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PERNETY Rituel Alchimique Secret du Grade de Vrai Maçon Académicien.





RITUEL ALCHIMIQUE SECRET 
DU GRADE DE VRAI MAÇON ACADÉMICIEN


Rituel de l'Académie des Illuminés d'Avignon 
fondée par Dom Pernety


Antoine-Joseph Pernety


1770

*

Grade de Vrai Maçon Académicien

Grade de Vrai Maçon Chimique


Dans ce grade la Loge se nomme Académie, les assemblées, séance ; le vénérable s’appelle très sage; le premier surveillant, premier sage ; le second, second sage, et tous les autres frères académiciens.


Décoration de la Loge

L’Académie sera teinte de noir avec des colonnes blanches et rouges placées de distance en distance, elle sera éclairée de trois lumières posées en triangle. Le tableau de l’académie sera garni de tous les instruments nécessaires pour le travail du grand oeuvre.


Ornement des académiciens

Le tablier doit être doublé et bordé de rouge pavot, sur la bavette, il y aura une croix avec deux lettres V.M. une de chaque côté brodé en or ; sur le milieu du tablier, il y aura un soleil brodé en or avec ses rayons, sur les côtés en brodé aussi en or les lettres suivantes :

D C (Dieu Crée)
N P (Nature Produit)
A M (Art Multiplie)

Les gants seront blancs bordés de noir et de rouge. Tous les académiciens auront à la main droite une baguette de fer. Le Bijoux se portera en camail ou en sautoir, et sera attaché à un ruban blanc, noir et rouge. On trouvera à la fin de ce grade les figures tracées du grade et petit bijou, et celle du tableau de l’académie et du tabler.


Signe

Le premier est de porter la main droite en équerre sur la bouche, la réponse est de faire la même chose de la main gauche et après tous les deux les laissent tomber sur la ventre les deux mains croisées et regardent le ciel et la terre.


Attouchement

L’attouchement est de se prendre les deux mains et se baiser sur les deux joues et sur le front.


Mot sacré

Jehova, qu’on prononce j.e.h.o.v.a.


Mot de passe

Metraton (intelligence qui préside aux métaux)

(Note de L.A.T. :  Metraton est une autre forme de Metatron)


Le nom

Le nom est Amateur, qui signifie l’intelligence qui préside aux métaux.


Age

L’âge, il y a longtemps que je ne compte plus.


La marche

On partira de l’occident ayant la main gauche sur la bouche en équerre, et tenant de la main droite la baguette allongée en avançant vers l’orient, on fera un pas d’apprenti, un de compagnon et un de maître, on placera ensuite les pieds en équerre. On croisera les deux mains sur le ventre et on saluera le très sage et tous les académiciens à droite et à gauche.


L’ordre

L’ordre est de croiser les deux mains sur le ventre ayant la baguette à la main droite.


La batterie

On frappera dix coups de cette façon 1.2.4.3.


Statuts


Article 1

L’académie ne pourra être composée tout au plus de quinze, et elle tiendra ses séances au moins une fois par mois.


Article 2

Nul maçon n’y sera admis s’il n’a passé par quelques grades philosophiques, tels que ceux de l’Aigle noir, du Soleil et de Rose Croix, et s’il n’est chrétien, discret et savant.


Article 3

Chaque académicien sera obligé de faire à son tour, une dissertation sur la matière qui sera proposée par l’académie, et les dissertations ainsi que les délibérations, les discours et les réceptions seront enregistrées et écrites en caractères maçonniques adoptés par l’académie et dont on trouvera les figures à la fin de ce grade.


Article 4

Chaque académicien sera obligé de porter toujours sur lui le petit bijou de l’académie, et de se rendre exactement aux séances indiquées, à moins que des affaires indispensables les en empêchent et dans ce cas, ils seront obligés de dire les raisons qu’ils ont eu de s’abstenir, sous peine de trois livres d’amende au profit des pauvres.


Article 5

Il y aura un tronc destiné pour les amendes, et une caisse où chaque frère sera obligé de mettre tous les ans un louis de 24k pour les manipulations, et où les écrits de l’ordre seront enfermés. Ce tronc ainsi que cette caisse seront garnies de trois serrures dont une des clefs sera entre les mains du très sage, l’autre du premier sage et la troisième entre les mains du second sage, et on n’en pourra faire l’ouverture que quand l’académie sera assemblée.


