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SPRECHER Clefs Philosophales.


"Le système planétaire", gravure sur bois attribuée à Hans Holbein
dans la traduction allemande de la "Consolation de la Philosophie" de Bosthius



CLEFS PHILOSOPHALES


Arthur Sprëcher



I

ROSÉE ET SELS

La préparation des Sels est primordiale en l’Art des Anciens. Sache qu’il y a divers Sels que nous devons préparer et associer ensemble. En ce qui me concerne, je prépare toujours les Sels par la Rosée. Je considère celle-ci comme la mer de mes Sels, dans le sens où elle les anoblit et leur apporte des qualités que sans elle ils ne pourraient jamais avoir. La Rosée est en fait un véritable feu céleste et celle-ci est en lien étroit avec le rayonnement des astres...

Sache que les rayons de la Lune lui donnent des qualités que les rayons du Soleil ont vite fait de lui enlever. Aussi il a été démontré que les rayons polarisés et les Ultraviolets agissaient sur la Rosée en générant en elle une sorte d’eau oxygénée (H²O²). Les rayonnements de la lumière agissent ainsi sur la composition et la structure de l’eau elle-même. Rappelons que les saisons où nous récoltons la Rosée sont aussi importantes dans les résultats que nous voulons escompter. Généralement les Philosophes parlent de travailler durant les mois d’Avril, Mai et Juin et il est vrai que c’est à cette période que l’on récolte la meilleure Rosée pour les Sels.

L’expérience suivante montre bien que le Soleil brûle la Rosée et la prive de certaines qualités : Si l’on mêle ensemble du mâchefer et un Sulfure d’Antimoine et qu’on ajoute à ce mélange de la rosée qui n’a pas été exposée aux rayons du Soleil, on observera que ce mélange se réduit en poudre. Par contre, si la Rosée a été « brûlée » par le Soleil, ce mélange ne se réduira pas en poudre.

D’ailleurs la Rosée pure a tendance à brûler les mains, engageant une faible réaction d’oxydation des tissus. On notera que l’on peut aussi tirer de la Rosée une sorte de Sel Nitre, très beau, très blanc et fort subtil. Néanmoins je préfère purifier et unir mes Sels dedans car ils acquièrent alors une qualité comme s’ils puisaient de la Rosée tous les secrets y étant infus.

Par la Rosée nous pouvons unir divers Sels comme par exemple le Tartre, le Nitre, le Sel Ammoniac, la Chaux, le Carbonate de Potasse... ou faire encore diverses combinaisons que nous pouvons utiliser pour l’Art.

Il nous faut en fait mélanger les Sels en la Rosée, les filtrer et les mettre à cristalliser et nous pouvons alors obtenir des choses merveilleuses. Par des purifications et des réitérations successives du processus nous pouvons obtenir des éléments essentiels à notre Art...


II

ROSÉE ET PUTRÉFACTION

Le fait que la Rosée se putréfie bien lorsqu’elle n’a pas été exposée aux rayons du Soleil (de même que l’Urine) laisse à penser que le Soleil détruit des micro-éléments générant cette putréfaction, ou encore qu’il bloque ou empêche les transformations qui se peuvent faire dans la Rosée.

On sait que certains types de rayonnements sont bactéricides, tandis que d’autres en induisent une prolifération. De plus, certaines bactéries (aérobie ou anaérobie) effectuent tout un travail de transformation, voire de transmutation biologique.

D’autre part, certains rayonnements sont catalyseurs alors que d’autres sont acatalytiques pour une réaction donnée, c’est-à-dire qu’ils accélèrent et permettent une réaction ou peuvent la bloquer.

Pour revenir aux phénomènes de putréfaction, nous pouvons affirmer que les conditions favorables à son développement sont l’obscurité ainsi qu’une douce chaleur. La putréfaction se signale généralement par un noircissement des matières, par la descente au sein des liquides d’un poussier gris sombre ou noir, et le plus souvent par une odeur caractéristique.

L’expression couper la Tête de Corbeau (de Corps Beau) indique la séparation du Dragon en deux parties. C’est-à-dire que la matière noire, putréfiée, est séparée en deux. Les Anciens pouvaient aussi parler de la Tête et de la Queue de la distillation car, une fois que la tête s’est totalement volatilisée, il ne reste plus qu’une fort belle matière blanche...


