieu ou de la matrice où le Mercure entre, parce qu'il a en soi son propre Soufre qui le coagule et le convertit en Or, s'il n'est empêché par quelque accident, soit par le défaut de la chaleur, soit qu'il ne soit pas bien enfermé. Ce n'est donc pas la vertu du Soufre animal qui congèle et convertit le Mercure animal en Or : elle ne peut seulement que convertir le Mercure animal en chair ou en os : car si cette vertu se trouvait dans l'Homme, cette conversion arriverait dans tous les corps, ce qui n'est pas.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Tels et plusieurs autres semblables miracles et accidents qui arrivent, n'étant pas bien considérés par ceux qui en écrivent, font errer ceux qui les lisent. Mais le bon inquisiteur de cette Science doit toujours rapporter toutes choses à la possibilité de la Nature : car si ce qu'il trouve par écrit ne s'accorde point avec la Nature, il faut qu'il le laisse.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Il suffit aux diligents studieux de cet Art d'avoir appris en cet endroit l'origine de ces Principes : car, lorsque le Principe est ignoré, la fin est toujours douteuse. Nous n'avons pas parlé dans ce Traité énigmatiquement à ceux qui recherchent cette Science, mais le plus clairement qu'il nous a été possible et autant qu'il nous est permis de le faire. Que si, par la lecture de ce petit ouvrage, Dieu éclaire l'entendement à quelqu'un, il saura combien les héritiers de cette Science sont redevables à leurs prédécesseurs , puisqu'elle s'acquiert toujours par des esprits de même trempe que ceux qui l'ont auparavant possédée.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Après donc que nous en avons fait une très claire démonstration, nous la remettons dans le sein de Dieu Très-Haut, notre seigneur et Créateur ; et nous recommandons, ensemble tous les bons lecteurs, à sa grâce et à son immense miséricorde. Auquel soit louange et gloire, par les infinis siècles des siècles.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Fin du présent Traité du Soufre</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>Table des matières</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Préface</li><li style="text-align: justify;">Traité du Soufre</li><li style="text-align: justify;">Chapitre I De l'origine des trois Principes</li><li style="text-align: justify;">Chapitre II De l'Elément de la Terre</li><li style="text-align: justify;">Chapitre III De l'Elément de l'Eau</li><li style="text-align: justify;">Chapitre IV De l'Elément de l'Air</li><li style="text-align: justify;">Chapitre V De l'Elément du Feu</li><li style="text-align: justify;">Chapitre VI Des trois principes de toutes choses</li><li style="text-align: justify;">Chapitre VII Du Soufre</li><li style="text-align: justify;">Conclusion</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><span style="font-size: 20.8px;"><span style="font-size: large;">Traité du Sel</span></span></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><span style="font-size: 20.8px;"><span style="font-size: large;"><br /></span></span></li><li style="text-align: justify;">Troisième Principe des choses minérales</li><li style="text-align: justify;">De nouveau mis en lumière</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>Au Lecteur</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Ami Lecteur, ne veuille point, je te prie, t'enquérir quel est l'auteur de ce petit Traité et ne cherche point à pénétrer la raison pour laquelle il l'a écrit. Il n'est pas besoin non plus que tu saches qui je suis moi-même. Tiens seulement pour très assuré que l'auteur de ce petit ouvrage possède parfaitement la Pierre des Philosophes et qu'il l'a déjà faite. Et parce que nous avions une sincère et mutuelle bienveillance l'un pour l'autre, je lui demandais, pour marque de son amitié, qu'il m'expliquât les trois premiers Principes, qui sont le Mercure, le Soufre et le Sel. Je le priai aussi de me dire s'il fallait chercher la Pierre des Philosophes en ceux que nous voyons et qui sont communs ; ou que s'il y en avait d'autres, il me le déclarât en paroles très claire et d'un style simple et non embarrassé. Ce que m'ayant accordé, après avoir écrit ce que je pus de ces petits Traités à la dérobée, je me suis persuadé qu'en les faisant imprimer, bien que contre le plaisir de l'auteur, qui est tout hors d'ambition, les vrais amateurs de la Philosophie m'en auraient obligation. Car je ne doute point que, les ayant lus et bien exactement considérés, ils se donneront mieux garde des imposteurs et seront moins de perte de temps, d'argent, d'honneur et de réputation. Prends donc (Ami Lecteur) en bonne part l'intention que nous avons de te rendre service ; mets toute ton espérance en Dieu ; adore-le de tout ton cœur et le révère avec crainte. Garde le silence avec soin ; aime le prochain avec bienveillance, et Dieu t'accordera toutes choses.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Le commencement de la Sagesse est de craindre Dieu.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><span style="font-size: 20.8px;">Traité du sel</span></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Troisième Principe des choses minérales de nouveau mis en lumière</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Chapitre I</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>De la qualité et condition du Sel de la Nature.</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Le Sel est le troisième Principe de toutes choses, duquel les anciens Philosophes n'ont point parlé. Il nous a été pourtant expliqué et comme montré du doigt par Isaac Hollandais, Basile Valentin et Teophraste Paracelse. Ce n'est pas que parmi les Principes il y en ait quelqu'un qui soit premier, et quelqu'un qui soit dernier, puisqu'ils ont une même origine et un commencement égal entre eux : mais nous suivons l'ordre de notre Père, qui a donné le premier rang au Mercure, le second au Soufre et le troisième au Sel. C'est lui principalement qui est un troisième être, qui donne le commencement aux minéraux, qui contient en soi les deux autres Principes, savoir le Mercure et le Soufre, et qui, dans sa naissance n'a pour Mère que l'impression de Saturne, qui le restreint et le rend compact. de laquelle le corps de tous les métaux est formé.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">II y a trois sortes de Sels. Le premier est un Sel central, que l'esprit du monde engendre sans aucune discontinuation dans le centre des Eléments par les influences des Astres et qui est gouverné par les rayons du Soleil et de la Lune en notre Mer philosophique. Le second est un Sel spermatique, qui est le domicile de la semence invisible, et qui, dans une douce chaleur naturelle, par le moyen de la putréfaction donne de soi la forme et la vertu végétale, afin que cette invisible semence très volatile ne soit pas dissipée et ne soit pas entièrement détruite par une excessive chaleur externe, ou par quelque autre contraire et violent accident : car, si cela arrivait, elle ne serait plus capable de rien produire. Le troisième Sel est la dernière matière de toutes choses, lequel se trouve en icelles et qui reste encore après leur destruction.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Ce triple Sel a pris naissance dès le premier point de la Création, lorsque Dieu dit : soit fait ; et son existence fut faite du néant, d'autant que le premier Chaos du monde n'était autre chose qu'une certaine crasse et salée obscurité, ou nuée de l'abîme, laquelle a été concentrée et créée des choses invisibles par la parole de Dieu, et est sortie par la force de sa voix, comme un être qui devait servir de première matière et donner la vie à chaque chose, et qui est actuellement existant. Il n'est ni sec, ni humide, ni épais, ni délié, ni lumineux, ni ténébreux, ni chaud, ni froid, ni dur, ni mol ; mais c'est seulement un chaos mélangé, duquel puis après toutes choses ont été produites et séparées. Mais, en cet endroit, nous passerons ces choses sous silence et nous traiterons seulement de notre Sel, qui est le troisième Principe des minéraux, et qui est encore le commencement de notre œuvre philosophique.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Que si le Lecteur désire tirer du profit de l'avancement de ce mien discours et comprendre ma pensée, il faut avant toute œuvre qu'il lise avec très grande attention les écrits des autres véritables Philosophes, et principalement ceux de Sendivogius dont nous avons fait mention ci-dessus, afin que de leur lecture il connaisse fondamentalement la génération et des premiers Principes des métaux, qui procèdent tous d'une même racine. Car celui qui connaît exactement la génération des métaux n'ignore pas aussi leur mélioration et leur transmutation. Et après avoir ainsi connu notre fontaine de Sel, on lui donnera ici le reste des instructions qui lui sont nécessaires, afin qu'ayant prié bien dévotement il puisse, par sa sainte grâce et bénédiction, acquérir ce précieux Sel blanc comme neige ; qu'il puisse puiser l'eau vive du Paradis et qu'il puisse avec icelle préparer la Teinture philosophique, qui est le plus grand trésor et le plus noble don que Dieu ait jamais donné en cette vie aux sages Philosophes.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Discours traduit de vers :</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Priez Dieu qu'il vous donne la Sagesse, sa clémence et sa grâce,</li><li style="text-align: justify;">Par le moyen desquelles on peut acquérir cet Art.</li><li style="text-align: justify;">N'appliquez point votre esprit à d'autres choses,</li><li style="text-align: justify;">Qu'à cet Hylech des Philosophes.</li><li style="text-align: justify;">Dans la fontaine du Sel de notre Soleil et Lune,</li><li style="text-align: justify;">Vous y trouverez le trésor du fils du Soleil.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Chapitre II</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>Où est-ce qu'il faut chercher notre Sel</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Comme notre Azoth est la semence de tous les métaux et qu'il a été établi et composé par la Nature dans un égal tempérament et proportion des Eléments, et dans une concordance des sept Planètes, c'est aussi en lui seulement que nous devons rechercher et que nous devons espérer de rencontrer une puissante vertu d'une force émerveillable, que nous ne saurions trouver en aucune autre chose du monde : car en toute l'université de la Nature, il n'y a qu'une seule chose par laquelle on découvre la vérité de notre Art, en laquelle il consiste entièrement et sans laquelle il ne saurait être. C'est une Pierre et non Pierre elle est appelée Pierre par ressemblance, premièrement parce que sa minière est véritablement Pierre, au commencement qu'elle et tirée hors des cavernes de la Terre. C'est une matière dure et sèche, qui se peut réduire en petites parties et qui se peut broyer à la façon d'une Pierre. Secondement, parce qu'après la destruction de sa forme (qui n'est qu'un Soufre puant qu'il faut auparavant ôter) et après la division de ses parties qui avaient été composées et unies ensemble par la Nature il est nécessaire de la réduire en une essence unique et la digérer doucement selon Nature en une Pierre incombustible, résistante au feu, et fondante comme cire.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Si vous savez donc ce que vous cherchez, vous connaissez aussi ce que c'est que notre Pierre. Il faut que vous ayez la semence d'un sujet de même nature que celui que vous voulez produire et engendrer. Le témoignage de tous les Philosophes et la raison même nous démontrent sensiblement que cette Teinture métallique n'est autre chose que l'Or extrêmement digeste, c'est-à-dire réduit et amené à son entière perfection : car si cette Teinture aurifique se tirait de quelque autre chose que de la substance de l'Or, il s'ensuivrait nécessairement qu'elle devrait teindre toutes les autres choses, ainsi qu'elle a accoutumé de teindre les métaux : ce qu'elle ne fait pas. Il n'y a que le Mercure métallique seulement, lequel, par la vertu qu'il a de teindre et perfectionner, devient actuellement Or ou Argent, parce qu'il était auparavant Or ou Argent en puissance : ce qui se fait lorsqu'on prend le seul et unique Mercure des métaux, en forme de sperme cru et non encore mûr (lequel est appelé Hermaphrodite, à cause qu'il contient dans son propre ventre son mâle et sa femelle, c'est-à-dire son agent et son patient, et lequel, étant digéré jusqu'à une blancheur pure et fixe, devient Argent et, étant poussé jusqu'à la rougeur, se fait Or). Car il n'y a seulement que ce qui est en lui d'homogène et de même nature qui se mûrit et se coagule par la coction : dont vous avez une marque finale très assurée lorsqu'il parvient à un suprême degré de rougeur et que toute la masse résiste à la plus forte flamme du feu, sans qu'elle jette tant soit peu de fumée ou de vapeur et qu'elle devienne d'un poids plus léger. Après cela, il la faut derechef dissoudre par un nouveau menstrue du monde ; en sorte que cette portion très fixe s'écoulant partout, soit reçue en son ventre, dans lequel ce Soufre fixe se réduit à une beaucoup plus facile fluidité et solubilité : et le Soufre volatil pareillement par le moyen d'une très grande chaleur magnétique du Soufre fixe, se mûrit promptement, etc. Car une Nature mercuriale ne veut pas quitter l'autre : mais alors l'on voit que cet Or rouge ou blanc de la manière que nous avons dite ci-dessus, ou plutôt que l'Antimoine mûr, fixe et parfait, vient à se congeler au froid, au lieu qu'il se liquéfiera très aisément à la chaleur comme de la cire, et qu'il deviendra très facile à résoudre dans quelque liqueur que ce soit, et se répandra dans toutes les parties de ce sujet en lui donnant couleur partout, de même qu'un peu de Safran colore beaucoup d'eau. Donc cette fixe liquabilité, jetée sur les métaux fondus, se réduisant en forme d'eau dans une très grande chaleur, pénétrera jusqu'à la moindre partie d'iceux ; et cette eau fixe retiendra tout ce qu'il y a de volatil et le préservera de combustion. Mais une double chaleur de feu et de Soufre agira si fortement que le Mercure imparfait ne pourra aucunement résister; et, presque dans l'espace d'une demi-heure, on entendra un certain bruit ou pétillement, qui sera un signe évident que le Mercure a été surmonté et qu'il a mis au-dehors ce qu'il avait dans son intérieur, et que tout est converti en un pur métal parfait.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Quiconque donc a jamais eu quelque teinture, ou philosophique ou particulière, il ne l'a pu tirer que de ce seul Principe : comme dit ce grand Philosophe natif de l'Alsace supérieure, notre compatriote allemand Basile Valentin, qui vivait en ma patrie il y a environ cinquante ans, dans son livre intitulé : Le Chariot Triomphal de l'Antimoine, où, traitant des diverses Teintures que l'on peut tirer de ce même Principe, il décrit : " Que la Pierre de feu (faite d'Antimoine) ne teint pas universellement comme la Pierre des Philosophes, laquelle se prépare de l'essence du Soleil : moins encore que toutes les autres Pierres, car la Nature ne lui a pas donné tant de vertu pour cet effet : mais elle teint seulement en particulier, savoir l'Etain, le Plomb et la Lune en Soleil. Il ne parle point du Fer ou du Cuivre, si ce n'est en tant qu'on peut tirer d'eux la Pierre d'Antimoine par séparation, et qu'une partie d'icelle n'en saurait transmuer plus de cinq parties, à cause qu'elle demeure fixe dans la coupelle et dans l'Antimoine même, dans l'inquart et dans toutes les autres épreuves : là où, au contraire, cette véritable et très ancienne Pierre des Philosophes peut produire des effets infinis. Semblablement dans son augmentation et multiplication, la Pierre de feu ne peut pas s'exalter plus outre : mais toutefois l'Or est de soi pur et fixe. Au reste, le Lecteur doit encore remarquer qu'on trouve des Pierres de différente espèce, lesquelles teignent en particulier : car j'appelle Pierres toutes les poudres fixes et teignentes ; mais il y en a toujours quelqu'une qui teint plus efficacement et en plus haut degré que l'autre. La Pierre des Philosophes tient le premier rang entre toutes les autres. Secondement, vient la teinture du Soleil et de la Lune au rouge et au blanc. Après, la teinture du Vitriol et de Vénus, et la teinture de Mars, chacune desquelles contient aussi en soi la teinture du Soleil, pourvu qu'elle soit auparavant amenée jusqu'à une fixation persévérante. Ensuite, la teinture de Jupiter et de Saturne, qui servent à coaguler le Mercure. Et enfin, la teinture du Mercure même. Voilà donc la différence et les diverses sortes de Pierres et de teintures. Elles sont néanmoins toutes engendrées d'une même semence, d'une même mère et d'une même source : d'où a été aussi produit le véritable œuvre universel hors lequel on ne peut trouver d'autre teinture métallique ; je dis même en toutes choses que l'on puisse nommer. Pour les autres Pierres, quelles qu'elles soient, tant les nobles que les non nobles et les viles, ne me touchent point ; et je ne prétends pas même en parler ni en écrire, parce qu'elles n'ont point d'autres vertus que pour la Médecine.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Je ne ferai point mention non plus des Pierres animales et végétales, parce qu'elles ne servent seulement que pour la préparation des Médicaments et qu'elles ne sauraient faire aucun œuvre métallique, non pas même pour produire de soi la moindre qualité : de toutes lesquelles Pierres, tant minérales, végétales qu'animales, la vertu et la puissance se trouvent accumulées ensemble dans la Pierre des Philosophes. Les Sels de toutes les choses n'ont aucune vertu de teindre, mais ce sont les clefs qui servent pour la préparation des Pierres, qui d'ailleurs ne peuvent rien d'eux-mêmes : cela n'appartient qu'aux Sels des métaux et des minéraux. Je dis maintenant quelque chose : si tu voulais bien entendre, je te donne à connaître la différence qu'il y a entre les Sels des métaux, lesquels ne doivent pas être omis ni rejetés pour ce qui regarde les Teintures ; car, dans la composition, nous ne saurions nous en passer, parce que dans eux on trouve ce grand trésor, d'où toute fixation tire son origine, avec sa durée et son véritable et unique fondement. " Ici finissent les termes de Basile Valentin.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Toute la vérité philosophique consiste donc en la racine que nous avons dit; et quiconque connaît bien ce Principe, savoir que tout ce qui est en haut, se gouverne entièrement comme ce qui est en bas, ainsi, au contraire, celui-là sait aussi l'usage et l'opération de la clef philosophique, laquelle, par son amertume pontique, calcine et réincrude toutes choses, quoique, par cette réincrudation des corps parfaits, l'on trouverait seulement ce même sperme, qu'on peut avoir déjà tout préparé par la Nature, sans qu'il soit besoin de réduire le corps compact, mais plutôt ce sperme, tout mol et non mûr, tel que la Nature nous le donne, lequel pourra être mené à sa maturité.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Appliquez-vous donc entièrement à ce primitif sujet métallique, à qui la Nature a véritablement donné une forme de métal : mais elle l'a laissé encore cru, non mûr, imparfait et non achevé, dans la molle montagne duquel vous pourrez plus facilement fouir une fosse et tirer d'icelle notre pure Eau pontique que la Fontaine environne, laquelle seule (à l'exclusion de toute autre Eau) est, de sa nature, disposée pour se convertir en pâte avec sa propre farine et avec son ferment solaire et, après, de se cuire en ambroisie. Et encore que notre Pierre se trouve de même genre dans tous les sept métaux, selon les dires des Philosophes qui assurent que les pauvres (savoir les cinq métaux imparfaits) la possèdent aussi bien que les riches (savoir les deux parfaits métaux), toutefois la meilleure de toutes les Pierres se trouve dans la nouvelle demeure de Saturne, qui n'a jamais été touchée ; c'est-à-dire de celui dont le fils se présente, non sans grand mystère, aux yeux de tout le monde jour et nuit, et duquel le monde se sert en le voyant, et que jamais les yeux ne peuvent attirer par aucune espèce, afin qu'on voie, ou du moins qu'on croie, que ce grand Secret soit renfermé dans ce fils de Saturne, ainsi que tous les Philosophes l'affirment et le jurent ; et que c'est le Cabinet de leurs Secrets, et qu'il contient en soi l'esprit du soleil renfermé dans ses intestins et dans ses propres entrailles.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Nous ne saurions, pour le présent, décrire plus clairement notre œuf vitriolé, pourvu que l'on connaisse quelqu'un des enfants de Saturne, savoir : " L'Antimoine triomphant ; le Bismuth ou Etain de glace fondant à la chandelle ; le Cobaltum noircissant plus que le Plomb et le Fer ; le Plomb qui fait les épreuves ; le Plombite (matière ainsi appelée) qui sert aux peintres ; le Zinck colorant, et qui paraît admirable, en ce qu'il se montre diversement, presque sous la forme du Mercure : une matière métallique qui se peut calciner et vitrioliser par l'air, etc. " Quoique le serein Vulcain inévitable, cuisinier du genre humain, procréé de noirs parents, savoir du noir caillou et du noir Acier, puisse et ait la vertu de préparer les Remèdes les plus excellents, de chacune des matières ci-dessus mentionnées : mais notre Mercure volatil est bien différent de toutes ces choses.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Discours traduit en vers :</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">C'est une Pierre et non Pierre,</li><li style="text-align: justify;">En laquelle tout l'Art consiste ;</li><li style="text-align: justify;">La Nature l'a faite ainsi,</li><li style="text-align: justify;">Mais elle ne l'a pas encore menée à perfection.</li><li style="text-align: justify;">Vous ne la trouverez pas sur la Terre, parce qu'elle n'y prend point croissance :</li><li style="text-align: justify;">Elle croît seulement ès cavernes des montagnes.</li><li style="text-align: justify;">Tout cet Art dépend d'elle :</li><li style="text-align: justify;">Car celui qui a la vapeur de cette chose,</li><li style="text-align: justify;">A la dorée splendeur du Lion rouge.</li><li style="text-align: justify;">Le Mercure pur et clair :</li><li style="text-align: justify;">Et qui connaît le Soufre rouge qui est en lui,</li><li style="text-align: justify;">Il a en son pouvoir tout le fondement.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Chapitre III</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>De la dissolution</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Vu que le temps s'approche, auquel cette quatrième Monarchie viendra pour régner vers le Septentrion, laquelle sera bientôt suivie de la calcination du monde, il serait à propos de commencer à découvrir clairement à tous en général la calcination ou solution philosophique (qui est la princesse souveraine en cette Monarchie chymique) et dont la connaissance étant acquise, il ne serait pas difficile à l'avenir que plusieurs traitassent de l'Art de faire de l'Or et d'obtenir en peu de temps tous les trésors les plus cachés de la Nature. Ce qui serait le seul et unique moyen capable de bannir de tous les coins du Monde cette faim insatiable que les Hommes ont pour l'Or, laquelle entraîne malheureusement le cœur de presque tous ceux qui habitent sur la Terre et de jeter à bas (à la gloire de Dieu) la statue du Veau d'or, que les grands et petits de ce siècle adorent. Mais comme toutes ces choses, aussi bien qu'une infinité d'autres secrets cachés, n'appartiennent qu'à un bon artiste Elie, nous lui exposerons présentement ce que Paracelse a ci-devant dit : A savoir, que la troisième partie du Monde périra par le glaive, l'autre par la peste et la famine ; en sorte qu'à peine en restera-t-il une troisième part. Que tous les ordres (c'est-à-dire de cette Bête à sept têtes) seront détruits et entièrement ôtés du monde. Et alors (dit-il) toutes ces choses retourneront en leur entier et premier lieu, et nous jouirons du siècle d'or : l'Homme recouvrera son sain entendement et vivra conformément aux mœurs des Hommes, etc. Mais quoique toutes ces choses soient au pouvoir de celui que Dieu a destiné pour ces merveilles, cependant nous laissons par écrit tout ce qui peut être utile à ceux qui recherchent cet Art ; et nous disons, suivant le sentiment de tous les Philosophes, que la vraie dissolution est la clef de tout cet Art : qu'il y a trois sortes de dissolutions : la première est la dissolution du corps cru, la seconde, de la terre philosophique, et la troisième est celle qui se fait en la multiplication.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Mais d'autant que ce qui a déjà été calciné se dissout plus aisément que ce qui ne l'a pas été, il faut nécessairement que la calcination et la destruction de l'impureté sulfurée et de la puanteur combustible précèdent avant toutes choses ; il faut aussi, puis après, séparer toutes les eaux des menstrues, desquelles on pourrait s'être servi comme des aides en cet Art, afin que rien d'étranger et d'autre nature n'y demeure; et prendre cette précaution, que la trop grande chaleur externe ou autre accident dangereux ne fasse peut-être exhaler ou détruire la vertu intérieure générative et multiplicative de notre Pierre, comme nous en avertissent les Philosophes en la Tourbe, disant :</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Prenez garde principalement en la purification de la Pierre, et ayez soin que la vertu active ne soit point brûlée ou suffoquée, parce qu'aucune semence ne peut croître ni multiplier lorsque sa force générative lui a été ôtée par quelque feu extérieur. Ayant donc le sperme ou la semence, vous pourrez alors, par une douce coction, parfaire heureusement votre œuvre. Car nous cueillons premièrement le sperme de notre Magnésie ; étant tiré, nous le putréfions ; étant putréfié, nous le dissolvons ; étant dissout, nous le divisons en parties ; étant divisé, nous le purifions ; étant purifié, nous l'unissons ; et ainsi nous achevons notre œuvre.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">C'est ce que nous enseigne en ces paroles l'auteur du très ancien Duel, ou du dialogue de la Pierre avec l'or et le Mercure vulgaires. " Par le Dieu tout-puissant et sur le salut de mon âme, je vous indique et vous découvre, ô amateurs de cet Art très excellent, par un pur mouvement de fidélité et de compassion de votre longue recherche, que tout notre ouvrage ne se fait que d'une seule chose et se perfectionne en soi-même, n'ayant besoin que de la dissolution et de la congélation : ce qui se doit faire sans addition d'aucune chose étrangère. Car comme la glace dans un vase sec, mise sur le feu, se change en eau par la chaleur, de même aussi notre Pierre n'a pas besoin d'autre chose que du secours de l'artiste, qu'on obtient par le moyen de sa manuelle opération, et par l'action du feu naturel. Car encore qu'elle fût éternellement cachée bien avant dans la Terre, néanmoins elle ne s'y pourrait perfectionner en rien ; il la faut donc aider, non pas toutefois en telle sorte qu'il lui faille ajouter aucune chose étrange et contraire à sa nature, mais plutôt il la faut gouverner à la même façon que Dieu nous fait naître des fruits de la Terre pour nous nourrir, comme sont les blés, lesquels en après il faut battre et porter au moulin pour en pouvoir faire pain. Il en va ainsi en notre œuvre : Dieu nous a créé cet Airain, que nous prenons seulement ; nous détruisons son corps cru et crasse, nous tirons le bon noyau qu'il a en son intérieur, nous rejetons le superflu, et nous préparons une médecine de ce qui n'était qu'un venin. "</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Vous pouvez donc connaître que vous ne sauriez rien faire sans la dissolution : car lorsque cette Pierre saturnienne aura resserré l'Eau mercurielle et qu'elle l'aura congelée dans ses liens, il est nécessaire que, par une petite chaleur, elle se putréfie en soi-même et se résolve en sa première humeur, afin que son esprit invisible, incompréhensible et teignent, qui est le pur feu de l'Or, enclos et emprisonné dans le profond d'un Sel congelé, soit mis au-dehors, et afin que son corps grossier soit semblablement subtilisé par la régénération et qu'il soit conjoint et uni indivisiblement avec son esprit.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Discours traduit de vers :</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Résolvez donc votre Pierre d'une manière convenable</li><li style="text-align: justify;">Et non pas d'une façon sophistique,</li><li style="text-align: justify;">Mais plutôt suivant la pensée des Sages,</li><li style="text-align: justify;">Sans y ajouter aucun corrosif :</li><li style="text-align: justify;">Car il ne se trouve aucune autre Eau</li><li style="text-align: justify;">Qui puisse dissoudre notre Pierre,</li><li style="text-align: justify;">Excepté une petite Fontaine très pure et très claire,</li><li style="text-align: justify;">Laquelle vient à couler d'elle-même,</li><li style="text-align: justify;">Et qui est cette humeur propre pour dissoudre.</li><li style="text-align: justify;">Mais elle est cachée presque à tout le monde.</li><li style="text-align: justify;">Elle s'échauffe si fort par soi-même</li><li style="text-align: justify;">Qu'elle est cause que notre Pierre en sue des larmes :</li><li style="text-align: justify;">Il ne lui faut qu'une lente chaleur externe ;</li><li style="text-align: justify;">C'est de quoi vous devez vous souvenir principalement.</li><li style="text-align: justify;">Mais il faut encore que je vous découvre une autre chose :</li><li style="text-align: justify;">Que si vous ne voyez point de fumée noire au-dessus</li><li style="text-align: justify;">Et une blancheur au-dessous,</li><li style="text-align: justify;">Votre œuvre n'a pas été bien fait,</li><li style="text-align: justify;">Et vous vous êtes trompé en la dissolution de la Pierre,</li><li style="text-align: justify;">Ce que vous connaîtrez d'abord par ce signe.</li><li style="text-align: justify;">Mais si procédez comme il faut,</li><li style="text-align: justify;">Vous apercevrez une nuée obscure,</li><li style="text-align: justify;">Laquelle sans retardement ira au fond,</li><li style="text-align: justify;">Lorsque l'esprit prendra la couleur blanche.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Chapitre IV</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>Comment notre Sel est divisé en quatre Eléments selon l'intention des Philosophes</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Parce que notre Pierre extérieurement est humide et froide et que sa chaleur interne est une huile sèche, ou un soufre et une Teinture vive avec laquelle on doit conjoindre et unir naturellement la quintessence, il faut nécessairement que vous sépariez l'une de l'autre toutes ces qualités contraires et que vous les mettiez d'accord ensemble : ce que fera notre séparation, qui s'appelle, dans L’Echelle philosophique, la séparation ou dépuration de la vapeur aqueuse et liquide d'avec les noires fèces, la volatilisation des parties rares, l'extraction des parties conjoignantes, la production des principes, la disjonction de l'homogénéité : ce qui se doit faire en des bains propres et convenables, etc.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Mais il faut auparavant digérer les Eléments en leur propre fumier : car sans la putréfaction, l'esprit ne saurait se séparer du corps, et c'est elle seule qui subtilise et cause de la volatilité. Et quand votre matière sera suffisamment digérée, en telle sorte qu'elle puisse être séparée, elle devient plus claire par cette séparation, et l'argent vif devient en forme d'eau claire.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Divisez donc la Pierre et les quatre Eléments en deux parties distinctes, savoir en une partie qui soit volatile et en une autre qui soit fixe. Ce qui est volatil est Eau et Air, et ce qui est fixe est Terre et Feu. De tous ces quatre Eléments, la Terre et l'Eau seulement paraissent sensiblement devant nos yeux ; mais non pas le Feu ni l'Air. Et ce sont là les deux substances mercurielles, ou le double du Mercure de Trévisan, auquel les Philosophes, dans la Tourbe, ont donné les noms qui s'ensuivent.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li><table border="0" cellpadding="0" cellspacing="0" style="border-collapse: collapse; text-align: justify; width: 502px;"><colgroup><col style="mso-width-alt: 7570; mso-width-source: userset; width: 155pt;" width="207"></col><col style="mso-width-alt: 10788; mso-width-source: userset; width: 221pt;" width="295"></col></colgroup><tbody><tr height="20" style="height: 15pt;"><td class="xl65" height="20" style="height: 15pt; width: 155pt;" width="207">1. Le Volatil. </td><td class="xl65" style="width: 221pt;" width="295">1. Le Fixe</td></tr><tr height="20" style="height: 15pt;"><td class="xl65" height="20" style="height: 15pt;">2. L'Argent-vif </td><td class="xl65">2. Le Soufre.</td></tr><tr height="20" style="height: 15pt;"><td class="xl65" height="20" style="height: 15pt;">3. Le Supérieur. </td><td class="xl65">3. L'Inférieur.</td></tr><tr height="20" style="height: 15pt;"><td class="xl65" height="20" style="height: 15pt;">4. L'Eau. </td><td class="xl65">4. La Terre.</td></tr><tr height="20" style="height: 15pt;"><td class="xl65" height="20" style="height: 15pt;">5. La femme. </td><td class="xl65">5. L'homme.</td></tr><tr height="20" style="height: 15pt;"><td class="xl65" height="20" style="height: 15pt;">6. La Reine. </td><td class="xl65">6. Le Roy.</td></tr><tr height="20" style="height: 15pt;"><td class="xl65" height="20" style="height: 15pt;">7. La femme blanche </td><td class="xl65">7. Le serviteur.</td></tr><tr height="20" style="height: 15pt;"><td class="xl65" height="20" style="height: 15pt;">8. La Sœur. </td><td class="xl65">8. Le Frère.</td></tr><tr height="20" style="height: 15pt;"><td class="xl65" height="20" style="height: 15pt;">9. Beya. </td><td class="xl65">9. Gabric.</td></tr><tr height="20" style="height: 15pt;"><td class="xl65" height="20" style="height: 15pt;">10. Le Soufre volatil </td><td class="xl65">10. Le Soufre fixe.</td></tr><tr height="20" style="height: 15pt;"><td class="xl65" height="20" style="height: 15pt;">11. Le Vautour. </td><td class="xl65">11. Le Crapaud.</td></tr><tr height="20" style="height: 15pt;"><td class="xl65" height="20" style="height: 15pt;">12. Le vif. </td><td class="xl65">12. Le Mort.</td></tr><tr height="20" style="height: 15pt;"><td class="xl65" height="20" style="height: 15pt;">13. L'Eau-de-vie. </td><td class="xl65">13. Le noir plus noir que le noir.</td></tr><tr height="20" style="height: 15pt;"><td class="xl65" height="20" style="height: 15pt;">14. Le froid humide. </td><td class="xl65">14. Le chaud sec.</td></tr><tr height="20" style="height: 15pt;"><td class="xl65" height="20" style="height: 15pt;">15. L'âme ou l'esprit </td><td class="xl65">15. Le corps.</td></tr><tr height="20" style="height: 15pt;"><td class="xl65" height="20" style="height: 15pt;">16.La queue du dragon. </td><td class="xl65">16.Le dragon dévorant sa queue.</td></tr><tr height="20" style="height: 15pt;"><td class="xl65" height="20" style="height: 15pt;">17. Le Ciel. </td><td class="xl65">17. La Terre.</td></tr><tr height="20" style="height: 15pt;"><td class="xl65" height="20" style="height: 15pt;">18. Sa Sueur. </td><td class="xl65">18. Sa cendre.</td></tr><tr height="20" style="height: 15pt;"><td class="xl65" height="20" style="height: 15pt;">19. Le Vinaigre très aigre. </td><td class="xl65">19. L'Airain ou le Soufre.</td></tr><tr height="20" style="height: 15pt;"><td class="xl65" height="20" style="height: 15pt;">20. La fumée blanche. </td><td class="xl65">20. La fumée noire.</td></tr><tr height="20" style="height: 15pt;"><td class="xl65" height="20" style="height: 15pt;">21. Les nuées noires. </td><td class="xl65">21. Les corps d'où ces nuées sortent, etc.</td></tr></tbody></table></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">En la partie supérieure, spirituelle et volatile, réside la vie de la terre morte ; et en la partie inférieure, terrestre et fixe, est contenu le ferment qui nourrit et qui fige la pierre ; lesquelles deux parties sont d’une même racine, et l’une et l’autre se doivent conjoindre ensemble en forme d’eau.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Prenez donc la terre, et la calcinez dans le fumier de Cheval, tiède et humide, jusqu'à ce qu’elle devienne blanche et qu’elle apparaisse grasse. C’est ce Soufre incombustible qui, par une plus grande digestion, peut être fait un Soufre rouge ; mais il faut qu’il soit blanc auparavant qu’il devienne rouge : car il ne saurait passer de la noirceur à la rougeur qu’en passant par la blancheur, qui est le milieu. Et lorsque la blancheur apparaît dans le vaisseau, sans doute que la rougeur y est cachée. C’est pourquoi il ne faut pas tirer votre matière, mais il faut seulement cuire et digérer, jusqu'à ce qu’elle devienne rouge.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Discours traduit de vers :</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">L'Or des Sages n'est nullement l'Or vulgaire,</li><li style="text-align: justify;">Mais c'est une certaine eau claire et pure,</li><li style="text-align: justify;">Sur laquelle est porté l'esprit du Seigneur ;</li><li style="text-align: justify;">Et c'est de là que toute sorte d'être prend et reçoit la vie.</li><li style="text-align: justify;">C'est pourquoi notre Or est entièrement rendu spirituel :</li><li style="text-align: justify;">Par le moyen de l'esprit il passe par l'alambic ;</li><li style="text-align: justify;">Sa terre demeure noire,</li><li style="text-align: justify;">Laquelle toutefois n'apparaissait pas auparavant ;</li><li style="text-align: justify;">Et maintenant elle se dissout soi-même</li><li style="text-align: justify;">Et elle devient pareillement en eau épaisse,</li><li style="text-align: justify;">Laquelle désire une plus noble vie</li><li style="text-align: justify;">Afin qu'elle puisse se rejoindre à soi-même.</li><li style="text-align: justify;">Car, à cause de la soif qu'elle a, elle se dissout et de dérompt,</li><li style="text-align: justify;">Ce qui lui profite beaucoup :</li><li style="text-align: justify;">Parce que si elle ne devenait pas eau et huile,</li><li style="text-align: justify;">Ni se mêler avec elle, comme il advient alors :</li><li style="text-align: justify;">En sorte que d'iceux n'est faite qu'une seule chose,</li><li style="text-align: justify;">Laquelle s'élève en une entière perfection,</li><li style="text-align: justify;">Dont les parties sont si fortement jointes ensemble</li><li style="text-align: justify;">Qu'elles ne peuvent plus être séparées.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Chapitre V</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>De la préparation de Diane plus blanche que la neige</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Ce n'est pas sans raison que les Philosophes appellent notre Sel le lieu de Sapience : car il est tout plein de rares vertus et de merveilles divines : c'est de lui principalement que toutes les couleurs du monde peuvent être tirées. Il est blanc, d'une blancheur de neige en son extérieur; mais il contient intérieurement une rougeur comme celle du sang. Il est encore rempli d'une saveur très douce, d'une vie vivifiante et d'une teinture céleste, quoique toutes ces choses ne soient pas dans les propriétés du Sel, parce que le Sel ne donne seulement qu'une acrimonie et n'est que le lien de sa coagulation ; mais sa chaleur intérieure est pure, un pur feu essentiel, la lumière de Nature, et une huile très belle et transparente, laquelle a une si grande douceur qu'aucun sucre ni miel ne la peut égaler, lorsqu'il est entièrement séparé et dépouillé de toutes ses autres propriétés.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Quant à l'esprit invisible qui demeure dans notre Sel, il est, à cause de la force de sa pénétration, semblable et égal au foudre, qui frappe fortement et auquel rien ne peut résister. De toutes ces parties du Sel unies ensemble et fixées en un être résistant contre le feu, il en résulte une teinture si puissante qu'elle pénètre tout corps en un clin d'œil, à la façon d'un foudre très véhément, et qu'elle chasse incontinent tout ce qui est contraire à la vie.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Et c'est ainsi que les métaux imparfaits sont teints ou transmués en Soleil : car, dès le commencement, ils sont Or en puissance, ayant tiré leur origine de l'unique essence du Soleil ; mais, par l'ire et malédiction de Dieu, ils ont été corrompus par sept diverses sortes de lèpre et de maladies. Et s'ils n'avaient pas été Or auparavant, notre teinture ne les pourrait jamais réduire en Or; de même façon que l'Homme ne devient pas Or, encore bien qu'il avale une prise de notre teinture qui a le pouvoir de chasser du corps humain toutes les maladies.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">On voit aussi par l'exacte anatomie des métaux qu'ils participent en leur intérieur de l'Or, et que leur extérieur est entouré de mort et de malédiction. Car, premièrement, l'on observe en ces métaux qu'ils contiennent une matière corruptible, dure et grossière, d'une terre maudite ; savoir, une substance crasse, pierreuse, impure et terrestre, qu'ils apportent dès leur minière. Secondement, une eau puante et capable de donner la mort. En troisième lieu, une terre mortifiée qui se rencontre dans cette eau puante ; et enfin une qualité vénéneuse, mortelle et furibonde. Mais quand les métaux sont délivrés de toutes ces impuretés maudites et de leur hétérogénéité, alors on y trouve la noble essence de l’Or, c'est-à-dire notre Sel béni, tant loué par les Philosophes, lesquels nous en parlent si souvent et nous l'ont recommandé en ces termes : Tirez le Sel des métaux sans aucune corrosion ni violence, et ce Sel vous produira la Pierre blanche et la rouge. Item, tout le secret consiste au Sel, du quel se fait notre parfait Elixir.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Maintenant il paraît assez combien il est difficile de trouver un moyen de faire et avoir ce Sel, puisque cette Science jusqu'à ce jour n'a point encore été entièrement découverte à tous, et qu'à présent même il ne s'en trouve pas encore, de mille, un qui sache quel sentiment il doit avoir touchant le dire surprenant de tous les Philosophes sur cette seule, unique et même matière, qui n'est autre chose que de l'Or véritable et naturel, et toutefois très vil, qu'on jette par les chemins et qu'on peut trouver en iceux. Il est de grand prix et d'une valeur inestimable, et toutefois ce n'est que fiente ; c'est un feu qui brûle plus fortement que tout autre feu, et néanmoins il est froid ; c'est une eau qui lave très nettement, et néanmoins elle est sèche; c'est un marteau d'acier qui frappe jusque sur les atomes impalpables, et toutefois il est comme de l'eau molle ; c'est une flamme qui met tout en cendres, et néanmoins elle est humide ; c'est une neige qui est toute de neige, et néanmoins elle est humide; c'est une neige qui est toute de neige, et néanmoins qui se peut cuire et entièrement s'épaissir; c'est un oiseau qui vole sur le sommet des montagnes, et néanmoins c'est un poisson ; c'est une Vierge qui n'a point été touchée, et toutefois qui enfante et abonde en lait ; ce sont les rayons du Soleil et de la Lune, et le feu du Soufre, et toutefois c'est une glace très froide ; c'est un arbre brûlé, lequel toutefois fleurit lorsqu'on le brûle et rapporte abondance de fruits ; c’est une mère qui enfante, et toutefois ce n'est qu'un homme ; et ainsi au contraire c'est un mâle, et néanmoins il fait office de femme ; c'est un métal très pesant, et toutefois il est plume, ou comme de l'alun de plume ; c'est aussi une plume que le vent emporte, et toutefois plus pesante que les métaux ; c'est aussi un venin plus mortel que le basilic même, et toutefois qui chasse toutes sortes de maladies, etc.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Toutes ces contradictions et autres semblables, et qui sont toutefois les propres noms de notre Pierre, aveuglent tellement ceux qui ignorent comment cela se peut entendre, qu'il y en a une infinité qui dénient absolument que cette chose soit véritable, quoique d'ailleurs ils croient avoir tout l'esprit le mieux tourné du monde. Ils s'en rapportent plutôt à un seul Aristote qu'à un nombre infini de fameux auteurs qui, depuis plusieurs siècles, ont confirmé toutes ces choses, et par les épreuves qu'ils en ont faites, et par les écrits qu'ils nous en ont laissés : jurant que toutes les paroles qu'ils ont avancées portaient vérité, ou qu'autrement ils voulaient en rendre compte au grand jour du Jugement. Mais quoique tout cela ne serve de rien, ceux qui possèdent la Science sont toujours méprisés : ce qui ne se fait pas sans un juste jugement de Dieu, qui d'autant mieux il a mis ce don précieux dans quelque vaisseau, d'autant plus il permet qu'on le considère comme une folie, afin que ceux qui en sont indignes le méprisent et le rejettent plutôt à leur propre perte et à leur propre dommage. Mais les fils de la Science gardent avec crainte ce dépôt secret de la Providence, considérant que les paraboles, tant de l'Ecriture sainte que de tous les Sages, signifient bien autre chose que ne porte le sens littéral. C'est pourquoi suivant le commandement du Psalmiste, ils méditent jour et nuit sur leur matière et cherchent cette précieuse Pierre avec soin et avec peine, jusqu'à ce qu'ils a trouvent par leurs prières et leur travail. Car si Dieu (comme on n'en peut douter) ne donne point à connaître cette admirable Pierre (quoique terrestre seulement) à tous les Hommes de mauvaise volonté, à cause qu'elle est un petit rayon de cette sainte et céleste Pierre angulaire, quel sentiment devons-nous avoir de cette authentique et inestimable Pierre que tous les Anges et Archanges adorent ? Bien toutefois qu'il n'y ait aucun Homme qui ne se tienne assuré de l'acquérir sans peine, pourvu qu'étant régénéré il fasse profession de la Foi, qu'il la publie de bouche, qu'il n'en conçoive aucun doute et qu'il n'en forme point de contestation, il entrera dans la porte étroite du Paradis, avec tous les saints personnages du vieil et du nouveau Testament.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Quant à nous, nous savons très certainement que toute la Théologie et la Philosophie sont vaines sans cette huile incombustible. Car tout ainsi que les cinq métaux imparfaits meurent dans l'examen du feu, s'ils ne sont teints et amenés à leur perfection par le moyen de cette huile incombustible (que les Philosophes nomment leur Pierre), de même les cinq Vierges folles qui, à l'avenue de leur Roi et leur Epoux, n’auront point la véritable huile dans leurs lampes périront indubitablement. " Car le Roi comme il se voit en Saint Matthieu, Chap. 25. 41. 42. 43.) rangera à sa gauche ceux qui n'ont point l'huile de charité et de miséricorde et leur dira : Eloignez-vous de moi, maudits que vous êtes, allez au feu éternel qui est préparé au Diable et ses Anges... Car j’ai eu faim, et vous ne m'avez point donné à manger : j'ai eu soif, et vous ne m'avez point donné à boire : j’étais étranger, et vous ne m’avez point logé : j'étais nu, et vous ne m'avez point couvert : j'étais malade et prisonnier, et vous ne m'avez point visité. " Au contraire, tout ainsi que ceux qui s'efforcent sans cesse à connaître les merveilleux secrets de Dieu et demandent avec grand zèle au Père des lumières qu'il les veuille illuminer, reçoivent enfin l'esprit de la Sagesse divine, qui les conduit en toute vérité et les unit par leur vive foi avec ce Lion vainqueur de la tribu de Juda, lequel seul délie et ouvre le Livre de la régénération, scellé aux sept sceaux dans chacun des Fidèles. De sorte qu'en lui naît cet Agneau qui, dès le commencement, fut sacrifié, qui seul est le Seigneur des Seigneurs, et qui attache le vieil Adam à la Croix de son humilité et de sa douceur, et rengendre un nouvel Homme par la semence du Verbe divin.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">De même aussi voyons-nous une représentation fidèle de cette régénération en l’œuvre des Philosophes, dans lequel il y a ce seul Lion vert, qui ferme et ouvre les sept sceaux indissolubles des sept esprits métalliques, et qui tourmente les corps jusqu'à ce qu'il les ait entièrement perfectionnés par le moyen d'une longue et ferme patience de l'artiste. Car celui-là ressemble aussi à cet Agneau auquel, et non à d'autres, les sept sceaux de la Nature seront ouverts.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Ô enfant de la Lumière! qui êtes toujours victorieux par la vertu de l'Agneau divin, toutes les choses que Dieu a jamais créées serviront pour le bonheur temporel et éternel, comme nous en avons la promesse de la propre bouche de Notre-Seigneur Jésus-Christ, par laquelle il a voulu marquer de suite ces seize sortes de Béatitudes, qu'il a réitérées, en St Math. chap. 5. Et l'Apocalypse chap. 2. et 21. dans ces termes :</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">1. Bienheureux sont les pauvres d'esprit ; car le Royaume des Cieux est à eux. A celui qui vaincra, je lui donnerai à manger de l'Arbre de vie, lequel est au Paradis de mon Dieu</li><li style="text-align: justify;">2. Bienheureux sont ceux qui mènent deuil : car ils seront consolés. Celui qui vaincra, ne sera point offensé par la mort seconde.</li><li style="text-align: justify;">3. Bienheureux sont les débonnaires : car ils habiteront la terre par droit d'héritage. A celui qui vaincra, je lui donnerai à manger de la Manne qui est cachée, et lui donnerai un caillou blanc, et au caillou un nouveau nom écrit, que nul ne connaît, sinon celui qui le reçoit.</li><li style="text-align: justify;">4. Bienheureux sont ceux qui ont faim et soif de justice : car ils seront saoulés. Celui qui aura vaincu, et aura gardé mes oeuvres jusqu'à la fin, je lui donnerai la puissance des Nations. Et il les gouvernera avec une verge de fer, et seront brisées comme des vaisseaux du Potier. Comme j'ai aussi reçu de mon Père. Et je lui donnerai l'Etoile du matin.</li><li style="text-align: justify;">5. Bienheureux sont les miséricordieux : car miséricorde leur sera faite. Celui qui vaincra, sera ainsi vêtu de vêtements blancs ; et je n'effacerai point son nom du Livre de vie, et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses Anges.</li><li style="text-align: justify;">6. Bienheureux sont ceux qui sont nets de cœur : car ils verront Dieu. Celui qui vaincra, je le ferai être une colonne au Temple de mon Dieu, et il ne sortira plus dehors : et j'écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la Cité de mon Dieu, qui est la nouvelle Jérusalem, laquelle descend du Ciel de devers mon Dieu ; et mon nouveau nom.</li><li style="text-align: justify;">7. Bienheureux sont ceux qui procurent la paix : car ils seront appelés enfants de Dieu. Celui qui vaincra, je le ferais sortir avec moi en mon Trône : ainsi que j'ai aussi vaincu, et suis assis avec mon Père à son Trône.</li><li style="text-align: justify;">8. Bienheureux sont ceux qui sont persécutés par justice : car le Royaume des Cieux est à eux. Celui qui sera vainqueur, obtiendra toutes choses par un droit héréditaire ; et je serais son Dieu, et il sera mon fils.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Reprenons donc, mes frères, par la grâce de notre Dieu miséricordieux un esprit laborieux pour combattre un bon combat : car celui qui n'aura pas dûment combattu ne sera point couronné, parce que Dieu ne bous accorde point ses dons temporels qu'à force de sueur et de travail, selon le témoignage universel de tous les Philosophes, et de Hermès même, qui assure que, pour acquérir cette benoîte Diane et cette Lunaire blanche comme lait, il a souffert plusieurs travaux d'esprit, de même que chacun peut conjecturer. Car comme notre Sel au commencement est un sujet terrestre, pesant, rude, impur, chaotique, gluant, visqueux, et un corps ayant la forme d'une eau nébuleuse, il est nécessaire qu'il soit dissout, qu'il soit séparé de son impureté, de tous ces accidents terrestres et aqueux et de son ombre épaisse et grossière ; et, surtout, qu'il soit extrêmement sublimé, afin que ce Sel cristallin des métaux, exempt de toutes fèces, purgé de toute sa noirceur, de sa putréfaction et de sa lèpre, devienne très, pur et souverainement clarifié, blanc comme neige, fondant et fluant comme cire.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Discours traduit de vers :</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Le Sel est la seule et unique clef ;</li><li style="text-align: justify;">Sans Sel notre Art ne saurait aucunement subsister.</li><li style="text-align: justify;">Et quoique ce sel (afin que je vous en avertisse)</li><li style="text-align: justify;">N'ait point apparence de Sel au commencement,</li><li style="text-align: justify;">Toutefois, c'est véritablement un Sel, qui sans doute</li><li style="text-align: justify;">Est tout à fait noir et puant en son commencement,</li><li style="text-align: justify;">Mais qui, dans l'opération et par le travail,</li><li style="text-align: justify;">Aura la ressemblance de la présure du Sang :</li><li style="text-align: justify;">Puis après il deviendra tout à fait blanc et clair</li><li style="text-align: justify;">En se dissolvant et se fermentant soi-même</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Chapitre VI</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>Du mariage du serviteur rouge avec la femme blanche</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Il y en a plusieurs qui croient savoir la manière de faire la Teinture des Philosophes : mais lorsqu'ils sont aux épreuves avec notre serviteur rouge, à peine croirait-on combien le nombre de ceux qui réussissent est très petit, et combien il s'en rencontre peu en tout le monde qui méritent le nom de véritables Philosophes. Car où est-ce qu'on peut trouver un livre qui donne une suffisante instruction sur ce sujet, puisque tous les Philosophes l'ont enveloppé dans le silence et qu'ils l'ont ainsi voulu cacher exprès, de même que notre bien-aimé père l'a dit en manière de révélation aux inquisiteurs de cet Art, auxquels il n'a presque rien laissé d'excellent que ce peu de paroles : Une seule chose, mêlée avec une eau philosophique.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Et il ne faut point douter que cette chose n'ait donné beaucoup de peine à quelques Philosophes, avant que de passer cette forêt, pour commencer leur première opération, comme nous en avons un exemple considérable en l'Auteur de l’Arche ouverte, communément appelé le disciple du grand et petit paysan (qui possède les manuscrits de défunt son vénérable et digne précepteur, et qui a eu une parfaite connaissance de l'Art philosophique il y a déjà trente ans), lequel nous a raconté ce qui arriva à son maître en ce point, c'est-à-dire en sa première opération, par laquelle il ne put de prime abord, quelque moyen ou industrie qu'il apportât, faire en sorte que les Soufres se mêlassent ensemble et fissent coït, parce que le Soleil nageait toujours au-dessus de la Lune. Ce qui lui donna un grand déplaisir et fut cause qu'il entreprit de nouveau plusieurs voyages fâcheux et difficiles, dans le dessein de s'éclaircir en ce point par quelqu'un qui serait peut-être possesseur de la Pierre, comme il lui arriva selon son souhait, en telle sorte qu'il ne s'est encore trouvé personne qui ait surpassé son expérience, car il connaissait effectivement la plus prochaine et la plus abrégée voie de cet œuvre, d'autant qu'en l'espace de trente jours il achevait le secret de la Pierre, au lieu que les autres Philosophes sont obligés de tenir leur matière en digestion premièrement pendant sept mois et, après, pendant dix mois continus.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Ce que nous avons voulu faire remarquer à ceux qui s'imaginent et se croient être grands Philosophes, et qui n'ont jamais mis la main aux opérations, afin qu'ils considèrent en eux-mêmes si quelque chose leur manque ; car avant ce passage, il arrive souventes fois que les artistes présomptueux sont contraints d'avouer leur ignorance et leur témérité. II s'en rencontre même quelques-uns, parmi les plus grands Docteurs et parmi les personnes de grand savoir, qui se persuadent que notre serviteur rouge digeste se doit extraire de l'or commun par le moyen d'une eau mercuriale, laquelle erreur le très savant auteur de l’ancien duel Chymique a autrefois démontrée, en un discours qu'il a composé où il fait parler la Pierre de cette sorte : " Quelques-uns se sont tellement écartés loin de moi, qu'encore qu'ils aient su extraire mon esprit teingnent qu'ils ont mêlé avec les autres métaux et minéraux, après plusieurs travaux je ne leur ai accordé que la jouissance de quelque petite portion de ma vertu, pour en améliorer les métaux qui me sont les plus prochains et les plus alliés ; mais si ces Philosophes eussent recherché ma propre femme et qu'ils m'eussent joint avec elle, j'aurais produit mille fois davantage de teinture, etc. "</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Quant à ce qui regarde notre conjonction, il se trouve deux différentes manières de conjoindre, donc l'une est humide et l'autre sèche. Le Soleil a trois parties de son eau, sa femme en a neuf, ou le Soleil en a deux et la femme en a sept. Et tout ainsi que la semence de l'homme est en une seule fois toute infuse dans la matrice de la femme qui se ferme en un moment jusqu'à l'enfantement, de même, dans notre œuvre, nous conjoignons deux eaux, le Soufre de l'or, et l'âme et le corps de son Mercure, le Soleil et la Lune, le mari et la femme, deux semences, deux argents-vifs, et nous faisons de ces deux notre Mercure vif, et de ce Mercure la Pierre des Philosophes.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Discours traduit de vers :</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Après que la terre est bien préparée,</li><li style="text-align: justify;">Pour boire son humidité,</li><li style="text-align: justify;">Alors prenez ensemble l'Esprit, l'âme et la vie,</li><li style="text-align: justify;">Et les donnez à la terre.</li><li style="text-align: justify;">Car qu'est-ce que la terre sans semence ?</li><li style="text-align: justify;">C'est un corps sans âme.</li><li style="text-align: justify;">Vous remarquerez donc et vous observerez</li><li style="text-align: justify;">Que le Mercure est ramené à sa mère</li><li style="text-align: justify;">De laquelle il a pris son origine ;</li><li style="text-align: justify;">Jetez-le donc en icelle, et il vous sera utile :</li><li style="text-align: justify;">La semence dissoudra la terre,</li><li style="text-align: justify;">Et la terre coagulera la semence.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Chapitre VII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>Des degrés du feu</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Dans la coction de notre Sel, la chaleur externe de la première opération s'appelle elixation, et elle se fait dans l'humidité ; mais la tiédeur de la seconde opération se parachève dans la sécheresse, et elle est nommée assation. Les Philosophes nous ont désigné ces deux feux en cette sorte : Il faut cuire notre Pierre par elixation et assation.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Notre béni ouvrage désire d'être réglé conformément aux quatre saisons de l'année. Et comme la première partie, qui est l'Hiver, est froide et humide ; la seconde, qui est le Printemps, est tiède et humide ; la troisième, qui est l'Eté, est et chaude et sèche ; et la quatrième, qui est l'Automne, est destinée pour cueillir les fruits : de même le premier régime du feu doit être semblable à la chaleur d'une poule qui couve ses oeufs pour faire éclore ses poulets, ou comme la chaleur de l'estomac qui cuit et digère les viandes qui nourrissent le corps, ou comme la chaleur du Soleil lorsqu'il est au signe du Bélier; et cette tiédeur dure jusqu'à la noirceur, et même jusqu'à ce que la matière devienne blanche. Que si vous ne gardez point ce régime et que votre matière soit trop chauffée, vous ne verrez point la désirée tête du corbeau; mais vous verrez malheureusement une prompte et passagère rougeur semblable au pavot sauvage, ou bien une huile rousse surnageante, ou que votre matière aura commencé de se sublimer ; que si cela arrive, il faut nécessairement retirer votre composé, le dissoudre et l’imbiber de notre lait virginal, et commencer derechef votre digestion avec plus de précaution jusqu'à ce que tel défaut n’apparaisse plus. Et quand vous verrez la blancheur, vous augmenterez le feu jusqu'à l’entier dessèchement de la Pierre, laquelle chaleur doit imiter celle du Soleil, lorsqu’il passe du Taureau dans les Gémeaux ; et après la dessiccation, il faut encore prudemment augmenter votre feu, jusqu'à la parfaite rougeur de votre matière, laquelle chaleur est semblable à celle du Soleil dans le signe du Lion.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Discours traduit de vers :</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Prenez bien garde aux avertissements que je vous ai donnés</li><li style="text-align: justify;">Pour le régime de votre feu doux,</li><li style="text-align: justify;">Et ainsi vous pourrez espérer toutes sortes de prospérités</li><li style="text-align: justify;">Et participer quelque jour à ce trésor ;</li><li style="text-align: justify;">Mais il faut que vous connaissiez auparavant</li><li style="text-align: justify;">Le feu vaporeux suivant la pensée des Sages,</li><li style="text-align: justify;">Parce que ce feu n'est pas élémentaire,</li><li style="text-align: justify;">Ou matériel et autre semblable ;</li><li style="text-align: justify;">Mais c'est plutôt une eau sèche tirée du Mercure :</li><li style="text-align: justify;">Ce feu est surnaturel,</li><li style="text-align: justify;">Essentiel, céleste et pur,</li><li style="text-align: justify;">Dans lequel le Soleil et la Lune sont conjoints.</li><li style="text-align: justify;">Gouvernez ce feu par le régime d'un feu extérieur,</li><li style="text-align: justify;">Et conduisez votre ouvrage jusqu'à la fin.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Chapitre VIII</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>De la vertu admirable de notre Pierre salée et aqueuse</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Celui qui aura reçu tant de grâces du Père des lumières, que d'obtenir en cette vie le don inestimable de la Pierre Philosophale, peut non seulement être assuré qu'il possède un trésor de si grand prix, que tout le monde ensemble et tous les Monarques mêmes qui l'habitent de toutes parts ne le sauraient jamais payer ; mais encore il doit être persuadé qu'il a une marque très évidente de l'amour que Dieu lui porte et de la promesse que la Sagesse divine (qui donne un tel don) a faite en sa faveur de lui accorder pour jamais une éternelle demeure avec elle et une parfaite union d'un mariage céleste, laquelle nous souhaitons de tout notre cœur à tous les chrétiens ; car c'est le centre de tous les trésors, suivant le témoignage de Salomon, au 7. De la Sag., où il dit : " J'ai préféré la Sagesse au royaume et à la principauté, et je n'ai point fait état de toutes les richesses en comparaison d'icelle. Je n'ai pas mis en parallèle avec elle aucune pierre précieuse ; car tout l'or n'est qu'un sable vil à son égard, et l'Argent n'est que de la boue. Je l'ai aimée par-dessus la santé et la beauté du corps et je l'ai choisie pour ma lumière, les rayons de laquelle ne s'éteignent jamais. Sa possession m'a donné tous les biens imaginables, et j'ai trouvé qu'elle avait dans sa main des richesses infinies, etc. "</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Quant à notre Pierre Philosophale, l'on y peut assez commodément remarquer toutes ces merveilles, premièrement le sacré mystère de la très Sainte Trinité, l'œuvre de la Création, de la rédemption, de la régénération, et l'état futur de la félicité éternelle. Secondement, notre Pierre chasse et guérit toutes sortes de maladies quelles qu'elles soient, et conserve un chacun en santé, jusqu'au dernier terme de sa vie, qui est lorsque l'esprit de l'homme, venant à s'éteindre à la façon d'une chandelle, s'évanouit doucement, et passe dans la main de Dieu.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">En troisième lieu, elle teint et change tous les métaux en Argent et en Or, meilleurs que ceux que la Nature a coutume de produire : et, par son moyen, les pierres et tous les cristaux les plus vils peuvent être transformés en pierres précieuses. Mais parce que notre intention est de changer les métaux en Or, il faut qu'ils soient auparavant fermentés avec de l'Or très bon et très pur, car autrement les métaux imparfaits ne pourraient pas supporter sa trop grande et suprême subtilité, mais il arriverait plutôt de la perte et du dommage dans la projection. Il faut aussi purifier les métaux imparfaits et impurs si l'on veut en tirer du profit. Une dragme d'Or suffit pour la fermentation au rouge, et une dragme d'Argent pour la fermentation au blanc : et il ne faut pas se mettre en peine d'acheter de l'Or ou de l'Argent pour faire cette fermentation, parce qu'avec une seule très petite partie l'on peut en après augmenter de plus en plus la teinture, en telle sorte qu'on pourrait charger des navires entiers du métal précieux qui proviendrait de cette confection. Car si cette médecine est multipliée et qu'elle soit derechef dissoute et coagulée par l'eau de son Mercure blanc ou rouge, de laquelle elle a été préparée, alors cette vertu teignente augmentera à chaque fois de dix degrés de perfection, ce que l'on pourra recommencer autant de fois que l'on voudra.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Le Rosaire dit : " Celui qui aura une fois parachevé cet Art, quand il devrait vivre mille milliers d'années et, chaque jour, nourrir quatre mille hommes, néanmoins il n'aurait point d'indigence. "</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">L'auteur de l'Aurore Apparaissante dit : " C'est elle qui est la fille des Sages, et qui a en son pouvoir l'autorité, l'honneur, la vertu et l'empire, qui a sur sa tête la couronne fleurissante du Royaume, environnée des rayons des sept brillantes Etoiles, et comme l'épouse ornée par son mari, elle porte écrit sur ses habits en lettres dorées grecques, barbares et latines : Je suis l'unique fille des Sages, tout à fait inconnue aux fols. Ô heureuse Science, ô heureux savant! car quiconque la connaît, il possède un trésor incomparable, parce qu'il est riche devant Dieu et honoré de tous les hommes, non pas par usure, par fraude, ni par de mauvais commerces, ni par l'oppression des pauvres, comme les riches de ce monde font gloire de s'enrichir, mais par le moyen de son industrie et par le travail de ses propres mains. "</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">C'est pourquoi ce n'est pas sans raison que les Philosophes concluent qu'il faut expliquer les deux Enigmes suivantes de la Teinture blanche ou rouge, ou de leur Urim et Thumin :</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Discours traduit de vers :</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">La Lune</li><li style="text-align: justify;">Ici est née une divine et Auguste Impératrice;</li><li style="text-align: justify;">Les Maîtres, d'un commun consentement, la nomment leur fille.</li><li style="text-align: justify;">Elle se multiplie soi-même, et produit un grand nombre d'enfants</li><li style="text-align: justify;">Purs, Immortels et sans tache.</li><li style="text-align: justify;">Cette Reine a de la haine pour la mort et pour la pauvreté ;</li><li style="text-align: justify;">Elle surpasse par son excellence l'or, l'argent et les pierres précieuses.</li><li style="text-align: justify;">Elle a plus de pouvoir que tous les remèdes quels qu'ils soient.</li><li style="text-align: justify;">Il n'y a rien en tout le monde qui lui puisse être comparé,</li><li style="text-align: justify;">A raison de quoi nous rendons grâces à Dieu, qui est ès Cieux.</li><li style="text-align: justify;">Le Soleil</li><li style="text-align: justify;">Ici est né un Empereur tout plein d'honneurs,</li><li style="text-align: justify;">Il n'en peut jamais naître un plus grand que lui,</li><li style="text-align: justify;">Ni par Art, ni par Nature,</li><li style="text-align: justify;">Entre toutes les choses créées.</li><li style="text-align: justify;">Les Philosophes l'appellent leur fils,</li><li style="text-align: justify;">Qui a le pouvoir et la force de produire divers effets.</li><li style="text-align: justify;">Il donne à l'homme tout ce qu'il désire de lui.</li><li style="text-align: justify;">Il lui octroie une santé persévérante,</li><li style="text-align: justify;">L'or, l'argent, les pierres précieuses,</li><li style="text-align: justify;">La force, et une belle et sincère jeunesse.</li><li style="text-align: justify;">Il détruit la colère, la tristesse, la pauvreté, et toutes les langueurs.</li><li style="text-align: justify;">Ô trois fois heureux celui qui a obtenu de Dieu une telle grâce!</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>Récapitulation</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Mon cher frère et fils inquisiteur de cet Art, reprenons dès le commencement toutes les choses qui te seront principalement nécessaires, si tu désires que ta recherche soit aidée et suivie d’un bon succès.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Premièrement et avant toutes choses, tu dois fortement t’imprimer en la mémoire que sans la miséricorde de Dieu tu es tout à fait malheureux, et plus misérable que le Diable même, au pouvoir duquel sont tous les damnés, parce que t’ayant donné une âme immortelle, veuilles ou ne veuilles pas, tu dois vivre toute une éternité, ou avec Dieu parmi les Saints dans un bonheur inconcevable, ou avec Satan parmi les damnés dans des tourments qu’on ne peut exprimer. C’est pourquoi adore Dieu de tout ton cœur, afin qu’il veuille te sauver pour toute l’éternité ; emploie toutes tes forces pour suivre les saints commandements, qui sont la règle de ta vie, comme le Sauveur nous l’a enjoint par ces paroles : Cherchez premièrement le Royaume de Dieu et toutes les autres choses vous seront données. Par ce moyen vous imiterez les Sages nos prédécesseurs, et vous observerez la méthode dont ils se sont servis pour se mettre en grâce auprès de ce redoutable Seigneur (devant lequel Daniel le Prophète a vu un mille millions d'assistants et un grand nombre de myriades qui le servaient). De même que ce très Sage Salomon nous a fidèlement indiqué le chemin qu'il a gardé pour obtenir la véritable Sagesse par le moyen de cette doctrine qui est la meilleure et qu'il nous faut entièrement imiter. " J'ai été (dit-il) un enfant doué de bonnes qualités et, parce que j'avais reçu une bonne éducation, je me trouvai avoir atteint l'âge d'adolescence dans une vie sans crime et sans reproche : mais après que j'eus reconnu que j 'avais encore de moindres dispositions qu'aucun autre homme pour devenir vertueux si Dieu ne m'accordait cette grâce (et que cela même était Sapience de savoir de qui était ce don), je m'en allai au Seigneur je le priai et lui dis de tout mon cœur : Ô Dieu de mes Pères et Seigneur de miséricorde, qui avez fait toutes choses par votre parole, et qui, par votre Sagesse, avez constitué l'homme pour dominer sur toutes les créatures que vous avez faites, pour disposer toute la terre en justice, et pour juger en équité de cœur : donnez-moi, je vous prie, la Sagesse, qui environne sans cesse le trône de votre divine Majesté, et ne me rejetez point du nombre de vos enfants, car je suis votre serviteur et le fils de votre servante ; je suis homme faible et de petite durée, et encore trop incapable en intelligence de jugement et des lois, etc. "</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">En cette manière tu pourras aussi plaire à Dieu, pourvu que ce soit là ta principale étude ; puis après, il te sera licite et même convenable que tu songes au moyen de t'entretenir honnêtement pendant cette vie, de sorte que tu vives non seulement sans être à charge à ton prochain, mais encore que tu aides aux pauvres selon que l'occasion s'en présentera. Ce que l'Art des Philosophes donne très facilement à tous ceux auxquels Dieu permet que cette Science, comme une de ses grâces particulières, soit connue. Mais il n'a pas coutume de le faire à moins qu'il n'y soit excité par de ferventes prières et par la sainteté de vie de celui qui demande cette insigne faveur, et il ne veut pas même accorder immédiatement la connaissance de cet Art à quelque personne que ce soit, mais toujours par des dispositions moyennes, savoir par les enseignements et par le travail des mains, auxquels il donne entièrement sa bénédiction s'il en est invoqué de bon cœur ; au lieu que quand on ne le prie pas, il en arrête l'effet, soit en mettant obstacle aux choses commencées, soit en permettant qu'elles finissent par un mauvais événement.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Au reste, pour acquérir cette Science, il faut étudier, lire et méditer, afin que tu puisses connaître la voie de la Nature, que l'Art doit nécessairement suivre. L'étude et la lecture consistent dans les bons et véritables auteurs qui ont en effet expérimenté la vérité de cette Science, et l'ont communiquée à la postérité, et auxquels il y a de la certitude de croire dans leur Art : car ils ont été hommes de conscience et éloignés de tous mensonges, encore bien que, pour plusieurs raisons, ils aient écrit obscurément. Pour toi, tu dois rapporter ce qu'ils ont enveloppé dans l'obscurité avec les opérations de la Nature, et prendre garde de quelle semence elle se sert pour produire et engendrer chaque chose : par exemple, cet arbre-ci, ou cet arbre-là ne se fait pas de toutes sortes de choses, mais seulement d'une semence ou d'une racine qui soit de son même genre. Il en va de même de l'Art des Philosophes, lequel pareillement a une détermination certaine et assurée, car il ne teint rien en or ou en argent, que le genre mercurial métallique, lequel il condense en une masse malléable et qui souffre le marteau, persévérante au feu, laquelle soit colorée d'une couleur très parfaite, et qui, en communiquant sa teinture, nettoie et sépare du métal toutes les choses qui ne sont pas de sa nature : il s'ensuit donc que la teinture pareillement est du genre mercurial métallique destiné pour la perfection de l'Or, et qu'il faut tirer son origine, sa racine et sa vertu séminaire du même sujet, duquel sont produits les corps métalliques vulgaires qui souffrent et qui s'étendent sous le marteau. Je te décris clairement en ce lieu la matière de l'Art, laquelle, si tu ne comprends pas encore, tu dois soigneusement t'appliquer à la lecture des auteurs, jusqu'à ce qu'enfin toutes choses te soient devenues familières.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Après avoir jeté un ferme et solide fondement sur la doctrine des véritables et légitimes possesseurs de la Pierre, il faut venir aux opérations manuelles, et à une due préparation de la matière qui requiert que toutes les fèces et superfluités soient ôtées par notre sublimation, et qu'elle acquière une essence cristalline, salée, aqueuse, spiritueuse, oléagineuse, laquelle, sans addition d'aucune chose hétérogène et de différente nature, et sans aucune diminution et aucune perte de sa vertu séminale générative et multiplicative, doit être amenée jusqu'à un égal tempérament d'humide et de sec, c'est-à-dire du volatil et du fixe, et, suivant le procédé de la Nature, élever cette même essence par le moyen de notre Art jusqu'à une entière perfection, afin qu'elle devienne une Médecine très fixe, qui se puisse résoudre dans toute humeur comme aussi dans toute chaleur aisée, et qu'elle devienne potable, en sorte néanmoins qu'elle ne s'évapore pas, comme font ordinairement les remèdes vulgaires, lesquels manquent toujours de cette principale vertu qu'ils doivent avoir pour remédier, parce que, comme impuissants et imparfaits, ou ils sont élevés par la chaleur, ou ils ne le sont pas : que s'ils sont élevés, ce ne sont peut-être que certaines eaux subtiles distillées, c'est-à-dire des esprits, si légères et si faciles à s'élever, que, par la chaleur du corps, laquelle elles augmentent jusqu'à causer frémissement, elles sont aussitôt sublimées et portées en haut, montant à la tête et là cherchant une sortie (de même que l'esprit de vin a coutume de faire en ceux qui sont ivres), et l'évaporation ne s'en pouvant faire à cause que le crâne est fermé, elles s'efforcent de sortir impétueusement, de la même manière qu'il a coutume d'arriver en la distillation artificielle, lors quelquefois que les esprits ramassés et devenus puissants font rompre le vaisseau qui les contient. Que si les remèdes vulgaires ne se peuvent élever, ce sont peut-être des sels qui sont privés de tout suc de vie à cause d'un feu très violent, et ne peuvent que très peu remédier à une maladie langoureuse : car comme une lampe ardente se nourrit d'huile et de graisse, laquelle étant consommée s'éteint, de même aussi la mèche qui entretient la vie se sustente d'un baume de vie succulent et huileux, et se mouche par le moyen des plus excellents remèdes, comme on fait communément une chandelle par une mouchette ; et parce que notre Médecine très assurément est composée du Soleil et de ses rayons mêmes, l'on peut conjecturer combien elle a de vertu par-dessus tous les autres médicaments, puisque le seul Soleil dans toute la Nature allume et conserve la vie ; car sans Soleil toutes choses gèleraient et rien ne croîtrait en ce monde ; les rayons du Soleil font verdoyer et croître toutes choses : et le Soleil donne vie à tous les corps sublunaires, les fait pousser, végéter, mouvoir et multiplier, ce qui se fait par l'irradiation vivifiante du Soleil. Mais cette vertu solaire est mille fois plus forte, plus efficace et plus salutaire dans son véritable fils, qui est le sujet des Philosophes, car là où il est engendré, il faut auparavant que les rayons du Soleil, de la Lune, des Etoiles et de toutes les vertus de la Nature se soient accumulés en ce lieu magnétique par l'espace de plusieurs siècles, et qu'ils se soient comme renfermés ensemble dans un vase très clos et serré, lesquels puis après, étant empêchés de sortir, réprimés et rétrécis, se changent en cet admirable sujet et engendrent d'eux-mêmes l'Or du vulgaire ; ce qui marque assez combien son origine est remplie de vertu, puisqu'il triomphe entièrement de toute la violence du feu quel que ce puisse être, en sorte qu'il ne se trouve rien dans tout le monde de plus parfait après notre sujet ; et si on le trouvait dans son dernier état de perfection, fait et composé par la Nature, qu'il fût fusible comme de la cire ou du beurre, et que sa rougeur et sa diaphanéité et clarté parût au-dehors, ce serait là véritablement notre benoîte Pierre : ce qui n'est pas. Néanmoins la prenant dès son premier principe, on la peut mener à la plus haute perfection qu'il y ait par le moyen de ce souverain Art philosophique, fondamentalement expliqué dans les livres des anciens Sages.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>Dialogue qui découvre plus amplement la préparation de la Pierre Philosophale.</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Vous avez vu par les Traités précédents que l’Assemblée des Alchymistes et Distillateurs, qui disputaient fortement de la Pierre des Philosophes, fut interrompue par un orage imprévu, comme ils furent dispersés et divisés en plusieurs différentes provinces sans avoir pris aucune détermination certaine, et comme chacun d'eux est demeuré sans conclusion. Ce qui a donné lieu à un nombre infini de sophistications et de procédés trompeurs et erronés, parce que cette malheureuse tempête ayant empêché une finale décision de tous leurs différends, un chacun d'eux a resté dans l'opinion imaginaire qu'il s'était figurée, laquelle il a suivie après dans ses opérations. Une partie de ces docteurs Chymistes, qui avaient assisté à cette Assemblée, avaient lu les écrits des véritables Philosophes qui nous proposent tantôt que le Mercure, tantôt que le Soufre, tantôt que le Sel est la matière de leur Pierre. Mais parce que ces sophisticateurs ont mal entendu la pensée des Anciens et qu'ils ont cru que l'argent-vif, le Soufre et le Sel vulgaires étaient les choses qu'il fallait prendre pour la confection de la Pierre, et après avoir été dispersés en plusieurs endroits de la terre, ils en ont fait les épreuves de toutes les façons imaginables. Quelqu'un d'entre eux a remarqué dans Geber cette maxime digne de considération : " Les Anciens, parlant du Sel, ont conclu que c'était le savon des Sages, la clef qui ferme et ouvre, et qui ferme derechef et personne n'ouvre ; sans laquelle clef ils disent qu'aucun homme dans ce monde ne saurait parvenir à la perfection de cet œuvre, c'est-à-dire s'il ne sait calciner le Sel après l'avoir préparé, et alors il s'appelle Sel fusible. " De même qu'il a lu en un autre auteur que celui qui connaît le Sel et sa dissolution, sait le secret caché des anciens Sages, cet Alchymiste se persuada par ces paroles qu'il fallait travailler sur le Sel commun, dont il apprit à préparer un esprit subtil, avec lequel il dissolvait l'Or du vulgaire, et en tirait sa couleur citrine et sa teinture, laquelle il s'étudiait de joindre et unir aux métaux imparfaits, afin que par ce moyen ils se changeassent en Or : mais tous ces travaux n'eurent aucun succès, quelque peine qu'il y pût prendre. Ce qu'il devait déjà savoir du même Geber, lorsqu'il dit : " Que tous les corps imparfaits ne se peuvent aucunement perfectionner par le mélange avec les corps que la Nature a rendus simplement parfaits, parce que, dans le premier degré de leur perfection, ils ont seulement acquis une simple forme pour eux, par laquelle ils étaient perfectionnés par la Nature, et que comme morts ils n'ont aucune perfection superflue qu'ils puissent communiquer aux autres, et ce pour deux raisons : la première à cause que, par ce mélange d'imperfection, ils sont rendus imparfaits, vu qu'ils n'ont pas plus de perfection qu'ils en ont besoin pour eux-mêmes ; et la dernière, à cause que par cette voie leurs principes ne peuvent pas se mêler intimement et en toutes les plus petites parties, d'autant que les corps ne se pénètrent point l'un l'autre, etc. " Après cela, cette autre sentence de Hermès tomba dans la pensée de notre artiste, savoir que le Sel des métaux est la Pierre des Philosophes. Il concluait donc en lui-même que le Sel du vulgaire ne devait pas être la chose dont les Philosophes entendaient parler, mais qu'il la fallait extraire des métaux. C'est pourquoi il se mit à calciner les métaux avec un feu violent, à les dissoudre en des eaux-fortes, les corroder, les détruire, préparer les Sels : il inventait, pour son dessein, plusieurs manières de dissoudre les métaux, pour les faire fondre aisément, et telles autres infinies opérations vaines et superflues ; mais il ne put jamais par tous ces moyens venir à la fin de son désir. Ce qui le faisait encore douter touchant les Sels et les matières dont nous avons parlé, en sorte qu'il ne cessait de regarder dans les livres des uns et des autres Philosophes. II feuilletait toujours, espérant de rencontrer quelque passage formel touchant la matière, et il fit tant qu'il découvrit cet axiome : Notre Pierre est Sel, et notre Sel est une terre, et cette terre est vierge. S'arrêtant à peser profondément ces paroles, il lui sembla tout à coup que son esprit était fort éclairé, et il commençait à reconnaître que ses travaux précédents n'avaient point réussi selon son souhait, à cause que, jusqu'à présent, il avait manqué de ce Sel virginal, et qu'on ne saurait en aucune façon avoir ce Sel vierge sur la terre, ni sur sa superficie universelle, parce que tout le dessus de la terre est couvert d'herbes, de fleurs et de plantes, dont les racines, par leurs fibres, attireraient et suceraient le Sel vierge d'où elles prendraient leur croissance, et ainsi tout ce Sel serait privé de sa virginité et se trouverait comme imprégné. Il s'étonnait encore d'où provenait sa première stupidité de ce qu'il n'avait pu comprendre plus tôt ces choses dans les livres des Philosophes qui en parlent si clairement, comme dans Morienus qui dit : Notre eau croît dans les montagnes et dans les vallées. Dans Aristote : Notre eau est sèche. Dans Danthyn : Notre eau se trouve dans les vieilles étables, les retraits et les égouts puants. Dans Alphidius : Notre Pierre se rencontre en toutes les choses qui sont au monde, et partout, et elle se trouve jetée dans le chemin, et Dieu ne l'a point mise à un haut prix pour l'acheter, afin que les pauvres aussi bien que les riches la puissent avoir. Hé quoi! (pensait-il en soi-même) ce Sel n'est-il pas marqué manifestement en tous ces endroits ? II est véritablement la pierre et l'eau sèche, qui se peut trouver en toutes choses, et dans les cloaques mêmes ; d'autant que tous corps sont composés de lui, se nourrissent de lui, et s'augmentent par son moyen et, par leurs corruptions, se résolvent en lui, et aussi parce qu'une grande quantité de ce Sel gras cause la fertilité. Ce que les plus ignorants laboureurs possèdent mieux que nous qui sommes doctes, lorsque pour refaire les lieux qui sont stériles à cause de la sécheresse, ils se servent d'un fumier pourri et d'un Sel gras et enflé, considérant très bien qu'une terre maigre ne peut pas être fertile. La Nature a aussi découvert à quelques-uns que la maigreur d'une terre sans humeur se pouvait améliorer semblablement par un Sel de cendres; c'est pour cela qu'en quelques endroits les laboureurs prennent du cuir, qu'ils coupent en pièces, le brûlent et en jettent la cendre sur des terres maigres pour leur donner la fertilité comme on fait en Densbighshire qui est une province d'Angleterre. Nous avons encore un ancien témoignage de cet usage dans Virgile. Ce que les Philosophes nous ont déclaré lorsqu'ils ont écrit que leur sujet était la force forte de toute force, et c'est, à vrai dire, le Sel de la terre qui se montre tel. Car où est-ce qu'on trouve jamais une force et une vertu plus épouvantables que dans le Sel de la terre, savoir le nitre, qui est un foudre à l'impétuosité duquel rien ne peut résister ?