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LARCHER Le sang peut-il vaincre la mort ?





LE SANG PEUT-IL VAINCRE LA MORT ?

Hubert Larcher

1957

(Extraits)

  
LE SANG DE SAINT JANVIER ET L’ALCHIMIE

Si le phénomène est dû à la présence d'une substance particulière dans le sang que contient la fiole, il faudrait envisager non seulement la possibilité de son origine exogène, mais encore celle de son élaboration à partir du sang lui-même, sans aucun apport étranger.

Dans les deux cas, il convient d'examiner si l'histoire des sciences chimiques avant Lavoisier parle de substances qui puissent être en jeu dans ces alternances de solutions et de coagulations.

Or, avant Lavoisier régnait l'alchimie. C'est donc elle que nous devons interroger.

Nous demanderons à l'alchimie opérative s'il est possible de concevoir que l'ampoule napolitaine résulte d'une préparation artificielle.

A l'alchimie spéculative, nous poserons ensuite la question de savoir si ses conceptions présentent quelque analogie avec les faits qui nous occupent.

Gosset, docteur agrégé au Collège des Médecins de la ville d'Amiens, nous dit de ce Balduinus qui prétendait faire fleurir un jardin en hiver, qu' " il fait voir aussi un thermomètre qu'il a construit de son sang réduit en quintessence, dont tous les changements combinaient et s'accordaient avec les divers degrés de santé et les différentes dispositions qu'il ressentait en lui-même, prédisant aussi que lorsqu'il viendrait à mourir, cette essence périrait(1) ".

Le moins que l'on puisse dire, c'est que les anciens s'intéressaient beaucoup plus que nous à ce genre de phénomènes : leurs méthodes analogiques les liaient moins que notre doute méthodique ne nous lie.

Nous montrons des esprits timides en comparaison des leurs "lui ne se cantonnaient pas dans la rigueur des lois statistiques mais recherchaient aussi bien les cas particuliers ou exceptionnels pourvu qu'ils fussent de valeur à leurs yeux, s'efforçant patiemment de réaliser en laboratoire le " presque impossible ". Ils auraient — et ont peut-être — mieux saisi que nous l'importance scientifique fondamentale des phénomènes que l'on peut voir à Naples, parce que ceux-ci sont très comparables à ce qui, d'après les dires des alchimistes, doit se produire dans la seconde partie du Grand Œuvre.

LE SANG DE SAINT JANVIER A-T-IL ÉTÉ " PRÉPARÉ " ?

ANALOGIE ENTRE SON CONDITIONNEMENT ET CELUI DU GRAND ŒUVRE

Nous avons déjà vu que la première partie du Grand Œuvre consistait en une séparation des cinq éléments de Nicolas Le Fèvre : mercure et flegme, soufre, et enfin sel et terre, afin de pouvoir exclure de ces cinq principes, qui composent tout mixte, les deux principes passifs générateurs de corruption : flegme et terre. Restait au terme de cette analyse la triade des trois principes actifs : mercuriel, sulfureux et salin, rigoureusement purifiés.

Venait alors la seconde partie du Grand Œuvre, qui consistait à réaliser la synthèse de ces trois principes par le même moyen du feu qui avait déjà servi à leur séparation.

Mais, tandis que la distillation se faisait en deux vases bien hermétiquement lutés, afin de ne rien perdre de ses produits tout en les séparant, la synthèse devait se faire en un seul vase hermétiquement fermé, d'où son nom d' " Œuf des Philosophes ".

" ...les Philosophes insistent beaucoup sur la fermeture complète de l'Œuf; les uns, comme Bacon, employaient un couvercle qu'ils fixaient avec un lut ou avec du bitume, mais la plupart employaient le sceau d'Hermès (2) ".

De son côté, Lulle emploie deux vaisseaux accolés : " II y a deux vaisseaux de même forme, grandeur, et quantité en haut ou le nez de l'un entre dans le ventre de l'autre, afin que, par l'action de la chaleur, ce qui est en l'une partie monte dans la tête du vaisseau, et après, par l'action de la froideur, qu'il descende dans le ventre (3). " De même Libavius : " Les uns se servent de vaisseaux de verre ronds ou ovales. D'autres préfèrent la forme d'Aludel. Ils prennent un vaisseau dont le col court pénètre dans un autre vaisseau qui sert de couvercle. On les lute (4). "

Enfin Huginus a Barma précise la capacité de l'Œuf : " Le vase de l'Art est l'Œuf des Philosophes, qui est fait d'un verre très pur, ayant le cou de largeur moyenne; il faut que la partie supérieure du cou puisse être scellée hermétiquement et que la capacité de l'Œuf soit telle que la matière qu'on y met n'en remplisse que le quart (5) "

" Cet Œuf de verre, dans lequel était enfermée la matière du Grand Œuvre, était appelé prison, sépulcre, chambre nuptiale, fiole, etc. "

On voit que les deux ampoules ou fioles qui contiennent la substance de saint Janvier rappellent les deux pièces d'un Aludel, et que, de toute façon, celle dont on parle surtout à partir de 1389, hermétiquement close, répond parfaitement à la description de l'Œuf des Philosophes, tant par sa forme que par sa capacité relativement à son contenu.

