L'ange Raphaël et Tobie Andrea del Verrocchio |
AUREOLUS L'Apocalypse d'Hermès.
L' APOCALYPSE D' HERMÈS
par le très célèbre Helvète Aureolus,
le second Hermès,
c'est-à-dire :
De la révélation de l'esprit caché de la nature
XVIème siècle
Hermès, Platon, Aristote et les autres philosophes qui ont
fleuri en des temps différents, inventeurs des arts qui ont considéré avec
assiduité les puissances des créatures inférieures, se sont demandées, animés
d'un grand désir, s'il était possible de trouver parmi les créatures quelque
chose qui protégeât le corps de l'homme de la destruction et qui le maintînt
dans une vie permanente. La réponse a été qu'il n'existait rien qui libérât de
la mort le corps destructible, mais qu'il existait bien une chose qui
supprimait la corruption, redonnait la jeunesse, prolongeait la vie brève
jusqu'à l'âge des patriarches. La mort a été la punition infligée à nos aïeux :
Adam, Eve et leurs descendants ne peuvent s'y soustraire. Ainsi lesdits
philosophes et d'autres encore se sont grandement efforcés de chercher avant
tout autre chose cet Un unique, et ils ont découvert que ce qui préserve de la
corruption le corps de l'homme et qui prolonge la vie est, dans toutes ses
propriétés, comparable au ciel, pour ce qui est de son rapport avec les autres
éléments. Ils ont compris que le ciel est une essence supérieure aux quatre
éléments tout autant qu'aux quatre qualités et ils l'ont considéré comme la
quintessence, de par le rapport qu'il entretient avec les quatre éléments : c'est
que le ciel est indestructible, immuable et qu'il ne supporte jamais
d'intrusion étrangère. Cet Un unique, ils ont donc pensé qu'il fallait
l'extraire des puissances de notre corps, et les philosophes lui ont donné ce
nom. Il n'est ni chaud ni sec comme la terre, il est pour tous les éléments
finalité, équation parfaite, mélange exact des puissances nécessaires, réunion
particulière des vertus spirituelles, union invisible du corps et de l'âme,
essence la plus pure et la plus noble d'un corps indestructible, extraite par
l'art, essence qui ne peut être ni détruite ni attaquée le moins du monde par
les éléments. Aristote s'en servit pour apprêter une pomme dont le parfum
prolongeait la vie, quand l'âge, quinze jours avant sa mort, lui coupait
l'appétit et la soif.
Cette essence spirituelle et chose unique a été révélée d'en
haut à Adam, les saints patriarches en ont nourri un désir particulier, Hermès
et Aristote la nomment la vraie, sans mensonge aucun, la certaine, la plus
certaine de toutes, la plus secrète des secrètes.
Puissance divine cachée dans la nature, elle est la
meilleure et la plus haute qui puisse être cherchée sous les cieux, la
merveilleuse conclusion et le terme de toutes les œuvres philosophiques, l'on y
trouve la rosée du ciel et la lourdeur grasse de la terre. En son esprit l'on
découvre ce que l'homme n'est pas capable de formuler, comme le dit Morien :
l'avoir, c'est tout avoir, ne plus avoir besoin d'aucune autre aide, car cet
esprit recèle toute la félicité, toute la santé du corps, et le bonheur
terrestre. Il est l'esprit de la quintessence, la source de toute la joie sous
le cercle lunaire. Il soutient le ciel, il maintient la terre, il meut la mer,
il excite le vent, il fait couler la pluie, il maintient toutes choses et puissances.
Esprit élu, il domine toutes les autres choses et esprits célestes, il donne la
santé, le bonheur, la joie, la paix, l'amour, il chasse en général tous les
maux, il guérit toute maladie, il chasse la haine et la tristesse, il introduit
la joie, il détruit la pauvreté et la misère, en tout bien il est le guide, il
empêche quiconque de dire ou de penser mal, il donne à l'homme ce que désire
son cœur, aux hommes pieux l'honneur terrestre et une longue vie, aux méchants
qui en abusent les peines éternelles. Le voilà l'esprit de la vérité que le
monde ne peut saisir sans l'inspiration de l'Esprit Saint, ou bien sans
l'enseignement de ceux qui le connaissent. Sa nature ne peut être reconnue, pas
plus que sa puissance. Infini est son pouvoir, et les saints ont désiré le voir
depuis le début du monde.