III

DES MERCURES

Les Anciens nommaient Mercure les diverses eaux qui ramollissent les métaux et les rendent liquides. Ces eaux sont sous forme d’Acides, d’Alkaest, ou encore de diverses substances préparées qui dissolvent (ou plutôt liquéfient) les éléments qui y sont soumis. Ce nom de Mercure s’associe au métal du même nom car, associé avec d’autres métaux, il les résout avec lui en une structure liquide.

Les Anciens les nommaient aussi Menstrues en rapport avec le liquide rouge obtenu émanant de la dissolution du métal, ou minéral de base. Cette couleur rappelle ainsi le Sang Menstruel ou encore le Sang des métaux innocents que notre Menstrue égorge.

Généralement, on entend par Mercure l’agent de dissolution qui extirpe du corps, avec lequel on travaille, les éléments Soufre et Mercure. Autrement dit, d’une base simple nous obtenons trois éléments-clefs pour le travail Alchimique. Ainsi dans le Corps sont l’Âme et l’Esprit demeurant invisibles, et tout l’Art consiste à savoir extraire de un ces trois séparés puis de trois de les réunir en un seul et même corps glorieux.

Le choix de la matière première dépend notamment de cela, c’est-à-dire qu’il y ait en quantité suffisante Corps, Âme et Esprit. Dans certains procédés Particuliers, on peut prendre le Corps d’un élément, l’Âme d’un autre et l’Esprit d’un troisième (ou une combinaison à deux).

Néanmoins, le résultat ne sera pas le même que si l’on part d’une seule et même matière. C’est pour cela que ton choix doit être dirigé vers les quantités de Sel, de Soufre et de Mercure contenus dans ta matière première. À cela plusieurs matières peuvent convenir et aboutir à la réalisation de l’OEuvre...

Par Mercure on entend aussi une espèce d’eau lourde que l’on extirpe des métaux. Ainsi le Mercure, agent de la dissolution, permet d’obtenir cette eau lourde ou principe vital du métal. Pour cela, divers moyens peuvent convenir pour acquérir cette eau du métal mais, en fait, peu permettent d’obtenir à la fois le Mercure et le Soufre en une seule opération...


IV

TRANSMUTATIONS NATURELLES ET SELS

Les transmutations naturelles ne demandent pas forcément une énergie considérable. Elles demandent seulement la présence simultanée de divers éléments, dans de bonnes conditions, ainsi qu’une faible énergie sous forme de chaleur, de lumière, de courants électro-telluriques ou d’autres encore... Pourtant, parfois, la Nature nous montre de vives transmutations sous l’effet de la force de ses éléments.

C’est ainsi que, par la foudre, le Carbone se transmue en Azote. Ainsi, après que la foudre soit tombée, le terrain est riche en Nitre, générant, par là même, une zone de forte croissance Végétale. Néanmoins, la Nature propose des voies plus douces à la formation du Nitre. C’est ainsi que la Chaux que l’on trouve dans les murs se change tout doucement en Nitre sous l’effet des courants électro-osmotiques. Nous pouvons dire que le Nitre est un Sel-Clef dans l’aboutissement de notre évolution Alchimique.

Un autre Sel-Clef est le Tartre qui se dépose dans les tonneaux de Vin. Ce Sel est à la fois minéral et à la fois Végétal. En effet, en tant que concrétion pierreuse, il est issu du jus de raisin qui fermente (c’est-à-dire qu’il provient du règne végétal). Les Anciens ont toujours porté au Tartre une attention particulière, notamment Van Helmont qui disait qu’à défaut de savoir préparer les Alkaest, il fallait savoir volatiliser le Tartre.

Basile Valentin affirme, quant à lui, qu'il existe un autre Sel de Tartre que celui des tonneaux. C’est un Sel qui est issu des Sarments de Vigne (ou d'autres végétaux), lesquels on brûle pour en tirer les cendres. Ces Sels issus de lixiviations et cristallisations sont essentiels pour ouvrir les métaux…


V

DE LA PRÉPARATION DU TARTRE

Le Tartre est le Sel de l’Acide Tartrique. Il est issu des parois des tonneaux du Vin et comporte naturellement des Sels de Calcium et de Potassium. L’Acide Tartrique possède deux atomes de Carbone Asymétriques et on peut le trouver sous quatre formes :

- l’Acide Tartrique Dextrogyre
- l’Acide Tartrique Lévogyre
- l’Acide Racémique (qui est un mélange équimoléculaire des deux précédents)
- et l’Acide Mésotartrique (optiquement inactif).