" Dans le Viatorium Spagyricum, l'Œuf avec la matière est figuré par un sépulcre de verre où sont enfermés le Roi et la Reine (6). " Or, l'ampoule de Naples est bien un sépulcre de verre pour ce sang et pour cette hypothétique matière qui y seraient contenus.

L'Œuf était placé " dans un fourneau spécial nommé " Athanor ", du mot grec Athanatos qui signifie : immortel.

" ...la partie moyenne... offrait trois saillies disposées selon un triangle, sur lesquelles reposait l'écuelle contenant l'Œuf. Cette partie était percée selon un de ses diamètres de deux trous opposés, fermés par des disques de cristal, ce qui permettait d'observer ce qui se passait dans l'Œuf (7) ".

Nous voyons que cet Athanor présente une partie moyenne tout à fait comparable au reliquaire dans lequel est enfermée l'ampoule de Naples.

Enfin le feu philosophique était allumé et nous avons vu qu'il était très doux.

Comme, d'autre part, nous avons déjà dit que la chaleur ordinaire agissant sur les vieux os finit par réaliser l'équivalent d'une distillation très lente, nous pouvons admettre que le " feu d'Italie ", quoique plus doux, même à Naples, que le " feu d'Egypte " des textes alchimiques, puisse suffire, sans flamme aucune, à assurer une cuisson extrêmement lente de la matière contenue dans l'ampoule.

" A quoy bon ces flammes violentes puisque les sages n'usent point de charbons ardens, ny de bois enflammés pour faire l'œuvre hermétique (8). "

La synthèse ne demandait plus alors qu'une cuisson très lente et très régulière, sans aucune autre manipulation, dès lors que les trois principes étaient enclos dans leur matrice de verre. " Je ne vous commande que cuire, cuisez au commencement, cuisez au milieu, cuisez à la fin, et ne faites autre chose (9). " Ainsi, le " feu de Naples " aidant, l'ampoule de sang dans son reliquaire remplit exactement les conditions de l'Œuf Philosophique dans l’Athanor.

ANALOGIE ENTRE SA SUBSTANCE ET LA MATIÈRE DU GRAND ŒUVRE

Examinons maintenant si la matière qui se trouve enfermée dans l'ampoule napolitaine répond de son côté par quelque analogie à ce que les anciens décrivaient à l'intérieur de l'Œuf.

" Beaucoup d'alchimistes sont dans l'erreur parce qu'ils ne connaissent pas la disposition du feu qui est la clef de l'œuvre, car il dissout et coagule en même temps, ce qu'ils ne peuvent saisir parce qu'ils sont aveuglés par leur ignorance (10). "

" La matière étant enfermée dans l'Œuf philosophique, et le feu allumé, les corps mis en présence réagissent aussitôt les uns sur les autres. "

" II se produit diverses actions chimiques... phénomènes nommés opérations par les alchimistes (11). "

" Les alchimistes diffèrent notablement les uns des autres au sujet du nombre et de la dénomination des opérations (12). "

Si Pernety distingue douze opérations, Hélias : sept, Albert le Grand : quatre et Bernard le Trévisan : une seule, Basile Valentin, lui, n'en admet que deux : la solution et la coagulation, c'est-à-dire des passages successifs de la matière " de l'état de repos à l'état de mouvement (13) ".

La tradition reconnaissant Basile Valentin pour l'un des plus grands alchimistes, son témoignage revêt une grande valeur lorsque l'on constate qu'il s'applique entièrement au phénomène observé à Naples.

Cependant, il faut admettre une différence entre le phénomène de Naples et les descriptions des alchimistes.
Les opérations qui se produisaient dans l'Œuf évoluaient en trois temps :

La putréfaction : " ensemble des phénomènes qui se produisent du temps que la matière est noire. (Synonymes : mort, destruction, perdition, corruption...) (14) ".

La déalbation : blanchissement de la matière qui signifie sa renaissance, sa résurrection sous forme de " Pierre des Philosophes " par le mariage du fixe et du volatil.

La rubification : " caractérisée par l'apparition de la couleur rouge, indiquant que l'œuvre est parfait (15) ", c'est-à-dire que le principe mercuriel volatil est entièrement fixé au principe sulfureux grâce à une combinaison désormais irréversible : la Pierre philosophale, enfant royal né de leur union.

Dans l'ampoule de Naples, on n'observe ni le second temps. sauf son début lorsque la matière se liquéfie, ni le troisième, encore qu'une rubéfaction passagère soit observée.

Cependant celle différence pourrait s'expliquer par le fait que le " feu de Naples " est toujours le même — à ses variations saisonnières près — et que s'il suffit à l'apparition et à l'entretien du premier phénomène, il est insuffisant à produire rapidement les phases suivantes qui, suivant les anciens, demandaient un feu plus fort.

En effet, la déalbation ou ablution n'est autre chose que " l'abstraction de la noirceur, tache, souillure, et immondicité, laquelle se fait par la continuation du second degré du feu d'Egypte (16) ". Et " lorsque la Pierre parvenue au rouge commence à se crevasser et à se gonfler, on la met calciner au feu de réverbère où elle achève de se fixer complètement et parfaitement (17) ".

