LES SITES ALCHIMIQUES DE LA GRAND-PLACE DE BRUXELLES
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n° 1 Grand-Place - Maison du Roi d'Espagne
Maison de la Corporation des Boulangers
Bustes de St Aubert et de Charles II, roi d'Espagne.
Médaillons à l’effigie de Marc-Aurèle et de Trajan
Balustrade portant des statues de personnages de la mythologie antique
Tour-lanterne surmontée de pots à feu et d'une statue de femme sonnant de la trompette.
n° 2-3 Grand-Place - Maison de la Brouette
Maison de la Corporation des Graissiers
Enseigne à la brouette (une brouette)
Statue de saint Gilles accompagné d'une biche et surmonté d'un grand coquillage.
n° 4 Grand-Place - Maison du Sac
Maison de la Corporation des Ébénistes
Enseigne au sac (deux personnages, un sac, deux vignes)
Au sommet du gâble se trouve un globe, sur lequel est placé un compas
Divers motifs en façade : équerre et vilebrequin, scie et ciseaux à bois, maillet et ciseau à bois, marteau et ciseau à bois
n° 5 Grand-Place - Maison de la Louve
Maison du Serment des Archers
En haut-relief sur la façade, Romulus et Rémus allaités par la louve
Sur le fronton, un Apollon archer tuant le serpent Python
Médaillons à l’effigie de Trajan, Tibère, Auguste et Jules César
Statues allégoriques de la Vérité, la Fausseté, la Paix et la Discorde
La façade est surmontée d’un phénix surgissant des flammes
n° 6 Grand-Place - Maison du Cornet
Maison de la Corporation des Bateliers
L’enseigne au cornet (un cor aux embouchures avivées de flammes)
Ornements dorés symbolisant la corporation des Bateliers (gouvernail, rame, harpon, poulies, ancre, cordages...) surmontés du soleil, de la lune et d'étoiles
Pilastres à chapiteau mouluré surmontés de corbeaux
Balcon orné de d'hippocampes et chevauchés par des tritons
Pignon en forme de poupe de navire flanqué de statues de marins et surmonté de lions dorés.
n° 7 Grand-Place - Maison du Renard
Maison de la Corporation des Merciers
L’enseigne au renard (un renard)
Allégorie de quatre continents (Africa, Europa, Asia, America) encadrant l'allégorie de la Justice surmontée d'un visage rayonnant et d'un phylactère portant la mention « Pondere et Mensura »
Statue de saint Nicolas au sommet du fronton
n° 1 Rue de la Tête d’Or – Maison de la Tête d’Or
Maison de la Corporation des Boulangers
L'HOTEL DE VILLE
L'hôtel de ville de Bruxelles a été érigé entre 1401 et 1449. Il est l'unique vestige médiéval de la Grand-Place, de style gothique brabançon.
Les éléments symboliques notables de cet édifice se retrouvent, entre autres, dans sa galerie ouest. Mais il en est un qui "signe" caractéristiquement le contexte alchimique de la Grand-Place de Bruxelles : au sommet du beffroi de l'hôtel de ville, un saint Michel d'or terrasse un dragon.
Or, saint Michel est l'avatar chrétien du dieu Mercure (ou Hermès). Mercure et dragon sont des symboles alchimiques de première importance.
Ce lien qui unit ou réunit Mercure et saint Michel a été souligné par nombre d'auteurs. On trouvera ci-après un article d'Alfred Maury, "Remarques sur la psychostasie", édité dans la "Revue archéologique" en 1845, qui nous le confirme (principalement à la page 715), outre les remarques symboliques du plus haut intérêt dont il nous fait part :
On notera encore, dans la symbolique de l'hôtel de ville, le tympan du portail à la base du beffroi, tympan figurant saint Michel entouré de saint Sébastien, saint Christophe, saint Georges et saint Géry.
De part et d'autre de ce portail se dressent les statues des quatre Vertus cardinales :
Prudentia (la Prudence) et Justitia (la Justice) à gauche, Fortitudo (la Force) et Temperantia (la Tempérance) à droite, Vertus cardinales dont Fulcanelli nous donne une description alchimique dans ses "Demeures Philosophales", au chapitre "Les gardes du corps de François II duc de Bretagne".
LES TROIS MAISONS DISPARUES
L'érection de l'Hôtel de Ville de Bruxelles, entre 1401 et 1449, a entraîné, en 1444, la destruction de trois maisons, la «Maison de l'Estrapade», la «Maison de la Cave aux Moines» et la «Maison du Maure».
Le souvenir de chacune de ces maisons a été préservé cependant, dans la galerie ouest de l'hôtel de ville. Cette galerie comprend six arcades : chacune des trois maisons disparues est représentée symboliquement par deux de ces arcades et par une colonne portant un chapiteau qui évoque le nom de cette ancienne maison, présentant des scènes caractéristiques - et symboliques - de la "personnalité" de la maison disparue.