Article 6

Si quelque académicien tombe malade, tous les académiciens seront obligés de le visiter une fois par jour et de lui procurer tous les secours spirituels et temporels dont ils pourraient avoir besoin.


Article 7

Un des académiciens venant à mourir, on aura soin de retirer les bijoux, le tablier, les gants et les écrits, et pour marquer de la douleur qu’on ressent de sa perte, on portera sur l’anneau du bijou une petite rosette noire pendant l’espace de trois mois, on observera de ne jamais effacer du registre le nom du frère défunt.


Article 8

Environ quatre jours après le décès d’un académicien, tous les frères académiciens se rendront à l’académie, on y proposera le sujet qui doit remplacer le défunt et les académiciens après en avoir conféré entre eux, donneront leurs avis par scrutin secret et, nul ne pourra être admis, s’il ne réunit en sa faveur tous les suffrages.


Article 9

Après qu’on aura fait l’élection, le très sage députera un académicien pour avertir le candidat du choix que l’académie a fait de lui ; il lui dira de se préparer pour remercier l’académie de la faveur qu’elle a bien voulu lui faire, et pour faire en même temps l’éloge du défunt dont il va occuper la place.


Article 10

Dans ce grade il n’y a que trois officiers, savoir : le très sage, le premier sage et le second sage, tous les autres académiciens remplissent chacun à leur tour et à la volonté du très sage, les autres différents emplois.


Article 11

L’élection des officiers se fera tous les ans, à la pluralité des voix, le jour de la Saint-Jean l’Evangéliste patron de l’académie. Ils ne pourront jamais être confirmés.


Article 12

Dans ce grade on n’admet point de frère servant. Les deux derniers reçus en auront la fonction.


Article 13

Les académiciens comme étant les seuls vrais maçons jouiront de tous les privilèges accordés à tous les autres différents grades de la maçonnerie.



Ouverture de la Loge

Les académiciens étant décorés de leurs tabliers, de leurs gants et de leurs bijoux, et ayant en main leurs baguettes, le très sage frappe avec la sienne un coup, qui sera répété par les deux sages et il dira « à l’ordre, sages académiciens », ce qui étant exécuté, le très sage demandera au premier sage :

Demande. Premier sage quel est votre devoir ?
Réponse. Très sage, c’est de m’assurer si les frères ici présents sont vrais maçons.
D. Faites votre devoir.
R. Alors le premier sage fait le tour de l’académie et exige de chacun le signe, le mot et l’attouchement. Il vient ensuite et dit au très sage : « Très sage, tous les frères ici présents sont vrais maçons. »
D. Second sage, quelle est votre obligation ?
R. Très sage, c’est de m’assurer si l’académie est à l’abri des yeux et des oreilles vulgaires.
D. Remplissez-là.
R. Le second sage s’en étant acquitté, dit : « Très sage, nous pouvons commencer nos opérations, nous sommes en sûreté. »
D. Premier sage, à quelle heure s’ouvre l’académie ?
R. Très sage, à toute heure.
D. Les matériaux sont-ils prêts ?
R. Oui, très sage.

Le très sage : « Puisque tous les frères ici présents sont vrais maçons, que nous sommes à l’abri des yeux et des oreilles vulgaires, que l’académie s’ouvre à toute heure et que les matériaux sont prêts, premier et second sages, annoncez à tous les académiciens, que l’académie est ouverte et que nous allons commencer nos opérations ».

Alors le très sage, frappe les coups que le premier et second sage répètent.

On fait le signe, on dit : « Gloire, Louange et Honneur au Créateur, Paix, Bénédiction et Prospérité aux vrais maçons. » et les mains étant croisées sur le ventre, on se fait respectivement une profonde inclinaison.

Et après le très sage frappe un coup, que le premier et second sage répètent, et dit : « Premier et second sage, demandez aux académiciens, s’ils ont quelque chose à proposer pour le bien de l’académie. ».

L’académicien qui doit faire la dissertation se lève et en fait la lecture, après laquelle tous les académiciens applaudissent ou battent dix fois des mains. L’académicien répond aux battements de mains par le même nombre, et toute l’académie ayant mis en délibération la matière qui doit se traitée dans la séance suivante, le très sage la propose à haute voix à celui qui doit être chargé de la traiter, et tous ensemble vont examiner le travail et mettre tout en règle.