On peut donc admettre que les phénomènes observés à Naples répondent entièrement à ceux qu'ont décrits les chercheurs de jadis, et que, s'il faut faire appel à la présence d'une substance particulière dans le sang de l'ampoule, cette substance répond aux caractères que l'on attribuait à la matière première du Grand Œuvre. Ainsi l'alchimie opérative permet-elle de concevoir la possibilité soit de la présence d'une substance " préparée " dans l'ampoule napolitaine, soit d'une préparation expérimentale de ce sang, qui, d'ailleurs, serait en elle-même très remarquable.

NATURE DE LA SUBSTANCE QUI SERAIT MÊLÉE AU SANG DE SAINT JANVIER

De nombreux auteurs ou expérimentateurs ont cherché à donner une explication physico-chimique du phénomène de Naples, et ont tenté de le reproduire expérimentalement.

P. Saintyves résume parfaitement leurs conclusions générales en faisant judicieusement remarquer que " du sang pur se serait depuis longtemps corrompu et décomposé; il faut donc que ce sang soit mêlé à quelque substance propre à en assurer la conservation : essence balsamique ou résine aromatique (18) ".

Or, il se trouve justement que de tels mélanges sont fusibles à basse température et " fondent facilement aux chauds rayons du soleil italien. Nous savons d'ailleurs que les prêtres égyptiens, pour empêcher le sang de leurs morts de pourrir, y mêlaient des substances aromatiques et obtenaient ainsi un mélange non seulement incorruptible mais fort remarquable par sa fusibilité. Deux ingénieurs napolitains qui se sont livrés à la recherche de leurs procédés, ont pu obtenir avec du sang de veau et des résines balsamiques, un mélange solide qui entre en fusion au bout d'une quarantaine de minutes d'exposition, dans une salle où la température approche de vingt degrés. Or, c'est précisément ce qui se passe dans le miracle de saint Janvier. Il se fait attendre parfois même plus longtemps et ne s'est jamais produit au-dessous de 17° centigrades (19) ". Et Saintyves de conclure que " ce miracle célèbre n'est en somme qu'une expérience de laboratoire (19) ".

Quelle est donc la nature ou l'origine de cette substance anticorruptrice, balsamique, et fusible à basse température, qui aurait été mêlée au sang de saint Janvier sans en altérer le spectre oxyhémoglobinique?

N'est-ce pas une substance analogue à celle qui entra en réaction avec le sang de saint Pantaléon entre les mains du R. P. Beatillo? Celui-ci écrivait en 1627 : " II y a quelques années, on trouva dans la ville de Bénévent certaines reliques d'une grande valeur, et en particulier certains ossements et du sang coagulé et durci du glorieux martyr saint Pantaléon. Le recteur de notre collège de Bénévent en reçut quelques fragments de la libéralité de l'évêque et m'en fit part à moi-même. Je déposai ces précieuses parcelles dans une petite fiole de verre; or, il arriva ensuite que, ayant mis, je ne sais pourquoi, dans la même fiole un peu de la manne de saint Nicolas, le tout entra subitement en ébullition et se mélangea. Ce sont ces mêmes reliques que l'on vénère maintenant dans la cathédrale de Bari et qu'on y conserve dans une châsse d'argent (20). "

S'il en était ainsi, la substance contenue dans le sang de saint Janvier serait analogue à la manne de saint Nicolas et entrerait ainsi dans la catégorie des huiles de myroblytes. Ce qui ajoute à cette probabilité, c'est que ce sang exhalait une " odeur céleste " lorsque l'on sortait la relique du reliquaire qui la contient, avant que l'ampoule fût scellée (21), et nous avons évoqué les rapports entre les odeurs de sainteté et les huiles susceptibles de les fixer.

On ne peut manquer d'être saisi par la remarquable convergence entre ces données et ces observations, celles de l'alchimie opérative, et celles de la thanatologie.

En effet, l'alchimie nous parle de la combinaison de deux principes, l'un mercuriel volatil et l'autre sulfureux fixe et de nature huileuse, dont le résultat, moyennant certaines conditions de chaleur et le passage par des alternances de solutions et de coagulations, n'est autre que la " Pierre des Philosophes " blanche, annonciatrice du fruit définitif qui est la " Pierre philosophale " rouge.

L'analogie est frappante avec la combinaison de deux substances dont l'une — le sang — livrée à elle-même se dessécherait en perdant par évaporation ses parties volatiles, et dont l'autre — huile, graisse, baume, ou manne — serait capable de conférer au caillot des propriétés particulières en formant avec lui une masse composée. Suivant Saintyves, la bipolarité de cette masse composée pourrait se manifester par des changements de phase et des divisions momentanées entre cristalloïdes et colloïdes sous l'influence de certaines conditions de chaleur ainsi que des mouvements imprimés au reliquaire (22). " Le temps opère donc, conclut Saintyves, une dissociation par changement d'état et, en rendant la liberté aux éléments du mélange, rétablit les conditions nécessaires à leur liquéfaction (23)."

