TAROT SICILIEN
DE
MODIANO
1966
Suivi de "Tarot sicilien" par Thierry Depaulis (in "Tarot, Jeu et Magie", 1984)
ARCANES MAJEURS
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La Miseria |
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1 - I Picciotti o I Bagotti |
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2 - L'imperatrice |
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3 - L'Imperatore |
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4 - La Costanza |
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5 - La Temperanza |
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6 - La Forza |
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7 - La Giustizia |
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8 - Gli Amanti |
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9 - Il Carro |
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10 - La Ruotta della Fortuna |
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11 - L'Impiccato |
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12 - L'Eremita o Il Tempo |
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13 - La Morte |
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14 - La Nave (Il Vascello) |
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15 - La Torre |
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16 - La Stella |
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17 - La Luna |
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18 - Il Sole |
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19 - La Palla o Atlante |
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20 - Giove |
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Il Fuggitivo (U Fujute) |
ARCANES DE COUR
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Valet de Bâton |
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Cavalier de Bâton |
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Reine de Bâton |
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Roi de Bâton |
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Valet de Denier |
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Cavalier de Denier |
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Reine de Denier |
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Roi de Denier |
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Valet de Coupe |
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Cavalier de Coupe |
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Reine de Coupe |
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Roi de Coupe |
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Valet d'Epée |
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Cavalier d'Epée |
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Reine d'Epée |
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Roi d'Epée |
LE TAROT SICILIEN
Jusqu'à ces dernières années nul ne soupçonnait l'existence d'une forme sicilienne du tarot. C'est le mérite de quelques collectionneurs intrépides et de l'érudition de Michael Dummett que d'avoir fait sortir de l'ombre un jeu toujours vivant dans l'île, mais qu'aucune règle imprimée ne venait conforter.
Aujourd'hui nous sommes mieux renseignés sur le tarot sicilien. Quoiqu'aucun exemplaire ancien n'ait survécu, les témoignages littéraires affirment que le jeu à 78 cartes et le minchiate furent introduits simultanément dans l'île à la fin du XVIIe siècle. Le dernier ne survécut pas, mais le jeu classique prit pied, non sans subir de profondes modifications.
Il semble que quelques atouts aient même été changés avant d'arriver en Sicile: le Monde et le Jugement ont laissé la place à Atlas et à Jupiter, la Papesse a donné naissance à la Constance (Costanza), tandis que le Pape, devenu mystérieusement Miseria, émigrait en tête de la série. Un peu plus tard, en Sicile, le Diable devint le Navire (il Vascello) et la Maison-Dieu une simple tour.
Puis, vers 1760, on réduisit le nombre de cartes à 63, par suppression des 1, 2 et 3 de Deniers et des cartes 1 à 4 dans les autres couleurs. Même le Fou est allé jusqu'à changer son nom en « il Fuggitivo ».
Deux « portraits » semblent s'être succédé, tous deux illustrés ici : un premier type, nettement influencé par le minchiate est représenté par quelques bois de moulage ainsi que par les cartes de la Collection Mann-Dummett. Le deuxième type, apparu au début du XIXe siècle), est celui toujours en vigueur aujourd'hui. Ce qui caractérise aussi le tarot sicilien c'est l'aspect « espagnol » – ou plutôt « portugais» – de ses cartes de points, avec leurs bâtons en forme de massues et leurs épées droites et entrelacées.
Malgré une affinité certaine avec le minchiate et, surtout, avec les cartes lucquoises « Orfeo », notamment pour ce qui est de l'ordre des atouts, le tarot sicilien reste une énigme. Peut-être est-il l'unique survivant d'un type de jeu (à 78 cartes ?) courant en Italie au XVIIe siècle, mais dont aucun exemplaire n'aurait subsisté.
LE TAROT DE MODIANO
C'est vers 1970 que la firme Modiano de Trieste, important cartier italien, entreprit de fabriquer un tarot sicilien sur le modèle de celui édité précédemment par Concetta Campione (Juste après la Seconde Guerre Mondiale, un petit imprimeur du nom de Concetta Campione eut l'idée de faire un tarot sicilien pour suppléer à la carence complète de ce modèle dont le dernier fabricant, Murari, de Bari, avait disparu. S'inspirant d'un modèle déjà connu depuis le XIXe siècle, la fabrique put ainsi satisfaire les joueurs locaux. Vers 1965, Concetta Campione abandonna cette fabrication et le modèle fut repris par un cartier important, Modiano, de Trieste).
Extrait de "Tarot, Jeu et Magie", par Thierry Depaulis (1984)
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