</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Notre Alchymiste, par cette considération et autres semblables, croyait déjà avoir atteint le but de la vérité et se réjouissait grandement en lui-même de ce qu'entre un mille million d'autres lui seul était parvenu à une connaissance si haute et si relevée ; il faisait déjà mépris des plus savants, voire même presque de tous les autres hommes, de ce qu'ils croupissaient toujours dans le bourbier de l'ignorance, et qu'ils n'étaient pas encore montés comme lui jusqu'au faîte de la plus fine Philosophie, et que là ils n'étaient pas devenus riches d'eux-mêmes, puisqu'il y avait une infinité de trésors cachés dans le Sel vierge des Philosophes ; après, il se mettait en l'esprit que pour acquérir ce Sel de virginité, il fouillerait jusque sous le fondement des racines, en un certain lieu de terre grasse, pour en extraire une terre vierge qui n'eût point encore été imprégnée ; établissant mal à propos cette maxime que, pour obtenir l’eau vive de Sel nitre, il fallait fouir dans une fosse profondément jusqu’aux genoux, laquelle rêverie il ne se contenta pas seulement de poursuivre par son labeur, mais encore il la rendit publique par un discours qu'il fit imprimer, dans lequel il soutenait que c'était la véritable pensée de tous les Philosophes. Il s'aheurtait si fortement à cette opinion vaine et imaginaire qu'il dépensait tout son bien, de sorte qu'il se vit réduit en grande pauvreté et accablé de douleurs et d'ennui, déplorant la perte irréparable de son argent, de son temps, et de ses peines. Ce dommage fut accompagné de soins fâcheux, d'angoisse, d'inquiétude et de veilles, lesquelles augmentant de jour en jour, il se résolut enfin de retourner au lieu où il avait été auparavant pour fouir profondément cette terre qu'il avait cru être la terre philosophique, et il continua de vomir ses injures et ses imprécations jusqu'à ce qu'il fût surpris de sommeil, dont il avait été privé quelque jour par tant de chagrin et de tristesse. Etant plongé dans ce profond sommeil, il vit paraître en songe une grande troupe d'hommes tous rayonnants de lumière, l'un desquels s'approcha de lui et le reprit de cette sorte : Mon Ami, pourquoi est-ce que vous vomissez tant d'injures, de malédictions et d'exécrations contre les Philosophes qui reposent en Dieu ? Cet Alchymiste, tout étonné, répondit en tremblant : Seigneur, j'ai lu en partie leurs livres, où j'ai vu qu'on ne pouvait imaginer de louanges qu'ils ne donnassent à leur Pierre, laquelle ils élèvent jusqu'aux Cieux. Ce qui a excité en moi un extrême désir de mettre la main à l'œuvre, et j'ai opéré en toutes choses selon leurs écrits et leurs préceptes, afin d'être participant à leur Pierre : mais je reconnais que leurs paroles m'ont trompé, vu que, par ce moyen, j'ai perdu tous mes biens.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">La Vision. Vous leur faites tort, et c'est injustement que vous les accusez d'imposture, car tous ceux que vous voyez ici sont gens bien heureux ; ils n'ont jamais écrit aucun mensonge ; au contraire, ils ne nous ont laissé que la pure vérité, quoique en des paroles cachées et occultes, afin que de si grands mystères ne fussent pas connus par les indignes, car autrement il en naîtrait de grands maux et désordres dans le monde ; vous deviez interpréter leurs écrits non pas à la lettre, mais selon l'opération et la possibilité de la Nature; vous ne deviez pas entreprendre auparavant les opérations manuelles, qu'après avoir posé un solide fondement par vos ferventes prières à Dieu, par une assidue lecture et par une étude infatigable ; et vous deviez remarquer en quoi les Philosophes s'accordent tous, savoir en une seule chose, qui n'est autre que Sel, Soufre, et Mercure philosophiques.</li><li style="text-align: justify;">L’Alchymiste. Comment saurait-on s'imaginer que le Sel, le Soufre et le Mercure ne puissent être qu'une seule et même chose, puisque ce sont trois choses distinctes ?</li><li style="text-align: justify;">La Vision. C'est maintenant que vous faites voir que vous avez la cervelle dure et que vous n'y entendez rien ; les Philosophes n'ont seulement qu'une chose, qui contient corps, âme et esprit : ils la nomment Sel, Soufre et Mercure, lesquels trois se trouvent en une même substance, et ce sujet est leur Sel.</li><li style="text-align: justify;">L’Alchymiste. D'où est-ce qu'on peut avoir ce Sel ?</li><li style="text-align: justify;">La Vision. Il se tire de l'obscure prison des métaux ; vous pouvez avec lui faire des opérations admirables et voir toutes sortes de couleurs ; comme aussi transmuer tous les vils métaux en Or, mais il faut auparavant que ce sujet soit rendu fixe.</li><li style="text-align: justify;">L’Alchymiste. Il y a déjà longtemps que je me romps l'esprit pour travailler à ces opérations métalliques, sans y avoir jamais rien pu trouver de semblable.</li><li style="text-align: justify;">La Vision. Vous avez toujours cherché dans les métaux qui sont morts et qui n'ont pas en eux la vertu du Sel philosophique, comme vous ne pouvez pas faire que le pain cuit vous serve de semence, non plus que vous ne sauriez engendrer un poulet d'un œuf cuit ; mais si vous désirez faire une génération, il faut que vous vous serviez d'une semence pure, vive et sans avoir été gâtée ; puisque les métaux du vulgaire sont morts, pourquoi donc cherchez-vous une matière vivante parmi les morts ?</li><li style="text-align: justify;">L’Alchymiste. L'Or et l'Argent ne peuvent-ils pas être vivifiés derechef par le moyen de la dissolution ?</li><li style="text-align: justify;">La Vision. L'Or et l'Argent des Philosophes sont la vie même et n'ont point besoin d'être vivifiés ; on les peut même avoir pour rien ; mais l'Or et l'Argent vulgaires se vendent bien chèrement, et ils sont morts, et demeurent toujours morts.</li><li style="text-align: justify;">L’Alchymiste. Par quel moyen peut-on avoir cet Or vif ?</li><li style="text-align: justify;">La Vision. Par la dissolution.</li><li style="text-align: justify;">L’Alchymiste. Comment se fait cette dissolution ?</li><li style="text-align: justify;">La Vision. Elle se fait en soi-même et par soi-même, sans y ajouter aucune chose étrangère, car la dissolution du corps se fait en son propre sang.</li><li style="text-align: justify;">L’Alchymiste. Tout le corps se change-t-il entièrement en eau ?</li><li style="text-align: justify;">La Vision. A la vérité il se change tout, mais le vent porte aussi dans son ventre le fils fixe du Soleil, lequel est ce poisson sans os qui nage dans notre mer philosophique.</li><li style="text-align: justify;">L’Alchymiste. Toutes les autres eaux n’ont-elles pas cette même propriété ?</li><li style="text-align: justify;">La Vision. Cette eau philosophique n'est pas une eau de nuées ou de quelque fontaine commune ; mais c'est une eau salée, une gomme blanche, et une eau permanente, laquelle, étant conjointe à son corps, ne le quitte jamais, et quand elle a été digérée pendant l'espace de temps qui lui est nécessaire, on ne l'en peut plus séparer. Cette eau est encore la substance réelle de la vie en la Nature, laquelle a été attirée par l'aimant de l'Or, et qui se peut résoudre en une eau claire par l'industrie de l'artiste : ce que nulle autre eau du monde ne saurait faire.</li><li style="text-align: justify;">L’Alchymiste. Cette eau ne donne-t-elle point de fruits ?</li><li style="text-align: justify;">La Vision. Puisque cette eau est l'arbre métallique, on y peut enter un petit rejeton ou un petit rameau Solaire, lequel, s'il vient à croître, fait que, par son odeur, tous les métaux imparfaits lui deviennent semblables.</li><li style="text-align: justify;">L’Alchymiste. Comment est-ce qu'on procède avec elle ?</li><li style="text-align: justify;">La Vision. Il faut la cuire par une continuelle digestion, laquelle se fait premièrement dans l'humidité, puis après dans la sécheresse.</li><li style="text-align: justify;">L’Alchymiste. Est-ce toujours une même chose ?</li><li style="text-align: justify;">La Vision. En la première opération, il faut séparer le corps, l'âme et l'esprit, et derechef les conjoindre ensemble : que si le Soleil s'est uni à la Lune, pour lors l'âme de soi se sépare de son corps, et ensuite retourne de soi à lui.</li><li style="text-align: justify;">L’Alchymiste. Peut-on séparer le corps, l'âme et l'esprit ?</li><li style="text-align: justify;">La Vision. Ne vous mettez point en peine sinon de l'eau et de la terre feuillée ; vous ne verrez point l'esprit, car il nage toujours sur l'eau.</li><li style="text-align: justify;">L’Alchymiste. Qu'entendez-vous par cette terre feuillée ?</li><li style="text-align: justify;">La Vision. N'avez-vous point lu qu'il paraît en notre mer philosophique une certaine petite île ? il faut mettre en poudre cette terre ; et puis elle deviendra comme une eau épaisse mêlée avec de l’huile, et c’est là notre terre feuillée, laquelle il vous faut unir par un juste poids avec son eau.</li><li style="text-align: justify;">L’Alchymiste. Quel est ce juste poids ?</li><li style="text-align: justify;">La Vision. Le poids de l'eau doit être pluriel, et celui de la terre feuillée blanche ou rouge doit être singulier.</li><li style="text-align: justify;">L’Alchymiste. Ô Seigneur, votre discours dans ce commencement me semble trop obscur.</li><li style="text-align: justify;">La Vision. Je ne me sers point d'autres termes et d’autres noms que de ceux que les Philosophes ont inventés et qu'ils nous ont laissés par écrit. Et toute cette troupe de personnes bienheureuses que vous voyez, ont été pendant leur vie de véritables Philosophes. Une partie desquels étaient grands princes, et l'autre des roys ou des Monarques puissants, qui n'ont point eu honte de mettre la main à l'œuvre, pour rechercher par leur travail et par leurs sueurs les secrets de la Nature et dont ils nous ont écrit la vérité. Lisez donc diligemment leurs livres et ne les injuriez plus dorénavant : mais remarquez leurs très doctes traditions et maximes ; fuyez toutes Sophistiqueries et tous les Alchymistes trompeurs, et enfin vous jouirez du miroir caché de la Nature.</li><li style="text-align: justify;">La Vision ayant achevé ce discours, s'évanouit en un instant, l'Alchymiste s'éveillant aussitôt, lequel, considérant en lui-même ce qui s'était passé, ne savait ce qu'il en devait juger ; mais parce que toutes les paroles de la Vision lui avaient resté dans la mémoire, il s'en alla promptement dans sa chambre pour les mettre par écrit. Après, il lut avec attention les livres des Philosophes, il reconnut par leur lecture ses lourdes fautes passées et ses premières folies. Ayant ainsi découvert le véritable fondement de plus en plus, pour conserver le souvenir il le mit en Rythmes allemandes, comme il s’ensuit.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Discours traduit de vers :</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">On trouve une chose en ce monde,</li><li style="text-align: justify;">Qui est aussi partout et en tout lieu ;</li><li style="text-align: justify;">Elle n'est ni terre, ni feu, ni air, ni eau,</li><li style="text-align: justify;">Toutefois elle manque d'aucune de ces choses ;</li><li style="text-align: justify;">Néanmoins elle peut devenir feu,</li><li style="text-align: justify;">Air, eau et terre,</li><li style="text-align: justify;">Car elle contient toute la Nature</li><li style="text-align: justify;">En soi, purement et sincèrement ;</li><li style="text-align: justify;">Elle devient blanche ou rouge, elle est chaude ou froide.</li><li style="text-align: justify;">Elle est humide et sèche, et se diversifie de toutes les façons.</li><li style="text-align: justify;">La troupe des Sages l'a seulement connue</li><li style="text-align: justify;">Et la nomme son Sel.</li><li style="text-align: justify;">Elle est tirée de leur terre,</li><li style="text-align: justify;">Et elle a fait perdre quantité de fols.</li><li style="text-align: justify;">Car la terre commune ne vaut ici rien,</li><li style="text-align: justify;">Ni le Sel vulgaire en aucune façon,</li><li style="text-align: justify;">Mais plutôt le Sel du monde,</li><li style="text-align: justify;">Qui contient en soi toute vie.</li><li style="text-align: justify;">De lui se fait cette Médecine,</li><li style="text-align: justify;">Qui vous garantira de toute maladie.</li><li style="text-align: justify;">Si donc vous désirez l'Elixir des Philosophes,</li><li style="text-align: justify;">Sans doute cette chose doit être métallique,</li><li style="text-align: justify;">Comme le Nature l'a fait,</li><li style="text-align: justify;">Et l'a réduit en forme métallique,</li><li style="text-align: justify;">Qui s'appelle notre Magnésie,</li><li style="text-align: justify;">De laquelle notre Sel est extrait ;</li><li style="text-align: justify;">Quand vous aurez donc cette même chose,</li><li style="text-align: justify;">Préparez-la bien pour votre usage,</li><li style="text-align: justify;">Et vous tirerez de ce Sel clair</li><li style="text-align: justify;">Son cœur qui est très doux.</li><li style="text-align: justify;">Faites-en aussi sortir son âme rouge,</li><li style="text-align: justify;">Et son huile douce et excellente.</li><li style="text-align: justify;">Et le sang du Soufre s'appelle</li><li style="text-align: justify;">Le Souverain bien dans cet ouvrage;</li><li style="text-align: justify;">Ces deux substances vous pourront engendrer</li><li style="text-align: justify;">Le souverain trésor du Monde.</li><li style="text-align: justify;">Maintenant, comment est-ce que vous devez préparer ces deux substances</li><li style="text-align: justify;">Par le moyen de votre Sel de terre,</li><li style="text-align: justify;">Je n'ose pas l'écrire ouvertement,</li><li style="text-align: justify;">Car Dieu veut que cela soit caché ;</li><li style="text-align: justify;">Et il ne faut en aucune façon donner aux pourceaux</li><li style="text-align: justify;">Une viande faite de marguerites précieuses.</li><li style="text-align: justify;">Toutefois, apprenez de moi avec grande félicité,</li><li style="text-align: justify;">Que rien d'étranger ne doit entrer en cet œuvre ;</li><li style="text-align: justify;">Comme la glace par la chaleur du feu</li><li style="text-align: justify;">Se convertit en sa première eau,</li><li style="text-align: justify;">Il faut aussi que cette Pierre</li><li style="text-align: justify;">Devienne eau soi-même.</li><li style="text-align: justify;">Elle n'a besoin que d'un bain doux et modéré,</li><li style="text-align: justify;">Dans lequel elle se dissout par soi,</li><li style="text-align: justify;">Au moyen de la putréfaction.</li><li style="text-align: justify;">Séparez-en l'eau,</li><li style="text-align: justify;">Et réduisez la terre en huile rouge,</li><li style="text-align: justify;">Qui est cette âme de couleur de pourpre.</li><li style="text-align: justify;">Et quand vous aurez obtenu ces deux substances,</li><li style="text-align: justify;">Liez-les doucement ensemble,</li><li style="text-align: justify;">Et les mettez dans l'œuf des Philosophes</li><li style="text-align: justify;">Clos hermétiquement.</li><li style="text-align: justify;">Et vous les placerez sur un Athanor,</li><li style="text-align: justify;">Que vous conduirez selon l'exigence et la coutume de tous les Sages,</li><li style="text-align: justify;">En lui administrant un feu très lent</li><li style="text-align: justify;">Tel que la poule donne à ses œufs pour faire éclore ses poussins ;</li><li style="text-align: justify;">Pour lors l'eau, par un grand effort,</li><li style="text-align: justify;">Attirera en soi tout le Soufre,</li><li style="text-align: justify;">En sorte qu'il n'apparaîtra plus rien de lui,</li><li style="text-align: justify;">Ce qui toutefois ne peut pas durer longtemps.</li><li style="text-align: justify;">Car par la chaleur et la siccité</li><li style="text-align: justify;">Il s'efforcera derechef de se rendre manifeste,</li><li style="text-align: justify;">Ce qu'au contraire la froide Lune tâchera d'empêcher.</li><li style="text-align: justify;">C'est ici que commence un grand combat entre ces deux substances,</li><li style="text-align: justify;">Durant lequel l'une et l'autre montent en haut où elles s'élèvent par un admirable moyen.</li><li style="text-align: justify;">Elle ne laissent pas néanmoins de voler derechef en haut,</li><li style="text-align: justify;">Et après qu'elles ont continué longtemps ces mouvements et circulations,</li><li style="text-align: justify;">Elles demeurent enfin stables en bas</li><li style="text-align: justify;">Et s'y liquéfient alors avec certitude</li><li style="text-align: justify;">Dans leur premier chaos très profondément.</li><li style="text-align: justify;">Et puis toutes ces substances se noircissent,</li><li style="text-align: justify;">Comme fait la suie dans la cheminée ;</li><li style="text-align: justify;">Ce qui se nomme la tête de corbeau,</li><li style="text-align: justify;">Lequel n'est pas une petite marque de la grâce de Dieu.</li><li style="text-align: justify;">Quand donc cela sera ainsi advenu, vous verrez en bref</li><li style="text-align: justify;">Des couleurs de toutes les manières,</li><li style="text-align: justify;">La rouge, la jaune, la bleue et les autres,</li><li style="text-align: justify;">Lesquelles néanmoins disparaîtront bientôt toutes.</li><li style="text-align: justify;">Et vous verrez après de plus en plus</li><li style="text-align: justify;">Que toutes choses deviendront vertes, comme feuilles et comme l'herbe.</li><li style="text-align: justify;">Puis enfin la lumière de la Lune se fait voir ;</li><li style="text-align: justify;">C'est pourquoi il faut alors augmenter la chaleur,</li><li style="text-align: justify;">Et la laisser en ce degré ;</li><li style="text-align: justify;">Et la matière deviendra blanche comme un homme chenu, dont le teint envieilli ressemble à de la glace,</li><li style="text-align: justify;">Elle blanchira aussi presque comme de l'argent.</li><li style="text-align: justify;">Gouvernez votre feu avec beaucoup de soin,</li><li style="text-align: justify;">Et ensuite vous verrez dans votre vaisseau</li><li style="text-align: justify;">Que votre matière deviendra tout-à-fait blanche comme de la neige ;</li><li style="text-align: justify;">Et alors votre Elixir est achevé pour l'œuvre au blanc ;</li><li style="text-align: justify;">Lequel avec le temps deviendra rouge pareillement.</li><li style="text-align: justify;">A raison de quoi augmentez votre feu derechef,</li><li style="text-align: justify;">Et il deviendra jaune ou de couleur de citron partout.</li><li style="text-align: justify;">Mais à la parfin il deviendra rouge comme un rubis.</li><li style="text-align: justify;">Alors rendrez grâces à Dieu notre Seigneur,</li><li style="text-align: justify;">Car vous aurez trouvé un si grand trésor,</li><li style="text-align: justify;">Qu'il n'y a rien en tout le monde qu'on lui puisse comparer pour son excellence.</li><li style="text-align: justify;">Cette Pierre rouge teint en or pur</li><li style="text-align: justify;">L'étain, l'airain, le fer, l'argent et le plomb,</li><li style="text-align: justify;">Et tous les autres corps métalliques que ce soient.</li><li style="text-align: justify;">Elle opère et produit encore beaucoup d'autres merveilles.</li><li style="text-align: justify;">Vous pourrez, par son moyen, chasser toutes les maladies qui arrivent aux hommes.</li><li style="text-align: justify;">Et les faire vitre jusqu'au terme préfin de leur vie.</li><li style="text-align: justify;">C'est pourquoi rendez grâces à Dieu de tout votre cœur,</li><li style="text-align: justify;">Et avec elle donnez volontiers secours et aide à votre prochain</li><li style="text-align: justify;">Et employez l'usage de cette Pierre à l'honneur du Très-Haut,</li><li style="text-align: justify;">Lequel nous fasse la grâce de nous recevoir en son Royaume des Cieux.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Soit gloire, honneur et vertu à jamais au Saint, Saint, Saint Sabaoth Dieu tout-puissant, lequel seul est sage et éternel, le Roi des Rois, et le Seigneur des Seigneurs, qui est environné d'une lumière inaccessible, qui seul a l'immortalité, qui a empêché la violence de la mort, et qui a produit et mis en lumière un esprit impérissable. Ainsi soit-il.</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">FIN</li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;"><strong>Table des matières du Traité du sel</strong></li><li style="text-align: justify;"><br /></li><li style="text-align: justify;">Chapitre I De la qualité et condition du Sel de la Nature.</li><li style="text-align: justify;">Chapitre II Où est-ce qu'il faut chercher notre Sel</li><li style="text-align: justify;">Chapitre III De la dissolution</li><li style="text-align: justify;">Chapitre IV Comment notre Sel est divisé en quatre Eléments selon l'intention des Philosophes</li><li style="text-align: justify;">Chapitre V De la préparation de Diane plus blanche que la neige</li><li style="text-align: justify;">Chapitre VI Du mariage du serviteur rouge avec la femme blanche</li><li style="text-align: justify;">Chapitre VII Des degrés du feu</li><li style="text-align: justify;">Chapitre VIII De la vertu admirable de notre Pierre salée et aqueuse</li><li style="text-align: justify;">Récapitulation</li><li style="text-align: justify;">Dialogue qui découvre plus amplement la préparation de la Pierre Philosophale</li></ol></div></div><div align="justify"><br /></div>Le Miroir Alchimiquehttp://www.blogger.com/profile/03138462213732119910noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2196127544531909708.post-82443234513676196012021-09-17T12:08:00.000+02:002021-09-17T12:08:07.597+02:00LULLE La Clavicule (avec numérotation des paragraphes)<p> </p><div align="center"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEheKmd9qBTQp8e6zdpuDqMwVIdeY2mTkPah7v0cMXXANY7Z5Z8WlXvKwR2m934ldhH62nvlu2hEQs6VcZxfye89koY6WQV9ouMLqnEuMKF1MKZ_g4JwPh3SGvYGZaSLDCYPZ7MpYMgr5h0g/s1600-h/a+lulle+2.jpg"><img alt="" border="0" id="BLOGGER_PHOTO_ID_5335625886654724002" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEheKmd9qBTQp8e6zdpuDqMwVIdeY2mTkPah7v0cMXXANY7Z5Z8WlXvKwR2m934ldhH62nvlu2hEQs6VcZxfye89koY6WQV9ouMLqnEuMKF1MKZ_g4JwPh3SGvYGZaSLDCYPZ7MpYMgr5h0g/s400/a+lulle+2.jpg" style="cursor: hand; display: block; height: 359px; margin: 0px auto 10px; width: 250px;" /></a><br /><br /><span style="font-size: 28.8px;"><b>LA CLAVICULE</b><br /></span><span class="Apple-style-span" style="font-size: x-small;"><br /></span><br /><span style="font-size: medium;">RAYMOND LULLE DE MAJORQUE</span><br /><br />Traité connu aussi sous le nom de Clef universelle, dans lequel on trouvera clairement indiqué tout ce qui est nécessaire pour parfaire le Grand Œuvre.</div><div align="justify"><br /><br /><ol><li>Nous avons appelé cet ouvrage Clavicule, parce que sans lui, il est impossible de comprendre nos autres livres, dont l'ensemble embrasse l'Art tout entier, car nos paroles sont obscures pour les ignorants.</li><li>J'ai fait beaucoup de traités, très étendus, mais divisés et obscurs, comme on peut le voir par le Testament, où je parle des princ<a href="http://www.blogger.com/post-edit.g?blogID=2196127544531909708&postID=3471638344886078068" name="OCRUncertain016">i</a>pes de la nature et de tout ce qui a trait à l'art, mais le texte a été soumis au marteau de la Philosophie. De même pour mon livre du Mercure des philosophes, au second chapitre : de la fécondité des minières physiques, de même pour mon livre de la Quintessence de l'or et de l'argent, de même enfin pour tous mes autres ouvrages où l'art est traité d'une manière complète, sauf que j'ai toujours caché le secret principal. Or, sans ce secret nul ne peut entrer dans les mines des philosophes et faire quelque chose d'utile, c'est pourquoi avec l'aide et la permission du Très Haut auquel il a plu me révéler le Grand Œuvre, je traiterai ici de l'Art sans aucune fiction. Mais gardez-vous de révéler ce secret aux méchants ; ne le communiquez qu'à vos amis intimes, quoique vous ne dussiez le révéler à personne, parce que c'est un don de Dieu qui en fait présent à qui lui semble bon. Celui qui le possédera, aura un. trésor éternel.</li><li>Apprenez donc à purifier le parfait par l'imparfait. Le Soleil est le père de tous les métaux et la Lune est leur mère, quoique la Lune reçoive sa lumière du Soleil. De ces deux planètes dépend le magistère tout entier.</li><li>D'après Avicenne, les métaux ne peuvent être transmués qu'après avoir été ramenés à leur matière première, ce qui est vrai. Il te faudra donc réduire d'abord les métaux en Mercure ; mais je n'entends pas ici le mercure vulgaire, volatil, je parle du Mercure fixe; car le mercure vulgaire est volatil, plein d'une froideur flegmatique, il est indispensable qu'il soit réduit par le Mercure fixe, plus chaud, plus sec, doué de qualités contraires à celles du mercure vulgaire.</li><li>C'est pourquoi je vous conseille, ô mes amis, de n'opérer sur le Soleil et la Lune qu'après les avoir ramènes à leur matière première qui est le soufre et le Mercure des philosophes.</li><li>O mes enfants, apprenez à vous servir de cette matière vénérable, car je vous en avertis sous la foi du serment, si vous ne tirez le Mercure de ces deux métaux, vous travaillerez comme des aveugles, dans l'obscurité et dans le doute. C'est pourquoi, ô mes fils, je vous conjure de marcher vers la lumière, les yeux ouverts et de ne pas tomber en aveugles dans le gouffre de perdition.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE I</li><li><br /></li><li>DIFFÉRENCES DU MERCURE VULGAIRE ET DU MERCURE PHYSIQUE.</li><li><br /></li><li>Nous disons : le mercure vulgaire ne peut pas être le Mercure des Philosophes, par quelqu'artifice qu'on l'ait préparé ; car le mercure vulgaire ne peut tenir au feu qu'à l'aide d'un Mercure étranger corporel qui soit chaud, sec, et plus digéré que lui. C'est pourquoi je dis que notre Mercure physique est d'une nature plus chaude et plus fixée que le mercure vulgaire. Notre Mercure corporel se convertit en mercure coulant, ne mouillant pas les doigts ; quand il est joint au mercure vulgaire, ils s'unissent et se joignent si bien à l'aide d'un lien d'amour, qu'il est impossible de les séparer l'un de l'autre, de même de l'eau mêlée à de l'eau. Telle est la loi de la nature. Notre Mercure pénètre le mercure vulgaire et se mêle à lui en desséchant son humidité flegmatique, lui enlevant sa froideur, ce qui le rend noir comme du charbon et le fait enfin tomber en poussière.</li><li>Remarque bien que le mercure vulgaire ne peut être employé à la place de notre Mercure physique, lequel possède la chaleur naturelle au degré voulu ; c'est même pour cela que notre Mercure communique sa propre nature au mercure vulgaire.</li><li>Bien plus, notre Mercure, après sa transmutation, change les métaux en métal pur, c'est-à-dire en Soleil et en Lune, ainsi que nous l'avons démontré dans la seconde partie de notre Pratique. Mais il fait quelque chose de plus remarquable encore, il change le mercure vulgaire en Médecine pouvant transmuer les métaux imparfaits en parfaits. Il change le mercure vulgaire en vrai Soleil et en vraie Lune, meilleurs que ceux qui sortent de la mine. Notez encore que notre Mercure physique peut transmuer cent marcs et plus, à l'infini, tout ce que l'on aura, de mercure ordinaire, à moins que celui-ci ne vienne à manquer.</li><li>Je veux aussi que vous sachiez autre chose, le Mercure ne se mélange pas facilement et jamais parfaitement à d'autres corps, si ceux-ci n'ont été auparavant ramenés à son espèce naturelle. C'est pourquoi lorsque tu voudras unir le Mercure au Soleil ou à la Lune du vulgaire, il te faudra d'abord ramener ces métaux à leur espèce naturelle qui est le mercure ordinaire, cela à l'aide du lien d'amour naturel ; alors le mâle s'unit à la femelle. Aussi notre Mercure est-il actif, chaud et sec, tandis que le mercure vulgaire est froid, humide, passif comme la femelle qui est retenue à la maison dans une chaleur tempérée jusqu'à l'obumbration <i>(Note de L.A.T. : l'obumbration est l'action de rendre sombre, obscur)</i>. Alors ces deux mercures deviennent noirs comme charbon; c'est là le secret de la vraie dissolution. Puis ils se joignent entre eux de telle sorte qu'il devient impossible de les séparer jamais. Ils se présentent alors sous forme d'une poudre très blanche, et ils engendrent des enfants mâles et femelles par le vrai élan d'amour. Ces enfants se multiplieront à- l'infini selon leur espèce ; car d'une once de cette poudre, poudre de projection, élixir blanc ou rouge, tu feras des Soleils en nombre infini et tu transmueras en Lune toute espèce de métal sorti d'une mine.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE II</li><li><br /></li><li>EXTRACTION DU MERCURE DU CORPS PARFAIT.</li><li><br /></li><li>Prends une once de chaux de Lune coupellée, calcine-la selon la façon décrite à la fin de notre ouvrage sur le Magistère. Cette chaux sera ensuite réduite en poudre fine sur une plaque de porphyre. Tu imbiberas cette poudre, deux trois, quatre fois par jour avec de la bonne huile de tartre préparée de la manière décrite à la fin de cet ouvrage ; puis tu feras sécher au soleil. Tu continueras ainsi jusqu'à ce que ladite chaux ait absorbé quatre ou cinq parties d'huile, la quantité de chaux étant prise pour unité ; tu pulvériseras la poudre sur le porphyre comme il a été dit, après l'avoir desséchée, car alors elle se réduit plus facilement en poudre. Lorsqu'elle aura été bien porphyrisée, on l'introduira dans un matras à long col. Vous y ajouterez de notre menstrue puant fait avec deux parties de vitriol rouge et une partie de salpêtre ; vous aurez auparavant distillé ce menstrue par sept fois et vous l'aurez bien rectifié en le séparant de ses impuretés terreuses, si bien qu'à la fin ce menstrue soit complètement essentiel.</li><li>Alors on lutera parfaitement le matras, on le mettra au feu de cendres, avec quelques charbons, jusqu'à ce que l'on voie la matière bouillir et se dissoudre. Enfin l'on distillera sur les cendres jusqu'à ce que tout le menstrue ait passé et l'on attendra que la matière soit froide. Quand le vase sera complètement refroidi, on l'ouvrira, et la matière sera placée dans un autre vase bien propre muni de son chapiteau parfaitement luté. On placera le tout sur des cendres dans un fourneau. Le lut étant sec, on chauffera d'abord doucement jusqu'à ce que toute l'eau de la matière sur laquelle on opère ait passé dans le récipient. Puis on augmente le feu pour dessécher complètement la matière et exalter les esprits puants qui passeront dans le chapiteau et de là dans le récipient. Lorsque vous verrez l'opération arrivée à ce point, vous laisserez refroidir le vaisseau en diminuant peu à peu le feu. Le vase étant froid, vous en retirerez la matière que vous réduirez en poudre subtile sur le porphyre. Vous mettrez la poudre impalpable ainsi obtenue dans un vase de terre bien cuit et bien vitrifié. Puis vous verserez par dessus de l'eau ordinaire bouillante, en remuant avec un bâton propre, jusqu'à ce que le mélange soit épais comme de la moutarde. Remuez bien avec la baguette jusqu'à ce que vous voyiez apparaître quelques globules de mercure dans la matière ; il y en aura bientôt une assez grande quantité selon ce que vous aurez employé de corps parfait, c'est-à-dire de Lune. Et jusqu'à ce que vous en ayez uns grande quantité, versez de temps en temps de l'eau bouillante et remuez jusqu'à ce que toute la matière se réduise en un corps semblable au mercure vulgaire. On enlèvera les impuretés terreuses avec de l'eau froide, on séchera sur un linge, on passera à travers une peau de chamois. Et alors vous verrez des choses admirables.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE III</li><li><br /></li><li>DE LA MULTIPLICATION DE NOTRE MERCURE.</li><li><br /></li><li>Au nom du Seigneur. Amen.</li><li>Prenez trois gros de Lune pure en lamelles ténues <i>(Note de L.A.T. : le gros équivaut approximativement à 4 grammes)</i>; faites-en un amalgame avec quatre gros de mercure vulgaire bien lavé. Quand l'amalgame sera fait vous le mettrez dans un petit matras ayant un col d'un pied et demi.</li><li>Prenez ensuite notre Mercure extrait ci-dessus du corps lunaire, et mettez-le sur l'amalgame fait avec le corps parfait et le mercure vulgaire ; lutez le vase avec le meilleur lut possible et faites sécher. Ceci fait, agitez fortement le matras pour bien mélanger l'amalgame et le mercure. Puis placez le vase où se trouve la matière dans un petit fourneau sur un feu de quelques charbons seulement ; la chaleur du feu ne doit pas être supérieure à celle du soleil lorsqu'il est dans le signe du lion. Une chaleur plus forte détruirait votre matière ; aussi continuez ce degré de feu jusqu'à ce que la matière devienne noire comme du charbon et épaisse comme de la bouillie. Maintenez la même température jusqu'au moment où la matière prendra une couleur gris sombre ; lorsque le gris apparaîtra, on augmentera le feu d'un degré et il sera deux fois plus fort ; on le maintiendra ainsi jusqu'à ce que la matière commence à blanchir et devienne d'une blancheur éclatante. On augmentera le feu d'un degré et l'on maintiendra ce troisième degré jusqu'à ce que la matière devienne plus blanche que la neige et soit réduite en poudre plus blanche et plus pure que la cendre. Vous aurez alors la Chaux vive des Philosophes et sa minière sulfureuse que les Philosophes ont si bien cachées.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE IV</li><li><br /></li><li>PROPRIÉTÉ DE LA CHAUX DES PHILOSOPHES.</li><li><br /></li><li>Cette Chaux convertit une quantité infinie de mercure vulgaire en une poudre très blanche qui peut être réduite en argent véritable quand on l'unit à quelqu'autre corps comme la Lune.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE V</li><li><br /></li><li>MULTIPLICATION DE LA CHAUX DES PHILOSOPHES.</li><li><br /></li><li>Prends le vaisseau avec la matière, ajoutes-y deux onces de mercure vulgaire bien lavé et sec ; lute avec soin, et remets le vaisseau où il était d'abord. Règle et gouverne le feu selon les degrés un, deux et trois comme ci-dessus, jusqu'à ce que le tout soit réduit en une poudre très blanche ; tu pourras ainsi augmenter ta Chaux à l'infini.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE VI</li><li><br /></li><li>RÉDUCTION DE LA CHAUX VIVE EN VRAIE LUNE.</li><li><br /></li><li>Ayant donc préparé une grande quantité de notre Chaux vive ou minière, prends un creuset neuf sans son couvercle ; mets-y une once de Lune pure <i>(Note de L.A.T. : l'once équivaut très approximativement à 28 grammes)</i> et lorsqu'elle sera fondue, ajoutes-y quatre onces de ta poudre agglomérée en pilules. Ces petites boules pèsent chacune le quart d'une once. On les jette une à une sur la Lune en fusion, tout en continuant un feu violent jusqu'à ce que toutes les pilules soient fondues ; on augmente encore le feu pour que tout se mélange parfaitement ; enfin on coulera dans une lingotière.</li><li>Tu auras ainsi cinq onces d'argent fin, plus pur que le naturel ; tu pourras multiplier ta minière physique à ton gré.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE VII</li><li><br /></li><li>DE NOTRE GRAND-ŒUVRE AU BLANC ET AU ROUGE.</li><li><br /></li><li>Réduisez en Mercure, comme il a été dit plus haut votre Chaux vive tirée de la Lune. C'est là notre Mercure secret. Prenez donc quatre onces de notre chaux, extrayez le Mercure de la Lune comme vous l'avez fait plus haut. Vous recueillerez au moins trois onces de Mercure que vous mettrez dans un petit matras à long col comme il a été dit. Puis faites un amalgame d'une once de vrai Soleil avec trois onces de mercure vulgaire et mettez-le sur le Mercure de la Lune. Agitez fortement pour bien mélanger. Lutez le vaisseau avec soin et mettez-le dans le fourneau, en réglant le feu au premier, second et troisième degré.</li><li>Au premier degré, la matière deviendra noire comme du charbon ; on dit alors qu'il y a éclipse de Soleil et de Lune. C'est la véritable conjonction qui produit un enfant, le Soufre, plein d'un sang tempéré.</li><li>Après cette première opération, on continue par le feu du second degré jusqu'à ce que la matière soit grise. Puis on passe au troisième degré jusqu'au moment eu la matière apparaît parfaitement blanche. On augmente alors le feu jusqu'à ce que la matière devienne rouge comme du cinabre et soit réduite en cendres rouges. Tu pourras réduire cette Chaux en Soleil très pur, en faisant les mêmes opérations que pour la Lune.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE VIII</li><li><br /></li><li>DE LA MANIÈRE DE CHANGER LA SUSDITE PIERRE EN UNE MÉDECINE QUI TRANSMUE TOUTE ESPÈCE DE MÉTAL EN VRAI SOLEIL ET VRAIE LUNE ET SURTOUT LE MERCURE VULGAIRE EN MÉTAL PLUS PUR QUE CELUI QUI SORT DES MINES.</li><li><br /></li><li>Après sa première résolution notre Pierre multiplie cent parties de matière préparée, et après la seconde, mille. L'on multiplie en dissolvant, coagulant, sublimant, fixant notre matière qui peut ainsi s'accroître indéfiniment en quantité et en qualité.</li><li>Prenez donc de notre minière blanche, dissolvez-la dans notre menstrue puant, qui est appelé vinaigre blanc dans notre Testament, au chapitre où nous disons: " Prends du bon vin bien sec, mets-y la Lune, c'est-à-dire l'Eau verte et C, c'est-à-dire du Salpêtre.... " Mais ne nous égarons pas ; prenez quatre onces de notre Chaux vive et faites dissoudre dans notre menstrue, vous la verrez se résoudre en eau verte. D'autre part dans treize onces de ce même menstrue puant vous dissoudrez quatre onces de mercure vulgaire bien lavé, et dès que la dissolution sera achevé, vous mélangerez les deux solutions ; mettez-les en un vase bien scellé, faites digérer au fumier de cheval pendant trente jours, puis distillez au bain-marie jusqu'à ce qu'il ne passe plus rien. Redistillez au feu de charbon afin d'extraire l'huile et alors la matière qui restera, sera noire. Prenez celle-ci et distillez pendant deux heures sur les cendres dans un petit fourneau. Le vase étant froid, ouvrez-le et versez-y l'eau qui a été distillée ci-dessus au bain-marie. Lavez bien la matière avec cette eau. Puis distillez le menstrue au bain-marie ; recueillez toute l'eau qui passera, joignez-la à l'huile et distillez sur les cendres, comme il a été dit. Recommencez cette opération jusqu'au moment eu la matière restera au fond du vaisseau, noire comme du charbon.</li><li>Fils de la science, tu auras alors la Tête de corbeau que les Philosophes ont tant cherchée, sans laquelle le Magistère ne peut exister. C'est pourquoi, ô mon Fils, remémore-toi la divine Cène de Notre Seigneur Jésus-Christ qui est mort, a été enseveli, et le troisième jour est revenu à la lumière sur la terre éternelle. Sache bien, ô mon Fils, que nul être ne peut vivre s'il n'est mort tout d'abord. Prends donc ton corps noir, calcine le dans le même vaisseau pendant trois jours, puis laisse refroidir.</li><li>Ouvre-le et tu trouveras une terre spongieuse et morte, que tu conserveras jusqu'à ce qu'il soit nécessaire d'unir le corps à l'âme.</li><li>Tu prendras l'eau qui a été distillée au bain-marie, tu la distilleras plusieurs fois de suite, jusqu'à ce qu'elle soit bien purifiée et réduite en une matière cristalline.</li><li>Imbibe donc ton corps qui est la Terre noire avec sa propre eau, l'arrosant peu à peu et chauffant le tout, jusqu'à ce que le corps devienne blanc et resplendissant. L'eau qui vivifie et qui clarifie a pénétré le corps. Le vaisseau ayant été luté, tu chaufferas violemment pendant douze heures, comme si tu voulais sublimer le mercure vulgaire. Le vase s'étant refroidi, tu l'ouvriras et tu y trouveras ta matière sublimée, blanche, c'est notre Terre Sigillée, c'est notre corps sublimé, élevé à une haute dignité, c'est notre Soufre, notre Mercure, notre Arsenic, avec lequel tu réchaufferas notre Or, c'est notre ferment, notre chaux vive et il engendre en soi le Fils du feu qui est l'Amour des philosophes.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE IX</li><li><br /></li><li>MULTIPLICATION DU SOUFRE SUSDIT.</li><li><br /></li><li>Mets cette matière dans un fort matras et verse par-dessus un amalgame fait avec la Chaux vive de la première opération, celle que nous réduisions en argent. Cet amalgame se fait avec trois parties de mercure vulgaire et une partie de notre Chaux ; vous mélangerez et vous chaufferez sur les cendres. Vous verrez la matière s'agiter, augmentez alors le feu et en quatre heures la matière deviendra sulfurée et très blanche. Lorsqu'elle aura été fixée, elle coagulera et fixera le Mercure ; une once de matière changera cent onces de Mercure en vraie Médecine ; elle opérera ensuite sur mille onces, et ainsi de suite à l'infini.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE X</li><li><br /></li><li>FIXATION DU SOUFRE MULTIPLIÉ.</li><li><br /></li><li>L'on prendra le soufre multiplié, on le placera dans un matras et l'on versera par-dessus l'huile qui avait été mise de côté lors de la séparation des éléments.</li><li>On versera de l'huile jusqu'à ce que le Soufre soit mou. Puis on mettra fondre sur les cendres, en chauffant au second et troisième degré, jusqu'à la blancheur inclusivement. Alors on ouvrira le vaisseau et l'on trouvera une plaque cristalline, blanche. Pour l'essayer, mets-en un fragment sur une plaque chaude, et s'il coule sans produire de fumée il est bon. Alors projettes-en une partie sur mille de mercure et celui-ci sera complètement transmué en Argent. Mais si la médecine avait été infusible et n'avait pas coulé, mets-la dans un creuset et verse dessus de l'huile, goutte à goutte, jusqu'à ce que la médecine coule comme de la cire, et alors elle sera parfaite et transmuera mille parties de mercure et plus à l'infini.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE XI</li><li><br /></li><li>RÉDUCTION DE LA MÉDECINE BLANCHE EN ÉLIXIR ROUGE.</li><li><br /></li><li>Au nom du Seigneur, prends quatre onces de la lame susdite et dissous-la dans l'Eau de la Pierre, que tu as conservée. Lorsque la dissolution sera achevée, mets fermenter au bain-marie pendant neuf jours. Alors prends deux parties en poids de notre Chaux rouge et ajoute-les dans le vaisseau, tu mettras fermenter de nouveau neuf jours. Ensuite tu distilleras au bain-marie dans un alambic, puis sur les cendres, en réglant le feu au premier degré jusqu'au moment où la matière deviendra noire. C'est là notre seconde dissolution et notre seconde éclipse du Soleil avec la Lune, c'est là le signe de la vraie dissolution et de la conjonction du mâle avec la femelle.</li><li>Augmente le feu jusqu'au second degré, de façon que la matière devienne jaune. Ensuite on élèvera le feu au quatrième degré jusqu'à ce que la matière fonde comme de la cire et qu'elle soit d'une couleur hyacinthe. C'est alors une matière noble et une médecine royale qui guérit promptement toutes les maladies ; elle transmue toute espèce de métal en or pur meilleur que l'or naturel.</li><li>Maintenant rendons grâces au Sauveur glorieux qui dans la gloire des cieux règne un et trois dans l'éternité.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE XII</li><li><br /></li><li>RÉSUMÉ DU MAGISTÈRE.</li><li><br /></li><li>Nous avons démontré que tout ce que renferme ce traité est véritable, car nous avons vu de nos propres yeux, nous avons opéré nous-mêmes, nous avons touché de nos propres mains. Maintenant nous allons sans allégories et brièvement résumer notre Œuvre.</li><li>Nous prenons donc la Pierre que nous avons dite, nous la sublimons avec l'aide de la nature et de l'art, nous la réduisons en Mercure. A ce Mercure on ajoute le Corps blanc qui est d'une nature semblable, et on cuit jusqu'à ce qu'on ait préparé la vraie minière.</li><li>Cette minière se multipliera à votre gré. La matière sera de nouveau réduite en Mercure, que vous dissoudrez dans notre Menstrue jusqu'à ce que la Pierre devienne volatile et séparée de tous ses éléments. Enfin on purifiera parfaitement le corps et l'âme. Une chaleur naturelle et tempérée permettra ensuite de réussir la conjonction du corps et de l'âme. La Pierre deviendra minière ; on continuera le feu jusqu'à ce que la matière devienne blanche, nous l'appelons alors Soufre et Mercure des Philosophes ; c'est alors que par la violence du feu, le fixe devient volatil, en tant que le volatil se sera débarrassé de ses principes grossiers et se sera sublimé plus blanc que neige. On jettera ce qui reste au fond du vaisseau, car ce n'est bon à rien. Prenez alors notre Soufre qui est 1'huile dont on a déjà parlé et vous le multiplierez dans l'alambic jusqu'à ce qu'il soit réduit en une poudre plus blanche que neige. On fixera les poudres multipliées par la nature et par l'art, avec de l'Eau, jusqu'à ce qu'à l'essai par le feu, elles coulent sans fumée comme de la cire.</li><li>Il faut alors ajouter l'eau de la première solution ; tout s'étant dissous, on y mettra quelque chose de jaune qui est l'or, on unira et on distillera tout l'esprit. Enfin on chauffera au premier, second, troisième et quatrième degré jusqu'à ce que la chaleur fasse apparaître la vraie couleur hyacinthe, et que la matière fixe soit fusible. Tu projetteras cette matière sur mille parties de mercure vulgaire et il sera transmué en or fin.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE XIII</li><li><br /></li><li>CALCINATION DE LA LUNE POUR L'ŒUVRE.</li><li><br /></li><li>Prenez une once de Lune fine coupellée et trois onces de mercure. Amalgamez, en chauffant d'abord l'argent en lamelles dans un creuset et en y ajoutant ensuite le mercure ; remuez avec une baguette, tout en continuant à bien chauffer. On mettra ensuite cet amalgame dans du vinaigre avec du sel ; on broyera le tout avec un pilon dans un mortier de bois, tout en lavant et enlevant les impuretés. On cessera quand l'amalgame sera parfait. Puis on lavera avec de l'eau ordinaire chaude et limpide, puis on passera à travers un linge bien propre.</li><li>Ce qui restera sur le linge étant la partie la plus essentielle du corps, on le mélangera avec trois parties de sel, en broyant bien et en lavant. On calcinera enfin pendant douze heures. On recommencera à broyer avec du sel, et cela par trois fois, en renouvelant chaque fois le sel. Alors on pulvérisera la matière de manière à obtenir une poudre impalpable ; on lavera à l'eau chaude jusqu'à ce que toute saveur salée ait disparu. Enfin on passera à travers un filtre de coton, on desséchera, et l'on aura la Chaux blanche. On la mettra en réserve, pour s'en. servir lorsqu'on en aura besoin, de peur que l'humidité ne l'altère.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE XIV</li><li><br /></li><li>PROCÉDÉ POUR. PRÉPARER L'HUILE DE TARTRE.</li><li><br /></li><li>Prenez du bon tartre, dont la cassure soit brillante, calcinez-le au fourneau à réverbère pendant dix heures ; ensuite vous le mettrez sur une plaque de marbre après l'avoir pulvérisé et vous le laisserez dans un lieu humide, il se résoudra en un liquide huileux. Lorsqu'il sera entièrement liquéfié, on le passera à travers un filtre de coton. Vous le conserverez soigneusement, il vous servira à imbiber votre chaux.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE XV</li><li><br /></li><li>MENSTRUE PUANT POUR RÉDUIRE NOTRE CHAUX VIVE EN MERCURE, APRÈS L'AVOIR DISSOUTE LORSQU'ELLE AURA ÉTÉ DÉJÀ IMBIBÉE D'HUILE DE TARTRE.</li><li><br /></li><li>Prenez deux livres de vitriol, une livre de salpêtre et trois onces de cinabre. On rougit le vitriol, on le pulvérise, puis on ajoute le salpêtre et le cinabre, on broie toutes ces matières ensemble, et on met dans un appareil distillatoire bien luté.</li><li>On distille d'abord à feu lent, c'est de toute nécessité, comme le savent ceux qui ont fait cette opération. Cette eau distillera en abandonnant ses impuretés qui resteront au fond de la cucurbite et vous aurez ainsi cet excellent menstrue.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE XVI</li><li><br /></li><li>AUTRE MENSTRUE POUR SERVIR DE DISSOLVANT A LA PIERRE.</li><li><br /></li><li>Prenez trois livres de vitriol romain rouge, une livre de salpêtre, trois onces de cinabre, broyez toutes ces matières ensemble sur le marbre. Puis mettez-les dans un grand et solide matras, ajoutez-y de l'Eau-de-vie rectifiée sept fois, puis scellez parfaitement le vaisseau et mettez-le pendant quinze jours dans du fumier de cheval. Ensuite on distillera doucement pour que toute l'eau passe dans le récipient. Puis on augmentera le feu jusqu'à ce que le chapiteau soit porté au blanc ; on laissera ensuite refroidir. On enlèvera le récipient que l'on fermera parfaitement avec de la cire et on le conservera. Remarquez que ce menstrue doit être rectifié sept fois, en rejetant chaque fois le résidu. Après cela seulement il sera bon pour l'œuvre.</li></ol></div><div align="center"><br />FIN</div><div align="center"><br /></div><div align="center"><br /></div>Le Miroir Alchimiquehttp://www.blogger.com/profile/03138462213732119910noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2196127544531909708.post-69541420508746483502021-09-16T12:21:00.000+02:002021-09-16T12:21:36.624+02:00MATHURIN EYQUEM Le Pilote de l'Onde Vive (avec numérotation des paragraphes)<p> </p><div style="text-align: center;"><div class="separator" style="clear: both;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhE-MDRAQk_Yvv7voshEt9DNqwSuihNrqyV-HimV_HW_0ltXHr6tWsASITUDEr2CfGAriJQq_JamzUsf7xwSQzpHyCF1rf_IUbvw57KfvT1Wbx2idjorWxjBS0jWmI0C_a1Imgqos6Vt6ds/s1600/pil+onde+vive+titre.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhE-MDRAQk_Yvv7voshEt9DNqwSuihNrqyV-HimV_HW_0ltXHr6tWsASITUDEr2CfGAriJQq_JamzUsf7xwSQzpHyCF1rf_IUbvw57KfvT1Wbx2idjorWxjBS0jWmI0C_a1Imgqos6Vt6ds/s640/pil+onde+vive+titre.jpg" width="360" /></a></div><br /></div><br /><div align="center"><br /><span style="font-size: 28.8px;">LE PILOTE DE L'ONDE VIVE</span></div><div align="center"><br />ou</div><div align="center"><br /><span style="font-size: 20.8px;">Le secret du flux et reflux<br />de la mer et du point fixe<br /></span><br /><span style="font-size: 20.8px;"><br /></span><span style="font-size: large;">Mathurin Eyquem du Martineau</span><br /><br /><span style="font-size: 20.8px;">1678</span><br /><span style="font-size: 20.8px;"><br /></span></div><div align="center"><br /><strong>AVERTISSEMENT AU LECTEUR.<br /></strong></div><div align="justify"><br /><ol><li>La première fois que ce Traité parût au jour, quelques-uns de ceux qui n’en comprenaient pas le sens allégorique, publièrent d’abord qu’il était si abstrait qu’on ne le pouvoir goûter ni entendre :</li><li><br /></li><li>Ceux au contraire qui ont quelque connaissance des Principes de la nature, et qui se plaisent aux Livres qui traitent de la Philosophie secrète des Anciens, y ont pris tant de satisfaction, que ne s’en trouvant presque plus d’exemplaires, ils m’ont demandé avec empressement de leur en donner cette nouvelle Edition : et pour m’y engager encore plus volontiers, ils ont bien voulu me faire grâce d’un petit discours assez curieux sur la même matière, qu’ils m’ont conseillé de mettre à la fin de ce recueil. C’est ce que nous avions à dire de notre part, laissons maintenant parler l’Auteur à ceux qui liront son Ouvrage.</li><li><br /></li><li><br /></li><li><strong>AMI LECTEUR,</strong></li><li><strong><br /></strong></li><li><br /></li><li>Ayant plu à Dieu de me donner quelques lumières dans la Philosophie naturelle, et particulièrement sur la cause du flux et reflux de la Mer, et sur celle du Point fixe, j’en ai fait la matière du Discours que tu verras dans la suite. Je l’ai accompagné d’un Voyage abrégé des Indes, avec la figure et l’explication de la Quadrature du Cercle tant recherchée par les Anciens, dont l’Histoire m’a été faite par un Gentilhomme que j’ai rencontré dans mes Voyages. J’avais de la répugnance à la joindre à mon Traité du flux et reflux, à cause qu’elle peut plutôt passer pour une fable, que pour une véritable Histoire. En effet, on a peine à s’imaginer que pour faire un Voyage des Indes, il soit absolument nécessaire d’équiper deux Vaisseaux, puis s’embarquer dans un, et faire seulement servir l’autre à porter des victuailles. Qu’on soit obligé d’aller aux Iles Fortunées pour attendre le vent : que de ce lieu on fasse voile aux Hespérides ; qu’on y prenne des eaux et un sel convenable à faire ce voyage : que ces eaux et ce sel étant mis dans un vaisseau, aient la vertu de donner pendant le chemin tous les vents propres, et qu’ils rendent le voyage heureux : que le Port des Indes où l’on va, soit dans un petit golfe inconnu, qu’on suppose être au Royaume d’Eden, qui borde la Mer Rouge : qu’il faille charger ces Vaisseaux de plusieurs marchandises qu’on ne rapporte pas communément des Indes ; et qu’enfin on n’emploie que vingt-quatre heures pour retourner de ce lieu à Dantzig : certes tout ce détail paraît fabuleux ; et quelque science qu’il contienne, celui qui le voudrait faire passer pour une histoire sérieuse, ne serait pas raisonnable. Ce que je trouve de plus admirable, et de plus digne à considérer, est une figure de la Quadrature du Cercle, composée sur les Principes de la Nature, et dont on n’a pas encore entendu parler.</li><li><br /></li><li>Ayant communiqué cette Histoire, et cette Figure à un de mes amis parfaitement bon Physicien, et l’ayant prié de m’en dire son sentiment ; il m’a assuré que l’un et l’autre étaient mystérieux, qu’ils renfermaient de grands secrets, et qu’ils ne s’adressaient pas proprement à des Matelots et autres gens de marine, mais plutôt aux Hommes les plus doctes. En un mot, il m’en a dit tant de bien, que je me suis trouvé obligé de l’y ajouter pour seconde Partie. Qu’on ne me blâme donc point si l’on n’en comprend pas le sens d’abord, je n’y mets rien du mien : je ne fais simplement que la relation d’une Histoire ou d’une fable, comme on voudra l’appeler, et aussi sincèrement qu’elle m’a été faite ; enfin Lecteur profites-en si tu peux : mais fais-en la lecture entière, et suspens ton jugement jusqu’à la fin : peut-être y trouveras-tu plus de satisfaction que tu ne penses, ou du moins seras-tu récompensé par le présent qu’on te fait de Deux Nouveaux Traités sur notre Philosophie.</li><li><br /></li><li>Au reste comme les mouvements que j’ai observé en la Mer sont en si grand nombre, qu’il se pourrait rencontrer de la confusion à les traiter séparément ; pour les rendre plus intelligibles, je les ai réduits sous six principaux Mouvements, et tout le Traité en onze Chapitres, qui renferment plusieurs questions naturelles et curieuses, et qui servent beaucoup à l’éclaircissement du sujet. J’ai commenté chacun de ces Chapitres d’un entretien ou colloque familier que j’ai eu aux Tuileries avec un de mes amis à qui je fis la lecture de ce Livre.</li><li><br /></li><li><br /></li><li><strong>CHAPITRE I.</strong></li><li><strong><br /></strong></li><li><strong>Des nombres les plus parfaits et mystérieux ; premiers principes.</strong></li><li><br /></li><li>Comme je traiterai dans tout ce Discours des Causes naturelles, il semble qu’auparavant, il serait à propos de parler de l’Etre des Etres ; c’est à dire, de cette première Cause, de laquelle toutes les autres sont produites, et dépendent. Mais comme c’est une substance infinie, et incompréhensible, qu’il est nécessaire d’une vocation singulière pour traiter un sujet si éminent, que je n’en ressens aucune, et ne reconnais point en moi assez de lumières pour pénétrer si avant :</li><li><br /></li><li>J’aime mieux m’en rapporter à ce qui en est écrit, que d’entreprendre un Ouvrage que les Hommes ni les Anges ne pourront jamais définir. Je traiterai donc simplement et succinctement dans ce Chapitre des nombres les plus parfaits et mystérieux, par lesquels les Sages, qui ont recherché avec soin et exactitude les secrets de la Nature, ont eu une parfaite connaissance de Dieu : je ferai connaître ceux pour lesquels ils ont eu le plus de vénération, et je les ferai servir de base et de fondement à tout ce discours.</li><li><br /></li><li>Il n’est rien de plus certain, que les nouveaux Sages, infiniment plus éclairés que les anciens, sont demeurés d’accord, que le nombre de trois était le plus parfait ; parce qu’il se rapporte à la très sainte et très sacrée Trinité des personnes unies en un seul Dieu, que ce nombre est sans fin, comme il est sans commencement, et que tous les autres nombres en dépendent, comme les effets de leur cause.</li><li><br /></li><li>Après ce nombre, a suivi celui de sept, puis celui de neuf, ensuite celui de dix, puis celui d’onze, et enfin celui de douze ; et ceux qui ont passé plus avant, sont sortis des termes de la Nature, après lesquels il n’y a rien de certain.</li><li><br /></li><li><br /></li><li><strong>COLLOQUE 1.</strong></li><li><br /></li><li>L’Ami. Il est vrai que les Anciens ont eu grande vénération pour les nombres, particulièrement pour ceux de sept, et de neuf ; mais ils n’en ont jamais dit les raisons, les propriétés, ni démontré l’usage : Si vous en savez des particularités, vous me ferez plaisir de me le dire.</li><li><br /></li><li>L’Auteur. N’ayant point lu d’Auteur qui en ait traité distinctement et à fond, j’en ai cherché la connaissance dans les traditions populaires ; et dans mes voyages ayant eu le bonheur de rencontrer des savants Cabalistes, et conféré souvent avec eux, voici ce que j’en ai appris.</li><li><br /></li><li>Dans leur cabale, les sept Planètes se prennent pour le nombre de sept, tant chanté dans leurs œuvres secrètes.</li><li><br /></li><li>Que ces sept points sont masculins ; et lorsqu’ils veulent faire des œuvres particulières, ils prennent un de ces points, et les joignent aux nombres féminins ; et de cette union se fait un composé conforme à leur intention ; comme lorsque nous joignons les voyelles aux consonnes, de leur mélange nous formons des mots, qui expriment nos sentiments et nos pensées.</li><li><br /></li><li>Que le nombre de neuf signifie le Ciel Cristallin, parce que si nous comptons les Cieux de degré en degré, à commencer par celui de la Lune, qui est le plus près de la terre, ce Ciel se trouve le neuvième, et les Philosophes voulant imiter la Nature, et composer un Ciel qui lui ressemble, prennent des eaux pures, qui ont en elles un degré de feu naturel, et en composent un Ciel, qui a les mêmes vertus et les mêmes propriétés.</li><li><br /></li><li>Le dixième Ciel, qui est purement un degré de feu très subtil, appelle premier mobile, se prend pour le dixième nombre, parce qu’il coagule et perfectionne les eaux du Ciel Cristallin, qui est au dessous, et le retient par sa propre vertu.</li><li><br /></li><li>Que le Ciel Empyrée se prend pareillement pour le onzième nombre, parce qu’il est parfait, et qu’il sert de séjour aux Bienheureux ; qu’il n’y a point de changement, ni de vicissitude en lui. Finalement que le nombre de douze fait la fin du cercle ; c’est-à-dire, lorsque ce nombre aura accompli sa révolution avec le feu central, la Nature sera par lui entièrement consommée et transmuée. Voilà, Monsieur, ce que j’en ai appris ; passons, s’il vous plaît, aux seconds principes, qui seront plus intelligibles.</li><li><br /></li><li><br /></li><li><strong>CHAPITRE II.</strong></li><li><strong><br /></strong></li><li><strong>Des seconds principes.</strong></li><li><br /></li><li>Lorsque Dieu fit l’ouvrage de l’Univers, il créa trois sujets, pour s’en servir dans ses desseins.</li><li><br /></li><li>Le premier, est la nature Angélique, dont il se sert pour inspirer à l’homme, qu’il a créé libre entre toutes les créatures, par un effet de sa miséricorde et de sa clémence, les sentiments d’une vie glorieuse et immortelle, par la pratique d’une vie pure et sainte.</li><li><br /></li><li>Le second, sont les influences que les Astres distillent jusqu’au centre de la terre, par un effet de sa puissance, par le moyen desquelles la terre et les autres Eléments sont animés et produisent incessamment les diversités des choses, que nous voyons sur son théâtre pour son ornement, le bien et l’utilité de cet homme.</li><li><br /></li><li>Et le troisième est un Globe au centre de la terre, avec certains corps, par les souffles et les mouvements desquels il fait rejeter les mêmes influences vers la surface ; lesquelles s’alliant avec les Eléments sont insinuées dans les mixtes, et exécutent, par un effet de sa justice, ses volontés dans la basse région.</li><li><br /></li><li>Bien que nous sachions que Dieu ait pu faire toutes choses par sa parole ; néanmoins les Ecritures nous apprennent qu’il a créé le monde dans plusieurs intervalles, et par quelque travail. Il l’a voulu ainsi, pour nous faire connaître qu’il fallait que toutes choses travaillassent pour sa gloire, et que l’homme même y serait sujet comme les autres créatures.</li><li><br /></li><li>Pour comprendre l’ordre que Dieu a tenu lors de la création du Monde, et de la distribution des choses, suivant ma pensée il faut considérer cet esprit infini comme un Ouvrier (si nous pouvons parler ainsi, sans offenser sa divine Majesté) qui travaille une matière, en sépare les parties, et les établit suivant leurs qualités, leurs propriétés, et leur mérite.</li><li><br /></li><li>Pour ce sujet, je suppose que Dieu avant toutes choses, avait créé la nature Angélique, incorruptible, et éternelle, pour l’adorer et le servir.</li><li><br /></li><li>Ensuite, pour n’être pas obligé de créer les choses les unes après les autres, il créa tout d’un coup une matière qui contenait les quatre Eléments, et toutes les semences, que nous appelions Chaos. Que, dans cette matière, les choses y étaient confusément mêlées, et en sont sorties par ordre. Voici la disposition de ce chaos, et comme il a plu à Dieu que les choses en soient sorties.</li><li><br /></li><li>Il créa par sa toute-puissance, au centre de cette matière, un Globe, la surface duquel est divisée en douze parties égales, chacune ayant au milieu un corps sphérique, qui occupe le diamètre de la partie qui se meut circulairement, sur des pôles qui lui sont propres.</li><li><br /></li><li>Au centre de ce Globe, par le dedans, un autre corps fixe et arrêté comme la terre au milieu de l’Univers, auquel Dieu a attaché l’esprit de feu, afin que de ce lieu étendant sa qualité dans la masse, il la fit travailler, et en fit sortir ce qui était en elle.</li><li><br /></li><li>Le feu, qui auparavant était au dessus de toute la masse, par sa nature, ne fut pas sitôt renfermé au centre, qu’il commença d’agir, s’insinua peu à peu dans la matière, (comme nous voyons qu’il agit dans l’eau, la réduisant en vapeur) la troubla, l’agita, l’éleva, et en fit distiller une quintessence pure et incorruptible, de laquelle Dieu a créé le Ciel Empyrée, où les Anges et tous les Bienheureux l’adorent, et chantent ses louanges.</li><li><br /></li><li>Après cette quintessence, le feu s’étant fortifié, en fit sortir une seconde moins pure, de laquelle, par la parole de Dieu, les Cieux inférieurs ont été faits et élevés en rondeur, comme la figure la plus parfaite, autour de la matière dont elle était distillée.</li><li><br /></li><li>Le feu s’étant de plus fortifié, fit sortir une troisième quintessence, contenant les semences de toutes choses.</li><li><br /></li><li>Ces semences ont été spécifiées ; purifiées, et réduites en corps, que nous appelions Astres. Ces corps sont divisés en Etoiles errantes, que nous appelions Planètes, et en Etoiles fixes. Celle-ci furent placées au Firmament, et sont demeurées attachées à leur Ciel, comme des Abeilles à leur rayon : d’où elles jettent sur la terre leurs semences, et y font des procréations conformes à leur nature. De sorte qu’on peut dire qu’elles sont les auteurs des Minéraux, et d’une partie des Végétables.</li><li><br /></li><li>Les Planètes ont été placées plus près de la terre ; le Soleil à leur milieu, afin que de ce lieu, par l’action de son mouvement, les Etoiles et les autres Planètes, fussent émues, excitées, et jetassent leurs semences ; et la Lune au plus bas degré, afin qu’elle les reçût et les réfléchît au centre, par la sympathie qu’elle a avec les eaux et les composés Elémentaires, pour être ensuite élevées vers la surface, par la vertu des causes centrales : si bien que nous pouvons dire aussi, qu’elles sont les auteurs des Métaux, des grands Végétables, et des insectes, qui n’ont point d’ordre dans les semences des composés, qui se font par copulation de mâle et de femelle.</li><li><br /></li><li>Ces choses étant faites avec le reste des créatures, ce qui est resté au milieu de l’Univers, a été appelle Eléments corruptibles, desquels tous les corps sublunaires sont composés.</li><li><br /></li><li><br /></li><li><b>COLLOQUE II.</b></li><li><br /></li><li>L’Ami. Il est vrai que les Astres influent sur les composés, les atténuent ou les animent, suivant la nature de leurs influences ; mais que leurs influences soient apportées au centre, et que du centre elles soient réfléchies à la surface de la terre, par les mouvements des corps que vous y établissez ; que ces influences soient la cause des vents, des pluies, des grêles, du tonnerre, de la foudre, des orages et des tempêtes, qui se forment dans la région Elémentaire, c’est ce que je n’accorde pas, parce que l’orbe de la terre est si prodigieusement épais, qu’il est impossible qu’elles la puissent pénétrer. Et quand elles y seraient apportées, les corps que vous y supposés ayant un mouvement réglé, nous causeraient toujours une même température, ou douce, ou violente, et il n’y aurait jamais de changement dans la basse région.</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Si tous les Eléments étaient réduits en terre, serrés et unis ensemble, et pétrifiés comme des Rochers, je crois qu’elles ne les pénétreraient pas : Mais comme l’air et l’eau sont pénétrables et fluides, les influences les pénètrent, et y sont apportées comme les rayons du Soleil pénètrent un corps diaphane, et sont poussées au centre avec autant d’activité, qu’un éclair se montre et disparaît.</li><li><br /></li><li>Ce n’est pas le mouvement des corps qui sont au centre, qui font le tempérament de l’air, et sa variation, ce sont les diverses qualités des influences des Planètes, qu’ils distribuent dans le temps qu’elles ont marqué en tombant sur le point fixe, et ce temps est toujours suivant leur force ou leur faiblesse. Il n’y a que ce sujet dans la nature capable de recevoir les influences des Astres, et les distribuer à jours certains, et qu’on peut prédire : car autant que les Planètes ont de divers regards entre eux à l’heure d’un nouveau quartier de la Lune, c’est autant de diverses influences qui tombent ; les unes sont fortes, les autres sont faibles ; les unes sont d’une nature, les autres d’une autre ; les unes sont pour être produites le jour même qu’elles sont tombées ; d’autres le lendemain, et d’autres quatre jours après, plus ou moins. Il est d’une nécessité qu’il y ait un sujet certain sur lequel les influences tombent, qui les reçoive, qui les distribue, et mette au jour par ordre, pour éviter la confusion, qui se ferait autrement dans la nature. Ce sujet ne peut être dans un lieu plus propre qu’au centre de l’Univers, parce que c’est un point ferme, constant et immuable, que les Astres et les Cieux, qui tournent tout autour, y jettent leurs influences perpendiculairement, ce qu’ils ne feraient pas en tout autre point.</li><li><br /></li><li>Ce point doit avoir une forte antipathie avec les influences, afin qu’elles en soient rejetées aux corps qui l’environnent, et que ceux-ci, par le moyen de leurs souffles continuels, les élèvent par les pores de la masse, jusqu’à la surface, et dans la moyenne région, pour produire l’effet auquel elles sont délivrées.</li><li><br /></li><li>De toutes les influences qui tombent ici bas, il n’y a que celles qui se font au temps que les Planètes ont des regards entre eux, à chaque changement de quartier de la Lune, qui soient portées au centre, parce qu’elles tombent sur la Lune, qui a la propriété de les réfléchir ; comme les rayons du Soleil sont réfléchis lorsqu’ils tombent sur un miroir, aux objets qui lui sont opposés, et leur communiquent leurs qualités, comme je dirai dans la suite.</li><li><br /></li><li>Ce sont les influences qui composent les Métaux dans la terre, et qui forment la constitution de l’air dans chaque quartier de la Lune, qui font toutes les variations et les changements que nous voyons arriver dans la basse région.</li><li><br /></li><li>Celles qui se font par les autres aspects des Planètes, dans d’autres temps, ne font aucun changement dans la constitution de l’air ; mais elles sont répandues sur les composés, et par le moyen de l’air s’y insinuent, et leur communiquent leurs qualités et leurs vertus, et ne passent pas plus avant.</li><li><br /></li><li>Ces douze Corps qui environnent le Corps fixe (que je nomme Satellites en ce lieu seulement) ont le pouvoir par leurs mouvements et leurs souffles, de faire lever et baisser les eaux de la mer, comme je dirai incontinent, après avoir dit un mot des Eléments, de leurs qualités et mélanges.</li><li><br /></li><li><br /></li><li><strong>CHAPITRE III.</strong></li><li><strong><br /></strong></li><li><strong>Des Eléments, de leurs qualités et mélanges.</strong></li><li><br /></li><li>Après que Dieu eut séparé du Chaos la matière la plus subtile, qu’il en eut créé les Astres et les Cieux, qu’il les eut placés chacun dans le lieu convenable à leur nature, qu’il les eut établis pour Souverains sur les Causes inférieures, ce qui resta au fond fut une matière pesante, crasse et impure, contenant les quatre Eléments. Les Eléments étaient doubles avant que la matière subtile, qui était proprement l’esprit du Chaos, en fût séparée : mais cette séparation étant faite, ils sont demeurés simples dans leurs qualités, et dépouillés de toutes vertus ; savoir le feu qui occupe le centre chaud, la terre qui l’environne, comme l’Elément le plus opaque et impur, sèche ; l’eau qui environne la terre, et qui la rafraîchit, froide ; et l’air qui les environne tous, humide. Ce sont leurs qualités simples.</li><li><br /></li><li>Le feu échauffe l’air, l’air humecte l’eau, l’eau refroidit la terre, et la terre arrête le feu : Et dans un autre sens, le feu échauffe la terre, la terre condense l’eau, l’eau rafraîchit l’air, et l’air humecte le feu, et le rend fluide. Et de ces qualités et mélanges, avec les influences des Astres qui s’y mêlent, qui les rendent doubles, qui les lient et les unissent ensemble, et leur redonnent leur première vertu, se forment les composés sublunaires.</li><li><br /></li><li><br /></li><li><b>COLLOQUE III.</b></li><li><br /></li><li>L’Ami. Si les Eléments étaient simples et distingués les uns des autres, comme vous dites, ils ne s’uniraient point, et ne feraient jamais de génération ; car l’union vient de la sympathie des objets, et non du contraire ; il est nécessaire qu’ils soient doubles, et que chaque Elément contienne en soi les autres Eléments, afin que de cette combinaison, les composés se forment.</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Sans la vertu que Dieu a mis aux causes centrales, qui par leur action naturelle, les agitent, et les influences des Astres qui s’y mêlent, en accélèrent le mouvement, et leur rendent leur première forme, ils seraient comme des cadavres dépouillés de toutes vertus. Mais comme ces influences pénètrent la terre jusqu’au centre, elles y excitent les corps, dont nous avons parlé, qui les rejettent par leur antipathie ; elles s’étendent dans les bas Eléments, elles les animent, elles les mêlent, elles les subliment, et de leurs plus pures parties en composent les mixtes, quelquefois font bruire la mer, gronder le tonnerre, tomber la foudre, et font des prodiges.</li><li><br /></li><li>Ce serait ici un lieu propre pour traiter de cette matière, et faire voir comment cela se fait, autrement que ceux qui en ont écrit, et comme les Astres s’alimentent et se soutiennent naturellement par eux-mêmes, et se soutiendront tant que l’Auteur de la Nature les détruise, et les renferme dans leur premier néant : Mais ce serait sortir du sujet que j’ai entrepris, et faire un gros volume, au lieu d’un prototype ; c’est pourquoi je le remets à un autre temps, pour parler du Flux et Reflux de la Mer, et du Point fixe, qui sont mes principaux objets.</li><li><br /></li><li><br /></li><li><strong>CHAPITRE IV.</strong></li><li><strong><br /></strong></li><li><strong>L’Auteur</strong></li><li><br /></li><li><br /></li><li>Avant que d’entrer dans le Discours du Flux et Reflux de la Mer, et du Point fixe, j’ai cru qu’il était nécessaire, pour une plus parfaite intelligence, d’en dresser la figure en en ce lieu, afin d’y avoir recours, et faire voir comme les choses qui le causent, sont disposées au centre de la terre. La voici :</li><li><br /></li><li><br /></li><li><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg5-3EmdS8sHICjIadMfu3QFUQaRE70IV-kFXKCfmQZmN58ngVNy6JNy1LyFy5HFKpbeT255gsiMPzskGU_zPsbJqLP7JHnHZX0Xc6bfsh6ZEnD4B1RRHCOLBD6zfhSC6sEMTE3rOcGQ1W6/s1600/a+pilote+onde+vive.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg5-3EmdS8sHICjIadMfu3QFUQaRE70IV-kFXKCfmQZmN58ngVNy6JNy1LyFy5HFKpbeT255gsiMPzskGU_zPsbJqLP7JHnHZX0Xc6bfsh6ZEnD4B1RRHCOLBD6zfhSC6sEMTE3rOcGQ1W6/s640/a+pilote+onde+vive.jpg" width="480" /></a></li><li><br /></li><li><br /></li><li><br /></li><li><strong>COLLOQUE V.</strong></li><li><br /></li><li>L’Ami. Cette figure a quelque rapport à celle des Boussoles que l’on imprime pour la Mer, par le moyen de laquelle les Pilotes connaissent les vents propres à leurs navigations ; vous en faites apparemment une explication particulière.</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Il est vrai que ses rayons montrent les vents, mais pour les connaître finement, il faut avoir leur aimant ; et le Pilote qui sait parfaitement l’usage de cet aimant, s’assujettit facilement les vents, et les approprie à sa navigation, en tous temps et en tous lieux. Mais comme ces Pilotes sont rares, le commun s’attache à l’aiguille aimantée, parce qu’elle montre le pôle du Nord, et la partie fixe et sensible de notre hémisphère ; et c’est par là qu’ils naviguent, et qu’ils sont aussi souvent arrêtés très longtemps dans des ports, et n’en peuvent sortir faute de vent propre. Cette figure a un autre fondement et d’autres démonstrations ; en voici l’explication.</li><li><br /></li><li><br /></li><li><strong>CHAPITRE V.</strong></li><li><strong><br /></strong></li><li><strong>Explication du Système ou figure.</strong></li><li><br /></li><li>Le caractère qui est au milieu ressemblant à un Soleil, qui jette douze rayons, est le Point fixe, où réside le feu élémentaire, dont nous avons parlé (que Dieu a placé au centre), les douze petits corps qui l’environnent en forme de Globe, sont ceux que Dieu a donnés pour le garder, et empêcher que les eaux ne l’approchent. Les deux cercles moyens, qui sont à une ligne près l’un de l’autre : le plus bas vers le centre, montre la circonférence de la Mer : celui qui le suit tout près, marque la circonférence de la terre, qui contient la Mer et la borne : les deux espaces vides qui paraissent dans le cercle qui marque la Mer, sont les deux parties de la Terre, d’où la Mer s’est retirée, pour s’élever, et se faire pleine aux deux points où vous la voyez. Les deux grands cercles qui entourent la figure, représentent les faces, concave et convexe, du dixième Ciel, que nous appelions premier mobile. Les caractères qui sont décrits entre ces deux cercles, représentent le Ciel, divisé en douze parties égales, chacune desquelles est appelée du nom de quelque animal, terrestre ou marin, duquel elle a les qualités, propriétés et vertus au huitième degré.</li><li><br /></li><li>EXEMPLE.</li><li><br /></li><li>Cette figure qui est tout au bas, où est écrit Orient, c’est le caractère du Bélier :</li><li>Celle qui suit le côté où est écrit Septentrion, s’appelle Taureau :</li><li><br /></li><li>La suivante, les Gémeaux</li><li><br /></li><li>Après vient le caractère du Cancer</li><li><br /></li><li>Puis celle du Lion</li><li><br /></li><li>Après suit celle de la Vierge</li><li><br /></li><li>Ensuite la Balance</li><li><br /></li><li>Puis le Scorpion</li><li><br /></li><li>Ensuite le Sagittaire</li><li><br /></li><li>Puis vient le Capricorne</li><li><br /></li><li>Ensuite le Verseau</li><li><br /></li><li>Et finalement les Poissons</li><li><br /></li><li>Comme chacune de ces parties du Ciel sont simples, celle-ci ont aussi les qualités simples des Eléments, et forment la complexion universelle des composés.</li><li><br /></li><li>SAVOIR :</li><li><br /></li><li>Le Bélier, le Lion, et le Sagittaire, ont la nature du feu.</li><li><br /></li><li>Le Taureau, la Vierge, et le Capricorne, ont celle de la terre.</li><li><br /></li><li>Les Gémeaux, la Balance, et le Verseau, celle de l’air.</li><li><br /></li><li>Le Cancer, le Scorpion, et les Poissons, ont celle de l’eau.</li><li><br /></li><li>Elles ont plusieurs autres vertus et propriétés, que nous dirons dans la suite, particulièrement celles qui doivent servir à notre sujet.</li><li><br /></li><li><br /></li><li><strong>COLLOQUE V.</strong></li><li><br /></li><li>L’Ami. Je crois que tout votre raisonnement sur la cause du flux et reflux de la mer, de ses mouvements, et du point fixe, roule sur cette figure ; m’en voilà pleinement instruit : Je suis prêt de vous entendre ; vous commencerez lors qu’il vous plaira.</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Je me persuade, Monsieur, que la plupart des Anciens, qui ont écrit du flux et reflux de la mer, ne l’avaient vue que par imagination : Car s’ils étaient exposés aux voyages que les hommes de ce temps y font communément, ils auraient connu ses divers mouvements, et en auraient parlé.</li><li><br /></li><li>Les Romains qui ont eu les plus belles lumières de la nature, et qui en ont le mieux écrit, ont cru que la Zone torride était rôtie par l’ardente chaleur du Soleil et inaccessible, Saint Augustin même n’a pu s’empêcher de dire, que la terre était plate comme une table, et qu’il n’y avait point d’Antipodes. Cependant nous savons par notre propre expérience, que la Zone torride est habitée, que le climat y est tempéré, par les vapeurs qui s’y élèvent tous les jours, qui s’opposent aux rayons du Soleil, se réduisent en rosée, et quelquefois en pluie, rafraîchissent le pays, et le rendent fertile ; que la terre et la mer sont sphériques, et qu’il y a des hommes partout. Ce qui fait voir leur erreur, et leur peu d’expérience en ce fait.</li><li><br /></li><li>L’Ami. J’ai vu la Mer en plusieurs endroits de la terre ; mais je n’y ai jamais remarqué qu’un montant et un descendant, dont chacun parle, et je crois qu’elle n’a point d’autres mouvements.</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Ce que vous dites sont ses mouvements ordinaires, qui ne peuvent être ignorés ; mais elle en a encore de secrets, qui la font monter plusieurs fois, une fois plus haut qu’une autre, et descendre de même, et a plusieurs autres mouvements que vous verrez dans la suite.</li><li><br /></li><li><br /></li><li><strong>CHAPITRE VI.</strong></li><li><strong><br /></strong></li><li><strong>Discours de la Mer, et de tous ses mouvements en général.</strong></li><li><br /></li><li>La Mer a vingt et un mouvements, que je réduis en six principaux. Le premier est simple, et sa fonction est d’engendrer, produire des eaux, et les retirer en soi-même dans certain temps. Le deuxième est pareillement simple, et son mouvement est croître et s’élever, jusqu’à ce qu’elle se soit faite pleine dans six heures. Le troisième est simple, comme les précédents, et son mouvement est de descendre, et de se faire basse mer jusqu’à son dernier degré, pendant autres six heures, retardant toujours de 24 minutes d’heure à chaque fois qu’elle se fait pleine, qui est quarante-huit minutes pour chaque jour naturel. Le quatrième mouvement en contient quatorze ; savoir sept montants plus haut l’un que l’autre, et sept descendant aussi plus bas l’un que l’autre. Le cinquième est double ; c’est à dire, qu’elle fait deux pleins dans deux saisons de l’année extraordinairement hauts. Le sixième est pareillement double ; c’est à dire aussi qu’elle fait dans un temps de l’année un plein extraordinairement haut, ainsi que les précédents. Et dans un autre temps, opposé à celui-ci, se fait extraordinairement basse.</li><li><br /></li><li><br /></li><li><strong>COLLOQUE VI.</strong></li><li><strong><br /></strong></li><li><strong>L’Auteur. Voilà, Monsieur, tous les mouvements que j’ai observés dans la Mer.</strong></li><li><br /></li><li>L’Ami. Il y en a beaucoup, et peu de gens se les pourront imaginer : mais n’ont-ils point d’autre explication que celle que vous venez de faire ?