Que la substance mêlée au sang de saint Janvier soit de nature grasse, cela se conçoit d'autant plus aisément qu'il existe des exemples de graisses qui se liquéfient de la même manière que ce sang : nous avons déjà rappelé que la graisse de saint Thomas d'Aquin s'était liquéfiée dans les mêmes conditions que son sang, quoique les deux fussent enfermés dans deux récipients distincts. Il est à peu près certain que cette graisse n'était pas entièrement dépourvue d'éléments sanguins ni ce sang d'éléments gras.

On pourrait même, en poussant les analogies, penser que la déalbation du Grand Œuvre, qui paraît manquer au miracle de saint Janvier pour en faire l'analogue complet, est la manifestation lactescente du composant gras lorsqu'il est en quantité suffisante, ou que les conditions facilitent cette manifestation, ou que la couleur blanche n'est pas masquée par une rubification rapide.

" Le sang de saint Pantaléon conservé à la Valicella est mélangé d'une substance laiteuse. Dans la campagne de Rome; le sang de saint Laurent est, nous dit-on, plus semblable à de la graisse qu'à du sang; mais dans l’ébullition, le sang et la graisse se divisent d'une manière très apparente (24). "

De son côté, la thanatologie nous offre des données convergentes : l'évolution thanatochimique va, du point de vue physique, dans le sens de la fluidité, de la diffusibilité et de l'homogénéité, et nous avons vu que les deux composants essentiels du " nouveau milieu intérieur " étaient, eau mise à part, le sang et les graisses fluidifiées ou huiles.

Nous avons même évoqué au passage les " esprits balsamiques du sang " de Becher, capables de se mêler à lui pour le rendre incorruptible et anticorrupteur, et envisagé la possibilité de son origine osseuse médullaire.
Le rapprochement s'impose avec l'expérience du R. P. Beatillo qui vit le sang desséché de saint Pantaléon réagir en présence de l'huile de la moelle osseuse de saint Nicolas de Myre.

En étudiant le sens alchimique de la thanatologie, nous avons envisagé la possibilité pour les composants du " nouveau milieu intérieur " de réagir les uns avec les autres.

Nous nous sommes demandé : " Si les opérations qui se produisent dans le corps fonctionnellement mort pouvaient parvenir à leur véritable fin, cette fin ne serait-elle pas le Grand Œuvre de la nature? Or, les opérations du sang de saint Janvier nous font assister à un aspect prodigieux de ces réactions, in vitro, comme dans un laboratoire, et ces réactions, qu'elles doivent leur origine à la nature, à l'art, ou à la surnature, vont précisément dans le sens même du Grand Œuvre. "

Jusqu'ici l'on a trop négligé — à ma connaissance — lorsque l'on étudiait les opérations merveilleuses du sang de saint Janvier in vitro, de les rattacher à leur contexte biologique et surtout thanatologique. Ce sang, cette manne, proviennent d'organismes humains qui furent vivants, et c'est in vivo, in rerum natura, intus et in cute, qu'il faudrait les replacer pour tenter de comprendre les phénomènes qu'ils produisent.

Seul P. Saintyves paraît avoir tenté un effort en ce sens : " Quand on a voulu reconstituer le miracle, écrit-il, on s'est trop préoccupé du truquage du reliquaire. Pour ceux qui reprendront désormais cette tâche, je crois qu'il faudra désormais rechercher avant tout, parmi les produits spontanés des sépultures de la Pouille, les substances qui composent le merveilleux mélange... Et je ne doute pas que, pour reconstituer le miracle, il ne faille d'abord obtenir et analyser de la manne et du baume qui a illustré le corps de plusieurs saints dans ce pays volcanique (25). "

Saintyves ouvrait ainsi une prodigieuse voie de recherches, mais sans en soupçonner lui-même l'importance, aveuglé qu'il était par son désir de réduire le miracle en question aux proportions d'une expérience de laboratoire très banale : " On a pu recueillir du sang embaumé dans quelque sépulture et lorsque, dans le flacon de verre où on l'exposait, on l'a vu se liquéfier et changer de couleur, on a pu en toute sincérité croire au miracle. Les illusions mortes, il était bien difficile de supprimer tout à coup une cérémonie qui est devenue un miracle national, attendu avec impatience et souvent avec fièvre par un peuple en délire qui le demande et l'exige. Les grands courages sont rarement de ce monde (26). " Cette dernière phrase se retourne d'elle-même contre son auteur qui n'eut pas le courage, dans l'article de 1926 qu'il conclut ainsi, de signaler l'élément le plus extraordinaire du prodige, c'est-à-dire les modifications de poids du reliquaire, gênantes pour sa théorie mais qu'il ne pouvait cependant pas ignorer puisque dans ce même article il publiait des dessins d'après le livre de Léon Cavène de 1909 qui donne le détail tics expériences de doubles pesées effectuées en 1902 et mi 1904. C'est donc arbitrairement et non sans un soupçon de mauvaise foi que, passant à coté des perspectives alchimiques, Saintyves a pu considérer qu'une substance balsamique mêlée au sang de saint Janvier n'avait pu provenir que de l'extérieur et y être placée par la main des hommes, et que ce mélange était banal.