Si il y a une réception à faire, le premier sage dit : « Très sage, il y a un philosophe maçon dans la chambre de préparation, que l’académie a jugé digne d’être admis parmi nous ».

Le très sage demande de nouveau le consentement de l’académie qui doit le manifester en frappant de la baquette sur le pavé.


Réception

Le consentement étant donné, le très sage députe un des académiciens pour préparer le candidat.

Celui-là après avoir salué le très sage et tous les académiciens sort de l’académie, va trouver le candidat et lui dit : « Philosophe, êtes-vous toujours dans la disposition de parvenir au grade de vrai maçon ? ». Si il répond oui, il lui ordonne de se dépouiller de tous ses métaux, de quitter son habit, sa veste et ses souliers, et retrousser les manches se sa chemise sur le bras. Il lui lit ensuite les mains derrière le dos, lui bande les yeux et le conduit par le bras à la porte de l’académie, et frappe en vrai maçon.

Le premier sage dit au très sage : « On frappe à la porte en vrai maçon ». Le très sage dit au premier sage de prier un académicien d’aller voir ce que c’est.

Celui-ci ayant frappé à la porte les coups, lorsqu’il a répété, il ouvre et dit : « Que voulez-vous ? laissez-nous opérer ».

Le préparateur répond : « Je vous amène le candidat qui a été admis par l’académie. Ayez la bonté de l’annoncer au très sage, et aux académiciens ».

Le député ferme la porte, se met à l’ordre entre les deux sages, salue le très sage et dit : « Très sage, le préparateur nous amène le candidat que nous avons admis ».

Le très sage dit : « Ordonnez son entrée s’il est en règle ».

Le député ayant salué le très sage et les académiciens, vient à la porte, frappe en vrai maçon et les coups ayant été répétés par le préparateur, il ouvre la porte et dit au sage préparateur : « Faites entrer le candidat s’il est en règle ».

Alors le préparateur l’introduit, le poste à l’occident entre les deux sages. A un pas de distance en allant à l’orient, il doit y avoir (ce qui ne se pratique que le jour des réceptions) une terrine où l’on aura mis de l’esprit de vin, du mercure et du sel, qu’on allumera), et qui seule éclairera l’académie.

Le très sage dira ensuite au candidat :

D. Philosophe maçon que demandez-vous ?
R. Très sage, je demande d’être admis dans votre auguste académie si vous m’en jugez digne.
D. Sages académiciens, jugez-vous le candidat digne d’être admis parmi nous ?
R. Tous les académiciens auront soin d’observer un profond silence pendant toute la réception. Pour marquer leur consentement, ils frapperont ensemble leurs baguettes sur le pavé.

Cela étant fait, le très sage dit au premier sage : « Puisque l’académie juge le candidat digne d’être admis parmi nous, faites le voyager en cercle, en équerre et en triangle. »

Les trois voyages faits, on placera le candidat à l’orient, et le très sage ordonne au premier sage de lui débander les yeux et de lui faire considérer la terrine.

Tous les académiciens seront en ce temps-là à l’ordre.

Après que le candidat aura considéré pendant l’espace de quatre minutes la terrine, le très sage ordonne au premier sage de l’amener au pied du trône pour prêter son obligation, où étant arrivé, il se mettra à genoux et répètera avec le très sage l’obligation suivante.


Obligation

Je promets, parole d’honneur et sous peine d’avoir les lèvres clouées et le ventre ouvert, de ne jamais révéler ni directement ni indirectement à qui que ce soit, les mystères qui vont m’être développés. Le grand Jehova me tienne en Sa sainte et puissante garde.

Et tous les académiciens répondront : Amen !

Quand le candidat prête son obligation tous les académiciens doivent se ranger autour de lui, et lui mettront leurs baguettes sur la tête.

L’obligation portée, les académiciens se remettent à leurs places, et le très sage délie les mains du candidat en lui disant : « Par le pouvoir que j’ai reçu et du consentement de l’académie, je vous constitue vrai maçon et vous permets de jouir de tous les privilèges accordés à cet auguste grade ».