</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Je prétends vous faire connaître en peu de paroles des secrets qui jusqu’à présent ont été inconnus. La cause du Flux et Reflux de la Mer est si particulière, que pour la faire comprendre, il faut ouvrir la terre jusqu’au centre, et la mettre à l’envers : Mais comme il est difficile à un Peintre, pour expert qu’il soit dans son Art, d’accomplir si bien ses Ouvrages, qu’un bizarre n’y trouve quelque coup de pinceau qui lui déplaise ; je suis déjà persuadé que mes Ecrits ne seront pas au goût de tous les hommes, que beaucoup les critiqueront, même sans fondement et sans les examiner : Mais ceux qui connaîtront la Nature, qui auront accès avec elle, et la caresseront aux champs et à la ville, chez les nobles et les roturiers, garderont le silence.</li><li><br /></li><li>L’Ami. Si les hommes qui composent, étaient obligés d’écrire au goût de tous les autres, ils seraient aussi empêchés que celui qui voudrait leur donner à tous en même temps ce qu’ils souhaiteraient. Il doit suffire de ne rien écrire de ridicule, qui soit contre le bon sens et les bonnes mœurs : Car quelques misérables que puissent être les Ecrits d’un Auteur un peu raisonnable, l’on y apprend toujours des choses que l’on ne savait pas. Continuez seulement.</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Voici le premier mouvement.</li><li><br /></li><li><br /></li><li><strong>CHAPITRE VII.</strong></li><li><strong><br /></strong></li><li><strong>Du premier mouvement de la Mer.</strong></li><li><br /></li><li>Le premier mouvement ne convient pas seulement à la Mer, mais à toute la nature ; comme étant ce mouvement par lequel les composés se forment, et prennent leur être.</li><li><br /></li><li>Ce mouvement procède proprement du feu élémentaire, qui s’insinue et se produit au centre des matières, les digère, les corrompt, les unit, et les fait végéter.</li><li><br /></li><li>Nous avons dit ci-devant, que Dieu avait mis un corps au centre de l’Univers, et qu’il lui avait joint le feu élémentaire, et douze corps qui l’environnent, et se meuvent autour de lui. Tant ce corps que toute la masse de l’Univers, ne sont qu’un composé animé et animant. Le feu dont je viens de parler, est établi dans son centre, comme la chaleur au cœur de l’animal, se répand dans tout le composé, l’anime et le fait agir. Les ondes profondes, et les flots, que nous voyons s’élever si prodigieusement, et s’entre suivre dans la mer, procèdent de ce feu central qui est en elle, qui la trouble et l’agite, comme le pouls et les artères sont agités dans l’animal par le mouvement du cœur, et le cœur par la chaleur qui est renfermée en lui ; et c’est le premier mouvement.</li><li><br /></li><li>Les corps qui se meuvent aux environs de ce feu central, sont comme les poumons de tout ce composé, et font le second mouvement, comme je dirai ci-après.</li><li><br /></li><li><br /></li><li><strong>COLLOQUE VII.</strong></li><li><br /></li><li>L’Ami. J’ai cru qu’il n’y avait point d’autre chaleur élémentaire que celle du Soleil ; qu’elle servait à la composition des Mixtes, et à les faire végéter : mais il semble que vous faites faire ces fonctions au feu que vous établissez au centre, et lui donnez la domination du composé.</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Le Soleil et les autres Planètes sont des objets distingués des Eléments : Car bien qu’ils en aient les qualités simples ou mêlées, ils ne sont pas pour cela Eléments ; ce sont eux qui contiennent les principales semences des choses, et les Eléments les corps dans lesquels les semences sont jetées, et spécifiées chacune selon leur nature. Le Soleil est le principal Seigneur, et le vrai Dominateur des composés bruts. Il sert à organiser les corps, leur donner la forme, et plusieurs autres vertus dont les Eléments sont dépourvus, comme Dieu donne la forme à l’homme, et embellit son Ame des vertus qu’il lui plaît. Le feu central, que j’appelle en ce lieu tyran du monde, que chaque sujet reçoit en naissant, si petit qu’il soit, est néanmoins celui qui le soutient, et le sujet ne se détruit que par sa privation.</li><li><br /></li><li>Il y a encore un autre feu plein d’amour et de douceur, qui distille de la Source éternelle, ou premier Mobile, dont j’ai parlé au Colloque du Chapitre des Nombres, qui est le Principe des choses, auquel rien ne résiste. Il pénètre tout, résout tout, sublime tout, et coagule tout ce qui lui plaît ; se produit dans sa Sphère, et fait toutes choses nouvelles. Voici le second et le troisième Mouvement.</li><li><br /></li><li><br /></li><li><strong>CHAPITRE VIII.</strong></li><li><strong><br /></strong></li><li><strong>Du second et troisième mouvement de la Mer.</strong></li><li><br /></li><li>J‘expliquerai les deux et troisième Mouvements de la Mer conjointement, parce qu’ils n’ont qu’une même cause. Ce sont ces deux Mouvements qui composent son Flux et Reflux ; cette grande Merveille du monde, qui a tant fait écrire les Hommes.</li><li><br /></li><li>Cet Esprit infini, qui a fait l’Ouvrage de l’Univers, a mis au centre un corps dont nous avons parlé, que nous appelions fixe, et lui a joint cette chaleur élémentaire que nous appelions centrale ; laquelle, par le moyen des Causes supérieures, produit, fait naître, végéter et exciter toutes les choses que nous voyons dans le monde, en occupe le centre, excite la concupiscence, qui ne se corrige dans les animaux que par la raison ; et leur être ne cesse que par sa privation, comme j’ai dit.</li><li><br /></li><li>Ce point a douze principaux rayons, qui répondent aux douze Corps dont j’ai ci-devant parlé. Il les inspire, et leur donne le mouvement et l’action, comme il a inspiré les Cieux, les composés qui sont au dessous, et leur a donné aussi le mouvement et l’action : Et Dieu, comme la première Cause, a établi l’ordre du Mouvement, a ordonné à quelques-uns de ces Corps de se tourner à droite, et à d’autres à gauche : comme au premier mobile d’aller d’Orient en Occident, et aux Cieux inférieurs, d’Occident en Orient.</li><li><br /></li><li>Ces douze Corps environnent ce point fixe en forme de Globe, sont comme les poumons d’un animal, qui aspire et respire ; et dans cette aspiration et respiration, par le moyen de leurs souffles, ils font élever et baisser les eaux de la Mer : comme un animal qui aspire et respire, abat et élève ses flancs ; ou comme deux hommes qui auraient chacun un tuyau, percé en bas de deux trous, opposés à chaque tuyau, et disposés en sorte que les bouts des tuyaux, avec les trous, seraient sous l’eau, au milieu d’un vase rond, qui en serait plein : les quatre trous des deux tuyaux répondant directement aux quatre parties de la circonférence du vase ; lesquels souffleraient l’un après l’autre par le bout supérieur des tuyaux ; et à force de vent feraient lever et baisser les eaux successivement dans les quatre parties du vase qui leur seraient opposées, à mesure qu’ils se succéderaient, pour reprendre leur haleine : Ou bien, qui souffleraient par le tuyau d’une pipe, où il y aurait un poids à l’autre bout ; lesquels reprendraient leur haleine pour ressouffler de nouveau, et feraient élever ce poids comme auparavant, qui s’était baissé au trou de la pipe pendant qu’ils reprenaient leur haleine.</li><li><br /></li><li>Ils gardent par leurs souffles le point fixe, et empêchent que la Mer n’en approche, comme le noyau d’un pavi (variété de pêche, note de L.A.T.) empêche que la chair n’approche de son amande, qui en occupe le centre, et en laquelle réside toute la vertu : Car si la Mer approchait du centre, et le surmontait, il n’y aurait plus d’ordre dans l’Univers : tout se détruirait comme l’animal se détruit, et son être cesse, lors que la chaleur naturelle est attaquée et surmontée par le flegme son contraire.</li><li><br /></li><li>Ces corps répondent aux douze Signes du premier Mobile, et portent leurs mêmes noms. Ils reçoivent les influences des Astres par les rayons du centre, et les communiquent aux Eléments, et à tous les Composés.</li><li><br /></li><li>Quatre de ces Signes les plus principaux de qualités contraires, sont fixés et arrêtés aux quatre principales parties du Monde, comme des bastions : savoir, le Bélier chaud dans la partie Orientale : Le Cancer froid dans la partie Septentrionale : La Balance humide dans la partie Occidentale, et le Capricorne, de qualité sèche, dans la partie Méridionale.</li><li><br /></li><li>Les autres huit se meuvent circulairement chacun vis-à-vis de son rayon ; non pas comme les Cieux autour de la terre, mais chacun sur des Pôles qui leur sont propres ; comme une abeille dans sa logette, et font leur tour ou révolution en douze heures vingt-quatre minutes, par des mouvements différents : comme le Taureau et les Poissons dans la partie Orientale, tournant en dedans du côté du Bélier, qui est entre-deux.</li><li><br /></li><li>La Vierge et le Scorpion, dans la partie Occidentale, tournant aussi en dedans vers le centre, du côté de la Balance, qui est aussi entre-deux.</li><li><br /></li><li>Le Lion et les Gémeaux, dans la partie Septentrionale, tournant en dedans vers le centre, du côté du Cancer, qui est entre-deux.</li><li><br /></li><li>Le Sagittaire et le Verseau, dans la partie Méridionale, tournant en dedans du côté du Capricorne, qui est aussi entre-deux.</li><li><br /></li><li>Quatre de ces huit ont toujours le visage vers le centre, quand les autres quatre l’ont à la surface ; c’est à dire, quand le visage de ceux-ci, qui l’ont vers le centre, commence à se tourner, et à monter à la surface. Le visage de ceux qui l’ont à la surface, commence à tourner en dedans ; de sorte qu’il y en a toujours quatre des huit, qui ont le visage vers le centre, par chaque espace de six heures douze minutes, et les autres quatre à la surface, et font leur révolution entière en douze heures vingt-quatre minutes. Ces Mouvements sont propres et naturels à ces Corps comme au premier Mobile, et aux Cieux inférieurs d’aller d’Orient en Occident, et d’Occident en Orient ; et aux Planètes de se mouvoir dans leurs Epicycles, monter à leurs Apogées, et descendre à leurs Périgées.</li><li><br /></li><li>Ces signes, ou Corps, sont encore appelés Vents, dont les quatre principaux sont, le Bélier, en la partie Orientale, que nous appelions Est.</li><li><br /></li><li>La Balance, en la partie Occidentale, que nous appelions Ouest. Le Cancer en la partie Septentrionale, que nous appelions Nord : Et le Capricorne en la partie Méridionale, que nous appelions Sud.</li><li><br /></li><li>Les autres huit sont des Vents qui participent de ceux-ci, et en tirent leurs noms.</li><li><br /></li><li>Comme les Poissons et le Taureau dans la partie Orientale ; savoir, les Poissons, Est-Sud-Est, et le Taureau Est-Nord-Est. La Vierge et le Scorpion en la partie Occidentale ; savoir, la Vierge, Ouest Nord-Ouest, et le Scorpion, Ouest Sud-Est. Le Verseau et le Sagittaire en la partie Méridionale ; savoir, le Verseau, Sud-Est, et le Sagittaire, Sud-Ouest. Le Lion et les Gémeaux, en la partie Septentrionale ; savoir, le Lion Nord-Ouest, et les Gémeaux, Nord-Est.</li><li><br /></li><li>Voilà d’où dérivent tous les autres Vents que je ne nommerai point parce qu’ils ne feraient qu’embrouiller, et qu’ils sont inutiles à notre sujet.</li><li><br /></li><li>Les Vents et les souffles sont naturels à ces corps, comme aux Astres et aux Cieux d’influer, et leur souffle est réglé comme l’aspiration et respiration aux Poissons et aux Animaux, et sont agités et mis hors de cette règle par les influences des Astres ; ainsi que le pouls de l’homme est mis hors de son assiette naturelle par le moyen de la fièvre, qui n’est causée le plus souvent, que par quelque maligne influence des Etoiles et des Planètes, qui excitent le centre, poussent les humeurs, troublent la constitution, et la dérèglent.</li><li><br /></li><li>Ainsi, l’agitation naturelle des flots de la mer, et le mouvement de son flux et reflux, sont excités par notre feu central, les mouvements et les souffles de ces corps que nous venons de nommer ; et voici comme cela se fait.</li><li><br /></li><li>Je suppose que la mer soit pleine aux Signes du Bélier et de la Balance, de notre figure, où elle est basse, et qu’elle veuille se faire pleine aux parties Septentrionale et Méridionale, où sont les Signes du Cancre et du Capricorne, où elle est pleine. Les deux Signes du Lion et des Gémeaux, qui sont aux côtés du Cancer, ayant le visage vers le centre, se tournent en dehors ; savoir, le Lion à droite, et les Gémeaux à gauche ; et peu à peu leurs mouvements portant leurs souffles vers les eaux qui sont élevées du côté des Signes du Taureau et de la Vierge, les chassent et les élèvent de force égale le long de la ligne vers le point du Cancer ; lequel par son souffle direct et continuel, les élève jusqu’au point qui leur est limité ; comme un jet d’eau est élevé et poussé en hauteur, suivant aussi la hauteur et la force de l’eau, ou quelque autre instrument qui la pousse.</li><li><br /></li><li>Les signes opposés aux Gémeaux et au Lion, qui sont le Verseau et le Sagittaire, se tournent dans le même temps que ceux-ci, et de la même manière, par le moyen de leurs souffles, poussent les eaux qui sont aux cotés du Scorpion et des Poissons : et avec l’assistance du souffle direct et continuel du Capricorne, les élèvent de force égale le long de la ligne, comme les précédents, et de ce côté, au point qui leur est ordonné : Tellement qu’en six heures douze minutes, qui est la moitié du temps de leur révolution, la mer se fait pleine aux parties Méridionale et Septentrionale ; et basse mer en celles d’Orient et d’Occident, où les eaux déclinent vers le centre le long de la ligne qui passe d’Orient en Occident, avec les visages des Signes du Taureau et des Poissons, du Scorpion et de la Vierge, qui sont dans ces deux parties, à mesure que les visages et les souffles des autres signes montent, et s’élèvent de leur côté : ainsi que les jets des eaux dont nous avons parlé, s’abaissent peu à peu, lors que le poids des eaux, ou l’instrument qui les poussait auparavant, vient à cesser petit à petit, comme elles étaient montées.</li><li><br /></li><li>Et lorsque la mer se veut élever, et se faire pleine aux parties Orientale et Occidentale, où sont les Signes du Bélier et de la Balance, les Signes du Taureau et des Poissons, qui sont aux cotez du Bélier, le visage vers le centre, se tournent en dehors ; savoir, le Taureau à droite, et les Poissons à gauche du côté du Bélier, soufflent de force égale, à mesure que les visages s’élèvent : ils chassent les eaux vers les Signes du Verseau et des Gémeaux, et avec l’assistance du souffle direct et continuel du Bélier, les élèvent le long de la ligne au point qui leur est déterminé : et les Signes qui leur sont opposés ; savoir, le Verseau et le Scorpion, qui ont leurs visages vers le centre, s’élèvent au même temps que ceux-ci, peu à peu avec leurs souffles, et de la même manière que nous avons dit, chassent les eaux qui sont aux côtés des Signes du Lion et du Sagittaire, aussi de force égale, et avec l’assistance du souffle direct et continuel de la Balance, les élèvent le long de la ligne au point qui leur est ordonné.</li><li><br /></li><li>De sorte qu’en six heures douze minutes, il se fait pleine mer aux deux parties d’Orient et d’Occident, et basse mer en pareil temps en celles du Septentrion et du Midi ; tellement qu’en douze heures vingt-quatre minutes il se fait pleine mer dans les quatre parties du Monde : et il n’est jamais pleine mer en une partie, qu’il ne le soit en celle qui lui est opposée, et basse de même ; parce que les Signes, qui auparavant avaient élevé les eaux au plein de mer précédent, rentrent en dedans, déclinent pour achever leur révolution, et ne les soutiennent plus ; excepté les fixes, qui les arrêtent à leur périgée, les y soutiennent, jusqu’à ce qu’elles soient prises par les Vents des autres Signes, qui s’élèvent peu à peu, les prennent, et les relèvent vers la surface.</li><li><br /></li><li>Lorsque la mer est à son périgée, quand elle ne serait pas relevée par les souffles des Signes, ainsi que je viens de dire, les eaux qui sont à leur dernier période, n’étant plus soutenues par les Vents qui les ont élevées, et mises dans leur plein, descendraient naturellement aux deux côtés où la mer est basse, et s’égaleraient par toute la terre : Aussi voyons-nous que les cours des eaux le long des côtes, et dans les rivières, soit en montant ou descendant, sont beaucoup plus forts à la deux, trois, quatre et cinquième heure de leur cours, qu’à la première et dernière heure ; et il faut qu’il soit ainsi, afin qu’au moyen de cette règle la terre soit fixe et arrêtée au centre de l’Univers, donne le repos aux hommes, et au reste des créatures.</li><li><br /></li><li><br /></li><li><strong>COLLOQUE VIII.</strong></li><li><br /></li><li>L’Ami. Ne s’y fait-il point d’autres Vents que ceux qui proviennent des Signes que vous venez de nommer au centre ?</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Il y en a de deux sortes, les premiers sont ceux qui proviennent des influences des Astres, qui sont apportés au centre, lequel les communique aux Signes qui l’environnent ; ceux-ci les produisent et les mettent au jour, comme vous avez vu dans de certains temps, suivant les principes d’Astrologie, qui sont les véritables Vents sur lesquels l’on se doit fonder, parce qu’on les connaît par les aspects des Astres, et on les pronostique plusieurs années avant qu’ils arrivent.</li><li><br /></li><li>Les seconds ne sont point des Vents, mais réputés Vents par le vulgaire. Ce sont des vapeurs et des exhalaisons engendrées dans la terre par le Soleil, et la chaleur centrale ; lesquels agissant de concert sur l’eau qui est dans la terre, la pressent d’en sortir ; et comme elle ne peut se retirer, et se rejoindre promptement à son tout, s’évapore, et gagne le haut, s’étend dans les concavités de la terre ; la chaleur la suit, la presse comme auparavant ; elle cherche à s’échapper, et en ayant trouvé le moyen, elle sort comme de la fumée, agitée du vent, par la fente d’une porte ou d’une fenêtre mal fermée, elle passe avec précipitation, et s’élève dans la moyenne région. Pour l’ordinaire, cela se fait le matin, quand le Soleil commence à échauffer et ouvrir les pores de la terre : ce que j’ai vu plusieurs fois au pied des Alpes, aux Monts Pyrénées, et plusieurs autres endroits, tant pleins qu’élevés, particulièrement à la Cayenne, et aux Iles qui sont près de la Ligne, où les vapeurs s’élèvent tous les jours, rafraîchissent l’air du Pays, et le tempèrent. Mais comme ces vapeurs et ces exhalaisons n’ont pas un principe .certain, sur lequel on puisse asseoir un jugement solide, sur l’heure et le temps de leur levée, du temps de leur durée, et du côté qu’elles s’élèveront et qu’elles souffleront ; si leurs Vents seront chauds ou froids, secs ou humides ; si leurs Vents seront doux, médiocres, ou violents ; nous ne les mettons point au rang des Vents qui ont leurs principes certains, comme ceux de nos Signes ; point que ces vapeurs ne s’élèvent que dans des climats humides et aquatiques, et sujets aux grandes chaleurs, ne s’étendent que fort peu ; et les Pilotes ne mettent jamais leurs vaisseaux en mer sur des Vents de cette nature, parce qu’ils sont de peu de durée, qu’ils les abandonneraient bientôt, et s’en pourrait trouver de contraires, qui les obligeraient de relâcher : ils attendent un de nos maîtres Vents pour sortir du port, parce qu’il suffit bien souvent pour faire leur voyage, quand il serait de cinq cents lieues, s’il est bien ménagé.</li><li><br /></li><li>L’Ami. Il est vrai que peu de gens savent distinguer les Vents, qui sont produits par les vapeurs de la terre, et de l’eau, d’avec ceux qui viennent des Astres, dont la différence est très grande ; car ceux-ci ont un principe certain, et leurs règles, et les autres n’en ont point. Mais dites-moi si les corps que vous m’avez montré, soufflent lors qu’ils se tournent vers le centre, comme lors qu’ils se tournent vers la mer et l’élèvent ; pourquoi les Vents soufflent sur la terre et sur la mer, plusieurs jours d’un même côté ; puisque suivant le cours des Signes centriques, ils ne doivent souffler que pendant six heures douze minutes ? pourquoi quelquefois les Vents déclinent d’un point à un autre, et retournent peu de temps après à leur premier point ? pourquoi les Vents changent quelquefois du point où ils sont, au point qui leur est opposé, et retournent à leur premier ?</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Si ces corps aspirent et respirent comme font les animaux, ainsi que nous avons dit, qu’ils fassent leur respiration lorsqu’ils se tournent vers la mer, et l’élèvent par leurs souffles, ils ne peuvent pas souffler, lorsqu’ils se tournent vers le centre, qui est le temps qu’ils aspirent : Car si un animal tranquille et tempéré, aspire et respire mille fois dans une heure. Il faut douze heures vingt-quatre minutes à ces corps pour aspirer et respirer une fois ; par cette raison vous voyez qu’ils ne soufflent point, lorsqu’ils se tournent du côté du centre ; aussi serait-il superflu, puisque leur souffle n’y produirait aucun effet ; le demi tour qu’ils font vers le centre leur sert seulement de rafraîchissement, et pour reprendre des nouvelles forces pour ressouffler comme auparavant.</li><li><br /></li><li>Dans le nombre des corps que je vous ai montré, il y en a de fixes et de mobiles ; les fixes, sont le Bélier en Orient, et la Balance en Occident. Le Cancer en la partie du Nord, et le Capricorne en celle du Midi. Ces quatre sont appelles maîtres Vents ; lorsque l’influence est distribuée à quelqu’un de ces corps, le vent souffle sans discontinuer, vers le côté opposé du Signe qui souffle, et continue peu ou beaucoup, suivant que l’influence est forte, ou qu’elle est confirmée au quartier suivant de la Lune. Si l’influence est confirmée, comme il arrive souvent, le vent souffle des mois entiers du même côté : Si l’influence est distribuée aux Signes mobiles, le vent ne souffle de leur côté que pendant six heures douze minutes, qui est le temps qu’ils emploient pour se lever avec la mer, et la faire pleine ; puis peu à peu, ils portent leur vent au Signe fixe, ou Maître vent du côté qu’ils se tournent, et l’y joignent, jusqu’à ce qu’ils aient achevé leur révolution ; et lorsqu’ils recommencent à monter, ils reprennent leurs mêmes Vents, et continuent ainsi, tant que l’influence dure, et jusqu’à ce qu’elle soit consommée, ou qu’une autre la fasse cesser.</li><li><br /></li><li>L’Ami. D’où vient que ceux qui vont aux longs cours, sont obligés de naviguer par plusieurs sortes de Vents, qu’ils appellent rums (sic - L.A.T.) ; que des Vents les portent cent lieues, d’autres soixante, et d’autres trente, plus ou moins ?</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Les Mariniers trouvent toujours ces Vents en même lieu, ils sont réglés, et n’ont point d’autre cause, que les influences des Astres, et nos Signes centriques, qui les repoussent. Mais leur distance en distance, et leur diversité, provient de l’inégalité de la terre ; car qui pourrait voir sous la mer la figure de la terre, comme elle est disposée en elle-même, verrait que la diversité de ses figures, ses concavités et ses conduits, s’opposant aux Vents qui sortent du centre, les coupent et les divisent en plusieurs parties, avant qu’ils soient au jour ; que c’est ce qui fait la diversité des rumps (sic, autre orthographe dans le texte - L.A.T.) des Vents ; qu’ils sont forts ou faibles, obliques ou droits, et poussent les Vaisseaux peu ou beaucoup suivant leur force et la disposition de leurs conduits ; comme qui opposerait à la bouche d’un soufflet, des corps taillés diversement ; lesquels sans difficulté, en soufflant, écarteraient les Vents, directement ou de côté, suivant leur disposition.</li><li><br /></li><li>L’Ami. D’où viennent les grands coups de vent, que nous voyons toujours au Printemps, les Vents suivent le Soleil, qu’ils se lèvent et se couchent avec lui, et que nous voyons quelquefois des nuages qui vont d’un côté et les autres d’un autre ?</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Lorsqu’il y a plusieurs influences pour distribuer aux Signes fixes, c’est à dire, que plusieurs Etoiles dans un quartier de la Lune, versent ensemble leurs influences, la plus forte prend le dessus, et règne ; celle qui suit, ou approche de sa force, étant dans l’impatience de régner, s’échappe quelquefois, souffle, et s’oppose à la première : mais comme il faut que son influence soit consommée avant que celle-ci puisse régner, elle se retire jusqu’à ce que la première ait fait son temps. Et s’il arrive que la première cesse, et que la dernière règne, c’est que cette dernière s’est levée lors que l’autre était à sa fin. Et encore que l’influence soit consommée, les nuages ne laissent pas de rouler, quoi que rien ne les pousse, à cause du mouvement que l’influence leur avait donnée, c’est d’où viennent les changements.</li><li><br /></li><li>Une forte influence étant à un des quatre Signes fixes, et qu’il en vienne d’autres aux Signes mobiles, qui sont à ses côtés ; ces Signes étant tous dans une même partie du monde, conspirant à même fin : lors que les Signes mobiles, qui sont au deux côtés du fixe viennent à se tourner de son côté, ils y joignent leurs Vents : Pour lors le vent est si grand, qu’il fait des prodiges ; mais cela ne dure que trois ou quatre heures ; d’autant que ces Signes se renferment en dedans avec leurs souffles. Ce vent se renouvelle huit heures après, si l’influence dure encore ; non pas de même force, mais à quelque degré moins.</li><li><br /></li><li>Et lorsqu’on voit au Printemps les Vents Orientaux s’élever, et suivre le Soleil, un bon Général doit faire battre aux champs, faire marcher l’artillerie, et le bagage, et commander que les Soldats suivent leur Prince, comme leur Capitaine, pour vaincre ses ennemis : Un Courtisan, que les Nymphes et les Dryades suivent Apollon, et lui fassent la Cour comme Diane. Un Théologien, qu’on travaille pour le Ciel, et que l’on convertisse les âmes : Et un Physicien, que le Soleil ouvre les prisons dans lesquelles les Vents sont retenus, qu’il les attire et les fasse suivre dans sa course, c’est à dire, la chaleur du Soleil ouvrant les pores de la terre, excite la chaleur centrale ; et toutes deux ensemble font sortir des concavités de la terre, des corpuscules, ou vapeurs chaudes et humides, très légères et subtiles, qui grondent en sortant, comme celles qui sortent d’un bois vert qui est brûlé par le feu ; et comme ces vapeurs sortent du bois à mesure que le feu les presse ; de même ces corpuscules ou humidités aériennes sortent à mesure que le Soleil passe et ouvre les pores de la terre ; et comme on les voit lever, il semble que ce soient des Vents qui s’élèvent, suivent le Soleil, et se couchent avec lui ; c’est un présage de beau temps, lorsque cela arrive.</li><li><br /></li><li>Et quant à la diversité des Vents que l’on remarque souffler tout à la fois, les uns d’un côté, et les autres d’un autre, il faut savoir que les Vents à leur commencement, élèvent toujours avec eux quelques vapeurs en l’air, desquelles les nuages se forment : cela se voit particulièrement en mer, lorsque le vent veut changer le vent fusteur (sic - L.A.T.), pousse directement en l’air, du fonds de la mer, une vapeur très subtile, mêlée d’un peu d’exhalaison ; cette vapeur se grossit, et s’étend peu à peu. Et si le vent doit être véhément, les Dauphins dans la Méditerranée, et les Marsouins dans l’Océan, s’élèvent sur la mer, et se découvrent. Ces nuages vont du côté que le vent les pousse : Un autre vent contraire à celui-ci, voulant s’élever pour régner, fait aussi lever d’autres vapeurs et exhalaisons du côté qu’il se veut lever ; ces vapeurs prennent le dessus, se condensent et multiplient peu à peu ; forment des nuages comme les précédentes, et courent du côté que le vent qui les a faites lever, les pousse.</li><li><br /></li><li>Comme ce changement se fait subitement, les nuages du premier vent qui étaient en train d’aller, roulent toujours, tant que le vent qui les pousse soit apaisé, que les autres nuages se joignent à eux, et les amènent de leur côté : ce qui fait dire à ceux qui ignorent les principes de la Nature, que les Vents viennent, et soufflent immédiatement d’en haut ; qu’ils les ont observés, et les ont vus, comme si les esprits étaient visibles. Il faut qu’ils sachent que le vent est un air agité, par les esprits de nos Signes centriques, excités par les influences des Astres, leurs supérieurs, qui sont tombées, et ont fait leurs impressions sur le point fixe central, lesquelles il leur a distribuées comme j’ai dit, les fait souffler extraordinairement, et font élever avec cet air, des vapeurs et des exhalaisons, dont se forment les nuages que nous voyons dans la moyenne région : Cet air est chaud ou froid, sec ou humide, suivant la qualité de l’esprit qui le pousse, et qu’il est pur ou chargé de vapeurs : Car si les Vents soufflaient immédiatement d’en haut, il faudrait qu’ils vinssent des Astres, ou d’une certaine partie des deux : cela étant, ils ne produiraient ni vapeurs ni exhalaisons ; les Vents rouleraient, et n’auraient aucune stabilité, parce que les Astres et les Cieux, qui roulent et vont tous les jours d’Orient en Occident, et auxquels leur cause serait attachée, les emporteraient avec eux, et leur feraient faire le tour de la terre en vingt-quatre heures, ce qui n’est pas.</li><li><br /></li><li>Ces subtiles vapeurs, et exhalaisons dont je viens de parler, qui s’élèvent dans l’air, viennent d’en bas ; car les Dauphins, et les Marsouins qui s’élèvent du fonds de la mer à la surface, témoignent qu’il y a du changement au fonds, et l’annoncent aux Mariniers, qui se tiennent sur leurs gardes. Je sais qu’il y a des gens dans le monde très doctes et savants en plusieurs choses ; lesquels néanmoins ignorent les causes naturelles, et les moyens que Dieu a établis dans l’Univers ; qui disent, que les Vents sont des vapeurs et des exhalaisons qui sortent de la terre, soufflent et font les Vents que nous sentons. Cela n’est point, parce que si les Vents sortaient de la terre, les vapeurs qui en sortiraient, ne feraient point en mer un changement si subit, que celui que nous y voyons ; et ne sauraient être apportées en mer, troubler l’air, et faire des tempêtes et des orages furieux dans un quart d’heure, qui font souvent périr les vaisseaux, qui sont à plus de mille lieues de terre, et dans des endroits où il ne se trouve point de fonds : ce qui marque indubitablement qu’ils partent du centre, et sortent par la mer, qui est un Elément plus flexible et pénétrable que la terre. Et quand il serait vrai que les vapeurs et les exhalaisons qui forment les nuages que nous voyons dans la moyenne région, fussent proprement les Vents qui soufflent communément, toujours faudrait-il que ces vapeurs et ces exhalaisons, qui ne se peuvent lever d’elles-mêmes, eussent une cause qui les produisît, qui les poussât, et les fît sortir de la terre, et les agitât dans la moyenne région ; ainsi que l’air y est poussé et agité par les esprits des Vents ; cette cause ne pourrait être que l’agent général, qui n’est autre chose que le feu central, qui émeut et agite toutes choses. Si cette chaleur centrale agissait d’elle-même immédiatement, et sans cause dominante, elle ferait incessamment sortir de la terre, où il y a toujours de l’eau, l’exhalaison et la vapeur de tous les côtés avec précipitation, comme le feu ferait sortir celle qui serait dans un pot qu’il ferait bouillir, par un couvercle percé de plusieurs trous, droits et obliques ; ce qui ferait un brouillard perpétuel dans la basse région, nous obscurcirait le jour, nous donnerait des pluies continuelles, nous causerait des maladies pestilencieuses, et nous priveraient de la douceur de la vie. Certes, si les Vents étaient réellement la vapeur et l’exhalaison, et qu’ils se fissent d’eux-mêmes, et sans cause dominante, il faudrait renoncer aux principes de l’Astrologie, établis et suivis depuis plus de quatre mille ans ; par le moyen desquels on fait tous les jours des pronostiques certains ; des temps auxquels nous devons avoir des Vents, des Pluies, des Grêles, du Tonnerre, des Orages, et plusieurs autres choses que nous admirons journellement ; il n’y aurait jamais de Vents certains, quelquefois plusieurs Vents souffleraient ensemble de tous les endroits de la terre, comme j’ai dit, seraient contraires les uns aux autres, empêcheraient la navigation et le commerce des hommes : II faut nécessairement qu’il y ait dans ce bas Univers une cause certaine, sur laquelle les influences des Astres tombent, et qu’elle les distribue par ordre pour éviter la confusion ; il faut que cette cause soit arrêtée comme un but, afin que l’influence la rencontre lors qu’elle tombe. Qu’y a-t-il au monde de plus arrêté que le point central de l’Univers, qui contient cet esprit de feu élémentaire, qui occupe le centre de toutes choses ; c’est lui qui reçoit, par le moyen de la Lune, toutes les influences des Planètes, qui les garde et les distribue par ordre aux composés sublunaires, suivant leurs propriétés, et leurs destinations.</li><li><br /></li><li>L’Ami. C’est assez parler des Vents, et de leur nature, je vous prie parlons un peu d’une opinion nouvelle et contraire à la vôtre, qui est suivie de beaucoup de gens ; en voici la substance.</li><li><br /></li><li>Certains Philosophes faisant le Système du monde, ont estimé que le Soleil était fixe et arrêté au centre de l’Univers, ayant seulement un mouvement d’ascension et descension, que le Firmament était fixe et sans mouvement, et que la terre se mouvait dans l’Ecliptique au lieu du Soleil.</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Ce n’est pas sans raison que cette opinion fait du bruit, car si on place la terre entre les Cieux, au lieu même du Soleil, et si on lui donne les mêmes mouvements, elle nous fait voir tant d’apparences célestes de celles qui nous sont démontrées par Thico et les autres ; qu’elle peut surprendre le jugement de ceux qui ne sont pas pleinement versés dans cette science : mais pour ceux qui en ont la théorie et la pratique, elle leur baille assez de jour pour en reconnaître la fausseté, et pour conclure en faveur de celle que nous suivons, comme ayant ses principes mieux établis et plus certains ; en voici mes raisons.</li><li><br /></li><li>Il y a deux mille ans, ou environ, qu’Aristarche Samien (et avant lui quelque autre) faisant le Système du monde, eut la pensée que le Soleil était fixe et arrêté, et que la terre et les Cieux se mouvaient autour de lui, parce (dit-il) que la terre produit tant de choses qui ont vie et mouvement, que la cause ne doit pas être moindre que son effet ; mais cette opinion n’a pas été suivie, elle est demeurée comme éteinte ou assoupie, jusqu’au temps de Copernic, qui l’a relevée, et appuyée d’un Système tout extraordinaire. Comme il est inutile à mon sujet, vous me dispenserez, s’il vous plaît, de le rapporter tout au long ; je poserai seulement les points principaux, pour en dire ma pensée, renvoyant ceux qui en voudront savoir davantage, à son Livre, et aux machines du Système, qui en a été très artistement composé avec celui de Thico, et plusieurs autres, par les RR. PP. Jésuites, en leur Maison de Clermont à Paris.</li><li><br /></li><li>Je suppose donc, suivant ce Système, que le Soleil est au centre de l’Univers, au lieu de la terre, que le Firmament est fixe et sans mouvement, que la terre est placée dans l’Ecliptique, entre les autres Planètes, au lieu où nous mettons le Soleil, et qu’elle a deux mouvements principaux : Le premier sur son centre, faisant un tour en vingt-quatre heures d’Occident en Orient : Le second, dans la ligne Ecliptique du Zodiaque, qu’elle en fait le tour, aussi d’Occident en Orient en trois cens soixante-cinq jours cinq heures et cinquante-trois minutes, suivant son calcul ; ces mouvements étant les principaux, et qui font la question, je ne parlerai point des autres.</li><li><br /></li><li>Pour être plus intelligible, je me servirai d’une méthode si familière, que les moins éclairés la pourront comprendre, et usiter avec grande facilité, et découvriront par son moyen les divers mouvements des Astres et des Cieux ; comme une règle certaine qui tombe sous les sens, et de laquelle les Anciens se sont servis, avant l’invention et l’usage des instruments.</li><li><br /></li><li>Pour connaître lequel c’est de la terre ou des Cieux, qui se meut et fait un tour en vingt-quatre heures, il faut nécessairement supposer la terre fixe et arrêtée au centre de l’Univers, et que le Firmament tourne autour de la terre.</li><li><br /></li><li>Cette supposition faite, il faut s’attacher à connaître les pôles sur lesquels il fait ce mouvement. Prenez pour exemple celui du Nord, qui est sur notre horizon, examinez les Etoiles qui sont de son côté, attachez-vous à celle qui fait son tour le plus petit, qui est la première d’une constellation de sept Etoiles, que nous appelions petite Ourse, autrement l’Etoile du Nord, qui sert de guide à tous les Mariniers Septentrionaux.</li><li><br /></li><li>Cette Etoile étant découverte, marchez en ligne directe du côté du Midi, tant que vous connaissiez qu’elle se fasse voir sur l’horizon, pendant douze heures seulement, ce temps fait juger que c’est la juste moitié de son mouvement journalier ; que le pôle du Nord est lors dans l’horizon, et que vous êtes précisément au milieu du Ciel entre les deux pôles, Nord et Sud ; car si vous étiez plus près du pôle du Nord que de celui du Midi, cette Etoile serait plus de douze heures sur l’horizon, suivant que vous en sériés peu ou beaucoup éloigné ; et le contraire, si vous étiez plus près du pôle du Midi que de celui du Nord.</li><li><br /></li><li>De ce lieu à six heures du soir, regardez à l’Orient, remarquez-y une Etoile qui se lèvera sur l’horizon en ligne directe, conduisez cette Etoile de l’œil, et vous trouverez qu’à minuit précisément elle se trouvera toujours sur votre tête, et qu’à six heures du matin, elle se couchera et disparaîtra.</li><li><br /></li><li>L’on appelle la route de cette Etoile, Ligne Equinoxiale, parce qu’elle est justement entre les deux Pôles du Nord et du Sud, où se fait le plus rapide mouvement du Firmament, et les Equinoxes du Printemps et de l’Automne, lorsque le Soleil y passe. Cette ligne est constante et immuable, ainsi que les pôles, et sépare le Ciel et la terre en deux parties égales, une vers le Nord, et l’autre vers le Sud.</li><li><br /></li><li>Cette observation faite, retournez vers le Pôle, remarquez qu’en vous en approchant, il s’élève sur l’horizon, et lorsque vous aurez cheminé le quart de la surface de la terre, qui est suivant les divisions Géographiques, deux mille sept cens lieues Françaises, vous l’aurez directement sur la tête, et l’Etoile tournoiera tout autour comme un petit cercle ; ne changera jamais tant que vous demeurerez en ce point, mais s’abaissera vers l’horizon quand vous l’abandonnerez, et vous retirerez du côté de la Ligne. Rien ne fait cette variation que le mouvement de l’homme, quand il change de place, et s’approche ou s’éloigne des Pôles, ou de la Ligne ; car les Montagnes, les Villes et les Châteaux, qui sont fixés et attachés à la terre, ont toujours leur même degré d’élévation, sans vicissitude ni changement.</li><li><br /></li><li>Après cet établissement, qui a pu servir de base et de fondement à la Géographie, et à toutes ses parties, je dis, si la terre se mouvait sur son centre, hors le centre de l’Univers, et hors notre Ligne Equinoxiale céleste, son mouvement de longitude nous ferait changer tous les jours d’horizon, et le cercle qui est décrit autour du Pôle du Nord par son Etoile (qui nous fait connaître l’heure du jour et de la nuit, en quelque saison de l’année, et en quelque partie Septentrionale que nous soyons) se perdrait.</li><li><br /></li><li>La Ligne du mouvement diurne de la terre, ne s’accordant pas avec la Ligne Equinoxiale céleste, qui fait le milieu des Pôles Arctique et Antarctique, changerait les Pôles, ferait perdre les mesures des hauteurs que l’on prend dans la navigation, sur les Pôles (que nous connaissons par leurs Etoiles et l’aiguille aimantée) ainsi il n’y aurait aucun ordre dans la navigation ; il faudrait renoncer à son commerce, qui est des plus importants, parce qu’il n’y aurait aucune sûreté.</li><li><br /></li><li>La terre fixe et au centre de l’Univers, nous rend tous les jours les Etoiles fixes perpendiculaires à une heure certaine ; et la terre tournoyant le centre de l’Univers, par son mouvement de longitude, nous en changerait incessamment l’heure et la situation.</li><li><br /></li><li>La terre mobile par son mouvement de longitude, nous changerait l’Orient et l’Occident, le Nord et le Sud, ferait un très grand dérèglement dans la Géographie, sur lesquels elle prend toutes ses mesures ; et dans la navigation, parce qu’elle changerait les points des Vents.</li><li><br /></li><li>La terre fixe au milieu de l’Univers, nous fait voir le milieu du Ciel et un horizon constant ; et la terre, par son mouvement de longitude, change incessamment l’horizon, et coupe le Ciel en parties inégales.</li><li><br /></li><li>La terre fixe au milieu de l’Univers, nous fait voir les Etoiles du Nord et du Sud, toujours d’une égale distance ; et la terre dans son mouvement de longitude, du Signe du Cancer à celui du Capricorne, nous les approcheraient et éloigneraient de quarante-sept degrés ou environ.</li><li><br /></li><li>Les hommes qui habitent sous le premier degré du Cancer, en la partie Septentrionale, qui voudraient découvrir de nouvelles Etoiles en la partie du Sud, les découvriraient sans partir de leur lieu, dans six mois, qu’ils y seraient portés par le mouvement de la terre.</li><li><br /></li><li>La terre fixe et arrêtée au centre de l’Univers, a servi pour trouver le mouvement des Cieux, et ses Pôles, le mouvement du Soleil et de tous les Astres ; ce qu’on n’aurait pu faire avec certitude, si elle avait été mobile.</li><li><br /></li><li>La terre fixe au centre de l’Univers, fait que les hommes qui sont sous les Pôles, ont toujours les Etoiles qui en sont proche, qui leur tournent sur la tête, et il n’y a que le mouvement de l’homme qui en fasse le changement. La terre se mouvant sur son centre, d’Occident en Orient, ferait que les vapeurs et les exhalaisons dont se forment les nuages, qui seraient poussées par les Vents d’Orient en Occident, passeraient plus vite quatre fois que la balle d’un canon, et nous laisserait derrière celles qui viendraient d’Occident presque avec la même vitesse ; parce que le mouvement de la terre sur son centre, serait d’une rapidité incompréhensible ; au contraire, nous voyons journellement les nuages aller d’Occident en Orient, et d’Orient en Occident, d’un mouvement égal, quand ils sont poussés par un vent égal.</li><li><br /></li><li>Si la terre se mouvait sur son centre, la Ligne de son mouvement varierait toujours, à l’égard du Firmament, à cause de son mouvement de longitude, ferait que les Etoiles se lèveraient quelquefois plus tôt, quelquefois plus tard, et se coucheraient de même : se lèveraient une fois directement, une autre fois obliquement, et n’observeraient jamais de régularité, à cause des divers mouvements de la terre, qui changerait incessamment l’horizon.</li><li><br /></li><li>En un mot, tout corps grave et pesant, tend naturellement en bas, où est son centre : la terre est un corps grave et pesant, par conséquent elle tendrait à son centre, qui est en bas, si elle n’y était point. Son centre est le centre de l’Univers, comme le point le plus bas, et le plus éloigné des Cieux et des choses pures ; donc il s’ensuit que la terre est au centre de l’Univers ; car s’il était autrement, ce serait contre nature, et nous pourrions soutenir que les pierres, et autres corps graves, que nous jetterions en l’air, s’y soutiendraient par eux-mêmes, et rouleraient autour de la terre, qui est leur centre ; comme la terre roulerait autour du centre de l’Univers, qui est le sien ; parce qu’une partie d’un corps a la même propriété que son tout ; et toutes les démonstrations que l’on peut donner au contraire, sont fausses et abusives.</li><li><br /></li><li>A ces raisons, faut ajouter celles qui sont alléguées par quelques Auteurs qui ont écrit contre cette opinion, qui sont, lors que la terre parviendrait aux points des solstices, par son mouvement de longitude, les longs jours artificiels, et les longues nuits artificielles, seraient inégaux.</li><li><br /></li><li>Lorsqu’elle parviendrait aux points des Equinoxes, aux mois de Mars et de Septembre, les Equinoxes ne se feraient pas par toute la terre, comme lorsque le Soleil y passe.</li><li><br /></li><li>Les ombres des stilles (sic - L.A.T.) Orientales seraient de grandeur inégale, le Soleil étant en même élévation.</li><li><br /></li><li>Les choses graves ne tomberaient pas en angles droits sur les superficies planes.</li><li><br /></li><li>Un jet de pierre porterait plus loin d’un côté que d’autre.</li><li><br /></li><li>Les Oiseaux qui s’élèveraient à la moyenne région, ne pourraient rattraper leurs nids.</li><li><br /></li><li>Si la terre n’était pas au milieu de l’Univers, on ne verrait jamais justement la moitié du Ciel, les Planètes et les Etoiles ne paraîtraient toujours de grandeur égale en Orient, en Occident, et au Midi, parce qu’elles ne seraient pas partout également distantes de la terre.</li><li><br /></li><li><br /></li><li>Les Eclipses de Lune n’arriveraient pas toujours, quand la Lune et le Soleil sont diamétralement opposés ; mais seulement parfois, quand ils ne seraient pas aux points de l’Ecliptique ; ce qui est contraire aux apparences.</li><li><br /></li><li>Examinons à présent les choses suivant la nature, s’il y a plus de raison que le Soleil soit stable au lieu où Copernic le met, que la terre.</li><li><br /></li><li>Si le Soleil est le mâle, et la Terre, la femelle, comme cela ne se révoque point en doute ; la Terre, comme la plus matérielle, plus pesante, plus impure et corruptible, doit être au point le plus bas, et le plus éloigné des choses pures et spirituelles. Elle y doit être fixe et arrêtée, pour y attendre et recevoir constamment les influences des Astres, comme un théâtre, sur lequel chacun doit faire son personnage, exercer son action, et produire un effet conforme à sa nature.</li><li><br /></li><li>Si le Soleil était en bas, cet ordre serait irrégulier et contre nature, qui ordonne le mouvement et le dessus au mâle, et le dessous et la stabilité à la femelle, pour recevoir l’influence du mâle, laquelle autrement se perdrait, parce que sa matrice ne serait pas dans son centre, et ne ferait point de génération.</li><li><br /></li><li>Si le Soleil était fixe et arrêté, il serait comme un homme qui veille, tranquille et tempéré, qui ne produit aucune chose, quoi qu’il le pût : Cependant, il est nécessaire qu’il travaille pour répandre sa semence ou son influence, qu’il s’échauffe par son mouvement, qu’il communique sa chaleur aux Astres, qu’il les anime, qu’il les dilate, et les oblige de verser la leur ; ce qu’ils ne feraient pas, s’ils n’étaient excités et animés par l’amour du Soleil ; c’est à dire, que l’amour du Soleil, comme de toute créature, est le motif du mouvement, et le mouvement la cause de la chaleur, la chaleur la source de l’éclat et de la lumière, et l’éclat et la lumière, celle de l’influence, et l’influence le témoignage de l’amour, qui est la fin du cercle, et l’accomplissement de toutes choses.</li><li><br /></li><li>Si bien que si le Soleil était sans mouvement, nous pourrions dire certainement qu’il serait sans amour, et s’il était sans amour, il serait sans action, sans chaleur, sans lumière et sans influence : et les Astres qui sont aux Cieux, qui tirent leur lumière de celle du Soleil, ne produiraient aussi aucun éclat, ni aucune influence. Tout serait éteint, sans vie et sans action, et serait sur le penchant de son premier néant. Voilà mon opinion contre le Système de Copernic, à quoi faut ajouter la disposition de la Sainte Ecriture.</li><li><br /></li><li>Josué nous apprend dans l’ancien Testament, qu’il arrêta par sa prière le Soleil au milieu de sa course. Et l’Evangile, (qui sont les paroles prononcées par Jésus-Christ même, fils de Dieu) que les Cieux passeront, mais que ses paroles ne passeront pas. Par conséquent, concluons que la terre est fixe et arrêtée au centre de l’Univers ; que le Soleil et tous les Cieux tournent tout autour, et y versent leurs influences. Outre que les vrais Sages n’ignorent pas ces vérités, ils connaissent encore suffisamment, que le Firmament, outre son mouvement journalier, fait quelques progrès d’Occident en Orient, qu’il y passera par succession de temps, et que la nature nous donne tous les ans des fruits célestes à jours certains, mille fois plus excellents que la Manne ; qui peuvent rendre heureux les hommes qui les connaissent, et qui en savent user.</li><li><br /></li><li>L’Ami. Il est vrai que l’opinion commune, et pour laquelle je tiens, est plus recevable que celle de Copernic : mais toujours, est-ce quelque chose d’admirable, d’avoir si bien ajusté son Système à celui de Thico, qu’il fasse balancer les opinions. Et ses partisans en sont si entêtés, que sitôt qu’un homme propose des raisons au contraire, sans les examiner ni les entendre, ils disent, qu’il n’y a point d’homme d’esprit, qui ne soit de cette opinion : Cela m’est arrivé, et m’a surpris ; ce qui me fait présumer que vous serez critiqué.</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Il est vrai que ceux qui n’ont pas le fond et l’usage de cette doctrine, s’y trouvent embarrassés ; mais ceux qui la possèdent, et qui se donnent la peine de l’examiner, en trouvent bientôt le défaut. Les hommes qui lui donnent bruit, se plaisent à la nouveauté, et ne considèrent pas si elle a de bons ou de mauvais fondements ; ce qui a fait les hérésies et les schismes qui sont aujourd’hui parmi les hommes. Il y en a d’autres qui applaudissent plus, parce qu’elle a des partisans, que par connaissance. La critique est la moindre de mes peines, et l’on ne peut avoir que du plaisir, de voir un Philosophe aux prises avec un Matelot d’eau douce, qui par hasard rendra sa critique insipide.</li><li><br /></li><li>L’Ami. Tous les hommes ne sont pas propres à se donner la peine d’examiner des points si difficiles ; ceux qui les applaudissent, font mieux à mon sens, que ceux qui les combattent ; car pour réfuter avec raison une opinion revêtue de quelque apparence, comme celle de Copernic, il faut auparavant entrer dans le cabinet, l’examiner à fond, et le consulter plus d’une fois. Mais pourquoi nous embarrasser des sentiments particuliers ? laissons suivre cette opinion à qui voudra, il n’y a rien de plus libre ; si elle n’est pas à notre goût, rien ne nous force d’entrer dans son parti, tenons-nous à la nôtre. A dire vrai, je crois que nous ferons mieux, puisque nous en avons l’usage utile, il y a plus de quatre mille ans, et que les Ecritures qui sont de la Religion et de la Foi, l’établissent positivement : ainsi chacun sera satisfait dans son opinion.</li><li><br /></li><li>Disons à présent quelque chose des opinions de ceux qui ont écrit du flux et reflux de la mer :</li><li><br /></li><li>J’en trouve de si erronées, que je n’y puis penser sans étonnement. Je ne prétends pas vous les réciter, cela serait inutile ; j’en rapporterai seulement trois, qu’on pourrait, comme les plus raisonnables, opposer à la vôtre.</li><li><br /></li><li>La première est, que le flux et reflux se fait par un balancement de la terre, du Nord au Sud, et du Sud au Nord. La seconde, que les influences des Etoiles, qui sont aux parties du Nord et du Sud, attirent successivement les eaux de la mer à elles, et font le flux et reflux. Et la troisième, que c’est par la naturelle sympathie de la Lune avec les eaux de la mer ; laquelle les élève et les attire à elle, à mesure qu’elle se tourne.</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Il est vrai que ces trois opinions sont communément reçues ; mais il n’y a pas d’apparence que le flux et reflux se fasse par aucun de ses moyens.</li><li><br /></li><li>Car si le flux et reflux se faisait par un mouvement de la terre, du Nord au Sud, et du Sud au Nord, comme vous dites :</li><li><br /></li><li>1. Il n’y auront jamais de flux ni de reflux à l’Orient et à l’Occident, et les eaux y seraient toujours égales, ce qui n’est pas.</li><li><br /></li><li>2. Le mouvement de la mer se faisant de douze en douze heures, les édifices qui seraient sous la Ligne Equinoxiale, auraient la Ligne à un plein de mer d’un côté, et à un autre plein d’un autre.</li><li><br /></li><li>3. Les vaisseaux qui s’en iraient aux longs cours, étant portés au delà de la Ligne par un plein de mer, seraient rapportés au deçà par un autre.</li><li><br /></li><li>4. Les eaux étant une fois penchées du côté où se ferait le plein, par leur pesanteur, empêcheraient la terre de se relever ; et ne se relevant point, il n’y aurait ni flux, ni reflux.</li><li><br /></li><li>5. Les édifices de haute élévation, vers les Pôles où l’inclination se ferait, qui serait de soixante-huit pieds, ou environ, suivant les règles de Géométrie, pencheraient si fort, qu’à un plein de mer tout au moins crouleraient, et au second se renverseraient.</li><li><br /></li><li>6. Le Peuple du Nord, à la basse mer, perdrait de vue certaines Etoiles qu’ils voient toujours, parce qu’elles seraient cachées sous le Pôle ; et par même raison, ils en verraient d’autres dans la partie Méridionale, qu’ils n’ont jamais vus ; et lors qu’ils auraient pleine mer, ils verraient des Etoiles sous le Pôle qu’ils ne voient pas ; et celles qu’ils voient du côté du Midi, leur seraient cachées.</li><li><br /></li><li>7. Les pleins de mer leur seraient toujours égaux, et à la même heure, et ne les auraient pas successivement à toutes les heures du jour et de la nuit, comme nous les avons. Si le flux et reflux se faisait par le mouvement de la terre, du Nord au Sud, et du Sud au Nord, il nous hausserait et baisserait incessamment les Pôles, et l’on n’y pourrait prendre de justes mesures, et il faudrait que la terre fît un tour entier en quatorze jours, vingt-quatre minutes : ce qui serait contraire à la nature des Eléments, qui ne peuvent avoir deux mouvements contraires à la fois, s’ils ne sont conduits par une cause étrangère et surnaturelle.</li><li><br /></li><li>Il y aurait d’autres accidents que je n’explique point, parce que ceux que je viens de dire ne tombent pas sous le sens.</li><li><br /></li><li>Si le flux et reflux se faisait du Nord au Sud, et du Sud au Nord, par la force des Etoiles, qui attireraient successivement à elles, les eaux de l’un à l’autre pôle, comme deux hommes, une scie à une pièce de bois. Outre les raisons qui viennent d’être dites, il faudrait que les Etoiles qui sont à l’un et à l’autre Pôle, fussent de force égale, ou inégale : si elles étaient de force égale, elles tiendraient la terre et la mer en équilibre, et n’y aurait jamais pleine mer, ni d’un côté ni d’autre ; et si elles étaient de force inégale, les eaux de la mer, qui auraient été une fois attirées du côté où les Etoiles seraient les plus fortes, y demeureraient ; parce qu’elles ne pourraient être attirées de l’autre côté, où les Etoiles seraient les plus faibles ; et par conséquent, il n’y aurait jamais de flux ni de reflux.</li><li><br /></li><li>Ceux qui disent que le flux et reflux de la mer, se fait par les influences de la Lune, auraient plus de raison ; soit parce que la mer se rencontre toujours pleine dans les quatre parties du monde, où la Lune se trouve ; soit encore, parce que les os des animaux se trouvent toujours pleins de moëlle, et les végétables pleins de suc et de sève, lorsqu’elle est pleine ; ou soit par la naturelle sympathie qu’elle a avec les eaux, à cause de sa qualité froide : Car ceux qui ont cette opinion, prennent deux cours du flux et reflux de la mer, qui se font dans les quatre parties du monde, à toutes les heures du jour et de la nuit, en vingt-huit jours, vingt-deux heures, vingt-quatre minutes, suivant les mouvements réguliers de nos Signes terrestres, pour un cours ordinaire de la Lune, qui se fait en vingt-neuf jours, douze heures quarante-quatre minutes ; et font décliner son Epicycle du surplus ; ce qui ferait voir au contraire, que la Lune suivrait le mouvement de la mer, et s’y accommoderait, plutôt que la mer ne s’accommoderait au mouvement de la Lune.</li><li><br /></li><li>Si le flux et reflux se faisait par la force de l’influence de la Lune : En premier lieu, la mer serait toujours pleine, du côté que la Lune se tournerait, et jamais à son opposé, parce qu’il faudrait que les influences de la Lune, qui attireraient les eaux du côté qu’elle serait, eussent encore la faculté de les rejeter du côté qui lui serait opposé ; pour y faire pleine mer à même temps, et tenir la terre fixe, et l’empêcher d’incliner : ce qui est absurde ; d’autant que les influences des Astres, ni la sympathie des choses qui ont la faculté d’attirer, n’ont pas celle de rejeter dans le même temps. En second lieu ; il n’y aurait jamais qu’un plein de mer en vingt-quatre heures, qui suivrait toujours la Lune, qui ferait incliner la terre du côté que les eaux pencheraient, et le reste du temps, la mer serait basse dans toutes les autres parties de la terre : les eaux de la mer se tiendraient sujettes du côté de la Lune, et ne l’abandonneraient point dans sa circulation ; ainsi que nous voyons la limaille de fer se joindre et se tenir sujette à l’aimant, la paille à l’ambre, et toutes les choses qui sympathisent. Il est vrai, que la Lune influe sur tous les composés ; qu’elle leur donne de la vigueur, ou les débilite, suivant qu’elle est forte ou faible dans son cours, une fois le mois. Mais il est vrai aussi, que depuis le premier jour qu’elle s’est conjointe au Soleil, et s’est faite nouvelle, elle va toujours croissant, jusqu’à dix-huit heures vingt-deux minutes de son quinzième jour ; à laquelle heure elle se fait pleine, et commence à décroître, et à diminuer, jusqu’à ce qu’elle soit parvenue à son dernier quartier. Au contraire, la mer monte pendant sept jours, et puis s’abaisse pendant autres sept jours ; après lesquels elle commence à monter et à descendre comme auparavant : ce qui est contraire au mouvement de la Lune.</li><li><br /></li><li>La Lune concourt seulement au quatrième mouvement de la Mer avec les autres Planètes, ainsi que je montrerai dans la suite : Mais dans le grand flux et reflux que je viens d’expliquer ; ni elle ni les autres Planètes n’y concourent nullement ; il a sa cause dans son centre incorruptible, ainsi que celui des Cieux.</li><li><br /></li><li>Peut-être que vous direz, qu’il n’y a point de flux ni de reflux en la Méditerranée qui est Orientale ; que n’y ayant point de flux ni de reflux, il n’en doit point avoir en Occident ; et que par conséquent, son mouvement ne peut être que du Septentrion au Midi, et du Midi au Septentrion.</li><li><br /></li><li>Je réponds, que la Méditerranée n’est point une mer, mais un étang plein d’eau salée, qui n’a de communication à l’Océan, que par le Détroit de Gibraltar, qui est si serré, et sa barre est si haute, à cause de la proximité des terres, qu’il est impossible que les eaux de l’Océan, qui haussent et font les marées, y puissent entrer en six heures douze minutes : lever les eaux de la Méditerranée au même degré que celles que nous voyons le long des côtes, qui font face à l’Océan ; en sortir et se faire basses de même en pareil temps ; joint qu’il n’est pas vrai, que la Méditerranée soit sans flux et reflux ; car j’en ai remarqué dans le plus grand calme, près d’un pied, aux côtes les moins sablonneuses ; et à celles qui sont entièrement sablonneuses, deux pieds ; et plus de cinq à six pieds, lors qu’il y avoir des Vents en mer : ce qui marque, si nous n’y voyons pas, le flux et reflux si haut qu’en l’Océan, que c’est à cause de son étroite communication avec l’Océan : Que son fond, qui est presque tout de rochers, élevé à preuve de sonde, ne peut être pénétré par les Vents qui viennent du centre, pour élever les eaux comme ils font à l’Océan. Mais il n’est pas de même en la partie Occidentale, et par toutes les côtes des terres accessibles, qui font face à l’Océan ; car l’on y remarque assurément un flux et reflux réglé, et de même force que celui du Nord et du Sud. Il ne faut pas même s’imaginer que le petit flux et reflux que nous y avons observé, vienne de sa communication avec l’Océan ; parce qu’il serait impossible que les eaux se pussent étendre dans une si vaste étendue que la Méditerranée, et en sortir par un si petit détroit en si peu de temps.</li><li><br /></li><li>Car si ce petit flux et reflux se faisait par la communication des eaux de l’Océan, que nous y avons reconnu monter et s’y étendre environ quarante lieues du Détroit, ainsi que dans la rivière de Bordeaux ; cela se ferait à peu près au temps que la mer serait dans son plein ; les eaux passeraient par dessus la barre du Détroit, et se retireraient presque en même temps ; la barre du Détroit serait toujours à fleur d’eau, et les vaisseaux n’y passeraient jamais, particulièrement à la basse mer, sans un extrême péril. Si les eaux passaient par quelque canal au défaut de la barre, les eaux serraient plus serrées, et auraient encore plus de difficulté, pour entrer et sortir, qu’auparavant ; et ne sauraient s’étendre dans les extrémités de la Méditerranée, ni faire lever et baisser les eaux dans douze heures vingt-quatre minutes, comme elles se haussent et se baissent dans l’Océan. Et par une raison surabondante, si la Lune gouvernait les eaux de la mer, elle donnerait à celles de la Méditerranée (comme étant de même nature et qualité) un montant et descendant réglé de seize à dix-huit pieds, semblables à celui de l’Océan, que nous voyons journellement : car sa sympathie et ses influences agissant sans obstacle, élèveraient et abaisseraient infailliblement ses eaux, au même degré, ce qu’elle ne fait point : et si nous n’y voyons pas ce grand flux et reflux, il n’y a point d’autres causes, ni d’autres raisons que celles que nous avons dites, du Détroit et de sa barre, qui empêche la communication de ses eaux ; et de son fond, qui est pour la plus grande partie de rochers, qui s’opposent aux Vents qui sortent du centre, les empêchent d’agiter les eaux, les élever, et leur donner le même mouvement, qu’à celles de l’Océan : Aussi n’y voit-on jamais de tempêtes, ni d’orages furieux, comme sur l’Océan ; ni dans son calme, les ondes si profondes, ni ses flots si élevés ; car si cela était, les galères et les autres vaisseaux, dont les Orientaux se servent dans leurs commerces, n’y résisteraient pas.</li><li><br /></li><li>Ce petit flux et reflux n’a donc point d’autre cause, que celle qui fait celui de l’Océan ; et l’extraordinaire hauteur des eaux que nous y voyons, arrive quelquefois, à proportion comme dans l’Océan, et par toutes les autres mers, procède des Vents extraordinaires, que nos Signes centriques jettent, lors qu’ils sont excités par les rayons des aspects des Astres supérieurs, qui sont portés au centre par le moyen de la Lune ; ils soufflent, ils excitent la mer, l’enflent, et l’élèvent extraordinairement : si les influences sont malignes, ils font sortir de la terre, les exhalaisons et les vapeurs mêlées, qui s’élèvent à la moyenne région ; il s’en forme des orages et des foudres, qui mettent, s’il semble, toute la nature en convulsion. Si au contraire, les influences sont bénignes, nous sentons souffler un vent doux, qui nettoyé et purifie l’air, le rend tranquille, serein et agréable ; et cela se fait à chaque quartier de la Lune ; car c’est dans ce temps que la mer s’ouvre, et fait passage à l’influence des Astres, que la Lune réfléchit au centre ; ainsi que le Ciel s’ouvre à la fin de chaque Signe, au temps que le Soleil entre dans un nouveau ; et ces influences ont dans ce temps, cent fois plus de vertu, qu’en tout autre.</li><li><br /></li><li>Qu’on ne dise donc plus, que la Lune vulgaire soit la cause du flux et reflux, aussi de la mer vulgaire, cela n’est pas ; c’est notre point fixe, et ses douze Signes qui le gouvernent, et le gouverneront jusqu’à la fin du monde, que tout retournera à son premier néant.</li><li><br /></li><li>Quand les Philosophes ont dit, que le Soleil et la Lune gouvernaient la mer, ils n’ont point entendu la mer vulgaire, de laquelle ils n’ont jamais connu le flux et reflux, ni ses mouvement ; mais ils ont entendu parler de leur mer Philosophique, qui a son point fixe dans son centre, ainsi que l’Océan, dont j’ai distinctement parlé, si vous y avez pris garde.</li><li><br /></li><li>Voilà la manière dont la Lune influe ; mais elle n’est pas la cause singulière de cette influence ; elle n’en est que le moyen, par lequel les influences des Planètes sont apportées au centre ; lequel ensuite les réfléchit, et les communique par ses rayons aux Signes qui l’environnent, de nature contraire à l’influence, et des Signes du premier mobile ; dans lesquels les aspects et les regards des Planètes qui ont causé les influences, se sont faites.</li><li><br /></li><li>Ces signes produisent et mettent au jour, dans la région élémentaire, leurs effets dans les composés ; ils y font leurs impressions, ils les atténuent, ou leur donnent de la vigueur, suivant la nature et qualité de l’influence.</li><li><br /></li><li>L’Ami. Vous avez tenu un discours qui me passe, et que je comprends faiblement ; cela sera cause peut-être, que je vous ferai des questions irrégulières ; si cela arrive, vous y suppléerez, s’il vous plaît.</li><li><br /></li><li>Dites-moi, si les Etoiles fixes influent, et si leurs influences sont apportées au centre, et sublimées à la surface, comme celle des Planètes.</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Vous êtes trop éclairé, pour avancer rien d’incongru ; c’est moi qui vous prie de suppléer à mon insuffisance, si je ne satisfais au mérite de vos questions, suivant vos intentions : néanmoins, je tâcherai de m’expliquer, et de lever vos doutes, le mieux qu’il me sera possible.</li><li><br /></li><li>Bien que les Etoiles soient en grand nombre, et que chacune ait un sujet en terre qu’elle affecte, et sur lequel elle influe : pour cela, leurs influences ne se mêlent point ; et comme elles n’ont pas besoin d’une longue digestion et putréfaction, d’une grande sublimation, ni d’une forte et longue chaleur, comme les influences minérales et métalliques ; elles ne sont point apportées au centre ; mais après qu’elles se sont alliées et conglutinées avec une humidité aérienne, elles sont portées dans la matrice qui leur est propre ; elles y sont digérées, corrompues, sublimées, et conduites à leur perfection, par la chaleur centrale, et celle du Soleil, chacune suivant sa nature, et la disposition de sa matrice.</li><li><br /></li><li>L’Ami. Pourquoi obligez-vous les Planètes, d’influer sur la Lune, pour apporter les influences au centre.</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Pour deux raisons ; la première, par la singulière sympathie qu’elle a avec les bas éléments et leurs composés. La seconde, parce que la Lune étant le premier degré de perfection des Planètes, elles ne sauraient parvenir au Soleil, qu’elles ne passent par son degré. Toutes les Planètes tendent naturellement au Soleil, comme à leur Roi ; et la Lune étant un milieu, par lequel il faut qu’elles passent avant d’y parvenir ; elles y jettent leurs influences, elles y prennent le sceau et le caractère de la Lune ; et étant rejetées au centre, il les digère, il les corrompt, et les sublime dans les entrailles de la terre, où elles sont nourries, augmentées, et conduites à leur perfection, par la chaleur centrale, et celle du Soleil, suivant les matrices pures ou impures, qu’elles rencontrent.</li><li><br /></li><li>Il est nécessaire que ces influences soient apportées au centre, parce qu’elles ont besoin d’une matrice bien close, d’une longue digestion et putréfaction ; d’une grande sublimation et nourriture ; d’une forte et longue chaleur, pour parvenir à leur degré de perfection, où elles n’arriveraient jamais, si elles étaient portées dans les matrices communes des autres Etoiles, qui font leurs productions en quarante-cinq jours, un peu plus ou moins ; parce que la chaleur extérieure venant à leur manquer, par l’absence du Soleil, l’action de la chaleur centrale qui en est soutenu, et qui doit travailler sans intermission, cesserait ; les composés demeureraient éteints, sans mouvement, et ne produiraient rien de conforme à l’intention de la nature, et de la semence, et seraient comme des fruits avortés.</li><li><br /></li><li>L’Ami. Vous dites que le Ciel et la mer s’ouvrent dans de certains temps, et que les influences que les Planètes versent dans cet intervalle, sont plus fortes, et ont plus de vertu qu’en tout autre ; c’est une nouvelle doctrine, de laquelle je n’ai point encore entendu parler, et que je ne conçois pas, je vous prie de m’en donner l’explication.</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Nous ne devons point appeler nouvelle doctrine, celle qui est aussi vieille que le monde, ni blâmer ce que nous n’entendons pas ; mais nous devons nous accuser nous-mêmes de notre peu d’intelligence, et faire notre possible pour entrer dans l’esprit des Auteurs. Un sot s’abuserait, s’il croyait pouvoir comprendre à l’ouverture d’un Livre, ce qu’un homme de bon sens, et d’un esprit sublime, ne peut apprendre qu’avec beaucoup de peine, et un long travail. Si on ne pouvait parler que des choses qui ont été dites, les hommes n’auraient besoin que de leur seule mémoire, puisque l’esprit, qui est la lumière naturelle, avec laquelle ils voient et pénètrent toutes choses, ne pourrait plus rien innover et découvrir : il faudrait qu’ils se renfermassent entièrement à ce que les anciens auraient écrit : ce qui est absurde, parce que le monde renferme tant de merveilles, qu’encore qu’il subsistât cent mille ans, et que tous les jours l’on découvrît des choses nouvelles, il en resterait encore plus qu’on n’en aurait découvert : Je vous fais part des miennes, comme à mon ami ; mais afin que vous en soyez plus éclairci, vous saurez que toutes les fois que le Soleil sort d’un Signe, et qu’il passe dans un autre, il se forme dans ce même temps un certain mélange des influences, et des vertus du Soleil, et de ce Signe, qui composent une influence d’une nature différente de celle qui fluait auparavant ; cette influence tombe sur la Lune, qui la reçoit et la garde ; et de toutes les influences des Planètes, il n’y a que celle-ci que la Lune garde et retient par devers elle, dont se forme une production particulière, renvoyant les autres au centre, pour y être digérées, et sublimées, dans les matrices qui leur sont convenables.</li><li><br /></li><li>Et lorsque la mer s’ouvre à tous les quartiers de la Lune, c’est à dire, qu’à tous ses quartiers, qui sont de sept jours quelques heures, et quelques minutes, la mer achevant son cours du montant ou descendant, qui est de pareil temps (comme je dirai incontinent) elle fait une espèce de station et de repos, pour prendre un mouvement nouveau ; et dans ce même temps, la Lune étant pareillement en aspect avec les Planètes, réfléchit leurs influences au centre, qui en fait la distribution aux Signes qui l’environnent, comme un miroir distribue et réfléchit les rayons du Soleil, aux objets qui lui sont opposés. Ces influences nous signifient toujours, à chaque quartier de la Lune, quelque chose nouvelle dans la région élémentaire ; et nous voyons aussi, que les hommes qui s’attachent à la vie rustique, s’appliquent à tous les changements de quartier de la Lune ; soit à labourer, soit à semer, soit à émonder, ou soit à cueillir ; ils font toujours quelque besogne nouvelle, qui concerne l’agriculture.</li><li><br /></li><li>L’Ami. Pourquoi la Lune garde-t-elle plutôt les influences du Soleil, que celles des autres Planètes ?</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Parce que les choses parfaites ont de l’affinité, et sympathisent mieux ensemble, qu’une chose parfaite avec une qui ne l’est pas. Bien que la Lune ne soit pas si parfaite que le Soleil, elle est néanmoins plus parfaite que Saturne, Jupiter, Mars, Vénus, et Mercure, parce que sa substance est fixe, ou peu s’en faut, et celle des Planètes ne l’est pas : c’est pourquoi, la Lune ne s’améliorant pas avec elles, elle rejette leurs influences au centre, pour y être digérées, pourries, sublimées et perfectionnées, comme j’ai dit.</li><li><br /></li><li>Mais comme le Soleil est parfait, et qu’il s’en faut quelque chose que la Lune ne le soit ; elle retient ses influences, s’allie avec elles, et se rend parfaite avec elles ; c’est la raison pour laquelle l’on trouve toujours la Lune dans les matrices du Soleil, parce qu’elle n’a pas besoin de tant de digestions et de sublimations, de si forte chaleur, ni si longue, que les autres Planètes, pour être conduite à la perfection ; mais elle a seulement besoin d’une matrice pure, et bien close.</li><li><br /></li><li>L’Ami. Les influences des Planètes, dont vous avez parlé, sont ce les mêmes qui produisent les Vents des Signes centriques ? ne tombent-elles jamais sur la Lune, qu’au changement de ces quartiers ? et ne sont-elles apportées au centre, que dans ce temps ?</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Les Planètes ont diverses opérations, comme les animaux ; elles ont des regards doux et bénins, qui rendent l’animal qui naît au temps qu’elles regardent la Lune, ou leur ascendant, d’un bon œil, sein, tempéré, joyeux, agréable, facile, heureux en toutes choses, et de longue vie. Elles ont d’autres regards qui les agitent, les troublent, les rendent précipités, furieux, déplaisants, valétudinaires, et malheureux dans le cours de la vie. Ces sortes d’influences se font à toutes les heures du jour et de la nuit, et se répandent par tout, lors que les Planètes se trouvent en aspect avec la Lune ; ainsi elles ne sont point apportées au centre.</li><li><br /></li><li>Mais les influences que les Planètes versent, lorsqu’elles sont en aspect avec la Lune à chaque chargement de quartier, et desquelles les composés métalliques se forment : ces influences, dis-je, sont apportées au centre, elles y excitent nos Signes centriques, lesquels par la force de leurs souffles, les élèvent dans les entrailles de la terre ; elles élèvent avec elles une humidité aérienne ou mercuriale, et une très pure partie de la terre grasse et soufreuse, avec lesquelles cette influence s’allie ; laquelle s’attachant aux concavités de la terre, s’y digère, s’y pourrit, s’y résout, s’y sublime, s’y nourrit, et s’y alimente par des matières semblables, jusqu’à une entière perfection.</li><li><br /></li><li>Si le vent de nos Signes n’élevait cette matière, elle demeurerait au centre, et ne s’y ferait aucune génération métallique, vents, orages, ni aucun changement de temps sur la terre. Comme vous êtes bon Physicien, je me persuade que vous entendez facilement ce que je viens de dire.</li><li><br /></li><li>L’Ami. Je vous entends, et suis satisfait ; je vous prie, parlons à présent du quatrième mouvement de la mer.</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Bien que le quatrième mouvement ait sa cause dans les Cieux, sa conception n’en est pas pour cela plus difficile ; et je me persuade, que vous y appliquant, comme vous avez fait au précédent, vous le comprendrez avec la même facilité ; parce que tous ses mouvements sont sensibles comme ceux des animaux.</li><li><br /></li><li>L’Ami. Je m’y attacherai autant qu’il me sera possible : lisez.</li><li><br /></li><li><br /></li><li><strong>CHAPITRE IX.</strong></li><li><strong><br /></strong></li><li><strong>Du quatrième mouvement de la Mer.</strong></li><li><br /></li><li><br /></li><li>Bien qu’il semble que ce mouvement, qui en contient quatorze, ait sa cause difficile, et de grande discussion, elle ne l’est pas pourtant. Il n’y a point d’homme qui ne la conçoive incontinent, pourvu qu’il ait une légère connaissance de la Sphère naturelle ; car si la cause du mouvement précédent, est cachée dans le centre de la terre ; la cause de celui-ci au contraire, bien qu’elle soit dans les Cieux, est néanmoins visible. Ces deux causes sont opposées, et l’on peut dire, que la supérieure, qui fournit la forme, qui est invisible, est néanmoins visible ; et celle qui la reçoit, qui en est animée, et qui doit être visible, est invisible et cachée.</li><li><br /></li><li>Ce mouvement se divise en sept, montants plus haut l’un que l’autre, et en sept descendants, aussi plus bas l’un que l’autre.</li><li><br /></li><li>Tous ces mouvements procèdent des sept Planètes, et en sont absolument gouvernés ; ils élèvent la mer de degré en degré, l’un après l’autre, comme ils sont élevés dans leurs Cieux, et la font baisser de même.</li><li><br /></li><li>Le premier régime et gouvernement de ces mouvements est donné à Saturne, la plus haute des Planètes ; parce que le chaos, au commencement du monde, était plein : que pour en séparer les Eléments, et les réduire au centre, il en fallut élever les parties les plus subtiles, pour rendre le reste pondéreux et susceptible de génération ; et à mesure que ces parties s’élevaient, et se séparaient du chaos, la masse se diminuait, et s’abaissait aussi. Cette séparation donna de l’air au chaos, qui était plein comme un œuf, lors qu’il sort du ventre de la poule ; car Dieu travailla sur le chaos, pour séparer ces parties subtiles d’avec les grossières, impures, et corruptibles, sans comparaison, comme la Nature travaille sur l’œuf, lorsqu’elle en veut produire un poulet.</li><li><br /></li><li>Premièrement, l’œuf est extérieurement échauffé par un degré de chaleur ; laquelle dilatant et ouvrant les pores de la coquille, et excitant la chaleur centrale de l’œuf, exhalent son humidité superflue ; de sorte, que si le lendemain vous regardez cet œuf, vous y verres une petite couronne à un bout, qui marque que son humidité la plus subtile, s’est exhalée par ses pores, et que l’air s’y est introduit en son lieu.</li><li><br /></li><li>Le second jour, cette couronne se montre un peu plus grande que le premier ; le troisième, plus que le second, et continue ainsi pendant dix jours, à mesure que son humidité s’exalte : ce qui reste, ce temps passé, sont les Eléments corruptibles, dont le corps est composé.</li><li><br /></li><li>Le second régime est donné à Jupiter, immédiatement au dessous de Saturne. Le troisième à Mars, au dessous de Jupiter. Le quatrième au Soleil, au dessous de Mars. Le cinquième à Vénus, au dessous du Soleil. Le sixième à Mercure, au dessous de Vénus ; et le septième à la Lune, au dessous de Mercure.</li><li><br /></li><li>Les eaux s’étant ainsi retirées de degré en degré, depuis le Ciel de Saturne jusqu’à celui de la Lune, de jour en jour, pendant sept jours ; elles commencent à monter par même degré pendant sept autres jours, tant qu’elles soient parvenues au Ciel de Saturne : et lorsqu’elles y sont arrivées, elles commencent à descendre, puis à remonter, comme je viens de dire : employant à chaque régime actuel, vingt-quatre heures, quarante-huit minutes ; montant aujourd’hui plus haut que hier, demain plus haut qu’aujourd’hui, et après demain plus haut que demain ; et descendent de même, aujourd’hui plus bas que hier, demain plus bas qu’aujourd’hui, et après demain plus bas que demain, jusqu’à ce que les eaux aient fait le cours des sept Planètes, en montant et descendant. Pendant ce temps, la Mer se fait pleine dans toutes les quatre parties du Monde.</li><li><br /></li><li>Ce nombre rompu de quarante-huit minutes, que la Mer retarde par chaque jour naturel, est à remarquer. Il fait que la Mer se fait pleine en quatorze jours, onze heures, douze minutes, à toutes les heures du jour, et de la nuit ; et sert de règle aux Patrons qui viennent de la haute Mer, pour trouver l’heure certaine de la marée, et entrer dans les Ports, où l’on ne peut entrer que de pleine Mer.</li><li><br /></li><li>Ce mouvement de la Mer répond précisément aux mouvements de nos Signes centriques, lesquels en vingt-huit révolutions emploient justement ce même temps. Ce qui ne serait pas, si le mouvement de la Mer d’un plein à l’autre, comme le vulgaire croit, était précis et réglé de douze heures. Au contraire, le mouvement des Planètes, qui se rapporte justement à celui de nos Signes centriques, et qui fait que la terre est abreuvée de son eau, à toutes les heures du jour, et de la nuit, arriveraient toujours à la même heure : et il y aurait certains points de la terre, qui n’en seraient pas arrosés. Ainsi tout concourt avec subordination, au soutien des ordres que Dieu a établis dans la structure de l’Univers.</li><li><br /></li><li>Voilà comme la Lune concourt au flux et reflux de la Mer ; c’est à dire, concurremment avec les autres Planètes, et non pas singulièrement, comme l’on s’imagine.</li><li><br /></li><li>Le secret du mouvement de la Mer, que je viens d’expliquer, est si grand, qu’il surpasse tous les secrets, et jamais homme ne l’a écrit ni révélé, que je sache.</li><li><br /></li><li>C’est ce mouvement qui est le principe des choses qui tirent leur origine de la Mer ; qui les fait germer dans sept jours, qui les fait végéter, et leur donne au bout de sept autres jours leur première forme, qui leur en donne une nouvelle, sept jours après, et leur donne enfin, au bout de sept autres jours, celle qui convient à leur nature.</li><li><br /></li><li>Ensuite le Soleil les prend ; il travaille sur elles, il les dilate ; il les organise, et leur donne dans quinze jours leur dernier degré de perfection : comme il dilate la Lune, la remplit de vertus, et lui donne sa perfection, à mesure qu’il la regarde, et lui communique directement ses rayons et son influence.</li><li><br /></li><li>Le mouvement que la Mer fait en s’abaissant de jour en jour, corrompt entièrement, au bout de sept jours, la forme qu’elle leur avait donnée à son plein, et leur en donne une autre ; Et le mouvement qu’elle fait, en montant de jour en jour, corrompt aussi entièrement au bout de sept autres jours celle-ci, et leur en communique une toute nouvelle, et plus parfaite.</li><li><br /></li><li>Comme la Lune, à chaque changement de quartier, reçoit des influences des Astres, qu’elle en reçoit de plus nobles, lorsqu’elle se conjoint au Soleil, et qu’elle les communique aux Composés élémentaires. De même, toutes les fois que la Mer s’abaisse vers le centre où réside le Soleil central, elle en reçoit des vertus nouvelles, qu’elle élève et communique par l’agitation ses ondes et ses flots successifs, aux choses qu’elle a fait naître.</li><li><br /></li><li>Entre les choses que la Mer procrée tous les mois, ainsi que la Lune, il se trouve le long de ses bords, dans une espèce d’écume grasse comme du bitume, un je ne sais quoi ressemblant à un oiseau, qui prend la nature des sept Planètes successivement, et des petites sources d’eaux vives, claires et transparentes comme du cristal, qui prennent celle du neuvième Ciel.</li><li><br /></li><li>Tous ces Mouvements ont des noms propres, qui conviennent à leur nature et à leur vertu.</li><li><br /></li><li>Le premier commence par Saturne, la plus haute des Planètes ; c’est à dire, par le descendant : les eaux s’étant baissées d’un degré, ce mouvement est appelle eaux mortes, à cause que Saturne, du mouvement duquel elles sont parties, est le symbole de la mort ; et qu’elles n’auraient jamais rien produit, si elles y étaient demeurées.