THÉORIE ALCHIMIQUE DE KARL VON ECKHARTSHAUSEN

Mais si, quittant l'alchimie opérative, on consent à examiner certaines théories de l'alchimie spéculative, on verra qu'il n'est pas nécessaire de soupçonner un alchimiste habile et facétieux d'avoir ajouté au sang de saint Janvier des substances philosophales. En effet, les doctrines alchimiques elles-mêmes enseignent que de telles substances peuvent trouver leur origine dans le sang lui-même.

Et il faut convenir que l'origine endogène de ces substances serait plus satisfaisante pour l'esprit qu'une préparation artificielle, même fortuite, si l'on songe que les taches de sang qui se trouvent à Pouzzoles réagissent de la même manière que le contenu de l'ampoule de Naples.

Enfin, cette origine endogène serait conforme au peu que nous savons de la thanatochimie, et il est satisfaisant pour l'esprit de considérer que puissent s'établir des rapports intimes entre deux substances qui ont une communauté d'origine dans la moelle des os.

Aussi, malgré l'imprécision, — voulue d'ailleurs — des textes alchimiques, il n'est pas inutile d'examiner les théories spéculatives qui se rattachent aux mystères du sang.

C'est ainsi que les alchimistes chrétiens considéraient que l'essence du sang de Jésus-Christ était la Pierre philosophale elle-même,

Ce Précieux Sang était conservé dans le Graal où se poursuivaient ses opérations hors de l'atteinte des siècles.
C'est le conseiller Karl von Eckhartshausen qui s'est exprimé de la façon la plus explicite au sujet des rapports entre " l'état de maladie de l'humanité " et le sang d'une part, et d'autre part le rôle essentiel du sang dans la régénération de l'homme, aspect biologique de sa rédemption.

ETAT DE MALADIE ET POSSIBILITE DE GUERISON DE L'HUMANITE

L'homme que nous considérons comme normal et dont l'état nous paraît physiologique par rapport à notre pathologie serait en réalité un malade héréditaire dont l'état serait pathologique par rapport à un état primitif antérieur, à un équilibre Adamique préternaturel perdu à la suite d'un empoisonnement symbolisé par la manducation du " fruit défendu ".

" L'état de maladie des hommes est un véritable empoisonnement. L'homme a mangé du Fruit de l'Arbre dans lequel le principe corruptible et matériel prédominait, et s'est empoisonné par cette jouissance (27). "

" Le premier effet de ce poison fut que le principe incorruptible, qu'on pourrait appeler le corps de vie comme la matière du péché est le corps de mort, dont l'expansion formait la perfection d'Adam, se concentra dans l'intérieur et abandonna l'extérieur au gouvernement des éléments. C'est ainsi qu'une matière mortelle couvrit bientôt l'essence immortelle, et les suites naturelles de la perte de la lumière furent l'ignorance, les passions, la douleur, la misère, et la mort (27). "

" L'homme est malheureux parce qu'il est malade de corps et d'âme et qu'il ne possède aucune vraie médecine ni pour son corps ni pour son âme (27). "

La cause de cette maladie générale est dans la matière destructible dont est composé l'homme depuis son empoisonnement. Celui-ci fit apparaître dans son sang un ferment de corruption endogène de l'âme et du corps, héréditairement transmissible.

Ce ferment est " une matière gluante (appelée " gluten "), cachée, qui a une parenté plus proche avec l'animalité qu'avec l'esprit ". D'une part, elle obnubile nos fonctions mentales et spirituelles en intoxiquant chroniquement notre cerveau; d'autre part, elle est la cause principale de la corruptibilité de la chair, les agents exogènes de destruction ne venant qu'après elle.

La cause de la corruption physique et morale se trouvant dans notre nature substantielle, le remède ne peut pas être purement moral. " La guérison de l'humanité n'est possible que par la destruction en nous de ce ferment du péché; de là, nous avons besoin d'un médecin et d'un remède (28).

" Seul, l'Indestructible peut rendre le destructible indestructible; seul ce qui est vivant peut animer ce qui est mort. De là, on ne doit pas chercher le médecin et le moyen de la guérison dans la nature destructible où tout est mort et corruption. On doit chercher le médecin et le remède dans une nature supérieure où tout est perfection et vie (28). "

II fallait donc qu'un homme ayant échappé à l'empoisonnement général héréditaire, tout en étant revêtu de matière corruptible comme les autres, se donne à connaître comme " étant la substance pure de laquelle tout a été fait ", et consente à répandre hors de son enveloppe charnelle son sang qui contenait la substance incorruptible perdue par les autres et seule capable de les régénérer en opérant lentement une dissolution du poison corrupteur.

LE CONTRE-POISON

Voici comment Karl von Eckhartshausen assimile le médicament universel à un contre-poison : " Lorsque l'homme, par la jouissance d'un fruit corruptible et qui portait en lui le ferment de la mort, fut empoisonné de telle sorte que tout ce qui était autour de lui devint mortel et destructible, la miséricorde divine devait nécessairement établir un contre-poison qui pût, de même, être absorbé, et qui contînt en lui la substance qui renferme et vivifie tout, afin que, par la jouissance de cette nourriture immortelle, l'homme empoisonné et assujetti à la mort pût être guéri et délivré de sa misère (28) ".