Cet esprit, Avicenne le nomme l'âme du monde. En effet, de
même que l'âme met en mouvement tous les membres du corps, de même cet esprit
met tous les corps en mouvement. Et, de même que l'âme occupe tous les membres
du corps, de même cet esprit est présent dans toutes les créatures
élémentaires. Beaucoup le cherchent mais peu le trouvent. On le croit loin,
quand on le saisit tout près. En chaque chose on le consigne, en tout lieu et
en tout temps. Il contient les énergies et l'efficacité de toutes les créatures
et il a son lieu dans tous les éléments à la fois. En cet Un unique, on trouve
la puissance suprême de toute chose et de chaque chose. A ces puissances Adam
et les autres patriarches puisèrent la santé de leurs corps et la longueur de
leur vie, grâce à elles, quelques-uns connurent grande richesse et prospérité.
Les philosophes qui le découvrirent au prix d'un grand labeur et d'une grande
assiduité le cachèrent en des propos étrangers et mystérieux, afin qu'il ne fût
pas révélé aux indignes et que les nobles perles ne fussent pas jetées aux
pourceaux. S'il était en effet au pouvoir de chacun, toute assiduité, toute
activité cesseraient, l'homme n'aurait plus qu'un désir unique, la possession
de cet Un unique, les gens ne vivraient plus comme il faut et le monde
s'effondrerait : par leur avidité et par leur opulence, ils irriteraient Dieu.
Parce qu'aucun œil n'a vu ni aucune oreille entendu ce dont le ciel a
naturellement revêtu cet esprit, parce qu'aucun cœur humain n'en a eu l'écho,
j'ai fait en l'honneur de Dieu un bref résumé de certaines propriétés de cet
esprit, que les philosophes ont expérimentées, afin que les personnes pieuses
qui à l'avenir pourraient recevoir ce don divin, le célèbrent en ses bienfaits
avec ferveur. Et je vous montrerai aussi quelle vertu et quelles puissances il
réserve à chaque être, comme il se manifeste corporellement, afin qu'il soit
découvert et reconnu avec d'autant plus de facilité.
En son être premier, il apparaît dans un corps terrestre,
malpropre et plein d'une faiblesse multiforme. Mais il recèle les propriétés
que voici : il guérit toutes les plaies, toute la corruption qui s'attaque aux
membres de l'homme, engendrant de la chair saine et consumant la gangrène,
purifiant toute putréfaction et toute puanteur, à quelque endroit qu'elles se
fixent, guérissant tout de l'intérieur et de l'extérieur.
En son second être, il revêt pour l'œil un corps aqueux, il
est plus beau que dans le premier cas, ce qui fait qu'il est encore corruptible
sous certains aspects. Mais plus grandes sont son énergie, son efficacité et
ses vertus. Plus efficace il est aussi, en toutes ses opérations, et plus
proche de la vérité. Sous cette forme il vient en aide en général de par sa
nature cachée à toutes les maladies, froides et chaudes, et remarquable est son
utilité dans les cas d'empoisonnement. Il chasse le poison du cœur, dissout
sans effort tous les dépôts pulmonaires et, les ayant détruits et détériorés,
il les guérit indépendamment de leur agitation. Ainsi il purifie le sang. Il
décompose les dépôts qui se sont produits en des lieux spirituels, évitant
toute poursuite de la destruction. Absorbé trois fois par jour pendant une
semaine, en toute maladie, il apporte consolation et espérance.
En son troisième être, il manifeste un être aérien et un
corps de la nature de l'huile, qui est presque libéré de toutes ses
imperfections. En ce cas, il démontre des œuvres tout à fait étonnantes, car il
permet aux jeunes qui en font une absorption régulière, même faible, dans leur
nourriture, de conserver leur corps dans un état de beauté et de force. Il
évite l'emprise de la mélancolie, réchauffement de la bile, développe au-delà
de la mesure sang et sperme, et souvent les patients doivent être saignés. Il débouche,
il aère les veines et les vaisseaux sanguins, et, quand un membre tend à
disparaître, il lui redonne sa juste mesure. De même, quand un adolescent a au
moment de la croissance et avant d'atteindre la maturité un oeil altéré,
l'instillation quotidienne de quelques gouttes, suivie d'un repos d'un mois,
lui redonne la vue à coup sûr. Lorsqu'un membre atteint un certain degré de
putréfaction et de superfluité, il l'élimine et le dissout sur le champ,
remplaçant les parties perdues.