</li><li><br /></li><li>Lorsque les eaux sont descendues de degré en degré, jusqu’à la Lune, leur degré le plus bas, elles s’appellent eaux basses : Lorsque les eaux sont à ce degré, elles y germent, s’il faut ainsi parler, non pas le premier jour qu’elles y sont parvenues, mais le second, qui est le premier qu’elles commencent à monter : et lorsqu’elles sont à ce second jour, nous appelions ce mouvement, pointe d’eau ; et le deuxième jour qu’elles sont montées à Mercure leur second degré ; ce mouvement est appellé mouvement en puissance. Lorsqu’elles sont montées à Vénus, le troisième jour, leur troisième degré, elles sont appelées eaux vives, comme qui dirait venir de puissance en acte. Etant montées au Soleil, leur quatrième degré, au quatrième jour, ce mouvement est appelé mineur. Le cinquième jour, étant montées à Mars, leur cinquième degré, ce mouvement s’appelle mouvement d’altération. Le sixième jour étant montées à Jupiter, leur sixième degré ; ce mouvement est appelle mouvement de cupidité. Finalement lors qu’elles sont parvenues le septième jour à Saturne, leur septième degré, ce mouvement est appelé chef d’eau, parce qu’elles ne peuvent monter plus haut, et qu’elles ont parachevé leur Cercle.</li><li><br /></li><li>En effet, ce mouvement parait sous la ligne Equinoxiale en certain temps de l’année, comme un chef ou une petite montagne, et dure pendant quatre jours : deux jours en Saturne, savoir, le jour qu’elles y sont montées, et le jour qu’elles y prennent le mouvement pour descendre. Le troisième est, lors qu’elles sont descendues à Jupiter, leur second degré d’abaissement ; et le quatrième, lors qu’elles sont descendues à Mars, leur troisième degré d’abaissement. Ce qui fait quatre jours après lesquels le Chef se perd et se submerge.</li><li><br /></li><li>L’on ne donne point de titre aux eaux, depuis Saturne en descendant, jusqu’à ce qu’elles soient parvenues à la Lune, leur dernier degré, que celui d’eaux mortes qu’on leur a donné, étant encore en Saturne, quand elles ont commencé à descendre. Si bien qu’elles ne sont pas si tôt descendues à la Lune, qu’elles commencent à monter, et ne sont pas sitôt montées à Saturne, qu’elles commencent à descendre.</li><li><br /></li><li>Ces eaux continuent toujours ces mouvements de degré en degré, jour par jour, et successivement : En telle sorte qu’en vingt-huit jours, vingt-deux heures, vingt-quatre minutes, la Mer fait deux cours dans chaque partie du Monde, pendant que la Lune en fait un.</li><li><br /></li><li>L’on voit donc par ces divers mouvements, que la Mer se trouve pleine dans des temps que la Lune est basse ; qu’elle s’abaisse dans des temps que la Lune croît ; qu’elle se fait pleine au temps que la Lune est pleine, il est vrai : Mais aussi elle monte et croît quand la Lune descend, et décroît à son dernier quartier ; et elle est pleine au temps que la Lune est entièrement basse. Si la Lune gouvernait la Mer, la Mer suivrait absolument ses mouvements : et lorsque la Mer aurait commencé à croître, elle ne s’arrêterait pas au septième jour, et ne prendrait pas le mouvement du descendant comme elle fait ; mais elle monterait sans discontinuer jusque et passé le quatorzième jour, ainsi que la Lune croît, et descendrait de même sans discontinuer, jusqu’à la fin de son cours ; même son cours serait égal à celui de la Lune, qui est de vingt-neuf jours, douze heures, quarante-quatre minutes : Au lieu que celui de la Mer n’est que de quatorze jours, onze heures, douze minutes : Et si on le double pour le faire cadrer à celui de la Lune, comme j’ai dit au précédent Chapitre, il ne sera que de vingt-huit jours, vingt-deux heures, vingt-quatre minutes. Il faut que la Lune retarde pour s’égaler au mouvement de la Mer, afin qu’elle se trouve tous les jours aux quatre parties du Monde, lors que la Mer s’y fait pleine. Qu’elle avance ensuite pour se joindre au Soleil, et se faire nouvelle dans son temps : ainsi que nous voyons dans les Ephémérides qu’elle est deux jours dans des Signes, et trois jours dans d’autres. Ce qui procède du mouvement qu’elle fait dans son Epicycle, et du lever direct et oblique de quelques Signes du Zodiaque. qui l’avancent et retardent dans son cours, au lieu que le mouvement de notre centre, dont la révolution se fait en douze heures vingt-quatre minutes, est singulier, ferme et constant, comme celui du premier mobile : et le mouvement des sept Planètes que je viens d’expliquer, s’accorde si bien à ce mouvement, qu’en cent ans il ne s’y trouvera pas une minute de différence. Cela marque la correspondance des choses hautes avec les basses, comme dit Hermès, ce qui est en bas, est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut, est comme ce qui est en bas ; ce qui durera sans corruption jusqu’à la consommation des siècles.</li><li><br /></li><li><br /></li><li><strong>COLLOQUE IX.</strong></li><li><br /></li><li>L’Ami. Il est vrai qu’avec un peu d’application, l’on peut facilement comprendre les mouvements que vous venez d’expliquer, et leur cause ; mais il me semble qu’à travers ce discours, je vois quelque chose que je ne connais pas ; je voudrais bien qu’il vous plût de m’en éclaircir, et me dire ce que vous entendez par cet Oiseau, et ces sources claires et limpides, qui prennent, dites-vous, successivement la nature de tous les Planètes.</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Comme les Signes célestes sont les maisons et les domiciles des Planètes, qu’ils montrent, lorsqu’ils sont chacun dans ceux qu’ils affectent, beaucoup plus de vertu que dans les autres ; que tous les mois le Soleil sort d’un Signe et entre dans un nouveau ; que la production dont j’ai parlé se fait dans ce Signe ; je dis, que ce Signe forme la complexion universelle de cette production ; et comme ce Signe est soumis à la Planète qui le domine, les choses qui en sont produites, ont la nature de cette Planète ; ainsi que les ascendants et les Planètes qui dominent, forment la complexion de tous les composés, et leur donnent leur nature.</li><li><br /></li><li>Je puis vous dire avoir rencontré parmi le monde, des hommes qui m’ont assuré avoir vu cet Oiseau, mais ils le dépeignent tous diversement.</li><li><br /></li><li>Le premier dit, qu’il a son plumage luisant, de couleur changeante, comme la gorge d’un pigeon, et l’appelle Alcion ; qu’il fait ses petits en Hiver, dans l’écume grasse qui est poussée aux bords de la mer, par l’impulsion des ondes et des flots : que pendant neuf jours, qui est le temps qu’il employé pour les éclore, la mer se calme, et ne s’y fait jamais d’orage, et que les Crocodiles du Nil dorment pendant ce temps.</li><li><br /></li><li>Le deuxième demeure d’accord de ce que le premier dit ; mais il ajoute, que son plumage est grisâtre ; que c’est un Phœnix, et qu’il se renouvelle au Printemps ; que ces petites sources d’eau claires et limpides qui l’environnent, se dessèchent peu de temps après ; et en leur lieu succède un jonc odorant et piquant ; duquel, lorsqu’il est sec et fort, cet Oiseau dresse un bûcher de douze brins seulement, et l’allume par son mouvement à la faveur des rayons du Soleil, se consomme, et renaît de ses cendres, beaucoup plus fort qu’il n’était.</li><li><br /></li><li>Le troisième, que son plumage est très luisant, mais d’un rouge brun, qu’il fait ses petits en été ; que c’est un Pélican, parce, dit-il, que ses petits naissent de ces sources d’eau, et qu’après qu’ils sont éclos, de son bec il ouvre sa poitrine, et les nourrit de son sang ; ils meurent et ressuscitent plus forts que la première fois.</li><li><br /></li><li>Et le quatrième, qu’il a son plumage luisant et noir comme l’Aigle, qu’il est presque fait comme un Dragon ; qu’il fait ses petits en Automne, et que c’est un Serpent ailé de la mer, qu’il habite avec les Dragons et conçoit ; et lorsque les petits qu’il a dans son ventre sont à terme, ils lui percent les flancs, le tuent, et se repaissent de son sang et de sa chair, meurent et ressuscitent ensemble.</li><li><br /></li><li>Bien que je croie que toutes ces opinions signifient quelque chose de particulier, néanmoins je n’en adapte aucune à mon sujet ; et si quelqu’une en pouvait approcher, ce serait la seconde. Mais s’il était vrai que ce fût un Phœnix, il faudrait qu’il naquît, et se consommât tous les mois ; ce qui ne serait plus ce qu’on dit du Phœnix, qu’il est singulier, et ne se renouvelle que tous les cinq cens ans ; ce qui me fait croire que ce sont d’autres Oiseaux, dont je n’ai pas connaissance.</li><li><br /></li><li>L’Ami. Ce que vous dites peut être, mais du vôtre, qu’en dites-vous.</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Ce que je sais de particulier de cet Oiseau, le voici.</li><li><br /></li><li>Dans un voyage que j’ai fait à Madagascar il y a quelques années, après avoir doublé le Cap de Bonne Espérance, nous rangeâmes la côte, jusqu’à ce que nous eûmes reconnu que nous repassions la Ligne. Pour lors nous étant approchés de terre pour découvrir quelque havre, nous aperçûmes une petite baie, couverte de quelques montagnes ; ayant jugé que notre vaisseau y pouvait être en assurance, nous y entrâmes et mouillâmes l’ancre. Ayant fait mettre la chaloupe dehors, je me mis dedans avec notre Pilote ; car c’était en quelque façon de lui que je tenais la connaissance de cet Oiseau.</li><li><br /></li><li>Etant à terre, nous prîmes, lui et moi, notre chemin le long de la côte ; et après avoir marché une heure ou environ, examinant en passant toutes les écumes que nous rencontrions le long de la mer, nous entendîmes une forte piaillerie d’Oiseaux ; ayant tiré de ce côté, et en étant proche, notre voyage sera heureux, dit mon Pilote, car j’aperçois un flocon d’écume extraordinairement élevé, et une infinité d’Oiseaux marins qui l’environnent ; qui est une marque indubitable, que celui que nous cherchons n’en est pas loin : Et comme nous approchions, ces Oiseaux nous voyant, se retirèrent dans des trous qui étaient à des rochers près de là, et nous regardaient si fixement, qu’ils nous donnaient de la crainte. Néanmoins ils ne branlèrent pas, et nous laissèrent examiner à loisir cette écume, que nous trouvâmes d’une qualité grasse comme bitume, et d’une consistance si solide, que nous la pouvions facilement manier sans la rompre.</li><li><br /></li><li>Après en avoir examiné quantité, nous parvînmes enfin à un flocon plus élevé que les autres ; nous étant avancés, nous y aperçûmes une ouverture comme celle d’un nid d’Oiseau, et un petit œuf dedans, avec plusieurs petites sources d’eau, plus claires que du cristal, qui adhéraient à l’écume, tout autour du nid. J’avoue que je n’eus jamais plus de joie, et dans mon transport, j’opinais incontinent qu’il le fallait prendre ; mais mon Pilote s’y opposant, me dit, bien que l’œuf ait de grandes vertus, elles ne sont pas considérables comme celles de l’Oiseau, il faut prendre patience. Nous étant consultés, nous résolûmes de nous tenir auprès, et de veiller jusqu’à ce qu’il fût éclos : Qu’en attendant notre Pilote irait en diligence à notre vaisseau, pour nous faire apporter des rafraîchissements, un matelas, et une voile, pour faire une cabane. Ce qui fut à l’instant exécuté ; notre cabane étant dressée, chacun se disposa de veiller à son tour : la nuit ne fut pas sitôt venue, et nous dans la cabane, que les Oiseaux qui étaient dans les trous sortirent, retournèrent autour du nid, et recommencèrent leur piaillerie comme auparavant.</li><li><br /></li><li>Ceux qui ont écrit, que la piaillerie des Oiseaux était de mauvais augure, avaient grande raison, car nous en eûmes la preuve peu de temps après.</li><li><br /></li><li>Le jour ne fut pas sitôt fini, que ces Oiseaux, à la faveur de la lumière que nous avions dans notre cabane, nous vinrent assiéger ; et ayant trouvé les défauts des jointures, entrèrent dedans avec violence, nous attaquèrent avec furie ; et après un combat de plus d’une heure, nous fûmes obligés de leur céder la place, et nous sauver dans l’obscurité. Après avoir marché quelque temps parmi des rochers très raboteux, et difficiles, nous arrivâmes enfin à un, où il y avait une petite caverne ; nous y entrâmes, et y passâmes le reste de la nuit.</li><li><br /></li><li>Sitôt que le jour fut venu, étant sortis, nous nous trouvâmes environnés de précipices, qui nous faisaient frissonner. Ne pouvant concevoir comment nous les avions évités dans notre désordre, et une nuit si sombre. Il fallut s’en démêler peu à peu, et après avoir reconnu le chemin par lequel nous étions venus le jour précédent, nous cherchâmes un lieu commode pour regarder de loin notre nid et nos Oiseaux. Etant montés sur une petite éminence, de laquelle nous les pouvions voir à l’aise, et ayant regardé de ce côté, nous ne vîmes que notre cabane ; en étant approchés, nous ne trouvâmes plus de nid, ni d’Oiseaux, que ceux que nous avions massacrés le soir, qui ressemblaient par la tête et le plumage à des Aiglons.</li><li><br /></li><li>Nous étant lamentés un peu de temps inutilement de notre disgrâce, nous retournâmes à notre vaisseau, où étant arrivés, nous envoyâmes quérir le matelas et la voile ; et nous étant trouvés couverts de blessures, et enflés comme des hydropiques, des coups de becs que ces animaux nous avaient donnés, chacun se fit tirer du sang, et se mit au lit, jusqu’à ce qu’il fût guéri. Et comme je reprochais à mon Pilote, que s’il avait voulu nous aurions pris l’œuf, sans hasard de la vie, comme nous avions fait ; il est vrai, me dit-il, si nous avions pris cet œuf, nous en eussions fait de grandes choses ; mais si nous avions pu prendre l’Oiseau, nous en eussions bien fait de plus grandes ; et l’ayant pressé de me dire à quoi l’un et l’autre étaient propres : prenant l’œuf, me dit-il, et le donnant à manger à des poules, et ensuite donner à manger de la chair de ces poules, si peu que rien à des malades, elle guérit toutes fièvres, elle rajeunit, fait tomber les cheveux blancs, et revenir les dents à ceux qui les ont perdues. Mais l’Oiseau, en le faisant cuire avec l’eau des sources qui étaient autour de son nid, outre qu’il fait le même, corrige les vices de Nature, règle le tempérament, guérit la poulmonie (synonyme de phthisie, l'une des formes de la tuberculose - L.A.T.), la paralysie, hydropisie, la lèpre, la manie, la migraine, la goutte, et toutes maladies incurables, de quelque nature qu’elles soient. Après m’en avoir fait ces éloges, j’en fus plus sensiblement touché qu’auparavant ; mais notre perte étant sans remède, il fallut s’en consoler ; nous continuâmes notre route, dans laquelle mon pauvre Pilote mourut de déplaisir. C’est tout ce que je peux vous dire de cet Oiseau, et que son œuf ressemblait à ceux que pondent communément les poules grasses ; n’ayant qu’une pellicule, si blanche et si délicate, que le jaune paraissait à travers ; que l’Oiseau habite dans les cavernes des hautes montagnes qui sont le long de la mer, et que bien souvent, comme la mer le fait naître, elle le couvre et le fait disparaître.</li><li><br /></li><li>L’Ami. Ce que vous venez de dire de cet Oiseau est rare, et marque que le Pilote qui vous en avait donné la connaissance, n’était pas commun, et qu’il savait plus que la marine.</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Il savait parfaitement toutes les mers ; il connaissait finement les terres ; il savait scientifiquement distinguer les Vents d’en haut d’avec ceux d’en bas ; en un mot, il savait plus que le bord, l’estribord, et le bas bord ; et je n’ai jamais fait une si grande perte, ni plus sensible.</li><li><br /></li><li>L’Ami. Il est très difficile de perdre nos amis sans douleur, particulièrement ceux qui nous ont obligés. Mais enfin, ce que vous venez de dire de cet Oiseau, est-ce une vérité, et croyez-vous que la mer en produise qui ait les vertus que vous avez dites ?</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Ce n’est point une fable, quant à l’œuf ; mais une histoire qui m’est arrivée. A l’égard de l’Oiseau, je ne l’ai point vu ; et pour ses vertus et celles de l’œuf, le récit m’en a été fait par mon Pilote, pendant la maladie dont il est mort, et je crois que cela peut être, puisque j’ai rencontré depuis des hommes qui m’ont assuré l’avoir vu, comme je vous ai dit.</li><li><br /></li><li>L’Ami. Comme peut-on connaître ces hommes, parmi un si grand nombre qu’il y en a dans le monde ?</li><li><br /></li><li>L’Auteur. A leurs armes et à leur vertu.</li><li><br /></li><li>L’Ami. Quelles sont leurs armes ?</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Celles de nature.</li><li><br /></li><li>L’Ami. Quelles sont les armes de nature ?</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Celles qu’un chacun y prend, suivant ses lumières et ses connaissances, mais les plus honorables et profitables, sont celles du Signe de la Croix.</li><li><br /></li><li>L’Ami. Je vous prie, expliquez-vous.</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Je ne puis m’expliquer plus nettement, ni vous parler plus sincèrement ; je vous prie n’en parlons plus, car le souvenir de ma perte se renouvelle, et commence à me mettre dans un chagrin insupportable.</li><li><br /></li><li>L’Ami. Je serais marri de vous déplaire, n’en parlons plus ; mais dites-moi ce qu’il vous semble du flux et reflux de l’Euripe, qui l’a sept fois par jour ; de la mer Caspienne, qui n’a aucune communication avec les autres mers, qui reçoit des eaux douées de plusieurs Fleuves et Rivières, qui néanmoins est salée comme l’Océan, et ne se hausse ni ne se baisse. Pourquoi l’on appelle certaines mers, noire, blanche, jaune, rouge, etc.</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Vous me demandez tant de choses, que s’il fallait y répondre suivant leur mérite, nous n’achèverions pas ce soir la lecture de ce manuscrit ; en trois mots en voici ma pensée.</li><li><br /></li><li>Comme les Planètes affectent les jours de la semaine, et les eaux de l’Océan, et les gouvernent en partie, comme j’ai fait voir, elles affectent aussi les eaux de l’Euripe, et les heures du jour naturel ; elles divisent les heures du jour naturel, en sept parties égales ; et suivant ce partage, elles règnent tour à tour ; elles élèvent les eaux et les abaissent, non pas de la même manière que celles de l’Océan, mais d’une autre toute différente.</li><li><br /></li><li>Dans l’Océan, elles abaissent premièrement les eaux de degré par degré, et jour par jour, comme elles sont élevées dans leurs Cieux : mais en ce flux ici, un Planète ne succède point à l’autre, que celui qui le précède n’ait consommé sa révolution, c’est à dire, qu’il fait entièrement son tour en montant et descendant.</li><li><br /></li><li>Encore que je dise que l’Euripe ait son flux et reflux sept fois par jour, il ne faut pas s’imaginer qu’il soit réglé comme celui de l’Océan, qui ne se rompt jamais ; il l’a seulement de cette manière pendant une partie du cours de la Lune, et le reste hétéroclite. Cette variation procède de la Lune, lorsqu’elle est tardive, c’est à dire, lorsque son épicycle (après qu’elle a été directe un temps) la rapporte en rétrogradant dans le même Signe d’où elle était sortie ; comme lorsque la Lune est directe, elle concourt à ce flux et reflux ; lorsqu’elle est tardive, ou rétrograde, par une influence contraire, ainsi que toutes les Planètes, lorsqu’elles sont rétrogrades, elle en rompt l’harmonie, trouble et dérègle son flux et reflux. Je vous dirais assurément de belles choses sur ce sujet ; mais comme l’heure nous presse, et que je ne veux pas abuser de l’honneur de votre audience, je les remets à la première rencontre.</li><li><br /></li><li>La mer Caspienne est un Lac qui a communication par des canaux souterrains, avec la mer Noire, qui n’en est pas éloignée, laquelle la rend salée : elle perd ses eaux par d’autres canaux, de la même force que sont les Fleuves et les Rivières qui découlent dedans : c’est pourquoi les eaux y sont toujours également salées, et ne se haussent ni ne se baissent jamais.</li><li><br /></li><li>Pour les mers, Noire, Blanche, Jaune, Rouge, etc. les couleurs qui leur paraissent, procèdent de la nature de leur âme, qui est unie à leur centre ; je sais que d’autres diront, qu’elles procèdent de leur fond, duquel elles relèvent la couleur à la surface ; l’un et l’autre sont véritables, mais le premier est plus physicien. Passons s’il vous plaît, au cinquième mouvement.</li><li><br /></li><li><br /></li><li><strong>CHAPITRE X.</strong></li><li><strong><br /></strong></li><li><strong>Du cinquième mouvement de la Mer.</strong></li><li><br /></li><li>Ce mouvement est double, et consiste en deux Marées, qui se font extraordinairement hautes, aux mois de Mars et de Septembre.</li><li><br /></li><li>Pour entendre ce chapitre, ainsi que tout ce que nous avons dit dans tout ce discours, il se faut souvenir qu’il est dirigé sous la Sphère droite, les Pôles du Nord et du Sud étant dans l’horizon.</li><li><br /></li><li>La Ligne Equinoxiale, qui prend à l’Orient, où est décrit le Signe du Bélier, et qui répond en Occident, où est décrit aussi le Signe de la Balance, divise la Sphère en deux parties égales. Cette ligne marque le milieu et la profondeur de la mer, où il y a le moins de terre, et par conséquent, les parties les plus faibles du point fixe ou feu central, les eaux les plus courageuses, montent et s’assemblent en cette partie, l’attaquent, le pressent, et voudraient le faire sortir du centre, parce que c’est le lieu naturel de leur repos.</li><li><br /></li><li>Encore que je dise, que les eaux les plus courageuses attaquent le point fixe, il ne faut pas s’imaginer, que ce soit par haine, puisque le feu central est leur vie, ainsi que de tous les corps élémentaires ; mais c’est plutôt pour le cacher aux hommes, contre lesquels elles ont une extrême jalousie, à cause qu’il se montre quelquefois de nuit à ceux qu’il aime, comme une petite lumière, que nous appelions communément ardent, et leur indique les trésors cachés, dont il est absolument le maître.</li><li><br /></li><li>Lorsque le Soleil, aux mois de Mars et de Septembre, passe sous cette Ligne pour aller vers les Pôles, le mouvement du premier mobile étant dans cet endroit extrêmement rapide, emporte aussi le Soleil avec plus de rapidité, que vers les Pôles où le mouvement est plus lent ; ce mouvement s’échauffe plus qu’auparavant, la chaleur tombe perpendiculairement sur les eaux, le feu central se meut de son côté, agit plus qu’auparavant, ces deux feux attaquent l’eau qui est entre-deux ; laquelle se sentant pressée, ne pouvant résister à tant de chaleur, s’échauffe ; une partie s’élève en vapeur à la moyenne région, comme si elle voulait combattre contre le Soleil ; mais elle y est réduite en rosée, ou en pluie, et précipitée au lieu d’où elle était sortie. Une plus grande partie descend, et se retire avec précipitation vers les Pôles du Nord et du Sud, qui sont bas dans l’horizon, comme dans sa pente naturelle, jusqu’à ce que le Soleil ait passé la Ligne ; et lorsqu’il est passé, elles reviennent à l’assaut, attaquent le point fixe comme auparavant. Cela dure quatorze ou quinze jours, savoir, sept jours avant que le Soleil soit parvenu à la Ligne, et sept jours après l’avoir passée : C’est ce qui donne au mois de Mars et de Septembre, les grandes et fortes marées dans les deux hémisphères du Nord et du Sud, qui enfle les eaux des Rivières, les grossit, et les fait déborder.</li><li><br /></li><li><br /></li><li><strong>COLLOQUE X.</strong></li><li><br /></li><li>L’Ami. Au langage que vous avez tenu dans ce manuscrit, il semble que vous soyez du sentiment de ceux qui tiennent, que le Soleil n’est chaud qu’à cause de son mouvement, qui produit la chaleur : ce ne serait pas mon opinion ; car si le Soleil n’était chaud qu’à cause de son mouvement, il s’ensuivrait que son mouvement serait le principe de la chaleur, et non pas la chaleur le principe du mouvement. Si la chaleur provenait du mouvement du Soleil, la Lune qui a un mouvement aussi rapide à proportion, et qui est beaucoup plus près de la terre, nous échaufferait ainsi que le Soleil : Au contraire, nous savons, que plus la Lune est pure et proche de nous, plus elle nous communique de froidure ; donc la chaleur ne peut provenir du mouvement. Mais si le Soleil est chaud, c’est à cause de l’esprit de feu qui est en lui, qui l’échauffé et l’anime, et nous sentons sa chaleur, tempérée ou violente, suivant qu’il s’éloigne ou s’approche de nous.</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Si la chaleur que nous sentons dans cette basse région, procédait du centre du Soleil, suivant l’opinion commune, elle dominerait les autres qualités qui sont en lui, les corromprait, et le composé se détruirait ainsi que les composés naturels, dans lesquels une des qualités élémentaires prédomine, et ne serait pas éternel. Le Soleil est un composé de qualités égales comme l’or, dans lequel aucune qualité ne prédomine ; et la chaleur qu’il nous communique, procède de son influence ; il ne donne son influence, qu’au moyen de son mouvement, ainsi que tout mâle jette la sienne, par son mouvement naturel, ou violent ; naturel, lors qu’intérieurement, par de certaines images qui passent en dormant par la mémoire, réveillent les esprits, les échauffent, et les animent par l’affinité naturelle qu’il y a entre ces facultés. Ces esprits échauffent les vaisseaux spermatiques : ils se dilatent, ils s’ouvrent, et la semence qui est la vraie influence s’échappe. La violente, lors que le mâle se conjoint à la femelle ; par ce mouvement il jette sa semence dans la matrice, qui la retient et conçoit. De même le Soleil, au moyen de son mouvement s’échauffe, verse son influence sur la terre ; qui contient les matrices des choses, qui la retiennent et conçoivent : Et si nous sentons sa chaleur plus forte dans un temps que dans un autre, cela vient de ce que ses rayons, qui sont proprement la source de son influence, de sa semence, et de sa lumière, nous regardent obliquement ou perpendiculairement. S’ils nous regardent perpendiculairement, les atomes ou corpuscules de son influence sont réfléchis, et nous échauffent : Si obliquement, ne trouvant rien qui les arrête, et qui les réfléchisse, passent outre, et ne nous échauffent point. Ainsi je crois que ceux qui tiennent que la chaleur procède du mouvement, sont fondés en meilleure raison, et je suis de leur sentiment. Voici le sixième Mouvement.</li><li><br /></li><li><br /></li><li><strong>CHAPITRE XI.</strong></li><li><strong><br /></strong></li><li><strong>Du sixième Mouvement de la Mer.</strong></li><li><br /></li><li>Le sixième Mouvement est double comme le précédent : II consiste en une grande marée, qui se fait vers les mois de Décembre et de Janvier, et dans un grand descendant qui se fait dans les mois de Juin et de Juillet.</li><li><br /></li><li>Ni l’un ni l’autre de ces deux Mouvements n’ont point leur cause au centre, ni leur être certain. Leur cause est casuelle, et dépend de la diversité des aspects et influences des Astres : qui causent les vents, les pluies, les neiges, et les orages, la sécheresse ou le calme, et n’arrivent que par accident : Car l’extraordinaire hauteur de la Mer, qui arrive aux mois de Décembre et de Janvier, qui est le temps auquel les pluies et les neiges abondent le plus, n’est pas générale. Elle n’est que dans les rivières de la partie du Nord ; elle procède ou des influences des Astres, qui excitent extraordinairement les souffles de nos Signes centriques, qui font monter la Mer par leurs vents excessifs dans les rivières plus haut que de coutume, repoussent les eaux qui en descendent, les enflent en sorte que bien souvent elles sortent de leur lit, et ravagent les campagnes ; ou de la grande abondance des neiges qui sont sur la terre dans cette saison, qui fondent précipitamment ; en sorte que les ruisseaux coulent en abondance dans les rivières, les grossissent, les élèvent, et les font déborder ; ou par des pluies continuelles qui grossissent les ruisseaux et les rivières. Mais celui-ci est de fort peu de durée, parce que les eaux des pluies coulent incessamment, à mesure qu’elles tombent : Mais tous ces flux sont casuels, et n’ont point leur cause certaine.</li><li><br /></li><li>Le second Mouvement procède des aspects et des influences des Astres, qui font sortir de nos Signes centriques des vents chauds et secs ; joint la chaleur du Soleil, qui est véhémente en cette saison, qui conspirent également à exhaler les eaux des ruisseaux, les dessèchent, ne coulent plus, et les rivières ne sont plus si grosses. Cela fait que la Mer s’étant retirée à la fin du descendant, les eaux se trouvent extraordinairement basses. Le semblable se fait de ces deux Mouvements dans la partie du Sud, savoir, le flux ou montant lors que nous avons l’Eté, et que les eaux sont basses ; et la basse mer lors que nous avons l’Hiver, et que les eaux sont hautes. Il y a plusieurs raisons naturelles, que je retranche pour ne point ennuyer le Lecteur.</li><li><br /></li><li><br /></li><li><strong>COLLOQUE XI.</strong></li><li><br /></li><li>L’Auteur. Voilà, Monsieur, ce qui concerne la cause du flux et reflux de la Mer, de ses Mouvements, et du Point fixe. Il ne reste plus que la relation d’une Histoire d’un voyage abrégé des Indes, et de la quadrature du Cercle fort curieux, qui me fut faite il y a quelques années par un Gentilhomme que je rencontrai en Italie ; par laquelle il est montré qu’on peut faire ce voyage en neuf mois, au lieu de trois années qu’on y emploie ordinairement. Bien que je l’estime fabuleuse, par ses circonstances, je l’ai joint néanmoins à ce petit Traité, à la persuasion d’un de mes Amis, bon Physicien, à qui je l’ai communiqué ; lequel m’a assuré que c’était plutôt un mystère important qu’un véritable voyage. Ne me blâmez pas si vous y trouvez des choses qui répugnent au bon sens et à la raison ; je n’en suis ni l’Auteur ni l’Interprète : J’en fais seulement un rapport sincère, ainsi qu’on me l’a fait. S’il est vrai qu’il contienne quelque secret utile à l’homme ; je souhaite de tout mon cœur que les honnêtes Gens en profitent, pour la gloire de Dieu, et le salut de leur âme.</li><li><br /></li><li>L’Ami. Je me souviens d’avoir autrefois ouï dire que des gens avaient fait de semblables voyages ; mais je n’en ai jamais vu, et j’ai examiné plusieurs Auteurs qui ont écrit du long cours, sans y avoir trouvé aucune chose qui en approche : au contraire, j’ai reconnu en tous de grands soins, de grandes fatigues, et une infinité de périls presque inévitables ; si par le moyen de cette Histoire nous en pouvons avoir la clef, et de la quadrature du Cercle, que personne n’a encore trouvée, le public, et moi particulièrement, vous en serons très obligés.</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Le voici, écoutez.</li><li><br /></li><li><br /></li><li><strong>SECONDE PARTIE.</strong></li><li><strong><br /></strong></li><li><strong>Voyage abrégé des Indes Orientales, et la quadrature du Cercle.</strong></li><li><br /></li><li>L’Auteur.</li><li><br /></li><li>Il y a quelques années que me trouvant à Venise, et voulant retourner en France, je m’embarquais pour venir à Padoue. Etant entré dans la barque, je fus assez heureux de prendre place auprès d’un Gentilhomme des plus honnêtes et des plus généreux qu’on se pût imaginer ; comme vous verrez dans la suite : ce qui m’obligea, après un discours général et indifférent, de lier une conversation particulière avec lui ; dans laquelle étant tombés par hasard sur la cause du flux et reflux de la Mer, et du Point fixe ; et lui ayant dit les remarques particulières que j’en avais faites, et mon sentiment. Cette pensée n’est pas à rejeter (me dit-il) la manière dont vous l’établissez, et les raisons dont vous vous servez pour l’appuyer, jointes à l’expérience que vous en avez, méritent d’être mises au jour. Si vous avez ce dessein, et que vous souhaitiez grossir votre Ouvrage d’un voyage nouveau des Indes, qui conviendra fort au sujet, pour être plus court et plus utile que celui que l’on fait d’ordinaire, je vous en ferai la description pour l’avoir fait avec un de mes amis. Vous me faites trop de grâce (Monsieur, répartis-je) je l’accepte, à la charge qu’il en fera la plus belle et principale partie. Il y a du plaisir à vous obliger, répliqua-t-il ; car vous êtes extrêmement reconnaissant, et rendez avec usure les choses que l’on vous prête. Je ne fais pas si grand cas de ce que je veux vous apprendre, que je ne le mette au dessous de vous : Mais il suffit que vous me témoignez le désirer, pour vous le communiquer avec plaisir. En voici l’Histoire.</li><li><br /></li><li>Un homme se disant mon parent, et mon ami, me prit un jour en particulier, et me tint ce langage. Vous étiez encore dans le berceau, que je conçus une tendre amitié pour vous ; laquelle s’étant augmentée par la vertu que je vous ai vu pratiquer, et les mouvements du sang, comme étant descendu d’un de mes frères, décédé il y a trois cens ans. (A ces paroles je souris, et crûs qu’il extravaguait, ou qu’il voulait rire.) Je sais que cela est comme incroyable (continua-t-il) mais la chose n’en est pas moins véritable ; et vous en pouvez avoir la preuve par les Titres de la Maison qui sont entre vos mains. Vous trouverez qu’en l’année... mes frères et moi fîmes le partage des biens que nos parents nous avaient laissés. Après qu’il fut fait, chacun prit le parti qui convint le plus à son inclination. Mes frères s’établirent dans le commerce, et la mienne m’ayant porté à voyager, je vendis à mon aîné la maison où vous demeurez, qui m’était échue en partage. Je lui en passai le contrat, et vous le trouverez parmi vos Titres. (Cette vérité me surprit, et m’obligea à l’écouter plus sérieusement, et avec plus d’attention que je n’avais fait.) Et m’en ayant compté l’argent (continua-t-il) je fis mon équipage, et partis quelques jours après. J’ai demeuré près de deux cens ans à me promener de tous cotés : J’ai eu plusieurs aventures ; mais une sur toutes, par le moyen de laquelle je me suis toujours entretenu dans une parfaite santé, comme vous voyez. Enfin ; ma curiosité s’étant lassée, et n’ayant plus d’objet, étant retourné dans ma patrie, je n’ai trouvé que des visages nouveaux. Tous ceux que je connaissais, et qui me pouvaient connaître n’y étant plus. Depuis j’y ai vécu en personne privée, sans me faire connaître. J’ai pris un soin singulier de me faire instruire de la Famille, particulièrement de celle de mon frère aîné, duquel vous êtes directement descendu, à dessein de la servir dans l’occasion, s’il m’était possible. Et vous ayant reconnu pour le plus sage et accompli de vos parents, J’ai cru que vous méritiez que je vous fîsse part de ma bonne fortune. Elle n’est point sujette à la vicissitude et révolution des temps, ni au caprice de la Fortune, qui renverse bien souvent les Familles les mieux établies : elle dépend seulement de la liberté. C’est une navigation, par le moyen de laquelle vous pourrez aller aux Indes Orientales, et en revenir en peu de mois, au lieu de trois années qu’on y emploie ordinairement, en rapporter des trésors immenses et précieux ; parce que le lieu que je vous enseignerai est inconnu aux simples navigateurs.</li><li><br /></li><li>Ce voyage se fait sans peine, sans péril, et la dépense qu’il y convient faire est assez médiocre : II y a seulement des temps à prendre, et quelques circonstances à observer. Comme vous pourriez y manquer, j’ai résolu d’en faire le voyage, pour vous le montrer, si vous êtes dans ce sentiment, disposez vos affaires, et soyez prêt à vous embarquer lorsque je vous le dirai. Je le ferai avec joie, répartis-je, et serai toujours prêt lors que vous le ferez. Pensez-y donc, répliquais-je. Et m’ayant quitté s’en alla sur le Port, choisit et fréta deux navires, les fit équiper, et munir de toutes choses nécessaires. Quelques jours après m’étant venu dire que tout était prêt, nous nous embarquâmes dans un, et donna ordre à celui qui avait la conduite de l’autre, destiné pour apporter les victuailles, de nous suivre.</li><li><br /></li><li>Nous fîmes voile le quinzième du mois de Mars, et prîmes la route des Iles Fortunées, autrement dit les Canaries. Nous y arrivâmes le premier jour du mois d’Avril, sans aucune aventure remarquable. Après avoir mouillé l’ancre, nous descendîmes à terre, et nous fîmes conduire dans la meilleure Hôtellerie.</li><li><br /></li><li>Au bout de trois jours, que la fatigue de la Mer se fut un peu dissipée, mon parent me proposa de nous aller promener dans l’Ile, voulant me faire voir, disait-il, des choses plaisantes, et contraires au sentiment de bien des gens, qui croient connaître les secrets de la Nature, et qui les ignorent.</li><li><br /></li><li>Lui ayant témoigné que je n’avais de volonté que la sienne, nous sortîmes sur l’heure, et prîmes le chemin droit à une montagne qui était devant nous. Comme nous marchions, devisant de choses indifférentes : m’arrêtant par le bras ; Voyez-vous cette montagne (me dit-il) me la montrant du doigt ; peu de gens savent ce qu’elle contient, non pas même ceux du pays, et qui en sont voisins. Et à même temps, voulant passer outre, je l’arrête à mon tour, et lui dis ; C’est ne me rien dire si vous n’achevez. Vous le saurez tantôt, repartit-il : Continuons seulement notre chemin.</li><li><br /></li><li>Lorsque nous fûmes arrivez au pied de cette montagne, il me montra une infinité de petits animaux, qui ressemblaient à des fourmis volantes ; lesquelles entraient et sortaient confusément d’une caverne, qui était au pied de la montagne. Il y en avait de noirs et hideux : il y en avait de si polis, que l’éclat du Soleil les faisait reluire comme des Iris. Quelques-uns paraissaient doux et bénins, et d’autres furieux et affreux. Comme je les considérais attentivement, et que je cherchais dans mon imagination la cause de ces objets, celle de leurs figures, et de leurs divers mouvements. S’approchant de moi, Je vois bien, me dit-il, que vous êtes en peine de trouver l’origine de ces animaux : n’y rêvez plus ; ce sont les esprits des vents, revêtus des corps élémentaires. qui se jouent, et qui attendent le commandement de se mettre en campagne. Vous me surprenez, répartis-je, de dire que ce sont des esprits : ne savons-nous pas que les esprits sont invisibles ? que s’ils prennent des corps, c’est par permission divine, ou pour nous signifier de sa part des choses que notre entendement ne peut, ou ne veut concevoir ; que cette transformation se fait toujours en la présence des hommes, à qui Dieu veut que ces choses soient révélées ? Où est la nécessité que ces esprits prennent des corps dans un lieu désert et inaccessible comme celui-ci, puisqu’ils n’y peuvent produire la cause de leur transformation ? Vous et moi en sommes la cause, répliqua-t-il, et Dieu permet qu’ils se manifestent à nous, pour des raisons qui nous sont inconnues.</li><li><br /></li><li>Ce sont ces esprits qui conduisent dans cette région élémentaire, les vapeurs et les exhalaisons desquelles se forment les nuages, les vents, les pluies, les foudres et les orages, que les influences des Astres, qui tombent au centre de l’Univers (et qui en sont rejetées) font lever de la terre. Nous devons attendre en ce lieu les vents qui nous sont nécessaires (en partie) : Car tous ceux qui aspirent à ce voyage sont obligez, avant de mettre en pleine Mer, de reconnaître cette terre ; autrement ils flotteraient sur l’Océan comme un vaisseau sans gouvernail, et sans Pilote, et n’arriveraient jamais à bon port.</li><li><br /></li><li>Il me montra plusieurs autres curiosités, que j’ai imprimées dans ma mémoire, pour m’en faire un entretien secret dans mes heures de retraites. Le jour commençant à se retirer, et la nuit à s’approcher, nous reprîmes le chemin de notre Hôtellerie. Lorsque nous y fûmes arrivés, il me pria de le laisser seul un peu de temps ; (car il faisait souvent de petites retraites, dans lesquelles il était bien aise de n’être point interrompu). J’en fus ravi, parce que je voulais méditer sur les choses que j’avais vues, et les écrire, crainte d’en perdre le souvenir. Il se retira d’un côté, et moi de l’autre. Quelque temps après, nous étant venu dire que le souper était prêt, nous y allâmes. Comme il y avait Compagnie, nous ne parlâmes que de choses générales et indifférentes. Le souper fini, chacun se retira dans sa chambre. J’avoue qu’il me fut impossible de dormir, parce que j’eus toute la nuit dans la tête ce que j’avais vu le jour. A peine l’Aurore commençait-elle à poindre, que je me levai, et m’en allai dans sa chambre lui donner le bonjour ; et lui ayant demandé s’il avait bien dormi, mieux que vous, me dit-il ; car je me persuade que toute la nuit vous avez rêvé à ce que vous vîtes hier, qui vous en aura empêché. Vous dites vrai, répartis-je ; quelque chose que j’aie pu faire pour en éloigner le souvenir, il m’a été impossible, et j’ai attendu le jour avec une extrême impatience. J’y ai pris néanmoins un singulier plaisir, et il faut, s’il vous plaît, que nous y retournions tantôt ; car je serai bien aise de le revoir encore. Je le veux bien, repartit-il, mais il ne se faut pas si fort arrêter à une chose, qu’elle nous en fasse négliger d’autres, de quelles nous avons pareillement affaire.</li><li><br /></li><li>Après avoir déjeuné, nous prîmes le chemin de notre montagne : mais soit qu’il le manquât à dessein, ou sans y penser, au lieu de prendre le sentier qui nous y conduisait, nous en prîmes un qui allait à la prairie qui était au bas. Cette prairie était bordée d’un nombre infini de Cannes dont on fait le sucre, et entourée de coteaux touffus de Grenadiers et Citronniers, d’où découlaient plusieurs ruisseaux, qui faisaient un doux et agréable murmure. Comme il vit que je considérais avec attention cet aspect : Arrêtons-nous un peu ici, me dit-il, et admirons le plaisir que la Nature a pris en le faisant.</li><li><br /></li><li>A peine fûmes-nous assis, qu’un vieillard, d’une façon grave et majestueuse nous vint aborder, et nous ayant salués, nous dit de bonne grâce : Je connais, Messieurs, à votre façon que vous êtes Etrangers, et que la curiosité de voir le pays, vous a conduit ici. Cette raison m’oblige de vous prier d’entrer chez moi, pour vous rafraîchir un moment. Nous le remerciâmes, et fîmes ce que nous pûmes pour nous en dispenser : mais ses instances furent si pressantes, qu’il fallut enfin lui accorder. Et bien, Monsieur, lui dis-je, puisqu’il vous plaît que nous entrions chez vous, prenez la peine de nous montrer le chemin, et nous vous suivrons. A même temps il prit le devant, entra chez lui, et nous le suivîmes. Soyez les bien venus, nous dit-il : Si vous n’êtes pas traités comme vous le méritez, ma mauvaise fortune en sera la cause. Il commanda qu’on apprêtât la collation.</li><li><br /></li><li>Pendant que les apprêts se faisaient, nous entrâmes dans une salle dont la vue s’étendait sur des Jardinages capables de divertir les plus mélancoliques ; tant par la diversité de leurs compartiments, que par celle des arbres et des fleurs dont ils étaient remplis. De là nous passâmes dans une galerie à perte de vue ; les fenêtres de laquelle répondaient d’un côté sur d’autres jardins où étaient plusieurs grottes, cascades, et palissades d’eau ; et de l’autre côté, sur la prairie que nous avions déjà vue. Cette galerie était entièrement lambrissée de bois aromatique, qui la rendait d’odeur suave et douce. Ses lambris de toutes parts, représentaient en peinture haut et bas relief, toutes les Histoires saintes et profanes qui ont jamais été écrites.</li><li><br /></li><li>Comme l’excellence de ces Ouvrages attiraient notre admiration, la curiosité d’en connaître les Auteurs m’obligea de le supplier de m’en dire le nom. Ces Ouvrages que vous voyez (me dit-il) ; ce Palais et son enceinte ont été faits par la Nature, et n’est pas possible aux hommes d’en faire de semblables.</li><li><br /></li><li>Comme je voulais entrer en matière, et raisonner sur la possibilité et impossibilité de la Nature ; l’on nous vint dire que la collation était sur la table. Incontinent, nous ayant pris par la main ; Allons, Messieurs, allons nous rafraîchir (nous dit-il) je suis fâché du peu de diligence de mes gens : il faudra regagner le temps qu’ils nous ont fait perdre, à demeurer à table demie heure plus que nous n’aurions fait. Il marcha le premier, et nous le suivîmes. Ayant passé de chambre en chambre, d’appartement en appartement, nous arrivâmes enfin à la salle où la collation nous attendait. La diversité des objets que j’avais vus, et leur rareté se représentant incessamment à mon imagination, me suggérait que c’était un enchantement semblable aux Palais des Fées de l’Antiquité, d’où je ne sortirais jamais, me donnait une extrême inquiétude. Je ne vous en ferai pas la peinture, parce que le temps nous presse, et que je crains de n’en avoir pas assez pour vous dire des choses plus importantes et nécessaires : Mais figurez-vous tout ce que l’esprit humain a jamais inventé pour enrichir le Palais d’un grand Prince, soit en architecture régulière, sculpture, haut et bas reliefs, peinture, miniature, tapisseries, meubles d’or et d’argent : Cela n’est rien en comparaison.</li><li><br /></li><li>Ayant lavé les mains, il nous fit seoir mon parent et moi d’un côté, et se mit de l’autre. Et bien qu’il eût des Officiers en nombre, qui se tenaient toujours devant lui dans un profond respect, et attendaient ses commandements, il voulut néanmoins lui-même nous servir des viandes qui étaient sur la table, nous pressant incessamment de manger, par cent paroles obligeantes :</li><li><br /></li><li>Ce qui était inutile ; car les viandes étaient si délicates, et si bien apprêtées, qu’elles nous conviaient d’elles-mêmes.</li><li><br /></li><li>Après être sortis de table, l’ayant remercié de sa bonne chère, nous voulûmes prendre congé de lui, et nous en retourner. Où voulez-vous aller (dit-il) il est presque nuit ; les chemins de ce lieu sont des plus difficiles, et fort peu de gens les savent : Vous ne sauriez arriver de jour à votre logis, sans hasard de vous perdre : II faut coucher ici. Ce serait trop vous incommoder, Monsieur (répartis-je). Nullement, (répliqua-t’il) et je ne vois point de cause qui pût vous dispenser de me faire ce plaisir, que la mauvaise chère que vous avez faite. Que dîtes-vous, Monsieur (répartis-je) : toute la terre ne saurait faire un meilleur régal que celui que nous venons de faire : Et il y a d’autant plus de quoi l’admirer et s’en étonner, que c’est dans un lieu champêtre et inaccessible, éloigné de toute commodité de vivres et de commerce, et serait très mal à vous de dire autrement, et payer un bienfait par une ingratitude. S’il est ainsi (dit-il) vous ne devez pas hésiter à m’accorder la prière que je vous fais. Si vous prenez nos importunités pour des offices (répartis-je) et que vous souhaitiez que nous les continuions, pour vous obliger nous y consentons pour autant qu’il vous plaira. Vous ne pouvez m’obliger plus sensiblement (répliqua-t-il), et peut-être que vous n’en serez pas marris : Allons faire un tour de promenade, pendant que le souper s’apprêtera.</li><li><br /></li><li>Nous demeurâmes dans ce Palais quatre jours à considérer incessamment choses nouvelles. Au dernier, après avoir vu ses Parterres, ses Jardinages, ses Fontaines, ses Grottes et ses Cascades, et un nombre infini de figures entremêlées, auxquelles il ne manquait que la parole : Nous étant trouvés au bout d’une allée du Parc, et un peu fatigués de la promenade ; poussant sa bonne humeur plus qu’il n’avait fait : Vous ne me connaissez pas (nous dit-il) et ne savez qui je suis : je veux vous l’apprendre, mais auparavant asseyons-nous. Etant entrés dans un Cabinet qui était au bout de l’allée, et chacun s’étant assis à sa commodité, il commença en cette sorte.</li><li><br /></li><li>Je suis persuadé que vous avez souvent entendu parler des Pygmées sans les connaître ; j’en suis le Roi. A ce mot nous étant levés pour lui faire des excuses si nous ne lui avions pas porté le respect que nous lui devions, faute d’avoir l’honneur de le connaître, et voulant nous tenir debout. Point de façon, je vous prie (nous dit-il) je suis un homme comme vous ; reprenez vos places, si vous voulez m’obliger. (Nous le ferons, répartis-je, puisque votre Majesté nous le commande) : Qui a eu une puissance souveraine sur toute la terre (reprit-il) et maintenant réduit dans cette misérable caverne. J’avais choisi pour mon séjour cette Ile, comme la principale clef de mes Etats Indiens, et comme un climat tempéré, abondant en miel, en sucre, en fruits et en toutes les douceurs de la vie.</li><li><br /></li><li>J’ai vécu dans cette félicité, depuis le commencement du monde, jusqu’au temps que l’avidité des hommes les a armés contre eux-mêmes, qu’ils ont cherché à s’agrandir et faire des progrès les uns sur les autres ; qu’ils ont trouvé l’invention des Vaisseaux, et l’art diabolique de la poudre et du canon ; qu’ils ont porté leurs armes dans mes Indes, se sont emparés des mines d’or et d’argent, et ont subjugué mes Royaumes ; poussés par une avidité insatiable, ils sont venus dans cette Ile, où je tenais ma Cour ; m’ont déclaré la guerre, ont défait mes Armées, et m’ont réduit à me sauver de nuit dans cette caverne, qui leur est inconnue, où je me tiens secrètement avec le peu de gens qui me restent ; ils nous ont fait passer pour des Barbares, et pour faire la guerre aux grues. Il est vrai, depuis que les Amazones ont aussi été subjuguées, qui étaient auparavant un Peuple contre lequel nous étions toujours en guerre, pour nous entretenir dans l’exercice des armes, fuir l’oisiveté, et attendre une meilleure fortune ; nous avons fait la guerre à ces animaux ; nous nous sommes repus de leur chair et de leur sang, comme d’un mets délicieux, et avons fait nos couchettes les plus molles et délicates de leurs dépouilles. Nous leur faisons encore la guerre, mais avec tant de circonspection, qu’ils ne s’en aperçoivent point, car s’ils le savaient, ils nous dresseraient des embûches, nous surprendraient, enlèveraient les trésors qui nous restent, et nous feraient leurs esclaves. Je veux bien qu’on sache que nous n’avons rien de barbare que le nom ; que nous avons parmi nous la courtoisie, la cordialité, la sincérité, et la justice, comme les autres Nations : Que nous possédons dans toute leur pureté, l’Astrologie, la Musique, la Médecine, toutes les Langues, et les principes des Arts libéraux. Ils n’ont jamais parlé de nous aux Nations qui auraient pu prendre nos intérêts, et nous venger de leur injustice, que par paraboles, énigmes, fables, ou figures : Ils ne leur ont jamais dit nettement qui nous étions. Votre Majesté sait donc l’Astrologie (dis-je l’interrompant) : parfaitement, répliqua-t-il ; si je n’appréhendais de lui déplaire, je lui demanderais la grâce de me dire ce qui me réussira du voyage que j’ai entrepris ; m’ayant répondu qu’il ne fallait pour cela que la Géomancie, il marqua à même temps sur la poussière, avec une baguette qu’il avait à la main, plusieurs petits ronds rangés bizarrement ; et après les avoir médités, voici des choses bien extraordinaires, dit-il, je vous prie, dites-moi le jour et l’heure de votre naissance, et le Pays où vous êtes né, afin que je les rectifie par l’Astrologie.</li><li><br /></li><li>Lui ayant dit, il traça sur la poussière d’un autre côté avec la même baguette, quelques lignes quadrangulaires, et des caractères que je ne connaissais point ; et marmottant je ne sais quoi entre ses dents, s’écria tout d’un coup, qu’est-ce que je vois ? est-ce un rêve, ou une vérité ? Je vois, Monsieur, que le Ciel vous prépare une des plus hautes fortunes : Vous devez être un jour Roi de sept Royaumes, et en posséder les trésors. Mais ce qui me surprend le plus, est que vous y êtes conduit par un homme le plus savant du monde, qui les méprise : je ne dois plus vous regarder comme vassal, mais comme frère. Ce discours m’ayant donné de la pudeur, l’interrompant : Jusqu’à ce jour, dis-je, j’avais ajouté quelque créance à l’Astrologie, pour certains pronostics, qu’un de mes amis qui s’y connaît avait faits, et qui s’étaient heureusement rencontrés véritables : mais ce que votre Majesté vient de me dire m’en désabuse, et me persuade, que ce n’est que bagatelle, qu’elle n’a que des principes incertains, et mal établis, et qu’elle se rit agréablement de moi : Mais afin qu’elle en ait plus de sujet, je la supplie de me dire, comme elle s’est conservée depuis le commencement du monde, et que tant d’autres hommes qui sont venus depuis, soient morts.</li><li><br /></li><li>Je n’ai rien dit qui ne soit véritable, et que je ne soutienne par de bons principes, répliqua-t-il : mais touchant ma personne, vous saurez que les Amazones avaient un Fleuve de si grande vertu, qu’il me rajeunissait toutes les fois que je m’y pouvais baigner. Elles s’y opposaient, et c’était le sujet de notre guerre : Mais depuis qu’elles ont perdu leurs Etats, et moi les miens, je me suis renouvellé par la dépouille des jeunes grues, qui ont la même vertu que ce Fleuve. Et comme j’allais lui faire encore une question, mon parent m’ayant fait signe que c’était assez, et qu’il était temps de s’en aller ; levant le siège, nous sommes redevables à la fortune, dit-il, de nous avoir procuré l’honneur de voir votre Majesté, que nous ne connaissions à la vérité que comme une fable ; mais nous lui serions doublement obligés, si elle nous faisait naître les occasions de vous revancher par nos services, des courtoisies que nous en avons reçu. Je n’ai rien fait, répliqua-t-il, que je ne fasse tant que vous me ferez l’honneur de demeurer. Nous lui rendîmes grâces de ses civilités : Mais comme nous voulions sortir ; les Princes, dit-il, n’ont pas accoutumé de recevoir des visites des étrangers, et les laisser partir sans leur faire des présents : Ce serait de mauvaise grâce à moi, de vous laisser aller sans vous en faire ; je vous demande un moment. A même temps, étant entré dans son cabinet, qui était près du lieu où nous étions, il prit deux médailles, accompagnées chacune d’une longue chaîne d’or, et en nous les présentant, nous dit fort obligeamment, s’il fallait proportionner mes présents à votre mérite, je vous connais d’une si haute estime, que je me trouverais dans l’impuissance de vous en faire : Et bien que ceux que je vous présente soient de peu de valeur, je vous crois si honnêtes, que vous les recevrez comme s’ils étaient de plus haut prix. Ce dont je vous conjure, est de vous souvenir du malheureux Roi des Pygmées, lorsque vous verres ses armes, qui sont gravées sur ces Médailles. Nous les reçûmes respectueusement, avec protestation d’en conserver une mémoire éternelle. Après l’avoir derechef remercié, nous prîmes congé de lui ; et comme nous sortions, me tirant doucement par le bras, il me dit à l’oreille : Adieu mon libérateur, mais plutôt mon assassin, et se renferma incontinent. Comme un moment de joie recrée les esprits, et les envoie dans toutes les parties les plus éloignées, les réjouît et les anime ; de même un déplaisir sensible par un contraire effet, les glace et les éteint dans un moment ; dans cet instant je sentis l’effet de ces deux contraires.</li><li><br /></li><li>Le premier dilatant mon cœur, en fit sortir un torrent de joie, laquelle s’étendant par tous mes nerfs et toutes mes veines, marqua le plaisir que j’avais de lui faire service : Mais le second, comme un poison mortifère, serrant mon cœur suffoqua la source des esprits vitaux ; et glaçant dans un moment le sang des veines et des artères, raidit mes nerfs, et me rendit comme paralytique.</li><li><br /></li><li>Mon parent qui marchait toujours, s’étant aperçu que je ne le suivais pas, se retourna, et m’ayant vu comme immobile contre la porte du Palais, vint à moi, et me trouvant plus pâle qu’un trépassé, me demanda d’où procédait ce changement si subit ; d’une parole, répondis-je d’une voix languissante, que ce Prince vient de me dire, et lui ayant dit, il se prit à rire, en disant, la douleur que vous venez de ressentir est le prélude d’une joie future, et vous exécuterez un jour avec plaisir ce qu’il vient de vous dire. Ah, Monsieur, répartis-je, n’insultez pas, s’il vous plaît, à ma peine, si vous ne voulez me voir mourir sur l’heure. Vous êtes trop tendre pour un homme, répliqua-t-il, demeurons-en là, et parlons des choses qui vous soient plus agréables ; voyons quelles sont les armes.</li><li><br /></li><li>Ayant tiré les Médailles qu’il nous avait données, et les ayant regardées, nous vîmes qu’il y avait d’un côté en pièces de rapport, artistement appliquées, trois fleurs de lis de sable en chef, et une perle façon de larme en cœur, une couronne Royale pour timbre, et deux Anges pour supports. Et de l’autre côté de la Médaille, une femme nue tenant d’une main une pomme d’or, et un flambeau allumé de l’autre, avec le même timbre, et les mêmes supports.</li><li><br /></li><li>Et comme nous marchions devisant de notre aventure, je me souvins tout à coup de notre montagne, ce qui m’obligea de lui dire qu’il en fallait chercher le chemin. Il me répondit brusquement contre son ordinaire, il n’en est plus besoin, puis que vous en avez vu le prototype ; retournons seulement à notre Hôtellerie, le plus promptement qu’il nous sera possible, et retirons nos gens de l’inquiétude où ils sont de nous avoir perdus il y a quatre jours. Allons, dis-je, craignant de lui déplaire ; effectivement étant arrivés, nous les trouvâmes dans une consternation indicible, ne sachant ce que nous étions devenus ; nous en régalâmes une partie avec nous, et donnâmes ordre à l’Hôte de faire bonne chère au reste : Ainsi chacun tâcha de se réjouir, et de noyer son chagrin dans la joie et le divertissement. Le lendemain le vent s’étant rendu propre, nous nous embarquâmes, levant l’ancre, et fîmes voile vers les Hespérides, où nous arrivâmes le six de Mai, avec notre même fortune, nous mouillâmes l’ancre à l’île du Cap Vert ; et ayant ordonné aux Matelots de calfeutrer les Navires, et les caréner, nous descendîmes à terre. Sitôt que nous fûmes descendus, voici, me dit-il, le lieu où nous devons faire la seconde station, et prendre les eaux convenables à notre voyage. Ce lieu est aussi délectable que les Canaries ; regardez cette Prairie verdoyante, émaillée de mille fleurs, et cette Forêt sombre qui est au bout ; les Arbres chargés de fleurs, de feuilles et de fruits, renfermés de sept montagnes, d’où découlent plusieurs petits ruisseaux, qui font le murmure confus que nous entendons : Voyez ces Sirènes et ces Tritons, mêlés ensemble, qui se baignent dans ces Fontaines ; ces Nymphes le long des Bois et des Prairies, fleurer les fleurs, savourer la douceur des fruits, et se jouer à mille jeux ; tout y est tranquille et dans une profonde paix ; approchez, regardez ces eaux de diverses couleurs, et de goûts différents. M’étant avancé, je vis que toutes ces eaux, bien qu’elles fussent diverses en couleurs et en goûts, procédaient néanmoins d’une même source : que les unes étaient chaudes, douces et amères, les autres froides, aigres et salées, et d’autres tenaient le milieu ; ce qui me donna occasion de lui demander à quoi elles étaient propres.</li><li><br /></li><li>Ces eaux sont venimeuses dans leur source, me dit-il, mais lorsqu’elles sont cuites à un certain degré, et administrées suivant l’art, elles guérissent toutes maladies chroniques et désespérées, et ont d’autres propriétés et vertus que je passe sous silence : nous avons seulement besoin de celle qu’on appelle Pelidor, qui est d’un vert naissant, comme seule nécessaire à ce voyage. A même temps ayant demandé un vaisseau, et lui ayant apporté, il en puisa avec une coupe qu’il avait et la mit dedans : Puis montant à la source par les degrés de nature, il prit du fruit d’un arbre, qui avait des racines dans la fontaine, et le mit dans le vaisseau, avec cette eau ; et l’ayant bien fermé, l’exposa aux rayons du Soleil contre un rocher qui était proche ; laissons-la purifier, dit-il, pendant que nous irons à l’île de Sel, qu’on appelle par corruption, Ile de Fer, parce qu’il y a quantité de mines de ce métal qui est près d’ici. Et ayant commandé à quelques Matelots de prendre des victuailles, et d’entrer dans une de nos chaloupes, nous nous embarquâmes, et prîmes la route de cette Ile. Lors que nous y fûmes arrivés, il commanda aux Matelots de nous attendre ; nous étant avancés vers le milieu de l’île, et en étant proche, se tournant de mon côté, il me dit, c’est ici où règne Pluton : A ce mot le frisson me prit, et faisant deux pas en arrière, et quoi, Monsieur, lui dis-je, un peu bégayant, de peur de voir quelque démon, l’enfer est-il en ce lieu. Faut-il faire des imprécations et des pactes, pour faire la navigation que nous avons entreprise ? si cela est, je vous déclare que j’y renonce, et que je n’en suis point : Non, non, me dit-il, nous ne ferons rien indigne d’un Chrétien, c’est un mystère, il est vrai, mais un mystère Religieux, que Dieu n’accorde qu’à ses amis, et à ceux qui peuvent souffrir le martyre pour son nom. En ce cas, repris-je, il n’y a rien que je ne fasse, et je serai ravi de mourir pour la gloire. Je suis bien aise de vous voir dans ces sentiments, répliqua-t-il ; mais ce n’est pas encore ici le lieu ni l’heure de votre vocation ; continuons cependant notre entreprise, avancez et ne craignez rien ; regardez cet abîme, c’est le plus profond qui soit au monde ; les Rochers caverneux et inaccessibles qui l’environnent, contiennent plusieurs pierres précieuses, semblables à celles qu’on nous apporte d’Orient, mais qui ont plus de vertu.</li><li><br /></li><li>Plusieurs hommes en ont eu connaissance, et sont venus ici pour en prendre et faire leur fortune, quelques-uns y ont réussi, et d’autres en ont été empêchés par des Aigles et des Griffons furieux, qui en ont la garde : Si nous voulions nous en prendrions, car j’en sais le moyen ; mais comme deux Vents opposés empêchent la navigation d’un et d’autre côté, elles seraient contraires à la nôtre ; il nous faut seulement prendre un vieux sel, haut, clair, luisant et moussu, qui est aux environs ; car c’est ce sel qui tient la clef des Vents que je vous ai montré aux Iles Fortunées ; qui les commande, abrège et rend le voyage heureux : et se tournant du côté droit, me le montra dans une caverne : S’étant avancé pour le prendre, chose incroyable, ces Aigles et ces Griffons, qui auparavant rôdaient tout à l’entour, avec une fierté indicible, s’adoucirent tout à coup, lui vinrent au devant d’une façon soumise, lui becquetaient doucement les mains, comme s’ils avaient voulu exprimer qu’ils se soumettaient à son pouvoir. Il les caressa pareillement par cent paroles aimables et courtoises, comme si ces animaux eussent été raisonnables, pendant lesquelles il prit le sel qu’il souhaitait ; et l’ayant caché discrètement, les régala d’une coupe pleine d’ambroisie qu’il avait apportée ; et nous étant retirés en toute diligence dans notre chaloupe ; nous reprîmes le chemin du Cap Vert ; où étant arrivés, nous trouvâmes que nos gens avaient achevé la carène des Navires, et nous attendaient avec impatience.</li><li><br /></li><li>Il prit le vaisseau où était l’eau de Pelidor, dont j’ai parlé, l’ayant ouvert, puisa la plus claire ; et ayant bien nettoyé le vaisseau, en remit dedans une partie, et mit ensuite le sel que nous avions apporté, ferma bien le vaisseau, le mit dans notre Navire, et ayant mis l’eau qui était restée dans un autre, le fit mettre dans le Navire destiné pour les victuailles, ordonna aux matelots de rendre ce qui était nécessaire dans cette Ile. Tout étant prêt, nous levâmes l’ancre, et la misaine seulement, à cause des orages et des tempêtes, qu’il prédit que nous devions avoir. Il fit allumer la lampe près de la boussole, fermer le tillac et toutes les portes ; commanda qu’on tînt le gouvernail, et qu’on fît porter au Sud. Peu de temps après, ayant regardé par les fenêtres de la chambre, nous aperçûmes que certaines vapeurs, qui s’élevaient de la mer, formaient des nuages qui couvraient l’air ; lesquels nous donnèrent des pluies en abondance, des vents et des orages furieux, comme il avait dit, qui durèrent quelques mois.</li><li><br /></li><li>Au bout de quarante jours que nous eûmes levé l’ancre, étant sorti sur le tillac, avec son astrolabe, il prit ses hauteurs au pied de la croisée antarctique, qui est une constellation de quatre Etoiles qui paraissent du côté du Sud, à laquelle les Pilotes prennent leurs hauteurs lorsqu’ils sont près de la Ligne : Et ayant trouvé qu’elle était élevée de trente degrés et sur l’horizon ; il me dit que nous étions sous la Ligne Equinoxiale que l’orage durerait encore quarante jours : Tirant une lunette de longue vue qu’il avait dans sa poche, il me fit voir la mer Noire du côté du Nord, et le Cap de Bonne Espérance vers le Midi. Comme je ne pouvais comprendre comme cela se pouvait, en étant si éloignés ; il me dit que cela se faisait, parce que la mer était sphérique comme la terre ; que lorsqu’on était sous cette Ligne, l’on était au point le plus élevé du Globe ; que de ce lieu l’on voyait facilement les Pôles dans l’horizon, et qu’ayant une lunette d’une fabrique la plus fine qu’on se peut imaginer, et taillée d’une manière, qui étendait et recourbait les rayons visuels, lui faisait voir les choses les plus basses et les plus éloignées, et les représentait avec leurs couleurs et leurs dimensions naturelles.</li><li><br /></li><li>Il commanda au Pilote de faire toujours porter au Sud, pour prendre le vent au dessus du Cap, afin de le doubler, et longer les terres au dessous de Madagascar.</li><li><br /></li><li>Quarante jours après, comme il avait dit, étant sorti de la chambre, et monté sur le tillac, il prit derechef ses hauteurs, sur la même constellation ; et ayant reconnu qu’elle était au même degré, il me dit que nous passions la Ligne pour la seconde fois, et que les pluies et les orages cesseraient bientôt : En effet, peu de temps après, nous aperçûmes que les brouillards commençaient à s’apaiser, que l’air s’éclaircissait, et qu’un vent de Sud Ouest, plus doux que le précédent, poussait notre vaisseau. Prenant sa lunette, et me faisant voir la mer Blanche, qui se découvrait peu à peu, il dit tout haut, nous sommes hors de tout danger, hissons la grande voile, et qu’on fasse porter vers l’Orient. A dire vrai, nous n’eûmes plus de peine, et notre chagrin cessa ; le Ciel s’éclaircit, la mer se calma, et l’air et la mer, qui avaient été longtemps agités par les vents et les orages, prirent un tempérament tranquille, et nous commençâmes à goûter le plaisir de la navigation. Ayant cinglé vers la mer Arabique, nous entrâmes en peu de temps dans une mer azurée, et ensuite d’un vent Oriental, dans la mer Rouge. Nous tirâmes droit à un Canal qu’il nous montra, qui conduit dans les terres du Royaume d’Adam qu’on appelle Aden par corruption, entre la Ville qui en porte le nom, et celle de Zibith, aussi capitale du royaume de Zibith, qui borde la mer Rouge. Ensuite d’un vent de Sud, toutes les voiles hautes, nous entrâmes dans ce Canal, et puis dans un petit Golfe, entouré de hautes Montagnes, plein d’eau d’un rouge brun, ou violet foncé : c’est ce que nous appelions mer de pourpre, me dit-il, tant souhaitée des hommes doctes ; néanmoins autant inconnue aux Scolastiques, que la source du Nil, qu’on fait descendre des Montagnes de la Lune. C’est ici la terre de laquelle Adam, le premier homme, a été créé, et le lieu où sont conduites, par la divine Providence, les choses les plus précieuses qui naissent aux Indes Orientales, et celles qui viennent du Paradis Terrestre, par les quatre Fleuves qui en descendent. Il était nécessaire de vous en montrer le chemin, et de vous y conduire, car son entrée est si difficile, et son réduit si petit, que vous n’y seriez jamais parvenu sans naufrage.</li><li><br /></li><li>Ayant amené et mouillé l’ancre, et ordonné aux Matelots, qu’une partie s’employât à calfeutrer les Navires, et les caréner, et l’autre à recueillir le long de la mer et des côtes, de quoi les charger, il me prit par la main, et me dit d’une tendresse paternelle, et vous, mon fils, venez avec moi faire un autre travail. Vous savez déjà, que pour venir en ce lieu, il a fallu par le moyen de l’Art, forcer la nature de nous fournir les vents qui nous étaient nécessaires ; il en faut faire de même pour retourner ; c’est un mystère qui ne doit pas être ignoré, autrement nous ne sortirions jamais de ce havre, et toutes nos peines seraient inutiles. Achevons donc notre ouvrage, rectifions la matière qui est dans notre vaisseau, tant que nous y voyons par avance, les vents qui nous sont propres, et les aventures qui nous doivent arriver dans notre retour.</li><li><br /></li><li>Il prit le vaisseau qui était dans notre Navire, le porta à terre, et l’ouvrit, et ayant tiré le sel qui était dedans, qu’il trouva changé de sa première forme, le mit dans un autre, versa dessus de l’eau de Pelidor, le ferma, et le mit à la grande chaleur du Soleil ; et m’ayant commandé de me tenir auprès, et d’observer ce qui se passerait, il s’en alla. A peine m’eut-il quitté, que je vis certaines vapeurs s’élever du fond ; qui formaient des petits nuages qui se résolvaient en pluie à mesure qu’ils s’élevaient ; laquelle tombant en bas, fit une obscurité. Après cette obscurité, parut un jour clair et serein, qui me fit voir une terre légère, couverte d’un vert naissant, chargée de fruits d’un jaune pâle, le Ciel d’un bleu céleste, avec un Aurore éclatant, suivi d’un Soleil enflammé : J’étais si attentif à considérer ces merveilles, qu’on m’aurait pris pour un extasié ; et j’y aurais sans doute passé la nuit, s’il ne m’était venu dire qu’il était temps de souper. Je m’en retirais avec peine, mais il fallait obéir. M’ayant demandé ce qui s’était passé pendant son absence, je lui en fis la relation, et lui marquai toutes les circonstances que j’avais exactement observées. J’en suis bien aise, dit-il, les couleurs que vous avez vu, sont celles des mers sur lesquelles vous commanderez un jour. C’est assez, n’en parlons plus, soupons et nous reposons, demain nous ferons des choses nouvelles.</li><li><br /></li><li>Le lendemain étant allés vers notre Vaisseau, il l’ouvrit, et mettant sur la matière qui était dedans de la même eau, il me dit : Chaque fois que nous ferons ceci, nous abrégerons notre retour de la moitié du temps que nous avons employé pour venir : il nous le faut réitérer si souvent, que notre retour se fasse à Danzig avec une telle vitesse, qu’il passe plutôt pour un songe, ou une rêverie, que pour une vérité : ce qui arrivera à la septième fois. Mais afin que nos gens ne s’aperçoivent pas de notre Art, et que nous le puissions réduire en pratique sans qu’ils en aient connaissance, lorsque nous partirons d’ici, après avoir levé l’ancre et mis à la voile, vous leur ferez prendre à chacun un gobelet d’un breuvage que je vous donnerai, qui les assoupira de telle sorte, qu’ils ne s’éveilleront qu’à la rade. Vous veillerez seul avec moi, parce qu’il vous faut prendre de l’eau de toutes les Mers, sur lesquelles nous passerons, et la mettre dans des vaisseaux chacune séparément, pour en faire ce que je vous dirai dans la suite.</li><li><br /></li><li>Notre ouvrage étant achevé, nous portâmes notre vaisseau dans le Navire, et allâmes le long de la côte aider nos gens à recueillir la charge de nos Vaisseaux.</li><li><br /></li><li>Les Matelots n’eurent pas sitôt achevé la carène des Navires, que la charge en fut prête, nous les fîmes lester de mines d’or et d’argent, que nos gens avaient trouvé au pied de deux petites montagnes, et achever de remplir de bois de Brésil, de Cannelle, de Girofle, de Muscade, d’Encens, d’Aloès, de Myrrhe, d’Ambre, de Manne, de Coton, de Lin, de quelques Perles, de Pierres fines, de Nard, et d’un Baume précieux.</li><li><br /></li><li>L’embarquement étant fait, il me dit ; avant de partir il faut aller rendre grâces à Dieu à un Temple qu’il y a sur cette Montagne (qui est une de celles qui sont le long de la côte où nous étions) et consulter un saint Homme qui le garde. Allons quand il vous plaira, lui dis-je. Nous étant mis en chemin sur l’heure, nous n’arrêtâmes point que nous n’y fussions arrivés. Etant là je croyais trouver un Temple à la façon des nôtres, et un homme sociable, avec lequel je pus raisonner, et m’instruire de quelques particularités du pays que j’avais en pensée. Je trouvai que ce Temple était fait en Dôme, comme la Rotonde de Rome. Il n’y avait pour y entrer qu’une porte qui était d’airain, et posée du côté du Soleil levant. Etant entrés, je vis que l’Autel était posé au milieu du Temple, soutenu de quatre piliers de différentes qualités, quoi qu’ils fussent d’une même matière.</li><li><br /></li><li>Ces piliers étaient en l’air ainsi que l’Autel, soutenus d’un lien invisible. Autour de l’Autel, par le haut, le bas et les cotés étaient sept lampes ardentes, qui éclairaient à l’Autel, soutenues aussi par un lien invisible. Les murailles du Temple étaient azurées, et parsemées d’étoiles brillantes comme celles du Firmament. Le Gardien de ce Temple était assis sur l’Autel, comme sur un Trône, vêtu d’une Tunique tirant sur un rouge-brun. Il rayonnait de toutes parts comme un Soleil, et avait un livre ouvert devant lui. Autour du Temple il y avait douze fenêtres, et à chacune fenêtre une figure si artistement travaillée, que je suis encore en doute si ce sont des corps animés, ou des figures : car elles ouvraient la bouche, roulaient les yeux, joignaient les mains, et se mouvaient comme des créatures vivantes. Directement au dessous il y avait douze niches, dans lesquelles il y avait aussi en chacune une figure plus blanche que l’Albâtre, qui avaient les yeux enflammés comme des Colombes, et jetaient du lait par les mamelles. Au dessous des niches (tout autour du Temple par le dedans), il y avait un gazon herbu, élevé en manière de Perron : Sur le Perron il y avait des Agneaux par petits troupeaux qui paissaient vis-à-vis des figures.</li><li><br /></li><li>Un autre homme que celui qui était sur l’Autel, prenait les Agneaux, et les égorgeait l’un après l’autre, mettait leur sang dans des vases ; et ayant divisé en deux les toisons des Agneaux qu’il avait égorgés, en faisait baiser une partie à la figure de la fenêtre, et l’autre à la figure de la niche, vis-à-vis desquelles les Agneaux avaient été pris ; et les attachait à une colonne qui était au pied du Perron : et après les y avoir laissés quelque temps, mettait chaque partie dans un vase, arrosait de sang celle qu’il avait fait baiser à la figure de la fenêtre, et de lait celle qu’il avoir fait baiser à celle de la niche, et mettait les vases sur un petit piédestal qui était vis-à-vis des figures. Au dessous du piédestal il y avait une petite lumière qui brûlait incessamment, et qui consommait le Sacrifice. Lorsque cet homme avait achevé son expédition en un endroit, il en allait faire autant à un autre : Mais ce qui me surprit davantage, fut de voir que dans ces gazons il y naissait successivement d’autres Agneaux à la même place où ceux qui avaient été égorgés avaient été pris : que cet homme n’avait pas sitôt fait le tour du Temple, qu’il n’achevait que dans un an, à ce que me dit mon parent, que les Agneaux du premier lieu se trouvaient aussi forts qu’étaient ceux qu’il avait égorgés l’année précédente. Il recommençait et continuait toujours sans intermission cet exercice. Ma curiosité m’ayant porté de demander à cet homme à quelle fin il sacrifiait ces Agneaux, n’ayant pas répondu, et voulant redoubler, croyant qu’il n’avait pas entendu, mon parent me frappant sur l’épaule, me dit à l’oreille, Cet homme est muet et sourd : nous sommes dans le Temple du Silence, dédié à la Mémoire : il faut seulement regarder, considérer avec jugement, se souvenir et se taire.</li><li><br /></li><li>Les figures des niches avaient les yeux élevés vers celles qui étaient au dessus, et semblait qu’elles leur offraient en sacrifice ces victimes, ou les priaient d’en avoir pitié. Celles des fenêtres avaient le visage et les yeux tournés du côté du saint Homme ; et le mouvement de leurs yeux, de leurs lèvres, et de leurs mains, ne semblaient se faire que pour le louer, ou requérir quelque chose de lui.</li><li><br /></li><li>Toutes ces figures avaient leurs titres à leur piédestal en lettres Hébraïques : Et tout autour du Temple était aussi écrit en mêmes caractères d’or, d’une grandeur démesurée ces paroles, <i>per ignem et aquam totum fecit</i> : Mon parent, qui n’ignorait point ces mystères, après avoir fait sa prière, s’adressa au Saint Homme qui était à l’Autel, et lui parla en cette sorte.</li><li><br /></li><li>Saint Homme, qui êtes en vénération parmi les Anges et les Hommes, et en ce lieu l’Interprète des Oracles du Dieu tout-puissant : Je vous supplie très humblement, de lui présenter les vœux que je viens de faire, et m’obtenir de sa miséricorde, par vos intercessions, la rémission de mes fautes passées ; la grâce d’une parfaite pénitence, et celle d’une meilleure vie à l’advenir ; afin qu’un jour tous ensemble, nous puissions dans son Royaume lui rendre l’honneur et la gloire que nous lui devons : Et d’autant que nous sommes éloignés de notre Patrie, et sur le point de partir pour y retourner, si j’ai manqué au mystère que j’ai entrepris, je vous supplie me faire connaître ma faute, et m’inspirer les moyens d’y remédier avant notre départ : me révéler si mon parent ici présent, que j’ai instruit avec tout soin et exactitude, fera un bon usage de mes leçons, comme il promet, et que j’espère.</li><li><br /></li><li>Ce saint Homme, qui jusqu’alors avait paru intrépide, s’éleva droit, et fit la réponse que vous allez entendre.</li><li><br /></li><li><br /></li><li><strong>RÉPONSE.</strong></li><li><br /></li><li><i>Mortel, pour réponse à ta prière, le Tout-Puissant, qui est en ce lieu invisible, m’inspire de te dire ; que pour la vie exemplaire que tu mènes, il t’a rempli de grande Sapience : Pour cette raison tu n’as point failli. Que tu gardes toujours ses commandements et ses œuvres, et tu parviendras à la dernière perfection. Si ton parent suit tes préceptes, ce qui dépendra de lui, sans doute il aura la même récompense. Et pour gage certain de ces paroles, sortant de ce Temple, il te sera présenté par une main inconnue, une boîte que tu recevras, et la garderas sans l’ouvrir, jusqu’à ce que tu sois arrivé dans ton pays, que tu délivreras à ton parent.</i></li><li><br /></li><li>Quand il eut achevé ces paroles, il s’assit comme auparavant, et ferma son livre, sur lequel je vis qu’il y avait pour titre en gros caractères d’or : <i>Liber Vivi et Sapientiae</i>. Après cette réponse, nous lui fîmes chacun une profonde révérence, et reprîmes notre chemin. Ainsi que nous marchions, étant encore près du Temple, nous aperçûmes un bras tendu, qui tenait en sa main une boîte, et qui nous la présentait. Mon parent sachant qu’elle lui était destinée, s’avança et la prit avec respect. L’ayant serrée, nous continuâmes notre chemin. Etant arrivés à nos Vaisseaux, sans rien témoigner de ce qui s’était passé, il était prêt : on lui dit qu’on n’attendait que ses ordres pour partir. Il commanda qu’on levât l’ancre, et qu’on hissât toutes les Voiles : ce qui fut fait incontinent. Le vent s’étant rendu propre, nous sortîmes du Port.</li><li><br /></li><li>Ce fut lors qu’ayant fait apporter sur le tillac du Navire, dans lequel il avait fait entrer tous nos matelots, et attacher celui qui avait servi à porter les victuailles ; une cacque pleine de liqueur qu’il avait dans sa chambre. Tenant une coupe en main, me la donna, et me dit d’en faire boire à tous ceux qui étaient dans le Navire : en reconnaissance de la peine et du soin qu’ils avaient pris pour recueillir diligemment les marchandises, et charger les Navires. Ce qu’ayant fait, chacun fut tellement assoupi, que la plupart n’ayant pu gagner leur lit, demeurèrent surpris d’un profond sommeil, au lieu même où ils avaient bu. De sorte que je demeurai seul avec lui : Et ayant puisé de l’eau des Mers sur lesquelles nous passions, comme il m’avait recommandé, nous nous trouvâmes le lendemain à la rade de Danzig.</li><li><br /></li><li>Avant que d’éveiller nos Matelots, dit-il, entrons dans la chambre, que je vous dise ce que vous ferez des eaux que vous avez recueillies. Etant entrés il me dit : Si celle de pourpre, qui est la première, venait à vous manquer, vous en feriez avec celle d’azur et rouge, en les exposant au Soleil.</li><li><br /></li><li>Dans celle de pourpre, vous y sèmerez de bon blé ; à même temps se formera une terre, qui produira un froment que jamais homme n’a vu son pareil.</li><li><br /></li><li>Dans la rouge, vous y noierez une truite mouchetée de noir et de blanc, et elle produira du poisson de la même espèce qui ne s’épuisera jamais.</li><li><br /></li><li>Dans la verte, une pomme d’api ; elle produira un arbre immortel, chargé de feuilles et de fruits en abondance.</li><li><br /></li><li>Dans la jaune, des pépins d’un bon Complan ; elle produira une vigne, et des raisins éternels, si vous la savez cultiver.</li><li><br /></li><li>Dans la blanche, un gland doré : elle produira une forêt de Chênes d’une continuelle verdure, qui vous récréera dans votre solitude ; vous fournira d’ombrage contre la chaleur du Soleil, et du bois pour vous faire éviter les rigueurs de l’Hiver. Et dans la noire, vous y mettrez trois Etoiles terrestres, en disant trois fois d’une ferme foi, <i>Domine, Domine Deus meus, et Pater meus, descende super terram, et exultabit anima mea</i>. D’où se formera un Ciel et une terre nouvelle, qui produiront comme un nouveau Paradis terrestre, des fruits incorruptibles, qui serviront à vous féliciter dans ce monde, et à vous rendre heureux dans l’autre. Mais afin de mériter ces grâces, il faut mortifier votre corps par des jeûnes fréquents, élever votre esprit à Dieu par des prières continuelles, visiter les pauvres, leur faire l’aumône, et panser les malades. Ce que vous pouvez faire facilement si vous savez bien user du baume, et du trésor qui est dans notre Vaisseau.</li><li><br /></li><li>Je vous assure, Monsieur, lui dis-je, que j’en ferai un bon usage. Cependant je vous prie, dites-moi s’il n’y a point d’autre chemin pour aller aux Indes que celui que nous venons de faire. Le Soleil, la Lune, et les autres Planètes en tracent un chaque jour (me dit-il) vous pouvez choisir de plusieurs qui sont ici ; Néanmoins si vous commencez votre voyage par les Azymes, ou les quatre points Cardinaux, il sera plus facile et plus court que tous les autres, mais moins lucratif. Toutefois celui que nous venons de faire, qui s’accomplit en autant de temps que l’enfant demeure dans le ventre de sa mère ; c’est à dire en neuf mois, vous doit suffire si vous êtes raisonnable.</li><li><br /></li><li>Allons maintenant éveiller nos gens : En disant ces paroles, il sortit de la chambre, et s’en alla sur le tillac. Je le suivis : Et comme j’avais la bouche ouverte pour lui demander quelque chose qui m’était venu dans la pensée, il tomba une nuée sur notre Navire qui le couvrit, et se fit un petit vent qui l’enleva, et le fit disparaître : ce qui me fit jeter un cri si haut, que tous nos Matelots s’en éveillèrent, et je pâmais de douleur. A leur réveil, m’ayant trouvé comme mort, ils me secoururent du mieux qu’il leur fut possible. Après que j’eus repris mes sens, je leur fis le récit comme nous avions vogué depuis les Indes, et comme après être arrivés au Port il avait disparu. Ce qui les mit encore dans un plus grand étonnement : mais enfin il fallut prendre patience.</li><li><br /></li><li>Et comme je donnais les ordres pour descendre à terre, je me souvins de la boîte que le saint Homme lui avait ordonné de me délivrer lorsque nous serions arrivés. Dans l’incertitude s’il l’avait emportée, je rentrai promptement dans la chambre pour voir si elle y était : je la trouvai sur la table, je la pris, et l’ouvris sur le champ, tant j’avais d’impatience de savoir ce qu’il y avait.</li><li><br /></li><li>J’y trouvai une figure des plus bizarres, que j’ai toujours gardée, et que voici.</li><li><br /></li><li>L’Ami. Ce gentilhomme ayant tiré cette figure de sa pochette me la montra : l’ayant examiné je lui rendis ; il la serra, et continuant, avec un billet contenant ce que je vous vais dire.