Il lui donne ensuite le signe, les mots, le décore des bijoux, du tablier et des gants et de la baguette, et lui ordonne de s’en aller faire reconnaître à tous les académiciens.

Cela fait, on étend le tableau sur le pavé, sur lequel on place trois chandeliers en triangle. On lui fait faire les trois pas, et ayant pris sa place au côté droit du très sage, il prononce son discours auquel le très sage répond par le discours suivant .


Discours du très sage

« Sage académicien, la science dans laquelle on vient vous initier, en vous confiant le grade de vrai maçon est la plus ancienne des sciences. Dieu, le créateur débrouillant le chaos. Elle est la plus universelle, toutes les autres empruntent d’elle, leurs principes. Elle est la plus nécessaire. Sans elle l’homme n’est que ténèbres, infirmités et misères. Elle est émanée de la nature, ou plutôt c’est la nature elle-même perfectionnée par l’Art. Elle est fondée sur l’expérience. Dans tous les siècles, elle a eu des adeptes, et de nos jours une foule d’artistes y consument en vain leurs biens, leur travail et leur temps, c’est que bien loin d’imiter la noble simplicité qui la caractérise, et de suivre les voies droites qu’elle leur trace, ils la parent d’un fard qu’elle ne peut souffrir et s’égarent dans le labyrinthe, où une folle imagination les entraîne, de là ces railleries piquantes de ces profanes, qui, sans respect pour Dieu, sans égard pour la nature, sans estime pour l’art, tournent en dérision nos plus sérieux mystères. De là, les satyres grossières de ces ignorants qui trop appesantis par leurs sens, pour s’élever à la sublimité de nos connaissances, blasphèment tout ce qu’ils ne peuvent comprendre. De là, le vicieux les affectent et ces indolents qui, à moins qu’un esprit habile et une main laborieuse ne fasse pour eux tous les frais de la découverte et du travail, méprisent tout ce qui ont ni la force d’imaginer, ni le courage d’exécuter. De là, enfin, les libellistes injurieux de ces téméraires, qui avec une hardiesse pleine de mauvaise foi, osent mettre la vérité de leur science hermétique au rang des inventions humaines, de populaires superstitions sans autre motif que l’envie d’en infirmer l’authenticité et l’impassibilité d’en détruire le témoignage.

Abandonnons les enfants des ténèbres et ces ennemis d’eux-mêmes, à toute la honte de leurs idées vaines et inconséquentes. Pour nous vrais enfants de la lumière et sincères amis de l’humanité, qui voyons dans ses enseignements et les pratiques la vérité clairement énoncée. Gouttons à long trait les douceurs qu’elle nous présente. Jouissons avec reconnaissance des avantages qu’elle nous procure, et animés d’un même saint transport, ne cessons d’exalter la toute puissance et la miséricorde infinie de Dieu qui se plaît à humilier les grands et à élever les humbles.

N’attendez pas cependant, sage académicien, que nous vous aplanissions d’abord les obstacles qui se rencontrent dans cette science ; ce serait faire tant à régler vos études, et en votre sagacité nous nous appliquerons plutôt en vous indiquant les sources dans lesquelles devrez puiser, nous vous mettrons dans la voie droite que vous devez tenir.

Il me reste plus qu’à vous exhorter de marcher sur les traces du grand homme dont la présence nous fut si chère et si utile et dont le souvenir nous sera à jamais précieux. Ses talents et ses vertus lui acquirent nos suffrages et lui ont mérité vos éloges. Sa perte causera toujours nos regrets et nos larmes. Daigne le grand Jehova jeter sur nous un regard favorable à nous faire marcher avec patience et persévérance dans la pénible mais savante carrière que vous allez courir. Ce sont les voeux qu’a pour vous l’auguste académie, qui se félicite de vous posséder et qui vous regardera comme toujours un de ses plus cher nourrisson. Le premier sage va maintenant vous donner l’explication du tableau. Ensuite je vous ferai l’instruction.