1. La Maison du Maure
La «Maison du Maure» est représentée par les deux arcades situées à l'ouest de l'aile droite, contre la tour d'angle qui borde la rue de la Tête d'Or.
Chapiteau et arcades représentent un maure endormi armé d'un cimeterre, une mère berçant un enfant et en allaitant un autre, et des scènes de harem.
Le mur du fond de la galerie est orné de deux culs-de-lampe représentant un maure enturbanné jouant du tambour, et un maure armé d'un cimeterre mettant un genou en terre.
A la voûte de la galerie, neuf clés de voûte représentent des têtes de maures.
2. Maison de la Cave aux Moines
Le chapiteau et les arcades présentent la Maison de la Cave aux Moines, des moines attablés, des moines dans leur cellier, des moines servant à boire.
Deux culs-de-lampe représentant un moine portant une carafe et une gourde; un ecclésiastique portant un carafon et posant une main sur des livres.
Neuf clés de voûte représentant des têtes de moines.
La transition entre la «Maison de la Cave aux Moines» et la «Maison de l'Estrapade», à gauche, et la «Maison du Maure» à droite, est marquée par deux culs-de-lampe où sont représentés, d'un côté, une dispute entre un bourgeois et un moine, et de l'autre, un moine et un maure consultant un livre.
3. Maison de l'Estrapade
Le chapiteau et les arcades présentent des pelles et des chaises, par jeu de mot en forme de rébus sur "estrapade", qui en flamand se dit "schopstoel", dont la décomposition "schop" et "stoel" signifie "pelle" et "chaise". En outre, le verbe flamand "schoppen" avait autrefois le sens de "chasser"... On voit donc un homme et une femme évacuant des chaises à l'aide de pelles.
Au mur du fond de la galerie, deux culs-de-lampe représentent, à gauche, un bourgeois déplaçant des tabourets et, à droite, un artisan en train d'en fabriquer.
Neuf clés de voûte représentent également pelles et chaises.
n° 8 Grand-Place - Maison de l'Étoile
Maison de l'Amman
(Notable bruxellois)
Pignon avec fronton triangulaire portant une étoile dorée.
Monument à Everard t'Serclaes
n° 9 Grand-Place - Maison du Cygne
Maison de la Corporation des Bouchers
L’enseigne au cygne (un cygne émergeant d’une végétation)
Fronton triangulaires ornés d'un coquillage doré.
n° 10 Grand-Place - Maison de l'Arbre d'Or
Maison de la Corporation des Brasseurs
Au sommet, statue équestre de Charles-Alexandre de Lorraine
Sur la façade, gigantesques feuilles d’acanthe entourées de créatures marines
Fronton orné de deux lions
n° 11 Grand-Place - Maison de la Rose
Enseigne à la rose (trois roses issant d'un pot d'or)
La « Maison de la Rose » tire son nom de celui de sa propriétaire au XVe siècle, Catherine Van der Rosen.
La "Maison de la Rose" située au n° 11 de la Grand-Place est proche, quelques dizaines de mètres, d'une "Maison à la Rose" dont l'enseigne de façade révèle quelques motifs symboliques intéressants, au n° 97 de la rue du Marché-aux-Herbes.
n° 12 Grand-Place - Maison du Mont Thabor
Cartouche doré figurant des drapeaux
Le mont Thabor, ou Tabor est l'un des monts les plus célèbres de Galilée, en Israël. Il est l'un des lieux axiaux de la tradition juive mais aussi de la tradition chrétienne.
Souvent cité dans l'Ancien Testament, et aussi dans divers ouvrages alchimiques.
n° 12a Grand-Place - Maison d'Alsemberg
Dite aussi Maison du Roi de Bavière
Cinq bustes allégoriques sculptés en façade
Alsemberg est une commune proche de Bruxelles. Son nom actuel est une altération de Halsenberg, elle même altération de son nom médiéval, Halz en Berghue.
La Maison d'Alsemberg évoque les alliances entre la Maison de Bourgogne (Valois) et la Maison de Bavière (Wittelsbach) au temps de Philippe II de Bourgogne, dit le Hardi, ainsi que la disparition de ce dernier, à Alsemberg précisément, en 1404.
Le château de Germolles en Bourgogne, connu pour sa "cheminée alchimique", appartint à Philippe II de Bourgogne, qui l'offrit à son épouse Marguerite de Flandres en 1381.
Notons aussi brièvement que c'est le petit-fils de Philippe le Hardi, Philippe le Bon, qui institua l'Ordre de la Toison d'Or le 10 janvier 1430 à Bruges.
On trouvera ci-dessous le récit par Jean de Waurin de la mort de Philippe le Hardi.
(à suivre)