</li><li><br /></li><li>L’Auteur. D’autant que ce billet porte l’explication de la figure, j’ai cru qu’il était nécessaire de la dresser en ce lieu avant que de réciter le billet, pour une plus parfaite intelligence. La voici.</li><li><br /></li><li><br /></li><li><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEirMp7xPlngDkHlWIDFnF9qpBCViDUo2xXZoO07wI4IMwAmxzS9zcZGeftAZX7OYM-xaeNDO3iuVJADXqij2Szq3RIkawpDeaT7DzvlrapKgGBCvGO8WDKLJP-T27x7b0Z8uoqJtjmHrHxm/s1600/fig+quadrat+cercle+pil+onde+vive.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEirMp7xPlngDkHlWIDFnF9qpBCViDUo2xXZoO07wI4IMwAmxzS9zcZGeftAZX7OYM-xaeNDO3iuVJADXqij2Szq3RIkawpDeaT7DzvlrapKgGBCvGO8WDKLJP-T27x7b0Z8uoqJtjmHrHxm/s640/fig+quadrat+cercle+pil+onde+vive.jpg" width="360" /></a></li><li><br /></li><li><br /></li><li><br /></li><li><strong>BILLET.</strong></li><li><br /></li><li><i>Ami, sois attentif à ce que je vais dire, et pèse mes paroles.</i></li><li><i><br /></i></li><li><i>Cette figure que tu vois est semblable à celle du Temple que tu as vu, et en fait l’explication.</i></li><li><i><br /></i></li><li><i>Le Temple, ainsi que cette figure, représente le Globe de l’Univers. Les douze figures mouvantes qui sont aux fenêtres du Temple, celles qui sont aux niches ; les Agneaux et les gazons qui sont à leurs pieds, sont appelez peuples et alliances, et signifient les fruits que les Signes célestes, que tu vois gravés autour de cette figure, produisent successivement chaque mois dans le Paradis terrestre, dont les Sept Planètes qui sont aussi gravées autour de l’Agneau qui est au centre, sont les Chefs. Cet homme qui vole dans cette figure, qui tient une épée d’une main, et un Globe de l’autre, représente le Temps, qui détruit et sacrifie tout au Temple de Mémoire, ainsi que tu as vu : les lignes qui partent du Midi et du Septentrion, qui répondent aux parties Orientale et Occidentale, signifient les quatre piliers qui soutiennent l’Autel du Temple, et que tout le cercle de cette figure se réduit en ces quatre parties, qu’on appelle Eléments. Les trois lignes qui répondent directement au Signe du Verseau, des Gémeaux, et de la Balance, qui forment un triangle équilatéral dans le Carré ; que les quatre Eléments se réduisent avec le soufre de la Planète dominant en eau Mercuriale, de laquelle ces trois Signes ont leur nature. L’angle qui procède du carré, et du triangle qui répond au Signe du Bélier, qui a la nature du feu, et forme la figure d’un homme renversé crucifié : que de cette eau Mercuriale, et le Signe du feu qui est en cet angle, est produit l’Agneau qui est au centre de la figure ; et cet Agneau celle du saint Homme qui est assis sur l’Autel. Ces quatre lignes qui partent de l’Orient, de l’Occident, du Midi et du Septentrion, et qui aboutissent vers le centre de la figure : que l’Agneau a en lui la nature des quatre qualités Elémentaires également distribuées. Les sept Etoiles, ou Planètes, qui sont autour des sept lampes qui éclairent à l’Autel du Temple ; et les rayons qui environnent l’Agneau, le livre de Vie du saint Homme : Car il faut que tu saches que cet Homme a été un Agneau en son temps, par sa vertu et ses souffrances, et que sa vie est toute pure et céleste. La figure triangulaire qui est dans le Carré, que cet Agneau étant devenu Homme, a été élevé en Croix : car ces deux angles d’en bas représentent les deux bras ; l’angle d’en haut les pieds, et l’angle qui est hors du triangle en bas, formé par un angle du Carré, représente la tête, et toutes ces parties ensemble, un Homme renversé crucifié. Cette manière de Croix renversée s’inspire, à son imitation, de chercher la Croix : et lorsque tu l’auras trouvée, la prendre avec respect et humilité, pour participer à sa gloire.</i></li><li><i><br /></i></li><li><i>Et comme dans la composition de ce Corps parfait, les Eléments ont passé les uns dans les autres, se sont unis, et se sont faits amis, sans jamais pouvoir être séparés ; cette circulation et union Elémentaire est appelée avec raison Quadrature du Cercle, par le moyen de laquelle toutes choses sont consommées : et celui qui cherche la Quadrature ailleurs, perd son temps et son huile : Profite de ces paroles si tu es sage.</i></li><li><br /></li><li>Après avoir lu ce Billet, je le repliai, et le remis dans la boîte comme il était, et la serrai. Cette lecture me fit faire une nouvelle réflexion sur la perte que je venais de faire, et renouvela en mon cœur une douleur très sensible : il fallut néanmoins s’en consoler, et donner les ordres nécessaires pour notre débarquement : Ce qu’ayant été exécuté, et fait des dons à tous ceux qui étaient dans notre Vaisseau, proportionnés à ma fortune, et à leur emploi, je fis apporter le reste chez moi.</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Comme ce Gentilhomme achevait cette histoire, notre barque arrivait au Port de Spolete. L’ayant voulu presser de m’éclaircir de quelque chose que je croyais n'avoir pas bien entendu, il me fit signe de me taire. Je gardai le silence ; et m’étant pressé de sortir le premier de la barque pour lui donner la main à la descente, lorsque je me retournai pour lui tendre, je ne le vis plus. Je le cherchai des yeux sans dire mot, à droite et à gauche ; mais ne le voyant pas, je demandai aux Matelots, et à la Compagnie ce qu’il était devenu : ils me dirent qu’il était sorti immédiatement après moi, et qu’ils ne savaient le chemin qu’il avait pris : ce qui me donna un tel chagrin, que j’en pensai mourir : Mais ayant fait réflexion que mon mal était sans remède, je me consolais à rappeler ma mémoire des choses qu’il m’avait dites. Sitôt que je fus à mon Hôtellerie ; pour n’en perdre pas le souvenir je pris la plume, et traçais sur du papier la figure que vous avez vue, et l’histoire que vous venez d’entendre. Je sais bien qu’elle n’est pas régulière, qu’il était nécessaire de supposer des aventures de Danzig aux Iles Fortunées ; de ce lieu aux Hespérides, et des Hespérides aux Indes ; d’autant que les trajets et les temps sont longs, et pouvaient permettre le récit de quelque agréable aventure pour récréer le Lecteur. Je l’aurais fait si j’avais voulu, ayant pour cela plus de madère qu’il n’était nécessaire : Mais ne m’en ayant pas été fait, c’eût plutôt été une rapsodie de discours embrouillés, sans forme et sans figure, qu’une sincère Relation. Si vous y trouvez des défauts, ne m’en blâmez point ; parce que je n’ai rien avancé qui ne soit essentiel, et qui ne m’ait été dit par le Gentilhomme dont j’ai parlé, qui m’a donné cette Histoire pour l’ornement de mon Traité du flux et reflux de la Mer.</li><li><br /></li><li>L’Ami. Je crois que le Gentilhomme qui vous a fait le discours que vous venez de réciter, a prétendu vous faire part d’une Histoire scientifique, sous une allégorie fabuleuse ; et je reconnais de si grandes choses dans la figure de la Quadrature du Cercle, de laquelle vous avez fait graver l’image, que je suis surpris de ce que vous lui donnez le titre de bizarre. Je me persuade que celui qui a inventé la Quadrature du Cercle, a entendu parler de la Quadrature des Eléments : Et comme ils sont toujours en guerre, il a voulu dire que le Philosophe qui trouvera le moyen de les unir et mettre d’accord, en sorte qu’ils puissent tous quatre exister dans un sujet, sans que le chaud surmonte le froid, et le froid le chaud : le sec l’humide, et l’humide le sec, comme ils sont dans cette figure, pourra certainement dire avoir trouvé la véritable Quadrature du Cercle : Car les points qui composent cette Quadrature, remplissent justement l’espace du Cercle Elémentaire, qui le réduit encore aux trois Principes naturels montrés par la figure triangulaire, tirée sur le carré ; et celle-ci à la production d’un objet qui les renferme tous en soi. C’est la véritable Philosophie des Anciens, connue de peu de gens, mais la plus raisonnable, puis qu’elle nous apprend à connaître parfaitement Dieu par les degrés et les opérations de la Nature, à nous humilier pour sa gloire, et à faire notre salut. Ce Gentilhomme était assurément un des douze frères Rose-Croix de Danzig, qui savent de jour en jour ce qui se passe par tout le monde, et qui se rendent invisibles quand bon leur semble, et toutes les fois qu’ils veulent.</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Il est vrai que si l’Auteur de la Quadrature du Cercle n’avait entendu que tracer simplement sur un cercle un carré qui renfermât en soi les mêmes quantités et espaces de la surface pleine du Cercle (suivant le sentiment commun), il me semble qu’il ne faut pas être grand Philosophe pour trouver cette Quadrature : Car si l’on mesure la circonférence d’un Cercle ; que l’on divise cette mesure en quatre parties égales, et que l’on forme un carré de ces quatre lignes ; il n’est rien de plus certain que ce carré sera régulier, qu’on le pourra diviser en autant de parties égales ou inégales que l’on voudra, et qu’il contiendra justement en soi les mêmes quantités des espaces qui se trouveront renfermées par le Cercle, duquel les quatre lignes du carré font la circonférence. Cela tombe sous le sens, et l’expérience en est facile. La voici.</li><li><br /></li><li>Que l’on prenne un vaisseau rond qui représente le Cercle, et un carré qui aient les dimensions que j’ai dit : qu’ils soient également unis et posés de même hauteur ou profondeur : remplissez-en un d’eau, ou de sable bien fin : videz-le dans l’autre, vous trouverez certainement qu’il le remplira avec la même justesse : Mais de cette Quadrature il n’en revient aucune utilité, au lieu que le Philosophe, auteur de la Quadrature du Cercle, qu’on a mise en ce Livre, n’a point entendu faire une proposition de cette nature, qui ne serait qu’une bagatelle, et ce serait donner au public une chose assez infructueuse. Il y a plus d’apparence qu’il ait voulu parler de celle dont l’image est ici représentée, laquelle néanmoins, encore que le carré soit renfermé par le Cercle, et que les quatre cotés ne soient pas de la même quantité que la circonférence du Cercle, doit donner à connaître, que de la manière que cette Quadrature est établie, elle contient en soi tout ce qui est contenu par le même Cercle ; ce qui n’est pas un petit mystère. J’ai bien voulu en faire part au public, avec le récit de son Histoire, telle que je la tiens du Gentilhomme que je rencontrai dans mes voyages, et à qui j’avais dessein de dédier ce Livre sous le titre du Mercure inconnu : afin que si par hasard elle tombait entre les mains de quelque Savant, qui en comprît la doctrine et son utilité, il voulut bien à son défaut en faire l’explication, et la donner au public, avec la même sincérité que je les ai exposés l’un et l’autre.</li><li><br /></li><li>L’Ami. Vous alliez faire bien aises Messieurs les Chimistes, de dédier votre Livre à leur Mercure.</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Vous êtes un railleur, Monsieur, je ne crois pas qu’il y ait dans tout ce Discours un mot dont ces Messieurs puissent tirer avantage. Je veux qu’ils sachent que je ne reconnais point d’autre Mercure que l’Homme, qui est un Mercure lépreux, à cause de son péché, lequel a fait mourir le Soleil de Justice, c’est à dire, JESUS-CHRIST Fils de Dieu ; et qu’il n’y a rien qui le puisse laver de sa lèpre, et l’unir à l’humanité glorieuse de JESUS-CHRIST que les eaux du Baptême et la Pénitence, ni d’autre Pierre Triangulaire que celle de la très sainte et très adorable Trinité, du Père, du Fils, et du Saint Esprit, unis en une seule Essence, et une seule Divinité ; ce que tout Chrétien doit savoir et connaître pour son salut.</li><li><br /></li><li>L’Ami. Je vous prie, ne vous engagez pas plus avant ; car vous êtes assez échauffé de la lecture que vous venez de faire.</li><li><br /></li><li>L’Auteur. C’est peu de chose. J’ai crû être obligé de vous parler ainsi, pour vous dissuader de cette pensée, si vous l’aviez, et tous ces Messieurs, que je conseille de ne point acheter mon Livre dans cet esprit, puisqu’il y a des choses plus importantes et meilleures à considérer. Mais il se fait tard, la nuit s’approche, il faut se retirer pour éviter le serein. Je vous rends grâces, Monsieur, et vous assure de rechercher avec empressement les occasions de me revancher de l’honneur que vous m’avez faite, de me donner une audience favorable dans un temps qui vous est si précieux</li><li><br /></li><li>L’Ami. Je ne pouvais mieux l’employer, et vous prie de croire que je m’en fais un extrême plaisir.</li><li><br /></li><li>L’Auteur. Je vous donne le bonsoir, et demeure votre obligé.</li><li><br /></li><li>M. E. S.D.M.B.</li><li><br /></li><li>FIN</li><li><br /></li><li><br /></li></ol></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><div style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"></div><div><br /></div>Le Miroir Alchimiquehttp://www.blogger.com/profile/03138462213732119910noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2196127544531909708.post-34551212326381777912021-09-16T11:02:00.000+02:002021-09-16T11:02:52.653+02:00CRASSELLAME La Lumière sortant par soi-même des Ténèbres (avec numérotation des paragraphes)<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhZQw-dx1MI48fZZ_b-e6kacQbwtLLXxcoYjt9R0DNrxBOYM9suxwSYn5NXcV5olvXB-mQr4aaKK0enSYRDq1qsGzKxz3VVGxYpJl_Dd8KeHQWK0IZOoOBpeLW78EZDOvO6UbGFu2TFaTk/s575/raphael-sadeler-dieu-le-pere+separe+la+lumiere+des+tenebres.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="400" data-original-width="575" height="279" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhZQw-dx1MI48fZZ_b-e6kacQbwtLLXxcoYjt9R0DNrxBOYM9suxwSYn5NXcV5olvXB-mQr4aaKK0enSYRDq1qsGzKxz3VVGxYpJl_Dd8KeHQWK0IZOoOBpeLW78EZDOvO6UbGFu2TFaTk/w400-h279/raphael-sadeler-dieu-le-pere+separe+la+lumiere+des+tenebres.jpg" width="400" /></a></div><div align="center"><br /></div><div align="center"><br /><span style="font-size: large;">Marc-Antonio Crassellame</span></div><div align="center"><br /><span style="font-size: 28.8px;">LA LUMIÈRE SORTANT PAR SOI-MÊME DES TÉNÈBRES</span></div><div align="center"><br />Poème sur la composition de la Pierre des Philosophes traduit de l'italien par Bruno de Lansac<br /><br />1693</div><div align="center"><br /><br /><strong>Lettre du traducteur à un de ses amis</strong></div><div align="justify"><br /><ol><li><em>Me voici, Monsieur, puisque vous l'avez voulu, rangé dans la catégorie chimique, et pour marque de mon obéissance je vous envoie la traduction que vous avez tant souhaitée. A dire vrai, je n'en attends pas un fort grand fruit, connaissant le goût du siècle comme je fais, et je suis fort sûr qu'on aimerait beaucoup mieux voir des traités de philosophie selon Descartes que selon Hermès. Le premier est à la mode et a toutes les grâces de . la nouveauté, au lieu que- le dernier est si vieux et si usé qu'à peine son nom est-il connu au monde ; l'un ne propose que des choses faciles à démontrer, en se tenant à la seule superficie des corps, l'autre plus abstrait ne s'attache qu'à l'essence intérieure des choses ; enfin, l'un se renfermant dans la mécanique, ne donne aux choses qu'une vertu de machine, et prétend que le mouvement, de lui-même indifférent, ne produit des choses diverses qu'à raison des diverses configurations des corps qu'il meut, au lieu que l'autre tout intellectuel, admet une âme universelle du monde, agissante, intelligente et informante. Parlez je vous prie à un cartésien de centre, de feu de nature, de vertu séminale, d'un esprit directeur et architectonique en chaque mixte, de qualités élémentaires, etc. : il ne manquera pas de traiter vos discours de galimatias, et vous de visionnaire, et pour peu que vous le pressiez, il vous logera bientôt de son autorité aux Petites Maisons. Mais, me direz-vous, ce n'est pas pour eux qu'on écrit c'est pour ceux qui sont dans nos mêmes principes, je le veux, mais si vous en ôtez les chimistes vulgaires qui, ne consultant que leur avidité, aiment mieux un tas de fausses recettes que les meilleurs livres du monde, vous verrez qu'il en restera fort peu de ceux qui songent plutôt à devenir philosophes, qu'à devenir possesseurs de la Pierre philosophale ; mais vous me direz encore qu'il ne faut pas s'arrêter à tout cela, qu'il faut écrire pour l'honneur de la science seulement, pour empêcher qu'on ne l'opprime, et pour convaincre enfin les hommes de son excellence. Ah ! Monsieur, défaites-vous de cette pensée et comptez qu'une expérience de transmutation convertira plus de gens à la foi hermétique que tous les plus beaux raisonnements que vous pourriez faire. Cette nation demande des signes, et nous sommes dans un temps où l'on veut aller au fait, sans se mettre beaucoup en peine du reste. Mais sans examiner toutes les raisons que j'aurais eues de garder le silence, il me suffit de vous avoir obéi, et je serai trop bien payé de ma peine, si vous êtes content.</em></li><li><em>Au reste, Monsieur, comme cette traduction est principalement pour vous, j'ai suivi en la faisant les avis que vous m'avez donnés, c'est-à-dire que je ne me suis point attaché servilement aux expressions et aux propres mots de mon auteur; je les ai changés quand je l'ai jugé à propos, et je ne me suis attaché qu'à son esprit, et à son intention ; j'ai de mon autorité supprimé des répétions que j'ai cru inutiles et ennuyeuses, et j'ai aussi quelquefois ajouté du mien pour éclaircir des endroits qui me paraissaient trop obscurs ; enfin, je l'ai suivi fort scrupuleusement dans la doctrine, mais hors de la je lui ai donné autant que j'ai pu le tour français, et j'ai tâché de donner à ma traduction un air original. Si malgré toutes mes précautions, on y trouve .quelque chose à redire, je suivrai de bon cœur les avis qu'on prendra la peine de me donner, et je me corrigerai sans honte dans une seconde édition. J'avais eu d'abord quelque pensée de justifier en détail ma traduction par des notes ; mais j'ai cru ensuite que je ferais quelque chose de plus utile pour le lecteur si, au lieu de la table des matières de. mon auteur, je substituais des remarques sur la doctrine contenue en chaque chapitre, qui fussent comme le précis et le suc de tout le livre. A l'égard de l'auteur, ou plutôt du commentateur, je ne puis parler ni de son nom ni de sa patrie, car l'un et l'autre me sont Inconnus, mais ce qu'on peut dire de lui c'est qu'on n'a jamais traité cette matière plus noblement, toutes ses Idées sont grandes, belles et recherchées, ses expressions vives et fortes, et ce qui est de plus louable en lui c'est qu'il parle en galant homme et sans envie ; il dit tout ce qu'il est permis à un esprit sincère de dire sur de pareilles matières, et s'il cache quelquefois la vérité, on peut dire que c'est sous des voiles de'gaze au travers desquels un esprit subtil peut pénétrer aisément. On ne saurait au moins lui reprocher d'enseigner de fausses pratiques à dessein de surprendre les esprits, et s'il ne vous montre pas précisément le chemin qu'il faut tenir, il ne vous jette pas malicieusement, comme font plusieurs autres, dans des voies détournées et dans des labyrinthes ; enfin, il est tel qu'Hermès l'avouerait sans peine pour un de ses plus dignes successeurs. Mais en voilà assez et trop pour une lettre, je suis, Monsieur, etc.</em></li><li><br /></li><li>CHANT PREMIER</li><li><br /></li><li>I</li><li><br /></li><li>Le Chaos ténébreux étant sorti comme une masse confuse du fond du Néant, au premier son de la Parole toute-puissante, on eût dit que le désordre l'avait produit, et que ce ne pouvait être l'ouvrage d'un Dieu, tant il était informe. Toutes choses étaient en lui dans un profond repos, et les éléments y étaient confondus, parce que l'Esprit divin ne les avait pas encore distingués.</li><li><br /></li><li>II</li><li><br /></li><li>Qui pourrait maintenant raconter de quelle manière les Cieux, la Terre et la Mer furent formés si légers en eux-mêmes, et pourtant si vastes, eu égard à leur étendue ? Qui pourrait expliquer comment le Soleil et la Lune reçurent là-haut le mouvement et la lumière, et comment tout ce que nous voyons ici-bas, eut la forme et l'être ? Qui pourrait enfin comprendre comment chaque chose reçut sa propre dénomination, fut animée de son propre esprit, et, au sortir de la masse impure et inordonnée du Chaos, fut réglée par une loi, une quantité et une mesure ?</li><li><br /></li><li>III</li><li><br /></li><li>Oh ! vous, du divin Hermès les enfants et les imitateurs, à qui la science de votre père a fait voir la nature à découvert, vous seuls, vous seuls savez comment cette main immortelle forma la Terre et les Cieux de cette masse informe du Chaos ; car votre Grand Œuvre fait voir clairement que de la même manière dont est fait votre Elixir philosophique, Dieu aussi a fait toutes choses.</li><li><br /></li><li>IV</li><li><br /></li><li>Mais il n'appartient pas à ma faible plume de tracer un si grand tableau, n'étant encore qu'un chétif enfant de l'art, sans aucune expérience. Ce n'est pas que vos doctes écrits ne m'aient fait apercevoir le véritable but où il faut tendre, et que je 'ne connaisse bien cet Illiaste, qui a en lui tout ce qu'il nous faut, aussi bien que cet admira- . blé composé par lequel vous avez su amener de puissance en acte la vertu des éléments.</li><li><br /></li><li>V</li><li><br /></li><li>Ce n'est pas que je ne sache bien votre Mercure secret, qui n'est autre chose qu'un esprit vivant, universel et inné, lequel en forme de vapeur aérienne descend sans cesse du ciel en terre pour remplir son ventre poreux, qui naît ensuite parmi les soufres impurs, et en croissant passe de la nature volatile à la fixe, se donnant à soi-même la forme d'humide radical.</li><li><br /></li><li>VI</li><li><br /></li><li>Ce n'est pas que je ne sache bien encore, que si notre Vaisseau ovale n'est scellé par l'Hiver, jamais il ne pourra retenir la vapeur précieuse, et que notre bel enfant mourra dès sa naissance, s'il n'est promptement secouru par une main industrieuse et par des yeux de Lincée car autrement il ne pourra plus être nourri de sa première humeur, à l'exemple de l'homme, qui après s'être nourri de sang impur dans le ventre maternel, vit de lait lorsqu'il est au monde.</li><li><br /></li><li>VII</li><li><br /></li><li>Quoique je sache toutes ces choses, je n'ose pourtant pas encore en venir aux preuves avec vous, les erreurs des autres me rendant toujours incertain. Mais si vous êtes plus touché de pitié que d'envie, daignez ôter de mon esprit tous les doutes qui l'embarrassent ; et si je puis être assez heureux pour expliquer distinctement dans mes écrits tout ce qui regarde votre magistère, faites, je vous conjure, que j'aie de vous pour réponse : Travaille hardiment, car tu sais ce qu'il faut savoir.</li><li><br /></li><li>CHANT DEUXIEME</li><li><br /></li><li>Que le Mercure et l'Or du vulgaire ne sont pas l'Or et le Mercure des philosophes, et que dans le Mercure des Philosophes est tout ce que cherchent les sages. Où l'on touche en passant la pratique de la première opération que doit suivre l'artiste expérimenté.</li><li><br /></li><li><br /></li><li>STROPHE I</li><li><br /></li><li>Que les hommes, peu versés dans l'Ecole d'Hermès, se trompent, lorsqu'avec un esprit d'avarice, ils s'attachent au son des mots. C'est ordinairement sur la foi de ces noms vulgaires d'Argent vif et d'Or qu'ils s'engagent au travail, et qu'avec l'Or commun ils s'imaginent, par un feu lent, fixer enfin cet Argent fugitif.</li><li><br /></li><li>II</li><li><br /></li><li>Mais s'ils pouvaient ouvrir les yeux de leur esprit pour bien comprendre le sens caché des auteurs, ils verraient clairement que l'Or et l'Argent vif du vulgaire sont destitués de ce feu universel, qui est le véritable agent, lequel agent ou esprit abandonne les métaux dès qu'ils se trouvent dans des fourneaux exposés à la violence des flammes 1 ; et c'est ce qui a fait que le métal hors de sa mine se trouvant privé de cet esprit, n'est plus qu'un corps mort et immobile.</li><li><br /></li><li>III</li><li><br /></li><li>C'est bien un autre Mercure et un autre Or, dont a entendu parler Hermès ; un Mercure humide et chaud, et toujours constant au feu. Un Or qui est tout feu et toute vie. Une telle différence n'est elle pas capable de faire aisément distinguer ceux- ci de ceux du vulgaire, qui sont des corps morts privés d'esprit, au lieu que les nôtres sont des esprits corporels toujours vivants.</li><li><br /></li><li>IV</li><li><br /></li><li>Oh grand Mercure des philosophes ! c'est en toi que s'unissent l'Or et l'Argent, après qu'ils ont été tirés de puissance en acte. Mercure tout Soleil et tout Lune, triple substance en une, et une substance en trois. Oh chose admirable ! Le Mercure, le Soufre et le Sel me font voir trois substances en une seule substance.</li><li><br /></li><li>V</li><li><br /></li><li>Mais où est donc ce Mercure aurifique qui, étant résous en Sel et en Soufre, devient l'humide radical des métaux, et leur semence animée ? Il est emprisonné dans une prison si forte que la Nature même ne saurait, l'en tirer, si l'art industrieux ne lui en facilite les moyens.</li><li><br /></li><li>VI</li><li><br /></li><li>Mais que fait donc l'art? Ministre ingénieux de la diligente nature, il purifie par une flamme vaporeuse les sentiers qui conduisent à la prison. N'y ayant pas de meilleur guide ni de plus sûr moyen que celui d'une chaleur douce et continuelle pour aider la nature, et lui donner lieu de rompre les liens dont notre Mercure est comme garrotté.</li><li><br /></li><li>VII</li><li><br /></li><li>Oui, oui, c'est ce seul Mercure que vous devez chercher, ô esprits indociles ! puisqu'on lui seul vous pouvez trouver tout ce qui est nécessaire aux sages. C'est en lui que se trouvent en puissance prochaine et la Lune et le Soleil, qui sans Or et Argent du vulgaire, étant unis ensemble, deviennent la véritable semence de l'Argent et de l'Or.</li><li><br /></li><li>VIII</li><li><br /></li><li>Mais toute semence est inutile si elle demeure entière, si elle ne pourrit, et ne devient noire ; car la corruption précède toujours la génération. C'est ainsi que procède la nature dans toutes ses opérations ; et nous qui voulons l'imiter, nous devons aussi noircir avant de blanchir, sans quoi nous ne produirons que des avortons.</li><li><br /></li><li>CHANT TROISIEME</li><li><br /></li><li>On conseille ici aux alchimistes vulgaires et ignorants de se désister de leurs opérations sophistiques, parce qu'elles sont entièrement opposées à celles que la véritable philosophie nous enseigne pour faire la médecine universelle.</li><li><br /></li><li>Strophe I</li><li><br /></li><li>O vous ! qui pour faire de l'Or par le moyen de l'art, êtes sans cesse parmi les flammes de vos charbons ardents ; qui tantôt congelez, et tantôt dissolvez vos divers mélanges en tant et tant de manières, les dissolvant quelquefois entièrement, quelquefois les congelant seulement en partie, d'où vient que comme des papillons enfumés, vous passez les jours et les nuits à rôder autour de vos fourneaux « ... à rôder autour de vos feux insensés dans quelque lieu à l'écart. » ?</li><li><br /></li><li>II</li><li><br /></li><li>Cessez désormais de vous fatiguer en vain, de peur qu'une folle espérance ne fasse aller toutes vos pensées en fumée. Vos travaux ne sont que d'inutiles sueurs, qui peignent sur votre front les heures malheureuses que vous passez dans vos sales retraites. A quoi bon ces flammes violentes, puisque les sages n'usent point de charbons ardents, ni de bois enflammés pour faire l'Œuvre hermétique ?</li><li><br /></li><li>III</li><li><br /></li><li>C'est avec le même feu dont la nature se sert sous terre, que l'art doit travailler, et c'est ainsi qu'il imitera la nature. Un feu vaporeux, mais qui n'est pourtant pas léger, un feu qui nourrit et ne dévore point ; un feu naturel, mais que l'art doit faire ; sec, mais qui fait pleuvoir ; humide, mais qui dessèche. Une eau qui éteint, une eau qui lave les corps, mais qui ne mouille point les mains.</li><li><br /></li><li>IV</li><li><br /></li><li>C'est avec un tel feu que l'art, qui veut imiter la nature, doit travailler et que l'un doit suppléer au défaut de l'autre. La nature commence, l'art achève, et lui seul purifie ce que la nature ne pouvait purifier. L'art a l'industrie en partage, et la nature la simplicité ; de sorte que si l'un aplanit le chemin, l'autre s'arrête tout aussitôt.</li><li><br /></li><li>V</li><li><br /></li><li>A quoi donc servent tant et tant de substances différentes dans des cornues, dans des alambics, si la matière est unique aussi bien que le feu ? Oui, la matière est unique, elle est partout, et les pauvres peuvent l'avoir aussi bien que les riches. Elle est inconnue à tout le monde, et tout le monde l'a devant les yeux ; elle est méprisée comme de la boue par le vulgaire ignorant, et se vend à vil prix ; mais elle est précieuse au philosophe qui en connaît la valeur.</li><li><br /></li><li>VI</li><li><br /></li><li>C'est cette matière, si méprisée par les ignorants, que les doctes cherchent avec soin, puisqu'on elle est tout ce qu'ils peuvent désirer. En elle se trouvent conjoints le Soleil et la Lune, non les vulgaires, non ceux qui sont morts. En elle est renfermé le feu, d'où ces métaux tirent leur vie ; c'est elle qui donne l'eau ignée, qui donne aussi la terre fixe ; c'est elle enfin qui donne tout ce qui est nécessaire à un esprit éclairé.</li><li><br /></li><li>VII</li><li><br /></li><li>Mais au lieu de considérer qu'un seul composé suffit au philosophe, vous vous amusez, chimistes insensés, à mettre plusieurs matières ensemble ; et au lieu que le philosophe fait cuire à une chaleur douce et solaire, et dans un seul vaisseau, une seule vapeur qui s'épaissit peu à peu, vous mettez au feu mille ingrédients différents ; et au lieu que Dieu a fait toutes choses de rien, vous au contraire, vous réduisez toutes choses à rien.</li><li><br /></li><li>VIII</li><li><br /></li><li>Ce n'est point avec les gommes molles ni les durs excréments, ce n'est point avec le sang ou le sperme humain, ce n'est point avec les raisins verts, ni les quintessences herbales , avec les eaux fortes, les sels corrosifs, ni avec le vitriol romain, ce n'est pas non plus avec le talc aride, ni l'antimoine impur, ni avec le soufre, ou le mercure, ni enfin avec les métaux mêmes du vulgaire qu'un habile artiste travaillera à notre grand Œuvre.</li><li><br /></li><li>IX</li><li><br /></li><li>A quoi servent tous ces divers mélanges ? Puisque notre science renferme tout le magistère dans une seule racine, que je vous ai déjà assez fait connaître, et peut-être plus que je ne devais. Cette racine contient en elle deux substances, qui n'ont pourtant qu'une seule essence, et ces substances, qui ne sont d'abord Or et Argent qu'en puissance, deviennent enfin Or et Argent en acte, pourvu que nous sachions bien égaliser leurs poids.</li><li><br /></li><li>X</li><li><br /></li><li>Oui, ces substances se font Or et Argent actuellement et par l'égalité de leurs' poids, le volatil est fixé en soufre d'Or. O soufre lumineux ! O véritable Or animé ! J'adore en toi toutes les merveilles et toutes les vertus du Soleil. Car ton soufre est un trésor, et le véritable fondement de l'art, qui mûrit en élixir ce que la nature mène seulement à la perfection de l'Or.</li><li><br /></li><li><span style="font-size: 20.8px;">LA LUMIÈRE SORTANT PAR SOI-MÊME DES TÉNÈBRES</span></li><li><br /></li><li>Préface, avant-propos et commentaire de Bruno de Lansac</li><li><br /></li><li><br /></li><li><strong>Le commentateur au lecteur</strong></li><li><br /></li><li>II se trouve tant de livres de chimie, soit imprimés, soit manuscrits, qu'on peut dire que jamais science n'a eu tant d'auteurs que celle d'Hermès. Heureux père d'avoir eu de tels enfants, glorieux maître d'avoir eu de tels disciples ; tu dois à bon droit être appelé le maître des maîtres, chacun de tes disciples étant digne de ce nom. Mais tous ces livres ne sont pourtant pas véritables, n'étant pas tous faits par des auteurs qui le fussent eux-mêmes ; les uns sont tronqués, les autres altérés ; et qui pis est, plusieurs sont falsifiés ; ce qui provient de l'envie et de la rage de ceux qui, faute de génie Ou par une juste punition de Dieu, n'ont pu être admis à cette table. Il ne laisse pourtant pas, malgré la dépravation du siècle, de se trouver encore des gens de bien que la Providence a réservés, tous n'ont pas sucé ce venin contagieux, et il y en a qui ont évité la morsure du serpent, surtout ceux qui ont contemplé le serpent d'airain élevé sur la montagne, qui lui ont confié leurs espérances et ont observé ses saintes lois.</li><li>J'avais à peine achevé mon troisième lustre, quand par je ne sais quel instinct, je me jetai dans la lecture de ces livres et fis tous mes efforts pour en avoir l'intelligence. Mais mon esprit se trouvant aveuglé par le trop grand éclat de cette lumière, et connaissant qu'il m'était impossible de développer tes énigmes de ce sphinx, je laissai là les livres, j'en abandonnai la lecture, et renonçai pour jamais à l'espérance de les entendre ; cependant, au bout de quelque temps, ayant repris courage et imploré le secours divin, plein d'un nouvel espoir, je me remis à lire jour et nuit, de toutes mes forces, et consumai dans cette lecture douze années entières, après quoi je voulus essayer si je pourrais mettre en pratique ce que j'avais conçu dans mon esprit, mais incertain, je' faisais une résolution, puis une autre, et toujours il me restait des difficultés que je ne pouvais surmonter. Enfin, je m'associai à deux diverses fois avec deux autres personnes, et cette société me donna occasion de mieux étudier, parce que j'étais obligé quelquefois de combattre leurs opinions, et quelquefois aussi de les approuver ; mais en vérité, nous étions tous des aveugles, et prenions pour une véritable lumière ce qui n'était qu'un effet de nos désirs et de quelque lecture. Nous fîmes ensemble quelques expériences, mais inutiles, et nous trouvions toujours qu'il nous manquait quelque chose. Enfin, je vins à comprendre que c'était perdre son temps et sa peine que de travailler suivant le son des mots, que la seule raison nous doit conduire, et la seule possibilité de la nature redresser ceux qui se dévoient. En effet, que sert-il de se peiner sur tant d'ouvrages différents, tandis que la simple nature nous offre un seul sujet sur lequel on doit travailler ; et à quoi bon tant de fourneaux, tant de sortes de feux, tant de vaisseaux pendant que la même nature ne se sert que d'un seul vaisseau, d'un seul feu, et d'un seul fourneau. S'il n'y avait à travailler que suivant le sens littéral, le son des mots et la méthode apparente des auteurs, qu'il se trouverait de sages, et de doctes en cette science, qui à peine pourtant entendent un seul mot de latin. O combien y en a-t-il qui se croient fort habiles parce qu'ils savent faire une belle distillation, une calcination, ou une subtile sublimation. Combien s'en trouve-t-il encore qui, s'étant mis une opinion dans la tête sur ce qu'ils ont lu, et comme ils parlent, sur le procédé de quelque auteur, s'imaginent être bien savants et qui, lorsque le succès ne répond pas à leur attente, n'ont garde de l'attribuer à leur ignorance mais à ce que le vaisseau s'est cassé, ou au régime du feu qu'ils espèrent de trouver en recommençant leur travail. Enfin, combien y en a-t-il qui croient pouvoir enseigner les autres, parce qu'ils ont leur cerveau rempli d'une grande quantité de sentences. J'ai connu un homme qui avait, arrangés dans sa tête, je ne dirai pas tant de traités, mais tant de volumes, et dans un si bel ordre qu'à peine croirait-on qu'on pût avoir tant d'érudition. Cependant, parce qu'il s'attachait au son des mots, il ne savait que des mots, et ignorait entièrement l'oeuvre, qu'il ignorera toujours et ne fera servir son erreur qu'à tromper les autres, étant aussi éloigné de la vérité que le ciel l'est de la terre, et ne s'amusant qu'à des particuliers et à l'extraction des teintures avec beaucoup de dépense pour ceux qui ajoutent foi à ses paroles ; mais il n'est pas surprenant que la vérité lui étant inconnue, il tente plusieurs voies, et que toujours incertain il erre au milieu des ténèbres. Il ne suffit pas de charger sa mémoire de sentences, il faut les comprendre par l'entendement, en observant, comme nous avons dit, la possibilité de la nature, et jugeant de ses voies par la seule règle de la raison.</li><li>M'étant donc tombé entre les mains un manuscrit d'un auteur anonyme, mais très savamment écrit, en langue italienne, j'ai fait dessein dans ce temps que les ténèbres sont répandues par toute la terre, de mettre cette nouvelle lumière en lumière et d'y joindre de ma pan, autant qu'il m'est loisible, tout ce qui pourra servir à l'intelligence et à l'explication de ce manuscrit.</li><li>A l'égard de l'auteur de cet écrit, il ne m'est connu que par son anagramme, mais il suffit qu'il ait suivi la droite voie et découvert la vérité de la nature ; car quoiqu'il déclare ne savoir pas entièrement l'œuvre, les choses qu'il dit démentent sa feinte ignorance.</li><li>Pour ce qui est de moi, cher lecteur, ne t'informe pas qui je suis, contente-toi que je ne cherche qu'à éclaircir la vérité, et que mon dessein est de publier encore de plus grandes choses que celles-ci, si Dieu me conserve la vie avec sa grâce, et après ma mort tu me connaîtras peut-être. Au reste, ne condamne point mon style, ni la manière dont ceci est écrit : cette édition a été faite à la hâte, et j'y ai été forcé par une puissance à laquelle je ne saurais résister. Mon intention n'était pas de publier de telles choses de mes jours, mais enfin soit faite la volonté de celui qui règne et qui régnera aux siècles des siècles.</li><li><br /></li><li>Adieu.</li><li><br /></li><li><br /></li><li><strong>Avant-propos</strong></li><li><br /></li><li>II y a très peu de gens qui, entendant parler de la Pierre philosophale, ne froncent le sourcil à ce nom et, en secouant la tête, ne rebutent ce traité. En bonne foi, n'est-ce pas une grande injustice que de blâmer ainsi ce qu'on ne connaît point ? Avant que de donner son jugement, il faudrait au moins savoir ce que l'on condamne, et ce que c'est que la Pierre philosophale ; mais ceux qui en usent de la sorte, jugent de cette science par rapport aux artistes vulgaires qui, au lieu de la Pierre qu'ils promettent de faire, consument tout leur avoir, et celui des autres ;' et voyant tant d'impostures, tant de fausses recettes, et tant de vaines promesses des charlatans, ils prennent occasion de là d'attaquer la vérité de l'art, ne considérant pas que ceci n'est point l'ouvrage des chimistes ordinaires, mais des vrais philosophes, et qu'il est aussi peu facile à ces philosophâtres de faire cette Pierre, que de faire descendre la Lune en Terre, ou de produire un nouveau Soleil.</li><li>Pour être philosophe il faut savoir parfaitement les fondements de toute la nature, car la science de la Pierre philosophale surpasse de bien loin toutes les autres sciences, et tous les autres arts, quelque subtils qu'ils 'soient ; y ayant toujours cette différence entre les ouvrages de la nature et ceux de l'art, que les premiers sont les plus parfaits, les plus achevés, et les plus sûrs ; et si (suivant l'axiome d'Aristote ) il n'y a rien dans l'entendement qui n'ait été auparavant dans le sens, il sera vrai de dire que ce que nous concevons nous ne le concevons qu'à l'occasion de ce que la nature fait tous les jours devant nos yeux ; car tous les arts ont tiré leurs principes et leurs premières idées des ouvrages naturels ; ce qui est si connu de tous ceux qui ont quelque intelligence au-delà du commun, qu'il serait inutile de vouloir le justifier.</li><li>Mais sans nous amuser à de vains discours, il faut savoir en général que la Pierre des philosophes n'est autre chose que l'humide radical des éléments, répandu à la vérité en eux, mais réuni dans leur Pierre, et dépouillé de toute souillure étrangère. Ainsi, il ne faut pas s'étonner si elle peut opérer de si grandes choses, étant très constant que la vie des animaux, des végétaux et des minéraux ne consiste que dans leur humide radical. Et de même qu'un homme, qui voudrait entretenir une lampe allumée: ne craindrait pas qu'elle s'éteignît s'il avait de l'huile de réserve, parce qu'il n'aurait qu'à y en remettre à mesure qu'il s'en consumerait. Tout de même lorsque notre humide radical, dans lequel le feu de la vie est renfermé, vient à se consumer, la nature a besoin qu'on lui refournisse du nouvel humide par .le moyen des aliments, sans quoi cette lumière de la vie, libre de ses liens, s'envolerait.</li><li>Il arrive cependant quelquefois que la chaleur naturelle est si débilitée en son humide radical par quelque accident, qu'elle n'a pas la force d'en reprendre de nouveau dans la nutrition, ce qui la rend languissante, et fait qu'enfin elle abandonne son corps par la mort. Mais si quelqu'un pouvait lui donner une essence dépouillée d'excréments, et parfaitement purifiée par l'art, alors sans doute la chaleur naturelle attirerait cette essence à soi, la convertirait en sa nature, et redonnerait au corps sa première vigueur ; mais tous ces médicaments ne serviraient de rien à un homme mort, quelque balsamiques, et quelque parfaits qu'ils puissent être ; car il n'y a que le feu de nature, renfermé dans le corps, qui s'approprie les médicaments, et se délivre par leur moyen des mauvaises humeurs, qui l'empêchent de faire avec liberté son office vital dans son propre humide radical.</li><li>Il faut donc par la voie de la nutrition lui fournir un aliment convenable et restaurant, et alors ce feu vital recouvrera ses premières forces ; au lieu que les autres médicaments ne font qu'irriter la nature, bien loin de la rétablir. Que servirait à un soldat blessé à mort, et qui aurait perdu tout son sang, qu'on voulût l'exciter au combat par le son des trompettes, et le bruit des tambours, et qu'on prétendît l'encourager par là à soutenir les travaux de Mars ? De rien sans doute ; cela lui nuirait au contraire, et ne ferait que lui imprimer une terreur funeste. Il en est de même d'une nature débilitée et languissante par la déperdition ou suffocation de son humide radical, et rien ne serait si dangereux ni si inutile que de l'irriter par des médicaments ; mais si on pouvait augmenter et fortifier l'humide radical, alors la nature d'elle-même se débarrasserait de ses excréments et de ses superfluités.</li><li>Nous pouvons dire la même chose à l'égard du végétal et du minéral. On s'étonne donc avec justice de l'entêtement de ceux qui sont sans cesse occupés à des remèdes pour la santé, et qui cependant ignorent entièrement la source d'où découlent et la santé et la vie. Que ces gens-là ne s'ingèrent plus de parler de Pierre philosophale, puisqu'ils se servent si mal de leur raison.</li><li>Pour conclure, je dis que celui à qui Dieu aura gratuitement accordé la possession de cette Pierre, et donné l'esprit pour s'en servir, non seulement jouira d'une santé parfaite, mais pourra encore avec l'aide de la Providence prolonger ses jours au-delà du terme ordinaire, et avoir le moyen de louer Dieu dans une longue et douce vie.</li><li>C'est une loi inviolable de la nature ; que toutes les fois qu'un corps est attaqué de maladie procédant de la contrariété des qualités, il tombe en ruine, parce qu'il n'est plus soutenu que par une nature languissante, et que son esprit vital l'abandonne pour retourner vers sa patrie ; et quiconque aura tant soit peu flairé l'odeur de la philosophie, tombera d'accord que la vie des animaux, ou leur esprit viral étant tout spirituel, et d'une nature éthérée, comme sont toutes les formes qui dérivent des influences célestes, (je ne parle pas ici de l'âme raisonnable qui est la vraie forme de l'homme) n'a nulle liaison avec les corps terrestres, que par des milieux qui participent des deux natures.</li><li>Si donc ces milieux ne sont très constants et très purs, il est sûr que la vie se perdra bientôt ne pouvant recevoir d'eux aucune permanence. Or, dans la substance des mixtes, ce qu'il y a de plus constant et de plus pur, c'est leur humide radical, lequel contient proprement toute la nature du mixte, comme nous le ferons voir dans un chapitre spécial. C'est donc là un véritable milieu, et un sujet capable de contenir en son centre la vie du corps, laquelle n'est autre chose que le chaud inné, le feu de nature et le vrai soufre des sages, que les philosophes savent amener de puissance en acte dans leur Pierre.</li><li>Ainsi celui qui a la Pierre des philosophes, a l'humide radical des choses, dans lequel le chaud inné, qui y était enfermé, a pris la domination par le moyen d'un artifice subtil mais naturel, et a déterminé sa propre humidité, la transmuant par une douce coction en soufre igné. Toute la nature du mixte réside dans cet humide radical ; ce qui fait que lorsqu'on a l'humide radical de quelque chose, on en a toute l'essence, toute la puissance,, et toutes les vertus ; mais il faut qu'il soit extrait avec beaucoup d'industrie, par un moyen naturel et philosophique, et non pas selon l'art spagirique des chimistes vulgaires, dont les extraits sont mélangés, pleins d'acrimonie, en sorte qu'il ne s'y trouve plus rien de bon ou très peu. Mais comme j'ai dit, il faut avant toutes choses bien comprendre ce qu'est cet humide radical duquel je me propose de traiter dans les chapitres suivants assez au long pour en instruire quiconque les voudra lire et relire avec supplication.</li><li>Qu'on juge donc de quel prix est la Pierre des philosophes, et s'il est vrai qu'on peut reprendre sa santé par le moyen de la substance nourrissante des aliments, et par la vertueuse essence de quelques bons remèdes, nonobstant que ces aliments et ces remèdes soient pris avec toute leur écorce, et avec le mélange de leurs excréments, quel effet ne doit-on pas attendre de leur humide radical, ou plutôt de leur noyau et de leur centre dépouillé de tout excrément, et pris dans un véhicule convenable.</li><li>Un pareil remède n'agit pas violemment, et n'irrite pas la nature ; au contraire, il rétablit ses forces languissantes, et lui communique, par ses influences bénignes et fécondes, une chaleur naturelle en laquelle il abonde. C'est par là qu'il opère dans les corps des animaux des cures admirables et incroyables, lorsqu'au lieu d'employer la main du médecin, la nature seule sert en même temps de médecin et de, remède.</li><li>Tous les médicaments ordinaires ne font, comme nous l'avons dit, qu'irriter la nature, et l'obliger de ramasser toutes ses forces contre eux ; d'où il arrive qu'après avoir pris quelque remède, on reste longtemps languissant et abattu. La nature seule sait rejeter les excréments, et c'est cette seule faculté qui est nécessaire en pareille occasion. Car de donner des purgatifs à un corps affaibli, ce n'est qu'aigrir le mal, et augmenter les excréments, au lieu de les diminuer ; mais puisque c'est le propre de la nature, lorsqu'un homme est en santé, de rejeter d'elle-même les humeurs superflues, pourquoi quand elle est languissante, ne pas tâcher de la fortifier, et de lui communiquer une nouvelle vigueur par le moyen de notre médecine ? Que de cures admirables et d'effets surprenants naîtraient de cette méthode.</li><li>Je ne nie pas qu'on donne quelquefois des cardiaques qui, avec la faculté de purger, en ont encore d'autres très bonnes ; mais outre qu'on en use fort rarement, ces remèdes sont préparés si grossièrement, et leur vertu est si faible, qu'ils sont la plupart du temps fort inutiles ; il arrive même souvent que celui qui les prend est si mal qu'il n'a pas la force non pas de sentir l'effet du remède, mais de sentir même le remède. Je sais bien encore qu'il y a certains remèdes qui soulagent la nature sans l'irriter, et qui par leur vertu spécifique attirent et surmontent la maladie et l'humeur, et il est vrai qu'avec de tels remèdes on serait quasi sûr de guérir. Mais qui est-ce qui les connaît ou qui; les connaissant, les sait bien préparer ? La science douteuse ne produit que des effets douteux ; et il n'y a que la seule médecine philosophique qui soit propre à toutes sortes de maladies ; non que par de différentes qualités elle produise des effets différents, car sa faculté est uniquement de fortifier la nature, laquelle par ce moyen est en état de se délivrer de toutes sortes de maux, quand on les supposerait infinis.</li><li>C'est sans doute de cette médecine qu'il est dit dans l'Ecriture sainte que Dieu a créé une médecine de la Terre, que l'homme sage ne méprisera point. Elle est dite de la Terre, parce que les philosophes la tirent de la terre, et l'élèvent pourtant à une nature toute céleste. Qui connaît cette médecine n'a pas besoin de médecin, à moins qu'il n'en use en plus grande quantité que la nature ne demande ; car c'est un feu très pur, qui étant trop fort dévorerait une moindre flamme ; et comme un homme qui mangerait trop suffoquerait sa chaleur naturelle par trop de substance, de même les forces du corps ne pourraient soutenir une trop grande abondance de ce</li><li>remède, et la chaleur naturelle serait trop dilatée. Les racines des arbres, et les semences des végétaux se nourrissent d'eau et vivent d'eau ; mais s'il y en a en trop grande abondance, elles se noient et meurent. En cela comme en toutes choses il faut de la prudence.</li><li>Qu'on ne s'étonne donc plus si notre Pierre opère de si grandes choses, lorsqu'elle est administrée par les sages mains du philosophe et si les maladies les plus opiniâtres et les plus incurables sont guéries comme par miracle, puisque la nature est tellement fortifiée et renouvelée, qu'il n'y a point de mauvaise qualité qu'elle ne soit en état de surmonter.</li><li>Apprenez que c'est de la nature seule que vous recevez la guérison et la santé, pourvu que vous sachiez l'aider, et comme vous ne craignez point que votre lampe s'éteigne tandis que vous avez de l'huile pour y meure, ne craignez pas non plus que les maladies vous assaillent, tandis que la nature aura en réserve un si grand trésor. Cessez donc de vous fatiguer nuit et jour dans la recherche de mille remèdes inutiles, et ne perdez pas votre temps dans de vaines sciences, ni dans des opérations fondées sur de beaux raisonnements, en vous laissant entraîner par l'exemple et par les opinions du vulgaire. Tâchez plutôt de bien comprendre ce que c'est que la Pierre des philosophes, et alors vous aurez le vrai fondement de la santé, le trésor des richesses, et la connaissance certaine de la nature avec la science.</li><li>Mais il est temps de dire ici quelque chose de la vérité et de la possibilité de cet art à l'égard de la teinture, par laquelle les philosophes assurent qu'on peut teindre en Or les métaux imparfaits, parce que la. connaissance de cette possibilité donnera encore plus d'envie de s'attacher à l'étude de cette doctrine ; et sans nous arrêter à l'autorité des philosophes dont on peut lire les écrits à ce sujet, nous ne nous attacherons qu'aux raisons qui nous ont persuadé, afin d'en mieux persuader le lecteur, et lui donner lieu de juger des choses par lui-même et non pas par autrui, comme nous l'avons pratiqué avant que nous eussions la connaissance de la vérité.</li><li>Tous les métaux ne sont autre chose qu'Argent vif coagulé et fixé absolument ou en partie, et comme il serait trop long de rapporter ici l'autorité des philosophes pour prouver cette vérité, nous les laisserons encore à part à cet égard, et nous dirons seulement qu'il est constant par l'expérience que la matière des métaux est Argent vif, parce que dans leur liquéfaction ils font connaître visiblement les mêmes propriétés et la même nature de l'Argent vif. Ils en ont le poids, la mobilité, la splendeur, l'odeur et la facile liquéfaction ; quoi qu'on jette dessus, il surnage à la surface. Ils sont liquides et ne mouillent point les mains ; ils sont mous et quand ils sont liquéfiés, ils s'en vont en fumée comme l'Argent vif en plus ou moins de temps, selon qu'ils sont plus ou moins décuits et fixés à l'exception toutefois de l'Or, qui pour sa grande pureté et fixité, ne s'envole point du feu, mais y demeure constant dans la fusion.</li><li>Les métaux démontrent toutes ces propriétés de l'Argent vif, non seulement dans la liquéfaction, mais encore en ce qu'ils se mêlent facilement avec l'Argent vif ; ce qui n'arrive à aucun autre corps sublunaire, la principale propriété de l'Argent vif étant de ne se mêler qu'avec ce qui est de sa propre nature. Donc, quand il se mêle avec les métaux, cela vient de la matière de l'Argent vif, qui leur est commune, et le Fer ne se mêle avec lui, et avec les autres métaux que difficilement parce qu'il a très peu d'Argent vif, dans lequel réside la vertu métallique, avec beaucoup de soufre terrestre, et il faut même quelque artifice .pour lui donner la splendeur mercurielle, la facile liquéfaction, et les autres propriétés dont nous avons parlé, lesquelles toutes conviennent plus ou moins à certains métaux qu'à d'autres. La ductilité, qui consiste dans l'union mercurielle, et dans la conglutination de l'humide radical, est encore une marque dans les métaux que l'Argent vif y abonde, et y est très fixe, ce qui fait que l'Or est le plus ductile des métaux.</li><li>Outre ce que nous venons de dire, pour justifier que les métaux ne sont autre chose qu'Argent vif, on le découvre encore dans l'anatomie, et dans la décomposition de ces mêmes métaux, car il s'en tire un Argent vif de même essence que l'argent vif vulgaire, et toute la substance du métal se réduit en lui, à proportion que chaque métal en participe ; mais du fer beaucoup moins que des autres métaux, à cause de quoi il est le plus imparfait, comme l'Or est le plus parfait en ce qu'il est tout Argent vif. D'où l'on doit conclure que si l'Or n'est le plus parfait des métaux, et n'est proprement tout métal que parce qu'il est tout Argent vif fixe, il n'y a point d'autre substance d'Argent vif, soit pure ou impure, soit cuite ou crue cette différence, ne changeant rien à l'espèce, comme un fruit est toujours le même quant à l'espèce, soit qu'il soit vert ou mûr, acerbe ou doux, et qu'il diffère en degrés de maturité, ou comme un homme sain diffère d'un homme malade, et un .enfant d'un vieillard.</li><li>Cela posé, que les métaux ont pour substance métallique le seul Argent vif, leur transmutation ou plutôt leur maturation en Or ne sera pas impossible, puisqu'il ne faut pour cela que la seule décoction ; or, cette décoction se fait par le moyen de la Pierre physique, qui étant un vrai feu métallique, achève dans un instant, par la main du philosophe, ce que la nature est mille ans à faire.</li><li>A l'égard de cette Pierre, elle est faite de la seule moyenne «et très pure substance de l'Argent vif et si l'Argent vif vulgaire peut bien se mêler avec les métaux lorsqu'ils sont en fusion, comme l'eau se mêle avec l'eau, que ne peut-on- pas dire de cette noble, très pure et très pénétrante médecine, qui est tirée de lui, et amenée à une souveraine pureté, égalité et exaltation ? Sans doute elle pénétrera l'Argent vif dans ses moindres parties ; elle l'embrassera comme étant de sa nature, et étant tout ignée et rouge au-dessus de la rougeur des rubis, elle le teindra en couleur citrine qui est le résultat de la suprême rougeur, mêlée et tempérée avec la blancheur de l'Argent vif.</li><li>A l'égard de la fixité, nous disons que la substance de l'Argent vif dans tous les métaux, l'Or excepté, est crue et pleine d'une humidité superflue, parce que c'est en cela que l'Argent vif abonde ; or le sec naturellement attire son propre humide, le dessèche peu à peu, et ainsi la sécheresse et l'humidité se tempérant l'une par l'autre, il se fait un métal parfaitement égalisé, qui est l'Or. Et comme il n'est ni sec ni humide, mais participant également de l'un et de l'autre, cette égalité fait que la partie volatile ne surmonte point la partie fixe, mais qu'au contraire elle résiste au feu, y étant retenue par celle-ci ; et parce que dans l'ouvrage de la nature le sec terrestre et l'humide sont liés en homogénéité ; de là vient que dans la substance de l'Argent vif, ou tout s'envole, ou tout demeure fixe et constant dans le feu ; sans que rien de la partie humide s'exhale, ce qui ne peut arriver à aucun autre corps, à cause du défaut de cette parfaite mixtion.</li><li>Nous voyons donc maintenant comment notre humidité desséchée et rendue souverainement pure, et pénétrante, peut entrer dans la substance de l'Argent vif, renfermée dans les métaux, la teindre et la fixer, après en avoir séparé les excréments dans l'examen, et qu'il n'y a que cette seule substance qui se puisse convertir en Or, à l'exclusion des autres. Par où se découvre l'erreur de ceux qui s'imaginent qu'un corps imparfait, comme le cuivre, le fer ou quelque autre semblable, peut être tout converti en Or par la médecine, sans séparation de ses excréments et de la scorie ; et qu'il n'y a que sa seule substance humide mercurielle qui puisse être ainsi changée.</li><li>Ceux donc qui le prétendent sont des imposteurs ; car il ne se peut faire d'altération que dans des natures semblables ; et quand on nous raconte que des clous ou autres morceaux de fer, trempés dans un certain menstrue, ont été transmués en Or, on nous dit faux, et l'on ne connaît pas la nature des métaux ; car, quoiqu'une partie paraisse Or, et que l'autre garde sa première forme métallique, il ne s'ensuit pas pour cela qu'il y ait eu de transmutation ; mais c'est une imposture, et n'est autre chose qu'une partie d'Or naturelle, collée adroitement à une autre partie de métal imparfait, à la vérité avec tant de justesse qu'il semble effectivement que ce soit un clou entier, mais la fraude est facilement découverte par un esprit éclairé.</li><li>Ce furent les choses par lesquelles je demeurai persuadé de la vérité de la science, et je crois qu'elles suffiront à tout homme de bon entendement, pourvu qu'il les rapporte toujours à la possibilité de la nature. Cependant il peut consulter encore les autres auteurs ; mais avant que d'entreprendre l'Œuvre, qu'il lise et relise attentivement ce qui suit.</li><li><br /></li><li>CHANT PREMIER</li><li><br /></li><li>Le chaos ténébreux étant sorti comme une masse confuse du fond du néant, au premier son de la Parole toute-puissante ; on eût dit que le désordre l'avait produit, et que ce ne pouvait être l'ouvrage d'un Dieu, tant il était informe. Toutes choses étaient en lui dans un profond repos, et les éléments y étaient confondus, parce que l'esprit divin ne les avait pas encore distingués.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE PREMIER</li><li><br /></li><li>L'ouvrage de la Création étant un ouvrage divin, il est sans doute que pour le bien comprendre, il faudrait un esprit surnaturel, et que c'est se jeter dans de grands embarras que d'entreprendre de parler de ce qui est si fort au-dessus de nous puisque toutes les hyperboles, et toutes les similitudes, prisés des choses visibles, ne sauraient nous fournir d'idée qui réponde, comme il faut, à l'extension de ce point invisible et infini. Toutefois, si par les choses créées on peut aller jusqu'au Créateur, et s'il est de l'ordre de sa nature ineffable, de faire connaître ses propriétés et son essence, quoique d'une manière imparfaite à notre égard, par les choses qu'il produit au-dehors, il ne sera pas hors de propos de suivre notre poète dans les instructions qu'il donne sur ce sujet, et d'expliquer un peu plus au long ce qu'il a si doctement écrit en peu de mots de ce merveilleux ouvrage, afin que ce que nous dirons puisse être de quelque utilité à ceux qui professent l'art hermétique, et serve en même temps à la louange de ce grand ouvrier dont (comme parle le prophète) les Cieux racontent la gloire, et leur étendue les œuvres de ses mains.</li><li>Il est impossible à l'homme d'élever un bâtiment si auparavant il n'a posé ses fondements ; mais ce qui est défendu à la créature est permis au créateur ; parce qu'étant lui-même la base de ses propres ouvrages, il n'a pas besoin d'autre fondement. Si on demande donc pourquoi la Terre, pressée de tous côtés par l'air, demeure immobile, pourquoi les Cieux et la masse des corps célestes se remuent avec tant d'ordre, et que cependant nos yeux ne discernent point la cause et le principe de toutes ces choses ; il suffit pour toute réponse de dire que ce sont des émanations du centre, et que le centre en est la véritable base.</li><li>O mystère admirable, révélé à peu de personnes ! La base de tout le monde, c'est le Verbe incréé de Dieu ; et comme le propre du centre est de représenter un point dans lequel il ne peut y avoir ni dualité ni division quelconque, qu'y a-t-il aussi de plus indivisible, quelle plus grande unité que le Verbe divin. Le point du centre, non moins indivisible qu'invisible, ne se peut comprendre que par la circonférence, de même le Verbe de Dieu invisible n'est compréhensible que par les créatures. Toutes les lignes se tirent du centre et aboutissent au centre ; de même tout ce qu'il y a de créé est sorti du Verbe de Dieu, et retournera en lui après la révolution circulaire des temps. Le point du centre demeure immobile pendant que la roue tourne, de même le Verbe de Dieu demeure immuable pendant que toutes les autres choses sont sujettes à des changements et à des vicissitudes. Comme toutes choses sont émanées du centre par extension, ainsi toutes choses retourneront au centre par resserrement ; l'un a été fait par une bonté incréée, l'autre se fera par une sagesse impénétrable.</li><li>Le Verbe ineffable de Dieu est donc pour ainsi dire le centre du Monde, et cette visible circonférence est émanée de lui, retenant en quelque façon la nature de son principe ; car tour ce qui est créé renferme en soi les lois éternelles de son créateur, et il l'imite autant qu'il peut dans toutes ses actions. La Terre est comme le point central de toutes les choses visibles : tous les fruits, et toutes les productions de la nature font aussi voir à l'oeil qu'elles renferment dans leur centre le point de leur semence, qu'elles l'y conservent, et que de lui émanent toutes leurs vertus et leurs propriétés, comme autant de lignes qui se tirent du centre, ou comme autant de rayons qui sortent d'un corps lumineux.</li><li>L'homme, ce petit Monde dont l'image a tant de. rapport avec celle du grand Monde, n'a-t-il pas un cœur duquel, comme du centre, dérivent les artères qui sont les véritables lignes des esprits vitaux, et leurs rayons étincelants ? Où, je vous prie, est le modèle et l'exemplaire de cette structure, si ce n'est dans le grand Monde ? Où est la loi qui a prescrit une telle disposition, si ce n'est l'impression divine ? En sorte que comme Dieu soutient tout par sa présence, tout est gouverné aussi par ses lois éternelles. Posons donc pour constant que de ce point ont été tirées cette infinité de lignes que nous voyons.</li><li>Mais il y a une grande question, qui n'est pas encore bien décidée, à savoir comment et sous quelle forme était la matière des choses dans le point de sa création. Si nous considérons de près la nature, et la disposition des choses inférieures, nous aurons lieu de croire que ce n'était qu'une vapeur aqueuse, ou une ténébreuse humidité ; car si entre toutes les substances créées, la seule humidité se termine par un terme étranger, et si par conséquent c'est un sujet très capable de recevoir toutes les formes, elle seule aussi a dû être le sujet sur lequel a roulé tout l'ouvrage de la création. En effet, ce chaos ténébreux, comme l'a fort bien remarqué notre poète, étant informe, et une . masse confuse, propre à toutes les formes, et indifférente pour toutes (selon qu'Aristote et plusieurs savants scholastiques après lui, ont dit de leur matière- première) devait nécessairement avoir l'essence d'une vapeur humide.</li><li>On remarque que dans toutes les productions qui se font au monde inférieur, les spermes sont toujours revêtus d'une humeur aqueuse, et que les semences des végétaux, qui ont en elles une nature hermaphrodite, étant jetées en terre pour y être réincrudées, commencent par se ramollir et par être réduites en une certaine humidité mucilagineuse. Il ne se fait point de génération en quelque règne que ce soit (comme nous le ferons voir dans un chapitre spécial) qu'auparavant les spermes ne soient réduits en leur première matière, laquelle est un vrai chaos, non plus universel, mais particulier, et spécifié.</li><li>La nature a voulu que les semences végétales fussent couvertes d'une dure écorce pour les défendre de l'injure des éléments, et les conserver plus longtemps, pour la commodité et l'usage du genre humain ; mais lorsque nous voulons les multiplier par une nouvelle génération, il faut nécessairement les réincruder, et les réduire en quelque façon dans leur premier chaos. A l'égard des semences des animaux, comme elles sont plus nobles, et plus remplies d'esprits de vie, elles n'auraient pu se conserver hors de leurs corps, à moins d'avoir une écorce plus dure que le marbre, ce qui aurait répugné à la dignité du composé, et aurait été fort incommode pour la génération. C'est pourquoi la sage nature n'a pas voulu séparer le sperme du corps mais elle l'y a conservé tout cru et aqueux ; et ce sperme, comme on l'expliquera ailleurs, par l'excitation d'un mouvement libidineux, est jeté dans une matrice convenable, comme dans sa terre pour y être réincrudé par l'union du sperme féminin, de nature plus humide, et ensuite multiplié en vertu et en quantité par le moyen de la nutrition.</li><li>Ce que nous avons dit des deux règnes animal et végétal se peut fort bien appliquer au règne minéral ; mais comme nous en devons traiter dans un chapitre particulier, nous n'en dirons rien ici. Il suffit que nous ayons fait voir que l'humidité aqueuse ou la vapeur ténébreuse a été sans doute la matière de cette masse informe, et de cet embryon du Monde, qui devait servir de base et de fondement à toutes les générations. Et tout ce que nous avons avancé sur ce sujet se prouve par la doctrine évangélique, où il est dit du Verbe divin, que par lui toutes choses ont été faites, et que sans lui, rien de ce qui a été fait n'eût été fait ; et lorsqu'il est ajouté que ce Verbe était avec Dieu, cela veut dire qu'au commencement il y avait un centre ou un point infini, premier principe incompréhensible, qui était ce Verbe éternel, duquel point toutes choses ont été tirées, et sans ce point rien ne pouvait être. Et à l'égard de cette vapeur humide, qui a servi à former le premier chaos, et qui a été tirée de ce point, Moïse nous la désigne assez, quand il dit que la lumière fut créée immédiatement, et que l'esprit du Seigneur se mouvait sur les eaux ; ne faisant, comme on voit, mention que de la lumière pour la forme, et de l'eau pour le sujet chaotique, et informe avant la manifestation de la lumière, par la vertu de l'esprit divin.</li><li>Au reste, quoiqu'il soit dit qu'au commencement Dieu créa le Ciel et la Terre, il ne faut pourtant pas entendre que la distinction du Ciel et de la Terre ait été faite avant que la lumière fût séparée des ténèbres, n'étant pas de la dignité ni de l'ordre des choses, que la création de la lumière fût postérieure à celle de la Terre, et que les choses inférieures fussent produites avant les supérieures. Car si, selon l'opinion commune des théologiens, la troupe des Anges et des Esprits bienheureux a été créée dans le point même de la création de la plus pure substance de la lumière, quelle apparence y aurait-il que l'élément de tous le plus grossier et la lie du Monde fût produit avant ces intelligences célestes ? Outre cela, je demanderai si en ce temps-là le ciel et la terre étaient distingués comme nous les voyons, ou s'ils étaient confus et pêle-mêle. Si c'est le premier, et qu'on entende que la terre occupait le centre du monde, et que les cieux l'environnaient sphériquement, comment se pouvait faire le mouvement des cieux sans la lumière de laquelle dérive tout mouvement ? Car de dire qu'ils ne se mouvaient pas, ce serait avouer que la Terre, par ce repos et cette privation de mouvement, aurait été derechef comme engloutie dans son premier chaos sans aucune distinction, puisqu'il n'appartenait qu'à la seule lumière de chasser les ténèbres et de les repousser jusqu'au fond des eaux, comme nous l'expliquerons dans la suite. De même si on dit qu'ils n'étaient pas alors arrangés comme ils sont à présent, donc ils étaient confus et nullement distingués en Ciel et en Terre, et le Ciel n'aurait pu à juste titre porter le nom de firmament, ou d'étendue, qui sépare les eaux d'avec les eaux ; mais c'eût été un chaos sans ordre, et une masse confuse, ce que nous accordons. Moïse fait donc ici une division générale du Monde, désignant par le Ciel la partie supérieure visible, et la partie inférieure par la Terre, comme plus grossière et élémentaire ; après quoi il passe à la distinction particulière en nous apprenant que la lumière fut tirée de ce point central et éternel. Or, comme la lumière était la véritable forme de cette première vapeur humide, il se fit aussi en même temps la production de toutes les formes en général.</li><li>Le chaos n'avait donc au commencement que l'apparence d'une eau nébuleuse, et ce qui confirme cette vérité, c'est qu'il est dit ensuite que les eaux, qui étaient au-dessus de l'étendue, furent divisées des eaux qui étaient au-dessous de l'étendue, par où il paraît clairement qu'en haut et en bas, dessus et dessous l'étendue, ii n'y avait autre chose qu'une substance d'eau, comme le sujet le plus propre à toutes les formes, créé à cet effet d'une façon merveilleuse.</li><li>Ce fondement ainsi posé, il faut maintenant poursuivre la description de cet ouvrage immortel. Or, nous avons dit que du centre étaient sorties ces vapeurs confuses et sans ordre, qualifiées du nom d'abîme, sur lequel les ténèbres étaient épandues ; et alors, comme l'enseigne notre poète, tous les éléments confondus et mêlé;» ensemble sans aucun ordre, étaient dans un plein repos, et ce profond silence était comme une image de la mort ; les agents ne faisaient aucune action, les patients ne souffraient aucune altération ; nul mélange des uns avec les autres, et par conséquent nul passage de la corruption à la génération ; enfin, il n'y avait aucune marque de vie ni de fécondité.</li><li><br /></li><li>STROPHE II</li><li><br /></li><li>Qui pourrait maintenant raconter de quelle manière les deux, la Terre et la mer furent formés si légers en eux-mêmes, et pourtant si vastes, eu égard à leur étendue ? Qui pourrait expliquer comment le Soleil et la Lune reçurent là-haut le mouvement et la lumière, et comment tout ce que nous voyons ici-bas eut la forme de l'être ? Qui pourrait enfin comprendre comment chaque chose reçut sa propre dénomination, fut animée de son propre esprit, et, au sortir de la masse impure et inordonnée du chaos, fut réglée par une loi, une quantité et une mesure.</li><li><br /></li><li>Chapitre II</li><li><br /></li><li>La lumière sortant comme un trait de cet éternel et immense trésor de lumière, chassa dans un instant toutes les ténèbres par sa splendeur radieuse, dissipa l'horreur du chaos, et introduisit la forme universelle des choses, comme peu auparavant, le chaos en avait fourni la matière universelle. Aussitôt on vit l'esprit du Seigneur se mouvoir sur les eaux, ne demandant qu'à produire, et tout prêt d'exécuter les ordres du Verbe éternel. Déjà par la production de la lumière, le firmament avait commencé d'être comme un milieu entre la superieure et la plus subtile partie des eaux, et entre l'inférieure et la plus grossière. Après quoi, de la plus pure lumière, enrichie de l'esprit divin, fut créée la nature angélique, dont l'office perpétuel est d'être portée sur les eaux surcélestes dans le ciel empyrée, toujours prête d'obéir aux ordres de son Souverain.</li><li>Les lois éternelles de Dieu ont passé de là aux créatures inférieures, et c'est sur ce divin modèle que la nature a formé ses règles pour toutes l'es choses d'ici-bas ; en sorte que chaque créature est comme le singe de son Créateur et représente parfaitement bien l'ordre admirable dont il s'est servi. Car, comme du centre du Verbe éternel les rayons de lumière s'épandirent au long et au large dans l'immensité, de même chaque corps créé pousse sans cesse hors de lui ses propres rayons, quoiqu'invisibles, qui se multiplient à l'infini. Or, ces rayons ou esprits, qui émanent ainsi de tous les corps, sont des particules, mais enveloppées de cette première lumière parfaitement pure, qui seule peut frapper er pénétrer le verre et même le diamant le plus dur, ce qui est refusé à l'air le plus subtil. C'est donc une loi de Dieu qui oblige chaque créature, autant que ses forces le lui peuvent permettre, de suivre le premier ordre établi dans le point de la création. Ce que nous justifierons encore plus clairement dans un traité que nous ferons exprès, Dieu aidant, pour sa gloire et l'utilité des enfants de l'art.</li><li>Déjà par la vertu de cet esprit divin, séparateur, les plus pures et plus subtiles vapeurs avaient été ramassées, et comme elles participaient abondamment de la lumière diffuse, elles étaient par conséquent un sujet très propre à y fixer la lumière.</li><li>Aussi vit-on d'abord le firmament orné de corps lumineux ; déjà des étincelles de lumière avaient brillé et déjà les étoiles tremblantes avaient fait éclater leurs rayons dans les cieux, quand le souverain Créateur rassembla toute cette lumière dans le corps du Soleil, qu'il fit comme le siège de sa Majesté, suivant ce que dit le Prophète :</li><li>II a mis son tabernacle dans le Soleil.</li><li>Par l'irradiation continuelle de la lumière, le jour avait apparu ; les éléments étaient émus ; le principe des générations était prochain, et n'attendait que le commandement du Verbe éternel. Cependant, quoiqu'il y eût naturellement de la sympathie entre les eaux inférieures et les supérieures, il ne laissait pas pourtant d'y avoir beaucoup de disproportion entre elles, et les agents supérieurs auraient sans doute agi avec trop de vitesse et de promptitude sur les inférieurs ; ce qui obligea le savant architecte de l'Univers d'unir ces deux extrêmes par un milieu convenable, afin que leur mutuelle action fût plus modérée. Pour cet effet, il créa la Lune, et l'établit comme la femelle du Soleil, afin qu'ayant reçu en elle sa lumière chaude et féconde, elle l'attrempât par son humidité, et versât par ce moyen des influences plus propres et plus convenables aux natures inférieures.</li><li>Il donna la domination sur le jour à l'un, et à l'autre la domination sur la nuit, la plaçant dans la plus basse partie du ciel, afin qu'elle fût plus en état de recevoir les influences des supérieurs et de les communiquer aux inférieurs. Il jugea aussi à propos de la composer de la moins pure partie des eaux supérieures, qu'il ramassa en un corps afin que sa lumière fût plus opaque, plus froide, et plus humide ; et de là vient que toutes les altérations des corps sublunaires sont attribuées plutôt à la Lune qu'au Soleil, à cause de son affinité avec la nature inférieure, et que les milieux s'unissent bien plus aisément aux extrêmes, que les extrêmes ne s'unissent entre eux. Mais il est temps de poursuivre l'ordre de la création.</li><li>Déjà, par la création du firmament et des corps lumineux, s'était fait le mélange des éléments, et déjà les eaux inférieures commençaient à souffrir quelque altération, quand par l'action des supérieures, et par la voie de la raréfaction, il s'éleva comme du sein de ces eaux et se forma de la plus pure de leurs parties l'air que nous respirons ; et comme les eaux les plus grossières environnaient encore toutes choses, Dieu, par sa parole, les rassembla toutes, faisant apparaître le sec ou la terre, qui fut comme l'excrément et les fèces de ce premier chaos.</li><li>Mais que dirons-nous du mouvement et de l'étendue des cieux, de la stabilité de la Terre, et de tout ce qui est contenu en eux ? Et comment pourrons-nous atteindre à ce qui est si fort au-dessus de notre portée ? Il semble qu'il ne doive appartenir qu'aux célestes habitants d'annoncer de si grandes choses ; cependant, puisque nous faisons la principale partie de cette lumière très pure, ce serait un crime de ne pas profiter des avantages que Dieu nous a donnés, et notre âme toute céleste quoique enfermée dans un corps élémentaire, serait indigne de son origine, si elle ne publiait de toutes ses forces les choses magnifiques du Très-Haut ; ce serait même une espèce d'impiété, et en quelque façon combattre l'harmonie admirable des ouvrages divins, que de n'oser nous élever jusqu'aux choses supérieures, puisqu'elles sont d'un même ordre avec nous.</li><li>Il n'y a qu'un seul auteur de toutes choses, dans lequel il ne peut y avoir de variété ; qu'il ne reçoit aucune exception, et il a toute la perfection qu'il est possible d'imaginer. Ainsi il faut reconnaître que tout est également l'ouvrage de sa sagesse, et l'effet de sa bonté et que l'intention du Créateur a été que les choses créées, qui étaient incompréhensibles en lui, fussent compréhensibles hors de lui, afin que par elles nous poussions parvenir à le connaître ; et puisque le ciel, l'air et le Soleil même, sont aussi bien les créatures de ses mains que la moindre pierre et le moindre grain de sable, il faut croire qu'il n'est pas plus difficile de connaître les uns que de comprendre les autres.</li><li>Peut-être que quelque esprit mal fait, et qui fuit la lumière pour suivre les ténèbres, s'imaginera que le corps humain est d'une structure moins noble, et moins parfaite que les cieux ; mais il se tromperait fort, puisque les cieux et le Monde même n'ont été faits que pour lui. Ayons donc bon courage et ne craignons point d'entreprendre de discourir des choses supérieures, par rapport à ce que nous connaissons des inférieures, puisqu'une petite lumière en augmente une plus grande, et qu'une étincelle allume quelquefois un grand feu.</li><li>Mais avant que d'entrer dans la distinction des cieux, il faut savoir ce qu'on doit entendre par ce mot de Ciel, et consulter sur cela l'Ecriture sainte comme notre unique règle, puisque l'ordre de la création y est fort fidèlement décrit .dans la Genèse, quoiqu'un peu obscurément, et que Moïse n'en a rien dit que par inspiration divine, étant pourtant d'ailleurs fort savant, et fort instruit dans la science de la magie naturelle.</li><li>On nous y apprend donc que Dieu fit le firmament ou l'étendue, afin de séparer les eaux qu'avec les eaux, et que Dieu appela cette étendue Ciel, par où l'on voit que le mot de Ciel et celui de Firmament ne sont qu'une seule et même chose ; et que lorsqu'il est dit qu'il y a eu deux sortes d'eaux, les unes au-dessus du firmament, et les autres au-dessous, c'est comme si on disait qu'il y ; eu des eaux au-dessus du ciel, et des eaux au-dessous du ciel. Il est encore dit que les eaux, qui étaient au-dessous du ciel, furent rassemblées en un lieu, afin que le sec, c'est-à-dire la Terre, apparût, et que cet amas d'eaux fut appelé Mer, comme tout ce qui est au-dessus de ces eaux inférieures fut appelé du seul nom de Ciel ou Firmament.</li><li>Au reste, il ne faut pas croire que ces eaux inférieures puissent jamais outrepasser le commandement divin, qui porta qu'elles seraient assemblées en un lieu. C'est pourquoi, quand nous voyons que ces eaux ne peuvent s'élever au-dessus de la région des nues, c'est parce qu'immédiatement au-delà est le ciel ou le firmament séparateur des eaux. Car, quoique le propre de l'eau soit de se raréfier, et que la raison naturelle nous dicte que plus elle monte, plus elle doit acquérir de raréfaction, à cause de la grande capacité du lieu, toutefois il arrive que ces eaux se resserrent au lieu de se dilater, et qu'elles se condensent en cet endroit-là, comme si elles y rencontraient un verre ou un cristal solide ; ce qui ne provient nullement du froid, ou de quelque autre cause éloignée, mais de leur seule obéissance aux ordres de Dieu, qui a voulu qu'elles fussent distinctes et séparées des eaux supérieures par le firmament. Nous pouvons donc déterminer que le ciel proprement dit contient tout cet espace, qui est depuis le dessus des nues jusqu'aux eaux supérieures, appelées par plusieurs le ciel cristallin ; et le ciel ou firmament (pour parler selon l'Ecriture) est le séparateur des eaux. A l'égard de la division qu'on fait du ciel en plusieurs parties différentes, ce n'est qu'une façon de parler.</li><li>Dieu plaça les étoiles et les autres luminaires dans le ciel, chacun dans le lieu qui convenait le plus à sa nature ; le firmament n'étant de soi autre chose que la division des eaux, et une certaine étendue dans' laquelle la lumière devait être répandue pour éclairer et informer le monde. Mais comme la lumière est de nature spirituelle, et par conséquent invisible, il était nécessaire de la revêtir de quelque corps opaque, par le moyen duquel elle pût être sensible aux autres créatures, ce qui obligea le souverain Créateur de former des luminaires de l'amas des eaux supérieures, dont il fit divers corps suivant sa volonté, et leur départit la lumière nécessaire pour luire deçà et delà. Et comme dans tous les corps de cette basse région, les eaux inférieures ont servi à fournir la matière dont il était besoin, on doit dire aussi que tous les corps célestes n'ont été formés que de la seule matière des eaux supérieures, car en effet, à quoi</li><li>bon multiplier les matières, puisque du seul chaos on pouvait faire toutes les diverses distinctions qui ont été faites.</li><li>Dieu donc ayant ramassé quelques parties des eaux supérieures, sous une forme sphérique, la nature de l'eau étant toujours de se condenser en rond, il les revêtit de lumière, et les plaça dans le firmament, afin (comme il est dit dans la Genèse) que quelques-unes présidassent sur le jour, et les autres sur la nuit et fussent les signes des temps et des saisons. Sur quoi il est bon de remarquer en passant combien c'est une chose ridicule, pour ne pas dire impie, que d'ajouter foi aux discours de ces astrologues qui font leurs observations sur ces corps célestes, avec la pensée de pénétrer dans les secrets de Dieu, touchant les divers événements des hommes, leurs inclinations, leurs actions, et autres accidents, qui ne peuvent être prévus que par Dieu seul, lequel s'en est réservé la connaissance, et duquel seul dépend tout ce qui arrive au Monde. Mais laissons-les flotter au gré de leurs erreurs, et contentons-nous de pouvoir, par le moyen de ces corps célestes, faire des pronostics touchant les divers changements du temps et des saisons, ce que pourra facilement connaître un homme un peu habile et expérimenté.</li><li>Tous les corps lumineux occupèrent chacun leur place dans la vaste étendue du firmament, et y furent balancés par leur propre poids et selon leur nature différente. Et quoique ce soient des corps légers, puisqu'ils sont formés des eaux supérieures ; néanmoins, par rapport au firmament, et eu égard à leur masse, ils seraient assez pesants pour craindre qu'ils ne sortissent de cette même place, s'ils n'y étaient arrêtés, et comme fixés par le vouloir de Dieu, et par la direction de quelque intelligence assignée à chacun d'eux, selon l'opinion de quelques théologiens, qui veulent que tous les corps des créatures aient chacun une intelligence particulière qui préside sur eux.</li><li>Ajoutez à cela le mouvement rapide du premier mobile qui, étant circulaire, fait que tout ce qui se meut par lui, demeure dans sa propre sphère et dans Son écliptique. L'expérience même nous faisant voir que quelque masse que ce soit, de plomb ou de marbre, dès qu'elle vient à tourner sphériquement, perd son poids, et vole, pour ainsi dire, en tournoyant également autour du centre, en sorte qu'un fil très délié serait capable de l'y retenir toujours dans une même distance. Nous voyons encore qu'une roue, quelque grande qu'elle soit, après le premier mouvement qui lui est imprimé, se meut par soi-même et tourne avec facilité autour de son axe. Après cela il ne faut plus s'étonner que les corps des luminaires, quoique d'une grandeur prodigieuse, tournent facilement chacun dans sa propre sphère, sans varier d'un seul point, comme s'ils étaient cloués à un mur solide. Au reste, la cause d'un tel mouvement ne provient que de cet esprit vivant et lumineux, dont ces corps sont pleins ; car cet esprit ne peut souffrir le repos, et c'est de lui que dépendent toutes les actions, et toute la force des esprits vitaux, comme nous le ferons voir quelque jour en traitant de la structure admirable de l'homme.