Prêtez une oreille attentive, vous apprendrez dans l’une et dans l’autre la noblesse de vos droits, l’étendue de vos obligations et la grandeur de nos espérances. »


Explication du tableau

« Vous voyez d’abord, sage académicien, en haut du tableau, un triangle lumineux et un grand J au milieu. Le triangle représente un Dieu en trois personnes, et le grand J la lettre initiale du nom imprononçable du grand architecte de l’univers. Le cercle ténébreux signifie le chaos que Dieu créa au commencement, et la croix qui est dedans signifie la lumière par le moyen de laquelle il développa le quatre qui signifie les quatre éléments qui en résultèrent. Le triangle, les trois principes que le mélange des éléments produisent.

Ce qui entoure le cercle étoilé, désigne le firmament. Le cercle étoilé, sont les eaux que Dieu a mis au-dessus du firmament. L’autre grand cercle avec les signes et les planètes, dénote le zodiaque, le cercle du milieu l’eau et la terre. La croix qui le surmonte, signifie que à même Dieu qui créa l’univers par sa toute-puissance, il le rachète par sa bonté. Les quatre figures qui l’entourent sont l’emblème de l’air et des quatre vents.

L’homme, le soleil, la plante que l’on voit sur la surface de la terre, sont l’image des trois règnes de la nature, savoir : l’animal, le minéral, et le végétal, qui par le moyen du feu élémentaire et du feu central que la rosée met dans une agitation continuelle, viennent à leur perfection. Les deux plus hautes lettres signifies que Dieu crée. Celles qui sont au-dessous, que la nature produit. Et les deux plus basses, que l’art multiplie. L’autel des parfums nous marque le feu que l’on doit donner à la matière. Les deux tours, les deux fourneaux humides et secs dans lesquels l’on doit travailler. Le tube dans lequel on doit chercher le degré du feu que l’on doit lui donner. Et le cercle étoilé désigne le firmament du ciel que nous voyons. La boule, le creux du chêne qui doit entourer l’oeuf philosophique, ce qui est au-dessous la baguette qui sert pour remuer les matériaux. Et les deux figures surmontées d’une croix ne sont autre chose que le vase de la nature et de l’art dans lequel on doit faire le double mariage de la femme blanche avec son serviteur rouge et duquel double mariage naîtra un roi très puissant.