En son quatrième être, il apparaît dans un corps igné, qui
n'est pas encore totalement débarrassé de toutes les imperfections, qui a
encore une composante ignée, et dont la dessiccation est insuffisante. Grandes
sont ses vertus : il est efficace, à tous il donne la jeunesse. Si un
prisonnier de la mort absorbait dans du vin un peu de ce feu, du poids d'un
grain d'orge, et si ce médicament atteignait l'estomac par voie buccale, le
patient serait réconforté, réchauffé, le médicament atteindrait le cœur où il
supprimerait toute humidité superflue. Il chasse le poison, redonne vie à la
chaleur naturelle du foie. Ce feu, absorbé par les vieillards en petite
quantité, élimine la maladie de l'âge : les vieillards acquièrent alors la
jeunesse du cœur et du corps, et c'est pourquoi on l'appelle élixir de vie.
En son cinquième et dernier être, il apparaît sous un corps
glorifié et illuminé, sans défaut. Soleil et lune y brillent, en eux il possède
toutes les énergies et toutes les propriétés qu'il possède dans les autres
essences et dont nous avons parlé : avec plus de beauté et de merveille même
car les œuvres naturelles y sont tenues pour mystères divins, puisqu'il redonne
vie aux corps vieux, morts et desséchés, puisque l'arbre dont les racines en
recevront l'application recouvrera la vie, refleurira et portera des fruits.
L'huile d'une lampe, mêlée à cet esprit, ne s'éteint pas, elle brûle
éternellement, sans perte aucune. Il transforme chaque cristal en pierres
précieuses de toutes les couleurs, aussi bonnes et aussi précieuses que celles
qui sortent des mines, il accomplit aussi bien d'autres choses qu'il ne faut
pas révéler aux gens malhonnêtes, choses que l'on tient pour impossibles. Il
guérit en effet tous les corps, morts ou vivants, sans adjonction d'aucune
autre médecine, et que Christ me soit témoin, je ne mens en rien : c'est qu'on
trouve en lui la seule influence de tous les corps célestes qui se recherchent
dans tous les corps et qui se sont répandus en chaque chose en particulier. Les
premiers révèlent tous les trésors cachés en mer et sur terre, cependant qu'ils
transforment en soleil tous les corps métalliques et que, sous les cieux, l'on
ne trouve rien qui lui soit semblable. Cet esprit est le mystère caché dès
l'origine, dont seuls quelques saints à qui Dieu a accordé la révélation ont
perçu la profusion d'honneur, lui qui provoque dans l'air une pluie ignée, lui
qui conduit la terrestréité vers le ciel, cependant que des fleuves entiers de
mer vivante coulent de son ventre et de son corps. Cet esprit vole vers le ciel
par le monde intermédiaire. Nuage qui monte de l'aurore, il introduit dans
l'eau son feu qui brûle, dans le ciel il a sa terre clarifiée, éliminant la
malignité de Saturne et de Jupiter, donnant à Jupiter l'éclat du soleil et à
Mercure celui de la lune. Pour Vénus il fait couler, pour Vénus sa sœur, le
miel des rochers, pour les minéraux il est plein d'un éternel amour ! Malgré
les accusations d'erreur qui s'abattent sur cet esprit que les calomniateurs
tiendront pour faux, ceux qui savent, ceux qui l'éprouvent réellement le
jugeront vrai et possible, pour peu que l'on veuille fidèlement comprendre les
propos cachés. Ne te confronte donc pas à cet esprit avant d'en avoir une
compréhension suffisante, car Dieu est merveilleux en ses œuvres, et ses œuvres
sont, comme sa Sagesse, sans nombre !