</li><li>Le ciel donc proprement est pris pour le firmament, lequel de sa nature est unique, et sans distinction. Mais comme nous avons accoutumé d'appeler du nom de ciel tout ce que nous voyons au-dessus de nous revêtu d'un habillement céleste, soit le lieu des eaux supérieures, soit l'empyrée, la dénomination se prenant ordinairement de ce qui est le plus sensible et le plus en vue ; de même Moïse a employé le mot de Terre pour désigner les éléments inférieurs, et celui de Ciel pour signifier les supérieurs. En imitant Moïse, nous appellerons donc tout ce qui est au-dessus de nous Ciel, et tout ce qui est en bas Terre ; après quoi, nous diviserons cette partie supérieure en trois classes ou en trois cieux.</li><li>Le premier ciel sera posé depuis cette région élémentaire, qui est immédiatement au-dessus des nues, et où les eaux inférieures ont leur terme assigné par le Créateur jusqu'aux étoiles fixes ; c'est-à-dire jusqu'au lieu où sont les planètes errantes, ainsi nommées parce que dans leur tour elles n'observent aucun ordre entre elles, mais tournent différemment les unes des autres pour mieux donner la forme à l'Univers et servir à marquer le changement des temps et des saisons.</li><li>Le deuxième ciel sera le lieu même des corps fixes, dans lequel les étoiles vont également, gardant toujours entre elles la même distance, et observant un cours invariable, ce qui fait qu'on les appelle fixes, comme si elles étaient effectivement attachées à quelque corps solide. Ce premier et ce deuxième ciel se joignent successivement, et il n'y paraît aucune distinction, n'étant qu'un même firmament, et la même partie supérieure de l'Univers, comme nous l'avons déjà dit.</li><li>Le troisième ciel sera le lieu même des eaux surcélestes, distinctes des eaux inférieures par le firmarnent séparateur - et c'est là que sont les cataractes des cieux qui s'y conservent pour l'exécution des secrets jugements de Dieu, et pour servir d'instruments à sa vengeance, comme on l'a vu autrefois, lorsque Dieu envoya le déluge pour la punition des hommes. C'est jusqu'à ce troisième ciel, voisin de l'empyrée, où résident la majesté de Dieu et l'armée de ses saints anges, et où l'Ecriture nous apprend que saint Paul a été ravi, et elle ne nous marque point de bornes plus éloignées que le troisième ciel.</li><li>On pourrait demander si ces eaux surcélestes mouillent ou non ; mais il n'y a nulle difficulté à décider qu'elles ne mouillent point, parce que ce sont des eaux raréfiées d'une raréfaction souverainement parfaite, et que c'est proprement l'esprit des eaux. Et s'il nous est permis d'argumenter du moins au plus : puisque les eaux inférieures, quoique grossières et comme les fèces des autres, ne mouillent point lorsqu'elles sont raréfiées et répandues, ça et là dans les airs, les eaux supérieures doivent encore moins mouiller, tant à cause de leur nature plus subtile, que parce qu'elles sont dans une bien plus vaste étendue. D'où l'on peut apprendre que plus l'eau est raréfiée, plus elle approche de la nature de cette première eau très pure, placée au-dessus du firmament dans la région éthérée.</li><li>De cette raréfaction des eaux, et de leur nature bien étudiée, le philosophe hermétique tirera plus d'instruction que de toute la science d'Aristote et de ses sectateurs, quoique d'ailleurs très subtile et très belle, considérée à d'autres égards. C'est ce qu'insinue le docte Sendivogius dans sa Nouvelle Lumière, quand il dit qu'on doit bien observer les merveilles de la nature, et surtout dans la raréfaction de l'eau ; mais nous traiterons de ces choses plus amplement dans leur lieu.</li><li>A l'égard de la matière, dont le firmament est composé, on ignore si ce n'est qu'un vide , ou si c'est quelque chose de différent des eaux qui l'environnent. Mais en examinant de près la nature des choses, peut-être ne laisserons-nous pas de pénétrer la vérité malgré l'éloignement qu'il y a de là' à nous. Nous disons donc que la substance des eaux a servi de matière universelle, comme la lumière a servi de forme universelle ; er comme la lumière diffuse de tous côtés devait être principalement resserrée dans le firmament, et y resplendir avec plus d'éclat, son domicile devait aussi par conséquent avoir plus d'affinité avec la lumière que la substance matérielle n'en a, afin qu'elle eût lieu de luire et de l'épandre plus librement ; or, il n'y a que l'air, et la nature de l'air qui soit voisine du feu, ce que nous voyons par l'exemple de notre feu ordinaire qui vit d'air comme étant très conforme à sa nature, d'où nous concluons que dans la région éthérée où les éléments sont plus purs et dans une plus grande vigueur, la lumière tient lieu de feu, le firmament d'air, et les eaux supérieures d'eau.</li><li>A l'égard de la terre, comme elle n'est pas proprement un élément, mais l'écorce et la lie des éléments, elle n'a point de rang dans un lieu où il n'y en a point pour des excréments ; car la lumière étant là dans son propre et naturel habitacle, elle n'a pas besoin d'enveloppe, comme elle en a besoin ici-bas, ainsi que nous l'allons faire voir.</li><li>Après avoir parlé du ciel et des corps célestes, il est temps de venir aux éléments inférieurs ; et parce que nous avons souvent fait mention des eaux inférieures, il faut présentement en dire quelque chose.</li><li>Les eaux inférieures ayant été séparées et ramassées en un lieu par la vertu du Verbe divin, à quoi contribua beaucoup l'action de la lumière qui, chassant les ténèbres, les obligea à se réfugier dans le profond des eaux, voilà aussitôt comme un nouveau chaos qui se fit voir dans la nature inférieure, car tous les éléments y étaient confondus et sans ordre, et il ne s'y faisait aucune action. Ce qui obligea le sage Créateur de départir à cette nature inférieure une lumière qui lui fût particulière ; mais parce qu'il est de la nature de la lumière de vouloir toujours s'élever en haut, il songea à lui donner un sujet qui fût propre à lui servir de domicile et à la retenir, et pour cela il choisit le feu.</li><li>Mais parce qu'il est très pur et très sec de sa nature, fort attractif de son humide naturel aérien, qu'il aurait trop aisément absorbé par l'action qui lui est naturelle, et se serait si fort augmenté, qu'il aurait été capable de consumer presque tout le monde et de convertir en lui tout l'air inférieur, la nature, prudente, ou plutôt l'Auteur même de la nature, en établissant le feu pour servir de véhicule à la lumière, voulut en même temps lui assigner une dure prison, à savoir la terre, et qu'il y fût retenu sous ses enveloppes impures, de peur qu'il n'échappât. Il fut donc garrotté pour ainsi dire, par un double lien, à savoir par la froideur de la terre, et par l'humidité de l'eau crasse, afin qu'étant soumis à ces qualités contraires et anti-péristatiques il demeurât arrêté pour la commodité de la nature inférieure. Voilà comment le feu fut fait le véhicule de la forme, c'est-à-dire de la lumière ; et son siège mis dans la terre, la lie des eaux inférieures, où il est détenu sous une dure écorce.</li><li>Ce feu agit sur la matière qui lui est plus voisine et plus propre à pâtir, à savoir l'eau, qu'il raréfie aussitôt et convertit en la nature de l'air qui est au-dessous des nues mêlé d'eau, et attiré par la force des corps célestes. Mais si ce feu trouve renfermée au centre de la terre une humidité aérienne, déjà produite par son action, laquelle n'ait pu s'exhaler à cause de la solidité des lieux et l'opacité de la terre, et qu'il agisse de nouveau sur elle, en joignant à cette humidité aérienne les plus sèches et les plus subtiles parties de la terre, de là se fait le soufre bitumineux et terrestre, lequel est divers selon la diversité des lieux.</li><li>De même, si cet air trouve jour pour sortir émeut l'autre air et cause le vent. Et si ce même feu agit sur une humidité aqueuse, l'aérien ne s'étant exhalé, et qu'elle se joigne aux plus pures, mais plus sèches parties de la terre, auxquelles elle se rende adhérente, alors se fait le sel commun, et de là vient la cause de la salure de la mer ;</li><li>car la mer étant trop profonde, et quasi au centre de la terre, où le feu central est le plus vigoureux, ce feu trouvant là un grand amas d'eaux, qui y sont en quelque sorte de repos, il agit continuellement sur cette matière humide, l'aérienne s'exhalant toujours par les pores de l'eau, et de là se fait le sel, comme de cette exhalaison d'air naissent les tempêtes, les tourbillons, et les vents qui viennent de la mer. Mais nous traiterons quelque jour plus amplement de ces choses, aussi bien que du flux et du reflux de la mer.</li><li>C'est assez pour le présent de savoir quels effets produit ordinairement cette exhalaison de l'humidité aérienne, laquelle étant aussi quelquefois retenue dans la terre, en des lieux très renfermés qui font obstacle à son passage, y excite de grands tremblements de terre selon la quantité de la matière émue. De cette continuelle action du feu sur l'humidité aqueuse, l'union des plus subtiles parties de la terre se fait, comme nous l'avons dit, le sel commun, lequel par l'agitation de la mer, sort des cavernes de la terre et l'eau s'en imprégnant par un mouvement continuel, devient salée. Mais ces eaux salées, venant à passer par les pores de la terre dans leur cours ordinaire, ce feu n'a plus d'action sur elles, d'autant que les sources des fontaines ou des rivières se trouvent profondes ; car la génération du sel ne se fait point sur la superficie de la mer, mais dans la terre.</li><li>De là vient que si les lieux où se fait le sel sont enduits de craie, ou s'ils ont les pores fort petits, en sorte que l'eau ne puisse les pénétrer pour y servir à la génération du sel, ou que le sel étant fait elle ne puisse le puiser ni s'en imprégner, alors il demeure dispersé dans les entrailles de la terre, et l'eau reste sur la superficie, douce comme elle était auparavant ; mais dans le fond de la mer, où il y a une grande quantité d'arène, il y a passage à l'eau pour entrer et se charger de la substance du sel, et ainsi devenir salée.</li><li>Voilà comment le ciel, la terre et la mer ont été produits de ce premier chaos informe, et comme le monde s'est trouvé formé de leurs divers arrangements avec règle, poids et mesure. Mais mon dessein étant de traiter de cette grande matière dans un livre- particulier, nous y renvoyons le lecteur.</li><li><br /></li><li>STROPHE III</li><li><br /></li><li>O vous, du divin Hermès les enjoints et les imitateurs, a qui la science de votre père a fait voir la nature à découvert ; vous seuls, vous seuls savez comment cette main immortelle forma la terre et les deux de cette masse informe du chaos ; car votre grand Œuvre fait voir clairement que de la même manière dont est fait votre élixir philosophique, Dieu aussi a fait toutes choses.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE III</li><li><br /></li><li>Les seuls enfants de la science hermétique connaissent les véritables fondements de route la nature, et eux seuls, éclairés de cette belle lumière, méritent le nom de physiciens. C'est à eux, ainsi qu'à des aigles, qu'il est permis de regarder fixement le soleil, source de toute lumière, à l'heure de sa naissance, et qui peuvent de leurs mains toucher ce fils du Soleil, le tirer de ses ténèbres, le laver, le nourrir et le mener à un âge de maturité. Ce sont eux encore qui connaissent et adorent Diane, sa véritable sœur, et qui ayant eu Jupiter favorable dans leur naissance, sont comme les singes du Créateur dans l'ouvrage de leur Pierre ; mais s'ils l'imitent sagement, ils le bénissent et le louent perpétuellement, lui rendant des grâces infinies du grand bien qu'ils possèdent.</li><li>En effet, qui pourrait s'imaginer que d'une petite masse confuse, où les yeux du vulgaire ne voient que fèces et abomination, le sage chimiste en puisse tirer une humidité ténébreuse et mercurielle, contenant en soi tout ce qui est nécessaire à l'Œuvre, suivant le dire commun que : dans le Mercure est tout ce que cherchent les sages: et que dans ce réservoir des eaux supérieures et inférieures tous les éléments se trouvent renfermés, lesquels en doivent être extraits par une seconde séparation physique, parfaitement purifiés et conduits ensuit»; à l'acte de la génération par le moyen de la corruption.</li><li>Qui pourrait croire que là se trouva le firmament, diviseur des eaux supérieures d'avec les inférieures, et le domicile des luminaires auxquels il arrive .quelquefois des éclipses ? Qui croirait enfin qu'au centre de notre terre se trouvât un feu, le vrai véhicule de la lumière, qui ne fût ni dévorant ni consumant, mais au contraire qui est nourrissant, naturel, et la source de la vie , et de l'action duquel s'engendre au fond de la mer philosophique le vrai sel de la nature, et qu'il se trouve en même temps au sein de cette terre vierge le vrai soufre, qui est le Mercure des sages, et la Pierre des philosophes ?</li><li>O vous, parfaitement heureux d'avoir pu conjoindre les eaux supérieures avec les inférieures par le moyen du firmament ! O vous, encore plus habiles d'avoir su laver la terre avec le feu, la brûler avec l'eau et ensuite la. sublimer ! Certainement toute sorte de félicité et de gloire vous accompagnera sur la terre et toute obscurité s'en-fuira de vous. Vous avez vu les eaux supérieures qui ne mouillent point ; vous avez manié la lumière avec vos propres mains ; vous avez su comprimer l'air ; vous avez su nourrir le feu et sublimer la terre en Mercure, en sel, et enfin en soufre.</li><li>Vous avez connu le centre ; vous en avez su tirer des rayons de lumière, et par la lumière, vous avez su chasser les ténèbres et voir un nouveau jour. Mercure vous esr né, la Lune a été entre vos mains, et le Soleil a pris naissance chez vous ; il y est né une seconde fois, et a été exalté. Vous avez admiré ce Soleil dans sa rougeur, et la Lune dans sa blancheur, et vous avez contemplé toutes les étoiles du firmament au milieu des ténèbres de la nuit ; ténèbres devant la lumière, ténèbres après la lumière, enfin la lumière mêlée avec les ténèbres vous est apparue. Que dirai-je davantage ? vous avez produit un chaos, vous avez donné une forme à ce chaos que vous avez tirée de lui-même, et ainsi vous avez eu la première matière, que vous avez informée d'une forme plus noble qu'elle n'avait auparavant ; vous l'avez ensuite corrompue vous l'avez enfin élevée à une forme entièrement parfaite. Mais c'est trop parler sur un sujet où il est bon d'être plus réservé.</li><li><br /></li><li>STROPHE IV</li><li><br /></li><li>Mais il n'appartient pas a ma faible plume de tracer un si grand tableau, n'étant encore qu'un chétif enfant de l'art, sans aucune expérience. Ce n'est pas que vos doctes Ecrits ne m'aient fait apercevoir le véritable but où il faut tendre ; et que je ne connaisse bien cet llliaste, qui a en lui tout ce qu'il nous faut, aussi bien que cet admirable composé par lequel vous avez su amener de puissance en acte la vertu des éléments.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE IV</li><li><br /></li><li>Ici notre poète s'excuse d'avoir osé se servir de la comparaison qu'il a mise en avant, et fait bien voir que c'est une qualité attachée au vrai philosophe que d'être humble et sans vanité ; au contraire des autres qui parlent hardiment de ce qu'ils ne savent pas. Ils disent bien à la vérité que le Mercure et le Soufre entrent dans notre composition ; mais aveugles qu'ils sont, ils ignorent quel est ce Mercure, quel est ce Soufre et ne connaissent ni ce qu'ils traitent, ni le but où il faut tendre, et les voies qu'il faut tenir leur sont incompréhensibles. Ils s'en tiennent au 'mercure vulgaire, assurant qu'il n'y en a point d'autre, quoique le docte Sendivogius affirme le contraire dans son dialogue, où il dit qu'il y a bien un autre Mercure, et quoiqu'il soit dit encore ailleurs que notre Mercure ne se trouve point sur la terre, mais qu'il est extrait des corps.</li><li>Enfin, quoique tous les philosophes unanimement condamnent le mercure vulgaire et défendent de s'en servir, ils s'obstinent à commenter à leur mode le texte des philosophes, et veulent absolument qu'ils aient entendu que le mercure, dans la forme que nous le voyons, n'est pas à la vérité le Mercure des philosophes, mais seu- lement lorsqu'il est travaillé et purifié à leur fantaisie, et qu'il est réduit sous une autre forme.</li><li>Quelle folie, grands dieux ! C'est à peu près comme si quelque auteur avait défendu qu'on se servît du soufre commun pour la confection du verre, et qu'un homme s'obstinât néanmoins de l'en vouloir tirer, par la seule raison que la défense aurait regardé le soufre tel que nous l'avons, mais non pas le soufre travaillé et préparé ; en faisant en lui-même ce beau raisonnement, que le soufre a été au commencement terre, et que par conséquent il peut se réduire en cendre, de laquelle se fera le verre. Qui ne voit que ce serait aller directement contre l'intention de celui qui aurait fait la défense.</li><li>Voilà comme font ceux qui travaillent sur le mercure vulgaire, lequel par l'action de la nature a passé dans une substance certaine, très inutile à l'art ; et quoique le Mercure, l'Or, et les autres métaux, même tous les corps sublunaires contiennent en eux naturellement le Mercure des philosophes, c'est pourtant une très grande folie de travailler sur les uns et sur les autres, puisque l'art a besoin d'un corps qui soit voisin de la génération. Qu'ils sachent donc que nous devons travailler sur un corps créé par la nature, que comme une bonne et prévoyante mère, elle présente à l'art tout préparé.</li><li>Dans ce corps, le soufre et le mercure se trouvent mêlés, mais très faiblement liés ensemble, de sorte que l'artiste n'a qu'à les délier, les purifier, et derechef les réunir par un moyen admirable. Tout cela se doit faire non pas par caprice et par un travail ordinaire, mais avec beaucoup de sagesse et d'industrie, et toujours selon les voies et les règles de la nature qui seule doit gouverner entièrement l'ouvrage philosophique, et c'est par là seulement qu'on peut parvenir au but qu'on se propose.</li><li>Ce corps est appelé par notre poète Illiaste, ou Hylé, et en effet c'est un véritable chaos, qui dans cette nouvelle production contient en soi quoique confusément, tous les éléments, lesquels l'art industrieux doit séparer et purifier par le ministère de la nature, afin qu'étant derechef conjoints, il en naisse le véritable chaos de.s philosophes ; c'est-à-dire un ciel nouveau et une terre nouvelle. De cet Hylé ou chaos, le docte Pennot dit admirablement bien dans ses Canons sur l'Ouvrage Physique que l'essence en laquelle habite l'esprit que nous cherchons est entée et gravée en lui, quoiqu'avec des traits et des linéaments imparfaits. La même chose est dite par Ripleus, Anglais, au commencement de ses « Douze Portes » ; et Aegidius de Vadis, dans son « Dialogue de la Nature », fait voir clairement et comme en lettres d'or, qu'il est resté dans ce monde une portion de ce premier chaos, connue mais méprisée d'un chacun, et qui se vend publiquement. Je pourrais alléguer une</li><li>infinité d'auteurs qui parlent de ce chaos ou masse confuse mais ce qu'ils en disent ne peut être entendu que des enfants de l'art. Ce sont les oracles du Sphinx, qui ne sont clairs que pour ceux qui les comprennent, et qui sous une même écorce cachent la vie et la mort. Que celui donc qui entreprendra de manier nos Serpents hermétiques, s'arme d'une théorie solide et fondamentale, s'il ne veut trouver sa perte où il cherche sa sûreté et ses avantages.</li><li>Que ces malheureux philosophâtres sont à plaindre, qui sur la simple lecture de quelques livres, osent mettre la main à l'Œuvre. Il ne s'agit pas de lire, mais d'entendre ce qu'on lit ; car s'il n'y avait qu'à prendre au pied de la lettre ce que disent les philosophes, que de savants, que d'Hermès, que de Géber il y aurait au monde ! Mais il n'y a eu et il n'y aura qu'un Hermès et qu'un Géber. Qu'il suffise donc aux plus sages d'être réputés dignes de leur succéder, et qu'ils comptent qu'ils ne sauront jamais rien faire s'ils n'apprennent auparavant comment il faut faire. Notre poète a parfaitement connu cette vérité, qu'il ne sert de rien de connaître la matière, de savoir les opérations vulgaires, et de comprendre même la nature de l'Illiaste, si en même temps on n'a une parfaite intelligence des livres et une profonde théorie. Car enfin ceci est l'ouvrage des philosophes et non des chimistes ordinaires ; c'est une œuvre de la nature et non une subtilité de l'art. Il faut donc commencer par bien apprendre ce que c'est que la nature, et c'est ce que ru trouveras, mon cher lecteur, écrit en plusieurs lieux ; mais c'est à toi de séparer la rosé des épines, et si ton jugement ne te sert à cela, la quantité des livres et des docteurs ne te servira de rien ; ce sera plutôt une confusion qu'une véritable science, et loin d'acquérir des connaissances, tu ne feras que perdre et ton temps et ta peine.</li><li><br /></li><li>STROPHE V</li><li><br /></li><li>Ce n'est pas que je ne sache bien que votre Mercure secret n'est autre chose qu'un esprit vivant, universel et inné lequel en forme de vapeur aérienne descend sans cesse du ciel en terre pour remplir son ventre poreux, qui naît ensuite parmi les soufres impurs et, en croissant, passe de la nature volatile à la fixe, se donnant a soi-même la forme d'humide radical.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE V</li><li><br /></li><li>II est temps maintenant de mettre au Jour, autant qu'il dépendra de nous, le fondement de toute la doctrine puisqu'il ne servirait de rien de connaître le sujet de notre science si l'on ignorait ce qui est renfermé en lui, et ce qui en doit être tiré ; c'est dans ce dessein que notre poète continue d'expliquer la nature du Mercure des philosophes, mais pourtant sous un voile qui cache la vérité aux yeux des ignorants, et la laisse apercevoir aux sages et aux entendus.</li><li>Il établit un double mouvement au Mercure, un de descension, et l'autre d'ascension. Et comme le premier sert à l'information des matières disposées par le moyen des rayons du Soleil et des autres astres, qui de leur nature se portent vers les corps inférieurs, et à réveiller par l'action de son esprit vital le feu de nature, qui est comme assoupi en elles, aussi le mouvement d'ascension lui sert naturellement à purifier les corps des excréments qu'ils ont contractés, et à exalter les éléments purs avec lesquels il s'unit, et dont il fortifie la nature ; après quoi, il retourne vers sa patrie, devenu plus vicieux à la vérité, mais non pas plus mûr ni plus parfait.</li><li>De même qu'il y a dans le mercure un mouvement double aussi trouve-t-on en lui une double nature à savoir une ignée et fixe, l'autre humide et volatile ; et c'est par là qu'il accorde les discordants, et qu'il concilie les contraires. Si nous regardons sa nature intrinsèque, c'est le cœur fixe de toutes choses, très pur et très persévérant au feu, le vrai fil du Soleil, le feu de la nature, feu essentiel, le véhicule de la lumière ; en un mot le véritable Soufre des philosophes. De lui procède la splendeur ; de sa lumière la vie, et de son mouvement l'esprit. A l'égard de sa nature extrinsèque, c'est de tous les esprits le plus spirituel ; de toutes les puretés la plus pure ; la quintessence des éléments ; les fondements de toute la nature, la première matière des choses ; une liqueur élémentaire ; en un mot le véritable Mercure des philosophes.</li><li>Ce double mouvement, et cette double nature du Mercure font qu'on le considère sous deux différents regards ; car avant sa congélation et dans la voie de descension, c'est la vapeur aérienne et très pure des éléments de la nature des eaux supérieures, portant naturellement dans son sein l'esprit de la lumière, et le vrai feu de la nature. Il est humide et volatile et c'est la plus noble portion de ce premier Illiaste ou chaos. C'est l'eau permanente, tirée de cette première humidité, toujours la même, et toujours incorruptible. C'est le vent ou l'air des cieux, qui porte en son ventre la fécondité du Soleil et qui de ses ailes couvre la nudité du feu. Mais après la congélation, c'est l'humide radical des choses, qui sous de viles scories, ne laisse pas de conserver la noblesse de sa première origine, et sans que son lustre en soit taché ; c'est une vierge très pure, qui n'a point perdu sa virginité, quoiqu'on la trouve au milieu des places publiques ; elle est en tout corps, et chaque composé la recèle en lui. Que serait-ce qu'un corps sans son humide radical et comment une substance pourrait-elle subsister sans son propre sujet ? Comment les esprits pourraient-ils être retenus s'il n'y avait pas un lieu propre à les retenir ? Comment enfin le Soufre de nature pourrait-il être renfermé, s'il n'avait pas sa propre prison ? Pour le mieux reconnaître, examinons un peu de plus près la nature des choses.</li><li>Il y a trois humidités en tout composé, comme l'enseigne le docte Evaldus Vogélius au chapitre de l'humidité radicale dont la première s'appelle élémentaire, laquelle, dans chaque corps, est opiniâtrement unie à la terre, et cette terre et eau, ainsi unies, sont appelées le vase des autres éléments ; cette humidité n'abandonne jamais absolument le composé, au contraire elle demeure toujours avec lui, même dans les cendres, et dans le sel, qui en est tiré ; et ce qui est plus admirable, c'est qu'elle reste même dans le verre, à qui elle donne la fluidité. Cette humidité est le véritable et très pur élément de l'eau, qui n'a reçu aucune altération des autres éléments, mais qui est</li><li>demeuré dans la seule et simple nature d'eau, hors l'union qu'il a contractée avec la partie terrestre.</li><li>La deuxième humidité est nommée radicale, de laquelle il a été dit quelque chose ci-dessus, et dont nous parlerons encore plus amplement ci-après. Dans cette humidité consiste particulièrement la force du corps, mais elle s'enflamme, et se sépare aisément du composé ; il en reste pourtant toujours quelque petite portion et même dans les cendres ; mais elle se dissipe entièrement dans la vitrification. La troisième humidité s'appelle , alimentaire, et c'est proprement l'aliment qui survient au composé. Elle est de la nature de l'humidité radicale, mais c'est avant sa congélation, et lorsqu'elle n'a point encore souffert d'altération considérable par les agents spécifiques. Elle s'appelle de divers noms, et souvent elle est prise chez les philosophes pour l'humidité radicale, à dessein d'embarrasser les lecteurs. Cette humidité est volatile, et abandonne presque la première le corps. Au reste la connaissance de ces trois humidités est plus nécessaire pour ceux qui s'attachent à notre science, que celle de leur propre langue, car sans elle il est absolument impossible de bien connaître le Mercure des philosophes.</li><li>Je dirai encore en peu de mots, touchant la première humidité, que c'est l'élément grossier de l'eau uni avec l'élément grossier de la terre, et qu'ils sont les vases de la nature dans lesquels les deux autres éléments purs sont renfermés, à savoir le feu dans la terre, et l'air dans l'eau ; mais non pas pourtant immédiatement, car le véritable air est renfermé dans un autre corps plus pur, aussi bien que le véritable feu. Ces deux éléments sont encore nommés les corps par les philosophes parce qu'ils communiquent la corporéité à toute la nature, et que leur substance sert comme d'habillement pour couvrir la nudité des véritables éléments ; mais le corps de la terre particulièrement comprend et revêt toutes choses.</li><li>A l'égard de la seconde humidité, c'est une humidité aérienne, qui avant sa congélation, était la vapeur des éléments de nature éthérée, conserve cette même nature après la congélation, ce qui fait que dans chaque composé, elle prend la forme d'huile, surtout dans les végétaux et dans les animaux. A l'égard des minéraux, comme ils abondent principalement en humidité aqueuse et en terrestréité, toutes deux liées ensemble, à cause de quoi leur huile a reçu une altération terrestre et grossière, il s'ensuit que la nature de leur huile, où domine l'humidité, est transmuée en une qualité terrestre, où règne principalement la sécheresse, et de là vient que leur humide radical, surtout des métaux, résiste plus opiniâtrement au feu que l'humide des autres corps ; toutefois cet humide n'est pas fixe en tous, parce que l'aqueux y prévaut quelquefois au terrestre ; mais si une telle humidité était resserrée et transmuée par la coction, alors l'humide radical deviendrait très constant et très fixe au feu. L'huile donc abonde en humidité aérienne, ce qui fait qu'elle brûle et s'allume aisément, cette propriété étant particulière à l'humidité aérienne (alors que les autres humidités s'envolent sans s'enflammer) parce que l'air est de la nourriture du feu, qui vit de l'air, s'en nourrit, s'en réjouit et se revêt de son corps ; de sorte qu'on peut dire que tout ce qui est de substance huileuse dans les corps, contient en soi cette humidité radicale, laquelle dans les végétaux est sous une forme oléagineuse, dans les animaux sous une forme de graisse, et dans les minéraux sous une forme de soufre, comme nous l'avons dit ; quoiqu'il arrive pourtant, quelquefois, que cette substance varie, et pour le nom et pour la forme. Mais au fond, c'est cette seule humidité aérienne et radicale, renfermée dans leur intrinsèque, qui est à considérer ; car cette humidité étant détruite, le composé tombe et n'est plus ce qu'il était ; étant altérée, tout le corps est altéré ; car c'est dans cette seule humidité que consiste le vrai sujet de toutes les altérations, aussi bien que le fondement des générations ; mais cette humidité subsistant, subsiste en même temps la vertu du composé, lequel est vigoureux ou languissant, selon l'abondance ou le défaut de cette humidité. Enfin, la nature se trouve renfermée en elle, et s'y conserve. C'est le véritable sperme des choses, dans lequel réside le point séminal, comme nous l'expliquerons ci-après.</li><li>Pour ce qui est de la troisième humidité, c'est proprement le Mercure végétal, étant encore dans la voie de descension, lorsque par les rayons planétaires, il descend pour faire végéter la nature, et multiplier la semence dans les corps. Mais parce que c'est une vapeur très subtile et très spirituelle, comme l'insinue fort doctement notre auteur, elle a besoin, pour pénétrer les corps inférieurs et se mêler avec eux, de revêtir la forme d'eau, par le moyen de laquelle elle empêche que les corps ne soient brûlés. Elle sert entièrement à la production des choses dans l'acte de la génération, car c'est le véritable dissolvant de la nature, pénétrant les corps par sa spiritualité innée, et réveillant le feu interne lorsqu'il est assoupi ; causant aussi par son humidité la corruption et la noirceur et à cause de l'acidité qu'il a contractée dans un corps tout à fait minéral. Il est très acide, et très aigu, et c'est le véritable auteur de toutes les motions. Il est quelquefois comparé au menstrue, et il a une telle et si grande vertu qu'on ne saurait l'exprimer, quoiqu'à le considérer en lui-même, et grossièrement, il soit très imparfait, très cru, et même très vil ; mais c'en est assez.</li><li>Les philosophes ont quatre sortes de Mercure, dont les noms confondent tellement les lecteurs, qu'il est quasi impossible d'eu pénétrer le véritable sens. Le principal et le plus noble est le Mercure des corps, car c'est le plus virtuel et le plus actif de tous, et c'est aussi à son acquisition que tend toute la chimie, puisque c'est la véritable semence, tant recherchée, de laquelle se fait la teinture et la Pierre des philosophes. C'est ce Mercure qui a poussé les philosophes à tant écrire ; c'est lui qui est véritablement la Pierre ; et qui ne le connaît, se rompt inutilement la tête à la chercher. Le second est le Mercure de nature, dont l'acquisition demande un esprit très subtil, et très docte. C'est le véritable bain des sages, le vase des philosophes, l'eau véritablement philosophique, le sperme des métaux, et le fondement de toute la nature. Enfin, c'est la même chose que l'humide radical, dont nous avons parlé ci-dessus. Le troisième est appelé le Mercure des philosophes, parce qu'il n'y a que les seuls philosophes qui le puissent avoir ; il ne se vend point, il n'est point connu, et ne se trouve que dans les seuls magasins des philosophes, et dans leurs minières.</li><li>C'est proprement la sphère de Saturne, la véritable Diane, et le vrai sel des métaux, dont l'acquisition est au-dessus des forces humaines ;sa nature est très puissante et c'est par lui que commence l'Ouvrage philosophique, c'est-à-dire après son acquisition. Oh que d'énigmes ont pris de lui leur origine ! Que de paraboles faites pour lui ! Que de traités composés en lui. Il est caché sous tant de voiles, qu'il semble que toute l'adresse des philosophes a été mise en oeuvre pour . le bien envelopper. Le quatrième est le Mercure commun, non celui du vulgaire, qui est nommé de la sorte seulement par ressemblance, mais le nôtre, qui est le véritable air des philosophes, la vraie moyenne substance de l'eau, et le vrai feu secret. Il est appelé commun, parce qu'il est commun a. toutes les minières, que c'est par lui que les corps des minéraux sont augmentés, et que c'est en lui que consiste la substance métallique.</li><li>Si tu connais bien ces quatre Mercure, mon cher lecteur, te voilà déjà à l'entrée, et le sanctuaire de la nature t'est ouvert, car tu as déjà en eux trois éléments parfaits, à savoir l'air, l'eau et le feu. A l'égard de la terre pure, tu ne peux l'avoir que par la calcination philosophique, et alors seulement la vertu de la Pierre sera entière, quand tout sera changé en terre. Mais voilà suffisamment parlé de la nature de Mercure, et si notre auteur, dans un autre genre d'écrire, en a traité doctement et magnifiquement, nous croyons avoir dit en peu de mots tout ce qui s'en pouvait dire,</li><li>et aussi clairement qu'une telle science le peut permettre. Tu verras encore dans la suite de plus grandes choses ; en sorte qu'il ne te restera que de mettre la main à l'Œuvre ; mais avant que de commencer, prends garde à bien entendre ce que tu liras.</li><li><br /></li><li>STROPHE VI</li><li><br /></li><li>Ce n'est pas que je ne sache bien encore que si notre vaisseau ovale n'est scellé par l'hiver, jamais il ne pourra retenir la vapeur précieuse, et que notre bel enfant mourra dès sa naissance, s'il n'est promptement secouru par une main industrieuse. et par des yeux de Linyx, car autrement il ne pourra plus être nourri de sa première humeur, à l'exemple de l'homme, qui après s'être nourri de sang impur dans le ventre maternel, vit de lait lorsqu'il est au monde.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE VI</li><li><br /></li><li>Tous les auteurs disent beaucoup de choses du sceau d'Hermès, et assurent tous que sans lui le magistère serait détruit, puisque par son moyen seul les esprits sont conservés et le vaisseau bien muni. Mais je n'ai pu encore comprendre ce que veut dire notre poète par le mot d'hiver qu'il emploie, de sorte que je croirais aisément que c'est une faute d'écriture, et qu'il devrait y avoir sigillarsi di vetro au lieu de di verno, la ressemblance des mots ayant pu tromper le copiste.</li><li>Cependant, je n'ignore pas ce que Sendivogius entre autres enseigne, à savoir que l'hiver est cause de putréfaction, parce que les pores des arbres et des plantes sont bouchés par le froid (ambiant) ce qui fait que les esprits s'y conservent mieux, et ont leurs actions plus vigoureuses. Mais je ne vois pas comment ce raisonnement pourrait être appliqué à notre Œuvre, où une chaleur continuelle doit environner la matière, et l'échauffer et est nécessaire jusqu'à la fin , tous les auteurs convenant que si elle vient à cesser un moment, la composition tombe et l'ouvrage est détruit. Ils donnent comme exemple l'œuf mis sous la poule pour la production du poulet, qui devient inutile dès qu'il est refroidi. C'est ce qui a mis mon esprit en suspens sur l'intention de notre auteur.</li><li>Pour toi, mon cher lecteur, sans t'arrêter à tout cela, lorsque tu voudras en temps utile mettre ton œuvre dans ton vaisseau, prends seulement bien garde qu'il soit scellé exactement, afin que la vertu y soit retenue dans toute sa force, et que les eaux salutaires et précieuses ne puissent en sortir, car c'est là où est tout le péril. Rapporte surtout ton ouvrage à celui de la nature, qu'elle te serve de maîtresse et de guide, et observe soigneusement comment elle opère en pareil cas, ayant toujours dans ton esprit la manière dont elle se sert pour mettre son ouvrage dans son vase, et l'y sceller exactement, car la connaissance de l'un donne celle de l'autre. Si tu veux chasser le froid de la maison, allumes-y un feu ; mais si tu veux retenir l'esprit, qui ne demande qu'à retourner vers la patrie, empêche l'ennemi d'approcher des murailles, de peur qu'il ne tombe entre ses mains, et alors il demeurera à la maison ;</li><li>sois donc prudent et avisé.</li><li>Nous avons nécessairement besoin d'une sage-femme lors de la naissance de l'enfant, mais si elle le reçoit sans précaution, on doit appréhender qu'il ne lui échappe. Ou, si l'ayant reçu devant le temps, elle le serre trop avec ses linges, il courra le risque d'être suffoqué. Et enfin, si elle n'a bien soin d'en séparer l'arrière-faix et les autres superfluités, il est à craindre ou qu'il n'en meure, ou qu'il n'en soit perpétuellement infecté. On ne saurait donc trop, en pareille occasion, recommander la prudence et la vigilance, car chaque chose a son heure déterminée pour la naissance, aussi bien que son automne pour la maturité. Les fruits cueillis avant le temps ne viennent Jamais à parfaite maturité ; s'ils mûrissent aussi plus qu'il ne faut, ils pourrissent aisément. Ainsi rien n'est si nécessaire que de connaître ce terme moyen et précis de la parfaite maturité ; car, à quoi servirait-il de cultiver un fruit, de l'arroser, et le faire mûrir, s'il n'était pas cueilli dans le temps convenable ? Ce serait une peine entièrement perdue.</li><li>Le temps de la naissance n'est point déterminé par les philosophes qui varient fort entre eux sur cela ; mais il suffit d'avertir le lecteur que tout fruit se doit cueillir en sa saison, et que la nature qui se plaît dans ses propres nombres est satisfaite du nombre mystérieux de sept, surtout dans les choses qui dépendent du globe lunaire, la Lune nous faisant voir sensiblement une quantité infinie d'altérations er de vicissitudes dans ce nombre septénaire. C'est par ce nombre magique que la nature et tout ce qui en dépend est secrètement gouverné. Mais ce mystère naturel est caché aux esprits grossiers qui ne peuvent rien voir que par les yeux du corps, qui se contentent de cela et ne cherchent rien davantage.</li><li>Ce nombre septénaire est un des grands secrets des philosophes, et quiconque saura par lui comprendre l'ordre de l'univers, saura un mystère qui, bien loin de devoir être révélé, doit au contraire être enseveli dans un profond silence ; mais quelque jour, Dieu aidant, nous traiterons plus à fond de ces grandes choses.</li><li>Que dirons-nous présentement de la nutrition, ou de la secrète multiplication, dont le mystère repose parmi les plus grands secrets des Philosophes ? Car, à quoi servirait-il de cueillir la moisson si, étant cueillie, on ne la conserverait avec soin pour l'employer à l'usage de la multiplication ? Nous disons donc qu'il y a trois sortes d'augmentations : une, qui se fait par la voie de la nutrition ; l'autre par l'addition d'une nouvelle matière, et la troisième par dilatation ou raréfaction ; mais cette dernière n'est pas proprement une augmentation, c'est une circulation d'une même matière, et l'atténuation de ses parties. Des deux autres, la seconde, qui est celle qui se fait par addition, regarde plutôt l'art que la nature, laquelle n'a point de mouvement local, ni de parties qui y soient propres ; mais elle use seulement d'attraction, et c'est là proprement l'augmentation qui se fait par la voie de la nutrition.</li><li>Pour comprendre fondamentalement ce que c'est que la nutrition, il est nécessaire de savoir que le sec attire naturellement son humide, et que plus l'humide est spiritueux, plus il est facilement attiré. Or, le feu de nature, qui réside dans l'humidité radicale, comme nous le ferons voir ci-après, étant très sec, et le plus actif des éléments, il attire à soi celui d'entre eux qui est le plus raréfié, et le plus spiritualisé, à savoir l'air. De là vient que l'air étant ôté, le feu s'éteint parce qu'il est nourri, quoique d'une manière insensible, de la moyenne substance de l'air.</li><li>Cette moyenne substance aérienne est revêtue d'un corps aqueux, et elle est dépouillée de cette écorce extérieure par le moyen de la corruption, s'insinuant dans le profond de l'humide radical, qui est de même nature qu'elle, mais plus congelée ; et ensuite, par une nouvelle génération, au moyen du feu digérant, elle se transforme en ce même humide radical, d'où il arrive une continuelle corruption et une continuelle génération.</li><li>Il est vrai que la nutrition et la réparation de ce qui a été détruit ne se fait pas toujours, parce que le feu qui doit faire en même temps une double action à savoir de consumer ce qui a été digéré, et de rétablir par une nouvelle nutrition ce qui a été consumé, se trouve quelquefois affaibli, ou bien est empêché par quelque accident de faire son attraction, et c'est alors que le corps meurt par la dissipation de son humide radical, consumé par son propre feu.</li><li>Afin donc que la nutrition se fasse comme il faut, il ne suffit pas qu'il y ait un feu agissant, et une consumation de l'humide radical (laquelle pourtant est nécessaire, car si rien ne se consumait, la nature serait toujours contente, le composé serait immortel, et dans les animaux il n'y aurait jamais de faim, ni de désir de nouvel aliment). Il ne suffit pas non plus qu'il y ait un nouvel aliment tout prêt ; mais il faut encore que l'action du feu interne soit égale, et même supérieure à la résistance qui se fait de la part du nourrissant ; autrement, l'effort de l'attirant serait vain dès qu'il ne pourrait convertir l'attiré en sa nature.</li><li>Nous en avons l'exemple dans l'homme, dont la chaleur naturelle dévore perpétuellement son propre humide radical, ce qui cause la faim, et le désir d'une nouvelle matière semblable. Quoiqu'il ait pris son aliment, et que ce mouvement de désir ait cessé, il ne laisse pas d'être encore nécessaire, pour que cet aliment soit converti en nourriture, de lui ôter tous ses empêchements, de le dépouiller de son écorce extérieure, de l'atténuer par la formation du chyle, et de le faire passer, pour ainsi dire, en la nature de son premier chaos ; et alors, l'aliment ainsi raréfié, est aisément attiré par la chaleur naturelle pour suppléer au défaut de l'humide radical consumé, lequel pourtant ne se répare jamais absolument, à' cause des excréments que laissent les aliments, qui vont toujours en s'augmentant, et aussi à cause que le feu agissant s'affaiblit par une action trop continue, suivant cet axiome que tout agent, à force d'agir, pâtit, et en pâtissant s'affaiblit.</li><li>Voilà comment se fait la nutrition de l'homme, et par conséquent son augmentation, à savoir par l'assimilation des aliments ; d'où il s'ensuit que dans l'oeuvre physique, cet agent naturel ou feu de nature, consume continuellement par son action son propre humide radical, et qu'ainsi il est nécessaire de lui donner un nouvel aliment à la place de celui qui a été consumé. Mais parce qu'au commencement sa vertu est faible, il ne faut lui donner d'abord qu'un peu d'aliment, qui soit fort léger. jusqu'à ce que ce feu s'étant fortifié, on puisse lu' donner des mets plus solides. Notre auteur nous enseigne donc par là de fortifier l'enfant après sa première nourriture par de nouveaux aliments, à l'exemple de l'embryon humain, qui dans le ventre de la femme, est nourri d'un menstrue faible, mais à qui on donne après qu'il est né, une plus forte nourriture, à savoir du lait.</li><li><br /></li><li>STROPHE VII</li><li><br /></li><li>Quoique je sache toutes ces choses, je n'ose pourtant pas encore en venir aux preuves avec vous, les erreurs des autres me rendant toujours incertain. Mais si vous êtes plus touché de pitié que d'envie, daignez ôter de mon esprit tous les doutes, qui l'embarrassent ; et si je puis être assez heureux pour expliquer distinctement dans mes écrits tout ce qui regarde votre magistère, faites, je vous conjure, que j'aie de vous pour réponse : Travaille hardiment, car tu sais ce qu'il faut savoir.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE VII</li><li><br /></li><li>Après que notre auteur nous ait fait comme toucher du doigt notre divine science, il s'excuse de n'en pas dire davantage sur ce qu'il lui reste à lui-même beaucoup de choses à apprendre ; et il confesse qu'il aurait dû faire voir plus de doctrine, ayant à parler à des gens savants. Il craint même qu'il ne manque quelque chose à son ouvrage, et que l'ordre n'y soit pas bien gardé. Apprenez de là, vendeurs de fumée, combien il est difficile de faire notre œuvre, puisqu'il ne s'agit pas de faire des opérations vulgaires, qui bien que parfaites dans leur genre, sont inutiles à notre dessein et méprisées de tous les philosophes. Il n'y a, comme nous l'avons dit, qu'une opération dans notre magistère. Tous les philosophes nous l'enseignent, en nous avertissant d'abandonner toutes ces opérations sophistiques, et de nous tenir à la nature, chez laquelle seule on trouve la vérité.</li><li>C'est dans la sublimation philosophique que sont renfermées toutes les autres opérations, et en elle seule consiste tout ce que l'artiste peut faire de mieux et de plus subtil. Si donc quelqu'un sait bien faire cette sublimation, il peut se vanter d'avoir connu un des plus grands secrets et des plus grands mystères des philosophes. Mais afin que tu puisses toi-même la comprendre clairement, vois comment Géber définit la sublimation : C'est, dit-il, l'élévation par le feu d'une chose sèche avec adhérence au vaisseau.</li><li>Donc, pour faire une bonne sublimation, il y a trois choses que tu dois connaître, le feu, la chose sèche, et le vase. Si tu les connais, tu es heureux et tu n'as qu'à faire en sorte que la chose sèche adhère au vaisseau ; car si elle n'y adhérait pas elle ne vaudrait rien ; mais pour qu'elle y adhère, il faut qu'elle soit de même nature que le vaisseau, et c'est leur nature qui fait leur ressemblance ; car la sécheresse est de la nature du feu, lequel est de toutes les choses la plus sèche. C'est par elle qu'il dissipe et consume toute humidité, comme c'est par elle aussi qu'il abonde en pureté ; mais elle s'augmente de beaucoup dans notre sublimation, et c'est tout autre chose que quand il était renfermé dans les fèces.</li><li>Il faut avoir soin aussi que le vaisseau soit très pur et de la nature du feu. Or,, entre toutes les matières, le seul verre et l'Or sont les plus constants au feu, s'y plaisent et s'y purifient davantage ; mais parce que l'Or ne se peut avoir qu'à grand prix, et que de plus il se fond aisément, les pauvres n'auraient pas le moyen d'entreprendre l'Ouvrage philosophique, et il n'y aurait que les riches et les grands de ce monde, ce qui dérogerait à la Providence et à la bonté du Créateur qui a voulu que ce secret fût indifféremment pour tous ceux qui le craindraient. Il faut donc s'en tenir à un vaisseau de verre, ou de la nature du verre, très pur, et tiré des cendres avec adresse et subtilité d'esprit.</li><li>Mais que les disciples de l'art prennent bien garde ici de ne pas se tromper, et à bien connaître ce que c'est que le Verre philosophique, en s'attachant au sens et non pas au son des mots ; c'est l'avis que je leur donne par un esprit de pitié et de charité. Dans ce vaisseau de verre bien connu, s'accomplit la sublimation, lorsque la nature sèche s'élève par le moyen du feu et adhère au vaisseau à cause de sa pureté et de leur même nature. Au reste, s'il y a beaucoup à suer dans la recherche du vaisseau, il n'y a pas moins de peine dans la construction du feu. Mais comme nous en parlerons dans un chapitre particulier, nous croyons qu'il suffit pour le présent de ce que nous avons dit.</li><li>Que ceci serve seulement de leçon aux chimistes ignorants qui croient qu'on doit entendre ces choses à la lettre, et qui; sans étude précédente, s'imaginent faire l'Œuvre par leurs sublimations vulgaires. Ils lisent continuellement Géber mais sans l'entendre, et le succès ne répondant pas à leur attente, ils sont les premiers à aboyer contre les vrais philosophes. Et parce qu'ils ont pris un seul auteur pour leur guide, ils ne daigneraient pas en regarder d'autres, ne sachant pas qu'un livre en ouvre un autre, et que ce qui se trouve en abrégé dans l'un, se trouve étendu dans l'autre.</li><li>Qu'ils lisent donc les livres des philosophes, et surtout de ceux qui, moins envieux que les autres, ont transmis à leurs successeurs la connaissance de la nature. Entre tous ces traités, ceux qui se trouvent insérés dans le Muséum Hermeticum tiennent, à mon sens, le premier rang, et surtout le Traité qui a pour titre Via veritatis quoiqu'il y ait aussi bien que dans les autres un serpent caché, qui d'abord ne laisse pas de piquer ceux qui n'y prennent pas garde. Mais que dirons-nous de tant de volumes, plus dangereux que la peste dont les auteurs, quoique très doctes en leur genre, sont pourtant si remplis d'envie, que Dieu sans doute les punira d'avoir été la cause de tant de malheurs et les mesurera à la même mesure dont ils ont mesuré les autres ?</li><li>Car enfin, si l'amour du prochain est aussi bien que celui de Dieu, le Sommaire de la Loi sainte et des Commandements divins, que devient cette Loi, et où sera l'observation de ces Commandements, si l'envie règne si fort parmi les hommes ? A quoi servent tant de traités pleins d'impostures, tant de fausses recettes, et tant d'écrits suggérés par le démon, sinon pour perdre les gens trop crédules ? Et quel avantage a un philosophe de suer sur de pareils ouvrages, qui causent tant de maux ? N'est-ce pas assez de ces rejetons pestilentieux, et de ces semences maudites, incapables de rien produire de bon sans que l'envie, à l'exemple de Satan, vienne remplir nos champs d'ivraie ? C'est cette rage envieuse, source de tant de malheurs, dont le souffle fatal renverse les maisons, et dont les brouillards infects gâtent la moisson et détruisent l'espérance des pauvres.</li><li>Ce sont vos langues envenimées, dont les pointes réduisent en cendre la substance des malheureux, et ce sont ces noires vapeurs que vous répandez dans vos écrits, qui jettent l'horreur et les ténèbres dans l'esprit de ceux qui vous lisent. Si vous ne voulez pas qu'on profite de la lecture de vos livres, pourquoi attirer les gens par de belles promesses, et que ne gardez-vous plutôt un silence dont Dieu et les hommes vous sauraient plus de gré que de parler avec envie ? On voit beaucoup d'auteurs qui, en accusant les autres d'avoir été envieux, et d'avoir caché malicieusement la vérité, répandent dans leurs discours encore plus d'obscurité que les premiers, ce qui fait que les pauvres étudiants ne recueillent de toute leur doctrine que beaucoup de confusion ; car si l'un rejette une chose, l'autre l'élève jusqu'au ciel ; l'un commande ce que l'autre défend, et de cette manière ils confondent tellement l'esprit du lecteur que plus il étudie, plus il a sujet de se défier de la vérité de l'art.</li><li>Il n'y en a quasi point, parmi ceux qui écrivent, qui ne promettent de parler fidèlement et sincèrement ; et cependant leurs discours sont si pleins d'ambiguïté qu'ils ne peuvent qu'à grand-peine être entendus par les plus doctes. Et quoiqu'ils s'excusent sur ce qu'ils n'ont pas la liberté d'en dire davantage, et qu'on a mis pour ainsi dire un cachet sur leurs lèvres (livres), on ne laisse pourtant</li><li>pas de démêler leur envie, quelque soin qu'ils prennent de la cacher.</li><li>Il vaut bien mieux se taire, lorsqu'on se croit obligé de garder le secret, que de substituer un mensonge à sa place, à dessein de jeter les gens dans l'erreur. Enfin, les philosophes parlent entre eux si obscurément, qu'à peine y trouve-t-on un seul mot exempt de sophisme. Qu'ils cachent la pratique tant qu'ils voudront, à la bonne heure; mais au moins qu'ils enseignent fidèlement la théorie et les fondements de la science, car sans fondements il ne peut y avoir d'édifice.</li><li>Est-ce que l'art ne serait pas assez caché aux ignorants, si les philosophes se contentaient d'être réservés ou sur la matière ou sur le vaisseau, ou sur le feu ? A peine avec cela y en aurait-il un sur mille qui pût approcher de cette table sacrée, mais il ne suffit pas à ces messieurs de cacher toutes ces choses, il faut encore qu'ils mettent en leur place des visions et des fantaisies, par où, bien loin de rendre un lecteur plus savant, ils ne font que montrer leur malice et leur envie. Que ces envieux n'imitent-ils Hermès, dont ils se disent les enfants ; car quoique dans sa Table d'Emeraude, il ait été un peu réservé, il n'a pas laissé pourtant de faire sentir l'odeur de cette divine science, de laquelle il a parlé très doctement ; mais ceux qui sont venus après lui, au lieu d'éclaircir ses paroles, y ont jeté de plus grandes ténèbres et ont porté la chose à un tel excès d'obscurité, qu'il n'y a point d'esprit, quelque subtil et éclairé qu'il soit, qui puisse la pénétrer, à moins que d'être secouru de la lumière d'en haut, à laquelle rien ne peut résister.</li><li>Il se trouve des gens qui, lisant certains auteurs, lesquels ont d'abord un air de sincérité et de charité, tiennent qu'il faut rejeter pour l'Œuvre toutes sortes de minéraux et s'attacher par leur conseil aux métaux.</li><li>Mais lisant ensuite que les métaux du vulgaire sont morts, parce qu'ils ont souffert le feu de fusion, ils recourent à ceux qui sont encore dans les mines et se mettent à travailler sur eux, et ne trouvant rien dans la suite de l'ouvrage, qui les contente, après avoir fait divers essais, tantôt sur un métal et tantôt sur un autre, rebutés de leurs expériences ils reprennent les livres et, trouvant que tous les métaux imparfaits sans exception son condamnés, touchés par la raison et par l'autorité, ils en reviennent aux métaux parfaits, à savoir à l'Or et à l'Argent ; mais après y avoir pendant quelque temps perdu leur peine et consumé leur bien, ils se ravisent tout d'un coup, en considérant que ces métaux sont d'une très forte composition et se mettent en tête qu'il faut les réincruder comme ils disent, par un dissolvant naturel, qu'ils croient mal à propos être le mercure vulgaire ; mais, quoi qu'ils fassent avec de telles matières, ils ne trouvent que du dommage et de la honte, parce qu'ils ignorent les véritables principes de la nature, sur lesquels on doit asseoir son fondement, et ne savent ni ce que l'or vulgaire contient, ni ce qu'il peut donner ; car s'ils connaissaient bien cela, ils verraient que notre corps, le véritable Or des sages, possède suffisamment tout ce qui est nécessaire à l'art.</li><li>Ceux qui travaillent comme nous venons de le dire, se voyant enfin trompés dans leurs espérances, viennent à mépriser toutes sortes de corps, et à blasphémer contre la nature, ne comprenant pas que chaque corps, selon son espèce, contient en soi sa propre semence, laquelle ne se trouve point dans des choses diverses. Après donc avoir vainement travaillé tantôt sur une chose et tantôt sur une autre, ils recourent encore une fois aux livres où, trouvant que les auteurs condamnent toutes sortes de végétaux, d'animaux, de minéraux, et de métaux mêmes, par un raffinement ridicule, ils .sortent hors de la nature, et portent leur recherche ou plutôt leur folie, tantôt jusque dans le ciel, et tantôt jusqu'au centre de la terre, essayant par de pénibles travaux, d'extraire un sel vierge de la terre, ou un lait volatil de l'air, de la rosée, ou de la pluie ; mais lorsqu'ils croient avoir fait une Pierre très fixe et le vrai Soufre des philosophes, il se trouve qu'ils n'ont autre chose qu'une pierre aérienne et le soufre des sots.</li><li>Les erreurs infinies de ceux qui travaillent ne viennent que de ce que les philosophes trompent de propos délibéré ceux qui les lisent, s'imaginant que par ce moyen ils les détourneront du travail, mais ils se trompent eux-mêmes ; car chacun aime tellement son erreur qu'il se remet à travailler de nouveau avec plus de chaleur et de confiance qu'il n'a fait. La cause de tant de malheurs est donc la seule envie des auteurs, ce qui fait que notre poète, épouvanté de tant de sortes d'erreurs où tombent ceux qui s'attachent à cette science, doute de lui-même, et de son propre ouvrage, implorant avec humilité l'indulgence des philosophes, et surtout de ceux qui, n'étant point infectés du venin de l'envie, en exercent tous les devoirs et sont revêtus d'une charité vraiment philosophique.</li><li>C'est de ceux-là dont on ne saurait trop ni trop bien parler, car ce sont des oracles de la nature qui n'annoncent que de bonnes choses. Ce sont des astres radieux, dont la lumière éclate pleinement aux yeux de ceux qui les consultent. Mais revenant à la modestie de notre poète qui lui fait dire qu'il ne sait pas l'Œuvre, et lui fait demander l'indulgence des philosophes ; il y a beaucoup d'apparence qu'il n'en use de la sorte que par prudence, et qu'il aime mieux passer pour disciple que pour maître.</li><li><br /></li><li>Néanmoins, pour le satisfaire et ceux aussi qui seront dans les mêmes doutes que lui, nous voulons bien les assurer qu'ils peuvent entreprendre l'Œuvre hardiment, quand ils sauront par théorie comment, par le moyen d'un esprit cru, on peur extraire un esprit mûr du corps dissous, et derechef l'unir avec l'huile vitale pour opérer les miracles d'une seule chose ou, pour parler plus clairement, quand ils sauront avec leur menstrue végétal, uni au minéral, dissoudre un troisième menstrue essentiel, pour ensuite, avec ces divers menstrue, laver la terre, et l'ayant lavée, l'exalter en nature céleste, afin d'en composer leur foudre sulfureux, lequel en un clin d'œil, pénètre les corps, et détruit leurs excréments. Voilà tout ce qu'il nous est permis de leur dire, encore dans un style figuré, parce que cela regarde la pratique de laquelle nous traiterons peut-être quelque jour plus clairement. Soyez-en donc contents, vous qui aimez la science et qui recherchez la vérité.</li><li><br /></li><li>Fin du premier Chant</li><li><br /></li><li><br /></li><li>CHANT DEUXIEME</li><li><br /></li><li><br /></li><li>STROPHE I</li><li><br /></li><li>Que les hommes peu versés dans l'école d'Hermès se trompent, lorsqu'avec un esprit d'avarice, ils s'attachent au son des mots. C'est ordinairement sur la foi de ces noms vulgaires d'Argent vif et d'Or qu'ils s'engagent au travail, et qu'avec l'or commun ils s'imaginent par un feu lent fixer enfin cet argent fugitif.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE PREMIER</li><li><br /></li><li>Nous avons déjà touché les erreurs de ceux qui travaillent avec l'Or et l'Argent vif, s'imaginant pouvoir en tirer quelque profit ; et nous avons fait voir qu'ils ignorent entièrement les principes 'de la nature ; ce qui fait qu'au lieu de trouver la Pierre, au milieu des ténèbres qui les environnent ils heurtent lourdement contre les plus grosses pierres qui se trouvent en leur chemin.</li><li>Leur opinion roule uniquement sur ce que l'Or est le plus noble de tous les corps, et qu'il contient en lui la semence aurifique, laquelle ils prétendent, disent-ils, multiplier avec son semblable, et dans cette vue ces pauvres idiots se proposent de le faire végéter. Cette erreur est fortifiée chez eux par les discours captieux de certains philosophes qui enseignent que dans l'Or sont les semences de l'Or, et qu'il est le véritable principe d'aurification comme le feu est d'ignition.</li><li>Doctrine dont, sans doute, on peut tirer beaucoup de fruit, pourvu qu'elle soit prise dans son véritable sens mais qui, étant mal entendue, perd les ignorants. Notre poète fait fort bien connaître la cause d'une telle erreur, quand il reprend ceux qui n'approchent de cet art divin que dans un esprit d'avarice, et dont le cœur, ne désirant que de l'or, fait qu'ils 'ne sont jamais contents s'ils n'ont de l'or dans leurs mains. Son éclat éblouit leurs esprits aussi bien que leurs yeux, et sa solidité ébranle la faiblesse de leur cerveau. Sa beauté attache leur désir et sa vertu occupe tous leurs sens ; mais sa forte composition ne produit que leur confusion, et sa noblesse fait voir la petitesse de leurs conceptions.</li><li>Il est sans doute que dans l'Or est contenue la semence aurifique et même plus parfaitement qu'en aucun autre corps ; mais cela ne nous oblige pas nécessairement à nous servir d'or vulgaire, car cette semence se trouve de même dans chacun des autres métaux, puisque ce n'est autre chose que ce grain fixe, que la nature a introduit dans la première congélation du Mercure, comme l'enseignent parfaitement Flamel et les autres ; et en cela, il n'y a point de contradiction, puisque tous les métaux ont une même origine et une matière commune, comme nous le ferons voir ci-après.</li><li>D'où il s'ensuit que, quoique cette semence soit plus parfaite dans l'or, toutefois elle se peut extraire bien plus aisément d'un autre corps que de l'or même, et la raison en est que les autres corps sont plus ouverts, c'est-à-dire moins digérés, et leur humidité moins terminée, la nature n'ayant accoutumé d'introduire la forme de l'Or qu'après la dernière cuisson. Les autres métaux donc, n'ayant pu encore recevoir cette forme à cause du manque de cuisson, se trouvent plus ouverts, non seulement par l'humidité de leur substance, qui n'est pas assez digérée, mais encore à cause du mélange et de l'adhérence des excréments qui empêchent la compacité et la parfaite union ; ce qui fait que le fer quoique plus cuit que l'argent (comme l'enseigne doctement, entre autres, Bernard Trévisan) n'est pas néanmoins si parfait ni si uni dans sa substance mercurielle, à cause de la quantité des fèces, qui ont empêché la cuisson, et par conséquent l'union.</li><li>Mais pour ce qui est de l'Or, il a reçu la dernière cuisson, et la nature a exercé sur lui son action dans toute son étendue, et y a imprimé toutes ses vertus ; en sorte qu'il serait très long, très difficile, et presque impossible de travailler sur lui, à moins que d'avoir cette eau éthérée, le ciel des philosophes, et leur vrai dissolvant. Quiconque l'a peut se vanter d'avoir la parfaite connaissance de la Pierre, et d'avoir atteint, comme on dit, les bornes atlantiques.</li><li>L'or vulgaire ressemble à un fruit qui, parvenu à une parfaite maturité, a été séparé de l'arbre, et quoiqu'il y ait en lui une semence très parfaite, et très digeste, néanmoins si quelqu'un, pour le multiplier, le mettait en terre, il faudrait beaucoup de temps, de peine, et de soins pour le conduire jusqu'à la végétation. Mais, si au lieu de cela, on prenait une greffe ou une racine du même arbre, et qu'on la mît en terre, on la verrait en peu de temps et sans peine végéter et rapporter beaucoup de fruits. Il en est de même de l' Or : c'est le fruit de la terre minérale et de l'arbre solaire, mais un fruit d'une très solide mixtion, et le composé le plus achevé de la nature, lequel à cause de cène égalité d'éléments, qui se trouve en lui, souffre très difficilement la corruption et l'altération de ses qualités, pour passer à une nouvelle génération.</li><li>C'est donc une entreprise fort difficile et presque impossible, de prétendre le mettre en terre pour le réincruder et le conduire à la végétation ; mais si au lieu de cela, on prend sa racine ou sa greffe, on aura bien plus aisément ce qu'on souhaite, et la végétation en arrivera bien plus tôt. Concluons donc que quoique l'Or contienne en soi sa propre semence, c'est en vain qu'on travaille sur lui, puisqu'on peut la trouver plus aisément ailleurs.</li><li>Mais que dirons-nous de l'Argent vif vulgaire, que les ignorants prennent pour leur dissolvant et pour la terre philosophique, dans laquelle l'Or doit être semé pour s'y multiplier. Certes, c'est une erreur pire que la première, et quoique d'abord il semble, à cause de son affinité avec l'Or, qu'il doit avoir la faculté de le dissoudre, toutefois il est aisé de s'en désabuser dès qu'on examine un peu les principes de notre art. Car nous accordons bien qu'il n'y a point de corps qui aient tant de ressemblance et d'affinité avec la nature de l'Or que lui, en sorte qu'il est vrai de dire que l'Or n'est autre chose qu'un Argent vif congelé et cuit par la vertu de son propre soufre, à cause de quoi il a acquis l'extension sous le marteau, la constance au feu, et la couleur citrine ; mais cela ne fait pas que l'Argent vif ait la puissance de le dissoudre, ni qu'il la puisse jamais acquérir, d'autant plus qu'il a passé dans une autre substance, et qu'il a perdu sa première pureté et simplicité, étant devenu un corps métallique très abondant en humidité superflue, et chargée d'une lividité terrestre, qui le rendent incapable de cette action.</li><li>Ce serait une grande bêtise de s'imaginer qu'en mettant la semence d'un homme avec du sang d'un autre homme, on pourrait faire une nouvelle génération, sur ce fondement que la semence n'est autre chose que la très pure partie du sang, lequel a reçu une grande digestion, et que le sang est seulement plus humide et plus cru ; mais si au lieu de cela le sperme était jeté dans la matrice d'une femme, où il se trouve un sang menstruel fort cru lequel, par la vertu du sel de la matrice, a acquis une certaine acuité et ponticité, alors ce sperme, se trouvant dans son propre vase, s'y réincruderait sans doute par la voie de la putréfaction, et passerait à une nouvelle génération.</li><li>Il en est de même de l'argent vif ; car, quoiqu'il soit de même nature que l'Or et que par son abondante humidité il s'insinue aisément dans ses pores, et y fasse une disgrégation des moindres parties, en sorte qu'il paraisse dissous, toutefois ce serait une grande erreur de croire une pareille dissolution bonne, qui proprement n'est autre chose qu'une corrosion du métal comme sont celles qui se font avec les eaux fortes vulgaires. Un tel argent vif n'est pas notre sang menstruel, et ce n'est que pour tromper les ignorants que les auteurs se servent de ce nom équivoque.</li><li>L'Or et l'Argent vif vulgaires ne conviennent point du tout à l'Œuvre philosophique (Oeuvre physique) non seulement à l'égard de leur propre substance, mais encore parce qu'il leur manque une chose qui, dans notre art, est d'une absolue nécessité, à savoir un agent propre. Je n'entends pas parler ici de cet agent interne, qui est la vertu du soufre solaire dont nous parlerons ci-après mais de l'agent externe, lequel doit exciter l'interne, et l'amener de puissance en acte.</li><li>Or, cet agent a été séparé de l'Or dans la fin de la décoction, c'est-à-dire qu'à mesure qu'une nouvelle forme d'Or a été introduite dans la matière, cet agent s'est retiré, après y avoir toutefois imprimé sa propre vertu (comme l'explique très bien l'auteur du livre intitulé Margarita pretiosa), en sorte qu'il n'est resté qu'une seule substance matérielle, déterminée par l'action de l'agent interne après son excitation. Si donc la nature a séparé de l'Or cet agent, parce qu'ils ne peuvent compatir ensemble, pourquoi voudrions-nous le rejoindre derechef ? En vérité, cela serait ridicule, tandis que nous pouvons avoir un corps avec lequel cet agent se trouve uni par les poids de la nature, auxquels, si on sait ajouter les poids de l'art, alors l'art achèvera ce que la nature n'a pu faire.</li><li>Zachaire parle aussi fort doctement dans son Opuscule, de l'Argent vif vulgaire comme étant privé de cet agent externe, et nous enseigne qu'il n'est demeuré tel que nous le voyons, que parce que la nature ne lui a pas joint son propre agent. Que se peut-il de plus clair et de plus intelligible ? Si donc l'Or et l'Argent vif vulgaires sont destitués de leur agent propre, que pouvons-nous espérer de bon de leur cuisson ? Le comte Bernard semble avoir eu la même pensée lorsque, défendant de prendre pour l'Œuvre physique, les animaux, les végétaux et les minéraux, il ajoute et les métaux seulement, comme s'il voulait dire les métaux qui sont restés seuls et sans agent (*), ainsi que l'explique l'auteur du livre intitulé Arca aperta.</li><li>Or, il est certain qu'entre tous les métaux, ces deux seulement, à savoir l'Or et l'Argent vif, peuvent être dits sans agent propre ; l'Or, parce que son agent en a été séparé dans la fin de sa décoction ; et l'Argent vif, parce qu'il n'y a jamais été introduit, et qu'il est demeuré ainsi cru et indigeste. Que les chimistes apprennent donc de là combien ils se trompent lorsqu'ils travaillent avec l'Or et l'Argent vif ; prenant l'un pour le dissolvant, et l'autre pour ce qui doit être dissous ; et combien peu ils entendent les philosophes. Pour nous, nous vous disons hardiment que ni l'or vulgaire ni l'argent vif vulgaire, ne doivent point entrer dans l'Œuvre philosophique, ni en tout ni en partie. Qu'après cela chacun fasse valoir tant qu'il voudra son opinion, il me suffit de savoir que je suis dans la vérité, et que je l'ai manifestée au monde</li><li><br /></li><li>(*) II paraît que le Trévisan pense autrement qu'on ne le rapporte ici. Ce que je vais transcrire de lui à ce sujet, quoiqu'un peu long, n'en sera pas moins satisfaisant pour ceux qui aiment les éclaircissements. Il est impossible, dit-il dans sa réponse à Thomas de Boulogne, que l'art produise les semences humaines, mais il peut mettre l'homme dans l'état qu'il doit être pour engendrer son semblable. Les semences vitales se digèrent seulement par la nature dans les vaisseaux spermatiques ; mais nous pouvons mêler ces semences dans la matrice par la conjonction du mâle et de la femelle, et cette conjonction est comme l'art qui dispose et mêle les natures ou semences pour la génération de l'homme. Par exemple, la semence de l'homme, comme plus mûre, plus parfaite et plus active, est conjointe par artifice avec la semence passive et moins digérée de la femme. La semence de l'homme, contenant en soi plus actuellement les éléments d'agent, qui sont l'air et le feu, est plus mûre et plus active pour la digestion. De même, la semence de la femme, contenant en soi plus actuellement les éléments indigestes et crus, qui sont la terre et l'eau, est passive et indigeste. Ces deux semences étant mêlées dans le vase naturel de la femme, sans aucune addition de choses étrangères, et étant aidées par la chaleur interne de la femme, les éléments actifs de la semence de l'homme digèrent et mûrissent les éléments passifs de la semence de la femme, et par ce moyen, l'homme est engendré parfait en sa nature. Notre art divin est semblable à cette génération de l'homme. Parce que, comme dans le Mercure, dont la nature fait l'Or dans le vase minéral, se fait la conjonction des deux semences masculine et féminine. De même, en notre art se fait une semblable conjonction de l'agent et du patient, car les éléments actifs, qui sont la semence masculine, et les éléments passifs, qui sont la semence féminine, se conjoignent naturellement, en gardant toujours la proportion de la nature. Cette première conjonction mercurielle s'appelle digestion, durant laquelle la puissance est mise en acte ; c'est-à-dire la semence masculine est tirée de la semence féminine, ou autrement l'air et le feu sont tirés de la terre et de l'eau, par une digestion et subtiliation qui se fait de ces éléments. Outre cette conjonction et digestion naturelles des semences dans le Mercure, les philosophes ont imaginé une autre conjonction et digestion plus subtiles. C'est pourquoi, non seulement ils font de l'Or, mais encore ils le font plus excellent que le commun. Ils commandent donc de prendre l'Or qui contient en soi les éléments actifs, comme une semence masculine, et le Mercure qui contient en soi les éléments passifs, comme une semence féminine, et de conjoindre dûment l'un avec l'autre, afin de les dissoudre en leur administrant seulement une chaleur qui mette en mouvement celle de l'Or pour digérer le Mercure. Ainsi donc, comme l'homme s'engendre naturellement, de même l'Or est engendré artificiellement, quoique l'art ne puisse engendrer les semences. L'art ne peut savoir les propositions requises dans la mixtion pour faires les semences et les causes des êtres qui se font dans la terre, qui est le lieu naturel de leur génération, mais il conjoint les semences produites par la nature, afin que de leur conjonction soit produite la chose qui doit être engendrée, dans laquelle ces deux semences demeurent mêlées ensemble quoi qu'Aristote semble être d'une opinion contraire. Notre soufre donc, ou semence masculine, ne se retire point après la coagulation du Mercure, comme quelques-uns l'assurent faussement, en disant que cela se fait par la vertu du soleil, dont la chaleur parfait sous la terre la forme de l'Or. Ils parleraient mieux s'ils disaient que c'est par le moyen du mouvement de son globe et de celui de tous les cieux, parce que les rayons du soleil n'échauffant que la superficie de la terre, n'échauffent point sa profondeur dans laquelle les métaux sont engendrés.(Salmon. Bith.Philos.Chimiques)</li><li><br /></li><li><br /></li><li>STROPHE II</li><li><br /></li><li>Mais s'ils pouvaient ouvrir les yeux de leur esprit pour bien comprendre le sens caché des auteurs, ils verraient clairement que l'Or et l'Argent vif du vulgaire, sont destitués de ce feu universel, qui est le véritable agent, lequel agent ou esprit abandonne les métaux dès qu'ils se trouvent dans des fourneaux exposés à la violence des flammes ; et c'est ce qui fait que le métal hors de sa mine, se trouvant privé de cet esprit, n'est plus qu'un corps mort et Immobile.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE II</li><li><br /></li><li>Notre poète semble souscrire à l'opinion que nous venons d'expliquer, en disant que les métaux vulgaires sont sans esprit ou agent, parce qu'ils l'ont perdu dans la fusion ; ce qui insinue que tous les métaux, étant encore dans leurs mines, ont avec eux cet agent, à la réserve seulement de l'Or et de l'Argent vif, lesquels, quoique dans leurs mines, n'ont pourtant pas leur agent propre, parce que, comme nous l'avons fait voir, il a été séparé de l'Or par sa décoction finale, et n'a jamais été joint à l'argent-vif par la nature. Mais afin que le lecteur ne retombe pas dans sa première erreur, il est temps que nous disions quelque chose de la génération des métaux.</li><li>Tous les philosophes assurent unanimement que les métaux sont formés par la nature de soufre et de mercure, et engendrés par leur double vapeur. Mais la plupart expliquent trop brièvement et trop confusément la manière dont se fait cette génération. Nous disons donc que la vapeur des éléments, comme nous l'avons ci-devant montré, sert de matière à toute la matière inférieure, et que cette vapeur est très pure et presque imperceptible, ayant besoin de quelque enveloppe au moyen de laquelle elle puisse prendre corps, autrement elle s'envolerait et retournerait dans son premier chaos.</li><li>Cette vapeur contient en soi un esprit de lumière et de feu, de la nature des corps célestes, lequel est proprement la forme de l'univers. En sorte que cette vapeur, ainsi imprégnée de l'esprit universel, représente assez bien le premier chaos, dans lequel tout ce qui était nécessaire à la création était renfermé, c'est-à-dire la matière universelle, et la forme universelle. C'est elle qu'Hermès appelle vent, lequel porte en son ventre le fils du soleil. Lors donc que par le mouvement des corps célestes elle est poussée vers le centre, comme elle ne peut demeurer sans agir, elle s'insinue dans la terre, qui est le centre du monde. Mais ayant besoin d'un corps pour se rendre sensible, elle prend un corps , d'air, qui est le même que nous respirons, et se renferme en lui pour servir d'aliment à la vie qui est en nous, et en même temps pour nourrir et vivifier toute la nature.</li><li>Cette vapeur est attirée au travers de l'air par notre feu interne lequel la transmue et la convertit en sa propre nature ; mais toutefois après l'avoir fait passer par des milieux convenables comme nous le ferons voir plus amplement quelque jour, en traitant ' de la véritable anatomie de l'homme. Cet air est attiré si promptement et si naturellement qu'il est impossible de concevoir aucun temps, aucun lieu, aucun corps dans lequel ne se fasse pas une telle attraction, ce qui prouve invinciblement qu'il n'y a point de vide dans la nature, comme l'attestent tous les philosophes et tous les scholastiques ; et bien que quelques-uns tâchent de prouver le contraire par des expériences, ce sont de mauvaises preuves, fondées sur de fausses suppositions, car ils ne prennent pas garde que ce qu'ils appellent vide, n'est qu'une simple raréfaction, qui n'empêche point qu'il n'y ait de l'air, ou une substance semblable, dans laquelle réside l'esprit dont nous parlons.</li><li>Nul corps au monde ne pourrait avoir ni conserver son être substantiel, s'il n'était doué de cet esprit, lequel se spécifie et revêt la nature de chaque corps, pour y exercer les fonctions déterminées de Dieu, lequel a voulu que chaque chose eût en soi son esprit spécifique pour la conservation de son être substantiel. Et comme cet esprit, qui réside en chaque corps, est de la nature du feu, ainsi que nous l'avons expliqué au Traité de la Création, il est sans doute qu'il a sans cesse besoin d'un aliment qui lui soit propre, la nature du feu demandant qu'il soit nourri et alimenté continuellement pour remplacer ce qu'il dissipe continuellement, à cause du mouvement perpétuel qui est en lui, aussi bien que dans les corps célestes, doués de ce même esprit.</li><li>Le mouvement de cet esprit, tel qu'il se fait dans les corps, est caché et ne peut jamais s'apercevoir par les sens, à moins que l'art ne conduise ce même esprit à une nouvelle génération par le ministère de la nature. A la vérité nous voyons bien que les animaux attirent cette vapeur spirituelle qui est dans l'air ; mais à l'égard des autres corps, dont la nature est plus grossière et plus impure, il n'est pas si facile à cet esprit de s'y insinuer lorsqu'il n'est revêtu que du corps de l'air. Il a donc besoin d'un corps plus solide, et qui ait plus d'affinité avec les corps terrestres. C'est pourquoi cette pure vapeur des éléments s'insinue dans l'eau, et se revêt de son corps, et par ce moyen les végétaux et les minéraux reçoivent bien plus facilement leur aliment, à cause de cette conformité à leur nature. Cet esprit donc n'est pas seulement renfermé dans l'air, mais aussi dans l'eau.</li><li>L'eau est dispersée par toute la terre, et devient quelquefois salée, comme nous l'avons fait voir. Or, il arrive qu'en certains lieux où l'air est renfermé, cet air par la sympathie et la correspondance qu'il a avec les corps célestes, est ému de leur mouvement et ce mouvement de l'air excite la vapeur renfermée dans cette eau salée, et raréfie l'eau. Dans cette raréfaction, il se fait une grande commotion, et dilatation des éléments. Et comme en même temps d'autres vapeurs sulfureuses, qui sont aussi répandues dans ces lieux-là, à cause de la continuelle génération du -soufre qui s'y fait (comme nous l'avons encore fait voir ci-dessus) viennent à s'élever, il arrive qu'elles se mêlent avec la vapeur aqueuse et mercurielle et circulent ensemble dans la matrice de cette eau salée, d'où ne pouvant plus sortir, elles se joignent au sel de cette eau, et prennent la forme d'une terre lucide, qui est proprement le vitriol de nature ; le vitriol n'étant autre chose qu'un sel, dans lequel sont renfermées les esprits mercuriels et sulfureux, et n'y ayant rien dans route la nature qui contienne si abondamment et si visiblement le soufre que le vitriol, et tout ce qui est de la nature du vitriol.</li><li>De ces eaux vitrioliques, par une nouvelle commotion des éléments, causée par celle de l'air, dont nous avons parlé, s'élève une nouvelle vapeur, qui n'est ni mercurielle ni sulfureuse, mais qui est de la nature des deux, et en s'élevant par son mouvement naturel, elle élève aussi avec elle quelque portion de sel, mais la plus dure, la plus lucide, et la mieux purifiée par l'attouchement de cette vapeur ; en suite de quoi elle renferme dans des lieux plus ou moins purs, plus secs ou plus humides, et là; se joignant à la féculence de la terre, ou à quelque autre substance, il s'en engendre diverses sortes de minéraux, de la génération spécifique desquels nous traiterons,. Dieu aidant, en quelque autre occasion.</li><li>Mais à l'égard de la génération des métaux, nous disons que si cette double vapeur parvient , à un lieu, où la graisse du soufre soit adhérente elles s'unissent ensemble, et font une certaine substance glutineuse, qui ressemble à une masse informe, de laquelle, par l'action du soufre, agissant sur l'humidité vaporeuse qui est abondante en ces lieux-là, se forme un métal pur ou impur, selon la pureté ou l'impureté des lieux.</li><li>Car si ces vapeurs sont pures et les lieux aussi très purs, il s'engendrera un métal très pur, à savoir l'Or, duquel le propre agent sera séparé à la fin de la décoction ; en sorte qu'il ne restera plus que la seule humidité mercurielle, mais coagulée. Et s'il arrive que la décoction ne s'achève pas, et que le soufre ne soit pas entièrement séparé, alors il s'engendrera divers métaux imparfaits qui le seront plus ou moins, à proportion de la pureté ou de l'impureté de la vapeur et du lieu, et tels métaux sont dits imparfaits, parce qu'ils n'ont pas encore acquis une entière perfection par la dernière forme.</li><li>A l'égard de l'Argent vif vulgaire, il s'engendre aussi de cette même vapeur, lorsque, par la chaleur du lieu ou la commotion des corps supérieurs, elle s'élève avec les plus pures parties du sel, mais séparée de son agent propre, dont l'esprit s'est évaporé par un mouvement trop subit, comme il arrive à l'esprit des autres métaux dans la fusion. Et cela fait qu'il ne reste dans l'Argent vif que la partie mercurielle matérielle , privée de son mâle, c'est-à-dire de son agent ou esprit sulfureux, et qu'ainsi il ne peut jamais être transmué en Or par la décoction de la nature, à moins qu'il ne fût de nouveau imprégné de cet agent, ce qui n'arrive jamais.</li><li>Par ce que nous avons dit, il est aisé de voir combien le vitriol est éloigné, dans la génération des métaux, et quelle illusion se font ceux qui travaillent sur lui comme sur la véritable matière de la Pierre, dans laquelle doit résider actuellement la véritable essence métallique.</li><li>On voit aussi que les métaux, tandis qu'ils sont dans leurs mines, ont avec eux leur propre agent, mais qu'ils en sont privés par la fusion, et ne retiennent que l'écorce et l'enveloppe de ce soufre, qui est proprement la scorie du métal, par où est encore condamnée l'erreur de ceux qui travaillent sur les métaux imparfaits, après qu'ils ont souffert la fusion.