Instruction


Q - Qui êtes-vous?
R - Je suis un vrai franc-maçon.
Q - Voulez-vous me donner des preuves?
R  - Donnez-moi le signe, et le vous donnerai le mot et l’attouchement.
Q - Qu'est-ce que ce signe signifie?
R - Que je consens à ce que mes lèvres soient scellées et mon ventre ouvert si je ne me conforme pas à mon engagement
Q - Que signifie le mot sacré?
R - Le nom ineffable de Dieu.
Q - Et le mot de passe?
R - C'est le nom de l'intelligence qui préside aux métaux.
Q - Que signifie l’attouchement ?
R - L'amitié et la sagesse qui devraient régner parmi les Académiciens.
Q - Quelles sont les vraies qualités d'un vrai maçon?
R - Il doit être chrétien, discret, charitable et sage.
Q - Quel est le but d'un vrai maçon?
R - Travailler la pierre triangulaire.
Q - Qui est votre père?
R - Hermès.
Q - Quels sont vos frères?
R - Les Amateurs.
Q - Quels sont vos maîtres ?
R - Les Adeptes.
Q - Comment vous appelez-vous?
R - Amateur.
Q - Quel âge avez-vous?
R –Cela fait longtemps que je ne le compte plus.
Q - Comment avez-vous été reçu?
R - Sans métaux, sans veste, sans chapeau, sans chaussures et avec les manches de la chemise repliées sous les bras, les yeux bandés et les mains attachées derrière le dos.
Q - Pourquoi sans métaux?
R - Parce qu'un véritable artiste ne devrait pas s’en servir pour atteindre ses objectifs
Q - Pourquoi sans veste, sans chapeau, sans chaussure et les manches de chemise repliées sous le bras ?
R - Parce qu'un vrai artiste doit toujours être prêt à travailler et ne posséder rien qui pourrait le perturber.
Q - Pourquoi aviez-vous les yeux bandés et les mains liées derrière le dos?
R - Pour indiquer que j’étais dans les ténèbres les plus profondes avant d'être agrégé à votre Académie, et dans l'impuissance de travailler selon les règles de l'art.
Q - Avez-vous été éclairé ?
R. Oui, Très Sage, le mélange des trois principes m'a éclairé.
Q - Savez-vous comment opérer?
R - Oui, Très Sage, je sais manier le pilon, manipuler les matériaux et luter le vase.
Q – Sur quoi est fondée l’Académie?
R – Sur trois colonnes.
Q - Quels sont leurs noms?
R - Foi, Espérance et Charité. La foi doit précéder l'action, l'espérance l'accompagne et la charité la suit.
Q – Que signifient les dix coups que vous avez frappés en entrant à l'Académie?
R - Le nombre parfait.
Q - Pourquoi dites-vous que dix est le nombre parfait?
R - Parce que le nombre dix contient simultanément l’unité de Dieu dont tout a été créé et le Chaos à partir duquel tout ce qui existe a été produit; celui qui peut comprendre ce que ce nombre signifie en Arithmétique sacrée, connaîtra la nature sphérique de ce nombre, et connaîtra aussi  - je me réfère à Pic de la Mirandole – le secret de la cinquantième porte de l'intelligence et du grand jubilé, de la millième génération et du royaume éternel que les kabbalistes nomment  "En Soph" ou la vraie divinité sans voiles.
Q - Expliquez-moi ce que signifient vos bijoux et les couleurs de l’écharpe sur laquelle ils se trouvent, la croix et les deux lettres qui sont sur la barre de votre tablier, le soleil qui est au centre des deux lettres et la couleur rouge avec laquelle votre tablier est doublé et bordé ?
R - Les bijoux sont la figure du mercure, du soufre et du sel; les couleurs du ruban et des gants représentent les trois couleurs principales qui apparaissent dans le régime; la croix qui est sur le tablier représente la lumière; les deux lettres qui sont à côté de la croix, représentent la vraie Franc-maçonnerie; le soleil du centre représente l'or; les lettres ont déjà été expliquées. Enfin, la couleur rouge avec laquelle le tablier est doublé et bordé, désigne la perfection de la pierre philosophale, comme le noir dénote la putréfaction et le blanc la sublimation.
Q - D'où venez-vous?
R - J’ai parcouru le ciel et la terre.
Q - Qu'est-ce que vous y avez vu?
R - Le Chaos.
Q - Qui l'a créé?
R - Dieu.
Q - Qui l'a produit?
R – La Nature.
Q - Qui l'a perfectionné?
R - Dieu, la Nature et l'Art.
Q - Qu'entendez-vous par Chaos?
R - La matière universelle sans forme mais susceptible d’être toute forme.
Q - Quelle est la forme?
R - La lumière emprisonnée dans la graine (origine, principe) de chaque espèce.
Q - Quel est le lien?
R - L'esprit acide universel.
Q - Savez-vous comment travailler la matière universelle?
R - Oui, Très Sage.
Q – Qu’utilisez-vous  pour cela?
R - Le feu interne et le feu externe.
Q – Et qu’en résulte-t-il ?
R - Les quatre éléments dits principes immédiats.
Q - Quels sont leurs noms?
R - Feu, air, eau et terre.
Q - Quelles sont leurs qualités?
R - Chaud, sec, froid et humide. Deux d'entre elles sont attachées à chaque élément. C'est la terre sèche et froide; l’eau froide et humide; l'air humide et chaud; et le feu chaud et sec ;  alors se fait l’union avec la terre, car les éléments sont circulaire comme le vent, notre père Hermès.
Q - Qu'est-ce qui produit le mélange des quatre éléments et leurs qualités dont tout est constitué?
R - Les trois principes principiants.
Q - Quels sont les noms qui leur sont donnés?
R - Mercure, soufre et sel.
Q - Qu'entendez-vous par mercure, soufre et sel?
R – J’entends le mercure, le soufre et le sel philosophiques, et non le mercure, le soufre et le sel vulgaires.