Bien que les Anciens ne connaissaient pas comme nous ces diverses formes de l’Acide Tartrique, ils savaient transformer le Tartre en Bitartrate de Potassium qu’ils appelaient Crème de Tartre. La transformation du « Tartre cru » en crème de Tartre, ou « Tartre purifié », se fait par la chaleur et l’adjonction de charbon, d’argile ou de poudre de tuile. Nous obtenons alors un Tartrate de Potassium presque pur, ne contenant plus de Tartrate de Calcium.

Par après, les Anciens calcinaient ce Tartre jusqu’à obtenir une sorte de masse noire qu’ils appelaient "Tartre dépuré et calciné". Puis ce Tartre était dissout dans l’eau, filtré et recristallisé maintes fois jusqu’à retrouver un Sel blanc.

Enfin, ce Sel est Volatilisé par diverses méthodes dont, par exemple, l’adjonction de Sel Ammoniac, d’huiles essentielles volatiles, ou encore de Vinaigre de vin rectifié qui, par plusieurs cohobations, donnent à notre Tartre des ailes (c’est-à-dire le rend totalement volatil). Ainsi, notre Dragon volant qui se mord la queue signifie qu’après plusieurs réitérations de nos sublimations, la tête (de distillation) emmène avec elle la queue. Lorsque la tête et la queue sont aussi volatiles l’une que l’autre, nous sommes en présence de notre Sel Volatil.


VI

UN MINÉRAL VIVANT ET UN MINÉRAL MORT

Bien que cela semble impossible aux yeux de nos savants contemporains, le minéral a sa propre vie au fond de son gîte métallifère. En effet, au sein de la Terre-Mère, il évolue, il s’accroît et se transforme petit à petit, au gré de sa progression minérale. Mais qu’elle est donc la source de sa vie, qu’est-ce qui le différencie fondamentalement d’un métal ou d’un minéral mort ?

Dans la Nature, nous observons que toute vie est liée aux forces électromagnétiques. Si, par exemple, on prend un Oeuf et qu’on le mette en contact avec les bornes positives et négatives d’une batterie, selon son axe longitudinal, nous observerons autour de l’Oeuf la répartition d’un champ électromagnétique très ténu. Par contre, si on cuit l’Oeuf, notre Oeuf dur ne produira pas de champ électromagnétique. En fait, pour le minéral, c’est la même chose.

Le minéral naturel est piézo-électrique et, à travers lui, circule un micro-courant électrique et, autour de lui, résulte un champ électromagnétique. En fait, on pourrait presque dire que cet électromagnétisme et cette piézoélectricité déterminent la qualité vitale du minéral lui-même. Cette vie est en rapport avec la cristallisation du minéral.

Lorsque l’on se trouve face à un minéral mort, il faut savoir lui redonner une cristallisation (dans la masse) particulière, ainsi que diverses qualités intrinsèques (électromagnétisme par exemple) pour lui redonner vie.

Certes, le feu secret aide beaucoup à ces applications, et une cristallisation lente, ou dans un état particulier de surfusion, apporte des résultats qui ne sont pas à négliger ; mais il faut aussi prendre en considération, dans une certaine mesure, les champs magnétiques de la Terre et de l’Univers afin d’obtenir, dans certains cas, un état de cristallisation exceptionnel.

À cela, nous devons noter qu’au mois de Mai le champ magnétique de la Terre se superpose au champ magnétique de notre système solaire, et cette conjonction produit un effet tout à fait étonnant sur les degrés de cristallisation que nous pouvons obtenir...

De même que les autres minéraux, le Soufre est vivant. Aussi les courants électrotelluriques de la Terre agissent sur le Soufre et induisent la formation de son état isotopique particulier. De même, par divers modes d’ionisation de l’élément sulfuré, nous pouvons accélérer le processus d’obtention de notre soufre.


