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ANONYME Les Vaisseaux d'Hermès (vers 1700). *


Hermès et Athéna
Bartholomaeus Spranger (c. 1585)
Château de Prague (Pražský Hrad)



LES VAISSEAUX D'HERMES

Anonyme, vers 1700

(Collection Manly Palmer Hall)


suivi d'une note de L.A.T. au sujet du vitrail de la chapelle Saint-Thomas d'Aquin









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Une notice dactylographiée - de facture contemporaine donc -, et anonyme, accompagne les cinq planches des "Vaisseaux d'Hermès" de la collection Manly Palmer Hall, note dont la teneur est la suivante :

Les planches de ce recueil forment la description synthétique du grand oeuvre.

La première représente l'oeuf d'Hermogène et les trois personnages qui l'embrassent sont le sel, le soufre et le mercure.

La seconde est le bain du roi préparé avec le sang des innocents.

La troisième est la sublimation par les aigles après la putréfaction.

La quatrième est le Rébis encore nommé l'Androgyne.

La cinquième est le mercure de l'art symbolisé par un coeur entouré de le couronne d'épines au centre d'une croix, car la pierre philosophale est la preuve physique de la Rédemption de Jésus.


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LE VITRAIL DE LA CHAPELLE SAINT-THOMAS D'AQUIN

On notera cette plus que curieuse ressemblance entre la dernière planche des « Vaisseaux d’Hermès » et le vitrail de la chapelle Saint-Thomas d’Aquin de l’ancienne église des Jacobins à Paris, dont Julien Champagne, alias Fulcanelli, fit une "reproduction adaptée" et une description dans son Mystère des Cathédrales.

Reproduction de Julien Champagne


(L'ancien couvent et église des Jacobins, surnom parisien des frères dominicains de Saint-Jacques - Jacobus en latin -, d'abord située rue Saint-Jacques à Paris, fut déplacé rue Saint-Honoré, avant sa fermeture en 1795).

Fulcanelli précise, dans son Mystère des Cathédrales :

"L'église des Dominicains, - qui y logeaient et s'y étaient établis vers l'an 1217, - dut sa fondation à Louis IX. Elle était située rue Saint-Jacques, et placée sous le vocable de Saint-Jacques le Majeur. Les Curiositez de Paris, parues en 1716 chez Saugrain l'aîné, ajoutent qu'à côté de l'église se trouvaient les écoles du Docteur angélique."

"L'écusson, dit de saint Thomas d'Aquin, fut très exactement dessiné et peint en 1787, et d'après le vitrail même, par un hermétiste nommé Chaudet. C'est ce dessin qui nous permet de le décrire."

 Dessin de Chaudet


 "L'écu français, écartelé, tient par son chef à un segment arrondi qui le domine. Cette pièce supplémentaire montre un matras d'or renversé, entouré d'une couronne d'épines de sinople sur champ de sable. La croix d'or porte trois globes d'azur en pointe, bras dextre et sénestre, avec un coeur de gueules au rameau de sinople au centre. Sur ce coeur, des larmes d'argent tombant du matras se rassemblent et se fixent.

Au canton du chef dextre, biparti d'or aux trois astres de pourpre, et d'azur aux sept  rayons d'or, est opposée en pointe sénestre une terre de sable aux épis d'or sur champ tanné. Au canon du chef sénestre, une nuée violette sur champ d'argent, et trois flèches du même, pennées d'or, dardent vers l'abîme. En pointe dextre, trois serpents d'argent sur champ de sinople."

"Ce bel emblème a d'autant plus d'importance pour nous qu'il dévoile les secrets
relatifs à l'extraction du mercure et à sa conjonction avec le soufre, points obscurs de la pratique sur lesquels tous les auteurs ont préféré garder un silence religieux."

Eugène Canseliet, dans Alchimie, reviendra sur ce sujet en le développant encore.

L.A.T.