Q - Qu'est-ce que le mercure philosophique?
A - C'est une eau et un esprit qui dissolvent et subliment le sel.
Q - Qu'est-ce que le soufre?
R. C'est un feu, une âme qui le guide et le colore.
Q - Qu'est-ce que le sel?
R - C'est une terre et un corps qui gèle et se fixe, et tout se fait au moyen du véhicule de l’air.
Q - Qu'est-ce qui dérive de ces trois principes?
R - Les quatre éléments doubles, comme dit Hermès, ou les grands éléments selon Raymond Lulle, qui sont le mercure, le soufre, le sel et le verre, dont deux sont volatiles, à savoir l'eau et l'air qui est de l'huile, puisque toutes les substances liquides, de par leur nature, évitent le feu et la terre pure, qui est le verre sur lequel le feu n’a plus d'action avec la foudre ou semblable, à moins que vous n'utilisiez la liqueur nommée ALKAEST, car considérant que chaque élément est constitué de deux qualités, ces grands éléments doubles: mercure, soufre, sel et verre, participent aux deux éléments simples, ou plutôt, des quatre éléments, plus ou moins en l‘un ou dans l’autre, le mercure ayant plus d'eau, auquel on l’attribue, l'huile ou le soufre de l'air, le sel de feu et le verre de la terre, qui est pur et propre au centre de tous les composés élémentaires, et est le dernier à être libre des autres.
Q - Où se trouvent les quatre éléments et les trois principes intermédiaires?
R - Dans tous les mixtes, mais plus étroitement et plus puissamment dans certains plus que dans d'autres.
Q - Qu'entendez-vous par mixtes?
R - Animaux, végétaux et minéraux.
Q - Qui donne au mélange le mouvement, le sentiment, la nourriture et la substance?
R - Les quatre éléments: le feu donne le mouvement, l'air donne la sensation, l'eau donne nutriment et la terre la substance.
Q - A quoi servent les quatre doubles éléments?
R – A générer la pierre philosophale si l’on est assez talentueux pour leur donner le feu juste et le contrôler en fonction des poids de la nature.
Q - Quel est le degré du feu?
R - Trente-deux heures pour la putréfaction, trente-six pour la sublimation et quarante pour la perfection.
Q - Qu'entendez-vous par poids de la nature?
R – J’entends que dix parties d’air constituent une part d’eau, que dix d’eau constituent une part de terre et dix de la terre font une de feu, soit par le symbole actif de l’un, soit par la passivité de l'autre, par le moyen desquels les éléments sont convertis (donc, dans le Grand Œuvre, on doit mettre dix parts de mercure philosophique sur une de soleil ou de lune).
Q - Comment arrive-t-on à cela ?
R – Par solution et coagulation.
Q - Que veulent dire ces mots?
R – La nécessité de dissoudre les corps et de geler l'esprit.
Q - Comment effectuez-vous ces deux opérations?
R - Avec le bain humide et avec le bain sec.
Q - Quelles sont les couleurs qui apparaissent dans ce régime?
R - Les principales sont noir, blanc, bleu et rouge, qui désignent les quatre éléments (noir, terre ; blanc, eau ; bleu, air ; rouge, feu), et en qui sont inclus de très grands secrets et mystères.
Q - Quels instruments devraient être utilisés dans ce grand oeuvre?
R - Le bain humide, le bain sec, les vases de la nature et de l'art, le chêne creux, la "lutrina sapientae", le sceau d'Hermès, le tube, la lampe physique et la baguette de fer.
Q - Combien de temps faut-il pour le perfectionner?
R - Sept et dix mois philosophiques, selon le Cosmopolite.
Q - Quels avantages peuvent-ils être obtenus?
R - Il y a deux espèces: la première se réfère à l'esprit et la seconde au corps; ceux de l'esprit consistent à connaître Dieu, la nature et lui-même; ceux du corps sont la richesse et la santé.
Q –Vous m’avez dit, il me semble, que vous avez parcouru le ciel et la terre?
R - Oui, Très Sage.
Q - Qu'entendez-vous par là?
R - Je voulais indiquer qu’avec le ciel, le monde intelligible est divisé en deux, à savoir le paradis et enfer ; et qu’avec la terre, le monde sensible se divise également en deux, le céleste et l'élémental.
Q -  Chacune de ces deux sciences ne présente-t-elle pas des particularités?
R - Pardonnez-moi Très Sage, l'une est vulgaire et triviale, et l'autre mystique et secrète; le monde intelligible possède la théologie et la cabale; le céleste possède l'astrologie céleste et la magie, et l'élémental la physiologie et l'alchimie qui apporte la lumière avec les résolutions et les séparations du feu, les secrets les plus cachés et scellés de la nature des trois genres composés. Cette dernière science, nous l’appelons aussi la science hermétique ou opérations du Grand Oeuvre.
Q - Quelles sont les sources de cette dernière science?
R - Les plus pures sont Hermès Trismégiste, c'est-à-dire "trois fois grand", Geber, Arnauld de Villeneuve, Raymond Lulle, Basíle Valentin, Bernard ou Comte Trévisan, le Président d’Espagnet, Cavalier, les figures d’Abraham et du Juif et de Michel Maier, et bien d’autres que nous vous ferons connaître par la suite.
Q - Pourquoi dit-on que l'Académie s’ouvre à tout moment?
R - Parce que le Grand Œuvre peut être entrepris à tout moment et en toute saison.
Q - Pourquoi dit-on "que l'Académie se ferme dans l'instant qui suit sept heures et dix heures"?
R - Parce qu'après ce terme, il n'y a plus rien à faire puisque le Grand Œuvre est terminé.