VII

LA PROGRESSION MINÉRALE DANS LES GITES MÉTALLIQUES

Le soufre est la nourriture des métaux et des minéraux. C’est lui qui permet l’évolution des corps métalliques afin de les amener à un degré de perfection toujours plus grand. Les Anciens nous donnent l’ordre de progression suivant :

Saturne - Jupiter - Mars - Soleil - Vénus - Mercure – Lune

En réalité nous voyons, dans les gîtes métallifères, que les éléments comme le Plomb, l’Étain et le Fer (Saturne, Jupiter et Mars) se trouvent fort peu dans la Nature à l’état natif (sauf cas particulier : par exemple pour le fer dans les "pierres d’étoiles" ou météorites). C’est seulement à partir du Mercure que nous commençons à trouver cet élément à l’état natif, mais il est encore à l’état intermédiaire car on peut voir qu’il est encore un métal non mûr puisqu’on le trouve lié au Cinabre (son Sulfure naturel). Puis vient le Cuivre natif, l’Argent natif et l’Or natif. On peut donc voir dans cette progression que le Soufre nourrit les corps simples et les transmue peu à peu pour les parfaire selon la Nature.

Lorsque l’on parle du Soufre, ce n’est pas le Soufre que l’on connaît mais une sorte d’isotope de celui-ci qui se crée au sein du Sulfure avec le temps. Ce n’est pas un Soufre Jaune comme on en peut avoir généralement dans la Nature, mais un Soufre de couleur Violette qui est un peu plus résistant au feu que le naturel.

Ordinairement, ce Soufre est si dilué dans la masse qu’il semble presque impossible d’en obtenir ne serait-ce qu’un gramme ; mais avec l’Art et la patience, et en sachant progressivement augmenter le feu interne et secret de notre Sulfure, nous pouvons en obtenir un peu.

Garde précieusement ce petit Roi en notre Art Chimique car il te sera de grande utilité. D’ailleurs la simple démonstration de sa force se voit par les transmutations qu’il est capable de produire. Par ces transmutations, il montre la voie de la progression minérale et donc la réalité de notre Art.

Notre Art n’est en fait que de savoir assister la Nature, et de mener la progression minérale en un état qui est au-delà de celui de l’Or. Comme si, quelque part, nous avions atteint un état où ce Soufre était concentré et poussé à un degré plus pur et plus profond que l’Or...

Pour atteindre cet état, il suffit de voir un minéral dans le cours de son évolution et de le pousser au-delà. Aussi il n’est pas forcément nécessaire de tirer notre Violette hors du corps que nous travaillons, car toutes les opérations se peuvent être intérieurement...

Observez, par exemple, les Sulfures métalliques comme la Galène (Sulfure de Plomb), les Vitriols Martiaux ou Vénusiens ou des deux (Sulfate de Fer et de Cuivre) et le Cinabre (Sulfure de Mercure), et notez à quel degré de l’évolution minérale ils sont. La difficulté est alors de les hisser au Rang Impérial, qui est un rang plus élevé que le Rang Royal, le Roi du monde minéral étant le Soleil c’est-à-dire l’Or...


VIII

SELS ET FEUX SECRETS

La Salamandre est nourrie par le feu. En réalité, il existe plusieurs types de feux fondamentaux. Il y a le feu qui brûle, tel celui de la cheminée, et dont la chaleur induit diverses réactions chimiques. Il y a les feux solides ou secs, que l’on emploie dans les voies sèches sous forme de fondants, de Sels et de Soufre. Il y a les feux liquides ou humides, que l’on emploie dans les voies humides sous forme de Mercures. Il y a aussi les feux de nature électromagnétique (qui sont des feux n’étant d’aucune des deux autres natures).

Un élément qui est dit ouvert est rendu sensible à ce troisième type de feu. Ainsi, par exemple, le plus connu des Sels ouverts est le Nitrate d’Argent, dont la sensibilité à la lumière montre sa sensibilité aux feux électromagnétiques. Parmi l’influence de ces feux électromagnétiques, on prend en compte les lumières Stellaire, Lunaire, Solaire et Terrestre (c’est-à-dire le rayonnement électromagnétique de la Terre), lesquels varient tout au long de l’année.

Ce Type de Feu particulier agit ainsi sur l’évolution minérale en travaillant sur le feu secret infus dans la matière. Ce Feu Secret est en fait une sorte de Radioactivité naturelle étant contenue dans un minéral vivant. Les Sels sont généralement porteurs de ce Feu Secret et enrichissent ainsi, par transposition, le Feu Secret inclus dans le minéral.