</li><li>Mais quelque misérable chimiste inférera peut-être de là que les métaux imparfaits, étant encore dans leurs mines, pourraient donc bien être le sujet sur lequel l'art doit travailler. Quand on lui accorderait la conséquence, toujours serait-ce mal à propos qu'il entreprendrait de travailler sur eux,' puisque nous avons fait voir que les vapeurs mercurielles, dont ces métaux imparfaits ont été formés et les lieux de leur naissance étaient impurs et contaminés. Comment donc pourraient-ils donner cette pureté qu'on demande pour l'élixir ? Il n'appartient qu'à la seule nature de les purifier ou à ce bienheureux soufre aurifique, c'est-à-dire à la Pierre parfaite et achevée, laquelle, en cet état, est un vrai feu éthéré, très pénétrant, qui dans un instant donne la pureté aux métaux, en séparant d'eux leurs excréments, et en y introduisant la fixité et la pureté, parce qu'il est lui-même très fixe et très pur. Et si l'artiste prétendait séparer lui-même ces impuretés, il arriverait qu'en y travaillant, cet esprit ou cet agent, si nécessaire à l'Œuvre, s'enfuirait de ses mains. C'est donc l'ouvrage de la nature, et non pas de l'art. Mais ce que l'art peut faire, c'est de prendre un autre sujet, déjà préparé par la nature, duquel nous traiterons dans un chapitre particulier, le plus clairement qu'il nous sera possible, pour le soulagement des pauvres étudiants et pour la gloire du Très Haut.</li><li><br /></li><li>STROPHE III</li><li><br /></li><li>C'est bien un autre Mercure, et un autre Or, dont a entendu parler Hermès ; un Mercure humide et chaud, et toujours constant au feu. Un Or qui est tout feu et toute vie. Une telle différence n'est- elle pas capable de faire aisément distinguer ceux-ci de ceux du vulgaire, qui sont des corps morts privés d'esprit, au lieu que les nôtres sont des esprits corporels toujours vivants ?</li><li><br /></li><li>CHAPITRE III</li><li><br /></li><li>On n'entend parler chez les philosophes que d'Or vif, d'Or philosophique ; mais bien loin de vouloir nous expliquer ce que c'est, il semble qu'ils prennent à tâche de le voiler, et de l'envelopper sous des ombres. Cependant, comme c'est en cela principalement que consiste le véritable rondement de la doctrine, et même de la pratique, j'ai cru ne pouvoir mieux faire que d'en dire présentement quelque chose.</li><li>Ce n'est pas sans raison que les philosophes lui ont donné le nom d'Or, car il est réellement Or en essence, et en substance ; mais bien plus parfait et plus achevé que celui du vulgaire. C'est un Or qui est tout soufre, ou plutôt c'est le vrai soufre de l'Or. Un Or, qui est tout feu, ou plutôt le vrai feu de l'Or, qui ne s'engendre que dans les cavernes et dans les mines philosophiques. Un Or, qui ne peut être altéré ni surmonté par aucun élément, puisqu'il est lui-même le maître des éléments . Un Or très fixe, en qui seul consiste la fixité. Un Or très pur, car il est la pureté même. Un Or tout-puissant, car sans lui, tout languit. Or balsamique, c'est lui qui préserve cous les corps de pourriture. Or animal, c'est l'âme des éléments, & de toute la nature inférieure. Or végétal, c'est le principe de toute végétation. Or minéral, car il est sulfureux, mercuriel, et salin. Or éthéré, car il est de la propre nature des deux, et c'est un vrai ciel terrestre, voilé par un autre ciel. Enfin, c'est un Or solaire, car c'est le fils légitime du soleil, et le vrai soleil de la nature.</li><li>C'est lui dont la vigueur fortifie les éléments, dont la chaleur anime les esprits, et donc le mouvement meut route la nature. De son influence naissent toutes les vertus des choses, car il est l'influence de la lumière, une portion des cieux, le soleil inférieur et la lumière de la nature. sans laquelle la science même est aveugle ; sans sa chaleur, la raison est imbécile ; sans ses rayons, l'imagination est morte ; sans ses influences, l'esprit est stérile, et sans sa lumière, l'entendement demeure dans de perpétuelles ténèbres. C'est donc très à propos que les philosophes lui ont donné le nom d'Or vif, puisqu'il est lui-même, comme j'ai dit, la vie de l'Or, et de sa propre substance.</li><li>Car l'Or n'est qu'une substance mercurielle très pure, séparée de ses excréments, et de son propre agent externe, dans laquelle le soufre interne, ou autrement le feu intrinsèque a introduit ses qualités, par lesquelles les autres qualités élémentaires ont été changées, et sont demeurées soumises à la domination de celles-ci ; ce qui fait que</li><li>l'Or est inaltérable ; car toutes les qualités des éléments sont en lui dans un tel équilibre qu'il n'y a plus de lieu au mouvement ; en sorte que le volatil étant surmonté par la nature du fixe, et le fixe également mêlé avec le volatil, il en résulte une certaine homogénéité, qui fait sa perfection et la pureté du composé.</li><li>L'Or vif des philosophes n'est encore autre chose que le pur feu du Mercure, c'est-à-dire la plus digeste et la plus accomplie portion de la très noble vapeur des éléments. C'est l'humide radical de la nature, plein de son chaud inné. C'est une lumière revêtue d'un corps éthéré parfaitement pur, comme nous l'avons expliqué au Chapitre de la Création, où nous avons fait voir que la lumière ne pouvant résider dans cette ' région inférieure, le Créateur l'avait enfermée dans le feu, et l'avait revêtue de son corps. Or, ce feu est un pur esprit, qui fait sa demeure dans le centre des éléments, et sert de véhicule à la lumière. Notre esprit donc est joint à l'humide radical des choses, et réside particulièrement dans le chaud inné ; ce qui fait qu'à bon droit les sages ont dit de leur Or vif que c'était la très pure vapeur des éléments, sur laquelle l'esprit igné avait commencé d'agir, et y avait imprimé la fixité, la faisant passer en nature de soufre, d'où elle a pris le nom de soufre des philosophes, à cause de la qualité ignée, qui domine en elle. Elle ne laisse pas aussi d'être appelée très souvent du nom de Mercure, parce que toute son essence dépend de la substance mercurielle.</li><li>C'est ce soufre qui agit en tout composé, et qui ayant en soi la nature de la lumière céleste, veut à son exemple, continuellement séparer la lumière des ténèbres, c'est-à-dire le pur de l'impur. C'est là le véritable agent interne, qui agit sur sa propre matière mercurielle, ou humide radical, dans lequel il se trouve renfermé. C'est la forme informant toutes choses ; et dans l'ordre de la génération, c'est de son action et de l'altération qu'il cause, que naissent toutes les diverses couleurs, selon les divers degrés de la digestion ; mais sa couleur propre et naturelle est le rouge parfait, auquel se termine toute son action, et où se manifeste son entière domination sur le sujet altéré.</li><li>C'est le chaud inné, lequel se repaît continuellement de son propre humide radical, et comme celui-ci fournit sans cesse la matière, l'autre agit aussi perpétuellement. C'est enfin le véritable artisan de la nature, par qui se manifestent les vertus sympathiques, et par qui se font coûtes les attractions ; d'où il nous est aisé de comprendre la nature de la foudre, qui n'est autre chose qu'une exhalaison très sèche de la terre, laquelle étant répandue dans les airs, ne demande qu'à s'élever, et dans cette élévation, venant à se purifier et à se dépouiller des fèces et des excréments auxquels elle est jointe, elle commence à sentir peu à peu ses forces sympathiques.</li><li>Cette exhalaison contient en soi cette vapeur des éléments, que nous avons dit être répandue par toute la nature, mais revêtue d'un corps, parce qu'elle a déjà acquis quelque fixité au moyen de la siccité terrestre. Et comme dans cette nouvelle élévation, elle se trouve jointe à une autre vapeur plus volatile, qui s'exhale incessamment de la terre, elle est contrainte de s'élever avec elle jusqu'au plus haut de l'air où se trouvant plus pure et plus dégagée de ses excréments, comme j'ai dit, elle prend une nature ignée, et continuant à s'élever toujours davantage, à cause de la vapeur volatile à laquelle elle est unie, elle s'échauffe enfin et s'altère par le mouvement des étoiles et des corps célestes ; en sorte qu'ayant attiré à soi les plus subtiles parties terrestres de l'exhalaison et tout son humide radical étant consumé, elle est dans un instant transmuée en un soufre terrestre, lequel étant de nature fixe, n'est plus porté en haut, comme il arrive aux soufres volatils, mais tombe en terre avec tant d'impétuosité, qu'il n'y a point d'obstacle assez fort pour lui résister.</li><li>La même chose arrive au soufre des philosophes, lorsqu'il est projeté sur de l'argent vif ; car par son feu, il change en sa nature tout l'humide radical, qui est .très abondant dans l'Argent vif, après en avoir séparé et rejeté les excréments. Et cet Argent vif devient lui-même soufre et médecine dans toutes les parties, pourvu que l'humidité se trouve inférieure à la vertu et siccité du soufre. Car, si la projection se fait sur une trop grande quantité d'Argent vif, en sorte qu'elle absorbe et surmonte la vertu du soufre, alors il n'est changé et fixé qu'en Or, dans lequel il se fait un tempérament entre l'humide radical et le chaud inné. Au reste, la foudre étant portée au travers de l'air par sa propre vertu, elle est attirée en terre par un autre soufre qui se trouve fixe en elle, parce que le fixe s'éjouit de la nature fixe, et va avec précipitation l'embrasser, et se joindre à lui. Après quoi la foudre étant tombée en terre, son mouvement cessé, et se trouvant dans un lieu qui lui est propre et où, par la présence de l'attirant, il se fait plutôt une rétention qu'une attraction, elle demeure en repos, se refroidit et se concentre dans son propre corps, après avoir déposé sa férocité et réprimé sa violence. A l'égard 'de ses effets prodigieux, il ne s'en faut point étonner ; car comme c'est le feu très fixe de la nature, il détruit en un clin d'œil tout ce qu'il touche, et en consume tout l'humide radical, à peu près comme une grande flamme en dévore une moindre, et qu'une grande lumière en absorbe une médiocre.</li><li>Il arrive aussi quelquefois que la foudre acquiert dans ses exhalaisons une certaine nature spécifique, suivant laquelle elle détermine son action, en sorte qu'elle détruira une chose, et ne fera aucun dommage à une autre ; ce qui provient de ce qu'elle attire à soi, et absorbe seulement ce qui est de sa nature, laissant ce qui lui est étranger. Et quoique chaque corps ait en soi cet humide radical des éléments, qu'il soit d'une seule et même nature partout, et qu'il n'y en ait point de deux sortes, toutefois parce qu'il se trouvera dans quelque corps des esprits spécifiques, opposés à ceux de la foudre, et qu'il sera outre cela environné de divers excréments, alors la foudre, sentant une nature contraire à la sienne, se portera ailleurs, et s'attachera à un autre sujet. A l'égard de ces esprits spécifiques, nous en traiterons plus amplement ailleurs il suffit pour le présent d'avoir fait connaître d'où proviennent les vertus sympathiques et la force des attractions.</li><li>L'effet du soufre, ou chaud inné des éléments, duquel nous traitons dans ce présent chapitre, se découvre encore mieux dans la poudre a. canon, car elle abonde extrêmement en vapeur aérienne mercurielle, à cause de la nature du soufre et du salpêtre, qui y sont renfermés. Mais, parce que son humide est cru et plus volatil que fixe par sa nature aérienne ; quoique cet humide ait pourtant en soi son chaud inné ou feu interne, il arrive que lorsqu'elle est embrasée, elle démontre entièrement sa nature volatile, et remonte en haut vers sa patrie, à cause de la conformité qu'elle a avec les choses supérieures, enlevant avec soi des portions d'exhalaison terrestre et ignée ; mais elle ne fait que vaguer au milieu des airs, sans qu'il y ait en elle aucun sentiment d'attraction, ni aucun mouvement qui la porte plus loin, et dans cet état indifférent elle sert seulement à la nature pour de nouveaux usages. Mais si la nature fixe était en elle, alors elle chercherait le centre de la terre, et s'y précipiterait comme on voit qu'il arrive à la foudre, ou à la poudre fulminante de l'or, dont les experts savent bien extraire le soufre fixe — (suivant ce qu'enseignent fidèlement plusieurs auteurs), lequel après qu'il a été mêlé avec des choses inflammables et volatiles, à la façon de la poudre à canon, devient lui-même inflammable ; mais étant enflammé, il ne s'envole pas dans les airs ; au contraire, devenu plus libre et dégagé de ses excréments, il se précipite vers la terre à l'exemple de la foudre ; et malgré tous les obstacles, il se cache en elle, à cause que le soufre de l'Or, étant devenu fixe par la nature, est puissamment attiré par le feu fixe, qui est renfermé dans la terre ; et ainsi par son propre mouvement, il est entraîné vers le lieu de sa sphère.</li><li>Puisqu'on discerne donc si visiblement de semblables attractions, pourquoi ne voudra-t-on pas que ce qu'on appelle vertus occultes et sympathiques, viennent de la même cause, quoique cela ne soit pas tout à fait sensible aux ignorants. 0 combien y a-t-il de choses dans le cours ordinaire de la nature qu'on attribue fort mal à propos à ces vertus occultes ! Mais il n'appartient pas à de malheureux philosophâtres de connaître la nature des choses ; cet avantage est réservé aux seuls vrais philosophes. Que ceux donc qui s'arrêtent ainsi aux causes occultes, s'en tiennent aux vaines subtilités de l'école ; quoiqu'il fût beaucoup mieux pour eux de passer pour chimistes, et que cela leur servît au moins à la connaissance de quelque vérité, que d'aboyer, comme ils font, contre la lune, faisant voir qu'ils ne sont au fond que des bêtes. Mais que chacun se berce à son gré de ses propres chimères, j'y consens de bon cœur.</li><li>Notre soufre est à bon endroit appelé Or vif, puisqu'il est en effet le mouvement et la vie de toutes choses ; et notre poète en a très doctement décrit la nature, en disant qu'il est chaud et humide, très fixe au feu, et pourtant de nature spirituelle ; ce qui fait véritablement un esprit corporifié. Il n'est donc pas surprenant que les philosophes le cachent aux ignorants, et ne le découvrent que sous le nom d'Or vif ; parce qu'en lui consiste tout le secret, et toute la science. Mais examinons un peu en quel lieu, et en quel corps principalement on peut le trouver, afin d'en expliquer fidèlement route la théorie.</li><li>Le soufre dont il s'agit est renfermé en tout corps, et nul corps ne peut subsister sans lui, comme il est aisé de l'inférer de sa nature ; il est dans les vallées, il est dans les montagnes, il est au profond de la terre, dans le ciel, dans l'air, en toi, en moi, en tout lieu, enfin, et en tout corps ; en sorte qu'on peut fort bien dire que l'Or vif des philosophes se trouve partout ; mais proprement on le doit trouver dans sa maison, et c'est là qu'il faut le prendre, autrement ce sera en vain qu'on le cherchera ailleurs.</li><li>Or la maison de l'Or est le Mercure, comme l'enseignent tous les philosophes. C'est donc dans la maison du Mercure qu'il faut le chercher ; mais il ne faut pas entendre ici le mercure vulgaire ; car, quoiqu'il s'y trouve aussi, et que son corps le renferme, toutefois ce n'est qu'imparfaitement et en puissance seulement, comme nous avons déjà dit. Apprends donc à connaître le Mercure, et sache que là où il réside principalement et plus abondamment, c'est là que se trouve le soufre. Sache de plus que c'est un vrai feu, et que le feu vit de l'air. Où donc l'air abonde davantage, c'est là qu'il se, nourrit, qu'il croît, et qu'il se trouve facilement. Mais prends garde à le bien discerner dans les lieux, où, quoiqu'emprisonné, il ne laisse pas d'exercer, quelque sorte d'empire, et non pas en ceux où il est absolument soumis aux autres, et souillé par des excréments ; car le feu de la nature rend toujours à dominer sur les autres éléments, .s'il n'en est empêché par l'abondance d'eau qui lui est contraire, ou qu'il ne soit suffoqué sous les excréments. De là vient qu'il est écrit : Ne mange pas du fils, dont la mère abonde en menstrue.</li><li>Les philosophes ont donc cherché leur Pierre dans les minéraux, pensant y trouver une nature fixe, et une permanence propre à conserver la vie dans son être, parce que les minéraux sont d'une nature plus fixe, à cause de la grossièreté des éléments qui les composent, et l'abondance d'eau et de terre qui est en eux ; ce qui fait que leur humide radical, approchant davantage de la fixité, se convertit plus aisément en soufre fixe.</li><li>Outre cela, les minéraux et surtout les métaux s'engendrent aux entrailles de la terre où l'humide des éléments, que les influences ont porté au centre, se conserve en plus grande abondance, d'où vient que les principes, dont les métaux sont composés sont fort remplis de cet esprit éthéré ; et outre cela encore, à force de circuler en vapeur, et de se sublimer, ils se purifient davantage, au lieu que dans les autres composés, on ne saurait trouver cette naturelle et parfaite sublimation, à cause de la porosité des vases et de la débilité des matrices, qui ferait que tout ce qui se sublimerait s'envolerait. Ou si la substance était plus corporelle, il se ferait une altération et une corruption, tendant à génération, avec quelque déperdition d'esprits, qui, particulièrement dans la génération d'un enfant, pénétrant la matrice, causeraient divers symptômes, ou à la tête, ou à quelque autre partie du corps.</li><li>Les éléments donc ne s'élevant pas en vapeur, ni ne se raréfiant, il ne se fait aucune circulation, et par conséquent point de purification ; par où il est aisé de voir de quelle excellence doit être la Pierre physique, qui par le moyen d'une seconde sublimation, qui se fait dans le vaisseau philosophique, acquiert une bien plus grande perfection, et une pureté, si j'ose dire, toute céleste ; ce qui fait qu'à bon droit les philosophes l'on: appelé leur ciel.</li><li><br /></li><li>STROPHE IV</li><li><br /></li><li>O grand Mercure des philosophes, c'est- en toi que s'unissent l'Or et l'Argent, après qu'ils on! été tirés de puissance en acte ; Mercure tout Soleil et tout Lune- ; triÇile substance en une, et une substance en trois. 0 chose admirable ! Le Mercure, le soufre et le sel me font voir trois substances en une seule substance.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE IV</li><li><br /></li><li>Nous avons déjà discouru brièvement du Mercure des philosophes ; mais afin de le donner mieux à connaître, il faut savoir que c'est par les seuls philosophes que ce Mercure est tiré de puissance en acte, la nature n'étant pas capable d'elle-même d'achever cette production, parce qu'après une, première sublimation, elle s'arrête, et sa matière étant disposée, elle y introduit la forme, faisant de l'Or ou quelque autre métal, selon le plus ou le moins de décoction, et aussi selon que les lieux sont purs ou impurs. Les philosophes ont pris soin de cacher ce Mercure sous des voiles, et de l'envelopper de paraboles ; n'en ayant jamais parlé que par énigme, et surtour sous le nom d'amalgame d'Or, et d'Argent vif vulgaires, donnant au soufre le nom d'Or, et au Mercure celui d'Argent vif, et cela pour mieux tromper les ignorants.</li><li>Tous leurs mots sont équivoques, et c'est là leur façon de parler ; tellement que ce serait une pure bêtise de vouloir travailler suivant le son de leurs paroles. Si cet amalgame ne se faisait qu'avec l'Or et l'Argent vif vulgaires, que de gens deviendraient possesseurs de la Pierre philosophale ! Tout le monde serait philosophe, et la science serait aisée à acquérir par cette seule opération. Mais, au fond, que peut-on recueillir d'un pareil amalgame, quoique fait avec beaucoup de soin ? Rien sans doute, et il n'y a qu'un esprit subtil et pénétrant qui puisse bien comprendre le mercure et le soufre des philosophes, aussi bien que leur union. Que les chimistes cessent donc de s'arrêter au son des mots, et qu'ils sachent que de travailler suivant leur sens apparent, c'est une pure folie, et une dissipation de ses biens, ce qu'ils reconnaîtront enfin à leurs dépens.</li><li>Après que, par la sublimation, l'art a purifié le Mercure, ou la vapeur des éléments, à quoi est requise une industrie merveilleuse, alors il faut l'unir à l'Or vif, c'est-à-dire y introduire le soufre, afin qu'ils ne fassent ensemble qu'une seule substance et un seul soufre. C'est cette union que l'artiste doit parfaitement connaître ; et les points ou milieux par lesquels il peut y parvenir ; sans quoi il sera frustré de son attente. Il a besoin pour cet effet de savoir plusieurs choses ; mais surtout, si le mercure et le soufre sont bien purifiés ; ce qui n'est pas aisé, à moins de connaître bien le principal agent de cet Œuvre, le vaisseau qui y est propre, et plusieurs autres choses, enseignées par les philosophes au sujet de la sublimation. Quand donc ils seront bien purifiés, il faudra les unir parfaitement et les amalgamer ensemble afin que par l'addition de ce soufre, l'Ouvrage soit abrégé, et la teinture augmentée..</li><li>C'est ici où nous devons imiter le silence des philosophes, de peur que la science ne soit profanée ; car il est écrit de laisser ceux qui errent, dans leur erreur, et que ce n'est que par la permission de Dieu qu'on parvient à la connaissance de cet Œuvre, lequel consiste à savoir conjoindre le soleil et la lune dans un seul corps. Mais afin aussi qu'on ne nous accuse pas d'envie, si nous n'en disons pas davantage, nous protestons que si à la vérité nous nous sommes réservé quelque chose, il n'y a au moins aucun mensonge dans tout ce que nous avons dit. Que nous n'avons enseigné aucune opération sophistique. Que nous n'avons point proposé diverses matières et qu'enfin nous avons fait voir clairement qu'il n'y a qu'une seule vérité, quoique par un juste jugement de Dieu, elle soit voilée pour quelques-uns.</li><li>Nous ajoutons encore que ce Mercure est très souvent appelé par les philosophes leur chaos, parce qu'en lui est renfermé tout ce qui est nécessaire à l'art. Par la même raison encore, ils l'ont nommé leur corps, le sujet de l'art, la lune pleine, l'argent vif animé, et d'une infinité d'autres noms. Et parce que les trois principes y sont également balancés par l'opération de la nature, les philosophes, à cause de cette parfaire union des principes, l'ont quelquefois appelé vitriol. En effet, le mariage du soleil et de la lune s'y fait voir à l'œil, on y voit ]e roi dans son bain, Joseph dans sa prison, et l'on y contemple le soleil dans sa sphère ; mais l'explication de tous ces noms demanderait un gros volume, ainsi nous la remettrons à une autre fois.</li><li><br /></li><li>STROPHE V</li><li><br /></li><li>Mais ou est donc ce Mercure aurifique, qui étant résous en sel et en soufre, devient l'humide radical des métaux, et leur semence animée ? Il est emprisonné dans une prison si forte que là nature même ne saurait l'en tirer, si l'art industrieux ne lui en facilite les moyens.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE V</li><li><br /></li><li>Le soufre des philosophes est, comme nous avons dit, enclos dans l'intime de l'humide radical, mais emprisonné sous une si dure écorce, qu'il ne peut s'élever dans les airs que par une extrême industrie de l'art ; car la nature n'a pas dans les mines un menstrue convenable ni capable de dissoudre et délivrer ce soufre, faute de mouvement local, et selon que la vapeur s'élève, ou qu'elle demeure renfermée, tout ce qui est de la première composition demeure aussi, ou s'envole ; mais si derechef elle pouvait dissoudre, putréfier et purifier le corps métallique, sans doute elle nous donnerait elle-même la Pierre physique, c'est-à-dire un soufre exalté et multiplié en vertu.</li><li>Tout fruit, ou tout grain, qui n'est pas derechef mis dans une terre convenable pour y pourrir, ne multipliera jamais, et demeurera tel qu'il est. Or l'artiste, qui connaît le bon grain prend ce grain, et le jette dans sa terre après l'avoir bien fumée et préparée, et là il se pourrit, se dissout, et se subtilise tellement que sa vertu prolifique s'étend et se multiplie presque à l'infini. Et au lieu que d'abord cette vertu était renfermée & comme assoupie dans un seul grain, elle acquiert dans cette régénération tant de force & d'étendue, qu'elle est contrainte d'abandonner sa première demeure, pour se loger dans plusieurs autres grains.</li><li>Que les disciples de l'art considèrent donc attentivement comment, par le seul acte de la putréfaction et de la dissolution, ce soufre interne acquiert une si grande vertu, renfermée dans le premier grain, qui est si simple d'abord, et à laquelle on n'en ajoute point de plus grande, est tellement fortifiée et purifiée par elle-même, qu'elle, passe aisément de la puissance à l'acte en multipliant son humide radical par l'humide radical des éléments, auquel elle se joint car c'est en cela que consiste la vertu spécifique, et point du tout en autre chose. Tout de même, si l'on sait prendre le grain physique, et qu'on le jette dans sa terre bien fumée, bien purgée de ses soufres impurs, et amenée à une parfaite pureté, il est sans doute qu'il pourrira ; que le pur se séparera de l'impur dans une véritable dissolution, et qu'enfin il passera à une nouvelle génération beaucoup plus noble que la première.</li><li>Si tu sais trouver cette terre, mon cher lecteur, il te reste peu de chemin à faire pour atteindre à la perfection de l'Œuvre. Ce n'est point une terre commune, mais une terre vierge ; ce n'est pas non plus celle que les fous cherchent dans la terre sur laquelle nous marchons, où il n'y a nul germe et nulle semence ; mais c'est celle qui s'élève souvent au-dessus de nos têtes et sur laquelle le soleil terrestre n'a point encore imprimé ses actions.</li><li>Cette terre infectée de vapeurs pestilentielles et de venins mortifiés, desquels il faut la purger avec beaucoup de soin et d'artifice, et l'aiguiser par son menstrue cru, afin qu'elle acquière plus de vertu pour dissoudre. Au reste, il ne faut pas entendre ici cette terre des sages, où les vertus des deux se trouvent ramassées, et dans laquelle le soleil et la lune sont ensevelis ; car une pareille terre ne s'acquiert que par une véritable et complète calcination physique ; mais celle dont il s'agit ici, est une terre qui appète les embrassements du mâle, c'est-à-dire la semence solaire ; en un mot elle est désignée chez les philosophes par le nom de Mercure. Mais prends garde, cher lecteur, de ne pas confondre ce nom de Mercure et prends pour ton maître et ton guide le chapitre cinquième du premier chant, afin que par son moyen tu te débarrasses de ces filets ; car cet art est un art mystérieux, qui ne peut s'apprendre, qu'après avoir bien connu ses véritables principes. Attache-toi donc à les connaître, et tu parviendras à la fin que tu désires.</li><li><br /></li><li>STROPHE VI</li><li><br /></li><li>Mais que fait donc l'art ? Ministre ingénieux de la diligente nature, il purifie par une flamme vaporeuse les sentiers qui conduisent à la prison. N'y ayant pas de meilleur guide ni de plus sûr moyen que celui d'une chaleur douce et continuelle pour aider la nature et lui donner lieu de rompre les liens dont notre Mercure est comme garrotté.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE V</li><li><br /></li><li>La nature a toujours accoutumé de se servir de chaleur pour la génération des choses, et cette chaleur est manifeste et sensible dans les animaux. A l'égard des végétaux, elle est à la vérité insensible, mais elle ne laisse pas d'être compréhensible suivant que le soleil s'avance ou se recule ; ce qu'on appelle les saisons ; quoiqu'il ne faille pas croire que la chaleur du soleil soit une cause efficiente, mais seulement une cause occasionnelle ; le feu externe de la nature étant excité par le mouvement du soleil et des autres sphères. Mais pour ce qui est des minéraux, la chaleur n'y est jamais perceptible, si ce n'est par accident, lorsque les soufres s'enflamment.</li><li>Un telle chaleur ne contribue point à la génération, au contraire, elle brûle et détruit ce qui est déjà engendré dans les lieux voisins. Ainsi, il faut chercher pour eux une autre valeur, et l'on trouvera qu'elle ne doit pas s'apercevoir par les sens</li><li>parce que si cela était, l'ouvrage de la nature serait trop prompt, mais elle doit être telle qu'on s'aperçoive plutôt du froid, comme il arrive dans les mines, où règne un froid perpétuel, malgré lequel (ce qui est admirable) la nature conserve toujours la cause de la génération ; c'est-à-dire une chaleur qui ne répugne point au froid, et qui étant de la nature des êtres supérieurs, est plutôt intelligible que sensible ; mais ce n'est pas merveille que nos sens, étant renfermés dans un corps grossier, ne puissent discerner ce qui est d'une substance spirituelle. Nous concevons bien, par exemple, dans les choses artificielles, que l'aiguille d'une montre se meut sans cesse, et nous jugeons de son mouvement par les effets qu'il produit ; cependant il n'y a personne qui ait le sens assez subtil pour apercevoir ce mouvement, quelque application qu'il ait à l'observer. On peut donc aisément conclure, par un argument tiré du petit au grand, que le mouvement de la nature, beaucoup plus subtil que celui de l'art, doit être imperceptible à nos sens.</li><li>Enfin, c'est une chaleur de la nature des esprits qui est d'être toujours en mouvement et comme le mouvement est la cause de la chaleur, elle a une faculté innée d'échauffer. On en peut trouver quelque idée dans les eaux fortes, et dans de semblables esprits, qui ne brûlent pas moins en hiver, que le feu fait en tout temps, et qui font de tels effets, qu'on les croirait capables de détruire toute la nature, et la réduire à rien ; toutefois l'humide radical des éléments ne craint point leur voracité, car en lui, comme nous l'avons dit, réside un feu d'une nature beaucoup plus noble, qui méprise cet autre feu. De là vient que l'Or, qui abonde en cet humide radical, n'est point détruit par de telles eaux, et quoiqu'il paraisse quelquefois dissous par elles et réduit en nature d'eau, ce n'est qu'une illusion des sens, puisqu'il sort de ces mêmes eaux aussi beau qu'auparavant, en conservant son même poids ; ce qui n'arrive pas aux autres corps, parce que leur humide n'est pas si terminé ni si digéré par le feu intrinsèque de la nature, lequel se trouve suffoqué en eux par l'humidité trop crue, ce qui le rend languissant, et susceptible d'altération par le feu de ces eaux fortes, en sorte qu'il s'envole aisément et que le composé est réduit à rien, ne restant plus qu'une cendre corrodée.</li><li>A l'égard de ces esprits corrosifs, ils sont appelés feux contre nature, parce qu'ils détruisent 'la nature. Que les ignorants apprennent donc de là combien ils errent, quand ils prennent de pareilles eaux pour dissoudre les métaux, ou d'autres matières semblables, au lieu de se servir du même feu, dont se sert la nature, lequel il faut seulement savoir bien aiguiser, afin de le rendre plus actif, et plus convenable à la nature du composé. Au reste, la construction de ce feu est très ingénieuse, et en cela consiste presque tout le secret physique, les philosophes n'en ayant rien dit, ou très peu de chose. Pour nous, nous en parlerons ci-après, nous contentant pour le présent d'avertir les chimistes de se donner bien de garde de construire leur feu avec les eaux fortes et vulgaires, car ce n'est pas avec un tel feu qu'il faut secourir la nature, mais avec un feu doux, naturel et administré à propos.</li><li><br /></li><li>STROPHE VII</li><li><br /></li><li>Oui, oui, c'est ce seul Mercure que vous devez chercher, ô esprits indociles ! puisqu'on lui seul vous pouvez trouver tout ce qui est nécessaire aux sages ! C'est en lui que se trouvent en puissance prochaine et la lune et le soleil, qui sans Or et Argent du vulgaire, étant unis ensemble, deviennent la véritable semence de l'Argent et de l'Or.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE VII</li><li><br /></li><li>II est dit dans le « Dialogue de la nature » et ailleurs, qu'on juge aisément du principe qui fait agir, par la fin qu'on se propose. Mais à l'égard des chimistes, il n'est pas difficile de voir que le but auquel ils aspirent, est de faire de l'Or, et qu'ils ne sont portés à l'acquisition de cet art que par ce seul motif. La tyrannie que l'Or exerce sur les cœurs, s'est tellement emparée du monde, qu'il n'y a aucun pays, aucune ville, aucun endroit où l'Or ne manifeste son pouvoir. Il n'y a point de.savant, point de paysan, point d'enfant même, qui ne soit réjoui par son éclat, et ne soit attiré par sa beauté ; et cela parce qu'il est de la nature humaine de désirer le bien et de rechercher ce qu'il y a de plus parfait. Or il n'y a rien sous le soleil de plus parfait que ce fils du soleil, dans lequel est gravé le véritable caractère du père. Ce n'est point un enfant adultérin, mais son fils légitime, et sa véritable race, revêtue de toute sa splendeur, qui a réuni en soi toutes ses vertus, et qui les départ ensuite libéralement aux autres. Rien n'est si beau dans le ciel que le soleil, rien de si parfait sur la terre que l'O'r ; aussi toute la troupe chimique n'aspire qu'à sa possession ; d'où il arrive que telle qu'est leur fin, tel est leur travail ; c'est-à-dire, que leur intention étant d'avoir de l'Or, le fondement de leur travail est l'Or ; mais ils ne savent pas que pour la multiplication des choses, on ne demande pas le fruit ni le corps, mais le sperme et la semence du corps, avec laquelle il se puisse multiplier. Mais il est temps d'expliquer en peu de mots ce que c'est que ce sperme & cette semence.</li><li>Nous avons déjà dit ci-devant en plusieurs endroits, que le véritable sujet de la nature, ou substance des corps, était l'humide radical, et nous avons si bien fait voir la nature de cet humide radical, qu'il ne reste plus à savoir que l'ordre de sa spécification, et la manière de sa multiplication. Pour y parvenir, il faut regarder comme une chose constante que le feu de la nature, ou autrement le soufre de nature, réside dans cet humide radical, et qu'il est le grand artisan de la nature, auquel elle obéit absolument ; car ce qu'il veut, la nature le veut aussi. Or, ce feu, ainsi renfermé dans les corps, ne désire que de s'étendre en vertu, et en quantité ; c'est pourquoi il convertit sans cesse en soi l'humide radical et se multiplie en le consumant ; mais cela se fait imperceptiblement, et à mesure, autrement la nature du corps se détruirait, si on ne lui fournissait pas toujours un nouvel humide pour remplacer l'humide consumé.</li><li>Ce feu est le chaud inné, toujours plein de vie et de chaleur ; mais il est gouverné par des esprits spécifiques, lesquels sont de la nature de la lumière surcéleste, et ont reçu cette spécification dans le point de la création par la vertu ineffable de Dieu, et selon son bon plaisir, auquel la nature ne fait qu'obéir, en suivant sans relâche ses lois éternelles. Ces esprits spécifiques demeurent constamment dans les corps jusqu'à ce qu'ils soient entièrement consumés, et réduits à rien ; c'est-à-dire, tant que l'humide radical subsiste en tout ou en partie ; mais lui, étant une fois détruit, la vertu spécifique est aussi détruite. Ce chaud inné enrichi de son esprit spécifique, réside, comme nous l'avons dit, dans le domaine royal de l'humide radical, comme le soleil dans sa propre sphère. La nature du corps lui obéir, et l'humide radical lui fournit sans cesse sa matière et son aliment, lequel est aussi sans cesse dévoré par ce feu, et converti dans sa propre nature ; mais cette coction est plus ou moins forte, et la nature opère plus ou moins facilement, selon le plus ou le moins d'excréments qu'elle rencontre. Cet humide est dispersé par tour le corps, et se conserve dans le centre de la moindre de ses particules ; et lorsqu'il abonde en humidité, c'est le sperme du corps. Mais si cette humidité est terminée et plus cuite, alors c'est proprement la semence du corps. La semence n'est donc autre chose qu'un point invisible du chaud inné, revêtu de son esprit spécifique, lequel réside dans l'humide radical, et cet humide, après quelque altération, est proprement le sperme du corps.</li><li>Cette semence, en quelque règne que ce soit, animal, végétal ou minéral, veut sans cesse se multiplier autant qu'elle en a le moyen ; mais elle est souvent contrainte de demeurer en repos et sans action, renfermée dans son corps, à cause que la nature n'a pas de mouvement local, à moins que l'art industrieux n'excite la chaleur interne par quelque moyen externe, et ne lui donne lieu par cet aiguillon de rassembler ses forces, et de réveiller sa vertu pour s'en servir à dévorer son humide radical, et ainsi se multiplier. Mais l'humide radical, qui est l'aliment propre de la semence, est aussi quelquefois tellement enveloppé d'excréments qu'il ne saurait aider au chaud inné ; en sorte qu'il demeure tout languissant et sans action, quoique le propre de sa nature soit d'agir ; et lors, ne pouvant attirer à soi qu'une très petite portion de l'humide radical, et encore avec beaucoup de peine et de temps, il arrive enfin, par l'émotion naturelle et l'intempérie des éléments, qu'il se détruit entièrement, et retourne vers sa patrie ; d'où il revient dans de nouveaux corps. Ainsi la corruption de l'un est la génération de l'autre, par une continuelle vicissitude des choses.</li><li>Dans le règne animal, le chaud inné attire des aliments l'humide, qui lui est nécessaire pour sa restauration ; et par cette attraction, les parties du corps affaiblies se refournissent d'un nouvel humide à la vérité, mais pourtant plus cru, quoiqu'il soit de même nature, et qu'il ait d'autant plus d'affinité avec lui, que ces aliments sont plus souvent pris du même règne. Ils sont quelquefois pris aussi du végétal, où cet humide a reçu une spécification particulière, mais plus convenable pourtant à la nature animale, que celui qui se trouve dans les minéraux ou dans les éléments, dont la nature est trop universelle. Au reste, tous ces humides radicaux sont d'une même substance et essence, à la différence que quelques-uns n'ont reçu aucune coction, et que les autres l'ont reçue en partie.</li><li>La nature, dans ses. opérations, passe toujours par des milieux, et ne va jamais d'une extrémité à l'autre, si elle n'y est forcée ; ce qui arrive très rarement, comme on le remarque dans les gens qui, au rapport de quelques auteurs, ont vécu pendant un certain temps d'air seulement, ou de terre appliquée sur leur estomac, d'où on prétend qu'ils aient tiré l'humidité qui y était renfermée. Mais quand cela serait vrai, il n'en faudrait pas faire une règle. Quoi qu'il en soit, l'humide radical est attiré de toutes les parties du corps pour le rétablissement du chaud inné, qui a été consumé, et toutes ces diverses parties, se trouvant pleines de cet aliment, rejettent un certain superflu aqueux, qui a quelque affinité avec l'eau, lequel demeure répandu par tout le corps, jusqu'à ce que, par la faculté attractive de certaines parties, il y soit attiré et conservé pour l'usage du sperme. Ensuite de quoi, venant à recevoir sa détermination dans les vases spermatiques, il devient enfin un véritable sperme, lequel ayant été répandu par tout le corps, et en ayant ramassé en soi toute la vertu, contient à cause de cela en puissance, tous les membres du corps distinctement. Et de là s'établit la vérité de cette doctrine : que le sperme est le dernier et le plus parfait excrément de l'aliment.</li><li>Ce sperme veut toujours être séparé du corps grossier, pour être porté dans un lieu pur, où il puisse servir à la génération de l'animal ; et comme c'est l'extrait et la quintessence du corps, il est nécessaire qu'il soit dissous par quelque chose de fort pur, afin que le chaud inné, ou le point séminal contenu en lui, puisse aisément se fortifier et multiplier en vertu. Donc, pour y parvenir, la nature a donné cet instinct à l'animal de s'accoupler avec sa femelle, afin que, par cet accouplement, ce sperme fût porté hors de son lieu, et jeté dans une matrice convenable.</li><li>Le sperme masculin étant entré dans la matrice, s'unit dans l'instant avec le sperme féminin, d'où résulte un certain sperme de nature hermaphrodite. Dans le sperme féminin dominent les éléments passifs, et dans le sperme masculin dominent les éléments actifs, ce qui leur donne lieu d'agir et de pâtir entre eux ; car autrement, s'ils étaient de même qualité, il ne se ferait pas d'altération, ni si facilement, ni si promptement, et il serait à craindre que la vertu spécifique de la semence, qui est très subtile, ne s'évanouît.</li><li>Ces spermes, venant à recevoir quelque altération, à quoi contribue la qualité acide du menstrue, alors le chaud inné commence à agir sur l'humide et l'assimile à soi ; et ainsi croissant en vertu et en quantité, il devient plus mûr et plus actif ; en sorte que recevant toujours un nouvel aliment du menstrue, il le transmue en chair, en os, et en sang. Mais comme nous traiterons de cela dans son lieu, il suffit pour le présent de savoir que ce sperme s'augmente par la transmutation du sang menstruel, et que ce sang menstruel abonde en humidité, laquelle sert à faire corrompre le sperme ; c'est-à-dire, que par sa crudité et son acidité, il corrompt les éléments humides de l'humide radical, et les dissout ; en sorte qu'étant purifiés par cette altération, ils deviennent un aliment plus noble et plus propre pour la semence, à laquelle ils donnent lieu d'agir avec plus de vertu, et de conduire les choses à une plus grande maturité. Mais c'est assez parlé du règne animal.</li><li>A l'égard du végétal, nous disons de même, que le sperme des végétaux est leur humide radical, répandu dans toute la masse du corps, lequel est abondant en humidité aqueuse. Ce sperme ne demande qu'à être subtilisé et élevé en haut par l'attraction de l'air supérieur, parce qu'il est air lui-même & que la nature s'éjouit en sa nature ;de là vient que les arbres et les plantes s'élèvent en haut, laissant en bas la partie grossière jusqu'à ce qu'étant parvenus à une subtilité convenable, et le pur étant toujours séparé de l'impur, ils passent enfin en grain de semence. Ce grain, où est renfermé le sperme, est de nature hermaphrodite, et contient en soi les qualités masculine & féminine ; car les végétaux n'ayant pas un mouvement local pour faire l'accouplement des deux natures, il a été nécessaire que cette double nature fût contenue dans les grains, et dans les semences.</li><li>Ces grains demeurent sans action, et ne passent point à une nouvelle génération, à moins qu'ils ne soient mis en mouvement par un agent externe. Mais si le laboureur les jette dans une terre, qui leur soit propre, comme dans une matrice, dans laquelle il y ait une humeur crue et menstruale, alors ils se corrompent par le moyen de cette humeur et d'un certain esprit âcre nitreux, et par cette corruption, le sperme est purifié, et la semence dissoute, laquelle attire à soi son aliment pour sa restauration ; mais n'en trouvant pas suffisamment dans le grain même, elle est obligée d'en attirer de la terre, dont elle fortifie et multiplie la vertu.</li><li>Et en même temps, par cette attraction, sont aussi attirées quelques parties de terre et d'eau, qui servent de voies aux autres éléments et à l'humide radical ; et de cette façon la semence croît en quantité à l'égard du corps, et en qualité à l'égard de sa vertu. La semence est puissamment portée à une telle attraction, en sorte que ne pouvant demeurer en repos, elle va d'elle-même au-devant . du nutriment, s'étendant en racines, lesquelles se glissent sous terre pour y chercher sans cesse un nouvel aliment, et quoiqu'il y en ait abondamment dans l'air, toutefois celui qui est dans la terre a plus d'affinité avec la nature du grain, parce qu'il est moins spirituel ; ce qui a obligé le maître de la nature de disposer tellement les choses, qu'en même temps que les grains seraient semés, le froid de l'hiver environnât la terre, afin que les pores en étant bouchés, la semence ne pût aller prendre son aliment dans l'air, mais qu'elle le cherchât dans la terre, où, comme nous avons dit, il est plus convenable à sa nature.</li><li>Outre cela, par l'action du grand froid, cette vapeur des éléments, ou cet humide radical cru des choses, se conserve bien mieux en terre, parce que les pores en étant bouchés, les racines s'étendent bien plus librement dans son sein, et y deviennent bien plus vigoureuses, y prenant un corps dur et solide, à cause de la froideur de la terre, er de la grossièreté de l'eau.</li><li>Mais quand le printemps vient reprendre la place de l'hiver, alors les pores de la terre s'ouvrent ; et cette vapeur venant à s'exhaler, les racines, qui se trouvent destituées d'aliment, sont obligées d'aller le chercher dans l'air, où elles sentent qu'il est, ce qui fait qu'elles s'élèvent, et sont comme attirées en haut, et dans cette élévation, le pur est toujours plus aisément séparé de l'impur, l'aliment grossier étant attiré des racines pour la production de la masse seulement. Au reste, la plante croît et se fortifie jusqu'à ce qu'elle soit parvenue à un âge de perfection ; après quoi son attraction étant affaiblie, elle est contrainte de s'arrêter dans les termes de sa grandeur ; mais le pur ne laisse pas toujours d'être séparé de l'impur, et de se renfermer sous une écorce, d'où il se forme une grande quantité de nouveaux grains et ainsi se fait la multiplication des végétaux, par laquelle d'un seul corps, il en naît plusieurs d'une façon merveilleuse.</li><li>Venons présentement aux minéraux, et disons qu'ils sont produits de la même manière, parce que la nature est une, et la même partout. A l'égard des métaux en particulier, comme nous avons déjà traité de leur génération, nous y renverrons le lecteur, nous contentant de dire quelque chose ici de leur semence. La semence des métaux est proprement leur chaud inné ; c'est-à-dire le feu enclos dans l'humide radical ; et parce que la nature a eu le temps et le lieu propre pour bien purifier leur humide et le subtiliser en vapeur, on peut dire que les métaux, à raison de leur grande homogénéité, ne sont autre chose que l'humide radical lui-même ; surtout les métaux parfaits, lesquels n'ont retenu aucune scorie, ni aucun soufre externe, mais en ont été séparés. Cet humide est appelé d'un autre nom, Argent vif ; mais il ne faut pas s'imaginer qu'il ait été purifié et subtilisé assez parfaitement pour avoir acquis entièrement une nature spermatique ; au contraire, il a contracté dans la terre quelque grossièreté par l'union d'une substance aqueuse, en laquelle les métaux abondent extrêmement ; ce qui fait que ce sont proprement des fruits de l'eau comme les végétaux le sont de la terre. Pour ce qui est des autres éléments, ils y sont mêlés diversement.</li><li>Le sperme donc des métaux est renfermé dans un corps, lequel corps est l'Argent vif, tant du vulgaire que celui des autres métaux, et c'est lui qui en est proprement la matière ; en sorte que si vous séparez du métal la substance de l'Argent vif — (ce qui est facile à faire) ce qui reste n'est plus un métal. Ce sperme ne laisse pas d'être souillé, parce qu'il est renfermé dans un corps de terre et d'eau, et bien que cette eau et cette terre soient très pures et très resplendissantes au regard des autres corps, toutefois, par rapport à la semence, ce ne sont que comme des fèces, et comme une écorce ; parce que le point séminal est de la nature du ciel, dont il participe beaucoup plus que de la nature inférieure.</li><li>Ce sperme est le véritable véhicule de la lumière céleste, qui ne pouvait loger que dans un corps aussi pur, et ce corps est proprement la moyenne substance de l'argent vif, dont Géber et les autres parlent tant, disant que c'est la Pierre connue des philosophes et désignée dans leurs chapitres. Et que c'est enfin le véritable sperme des métaux, lequel, il faut nécessairement avoir, puisque sans lui la multiplication de la semence est impossible.</li><li>La semence des métaux est donc enclose dans ce sperme, de la même manière qu'il a été dit à l'égard des autres règnes ; mais dans des degrés différents, selon le plus ou le moins de coction et de purification. Elle se peut aussi extraire de tous corps, mais fort facilement à l'égard de quelques-uns, et très difficilement à l'égard des autres, c'est-à-dire, quasi point du tout. Il est nécessaire à l'artiste de bien connaître cette semence, et l'ayant connue, l'extraire pour opérer une nouvelle génération et multiplication. Mais avant cela, il est nécessaire que son sperme se putréfie, se sépare, et se purifie par un moyen propre & un menstrue convenable, dans une matrice qui le soit aussi ; après quoi tu la trouveras multipliée, et tu auras la véritable Pierre des philosophes, et le soufre des sages. Je te dis encore que cette semence a surtout acquis dans les métaux la nature fixe, ce qui a obligé les philosophes de la chercher particulièrement en eux, afin d'avoir une médecine fixe, qui ne se consumât pas aisément, ni ne s'envolât à une douce chaleur. Sois donc prudent, mon cher lecteur, dans l'extraction de cette semence. Si tu veux parvenir à l'Œuvre philosophique, que cela te suffise.</li><li><br /></li><li>STROPHE VIII</li><li><br /></li><li>Mais toute semence est inutile, si elle demeure entière, si elle ne pourrit, et ne devient noire ;</li><li>car la corruption précède toujours la génération. C'est ainsi que procède la nature dans toutes ses opérations ; et nous qui voulons l'imiter, nous devons aussi noircir avant de blanchir, sans quoi nous ne produirons que des avortons.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE VIII</li><li><br /></li><li>Notre poète enseigne ici brièvement ce que nous avons déjà expliqué, à savoir que sans la putréfaction, il est impossible d'atteindre au but désiré, qui est la délivrance du soufre, ou semence, renfermée dans la prison des éléments. Et en effet, il n'y a que ce seul moyen, car si la semence n'est jetée en terre pour y pourrir, elle demeure inutile, la nature nous enseignant de procéder par la corruption à la multiplication des semences. Or, cette corruption ne s'accomplit que dans un menstrue approprié, comme nous l'avons fait voir en parlant des animaux et des végétaux.</li><li>Dans les animaux, le menstrue est placé dans la matrice, où le sperme se corrompt ; et à l'égard des végétaux, leur menstrue se trouve dans la terre, où les semences sont réincrudées et corrompues. Pour ce qui est des minéraux, leur menstrue est renfermé dans leur propre matrice, qui est prise pour leur terre. Mais comme dans les animaux les matrices doivent être confortées, et les femelles nourries des meilleurs aliments, sans quoi l'embryon aurait de la peine à être poussé dehors, ou resterait très infirme ; et comme il faut aussi dans les végétaux que la terre soit labourée, purifiée, appropriée et fumée, autrement en vain y jetterait-on du grain, il en est de même des minéraux, et surtout de nos métaux dans la procréation de l'élixir ; car si la semence aurifique n'est jetée dans une terre bien préparée, jamais l'artiste ne viendra à bout de ce qu'il souhaite, parce qu'autrement la matrice sera infectée de vapeurs puantes et de soufres impurs. Sois donc très circonspect dans la culture de cette terre, après quoi jettes-y ta semence, et sans doute elle te rapportera beaucoup de fruit.</li><li><br /></li><li>Fin du second Chant</li><li><br /></li><li><br /></li><li>CHANT TROISIEME</li><li><br /></li><li>STROPHE I</li><li><br /></li><li>O vous, qui pour faire de l'Or par le moyen de l'art, êtes sans cesse parmi les flammes de vos charbons ardents ; qui tantôt congelez, et tantôt dissolvez vos divers mélanges en tant et tant de manières, les dissolvant quelquefois entièrement, quelquefois les congelant seulement en partie ; d'où vient que comme des papillons enfumés, vous passez les jours et les nuits à rôder autour de vos fourneaux.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE PREMIER</li><li><br /></li><li>Le front des chimistes, toujours moite de la sueur qu'il distille sans cesse, marque bien la dissolution de leur cerveau ; mais il a beau s'en élever des vapeurs, elles sont si noires et si impures, que bien loin que leur ignorance soit purgée par ce moyen, et leur tête purifiée, elles ne font que découvrir leur folie. C'est le supplice des damnés que d'avoir toujours envie de voir la lumière, et d'être dans de perpétuelles ténèbres. Il en est de même de ces chimistes ; car, quoique la lumière se lève pour les autres, ils demeurent toujours ensevelis dans un profond sommeil, et leurs yeux sont dans un aveuglement qui ne finit point.</li><li>Quel moyen de chasser d'autour d'eux les ténèbres qui les environnent, et comment dissoudre la grossièreté de leur esprit, si le feu continuel de leurs fourneaux a tellement raréfié leur entendement, qu'il ne leur en reste presque plus ? Vous les voyez sans cesse occupés à anatomiser toutes sortes de mixtes par leurs calcinations, dissolutions, cohobations, et sublimations, s'imaginant avoir distinctement, par ce moyen, les diverses substances des éléments, et donnant à leurs mélanges, à leurs huiles, et à leurs folles confections divers noms, comme d'air, de feu, et semblables.</li><li>Quelle extravagance de prétendre purger les corps de leur crasse, et de leur impureté, par le moyen des eaux corrosives, et contre nature, qui corrompent et détruisent la nature, renfermée dans les mixtes ! Ces eaux dissolutives des philosophes ne doivent point mouiller les mains, parce qu'elles sont du genre des esprits mercuriels et permanents, qui ne s'attachent qu'aux choses qui sont de leur propre nature. Et s'ils lisaient les auteurs, ils verraient qu'ils enseignent que nulle eau ne peut dissoudre les corps d'une véritable dissolution, que celle qui demeure avec eux dans une même matière, et sous une même forme, et que les métaux dissous peuvent derechef recongeler. Mais, en vérité, quelle convenance y a-t-il entre les eaux de ces gens-là, et leurs corps ? nulle sans doute ; car, au lieu de se joindre à eux, elles surnagent au-dessus, et demeureraient de la sorte au feu jusqu'au jour du jugement. Malheureux qu'ils sont, ils prétendent être fort habiles, et ne se sont jamais donné la peine d'apprendre ce qu'il faut nécessairement savoir avant toutes choses.</li><li>Il n'y a pas moins d'habileté à connaître l'eau des philosophes, qu'il y en a à connaître leur soufre ; et l'ouvrage de la solution est aussi caché chez eux, que l'Or qu'ils entendent qu'il faut dissoudre est mystérieux. Cela est cause que les ignorants prennent d'abord l'or vulgaire, ou quelqu'un des autres métaux, et qu'ils essaient de le dissoudre avec le mercure, ou avec quelqu'autre minéral corrosif, ce qu'ils font vainement. Quelle folle raison leur peut persuader qu'un corps terrestre sera conjoint avec une humidité aqueuse sans un milieu qui puisse unir ces deux natures, tous les philosophes ordonnant expressément de combiner les éléments par des milieux, et enseignant que jamais les extrêmes ne peuvent être unis sans une nature participante des deux ?</li><li>Mais les pauvres gens ne savent rien de ce qu'il faut savoir, et ils veulent édifier sans avoir un bon fondement. Ils joignent ensemble diverses choses selon leur caprice et sans examen, et ils s'imaginent tout possible et tout aisé. Il y en a plusieurs d'entre eux qui, raisonnant suivant la capacité de leur petit cerveau, établissent pour un axiome indubitable que la matière est une ; qu'il faut la dissoudre et purifier, puis en extraire ce qu'elle a de pur, et ensuite la joindre avec un mercure bien lavé ; après quoi, sans autre industrie, et sans autre feu que celui des charbons, on doit la commettre aux soins de la nature. Ceux qui raisonnent de la sorte sont les plus doctes, et prétendent entendre parfaitement les paroles des philosophes ; mais les pauvres ignorants n'en comprennent pas la véritable intention.</li><li>Car avant de commettre l'ouvrage à la nature, il faut , à l'exemple du laboureur, que l'artiste choisisse le grain qui lui est nécessaire, qu'il le dépure, et qu'ensuite il le mette dans une terre bien cultivée, après quoi il peut sans difficulté le confier aux soins de la nature, à l'aide d'une simple chaleur, administrée au-dehors. Qu'ils commencent donc par entendre ce que c'est que notre grain, ce que c'est que la culture de notre terre, et après ils pourront dire qu'ils savent quelque chose. Mais puisque nous avons touché ce qui regarde la solution, il est à propos que nous l'examinions avec un peu d'attention.</li><li>Les auteurs disent qu'il y a trois sortes de solution dans l'ouvrage physique : la première, qui est la solution ou réduction du corps cru et métallique dans ses principes, à savoir en soufre et en argent vif. La deuxième, est la solution du corps physique. Et la troisième est la solution de la terre minérale. Ces solutions sont si enveloppées de termes obscurs, qu'il est impossible de les entendre sans le secours d'un maître fidèle. La première solution se fait lorsque nous prenons notre corps métallique, et que nous en rirons un mercure et un soufre. C'est là que nous avons besoin de route notre industrie, et de notre feu occulte artificiel pour extraire de notre sujet ce mercure ou cette vapeur des éléments, la purifier après l'avoir extraite, et ensuite par le même ordre naturel, délivrer de ses prisons le soufre, ou l'essence du soufre ; ce qui ne peut se faire que par le seul moyen de la solution et de la corruption laquelle il faut parfaitement connaître.</li><li>Le signe de cette corruption est la noirceur, c'est-à-dire qu'on doit voir dans le vase une certaine fumée noire, laquelle est engendrée de l'humidité corrompante du menstrue naturel ; car c'est d'elle que dans la commotion des éléments, se forme cette vapeur. Si donc tu vois cette vapeur noire, sois certain que tu es dans la droite voie, et que tu as trouvé la véritable méthode d'opérer.</li><li>La deuxième solution se fait quand le corps physique est dissous, conjointement avec les deux substances ci-dessus, et que dans cette solution tout est purifié, et prend la nature céleste c'est alors que tous les éléments subtilisés préparent le fondement d'une nouvelle génération, et c'est là proprement le véritable chaos philosophique, et la vraie première matière des philosophes, comme l'enseigne le comte Bernard ; car c'est seulement après la conjonction de la femelle & du mâle, du mercure et du soufre, qu'elle doit être dite la première matière, et non auparavant. Cette solution est la véritable réincrudation par laquelle on a une semence très pure, et multipliée en vertu car si le grain demeurait en terre sans être réincrudé et réduit dans cette première matière, en vain le laboureur attendrait-il la moisson désirée. Tous les spermes sont inutiles pour la multiplication, s'ils ne sont auparavant réincrudés. C'est pourquoi il est très nécessaire de connaître parfaitement cette réincrudation, ou réduction en première matière, par laquelle seule se peut faire cette deuxième solution du corps physique.</li><li>A l'égard de la troisième solution, c'est proprement cette humectation de la terre, ou soufre physique et minéral, par laquelle l'enfant augmente ses forces ; mais comme elle a principalement son rapport à la multiplication, nous renverrons le lecteur à ce que les auteurs en ont écrit. Voilà ce que nous avions à dire brièvement sur le sujet de la solution, afin que le lecteur puisse bien comprendre tout ce qui appartient à la théorie, et qu'avec ce secours il lise plus hardiment les écrits des philosophes, et se dépêtre plus facilement de leurs filets.</li><li><br /></li><li>STROPHE II</li><li><br /></li><li>Cessez désormais de vous fatiguer en vain, clé peur qu'une folle espérance ne fasse aller toutes vos pensées en fumée. Vos travaux n'opèrent que d'inutiles sueurs qui peignent sur votre front les heures malheureuses que vous passez dans vos. salles retraites. A quoi bon ces flammes violentes, puisque les sages n'usent point de charbons ardents, ni de bois enflammée pour faire l'Œuvre hermétique ?</li><li><br /></li><li>CHAPITRE II</li><li><br /></li><li>Nous devrions dans ce chapitre, pour suivre l'ordre de notre poète, parler du travail ridicule des artistes ignorants ; mais parce que nous en avons déjà dit quelque chose , et que nous aurons encore l'occasion d'en parler, nous n'y insisterons pas pour le présent, de crainte d'être trop prolixes. Nous nous contenterons seulement d'avertir le lecteur sur le sujet du feu, qu'il ne faut pas entendre un feu de charbon, de fumier, de lampe, ni de quelque autre genre que ce soit ; mais que c'est le feu dont use la nature, ce feu si fort caché chez les philosophes, et donr ils ne parlent que très obscurément ; la construction duquel est aussi difficile qu'elle est secrète, et si les artistes la savaient, nous pouvons assurer hardiment qu'ils n'auraient qu'à entreprendre l'Œuvre des philosophes pour y réussir. Mais afin que le lecteur soit convaincu de nos bonnes intentions sur ce sujet, nous allons passer à l'explication du chapitre qui suit.</li><li><br /></li><li>STROPHE III</li><li><br /></li><li>C'est avec le même feu dont la nature se sert sous terre, que l'art doit travailler, et c'est ainsi qu'il imitera lu nature. Un feu vaporeux, mais qui n'est pourtant pas léger ; un feu qui nourrit et ne dévore point ; un feu naturel, mais que l'art doit faire ; sec, mais qui fait pleuvoir ; humide, mais qui dessèche. Une eau qui éteint, une eau qui lave les corps, mais qui ne mouille point les mains.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE III</li><li><br /></li><li>Je ne m'étonne pas si plusieurs, et presque tous ont erré faute de connaître le feu ; car c'est comme si quelqu'un manquait d'instruments nécessaires à son art ; il est sûr qu'il ne viendrait jamais au bue qu'il se propose, et ne ferait rien que d'estropié et d'imparfait. Afin donc que vos ouvrages soient parfaits, ô enfants de l'art, servez-vous de ce feu instrumental, par lequel seul toutes choses se font parfaites. Ce feu est répandu par toute la nature, car sans lui elle ne saurait agir, et partout où la vertu végétative est conservée, là aussi ce feu est caché. Ce feu se trouve toujours joint à l'humide radical des choses, et accompagne continuellement le sperme cru des corps. Mais, quoiqu'il soit ainsi répandu par toute la nature inférieure, et dispersé dans les éléments, il ne laisse pas d'être inconnu au monde, et ses actions ne sont pas assez considérées.</li><li>C'est ce feu qui cause la corruption des choses, car c'est un esprit très cru, ennemi du repos, qui ne demande que la guerre et la destruction. C'est une chose qu'on ne saurait trop admirer dans la nature que tout ce qui se trouve exposé à l'air, tour ce qui est dans l'eau, ou sous la terre se réduit à rien, et retourne dans son premier chaos. Les pierres les plus solides, les plus fortes tours, les plus superbes édifices, les marbres les ' plus durs, et .tous les métaux enfin, excepté l'or, sont réduits en poudre après une longue suite de temps.</li><li>Le vulgaire ignorant a coutume d'attribuer une chose si surprenante au temps qui dévore tout ; et cela vient de ce qu'il ignore ce qui est caché dans les éléments, et surtout dans l'air. C'est une flamme invisible et insensible qui insensiblement consume tout, et l'enveloppe sous un profond silence. Ce feu dont nous parlons est diffus dans l'air, parce qu'il est tout aérien de sa nature. Par son esprit cru il décompose les mixtes, et détruisant les ouvrages de la nature, il réduit toutes choses dans leur premier être par le moyen de la corruption.</li><li>C'est par lui que les couvertures de plomb de certains bâtiments sont après un long temps converties en une rouille blanche, qui ressemble à la céruse artificielle, et qui étant lavée par l'eau des pluies, se confond avec elle et se perd. Le fer, tout de même, est changé en scorie peu à peu, et une partie après l'autre. Les cadavres des animaux, leurs ossements, les troncs des arbres, aussi bien que leurs racines, les marbres, les pierres, les métaux, enfin tout ce qui est dans la nature, tombe par succession de temps et est réduit au néant par cette seule cause, et par ce seul feu secret.</li><li>Ce feu est quelquefois appelé Mercure par les philosophes, par une équivoque de nom ; parce qu'il est de nature aérienne, et que c'est une vapeur très subtile, participant du soufre avec lequel elle a contracté quelque souillure ; et nous disons de bonne foi que celui qui connaît le sujet de l'art, connaît aussi que c'est là principalement que réside notre feu, toutefois enveloppé de fèces et d'impuretés ; mais il ne se communique qu'aux vrais sages, qui le savent constituer ec purifier.</li><li>Il a tiré du soufre une imperfection, et une siccité adustible, qui fait qu'on doit agir avec lui sagement et avec précaution, si on veut s'en bien servir ; autrement il devient inutile. Faute de ce feu, la nature cesse souvent d'agir dans les corps, et où l'entrée lui est déniée, là ne se fait aucun mouvement vers la génération, la nature laissant son ouvrage imparfait dès que cet agent n'a plus son action libre. Ce feu est dans un continuel mouvement, et sa flamme vaporeuse tend perpétuellement à corrompre, et à tirer les choses de puissance en acte ; comme il se voit dans les animaux, lesquels ne seraient jamais portés à la génération, ne rechercheraient jamais l'accouplement, et ne songeraient jamais à la production de leurs semblables, sans ce feu prompt à se mouvoir, qui excite et réveille leur propre feu lorsqu'il est engourdi.</li><li>C'est lui qui est la véritable cause du mouvement libidineux, par lequel l'animal est porté à se joindre à son semblable, et y est excité par un aiguillon très piquant, ce qui fait qu'en certains temps, les animaux sont tellement incités à l'âcre de la génération, que maigre tous les obstacles, oubliant toute tristesse, et méprisant toute douleur, ils s'y portent de toute leur puissance, et en suivent tous les mouvements avec joie. Qui des hommes serait assez fou pour souhaiter toutes les saletés attachées à cette action ? Qui voudrait se donner toutes les peines qui servent ordinairement de moyen pour y parvenir ? Et qui ne craindrait de s'exposer aux maladies, qui dérivent de cette source, si on n'y était forcé par un mouvement violent, et entraîné par les lois de la nature ?</li><li>C'est ce feu, lequel répandu dans les membres, agite tout le corps, usurpant un pouvoir tyrannique sur les facultés qui lui sont soumises, et soumettant toute notre volonté aux appétits de l'âme ; de sorte qu'on peut dire, si quelqu'un résiste à ses flammes, que es n'est que par un secours divin, et par le frein d'une raison toute-puissante. Cet esprit très subtil s'insinue dans les entrailles, les émeut fortement, et par son feu allume toute la masse du sang. C'est par sa chaleur que le feu interne est excité et comme invité au combat de Vénus, car elle se porte avec violence aux vases spermatiques, et les échauffe tellement que la semence pleine d'esprits se dilatant, et rompant les bornes de sa prison, ne demande qu'à être jetée dans la matrice de la femme, afin de s'y multiplier dans son propre vaisseau, en faisant passer sa vertu générative de puissance en acte.</li><li>Ce feu exerce un semblable pouvoir dans le règne végétal ; mais, quoiqu'il s'y trouve renfermé dans tous les corps, néanmoins, parce que les éléments y sont plus grossiers que dans le règne animal, il n'est pas excité si aisément, et il a besoin de l'industrie de l'art, et qu'on appelle à son secours l'air, ou quelque autre élément, afin d'être rendu plus actif et plus prompt à opérer. Ce qui se remarque à l'arrivée du printemps et dans l'été ; car alors les pores des corps étant ouverts, ce feu répandu dans les éléments de l'eau, de la" terre et de l'air, s'insinue dans ces corps, et fait voir son action dans l'ouvrage de la végétation. Sans ce feu la nature, accablée sous le faix des excréments, ne ferait que languir, au lieu qu'étant réveillée par ce mouvement vif et pressant, elle agit sans cesse ; et devenue plus vigoureuse, elle épand sa vertu au long et au large.</li><li>On peut dire la même chose des minéraux, et comme ils s'engendrent dans les cavernes de la terre, il est aisé à cet esprit de feu de s'y conserver à cause de la solidité des lieux ; ce qui fait que la nature y engendre plus commodément les métaux surtout si les lieux ont déjà été purifiés par ce même feu. Mais comme il arrive quelquefois, à cause de la froideur du lieu, que les pores du corps sont bouchés, et que cela fait qu'ils demeurent sans action, pleins d'obstructions et d'excréments, alors cet esprit est obligé de vaguer dans ces antres, et y suscite souvent des mouvements violents, après avoir abandonné son corps. Mais pour le mieux faire connaître ce feu, sache qu'il s'enveloppe ordinairement d'excréments sulfureux ; parce qu'il désire la nature chaude, et qu'il se revêt d'un habillement salin, ce qui fait que la terre étant pleine de soufres, les métaux s'y engendrent très aisément, pourvu que les autres causes matérielles y interviennent.</li><li>Mais après que la nature a achevé la génération des corps métalliques, il ne se fait point de multiplication à cause des empêchements dont nous avons parlé ci-devant, et que ce feu s'évanouit subitement. De là vient aussi que les métaux, qui ont souffert le feu de fusion, demeurent comme morts, parce qu'ils sont privés de leur moteur externe : et c'est ce qui oblige l'artiste, quand la nature a cessé d'agir, de la secourir en doublant ses poids, et en y introduisant un plus grand degré de feu.</li><li>Enfin, nous disons que ce feu, à cause de la siccité sulfureuse dont il participe, veut être humecté, afin de s'insinuer plus librement dans le sperme humide féminin, et le corrompre par son humidité superflue ; mais à cause de sa qualité volatile et sèche, il est très difficile de l'attraper, et il faut le pécher avec un rets bien délié par un moyen qui soit propre à cela. C'est dans cette occasion que l'artiste doit connaître parfaitement les sympathies des choses et leurs propriétés, et qu'il doit être versé dans la magie naturelle. Le menstrue doit être aiguisé par ce feu, afin que ses forces en soient augmentées et il ne suffit pas à l'artiste de connaître le feu, il faut encore qu'il sache l'administrer, et qu'il entende parfaitement les degrés de sa proportion ; mais comme cela dépend de l'expérience et de l'habileté des maîtres, nous n'en dirons pas davantage présentement.</li><li><br /></li><li>STROPHE IV</li><li><br /></li><li>C'est avec un tel feu que l'art, qui veut imiter la nature, doit travailler, et que l'un doit suppléer au défaut de l'autre. 'Nature commence, l'art achève, et lui seul purifie ce que la nature ne pouvait purifier. L'art a l'industrie en partage, et la nature la simplicité ; de sorte que si l'un n'aplanit le chemin, l'autre s'arrête tout aussitôt.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE IV</li><li><br /></li><li>Nous avons fait voir ci-dessus en quoi consiste l'habileté de l'art, à savoir à secourir la nature, et surtout dans l'administration du feu, tant externe qu'interne. Ce dernier sert pour l'abréviation de l'Œuvre, et consiste dans l'addition d'un soufre plus mûr et plus digeste, par le moyen duquel la sublimation physique se parfait entièrement ; car le feu augmente le feu, et deux feux unis, échauffent davantage et convertissent les éléments passifs en leur nature, bien plus aisément que ne saurait le faire un seul. C'est donc un très grand artifice que de savoir secourir le feu par le feu, et tout l'art de la chimie n'est autre chose que de bien connaître les feux, et les savoir bien administrer.</li><li>Les philosophes nous parlent dans leurs livres de trois sortes de feu, le naturel, l'innaturel, et le feu contre nature.</li><li>Le naturel est le feu masculin, le principal agent ; mais pour l'avoir, il faut que l'artiste emploie tous ses soins et toute son étude ; car il est tellement languissant dans les métaux, et si fort concentré en eux, que sans un travail très opiniâtre, on ne peur le mettre en action.</li><li>L'innaturel est le feu féminin, et le dissolvant universel, nourrissant les corps, et couvrant de ses ailes la nudité de la nature ; il n'y a pas moins de peine à l'avoir que le précédent. Celui-ci paraît sous la forme d'une fumée blanche, et il arrive très souvent que sous cette forme il s'évanouisse par la négligence des artistes. Il est presque incompréhensible, quoique par la sublimation physique, il apparaisse corporel et resplendissant.</li><li>Le feu contre nature est celui qui corrompt le composé, et qui le premier a la puissance de dissoudre ce que la nature avait fortement lié. Il est voilé sous une infinité de noms, afin d'être mieux caché aux ignorants, et pour bien le connaître il faut beaucoup étudier, lire et relire les auteurs, et comparer toujours ce qu'ils disent avec la possibilité de la nature. Il y a outre cela divers feux, comme de fumier, de bain, de cendres, d'écorces d'arbres, de noix, d'huile, de lampe et autres qui tous sont compris mystiquement sous la catégorie de ces trois feux, ou par eux-mêmes, ou en partie, ou en tant qu'unis ensemble ; mais parce qu'il faudrait un gros volume pour expliquer tous ces noms, et plusieurs autres encore qui se trouvent dans les livres, il suffira pour le présent, et dans le dessein que nous avons d'éviter la prolixité, d'en avoir donné quelque idée, d'autant mieux que notre poète a si clairement décrit les propriétés de ce feu, qu'il semble n'être pas besoin d'un plus grand éclaircissement.</li><li><br /></li><li>STROPHE V</li><li><br /></li><li>A quoi donc servent tant et tant de substances différentes dans des cornues, dans des alambics, si la matière est unique aussi bien que le feu ? Oui, la matière est unique, elle est partout, et les pauvres peuvent l'avoir aussi bien que les riches. Elle est inconnue à tout le monde, et tout le monde l'a devant les Jeux ; elle est méprisée comme de la boue par le vulgaire ignorant, et: se vend à vil prix ; mais elle est précieuse au philosophe, qui en connaît la valeur.</li><li>chapitre V</li><li>Presque tous les philosophes conviennent entre eux sur l'unité de la matière, et affirment unanimement qu'elle est une en nombre et en espèce ; mais plusieurs d'entre eux entendent parler de la matière physique, qui est une substance mercurielle, et à cet égard, ils disent qu'elle est une, parce qu'en effet, il n'y a qu'un seul mercure en toute la nature, quoiqu'il contienne en soi diverses qualités, par lesquelles il varie, selon la diverse domination et altération de ces qualités. Pour moi, je n'entends point ici cette sorte d'unité, mais celle qui regarde le sujet physique, que l'artiste doit prendre à la main et qui sans aucune équivoque est unique ; car notre œuvre ne se fait point de plusieurs matières, l'art n'étant pas capable de mêler les choses avec proportion, ni de connaître les poids de la nature. Il n'y a donc qu'une nature, qu'une opération, et enfin qu'un seul sujet, lequel sert de base à tant d'opérations, merveilleuses.</li><li>Ce sujet se trouve en plusieurs lieux, et dans chacun des trois règnes ; mais si nous regardons à la possibilité de la nature, il est certain que la seule nature métallique doit être aidée de la nature, et par la nature. C'est donc dans le règne minéral seulement où réside la semence métallique, que nous devons chercher le sujet propre à notre art, afin de pouvoir opérer facilement. Mais quoiqu'il y ait plusieurs matières de cette sorte, il y en a une pourtant qu'il faut préférer aux autres.</li><li>Il y a divers âges dans l'homme, mais l'âge viril est le plus propre à la génération. Il y a diverses saisons dans l'année, mais l'automne est la plus propre à cueillir la moisson. Enfin, il y a divers luminaires dans le ciel, mais le soleil est le seul propre à illuminer. Apprends donc a connaître quelle es la matière la plus propre, et choisis la plus facile. Nous rejetons surtout toutes les matières, dans lesquelles l'essence métallique n'est pas renfermée, non seulement en puissance, mais aussi en acte très réel, et ainsi tu n'erreras pas au choix de ta matière. Où n'est pas la splendeur métallique, là ne peut être la lumière de notre sperme.</li><li>Laisse donc chacun dans son erreur et prends garde de te laisser surprendre aux fourberies, et aux illusions, si tu veux réussir dans ton dessein. Et sache certainement que tout ce qui est nécessaire à l'art est renfermé dans ce seul et unique sujet. Il est vrai qu'il faut aider la nature afin qu'elle fasse mieux son ouvrage, et qu'elle l'achève plus promptement, et cela par un double moyen, lequel, sur toutes choses il te faut connaître,</li><li>Ce sujet non seulement est un, mais il est outre cela méprisé de tout le monde, et à le voir on n'y reconnaît aucune excellence. Il n'est point vendable, car il n'est d'aucun usage hors l'Œuvre philosophique, et lorsqu'il est dit par les philosophes que toute créature en use, qu'il se trouve dans les boutiques, et qu'il est connu, de tout le monde, ils entendent par là ou l'espèce ou la substance interne du sujet, qui, étant mercurielle, se trouve en toutes choses.</li><li>Bien des gens l'ont souvent dans leurs mains, et le rejettent par ignorance, ne croyant pas qu'il puisse y avoir rien de bon en lui, comme il m'est arrivé plusieurs fois à moi-même. Mais afin de te le marquer plus clairement, voici une nouvelle leçon que je vais te donner. Sache donc que le soufre philosophique n'est autre chose que le feu très pur de la nature, dispersé dans les éléments, et renfermé par cette même nature dans notre sujet, et dans plusieurs autres, où il a déjà reçu quelque coction, par laquelle il est en partie congelé et fixé ; toutefois sa fixité n'est encore qu'une puissance, parce qu'il est enveloppé de beaucoup de vapeurs volatiles, qui sont cause qu'il s'envole aisément et s'évanouit dans les airs.</li><li>Car lorsque dans un sujet la partie volatile surmonte la fixe, toutes deux deviennent volatiles, et cela est selon les règles, et la possibilité de la nature. Cette lumière ne se trouve donc point actuellement fixe sur la terre, sans être surmontée des qualités contraires, hormis dans l'Or ; ce qui fait que l'Or est le seul de tous les corps où les éléments sont dans une proportion égale, et par conséquent fixe et constant au feu. Mais lorsque cette vertu fixe est surmontée par une plus grande partie volatile de même nature qu'elle, et qu'elle se trouve jointe à des excréments vaporeux, alors elle perd cette fixité pour un temps, quoiqu'elle l'ait toujours en puissance.</li><li>Notre soufre, lequel est requis pour l'Œuvre, est la splendeur du soleil et de la lune, de la nature des corps célestes, et revêtu d'un semblable corps. Ainsi il faut que ru cherches soigneusement en quel sujet cette splendeur peur être et s'y peut conserver, et sache que là où est cette splendeur, là est la Pierre tant recherchée. Il est de la nature de la lumière de ne pouvoir paraître à nos yeux sans être revêtue de quelque corps, et il faut que ce corps soit propre aussi à recevoir la lumière. Là où est donc la lumière, là doit aussi être nécessairement le véhicule de cette lumière.</li><li>Voilà le moyen le plus facile pour ne point errer. Cherche donc avec la lumière de ton esprit, la lumière qui est enveloppée de ténèbres, et apprends de là que le sujet le plus vil de tous, selon les ignorants, est le plus noble selon les sages, puisqu'on lui seul la lumière repose, et que c'est par lui seul qu'elle est retenue et conservée. Il n'y a aucune nature au monde, exceptée l'âme raisonnable, qui soit si pure que la lumière, ainsi le sujet qui contient la lumière doit être très par, et le vase qui doit servir à tous les deux ne doit pas non plus manquer de pureté. Voilà comment dans un corps très abject est renfermée une chose très noble, et cela afin que toutes choses ne soient pas connues de tous.</li><li><br /></li><li>STROPHE VI</li><li><br /></li><li>C'est cette matière, si méprisée par les ignorants, que les doctes cherchent avec soin, puisqu'on elle est tout ce qu'ils peuvent désirer. En elle se trouvent conjoints le soleil et la lune, non les vulgaires, non ceux qui sont morts. En elle est renfermé le feu, d'où ces métaux tirent leur vie ; c'est elle qui donne l'eau ignée, qui donne aussi la terre fixe ; c'est elle enfin qui donne tout ce qui est nécessaire à un esprit éclairé.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE VI</li><li><br /></li><li>Notre poète continue dans ce chapitre d'enseigner à sa manière ordinaire, ce que nous avons déjà dit du sujet de l'art ; mais afin de ne pas ennuyer par des répétitions, nous dirons seulement ici que dans ce sujet sont renfermés le sel, le soufre et le mercure des philosophes, lesquels doivent être extraits l'un après l'autre par une sublimation physique parfaite et accomplie.</li><li>Car d'abord on doit tirer le Mercure en forme de vapeur ou de fumée blanche, et ensuite dissoudre l'eau ignée, ou le soufre par le moyen de leur sel bien purifié, volatilisant le fixe, et conjoignant les deux ensemble dans une union parfaite. A l'égard de cette terre fixe, dont notre père dit qu'elle est contenue dans notre sujet, nous disons qu'en elle gît la perfection de la Pierre, le véritable lieu de la nature, et le vaisseau où se reposent les éléments. C'est une terre fusible et ignée, très chaude et très pure, laquelle doit être dissoute et inhumée, pour être rendue plus pénétrante, et plus propre à l'usage des philosophes, et pour être enfin le second vaisseau de toute la perfection. Car, comme il est dit au sujet du mercure que le vaisseau des philosophes est leur eau, aussi peut-on dire à l'égard de cette terre, que le vaisseau des philosophes est leur terre. La nature, comme une prudente mère, t'a donné, mon cher lecteur, dans ce seul sujet tout ce que tu peux désirer afin que tu en tires le noyau, et que tu le prépares pour ton usage.</li><li>Cette terre, par sa sécheresse ignée et innée, attire à soi son propre humide, et le consume ; et à cause de cela elle est comparée au dragon qui dévore sa queue. Au reste, elle n'attire et n'assimile à soi son humide que parce qu'il est de sa même nature. Par où se découvre la sottise de ceux qui essaient vainement d'unir et de congeler par le moyen de leurs eaux, des choses tout à fait opposées et aussi éloignées entre elles, que le ciel l'est de la terre, dans lesquelles il ne se fait pas la moindre attraction. La chaleur externe n'est pas capable de congeler l'eau, à quelque degré que soit mise cette chaleur ; bien loin de cela, elle la dissout, et la raréfie en l'élevant dans les airs. Mais la chaleur interne de notre terre physique opère bien plus naturellement ; aussi en arrive-t-il une sûre et parfaite congélation.</li><li><br /></li><li>STROPHE VII</li><li><br /></li><li>Mais au lieu de considérer qu'un seul composé suffit au philosophe, vous vous amusez, chimistes insensés, à mettre plusieurs matières ensemble ; et au lieu que le philosophe fait cuire a une chaleur douce et solaire, et dans un seul vaisseau, une seule vapeur qui s'épaissit peu à peu, vous mettez au jeu mille ingrédients différents ; et au lieu que Dieu a fait toutes choses de rien, vous au contraire, vous réduisez, toutes choses, à rien.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE VII</li><li><br /></li><li>Notre auteur se moque en cet endroit de tous les vains travaux des chimistes vulgaires, et surtout de ceux qui travaillent sur diverses matières à la fois ; ce qui répugne entièrement à la vérité de la science ; car ces substances sont séparées ou par la nature ou par l'art. Si c'est par la nature, quoi qu'ils fassent, ils ne pourront jamais conjoindre ce que la nature a disjoint, et toujours la substance aqueuse surnagera ; ce qu'il y a même à considérer, c'est qu'ils ne connaîtront jamais le juste poids, parce qu'ils n'ont pas en leur pouvoir la balance de la nature, laquelle, par ses attractions, pèse les essences des choses ; et ainsi il arrivera que ces ignorants, bien loin de fortifier ces attractions, les détruiront, ne considérant pas que l'estomac de l'animal attire seulement ce qui lui est nécessaire, et rejette le reste par les excréments. Il leur est donc impossible de connaître ce véritable poids et par conséquent leur erreur est sans remède ; car prenant des choses contraires et déjà séparées par la nature, dans lesquelles il ne se peut faire d'attraction, jamais le poids ne se trouvera.