Ce contre-poison, Eckhartshausen le localise dans le sang de Jésus-Christ, indemne de tout empoisonnement, et même dans ce qu'il appelle la " force tinctoriale " de ce sang.

Il attribue à cette substance non seulement des possibilités d'action vitale extraordinaire, mais même une puissance d'action cosmique, qu'il voit se manifester d'une manière particulière dès l'instant de la mort de Jésus-Christ.

" La force tinctoriale qui découla de son sang répandu pénétra le plus intérieur de la terre, ressuscita les morts, brisa les rochers, et occasionna l'éclipsé totale du Soleil... " posant ainsi la base de la glorification future du monde (28) ".

" Depuis la mort de Jésus, la force divine instillée dans le centre de la terre par son sang répandu travaille toujours pour s'extérioriser et rendre toutes les substances graduellement capables du grand bouleversement qui est réservé au monde (28). "

" Dans la claire compréhension de la Chair et du Sang de Jésus-Christ réside la vraie et pure connaissance de la régénération effective de l'homme. "

" L'union corporelle avec Jésus-Christ est la suprême réalisation (28). "

LA PIERRE PHILOSOPHALE D'ORIGINE ENDOGENE

Cette " union corporelle " peut être entendue non seulement comme l'intégration des hommes dans le corps mystique du Christ, mystère théologique, mais encore, du point de vue de la biologie, comme une synthèse, dans chaque homme vivant, des substances chimiques liées aux vertus du corps et du sang de Jésus-Christ.

Cette synthèse serait obtenue par la prière, par l'Eucharistie et par une imitation assidue et intelligente pour demander, permettre et favoriser l'action de la Grâce jusque sur le plan somatique, et, de fait, certaines blessures d'amour mystique peuvent résulter de cette imitation.

Cette participation volontaire des hommes à la vie de leur modèle, ainsi que la communication que ce modèle leur donne de sa substance et de sa puissance permettraient en définitive à tout homme qui s'y efforce convenablement de réaliser en lui-même, en son propre sang, le contre-poison régénérateur.

Dans l'esprit même de l'alchimie spéculative, cette substance Christique, c'est-à-dire : d'onction spirituelle, peut tout aussi bien être comprise du point de vue chimique que du point de vue mystique : à sa qualité spirituelle répond son principe mercuriel qui est un " esprit volatil ", tandis qu'à sa substance onctueuse répond son principe sulfureux, de nature huileuse.

Enfin, le mariage du " soufre " et du " mercure ", de l'huile et du sang correspond, sur le plan substantiel qui intéresse la biologie, au mariage de l'âme et de l'Esprit qui vient l'inhabiter, dont parlent les sciences de la vie mystique.

En résume, aux noces mystiques de l'âme et de l'Esprit répondraient, sur le plan biologique, les noces chimiques du " Roi " et de la " Reine " dont l " Enfant royal " sera la Pierre philosophale.

Si éloignées de nos conceptions actuelles que de telles théories puissent paraître à certains, il était nécessaire de les rappeler, car ce sont les seules auxquelles on puisse se référer si l'on veut reconsidérer la chimie dans un cadre plus large que celui dans lequel elle se trouve enfermée depuis Lavoisier.

La chimie de Lavoisier n'apparaît plus alors que comme l'une des branches de l'Arbre des sciences chimiques.
Mais du tronc ancien il reste possible de remonter vers d'autres branches, abandonnées et ingrates peut-être, mais non moins fertiles que celle que notre époque exploite presque exclusivement, mais qui se montre impuissante à expliquer les modifications de poids du sang de saint Janvier.

THÉORIE RELATIVISTE D’O. V. DE L. MILOSZ

Du reste, les théories que nous venons de rappeler n'ont pas été complètement abandonnées, puisqu'elles ont été reprises au début du XXe siècle par 0. V. de L. Milosz.

Voici comment — en un langage poétique dont les ténèbres voulues ne le cèdent en rien à celles de celui de ses prédécesseurs — il rappelle la présence dans le sang d'une substance primordiale, illuminatrice de la conscience et antidote universel tout à la fois, dont nous ne possédons plus que les débris : " Interroge, mon cher enfant, ce sang qui, dès la consistance et la couleur, t'apparaît d'une si céleste substance. " ... " II te révélera ses mille poisons et son remède unique. "

"... Magnum Compositum dont la vertu active s'agite encore au milieu des terreurs de la spirituelle éclipse; et la preuve en est dans le secours prêté à une impure science par les contrepoisons tirés du sang, rayons furtifs, tout ensemble souvenirs et avant-coureurs de la spirituelle magnificence. "

" La connaissance de la substance primordiale sommeille en nous dans les ténèbres de l'orgueil, comme l'or bous le poids des montagnes. Ce que notre science avare et privée de son regard médian et initial nous jette de siècle en siècle du dehors, comme un os, n'est qu'une obscure correspondance du magistère dont resplendit l'intérieur de notre sainte maison d'argile (29). "

Pour Milosz, il y a un rapport direct entre cette substance et les phénomènes de conscience. A vrai dire, la conscience totale serait, grâce à elle, contenue dans le sang, et le cerveau aurait pour rôle non pas d'élaborer cette conscience, mais de l'inhiber et de la " tamiser " afin qu'elle ne nous aveugle pas, car si nous y avions accès, nous ne pourrions plus sélectionner ses aspects utiles à la vie pratique, et nous nous trouverions figés dans la contemplation.