Ainsi un élément rendu ouvert est un élément qui, par l’intermédiaire du Feu Secret, participe à l’évolution de celui-ci au travers des rayonnements de l’Univers. On observe généralement une sorte de polarité naturelle et complémentaire au travers des rayonnements Lunaires ou Solaires, qui vont dans un sens ou dans l’autre de l’évolution minérale naturelle.


IX

RÉINCRUDATION MÉTALLIQUE

La réincrudation métallique est une méthode qui semble parfois essentielle pour redonner la vie au métal. En effet, isolé de son minerai, le métal a perdu sa propriété électromagnétique ainsi que sa radioactivité naturelle, et cela est dû à une trop forte chaleur qui l’a assailli et le prive donc, par la suite, de son évolution minérale. Ramener le métal à l’état de minéral permet à celui-ci de l’aider à retrouver une structure d’évolution.

Par le Feu Secret, et la cristallisation, on redonne alors au métal son potentiel de vie, via la structure minérale nouvellement acquise. En effet, la base minérale transfert alors une partie de son potentiel de vie au métal. Alors, au lieu d’extirper la Salamandre, on cherche à la réintroduire (la réincruder) en le métal afin que celui-ci reprenne le cours de son évolution naturelle.

Inversement, pour extirper la Salamandre, on observe que la fusion du minerai libère un élément dont le point de fusion est légèrement plus élevé que notre minerai de base et, si on a le malheur d’aller au-delà de ce degré du feu, tout notre travail se volatilise alors. L’Art est alors de savoir extirper de notre minerai notre rémore et de la prendre dans nos filets.

Tous ces divers chemins pourraient convenir pour nous aider à capturer le Secret tant désiré. Nous retrouvons, là encore, l’aspect de la voie sèche ou humide où la première, par des fondants, nous permet d’abaisser le point de fusion et la seconde, par des dissolvants, réduit en liquide le composé et laisse solide notre Salamandre...


X

CONCLUSION

Comme vous l’aurez compris, ce que l’on appelle ordinairement « voie » en Alchimie sort de l’aspect Voie humide/Voie sèche. Les diverses voies sont plutôt en rapport avec les différentes matières de départ que l’on utilise, lesquelles remontant progressivement la lignée métallique arrivent au même but.

À cela, les Anciens nous diraient que plusieurs matières différentes conviennent pour l’Oeuvre, et il semble évident que, suivant les pays et les traditions, la matière de départ n’était certainement pas la même.

Néanmoins les Anciens, comprenant et suivant les voies de la Nature, arrivaient à obtenir des Élixirs magistraux pour les secrets des trois règnes. Ce que l’on nomme alors communément Voie Humide ou Voie Sèche ne sont alors que des moyens pour arriver au résultat escompté.

La Voie Humide fait simplement appel à des liquides nommés Mercures ou dissolvants, et fait généralement appel à une température relativement basse. La Voie Sèche, quant à elle, passe par des températures plus élevées associés à des fondants, des sels et à notre Soufre Particulier. Les deux Voies se peuvent combiner suivant les divers résultats que l’on veut obtenir, mais aussi suivant la compréhension que l’on a de l’Oeuvre.

En effet, l’on peut passer par divers chemins empruntant les deux Voies qui, en définitive, reviennent au même résultat (ou presque). Aussi, la différenciation Voie Sèche/Voie/Voie Humide se peut faire lors de la préparation de nos Feux Secrets. Ainsi, à un moment, de deux éléments on n’en fait plus qu’un seul. Le Dragon volant est devenu l’oiseau qui cherche à emmener son compagnon.

Nous voyons là deux éléments qui s’entre-épurent entre eux dans un combat magnifique. Il faut, par une cohobation de ces deux matières, les purifier afin, soit d’en obtenir un Esprit qui dissout toute matière (un Alkaest), soit un corps blanc neige qui est un fondant contenant un puissant Feu Secret. Si nous obtenons un Esprit, nous aurons une tendance vers la voie humide, si nous obtenons un corps blanc neige nous tendrons vers la voie sèche.

Dans ce Circulé, la proportion des matières détermine le résultat...


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