</li><li>Que si ces substances sont séparées par l'art, le poids de la nature ne s'y trouvera pas non plus, étant détruit et dissipé par la discontinuité des éléments, et une partie demeurera toujours séparée de l'autre. Ainsi ceux-là n'errent pas moins qui, prenant deux matières, prétendent les travailler, les purifier et les conjoindre par leurs sophistiques opérations, que ceux qui, ne prenant qu'un seul sujet, le divisent en plusieurs parties, et par une vaine dissolution, croient les réunir derechef. Notre art ne consiste point en pluralité et quoiqu'il soit ordonné presque dans tous les traités des philosophes de prendre tantôt une chose et tantôt une autre, à savoir une partie fixe et une partie volatile, ou bien de prendre de l'Or ou quelque autre corps, le purifier, le calciner et le sublimer, tout cela n'est que tromperie et qu'un pur mouvement d'envie pour abuser les hommes ; mais quand ils auront reconnu leurs erreurs par leur propre expérience, alors ils verront que je n'ai enseigné que la vérité.</li><li><br /></li><li>STROPHE VIII</li><li><br /></li><li>Ce n'est point avec les gommes molles ni les durs excréments, ce n'est point avec le sang ou le sperme humain, ce n'est point avec les raisins verts ni les quintessences herbales, avec les eaux fortes, les sels corrosifs, ni avec le vitriol romain, ce n'est pas non plus avec le talc- aride, ni l'antimoine impur, ni avec le soufre, ou le mercure, ni enfin avec les métaux même du vulgaire qu'un habile artiste travaillera à notre grand Œuvre,</li><li><br /></li><li>CHAPITRE VIII</li><li><br /></li><li>Ceux qui travaillent sur les animaux, les végétaux, et sur tout ce qui en dépend, se trompent fort lourdement ; et quiconque peut s'imaginer de telles choses, n'est pas digne de porter le nom de philosophe. Car, quelle convenance, je vous prie, y a-t-il entre les animaux et les métaux, soit matérielle, soit formelle ? Diront-ils, pour s'excuser, que les animaux, les végétaux, et les minéraux ont un même principe de substance en général, étant tous sortis d'un seul et même chaos ? De tels ignorants ne connaissent guère la nature, et n'ont jamais aperçu sa lumière ; aussi serait ce du temps perdu que de s'amuser à réfuter une si vaine opinion, d'autant plus qu'on ne doit jamais disputer contre ceux qui nient les principes. On se contente donc de leur dire qu'au lieu d'entreprendre tant de vaines opérations sur des raisons aussi faibles, il leur serait encore plus pardonnable d'anatomiser les éléments de l'air ou de l'eau commune, dans lesquels ils pourraient trouver ces mêmes substances et moins souillées d'excréments. On peut dire la même chose à ceux qui s'amusent à travailler sur les gommes et sur les résines, qui ne sont proprement que des excréments de l'humide radical des végétaux, que la nature a rejetée comme une superfluité. Ce n'est pas qu'il n'y ait eu quelque légère altération des éléments, et qu'elles ne renferment quelque vertu spécifique, capable d'action ; mais que cela est bien éloigné de la nature minérale, dans laquelle seule on doit chercher ce qu'il faut pour notre œuvre.</li><li>Ceux-là se précipitent encore dans un abîme d'erreurs qui travaillent sur les sels, et sur les eaux fortes et corrosives ; car ces choses n'ont point en elles cet admirable soufre physique, la nature n'étant jamais que dans sa propre nature ; et de plus, elles n'ont point cette splendeur métallique qu'il nous faut nécessairement trouver. Ces sortes d'eaux ne sauraient jamais nous être utiles, car ce sont des humidités contre nature qui la dissipent et la détruisent par leurs impuretés, et leurs esprits puants ; et bien loin de nous servir de leur ministère pour notre art, nous devons au contraire les éviter comme une peste.</li><li>Mais que dirons-nous de ceux qui travaillent sur le vitriol ? Car il semble qu'ils ont touché droit au but, le vitriol contenant en soi les principes desquels se forme l'essence métallique ; et ainsi, ayant le principe, il n'est pas malaisé d'arriver à la fin. Nous disons qu'ils se trompent comme les autres, parce que ce principe est trop éloigné, et qu'il nous faut prendre une matière prochaine et spécifiée, dans laquelle la nature ait pesé ses spermes et y ait renfermé une semence prolifique. Or, le vitriol ne contenant point cette semence métallique, laquelle, nous l'avons dit, ne se trouve pas dans le sang encore cru, mais seulement dans un corps amené à un certain terme de perfection, c'est à bon droit qu'il est rejeté et qu'il ne peut être pris pour notre matière. Il en est de même du soufre et de l'argent vif vulgaires, en chacun desquels il manque quelque chose, à savoir en celui-ci l'agent propre, et en l'autre la matière due ou le patient ; à cause de quoi ils sont rejetés de tous les philosophes. Il faut dire encore la même chose des autres minéraux, dans lesquels on ne saurait trouver cette splendeur et cette essence métallique, dont nous avons parlé.</li><li>Mais pour ce qui regarde l'antimoine, il semble qu'il soit en état de nous donner ce que nous cherchons ; car il a une si grande affinité avec les métaux, qu'on peut dire que c'est proprement un métal cru. Cependant, si nous examinons sa composition intrinsèque, il est certain que nous trouverons qu'il a de très grandes superfluités, et entre autres une humidité grossière et indéfinie, qu'il est très difficile à l'art de purifier, à cause que sa nature est trop déterminée au Saturne, étant proprement un plomb ouvert et cru, transmué par- l'opération de la nature, ce qui a obligé les philosophes de défendre qu'on s'y attachât, ni ' qu'on y travaillât sur lui.</li><li>Ceux qui travaillent sur les métaux, errent encore beaucoup dans le choix de la matière prochaine qu'il faut prendre ; car étant unique, il n'est pas nécessaire de s'amuser par trop de raffinement à faire des amalgames, ni aucune autre vaine mixtion. Mais comme nous avons déjà traité de leur génération et des causes de leur imperfection, laquelle les empêche d'être propres pour notre Œuvre, nous renverrons le lecteur à ce qui en a été dit.</li><li>Pour la conclusion de ce chapitre, nous avertissons ici le fils de la science, qu'il doit profiter des expériences d'autrui, et se mettre en tête que puisque tant de gens ont travaillé sur les minéraux, par une infinité d'opérations différentes, sans pourtant frapper au but, il faut nécessairement qu'ils aient erré à l'égard des principes, et des fondements de l'art, comme le comte Bernard le justifie par sa propre expérience, nous apprenant qu'il a voyagé presque par tout le monde sans jamais trouver que des opérateurs sophistiques, lesquels ne travaillaient pas en matière due, mais toujours sur de mauvaises matières, toutes lesquelles il nomme et condamne en même temps comme inutiles pour l'Œuvre.</li><li>Il faut donc qu'il y ait une autre voie, et une autre matière que les yeux du vulgaire ne discernent point ; car si la matière était, une fois connue, il est certain qu'après beaucoup d'erreurs, on trouverait enfin le secret de la bien travailler ; mais on voit qu'ils ne la connaissent pas, à cela particulièrement qu'ils se jettent d'erreur en erreur, sans pouvoir jamais s'en dépêtrer, ni discerner la moindre vérité. Ils ont toujours dans les mains des métaux et des minéraux, et ne savent point lesquels sont vifs, lesquels sont morts, lesquels sont sains, lesquels sont malades, et de cette ignorance naît encore une infinité d'autres erreurs. Jusqu'à ce qu'après s'être longtemps flattés inutilement, perdant enfin tout espoir, ils ne songent plus qu'à tromper les autres.</li><li><br /></li><li>STROPHE IX</li><li><br /></li><li>A quoi servent tous ces divers mélanges, puisque notre science renferme tout le magistère dans une seule racine que je vous ai déjà assez fait connaître, et peut-être plus que je ne devais. Cette racine contient en elle deux substances qui n'ont pourtant qu'une seule essence ; et ces substances, qui ne sont d'abord Or et Argent qu'en puissance deviennent enfin Or et Argent en acte, pourvu que nous sachions bien égaliser leurs poids.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE IX</li><li><br /></li><li>Comme notre auteur parle ici de l'égalité des poids, nous nous croyons obligé, nonobstant ce que nous en avons déjà dit, d'en instruire de nouveau le lecteur studieux.</li><li>C'est l'office de l'art et non de la nature d'observer exactement le poids en toutes choses. Mais quand la nature a déjà ses propres poids, comme nous l'avons fait voir dans le chapitre septième, la même doctrine nous apprend à accommoder nos poids aux poids de la nature, et d'y travailler comme elle le fait, par voie de purification et d'attraction, c'est-à-dire que quand nous avons bien purifié nos substances, et que de la nature terrestre nous les avons élevées à la dignité céleste, dans le même moment et par la force de l'attraction nous pesons nos éléments dans une si juste proportion qu'ils demeurent comme balances, sans qu'une partie puisse surpasser l'autre, car lorsqu'un élément égale l'autre en vertu, en sorte par exemple que le fixe ne soit point surmonté par le volatil, ni le volatil par le fixe, alors de cette harmonie naît un juste poids, et un mélange parfait.</li><li>Cette égalité de poids se voit manifestement dans l'Or vulgaire, et c'est ce qui fait que les vertus des éléments demeurent tranquilles en lui, sans qu'aucun domine sur l'autre ; mais au contraire, leur force étant unie par ce moyen, il est capable de résister à toutes les qualités contraires des éléments survenant du dehors. Dans notre Œuvre tout de même, lorsqu'un pareil mélange est achevé, nous pouvons dire que nous avons le véritable Or vif des philosophes, parce que la vie est bien plus abondamment en lui que dans l'Or vulgaire, et qu'il est tout rempli d'esprits, en sorte qu'on peut le regarder aussitôt comme un vrai Mercure, que comme un Soufre. Cela doit suffire au sujet des poids.</li><li><br /></li><li>STROPHE X</li><li><br /></li><li>Oui, ces substances se font Or et Argent actuellement, et par l'égalité de leurs poids, le volatil est fixé en Soufre d'or. 0 soufre lumineux ! 0 véritable Or animé ! J'adore en toi toutes les merveilles et toutes les vertus du Soleil. Car ton Soufre est un trésor, et le véritable fondement de l'art, qui mûrit en élixir ce que la nature mène seulement à la perfection de l'Or.</li><li><br /></li><li>CHAPITRE X</li><li><br /></li><li>Les philosophes ont écrit plusieurs choses touchant la vertu de leur Soufre ou Pierre cachée ; et comme en cette occasion, ils n'ont point déguisé la vérité, mais au contraire l'ont éclaircie le plus qu'ils ont pu, le lecteur pourra s'instruire suffisamment dans leurs livres, où il trouvera que ce n'est autre chose que l'humide radical de la nature, revêtu et enrichi des qualités du chaud inné, lequel a le pouvoir d'opérer des choses admirables, et même incroyables, démontrant puissamment ses vertus dans les trois règnes.</li><li>Nous avons déjà fait voir ce qu'il peut opérer sur les animaux. A l'égard des végétaux, il est sans doute qu'il peur peut en étendre si fort la vertu, qu'un arbre portera du fruit trois ou quatre fois l'année, et bien loin que ses forces en soient diminuées, elles en seront augmentées ; car c'est un Soleil terrestre qui épand sans cesse ses fertiles rayons du centre à la circonférence, fortifiant si</li><li>puissamment la nature, qu'elle multiplie au centuple.</li><li>On voit que les jardiniers ont bien su trouver le secret d'avoir des rosés tous les mois, et de mutiplier assez leur vertu pour la faire aller au-delà du terme ordinaire. Pourquoi donc, par une confortation encore plus grande, ne fera-t-on pas croître et multiplier les autres végétaux ? Et pour ce qui est des minéraux, ne doit-on pas croire qu'il fera encore sur eux de bien plus grands effets, puisqu'ils ont beaucoup plus de convenance avec sa nature fixe, et que ces effets-là seront mille fois plus admirables que ne disent les auteurs, dont la plupart ne l'ont pas bien su, et les autres l'ont exprès enveloppé sous le silence ? Quoi qu'il en soit, nous soutenons que par le moyen de ce grand secret, il sera possible à un habile artiste d'étendre si loin la force et la vertu des choses, que ce qu'il opérera paraîtra miraculeux et surnaturel, surtout s'il sait bien se prévaloir de la connaissance qu'il aura des vertus sympathiques.</li><li>A l'égard de ce qu'on dit que par notre Pierre, le verre est rendu malléable, la chose est fort incertaine, quoique par raison elle soit possible, puisque, la malléabilité ou l'extension provient d'une certaine oléaginité fixe et radicale, qui conglutine les choses, et les unit par leurs plus petites parties, en quoi notre Pierre abonde extrêmement. Le verre étant donc une très pure portion de terre et d'eau privée de son humide radical, comme nous avons fait voir au chapitre du Mercure, il ne serait pas surprenant qu'en lui redonnant un nouvel humide radical, ses parties se conglutinassent, et fissent ensemble un certain être homogène.</li><li>Enfin, une infinité de miracles se peuvent faire par cette voie-là, lesquels ne feront pourtant que l'effet de la simple magie naturelle, mais que les ignorants croiront être des productions du démon, ne faisant pas réflexion que c'est un sacrilège et une impiété que d'attribuer à ce malin esprit ce qui est dû à la seule nature, ou à l'auteur de la nature.</li><li>Au lieu d'épilogue, nous avertissons seulement le lecteur que s'il lit ces choses dans l'esprit d'une sage curiosité et avec le désir de s'instruire, nous voulons bien consacrer avec joie cet écrit à son loisir, afin qu'il en puisse retirer le fruit qu'il souhaite, à proportion de l'étendue et: de la capacité de son esprit, ce que nous prions Dieu de lui accorder. Mais il doit savoir aussi que tout don parfait vient du Père des lumières, et qu'il est écrit que la sapience n'entrera jamais dans une âme souillée, et qu'on aura beau avoir l'esprit subtil, ou une profonde érudition, si le Très-Haut ne daigne regarder en pitié ceux qui l'invoqueront en sincérité de cœur, et ne leur accorde gratuitement ce grand don. Quiconque donc s'approchera sans cette véritable disposition, s'en retournera sans aucun fruit. Nous protestons au reste que si nous avons avancé quelque chose contre la foi catholique et chrétienne, directement ou indirectement, nous voulons que cela soit tenu pour non écrit, reconnaissant que le principal point du philosophe est de marcher selon la règle de Jésus-Christ le Rédempteur, et de craindre sur toutes choses Dieu notre Souverain Juge.</li></ol></div><div align="justify"><br />FIN</div><div align="justify"><br /></div><div align="justify"><br /></div>Le Miroir Alchimiquehttp://www.blogger.com/profile/03138462213732119910noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-2196127544531909708.post-75609455223673560112021-09-15T11:35:00.001+02:002021-09-15T16:43:27.347+02:00CYLIANI Hermès dévoilé (avec numérotation des paragraphes)<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQwOOGsPQ2ix6SfRuZ0xq1OG4GCnwmX1yKGNPEWGO_JYvV8mpis6ZFwB6qD3islt7tydXldtFSC46dtCyUI5Pdi7svXbo4epT5rRv8lLcOJj8eI9Ag-YzVDG4q7L_fjL_J8tGlSLaSfuo/s462/hermes.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="462" data-original-width="275" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgQwOOGsPQ2ix6SfRuZ0xq1OG4GCnwmX1yKGNPEWGO_JYvV8mpis6ZFwB6qD3islt7tydXldtFSC46dtCyUI5Pdi7svXbo4epT5rRv8lLcOJj8eI9Ag-YzVDG4q7L_fjL_J8tGlSLaSfuo/w238-h400/hermes.jpg" width="238" /></a></div><br /><div><br /><div align="center"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEit-ZHMzPXKX0knyt6iMNHY89RGtxYln1I4sJoiU5GcSFioQO7ypWWODZ45Me-y9H0Y-IkS9EprOXWpc2-5ZAv4uTCohVdv7XUrRrU-6dngfj8xSUxQMUqxQ2AOhmUTsVy6ExP7jKHF_CM-/s1600-h/hermes.gif"></a><br /><span style="font-size: x-large;"><span>HERM</span><span style="text-align: left;">È</span><span style="text-align: left;">S DÉVOILÉ</span></span><span style="font-size: 28.8px; text-align: left;"> </span></div><div align="center"><br /></div><div align="center"><br /><div align="center"><span style="font-size: x-large;">Cyliani</span></div><span><div align="center" style="font-size: 20.8px;"><span style="font-size: 27.04px;"><br /></span></div><div align="center"><span><br /></span></div><span style="font-size: large;">1832</span><br /></span><br /><br /><div align="justify"></div><div align="justify"><ol><li>Ayant passé 37 ans de mon existence à étudier les phénomènes de la nature, je crois devoir publier une partie de mes découvertes ainsi que les peines et les malheurs que j'ai éprouvés, dans les vues de servir d'exemple à la jeunesse, de prévenir la ruine des honnêtes gens et de rendre service à l'humanité souffrante. Né d'une mère chérie et d'un père respectable et très instruit, qui occupait une place très honorable dans la société; étant seul de garçon mon père fut mon mentor et me donna une éducation soignée. De bonne heure je devins le modèle de la jeunesse de ma ville par ma conduite, mon goût pour les arts et les sciences et mon instruction. A peine avais-je 17 ans que je pouvais vivre indépendant et du fruit de mes talents. Mon père était en correspondance avec des savants dans le nombre desquels il y en avait qui s'occupaient de la recherche de la pierre philosophale et de la science occulte des choses. Leurs livres m'étaient tombés entre les mains. J'en étais imbu, je me disais: serait-il possible que des rois, des princes, des philosophes, des présidents de cour et des religieux eussent pris plaisir à mentir et à induire en erreur leurs semblables? Non, c'est impossible, me répondais-je; ce sont plutôt d'anciennes connaissances cachées sous le langage des hiéroglyphes afin que le vulgaire en soit privé et qu'il n'y ait que les élus qu'il plaît à Dieu d'initier qui puissent posséder ces connaissances surnaturelles. J'étais naturellement bon et croyant; ne connaissant pas les détours du coeur humain, je crus à la sincérité de ces livres. Il me tardait d'être mon maître afin de me livrer à ce genre d'études; la vie à mes yeux n'avait plus de charmes qu'autant que l'on possédait la santé et que l'on pouvait faire des heureux sans qu'ils puissent parler de nous. La connaissance de la pierre philosophale remplissait ce but: elle devint alors le sujet de mes veilles et de mes moments de loisir; mon ambition se portait aussi à acquérir la certitude de l'existence et de l'immortalité de l'âme. Telles étaient les connaissances que je désirais acquérir aux dépens même de mon existence.</li><li><br /></li><li>La révolution française venait d'éclater. Mes connaissances parurent, aux yeux de mes concitoyens, plus utiles dans une administration qu'à l'armée. On m'honora de plusieurs places. Dans mes tournées, je vis, en entrant dans une petite ville, une jolie demoiselle dont les traits de bonté, le sourire gracieux et l'air décent charmèrent mon âme et enflammèrent mon coeur. Dès ce moment je me promis d'en faire ma femme. Après avoir rempli la tâche que m'imposaient mes devoirs, je m'occupai de chercher quelque prétexte pour lui parler: l'amour n'en manque pas, et peu de jours s'écoulèrent jusqu'au moment où je reçus la permission de me présenter chez elle. Enfin, l'hyménée vint combler mes voeux, et je me promis de la rendre la femme la plus heureuse du monde. Hélas! j'étais loin de croire que je lui ferais éprouver une série de malheurs presque sans exemple, puisqu'elle avait tout fait pour me rendre heureux.</li><li><br /></li><li>Quelques mois après mon mariage, je fis la connaissance d'un homme de talent qui avait pour femme une artiste célèbre, Ils avaient tous les deux le goût de l'alchimie et me confièrent un petit manuscrit qui avait été trouvé derrière une armoire, duquel ils faisaient grand cas. Il était écrit d'un style qui inspirait beaucoup confiance; tout s'y trouvait à l'exception du nom de la matière, des travaux d'Hercule et de la connaissance du feu. Je me crus alors l'homme le plus heureux de la terre. Je conçus dans la fougue de ma jeunesse d'immenses projets: je me mis à travailler ce qui me fit négliger ma partie et mes propres intérêts. Je crus par la suite donner ma démission afin de me livrer entièrement à la philosophie hermétique et dans plusieurs années j'eus anéanti la somme que m'avaient donnée mon père et ma mère en me mariant, et dissipé en fumée une partie de la dot de ma femme.</li><li><br /></li><li>Mon amour et mon amitié sans bornes pour la compagne de ma jeunesse et sa tendresse pour mois nous donnèrent une nombreuse famille qui augmenta mes dépenses lorsque ma fortune s'éclipsait; je voyais ma femme soutenir avec courage sa position, et le désir de la rendre heureuse augmentait ma ferme résolution d'atteindre le but que je m'étais proposé. 21 ans se passèrent au sein des plus grades privations; je tombai dans le malheur; mes nombreux amis me tournèrent le dos. On finit en cherchant à s'expliquer ma position, a vu ma conduite exemplaire, par savoir que mon goût pour l'alchimie me portait à me priver du plus juste nécessaire, je devins la risée: publique; on me traita de fou, je fus hué, ma famille me rejeta de son sein, à plusieurs reprises, je me vis errant dans ma patrie, obligé de suspendre mes travaux, ayant vendu jusqu'au meilleur de mes habits pour payer les gages d'un domestique qui m'aidait à passer les nuits. Ma femme, chargée de maints enfants, fut obligée de son côté de se réfugier chez ses parents, en ne cessant d'être le modèle des vertus et moi, en descendant au fond de mon, coeur, je n'avais rien à me reprocher que mon goût pour une partie qui m'avait ruiné, et placé ma famille dans une position pénible et douloureuse.</li><li><br /></li><li>Je me vis forcé d'oublier mes travaux et de faire valoir mes talents, mais la position pénible où je me trouvais jetait naturellement une défaveur sur moi. A peine avais-je organisé une partie avantageuse que mes subordonnés, ou les personnes qui me fournissaient les fonds s'en emparaient, en cherchant à jeter sur moi une défaveur telle que je ne pus trouver nul appui afin que ma position financière les mît à l'abri de toute réclamation. Ayant écoulé environ 10 ans ainsi, et employé une partie des nuits à la lecture de presque tous les ouvrages publiés sur la pierre philosophale, commençant à courber la tête sous le poids des années, je sentis ce penchant irrésistible qui rappelle l'homme ses premières amours, je me crus de bonne foi mieux instruit, capable de franchir tous les obstacles qui m'avaient arrêté jusqu'alors. Je m'adressai à des personnes riches qui avaient mes mêmes goûts, je fus accueilli avec bienveillance. Au commencement de ces nouvelles connaissances, je passai des jours heureux: les amitiés m'étaient prodiguées, je pouvais moyennant mes travaux venir au secours de ma famille, mais aussitôt que l'on croyait posséder mes connaissances, on m'abandonnait sous de vain prétextes; on se porta même jusqu'au point de me faire prendre une forte dose de sublimé corrosif dans la vue de me détruire et de s'emparer de mes écrits. J'avais appris à connaître le coeur humain à mes frais et dépens; je me tenais continuellement sur le qui-vive; mais le feu qui se manifestait dans mon estomac et la saveur que j'éprouvais me firent recourir au contrepoison. J'en fus quitte pour une année de malaises, et de la presque privation du seul plaisir que j'avais sur la terre. Que ne puis-je ici, dans la crainte de me rendre importun et trop long, faire un récit des petites passions humaines et de la différence inconcevable qui existe entre l'homme aimable que l'on voit orner les soirées de nos salons et le même homme guidé par l'appât des richesses et de sa vile cupidité. Ce sont vraiment des êtres différents.</li><li><br /></li><li>Ma plume se refuse ici au récit que ma position me fit éprouver, à peine un grand in-folio suffirait-il pour contenir mes revers. Je tombai derechef dans le malheur; il était si complet, que ma nombreuse famille composée d'enfants charmants, bien élevés, vertueux au-delà de toute expression, chéris dans la société où ils se faisaient remarquer par leur décence et leurs talents d'agrément, prirent, par amour pour leur infortuné père, tellement leur chagrin à coeur que de légères maladies, où tout autre aurait guéri au bout d'une quinzaine, devinrent mortelles pour eux, et en peu de temps je perdis mes enfants.</li><li><br /></li><li>O perte irréparable! qu'il est triste et déchirant pour un coeur paternel de n'avoir à ce récit que des pleurs à faire couler en regrets superflus! Puisse un jour l'Éternel me permettre de vous revoir, et le ressouvenir de mes malheurs sans nombre sera pour moi effacé.</li><li><br /></li><li>Dans la position accablante où je me trouvais, je crus ranimer toutes mes forces pour faire une dernière tentative: je m'adressai à une personne riche, qui avait une grande âme et beaucoup d'instruction, et fus traité par elle pendant plusieurs années plus généreusement que par les dernières personnes auxquelles je m'étais adressé et je parvins enfin à faire quelque chose d'encourageant, mais ce n'était point encore l'oeuvre.</li><li><br /></li><li>Un jour, me promenant à la campagne, assis au pied d'un gros chêne, je me plus à me repasser toutes les circonstances de ma vie et à juger si j'avais quelque mérite, où si j'avais encouru l'énorme poids des malheurs qui m'accablaient, je me rappelai les découvertes utiles au commerce que j'avais faites et le bénéfice que l'industrie française en avait retiré; je voyais avec douleur des étrangers en profiter et mon nom oublié; je portai mon regard sur des personnes qui avaient eu l'adresse de s'emparer des découvertes d'autrui, après leur avoir donné une tournure à la mode; je les voyais comblées d'honneurs, de places, et je me trouvais errant et repoussé; je me demandai si j'avais avec intention fait tort d'un sou à l'un de mes semblables, ma conscience me répondait non; ai-je cessé un seul moment d'être bon fils, bon mari, bon père, bon ami pour celui qui le méritait? mon coeur me dit aussi: non, ton malheur vient uniquement de n'avoir pas atteint ton but.</li><li><br /></li><li>Je me représentai qu'il était cruel pour moi d'avoir été à diverses époques de ma vie si mal payé par mes semblables, même par mes amis; la peine que me faisaient éprouver tous ces ressouvenirs m'accablait, mes forces m'abandonnaient et je mis ma tête sur mes mains en versant un torrent de larmes, en appelant l'Éternel à mon secours. La chaleur ce jour-là était forte, je m'endormis et fis le songe suivant que je n'oublierai jamais.</li><li><br /></li><li>Je crus entendre craquer l'arbre au pied duquel je me trouvais, ce qui me fit détourner la tête, et j'aperçus une nymphe, modèle de la beauté, qui sortait ce cet arbre; ses vêtements étaient si légers qu'ils me parurent transparents. Elle me dit: j'ai entendu du sein de cet arbre sacré le redit de tes malheurs. Ils sont grands sans doute, mais tel est le sort où l'ambition conduit la jeunesse qui croit affronter tous les dangers pour satisfaire ses désirs. Je n'ajouterai aucune réflexion pour ne pas aggraver tes malheurs, je puis les adoucir. Mon essence est céleste, tu peux même me considérer comme une déjection de l'étoile polaire. Ma puissance est telle que j'anime tout: je suis l'esprit astral, je donne la vie à tout ce qui respire et végète, je connais tout. Parle: que puis-je faire pour toi?</li><li><br /></li><li>O céleste nymphe, lui dis-je, tu peux ranimer en moi un coeur abattu par le malheur en me donnant seulement une légère notion sur l'organisation de l'univers, sur l'immortalité de l'âme, et me procurer les moyens de parvenir à la connaissance de la pierre philosophale et de la médecine universelle. Je suis devenu la risée publique, j'ai le front courbé sous le poids énorme des malheurs, de grâce daigne me donner les moyens de me réhabiliter à mes propres yeux.</li><li><br /></li><li>Je suis vraiment touchée de ta pénible existence, me répondit-elle; écoute, réunis toutes tes facultés et grave-toi dans la mémoire le récit que je vais te faire, en prenant une partie des mes comparaisons au figuré, pour que je puisse me rendre sensible à ton intelligence.</li><li><br /></li><li>Représente-toi un espace d'une étendue presque sans bornes où flotte le système des mondes, composé de soleils ou d'étoiles fixes, de nébuleuses, de comètes, de planètes et de satellites, nageant dans le sein de l'éternité ou d'un soleil de lumière divine, dont les rayons sont sans limites et tu auras une légère notion de l'ensemble de l'univers, ainsi que du monde fini et de celui infini.</li><li><br /></li><li>Le système des mondes et l'Éternel ou le soleil de lumière divine sont de même origine, ils n'ont point eu de commencement et n'auront point de fin. Les légers changements qu'éprouvent certains globes ne changent rien à l'ordre de l'univers.</li><li><br /></li><li>La volonté de l'Éternel ou de l'Esprit créateur peut à dessein lancer dans l'espace une nébuleuse; celle-ci partant de la tangente en parcourant l'espace subit la loi de l'attraction d'un soleil duquel elle s'est approchée, et finit par décrire une ellipse très allongée où les deux foyers sont déterminés par l'action de deux soleils; alors elle forme une comète, mais au bout d'un laps de siècles elle finit par céder à l'attraction plus forte de l'un des deux soleils, elle régularise sa course et finit par faire partie de son système en tournant autour de lui; puis au bout d'un certain nombre de siècles son point lumineux ou les deux qu'elle affecte d'avoir se réunissent en un seul point lumineux qui devient le feu central de ce globe, qui devient lui-même à une époque très reculée une planète habitable lorsqu'elle a pris une certaine consistance métallifère, et fait naître à sa surface les éléments nécessaires à la vie des animaux appropriés à sa nature, tels par exemple que de l'eau, une atmosphère et des végétaux.</li><li><br /></li><li>Les planètes peuvent par la forte expansion de leur feu central se déchirer en diverses parties dont chacune répandue dans l'espace devient autant de satellites en s'attachant à l'atmosphère d'activité d'une autre planète.</li><li><br /></li><li>Une comète, qui a été en premier lieu une nébuleuse peut par son action en s'approchant trop près d'une planète soulever ses eaux, donner lieu à un déluge en abaissant ou relevant son axe, ce qui change le lit des mers, met à jour ce qui était couvert par les eaux et ensevelit pour des siècles sous les mers des contrées habitées en recouvrant du limon des mers les débris des animaux et des végétaux entassés les uns sur les autres.</li><li><br /></li><li>Une autre planète en passant dans la queue d'une comète, cette dernière peut enflammer son atmosphère et détruire non seulement tous les végétaux mais aussi les animaux et faire de cette même planète un vaste tombeau. Enfin une comète par sa trop grande action peut en s'approchant trop près d'une planète porter une perturbation dans son atmosphère capable de modifier l'existence animale et végétale et même la détruire. Voici les seules modifications qu'éprouvent les globes, mais rien ne se perd pour cela dans le monde. Ces globes fussent-ils réduits à des atomes, ces derniers par la loi de l'attraction finiraient par former un tout ou un nouveau globe.</li><li><br /></li><li>Les diverses espèces d'animaux qui paraissent avoir existé sur la terre à des époques bien éloignées les unes des autres sont le fait de la création à laquelle a donné lieu l'Esprit Créateur. Mais tous les êtres qui en découlent paraissent à des époques plus ou moins reculées les unes des autres, à l'issue des grandes catastrophes qu'éprouve la terre: l'espèce humaine ne date elle-même que de près de 60 siècles.</li><li><br /></li><li>Les soleils, les comètes et les divers globes sont autant d'êtres d'une nature particulière qui se trouvent en particulier régis par un esprit, car la hiérarchie universelle est infinie. L'Éternel est d'un ordre bien au-dessus de ces esprits, ces derniers sont comme ses ministres et les globes comme ses sujets soumis à la direction de ces mêmes ministres.</li><li><br /></li><li>Tout ce qui existe dans l'univers de matériel ou de physique est purement minéral; les gaz le sont eux mêmes; prends note de cet aveu.</li><li><br /></li><li>L'homme est un composé triple; son corps ou sa forme est animée d'une âme: celle-ci est la réunion de diverses forces à l'aide desquelles l'esprit régit sa forme ou la matière. L'âme est dirigée par l'esprit céleste qui est une émanation de l'action divine et par conséquent impérissable.</li><li><br /></li><li>L'homme ne périt jamais que par sa forme alors l'esprit auquel l'âme sert de lien ou d'enveloppe s'en sépare et sa forme, privée de l'esprit vital céleste, est livrée à la réaction de ses principes constitutifs. L'esprit et l'âme vivent alors spirituellement en recherchant les centres qui leur conviennent et au bout d'un certain temps l'homme ou l'être ou l'esprit ou la vie spirituelle, qui va toujours en se perfectionnant, se sépare de son âme ou de son enveloppe glorieuse pour rentrer dans son universalité, ce qui fait que l'homme meurt deux fois, c'est-à-dire change deux fois de forme. Mais l'homme ou l'esprit vit éternellement. D'après mon récit tu ne peux maintenant douter de l'immortalité de l'âme.</li><li><br /></li><li>Voilà tout ce qu'il m'est permis de t'apprendre ici pour satisfaire tes désirs.</li><li><br /></li><li>Maintenant veux-tu savoir comment la médecine universelle agit sur l'économie animale? Considère comme je viens de te le dire que la forme ou le corps de l'homme est seule mortelle, tu verras qu'il ne périt que du côté des solides. Comme ces derniers sont tous minéraux, tous peuvent être régénérés par le principe ou l'esprit minéralisateur, lequel par ses diverses modifications forme les divers produits que nous connaissons. Ils se trouvent donc tous ramenés à leur état primitif par l'action de ce même principe et de sa force étrangère, qui rétablit l'équilibre et permet à l'esprit d'entrer et de sortir librement à travers notre propre forme comme l'eau à travers une éponge; car le dérangement de notre corps ne vient uniquement, exception faite des indispositions mécaniques, que des courants de la vie qui ne peuvent librement circuler. Mais la vertu de la médecine universelle est purement médicinale et non chirurgicale, elle ne peut remettre un membre coupé ou détruit entièrement, ce qui fait que la personne qui en prend de bonne heure, habituellement aux deux équinoxes, peut vivre sans infirmités plusieurs siècles à moins que la nature n'ait prescrit une courte durée de son existence par son organisation, qui vient sans cesse contrarier les efforts de la vie.</li><li><br /></li><li>Venant maintenant au sujet de tous tes malheurs, et si j'ose dire de ton point fixe, il a fallu ton opiniâtreté pour te rendre digne d'un pareil bienfait. Écoute attentivement et n'oublie jamais tes malheurs, afin d'avoir toujours présents à tes yeux les infortunés. Sui-moi et ne crains rien.</li><li><br /></li><li>Je vis alors un nuage qui sortait du sein de la terre, qui nous enveloppa et nous transporta dans l'air. Nous parcourûmes les bords de la mer où j'aperçus de petites bosses. La nuit survint, le ciel était très étoilé, nous suivions la voie lactée en nous dirigeant à l'étoile polaire. Un froid extrême s'empara de moi et provoqua un profond sommeil. Réchauffé ensuite par les rayons du soleil qui paraissait sur l'horizon, je fus tout étonné en me réveillant de me trouver sur la terre et d'y apercevoir un temple. La nymphe me prit par la main et me conduisit à son entrée. Te voilà rendu, me dit-elle, au lieu où tu dois résoudre le problème suivant. Puisque tu as été bon mathématicien, réfléchis bien, car tu ne peux rien sans sa solution. D'un par un qui n'est qu'un sont faits trois, des trois deux et de deux un.</li><li><br /></li><li>Tu m'as dit être instruit en chimie, vois quel moyen tes connaissances peuvent t'offrir pour ouvrir seulement la serrure de la porte de ce temple, afin d'y pénétrer jusqu'au sanctuaire.</li><li><br /></li><li>A vaincre sans péril, ajouta-t-elle, on triomphe sans gloire. Avant de te quitter je veux encore t'observer que tu ne peux combattre le dragon qui défend intérieurement l'entré de ce temple qu'avec cette lance qu'il faut que tu fasses rougir à l'aide du feu vulgaire afin de percer le corps du monstre que tu dois combattre, et pénétrer jusqu'à son coeur: dragon qui a été bien décrit par les anciens et duquel ils ont tant parlé.</li><li><br /></li><li>Pense à la rosée de mai, elle devient indispensable comme véhicule et comme étant le principe de toutes choses. Je jetai mes regards sur elle, la nymphe se mit à sourire. Enfin tu vas commencer les travaux d'Hercule, réunis toutes tes forces et sois d'une ferme volonté. Adieu. La nymphe me prit par la main et me la serra. Aimes-tu la vie, me dit-elle. En votre présence je la chéris plus que jamais, lui répondis-je. Tâche de ne pas la perdre par imprudence; en attendant l'issue du combat je veillerai près de toi et en cas d'événements je viendrai te soulager. Adieu. Elle disparut.</li><li><br /></li><li>J'étais triste d'avoir perdu cette nymphe qui m'était si chère. Enfin je me décidai au combat. Ayant réuni des branches de bois sec éparpillées sur le lieu où je me trouvais, j'y mis le feu à l'aide d'une lentille que je trouvais avoir sur moi, et fis rougir ma lance presque au blanc. Pendant cette opération je cherchai le moyen qui pourrait le mieux détruire la serrure de la porte du temple. Je m'aperçus que la nymphe m'avait glissé dans ma poche sans que je m'en aperçusse un bocal bouché, plein de la substance qui m'était nécessaire.</li><li><br /></li><li>Déterminé à vaincre ou à périr, je saisis avec fureur ma lance d'une main et la substance de l'autre, et mis de cette dernière sur la serrure la quantité nécessaire. Celle-ci en peu de temps disparut entièrement et les deux battants de la porte du temple s'ouvrirent avec fracas. J'aperçus un effroyable dragon qui avait un énorme dard à trois pointes qui cherchait à me lancer son haleine mortelle. Je m'élançai sur lui en criant:</li><li><br /></li><li>Lorsqu'on a tout perdu, que l'on a plus d'espoir,</li><li><br /></li><li>La vie est un opprobre et la mort un devoir.</li><li><br /></li><li>Il ouvre sa gueule pour me dévorer, je lui plonge dedans avec tant de force ma lance que je pénètre jusqu'aux entrailles, je lui déchire le coeur; et afin qu'il ne pût m'atteindre, je faisais en même temps de rudes efforts à l'aide de ma lance pour détourner la direction de sa tête. Le monstre se replia sur lui-même à diverses reprises, vomit des flots de sang et cessa d'exister.</li><li><br /></li><li>Je me dirigeai de suite au choeur du temple et j'entendis une voix céleste qui me dit: Audacieux, viens-tu profaner ce temple pour satisfaire ta vile cupidité où viens-tu y chercher les moyens de soulager l'humanité souffrante? Je viens, lui répondis-je, dépouillé de toute ambition, te prier à genoux de me donner les moyens seulement de recouvrer la fortune que j'ai sacrifiée pour connaître la pierre philosophale, ceux aussi de pouvoir en secret rendre à la vie des humains vertueux; je te jure et le jure à l'Éternel et si tu daignes m'accorder un pareil bienfait, je ne révélerai jamais les travaux d'Hercule ni la matière et le feu, par un langage qui ne puisse être entendu que par ceux que Dieu voudra gratifier d'un pareil secret, et si je suis parjure, que je sois puni d'une manière exemplaire.</li><li><br /></li><li>Je vis alors deux superbes vases en cristal reposant chacun sur un piédestal du plus beau marbre de Carrara. L'un de ces vases était en forme d'urne, surmonté d'une couronne en or à 4 fleurons; on avait écrit en lettres gravées dessus: Matière contenant les deux natures métalliques.</li><li><br /></li><li>L'autre vase en cristal était un grand bocal bouché à l'émeri, d'une forte épaisseur, on avait gravé pareillement dessus ce qui suit: Esprit astral ou esprit ardent, qui est une déjection de l'étoile polaire.</li><li><br /></li><li>Ce vase était surmonté d'une couronne d'argent ornée de 9 étoiles brillantes.</li><li><br /></li><li>Comme je finissais de lire, j'aperçus avec joie mon aimable nymphe qui me dit en me montrant ce grand bocal: vois-tu mon miroir? Rien, me dit-elle, ne peut s'opposer maintenant à te récompenser toi-même de la lutte que tu as soutenue avec autant de courage en prenant à discrétion des substances que contiennent ces deux vases sacrés qui sont de même origine céleste. Je m'aperçois du malaise que te fait éprouver ta victoire, qui pourrait te devenir funeste en faisant ici un plus long séjour; hâte-toi de prendre ta récompense et sors au plus vite de ce temple. Je vais tout disposer pour notre départ. Elle me laissa seul.</li><li><br /></li><li>Mes forces et mon courage commençaient à s'abattre: je crus devoir obéir aux ordres de la nymphe. J'aperçus à côté des deux vases sacrés divers bocaux vides, bien nets, en cristal, bouchés à l'émeri. J'en pris deux, j'ouvris avec précipitation le premier en forme d'urne, qui contenait la matière androgyne et les deux natures métalliques, et en remplis mon vase. L'ayant bouché après avoir fermé l'urne en cristal, j'ouvris le second et plus grand vase et versai en tremblant dans mon deuxième bocal de la substance qu'il contenait: je n'avais pas d'entonnoir, le temps me durait, mes forces s'évanouissaient, je fermai bien vite le grand vase et le mien avec son bouchon en cristal, et je sors avec empressement du temple. En passant près du monstre que j'avais vaincu, je vis qu'il ne restait plus de lui que ses dépouilles mortelles et de nulle valeur.</li><li><br /></li><li>Aussitôt que j'eus pris l'air, je crus que j'allais m'évanouir. Dans la crainte de casser mes deux vases en tombant, je me couchai sur la terre avec peine après avoir posé à côté de moi mes deux petits bocaux. Je fus quelque moment à respirer avec difficulté. Ma nymphe chérie vint à moi en souriant; elle me félicita sur mon courage et sur la victoire que je venais de remporter. Elle me dit: Conviens, infortuné Cyliani, qu'il n'est pas bon de t'exposer souvent à pareille lutte. Que vois-je? me dit-elle, une école! Ces paroles me frappèrent. Je lui dis: Expliquez-vous. L'un de tes bocaux contient plus de matière androgyne qu'il ne t'en faut, mais tu n'as pas pris assez d'esprit astral, il t'en faut infiniment plus, et comme dit Arnauld de Villeneuve, il en faut foison d'eau, d'esprit distillé, mais ta faute est excusable, elle est le fruit d'une peur fondée. Enfin, tu en as assez pour t'apprendre à faire la pierre et combler tes désirs. Hâtons-nous de rejoindre notre point de départ. Tu ne penses plus à la compagne de ta jeunesse ni à l'inquiétude où ton absence l'a plongée. Partons, ta vie serait ici en danger. Je vis un nouveau nuage sortir du sein de la terre, qui nous enveloppa et nous enleva dans l'air. Nous fîmes bien du chemin. La nuit survint, le ciel était sans taches et très étoilé, nous suivions derechef la voie lactée, mais en sens inverse. J'éprouvai alors un grand froid. Notre direction était aussi du côté du lieu qui me vit naître. Mais en quittant une région froide et en passant dans une région chaude, je sentis un fort sommeil s'emparer de moi et je fus bien étonné en me réveillant à la pointe de l'aurore de me trouver au pied du gros chêne d'où nous étions partis.</li><li><br /></li><li>J'appelai mon aimable nymphe, elle me dit en riant: Que veux-tu de plus? dis-moi, que faut-il que je fasse pour terminer mon oeuvre?</li><li><br /></li><li>Maintenant que tu as passé les travaux d'Hercule et que tu possèdes les matières, ce n'est plus qu'un travail de femme ou d'enfant attentif et soigneux. Écoute avec attention.</li><li><br /></li><li>Considère bien les travaux de la nature. Elle a formé dans le sein de la terre les métaux, mais il faut quelque chose de plus, leur quintessence. Vois d'où elle tire la quintessence des choses. Ce n'est qu'à la surface de la terre, dans les règnes qui vivent ou végètent: suis donc la nature pas à pas. Considère aussi comme elle opère dans le règne végétal, car ce n'est point un minéral que tu veux faire. Vois-la humectant avec la rosée ou la pluie la semence confiée à la terre, la desséchant à l'aide du feu céleste et réitérant ainsi jusqu'à ce que l'embryon soit formé, développé, bourgeonné, fleuri, et parvenu à sa vertu multiplicative, enfin à la maturité de son fruit. C'est bien simple: dissous et coagule, voilà tout, et donne-toi de garde de te servir d'autre feu que de celui du ciel.</li><li><br /></li><li>Enfin la nymphe daigna me tracer tout ce qui me restait à faire comme je vais le dire dans le plus grand détail. Je me jetai à ses pieds pour la remercier d'un pareil bienfait, en adressant mes humbles remerciements à l'Éternel de m'avoir fait surmonter tant de dangers, puis elle me dit adieu en ajoutant: ne m'oublie pas.</li><li><br /></li><li>Elle disparut, sa fuite me fit éprouver une peine si grande que je me réveillai.</li><li><br /></li><li>Peu de temps après, je me mis à recommencer mon oeuvre et à l'aide des travaux d'Hercule je me procurai de la matière contenant les deux natures métalliques, ainsi que de l'esprit astral, avec l'aide de mes dernières ressources et non de celles d'autrui, qui m'ont rendu libre de disposer à mon gré de ma réussite envers ceux qui la mériteront à mes yeux, sans blesser ma délicatesse et la bienséance, ni fouler à mes pieds les devoirs de la reconnaissance.</li><li><br /></li><li>...</li><li><br /></li><li>PREMIÈRE OPÉRATION</li><li><br /></li><li>CONFECTION DE L'AZOTE OU DU MERCURE DES PHILOSOPHES</li><li><br /></li><li>Je pris de la matière contenant les deux nature métalliques; je commençai par l'imbiber de l'Esprit astral peu à peu, afin de réveiller les deux feux intérieurs qui étaient comme éteints, en desséchant légèrement et broyant circulairement le tout à une chaleur de soleil; puis réitérant ainsi et fréquemment en humectant de plus en plus, desséchant et broyant jusq'à ce que la matière ait pris l'aspect d'une bouillie légèrement épaisse.</li><li><br /></li><li>Alors je versai dessus une nouvelle quantité d'esprit astral de manière à surnager la matière et laissai le tout ainsi pendant cinq jours au bout desquels je décantai adroitement le liquide ou la dissolution que je conservai dans un lieu froid; puis je desséchai derechef à la chaleur solaire la matière restée dans le vase en verre qui avait environ trois doigts de hauteur, j'imbibai, je broyai, desséchai et dissolvis comme j'avais précédemment fait et réitérai ainsi jusqu'à ce que j'eusse dissous tout ce qui était susceptible de l'être, ayant eu le soin de verser chaque dissolution dans le même vase bien bouché, que je mis pendant dix jours dans le lieu le plus froid que je pus trouver.</li><li><br /></li><li>Lorsque ces dix jours furent écoulés, je mis la dissolution totale à fermenter dans un pélican pendant quarante jours, au bout desquels il se précipita par l'effet de la chaleur interne de la fermentation une matière noire.</li><li><br /></li><li>C'est alors que je distillai sans feu, le mieux qu'il me fut possible, le liquide précieux qui surnageait la matière contenant son feu intérieur, et le mis dans un vase en verre blanc, bien bouché à l'émeri, dans un lieu humide et froid.</li><li><br /></li><li>Je pris la matière noire et le fis déssécher à la chaleur du soleil, comme je l'ai déjà dit, en réitérant les imbibitions avec l'esprit astral, les cessant aussitôt que j'apercevais la matière qui commençait à se sécher et la laissant ainsi se dessécher d'elle-même, et cela autant de fois qu'il fut nécessaire pour que la matière devînt comme une poix noire luisante. Alors la putréfaction fut totale, et je cessai le feu extérieur, afin de ne point endommager la matière en brûlant l'âme tendre de la terre noire. Par ce moyen la matière parvint au fumier de cheval, à son imitation; il faut, suivant le dire des philosophes, laisser agir la chaleur intérieure de la matière elle-même.</li><li><br /></li><li>Il faut ici recommencer le feu extérieur pour coaguler la matière et son esprit. Après l'avoir laissé dessécher d'elle-même, on l'imbibe peu à peu et de plus en plus de son liquide distillé et réservé qui contient son propre feu, la broyant imbibée et desséchant à une légère chaleur solaire, jusqu'à ce qu'elle ait bu toute son eau. Par ce moyen l'eau est changée entièrement en terre, et cette dernière, par sa dessiccation, se change en une poudre blanche que l'on appelle aussi air, qui tombe comme une cendre, contenant le sel ou le mercure des philosophes.</li><li><br /></li><li>Dans cette première opération, on voit que la dissolution ou l'eau s'est changée en terre et celle-ci par subtilisation ou sublimation se change en air par l'art où s'arrête le premier travail.</li><li><br /></li><li>On prend cette cendre que l'on fait dissoudre peu à peu à l'aide du nouvel esprit astral, en laissant après la dissolution et la décantation, une terre noire qui contient le soufre fixe. Mais en réitérant l'opération sur cette dernière dissolution, absolument comme nous venons de la décrire précédemment, on obtient une terre plus blanche que la première fois, qui est la première aigle, et l'on réitère ainsi sept à neuf fois. On obtient par ce moyen le menstrue universel, ou le mercure des philosophes, ou l'azote, à l'aide duquel on extrait la force active et particulière de chaque corps.</li><li><br /></li><li>Il est bon d'observer ici qu'avant de passer de la première aigle à la deuxième, ainsi qu'aux suivantes, il faut réitérer l'opération précédente sur la cendre restée, si le sel n'est pas, par le feu central de la matière, suffisamment élevé par la sublimation philosophique, afin qu'il ne reste après l'opération qu'une terre noire dépouillée de son mercure.</li><li><br /></li><li>Faites bien attention ici qu'à la suite du gonflement de la matière dans la fermentation qui suit la dissolution, il se forme à la partie supérieure de la matière une espèce de peau sous laquelle se trouvent une infinité de petites bulles qui contiennent l'esprit. C'est alors qu'il faut conduire avec prudence le feu, vu que l'esprit prend une forme huileuse et passe à un certain degré de siccité.</li><li><br /></li><li>Aussitôt que la matière est dissoute, elle se gonfle, entre en fermentation et rend un léger bruit, ce qui prouve qu'elle contient en elle un germe vital qui se dégage sous forme de bulles.</li><li><br /></li><li>Pour bien faire l'opération que je viens de décrire il faut observer le poids, la conduite du feu et la grandeur du vase. Le poids doit consister dans la quantité d'esprit astral nécessaire à la dissolution de la matière. La conduite du feu extérieur doit être dirigée de manière à ne pas faire évaporer les bulles qui contiennent l'esprit par une trop grande quantité de feu, et à ne point brûler les fleurs ou le soufre en continuant le feu extérieur, de manière à pousser trop loin la siccité de la matière après sa fermentation et sa putréfaction, afin de ne pas voir le rouge avant le noir.</li><li><br /></li><li>Enfin, la grandeur du vase doit être calculée sur la quantité de la matière, de manière que celle-ci ne contienne que le quart de sa capacité: entendez-moi.</li><li><br /></li><li>N'oubliez pas aussi que la solution mystérieuse de la matière ou le mariage magique de Vénus avec Mars s'est fait dans le temple dont je vous ai précédemment parlé, par une belle nuit, le ciel calme et sans nuages, et le soleil étant dans le signe des Gémeaux, la lune étant de son premier quartier à son plein, à l'aide de l'aimant qui attire l'esprit astral du ciel, lequel est sept fois rectifié jusqu'à ce qu'il puisse calciner l'or.</li><li><br /></li><li>Enfin la première opération étant terminée on a l'azote, ou le mercure blanc, ou le sel ou le feu secret des philosophes. Certains sages la font derechef dissoudre dans la moindre quantité d'esprit astral nécessaire pour en faire une dissolution épaisse.</li><li><br /></li><li>Après l'avoir dissoute, ils l'exposent dans un lieu froid pour obtenir trois couches de sel.</li><li><br /></li><li>Le premier sel a l'aspect de laine, le deuxième d'un nitre à très petites aiguilles et le troisième est un sel fixe alcalin.</li><li><br /></li><li>Des philosophes les emploient séparément, d'autres les réunissent ensemble comme l'indique A. de Villeneuve dans son Petit Rosaire fait en 1306 à l'article des «Deux Plombs», et les font dissoudre dans quatre fois leur poids d'esprit astral, afin de faire toutes leurs opérations.</li><li><br /></li><li>Le premier sel est le véritable mercure des philosophes, il est la clef qui ouvre tous les métaux, à l'aide duquel on extrait leurs teintures; il dissout tout radicalement, il fixe et mûrit pareillement tout en fixant les corps par sa nature froide et figeante. Bref, c'est une essence universelle très active; c'est le vase dans lequel toutes les opérations philosophiques se font. On voit donc que le mercure des sages est un sel qu'ils nomment: eau sèche qui ne mouille pas les mains; mais pour s'en servir, il faut le dissoudre dans l'esprit astral, comme nous l'avons déjà dit. On emploie dix parties de mercure contre une d'or.</li><li><br /></li><li>Le deuxième sel sert à séparer le pur de l'impur et le troisième sel sert à augmenter continuellement notre mercure.</li><li><br /></li><li><br /></li><li>DEUXIÈME OPÉRATION</li><li><br /></li><li>CONFECTION DU SOUFRE</li><li><br /></li><li>La teinture extraite de l'or vulgaire s'obtient par la préparation de son soufre, qui est le résultat de sa calcination philosophique qui lui fait perdre sa nature métallique et la change en une terre pure; calcination qui ne peut avoir lieu par le feu vulgaire, mais seulement par le feu secret qui existe dans le mercure des sages, vu sa propriété double; et c'est en vertu de ce feu céleste, secondé par la trituration, qu'il pénètre dans le centre de l'or vulgaire, et que le feu central double de l'or, mercuriel et sulfureux, qui s'y trouve comme mort et emprisonné, se trouve délié et animé. Le même feu céleste, après avoir extrait la teinture de l'or, la fixe par sa qualité froide et figeante; et elle devient parfaite pouvant se multiplier en qualité ainsi qu'en quantité. Cette terre une fois arrivée à la fixité affecte une couleur de fleur de pêcher qui donne la teinture ou le feu qui est alors l'or vital et végétatif des sages; ce qui a lieu par la régénération de l'or par notre mercure.</li><li><br /></li><li>Il faut donc commencer à résoudre l'or vulgaire en sa matière spermatique par notre eau de mercure ou notre azote.</li><li><br /></li><li>Pour y parvenir, il faut réduire l'or en une chaux ou oxyde d'un rouge brun très pur, et après l'avoir lavé à diverses fois avec de l'eau de pluie bien distillée à petit feu, on le fera légèrement sécher à une chaleur de soleil; c'est alors qu'on le calcinera avec notre feu secret. C'est à cette occasion que les philosophes disent: les chimistes brûlent avec le feu et nous avec l'eau.</li><li><br /></li><li>Après avoir imbibé et broyé légèrement l'oxyde d'or bien calciné ayant son humidité et lui avoir fait boire son poids de sel ou de terre sèche qui ne mouille pas les mains, et les avoir bien incorporés ensemble, on les imbibera derechef en augmentant successivement les imbibitions jusqu'à ce que le tout ressemble à une bouillie légèrement épaisse. Alors on mettra dessus une certaine quantité d'eau de mercure proportionnée à la matière, de manière qu'elle surnage cette dernière; on laissera le tout à la douce chaleur du bain-marie des sages pendant cinq jours, au bout desquels on décantera la dissolution dans un vase que l'on bouchera bien, et que l'on mettra dans un lieu humide et froid.</li><li><br /></li><li>On prendra la matière non dissoute, que l'on fera dessécher à une chaleur semblable à celle du soleil; étant suffisamment sèche, on recommencera les fréquentes imbibitions et triturations comme nous l'avons précédemment dit, afin d'obtenir une nouvelle dissolution, que l'on réunira avec la première en réitérant ainsi jusqu'à ce que vous ayez dissous tout ce qui peut l'être et qu'il ne reste plus que la terre morte de nulle valeur. La dissolution étant terminée et réunie dans le vase en verre bien bouché dont nous avons précédemment parlé, sa couleur est semblable à celle du lapis lazuli. On placera ce vase dans un lieu le plus froid que faire se pourra pendant dix jours, puis on mettra la matière à fermenter comme nous l'avons dit dans la première opération, et par le propre feu interne de cette fermentation, il se précipitera une matière noire; on distillera adroitement et sans feu la matière, en mettant le liquide séparé par la distillation qui surnageait la terre noire dans un vase bien bouché et dans un lieu froid.</li><li><br /></li><li>On prendra la terre noire séparée par distillation de son liquide, on la laissera se dessécher d'elle-même, puis on l'imbibera derechef avec le feu extérieur; c'est-à-dire avec le mercure philosophique, vu que l'arbre philosophique demande à être de temps en temps brûlé par le soleil et puis rafraîchi par l'eau.</li><li><br /></li><li>Il faut donc alterner le sec et l'humide, afin de hâter la putréfaction, et lorsqu'on aperçoit la terre qui commence à se dessécher, on suspend les imbibitions, puis on la laisse se dessécher d'elle-même jusqu'à ce qu'elle soit parvenue à une société convenable et l'on réitère ainsi jusqu'à ce que la terre ressemble à une poix noire alors la putréfaction est parfaite.</li><li><br /></li><li>Il faut ici se rappeler ce que nous avons dit dans la première opération, afin de ne pas laisser volatiliser l'esprit, ou brûler les fleurs en suspendant à propos le feu extérieur lorsque la putréfaction est totale.</li><li><br /></li><li>La couleur noire. que l'on obtient au bout de quarante ou cinquante jours toutes les fois que l'on a bien administré le feu extérieur est une preuve que l'or vulgaire a été changé en terre noire, que les philosophes appellent leur fumier de cheval.</li><li><br /></li><li>Comme le fumier de cheval agit par la force de son propre feu, pareillement notre terre noire dessèche en elle-même sa propre humidité onctueuse par son propre double feu et se convertit après avoir bu toute son eau distillée et être devenue grise, en une poudre blanche nommée air par les philosophes, ce qui constitue la coagulation, comme nous l'avons précédemment décrit dans la première opération.</li><li><br /></li><li>Lorsque la matière est blanche, la coagulation étant terminée, on la fixe en portant la matière à une plus grande dessiccation à l'aide du feu extérieur, en suivant la même marche que nous avons suivie dans la coagulation précédente, jusqu'à ce que la couleur blanche soit changée en couleur rouge que les philosophes appellent l'élément du feu. La matière arrive d'elle-même à un degré de fixité si grand, qu'elle ne craint plus les atteintes du feu extérieur ou ordinaire, qui ne peut plus lui être préjudiciable.</li><li><br /></li><li>Non seulement il faut fixer la matière comme nous venons de le faire; mais il faut encore la lapidifier, en portant la matière à avoir l'aspect d'une pierre pilée, eu se servant du feu ardent, c'est-à-dire du premier feu employé, et suivant les mêmes moyens précédemment décrits, afin de changer la partie impure de la matière en terre fixe, en privant aussi la matière de son humidité saline.</li><li><br /></li><li>Alors on procède à la séparation du pur, de l'impur de la matière; c'est le dernier degré de la régénération, qui se finit par la solution.</li><li><br /></li><li>Pour y parvenir, après avoir bien broyé la matière et l'avoir placée dans le vase sublimatoire, haut, comme nous l'avons déjà dit, de trois à quatre doigts, en bon verre blanc et d'une épaisseur double de celle ordinaire, on verse dessus de l'eau mercurielle, qui est notre azote, dissous dans la quantité d'esprit astral qui lui est nécessaire et précédemment indiquée, en graduant son feu de manière à l'entretenir à une chaleur tempérée, en lui donnant sur la fin une quantité de ce mercure philosophique comme pour fondre la matière. Par ce moyen, on porte toute la partie spirituelle de cette dernière dans l'eau et la partie terreuse va au fond; on décante son extrait, et on le met dans la glace, afin que la quintessence huileuse se rassemble et monte au-dessus de l'eau et y surnage comme une huile, et l'on jette la terre restée au fond comme inutile, car c'est elle qui tenait emprisonnée la vertu médicinale de l'or, ce qui fait qu'elle est de nulle valeur.</li><li><br /></li><li>Or. sépare cette huile surnageant à l'aide d'une plume blanche de pigeon bien lavée et mouillée et l'on prend garde de ne point en perdre car elle est la vraie quintesse de l'or vulgaire régénéré, dans laquelle les trois principes s'y trouvent réunis ne pouvant plus être séparés l'un de l'autre.</li><li><br /></li><li>Observez bien ici qu'il ne faut pas pousser la lapidification de la manière trop loin afin de ne pas changer l'or calciné en une espèce de cristal. Il faut avec adresse régler le feu extérieur pour qu'il dessèche peu à peu l'humidité saline de l'or calciné, en le changeant en une terre molle qui tombe comme une cendre, par suite de sa lapidifacation ou plus ample dessication.</li><li><br /></li><li>L'huile obtenue ainsi par la séparation est la teinture, ou le soufre, ou le feu radical de l'or, ou, la véritable coloration; elle est aussi le vrai or potable ou la médecine universelle pour tous les maux qui affligent l'humanité. On prend aux deux équinoxes de cette huile la quantité nécessaire pour teindre légèrement une cuillerée à soupe d'evin(?) blanc ou de rosée distillée, vu qu'une grande quantité de cette médecine détruirait l'humide radical de l'homme en le privant de la vie.</li><li><br /></li><li>Cette huile peut prendre toutes les formes possibles et se former en poudre, en sel, en pierre, en esprit, etc., par sa dessiccation à l'aide de son propre feu secret. Cette huile est aussi le sang du lion rouge.</li><li><br /></li><li>Les anciens la représentaient sous l'image d'un dragon ailé qui se repose sur la terre. Enfin cette huile inconsumable est le mercure aurifique. Étant faite, on la partage en deux portions égales; on en conserve une partie à l'état d'huile dans un petit bocal en verre blanc, bien bouché à l'émeri, que l'on conserve dans un lieu sec, pour s'en servir à faire des imbibitions dans les règnes de Mars et du Soleil comme je le dirai à la fin de la troisième opération, et l'on fait dessécher l'autre portion jusqu'à ce qu'elle soit réduite en poudre, en suivant les mêmes moyens que j'ai indiqués précédemment pour dessécher la matière et le coaguler; alors on partage cette poudre pareillement en deux portions égales; on en fait dissoudre une partie dans quatre fois son poids de mercure philosophique, pour imbiber l'autre moitié de la poudre réservée.</li><li><br /></li><li><br /></li><li>TROISIÈME OPÉRATION</li><li><br /></li><li>CONJONCTION DU SOUFRE AVEC LE MERCURE DES PHILOSOPHES</li><li><br /></li><li>C'est ici où les philosophes commencent presque tous leurs opérations, ce qui a induit beaucoup de personnes en erreur. C'est aussi dans cette opération où l'on réunit le soufre des philosophes avec leur mercure. Presque tous les sages ont nommé fermentation cette dernière opération, vu que c'est dans celle-ci que de nouveau le soufre se dissout, qu'il fermente, se putréfie et ressuscite par sa nouvelle régénération avec une force décuple.</li><li><br /></li><li>Cette opération diffère des deux précédentes, ce qui fait que les philosophes la composent de sept degrés auxquels ils ont attribué une planète.</li><li><br /></li><li>Pour faire cette opération, il faut prendre la moitié de la poudre réservée dont je vous ai déjà parlé et l'imbiber peu à peu, vu qu'en l'imbibant en trop grande quantité on résout derechef le soufre en huile, qui se sublime en surnageant l'eau, ce qui empêche la réunion du soufre et du mercure, faute grave qui s'est opposée à la réussite de plusieurs philosophes. Il faut donc imbiber la matière goutte par goutte en l'aspergeant, afin d'opérer la réunion de la Lune avec le Soleil des Anges en formant ensemble une bouillie épaisse.</li><li><br /></li><li>Le feu externe, qui sert à faire ces imbibitions, est celui dont nous avons déjà parlé lorsque nous avons fait dissoudre le quart de l'huile aurifique réduite en poudre dans la quantité de mercure philosophique qui lui était nécessaire pour se dissoudre; ce feu extérieur se trouve réglé par la quantité de la matière.</li><li><br /></li><li>Il faut ici avoir soin d'entretenir la matière dans un état d'onctuosité par les imbibitions réitérées autant de temps qu'il sera nécessaire pour faire gonfler la matière et la faire entrer en fermentation. Sa dissolution est terminée lorsque la matière affecte une couleur bleuâtre; on appelle cette dissolution rebis ou double mercure et le degré du mercure. Cette dissolution est de suite suivie de la fermentation; alors on cesse les imbibitions et le feu extérieur, en laissant agir tout seul et de lui-même le feu intérieur de la matière, jusqu'à ce que la matière soit tombée au fond du vase, où elle devient noire comme du charbon; c'est alors que commence le premier degré appelé celui de Saturne et que l'on distille sans feu, le liquide surnageant la matière noire, en suivant la marche que nous avons décrite aux deux précédentes opérations.</li><li><br /></li><li>On laisse sécher la matière noire d'elle-même, et lorsqu'elle est parvenue à un état de siccité convenable, on l'imbibe derechef avec le feu extérieur, en cessant les imbibitions quand on voit la matière commencer à se sécher; on la laisse acquérir d'elle-même un certain degré de siccité, et l'on continue, en réitérant ainsi jusqu'à ce qu'elle soit parvenue à sa putréfaction totale; alors on cesse le feu extérieur pour ne pas endommager la matière.</li><li><br /></li><li>Par suite de l'action du propre feu de la matière, celle-ci de noire devient grise, sans que l'on soit obligé de lui administrer le feu extérieur: on est alors rendu au degré de Jupiter. C'est dans ce degré que l'on voit paraître les couleurs de l'arc-en-ciel, qui se trouvent remplacées par une espèce de peau d'un brun noir qui acquiert de la siccité, se fend et devient grise, entourée à la paroi du vase d'un petit cercle blanc.</li><li><br /></li><li>La matière étant parvenue à ce point, on pourrait s'en servir comme médecine. Dans ce cas, il faudrait laisser sécher la matière et la faire devenir une poudre blanche, en employant les mêmes procédés déjà décrits pour obtenir cette couleur que l'on fera devenir rouge à l'aide du feu secret.</li><li><br /></li><li>Cette médecine aurait alors une vertu décuple de la première dont j'ai parlé. Mais désirant s'en servir pour la transmutation des métaux, après l'avoir bien desséchée, on n'attend pas qu'elle soit devenue blanche; mais on la rend telle en l'amalgamant à parties égales avec du mercure vulgaire de commerce, purifié avec soin par distillation, bien sublimé et revivifié; il est le lait ou la graisse de la terre.</li><li><br /></li><li>En effet, lorsque le mercure vulgaire est amalgamé avec la matière, le tout se dissout sous l'aspect d'un liquide blanc comme du lait, qui se trouve fixé par la matière en un sel fixe, par l'action de son propre feu.</li><li><br /></li><li>Alors on recommence les lavations mercurielles qui la rendent blanche comme cristal, à l'aide de sept lavations différentes, à chacune desquelles on ajoute le mercure revivifié à partie égale comme je l'ai dit ci-dessus, puis par moitié, tiers, quart, cinquième, sixième et septième partie du poids de la matière fixée, afin que le poids de la matière soit toujours plus grand que celui du mercure revivifié employé.</li><li><br /></li><li>Mais dès la première lavation à partie égale il faut ne pas cesser ni jour, ni nuit le feu, c'est-à-dire les imbibitions du liquide distillé qui contient le feu de la matière, afin que celle-ci ne soit pas saisie par le froid et perdue: le composé est le laiton des philosophes, qu'il faut blanchir par de fréquentes imbibitions jusqu'à ce que le mercure amalgamé soit fixé par notre matière, secondé de son propre feu; ce qui termine le degré de Jupiter.</li><li><br /></li><li>En continuant ainsi, le laiton devient jaunâtre, puis bleuâtre et le blanc le plus beau paraît dessus: alors commence le degré de la Lune. Ce beau blanc à l'aspect du diamant pilé, il est devenu une poudre très fine et très subtile; on a obtenu le blanc fixe; on en met sur une lame de cuivre rougie; si elle fond sans fumer, alors la teinture est suffisamment fixée. Dans le cas contraire, on lui administre le feu, en le continuant jusqu'à ce qu'elle ait atteint son degré de fixité convenable, et l'on s'arrête là, si l'on ne veut faire que la teinture au blanc, dont une partie transmue cent parties de mercure vulgaire en argent meilleur que celui de minière.</li><li><br /></li><li>Mais désire-t-on faire la teinture rouge, il faut continuer le feu à la matière; sans l'avoir laissé refroidir, si l'on veut qu'elle puisse devenir rouge.</li><li><br /></li><li>En reprenant l'administration du feu extérieur la matière devient très fine et si subtile qu'il est difficile de se l'imaginer; c'est pourquoi il faut bien diriger son feu afin que la matière ne se volatilise pas par la force du feu qui doit la pénétrer entièrement, mais qu'elle reste au fond du vase, en devenant une poudre verte. C'est alors le degré de Vénus.</li><li><br /></li><li>En continuant avec sagesse le feu extérieur, la matière devient jaune citron: c'est le degré de Mars. Cette couleur augmente d'intensité et devient couleur cuivre. Rendue à ce point, elle ne peut plus augmenter d'intensité d'elle-même; c'est alors qu'il faut avoir recours au mercure aurifique rouge, c'est-à-dire à notre huile réservée et imbiber la matière avec cette huile jusqu'à ce qu'elle soit devenue rouge: alors commence le degré du Soleil.</li><li><br /></li><li>En continuant les imbibitions avec l'huile aurifique, la matière devient de plus en plus rouge, puis purpurine, et finalement du rouge brun, ce qui forme la salamandre des sages, que le feu ne peut plus attaquer.</li><li><br /></li><li>Enfin on insère la matière avec la même huile aurifique, en l'imbibant goutte par goutte, jusqu'à ce que l'huile du Soleil soit figée dans la matière et que cette dernière, mise sur une lame chaude, fonde sans fumée. Par ce moyen on a obtenu la teinture rouge et l'or fixe et figeant dont une partie transmue cent parties de mercure en or meilleur que celui de la nature.</li><li><br /></li><li><br /></li><li>MULTIPLICATION</li><li><br /></li><li>Les deux teintures dont je viens de parler, blanche et rouge, sont susceptibles d'être multipliées en qualité et en quantité, lorsque ces teintures n'ont point été soumises à l'action du feu vulgaire, qui leur fait perdre leur humidité radicale, en les fixant en terre ayant l'aspect d'une pierre. Pour faire la multiplication de ces deux teintures, blanche et rouge, il faut répéter entièrement la troisième opération.</li><li><br /></li><li>Il faut que les deux poudres blanche et rouge soient dissoutes dans le mercure philosophique, qu'elles passent à la fermentation et à la putréfaction, ainsi qu'à la régénération. Pour y parvenir il faut réitérer les imbibitions peu à peu, conduire le feu et le régler successivement comme nous l'avons précédemment décrit. A cette seconde multiplication une partie fait projection sur mille parties du mercure et les transmue en argent ou en or selon la couleur de la poudre, en métal parfait.</li><li><br /></li><li>La multiplication en qualité se fait en réitérant la sublimation philosophique qui a lieu en séparant le pur de l'impur à l'aide du mercure philosophique, et l'on répète ponctuellement les manipulations de la troisième opération, après avoir desséché à l'aide du feu de la matière et réduit en poudre toute l'huile blanche si l'on opère au blanc et qu'une partie de l'huile rouge, si l'on opère au rouge, afin de conserver l'autre partie pour s'en servir au degré de Mars et du Soleil, ainsi que pour insérer, comme je l'ai déjà indiqué, en opérant au rouge.</li><li><br /></li><li>La multiplication en quantité se fait par l'addition du mercure vulgaire revivifié comme je l'ai précédemment dit. Si l'on désire faire en même temps la multiplication en qualité, il faut commencer comme règle générale, par sublimer la matière en séparant le pur de l'impur, en desséchant en totalité, si l'on opère au blanc, ou par moitié si l'on opère au rouge, à l'aide du propre feu que l'on réglera de la même manière que je l'ai fait à la troisième opération, afin de les réduire en poudre que l'on divisera chacune en deux parties égales; on en fera dissoudre une partie dans quatre fois son poids de mercure philosophique, qui servira à imbiber l'autre partie réserve en réitérant absolument la troisième opération.</li><li><br /></li><li>On peut, si on le désire, réitérer ces manipulations jusqu'à dix fois: la matière acquerra à chaque fois une force décuple et sera subtile qu'elle traversera le verre à la dernière fois en se volatilisant en totalité.</li><li><br /></li><li>On cesse ordinairement à la neuvième multiplication, où elle devient si volatile qu'à la moindre chaleur elle perce le verre et s'évapore, ce qui fait qu'il est d'usage de s'arrêter à la transmutation d'une partie sur mille ou dix mille au plus afin de ne pas s'exposer à perdre un trésor aussi précieux.</li><li><br /></li><li>Je ne décrirai point ici des opérations très curieuses que j'ai faites, à mon grand étonnement, dans les règnes végétal et animal, ainsi que le moyen de faire le verre malléable, des perles et des pierres précieuses plus belles que celles de la nature en suivant le procédé indiqué par Zachaire et se servant du vinaigre et de la matière fixée au blanc, et de grains de perles ou de rubis pilé très fins, les moulant puis les fixant par le feu de la matière, ne voulant pas être parjure et paraître ici passer les bornes de l'esprit humain.</li><li><br /></li><li>Ayant fini mon oeuvre, je pris 100 grammes de mercure distillé et les mis dans un creuset. Aussitôt qu'ils commencèrent à fumer, je jetai dessus 1 gramme de mon soufre transmutatoire, il devint en huile au-dessus du mercure et je vis ce dernier qui se figeait successivement de plus en plus. Alors j'augmentai mon feu et le fis sur la fin plus fort en le continuant, jusqu'à ce que mon mercure fut parfaitement fixé, ce qui dura environ une heure. L'ayant coulé dans une petite lingotière, je l'éprouvai et le trouvai meilleur que celui de la minière.</li><li><br /></li><li>Que ma joie fut vive et grande! J'étais hors de moi-même, je fis comme Pygmalion, je me mis à genoux pour contempler mon ouvrage et en remercier l'Éternel, je me mis aussi à verser un torrent de pleurs, qu'elles étaient douces! que mon coeur était soulagé! il me serait difficile de peindre ici tout ce que je ressentais et la position ou je me trouvais. Maintes idées s'offraient à la fois à ma pensée. La première me portait à diriger mes pas près du Roi citoyen et lui faire l'aveu de mon triomphe, l'autre de faire un jour assez d'or pour former divers établissements dans la ville qui me vit naître, une autre idée me portait à marier le même jour autant de filles qu'il y a de sections à Paris, en les dotant; une autre idée me portait à me procurer l'adresse des pauvres honteux et d'aller moi-même leur porter des secours à domicile, enfin je finis par craindre que la joie ne me fit perdre la raison. Je sentis la nécessité de me faire violence et de prendre beaucoup d'exercice en me promenant à la campagne: ce que je fis pendant huit jours consécutifs. Il ne se passait pas quelques heures sans que j'ôtasse mon chapeau et levant les yeux au ciel, je le remerciais de m'avoir accordé un pareil bienfait et je versais d'abondantes pleurs. Enfin je finis par me calmer et par sentir combien je m'exposais en faisant de pareilles démarches. Après avoir réfléchi mûrement, je pris la ferme résolution de vivre au sein de l'obscurité, sans éclat, et de borner mon ambition à faire des heureux en secret sans me faire connaître.</li><li><br /></li><li>J'avais fait part à ma femme de mon succès et je lui promis de répéter devant elle la transmutation: elle m'engagea à n'en pas parler. C'était le Jeudi-Saint 1831, à 10 heures 7 minutes du matin que j'avais fait seul la transmutation. Je n'avais plus de mercure chez moi et remis au lendemain de Pâques à satisfaire ma femme. Je fis emplette d'une branche de laurier chez un jardinier et d'une tige d'immortelle. Après les avoir liées ensemble, j'enveloppai le tout dans une feuille de papier à lettre, dirigeai mes pas à la maison où était ma femme, qui était assise auprès d'une croisée à lire. Je me précipitai à ses genoux en mettant mon bouquet à ses pieds, je lui dis: le voici, chère amie, déposé à tes pieds; il vient me couronner lorsque toi et moi nous descendons au tombeau; il m'a coûté 37 ans de pénibles travaux, et plus de quinze cents nuits sans dormir. J'ai été couvert d'humiliations, abreuvé d'injures, fui de mes amis, repoussé de ma famille et de la tienne; enfin j'ai perdu les plus intéressantes créatures que l'on puisse voir et je n'ai jamais cessé d'être un homme de bien et de te chérir. Ma tête tomba sur ses deux genoux. Je me mis à pleurer. O larmes de regrets, de ressouvenir de mes pertes, des tribulations que j'avais éprouvées, et de joie, que vous étiez douces! que vous soulagiez mon coeur! Je renaissais, j'étais un nouvel homme. Ma femme, me relevant la tête, les larmes aux yeux, me dit: Relève-toi mon ami et cesse de pleurer. Je collai mes lèvres sur les siennes et ce baiser de tendresse qui fut payé de réciprocité vint embellir le charme de ma vie et ranimer mon cerveau par le malheur.</li><li><br /></li><li>Ce n'était pas assez de lui avoir fait l'aveu de ma réussite, et d'avoir déposé mon laurier à ses pieds, il fallait la convaincre et faire la transmutation devant elle.</li><li><br /></li><li>Je pris un verre de monte et mis dedans une petite quantité de mercure coulant du commerce qui avait été distillé, qui était pur et que je venais d'acheter. Je mis dessus, non de mon soufre transmutatoire à l'état de poudre, mais l'état d'huile, dans la proportion d'une partie sur cent, et remuai mon verre de manière à donner à l'huile un mouvement circulaire. Nous vîmes avec joie le mercure offrir un phénomène bien curieux et se coaguler avec la couleur du plus bel or; je n'avais plus qu'à la fondre dans' un creuset et le couler; je fis ainsi la transmutation à froid au grand étonnement de ma femme. Elle me dit alors: ton succès met le comble à tes désirs; si tu veux me rendre heureuse et me faire oublier la longue chaîne de nos malheurs, vivons au sein de l'obscurité sans étalage; fais disparaître de notre asile tout ce qui pourrait déceler ton secret et servir d'appât à la malveillance ainsi qu'aux ambitieux que rien ne peut récompenser, l'intrigue, la bassesse ou la tyrannie. Je lui répondis: j'ai juré, dusse-je me voir couler du plomb fondu dans les veines, d'emporter dans la tombe mon secret, c'est-à-dire la connaissance de la matière, du feu et des travaux d'Hercule; je te jure ainsi qu'à Dieu de te rendre heureuse en accomplissant tes désirs; espérons que l'Éternel nous protégera contre les envieux, les hommes vicieux et corrompus.</li><li><br /></li><li>O vous jeunes gens qui lirez vraisemblablement mon ouvrage, puissent vos désirs de paraître dans ce monde et l'appât des richesses ne point vous faire entreprendre la recherche de la pierre philosophale: si vous pouviez savoir comme moi les malheurs en tous genres que j'ai éprouvés, pour y parvenir, vous reculeriez d'effroi au désir de vous y livrer, à moins que Dieu vous fasse rencontrer un homme qui ait réussi à faire la pierre, qui vous conduise par la main depuis le commencement jusqu'à la fin, repoussez avec horreur l'idée de vous livrer à la philosophie hermétique, plus difficile qu'on ne le pense à la connaître de soi-même. Espérant être plus heureux que moi, si vous foulez à vos pieds mes conseils, et que vous soyez assez heureux pour y parvenir, n'oubliez jamais les infortunes, soyez discrets surtout, avares dans vos goûts pour la dépense et pour satisfaire vos passions, mais prodigues envers les pauvres, et n'oubliez jamais que la plus douce satisfaction pour un coeur bien né, c'est de faire des heureux sans qu'ils parlent de vous, et surtout ayez toujours présent à vos yeux l'Éternel.</li><li><br /></li><li>Fuyez les êtres corrompus du bon ton, ils ont tous les moyens pour abuser de vos bonnes qualités, ils se ruinent en promesses qui paraissent être l'épanchement d'une belle âme, mais ils s'enrichissent à vous rendre leur dupe. En un mot, ne cherchez point le bonheur de la vie dans les deux extrêmes de la société, mais bien dans la classe moyenne, c'est-à-dire dans celle d'honnêtes industriels; il y a cependant quelques exceptions à faire, et je serais un ingrat d'en juger différemment. J'ai rencontré un homme bien né que je n'oublierai de ma vie, auquel je promets de donner des preuves de mon attachement.</li><li><br /></li><li>Estimable jeunesse, puisse ma vie vous servir d'exemple, et mes recommandations de leçons, et mériter à vos yeux quelques larmes pour adoucir la longue chaîne de malheurs que j'ai éprouvés.</li><li><br /></li><li>Rois de la terre, si vous connaissiez le grand nombre de personnes qui se livrent en secret et de nos jours à la recherche de la pierre philosophale, vous en seriez étonnés, et si vous saviez qu'à peine un ou deux hommes ont le bonheur de réussir dans l'espace de 3 à 4 ans, ce qui n'offre pas dans le commerce le produit d'une mine d'or qui se découvre au Pérou ou ailleurs tous les 3 ou 4 ans, loin de faire rechercher ceux qui ont réussi et les tourmenter, vous les combleriez de vos bontés en leur accordant votre appui et votre bienveillance afin qu'ils puissent amplement servir l'humanité souffrante et vous faire participer aux bienfaits de leurs découvertes.</li><li><br /></li><li>O mon pays, ô mes chers concitoyens, vous qui avez prouvé à diverses fois que vous étiez bons Français par votre dévouement à la cause de la liberté et de l'ordre légal, si l'Éternel me permet de vous laisser ce que mon coeur vous destine par reconnaissance, daignez faire transporter mes dépouilles mortelles sur un lieu à base calcaire, en face d'une petite tourelle portant un emblème douloureux d'une ancienne guerre, au bas de laquelle coule un petit ruisseau qui prend sa source à une lieu de là et fait mouvoir plusieurs moulins; faites-les recouvrir seulement d'un gros bloc de granit dur très commun dans la petite ville où je me suis marié, voisine du lieu qui me vit naître, avec cette seule inscription: les dépouilles mortelles de l'infortuné Cyliani reposent ici.</li><li><br /></li><li>J'ai fait imprimer cet ouvrage, vu qu'il n'existe dans aucun pays une loi qui défende de publier une découverte utile à la Société sous le rapport de la vie, ainsi que de faire circuler dans le commerce de l'or parfait par son poids, sa couleur, sa pesanteur spécifique et sa fusibilité; de quel droit voudrait-on donner la préférence sur l'or des mines à celui fait par l'art philosophique, ce dernier étant meilleur?</li></ol></div><div align="justify"><br /></div></div></div>Le Miroir Alchimiquehttp://www.blogger.com/profile/03138462213732119910noreply@blogger.com