Voici comment — toujours en ce langage lyrique propre à la science subjective — Milosz exprime cette opinion, que Bergson a philosophiquement soutenue par ailleurs (30) :

" Ton cœur est un soleil anatomique, propulseur de ton microcosme sanguin. Et si le cerveau... est... lune hermétique, ce n'est pas seulement par analogie de couleur. "

" Le cerveau n'est que le satellite du cœur. Il ne fait que recevoir, filtrer, et restituer la lumière d'affirmation que lui envoie le cœur dans sa spirituelle radiation. " " Lune et cerveau sont récepteurs et ordonnateurs de lumière. Ils humanisent le surhumain, rendent accessible à nos yeux fragiles le dieu aveuglant (29). "

Milosz voit alors le sang comme le lieu de la conscience totale, et comme cette conscience a pour fondement la mémoire, " quand l'esprit de la terre me dicte : subconscient, moi, dans le lieu seul situé, j'écris : Soleil de la Mémoire ".

Le poète alchimiste revient tout au long de son œuvre sur ce " Soleil de la Mémoire " qui nous éblouirait d'une conscience et d'une connaissance absolues si nous pouvions le contempler face à face, mais qui, du coup, nous interdirait toute vie fonctionnelle en nous réduisant à l'immobilité.

" Terre de la béatitude, où l'accomplissement du mouvement mental est la correspondance de l’immobilité de la matière infinie. "

Voilà donc le point de vue crucial : cette correspondance entre matière et mémoire qui fait de cette dernière la fonction de fixation, dans l'instant de la conscience, de ce que le mouvement de la matière inscrivit dans l'espace et dans le temps.

Or, si la mémoire correspond bien à cette matière spatio-temporelle en mouvement incessant, c'est-à-dire " non située ", ne représentant donc jamais " le lieu seul situé ", le Lieu absolu, le point de Pascal, et si cette même mémoire a le pouvoir de fixer son histoire dans l'instant de la conscience, c'est que, effectivement, d'après Milosz, la substance primordiale qui se trouve dans le sang au point de rencontre de la matière et de la mémoire peut, du point de vue de la matière, apparaître, dans le mouvement inscrit au sein de l'espace et du temps, comme une substance matérielle, et, en même temps, du point de vue de la mémoire, comme le point ou le lieu " seul situé " dans l'instant créateur.

Cette curieuse relation entre matière et mémoire conduit, en définitive, Milosz à considérer le sang comme le lieu d'origine du mouvement et de la triade matière-espace-temps, autrement dit comme le lieu de manifestation essentielle du " oui " créateur.

" Notre sang perpétue l'instant de la première émission, et toute la conscience du propulseur spirituel est encore en lui, toujours prête à se dévoiler progressivement aux intelligences qui, avec l'arme magique de la prière, ont reconquis le lieu absolu de l'affirmation. "

" Tout le sang cosmique est encore dans l'élan de la première éjaculation; mobile initial, il nous enseigne à situer toutes choses de l'espace dans le seul mouvement, et toutes choses du temps .dans la seule instantanéité. C'est là le secret des vieux maîtres et l'origine céleste de leur double concept de l'unité de la matière et de l'identité des deux mondes (30). "

" La transmutation une fois admise comme principe fondamental, le progrès de mon œuvre sur le leur devait se borner à une simple extension, car il ne me restait guère, après Boehme, Sendivogius et Paracelse, qu'à identifier la matière avec le temps et l'espace, et, les ayant captés ainsi tous trois dans le mouvement, à chasser Ie mouvement lui-même fie son lien (lequel, comme je l'ai appris depuis peu et le révèle ici, est le sang), pour faire retomber le tout dans l'immobile instantanéité du soleil de la mémoire (30). "

" Ce sang, essence du mouvement et rythme universel, est le contenant, la fondation, le lieu pour tout dire, de la simultanéité et de l'instantanéité du temps, de l'espace: et de la matière. "

" II te dévoilera enfin le secret de l'universelle transmutation, car il est l'alchimiste qui, sous la robe de Rubis, dissimule le Pain et le Vin de la Cène (30). "

II résulte de cette conception que le sang renferme le secret de toute conscience, secret qui ne peut être approché que dans la perspective de la relativité : " Le soleil de notre mémoire n'est qu'obscurci, et tout nous sera rendu avec le secret du Sang dans la vertu d'une science ramenée par la Relativité à ses célestes origines (30). "

Cette Relativité cachée dans les mouvements du sang, que le poète alchimiste indique aux biologistes, il l'avait déjà indiquée en janvier 1917, en son langage littéraire, à propos des mouvements cosmiques, avant que son expression mathématique eût été formulée par Einstein : " Étranger aux mathématiques, en publiant dès janvier 1917 mon Épitre à Storge, je n'étais donc qu'un annonciateur métaphysique de la théorie de la Relativité généralisée, dont j'ignorais à cette époque le premier mot et en qui je saluai, quelques années plus tard, moins une confirmation du résultat de ma méditation de vingt années sur la matière, l'espace et le temps, que l'aube d'une ère nouvelle et merveilleuse de l'esprit (30). "

Si j'ai jugé utile de nous arrêter avec attention sur la théorie relativiste du sang exprimée par Milosz, c'est non seulement en raison du glorieux précédent de la confirmation par Einstein des fruits de sa méditation sur la matière, l'espace et le temps, mais encore et surtout parce qu'elle est la seule qui ait paru jusqu'ici compatible avec les modifications de poids du sang de l'ancien évêque de Bénévent.