Le Très Sage dit :

"- Voici, sage Académicien, ce que le Premier Sage et moi-même tenions à vous dire pour votre instruction; nous espérons tous que vous en ferez votre étude principale, et que nous n'aurons qu’à nous féliciter tous les jours des progrès rapides que vous ferez dans cette science sacrée, unique et vrai but de la Franc-Maçonnerie. Ce n'est pas à la portée du vulgaire de jamais pénétrer nos mystères et nos œuvres, car il n’est que stupidité et ignorance. Faites en sorte de progresser mais aussi de dépasser le membre de notre Académie dont vous avez pris la relève.
Nous osons espérer que votre présence parmi nous sera surprenante et que vous confirmerez l'avis favorable que nous avions à votre sujet ; nous attendons votre zèle et votre ambition dans cette sublime science. Que le grand Hermès Trismégiste vous aide de ses lumières et participe à votre perfectionnement.


Clôture de l'Académie

Q - Premier et second Sages, demandez à tous les Académiciens s'ils n'ont plus rien à dire pour le bien de l'Académie et s’ils sont satisfaits.

Les premier et second Sages ayant accompli la volonté du Très Sage, et tous les Académiciens ayant frappé le sol de leurs bâtons pour signaler qu’ils n'ont plus rien à dire et sont satisfaits, le Très Sage, s'adressant au Premier Sage, dit :

Q - Premier Sage, le travail a-t-il reçu salaire?
R - Oui, Très Sage.
Q - À quelle heure se termine le travail?
R - L'instant qui suit sept et dix.
Q - Quelle heure est-il?
R - C'est l'instant qui suit sept et  dix.

Le Très Sage dit:

"- Premier et Deuxième Sages, voici le travail a reçu salaire et se termine à sept et dix, et nous avons enfin mérité de nous reposer et de profiter des fruits de notre opération. Vous annoncerez à présent que l'Académie est sur le point d'être fermée. "

Ensuite, Premier et Second Sages, battez les dix coups répétés et annoncez la fermeture de l'Académie.

Le signal est fait, et toute l’assemblée proclame :

"- Gloire et louange au Créateur, paix, bénédiction et prospérité au vrais Maçons. "


Formule de brevet

De l’Est et du Soleil, nous n’avons jamais perdu de vue notre travail; dans l'année de Maçonnerie ... le jour ... à midi.


P.P. Pace

Nous, chefs de l’Auguste Académie érigée sous la protection de Saint Jean l’Evangéliste, nous attestons par le nombre dix, dont nous connaissons la perfection et la dimension, avoir initié dans ce lieu saint, avec le titre de vrai maçon, le frère N. N. et, par le pouvoir hermétique dont nous sommes investis, nous demandons tous les frères Maçons dispersés à la surface de la Terre et des Mers, de le reconnaître comme tel et de le laisser jouir en paix de tous les privilèges liés et dus à son grade.

Le présent brevet revêtu de nos signatures et du sceau de nos armoiries, a été enregistré par notre Secrétaire.

Que le grand Jéhovah donne la santé à tous ceux qui lui feront bon accueil , et qu’ils reçoivent de moi, au nom de notre auguste académie, la grande bénédiction qu’Isaac a donné à son fils Jacob.

Signature du Très Sage :  NN V.M.

Par mandat de l’Auguste Académie

FNN V.M. Secrétaire

Alphabet de l'Académie





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