En sa nature ignée, cet esprit s'appelle Sandaraca, en sa
nature aérienne Kubrick, Aliochat en sa nature terrestre. Mais ces
dénominations trompent ceux qui le cherchent sans l'avoir auparavant reconnu,
et qui pensent qu'il se découvrira par ces procédés inutiles pour notre art.
Bien que ces noms désignent les propriétés de l'esprit que nous cherchons, il
n'est pas, il ne peut pas se trouver en ces corps, car un esprit clarifié ne
peut se manifester en des apparitions. Dans un tel corps en effet, certes
adapté au genre qui est le sien, et bien qu'on lui donne tel ou tel nom, nul ne
doit considérer qu'il existe différents esprits : qu'on lui donne le nom que
l'on veut, il n'existe qu'un unique esprit, éternellement, esprit dont la
montée illumine la clarté du ciel, dont la pureté en cet instant est incorporée
à la terre et qui, au cours de sa course, embrasse la croissance des eaux. Il
n'est pas en effet un ange des hiérarchies inférieures. Son nom est Raphaël,
l'ange de Dieu, le plus subtil et le plus noble, et aussi le plus pur, et les
autres lui obéissent comme on obéit à un supérieur. Cette substance spirituelle
n'est ni céleste ni infernale, elle est un corps aérien, pur et splendide, la
forme intermédiaire entre les êtres sublimes et inférieurs, dénuée
d'entendement, mais féconde en son opération, la plus choisie et la plus
gracieuse de toutes les autres choses célestes. Cette oeuvre divine est trop
profonde pour qu'un fol puisse la comprendre, car elle est l'ultime et le sublime
secret de la nature, l'Esprit du Seigneur qui emplit le cercle de la terre, qui
planait au début sur les eaux et que le monde ne peut saisir sans la secrète et
gracieuse infusion de l'Esprit Saint, ou bien sans l'instruction secrète de ses
connaisseurs. Le monde entier en éprouve le désir, à cause des énergies qu'il
recèle, énergies que les hommes jamais ne pourront suffisamment apprécier. Ces
énergies en effet pénètrent les planètes, élèvent les nuages et chassent les
brumes, donnent à toute chose la lumière, transforment tout en or et en argent,
confèrent la santé et la profusion des trésors, purifient la lèpre, dégagent la
vue, réconfortent les âmes tristes, soignent les malades, manifestent tous les
trésors cachés, guérissent en général toutes les maladies et toutes les
infirmités. Cet esprit a permis aux philosophes de découvrir les sept arts
libéraux, il a fait leur richesse, il a permis à Moïse de créer les ustensiles
en or du temple, au roi Salomon de réaliser de nombreuses oeuvres remarquables
en l'honneur de Dieu, à de nombreux hommes de réaliser de grandes actions : à
Noé de construire l'arche, à Moïse le tabernacle, Salomon le temple. Esdras
grâce à lui a rétabli la loi, Marie la sœur de Moïse a reçu l'hospitalité,
Abraham, Isaac et Jacob et autres justes en ont tiré longue vie et abondance de
richesses, et tous les hommes pieux qui l'ont connu grâce à lui ont célébré la
louange de Dieu. Aussi son acquisition est-elle préférable à toute opération
avec l'argent et avec l'or, car il est la meilleure de toutes les oeuvres, car
tous les biens temporels que l'homme en ce monde peut désirer ne lui sont pas
comparables, parce qu'il est dès l'origine éprouvé, parfait, impeccable, le
seul à abriter la vérité. Aussi l'appelle-t-on voix et vérité, son oeuvre
ignore la fausseté, et on ne peut suffisamment célébrer sa louange, je ne puis
suffisamment décrire ses puissances, parce que ses propriétés et ses puissances
dépassent notre pensée et ne sont pas exprimables par des mots : en lui en
effet existe une multitude de propriétés. Bref, que dire d'autre ? Il n'existe,
il n'a jamais existé, il n'existera jamais rien qui puisse permettre une
exploration plus profonde de la nature. O toi, Sagesse divine d'une débordante
profondeur, toi qui as enfermé dans la force et la puissance de cet esprit
unique tout ce que possède l'ensemble de tous les corps, O toi, ineffable
Sagesse révélée aux mortels : la puissance de ton esprit améliore les choses