Milosz ne serait-il pas l’annonciateur métaphysique d'une théorie de la relativité sanguine ?

" L'espace, le temps et la matière, dit-il, sont enfermés dans cette unité insondable, mais sensible, que crée en nous, et projette à travers l'œil muré, nuire mouvement intérieur, sang et esprit, pour ne le point nommer de prime abord pensée du sang (30)."

Hardiesse poétique? Peut-être! mais singulièrement proche du jugement d'un biologiste au sujet des plus récentes opérations du sang de saint Janvier : " Ce caillot défie le temps et notre savoir, indifférent aux lois qui régissent les phénomènes et leur succession, se réglant de manière inexplicable et personnelle. La liberté et la variabilité du phénomène rappellent la liberté dont jouit la pensée, cette liberté spirituelle comprise par les philosophes comme une spontanéité active ou comme un pouvoir d'autodétermination électif, comme si une phénoménologie spirituelle se fût emparée de ce caillot pour se substituer aux lois régies par le déterminisme de la physique et de la biologie ! (31) "


NOTES

1. Docteur Gosset : Révélations cabalistique d'une médecine universelle tirée du vin, Godart, Amiens, 1735, p. 134. Balduinus : De Aauro Aurae.
2. Albert Poisson : Théories et Symboles des alchimistes, Chacornac, Paris, 1891.
3. Raymond Lulle : Éclaircissement du testament.
4. De Lapide Philosophorum.
5. Huginus a barma : Le Règne de Saturne.
6. Albert Poisson : Théories et Symboles des alchimistes, Paris, 1891, p. 105.
7. Albert Poisson : Théories et Symboles des alchimistes, Chacornac, Paris, 1891, p. 106.
8. Marc Antonio Crasselame : La Lumière sortant par soi-même des ténèbres.
9. La Tourbe des Philosophes.
10. Raymond Lulle ; Vade mecum seu De tincturis compendium,
11. Albert Poisson : Théories et Symboles des alchimistes, Chacornac, Paris, 1891, p. 117.
12. Id.
13. Id.
14. Id.
15. Rouillac : Abrégé du Grand Œuvre.
16. Albert Poisson : Théories et Symboles des alchimistes, Chacornac, Paris, 1891, p. 117.
17. Arnauld de Villeneuve : Novum Lumen.
19. P. Saintyves : Le Sang de saint Janvier, Esculape, n°3, mars 1926.
20. R. P. Ant. Beatillo (Barese della Compagnia di Giesu) : Historia di Bari principale cita delta Puglia nel Regno di Napoli, in Napoli, 1627, in-40, pp. 221-222, cité par P. Saintyves dans Les Reliques et les images légendaires, Mercure de France, Paris, 1912, pp. 30-31.
21. W. Deonna : Croyances antiques et modernes : l'odeur suave des dieux et des élus, Geneva, XVII, Genève, 1939, p. 246. F. D. Domenico : Panégyrique de saint Janvier, Naples, 1884. Trede : Das Heidentum in der römischen Kirche, Gotha, 1890,I, p. 161.
22. Ces changements de phase sont mieux connue aujourd'hui grâce aux recherches sur la thixotropie. Cependant, la thixotropie ne peut expliquer ni les modifications de volume ni les changements de poids du mélange.
23. P. Saintyves : Les Reliques et les images Légendaires, Mercure de France, Paris, 1912, p. 33.
24. P. Saintyves : Les Reliques et les images légendaires. Mercure de France, Paris, 1912, p. 3U. Abbé Lecaku : Dictionnaire des prophéties et des miracles, Paris, 1884, p. 902.
25. P. Saintyves : Les Reliques et les images légendaires. Mercure de France, Paris, 1912, pp. 32-33.
26. P. Saintyves : Le Sang de saint Janvier, Esculape, n° 3, mars 1926.
27. Karl von Eckhautshausen : La Nuée sur le sanctuaire, Paris, 1948.
28. Karl von Eckhautshausen : La Nuée sur le sanctuaire, Paris, 1948.
29. 0. V. de L. Milosz : Ars Magna, A. Sauerwein, Paris, 1924.
30. Henri Bergson : L'Énergie spirituelle, Presse Universitaires de France, 1940, pp. 77.78.
30. 0. V. de L. Milosz : Ars Magna, A. Sauerwein, Paris, 1924.
31. Docteur Elio Biancani : Jugement d'un biologiste, L'Homme nouveau, 6 novembre 1955, p. 6.






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