destructibles de la nature ! O toi, mystère des mystères, mystère qui jaillit
de toutes les choses mystérieuses, cure et médecine universelles, ultime
exploration de la nature, merveilleuse conclusion pour tous, pour tous les
patriarches, les nouveaux sages et les philosophes de toutes les choses
célestes inférieures, conclusion que désirent le monde et la terre entière ! O
! Quel esprit merveilleux et digne de louange est ta pureté qui, dans sa pleine
puissance, abrite toute joie et toute richesse, toute la fécondité de la vie,
art de tous les arts, toi qui accordes la joie temporelle à ceux qui te
connaissent ! O toi, science désirable et chose aimable entre toutes celles qui
sont sous le cercle de la lune, toi qui confortes la nature, renouvelles le
cœur et les membres, maintiens la jeunesse dans sa fleur, chasses la vieillesse
et détruis la faiblesse, maintiens la beauté à son stade le plus aimable,
contiens le bien en profusion et ne cesses de donner tout ce qui plaît à
l'homme ! O toi, puissance suprême, et que rien ne domine, que les ignorants
méprisent, mais que les sages aiment, en une louange, en une gloire, en un
honneur sublimes, toi qui chasses toute oeuvre mortelle née des humeurs et
toute maladie artificielle provoquée par envoûtement ! Tu éclaircis la voix des
mourants et tu leur donnes la parole ! O toi, trésor des trésors, mystère des
mystères, Avicenne t'a nommée la substance ineffable, l'âme la plus pure, la
plus parfaite et la plus puissante du monde, il n'est sous le ciel aucun
produit de l'art dont la nature et dont la puissance ne soient plus
insondables, opération plus merveilleuse, puissance plus infinie, rien qui
n'ait son semblable parmi les créatures, toi qui renfermes les puissances des
corps célestes ! De toi en effet s'écoulent les eaux de la vie, le miel et
l'huile du salut éternel, et comme Morien le dit, il « les a rassasiés de
rochers et de miel » ! Qui le possède a tout et n'a besoin d'aucun soutien
extérieur.
Tu es béni, toi, Dieu qui est né du Père, toi qui as donné
aux prophètes cette connaissance, cette intelligence ! Ceux-ci l'ont tenue
cachée afin que les aveugles, afin que ceux qui sont noyés dans l'impiété de ce
monde ne pussent la découvrir, afin que les hommes pieux et capables pussent
grâce à elle célébrer ta louange ! Ceux en effet qui révèlent et qui découvrent
aux indignes le mystère de cette chose brisent le sceau céleste, la révélation
du mystère est une offense pour la Majesté divine tout entière, les malheurs
les accablent et le châtiment de Dieu est imminent. Je prie donc de tout cœur
tous les croyants en Christ qui ont cette connaissance de n'en parler à
personne, de ne la communiquer à quiconque, seulement à ceux qui vivent
divinement, après qu'ils les auront longtemps éprouvés, après qu'ils auront
reconnu qu'ils vivent vertueusement, qu'ils louent et qu'ils honorent Dieu,
Dieu qui a donné aux hommes un trésor semblable. Beaucoup le cherchent et peu
le trouvent, indignes qu'ils sont de ce savoir, les impurs qui vivent dans le
vice, art qui ne devrait être montré qu'à ceux qui craignent Dieu, art que rien
ne peut acheter !
J'en prends Dieu à témoin : ce que je dis n'est pas
mensonge, même si cela paraît impossible à la nature. Il n'est personne
actuellement, il n'exista jamais personne et il n'existera jamais personne qui
permette une exploration aussi profonde de la nature.
Que Dieu soit loué, le Dieu suprême et tout puissant, qui a
créé cet art et qui s'est plu à révéler cette connaissance aux hommes qui
craignent Dieu ! Elle est donc accomplie, cette œuvre excellente et des plus
précieuses, cette révélation de l'esprit caché qui en son sein tient cachés les
secrets et les mystères de ce monde ! Cet esprit est une divinité unique, un
ministère sacré, divin et merveilleux, qui enferme le monde tout entier. Ce
dernier est en lui, en lui et en un instant il trouve sa vérité, cet esprit en
effet domine vraiment les éléments et la quintessence.
Fin